La Mangeuse d'homme du Surrey (Man-Eater of Surrey Green)

Je pense qu'il faut considérer cet épisode dans le contexte de l'époque, car il constitue un savoureux pastiche des films de SF alors à l'affiche. Durant les années 50 et le début des 60, aux USA, en GB comme au Japon (Godzilla), ces films tournent majoritairement autour d'une terrible menace extraterrestre (parfois naturelle), contrecarrée par une poignée de héros préparant l'action des forces armées (La chose d'un autre monde, L'invasion des profanateurs de sépulture, l'attaque de la femme de cinquante pieds...). Hormis les grosses productions des Majors, la plupart sont en effet réalisés avec fort peu de moyens, selon un schéma et des passages obligés très codifiés.

Ces éléments s'avèrent repris à la lettre dans l'épisode, mais d'une manière détournée et ironique très amusante. Le scientifique héroïque, souvent un personnage central, devient une sympathique Excentrique, l'arme secrète contre le monstre devient un bidon de défoliant apparemment inépuisable, le passage crucial s'effectue par un Steed vêtu en gentlemanfarmer, Mrs Peel apparaît zombifiée avant d'étouffer un superbe bâillement, chaque étape du rituel paraît stylisée à l'extrême, rien n'y manque etc... Même le manque de moyen et jusqu'au noir et blanc apparaissent comme des clins d'oeil au genre. L'histoire comporte également de superbes moments très Avengers, comme Steed présentant l'affaire d'une manière délicieusement florentine à Mrs Peel. Un exercice de style particulièrement réussi!

L'idée d'une fin du monde par les plantes était également dans le esprits, le Classique de la SF anglaise Day of the Triffids (John Wyndham), vent de connaître un grand succès au cinéma en 1962 tandis que sa dramatisation radio à la BBC jouissait également d'une grande popularité.
Interférences, avec le référentiel Christopher Lee, constituera également un irrésistible pastiche des productions de la Hammer, alors à son zénith.