Série "Hercule Poirot"

Je l'ai vu et c'était plutôt pas mal même si j'ai trouvé le ton du narrateur un rien emphatique et sensationnaliste.

Le Koweït interdit "Mort sur le Nil" :

https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/le-koweit-interdit-la-diffusion-du-dernier-film-de-kenneth-branagh-avec-l-actrice-israelienne-gal-gadot_4946391.html#xtor=EPR-919-[NLculture]-20220206-[content2]

Il ne faudra sans doute pas six jours que le film soit un succès même sans le Koweït (et sans doute quelques autres pays arabes).

Estuaire44 a écrit:Peut-être un peu moins que pour WW, Israël ayant normalisé ses relations avec plusieurs pays du Golfe. CE srait intéressant de connaître l'accueil égyptien, d'autant que Gal Gadot sera bientôt Cleôpatre.

Cléopâtre étant Grecque, ça m'amuse toujours qu'on puisse en faire un symbole de l'Egypte ! Ceci dit, ce fut la seule de sa dynastie à avoir pris la peine d'apprendre la langue démotique que parlait la population à l'époque.

Vu Mort sur le Nil au cinéma et je n'ai pas été pleinement convaincu, loin de là.

Certes, il y a de bonnes choses comme un Kenneth Branagh plutôt convaincant en Hercule Poirot. De superbes décors. Très bonne composition d'Emma Mackey en Jacqueline de Bellefort. Gal Gadot convaincante.

Mais il y a beaucoup d'autres choses qui ne vont pas.

L'ouverture et l'épilogue sont des catastrophes ! Des scènes inutiles, presque larmoyantes, absurdes et quasiment des trahisons du personnage de Poirot. Voir celui-ci se lancer à la poursuite de l'assassin est hautement surprenant pour rester poli tout comme le voir tenir un pistolet, mettre en joue et tirer (en l'air certes mais quand même). Pléthorique, le casting manque de force et beaucoup de personnages sont purement fonctionnels voire inutiles.

La réalisation n'est pas mauvaise mais ne fait pas monter assez la tension. Chez Agatha Christie, l'atmosphère devient tellement lourde qu'on accueille presque le crime avec soulagement. Ici non.

Cela aurait pu être un bon film. C'est juste un divertissement (**).

Moins connu, cela exclu "La mystérieuse affaire de Styles" et "Le meurtre de Roger Acroyd" mais des aventures d'Hercule Poirot, ce n'est pas ce qui manque !

Je propose "Le chat et les pigeons".

Jusqu’ici, pour votre humble serviteur (obligado), le concept de Jump the Shark demeurait associé aux séries télé. Or voici que je l’ai découvert au cinéma, de manière quasi inédite et avec une force rare, à l’occasion du Mort sur le Nil de l’ami Kenneth.  

Parce que le film débute très bien, avec une séquence en un N&B à la fois sinistre et classieux, autour du passé militaire d’Hercule Poirot, gueule cassée de la Grande Guerre comme chacun sait. Évidemment nous sommes ici totalement hors sujet, puisque c’est précisément en tant que réfugié civil que Poirot gagnera l’Angleterre et rencontrera ce cher Hastings, avec qui il résoudra la Mystérieuse Affaire de Styles. Mais ce n’est pas une sortie de route, outre la qualité formelle de la mise en scène, j’ai apprécié que le film admette explicitement aborder un Poirot alternatif, cela présente le mérite de la franchise et de la clarté. A partir de cela, on peut bâtir. Par ailleurs, la fameuse moustache ayant fait presque autant débat que celle du Superman de Cavill se voit astucieusement justifiée, c’est finement  joué. D’autre part la malheureuse Katherine joue un rôle finalement assez similaire à celui de Virginie, dans La Boite de chocolats du Poirot définitif que demeure David Suchet.

Après ce lancement réussi, le film a su me séduire durant toute une longue première partie, bien davantage en tout cas que lors de l’opus précédent. J’ai ainsi trouvé les paysages bien plus beaux, aussi informatiques soient-ils (nouvelle fusion réussie entre réel et virtuel après Jungle Cruise, l’avenir est là), on est loin des cinématiques des Pyramides dans Civilization ! L’intrigue se met en place avec fluidité, la présentation des personnages s'effectue efficacement et rapidement. Branagh met son ego en veilleuse, avec un Poirot moins virevoltant et sonnant davantage juste que dans l’Orient Express. J’ai aimé le voir l’esprit perpétuellement à l’affût, détectant infailliblement les fugaces moments où la vérité des êtres se révèle, ça c’est du Poirot dans le texte, au-delà des différences de biographie. Bon, le voir dîner dans le raffut d’un dancing était inepte, mais le récit sait astucieusement le justifier par la suite et tout la thématique Blues vaut une jolie bande-son au film.

Surtout, Branagh sait laisser davantage d’espace à ses invités, ce qui leur permet d’exprimer leur talent, cette fois-ci. Tout le casting s’avère de qualité, mais je l’ai trouvé assez dominé par les femmes, avec plusieurs actrices que j’aime beaucoup (Dawn French bien sûr associée à Jennifer Saunders, Rose Leslie, Sophie Okonedo, Annette Bening...). J’ai trouvé qu’en particulier Emma Mackey crevait réellement l’écran en Jacqueline de Bellefort, notamment lors d’une flamboyante apparition telle Ahmanet du Désert. L’actrice manifeste une présence et une conviction pas possibles, mais la vedette du show demeure bel et bien Gal Gadot, rayonnante, magique, royale également puisqu’elle s’amuse déjà à incarner Cléo, ce qui a dû en crisper certains. La subtilité de son jeu donne corps à la sourde angoisse de Linnet Ridgeway, toutes ses scènes avec Branagh sont magnifiques.

La croisière s’amuse plutôt tout au long de cette mise en place du décor, longue mais aussi plaisante et raffinée, illuminée par Gal Gadot et Emma Mackey. Et voici que survient cette Heure Zéro vers laquelle tout converge inéluctablement et, dès après le crime, c’est littéralement tout le film qui va partir en morceaux sous nos yeux écarquillés, un vrai tsunami de n’importe-quoi emporte le Titanic. Il n’y a littéralement pas la moindre enquête durant cette seconde partie, Poirot se contentant d‘énumérer les motifs pour lesquels les différents personnages sont suspects. Ce qui peut survenir dans les bouquins, mais lors de la scène finale, l’ossature de l’intrigue ne peut pas se limiter à cela.

Pour meubler, Branagh ne trouve pas d’autres recours que d’en revenir aux pires travers de son Orient Express, avec des scènes d’action totalement grotesques, comme Poirot poursuivant son adversaire hachoir en main tel un Steven Seagal ou la scène finale totalement sensationnaliste, où Hercule se situe dans un registre hors sol, coups de revolver à l’appui. Lui-même résout l’affaire par une inspiration soudaine digne de la série Médium. On ne voit jamais travailler les petites cellules grises, le film ne nous fait pas assez ludiquement participer à l’affaire comme savait si bien le faire Agatha, on passe au contraire sur le registre de Sherlock Holmes en pariant sur le choc somme toute facile de la simple révélation par la Grand Détective. Ce n’est pas ce qu’on recherche dans un Poirot et il reste bien dommage de voir le film ainsi échouer au port après avoir dilapidé son capital. (**)

Très belle critique, très profonde, très inspirée et qui met bien en relief les bons et les très mauvais moments.

J'avoue que l'ouverture m'avait pris de court, choqué avec ce Poirot soldat ; avec la conclusion ratée, c'était déjà un très mauvais point. La défense est convaincante. Maître, je vous rends le point.

Entièrement d'accord sur Emma Mackey. Le reste du casting m'a beaucoup moins captivé, notamment (désolé) Gal Gadot que j'ai trouvé bien lisse.

Je plussoie sur la deuxième partie outrageusement ratée.

J'hésite franchement à aller voir le troisième opus. Ou alors dans l'optique de faire prendre l'air à ma hache.

Une adaptation de Miss Marple ? Je crains le pire ! Elle flirtera avec un beau jeune homme de 45 ans ? Elle dansera le jerk ? Elle maniera le katana ?

Merci beaucoup et ce n'est pas grave pour Gal, entre elle et moi c'est une relation sans partage !

Je rejoins à 100% toutes vos suggestions pour Tante Jane (jouée par Branagh, douée au katana et en chasse du jeune mâle), une base de travail tout à fait valide et prometteuse. Un cross over avec un Poirot expert en manipulation de lances-flammes apporterait toutefois un ajout intéressant, je pense. James Gunn à la réalisation, of course.

Je ne sais pas encore si ce sera la fête du potiron mais je me dis que, s'il doit y avoir crime à Halloween, autant confier un rôle à Jamie Lee Curtis !

Ce genre de niaiseries continue à m'énerver au plus haut point.

Conservons l'édition du Masque, ça va devenir précieux !

Impressionnant mais je n'ai pas compris ce quel roman il s'agit.

Je le sens assez mal d'aller le voir celui-là. Après le peu de goût de "Mort sur le Nil", chat échaudé craint le sang froid.