Série "Honey West"
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Joris
Carl Schmidt
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
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Série "Honey West"
Cette série U.S. (1965-30) de 30 épisodes avait pour héroïne une détective privée de charme (Anne "Planète Interdite" Francis) qui a souvent été comparée à Kathy Gale (même si le personnage d'Honey West est tiré de romans démarrés dans les années 50...).
Des épisodes ont apparemment été diffusés chez nous, en 1997, sur Disney Chanel...
J'aimerais savoir si quelqu'un a pu voir cela à l'époque, car jusqu'à présent on ne trouve de DVD Z2 qu'en version anglaise, et je doute de voir cette série obscure (ici) être éditée pour notre marché
Et si personne n'a vu (ni ne connaît), j'en parlerai plus longuement : c'est très intéressant pour des fans de The Avengers
Des épisodes ont apparemment été diffusés chez nous, en 1997, sur Disney Chanel...
J'aimerais savoir si quelqu'un a pu voir cela à l'époque, car jusqu'à présent on ne trouve de DVD Z2 qu'en version anglaise, et je doute de voir cette série obscure (ici) être éditée pour notre marché
Et si personne n'a vu (ni ne connaît), j'en parlerai plus longuement : c'est très intéressant pour des fans de The Avengers
Dernière édition par Carl Schmidt le Sam 3 Mai 2008 - 23:13, édité 1 fois
Re: Série "Honey West"
En tant que fan des envahisseurs, j'ai vu et revu Ann Francis dans l'épisode "la soucoupe volante" (the saucer), je dois l'avoir vue aussi dans d'autres séries des années 70 comme l'épisode "le boudha de Pékin" de Mission Impossible, elle devait être aussi dans Mannix.
Par contre, je n'ai jamais vu "honey west"
Par contre, je n'ai jamais vu "honey west"
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Le Boudha de Pékin c'est avec Anne Francis.
Il n'y a pas d'autres femmes dans l'épisode, si je me souviens bien.
Il n'y a pas d'autres femmes dans l'épisode, si je me souviens bien.
Joris- Prince(sse)
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Date d'inscription : 10/06/2006
Re: Série "Honey West"
Le personnage est apparu tout d'abord dans un épisode de "Burke Law" (l'Homme à la Rolls) que quelqu'un ici, en revanche, a peut-être vu
Re: Série "Honey West"
Oui, l'homme à la rolls, vu, avec Gene Barry, il y a eu deux versions, une il y a très longtemps, très très vague souvenir
Un remake vers la fin des années 90 (95 peut être) avec un Gene Barry plus âgé, et qui passait sur france 2 le dimanche juste après jacques martin
Un remake vers la fin des années 90 (95 peut être) avec un Gene Barry plus âgé, et qui passait sur france 2 le dimanche juste après jacques martin
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Bel article sur la série, à l'occasion de la sortie du DVD :
http://www.dvdtalk.com/reviews/34341/honey-west-complete-series/
http://www.dvdtalk.com/reviews/34341/honey-west-complete-series/
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Honey West"
Je connais ...Une ' Modesty Blaise ' Yankee on va dire
( pour faire court , le perso a subi une altération radicale suite au succès de...Goldfinger aux USA. Et comme pour ' Burke's Law ' , son univers s'est subitement transformé en...Espionnite aigüe , alors qu'à l'origine il s'agissait d'une détective privée )
Une précurseur de...April Dancer ( Annie , agent très spéciale chez nous )
( pour faire court , le perso a subi une altération radicale suite au succès de...Goldfinger aux USA. Et comme pour ' Burke's Law ' , son univers s'est subitement transformé en...Espionnite aigüe , alors qu'à l'origine il s'agissait d'une détective privée )
Une précurseur de...April Dancer ( Annie , agent très spéciale chez nous )
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Jamais vu ou entendu parler de la série. Par contre, comme Patricks, je me souviens très bien d'Anne Francis dans "Mission impossible" et dans d'autres séries US de l'époque...
Une photo que je trouve superbe...
L'actrice a un site officiel.
Une photo que je trouve superbe...
L'actrice a un site officiel.
Re: Série "Honey West"
Je ne résiste pas . Tout comme Napoleon Solo avait son stylo-émetteur ( " ouvrez le Canal D " ) , Max la Menace sa chaussure-téléphone ( " l'annuaire est dans l'autre chaussure ! " ) , Miss Honey West a aussi son gadget à elle : un tube de rouge à lèvres talkie-walkie ...
Bon, on voit pas bien ...Mais c'est la seule photo ( colorisée ) que j'ai pu retrouver jusqu'à présent...
Bon, on voit pas bien ...Mais c'est la seule photo ( colorisée ) que j'ai pu retrouver jusqu'à présent...
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Jamais vu le série, mais elle fait certainement partie de celles que j'aimerais vraiment découvrir! Je suis sans doute Avengerocentrique mais je trouve que la charmante Anne francis et Honor Blackman ont plus qu'un air de ressemblance.
Par ailleurs dans Sarah Jane's Adventures, Sarah a un rouge à lèvres sonic screwdriver, peut-être un clin d 'oeil?
Par ailleurs dans Sarah Jane's Adventures, Sarah a un rouge à lèvres sonic screwdriver, peut-être un clin d 'oeil?
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Honey West"
Je n'en suis pas certain mais il me semble aussi que Modesty Blaise ( version Monica Vitti - film ) en possède un aussi ...
Pour revenir à Honey West - je dois avoir de vieilles VHS NTSC qq part - ( arrière arrière petite fille de James , donc ) , la série d'origine a hélas bien vieillie , hormis le roadster Cougar de la belle enfant qui reste ' vintage ' , les intrigues ( simplissimes pour cause de durée d'épisode d'une demie-heure ) et les décors ( plateaux ) renforcent le côté " pré 007" cheap...Un remake serait une fort bonne idée ...
Pour revenir à Honey West - je dois avoir de vieilles VHS NTSC qq part - ( arrière arrière petite fille de James , donc ) , la série d'origine a hélas bien vieillie , hormis le roadster Cougar de la belle enfant qui reste ' vintage ' , les intrigues ( simplissimes pour cause de durée d'épisode d'une demie-heure ) et les décors ( plateaux ) renforcent le côté " pré 007" cheap...Un remake serait une fort bonne idée ...
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Un joli article sur la regrettée Anne Francis. Elle y est notamment décrite comme une rivale d'Honor Blackman et de Diana Rigg, dans le rôle de l'effectivement vaillante Honey West.
http://www.politicsdaily.com/2011/01/03/anne-francis-tvs-first-female-detective-could-match-the-boys/
http://www.politicsdaily.com/2011/01/03/anne-francis-tvs-first-female-detective-could-match-the-boys/
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Honey West"
A en croire les photos, elle aurait fait une excellente Avengers girl !
Connais pas la série, mais si elle a été comparée à Cathy, je suis partant !
Connais pas la série, mais si elle a été comparée à Cathy, je suis partant !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Honey West"
J'ai déjà vu deux ou trois épisodes. Pas mal ,du tout. Mais un format trop court et trop peu d'épisode.
Cetp65- Prince(sse)
- Age : 32
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Honey West"
J'ignorais le décès d'Anne Francis, que j'ai vue et revue maintes fois dans "la soucoupe volante", épisode de la saison 2 des "envahisseurs". Sinon, je me souviens d'elle dans "Planète interdite", et dans un "Mission Impossible", peut être était-ce "Le boudha de Pékin" ?
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Oui, c'est bien cet épisode-ci. D'ailleurs, Patricks, tu devrais la retrouver tôt ou tard devant ton écran puisqu'elle a joué dans un épisode d'Hawaï police d'Etat : La Guerre a une fin (saison 10).
Je me souviens surtout d'elle, j'ai oublié de le dire, dans le superbe rôle de Liz dans Un homme est passé (1955), merveilleux film avec Spencer Tracy. Elle jouait avec une retenue, une sobriété qui n'empêchait pas l'émotion...
Je me souviens surtout d'elle, j'ai oublié de le dire, dans le superbe rôle de Liz dans Un homme est passé (1955), merveilleux film avec Spencer Tracy. Elle jouait avec une retenue, une sobriété qui n'empêchait pas l'émotion...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Honey West"
Patricks a écrit:J'ignorais le décès d'Anne Francis, que j'ai vue et revue maintes fois dans "la soucoupe volante", épisode de la saison 2 des "envahisseurs". Sinon, je me souviens d'elle dans "Planète interdite", et dans un "Mission Impossible", peut être était-ce "Le boudha de Pékin" ?
Idem, je viens de l'apprendre à l'instant
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Cetp65- Prince(sse)
- Age : 32
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Honey West"
Pour ceux qui voudraient découvrir la série, un grand nombre d'épisodes sont disponibles sur You Tube, mais en VO sans sous-titres. Pour les anglophones uniquement.
Cetp65- Prince(sse)
- Age : 32
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Honey West"
J'avais vu quelques extraits sur Youtube : c'est trés sympa comme série, et Anne Francis a la classe, y'a pas à dire !
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Honey West"
La petite blonde qui a joué dans Les Incorruptibles ?séribibi a écrit: Anne Francis a la classe, y'a pas à dire !
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Oui, dans "L'Histoire de Dooren Maney".
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Honey West"
C'est ça. Je ne l'ai pas vue à part cet épisode d'ailleurs. Mais elle m'avait marqué ! Elle est décédée il y a deux ans jour pour jour.séribibi a écrit:Oui, dans "L'Histoire de Dooren Maney".
Invité- Invité
Re: Série "Honey West"
Elle était l'héroïne de "Planète interdite", Denis.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Honey West"
Bientôt sur vos écrans...
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Honey West"
Patricks a écrit:J'ignorais le décès d'Anne Francis, que j'ai vue et revue maintes fois dans "la soucoupe volante", épisode de la saison 2 des "envahisseurs". Sinon, je me souviens d'elle dans "Planète interdite", et dans un "Mission Impossible", peut être était-ce "Le boudha de Pékin" ?
Vue également dans le 3e épisode de la 1re saison de Wonder Woman : "Concours de beauté.
DominiqueDB- Comte(sse)
- Age : 58
Localisation : Lyon (69)
Date d'inscription : 02/10/2005
Re: Série "Honey West"
A Los Angeles, la belle et intrépide Honey West dirige avec succès l’agence de détectives privés jadis fondée par son père. Vive d’esprit et n’ayant pas froid aux yeux, elle mène à bien des enquêtes la confrontant parfois à de singuliers adversaires, des simples malfrats jusqu’à des robots. Elle use efficacement de tout un arsenal varié : redoutable intuition féminine, audace de chaque instant, gadgets surprenants, arts martiaux et charme dévastateur. Outre son impressionnant ocelot prénommé Bruce, Honey peut aussi compter sur l’aide du dévoué Sam, ami d’enfance déjà employé par son père, parfois un peu trop protecteur. Tante May devra d’ailleurs régulièrement calmer les orages entre ces deux fortes personnalités que tout oppose, malgré leur indéfectible amitié. Outre ses éclatants succès, la féline et tonique Honey West brille également par sa perpétuelle joie de vivre et son caractère bien trempé. Au volant de sa nerveuse A.C. Cobra, elle bondit d’aventure en aventure sans jamais renoncer à sa féminité, comme en témoigne une garde-robe très glamour.
On portera le regard que l’on voudra sur l’œuvre particulièrement pléthorique du producteur Aaron Spelling, mais on ne saurait lui dénier d’avoir souvent su humer l’air du temps. En 1964, à l’occasion d’un voyage en Angleterre, une série sortant du lot va lui taper dans l’œil, The Avengers. Spelling est sensible à la fantaisie déjà bien installée en saison 3 et perçoit d’emblée en Cathy Gale tout le potentiel d’une héroïne émancipée, au caractère affirmé et se situant dans la modernité de ces années 60 ouvrant de nouvelles perspectives aux femmes au sein de la société. Dès lors, il va tout mettre en œuvre pour en créer une version américaine dès la rentrée 1965, sur ABC. Pour l’anecdote, enthousiasmé par le punch et le talent d’Honor Blackman, il proposera dans un premier temps à celle-ci devenir Honey West, mais la comédienne ne donnera pas suite, ayant déjà les yeux tournés vers le cinéma et Goldfinger.
Tout en œuvrant dans l’urgence, Spelling va mettre toutes les chances de son côté pour assurer le succès de sa révolutionnaire série d‘aventures, première du genre à la télévision américaine à instaurer comme premier rôle une femme indépendante et maîtresse de son destin. A l’instar de succès marquants de l’époque, tels le Saint ou James Bond, il va s’appuyer sur un succès littéraire préexistant, gage d’un écho rencontré auprès du public. Spelling trouve le support idéal en Honey West. Celle-ci fut également pionnière en devenant le premier détective féminin de la littérature, au cours de neuf romans publiés entre 1957 et 1964 par le couple Gloria et Forest Fickling, sous le nom de plume de G.G. Fickling. Ceux-ci constituèrent autant de bestsellers internationaux, de nouveaux ouvrages venant s’y ajouter durant les années 70 autour d’une héroïne définie par ses auteurs comme un mélange de Marilyn Monroe et de Mike Hammer.
Afin de ne pas consacrer du temps à la réalisation d’un pilote en bonne et due forme et de constituer un test pour sa nouvelle production, Spelling fait apparaître tout d’abord Honey au sein de sa série policière à succès, L’Homme à la Rolls (1963-1966). Le scénario développe une enquête menée en commun, mais aussi une confrontation avec le protagoniste, le capitaine de police milliardaire Amos Burke (épisode Who Killed the Jackpot ?, avril 1965). Anne Francis crève d’emblée l’écran face à Gene Barry et rafle la mise : le public est conquis, les dirigeants d’ABC convaincus et Aaron Spelling peut dès lors lancer sa production.
Les aventures d’Honey West manifestent un entrain enthousiasmant, perdurant tout à fait de nos jours. Particulièrement en verve, Aaron Spelling va en effet pleinement réussir la transposition américaine de Cathy Gale. Là où les Avengers entremêlaient habilement espionnage et imaginaire, il va avoir la brillante intuition de détourner les romans noirs initiaux vers ces récits d’aventures structurant la Pop Culture des Etats Unis des années 60, avec leurs héros/agents secrets plus grands que la vie, le tout sans négliger l’humour. Honey et Sam vont affronter des adversaires parfois bien étonnants et utiliser des gadgets aussi technologiques que joyeusement farfelus, Annie, agent très spécial ne fera guère mieux sur ce registre. Tout comme Annie, Honey amusera par les nombreux déguisements et accents revêtus, mais elle saura intervenir dans les combats et ne se limitera pas à l’infiltration. Honey West et Chapeau Melon partagent également la caractéristique d’une identité nationale très forte. Steed et ses collaboratrices évoluent au sein d’une Angleterre surréaliste, tandis qu’Honey et son collaborateur prennent place au sein d’une vision sublimée de l’American Way of Life des Sixties, notamment sous son acception californienne.
Surtout, Spelling va trouver son interprète idéale en la personne d’Anne Francis, l’un des castings les plus idoines de l’histoire des séries télé. Suffisamment connue pour rassurer les investisseurs et talentueuse pour porter une série sur ses épaules (et ressemblant quelque peu à Honor Blackman), elle va apporter une élégance, un charme et une vitalité formidables à une Honey West à qui elle permet de figurer dignement aux côtés de sa devancière Cathy Gale et de sa contemporaine Emma Peel. Elle excelle pareillement dans les scènes de comédie et d‘action, se montrant aussi à l’aise en robe de soirée qu’en tenue de combat similaire à celles des Avengers Girls. Elle pilote avec dextérité une A.C. Cobra faisant écho à la Lotus Elan d’Emma Peel, pareillement synonyme de modernité et d’indépendance.
Aussi rayonnante que s’avère Anne Francis, il était inimaginable pour les dirigeants d’ABC de confier pleinement une série d’aventures à une femme, aussi Spelling dota-t-il Honey d’un partenaire masculin absent des romans initiaux. Toutefois, il va veiller à ce que la primauté dans le duo demeure clairement à Honey. Par ailleurs, John Ericson apporte pas mal d’humour à Sam Bolt, en accentuant son côté gentiment macho et surprotecteur, ce qui en définitive concoure astucieusement au projet de la série, en le dépeignant comme incapable de percevoir la modernité d’Honey. L’évidente complicité entre les deux comédiens, se connaissant de longue date et ayant déjà travaillé ensemble, apporte beaucoup au programme.
Spelling va judicieusement éviter l’instauration de toute romance au sein du duo, ce qui aurait pu enfermer Honey dans des schémas classiques. La belle n’a besoin d’aucun homme dans sa vie et l’amitié entre associés contre le crime demeure en soi un efficace moteur narratif. Devenant conforme aux canons d’un network américain, la Honey télévisuelle n’a pas non plus l’aura de croqueuse d’hommes des romans initiaux, très sexualisés. Sans liaison connue, son sex-appeal lui sert avant tout d’arme pour circonvenir les suspects masculins. Le spectateur reste bien entendu libre de laisser vagabonder son imagination quant à ce qui se déroule dans l’arrière–boutique ente Sam et Honey, le non-dit n’est jamais tout à fait exclu. Leurs nombreuses prises de bec pimenteront également la série, Sam privilégiant l’approche déductive aux intuitions fulgurantes d’Honey et lui reprochant son impétuosité virant parfois à la témérité. Sam et Honey retrouvent ainsi des intonations à la Steed/Cathy, tout en préfigurant le duo dynamique de Clair de Lune.
Si le budget résulte convenable, il n’atteint toutefois pas les sommets du genre, même si un soin est apporté au décorum installé autour d’Honey : garde-robe, ocelot, voiture de sport… Le producteur va s’attacher à réunir de nombreux talents en soutien à son héroïne si novatrice. Le couple Gwen Bagni/Paul Dubov, auteurs parmi les plus talentueux de L’Homme à la Rolls, va superviser l’écriture de la nouvelle série, à laquelle participera également le prometteur duo Richard Levinson/William Link, futurs créateurs de Columbo. Le programme pourra également compter sur des réalisateurs chevronnés et de nombreux jeunes comédiens en train de percer, qui accèderont par la suite à de belles carrières télévisuelles. Le compositeur Joseph Mullendore va offrir une superbe bande son, jazzy en diable, à Honey West, dont la garde-robe s’embellira des créations du couturier et bijoutier Nolan Miller. Le spécialiste Gene Lebell enseignera de solides rudiments d’arts martiaux à Anne Francis, très présente dans les scènes d’action. Les cascades resteront l’apanage de la superbe et talentueuse Sharon Lucas, dont l’apport s’avèrera similaire à celui de Cyd Child pour les Avengers.
Toutefois ces apports ne suffiront pas à pallier à une faiblesse chronique de la série, le format court de ses épisodes d’une demi-heure. Il en découlera des scénarios souvent schématiques et des combats sobrement chorégraphiés, deux domaines où Honey West ne rivalisera pas en définitive avec les Avengers. Le programme va néanmoins connaître une audience correcte, quoique régulièrement déclinante, et un succès critique. Anne Francis sera ainsi proposée aux Emmy Awards et se verra décerner un Golden Globe bien mérité, en 1966.
Totalisant 30 épisodes, la production ne sera pas renouvelée à l’issue de la saison 1965-1966. Honey West a en effet subi de plein fouet sur sa case horaire la concurrence de Gomer Pyle, U.S.M.C., série humoristico-militaire peu connue dans nos contrées, mais immense succès de CBS. Surtout, pour se développer face à l’offre pléthorique en séries d’action de qualité (de nombreux grands classiques du genre sont alors en cours de diffusion), le programme aurait dû évoluer en format long et passer à la couleur. ABC va juger moins onéreux et plus efficace d’opter directement pour le modèle de la série, en acquérant les Avengers. La saison couleur de Steed et Mrs Peel sera ainsi programmée en 1966-1967, en lieu et place d’une Honey n’ayant pourtant pas démérité. Ainsi en va-t-il de la télévision et de son univers impitoyable.
Ainsi s’achèvent les aventures de l’intrépide Honey West, ironiquement envoyée au tapis par Emma Peel, après avoir été impulsée par Cathy Gale, une nouvelle péripétie de ce que l’on a surnommé aux USA The British Invasion. Devenue culte au fil du temps, elle aura su faire écho à cette idée se propageant alors irrésistiblement à travers la société, selon laquelle le genre ne doit pas faire obstacle à occuper quelque profession que ce soit, mais aussi qu’une femme peut très bien s’assumer seule si elle le désire. Honey West, admirablement incarnée par Anne Francis, conserve de plus le mérite d’avoir été pionnière parmi les héroïnes télévisuelles américaines, à une époque où les femmes étaient cantonnées aux seconds rôles. Hormis pour Annie agent très spécial, ses consœurs attendront néanmoins la décennie suivante pour suivre la voie ainsi tracée, avec Super Jaimie, Sergent Anderson, Wonder Woman, Les Drôles de Dames de Spelling, ou encore le téléfilm Get Christie Love.
On portera le regard que l’on voudra sur l’œuvre particulièrement pléthorique du producteur Aaron Spelling, mais on ne saurait lui dénier d’avoir souvent su humer l’air du temps. En 1964, à l’occasion d’un voyage en Angleterre, une série sortant du lot va lui taper dans l’œil, The Avengers. Spelling est sensible à la fantaisie déjà bien installée en saison 3 et perçoit d’emblée en Cathy Gale tout le potentiel d’une héroïne émancipée, au caractère affirmé et se situant dans la modernité de ces années 60 ouvrant de nouvelles perspectives aux femmes au sein de la société. Dès lors, il va tout mettre en œuvre pour en créer une version américaine dès la rentrée 1965, sur ABC. Pour l’anecdote, enthousiasmé par le punch et le talent d’Honor Blackman, il proposera dans un premier temps à celle-ci devenir Honey West, mais la comédienne ne donnera pas suite, ayant déjà les yeux tournés vers le cinéma et Goldfinger.
Tout en œuvrant dans l’urgence, Spelling va mettre toutes les chances de son côté pour assurer le succès de sa révolutionnaire série d‘aventures, première du genre à la télévision américaine à instaurer comme premier rôle une femme indépendante et maîtresse de son destin. A l’instar de succès marquants de l’époque, tels le Saint ou James Bond, il va s’appuyer sur un succès littéraire préexistant, gage d’un écho rencontré auprès du public. Spelling trouve le support idéal en Honey West. Celle-ci fut également pionnière en devenant le premier détective féminin de la littérature, au cours de neuf romans publiés entre 1957 et 1964 par le couple Gloria et Forest Fickling, sous le nom de plume de G.G. Fickling. Ceux-ci constituèrent autant de bestsellers internationaux, de nouveaux ouvrages venant s’y ajouter durant les années 70 autour d’une héroïne définie par ses auteurs comme un mélange de Marilyn Monroe et de Mike Hammer.
Afin de ne pas consacrer du temps à la réalisation d’un pilote en bonne et due forme et de constituer un test pour sa nouvelle production, Spelling fait apparaître tout d’abord Honey au sein de sa série policière à succès, L’Homme à la Rolls (1963-1966). Le scénario développe une enquête menée en commun, mais aussi une confrontation avec le protagoniste, le capitaine de police milliardaire Amos Burke (épisode Who Killed the Jackpot ?, avril 1965). Anne Francis crève d’emblée l’écran face à Gene Barry et rafle la mise : le public est conquis, les dirigeants d’ABC convaincus et Aaron Spelling peut dès lors lancer sa production.
Les aventures d’Honey West manifestent un entrain enthousiasmant, perdurant tout à fait de nos jours. Particulièrement en verve, Aaron Spelling va en effet pleinement réussir la transposition américaine de Cathy Gale. Là où les Avengers entremêlaient habilement espionnage et imaginaire, il va avoir la brillante intuition de détourner les romans noirs initiaux vers ces récits d’aventures structurant la Pop Culture des Etats Unis des années 60, avec leurs héros/agents secrets plus grands que la vie, le tout sans négliger l’humour. Honey et Sam vont affronter des adversaires parfois bien étonnants et utiliser des gadgets aussi technologiques que joyeusement farfelus, Annie, agent très spécial ne fera guère mieux sur ce registre. Tout comme Annie, Honey amusera par les nombreux déguisements et accents revêtus, mais elle saura intervenir dans les combats et ne se limitera pas à l’infiltration. Honey West et Chapeau Melon partagent également la caractéristique d’une identité nationale très forte. Steed et ses collaboratrices évoluent au sein d’une Angleterre surréaliste, tandis qu’Honey et son collaborateur prennent place au sein d’une vision sublimée de l’American Way of Life des Sixties, notamment sous son acception californienne.
Surtout, Spelling va trouver son interprète idéale en la personne d’Anne Francis, l’un des castings les plus idoines de l’histoire des séries télé. Suffisamment connue pour rassurer les investisseurs et talentueuse pour porter une série sur ses épaules (et ressemblant quelque peu à Honor Blackman), elle va apporter une élégance, un charme et une vitalité formidables à une Honey West à qui elle permet de figurer dignement aux côtés de sa devancière Cathy Gale et de sa contemporaine Emma Peel. Elle excelle pareillement dans les scènes de comédie et d‘action, se montrant aussi à l’aise en robe de soirée qu’en tenue de combat similaire à celles des Avengers Girls. Elle pilote avec dextérité une A.C. Cobra faisant écho à la Lotus Elan d’Emma Peel, pareillement synonyme de modernité et d’indépendance.
Aussi rayonnante que s’avère Anne Francis, il était inimaginable pour les dirigeants d’ABC de confier pleinement une série d’aventures à une femme, aussi Spelling dota-t-il Honey d’un partenaire masculin absent des romans initiaux. Toutefois, il va veiller à ce que la primauté dans le duo demeure clairement à Honey. Par ailleurs, John Ericson apporte pas mal d’humour à Sam Bolt, en accentuant son côté gentiment macho et surprotecteur, ce qui en définitive concoure astucieusement au projet de la série, en le dépeignant comme incapable de percevoir la modernité d’Honey. L’évidente complicité entre les deux comédiens, se connaissant de longue date et ayant déjà travaillé ensemble, apporte beaucoup au programme.
Spelling va judicieusement éviter l’instauration de toute romance au sein du duo, ce qui aurait pu enfermer Honey dans des schémas classiques. La belle n’a besoin d’aucun homme dans sa vie et l’amitié entre associés contre le crime demeure en soi un efficace moteur narratif. Devenant conforme aux canons d’un network américain, la Honey télévisuelle n’a pas non plus l’aura de croqueuse d’hommes des romans initiaux, très sexualisés. Sans liaison connue, son sex-appeal lui sert avant tout d’arme pour circonvenir les suspects masculins. Le spectateur reste bien entendu libre de laisser vagabonder son imagination quant à ce qui se déroule dans l’arrière–boutique ente Sam et Honey, le non-dit n’est jamais tout à fait exclu. Leurs nombreuses prises de bec pimenteront également la série, Sam privilégiant l’approche déductive aux intuitions fulgurantes d’Honey et lui reprochant son impétuosité virant parfois à la témérité. Sam et Honey retrouvent ainsi des intonations à la Steed/Cathy, tout en préfigurant le duo dynamique de Clair de Lune.
Si le budget résulte convenable, il n’atteint toutefois pas les sommets du genre, même si un soin est apporté au décorum installé autour d’Honey : garde-robe, ocelot, voiture de sport… Le producteur va s’attacher à réunir de nombreux talents en soutien à son héroïne si novatrice. Le couple Gwen Bagni/Paul Dubov, auteurs parmi les plus talentueux de L’Homme à la Rolls, va superviser l’écriture de la nouvelle série, à laquelle participera également le prometteur duo Richard Levinson/William Link, futurs créateurs de Columbo. Le programme pourra également compter sur des réalisateurs chevronnés et de nombreux jeunes comédiens en train de percer, qui accèderont par la suite à de belles carrières télévisuelles. Le compositeur Joseph Mullendore va offrir une superbe bande son, jazzy en diable, à Honey West, dont la garde-robe s’embellira des créations du couturier et bijoutier Nolan Miller. Le spécialiste Gene Lebell enseignera de solides rudiments d’arts martiaux à Anne Francis, très présente dans les scènes d’action. Les cascades resteront l’apanage de la superbe et talentueuse Sharon Lucas, dont l’apport s’avèrera similaire à celui de Cyd Child pour les Avengers.
Toutefois ces apports ne suffiront pas à pallier à une faiblesse chronique de la série, le format court de ses épisodes d’une demi-heure. Il en découlera des scénarios souvent schématiques et des combats sobrement chorégraphiés, deux domaines où Honey West ne rivalisera pas en définitive avec les Avengers. Le programme va néanmoins connaître une audience correcte, quoique régulièrement déclinante, et un succès critique. Anne Francis sera ainsi proposée aux Emmy Awards et se verra décerner un Golden Globe bien mérité, en 1966.
Totalisant 30 épisodes, la production ne sera pas renouvelée à l’issue de la saison 1965-1966. Honey West a en effet subi de plein fouet sur sa case horaire la concurrence de Gomer Pyle, U.S.M.C., série humoristico-militaire peu connue dans nos contrées, mais immense succès de CBS. Surtout, pour se développer face à l’offre pléthorique en séries d’action de qualité (de nombreux grands classiques du genre sont alors en cours de diffusion), le programme aurait dû évoluer en format long et passer à la couleur. ABC va juger moins onéreux et plus efficace d’opter directement pour le modèle de la série, en acquérant les Avengers. La saison couleur de Steed et Mrs Peel sera ainsi programmée en 1966-1967, en lieu et place d’une Honey n’ayant pourtant pas démérité. Ainsi en va-t-il de la télévision et de son univers impitoyable.
Ainsi s’achèvent les aventures de l’intrépide Honey West, ironiquement envoyée au tapis par Emma Peel, après avoir été impulsée par Cathy Gale, une nouvelle péripétie de ce que l’on a surnommé aux USA The British Invasion. Devenue culte au fil du temps, elle aura su faire écho à cette idée se propageant alors irrésistiblement à travers la société, selon laquelle le genre ne doit pas faire obstacle à occuper quelque profession que ce soit, mais aussi qu’une femme peut très bien s’assumer seule si elle le désire. Honey West, admirablement incarnée par Anne Francis, conserve de plus le mérite d’avoir été pionnière parmi les héroïnes télévisuelles américaines, à une époque où les femmes étaient cantonnées aux seconds rôles. Hormis pour Annie agent très spécial, ses consœurs attendront néanmoins la décennie suivante pour suivre la voie ainsi tracée, avec Super Jaimie, Sergent Anderson, Wonder Woman, Les Drôles de Dames de Spelling, ou encore le téléfilm Get Christie Love.
Dernière édition par Estuaire44 le Dim 2 Aoû 2015 - 7:20, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Honey West"
Fantastique introduction, Estuaire ! Il n'est pas interdit que je regarde la série un de ces jours. Oui, c'est vrai que 30 minutes est une durée bien courte ; dans le même genre, la grande majorité de la saison 1 de Destination Danger aurait gagné à avoir une durée double, d'où une impression de ruade un peu frustrante.
Il semble qu'à l'époque le côté opportuniste de Spelling croisait la modernité télévisuelle, avant que leurs chemins divergent plus ou moins. Dans tous les cas, allons-y pour une nouvelle série que je pressens déjà très intéressante (de toute façon, une série avec Anne Francis vaut certainement qu'on s'y attarde, et le choix de tes photos ne fait que le confirmer ).
Il semble qu'à l'époque le côté opportuniste de Spelling croisait la modernité télévisuelle, avant que leurs chemins divergent plus ou moins. Dans tous les cas, allons-y pour une nouvelle série que je pressens déjà très intéressante (de toute façon, une série avec Anne Francis vaut certainement qu'on s'y attarde, et le choix de tes photos ne fait que le confirmer ).
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Honey West"
Merci ! Toute la série est sur You Tube, malheureusement en VO non sous-titrée (tout comme le coffret DVD, d'ailleurs).
https://www.youtube.com/playlist?list=PLxr_gYfTPUb07QGN2J8z8_GlyqGNxmm6J
https://www.youtube.com/playlist?list=PLxr_gYfTPUb07QGN2J8z8_GlyqGNxmm6J
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
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