Série "Buffy" (1)

Connivences 4 étoiles. Oui cela s’éternise quelque peu autour du vampire et de Dawn. Mais pour le premier les dialogues sont vraiment finement écrits et l’interprétation de Jonathan M. Woodward s’avère vraiment remarquable On le retrouvera d’ailleurs dans Angel, toujours excellent, avec le fourbe Knox (l’un des rares personnages du Buffyverse que j’ai vraiment apprécié de voir crever). Pour Dawn l’équipe des effets spéciaux se fait plaisir genre Poltergeist, bon c’est un tantinet gratuit mais assez plaisant en même temps. Et puis cela fait plaisir de retrouver « Joyce »une dernière fois. La mort de Jonathan, en plus aussi sordide que celle des Lone Gunmen ans un autre univers, est un vrai drame pour la série, je continue à regretter qu’une autre issue n’ait pas pu être trouvée. Mais il faut reconnaître que, désormais seul, le personnage d’Andrew va pleinement profiter de l’espace offert et se révéler beaucoup plus amusant qu’en saison 6, où l’on se focalise plus sur Warren et Jonathan. La saison 7 va lui devoir beaucoup, notamment par ses dialogues hilarants avec Spike et lors du formidable (et totalement barré) épisode qu’est Storyteller. Et puis Adam Busch montre toujours un abattage de folie en « Warren », je suis vraiment fan, en fait.

Le cœur de l’épisode reste cependant le dialogue entre Willow et Cassie. Amber Benson a refusé d’interpréter une Tara devenue le pantin de la Force, mais le substitut représenté par Cassie s ‘avère en définitive une manœuvre judicieuse. La mise en scène restitue parfaitement une présence immanente de tara et l’on ne peut qu’applaudir la prestation si sensible d’Alyson Hannigan. Quel talent ! La scène fonctionne parfaitement et le renversement se ressent avec une force terrible quand le signal d’alarme s’allume. La Force est ici à son meilleur, comme effet rétroviseur d’une série revisitant grâce à elle ss grands disparus. L’effet va se répéter un peu trop souvent au cours de la saison mais Whedon aura le bon sens de s’en tenir à Buffy avant que cela ne devienne trop mécanique. On regrettera l’absence d’une rencontre entre Giles et « jenny », mais Robia Lamorte est alors passée à « tout autre chose » et n’allait certainement pas se lancer dans quelque chose d’aussi sulfureux, Dommage !ici la scène s’avère d’une remarquable intensité, c’est une impressionnante réussite.

La structure narrative totalement éclatée de l’épisode lui confère une vraie originalité, d’autant que cela se justifie, la Force divisant pour mieux régner. Ce brillant exercice de style se complète par de nombreuses références aux saisons passées, par une ultime discussion assaisonnée de pop culture en folie entre le Duo et la mainmise de la Force sur Spike qui ouvre un relatif point d’interrogation sur l’avenir. Un carton plein pour ce qui restera le seul épisode de la série sans Alex, qui n’a pas grand monde à rencontrer ! (Cordy va moyen mais est toujours »vivante » à L.A., techniquement…). Et si la force était le frérot de Jacob ?

Ca a commencé, 3 étoiles, un épisode efficace, avec un Marsters qui retrouve enfin ses marques. L’effet rétroviseur joue à plein et cela fait à plaisir de retrouver fugacement le Spike de lA saison 2, même s’il s’agit d’un lavage de cerveau. Scène très drôle avec Anya, le pieu à la main. Final impressionnant pour Giles, décidé à susciter le doute ultérieur. C’est efficacement fait mais je n’ai jamais douté un seul instant qu’il soit vivant, peut être parce que sa mort est tout simplement inimaginable. Billy Idol pompé son look sur celui de Spike !

Le Sceau de Danzalthar : 4 étoiles, Andrew est dans la place et commence à vraiment dynamiser la saison, notamment avec ces scènes cultes du cochon (et ses références à Babe) ou de sa rencontre avec Willow. Hilarant, il est temps que la Force fasse venir des renforts. Les scènes d(action sont spectaculaires, comme celle de l’attaque des Bringers. Adieu à Jonathan, enterré par le toujours plus charismatique et mystérieux proviseur. L’épisode contient également une scène clé, avec l’éradication du Conseil. Scène très forte avec une ultime superbe performance, d’Harris Yulin, plus Churchill que jamais. Le Conseil s’apprêtait à débarquer à Sunnydale pour mener le combat aux côté de Buffy, trop tard. Giles le rebâtira ultérieurement, avec les survivants et... Andrew. Que la forece revête la forme de Buffy est une idée géniale (et justifiée), particulièrement troublante. Elle va permettre à SMG de montrer de novelles facettes de son grand talent. Un épisode décidément particulièrement riche (un tournant de cette saison), conclu par l’apparition bien horrifique comme on aime du premier Ubervamp.

A l’aube du dernier jour 2 étoiles. Les combats contre l’Ubervamp sont parfaitement chorégraphiés, mais Buffy commençant par prendre une pile avant de gagner plus tard, on a déjà vu ça contre le Maître, Adam, Gloria et pas mal de monstres de la semaine. Et bientôt avec Caleb. Sans surprise et assez ressassé donc. La saison 7 recycle massivement, souvent avec talent, mais ne crée pas grand-chose, en fait. Il était juste temps de baisser rideau. Excellente nouvelle, Giles est de retour à Sunnydale. Mauvaise nouvelle, il ramène avec lui les Potentielles, dont le pépiage incessant va nous saturer les oreilles jusqu’au final. Et en tout premier Kennedy, qui sera un supplice de bout en bout. Lyari Limon joue atrocement mal. En fait la saison 7 a raison de ne pas innover, finalement. Bon emploi de « Dru », cela nous rappelle le lavage de cerveau de Giles en saison 2, un moment assez abominable. Ultime apparition de Joyce dans la série, au revoir à la mère courage.

Exercice de style 3 étoiles Suite directe de l’épisode précédent, servant quasi uniquement (hormis la bonne entourloupe de la Force) à boucler le cas du premier Ubervamp. Adonc, à la surprise effarée générale, Buffy finit par le vaincre, après avoir été précédemment écrabouillée deux fois. On ne l’avait pas vu venir. Ceci dit le combat est absolument remarquable d’intensité, au sein d’une série en comportant pourtant quantités d’excellents. Une étoile de plus pour la décapitation au fil de fer, tellement exquise. Sinon effectivement cela tilte déjà entre Willow et Kennedy, une histoire peu convaincante et tombant comme un cheveu sur la soupe à quelques encablures de la fin de série. Et puis c’est u peu rapide après Tara. On dépassera le stade du flirt dans Duel (l’épisode où Willow se transforme en « Warren »).

Duel: deux étoiles épisode assez inégal et trop éclaté, avec plusieurs éléments ne fonctionnant que médiocrement : la redite de la quête spirituelle dans le désert, qui n’apporte strictement rien, le flirt convenu et si peu intense entre Kennedy et Willow, où l’on ne distingue que fort peu d’étincelles (décidément rien à voir avec Oz ou Tara), le retour bricolé à la hâte des restes de l’Initiative. Que l’on ne se donne même pas la peine de faire intervenir Riley en dit long sur le manque d’approfondissement de cet acte, destiné à faire enlever une puce ne servant plus qu’à minorer la démarche de Spike. C’est très appuyé et que Buffy, qui recrute tout le monde, ne parle pas des ubervamps aux militaires est simplement absurde. L’épisode est néanmoins sauvé par le retour gagnant d’Amy et cette excellente idée de Will exprimant ses remords en se transformant en Warren (on aura rarement vu un personnage mort être aussi présent ultérieurement). Il est éloquent de constater que le défunt Willow/Tara suscite bien davantage d’émotion que l’actuel Willow/Kennedy. Amy deviendra définitivement méchante dans la saison BD, en compagnie de... Warren. Décidément.

rendez-vous : 2 étoiles. L’épisode doit trainer un véritable boulet avec l’absence manifeste de talent d’Ashanti. Certainement le guesting le moins inspiré de toute la série. Ses poses mièvres et ses gloussements mettent les nerfs du spectateur à vif, tandis que la comparaison avec les précédents épisodes centrés sur Alex s’avère terrible pour cette saison. Les états d’ame de Spike recommencent à nous lasser sérieusement. L’histoire de Robin Hood se montre plus interessante mais il s’avère une nouvelle fois absurde que Giles remette en cause à ce point les choix de Buffy, alors qu’il s’était justement exilé dans Mother England pour lui permettre de les exercer. On reparlera plus tard de ces grossières erreus d’écriture en fin de saison. Les épisodes continuent à s’émietter en divers axes dépourvus de force et de ligne directrice. La saison 7 prend des allures d’interminable veillée d’armes, ponctuée de vagues péripéties destinées à meubler, elles-mêmes constituées de fades redites de ce que l’on a connu précédemment. Morne plaine.

Retour aux sources : 3 étoiles. La saison 7 continue à «progresser» en utilisant les précédentes comme carburant. Après l’Initiative, le recyclage du jour concerne la Première. Cela nous vaut de très belles images, dont ce théâtre d’ombre chinoises. Une authentique merveille, esthétique et poétique. On regrette cependant la perte du mystère nimbant l’origine de cette créature mythologique. Le sortilège initial, aussi spectaculaire soit-il, réduit considérablement cette dimension mystique. On a aussi droit à une fugace réapparition de Dark Willow, mais ne débouchant sur rien de concret. Pour le reste l’affrontement de Spike et Hood se profile davantage, et l’on apprécie l’historique autour de cette emblématique veste de cuir. Elle connaitra une triste fin dans la dernière saison d’Angel… Gros rire incrédule devant Kennedy, la pseudo Faith light, en cheftaine des Potentielles. Pitié.

Sous influence : 4 étoiles Tout simplement mon préféré de la saison. Depuis The Blair Witch Project, cette technique du récit filmé caméra sur l’épaule par l’un des protagonistes a suscité nombre d’excellents moments, sur grand comme sur petit écran (Cf. X-Cops dans les X-Files, entre autres). Ici cela fonctionne à merveille grâce à cette immersion dans la psyché certes souvent très drôle, mais parfois aussi abyssale, d’Andrew. Certes il s‘agit encore ici d‘un élément provenant d’une saison précédente, mais la Sept parvient à lui donner une toute autre dimension, avec ce feu d’artifice de scènes tout à fait hilarantes et étonnantes, de conseiller conjugal jusqu’au petit déjeuner torride en passant par la complicité avec Spike ou cette relecture particulière des aventures du Trio. Un vrai festival. On apprécie particulièrement ces épisodes hors normes, nous surprenant à chaque instant. Sous influence parachève sa réussite par son final admirablement mis en scène, en rupture complète avec ces délires, nous montrant une Buffy très dure mais aussi astucieuse. Andrew réalise son passage à l’âge adulte de manière brutale, tout en parvenant à faire amende honorable. Une vraie seconde chance pour celui qui va savoir rebondir jusqu’à devenir Observateur dans le nouveau Conseil fondé par Giles et l’ambassadeur du groupe auprès du W&H d’Angel. Un très grand épisode, parfaitement orchestré entre rire et émotion. Au revoir à Jonathan, qui ne participera pas à la saison BD.

Un lourd passé : deux étoiles. Ah, la, la quel gâchis ! L’épisode contenait des éléments passionants, comme ces immersions historiques réussies, un combat certes classique mais filmé avec intensité, une nouvelle superbe composition de D. B. Woodside, un étonnant décor, une Buffy plus dure et lucide que jamais.. De quoi constituer un récit solide et de qualité, mais là survient la grosse boulette : la trahison absurde de Buffy par Giles. Celui-ci a traversé un océan et s‘est séparé de celle-ci pour qu’elle puisse prendre pleinement ses décisions, et voici qu’il la contrecarre dès le premier choix difficile. C’est d’autant plus tragique que l’on aurait pu aisément imaginer l’histoire simplement entre Spike et Hood, l’intervention de Giles étant clairement superfétatoire. On ne peut pas troubler les lignes comme cela, simplement pour remplir un script. Les paroles définitives de Buffy envers son Observateur constituent certes une forte scène, mais on a simplement pas envie de voir ça. Heureusement la Dream Team historique sera réconciliée pour le final. On reparlera de ces étonnantes errances d’écriture autour d’Anya et du reniement de Buffy par les siens, du mauvais délire. Ceci dit l’important est ailleurs : Fred vient d’appeler Willow à l’aide. On a besoin d’elle à L.A. pour actionner une Orbe de Thesulah et terrasser Angelus. On peut déjà mettre le champagne au frais car elle ne va pas revenir seule !

L’armée des ombres : quatre étoiles. Faith est de retour, est-il besoin d’en dire davantage ? Félicitations à Miss Lehane, qui, après s’être coltinée la Bête et Angelus, enchaîne directement sur Caleb, la Force et ses séides. Pas de vacances pour les Slayers ! L’épisode exploite à merveille la relation si piquante de sœurs ennemies existant entre Faith et « B. » (hilarantes retrouvailles du cimetière, moue de Buffy devant la complicité de Spike et Faith…). On se régale « comme au bon vieux temps ». Alors, oui, la saison 7 continue à recycler massivement, mais des cadeaux pareils, on les prend des deux mains et avec le sourire. De plus la saison réalise ici sa meilleure innovation, avec l’entrée en lice de Caleb, un hommage parfaitement glaçant au terrible Harry Powell de La Nuit du Chasseur. Nathan Fillion reste l’un des meilleurs acteurs du Whedonverse et il rend la menace incarnée par Caleb incroyablement prégnante. A l’instar des autres grandes séries fantastiques, BTVS s’entend décidément à créer des méchants d’anthologie. Ce premier combat s’avère spectaculaire, d’autant que la terrible blessure d’Alex le rend plus intense et chargé de conséquence que les sempiternelles premières manches perdues par le Scooby Gang (bon deux Potentielles sont aussi tuées mais, honnêtement, on s‘en cogne). Excellente exploitation d’un décor original. Heureusement Andrew, même dessalé par Buffy, Faith contre Spock c’est juste énormissime. Formidable épisode. Comment a-ton pu se passer aussi longtemps de Faith ?

La trahison : 1 étoile Décidément un titre dédié aux pires épisodes des meilleures séries. Il arrive parfois que la virtuosité et le génie basculent dans l’outrecuidance et le délire et c’est ce qui survient hélas ici à Joss Whedon. Il crève les yeux (pardon, Alex) que celui-ci a décidé depuis le début de la saison de donner une dimension biblique à son récit, avec Buffy/Moïse conduisant son peuple de disciples et de Potentielles jusqu’à la Terre Promise, à travers le Désert qu’est devenue Sunnydale (on retrouve exactement la même ambiance dans le second volume du Fléau, chez King). Or il n’existe pas figure biblique sans trahison (le Veau d’Or, les trois reniements de Pierre avant le chant du coq, le baiser de Judas donné ici par Dawn etc.). Pour que le parcours de Buffy soit complet, son créateur, pris dans son vertige passablement boursoufflé et inepte, décide donc qu’elle doit subir cette épreuve. On assiste donc à cette scène non seulement insensée, mais odieuse, absurde, du reniement par le groupe de celle qui l’a toujours amené à la victoire depuis 7 ans, de celle qui est non seulement l’héroïne mais aussi l’amie fidèle de tous les mauvais jours : Buffy. Tout ça parce que la période est difficile (elle a toujours été difficile) et au profit de Faith. Le souvenir que celle-ci a laissé à Sunnydale rend l’ensemble encore plus tristement ubuesque. La plus monumentale erreur de Whedon et une catastrophique sortie de route pour la série. Dernière apparition de Clem mais surtout du Bronze, lieu emblématique de BTVS. Avant la Fin du Monde c’est vrai qu’on irait bien s’en siffler une avec Faith.

4 étoiles, certainement ! Quelques petites réserves : je n’aime pas trop le look de l’Arme de la Tueuse, faisant assez jouet. Je ne comprend pas l’utilité d’avoir tué Anya, alors que les morts de plusieurs potentielles suffisaient à éviter le côté par trop happy end (pour une fois qu’elles servent à quelque chose). C’est bien cruel. La multiplication des Tueuses est une manière habile de conclure la série télé, mais je regrette la perte de cette unicité de Destin participant pleinement à la mystique et à l’intérêt de la « Chosen One » (ou des Chosen two). Cela fait un peu Ligue des Super Héros, le début de la saison BD aura du mal à gérer cela avec légèreté. Mais qu’importe, on retrouve ici la même succession frénétique de moments d’anthologie caractérisant le formidable arc final de la saison 3 : la venue presque inespérée d’Angel, la lutte terminale avec Caleb, l’émotion nostalgique des 4 Scoobies historiques se retrouvant comme au bon vieux temps, l’apothéose dantesque de l’affrontement contre l’armée de la Force, le témoin passant de Tueuse en Tueuse, l’ultime face à face avec Buffy/La Force, avant que la Buffy ne se relève à force d’énergie, le sacrifice de Spike, l’effondrement de Sunnydale... De grands moments d’action et d’émotion, où tout sonne juste, filmés avec une indéniable maîtrise. C’est parfait, tout simplement. Et puis ce si lumineux sourire de Buffy, la conclusion idéale pour cette oeuvre si fine et audacieuse, où tant de talents divers se seront croisés et mutuellement fécondés. Un moment particulièrement rare dans l’histoire des séries télés.