Série "Buffy" (1)

Jalousies : 4 étoiles Le meilleur épisode Dawn, nous la présenter via la tenue d'un journal était astucieux. C'est souvent une bonne idée de revisiter un univers bien connu par le regard incisif d'un nouveau venu (comme Cordelia amnésique chez Angel). Plusieurs observations de Dawn sont amusantes et justes, et puis elle n'a pas encore eu le temps d'épuiser notre patience par ses horripilantes attitudes d'enfant gâtée et nombriliste. Sinon on pleure de rire avec Harmony en chef de gang, la série y va à fond les manettes avec elle, c'est assez irrésistible. On détache les dialogues avec Spike et Alex, de vraies perles d'humour. Il ne faudait pas que le mystère Dawn se prolonge trop mais sur une poignée d'épisodes c'est plus intrigant qu'autre chose. Découverte de la boutique de magie, le nouveau repaire des Scoobies, égalemnt une bonne idée.


Le double : 3 étoiles Une utilisation astucieuse et divertissante du thème classique du Doppelgänger, et puis c'est un épisode Alex, donc forcément intéressant. Ceci-dit l'impact s'en voit quelque peu diminué par la fait que cette mésaventure arrive à un Scooby, c'est à dire à quelqu'un d'expérimenté, se mouvant déjà dans un univers fantastique. Quand cela arrive à Monsieur ou Madame Tout le Monde, comme dans dans la Quatrième Dimension, c'est bien davantage troublant et inquiétant (Image dans un Miroir). Et puis Vampire Willow était tellement piquante et spectaculaire... A noter le caractère très naturel des scènes de doubles, réalisées avec le frère jumeau de Nicholas Brendon, (cascadeur de profession) La bonne nouvelle de l'épisode reste que Riley commence à comprendre qu'il va falloir y aller, maintenant.

Quand Spike s’en mèle : trois étoiles, l’intrigue principale sent un peu trop le réchauffé et la prolongation inutile de la saison quatre, d’autant que l’on perçoit bien que la cinq n’a pas encore vraiment débuté : toujours pas de Big Bad en vue et le mystère Dawn commence à trop se prolonger. On ronge un peu notre frein, avec une vraie impression de surplace. . L’épisode st néanmoins sauvé par le couple hilarant et détonnant formé par Spike et Harm (Nitro et Glycérine), on s’amuse beaucoup avec eux et l’on comprend sans peine que l’on ait voulu les rapprocher en saison finale d’Angel. Mercedes McNab réalise un sacré numéro ! L’intérêt de Quand Spike s’en mêle (encore un titre VF nul) est aussi de lancer plusieurs pistes narratives cruciales : la tumeur de Joyce, et les premiers émois de Spike envers la tueuse, une romance qui vaudra d’excellents moments à la série et d’autres trop sucrés quand, bien plus tard, Spike se sera trop limé les crocs pour demeurer comme on l’aime. Petite larme : cette fois nous disons définitivement adieu au Sunnydale High historique. RIP Richard Wilkins.

Sœurs ennemies : quatre étoiles Episode évidemment crucial. Juste au moment où on allait vraiment se demander où allait cette saison, voici qu’apparaît Glory. Un vrai plaisir, puisque l’on comprend tout de suite à quel point elle sera plus vive et rigolote que ce bonnet denuit d’Adam. Rien à voir. Glory ne fait pas partie de mes adversaires préférés car je lui reproche de demeurer trop longtemps inactive, en laissant agir ses gnomes (très drôles eux aussi). Le Maire et même Adam s’avéraient plus industrieux, tandis que le Maître avait une excuse. De plus les scènes de transformation avec Ben donneront à quelques scènes relevant du gros rire. Mais, outre qu’elle soit clairement la plus regardable des Grands Méchants de la série (Woman in Red…), la superbe Claire Kramer lui apporte pétillement et abattage. Glory crève l’écran, même si elle se cantonne trop à la comédie (hormis le final). Son entrée en scène et la révélation concomitante de l’identité de la niaise sont ici parfaitement exécutés, entre humour et spectaculaire. Et puis, après Vlad cela fait du bien à Buffy de redescendre sur terre (y compris en se fracassant sur du béton armé)

Les liens du sang : quatre étoiles On apprécie le soin extrême avec lequel Whedon dessine tous ses personnages. Dédicacer tout un épisode à l’histoire de Tara en constitue un exemple marquant, d'autant que les trois membres de sa famille se voient également écrits et différenciés avec précision (c’est la cousine la pire, le père est plus cambivalent). Le scénario se montre parfaitement minuté, l’intervention de Spike tombant ainsi à pic pour que l’excellente scène finale ne sombree pas dans le théâtral. Tara (et son interprète particulièrement sensible et émouvante), était parvenue à largement compenser son handicap d’être arrivée sur tard, l’épisode vient parachever cela. Spike est de plus en plus clairement attiré par la Tueuse, tandis que Riley commence vraiment à flotter face à une Buffy plus inaccessible, même s’il repousse ici la vampire. Cela commence à sentir le sapin… Anya à la caisse est une bonne idée de scénariste pour lui trouver une occupation dans série. Un combat en morceau de bravoure contre des ennemis «invisibles» et un final très romantique entre Willow et Tara.

La faille : 4 étoiles. Après l'épisode Tara, voici celui consacré à Spike, avec une réussite encore plus éclatante. Celle-ci se dénote sur le fond (nouvelle passionnante incursion dans le passé des Fanged Four, thèse troublante de l'instinct de mort chez les Tueuses, comme chez Freud) que sur la forme, avec une excellente interprétation ainsi qu'une mise en scène réellement virtuose. Les flashs back s'insèrent pleinement dans l'action en cours, jusqu'à obtenir une convergence très réussie. La scène où Buffy renvoie un cinglant "tu ne me mérites pas" à William est d'une force terrible, ce n'est pas le moindre exploit de cet épisode que nous faire éprouver de la commisération pour Spike, au moment où celui-ci nous dévoile ses sanglants trophées. Ces fenêtres sur le passé, nettement plus réussies que les équivalentes d'Highlander, s'entrecroiseront avec l'histoire d'Angel (qui a en fait son âme) et Darla. Sinon les Scoobies et le Riley remplissent les blancs, bon. On sent bien désormais où on va entre Spike et buffy, même si je me souviens de mon incrédulité vaguement horrifiée à l'époque. WTF ?

Incantation : 3 étoiles Les images de synthèse sont un domaine évoluant particulièrement rapidement et il est vrai qu'il s'agit sans doute du seul domaine où la série accuse son âge. Le serpent était correct selon les canons de l'époque , aujourd'hui le remplacer par un autre plus convaincant serait une bonne idée (genre Star Wars). Dawn innove encore en matière d'idiotie (je l'ai trouvée aussi insupportable en VO qu'en VF, c'est le personnage en soi qui veut ça). Un épisode dans un bonne moyenne, sans plus, avec un Riley qui commence à battre sérieusement la campagne tandis que c'est toujours plus mort avec Buffy. J'ai trouvé ça un peu cruel pour lui, tout de même. Il est temps que cela se termine

Météorité : 3 étoiles Intéressante innovation que de reprendre ce thème éminemment lovecraftien, on s'y croirait. La Tueuse n'est pas un quidam subissant l'indicible horreur venue de l'obscurité s'étendant entre les étoiles (là où règne Azathoth), mais la fusion des univers apparaît assez convaincante (jusqu'au décor d'asile psychiatrique, bien connu des amateurs de l'Appel de Cthulhu). Le monstre aurait par contre gagné à demeurer invisible le plus longtemps possible, via la caméra subjective. Riley aurait aussi pu repartir avec ses potes, cela aurait évité de prolonger l'agonie, jusquà un final bien mélo. Cela se précise pour Joyce, j'ai toujours eu du mal à décider si sa mort résultait d'une jolie audace ou d'un cynisme fini.

Par amour : deux étoiles; Un gros loupé : le Riley et la vampire c'est passablement grotesque, il aurait fallu trouver un moyen autrement plus subtil de décrire l'incommunicabilité s'étant instaurée entre Buffy et Riley. Et puis Buffy qui rate l'hélico de 5 sec, Riley qui ne la voit pas, que c'est lourd, et digne des mauvais romans de gare. On se situe très loin des sommets de la rupture avec Angel, mais aussi de celle à venir avec «William». Une étoile mais en fait deux pour le départ (non définitif...) de Ken.

Triangle
Cultissime, comment j'adore trop : l'exploitation originale du Triangle des Bermudes, le décor deu paquebot, les plans séquences démentiels, la parenthèse totalement speed de Scully et des Bandits Solitaires, l'univers parallèle en folie, le pseudo baiser noyé dans l'ombre... La légende, quoi, avec les petites notes argentées reprenant le générique en final, 4 étoiles

Hein ?! Ah, bon. On me signale à l'instant une légère erreur, adonc : deux étoiles; Episode très amusant sur lesprises de bec entre Willow et Anya, avec le pauvre Xander au milieu. Spike est aussi amusant mais l'ensemble manque un peu de consistance. On remarque déjà qu'éloigner Giles n'est pas une bonne idée,cela se confirmera par la suite.. BTVS sans lui, non. Guesting très pertinent d'Abraham Benrubi, que l'on aime bien depuis Parker Lewis ne perd jamais (comme les années passent).

L'inspection : 3 étoiles, j'aime bien les virées du Conseil, l'atmosphère so British et le numéro toujours impeccable d'Harris Yulin Et puis revisiter une série par des yeux étrangers produit souvent de savoureuses étincelles, comme lors des interrogatoires en marge de l'action principale, souvent hilarants (avec notamment Will faisant progressivement son coming out sous l'oeil de Tara, iront-elles à Palm Springs pour le Dinah Shore ? Ce n'est pas très loin de Sunnydale..). Par contre l'annonce que Glory est une déesse tombe un peu à plat, la demoiselle étant particulièrement amusante mais passant le plus clair de son temps à changer de tenues et à se la couler douce au lieu de traquer la Clé.

La Clé : 4 étoiles Nouvel anniversaire haut en couleur pour la tueuse, encore une fois en mi saison. L'épisode signifie une accélération bienvenue dans l'arc principal de la saison, même si le fait que Glory ignore ce que pense Ben traduit plutôt une complexification inutile s'assimilant à du remplissage. La vérité est que l'histoire de Glory et de la Clé aurait été parfaite sur un double épisode mais manque de consistance pour s'étendre sur toute une saison. Le désarroi de Dawn aurait pu nous toucher, mais elle nous a déjà trop gavé en faisant continuellement un drame d'un rien. On sature. Sinon bravo à Willow et Tara qui nous enthousiasment toujours davantage, en tous domaines, bien joué. Le sang partagé entre les deux soeurs jouera un rôle fatidique en fin de saison....

La déclaration : 3 étoiles Le retour de Dru depuis Los Angeles est un grand événement en soi, avec une Juliet Landau toujours aussi fascinante. Quelques excellentes scènes et l'évolution « morale » de Spike se voit bien soulignée par contraste avec une saison deux reconstituée le temps d'un épisode. Par contre je trouve la dernière partie trop théâtrale et fabriquée, cela sent nettement le procédé. Harmony s'en sort bien une fois de plus. Drusilla est un plus gros morceau qu'Alex ! Dru quitte la série (hormis les flashbacks lié à l'histoire des Fanged Four), et c'est une perte irrémédiable. Harm ne fait heureusement que quitter Sunnydale !


Chagrin d'amour : 4étoiles D'habitude je n'apprécie pas trop l'insertion de thèmes purement SF dans l'univers fantastique de BTVS mais ces histoires de robot sont toujours d'intéressantes paraboles de ce que vivent les héros, en particulier Buffy. April, superbement interprétée, constitue un alliage d'humour et d'émotion parfaitement abouti. Accessoirement j'adore quand Spike se fait fracasser... Et puis on aime ce Warren restant vraiment drôle, correspondant à la première étape du parcours du Trio, jouissivement nerd et ridicule. Il aurait du s'y tenir... Le final sur la balançoire est très touchante, avant la choquante conclusion. RIP Joyce.


Orphelines : 4 étoiles Un épisode prodigieux, SMG est au-delà de toute louange dans toute cette insoutenable première partie. Pour avoir connu le même drame il y a plusieurs années, je puis dire que les réactions de Buffy sont magistralement observées et crédibles. C'est tout à fait ça, ce déphasage complet, de même que le coup de fil en apesanteur à Giles. L'épisode fait partie de ces quelques uns que je n'arrive pas à revoir, toutes séries confondues. Ce plan séquence tourné en temps réel appartient aux scènes les plus fortes de l'ensemble de l'univers des séries télé. Seul détail hors sujet, le vampire qui tombe comme un cheveu sur la soupe et Dawn qui continue encore et toujours à se mettre dans des situations impossibles Pas grave.

La Quête 4 étoiles. Oui les postures et les phrases décalées du Buffybot sont vraiment tordantes. Les fabuleux dialoguistes de la série se font plaisir et SMG réalise un nouveau show. On aura rarement vu l’interprète principal d’une série incarner autant de versions différentes de son personnage, jouer sur une telle variété d’émotions. BTVS doit énormément à l’expressivité et à la personnalité de SMG et on souhaite bon courage à la remplaçante de celle-ci. Le rôle premier du Buffybot est assez crument évoqué pour une série grand public, une jolie audace tranchant avec la chasteté quasi absolue de ce que l’on nous montre entre Will et Tara (on se situe très loin de The L Word). La version aventure est également superbe, avec le retour de la Première et la révélation du leitmotiv du reste de la saison « la mort est ton cadeau ». Glory continue à trop déléguer mais se montre toujours aussi amusante, de même que ses gnomes. Jolie performance de Spike, tandis qu’un nouveau pallier est franchi avec la vraie Buffy… A bientôt, Warren !

Magie noire : trois étoiles épisode dominé par le combat entre Willow et Glory.. Effectivement Dark Willow se profile à l’horizon mais elle n’est pas encore là, et surtout Glory n’est pas Warren. On aime bien que le récit ne fasse pas semblant et que Willow prenne une vraie raclée. Ceci dit on nous ressert un peu les mêmes plats car tout ceci ressemble beaucoup à Giles allant attaquer Angelus après la mort de Jenny. Cela s’accélère enfin sur l’axe narratif principal et la découverte de la Clef nous fait pénétrer dans le dernier tronçon de la saison. Par contre il reste assez symptomatique que Glory n’y arrive que grâce à un concours de circonstances un tantinet tiré par les cheveux. Ah ça, si le Maire avait eu besoin de la Clef de Tous les Mondes pour son Ascension, on aurait entendu une autre chanson.

Spirale : trois étoiles La fuite en panique de Buffy et du groupe apporte une nouveauté aussi troublante que bienvenue à la série. Cela change du courage du Graduation Day et c’est bien Buffy qui n’est plus la même. Oui les combats style films de capes et d’épées contre les chevaliers sont vraiment enthousiasmants. Et il faut rendre hommage aux cascadeuses doublures de SMG, fabuleuses (et totalement dingues) durant toutes l’aventure BTVS : Sophia Crawford (aussi pour Harmony) et Melissa Barker, plus quelques autres. Mais en elle même cette idée d’un ordre de chevalerie déboulant un beau jour en pleine Californie est totalement ridicule. Un ordre secret aurait bien entendu évolué avec le temps, notamment pour les armes (comme dans Indiana Jones et la Dernière Croisade). Ce n’est pas parce que l’on fait du fantastique que l’on peut écrire n’importe quoi pour le spectaculaire. Et puis ce sont des chevaliers occidentaux, ils n’ont rien des cataphractaires byzantins. Guesting amusant de Wade Williams, bien avant Prison BreaK

Sans espoir : trois étoiles . on ne croit pas trop à cette soudaine catatonie de la Tueuse, mais cet épisode onirique n’en reste pas moins de fort bonne facture. Il souffre néanmoins de la comparaison avec le final de la saison précédente, se montrant nettement moins échevelé et délirant. Cela reste un peu froid, même si le thème du verrou psychologique est parfaitement exploité, avec un forte réminiscence du désir de mort très freudien présent chez les Tueuses et évoqué par Spike. On reste très nostalgique de l’homme au fromage, qui doit bouffer ses Vaches qui rit tout seul dans son coin, le pauvret. Retour du Doc, un méchant original, avec l'excellent Joel Grey. On hallucine presque plus de voir Spike et Normal Guy faire équipe que dans le rêve de Buffy. Hilarant. Sinon le pseudo débat moral entre Ben et Glory est ennuyeux au possible, je n’ai décidément pas aimé cette idée. Tout est en place pour le grand final !

Oui, Giles est grièvement blessé par les Chevaliers ce qui rajoute encore au paroxysme de panique qui rend la période originale et forte, avec l'univers des personnages vacille (bon, magie des séries télé, il sera opérationnel pour le combat final). Le sommet est atteint avec Buffy qui craque, ce qui explique aussi que Spike lache le morceau, car il spensent tous être au bord du gouffre. En général c'est à ce moment là que les vérités se font jour, même si c'est contraire au caractère des individus. L'heure ultime, tout ça. C'est aussi l'aboutissemnt du parcours de Spike cette saison, alors que le final approche. Sinon les acteurs sont fabuleux, comme toujours.