Série "Dr House"
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Re: Série "Dr House"
Estuaire44 a écrit:Ouf, à la lecture du titre j'ai failli croire que l'épisode était consacré au département de proctologie.
Les risques du métier ! Remarque, un jour House a menacé un patient trop bavard de lui faire un toucher rectal. Le gars il a plus pipé mot ensuite.
Merci, E44. Je vais essayer de boucler la saison pour jeudi prochain, puisque je pars vendredi.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Date d'inscription : 08/02/2010
127. Personne ne bouge !
6.17 Personne ne bouge ! (Lockdown) :
- Je vous connais, vous êtes le Dr.House.
- Oh, par pitié, ne me dites pas qu’on est sortis ensemble !
Le nouveau-né d’une patiente a disparu de sa chambre ! Cuddy ordonne l’état d’alerte : tout le monde reste dans la salle où il se trouve jusqu’à ce qu’on retrouve le bébé qui doit être encore à l’hôpital ! House est coincé dans une chambre avec un mourant, Wilson et Numéro 13 à la cafétéria où pour passer le temps, ils jouent à Action ou Vérité ?, Taub et Foreman sont dans les archives de l’hôpital et fouillent dans les dossiers de tout le monde, Chase et Cameron - revenue pour faire signer les papiers du divorce - dans une salle de consultation où ils font le point sur ce qui n’a pas marché entre eux. La soirée sera très instructive pour tout le monde…
L’épisode réalisé par Hugh Laurie himself est un nouvel épisode « conceptuel » de la série. Il est clair que le scénario de Garrett Lerner, Russell Friend, Peter Blake, et Eli Attie (sur une histoire des deux derniers) a été pensé de façon à ce que Hugh Laurie puisse faire ses débuts dans la série derrière la caméra en toute sécurité. En effet, la majeure partie de l’épisode se déroule dans des huis clos, permettant un travail de direction moins difficile. Lockdown brise la routine de la série : pas de cas médical, mais cinq (!) petites intrigues qui n’ont aucun rapport l’une avec l’autre, dont quatre se déroulant à huis clos. Malheureusement, l’absence d'interaction des histoires fait que chacune s’étend sur une durée bien trop courte. Aucune n’est vraiment développée. Ces cinq histoires ne sont ni ratées ni réussies. Chacune des intrigues part d’une bonne idée, mais toutes sont inabouties par manque de temps et d’imagination. De ce fait, cet épisode n’est pas déplaisant, mais l’originalité du récit trouve très vite ses limites. La réalisation de Hugh Laurie est correcte mais manque de mobilité, d’énergie. A saluer cependant : le retour en guest star de Jennifer Morrison.
Branle-bas de combat ! Un bébé a disparu ! La sécurité intervient et tout le monde reste où il est. Ainsi, les huit personnages principaux (hormis Cuddy) se retrouvent enfermés durant tout l’épisode dans les salles où ils sont actuellement. Chacun sortira de l’hôpital dans un état différent dans lequel il est entré ce jour-là, et c’est bien d’ailleurs le point le plus positif.
L’enquête « recherche bébé désespérément » est la partie la moins intéressante. Malgré la judicieuse fausse piste du frère, elle n’est qu’un McGuffin, destiné uniquement à légitimer les quatre autres histoires. Les auteurs se désintéressent très vite de l’affaire. Malgré la ténacité vigoureuse de Cuddy et l’originalité du « kidnappeur », le tout passe très vite.
Enfermés dans la salle de dossiers, Taub et Foreman se shootent à la Vicodin pour voir « l’effet que ça fait ». Eh bien, ça va assez loin : rires incontrôlables, baffes qui pleuvent, poursuite débile dans les couloirs sur fond de chant grégorien… on sent que les comédiens sont ravis de changer de registre ! Une fois qu’ils passent en mode Very bad trip, ils se rendent compte que chacun a quelque chose à cacher : Foreman est honteux d’un délit qu’il a commis dans ses premières années de médecine et souhaiterait l’effacer, parce qu’il veut absolument qu’on se souvienne de lui comme un homme infaillible et sans défaut. Quant à Taub, c’est de n’avoir pas su continuer sur ses brillants débuts et être réduit « à être le valet de House au lieu d’être House lui-même » qui le rend honteux. Leur perfectionnisme, leur envie d’être toujours plus que ce qu’ils peuvent rationnellement faire, est la cause de leur manque de bonheur à tous deux. Ainsi, nos deux compères se ressemblent, Taub fera au final un bel acte d’amitié. Malheureusement, cette histoire trop concise empêche l’émotion de s’installer, et la comédie de leur « trip » trop brève pour convaincre.
House est enfermé dans la chambre de Nash, un mourant, un de ceux dont il a refusé de s’occuper du cas par manque de temps. House, fidèle à sa politique, propose de lui injecter une dose létale de morphine pour qu’il puisse partir vite et sans douleur, afin d’avoir la paix. Nash (bouleversant David Strathairn) acceptera son offre, mais pas avant que House se soit confié. C’est ainsi que House narre sa blessure que sa séparation avec Lydia lui a laissé. Oui, il a pu changer grâce à elle, mais cela ne veut pas dire qu’il est heureux. La preuve est qu’il est toujours persuadé qu’on est jamais bien que dans la solitude. Nous voyons là les progrès et les limites de cette « thérapie par l’amour ». Malgré tout, l’espoir demeure pour House, car il s’excuse auprès du patient, et éprouve vraiment de la compassion pour la tragique histoire de sa vie. House apprend l’humanité, et pas forcément par la douleur. Toutefois, le chemin est encore long. La preuve est qu’il refuse encore que le monde le voit comme un être qui peut être sensible. Il n’aurait sans doute jamais parlé aussi longtemps avec Nash s’il n’était pas condamné.
L’intrigue Chase-Cameron est celle qui a nécessité le plus de discussions parmi les fans. Sans doute parce qu’elle dépend de la vision qu’a le fan de ce couple. Les fans de ce ship ont salué une conclusion très juste et mélancolique, les détracteurs un surcroît de pathos inutile. Objectivement, le quatuor de scénaristes a une belle audace en remettant en cause absolument tout le Chaseron tel qu’il était depuis la fin de la saison 3 (lorsqu’ils se mettent officiellement ensemble). Sous le feu d’un échange agité et serré, Cameron craque et avoue qu’elle ne sait pas si elle a déjà aimé Chase, prenant pour de l’amour ce qui n’était qu’une amitié teintée d’attirance sexuelle. Curieusement, c’est à partir du moment où Cameron se serait trompée sur leur relation (pensant que Chase était son âme sœur) que ce ship est devenu bien moins intéressant. Cela tend à penser que c’est peut-être bien le cas ! Cette révélation foudroyante est tempérée par la sincérité de la tendresse que Cameron éprouvait pour Chase. Toujours avec audace, les scénaristes offrent une superbe porte de sortie à Cameron, qui prend conscience qu’elle est inapte - pour le moment - au bonheur conjugal. Les hommes qu’elle prétend avoir aimés, elle les aimait mal, à cause de son caractère instable. Finalement, elle est aussi coupable que Chase. Par une splendide anaplodiplose, Cameron et Chase se quittent de la même façon qu’ils se sont mis ensemble : par une dernière étreinte où le désir a sa place, mais non l’amour. Une fin douce-amère crédible, avec une Jennifer Morrison transcendante. Hélas, l’émotion gagne peu le spectateur, qui n’a pas eu le temps de s’immerger pleinement dans cette discussion passionnée, et qui arrive trop vite à sa conclusion.
Les scènes Wilson-Thirteen comptent parmi les meilleures de l’épisode, orientées pleinement vers la comédie, domaine où la doctoresse a rarement eu l’occasion de s’aventurer. Pari gagné de ce côté-là, Olivia Wilde est craquante en femme pleine de peps qui fait tourner en bourrique son partenaire de jeu ! Leur Action-Vérité est plein de bons dialogues. Mais là encore, la brièveté de l’action est frustrante. Ces moments pétillants voire burlesques (le vol du billet de 1 dollar) sont tempérés par les garde-fous de leur conscience : 13 a caché son orientation sexuelle à son père (il a assez morflé comme ça) et Wilson n’ose pas recommencer une relation avec Sam, sa première ex-femme. Au contact l’un de l’autre, chacun trouve le courage de dépasser leurs peurs, et décident à la fin de passer outre. Ce faisant, l’épisode prépare l’arrivée de Sam Carr, que Cynthia Watros incarnera le temps de sept épisodes. Ce pan de l’histoire aurait pu être un chef-d’œuvre de dramedy s’il avait été plus développé.
Un épisode bourré de bonnes idées et d’audace, mais dont les tenants et aboutissants sont comme tués dans l’œuf à cause d’un éparpillement narratif.
Infos supplémentaires :
- Premier épisode réalisé par Hugh Laurie. Il en réalisera un second : Double dose (saison 8 ).
- Deuxième prénom de Christopher Taub : Michael. Ce dernier a travaillé au Bangladesh après avoir été ému par le concert de 1972 où des légendes du rock chantèrent pour lever des fonds pour le pays (George Harrison, Eric Clapton, Ravi Shankar, Bob Dylan…).
- Même si cette histoire ne contient pas de diagnostic, on peut voir un patient souffrant d'une cardiomyopathie ischémique.
- Cameron et Chase divorcent. Cameron ne réapparaîtra que dans le finale de la série : Tout le monde meurt (saison 8 ).
- Wilson commet pour la première fois un acte malhonnête : Il vole un dollar dans la caisse enregistreuse de la cafétéria. Il avait également cassé à coups de bouteille les vitraux de l'église dans Birthmarks (saison 5), mais House l'avait poussé à bout.
- La première femme de Wilson, Sam Carr, fut son épouse de 1990 à 1991.
- House prend un cas sur vingt qu’on lui présente.
- Le père de Numéro 13 ignore qu’elle est bisexuelle. Elle est très forte au jeu Action ou Vérité ?
- Ancienne adresse de House : 519 Mornall Street. Téléphone : 609-555-0200.
- Foreman et Taub font référence à Fight Club (1999) quand ils sont sous opiacés. Walker propose « Toadette » comme prénom pour sa sœur, allusion à un personnage du jeu vidéo Mario Kart : Double dash !!
- Plusieurs musiques dans cet épisode : L’Adorate Deum grégorien par Alberto Turco et la Nova Schola Gregoriana, un chant tzigane russe (Les deux guitares) par Les yeux noirs quand Wilson tente de voler le dollar, Alison d’Elvis Costello pendant la danse de Cameron et Chase, Volunteered slavery par le Derek Trucks band, Tootie ma is a big fine thing et Tequila and Chocolate du quatuor Scofield-Medeski-Martin-Wood, Birds ands chips de Billy Bragg, Wilco, et Nathalie Merchant, et enfin Once in a blue moon de Mabel Mercer.
Acteurs :
David Strathairn (1949) a joué dans quelques séries : Deux flics à Miami, Equalizer (épisode Un océan de feu), Un flic dans la mafia (2 épisodes), Les Soprano (3 épisodes), Monk, Alphas (24 épisodes), etc. Mais c’est surtout un acteur de théâtre qui, issu du cirque, a tourné dans de nombreux films réputés, surtout à partir des années 90 : Les Experts, La Firme, La rivière sauvage, Dolores Claiborne, L.A. Confidential, Le songe d’une nuit d’été, Good night and good luck, La vengeance dans la peau, Les chroniques de Spiderwick, Lincoln, etc. Aux USA, il est considéré comme un grand acteur de genre.
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128. Amour courtois
6.18 Amour courtois (Knight fall) :
- Il faut enquêter sur la Terre du Milieu illico. Foreman, vous emmenez Frodon rendre visite au Hobbit.
- Je continue de penser qu’un hématome…
- C’est pour ça, Taub, que vous filez avec Chase faire une IRM.
- Mais enfin, vous venez…
- J’ai dit Frodon, pas Gollum !
Dans une communauté où l’on vit selon les us et coutumes du Moyen-Âge, un jeune homme « Sir William » gagne en combat singulier un duel contre le capitaine de la garde de Miles, le roi. Mais il a une attaque cardiaque juste après sa victoire. Numéro 13 devine qu’il est amoureux de la reine, qui est fiancée au roi. House pense que la source du problème vient du camp médiéval. Pendant ce temps, Wilson sort de nouveau avec Sam, sa première femme, sous le regard désapprobateur de son ami.
Pour son premier scénario au sein de la série, John C. Kelley (ne pas confondre avec David E. Kelley !) prouve qu’il en a parfaitement saisi l’esprit. Son enquête médicale est intéressante. Il utilise bien mais parfois jusqu’à l’excès son original atout maître : l’univers fascinant de la chevalerie moyenâgeuse qui permet de superbes scènes extérieures, et une interrogation - malhabile cependant - sur la pérennité de ces valeurs. Il se montre également très à l’aise dans la gestion du triangle House-Wilson-Samantha. Certes, on en a déjà eu un avant-goût lors du Wamber de la saison 4, mais la série sait se répéter avec talent. Les dialogues étincelants et les gags grinçants fusent de partout, ne cachant pas la guerre de tranchées à laquelle se livrent House et Sam. Comme à l’accoutumée, l’épisode se clôt par un happy end privé de toute joie, ici particulièrement émouvant.
L’introduction est un magnifique travail d’orfèvre. Pendant quatre minutes et demie, nous voilà replongés un millénaire en arrière. Costumes d’époque richement reconstitués, langage d’antan au goût du jour, preux chevaliers et gentes dames, joutes festives, campagne verdoyante et boueuse à la fois, plats traditionnels… rien ne manque ! La caméra de Juan J. Campanella capte tous les détails pour un rendu visuel superbe. Un moment d’humour ironique quand la maladie de Sir William contraint le roi à sortir… son téléphone portable ! Effet garanti !
Le soufflet retombe évidemment lors du retour au réel, mais Kelley va abattre un second atout : une accumulation de situations hautement fantaistes ! C’est ainsi que House retrouve une verve en sourdine ces derniers temps lors des diagnostics différentiels. Les scènes reliées au camp médiéval baignent dans une folie douce due au choc des cultures : on citera pêle-mêle l’arrivée de House, épée de chevalier à la main, l’œil de vache qui rebondit, Numéro 13 crachant son morceau de poulet, Foreman pris pour un démon, Numéro 13 et House déambulant en costumes d’époque (LA scène de l’épisode), etc. Osant tout, au risque de charger la mule, on fait même un détour par la sorcellerie - scène stupéfiante du repaire de l’alchimiste - et les drogues de junkie !! Le coup des fausses carottes blanches est également une belle trouvaille. Bref, un joyeux fourre-tout parfois excessif à l’échelle réaliste de Dr.House, mais c’est un antidote efficace pour donner du neuf à la série !
Malheureusement, tout cela demeure assez gratuit car le scénariste, en débridant ainsi son imagination, a du mal à tout contrôler et flirte avec le grotesque. Ainsi, la piste du Nécronomicon est expédiée en quelques secondes chrono, réduite à un effet d’épate. Mais c’est surtout la romance contrariée de William envers sa reine qui reste sur l’estomac. L’histoire remet sur le plateau le fameux Amour courtois, concept de l’époque où le troubadour, chevalier, etc. jure fidélité et amour éternel à une dame (presque toujours mariée et qui est sa supérieure hiérarchique), et la couve d’un amour platonique idéalisé. William (très bon Noah Segan) est fou amoureux de la sublime Shannon (Sarah Jones, un brasier), qui est fiancée à un homme qui est le roi dans la communauté. A force d’être imprégné des valeurs chevaleresques, William a fini par succomber à la plus puissante et la plus douloureuse : l’amour courtois donc.
Mais à notre époque, ce concept hors d’âge, malgré sa pureté, paraît ridicule dans une société ou c’est plutôt en amour comme à la guerre, tout est permis. Que l’on puisse vivre selon les idéaux de Moyen-Âge, pourquoi pas ? Mais aller jusque-là, quand on connaît la plus grande liberté que permet notre temps au sujet des sentiments amoureux, c’est plus maladroit qu’autre chose. Dans la réactualisation de l’amour courtois à notre époque, on préférera largement l’adoration muette du peintre pour la beauté de Maddie Hayes dans un épisode de Clair de Lune (Le portrait de Maddie). Bien sûr, grâce à la touchante interprétation de Noah Segan, et la douleur rentrée de Sarah Jones, on arrive un peu à s’immerger, mais quand arrive le rebondissement de la ciguë, là on suit plus du tout, et ça devient carrément ridicule. Dommage, mais on se consolera avec l’enquête, bien menée et aux nombreux rebondissements, jusqu’à la toute dernière minute. Le twist final est très ironique car il permet in fine une réunion inattendue des deux mondes, pas pour le meilleur, mais bien pour le pire !
Première scène post-générique : House déambule tout nu dans l’appartement et tombe sur la femme avec qui Wilson a passé la nuit ! Ce préambule rafraîchissant cède la place à l’épouvante de House quand il apprend qu’il s’agit de la soulless harpy qui a brisé le cœur de Wilson il y’a vingt ans ! Exactement de la même manière qu’Amber, l’ambiguité de House réapparaît : hait-il Sam parce qu’elle a fait beaucoup de mal à son unique ami comme il le prétend, ou bien est-ce une sorte de jalousie, sa peur de voir Wilson lui « échapper » quelque soit la femme qui l’attire comme le devine l’intéressé ? Sans doute un peu des deux. Cependant, qu’il aille jusqu’à voir Cuddy pour raisonner Wilson, ou solliciter les services de Douglas pour fouiller le passé de la « garce » montre sa détermination à vouloir protéger James, comme le ferait un amoureux pour l’objet de ses désirs. En passant, on regrettera que pour sa dernière apparition, Douglas ne fait rien de mémorable, Weston lui-même a l’air de quelqu’un qui passe juste en coup de vent c’est tout. Sa disparition précipitée en fin de saison sans qu’on l’ait revu est quasiment une « Kelleyisation » un peu frustrante.
Et quand House est déterminé, ça peut aller loin. Il en est ainsi lors de la scène du restaurant où House croit perturber tout le monde en amenant un invité de dernière minute assez… spectaculaire ! Mais manque de pot, Sam s’entend parfaitement avec l’invité. La mine effondrée de House vaut vraiment le détour ! Mais au niveau roublardise alla Jim Profit, la deuxième scène de dîner vaut son pesant de cacahuètes. Profitant de l’absence de Wilson parti aux toilettes, House lâche à Sam tout le bien qu’il pense d’elle. La violence de ses sentiments est effrayante, mais Sam est une femme de tête et entend bien convaincre le diagnosticien qu’elle a changé. Si elle n’y parvient évidemment pas, elle parvient à lui arracher « une seconde chance ». Voir House jeter sans l’ouvrir le dossier Sam est un nouveau jalon dans son changement d’attitude. Lui qui ne croyait pas à la « seconde chance », cesse de faire son Javert.
Lentement mais sûrement, House acquiert ce qu’il n’a pas reçu à la naissance : la confiance en l’Autre. Et puis, comme le dit Thirteen : Wilson a plus d’expérience dans la vie, et au surplus, il aura profité de quelques parties de jambes en l’air avant que ça se gâte ! Derrière cette boutade, on sent que Numéro 13 dit à House (ainsi qu’aux fans) : Amusez-vous, la vie est si courte ! La belle Cynthia Watros est un bon choix pour ce personnage sensible qui veut se donner un nouveau départ.
Infos supplémentaires :
- Première apparition de Samantha Carr, première femme de Wilson, interprétée par Cynthia Watros. L’actrice tiendra le rôle pendant sept épisodes. Lucas Douglas (Michael Weston) apparaît pour la dernière fois.
- House connaît une succulente recette de soufflé qui lui vient de sa mère.
- Chase ne connaît pas Le Seigneur des Anneaux. Il avait un oncle qui se prenait pour « le roi Léopold ». Numéro 13 fait une référence à Poudlard, l’école d’Harry Potter.
- Décidément, pas mal d’acteurs de Charmed sont passés par la série. Wes Ramsey est Wyatt adulte dans les trois dernières saisons de Charmed.
- Erreur : Wilson dit qu’il a rencontré Sam il y’a 12 ans, donc en 1998 (nous sommes en 2010). Mais l’épisode précédent nous indique qu’il l’a épousée en 1990.
- Hugh Laurie fredonne le traditionnel Pastime with good company quand il fait la cuisine. On entend à la fin de l’épisode Just the motion de Richard et Linda Thompson.
Acteurs :
Noah Segan (1983) est un acteur de cinéma qui a d’abord commencé par la télévision : Mariés deux enfants, Dawson, Les Experts, NCIS, Des jours et des vies (7 épisodes), etc. Aujourd’hui, il tourne de deux à quatre films par an.
Sarah Jones (1983) a joué surtout à la télévision : dans NIH : Alertes médicales, Cold Case, Ugly Betty, The Wedding Bells (4 épisodes), Big Love (9 épisodes), Sons of anarchy (6 épisodes), Justified, etc. Elle a tenu un rôle principal dans trois séries : Kendra (8 épisodes), Alcatraz (13 épisodes), Vegas (20 épisodes).
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129. Permis de tromper
6.19 Permis de tromper (Open and shut) :
- Sans rire, notre patiente agonise, et vous bloquez sur ma vie sexuelle ?
- Sans rire, vous croyez que ça l’achèverait si on passait 15 secondes à se moquer de vous ?
Julia et Tom vivent en mariage libre : chacun a le droit d’avoir des aventures. Alors qu’elle était avec un de ses amants, Julia est prise de douleurs à l’estomac. House soupçonne que le mari cache un secret. Taub est attiré par une séduisante infirmière et a peur de recommencer ses erreurs. Quant à Wilson, il se dispute avec Sam…
Il est dangereux d’avoir une bonne idée si on arrive pas à l’exploiter. Passé la surprise initiale, l’ennui gagne très vite si le développement n’est pas à la hauteur. Hélas, Open and shut tombe en plein dans ce panneau, n’allant pas plus loin que des évidences triviales sur le sujet du mariage libre. En contrepoint, les tentations de Taub rejoignent évidemment le sujet, mais s’enlisent dans un sentimentalisme consternant. La rupture (temporaire) entre Wilson et Sam fait penser aux plus mauvais drames sentimentaux qui infestent nombre de téléfilms de troisième zone : prévisibilité, dialogues affligeants, psychologie sommaire... Trois histoires de soap opera dans un seul épisode de Dr.House, Sara Hess et Liz Friedman ont sûrement battu un record… dont on se serait bien passé ! Heureusement quelques bonnes idées éparses, et un bon cas médical parviennent d’extrême justesse à éviter la déroute totale.
L’introduction amuse par son décalage : Julia (croustillante Sarah Wayne Callies) va faire l’amour avec son amant (Charlie Weber, toujours aussi « sexué » depuis Buffy) lorsqu’ils sont interrompus par le mari (Rob Evors, très bien) qui s’excuse de les déranger, serre la main de l’amant, puis part pour les laisser tranquilles !! Voilà une curieuse manière de revisiter le triangle amoureux traditionnel ! Et évidemment, la maladie se déclenche au moment de la relation sexuelle, cas type dont la série nous a déjà servis quelques exemples bien juteux.
L’enquête médicale en elle-même est très bonne, avec des moments de suspense bien réglés. C’est bien là l’unique bonne chose de cet épisode besogneux par ailleurs. On apprécie vivement le retour d’une ancienne star de la série : le tableau blanc ! Par ailleurs rempli à ras-bord par Chase lors d’un diagnostic différentiel sous haute tension. Les scènes médicales, qui ont moins brillé cette saison, constituent le meilleur de cet épisode raté dans ses autres domaines, ce qui prouve la faiblesse des autres intrigues. On apprécie aussi la révélation finale avec House déçu de ne pas pouvoir observer le sexe de sa patiente car il a trouvé la vérité ailleurs ! Tous les personnages ont une part égale, notamment Foreman et Chase, qui ont plus de présence qu’à l’accoutumée. Mais il est visible que les auteurs privilégient les personnages les plus récents, il est vrai mieux écrits (13 et Taub). Cette équilibrage des personnages est un atout de plus dans ce cas. Quant au happy end, il est joliment assombri par l’incertitude de ce que deviendra le couple.
Explorer la thématique du mariage ouvert, pourquoi pas ? Concept assez récent, il part de la différenciation faite entre le désir sexuel et le sentiment amoureux. On peut coucher pour coucher, pour satisfaire seulement ses envies sexuelles (on est pas loin de Classé X, avec ce couple pornographique très solide). Comme House le rappelle, l’Homme est le seul animal de la nature qui connaît la monogamie, mais cela va à l’encontre de ses pulsions naturelles, surtout chez les hommes. C'est prégnant aussi chez les femmes même si à moindre échelle. L’épisode cependant ne va pas plus loin que des facilités : il faut avoir une totale confiance en l’autre, le problème de l’infidélité est désormais caduc… et puis, ça ne remet pas en cause les sentiments que l’on a envers son conjoint comme le montre ce couple et Taub, amoureux de sa femme mais attiré par d’autres femmes (je vous renvoie au sublime Le Ciel peut attendre d’Ernst Lubitsch où un Don Juan enchaînant les conquêtes ne cesse jamais d’aimer son épouse). Bref, que des banalités, assénés interminablement pendant tout l’épisode. L’originalité qui montre cependant la femme plus active sexuellement que l’homme dans le couple est à noter. Tout comme l’ironie amère de la situation finale : même un couple aussi franc que celui-là a des squelettes dans son placard. Chaque situation au sein du couple est cependant visible à des kilomètres, du coup on s’ennuie.
On s’ennuie aussi avec les problèmes du couple Taub. Bon, ok, le personnage est excellent, et l’acteur aussi, mais le voir se débattre entre envie de fidélité et instinct de prédateur n’est pas le meilleur angle de vue du personnage (litote). La scène du dîner où il confesse à demi-mot à sa femme qu’il voit une autre femme - sans passer à l’acte - n’est supportable que grâce aux talents de Peter Jacobson et Jennifer Crystal Foley. Dispute de couple où les clichés pleuvent à chaque seconde. On ne comprend pas non plus le marché de Rachel, prête finalement à lacher la bride à son mari ; une telle décision se prend-elle en une journée ? Le revirement final où elle pleure dans les bras de son aimé est la couronne sur le trône du ridicule. Toutefois, on peut sauver le plan final, sinistrement évocateur. La réalisation sombre de Greg Yaitanes, et la photographie glaciale des scènes de parking de Gale Tattersall contribuent à donner une ambiance peu lumineuse qui convient à cet épisode sérieux.
Mais là où on a le plus mal, c’est l’histoire secondaire entre Wilson et Sam. Soyons justes, on adore Wilson, qui apporte énormément à la série, ne serait-ce que pour le fabuleux Hilson. Mais là on a affaire à du mauvais théâtre. Leurs coups de gueule, le crescendo de colère et le départ brusque de Sam… sont dépourvus de finesse. Chaque effet est appuyé, et tant Robert Sean Leonard que Cynthia Watros se mettent en mode cabotinage. Le peu de crédibilité du départ de la dispute (quelques affaires du quotidien mal rangés par House) marque une étonnante absence de psychologie, domaine dans lequel les auteurs se sont pourtant toujours montrés bien au-dessus du lot de la majorité des séries. La réconciliation finale était certes attendue mais les scénaristes ne prennent même pas la peine de vraiment l’expliquer. La déception provient surtout de Sam, qui est bien inférieure à Amber. De même, comparer Cynthia Watros à Anne Dudek serait très méchant pour la première.
Sinon, notons une jolie scène Huddy où House offre une machine à café à sa patronne. C’est très bizarre mais drôle. Et puis, depuis que Lucas est de la partie, le Huddy a été plutôt absent, alors on savoure ce petit moment sympa.
Infos supplémentaires :
- Taub mesure 1m67. Il hait les jeunes.
- Le père de Numéro 13 a eu une maîtresse les deux dernières années de son mariage. Puis il s’est marié avec elle deux ans après la mort de sa première femme.
- Wilson reçut la demande de divorce de Sam par son avocat venu le voir en pleine conférence médicale à la Nouvelle-Orléans. De rage, il a fracassé un miroir avec une bouteille. Il dit que son seul vice est qu’il aime manger des piles de pains perdu. Il a passé deux ans en internat avec des chemises une taille au-dessous de la sienne.
- L'épisode d'après comporte une trame inversée à celui-ci (homme bisexuel ayant un homme et une femme alors qu'ici il s'agit d'une femme qui a deux hommes)
- House parle de Tia Tequila, actrice bisexuelle ayant participé à une émission de télé réalité.
- Quand House parle avec Numéro 13 et Chase, la caméra fixe un moment une photo de Stephen Colbert, un humoriste satirique américain qui a sa propre émission de télévision : The Colbert report. Colbert est un fan de la série et il a une photo de House sur son propre plateau.
- Taub pose sa serviette près de la voiture de Maya, mais oublie de la reprendre quand il entre dans la voiture !
- J’ai un mauvais pressentiment soupire Cuddy. Nouvelle référence à une réplique culte de Star Wars !
- La chanson de l’épisode est The way that you want me de Jude.
Acteurs :
Sarah Wayne Callies (1977) s’est fait connaître grâce à deux rôles : Sara Tancredi dans 67 épisodes de la série Prison Break, et Lori Grimes dans 29 épisodes (en juin 2013) de la série The Walking Dead. Elle a aussi tenu le rôle de Jane dans la brève série de 2003 : Tarzan (9 épisodes). Elle a joué aussi dans New York unité spéciale, Dragnet, Numb3rs, etc. Elle tourne plus fréquemment au cinéma depuis 2009.
Rob Evors (1976) ne joue qu’occasionnellement à la télévision : on a pu le voir dans Urgences, Angel, Six pieds sous terre, Las Vegas, How I met your mother, Les Experts : Manhattan, Monk, NCIS Los Angeles (2 épisodes), Mentalist, etc.
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130. Le copain d'avant
6.20 Le copain d’avant (The choice) :
- Je ne me suis pas réveillé dans le bon lit ce matin.
- Comme s’il vous arrivait de vous réveiller dans le bon.
- C’est pas ce que votre maman m’a dit. Hola, comment je l’ai cassé l’mec !
Au moment de dire oui à sa fiancée Nicole, Ted ne peut plus prononcer un seul son et s’écroule. Lors d’une visite de routine à son ancien appartement, Taub et Numéro 13 tombent sur Cotter, qui dit avoir été l’ancien petit ami de Ted durant trois ans. Pendant ce temps, Taub tente de trouver une excuse pour échapper à sa femme une fois par semaine, mais House ne cesse de contrecarrer ses plans. Enfin, tous les collaborateurs de House invitent tour à tour ce dernier à passer une soirée festive avec chacun d’entre eux…
Au moment où la fin de la saison 6 approche à grands pas, ce nouveau ratage ne cesse pas d’inquiéter, bien qu’il soit la conséquence logique de la perte de vitesse de la série depuis les derniers épisodes. L’inspiration semble avoir quitté David Hoselton, auteur pourtant de plusieurs chefs-d’œuvre antérieurs de la série. Des trois histoires racontées, aucune ne marche, et à la différence d’Open and shut, le cas nous assomme de dialogues hermétiques, de surplaces perpétuels, sans compter un casting mauvais qui nous laisse encore plus effondré que l’épisode précédent. Les quelques rares bons moments sont vite noyés sous l’indigence générale.
L’histoire de ce couple n’est pas sans intérêt, car elle permet de parler sur la honte qu’une personne peut éprouver d’une sexualité « anormale ». Ted a eu une liaison avec un homme, et ne l’a pas supporté. Pour guérir de son « homosexualité » (qui n’était sans doute que passagère), il a suivi un traitement dont la description donnée fait froid dans le dos. Toute ressemblance avec l’horrible traitement Lodovico du film Orange Mécanique n’est pas une coïncidence. Cette thérapie a semble-t-il fonctionné, Ted était sur le point de se marier avec une femme. Mais cette cure par le dégoût n’a pas été synonyme d’un travail psychologique sur lui-même sur la vraie nature de sa sexualité. Du coup, son inconscient lui imprime des entraves (pannes sexuelles à répétition au lit) jusqu’à ce qu’il accepte de se voir dans le miroir de la vérité. Ted, refusant tout le long, est puni cruellement par le destin, à l’issue du faux happy end où il perd tout son bonheur, toutes ses espérances. Sur ce point, le script convient.
Malheureusement, les personnages sont trop faibles pour que le public s’intéresse vraiment à leur histoire. L’interprétation n’arrange rien : Adam Garcia et Jonathan Murphy sont insignifiants, mais le pire réside dans la composition catastrophique d’Eva Amurri Martino qui réussit à elle seule à couler chaque idée développée par l’épisode. On a du mal à croire que c’est la même comédienne qui incarnait avec une telle conviction la provocante étudiante strip-teaseuse qui faisait tourner la tête d’Hank Moody dans la troisième saison de Californication ! Le bouillon soap que les comédiens servent à chaque scène est parfois à la limite de l’irregardable. L’épisode prend de trop gros sabots pour raconter une histoire aussi minimaliste. On a davantage l’impression de regarder du Shonda Rhimes que du David Shore. L’enquête médicale est ennuyeuse à mourir, surtout avec comme unique ressort dramatique une succession ininterrompue de crises cardiaques. Quel manque d’imagination !
Les auteurs continuent de regarder Taub par le prisme de ses tentations d’infidélité, soit le côté le moins intéressant du personnage. Du coup toutes ses scènes procurent exactement le même ennui que dans l’épisode précédent. Que House s’en mêle ne change rien. De ce côté-là, le nouveau House, prêt à aider son entourage consciemment, tout en demeurant aussi imbuvable (Tu l’as dans le cubitus 22 !) est fidèle à lui-même, puisqu'en emmerdant Taub jusqu’à plus soif, il sauve - temporairement - par la même occasion son mariage qui courait dans les récifs. Mais au lieu d’avoir des moments d’humour noir bien réjouissants, on a juste quelques saynètes vite expédiées, à l’humour limité, et parfois incompréhensibles. Cet axe narratif haché et bâclé prend une place importante qu’il ne méritait pas. Le talent de Peter Jacobson tourne à vide dans cette berezina.
Wilson soudoie les collaborateurs de House pour qu’ils l’invitent à des soirées, autant pour qu’il s’ouvre plus aux autres, que pour avoir plus de temps libre avec Sam. Là, on retrouve les petits moments de folie du scénariste. Malheureusement, Hoselton ne joue pas cette carte et ne cesse de brider ses élans loufoques mort-nés. A quoi cela sert-il de faire inviter House par Taub au restaurant si on n’y donne pas suite ? A la place on a un mauvais tour Housien amusant mais qui ne remplace pas toutes les possibilités qu’auraient donné une scène entre House et les Taub ! Pourquoi 13 invite-t-elle House dans un bar lesbien si on ne joue pas sur le choc des cultures ? Leur scène est plutôt réussie grâce à une joute oratoire stimulante, mais cette discussion aurait pu avoir lieu n’importe où. Tout cela n’apporte strictement rien à l’histoire. Bon, voir House, Foreman et Chase chanter sur scène dans un bar, est une heureuse surprise, mais encore une fois, rien de consistant en sort. Comme si le scénariste s’était subitement désintéressé de ce pan de l’histoire. La brièveté de la scène (l’épisode étant surtout consacré au cas et au ménage Taub) est une nouvelle fois énervante.
Il est touchant de voir House admettre qu’il a passé une bonne soirée avec Foreman et Chase, qu’ils pourraient être ses « amis ». Mais cette perspective l’effraie comme l’atteste son déni envers Wilson, pas dupe. House progresse mais ne peut pas se libérer de tous ses démons d’un seul coup.
De la même façon que dans Joy (saison 5), David Hoselton termine un épisode catastrophique par une brillante scène Huddy. Réflexe de l’artiste qui veut partir sur un bon mot. On lui en sait gré, car voir Cuddy inviter House à dîner, c’est comme voir House solidaire avec un patient ! C’est… surprenant ! Leur petit échange est un modèle de litote, où l’amertume de House et l’embarras de Cuddy font merveille. En réinjectant un peu de Huddy, les auteurs nous préparent au final de la saison 6.
Infos supplémentaires :
- Aka. La face cachée.
- House joue au poker en ligne. Sur le site Pokerfastlane.com. Il existe bien un site de poker en ligne de ce nom mais ce n'est pas l'adresse exacte.
- La musique du mariage est le célèbre Canon en ré majeur attribué à Johannes Pachelbel (1653-1706). Omar Epps, Jesse Spencer, et Hugh Laurie chantent Midnight train to Georgia de Jim Weatherly.
Acteurs :
Adam Garcia (1973) est australien. Il a joué principalement au théâtre et au cinéma mais s’intéresse au petit écran depuis quelques années : Dr.Who, Hawthorne : infirmière en chef (4 épisodes), etc. Il est souvent apparu dans des émissions de divertissement.
Eva Amurri Martino (1985) est la fille de Susan Sarandon. Elle a joué dans quelques séries : Friends, Californication (9 épisodes), How I met your mother, Mercy (2 épisodes), New Girl, etc. Mais joue plus fréquemment au cinéma.
Jonathan Murphy (1981) a joué dans Amour, gloire et beauté (2 épisodes), FBI portés disparus, Preuve à l’appui, Cold Case, Ghost Whisperer, NCIS Los Angeles, etc. Il a tenu quelques rôles plus importants comme dans October Road (18 épisodes), et Life on Mars (17 épisodes). Il joue surtout à la télévision.
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131. Ca va bien, et vous ?
6.21 Ca va bien, et vous ? (Baggage) :
- D’autres gens ont-ils eu des raisons de se mettre en colère contre vous pour quoi que ce soit ?
- Ben oui, j’vous ai dit qu’ça avait été une semaine normale !
House va voir le Dr.Nolan (cf. Broken) pour une séance de psychanalyse au cours de laquelle il lui raconte sa semaine : Wilson a voulu le jeter dehors pour vivre avec Sam, il s’est occupé d’une patiente amnésique, et Alvie, son compagnon de chambre à l’asile, a retrouvé sa trace et voudrait passer un peu de temps avec lui. Alors que la séance avance, House est confronté à des vérités insoupçonnées…
Les auteurs ont-ils senti qu’ils perdaient la main sur les cas médicaux ? Quoiqu’il en soit, Doris Egan et David Foster décident de sortir à nouveau de l’habitude de la série et composent une brillante séance de psychanalyse. Toute l’histoire est racontée sous forme d’allers-retours entre passé (le récit de House) et le présent (décryptage psychologique du récit). Le cas médical voit ici son importance minorée au profit d’une fabuleuse exploration intérieure du personnage de House. Démarrant mezzo voce, l’épisode prend une ampleur dramatique et intellectuelle stupéfiante où jamais le personnage de House n’est apparu aussi proche du spectateur. La réalisation de David Straiton est un pur régal, entremêlant fiction et réalité avec brio. Cela donne une atmosphère mystérieuse qui sied bien à cet épisode psychologique. Le final, pessimiste et semble-t-il sans espoir, est le couronnement de ce chef-d’œuvre total en même temps qu’un bilan surprenant et sombre de la saison entière.
House a un problème qui l’empêche d’être heureux. Mais lequel ? Et comment le soigner ? C’est le but de cet épisode de le découvrir, via le récit de cette dernière semaine où des correspondances subtiles vont apparaître.
Wilson veut que House se casse pour vivre avec Sam. Coup d’autant plus terrible qu’on a jamais vu Wilson se comporter ainsi ! Certains fans ont critiqué ce fait, mais il est pourtant évident. House a toujours souhaité que Wilson vive pour lui-même au lieu d’être un messie qui se sacrifie pour tout le monde (rappelez-vous comment il faisait tout pour que Wilson craque et le frappe à son tour dans Safe, saison 2). Il a finalement retenu la leçon ! Mais House est déchiré entre joie de cette indépendance et les conséquences que cela entraîne : il va devoir « partager » Wilson avec quelqu’un d’autre, et retourner dans son antre de solitude, son ancien appartement.
On reste pantois devant la performance de Hugh Laurie, intériorisée à l’extrême, mais d’une émotion ravageuse. Comme Nolan finira par l’arracher à House : Wilson est la seule personne en qui croit House : il ne croit ni en Dieu, ni en un concept (la Vérité n’est pour lui plus si importante depuis qu’il recherche le bonheur), mais il croit en lui. Ou comment résumer la plus belle histoire d’amitié du petit écran en peu de mots.
Il est intéressant aussi de voir que House éprouve toujours autant de difficultés à s’aimer. Ainsi, sur les deux explications du revirement de Wilson, lui accordant finalement asile pendant encore un peu de temps, House choisit celle qui lui met mal à l’aise. Pour lui, Wilson a été sermonné par Cuddy de revenir sur sa décision, pensant que le diagnosticien pourrait dérailler s’il replongeait dans la solitude. Nolan propose une autre version : Cuddy pense que Wilson surprotège House qui doit être capable de se réadapter. Qu’il le reprenne chez lui si Wilson, lui, veut être rassuré ! House n’arrive pas à accepter qu’on parle de lui autre que comme un cas désespéré.
Retour fracassant d’Alvie ! Le joyeux drille, libéré de l’asile, a retrouvé l’appartement de House, « son pote ». A mi-chemin entre folie burlesque et lucidité, Juan-Manuel Miranda nous offre de nouveau un grand numéro de clown survolté qui casse le quotidien de House avec la douceur d’un éléphant écrasant une souris. Ce personnage très Scrubs nous fait rire tout le long. House, délaissé par Wilson, a besoin urgemment de se raccrocher à quelqu’un, et Alvie va jouer ce rôle. House a beau se montrer bourru, il est ému de revoir son ancien comparse. Quant à Alvie, il met un point d’honneur à aider son « pote ». Comme la scène du cambriolage, très drôle. Les voir jouer au football américain est assez tordant aussi !
Le lien qui les attache est la grande réussite de l’épisode. Le merveilleux coup d’audace final montre à quel point House s’est attaché à lui, en résolvant la situation administrative de son nouvel « ami », quitte à risquer son job et sa liberté.
Le troisième tiers de l’épisode a une audace inouïe : Wilson n’est pas le problème de House. Sa relation d’amitié stable, et sa confiance font que c’est nécessairement autre chose de plus grave qui le met dans cet état. Le spectateur, pris à contrepied, continue de cheminer pour son plus grand plaisir dans le labyrinthe de la tête de House.
Le cas, tout secondaire qu’il soit, n’en est pas moins intéressant à suivre, Il renonce pour la première fois aux dialogues complexes, House devant résumer la semaine à quelqu’un qui n’a que faire de sa méthode socratique. Surprise : ça marche ! Mais c’est parce que la vérité est ailleurs : le plus important, c’est de savoir pourquoi House s’est investi plus profondément que l’habitude dans ce cas, jusqu’à vouloir que la patiente et son mari se raccommodent, alors que le bonheur des patients est pourtant la dernière de ses priorités.
Nolan finit par trouver la solution : House s’est intéressé beaucoup plus au lien qui unit les époux, à leur bien-être. En fait, la patiente avait perdu sa relation avec son mari à cause de l’amnésie. Le mari comprend qu’il va devoir recommencer à lui faire la cour, repartir du début, lui redonner confiance, et ainsi donner naissance à une « nouvelle relation ». De la même manière, House a « perdu » une relation (Wilson) mais en gagne une autre (Alvie). Subtil ! D’ailleurs, House a commencé à s’impliquer plus dans ce cas quand il a vu les tentatives malhabiles du mari à parler avec sa femme : Les gens ne réfléchissent pas quand ils vont perdre un être cher. L’idiotie du mari entraîne le mépris de House, mais aussi son intervention décisive.
Nolan remarque que House a une blessure au bras : en fait, il s’est saoulé et a provoqué une bagarre dans un bar. Nolan trouve le chaînon manquant entre ce fait et le déchaînement de House contre le mari. En fait, il s’identifiait à lui. House voudrait se punir parce qu’il n’a pas réussi à retenir Cuddy, qui va désormais emménager avec Lucas. Parce qu’il a mal communiqué avec elle. Aussi, il projete contre le mari, qui n’arrivait pas à communiquer avec sa femme ce qu’il ressentait. Puis son inconscient lui a fait comprendre qu’il n’aurait pas dû agir ainsi, que c’était pathétique. Alors, pour équilibrer, il s’est saoulé et a cherché la bagarre. Tout simplement impeccable.
Nolan trouve tout ça en laissant House parler, parler, jusqu’à qu’il parle de la chose la plus importante, ses sentiments envers Cuddy (via le livre médical, histoire secondaire qui devient brusquement d’un intérêt primordial).
Notons que le cas se clôt sur un réjouissant moment d’humour noir : le twist final nous apprend que dans certains cas, faire du sport… peut vous tuer !! Et le happy end, même s’il n’est pas total, est baigné par la lumière de l’espoir, la patiente commençant à réapprécier son mari. Zoe McLellan irradie d’une fragilité lumineuse. Mais la fin de l’épisode est tellement noire qu’elle obscurcit totalement ce happy end. Alvie quitte House sans le prévenir : ses problèmes réglés, il peut se réinstaller chez son cousin, chez sa famille. Il lui laisse une lettre où il exprime sa reconnaissance et son amitié pour l’avoir tant aidé. Cet abandon a été le prétexte pour House pour picoler lamentablement. Son esprit tourmenté par Cuddy a fait le reste.
La dernière minute est sacrément glaçante. House comprend enfin quel est son problème. Une année durant, pendant toute cette saison 6, House n’a cessé d’être attentionné (à sa manière) aux soucis des autres. Car Nolan pensait qu’en rendant heureux les autres, il le serait lui-même. Mais la thérapie n’a pas marché. Toute cette évolution, fil rouge de la saison, n’a en fait servi à rien. Son entourage est heureux, souvent grâce à lui (comme Alvie). Or, House a été changé par Lydia : il cherche désormais le bonheur, et la pensée qu’il n’y ait pas droit lui ait insupportable. C’est pourtant ce qu’il lui arrive. Sa fureur finale, où il quitte avec perte et fracas le thérapeute, exprime son déchirement, sa frustration d’avoir espéré dans cette « thérapie par la philanthropie » mais qui n’a rien donné. House a souvent été vu en bourreau, il est pourtant ici comme un Christ qui expie les pêchés des autres. C’est poignant, noir, amer. Doris Egan et David Foster osent brillamment remettre toute cette saison en cause. Plein de rage et d’émotion dans cette fin. André Braugher livre une composition époustouflante en thérapeute qui se démène pour soigner son vindicatif patient, mais où au final, ni lui ni House n’est récompensé de leurs efforts.
Un très grand épisode profond, poignant, quasiment tragique.
Infos supplémentaires :
- Alvie (Juan Manuel Miranda) apparaît pour la dernière fois.
- Darryl Nolan (André Braugher) apparaît pour l'avant-dernière fois. Il reviendra dans le final de la série : Tout le monde meurt (saison 8 ).
- House retourne à son ancien appartement. Il provoque une bagarre qu'on ne voit pas.
- L’arrière-grand-père de Cuddy, George T. Cuddy, était aussi médecin.
- Les chansons de l’épisode sont Me and my woman de Gene Barge et Shuggie Otis, chantée par ce dernier (quand House est dans le magasin de gages), Make me smile de Steve Harley et Cockney Rebel (quand House et Alvie jouent au football), et In the wee hours de Buddy Guy et Junior Wells (quand House picole sur le sofa).
Acteurs :
Zoe McLellan (1974) s’est fait connaître à la télévision en jouant le quartier-maître première classe Jennifer Coates dans les quatre dernières saisons de JAG (59 épisodes) et Lisa George dans 19 épisodes de Dirty Sexy Money. Mais aussi pour avoir joué Logan St Claire, considérée comme la plus grande Big Bad de la série Sliders dans un épisode mémorable. On l’a vue par ailleurs dans Les dessous de Palm Beach, Star Trek : Voyager (2 épisodes), Mentalist, etc. Quelques films occasionnels sont présents dans sa filmographie.
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132. Sauvez-moi. FIN DE LA SAISON 6 !!
6.22 Sauvez-moi (Help me) :
- Tu t’amuses bien là-bas ?
- Tu parles ! Chaque fois que Cuddy se penche sur un patient, c’est l’occasion de voir dépasser de son chemisier un bout de sein !
Une grue s’est effondrée en plein centre-ville de Princeton-Plainsboro, causant un carnage monumental. Tous les médecins font la navette entre l’hôpital et les lieux du sinistre. House, pris d’une intuition, rampe sous les décombres et y découvre Hanna, une jeune femme dont la jambe est bloquée sous des tonnes de gravats. Il met tout en œuvre pour la sauver, pendant qu’il dirige à distance le diagnostic différentiel du chauffeur de grue, qui a été victime d’un problème neurologique. Cuddy annonce à House qu’elle va se marier avec Lucas. Cette conjonction d’événements chaotiques pousse notre médecin très près du point de rupture.
Ce sixième season finale est une véritable vallée de cendres. Russell Friend, Garrett Lerner, et Peter Blake conjugent tous leurs efforts pour composer un épisode sombre et plein d’urgence, qui ne laisse pas un seul instant de répit au spectateur. Help me rivalise de noirceur avec les finales des saisons 4 et 5, ce qui était évidemment le but recherché. Cependant, la dernière scène permet d’éviter in extremis une replongée entière de House dans les ténèbres, comme l’avait déjà fait la fin de la saison 5. Cela permettra à la saison 7 de ne pas jouer une musique identique à la 6. Mais avant cette fin partiellement salvatrice, et attendue par tous les fans du couple House/Cuddy qui peuvent ici exulter, l’épisode nous secoue d’un stress omniprésent, jusqu’au twist final d’une cruauté fulgurante à couper la respiration ! La réalisation de Greg Yaitanes, et la photographie de Gale Tattersall, anxiogènes tout le long, font le reste.
Car Help me n’est pas seulement la fin de la saison 6, c’est aussi un nouvel épisode « conceptuel » au service d’une saison qui l’a vraiment été ! En plus de s’écarter du schéma narratif traditionnel, tout l’épisode est filmé non avec une pellicule film, mais avec une pellicule vidéo HD issue d’appareils photos/caméras Canon EOS 5D Mark II. Appareil qui permet à l’équipe technique de filmer efficacement des endroits étroits et peu éclairés, qui dans cet épisode abondent particulièrement ! Ce finale, sans être aussi fort que les deux précédents, n’en est pas moins une grande réussite.
La vision chaotique des lieux du sinistre (vertigineuses plongées) imprime à l’épisode sa dimension de fin du monde déjà exploitée avec succès dans le finale de la saison 4. Où blessés, morts, pompiers, médecins, jonchent l’écran. Tant de figurants dans une série qui en compte peu, on sent qu’on a mis les bouchées doubles pour clore en beauté là ! Les premières scènes prennent tout leur temps pour nous immerger à plein dans une réalité ténébreuse, poussiéreuse, sanglante, en ébullition - l’absence du générique contribue à cet effet « vérité ». Habilement, les auteurs se servent de l’événement pour retarder le mystère de la curieuse attitude de Cuddy, qui a du mal à se réjouir du cadeau de House montré dans la première scène.
Deux histoires dans cet épisode : l’une implique la patiente coincée et occupe 90% de l’intrigue, et le « vrai cas traditionnel » à peine 10%. Cela s’explique par l’intensité trépidante de l’histoire principale. Les petites interventions liées à l’histoire secondaire servant davantage à maintenir le spectateur dans un état d’attente nerveux. Il y’a une autre raison, et on ne la saura qu’à la fin.
La relation que tissent House, qui se démène physiquement et intellectuellement comme jamais, et Hanna, est superbe. Immobile durant tout l’épisode, China Jesusita Shavers n’a que son visage pour nous émouvoir, et elle y arrive haut-la-main. La sympathie et la pitié que dégagent Hanna émeuvent notre cher House qui finalement reporte à plus tard sa décision d’arrêter de faire du bien aux gens (cf. épisode précédent). Il la soutient dans sa terrible ordalie. Le décor environnant : poussières, décombres, est un écrin de choix pour toutes les scènes « souterraines » où les sauveteurs n’ont que peu de possibilités. La tension dramatique est à son maximum, où tout peut arriver, même et surtout le pire.
House se sent évidemment concerné par la question de savoir s’il faut amputer la jambe d’Hanna. Le pauvre a exactement eu la même situation. Sa bataille pour reculer l’échéance, gagner du temps, est menée avec bravoure mais le rebondissement central, qui claque comme un coup de fouet, remet brutalement tout en cause. Alors une grande émotion s’installe lorsque House tente de réconforter sa patiente, en expliquant combien - dans une situation similaire -, House, lui, a fait le mauvais choix. Il est devenu l’homme pathétique, amer, solitaire qu’il ne supporte plus désormais à cause des conséquences de ce choix-ci.
Cuddy n’est pas à la fête, car malgré elle, elle ne fait que rendre la tâche de House plus compliquée, notamment en étant d’un avis radicalement différent au sien pour le cas Hanna. Cela mène à un flamboyant coup de gueule de cette dernière qui paralyse momentanément le diagnosticien. Sa présence muette lors de la scène-pivot de l’épisode, de la grande aria de House, vaut aussi la peine d’être notée. Lisa Edelstein force le carcan de sobriété de son personnage, le résultat est excellent !
De leur côté, la team se débat pour guérir le chauffeur de grue, écrasé par la culpabilité, et dont les symptômes s’aggravent d’heure en heure. House, piégé là-bas, supervise dans des conditions difficiles ce cas. C’est une double bataille contre la mort qui est engagée, où House mobilise toutes les forces de vie, d’espoir, à sa disposition. Hélas, un terrible twist final anéantit impitoyablement tous ses efforts, en même temps que l’ironie lance ses hideuses fanfares, car un seul des cas est résolu, et ce n’est pas celui que l’on attendait ! Foreman passe par là et tente de remonter le moral de House, pour se recevoir finalement une explosion de rage fulminante. Finalement, le mystère entourant Numéro 13 paraît bien anodin à côté de la performance de Hugh Laurie qui nous étourdit encore de son jeu d’écorché vif.
Au terme de ces quarante minutes bouillonnantes et fielleuses, on voit House prêt à reprendre le chemin de la Vicodin. Il n’en est empêché que lorsqu’il apprend enfin la raison du comportement de Cuddy. C’est le moment d’un dernier dialogue apaisé, serein, lent, et joliment pudique, qui libère le fan de la tension accumulée. Finalement, c’est in extremis que House est récompensé de ses efforts. Il était sur le point d’abandonner la thérapie de Nolan, furieux que cela ne marche pas. Cuddy est la juste récompense qui couronne enfin les souffrances endurées par House.
La série prend le risque du syndrome Clair de Lune, qui condamne toutes les séries ayant un couple mixte antagoniste à décliner lors du passage à l‘acte. Mais en attendant, apprécions le baiser et ces deux mains serrées l’une contre l’autre…
On peut trouver cette sorte d’happy end trop contrastant avec ce qui a précédé. Mais la consommation du lien House-Cuddy est-elle autre chose qu’un cadeau empoisonné ? Personne ne doute que ça va mal finir entre eux. House voit enfin son souhait d’un avenir avec Cuddy comblé, mais ce n’est pas forcément un happy end. C’est un sursis, un répit qui est accordé à un des personnages les plus torturés des séries télé. Et même si cet espoir ne peut qu’être déçu, on sait bien qu’on ne pourrait pas vivre sans utopies et rêves, fussent-ils fous. Et puis, à moindre échelle, l’effort surhumain déployé par House pour sauver ses patients trouve une sorte d’aboutissement dans l’étreinte finale. C’est sa passion à sauver les gens, à s’investir jusqu’à risquer tout, sa raison y compris, bref, c’est cette force d’âme qui décide Cuddy à accepter ses sentiments qu’elle cachait derrière une romance hâtive et fragile. De ce point de vue, le finale de la saison 6 remplit tout son contrat : shippers satisfaits, intrigue du jour haletante et sans espoir, fil rouge de la saison bouclé.
Infos supplémentaires :
- A son 132e épisode, la série tombe dans le syndrome Clair de Lune, les Dr.Gregory House et Lisa Cuddy se mettant officiellement ensemble. Le pilier de la tension sexuelle du Huddy est brisé, et aura un poids considérable dans le déclin de la série.
- L'épisode commence avec un générique "à froid" (Seul le logo House MD apparaît). Le nom de Jennifer Morrison a été supprimé du générique. Dernière mention de Lucas.
- Seizième échec de House. Un de ses deux patients meurt.
- Numéro 13 annonce son prochain départ.
Acteurs :
China Shavers (1977) fait l’essentiel de sa carrière à la télévision. Elle a notamment été Dreama dans Sabrina l’apprentie sorcière (12 épisodes), Brooke Harper dans Boston Public (20 épisodes), et Olivia Evans dans Urgences (7 épisodes). Elle a aussi joué dans New York undercover, Felicity, Beverly Hills, FBI : portés disparus, Saving Grace, etc.
Doug Kruse a joué fréquemment sur le petit écran : dans JAG, Le flic de Shanghaï, Alias, Cold Case, New York police judiciaire, etc.
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(c) 2013 par Clément Diaz
FIN DE LA SAISON 6 !!!!
Dearesttara- Roi (Reine)
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Top 5 de la saison 6
Top 5 de la saison 6 :
1. Toucher le fond…/…et refaire surface : Ce double épisode narre le difficile retour à la vie d’un des personnages les plus profonds des séries télé. La première partie raconte la lutte tragi-comique de House pour demeurer celui qui l’a toujours été. Mais l’expérience de l’amour sans lendemain, prenant les traits de la magnifique Franka Potente, va donner naissance dans la douleur et les larmes d’un nouveau House, extérieurement toujours le même, intérieurement désormais à la recherche du bonheur. Episode le plus émouvant de toute la série.
2. 16 heures de la vie d’une femme : Centré sur le personnage de Lisa Cuddy, l’épisode suit à un tempo frénétique qui frise le vertige une journée animée et bouillonnante de la directrice de l’hôpital. Maîtrise parfaite des intrigues, caméra énergique, Lisa Edelstein parfaite… un épisode « décalé » de la plus belle eau.
3. Ca va bien et vous ? : Quand un personnage aussi complexe que House se présente à une séance psychanalytique, en plus avec un psychiatre aussi suprêmement perspicace que le brillant Darryl Nolan, on s’embarque pour un voyage captivant au pays des désirs frustrés, des déceptions inévitables, des hontes réprimées. La fin est très noire. Hugh Laurie et André Braugher sont à se pâmer.
4. Les mots pour ne pas le dire : Un scénario brillant qui exploite au maximum toutes les ressources de la série, pour un résultat speedé, et au nombre impressionnant de rebondissements. Sous le délire des répliques et des gags, de très belles histoires jouant sur la gravité et l’émotion, et un cas (et une patiente) électrique.
5. Absence de conscience : Épisode qui tient beaucoup à la patiente du jour, psychopathe sans cœur et sans pitié, jusqu’à l’effroi. Beau Garrett est impressionnante en boule de haine et d’égoïsme. La fin est savoureusement ambiguë. L’histoire secondaire montre un House faisant une de ses plus belles démonstrations d’humanité. Sur les deux tableaux, c’est un triomphe.
Accessits d’honneur : Sauvez-moi, Comme un chef, Classé X.
Merci à tous mes lecteurs ! Une pause d'un mois, et on repart à L.A. pour la dernière saison de Clair de Lune !
1. Toucher le fond…/…et refaire surface : Ce double épisode narre le difficile retour à la vie d’un des personnages les plus profonds des séries télé. La première partie raconte la lutte tragi-comique de House pour demeurer celui qui l’a toujours été. Mais l’expérience de l’amour sans lendemain, prenant les traits de la magnifique Franka Potente, va donner naissance dans la douleur et les larmes d’un nouveau House, extérieurement toujours le même, intérieurement désormais à la recherche du bonheur. Episode le plus émouvant de toute la série.
2. 16 heures de la vie d’une femme : Centré sur le personnage de Lisa Cuddy, l’épisode suit à un tempo frénétique qui frise le vertige une journée animée et bouillonnante de la directrice de l’hôpital. Maîtrise parfaite des intrigues, caméra énergique, Lisa Edelstein parfaite… un épisode « décalé » de la plus belle eau.
3. Ca va bien et vous ? : Quand un personnage aussi complexe que House se présente à une séance psychanalytique, en plus avec un psychiatre aussi suprêmement perspicace que le brillant Darryl Nolan, on s’embarque pour un voyage captivant au pays des désirs frustrés, des déceptions inévitables, des hontes réprimées. La fin est très noire. Hugh Laurie et André Braugher sont à se pâmer.
4. Les mots pour ne pas le dire : Un scénario brillant qui exploite au maximum toutes les ressources de la série, pour un résultat speedé, et au nombre impressionnant de rebondissements. Sous le délire des répliques et des gags, de très belles histoires jouant sur la gravité et l’émotion, et un cas (et une patiente) électrique.
5. Absence de conscience : Épisode qui tient beaucoup à la patiente du jour, psychopathe sans cœur et sans pitié, jusqu’à l’effroi. Beau Garrett est impressionnante en boule de haine et d’égoïsme. La fin est savoureusement ambiguë. L’histoire secondaire montre un House faisant une de ses plus belles démonstrations d’humanité. Sur les deux tableaux, c’est un triomphe.
Accessits d’honneur : Sauvez-moi, Comme un chef, Classé X.
Merci à tous mes lecteurs ! Une pause d'un mois, et on repart à L.A. pour la dernière saison de Clair de Lune !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
Saison 6 envoyée à S3 !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Dr House"
Bravoooo ! Excellentes critiques comme toujours.
Cetp65- Prince(sse)
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Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Dr House"
Lol génial ! De plus, je comprends très bien le personnage. Depuis que je regarde Dr.House, j'ai en effet des automatismes gênants : quand je fais du jogging, j'ai peur de libérer des microbes mortels que ma paresse gardait enfouis (Baggage, 6x21), je tremble quand quelqu'un me dit que je fais plus jeune que mon âge, parce que c'est le symptôme d'une lèpre lèpromateuse diffuse (Dying changes everything, 5x01), et je ne drague plus de jolies filles depuis que je sais que d'avoir la beauté d'une mannequin peut signifier que la fille est génétiquement un mec (Skin deep, 2x13).
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Dr House"
Ayant fini Clair de Lune, je reprends bientôt les critiques de Dr.House, avec la saison 7.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Dr House"
A propos des erreurs dans les séries médicales
http://tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/2013/10/mardi-cest-serie.html
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Estuaire44- Empereur
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133. On fait quoi maintenant ?
Allez, on reprend !
- Dis-moi quelque chose sur toi que je ne sais pas déjà. […]
- J’ai eu une relation des plus intimes avec une photo de toi.
Après leur nuit, House et Cuddy décident de rester ensemble toute la journée. Mais Richardson, le seul neurochirurgien de l’hôpital est gravement malade, et sans lui, l’inspection du travail se verrait obligé de fermer le service urgences de l’hôpital. House et Cuddy voulant rester tranquilles, l’équipe de House doit trouver tout seul la maladie de Richardson, pendant que 13 s’apprête à partir pour Rome (aux Etats-Unis) pour essayer un traitement expérimental.
Lourde tâche que de produire un épisode qui suit celui évoquant le « passage à l’acte ». Le syndrome Clair de Lune n’est jamais loin. Pour se donner le temps de réfléchir, la série retarde son choix en proposant une mise en abyme : House nageant dans le bonheur durant une merveilleuse journée. Loin de sa misanthropie, de sa haine du quotidien, de son dégoût de soi, de sa solitude oppressante, nous le voyons pour la première fois en pleine béatitude. House et Cuddy s’isolent du monde, font chacun une expérience : il apprend son éducation sentimentale, elle exprime enfin son amour.
Doris Egan, auteur de fabuleux épisodes de la série, nous dit hélas adieu, mais pas sans nous livrer un splendide chant du cygne. L’ADN dramedy de la série a rarement été autant prononcé dans cet épisode faussement léger. Le pessimisme fèle l’harmonie fragile du couple, qui après avoir nié leurs sentiments, tente pareillement de nier l’éphémère de leur bonheur. Cette belle journée est sans cesse traversée d’ombres. Par un intelligent parallélisme, Egan compose une histoire secondaire drôle (emmerdes de l’hôpital sans maître à bord), mais la corrode par les secrets de Numéro 13 : l’épisode dramedy par excellence en fait.
L’introduction est LA scène : Malgré leurs pudeurs renommées, Hugh Laurie et Lisa Edelstein assurent la scène d’amour avec assez de conviction pour contenter les fans du Huddy. Bien que très soft, la scène est somptueusement et doucement filmée par Greg Yaitanes. Mais comme nous sommes dans Dr.House, le romantisme est saboté par la réplique post-coïtale de Greg, à mourir de rire !
Il est touchant de voir House et Cuddy vivre dans leur petit paradis. House se montre drôle et émouvant par de petites maladresses ; drôle car cela occasionne des gags (la bouteille de champagne fracassée, le bain moussant aux effets pervers…), émouvant car peu accoutumé au bonheur, il tente encore une fois de « rationaliser » sa relation avec Cuddy. Il peut pas s’en empêcher, faut toujours que son cerveau logique analyse ses émotions ! Comme il a perdu l’habitude des relations saines avec les femmes, il a des réactions d’ado parfois puériles, plus amères que comiques. Sa proposition de « voyage de noces », ou ses répliques scato en témoignent. Les concours de vannes habituels entre House et Cuddy sont au rendez-vous, mais ici la tension est remplacée par un amusement pétillant ; un brillant jeu de miroirs.
Le romantisme n’est pas absent. La scène du scrabble est un tendre moment, la personnalité de House rend sa petite déclaration sympathique alors qu’elle aurait été niaise avec quelqu’un d’autre. La scène où ils se regardent sur le canapé, prêts à se sauter dessus, également. A chaque fois, les comédiens s’amusent, et nous aussi.
On applaudit aussi devant la prouesse de la scénariste qui sème progressivement des pointes dramatiques. L’intervention de Wilson, pour aussi comique qu’elle soit (coups de téléphone à répétition, passage en force par la fenêtre, incrédulité quand House lui annonce qu’il est avec Cuddy) a comme conséquence un rappel à l’ordre de Cuddy. House voulait lui révéler sa relation uniquement pour le rassurer sur son état psychologique, qui sans elle aurait été catastrophique suite à la tragédie de Help me. Mais Cuddy veut que House assume ses sentiments : s’il veut officialiser sa relation avec elle, ça doit venir de lui, et non sous la pression de Jimmy.
La scène finale fait grimacer : l’euphorie est retombée et House sait très bien qu’il va tout faire foirer. L’alchimie est brisée : après avoir déshabillés leurs corps, leurs âmes enlèvent les vêtements des douces illusions et se font face. Comment Cuddy va-t-elle pouvoir supporter House, conscient qu’au fond, il ne changera jamais ; et qui n’est pas sûr de l’aimer - alors qu’elle, lui a avoué son amour ? Les dialogues sont d’une grande puissance dramatique, et le happy end de façade - « je t’aime » de House, serments d’espérance - est balayé par le plan final, plein d’incertitude et de doute.
Les scènes d’hôpital parviennent à nous intéresser en périphérie de l’intrigue centrale. Foreman et Chase s’amusent à barboter à leur manière le courrier de Numéro 13, qui nous offre tout le long de l’épisode des mimiques exaspérées devant cette intrusion dans sa vie privée. 13, fidèle à sa réputation de « big bowl of secrets » (dixit Olivia Wilde herself), essaye de cacher les raisons de son départ, avant que l’indiscrétion générale de ses collègues la mettent devant le fait accompli… du moins le croit-on car le cinglant twist final rebat les cartes de la série, et termine l’épisode dans une ambiance de tristesse. Avant ce revirement, l’épisode nous aura bien fait rire, notamment lorsque Chase tente de la séduire par la méthode directe (Est-ce que tu veux coucher avec moi ?).
L’intrigue médicale ne sert que de McGuffin au problème posé par la maladie du neurochirurgien. Elle a quand même son lot de comédie (le patient défoncé à l’acide) et de suspense (les menaces de l’inspecteur). Acteurs au top, réalisation élégante, scénario génial et divers, cette saison 7 ne pouvait pas mieux commencer.
Infos supplémentaires :
- Changement de générique pour la première fois : suppression de Jennifer Morrison, ajout de Peter Jacobson et d’Olivia Wilde. Ironiquement, Wilde disparaît de la série dès l’épisode suivant et ne reviendra pas avant l’épisode 7x18 The dig. Un retour éphémère car le personnage prendra définitivement congé dans le 8x03 Charity case, ne revenant que pour les deux derniers épisodes de la série. Le départ de l’actrice s’explique par son souhait de jouer dans des productions grand écran.
- House et Cuddy couchent ensemble pour de vrai.
- L'épisode contient peu d'acteurs, neuf en tout.
- L'assistante de Cuddy est devenue un assistant.
- Première fois que l'équipe soigne un membre de l'hôpital qui n'est pas un personnage principal.
- Chase a fait un stage de neurochirurgie à Melbourne. Lui et 13 savent jouer aux échecs.
- Wilson dit de nouveau la catch-phrase de la série : Everybody lies.
- Cet épisode se situe au lendemain de l’épisode précédent. C’est la première et dernière fois qu’un début de saison de la série se déroule juste après la fin de la saison précédente.
- La chanson de l’épisode est Good days de Joe Purdy.
Acteurs :
George Wyner (1945) est un des acteurs de télé les plus prolifiques des Etats-Unis. Surtout connu pour avoir été Irwin Bernstein dans 48 épisodes de Capitaine Furillo, sa filmographie pléthorique comporte - outres quelques films - Columbo (épisode Subconscient), Hawaï police d’Etat (épisode Effet d’optique), Drôles de Dames (épisode Kelly entend des voix), Kojak (épisodes Mauvaises actions et Le cheval de Troie), L’homme de fer (2 épisodes), M.A.S.H, L’agence tous risques, L’homme qui tombe à pic, Dr.Doogie, Notre belle famille, Code Quantum (épisode Futur boy), La loi de Los Angeles, Mariés deux enfants, Arabesque, Walker texas ranger, NYPD Blue, The Practice, Malcolm, A la maison blanche, Nip/tuck, Stargate SG-1 (épisode Prométhée), Mon oncle Charlie, FBI portés disparus, Boston Justice, Bones, Urgences (2 épisodes), Desperate Housewives, Mentalist (3 épisodes chacun), Glee, etc.
Everybody lies !
(c) 2014 par Clément Diaz
7.01 On fait quoi maintenant ? (Now what ?) :
- Dis-moi quelque chose sur toi que je ne sais pas déjà. […]
- J’ai eu une relation des plus intimes avec une photo de toi.
Après leur nuit, House et Cuddy décident de rester ensemble toute la journée. Mais Richardson, le seul neurochirurgien de l’hôpital est gravement malade, et sans lui, l’inspection du travail se verrait obligé de fermer le service urgences de l’hôpital. House et Cuddy voulant rester tranquilles, l’équipe de House doit trouver tout seul la maladie de Richardson, pendant que 13 s’apprête à partir pour Rome (aux Etats-Unis) pour essayer un traitement expérimental.
Lourde tâche que de produire un épisode qui suit celui évoquant le « passage à l’acte ». Le syndrome Clair de Lune n’est jamais loin. Pour se donner le temps de réfléchir, la série retarde son choix en proposant une mise en abyme : House nageant dans le bonheur durant une merveilleuse journée. Loin de sa misanthropie, de sa haine du quotidien, de son dégoût de soi, de sa solitude oppressante, nous le voyons pour la première fois en pleine béatitude. House et Cuddy s’isolent du monde, font chacun une expérience : il apprend son éducation sentimentale, elle exprime enfin son amour.
Doris Egan, auteur de fabuleux épisodes de la série, nous dit hélas adieu, mais pas sans nous livrer un splendide chant du cygne. L’ADN dramedy de la série a rarement été autant prononcé dans cet épisode faussement léger. Le pessimisme fèle l’harmonie fragile du couple, qui après avoir nié leurs sentiments, tente pareillement de nier l’éphémère de leur bonheur. Cette belle journée est sans cesse traversée d’ombres. Par un intelligent parallélisme, Egan compose une histoire secondaire drôle (emmerdes de l’hôpital sans maître à bord), mais la corrode par les secrets de Numéro 13 : l’épisode dramedy par excellence en fait.
L’introduction est LA scène : Malgré leurs pudeurs renommées, Hugh Laurie et Lisa Edelstein assurent la scène d’amour avec assez de conviction pour contenter les fans du Huddy. Bien que très soft, la scène est somptueusement et doucement filmée par Greg Yaitanes. Mais comme nous sommes dans Dr.House, le romantisme est saboté par la réplique post-coïtale de Greg, à mourir de rire !
Il est touchant de voir House et Cuddy vivre dans leur petit paradis. House se montre drôle et émouvant par de petites maladresses ; drôle car cela occasionne des gags (la bouteille de champagne fracassée, le bain moussant aux effets pervers…), émouvant car peu accoutumé au bonheur, il tente encore une fois de « rationaliser » sa relation avec Cuddy. Il peut pas s’en empêcher, faut toujours que son cerveau logique analyse ses émotions ! Comme il a perdu l’habitude des relations saines avec les femmes, il a des réactions d’ado parfois puériles, plus amères que comiques. Sa proposition de « voyage de noces », ou ses répliques scato en témoignent. Les concours de vannes habituels entre House et Cuddy sont au rendez-vous, mais ici la tension est remplacée par un amusement pétillant ; un brillant jeu de miroirs.
Le romantisme n’est pas absent. La scène du scrabble est un tendre moment, la personnalité de House rend sa petite déclaration sympathique alors qu’elle aurait été niaise avec quelqu’un d’autre. La scène où ils se regardent sur le canapé, prêts à se sauter dessus, également. A chaque fois, les comédiens s’amusent, et nous aussi.
On applaudit aussi devant la prouesse de la scénariste qui sème progressivement des pointes dramatiques. L’intervention de Wilson, pour aussi comique qu’elle soit (coups de téléphone à répétition, passage en force par la fenêtre, incrédulité quand House lui annonce qu’il est avec Cuddy) a comme conséquence un rappel à l’ordre de Cuddy. House voulait lui révéler sa relation uniquement pour le rassurer sur son état psychologique, qui sans elle aurait été catastrophique suite à la tragédie de Help me. Mais Cuddy veut que House assume ses sentiments : s’il veut officialiser sa relation avec elle, ça doit venir de lui, et non sous la pression de Jimmy.
La scène finale fait grimacer : l’euphorie est retombée et House sait très bien qu’il va tout faire foirer. L’alchimie est brisée : après avoir déshabillés leurs corps, leurs âmes enlèvent les vêtements des douces illusions et se font face. Comment Cuddy va-t-elle pouvoir supporter House, conscient qu’au fond, il ne changera jamais ; et qui n’est pas sûr de l’aimer - alors qu’elle, lui a avoué son amour ? Les dialogues sont d’une grande puissance dramatique, et le happy end de façade - « je t’aime » de House, serments d’espérance - est balayé par le plan final, plein d’incertitude et de doute.
Les scènes d’hôpital parviennent à nous intéresser en périphérie de l’intrigue centrale. Foreman et Chase s’amusent à barboter à leur manière le courrier de Numéro 13, qui nous offre tout le long de l’épisode des mimiques exaspérées devant cette intrusion dans sa vie privée. 13, fidèle à sa réputation de « big bowl of secrets » (dixit Olivia Wilde herself), essaye de cacher les raisons de son départ, avant que l’indiscrétion générale de ses collègues la mettent devant le fait accompli… du moins le croit-on car le cinglant twist final rebat les cartes de la série, et termine l’épisode dans une ambiance de tristesse. Avant ce revirement, l’épisode nous aura bien fait rire, notamment lorsque Chase tente de la séduire par la méthode directe (Est-ce que tu veux coucher avec moi ?).
L’intrigue médicale ne sert que de McGuffin au problème posé par la maladie du neurochirurgien. Elle a quand même son lot de comédie (le patient défoncé à l’acide) et de suspense (les menaces de l’inspecteur). Acteurs au top, réalisation élégante, scénario génial et divers, cette saison 7 ne pouvait pas mieux commencer.
Infos supplémentaires :
- Changement de générique pour la première fois : suppression de Jennifer Morrison, ajout de Peter Jacobson et d’Olivia Wilde. Ironiquement, Wilde disparaît de la série dès l’épisode suivant et ne reviendra pas avant l’épisode 7x18 The dig. Un retour éphémère car le personnage prendra définitivement congé dans le 8x03 Charity case, ne revenant que pour les deux derniers épisodes de la série. Le départ de l’actrice s’explique par son souhait de jouer dans des productions grand écran.
- House et Cuddy couchent ensemble pour de vrai.
- L'épisode contient peu d'acteurs, neuf en tout.
- L'assistante de Cuddy est devenue un assistant.
- Première fois que l'équipe soigne un membre de l'hôpital qui n'est pas un personnage principal.
- Chase a fait un stage de neurochirurgie à Melbourne. Lui et 13 savent jouer aux échecs.
- Wilson dit de nouveau la catch-phrase de la série : Everybody lies.
- Cet épisode se situe au lendemain de l’épisode précédent. C’est la première et dernière fois qu’un début de saison de la série se déroule juste après la fin de la saison précédente.
- La chanson de l’épisode est Good days de Joe Purdy.
Acteurs :
George Wyner (1945) est un des acteurs de télé les plus prolifiques des Etats-Unis. Surtout connu pour avoir été Irwin Bernstein dans 48 épisodes de Capitaine Furillo, sa filmographie pléthorique comporte - outres quelques films - Columbo (épisode Subconscient), Hawaï police d’Etat (épisode Effet d’optique), Drôles de Dames (épisode Kelly entend des voix), Kojak (épisodes Mauvaises actions et Le cheval de Troie), L’homme de fer (2 épisodes), M.A.S.H, L’agence tous risques, L’homme qui tombe à pic, Dr.Doogie, Notre belle famille, Code Quantum (épisode Futur boy), La loi de Los Angeles, Mariés deux enfants, Arabesque, Walker texas ranger, NYPD Blue, The Practice, Malcolm, A la maison blanche, Nip/tuck, Stargate SG-1 (épisode Prométhée), Mon oncle Charlie, FBI portés disparus, Boston Justice, Bones, Urgences (2 épisodes), Desperate Housewives, Mentalist (3 épisodes chacun), Glee, etc.
Everybody lies !
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Dearesttara- Roi (Reine)
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134. Egoïste
7.02 Égoïste (Selfish) :
- Quelle est la nature de votre relation ? Vous la décririez comment ?
- Eh bien, vous avez vu la vie des bêtes ? Ces insectes qui arrachent la tête de leur partenaire après avoir copulé ?
Della, 14 ans, s’écroule pendant qu’elle jouait avec son grand frère Hugo, un handicapé qui n’a plus que quelques années à vivre. L’aggravement de son état va contraindre ses parents à trancher un dilemme horrible. House et Cuddy se rendent compte que leur relation met à mal leur objectivité, compliquant davantage la situation…
Eli Attie s’aventure sur un terrain prévisible : on se doutait bien qu’une fois ensemble, House et Cuddy allaient avoir quelques problèmes d’objectivité. Mais le scénariste exploite justement au maximum cette situation grâce à un tourbillon d’incertitudes que ni l’éthique ni la morale, ni le bon sens ne peuvent arrêter, la fin laissant un tenace goût de malaise. Ce conflit d’intérêts est au cœur d’un passionnant cas. Le cas secondaire donne un contrepoint d’humour bienvenu, et Taub est toujours régalant en commentateur actif de l’action.
Partageant le même lit, House et Cuddy doivent compartimenter les rapports professionnels et ceux plus personnels. Sans doute pensent-ils qu’ils y arriveront facilement, mais ils sont rudement détrompés. House ne parvient plus à passer outre les ordres de Cuddy, lui obéissant fidèlement dès qu’elle n’est pas d’accord. Il cherche donc une fuite en essayant de ne la voir qu’au lit, et plus du tout à l’hôpital. Il faut que Wilson remette les choses en place pour que House se rejette à nouveau dans la bataille. Piétinant ses propres principes moraux, House se nie, nous fait mesurer combien son nouveau bonheur, curieusement, est en train de le détruire. Cette rééducation sentimentale est décidément plus douloureuse que l’on croit.
Cuddy, qui supervisait House tant bien que mal, perd totalement les pédales. Pour la première fois, elle n’arrive plus à prendre des décisions. Dans la scène-pivot de l’épisode, Cuddy sait que House prend la mauvaise décision, mais l’encourage quand même dans cette voie. House ressent instinctivement que Cuddy se ment à elle-même, mais lui-même a la vue brouillée et confirme son mauvais choix. Lorsque la lucidité leur revient, le réveil est brutal, et Cuddy songe à nommer un nouveau superviseur de House. Cet aveu nous éclaire sur ses sentiments, elle est maintenant plus attachée à House qu’à son travail. Elle aussi, son nouveau bonheur lui apporte bien du négatif car lui enlevant sa qualité principale : l’autorité. Il n’y a que dans Dr.House où les beaux sentiments ont un revers aussi dur.
Et il n’y a que dans Dr.House où on est soulagés par des disputes violentes. Ainsi, lorsque House ose enfin l’ouvrir sur ce qu’il pense vraiment du cas, Cuddy, d’un avis contraire, s’emporte contre lui, et c’est parti pour une des plus folles enguelades de la série. Mais cette enguelade, justement, est l’espoir qu’ils n’ont pas perdu toute leur objectivité. Une bouffée qui fait du bien après les présages de Taub, plus Cassandre que jamais. Et donc qu’ils peuvent continuer à se fréquenter avec optimisme. Hugh Laurie et Lisa Edelstein ont rarement été aussi alchimiques l’un l’autre.
Quant au cas médical, il remporte l’adhésion avec deux jeunes adolescents d’une maturité surprenante. La série aime ce genre de patients, et le duo Della-Hugo rivalise d’amour fraternel débordant. Parce qu’elle sait que son frère ne vivra pas longtemps, Della ne vit que pour lui, et pour lui faire plaisir. Son sacrifice est un vrai coup de poignard, mélodramatique dans le plus beau sens du terme. Elle s’interdit également de souffrir car aurait honte de ses petites douleurs, de ses petits problèmes face au calvaire de son frère. Finalement, elle est égoïste par amour : elle se prend pour un Messie, veut jouer à la femme forte alors qu’elle est si fragile. Elle impose à son frère d’être sa protectrice, alors que ce dernier est ravagé par la culpabilité d’être toujours dépendant d’elle. Et c’est cet égoïsme qui est bien près de la tuer. La sublime réponse d’Hugo, qui se sacrifie à son tour, est un des plus beaux actes d’amour que le petit écran nous a présenté. On est touchés par la performance splendide des jeunes Alyson Stoner et Cody Saintgnue, qui font de ce cas un des plus beaux de la série.
L’humour irrigue pourtant cet épisode sombre, car House ne renonce ni aux traits d’esprit vachards ni aux sous-entendus sexuels - la scène chez le DRH enchaîne 10 gags à la minute - Ou encore la manière qu’a Cuddy de prouver à Wilson qu’elle est désormais avec House (non, pas par un baiser ni une étreinte fougueuse, c’est plus drôle !). Wilson qui d’ailleurs, ne voit déjà que les emmerdes monstrueuses qui se profilent à l’horizon. Mais House, totalement heureux, le rembarre à chaque fois. C’est la couverture comique de la série que l’on voit ici : l’insouciance des personnages avant la douche froide. Les dialogues entre House et Taub étincellent tout autant - la vanne du cul bureaucratique est irrésistible. Attie a un talent énorme pour les dialogues (l’école Aaron Sorkin, certainement).
Le cas secondaire est un festival : un père de 102 ans demande à House de le faire partir en maison de retraite pour « libérer » son fils… sans savoir que son fils ne demande pas autre chose ! Mais comme ils ne se sont pas parlés, chacun croit que l’autre n’est pas d’accord. House résout la situation avec un trait d’une ironie drôlissime. L’épisode ricane ainsi contre l’habitude dans les familles de se cacher les choses les plus importantes de peur de faire du mal à l’autre, alors que parfois tout est bien plus simple que l’on croit !
Infos supplémentaires :
- D’après Wilson, House est passé dans le bureau du DRH 74 fois en six semaines. Soit environ deux fois par jour !!
- House travaille avec une équipe exclusivement masculine, ce qui n'était pas arrivé depuis l'épisode Sacrifices (saison 1). Il faudra attendre l'épisode 4 pour qu'une femme intègre à nouveau son équipe.
- Seul et unique épisode de la saison avec un cas clinique. Celui de Carrot or stick n’est pas centré sur la recherche d’un diagnostic, House ne fera que soigner une blessure.
- Chase sort avec quatre filles en même temps. Il s’agit du premier indice de son changement de comportement avec les femmes. Il sera par la suite décrit comme un homme à femmes depuis son divorce d’avec Cameron.
- On remarque que lorsque House examine le patient de 102 ans, ce dernier a tantôt une veste, tantôt non suivant les plans.
- House mentionne le fictif « Tiburon swab technology », auquel il avait déjà fait référence dans Le cœur du problème (saison 6). Il fait aussi référence au Dr Seuss, un auteur de livres pour enfants.
Acteurs :
Alyson Stoner (1993) est connue pour être la voix d’Isabella dans la série d’animation Phineas et Ferb. Elle a surtout joué dans des films et séries inconnus en France.
Cody Saintgnue (1993) ne joue que très occasionnellement. En 2013, seulement cinq apparitions dans des films et séries lui sont référencés.
Everybody lies !
(c) 2014 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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135. Comme dans un livre
7.03 Comme dans un livre (Unwritten) :
- Je t’ai dit il y’a deux semaines de remplacer temporairement Numéro 13.
- J’étais sur autre chose.
- Sur quoi ?
- Toi !
Alice Tanner, célèbre auteur d’une série de livres pour adolescentes (les aventures de Jack Cannon), achève son dernier manuscrit, puis sort un révolver pour se suicider ! Mais elle a à ce moment une crise de convulsions, et le coup part à côté. A l’hôpital, elle promet de se suicider dès qu’elle en aura l’occasion. En attendant, elle exaspère l’équipe en étant systématiquement irascible et injurieuse, tout en mentant sans cesse dans l’espoir que sa maladie la tue. House - grand fan de l’écrivain - pense qu’il trouvera la solution en déchiffrant son dernier manuscrit…
Tout simplement le meilleur cas de la série.
On reste sans voix devant le suspense intenable élaboré par John C. Kelley. Il tire ici toute la quintessence de l’art du polar médical grâce à sa fantastique idée de base : une patiente furieuse qui fait tout pour se tuer et empêcher ses médecins de la soigner. Conjointement à l’utilisation du compte à rebours (House n’a que 72 heures pour la guérir), et à une enquête médicale qui enchaîne les rebondissements toutes les dix secondes. Le résultat est un chef-d’œuvre de suspense pur. De plus, le scénariste confirme ses tendances givrées (déjà vues dans le foufou Knight fall de la saison 6) en trouvant des péripéties délirantes qui excitent le rire en permanence. Kelley remplit frénétiquement chaque seconde de son script, et nous cloue au fauteuil tout le long.
La caméra épileptique de Greg Yaitanes donne le tournis dès l’introduction où le spectateur est immédiatement pris dans une spirale de twists. Dès lors qu’Alice révèle son visage de furie, nous sommes subjugués par la virulence de ses mots et de ses actes. La flamboyante Amy Irving, à l’opposé total de la douce épouse crédule d’Alias, fait un show infernal où elle dévore tout cru son entourage. Débitant des mensonges en cascade et des déductions Holmesiennes, Alice nous fait du Greg House en perçant à jour les personnalités de Chase et Taub. Boule de rage concentrée, elle soutient aisément la comparaison avec la terrible Valérie de Remorse (saison 6). Même l’insubmersible House perd son duel psychologique avec elle. Certes, son talent de bluffeur lui vaut d’éviter la catastrophe, mais il est rare de le voir battu sur son propre terrain ! Le twist final est douloureux mais House le transforme en happy end total, petite pointe hilarante en prime. Une fin gaiement roborative !
Le penchant pour la dinguerie de l'auteur se voit dans une effraction qui pousse le culot à des sommets hallucinants (pauvre Cuddy !), ou une surprenante course de karting à laquelle se mesurent House, Cuddy, Wilson, et Sam - que la belle Cynthia Watros tire vers plus de lumière - Cette course effrénée et pleine de coups bas est réellement festive. On admire aussi une utilisation inédite de l’IRM tellement énorme qu’on a l’impression d’être en pleine parodie. La passion de House pour les romans à l’eau de rose à la Twilight, qui rejoint son goût pour les soap operas, permet aussi des séquences décalées que l’on ne croyait pas capable de sa part. En passant, Lisa Edelstein nous fait un défilé de costumes aguicheurs, un régal visuel !
Devant compartimenter leurs vies intimes et publiques, House et Cuddy adoptent une nouvelle forme de communication : chacun s’adresse à l’autre en faisant parler à la fois l’amoureux et le salarié. Cuddy dit ses sentiments en tant que directrice puis en tant que petite amie, House en tant qu’employé puis petit ami : ils éprouvent ainsi des sentiments contradictoires simultanément ! Au-delà du gag, cet épisode montre que House et Cuddy, malgré leur bonheur, échouent à trouver une union, une fusion entre professionnel et sentiments. Ils n’arrivent pas à se parler sainement.
Cela ne rend que plus touchant l’éducation sentimentale du diagnosticien. Il ne voit qu’un futur négatif dans sa relation, car il n’a aucun point commun avec sa belle - hormis leur alchimie sexuelle - Pourtant, la coda, pleine d’espérance, est une leçon de sagesse : il faut accepter qu’il n’y ait pas de « règles » dans la conduite amoureuse, qu’on peut aimer quelqu’un qui vous est très différent. Et puis, que Cuddy accepte plus facilement l’intrusion de House ou garde des fleurs et des peluches qu’il a volées pour lui offrir, montrent une plus grande acceptation de ses manies.
A l’exception de quelques maladresses : comme House s’intéressant moins au cas qu’au héros imaginaire d’Alice - un contresens au personnage - ou une intention de briser gratuitement le happy end, qui rend le personnage plus méchant qu’il ne l’est, Unwritten est le cas médical le plus riche de la série, et un épisode incontournable.
Infos supplémentaires :
- House est un grand fan de livres pour enfants. Il surnomme Alice « Dirty birdie », c’est une référence à l’écrivain héros de Misery de Stephen King. Le personnage est - comme Alice - retrouvé inconscient et dans un sale état juste après avoir fini une populaire série de livres.
- Lors de la course de karting, on entend les chansons Silver surfer, ghost rider go !!! d’Anders Trentemøller, et Telephone des Black Angels.
Acteurs :
Amy Irving (1953) a accédé à la notoriété en étant Sue Snell dans le fameux Carrie au bal du diable de Brian de Palma. Épouse pendant trois ans de Steven Spielberg, cette talentueuse actrice a joué de grands rôles au cinéma dans Furie, Yentl, Harry dans tous ses états, Traffic… Elle a peu joué à la télévision, où on la connaît surtout pour avoir été Emily Sloane dans 9 épisodes de la série Alias. Mais elle a joué aussi dans Happy days, Spin City, New York unité spéciale, etc.
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136. Le message du massage
7.04 Le message du massage (Massage therapy) :
- Je viens de terminer mon internat en psychiatrie à Saint-Judd, et la psychiatrie est un domaine passionnant, et je crois que je peux donner le meilleur de moi-même.
- Wah, c’que vous êtes canon !
Margaret McPherson, 30 ans, a de violentes douleurs d’estomac. Une fois à l’hôpital, elle ment systématiquement aux médecins et à Billy, son mari. En remplacement de Numéro 13, Chase a engagé Kelly Benedict, une jolie docteur en psychiatrie. Mais très vite, l’équipe se rend compte qu’elle n’est pas assez compétente, et elle doit faire face à l’hostilité de House et Foreman. Pendant ce temps, Cuddy demande à House de ne plus voir la call-girl qui la massait…
Au fur et à mesure que la série avance, Dr.House éprouve des difficultés à se renouveler : la doctoresse incompétente rappelle celle de La belle et la bête (saison 4), la menteuse effrénée rappelle carrément l’épisode précédent, et il y’a plein d‘autres emprunts à d’autres épisodes. L’intrigue centrée sur Kelly, la nouvelle recrue, déçoit par ses grosses ficelles. Mais le cas médical marche bien, et l’accumulation de rebondissements aboutit à une chute terrifiante, débouchant sur un faux happy end très noir. Le Huddy maintient son intérêt en glissant sous la comédie une crise de confiance bien réelle, mais l’histoire n’est pas assez développée.
Dans un effet de miroir piqué à Tout seul (saison 4), nous suivons la destruction progressive de Margaret, au fur et à mesure qu’une autre femme surgit des décombres de ses mensonges désormais percés à jour. Mais là, il s’agit bien de la même femme, et non d’une erreur d’identité. Le mari n’est bien sûr là que comme témoin horrifié de la métamorphose de son épouse, qui malade, n’arrive plus à faire illusion. Erin Cahill est parfaite en patiente affolée, et Zachary Knighton est crédible en mari perdu.
Contrairement à Alice Tanner, Margaret est un personnage sympathique. Le suspense de l’épisode réside autant dans le diagnostic difficile que de connaître la raison de son comportement. Ce cas peut être vu comme une métaphore certes assez extrême, mais transparente de l’illusion amoureuse. On aime une personne pour ce qu’on croit (et veut) qu’elle est ; et vivre ensemble, se marier, c’est accepter que l’être aimé ait des fêlures, des personnalités différentes de celles qui nous ont attiré. Cette histoire est une parabole : l’apprentissage de l’autre se fait ici de manière accélérée et cataclysmique. Billy envisage même de quitter Margaret car il ne la reconnaît plus. House demeure un médecin sans émotions dans son travail, refusant de conseiller Billy sur la situation. Le twist final est d’une noirceur féroce telle qu’elle casse le happy end : Blake ne nous dira pas si le ménage surmontera son épreuve.
Médicalement, le cas marche au suspense et aux pics de tension : convaincant.
Le scénariste injecte sur cette couche grave de la comédie. Mais il ne prend pas trop de risques en jouant sur la rencontre entre House et une nouvelle candidate, deux esprits diamétralement opposés. Outre que cela ressemble fort à une répétition du fil rouge de la saison 4, ce ressort comique un peu facile est très répétitif. Il ne s’appuie que sur deux effets : l’incompétence du Dr.Benedict, et son rapport avec Chase. Sur le premier, l’épisode axe trop le curseur sur ses lacunes, ce qui diminue l’intérêt du personnage. Le twist final est a contrario une pointe ironique si acérée qu’on la goûte sans discuter. La prestation de la toujours juste Vinessa Shaw est en fait plus mémorable que le personnage lui-même. Le harcèlement continuel de House paraît bien exagéré et bien moins subtil que ce qu’il avait fait trois saisons avant. Dommage, car les dialogues restent toujours aussi crépitants.
La rivalité Chase-Foreman paraît bien artificielle, et est là uniquement pour rendre plus compliquée la tâche de la candidate. Cet affrontement n’est qu’une manifestation de la rivalité existant entre les deux médecins ; les voir rabâcher les mêmes arguments (Foreman accuse Chase de faire mal son métier, Chase accuse Foreman d’être prétentieux), n’apporte rien de nouveau. Le cheminement intérieur de Chase use de beaucoup de contorsions pour cacher tant bien que mal sa linéarité : il croit avoir engagé une doctoresse compétente, mais se rend compte petit à petit qu’il a davantage laissé parler ses hormones que sa tête. C’est une répétition de La belle et la bête (saison 4) avec Kelly à la place de Samira Terzi, mais Chase n’a pas l’épaisseur de House pour que l’on s’implique dans cette histoire. Le final est encore une répétition : celui de Les jeux sont faits (saison 4) où House trouve la solution grâce aux erreurs des candidats. Ici, House trouve de même le diagnostic en faisant le lien avec les erreurs de Kelly. On retient cependant House devinant que le subconscient de Chase veut compenser la perte de Cameron en choisissant une recrue qui lui ressemble. Un procédé très Vertigo assez amusant.
On commence à craindre le pire en voyant le Huddy du jour : Cuddy se sent menacée par la masseuse de House, call-girl à ses heures, et qui pour reprendre les termes du diagnosticien « lui faisait des massages avec un happy end ». Bien qu’il jure qu’il a banni toute relation sexuelle avec des prostituées - sur ce point, il ne ment pas - Cuddy est jalouse et demande qu’il ne la voit plus. Cette affaire de jalousie très banale est heureusement relevée par ses conséquences : une remise en question mutuelle de leur confiance de couple. Cuddy veut une preuve de confiance de House, mais ne lui en donne pas de son côté, ne voulant pas qu’il rencontre sa fille, ayant peur d’une telle rencontre. Jusque-là, House était celui qui doutait du futur de leur relation, et Cuddy qui rééquilibrait le tout. Mais ici, Cuddy révèle à son tour son incertitude, son manque de confiance envers son amoureux. Ce couple est décidément superbement radiographié dans ses fêlures, sa fragilité. Aussi, la coda voyant House avec Rachel, outre qu’elle fait rencontre du 3e type dans la série, mêle l’amusement à un répit bienheureux dans le Huddy. On peut regretter d’avoir choisi un point de départ aussi banal pour développer tout cela. Un épisode convenable, sans plus.
Infos supplémentaires :
- Comme c’est souvent le cas dans les séries, la petite Rachel Cuddy est interprétée alternativement par deux jumelles : Kayla et Rylie Colbert.
- Le jeu vidéo auquel joue House est celui crée par le patient de Comme un chef (saison 6). Le genre de détails qui révèle tout le soin apporté à la série !
- House fait référence à Easy Rider dans le magasin de bécanes, et pastiche Le Magicien d’Oz (1939) quand sa patiente se réveille.
- Dans le magasin de bécanes, la chanson entendue est Ride free de Jonny Kaplan & les Lazy Stars. La chanson de fin est End of the day de Doug Paisley.
Acteurs :
Vinessa Shaw (1976) est une actrice de cinéma. Principalement connue pour son rôle de douce fiancée dans Two lovers de James Gray, cette talentueuse comédienne a joué également dans Eyes vide shut, Melinda et Melinda, les remakes de 3h10 pour Yuma et La colline a des yeux, Effets secondaires, etc. Elle a joué parfois à la télévision : Arabesque, New York undercover, Les Experts : Manhattan, Vegas (7 épisodes), etc.
Erin Cahill (1980) a débuté sa carrière en étant la « Force Rose » dans la série des Power Rangers (2001). Elle a ensuite joué dans les séries Preuve à l’appui, Cold Case, Les Experts : Miami, Les Experts : Manhattan, Supernatural, FBI : portés disparus, How I met your mother, Grey’s anatomy, Hôpital central (6 épisodes), Monk, NCIS, Mentalist, Ghost Whisperer, Castle, Los Angeles police judiciaire, Chuck, etc.
Zachary Knighton (1978) est connu pour avoir été le Dr.Bryce Varley, un des rôles principaux de la série Flashforward (17 épisodes), et Dave Rose dans 57 épisodes de Happy endings. On l’a vu aussi dans New York police judiciaire, Bones, etc.
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137. House-sitter
7.05 House-sitter (Unplanned parenthood) :
- House, je voudrais vous présenter quelqu’un, je viens de recruter le docteur Christina Frazer.
- Ravi de vous rencontrer, vous êtes virée !
Abbey accouche d’un bébé (fécondé par insémination) devant sa fille Justine (issue, elle, d’une grossesse non désirée), mais le nouveau-né souffre de problèmes respiratoires à la cause inconnue. L’équipe traite le cas, et Taub propose comme remplaçante de Numéro 13 le Dr.Cheng, une pédiatre, espérant que House appuiera son choix. Pendant ce temps, à la suite de situations rocambolesques, House et Wilson doivent trouver un moyen de récupérer une pièce avalée par Rachel alors qu’elle était sous la surveillance de House ; cela sans que Cuddy le sache…
David Foster développe trois intrigues à la réussite imparfaite. Le cas médical serait irréprochable si les patients avaient été mieux décrits. L’intrigue pleine de suspense psychologique du Dr.Cheng bute sur une conclusion précipitée, et sur un personnage trop vite esquissé. L’intrigue de Rachel, ouvertement sitcom, est celle qui s’en sort le mieux avec une avalanche de gags parfois un peu régressifs (on songe à Judd Apatow). Mais si on rit énormément des déboires de House et Wilson, on avoue être un peu gêné de cette aventure burlesque qui est en rupture totale avec le ton de la série. L’épisode est bon, mais paradoxalement, inquiète quant à la suite de la saison.
Dr.House invite une guest star en la personne de Jennifer Grey, la fameuse Baby de Dirty dancing. Mais les auteurs ont décidé de ne pas s’intéresser à son personnage, ni à Justine, sa fille (Gabrielle Christian), et encore moins à leur relation tendue. Le corollaire est que le spectateur a du mal à s’impliquer dans leurs chemins de croix, alors qu’une des forces de la série réside dans la personnalité des patients. Leur réconciliation ne produit qu’un effet très limité, malgré les efforts des comédiennes.
Le cas se déroule à bonne allure, et est plus intéressant. La fragilité d’un corps de bébé contraint les docteurs à emprunter des voies non standard pour progresser. D’une manière subtile, le cas fait une translation vers la mère du bébé. Le diagnostic final est un des plus surprenants de toute la série où une maladie mortelle devient paradoxalement… un remède ! Cette surprise s’enchaîne au rebondissement final, d’une brutalité inattendue. Médicalement, c’est joliment osé, mais émotionnellement, le peu d’intérêt que l’on porte aux patients pose une sourdine à cette réussite.
Toujours pas de (belle) femme dans l’équipe. Chase s’étant gouré dans l’épisode précédent, Foreman jubile à l’idée que ce soit son tour d’exercer un ersatz de pouvoir en recrutant une nouvelle candidate. Manque de pot, House lui flanque par téléphone un tonitruant dégonflage d’ego, le pêché mignon du neurologue. Ceux qui pensent que House s’est assagi seront détrompés aussi sec ! Taub jette alors son dévolu sur le Dr.Cheng, mais redoutant une duperie de House, hésite à l’engager. Indécis, sa valse-hésitation offre quelques pointes d’humour, mais son revers final laisse incrédule. On sait que les scénaristes adorent trouver des motifs psychologiques aussi virtuoses que recherchés, mais là, on y croit pas vraiment. C’est dommage car Keiko Agena aurait incarné un membre de l’équipe dont le physique n’est certes pas l’atout premier, mais aussi vif qu’intéressant. Sans doute, le choix de l’heureuse élue était déjà programmé.
Jusque-là, Unplanned parenthood n’incite guère à l’enthousiasme ; mais Foster, qui jusqu’ici, n’était pas tourné vers l’humour, se lâche à fond la caisse avec une intrigue de sitcom d’une folie revigorante. Cuddy demande à House de jouer la nounou pour Rachel. En dehors des interférences humoristiques avec le cas (que House doit parfois superviser de la maison de Cuddy), c’est bien le crescendo d’absurdités dans lequel il s’engouffre avec Wilson qui déclenche la cascade de rires. Les répliques et les séquences de drôlerie pure s’enchaînent : salon borderline, analyse de matières fécales, fuite par la fenêtre, quizz angoissé au Dr.Cheng, sabotage de plomberie… un vrai festival d’improbabilités qui fait mouche à chaque fois, magnifié par les performances de Hugh Laurie et Robert Sean Leonard.
Le twist final n’était peut-être pas imprévisible, mais les dernières secondes sont une pointe ironique d’un humour très noir. Pas de chance, Greg…
Malgré tout, cette dernière histoire n’est pas sans provoquer la gêne. Pour la première fois, le Huddy post-coïtum n’est plus l’analyse d’un couple trop fragile que l’on regarde se défaire via des voies psychologiques maîtrisées, mais juste prétexte à une intrigue cartoonesque certes efficace, mais hors du ton de la série. L’ombre du syndrome Clair de Lune se profile désormais à l’horizon ; cet épisode résonne comme un aveu de la difficulté montante des scénaristes à maintenir l’intérêt du Huddy.
Infos supplémentaires :
- Dix-septième échec de House. La mère du patient meurt d’une embolie pulmonaire, consécutive à son refus de se soigner (dans l’espoir d’éviter la chimiothérapie à son enfant). C’est un semi-échec, l’enfant étant sauvé.
- Taub est O négatif, donneur universel (comme Wilson).
- House a déjà fait l’amour avec Cuddy dans les toilettes des hommes. Potin du jour.
- House surnomme Chase « Crocodile Hunter », du nom du sobriquet donné à Steve Irwin, star d’une série documentaire sur la faune australienne - rappelons que Chase tout comme son interprète est australien. House fait aussi référence à Sur la route de Madison de Clint Eastwood.
- La chanson de l’épisode est Night de Bill « Smog » Callahan.
Acteurs :
Jennifer Grey (1960), a connu le succès en étant la partenaire de Patrick Swayze dans Dirty dancing. Elle mène depuis une carrière assez confidentielle, mais notable au cinéma. Elle joue parfois à la télévision dans des séries inédites en France, à l’exception d’Equalizer (épisode Les hommes civilisés), et de Friends.
Gabrielle Christian (1984) est connue aux USA pour avoir joué Spencer Carlin dans 42 épisodes de la série South of nowhere. Elle a joué aussi dans FBI : portés disparus, Les Experts : Miami, Numb3rs, The Middle, Hawaï 5-0, etc.
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Re: Série "Dr House"
Beau travail, Dear !!!
Philo- Fondateur
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138. La petite dernière
Merci beaucoup, Philo.
Joe Dugan, directeur de campagne du sénateur républicain Hal Anderson, a des rashs sur le bras. House n’ayant toujours pas engagé d’élément féminin dans son équipe, Cuddy le force à donner une chance à Martha M. Masters, une étudiante de troisième année d’une intelligence hors du commun. Ses principes moraux sont d’un idéalisme tel qu’elle exaspère bientôt toute l’équipe et le diagnosticien…
La remplaçante de Numéro 13 a fortement divisé le public de la série. Martha M. Masters se révèle être en effet le membre le plus improbable de l’équipe de House. D’un idéalisme à faire passer Cameron pour une cynique, et d’une intelligence phénoménale (House dit d’elle qu’elle est la fille d’Einstein et de Mary Poppins), Masters apporte un vent de fraîcheur, souligné par le jeu comique et léger de la talentueuse Amber Tamblyn. Le scénariste Seth Hoffman a l’excellente idée de légitimer ce choix ahurissant grâce au duel idéologique opposant Masters et House, véritable choc des cultures, triomphe de la première à la clé. Ce baptême du feu s’insère dans un excellent cas médical qui n’hésite pas lui non plus à s’embarquer dans des directions stupéfiantes. Une excellente surprise !
Passée au filtre grinçant de la série, l’éthique de la politique prend des côtés encore plus repoussants que ce qu’on attendait. Hoffman sait qu’il enfonce une porte ouverte ; il y pare en mettant en scène une stratégie politique terriblement intelligente et retorse, caractéristique de la subtile roublardise des directeurs de campagne d’hommes politiques (la saison 2 de The Good Wife et House of cards en feront leur miel). Le twist final de l’arroseur arrosé est très cruel pour Dugan, sacrifié sur l’autel d’Anderson au cours d’un retournement de veste d’une déloyauté sidérante, qui détruira à lui tout seul l’effet du happy end. Ce volet mis à part, Dugan n’est pas un patient approfondi, l’intérêt du spectateur se portant avant tout sur Masters. Cela n’empêche pas le cas d’être intéressant, car il s’embarque dans des directions assez folles. La maladie est trouvée rapidement, mais par un enchaînement de coïncidences malheureuses, nos docteurs sont incapables de prouver que Dugan a cette maladie ! Cela force House a faire des contorsions saugrenues, dont la moindre n’est pas l’injection d’une maladie mortelle au patient pour tenter de le guérir. On retient aussi le coup du « faux faux positif », qui finalement se révélera être un « faux faux faux positif » (!!) grâce à une nouvelle idée « antidéontologique » de House.
Amber Tamblyn trouve instantanément le ton juste pour interpréter cette fausse cruche enjouée élevée dans des principes moraux rigides. Le spectateur qui suit la série est évidemment du côté de la team : il sait qu’il faut faire des doigts d’honneur à la morale, ne pas être éthique, mentir, ne pas avoir de sentiments, etc. si on veut être un bon médecin. Hélas pour lui, le scénariste est en mode « culot énorme » et offre un splendide contre-exemple en la personne de Masters. Malgré les moqueries de ses collègues masculins devenus cyniques, elle les surpasse non seulement en intelligence mais aussi en diagnostics différentiels, trouvant elle-même la solution. Mortelle ironie, Masters, malgré une situation impossible, parvient à convaincre un patient… en étant d’une franchise intégrale là où House et le spectateur étaient sûrs que seule la manipulation aurait marché ! Elle triomphe sur tous les plans, laissant ses collègues et son boss subjugués. Le spectateur l’est tout autant, car on en est à la septième saison, et la série ne cesse pas de se remettre en question, voire même à faire preuve d’autodérision en montrant que la méthode « douce » peut être efficace. C’est un moyen pour la série de faire preuve d’ouverture d’esprit en montrant que d’autres choses sont possibles hors de son cahier des charges. L’affrontement House-Masters tient toutes ses promesses, via notamment des dialogues affûtés.
L’idéalisme de Masters est un gros coup d’audace : House va avoir dorénavant le plus terrible de ses contradicteurs en la personne de cette jeunette. Lui qui cherche des opposants capables de lui résister tant pour satisfaire sa haine de lui que pour être plus efficace médicalement, il a trouvé la perle rare ! Tout ceci est exprimé, selon la recette classique de la série, par l’humour : les diagnostics différentiels virent à la comédie (le « dépucelage médical » de Masters), et surtout les renvois à répétition de Masters, qui finissent par la pomper furieusement. Que House la maltraite tant est synonyme de son incapacité à la faire rentrer dans le moule, en même temps qu’un entraînement roboratif pour la nouvelle ! Habitués à voir les docteurs entrés par effraction chez les patients, on avait fini par oublier qu’ils pouvaient être surpris. Eh bien, paf, c’est exactement ce qui arrive ! Et la « trouillarde » Masters qui ne les accompagne pas devient donc la seule de l’équipe à ne pas être emprisonnée. On voit que l’auteur s’est grisé de chambarder totalement les principes de la série sans jamais abdiquer sur sa spécificité.
En dehors de quelques scènes comiques comme le « nain » Taub victorieux contre le « grand » Foreman au basket entre deux vannes, nous nous concentrons aussi sur le Huddy. Toujours dans sa redécouverte des sentiments amoureux, House doit passer par une explication de texte de la part de Wilson qui lui rappelle qu’il est impossible de compartimenter le travail et les sentiments dans certains cas : faire du mal à la personne aimée au travail en tant qu’employé aura forcément des conséquences dans l’intimité. Sa trahison envers Cuddy aura des conséquences, comme le prouve la coda finale, tragi-comique, où Lisa Edelstein donne à sentir la déception de son personnage. La main au panier que reçoit House de sa part paraît anodine à côté.
Un épisode audacieux qui n’a pas peur de transgresser les principes de la série.
Infos supplémentaires :
- Pour un total de quinze épisodes, Amber Tamblyn interprète Martha Masters, la nouvelle recrue de l'équipe avec un doctorat en mathématiques et un en histoire de l'art. Le personnage de Martha Masters est librement inspiré d’une amie doctoresse d’Amber Tamblyn : Meredith Masters (dont le vrai nom est Martha Meredith Masters). Tamblyn déclara que ce rôle fut le plus difficile de sa carrière à cause du grand nombre de termes médicaux qu’elle devait retenir.
- Masters n’osant pas entrer par effraction dans la maison, Taub la compare à un vampire et l’invite à entrer. Il s’agit d’une référence à Buffy contre les vampires, série où un vampire ne peut entrer dans une maison sans avoir y été invité. Amber Tamblyn a d’ailleurs joué dans un épisode de la série.
- Après Double discours dans la saison 1, l'équipe soigne à nouveau un sénateur.
- Chase a attendu cinq ans avant d’avoir sa carte de travail.
- Taub bat Foreman au basket . Dans un autre épisode, Wilson est considéré comme un champion de tennis. House déclare donc faussement que les juifs sont mauvais en sport.
- Masters avait autrefois collaboré avec Taub.
- Erreur de traduction dans la VF : En VO, House demande à Masters la 20e décimale du nombre d’Euler (la constante logarithmique e), qui est en effet 6. Mais en VF, cela devient la « constante d’Euler »… qui est un tout autre nombre (et dont la 20e décimale est un 0) !
Acteurs :
Amber Tamblyn (1983) est la fille de l’acteur Russ Tamblyn. Elle commence par jouer dans 7 épisodes du soap opera Hospital central, puis marque les esprits par son interprétation d’une ado rebelle dans Evergreen, un épisode de La Treizième Dimension. Son rôle le plus connu reste celui de Joan Girardi dans la série Le monde de Joan (45 épisodes). On l’a vue aussi dans Buffy contre les vampires (épisode Baiser mortel), Boston Public, Les Experts : Miami, FBI portés disparus, Mon oncle Charlie (7 épisodes), etc. Elle suit aussi une prometteuse carrière cinématographique (The Grudge 2, 127 heures, Django Unchained, etc.)
Jack Coleman (1958) est un vétéran de la télévision. Il est surtout connu pour avoir joué Steven Carrington dans Dynastie (148 épisodes), et Noah Bennet dans Heroes (73 épisodes). Sa filmographie comporte d’autres titres comme Des jours et des vies (4 épisodes), La croisière s’amuse (2 épisodes), Nip/tuck, Les Experts : Miami, FBI portés disparus, Mentalist, Esprits criminels, Vampire Diaries (5 épisodes), Castle (2 épisodes), The Office (14 épisodes), Burn Notice (11 épisodes), Scandal (6 épisodes), etc.
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7.06 La petite dernière (Office politics) :
Martha M. Masters? I'm Doctor House. This is the rest of the team: Boring, Bimbo, and Bite-Size.Joe Dugan, directeur de campagne du sénateur républicain Hal Anderson, a des rashs sur le bras. House n’ayant toujours pas engagé d’élément féminin dans son équipe, Cuddy le force à donner une chance à Martha M. Masters, une étudiante de troisième année d’une intelligence hors du commun. Ses principes moraux sont d’un idéalisme tel qu’elle exaspère bientôt toute l’équipe et le diagnosticien…
La remplaçante de Numéro 13 a fortement divisé le public de la série. Martha M. Masters se révèle être en effet le membre le plus improbable de l’équipe de House. D’un idéalisme à faire passer Cameron pour une cynique, et d’une intelligence phénoménale (House dit d’elle qu’elle est la fille d’Einstein et de Mary Poppins), Masters apporte un vent de fraîcheur, souligné par le jeu comique et léger de la talentueuse Amber Tamblyn. Le scénariste Seth Hoffman a l’excellente idée de légitimer ce choix ahurissant grâce au duel idéologique opposant Masters et House, véritable choc des cultures, triomphe de la première à la clé. Ce baptême du feu s’insère dans un excellent cas médical qui n’hésite pas lui non plus à s’embarquer dans des directions stupéfiantes. Une excellente surprise !
Passée au filtre grinçant de la série, l’éthique de la politique prend des côtés encore plus repoussants que ce qu’on attendait. Hoffman sait qu’il enfonce une porte ouverte ; il y pare en mettant en scène une stratégie politique terriblement intelligente et retorse, caractéristique de la subtile roublardise des directeurs de campagne d’hommes politiques (la saison 2 de The Good Wife et House of cards en feront leur miel). Le twist final de l’arroseur arrosé est très cruel pour Dugan, sacrifié sur l’autel d’Anderson au cours d’un retournement de veste d’une déloyauté sidérante, qui détruira à lui tout seul l’effet du happy end. Ce volet mis à part, Dugan n’est pas un patient approfondi, l’intérêt du spectateur se portant avant tout sur Masters. Cela n’empêche pas le cas d’être intéressant, car il s’embarque dans des directions assez folles. La maladie est trouvée rapidement, mais par un enchaînement de coïncidences malheureuses, nos docteurs sont incapables de prouver que Dugan a cette maladie ! Cela force House a faire des contorsions saugrenues, dont la moindre n’est pas l’injection d’une maladie mortelle au patient pour tenter de le guérir. On retient aussi le coup du « faux faux positif », qui finalement se révélera être un « faux faux faux positif » (!!) grâce à une nouvelle idée « antidéontologique » de House.
Amber Tamblyn trouve instantanément le ton juste pour interpréter cette fausse cruche enjouée élevée dans des principes moraux rigides. Le spectateur qui suit la série est évidemment du côté de la team : il sait qu’il faut faire des doigts d’honneur à la morale, ne pas être éthique, mentir, ne pas avoir de sentiments, etc. si on veut être un bon médecin. Hélas pour lui, le scénariste est en mode « culot énorme » et offre un splendide contre-exemple en la personne de Masters. Malgré les moqueries de ses collègues masculins devenus cyniques, elle les surpasse non seulement en intelligence mais aussi en diagnostics différentiels, trouvant elle-même la solution. Mortelle ironie, Masters, malgré une situation impossible, parvient à convaincre un patient… en étant d’une franchise intégrale là où House et le spectateur étaient sûrs que seule la manipulation aurait marché ! Elle triomphe sur tous les plans, laissant ses collègues et son boss subjugués. Le spectateur l’est tout autant, car on en est à la septième saison, et la série ne cesse pas de se remettre en question, voire même à faire preuve d’autodérision en montrant que la méthode « douce » peut être efficace. C’est un moyen pour la série de faire preuve d’ouverture d’esprit en montrant que d’autres choses sont possibles hors de son cahier des charges. L’affrontement House-Masters tient toutes ses promesses, via notamment des dialogues affûtés.
L’idéalisme de Masters est un gros coup d’audace : House va avoir dorénavant le plus terrible de ses contradicteurs en la personne de cette jeunette. Lui qui cherche des opposants capables de lui résister tant pour satisfaire sa haine de lui que pour être plus efficace médicalement, il a trouvé la perle rare ! Tout ceci est exprimé, selon la recette classique de la série, par l’humour : les diagnostics différentiels virent à la comédie (le « dépucelage médical » de Masters), et surtout les renvois à répétition de Masters, qui finissent par la pomper furieusement. Que House la maltraite tant est synonyme de son incapacité à la faire rentrer dans le moule, en même temps qu’un entraînement roboratif pour la nouvelle ! Habitués à voir les docteurs entrés par effraction chez les patients, on avait fini par oublier qu’ils pouvaient être surpris. Eh bien, paf, c’est exactement ce qui arrive ! Et la « trouillarde » Masters qui ne les accompagne pas devient donc la seule de l’équipe à ne pas être emprisonnée. On voit que l’auteur s’est grisé de chambarder totalement les principes de la série sans jamais abdiquer sur sa spécificité.
En dehors de quelques scènes comiques comme le « nain » Taub victorieux contre le « grand » Foreman au basket entre deux vannes, nous nous concentrons aussi sur le Huddy. Toujours dans sa redécouverte des sentiments amoureux, House doit passer par une explication de texte de la part de Wilson qui lui rappelle qu’il est impossible de compartimenter le travail et les sentiments dans certains cas : faire du mal à la personne aimée au travail en tant qu’employé aura forcément des conséquences dans l’intimité. Sa trahison envers Cuddy aura des conséquences, comme le prouve la coda finale, tragi-comique, où Lisa Edelstein donne à sentir la déception de son personnage. La main au panier que reçoit House de sa part paraît anodine à côté.
Un épisode audacieux qui n’a pas peur de transgresser les principes de la série.
Infos supplémentaires :
- Pour un total de quinze épisodes, Amber Tamblyn interprète Martha Masters, la nouvelle recrue de l'équipe avec un doctorat en mathématiques et un en histoire de l'art. Le personnage de Martha Masters est librement inspiré d’une amie doctoresse d’Amber Tamblyn : Meredith Masters (dont le vrai nom est Martha Meredith Masters). Tamblyn déclara que ce rôle fut le plus difficile de sa carrière à cause du grand nombre de termes médicaux qu’elle devait retenir.
- Masters n’osant pas entrer par effraction dans la maison, Taub la compare à un vampire et l’invite à entrer. Il s’agit d’une référence à Buffy contre les vampires, série où un vampire ne peut entrer dans une maison sans avoir y été invité. Amber Tamblyn a d’ailleurs joué dans un épisode de la série.
- Après Double discours dans la saison 1, l'équipe soigne à nouveau un sénateur.
- Chase a attendu cinq ans avant d’avoir sa carte de travail.
- Taub bat Foreman au basket . Dans un autre épisode, Wilson est considéré comme un champion de tennis. House déclare donc faussement que les juifs sont mauvais en sport.
- Masters avait autrefois collaboré avec Taub.
- Erreur de traduction dans la VF : En VO, House demande à Masters la 20e décimale du nombre d’Euler (la constante logarithmique e), qui est en effet 6. Mais en VF, cela devient la « constante d’Euler »… qui est un tout autre nombre (et dont la 20e décimale est un 0) !
Acteurs :
Amber Tamblyn (1983) est la fille de l’acteur Russ Tamblyn. Elle commence par jouer dans 7 épisodes du soap opera Hospital central, puis marque les esprits par son interprétation d’une ado rebelle dans Evergreen, un épisode de La Treizième Dimension. Son rôle le plus connu reste celui de Joan Girardi dans la série Le monde de Joan (45 épisodes). On l’a vue aussi dans Buffy contre les vampires (épisode Baiser mortel), Boston Public, Les Experts : Miami, FBI portés disparus, Mon oncle Charlie (7 épisodes), etc. Elle suit aussi une prometteuse carrière cinématographique (The Grudge 2, 127 heures, Django Unchained, etc.)
Jack Coleman (1958) est un vétéran de la télévision. Il est surtout connu pour avoir joué Steven Carrington dans Dynastie (148 épisodes), et Noah Bennet dans Heroes (73 épisodes). Sa filmographie comporte d’autres titres comme Des jours et des vies (4 épisodes), La croisière s’amuse (2 épisodes), Nip/tuck, Les Experts : Miami, FBI portés disparus, Mentalist, Esprits criminels, Vampire Diaries (5 épisodes), Castle (2 épisodes), The Office (14 épisodes), Burn Notice (11 épisodes), Scandal (6 épisodes), etc.
Everybody lies !
(c) 2014 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
139. En quarantaine
7.07 En quarantaine (A pox on our House) :
- Le taux de mortalité est de 30%. Vous avez autant de chances de vous en sortir qu’un basketteur a de chances de réussir un lancer franc. Sauf si on trouve des macules violets sur votre peau.
- Et qu’est-ce que ça voudrait dire ?
- Que vous auriez autant de chances que Tony Parker de rater un lancer franc.
Deux jeunes adolescents, Julie et son demi-frère Roger, découvrent un bocal vieux de 200 ans près d’une épave. Julie brise involontairement le bocal… qui contenait le virus de la variole, stocké par des marins de l’époque pour tenter de trouver un vaccin au virus d’alors ! Elle et son père sont bientôt mis en quarantaine. House et son équipe doivent composer avec l’arrivée de médecins du centre de contrôle des maladies, supervisés par le Dr.Broda. Tout le monde est convaincu qu’ils ont attrapé la variole, sauf Masters, sûre qu’il s’agit d’un autre diagnostic…
Dans la catégorie « cas extrêmes » pour un hôpital, on avait déjà eu un condamné à mort à soigner, un tireur fou, une prise d’otages… mais pas encore la quarantaine ! Lawrence Kaplow tire de son idée de départ une intrigue tournant autour d’une seule question : variole or not variole ? Mais malgré une cohabitation difficile de l’équipe avec une autre équipe de médecins, l’histoire s’écrase sur les récifs de la lenteur et de la prévisibilité. L’histoire secondaire avec Wilson est peu intéressante. Heureusement nous avons Masters asseyant sa position au sein de l’équipe, et se montrant toujours aussi supérieure à ses collègues et à son boss lui-même !
La fluctuation des symptômes ne cesse d’infirmer et de confirmer le diagnostic apparent de la variole. Consciente qu’il faut affermir les bases du personnage de Masters, la production la met logiquement une nouvelle fois au premier plan. Il n’y a pas à s’en plaindre car Amber Tamblyn mène les débats avec sa présence rafraîchissante. C’est elle qui trouve les principales pistes, à tel point que le trio de garçons fait plus office de figurants qu’autre chose ! Le Dr.Broda, joué par Dylan Baker, grand spécialiste des rôles ambigus (les fans de The Good Wife savent de quoi je parle), est l’élément perturbateur, celui qui dérange les investigations de l’équipe par ses mesures de sécurité rigides. Mais on ne parvient pas à le détester, car il ne fait que son devoir. Une absence de manichéisme, plus subtile que Vogler ou Tritter.
Malheureusement, toutes ces belles idées sont battues en brèche par l’immobilisme général du cas. En voulant se concentrer sur la coexistence difficilement pacifique des deux équipes, le tempo bat de l’aile, et croque trop de temps aux diagnostics différentiels de House. Ce scénario peu mouvant ligote l’épisode, toujours en danger de tomber dans l’immobilisme pur et simple, malgré les efforts méritoires de cet excellent réalisateur qu’est Tucker Gates. Quelques scènes fortes pimentent ce cas comme Masters réussissant à soutirer des autorisations à Broda… en étant encore une fois franche et sincère ! Ou bien House faisant irruption dans la chambre du malade sans combinaison, se mettant lui-même en quarantaine. Comme toujours, House ne recule devant rien, parie sa propre vie qu’il a raison. Hugh Laurie maîtrise chaque mouvement, chaque réplique, et en sort le maximum d’émotions. Niveau humour décalé, on a House se faisant traduire le journal de bord… par une call-girl néerlandaise !! Grâce à son abnégation, Masters gagne la partie là où ses collègues masculins avait échoué. Deux épisodes, deux triomphes, Masters a le vent en poupe ! Mais ce ne sont que des moments épars, disséminés dans un tout peu excitant.
Bien sûr, le drame demeure roi dans A pox on our House, la mort d’un des deux patients rend sans valeur la guérison finale du deuxième (House lui-même a du mal à rester insensible). La justesse du quatuor d’interprètes, spécialement le père (Andrew Fiscella), est à relever. En dehors du cas, le froid jeté entre House et Cuddy permet d’accroître la tension au sein de ce couple. Psychologiquement, c’est une réussite, leur conflit venant du fait de leurs visions personnelles de leur relation : House scinde personnel et professionnel, là où Cuddy ne le fait pas, causant donc de grosses incompréhensions sur leurs actes mutuels... Par contre, la petite intrigue Sam-Wilson-Eve était largement dispensable, dénuée d’émotions. Cynthia Watros ne peut animer son personnage trop fade. Un épisode en-dessous des capacités de la série.
Infos supplémentaires :
- Le titre original est un jeu de mots sur Pox et House : il signifie Une vérole dans notre maison mais aussi Que notre House aille au diable !
- Dix-huitième échec de House. Le père de sa patiente meurt avant que Masters ne découvre le diagnostic. C’est un semi-échec, la patiente guérissant de sa maladie.
- House fantasme sur Beyoncé et Lady Gaga (en même temps).
- L'histoire commence par un voyage dans le passé. Un événement peu courant dans la série. On y trouve quelques erreurs : le langage parlé dans le bateau est sensé être le hollandais, mais en fait, on entend du Afrikaans, une langue en effet proche du hollandais. Le capitaine et les docteurs prennent la précaution de se couvrir la bouche en approchant les malades, mesure de sécurité inconnue au XVIIIe siècle. Enfin, le galion, sensé être un vaisseau du XVIIIe siècle, fait plutôt XVIIe !
- Pendant l’épisode, plusieurs références sont faites à Star Wars, Le parrain, Les femmes de Stepford et la série 90210. Niveau références, la série ratisse large !
- La chanson de l’épisode est All that we see de The Black Ryder.
Acteurs :
Dylan Baker (1959) a joué dans un nombre impressionnant de films, souvent indépendants, parfois plus « grand public » (Le dernier des Mohicans, Requiem for a dream, Spider-man 2 et 3, Les noces rebelles, etc.) et de séries : Deux flics à Miami, Oz, The Practice, Les Experts, A la maison blanche, New York 911, FBI : portés disparus, New York police judiciaire (5 épisodes), New York section criminelle, Monk, Ugly Betty (3 épisodes), Damages (10 épisodes), FBI : duo très spécial, Smash (3 épisodes), Chicago Fire, Burn notice (2 épisodes), The Good Wife (6 épisodes), etc. Il est par ailleurs un renommé comédien de théâtre, et un narrateur habitué d’« audiolivres ».
Andrew Fiscella (1966) poursuit une carrière sur les deux écrans. Sur le grand, on a pu le voir dans En quarantaine, Destination finale 4, Freddy les griffes de la nuit, etc. et quelques films indépendants. Sur le petit, il a joué dans Sex and the city, New York police judiciaire, et section criminelle, FBI : portés disparus, Les Experts : Miami, Rizzoli et Isles, Esprits criminels, etc.
Samantha Smith (1969) a beaucoup joué à la télévision. Elle est notamment l’infortunée mère des frères Winchester dans Supernatural (7 épisodes). On l’a vue aussi dans Seinfeld, Le Caméléon, Les dessous de Palm Beach, Friends, Profiler (4 épisodes), Dark Angel, NYPD Blue, Monk, Esprits criminels, NCIS Los Angeles, etc. Elle n’a que peu joué au cinéma (Transformers…)
Hayley Chase (1991) s’est fait connaître en étant Joannie Palumbo dans 7 épisodes de la série Hannah Montana. Sa carrière est pour le moment presque exclusivement télévisuelle : 7 à la maison, Monk, Mentalist, Médium (épisode Le garçon d’à côté), NCIS, Lie to me, Criminal minds : suspect behavior, Hawaïi 5-0, Les Experts : Miami, Esprits criminels, etc.
Aaron Refvem (1997), membre du groupe Boyz crew, joue surtout à la télévision, en particulier dans 93 épisodes du soap opera Hôpital Central. Il a aussi participé à Mon oncle Charlie, Grey’s anatomy (3 épisodes), Dexter, Sons of anarchy (2 épisodes), Médium (épisode Mascarades), Les Experts : Manhattan, The Closer L.A (2 épisodes), Criminal minds : suspect behavior, etc.
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140. Chacun sa croix
7.08 Chacun sa croix (Small sacrifices) :
- Vous ne croyez pas en Dieu ?
- J’y ai cru jusqu’à ce que j’ai du poil au zizi.
Tu crois qu’elle tromperait son conjoint avec un type du groupe de soutien pour les conjoints trompés ?
La foi n’est pas une maladie. D’un autre côté, c’est transmissible, et ça tue des gens à la pelle.
- Vous êtes splendide, miss Moneypenny.
- Ceinture de smoking, tout à fait ridicule, Mr.Bond.
- Quelqu’un est très en beauté ce soir.
- J’te remercie.
- Je parlais de moi.
Profondément croyant, Ramos a fait un pacte avec Dieu : s’il guérissait sa fille Marisa d’un cancer incurable, il accepterait de se faire crucifier chaque année. Marisa guérit, mais au sortir d’une de ses crucifixions, Ramos fait une crise. House et son équipe comprennent rapidement que les crucifixions ne sont pas en cause. Pendant ce temps, House tente de piéger Cuddy en la forçant à lui mentir, pour « compenser » le mensonge qu’il lui a fait (épisode « La petite dernière »), Wilson s’apprête à demander Sam en mariage, et Taub soupçonne sa femme de le tromper...
Un des meilleurs épisodes de la saison.
Le thème du jour : la Foi : religieuse, amoureuse, en l’Autre. Le génial David Hoselton développe sur quatre histoires la question toujours fascinante de ce concept universel. Il le fait avec son arme favorite : un humour effréné (dialogues sous acide notamment), mais qui contrairement à ses précédents opus, est plus noir que burlesque. On rit beaucoup, alors que les situations ne s’y prêtent pourtant pas. Le message du scénariste sur sa vision de Dieu est optimiste, total happy end, un des plus vibrants de la série à la clé. Mais les fins pessimistes des autres intrigues diluent la bonne humeur finale. Un mélange bouillonnant et riche de comique et de drame.
Admettons que ce patient faisant un douloureux et sévère acte de foi aurait plus eu la place dans le bal des givrés des cas secondaires. Malgré tout, on s’y attache, d’autant que Kuno Becker est bien dans le personnage. Le cas projette des déflagrations d’humour cynique à un rythme enlevé : le syndrome pseudo-bulbaire qui force le patient à exprimer l’inverse de ses émotions (souriant alors qu’il souffre horriblement), ou encore sa sous-nutrition soignée qui déclenche une sclérose en plaques ! Ou dans la catégorie délire, le diagnostic différentiel de… Jésus-Christ !!
Le cas se nourrit d’un suspense dérangeant : Ramos refuse les traitements, car il aurait l’impression de « briser » son pacte avec Dieu, qui le punirait. Cette vision antédiluvienne d’un Dieu vengeur et juge est encore hélas prégnante dans le monde. La foi de Ramos est puissante, mais figée dans la peur, sentiment incompatible à ce qui devrait être un épanouissement spirituel. C’est une foi qui commet des contresens ; l’exemple le plus marquant est quand il est prêt à se « sacrifier », à laisser sa fille orpheline, car il veut montrer que « rien ne peut le détourner de sa foi » comme tout bon religieux. C’est oublier que la foi religieuse est un concept positif, en harmonie avec le Dieu d’amour des religions monothéistes. Si la foi doit être éprouvée, ce doit être par un combat spirituel, non par des sacrifices qui rendraient malheureux.
Dans le même ton, la martingale idéaliste de Masters se grippe. Alors qu’elle avait triomphé dans les épisodes précédents par la sincérité et la vérité, là voilà ramenée à la dure réalité quand elle est impuissante à convaincre Ramos. House, lui, y parviendra, via un mensonge méchant. Masters voit alors ses idéaux chamboulés, et doit évoluer quelque peu. Son désarroi est bien exprimé par Amber Tamblyn.
La coda montre Ramos comprendre enfin le « plan de Dieu » : Dieu ne juge pas les hommes selon leurs mérites, il aime gratuitement et entièrement tout le monde. Si la guérison de Marisa est un miracle - Hoselton entretient l’ambiguité, car l’explication rationnelle est possible - alors Dieu n’attend pas de « deal » en échange. House, qui croyait tuer la foi de son patient en le forçant à rompre son pacte, est bien attrapé quand il s’aperçoit qu’il n’a réussi qu’à la renforcer ! (« La foi ne se raisonne pas »).
Dans son réapprentissage de la vie de couple, House semble bloqué au chapitre « l’art de parler aux femmes ». Il paye sa vision systématiquement analytique des émotions amoureuses, qui ne se prêtent pas à la logique. House pense ainsi qu’en forçant Cuddy à lui mentir, son précédent mensonge sera compensé et pardonné. On s’amuse de ses tentatives qui foirent. Finalement, il réussit à la piéger, mais ce faisant, Cuddy se ferme encore plus. On s’amuse du paradoxe : très doué pour analyser la psyché humaine, House commet les erreurs les plus ahurissantes dans son couple. Qu’ils soient ensemble lui brouille la vue. House, engoncé dans sa logique perpétuelle, ne peut comprendre la réaction évidente de la directrice. S’il comprend que seules des excuses parviennent à recoller le morceau, le twist final, d’une ironie fielleuse, augure bien des sombres perspectives pour la survie du Huddy. La faute n’est pas totalement sur House, on voit que Cuddy demande à House de changer ses valeurs morales, c’est bien trop pour un conjoint, a fortiori pour ce serviteur de la vérité.
Dans une ironie terrible, les ménages Taub et Sam-Wilson se jettent dans le gouffre du non-retour… lors d’un mariage ! La série reste fidèle à son principe de ballotter le spectateur entre comédie et drame, parfois d’une seconde à l’autre. Nous assistons ainsi aux comiques dragues de Chase, qui séduit les plus jolies filles au détriment de Foreman coincé dans le rôle de « wingman ». Pendant ce temps, Wilson commet la faute de dévoiler son manque de confiance en Sam (affaire des comptes truqués). Il dévoile par là une nouvelle facette : un homme qui n’arrive pas à avoir une totale confiance en l’Autre. L’adresse d’Hoselton est de prendre ce point, atout chez House, pour en faire un défaut chez Wiwi. On peut trouver la sortie de Sam/Cynthia Watros (pas en grande forme) précipitée, mais elle est crédible. Quant à Taub, jaloux d’un correspondant platonique de sa femme, il continue de porter comme un fardeau ses infidélités passées : sa femme ne le lui a jamais pardonné, et il vit désormais dans la peur qu’elle lui rende la pareille. Les problèmes de ce couple ont rarement brillé par leur intérêt, mais ici, cette descente irréversible vers la catastrophe, brille et émeut par son pessimisme entier. Un chef-d’œuvre de plus pour la série.
Infos supplémentaires :
- Sam apparaît pour la dernière fois.
-Cuddy est âgée de 43 ans et a menti sur son âge. Par ailleurs, nous apprenons qu'elle a été mariée pendant six jours (en 1987).
- House, dans sa première conversation avec Wilson, dit la devise de la série : Everybody lies !
- Quand House parle à Ramon, la position des tubes d’oxygène change entre deux plans.
- Les chansons de l’épisode sont Shark in the water de V.V. Brown, You mean the world to me de Toni Braxton, Love rollercoaster des Ohio Players, et I know de Jude Christodal.
Acteurs :
Kuno Becker (1978) a construit sa carrière sur des telenovelas mexicaines. Depuis ce rôle dans cet épisode, il a joué dans quelques séries américaines comme Les Experts : Miami (3 épisodes) ou le remake de Dallas où il joue le rôle récurrent de Drew Ramos.
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141. Le héros du jour
7.09 Le héros du jour (Larger than life) :
- Ma femme m’a sauté direct grâce à cette pub hier soir.
- Quand vous faîtes pas de pub, vous sautez des infirmières, et quand vous êtes une star, vous sautez votre femme. Ça devrait pas être l’inverse ?
Une femme fait une crise d’épilepsie dans le métro et tombe dans la voie. Jack, la quarantaine, saute pour la sauver et tous deux échappent à la mort de très près. Le « héros » a à son tour une crise d’épilepsie et s’écroule. Masters est admirative de l’héroïsme de Jack, ce qui exaspère House. Pendant ce temps, House est invité à faire la connaissance d’Arlene, la mère de Cuddy. Taub figure dans des affiches de publicité pour l’hôpital à l’étonnement général. Lui-même est stupéfait de voir que Rachel, son épouse, se montre sexuellement plus active…
Cet épisode est un tournant dans la mesure où deux couples passent chacun un cap : le Huddy avec l’entrée en scène d’Arlene Cuddy, mère de Lisa, et le ménage Taub, qui court droit à la catastrophe. Sara Hess perd toutefois la main en imaginant un des cas médicaux les moins intéressants de la série. Interminable, sans tension, sentant le réchauffé par rapport à d’autres épisodes, seule une fin diablement ironique est à sauver. La rencontre avec la mère de Cuddy ne tient pas toutes ses promesses, mais maintient l’intérêt du Huddy. Le segment qui convainc le plus est finalement le mélo des Taub, original et merveilleusement interprété. A lui tout seul, il prouve que la série a encore beaucoup à donner.
Par son improbabilité, l’introduction aurait pu marcher dans une série hallucinée comme Alias, mais dans Dr.House, on coince un peu. Le reste du cas troque ce défaut contre un autre : l’ennui. Le patient et son épouse sont peu travaillés. On le regrette car c’est d’eux que viennent des scènes qui attirent l’attention. On est sensibles notamment à la poursuite chimérique de rêves de gloire qui sont la raison de vivre de Jack (Matthew Lillard, simplement correct), et le poussent à laisser sa femme et sa fille seules. On assiste à son évolution, quand la maladie, grave, le rend lucide et lui fait adopter l’abandon. Mais Hess ne déroge pas au pessimisme de la série, et le rebondissement final est d’une amertume féroce qui brise le happy end. Bien que peu présente, le désarroi d’Eva (l’épouse) est touchant, grâce à l’interprétation en douleur rentrée de Sprague Grayden.
On salue l'honnêteté des scénaristes qui assument leurs choix jusqu’au bout, avec encore une fois Masters qui crève l’écran, mais au détriment de Chase, Foreman, et même House : ils en font trop en fait. House s’en sort en ânonnant des idées bourrées de mauvaise foi (sacrifice héroïque = négation de l’instinct naturel de conservation = comportement idiot), et en étant vraiment méchant envers le patient. Parfois, notre docteur est imbuvable (la moustache hitlérienne sur l’affiche !), mais il assume ne pas toujours avoir la sympathie du spectateur. Les diagnostics sont poussifs, et la réalisation endormie de Miguel Sapochnik, qu’on a connu plus inspiré, laisse Masters bien seule pour animer l’ensemble. Malgré sa fougue, Amber Tamblyn est impuissante. On peut aller jusqu’à dire que le cas est en trop dans l’épisode !
Cet épisode est en apparence Huddy. Apparences encore, car House joue en solitaire. La première séquence où il fait un triple jeu pour duper Wilson et Cuddy et se débarrasser de ses obligations est aussi hilarante que grinçante. Bien que ce soient les deux personnes les plus proches de lui, House voudrait passer une soirée seul dans son coin. Son jeu découvert, le voilà embarqué dans une situation rocambolesque où nos trois amis doivent dîner avec la mère de Cuddy. Arlene Cuddy bénéficie de l’abattage de la prestigieuse Candice Bergen, qui en fait un personnage encore pire que House question sociabilité ! Toutefois, la scène aurait pu être plus méchante (comparez avec n’importe quel scène de dîner de Californication), c’est un peu frustrant. House met fin au cauchemar avec son culot habituel par un gag énorme qui devrait provoquer au moins une minute de fous rires. Passé le choc, Cuddy apprécie. C’est pas tous les jours qu’une femme apprécie que son compagnon maltraite sa mère ! Le Huddy est vraiment un ship pas comme les autres. Le règlement de comptes qui s’ensuit nous prend à rebrousse-pied, avec un armistice drôle, décalé, mais crédible quand on voit le caractère de House et d’Arlene. Le rire laisse place à la soupe à la grimace avec la pirouette finale. House ne comprend pas ce qu’est un couple, n’accepte pas qu’il y’ait des frictions inévitables entre lui et Cuddy - le lot de tout couple -. La coda est une des plus noires sur le personnage, prophétisant l’échec du Huddy. Le spectateur a vraiment parfois l’impression que le cas House est sans espoir.
Peter Jacobson a toujours été le chouchou des scénaristes féminins. Sara Hess, une de ses plus ferventes admiratrices, s’occupe de placer l’acteur sur un piédestal : mignon, charmant, classe, raffiné… et le personnage devient l’ambassadeur de l’hôpital dans des pubs. Si on passe vite sur la jalousie de Chase, on est tout de suite pris dans l’implacable destruction du ménage Taub. Il a souvent pénalisé la saison 6 par ses lourdeurs, mais leurs derniers feux sont de toute beauté. Taub ne supporte plus que sa femme s’ouvre davantage à son correspondant internet qu’à elle. Si elle est heureuse, c’est grâce à cet ami lointain, et non plus grâce à lui. En apparence, tout semble pourtant aller pour le mieux, car Rachel ne cesse de sauter sur son mari, surpris par tant de « débordements affectueux ». Le décalage entre les situations et leurs réelles implications est poussé au maximum : qui croirait qu’un accroissement du désir sexuel dans un couple soit synonyme de fin du couple ?!! En fait, Rachel, comme la Maria de Clueless (saison 2), tente une dernière chance : elle ne cesse de faire l’amour, pathétique cache-misère de son couple déjà mort. Grandiose idée scénaristique ! Le drame est désespéré : le couple s’aime toujours, mais n’est plus heureux, détruit par le quotidien et les déceptions qu’ont produit l’Autre. Peter Jacobson et Jennifer Crystal Foley mènent puissamment ce bouleversant mélodrame.
Rubrique mode : vous trouvez pas que les hideux collants rouge-orange de Masters sont plutôt inappropriés pour aller au travail ?
Infos supplémentaires :
- Taub et Rachel sont ensemble depuis 22 ans.
- Cuddy fête son anniversaire, et donc ses 44 ans (cf. épisode précédent).
- House caricature Taub en Hitler. Il s'était déjà fait passer pour lui dans Classé X.
- Chase semble jaloux de la popularité de Taub. La trame qui sera consacré à son personnage dans le prochain épisode rassasiera sa soif de gloire.
- House drogue Wilson pour la seconde fois après Les mots pour ne pas le dire (saison 6). Il drogue également la mère de Cuddy qui apparaît pour la première fois. Elle est interprétée par Candice Bergen, qui rejouera ce rôle dans deux autres épisodes de la série.
- Taub révèle s'être évanoui lorsqu'on a voulu lui subtiliser son portefeuille.
- On entend la Sonate pour violoncelle et piano en mi mineur op.38 de Johannes Brahms pendant le dîner chez les Cuddy. Ironiquement, la musique entendue pendant qu’Arlene et Wilson dorment est un air de Jean-Sébastien Bach « Wachet auf » ce qui signifie… Dormeurs, réveillez-vous !!! On entend à la fin Start a war de The National.
Acteurs :
Candice Bergen (1946) a d’abord été mannequin. Elle a découvert rapidement sa vocation et s’est consacrée au cinéma avec une filmographie comptant nombre d’highlights : La canonnière du Yang-Tsé, Ce plaisir qu’on dit charnel, La chevauchée sauvage, Gandhi… Elle joua beaucoup de son charme très classe, froid, et majestueux. A la fin des années 80, elle s’intéresse à la télévision et joue le rôle éponyme de la série Murphy Brown (247 épisodes !) pendant 10 ans ainsi que celui de Shirley Schmidt dans 84 épisodes de Boston Justice. On l’a vue aussi dans Seinfeld, Les Griffin, Sex and the city (3 épisodes et le premier film), New York cour de justice, New York police judiciaire, The Michael J. Fox show, etc. Elle fut l’épouse du cinéaste français Louis Malle.
Matthew Lillard (1970) est un acteur qui mène une carrière solide sur les deux écrans : au cinéma, il est surtout connu pour être Sammy (Shaggy en VO) dans les films Scooby-Doo et les jeux vidéos et séries qui en sont issus, mais il a aussi été dans Scream, Peines d’amour perdues, et beaucoup de films indépendants. A la télévision, on l’a vu dans American Dad !, New York unité spéciale, Leverage, Esprits Criminels, etc.
Sprague Grayden (1980) est une actrice de séries. Elle a eu son premier rôle avec la série John Doe où elle jouait Karen Kawalski (13 épisodes). Ses autres rôles connus sont Heather Lisinski dans Jericho (18 épisodes) et Olivia Taylor dans 14 épisodes de 24 heures chrono. Elle a enchaîné avec Le monde de Joan (9 épisodes), Preuve à l’appui, Les frères Scott, Six pieds sous terre (12 épisodes), Les Experts : Miami, Les Experts : Manhattan, Weeds (3 épisodes), Private Practice, FBI : portés disparus, Sons of anarchy (7 épisodes), New York unité spéciale (2 épisodes), Esprits criminels, Los Angeles : police judiciaire, Grey’s anatomy, FBI : duo très spécial (3 épisodes)… On l’a vue parfois au cinéma (Paranormal activity 2 et 3...).
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142. La carotte ou le bâton
7.10 La carotte ou le bâton (Carrot or stick) :
Essayez de voir ce qui l’empêche de vider sa cuve. Oh, pas vous Chase : envoyer capitaine micropénis se pencher sur un équipement a priori de taille normale, ce serait trop cruel, même venant de moi.
Dans un camp paramilitaire pour jeunes délinquants, l’instructeur Driscoll, 38 ans, a subitement le dos bloqué. L’équipe soupçonne Landon, un des « pensionnaires », de l’avoir empoisonné, mais doit réviser son jugement quand ce dernier tombe malade à son tour. Chase est préoccupé : une de ses conquêtes d’un soir a piraté son compte Facebook et y a posté une photo de lui retouchée de telle manière que son pénis apparaisse microscopique, il doit la retrouver. Cuddy veut envoyer Rachel dans une école de surdoués ; sceptique, House décide de « tester » Rachel…
Les scénaristes de Dr.House se reposent sur un principe : écrire dans un même épisode plusieurs intrigues simultanées et indépendantes. Un principe exigeant et difficile, mais garant de la qualité des épisodes, puisqu’une intrigue peut venir au secours d’une ratée et garder ainsi l’attention du spectateur. Malheureusement, il existe de rares cas où ça ne marche pas parce qu’aucune intrigue n’est bonne. C’est le cas ici de Liz Friedman qui outre un cas aussi excitant qu’une overdose de barbituriques, pond deux histoires débiles qui détruisent toute l’atmosphère de la série. On assiste, impuissant, à cette pochade grossière, qui sanctionne une saison qui jusque-là se débrouillait plutôt bien.
Un des principaux problèmes est de voir Masters déchoir de sa position de petite nouvelle pas dans le moule à boulet moralisateur. Le talent d’Amber Tamblyn est intact, bien sûr, mais elle joue éternellement son unique registre. Une restriction sévère du personnage. Masters va trop loin dans l’innocence puritaine, prenant des postures outragées dès qu’un rien la choque : que ce soit le DonJuanisme de Chase ou la discipline de fer des militaires (et de House). C’est drôle une fois, mais pendant 42 minutes, on atteint vite la saturation. Sa naïveté puérile dépasse les bornes quand elle croit changer en une minute et rien qu’en paroles un adolescent fermé et rétif à toute autorité. Masters est une lumière dans la noirceur de la série, mais elle a viré dans le cliché lourdingue. Le personnage n’évolue pas.
Le cas médical repose surtout sur un twist central, mais à la fois prévisible et sorti tout droit d’une mauvaise telenovela. Les patients du jour n’ont que des dialogues sans sel à nous servir, et sont aussi des figures figées : le militaire bourru au grand cœur et cachant un secret versus l’ado imbuvable et sans repères. L’interprétation très juste de Sasha Roiz ne parvient pas atténuer cet amateurisme dans la psychologie des personnages ; et d’ailleurs, Tyler James Williams confirme la règle qui veut qu’un rappeur ne sache pas jouer (Miranda, reviens !). L’enquête médicale enchaîne mollement ces rebondissements déjà vus mille fois et en mieux, et les diagnostics sont pesamment ânonnés par l’équipe, sans même les vannes de House. La scénariste ne rate pas son faux happy end, ouvert et incertain, mais c’est bien tout.
L’histoire de Chase est à des années-lumière de la subtilité de la série, et n’a même pas le mérite d’être drôle. La recherche de la maîtresse vengeresse nous offre quatre portraits de (très belles) femmes aussi stéréotypés que maladroitement interprétés. On peut retenir à la rigueur la première et son obsession des chatons roses, mais pas de quoi grimper au plafond (à la différence du veinard docteur à cette occasion). Cet affaire de micropénis est d’une crétinerie hors sujet, et Chase n’en sort pas grandi (sans jeu de mots). Ses réactions sont parfois comparables à celles de Masters, c’est vous dire ! Jesse Spencer a d’ailleurs tendance à surjouer. On atteint le tréfonds lorsque la coupable explique ses agissements : c’est bête à pleurer. Allez, on oublie…
Passons du grotesque au ni queue ni tête avec l’histoire risible de Rachel. Le prétexte du jour est bien anodin, et l’investissement profond de House est disproportionné par rapport aux enjeux. Il est triste de voir le régalant diagnosticien réduit à grimacer, et s’occuper de l’apprentissage de bébé Rachel, loin de ses appétissants numéros habituels. Il vole des objets, prend des mines consternés devant les erreurs de l’enfant, s’énerve puis se calme. Bref, il ne se passe rien. A se demander si Rachel n’a pas un frère extraterrestre qui s’appelle William… Le génie de Hugh Laurie tourne à vide dans une telle disette. On retient juste sa scène avec Wilson qui comprend que son ami est plus attaché à cette gamine qu’il veut l’avouer, et lui fournissant involontairement un conseil alors qu’il ne le voulait pas. Un petit éclat de rire, qui trône solitaire au milieu de ce scénario plein de courants d’air.
Infos supplémentaires :
- Taub s’est installé à l’hôtel depuis sa séparation avec Rachel.
- Faisons connaissance avec le successeur de Vogler, Sandford Wells, un homme plutôt aimable qui réapparaît pour la dernière fois trois épisodes plus tard. Il est joué par Nigel Gibbs, un acteur qui interprétait Jonah, le fondateur dans la dernière saison de Charmed. Beaucoup d’acteurs récurrents de Charmed dans la série décidément !
- House compare la motricité de Rachel à celle de Hulk avec des moufles. Sont référencés aussi deux films de John Hughes : Seize bougies pour Sam et La vie à l’envers.
- Les chansons de l’épisode sont No Love lost de LCD Soundsystem, et Falling Dove de Crowded House.
Acteurs :
Sasha Roiz (1973) se fait connaître au Canada en tant qu’acteur de théâtre. Depuis, il joue sur les deux écrans. Sur le grand, il a participé à quelques succès comme Le jour d’après, Land of the dead, 16 blocs, Pompéi… Sur le petit, on retient surtout son premier rôle de Sam Adama dans la courte série Caprica (18 épisodes), et celui du capitaine Sean Renard dans Grimm (54 épisodes en janvier 2014). Il a aussi été dans NCIS, Les Experts, Les Experts : Miami, Terminator les chroniques de Sarah Connor, Lie to me, Mentalist, US Marshals, Castle, Warehouse 13 (8 épisodes), etc.
Tyler James Williams (1992) se fait connaître en tant qu’acteur en étant le héros de la série Tout le monde déteste Chris (88 épisodes). Il a été présent également sur les plateaux de 1 rue Sésame, Saturday Night live, New York unité spéciale, Go on (19 épisodes), etc. Il mène parallèlement une carrière de rappeur.
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143. Médecin de famille
7.11 Médecin de famille (Family practice) :
- Vous avez mis un mouchard dans la chambre ? […] Inutile de discuter du sens de l’éthique, on est carrément dans l’illégalité.
- Pas selon l’arrêt de la cour suprême dans l’affaire « parle à mon cul ma tête est malade ! »
Cuddy examine sa mère et découvre une faiblesse cardiaque. Arlene Cuddy devient donc la prochaine patiente de House. Ne supportant pas les méthodes du diagnosticien, elle demande un autre médecin : le docteur Kaufman. A la demande de Cuddy, House, à l’insu d’Arlene et de Kaufman, surveille le cas à distance, mais un enchaînement ininterrompu de problèmes éthiques et de conflits va considérablement alourdir sa tâche. De son côté, Taub cherche un second travail pour payer la future pension alimentaire de Rachel chez son beau-frère, mais il va tout faire foirer…
Orageux, tourmenté, furieux… Family practice est un puissant épisode de la série. Le scénario de Peter Blake est une course enfiévrée d’affrontements sans merci, de dilemmes impossibles, de chantages, de conflits d’intérêts, enveloppés dans la mise en scène étouffante de Miguel Sapochnik, et l’oppressante photographie obscure d’Anthony Gaudioz. Aucun moment de répit n’est laissé au spectateur, pris dans un réseau psychologique sophistiqué et toxique. De plus, Chase et Foreman sont plus mis à contribution, ce qui ne leur avait plus été donné depuis une éternité. Et Masters apparaît sous un autre jour. Tout juste regrettera-t-on que l’histoire secondaire de Taub ne soit pas à la hauteur.
Arlene Cuddy avait déjà montré des dons de mère indigne asociale dans Larger than life, elle passe ici à la vitesse supérieure dès la première scène, lorsqu’elle balance méchancetés sur méchancetés au duo Cuddy-House réduits à répondre par des sourires de façade pour ménager Madame. Le comportement odieux d’Arlene est d’autant plus fort que Candice Bergen le manifeste par un ton calme, léger, parfois énervé mais jamais aigri. Sa relation avec Lisa est viciée par le fait qu’elle préfère Julia, sa sœur à qui elle dit tout, y compris ses aventures sexuelles avec des hommes mariés. Tout au long de l’épisode, elle ne cesse d’attaquer Lisa de toutes parts. Ce qui faisait sourire dans Larger than life donne là pas mal de malaise. Lisa croit bien faire en s’écartant elle-même du cas, mais House finit par comprendre que ce n’est pas par éthique, mais par lâcheté qu’elle le fait. Lisa est également enfermée par un « pacte de vérité » avec sa mère, et lorsque House lui demande de lui mentir, le personnage semble déjà au bout du rouleau alors qu’on en est qu’à la moitié de l’épisode. Très vite, l’épisode a atteint des niveaux de noirceur qui ne vont cesser d’aller crescendo.
House est exclu du cas par Arlene après qu’il lui ait joué un sale tour pour prouver qu’elle était hypocondriaque (avec un piège qui ressemble beaucoup à celui utilisé par Cameron dans Faux-semblants en saison 2). Du coup, le voilà obligé de trouver des moyens de plus en plus retors pour superviser le cas à distance. Le coup du mouchard qui se retourne de manière hilarante contre lui n’est qu’un exemple. Masters menace de tout gâcher par son idéalisme, alors qu’on est dans un cas où seule la partie qui se montrera la plus perverse triomphera. House l’envoie donc accomplir des tâches subalternes, ou du moins semble-t-il, car par une perfidie digne de Judas, il change le problème Masters en atout qu’il dégainera au bon moment. Le cas devient de plus en plus stressant lorsque la team, pour garder le contrôle, changent et échangent les médicaments d’Arlene, jusqu’à parvenir à des situations aux confins de l’absurde tragi-comique. Par-dessus tout ça, Masters intervient au plus mauvais moment, forçant House à la jeter dans un piège d’une méchanceté terrible. Le pire est que House n’a rien contre elle, mais il doit la faire chanter pour sauver sa patiente. Masters, dégoûtée et abattue, en vomit… mais son idéalisme est si fort, qu’elle se « sacrifie » et passe outre ! Ce revirement tétanisant embrouille encore plus la bataille psychologique. Cela nous vaut une scène de dispute entre House et Cuddy, point culminant de l’épisode où le premier agresse psychiquement la deuxième pour la forcer à réagir. La violence générale des dialogues est égale au massacre de toutes les règles déontologiques possibles et imaginables.
Cerise sur le gâteau, le twist final se montre une nouvelle fois aussi ironique qu’on l’attendait. Ce cas s’est révélé comme un des plus éprouvants de Dr.House, par sa série ininterrompue et à grande vitesse de rebondissements infernaux. Le happy end s’en ressent, car personne ne peut penser que Lisa regardera sa mère comme avant. Il n’y aura pas de scène de pardon ou de réconfort. On termine en beauté par la superbe scène de confiance de House envers Masters. Nous réalisons alors qui est vraiment Masters : elle est la face idéaliste de House exprimée de manière pure. House, pour servir ses valeurs, doit toujours user de méthodes anticonformistes et choquantes. Masters sert les mêmes valeurs que lui, mais elle le fait sans calcul, avec franchise. D’une manière ahurissante, la plus grande opposante de House est en fait celle qui est la plus proche de lui. House lui demande désormais d’être celle qui le « supervisera », car Cuddy, privée d’objectivité, ne peut plus remplir ce rôle. Ce respect qu’il lui confère est touchant, tout en fêlant encore plus le Huddy : la directrice a perdu une partie de la confiance de son petit ami. Une coda touchante, et maligne. L’histoire de Taub est oubliable, mais permet une jolie dernière scène entre lui et Rachel. Heureusement, elle ne croque pas trop de temps.
Un des épisodes les plus sombres de la saison.
Infos supplémentaires :
- Pas de générique, l’épisode commence à froid. Wilson (Robert Sean Leonard) n'apparait pas dans cet épisode. Suppression d’Olivia Wilde dans les « credits ».
- Julia Cuddy, soeur de Lisa, apparaît pour la première fois. Elle est interprétée par Paula Marshall. Elle apparaîtra dans deux autres épisodes de la saison. Paula Marshall est la femme de Danny Nucci, qui jouait Bill Arnello dans Un témoin encombrant (saison 1).
- Martha était une geek à l'école. Taub, lui, se faisait élire délégué de classe.
- Taub se fait casser le nez. C'est le seul épisode où il lui arrive d'être blessé physiquement.
- House porte une blouse !!
- La musique entendue au début est un morceau des Chordettes/M Sandman. Il figure aussi dans un épisode de… Charmed, Le marchand de sable. Encore un point commun entre les deux séries !
Acteurs :
Paula Marshall (1964) a été l’héroïne de plusieurs séries télé qui eurent la malchance d’être annulées au bout d’une saison. Elle est apparue en guest star dans Seinfeld, Spin City (7 épisodes), Sports Night (3 épisodes), Veronica Mars (4 épisodes), Nip/Tuck (7 épisodes), Californication (9 épisodes), Les Experts, Mentalist, Mon oncle Charlie (2 épisodes), etc. Elle a joué dans quelques films.
Everybody lies !
(c) 2014 par Clément Diaz
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144. Apprendre à oublier
7.12 Apprendre à oublier (You must remember this) :
- Wilson est seul, cette chatte doit lui donner une sorte d’affection.
- Ce n’est pas le genre de minette qu’il doit ramener à la maison, il lui en faut une qu’il puisse se taper !
Nadia, serveuse d’environ 35 ans, souffre d’un mal rarissime : l’hypermnésie. Elle se souvient de chaque moment, chaque instant de sa vie. Elle est emmenée à l’hôpital après avoir fait une chute. Elle a des rapports conflictuels avec sa sœur aînée. Pendant ce temps, Taub, avec l’aide de Foreman, doit repasser un examen de contrôle pour conserver sa licence, et la présence d’une chatte chez Wilson plonge curieusement House dans le désarroi…
Nouvelle recrue du staff d’écriture, Katherine Lingenfelter compose un scénario qui fait revenir au premier plan un des meilleurs atouts de la série, mis en veilleuse depuis la fin de la saison 6 : le Hilson. Le succès est de mise, où la comédie des situations laisse affleurer une émotion de plus en plus grande. Le cas médical peine à retenir notre intérêt, mais compense grâce à la patiente du jour. Nadia, à chaque situation-cliché, se comporte de manière inattendue. Enfin, la petite histoire Taub-Foreman, assez fade au début, aboutit à une conclusion dont la furieuse amoralité est adoucie par la naissance d’une amitié plus profonde entre les deux médecins.
7 mois avant la Carrie Wells d’Unforgettable, Dr.House nous fait découvrir ce qu’est l’hypermnésie, soit l’impossibilité pour une personne d’oublier : elle se souvient de tous les détails de sa vie, de tout ce qu’elle a vu, entendu, retenu, etc. Mais la scénariste s’éloigne vite de ce gimmick, ne le ressortant que lors d’un twist psychologique très malin. Cela a pour conséquence de détruire l’originalité du cas, médicalement parlant, qui ne se démarque alors plus d’un autre. Le personnage de la sœur est à peine façonné, mais Nadia, incarnée par la belle Tina Holmes, a plus de chair. Voyant ce « don » comme une malédiction, elle a préféré faire un travail sans gloire, serveuse, qui l’empêche de réfléchir, car elle réfléchit en permanence, ce qui est terriblement douloureux. Nadia, condamnée à « l’objectivité totale », ne peut pas exprimer d’émotions : son cerveau est trop puissant. Cela entraîne notamment une scène brillante où l’on croit qu’elle va pardonner à sa sœur qui a subi une lourde opération chirurgicale pour la sauver. Hélas, sa maladie l’empêche de « raisonner émotionnellement », et elle est incapable de pardonner. L’épisode se conclue par une fin inachevée, mais laissant présager un happy end total, lorsque Nadia, dans un acte de survie, accepte de supprimer sa maladie grâce aux pilules de Chase. Malgré sa souffrance, elle avait apprise à aimer sa maladie : cela la rendait différente des autres. L’émotion est loin d’être absente dans ce final arraché de haute lutte.
Fans qui suivez le docteur et ses équipes, vous savez que la méthode House donne les résultats les plus efficaces. Mais cela rend-il les adeptes de la méthode invulnérables ? Poser la question, c’est y répondre. Taub traverse une crise de confiance, n’arrivant plus du tout à rassembler ses connaissances pour passer le test capital. Si House n’avouera évidemment jamais qu’il a de l’affection pour les membres de sa team, ses actes disent tout autre chose. Sa volonté de garder Taub le montre bien, et il doit se retrancher derrière des pirouettes forcées quand Taub l’asticote sur ce point. Plus de 140 épisodes, et on marche toujours de voir House nier ses sentiments les plus nobles. La série prend très au sérieux les problèmes humains, vivant dans un monde où il ne suffit pas d’insister, de déclamer des tirades lyriques - comme celle de Foreman - genre « tu peux le faire, je crois en toi » pour résoudre un problème. Si Taub s’en sort finalement, c’est uniquement en commettant un acte illégal et peu glorieux. Le spectateur est certes heureux de voir Taub rester dans la course, mais à quel prix ! Cette fin sans morale voit son âcreté tempérée par l’éclosion d’un lien moins froid, moins impersonnel entre les deux docteurs. Un choix judicieux car permettant de redonner un peu de chaleur au personnage de Foreman, qui depuis longtemps n’était plus qu’un personnage fonctionnel, sans sentiments.
Wilson élève Sarah, une chatte diabétique ; dans la grande tradition des délires pas si délirants que ça de House, il nous présente ce fait comme la renonciation de son ami à trouver une campagne. On l’a compris, House n’est pas super enthousiaste de la présence de l’animal. Nous le savons depuis longtemps, House, en dépit de son comportement vachard envers son ami, ne souhaite que son bonheur, et il sait qu’il a besoin d’une femme. C’est pour cela qu’il l’invite à sortir, à draguer des filles (l’occasion d’une scène désopilante où ils analysent le physique des « cibles »), tout en gardant sous le coude un « plan B » avec une autre infirmière. Cuddy, avec son intelligence habituelle, comprend que House aime tellement son ami qu’il culpabilise d’être en couple et lui non. Mais on peut en tirer une autre conclusion : alors que House était jaloux que Sam empiète sur la vie de Wilson à son détriment, il estime donc ici qu’il n’est plus le seul à remplir la solitude de son ami, qu’il ne peut remplacer l’affection d’une compagne. Un mûrissement étonnant du personnage, et une nouvelle déclaration d’amitié/amour du diagnosticien très émouvante. Le Hilson trône toujours dans les sommets des amitiés télévisuelles.
Infos supplémentaires :
- Taub a 45 ans.
- Wilson est allergique à l’ambroisie et au pissenlit.
- Référence à l'épisode Comme un chef (saison 6) où on retrouve le même jeu vidéo (Foreman et Taub y jouent).
- Taub et Foreman emménagent ensemble. Première fois que nous voyons l’appartement de Foreman.
- Beaucoup de références : Taub fait référence au film Mod Squad devant Foreman. Omar Epps jouait un des principaux rôles du film. Foreman spoile à Taub la fin du film Usual suspects, comme l’avait fait House dans Le divin enfant (saison 5). Wilson dit à House « you're trying to Gaslight me », allusion directe au film Hantise (Gaslight en VO) de Georges Cukor. House demande à ce qu’on « relâche le kraken » dans une allusion au Choc des titans. Taub, après avoir acheté les résultats, compare cette action à celle « d’enterrer une pute dans le désert », référence à Very bad things. La série Lost, et Star Wars (« Jabba the slutt » ) sont aussi évoqués.
- Les chansons de l’épisode sont Felicia des Constellations, et How to fight loneliness de Jay Bennett et Jeff Tweedy, interprétée ici par Wilco.
Acteurs :
Tina Holmes (1973) travaille dans le domaine de la littérature française et américaine, et est également actrice. Elle a été Moira Doherty, un des personnages principaux de l’éphémère série Persons Unknown (13 épisodes), et Maggie Sibley, un rôle récurrent de Six pieds sous terre (13 épisodes). Elle a joué aussi dans les séries New York 911, Urgences, NYPD Blue (2 épisodes), Les Experts, 24 heures chrono (2 épisodes), New York unité spéciale, Cold Case, Grey’s anatomy, Prison break (2 épisodes), Leverage, Private practice, etc.
Everybody lies !
(c) 2014 par Clément Diaz
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Re: Série "Dr House"
Je t'admire d'avoir le temps de faire de si longues critiques, moi je ne peux plus, trop épuisant.
Invité- Invité
Re: Série "Dr House"
Merci Patricks. Mais la "longueur" a un prix, ça doit faire bientôt trois ans que je suis sur cette série. Parfois, je ressens une certaine lassitude, mais Dr.House a la chance d'être toujours intéressante après 7 saisons. Je n'aurais jamais pu continuer si elle avait chuté de niveau.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
House sauve un patient... dans le monde réel !
http://www.lemans.maville.com/actu/actudet_-insolite-sauve-par-un-episode-de-dr-house-_54028-2486546_actu.Htm
http://www.lemans.maville.com/actu/actudet_-insolite-sauve-par-un-episode-de-dr-house-_54028-2486546_actu.Htm
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
Bel exploit alors que les séries médicales dans leur ensemble son souvent critiquées pour leurs approximations!
En lieu et place du cobalt, je me souviens que Scrubs décrivait cette fois une auto-intoxication au cuivre, au diagnostic particulièrement difficile (maladie de Wilson), dans l'épisode très spécial qu'était My Princess. JD et Cox et accomplieront peut-être un jour la même performance !
En lieu et place du cobalt, je me souviens que Scrubs décrivait cette fois une auto-intoxication au cuivre, au diagnostic particulièrement difficile (maladie de Wilson), dans l'épisode très spécial qu'était My Princess. JD et Cox et accomplieront peut-être un jour la même performance !
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
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