Série "Buffy" (2)

Sentiments très divisés pour The Zeppo. Globalement, je trouve que l'épisode est vraiment vraiment excellent. J'ai aimé l'idée de le centrer sur le "normal guy". Celui qui n'a pas de pouvoirs, celui qui est le "moins utile", celui qui nous touche le plus, puisque le plus proche de nous, pauvres "moldus". Nicholas Brendon se montre par ailleurs tout à fait à la hauteur de l'honneur qui lui est conféré. J'ai beaucoup apprécié les coups de griffe que la série porte à elle-même, avec cette histoire d'apocalypse bas de plafond et surbardée de clichés de série B, justement décrédibilisée pour qu'on soit avant tout avec Alex au sein de sa nuit d'anthologie. Giles qui se fait rembarrer dans le cimetière alors que c'est une ficelle de la série qu'il ait systématiquement des sources d'information fiables, ça aussi c'est du bon. Même la relation Buffy-Angel passe à la moulinette avec une scène d'adieux où les acteurs cabotinent à fond, alors qu'elle est sensée être émouvante. Cordy elle-même n'est plus qu'un rôle conventionnel "d'insulteuse". Tout le Scooby passe au vitriol.

Xander revient aux sources. Une chose que je regrette depuis la fin de la saison 1 est que justement la souffrance d'être un aspect de "membre inférieur" du groupe avait été passé à l'as. Ici, c'est vraiment criant. Cela le pousse au plus haut pathétisme, essayant lui aussi d'avoir un "qqch qui le rend cool". Il croise en Jack O'Toole tout ce qu'il rêve d'être : le gars viril, fonceur, et téméraire. Mais il n'est jamais à la hauteur de ses folles ambitions et subit humiliations sur humiliations. Drôle au début, sa descente aux Enfers devient de plus en plus grinçante et acide, jusqu'au sommet que représente son dépucelage par une Faith totalement imbuvable et égoïste qui le jette à la porte. Elle ne couche avec lui que pour satisfaire son besoin d'adrénaline, elle aurait couché avec le premier invertébré venu s'il l'avait fallu. C'est très cruel je trouve. Sachant que la première nuit d'amour de Buffy a été un désastre, je suis pas très pressé de voir Will et Oz partager le même lit... C'est très dramatique derrière le rire. Et puis, son exploit final dans l'école où il vainc avec un bluff magistral et courageux Jack, c'est une magnifique réhabilitation du personnage, qui rien qu'avec ses mots a sauvé la vie de ses amis. L'épisode est une grande déclaration d'affection à Xander, j'ai trouvé cela touchant. Le voir sourire devant Queen C, désormais impuissante à le rabaisser, fait office de triomphe.

Pourtant, j'ai été très gêné par l'attitude du Scooby. Un point m'inquiète : j'ai eu l'impression que Buff, Will, Oz, Giles ressentaient moins d'amitié que de pitié pour lui. J'ai trouvé leurs comportements odieux et antipathiques. Ils me font presque dire qu'ils ne méritent pas l'amitié d'Alex. Ils continueront à le considérer comme leur "Zeppo", et cette idée m'embête terriblement. Là, quelque chose s'est cassé dans l'affection que je ressentais pour les personnages. Ce qu'il faudrait, c'est que Xander sauve le monde ET devant eux. Note entre (***) et (****). J'aimerais savoir quel est ton ressenti là-dessus E44. Et Lala, si tu me lis, toi aussi.

SMG primée aux très populaires People's Chois Awards, pour The Crazy Ones (meilleure actrice dans une nouvelle série), un confirmation d'un retour télé davantage réussi que précédemment.

Dans une autre catégorie, le prix de la meilleure bromance à Castiel, Sam et Dean c'est la larmichette à l'oeil assurée.   
Passez-donc par Sunnydale les gars, il y a toujours du boulot pour des jeunes qui en veulent.
http://braindamaged.fr/2014/01/09/peoples-choice-awards-2014-resultats/

Pour Zeppo, il faudrait que je le revois. J'avais gardé un très bon souvenir mais ce soir je te dis à nouveau mon ressenti.

Pour SMG, je viens en effet de voir la vidéo. A la fin elle remercie tout le staff de Buffy, comme c'est beau.

Pendant mon cours d'analyse musicale, je me suis repassé l'épisode dans la tête, et j'ai fini par arriver à la même conclusion que toi : le seul moyen de comprendre une vision aussi peu flatteuse du Scooby est que l'on voit tout du regard d'Alex. Du coup tout s'éclaire : Buffy-Angel larmoyants, Willow et Giles le mettant en retrait, Cordy dénuée de la profondeur psychologique dont elle avait fait preuve avant... C'est bon, je mets 4/4, et rétrospectivement, je suis d'accord : un des meilleurs loners de la série. Cela dit, je reste curieux de savoir si tu arrives à la même conclusion, Lala.

Ce qu'il y'a de bien avec Buffy, c'est que la routine n'a jamais le temps de s'installer, Whedon n'arrête pas de rebattre les cartes, parfois à chaque épisode. C'est encore le cas avec Bad girls qui se concentre sur la si particulière relation entre Faith et Buffy. Outre les plaisants sous-entendus lesbiens (le coeur dessiné sur la vitre), c'est surtout de voir peu à peu Buffy perdre toute morale, et de se jeter dans la grisante mais ô combien trompeuse liberté que lui propose Faith. Avec l'adresse de tout vrai auteur qui se respecte, Douglas Petrie traite ce sujet dramatique sur le ton de la comédie légère, voire même du "buddy movie" façon Arme fatale pendant les trois quarts de l'épisode. Buffy devenant une "bad girl" sous l'influence de sa collègue, met mal à l'aise. La voir casser du vampire avec une joie féroce, coller-serrer les garçons de la boite comme une fille facile (pour rester poli), confondre courage et témérité (le saut dans le trou où se trouvent les six chevaliers), commettre des délits, et éprouver un plaisir inhumain à tuer, est sur la forme drôle, mais au fond grinçant, on n'est pas si loin de la Tueuse sans âme de The Wish. Le moment où elle méprise les talismans de Willow est assez cruel pour cette dernière. Un équilibre judicieux et qui tient sur la durée. Lorsqu'arrive le brutal rebondissement de la "méprise", la lumière s'envole, et la séparation est consommée dans une coda surprenante par sa sécheresse. Cela ouvre de sombres perspectives. Je ne sais pas vraiment ce que ressent Faith à la fin : a-t-elle nettoyé sa conscience, ou est-ce encore un masque ? Le jeu d'Eliza Dushku, totalement déjantée pendant l'épisode, est à la fin quelque peu ambigu. En tous cas, cette rupture abrupte a été très bien amenée.

Entrée en scène de hyper british Wesley. Je le déteste pas. Non. D'abord il est très intelligent, et puis Alexis Denisof en fait un personnage un peu concon, froussard, mais pas méchant. J'adore comment il avale toutes les couleuvres que lui envoie sa nouvelle protégée (Faith n'a toujours pas d'observateur au fait, je pense que les candidats doivent pas se bousculer au portillon...) entre répliques qui tuent, peu de soutien de Giles (euphémisme), ou foutage de gueule direct (Buffy lui prenant l'amulette pour la donner à Angel). Un personnage comique que j'apprécie. Au fond, on se fout pas mal de cette histoire d'amulette, du moment qu'on a de nombreuses scènes d'action, dont un final d'anthologie - Ah, Angel en mode baston, ça change... -
Et puis, il y'a le Maire, qui entre deux rendez-vous politiques, lit des comic-strips ou invoque un maléfice qui le rend invincible (l'effet spécial de la tête fendue qui se ressoude est saisissant !). J'aurais préféré qu'il soit plus megalo, plus emphatique, comme Spike ou le Maître. Là, on a juste une légère excentricité. Mais je sens que le personnage a encore beaucoup à donner, je n'attends que ça. (***)

j'attends le suivant, selon ils 'agit d'un double épisode de tournant de saison et j'en ai un souvenir seulement global.   

La convention française reportée sine die
http://www.unificationfrance.com/article31025.html

On cause beaucoup dans Consequences, on ne fait même que ça. Heureusement, Aaron Sorkin, euh je veux dire Marti Noxon est une dialoguiste rompue, qui non seulement connaît bien ses personnages, mais a le sens de la progression dramatique, alors qu'elle se restreint qu'aux mots. Grande performance d'Eliza Dushku, dont l'énergie joyeuse contraste avec la montée en puissance du côté obscur de Faith. Absolument chaque scène distille une émotion forte et ardente. On commence par Buffy tentant de raisonner Faith, avec en relief le contraste saisissant entre l'humanisme de la première et le pragmatisme extrême de la seconde. Ensuite, il y'a la scène terrible de sa "trahison", où à la froideur, on ajoute la lâcheté (heureusement que Giles ne se laisse pas prendre, mais pendant un moment, j'ai eu peur !). Adoré aussi les illusions du naïf Xander, qui passe impitoyablement à la moulinette barbare de Faith, tout excitée de son nouveau pouvoir de faire le mal gratuitement (asphyxie érotique maintenant, elle va aller jusqu'où ?). Dommage qu'il y'ait la grosse invraisemblance scénaristique : comment Angel a-t-il pu entrer dans la chambre de Faith ? J'ai pas le souvenir qu'il ait été invité ! Bon, on passe, parce que les tentatives d'Angel sont de loin les plus intéressantes. Plus que Buffy qui reste au stade tu joues à être un autre toi-même, Angel se révèle plus psychologue (240 ans d'existence, ça aide) avec cette excitation d'être un esprit corrompu au-dessus des lois. La Faith a beau vanner, on la sent secouée. Wesley encore une fois est plus gaffeur que méchant, mais on peut pas vraiment lui en vouloir avec la seconde tentative de meurtre de la Slayer gaga.
Pourtant, tout espoir n'est pas perdu, on a envie de le croire, lorsque Faith sauve Buffy. J'apprécie hautement le distinguo de Marti Noxon : Faith bascule peut-être du côté obscur, mais comme dirait Padmé Amidala "Il y'a du bon en elle". Le cliffhanger final claque sèchement en revanche, quelle secousse !!


Rubrique humour : rencontre surréaliste entre Wesley et Queen C. Pas beaucoup de dialogues, mais les regards cabotins de Denisof et la légèreté embarrassée de Charisma ont suffi à déclencher le rire. La relation entre Xander et Willow demeure pour moi la plus fascinante de la série en ce moment : Willow a beau aimer Oz, elle est dévastée quand elle apprend que c'est Faith qui a pris le pucelage de Xander. Espérait-elle dans un coin de son coeur être la première ? Les sentiments qu'elle a pour lui (et vice-versa) demeurent une énigme. Messieurs-mesdames les auteurs, j'espère que vous ne laisserez pas tomber un ship aussi original ! (****)

Cet excellent double épisode est un tournant, ouvre la seconde partie de la saison et provoque une faille entre Faith et B. qui sera très longue à combler (si tant est qu’elle l’ait jamais été totalement). Très grand numéro d’Eliza Dushku, actrice sublime et supérieurement douée allant illuminer toute la suite de la période, d’autant que Faith va désormais tenir les premiers rôles. Le Démon n’est effectivement pas le plus réussi esthétiquement parlant mais on aime bien la fenêtre qu’il ouvre sur le passé du Maire et sa marche vers l’Ascension. Celui-ci devient invulnérable (excellent gag de la liste à cocher) ce qui va lui donner les coudées franches désormais.

Tout est en place pour que son duo avec Faith produise des étincelles, ce qui ne va pas manquer. Arrivée de Wesley, essentiellement comique dans Buffy mais qui va revêtir toute sa dimension dans la série Angel. So long Trick, qui nous aura bien divertie et qui aura eu droit à une belle sortie, mais il faut y aller maintenant, l’heure de Faith a sonné. Excellente partition pour Angel, qui se reconnaît dans bien des aspects de la personnalité de Faith, entre ombre et lumière (bon surtout ombre, là , maintenant). Ceci connaîtra un passionnant développement dans le double épisode de la première saison de sa série Five by Five/Sanctuary.

Concernant l'entrée d'Angel dans le gourbis de Faith, avec un esprit un tantinet mal tourné, on pourrait inverser l'équation. Tiens donc, Angel qui entre chez la Rogue Slayer, mais alors elle l'a précédemment invité, et dans quel but je vous prie (surtout quand qu'on vient de voir dans The Zeppo comment Miss Lehane sait recevoir). Mais le Dark Avenger n'est pas du même bois que le cœur d'artichaut local ! En fait je crois plutôt que s'il peut entrer c'est que fondamentalement Faith ne se sent pas chez elle, pas plus qu'à sa place dans le Gang. c'est une déracinée sans foyer ni repère, et ils 'agit d'une chambre où dormir, pas d'un domicile? Une manière de souligner à quel point Faith est à la dérive, sous ses airs de matamore. Ceci n'est que théorie !

J'aimerais vraiment accrocher à ta première théorie sur Angel et Faith se connaissant plus qu'il n'est montré sur l'écran (la scène que ça ferait !), mais cela entraînerait que la damoiselle ait plus de bonne volonté que de réussite dans le noble art de recevoir ses hôtes masculins. Quand même, si une débutante comme Buffy a su donner un moment de "true happiness" à son chéri et pas Faith, ça tuerait le mythe. Non, je refuse d'y croire.   Par contre, ta seconde théorie tient amplement la route, je l'adopte, mais avec quand même un certain scepticisme. Un égarement scénaristique me paraissant plus plausible.

SMG vient de passer à Sesame Street

Elle a un potentiel comique comme toujours incroyable. Elle se prête vraiment au jeu avec bon cœur. Je l'aime, ma SMG !

Doppelgangland est un foutoir cosmique comme on en a rarement vu à la télé. Je croyais que niveau humour, on ne pourrait pas dépasser Alex chouchou de ses dames. Eh bien, deux Willow pour le prix d'une, ça déchaîne les zygomatiques comme jamais ! Whedon à la plume et derrière la caméra se lâche totalement dans un scénario dada qui enchaîne les gags et les dialogues burlesques à tempo affolant. Il peut se reposer sur Alyson Hannigan, (mon actrice préférée de la série) qui nous fait un double rôle du tonnerre. Son interprétation de Vampire Willow, mélange de Spike (pour le fun) et de Dru (pour la folie) qui lui vaut même une inattendue scène d'action à la Buffy, est une des plus enthousiasmantes de la série. Retour d'Anya dont la première apparition n'avait pas été mémorable. Elle est pas mal en peste égocentrique (I'm 1120 years old !!). Bon, j'en viens au plus intéressant : les situations complètement délirantes de la faille spatio-temporelle avec la fausse Willow qui sème plus de comédie que d'horreur en étant projetée dans un monde qui n'est pas le sien. J'aime bien comment elle atomise tout le monde, ou quand elle se réveille vêtue des vêtements de la vraie Will (this is like a nightmare !). Hannigan est complètement débridée. J'ai hurlé de rire quand elle commence à menacer tout le monde et qu'Oz et Angel restent d'un flegme Steedesque. Les sous-entendus lesbiens de la fausse Willow devant la vraie sont suaves comme un bonbon au poivre. On atteint l'apothéose avec l'entrée de Queen C qui blablate sur Xander devant Vampire Willow totalement effondrée. Wesley nous fait une petite apparition aussi hilarante qu'on l'attendait. Il semble qu'entre lui et Cordy, ça commence à devenir chaud bouillant. Je sais pas ce que Buffy a avalé avant de venir, mais proposer une idée aussi foireuse que la vraie Will se faisant passer pour la fausse, ça donne une grande scène de confrontation avec les vampires et Anya, dont la tension est brisée par les dialogues de fous, et par le comique indéniable de la situation. La bagarre finale est impressionnante, aussi. Dans un esprit très TZ, la vampire Will qui s'emmerdait à mort dans notre monde est toute contente de revenir chez elle... se faire tuer quelques secondes plus tard par le Oz alternatif. Coda hilarante où le gros tas de lard qui asservissait Willow se montre soudainement très obéissant et même un poil zélé.

Sinon, entre le Maire et Faith, l'entente est immédiate. M'est avis que comme Bewitched, Bothered, et Bewildered, Whedon s'est accordé une pause comique avant de s'embarquer dans une dernière partie de saison bien dark. On apprécie d'autant mieux cet épisode qui m'a beaucoup fait penser au bazar temporel de Retour vers le futur, en plus allumé. Et puis, Whedon a vraiment tout calculé : il nous prépare au changement de sexualité de Willow quand Angel se retient de contredire Buffy sur les différences entre un humain et le vampire qu'il devient. Malin, le gars. Un des highlights de la série. (****)

Sont trop subtils, ces scénaristes ! Ok, ok, Faith ne se sentait pas chez soi, je l'admets...

Petite leçon de faux-semblants dans Enemies, épisode à partir duquel le Maire commence à avoir de plus en plus d'importance. Tout diabolique qu'il soit, il a toujours ses attitudes décalées assez amusantes : proposer à une Faith déprimée une partie de golf miniature, boire de la menthe durant une négociation avec un sorcier. Il aurait pas dépareillé chez les Avengers. Côté humour, le démon un peu crétin vaut le détour, avec Faith le payant avec sa générosité habituelle. Le Scooby est quelque peu à la ramasse. Sauf bien sûr Cordélia, ah sa danse de séduction, ah ses excuses bidon pour séduire un Wesley plutôt pris de court... Charisma retrouve un peu de couleurs depuis la rupture de son personnage avec Xander, qui était redevenu assez limité. L'histoire Buffy-Angel atteint un palier supérieur avec comme une sorte d'acceptation de la part des deux protagonistes du platonisme forcé de leur relation. Sydney Bristow, euh je veux dire Faith Lehane joue à l'agent double, mais encore des progrès à faire si elle veut être embauchée à la CIA. Cette faille dans la perfection de son rôle rappelle combien en dépit de sa force, elle reste une fille fragile. Bizarre relation qui s'instaure avec Angel. Bien sûr, elle le manipule, mais cela ne lui empêche pas de dire la vérité à son sujet : une fille sevrée d'amour qui ne demande qu'un peu d'affection (passé familial chargé). Faith sait ce qui est en train de se passer, ce qui rend d'autant plus effrayant cette métamorphose : elle l'a vraiment voulue. Après le mode allumeuse, le mode plus musclé, avec l'incroyable maléfice qui supprime l'âme d'Angel. Ca m'a fait l'effet d'une décharge, j'aurais jamais pensé que ça arriverait. Quoiqu'il en soit, plaisir de voir David se redéchaîner en vampire sans foi ni loi, smackant Faith, faire une discussion d'anthologie avec le Maire, admirer les cheveux de Joyce, ou la scène la plus drôle, faire une petite tape sur l'épaule de Xander (This guy bugs me). Angelus et Faith, que voilà une sacrée combo gagnante !

Le climax est bien sûr la grande scène du triangle Buffy-Angelus-Faith, où les dialogues de Pétrie claquent à chaque seconde. Faith est jalouse de la notoriété et de l'affection qu'a Buffy, érigée en modèle par Sunnydale. Cette rivalité, cette fureur de vivre dans l'ombre, cette rage féroce, Dushku la capte à merveille. Buffy cesse la pitié et lui jette ses quatre vérités avec courage. Le twist final m'a complètement pris à revers, un des plus brillants de la série ! L'affrontement entre les deux Slayers peut enfin commencer. Je sens que ça va saigner ! (****)

Ouille ! Après tant de chef-d'oeuvres, tomber sur Earshot fait l'effet d'un dur rappel à la réalité. Il était intéressant de reprendre l'idée de A penny for your thoughts de TZ (un de mes épisodes préférés de l'anthologie) et l'explorer d'une manière plus dramatique, mais Jane Espenson ne s'est vraiment pas foulée là-dessus. J'ai apprécié toutefois la très réussie scène où nous apprenons les pensées du Scooby : Xander ne pense qu'à "ça" (mais pas assez à ses tables de multiplication), Cordélia pense... ce qu'elle dit, et mon préféré : Oz est un néo-Descartes ! Il y'a aussi Buffy outrée des événements de Effet chocolat (You slept with him... TWICE ??!!!). Mais à part cette scène, j'ai été assez ennuyé de la prévisibilité intégrale de cet axe de l'épisode. Buffy s'amuse de lire les pensées avant de basculer dans l'overdose et frôler les pans de la folie. Cela n'amène que des blagues faciles (pensées salaces...) ou moments "dramatiques" piochés dans le premier catalogue de clichés venu (souffrances adolescentes ou réflexions futiles). Le petit froid entre Buffy et Angel, pressenti à la fin de l'épisode précédent, ne m'a pas convaincu : avec toutes les preuves d'amour qu'il lui a apportés, Buffy doute encore d'Angel ? Vivement que la fin de saison approche car j'ai l'impression que les auteurs commencent à tirer à la ligne avec ce ship. L'enquête du Scooby n'est pas plus exaltante, ils pensent vraiment trouver l'assassin rien qu'en dressant des portraits psychologiques pris sur des élèves au hasard ? Ceci dit, j'ai aimé que l'épisode rappelle que les tueries dans les lycées ne soient hélas pas rares, et que par ironie, l'épisode devait être diffusé la semaine où eut lieu le massacre de Colombine. Les Lone Gunmen ne sont apparemment pas les seuls à être doué en matière de prédiction...

C'est vraiment la fin de l'épisode qui est la plus réussie, avec Buffy n'ayant que ses mots pour persuader Jonathan de renoncer à sa folie. La scène est supérieurement écrite, lorsqu'elle lui dit qu'il n'est pas le seul à souffrir, et qu'on a tous tendance à surestimer les autres et pas assez soi-même. Dommage que le twist gâche une partie de la scène : un fusil dernier cri pour se suicider, à l'intérieur d'une tour avec vue sur l'école ? Euh, bonjour la crédibilité ! Par contre, le deuxième twist avec le véritable assassin, ça, c'est du très bon ! On finit par un dernier gag avec Giles rentrant dans un arbre. Bonne idée de départ, traitement je trouve très superficiel. Bonne réalisation de Régis Kumble toutefois, avec notamment une scène de folie très bien filmée. (**)

Choices a le défaut d'être un épisode de "statu quo". L'Ascension n'est pas encore pour demain, et donc les auteurs doivent plus ou moins délayer avant de lancer le duel final. Le scénario en souffre, banal et guère exaltant échange d'otages (Willow versus la thingumajig box), au suspense dilué, malgré une excellente scène d'infiltration à la Alias. Heureusement, David Fury a assez de bon sens pour contrebalancer en en faisant un bel épisode de personnages :

-Le Maire nous fait un superbe double numéro de Diabolical Mastermind et de père de substitution plein d'amour sincère pour Faith. Harry Groener et Eliza Dushku sont plaisamment complices. La magnifique dague, Willow disant à Faith You got nothing, et Faith lui répondant I got him, Faith recevant pour la première fois de sa vie l'admiration et les encouragements de quelqu'un, du Maire, capable d'un amour sans calcul. D'ailleurs, il évoque aussi son ancienne vie conjugale, avec une humaine qui vieillissait et lui qui restait jeune (Rose Tyler en soupire), il en devient presque émouvant. Faith n'a jamais parue aussi déshumanisée, et en même temps, épanouie d'être avec quelqu'un qu'elle aime.

- J'ai bien aimé les réactions très impliquées du Scooby à l'annonce de la capture de Willow, ma préférée demeure Oz qui pipe pas mot : il n'en a pas besoin, il n'a qu'à spectaculairement fracasser le chaudron pour qu'il mette tout le monde d'accord. Oz/Seth Green est vraiment une grande réussite de cette saison.

- La vaillante Willow tient tête entre moments comiques (Vous n'avez pas l'autorisation de manger les otages !), et explications de texte bien acides à Faith, qui elle préfère répliquer avec autre chose que des paroles. Pas mal aussi le crayon qui lévite pour tuer le vampire. Mais je retiens la scène finale, quand elle lie son destin à celui de Buffy : elle combattra les forces du mal avec elle jusqu'au bout, renonçant à un brillant avenir pour devenir une justicière pleine et entière. Une magnifique scène vibrante et heureuse.

- Cordélia commence à prendre conscience qu'elle est superficielle et académique quand Xander compare son combat contre les forces du mal avec les priorités de la demoiselle. Elle commence à se poser des questions. On sent qu'Angel la série est sur les rails.

Le sommet de l'épisode est bien entendu à sa fin, avec la puncheuse explication de texte du Maire à l'adresse de Buffy/Angel, condamnés à une relation sans espoir. Il le fait avec un ton dépourvu de cruauté, comme le ferait un parent, un psychologue. Un décalage sidérant qui rend d'autant plus efficace sa tirade. Le duo tente bien encore de nier cette vérité, mais le dernier plan est sans équivoque : ce déni ne va plus durer longtemps. Allez, finissons sur une bonne note : Snyder semant involontairement le b ordel (You... All of you. Why couldn't you be dealing drugs like normal people ?) pendant l'échange. Un bon épisode, qui fait la part belle aux persos. (***)

Cet épisode, l'un plus prenants de la série, accumule les scènes hautement électriques et sait tirer le meilleur parti des différents personnages. Entre autres passages d'anthologie, on retiendra la confrontation entre Willow et Faith, Faith fascinée par son poignard (qui a triomphé par l'épée) mais surtout le Maire crucifiant le couple Angel/Buffy, avec délectation perverse, mais aussi, il faut bien l'avouer, pertinence. L'inéluctable se met en place, de même que la première saison d'Angel (avec aussi Cordy ruinée). Épisode par contre chaudement déconseillé aux arachnophobiques...

Les scènes-clés, la série sait vraiment bien les faire. Ca marche à chaque fois, on en a d'ailleurs une 3142e preuve avec...

The Prom, sorte de conclusion psychologique aux trois premières saisons de la série, grâce à la clôture élégante et émouvante des différents arcs « relationnels » de la saison. Un bilan mené par une Marti Noxon tendrement amoureuse de ses personnages. Un défaut toutefois : elle y greffe une « obligée » monster-of-the-week intrigue, écrite à la va-vite, sans consistance, avec un méchant sans charisme que la férocité des chiens de l’enfer ne peut compenser. Buffy résout illico presto la question en quelques secondes, c'est assez vain. Pourtant, c'est de nouveau un chef-d'oeuvre...

... parce que niveau persos, c’est fromage et dessert. Après la jolie scène entre Angel et une Joyce terriblement lucide, la rupture tant attendue (ou pas) de Buffy et Angel est l’occasion d’une mémorable séquence et d’une vraie master-class de comédie. Les dialogues sont d’une émotion magnifique. Plus que Innocence, nous avons là le vrai passage à la maturité sentimentale de la Tueuse, qui doit tirer un trait sur sa première et plus intense histoire d’amour de sa vie. Un déchirement terriblement beau, et je comprends que la sensible SMG ait craqué plusieurs fois pendant le tournage. Il est triste de voir l’héroïne s’enfermer dans un rôle de « sauveuse solitaire du monde qui se sacrifie ». Elle se noie dans son devoir pour passer cette épreuve cinglante. Elle réussit certes à sauver les étudiants, mais elle le fait avec rage, pas avec conviction. Aussi, la reconnaissance publique in extremis de son action durant trois saisons en tant que « class protector », via Jonathan est-elle un beau moment d’allégresse. Et puis, Angel qui ferme le bal pour danser un slow avec elle, mes amis que de beauté !

Cordélia tombe le masque, prise au piège de ses faux-semblants. J’admire la noblesse d’âme de Xander, le personnage le plus proche du spectateur, qui en deux actions, rétablit enfin avec Cordélia un lien plus amical et serein. La fermeture de leur conflit ne laisse pas insensible. Oz et Willow sont sur leur petit nuage, tandis qu’Anya fait une méga reconversion comique en ex-démon piégée par son corps et ses sentiments d’adolescente. Son duo avec Xander est aussi improbable qu’hilarant. J’aime le naturel d’Emma Caufield à énumérer toutes les horreurs qu’Anya a commises depuis un millénaire, pas tout à fait le sujet rêvé pour un premier rendez-vous (un winner total notre Xander). Un superbe premier bilan de la première ère de la série. Je mets 4. (****)

Bon, avant de regarder le final, je vais revoir Effet chocolat, puisque je m’étais à moitié endormi la dernière fois, et y donner une note.

 
 A propos de la co-présentation des MTV Awards

Amateurs de l'Etrange, bonsoir !
(Chance, 2002)

La vidéo des MTV est hilarante ! Buffy rocks !!!!
Marsters en robe... euh... tu veux que j'ai un choc traumatique, Estuaire ou quoi ?

J'avoue qu'il y'a un saut qualificatif assez énorme en cette saison 3. C'est une des saisons de série télé les plus enthousiasmantes qui m'ait été donné de voir. Je suis surtout sensible au développement brillamment mené des personnages. Chacun évolue ; chaque relation, chaque lien est traité de main de maître. C'est beaucoup plus difficile que d'écrire les histoires en elles-mêmes (au demeurant de bonne facture). Si tu dis que le final est à la hauteur, je m'en lèche déjà les babines...

Petit retour arrière avec ma review sur Band candy. L'épisode repose sur une intéressante idée : ironiser sur la volonté des adolescents d’avoir des parents plus proches d’eux, plus « cools ». Jane Espenson en tire un épisode hilarant, carburant à l’ironie ricanante. A ce titre, le trio d’adultes Giles-Joyce-Snyder s’éclate àdonf en volant le show à nos héros. Armin Shimerman va très loin dans le pathétique ridicule : veule, parasite, drague naze auprès de Joyce… il ne recule devant rien ! Mais c’est dans l’encanaillement de Giles en mode Ripper et Joyce qu’on trouve la source des fous rires en rafale qui agitent l’épisode, à la clé des scènes véritablement cultes comme le vol du manteau, ou celle des menottes (I don’t want to know !). Pour être franc, je n’étais pas convaincu que le duo avait franchi les « limites impardonnables », et il a fallu Voix intérieures pour me le confirmer. Kristine Sutherland est géniale, mais Tony Head en révolté de la société nous offre un spectacle prodigieusement épique.
Les scènes dans le Bronze sont une véritable satire du « jeunisme » à tout prix qui entraîne bien des adultes dans le pathétique. On ne boude pas son plaisir de retrouver Ethan, et encore moins la montée de la tension sexuelle entre Xander et Willow.

Toutefois, Espenson tombe dans un revers souvent de mise avec ce genre d’histoires : ne pas broder de trame consistante. C’est davantage une suite de sketches que l’on regarde plutôt qu’une vraie histoire. Le démon Lucronis, Mr.Trick, le tribut… tout ça n’est que McGuffin. Pas non plus de crescendo dramatique et/ou burlesque (genre Bewitched, bothered, and bewildered). Le final, même au lance-flammes me paraît trop tranchant avec l’esprit de l’épisode. Cependant, je suis content d’avoir pu réviser mon jugement, et d’avoir apprécié ce divertissant épisode à une meilleure valeur. (***)

Joli dessin de l'amie Faith (Buffy Comics)
http://www.badhaven.com/wp-content/uploads/2012/02/BTVS-FAITH-PRINT.jpg

Beau coup de crayon ! Si les comics sont comme ça, je vais les lire avec plaisir. Est-ce qu'on les trouve facilement ?

C'est un Art Cover, donc plus soigné que les dessins intérieurs. Ceux-ci sont souvent réussis, mais mieux vaut feuilleter un volume ou deux à FNAC avant d'acheter.  Tous les Buffy Comics (y compris les séries Angel et Agel & Faith) sont sur Amazon.

Graduation Day est bien le big big finale de saison que l’on attendait. Part 1 : Après un début plutôt lumineux (le prof qui fait un jeu de pendu, Anya de plus en plus attirée par Xander), la tension s’installe dès que Faith est dans ses œuvres. La première moitié est plus un prélude mais les actions s’enchaînent sans temps mort, avec des pics d’intensité mirobolants ou franchement traumatisants (Faith en rose !!). Il y’a bien évidemment le Maire profanant le temple sacré qu’est la bibliothèque de Giles (Harry Groener est en pleine forme) dans une scène d’anthologie, mais aussi les adieux touchants de Joyce. Nouvelle secousse avec l’attaque brutale de Faith sur Angel, et montée vertigineuse de la tension. On est tellement pris qu’on voit à peine les ficelles (le remède d’Angel permet la confrontation tant attendue). Magicien du dosage, Whedon n’oublie pas quelques instants comiques, histoire de décompresser, avant de reprendre le fil : Willow et Oz passant enfin à l’acte, et Anya complexée par ses sentiments. Sur ce dernier point, Xander nous touche par sa féodalité irréversible envers ses amis, et le risque qu’il prend. Entre Faith et Buffy, petite floraison de sous-entendus lesbiens avec Faith proposant de l’embrasser avant le combat, les menottes de Buffy, ou comme une sorte de jalousie sentimentale de Faith envers la belle Buffy, sans parler du coup de poignard terminal. Le grand grand combat final, malgré des doublures voyantes, est d’une puissance haletante, et se finit par un cliffhanger dévastateur !! Haaaaaaaa !!! Je dois remonter à Anasazi pour me rappeler d’un effet comparable. Sado-maso que je suis, j’ai attendu quatre heures avant de me jeter sur la deuxième partie, histoire de durer le plaisir.


Part 2 : Whedon démarre en trombe avec la scène la plus énorme des trois premières saisons réunies (à mes yeux) : le dément sacrifice de Buffy qui force Angel à boire son sang. Je n’ai pas pu respirer de toute la scène : le mélange horreur-effroi-sublime m’a fait l’effet d’un coup de couteau en plein cœur. La scène a d’ailleurs une charge sexuelle inouïe. Un fan avait dit « la scène la plus sexuelle existante entre deux personnes habillées ». Thumbs up ! On assiste à une véritable floraison d’arie di bravura avec le songe Faith-Buffy (encore des sous-entendus). J’ai pas tout capté à la scène, mais les deux interprètes sont mémorables. Grand numéro du maire en assoiffé de vengeance face à Angel. Suspense explosif lors de la préparation du finish, avec quelques moments comiques qui meublent. Un point qui m’a un peu agacé, je n’avais pas envie de rire à quelques minutes de la bataille finale. Mais bon, Wesley et Cordy qui foirent leur baiser, c’était impec, la solidité du lien Oz-Willow aussi. Retour in extremis de Queen C et de Wesley qui choisissent leur camp, malgré un apport plutôt limité pour le deuxième (par contre Cordy qui tue un vampire, c’est la surprise du chef !). Superbe discours du Maire, très révélateur et pas sans vérités. La bataille finale est épique, avec ce méga twist : pour sauver Sunnydale, TOUT le monde s’y met ! Idée généreuse et flamboyante. Le monstre est crédible, et l’apothéose tout autant, avec des moyens légèrement plus substantiels comparés à la saison 1. Pudiques adieux sans paroles entre Buffy et Angel, mais coda pleine d’espérance avec le Scooby main dans la main. A cause des temps morts de la 2e partie, je continue de préférer le final de la saison 2, mais Graduation Day n’a pas à rougir, c’est un superbe final digne de conclure la meilleure des trois premières saisons de la série ! (****)