Série "Californication"

Charlie Runkle (Evan Handler) dans Californication

C‘est le copain que tout le monde rêve d’avoir. Celui qui vous accompagne jusqu’au bout de la nuit lorsque vous décidez de noyer vos idées noires. Le copain qui accepte de jouer les seconds rôles et les faire valoir, le copain qui ne vous fait pas d’ombre et qui est tout heureux de picorer les miettes que vous acceptez gentiment de lui laisser. Le copain qui vous pardonne tout et auquel vous pardonnez tout parce qu’il n’est pas tout à fait responsable.

Charlie Runkle, c’est l’incarnation de l’absence de talent. C’est le prototype de la fuite en avant pour ne pas songer que chaque initiative va déboucher sur une faillite. Il n’accomplit rien, ou presque rien. Il est un modèle de stérilité. Le gars qui se masturbe devant son ordinateur en regardant un film porno et le gars qui a du mal à faire l’amour à une femme, pour ne pas dire à atteindre l’orgasme.

Charlie Runkle, c’est la Californie, cet Etat qui a souvent était une “écouilleuse” pour quelques grands écrivains américains comme William Faulkner ou Raymond Chandler. Runkle, ce n’est pas le copain d’Hank Moody, c’est sa némésis. C’est lui qui le maintient dans cette sécheresse créative depuis qu’il a quitté New York pour Los Angeles. Il est une malédiction que l’on bénit, un symbole de la tentation à laquelle on ne cesse de succomber tout en comprenant qu’on s’abîme sans cesse.

Charles Runkle, c’est un trou noir dans lequel disparaît le talent de Moody. Jamais il ne restitue cette formidable énergie. Il s’en sert pour se perpétuer.