Série "Californication"

Oui, Marcy et une cigarette qui fait rire avant le mariage c'était drôle, à la dérive et toujours plus accro à la coke beaucoup moins, c'est clair ! je n'aime pas du tout

En fait suite à un incident survenu en début de saison Charlie a provoqué un e dispute entre une actrice de porno et son producteur, ce qui ruine la carrière de la jeune femme. Mauvaise conscience, solidarité de Marcy, envie de se prouver qu'il est toujours un excellent agent malgré son renvoi, bref, il décide de lui décrocher un rôle dans une grande production X. Il y parvient après avoir campé devant la porte du réalisateur que l'on voit dans cet épisode (un remake très spécial de Chinatown) quand le financement du film s'effondre. Pour sauver le coup il décide de devenir producteur, en plaçant dans l'affaire toutes les économies du ménage (100 000 $). D'où la pression de Marcy pour qu'il se dévoue durant le tournage, sinon, c'est la faillite...

Episode particulièrement hilarant (et particulièrement vert), j'aime bien quand Calif fait du Calif, à haute dose. Hank a de bons moments (la discussion avec la critique au bord de la piscine, les vannes sur Rolling stone) mais c'est une bonne idée de laisser un peu la vedette à Charlie, aussi galère que son pote.

Oui Mia rode toujours autour de Hank et a le chic pour bien lui pourrir la vie,. Même si on la voit un peu moins que durant la saison 1, ses apparitions sont toujours détonnantes !

J’ai un peu regardé les débuts de la dernière saison de 24h, actuellement diffusée aux States, et là, immense surprise, Callum y joue un tueur russe psychopathe. Donc, effectivement la parenthèse humoristique de Calif fait du bien.

Concernant Mia, je pense que Hank est aussi un peu travaillé par la levée d’un obstacle différent de l’âge. Remettre ça avec Mia aurait eu comme une saveur de basse vengeance contre Bill (tu m’a pris ta femme, je prends ta fille, ou quelque chose d’équivalent) et Hank est bien entendu au-dessus de ça. Maintenant, il reste quelques épisodes avant la conclusion, donc les jeux restent ouverts. Cela ne semble pas le plus probable mais tout va si vite dans la cavalcade de cette série. J’aime bien le ton sur de lui qu’emploie Mia en refaisant le coup du chantage à Hank…

Encore beaucoup d’excellents dialogues et de scènes hilarantes cette fois-ci. On a l’impression que, du fait du succès de la saison 1, la série peut désormais complètement se lâcher et se situer désormais totalement en roue libre. Les épisodes qui étaient paroxystiques la saison précédentes se situeraient ici dans la moyenne. J’étais mort de rire quand Hank, limite paniqué par la découverte de Lew et Mia supplie Charlie de dégager de LA avec lui, limite hystérique l’affaire. J’ai aussi bien aimé la scène avec Becca, toujours très touchante.

Gros choc : alors qu’on célèbre les 20 ans de Twin Peaks et que les fans se sont lancés dans des marathons intégraux de la série culte (j’avoue) l’ex de Lew semblant succomber elle aussi au Mojo de Hanky n’est autre que la très belle Mädchen Amick, l’interprète de Shelly johnson.

L’épisode le plus LOST de Calif, les flafbacks du jour concernent.. Karen et Hanky ! Outre l’assouvissement au moins partiel d’un fantasme récurrent existant depuis le début de la série, Hank à NYC, l’épisode se regarde avec un plaisir tout particulier. Il constitue un moment intimiste et sentimental (pas sucré, on est dans t dans Calif), qui apporte une pause bienvenue dans déferlante non stop de cette saison, que l’on adore mais qui pourrait saturer. On apprécie également de voir une grand partie de l’histoire consacrée à Karen, un tantinet marginalisée cette saison; D’une manière générale (Mia plus rare, Becca un peu obnubilée avec son chéri, Marcy en plein crépuscule opiacé, Dani California absente, irruption de Lew etc.) je trouve que la saison 2 accorde juste un peu trop la primauté aux personnages masculins sur les féminins. L’épisode vient contrebalancer cela, tout en recentrant les débats sur le cour de la série.

Les basculements d’une époque à l’autre sont fluides, tandis que les dialogues sonnent justes, avec une vraie sensibilité. Hank et karen ont une manière bien à eux d’être toujours ensemble quand ils sont séparés ! Le récit sait éviter la guimauve avec le ping-pong habituel d’excellentes vannes, mais aussi des considérations aussi lucides que désenchantées émises par Karen et Hank sur les difficultés de leur relation. La lettre est un modèle sur ce point, accompagnée de plus par des images absolument sublimes. DD et Natascha sont toujours aussi fusionnels, c’est assez magique. L’épisode a l’immense mérite de nous rappeler que Californication ne se limite pas à un ouragan de loufoquerie et de verdeur mais qu’il constitue aussi la chronique fine t subtile d’un couple assez fascinant derrière les plaisanteries.

Quelques autres considérations : j’ai humainement du mal à en vouloir à Lew de ne pas renoncer à Karen... Et puis elle est la seule à lui dire non, donc forcément la nouveauté cela titille toujours. Honnêtement Lew (et Callum Keith Rennie) resplendit d’une telle vitalité virile que s’il disait juste “Au revoir Madame” on n’y croirait pas une minute. Amusant de comparer l’attente d’une possible révélation d’un cancer ici, avec de l’humour permanent au moins en surface, avec ce que l’on va vire sans doute bientôt dans TLW; Ce sera sans doute moins fun... Entendre Karan laisser, mi figue mi raisin, qu’elle préfèrerait que Hank ait le crabe plutôt qu’une MST, ça c’est très Calif (la déclaration d’amour de l’actrice X aussi).

Sinon, du placement de produit avec Hank ayant un micro de même marque que l’intégralité des filles de TLW (cela sent le partenariat avec Showtime à plein nez) et une bière exhibée avec insistance. J’ai adoré la manière froide et sinistre de filmer NYC, tout en lumières et couleurs bleues/grises, avec un loft et des rues bien glauques, des fringues 80’s ridicules pour Hank (Karen s’en sort mieux), en contraste total avec les scènes débordantes de soleil et de teintes riches de L.A.; Cela ne date pas d’hier mais DD a clairement choisi son camp !

Allez, une réserve : l’épisode fait toucher du doigt un paradoxe propre à l’ensemble de Californication. Son moteur principal demeure encore et toujours le désespoir classieux, paré de panache et de l’élégance de l’humour, de Hank. Ce sentiment et la série sont consubstantiels. Mais Hank et Karen sont si à l’évidence faits l’un pour l’autre que ces séparations continuelles, si nécessaires à l’intrigue, vont finir par devenir insoutenables avec le temps, même avec l’excuse de la versatilité du héros. Bill avait son importance, il va falloir trouver une autre barrière entre Karen et Hank…

Pour le final de cette saison 2, Californication passe la surmultipliée et pourrait paraître se caricaturer elle même par ce montage ultra speedé. Mais ce zapping totalement fou donne lieu à des scènes toutes réussies, où la série tire sa révérence en offrant un panorama assez irrésistible de ce qu'elle sait accomplir de mieux, lors d’un kaléidoscope finalement très agencé derrière le délire ambiant. Que cela soit dans le rire (l’accouchement sous acide couronné par le gag énorme de l’enfant de couleur, un classique repeint au LSD ici, Charlie tranquille chez lui, les vannes Hank/karen) ou l’émotion (L’au revoir à Mia, Karen semblant vouloir démarrer une vie sans Hank, le dialogue d’ouverture entre Hank et le « spectre » de Lew, à la Ally/Billy, Marcy glaciale), la série atteint son meilleur niveau tout en permettant à chacun de ses personnages d’avoir sa scène bien à lui. Ce que Calif arrive à faire tenir en moins d’une demi heure stupéfait toujours, même s’il ne faut pas être sujet au vertige face à son tempo.

Quelques regrets, le principal étant que l’on ne croit pas du tout à cette histoire de Karen laissant sa fille à l’autre bout du pays pour poursuivre un flirt, le tout décidé sous un coup de tête. C’est très Californien et Flower Power pour le coup. En fait Show must go on, la famille réunifiée partant pour la grosse pomme, ce sera pour le final de la série. Plus mineur le fiance de Becca me tape sur le système, c’est comme ça. Et puis on est bien triste pour Charlie, pour qui toute la saison au ra représenté une sacrée dérive. Bon, la mort de Lew assurant le succès du livre de Hank, la situation professionnelle devrait s’améliorer. Pour Marc on va dire qu’il reste heureusement d’autres saisons à venir... Quoiqu’il en soit cela fait vraiment plaisir de revoir Surfer Girl (dont on va vite oublier qu’elle a désormais un prénom), un conclusion bien trouvée.

Ainsi s’achève cette saison 2, qui se sera fait prier pour paraître sur nos écrans mais qui aura tenu ses promesses, alors m^me qu’il s’agit d’un cap toujours particulièrement difficile à franchir pour une série télé. Humour caustique et vert, situations énormes, déluges incessant de vannes quatre étoiles, désespoir élégant et classieux derrière l’attitude je m’en foutiste de Hank, moments très forts avec Karen, omniprésence du temps qui passe et même de la mort.. La série reste un alliage bien plus subtil et profond qu’il n’y paraît au premier abord. La saison 2 n’hésite jamais à exacerber la 1, tant dans la forme (et la crudité) que dans le fond, avec un discours plus organisé derrière la multiplicité des scénettes et des rencontres. Au total beaucoup d’excellents souvenirs liés aux seconds rôles incroyables (la faune de L.A. dans toute sa splendeur), au numéro pas possible de C.K.R., en totale roue libre et fonctionnant à merveille avec Duchovny, à Madchen Amick, à toute la distribution régulière, à l’étonnant et intense flash back new yorkais ou encore aux galères bien foireuses de Hank et Charlie, ces perdants magnifiques. Vivement la saison 3, dans 4 ou 5 ans sur M6.