Série "Dr House"
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Re: Série "Dr House"
8 saisons, pas beaucoup de séries ont atteint ce cap, c'est une belle performance en effet !
Et les Feux de l'amour alors ? Sinon il ya Urgence qui comptabilise 15 saisons. Quant à X Files la saison 9 n'a jamais existé (oui je suis en plein déni).
J'ai vu le deuxième épisode hier soir,ayant déjà tout vu de l'épisode 1 lors de sa diffusion aux USA,ça fait vraiment bizarre de les voir se tutoyer. En fait il ne faut pas que ça affadisse le caractère de House ni leur rapport conflictuel au bureau. Mais du coup après j'ai vu plein de montages vidéos sur eux .
De toute façon sans Lisa Edeilstein, la série perd beaucoup. Donc oui il vaut mieux arrêter les frais car ça n'est pas Cameron et Thirteen qui peuvent remonter le niveau.
Et les Feux de l'amour alors ? Sinon il ya Urgence qui comptabilise 15 saisons. Quant à X Files la saison 9 n'a jamais existé (oui je suis en plein déni).
J'ai vu le deuxième épisode hier soir,ayant déjà tout vu de l'épisode 1 lors de sa diffusion aux USA,ça fait vraiment bizarre de les voir se tutoyer. En fait il ne faut pas que ça affadisse le caractère de House ni leur rapport conflictuel au bureau. Mais du coup après j'ai vu plein de montages vidéos sur eux .
De toute façon sans Lisa Edeilstein, la série perd beaucoup. Donc oui il vaut mieux arrêter les frais car ça n'est pas Cameron et Thirteen qui peuvent remonter le niveau.
Lala- Duc(hesse)
- Age : 38
Localisation : Paris
Date d'inscription : 05/10/2005
Re: Série "Dr House"
Je maintiens ! Certes, il y'a des séries qui ont dépassé 8 saisons et plus, comme celles que tu cites (encore que j'aurais tendance à dire que dans Urgences, y'a 14 saisons de trop... ). Et je ne compte pas les soaps. A part les "franchises" (Stargate, Les Experts, Law & Order), qui développent jusqu'à plus soif ou les mêmes concepts scénaristiques jusqu'à la lassitude (le plus souvent) ou l'extension d'un univers riche et dense (très rarement), je trouve que peu de séries ont atteint un tel nombre d'épisodes.
Au secours, une envoyée du gouvernementquinousment ! Roswell, Roswell, elle nie tout en bloc !!
Je ne suis pas encore à la saison 7, mais je ne suis pas étonné que la série ne soit pas arrivé à se relever de la perte de Lisa Edelstein : Cuddy prenait tellement d'importance dans la série que son départ a certainement fait beaucoup de mal... Et aucun personnage secondaire ne peut la remplacer, sauf peut-être Wilson, mais ce personnage a été trop sous-estimé dans la série alors que plus important, il aurait pu pallier à cette perte, le personnage avait tellement de potentiel...
Lala a écrit:Quant à X Files la saison 9 n'a jamais existé (oui je suis en plein déni).
Au secours, une envoyée du gouvernementquinousment ! Roswell, Roswell, elle nie tout en bloc !!
Je ne suis pas encore à la saison 7, mais je ne suis pas étonné que la série ne soit pas arrivé à se relever de la perte de Lisa Edelstein : Cuddy prenait tellement d'importance dans la série que son départ a certainement fait beaucoup de mal... Et aucun personnage secondaire ne peut la remplacer, sauf peut-être Wilson, mais ce personnage a été trop sous-estimé dans la série alors que plus important, il aurait pu pallier à cette perte, le personnage avait tellement de potentiel...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
J'ai vu les saisons six à huit
Un truc amusant, House aurait pu devenir le doyen de l'hopital, mais je vois mal cela car la série pourrait devenir un dérivé en empruntant ce chemin.
De toute façon, quand on compte tous les personnages 'importants' de la série, il y en a deux que je peux pas encadrer.
Taub, le soi-disant chirurgien nasal, le seul à se créer volontairement des problèmes de couple car contrairement aux autres, il trompe sa femme et se conduit lui-même au divorce. En plus, il est mou et moche.
Lucas Douglas, le détective, que d'après wikipédia, House considère comme un autre ami avec Wilson. Mais qui pour moi ressemble plus à un gamin effronté et insolent à qui on voudrait distribuer deux claques .
Dear, je t'expliquerai en MP ce soir les raisons du SMS.
Un truc amusant, House aurait pu devenir le doyen de l'hopital, mais je vois mal cela car la série pourrait devenir un dérivé en empruntant ce chemin.
De toute façon, quand on compte tous les personnages 'importants' de la série, il y en a deux que je peux pas encadrer.
Taub, le soi-disant chirurgien nasal, le seul à se créer volontairement des problèmes de couple car contrairement aux autres, il trompe sa femme et se conduit lui-même au divorce. En plus, il est mou et moche.
Lucas Douglas, le détective, que d'après wikipédia, House considère comme un autre ami avec Wilson. Mais qui pour moi ressemble plus à un gamin effronté et insolent à qui on voudrait distribuer deux claques .
Dear, je t'expliquerai en MP ce soir les raisons du SMS.
Jazz- Vicomte(sse)
- Age : 33
Localisation : Parti sans laisser d'adresse
Date d'inscription : 20/12/2009
Re: Série "Dr House"
Ok Alano.
Bon, là je vais revoir un classique de la série : Demi-prodige (3x15) et sa fameuse scène...
Bon, là je vais revoir un classique de la série : Demi-prodige (3x15) et sa fameuse scène...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
Celui que j'utilise pour ma série, enfin l'un de ceux. ce sera un mélange entre cet épisode et un de la saison 6.
Jazz- Vicomte(sse)
- Age : 33
Localisation : Parti sans laisser d'adresse
Date d'inscription : 20/12/2009
Re: Série "Dr House"
http://www.spoilertv.com/2012/02/house-season-8-lisa-edelstein-not.html
C'est officiel : Lisa Edelstein ne reviendra pas avant la fin de la série... Bouhououh *va chialer tout seul dans son coin*
C'est officiel : Lisa Edelstein ne reviendra pas avant la fin de la série... Bouhououh *va chialer tout seul dans son coin*
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
Rigolons un peu :
Voici comment certaines personnes imagineraient la saison 8 de House (bien entendu, je précise que tout ce que j'écris en dessous est faux).
House devient le doyen de l'hôpital après le départ de Cuddy.
Taub effectue un coming-out avec Wilson.
Adams et Foreman découvrent qu'ils sont frère et sœur.
Park est zoophile.
Chase démissionne pour aller vendre des fauteuils.
Vogler s'achète une perruque.
On découvre que Kutner a fait semblant de se suicider (un peu comme House et le sang dans l'épisode avec le chat) et il en profite pour sortir avec Numéro 13.
Cuddy est nécrophile et se tape Amber .
Tritter et Douglas deviennent les gardes du corps de House.
Stacy sort avec les deux en même temps.
Bon, je sors
C'était une blague, rien de tout ce que j'ai écrit n'est vrai.
Voici comment certaines personnes imagineraient la saison 8 de House (bien entendu, je précise que tout ce que j'écris en dessous est faux).
House devient le doyen de l'hôpital après le départ de Cuddy.
Taub effectue un coming-out avec Wilson.
Adams et Foreman découvrent qu'ils sont frère et sœur.
Park est zoophile.
Chase démissionne pour aller vendre des fauteuils.
Vogler s'achète une perruque.
On découvre que Kutner a fait semblant de se suicider (un peu comme House et le sang dans l'épisode avec le chat) et il en profite pour sortir avec Numéro 13.
Cuddy est nécrophile et se tape Amber .
Tritter et Douglas deviennent les gardes du corps de House.
Stacy sort avec les deux en même temps.
Bon, je sors
C'était une blague, rien de tout ce que j'ai écrit n'est vrai.
Jazz- Vicomte(sse)
- Age : 33
Localisation : Parti sans laisser d'adresse
Date d'inscription : 20/12/2009
Re: Série "Dr House"
Ne dis pas ça Alano. Dans certains forums de la série, j'ai vu certaines de tes propositions !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
Je me demande lesquelles
Est-ce que tu pourrais m'envoyer stp les premières scènes de l'épisode que nous co-écrivons ?
Est-ce que tu pourrais m'envoyer stp les premières scènes de l'épisode que nous co-écrivons ?
Jazz- Vicomte(sse)
- Age : 33
Localisation : Parti sans laisser d'adresse
Date d'inscription : 20/12/2009
Re: Série "Dr House"
Je pars ce soir en Bretagne. J'ai écrit les premières scènes mais je n'en suis pas satisfait. Trop commun... Je pense que sous le soleil la pluie de Bretagne, j'aurai plus d'inspiration. Si tu peux patienter jusqu'à dimanche prochain, je t'enverrai sans doute les premières scènes.
Sinon, pour les propositions... devine !
Sinon, pour les propositions... devine !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
58. De pièces en pièces
Deuxième partie (enfin !!) de la saison 3
Cet épisode-là est très particulier, donc critique très longue !!
Les patients qui craignent une IST ont tous un point commun, ils ont des RSD : des Rapports Sexuels Débiles !!
Cuddy force House à travailler en consultation deux jours de suite pour payer en partie la dette qu’il a envers elle (voir épisode précédent). Entre deux patients ennuyeux, House rencontre Eve, une jeune femme victime d’un viol. Bien qu’elle ait attrapé qu’une MST bénigne, elle reste à l’hôpital dans le cas de sa thérapie. Mais Eve inexplicablement ne veut parler qu’à House, et rien qu’à House. A son corps défendant, le diagnosticien passe du temps avec elle mais il n’est pas à l’aise : Eve veut parler de tout et de rien, et son comportement échappe à toute logique. Toutefois, un lien finit par se créer entre eux…
Cet épisode est unique dans la série. Il ne contient aucun cas médical et est centré totalement sur la relation entre House et sa patiente. Le personnage ayant l’habitude de n’avoir aucun lien avec ses patients, les codes de la série s’en voient bouleversés ! A cause de son rythme très lent, de ses longs dialogues introspectifs, de sa mise en scène minimaliste, cet épisode est très controversé dans la série. Pour ma part, j’ai d’abord détesté profondément cet épisode avant de le considérer aujourd’hui comme le plus bel épisode de la série, et un de ses meilleurs ! C’est dire s’il ne laisse pas insensible ! Le magnifique scénario de David Shore, dont on peut regretter qu’il n’ait écrit que trop rarement, est certes déconcertant tant dans la forme que dans le fond, mais on finit par se laisser prendre. L’épisode doit beaucoup au monumental génie d’actrice de Katheryn Winnick, la meilleure comédienne invitée de toute la série de très loin ! D’une hyperexpressivité presque effrayante, entre larmes et révolte, entre abattement et rage, elle est à l’opposé complet du jeu de Hugh Laurie qui ici minimalise au maximum son jeu ; paradoxalement, il n’en est que plus émouvant !
Cet épisode hors-normes, d’une grande beauté, nous touche par sa fausse sécheresse Beckettienne, son art de l’implicite porté au plus haut point, et sa splendide fin.
L’épisode part déjà sur des bases peu communes avec House assurant les consultations. On commence par la bonne engueulade traditionnelle entre Cuddy et House ici ligoté à sa dette qui cherche tous les moyens possibles et imaginables pour se libérer de ses obligations ! Les dix premières minutes sont un festival House et ne servent que de prélude à l’épisode proprement dit : House soudoyant les patients pour qu’ils débarrassent le plancher, House prenant trois gants pour tâter le vagin d’une vieille dame, House qui fait faire à son équipe des examens inutiles pour avoir la paix, etc. Bon, mais le sommet est Cuddy qui croit encore que House peut « gagner en humanité » en fréquentant des patients : elle l’encourage donc à rester en proposant un pari d’une absurdité sans nom, source de gags ébouriffants ! On se dit qu’on va assister à une journée « normale » de la vie de House, pleine d’humour et d’ironie quand survient une brutale bascule dramatique : une pauvre fille fondant en larmes quand elle apprend sa MST (pourtant bénigne) et qui hurle NE ME TOUCHEZ PAS !!! quand House veut prendre sa main ! Ses yeux rougis de larmes, sa rage contenue, sa pâleur mortelle… l’effet est saisissant avec la comédie des précédentes secondes ! Eve est traumatisée par son viol mais House, fermé aux états d’âme de ses semblables ne peut rien pour elle. Rien ? Le destin va curieusement en décider autrement…
Eve refuse de parler à un autre médecin que House (excellente scène avec Cuddy, à la compassion impuissante), la dernière personne utile dans cette situation. Leur première véritable scène donne déjà un ton douloureux. Eve ne sait pas pourquoi elle a confiance en House, qu’elle connaît à peine, elle ne sait pas pourquoi elle ne veut que lui, mais elle le sait, c’est tout. House, fermé dans sa carapace, se heurte à un comportement inexplicable rationnellement. Il essaye de s’en sortir par la logique pure, car l’inexplicable est sa plus grande peur. Son hypothèse de viol inversé nous marque par sa subtilité : Eve, privée de son contrôle sur elle-même, chercherait à prendre le contrôle de House par réaction : elle le harcèlerait pour compenser la destruction de son intimité. Cette conjecture génante provoque l’ire d’Eve, House en profite pour sortir. Mais il a l’air ébranlé par cette rencontre. A preuve, l’attention qu’il accorde à l’entretien d’Eve avec la psychologue, ce qui laisse Cuddy songeuse. Comme si déjà, il crééait un lien malgré lui.
La tentative de suicide d’Eve franchit une nouvelle étape : elle a voulu se tuer car pour elle, la seule personne capable de la comprendre ne veut pas d’elle. House est forcé d’admettre que son hypothèse est fausse : Ève a simplement besoin de lui. Il doit lui parler de nouveau. La parole est primordiale dans l’épisode, et elle est décuplée par la mise en scène très épurée et discrète de Juan J. Campanella.
Shore n’a pas peur d’aller au bout de l’étonnant surréalisme que son idée initiale fait naître : House doit communiquer, ce qu’il est incapable de faire. Il a besoin des autres pour exister, nous le savons (il ne peut travailler sans collaborateurs) mais ses liens sont purement professionnels et dénués de chaleur, y compris avec Wilson. Or, il doit faire une démarche d’empathie pour soigner sa patiente. Bien sûr, il pourrait s’en aller simplement : Eve physiquement n’a qu’une maladie sans importance, il ne s’est jamais intéressé aux états d’âme des patients. Mais le désespoir d’Eve semble curieusement l’atteindre, sans qu’il comprenne pourquoi. A l’opposé, sa misanthropie essaye de le faire sortir de cette situation qui l’ennuie, : leurs discussions tournent à vide, un vide qui l’irrite.
Eve ne veut pas parler de son viol, ni d’elle-même, ni de quoi que ce soit « d’important » ; elle veut parler, c’est tout, pensant que le temps arrivera à la guérir. House s’emporte, ses pensées sont à son opposé : pour lui toute discussion sur un sujet trivial est du temps perdu, seule l’action compte. House ne peut comprendre que l’inertie volontaire est le seul remède contre quelque chose qu’on ne peut contrôler. Et on voit bien que ses tentatives d’action se brisent contre le mur érigé par Eve. Non seulement il doit s’attacher à elle, mais aussi parler les sentiments et la laisser diriger en partie leur entretien. Et puis, Ève a un mystère, mais qui n’est pas médical : pourquoi une telle attitude ? House qui ne veut laisser aucune énigme irrésolue se doit de la comprendre.
Comment communiquer ? House quémande des conseils à ses « larbins » mais ils sont impuissants à lui porter conseil. Cela montre toute la difficulté qu’on a de se mettre à la place de quelqu’un qui a subi un traumatisme dont on ne connaît pas les effets en pratique. House est incapable de communiquer : doit-il se retirer ? Ou bien son don en psychologie, existant grâce à son autarcie, fait-il de lui le meilleur homme dans cette situation ? Comment doit-il lui parler : lui parler de belles choses pour qu’elle reprenne espoir (Cameron), lui dire qu’il a une vie moche pour qu’elle ait conscience qu’elle est pas la seule à souffrir (Foreman), la laisser prendre l’initiative (Chase)… Problème insoluble ? De toute manière House doit sacrifier une partie de ses idéaux pour la comprendre, ce qui se heurte - sommet de l’ironie - à son idéal de Vérité absolue, à son mépris de l’hypocrisie. Il est coincé.
Crescendo d’intensité psychologique tout le long : House lui déballe plusieurs vérités, cherchant à la consoler, à la reconstruire, mais Ève a déjà fait ce travail de recul : elle sait qu’elle peut revivre, que ce n’est pas sa faute, que c’est une question de fatalité, etc… mais pour l’heure, elle a besoin de parler, et House se heurte à sa propre froideur qui l’empêche d’être efficace. Pourtant des fenêtres commencent à s’ouvrir : Eve sent que les blessures intérieures de House correspondent aux siennes et ironie suprême, veut l’obliger lui à se confier ! Comme si le fait qu’il parle libérerait son blocage, son refus de parler de l’horrible évenement. La brève scène avec Wilson est révélatrice : House a peur de créer un lien affectif avec une patiente, mais si c’est la seule situation pour tout débloquer ? Il dit ne pas y croire, et ramène tout à la science. Mais Wilson le corrige : tout n’est pas science, il doit comprendre que la science n’explique pas tout, et surtout pas le comportement d’une femme violée. Tout le petit monde de House s’effondre autour de lui, ne lui laissant aucun refuge. C’est d’autant plus remarquable qu’il ne subit pas vraiment un traumatisme, ce n’est pas lui qui est violenté, mais ses repères se cassent les uns après les autres.
Alors, il veut s’en sortir par le mensonge, en inventant une histoire de grand-mère qui le maltraitait, mais Eve n’est pas dupe : elle sent que ce n’est pas vrai. House se heurte une nouvelle fois au problème de sa froideur : il ne peut comprendre cette simple vérité : notre vie dépend de nos rencontres, qui ne rentrent pas dans un moule là où House veut classer chaque situation sous une rubrique. Aucune situation peut être estampillée sous une étiquette, il n’y a que des cas particuliers. La métaphore de la vie comme une suite de pièces est ainsi bien trouvée, et cela fait du mal à House.
Eve est enceinte, de son violeur évidemment. Mais cette révélation ne l’abat pas plus alors que House curieusement y semble très sensible (son regard quand il l’apprend veut tout dire). Sa parcelle d’humanité se réveille sans qu’il s’en rende vraiment compte. Shore fait dériver alors son sujet vers l’avortement. On peut penser que le créateur de la série brasse ici trop de thèmes et qu’il s’éparpille. Mais en réalité, cette discussion ouvre la voie à la troisième partie de l’épisode qui découle de leur dispute. Les thèmes éthiques ne sont jamais développés gratuitement dans la série, ils sont toujours liés au scénario. House conseille l’IVG mais elle refuse à cause de ses croyances morales et religieuses. Pour elle, toute vie est sacrée, et l’avortement est synonyme de meurtre. House, pragmatique et athée de surcroît n’en croit pas ses oreilles vu que l’IVG semble aller de soi pour un enfant issu d’un viol ! Shore ne commet pas l’erreur de transformer la scène en débat sur l’avortement, ce qui serait trop lourd. Mais transite finement vers des questions bien plus intéressantes : celles du libre-arbitre, des aléas, de la justice. Le sujet de société devient métaphysique.
Un petit tour dans le parc pour changer d’air. Les échanges d’Eve et de House sont de plus en plus philosophiques et bouleversants. House pense que nous vivons dans un monde absurde où rien ne se justifie, où il n’y a pas de conséquence ultime. Nos actions n’entraînent que des conséquences à l’échelle humaine, échelle imparfaite et injuste. Cela serait invivable pour Eve qui veut trouver une raison à son viol, de croire que son agresseur sera puni dans un autre monde, ou que Dieu veut l’éprouver, pour son bien. Que deviennent nos actes s’il n’y a pas de vie après la mort ? Pourquoi vivre si au final tout se noie dans le néant ? Ève a besoin d’y croire pour ne pas être prisonnière de cette injustice. Besoin de croire que sa vie n’est qu’une transition entre le néant et l’après-vie. Besoin de croire que de son mal peut naître un bien (le bébé, ou un développement de son courage), car étant le résultat d’une épreuve psychologique que le destin (Dieu ?) lui soumet. Bref, UNE RAISON !
House est fasciné par cette fille qui lui fait voir d‘autres choses. Il cultive son lien avec elle jusqu’à enfin cet aveu poignant : Ce qui m’intéresse, c’est-ce que vous ressentez. Il n’a jamais dit cela à personne, il se prend d’affection pour elle et tous deux enfin trouvent comment communiquer. Eve comprend enfin pourquoi elle voulait House : elle a senti qu'il est aussi ravagé qu’elle, et qu'il comprendrait intégralement son traumatisme, même s’il n’a pas subi de viol mais plutôt les mauvais traitements de son père. Cet aveu intime libère Eve qui arrive enfin à parler de son horrible nuit. Elle accepte l’IVG et sort de l’hôpital.
L’ultime scène est splendide, Cuddy et Wilson félicitent House d’avoir communiqué avec quelqu’un, mais il n’en est pas satisfait. S’il sait pourquoi Eve l’a choisi, House ne sait pas pourquoi il s’est attaché à elle, il n’a pas la réponse. Pour nous, c’est évident : House a été chaleureux, humain, compatissant… avec une étrangère, mais ça il est trop désespéré et orgueilleux pour le reconnaître. Mais il n’est pas sorti indemne : Eve lui manque mais il doit retourner à son travail. One day, one room… un jour, une pièce. Entendez, un autre jour, une autre pièce demain, la vie continue malgré tout, et son absence ne doit pas lui peser. Une fin tout en retenue et bouleversante.
L’intelligence et la logique du texte n’excluent pas l’émotion, bien présente tout au long de l’épisode. En cela, Shore et Campanella ne sont pas loin des terrains de Rohmer, grand expert en la matière. Ils sont bien aidés par leurs acteurs qui vivent vraiment leurs personnages.
On n’oubliera pas en parallèle le cas du clochard condamné. Sa venue à l’hôpital paraît d’abord motivée par un besoin naturel de trouver un refuge mais le masque tombe vite. Ce vieil homme dit avoir raté sa vie : élevé par un père indigne qui lui prophétisait une vie misérable, il a tout fait pour lui donner satisfaction et a passé sa vie à la rue. Sans liens, sans but, il a traversé sa vie sans en tirer quelque chose d’heureux. Mais il ne veut pas rater sa mort et adopte une solution désespérée : il supplie Cameron de le regarder mourir douloureusement, afin qu’elle soit marquée par lui. Au-delà de son désespoir, ce pauvre homme est le reflet de nos aspirations de gloire ou simplement de notre interrogation sur ce que deviendra le monde après nous : que laisserons-nous ? Comment quitterons-nous cette Terre ? Il veut qu’au moins une personne se souvienne de lui parce qu’il a accompli un acte fort, comme mourir lentement dans d’atroces souffrances, en refusant la morphine. Grotesque ? Non, désespoir tout simplement. Et ce personnage apporte une émotion supplémentaire, accentuée par l’impuissance de Cameron, ne pouvant que le contempler pour exaucer sa dernière volonté. Elle en ressort secouée… comme le vieil homme le souhaitait.
Pour finir, le Huddy émerge dans cet épisode. Quand Cuddy vient sermonner House dans le parc, ce dernier croit naïvement qu'elle veut l'embrasser et lui fait des avances en ce sens ! Drôle et... révélateur. House va en effet s'intéresser de plus en plus à son boss depuis qu'elle lui a sauvé la mise. Nous allons prochaînement en reparler...
Que dire de la pulpeuse Katheryn Winnick, si ce n’est qu’elle accomplit un numéro d’acteur comme on en voit que trop rarement à la télévision ? L’émotion faite femme tout simplement. Le fait que sa carrière ait pris un nouvel élan après cet épisode n’est pas anodin ! Hugh Laurie est d’un stoïcisme total au départ qui petit à petit laisse l’émotion s’infiltrer, tout en demeurant d’une grande sobriété. Lisa Edelstein n’existe réellement que dans les premières minutes, mais elle est d’une drôlerie imparable à force de mines consternées et lassées ! Le grand Geoffrey Lewis en clochard désespéré est incroyable de naturel, Jennifer Morrison a la sagesse de rester en retrait pour donner plus de force au personnage de son interlocuteur.
Ce n’est certes pas un épisode facile, qui se laisse cerner aisément. Un deuxième visionnage peut s’avérer nécessaire. Mais De pièces en pièces est véritablement un épisode inoubliable, qui touche au sublime.
Infos supplémentaires :
- Introduction avec House et Cuddy.
- On apprend que House, enfant, a subi des mauvais traitements de la part de son père. Cela explique sa haine envers lui…
- Plusieurs faux raccords dans la scène dans le bureau de Wilson, avec la position de la canne qui ne cesse de changer.
- Les deux chansons de l’épisode sont Listen Here de et par Eddie Harris, et Grey Room de et par Damien Rice.
Acteurs :
Katheryn Winnick (1977) est non seulement actrice mais aussi une émérite artiste martial (3e dan de tae kwon do, 2e dan de karaté) qui a une licence de garde du corps. Cette talentueuse comédienne perce au cinéma depuis plusieurs années. Elle a illuminé de sa présence les séries Sydney Fox, Oz, Les Experts (les trois séries), Esprits Criminels, New York police judiciaire, New York section criminelle (2 épisodes), Bones (7 épisodes), The Glades, Nikita, etc. Elle se fit remarquer en tant qu’actrice après sa participation à cet épisode.
Geoffrey Lewis (1935) étudie les arts dramatiques mais commence par faire quelques one-man-shows. Il se produit ensuite au théâtre de Plymouth, Massachusetts. Quelques apparitions plus tard dans des musicals de Broadway, il se consacre enfin aux écrans à partir des années 70. Il a derrière lui une immense filmographie. Il a joué dans près de 60 films dont certains très prestigieux (L’homme des hautes plaines, La porte du paradis, Minuit dans le jardin du bien et du mal, Doux, dur, et dingue…). Il a joué dans de très nombreuses séries telles Mannix, Cannon (2 épisodes chacun), Bonanza, Mission : Impossible (épisodes La Vérité et La Lettre), Gunsmoke, Kung-fu, Starsky et Hutch, Les Rues de San Francisco (épisode L‘école de la peur), L’homme qui valait 3 milliards, Hawaïi police d’Etat (épisode Une bonne couverture), La petite maison dans la prairie, L’agence tous risques, Magnum, Dawson (2 épisodes pour les quatre), Tonnerre de feu, Falcon Crest (9 épisodes), L’homme qui tombe à pic, Histoires fantastiques, McGyver, Walker texas ranger, Arabesque (4 épisodes), X-Files (épisode Photo mortelle), Nip/Tuck, Cold case, New York section criminelle, Earl, Esprits criminels, etc.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
Cet épisode-là est très particulier, donc critique très longue !!
3.12 De pièces en pièces (One day, one room) :
Les patients qui craignent une IST ont tous un point commun, ils ont des RSD : des Rapports Sexuels Débiles !!
Cuddy force House à travailler en consultation deux jours de suite pour payer en partie la dette qu’il a envers elle (voir épisode précédent). Entre deux patients ennuyeux, House rencontre Eve, une jeune femme victime d’un viol. Bien qu’elle ait attrapé qu’une MST bénigne, elle reste à l’hôpital dans le cas de sa thérapie. Mais Eve inexplicablement ne veut parler qu’à House, et rien qu’à House. A son corps défendant, le diagnosticien passe du temps avec elle mais il n’est pas à l’aise : Eve veut parler de tout et de rien, et son comportement échappe à toute logique. Toutefois, un lien finit par se créer entre eux…
Cet épisode est unique dans la série. Il ne contient aucun cas médical et est centré totalement sur la relation entre House et sa patiente. Le personnage ayant l’habitude de n’avoir aucun lien avec ses patients, les codes de la série s’en voient bouleversés ! A cause de son rythme très lent, de ses longs dialogues introspectifs, de sa mise en scène minimaliste, cet épisode est très controversé dans la série. Pour ma part, j’ai d’abord détesté profondément cet épisode avant de le considérer aujourd’hui comme le plus bel épisode de la série, et un de ses meilleurs ! C’est dire s’il ne laisse pas insensible ! Le magnifique scénario de David Shore, dont on peut regretter qu’il n’ait écrit que trop rarement, est certes déconcertant tant dans la forme que dans le fond, mais on finit par se laisser prendre. L’épisode doit beaucoup au monumental génie d’actrice de Katheryn Winnick, la meilleure comédienne invitée de toute la série de très loin ! D’une hyperexpressivité presque effrayante, entre larmes et révolte, entre abattement et rage, elle est à l’opposé complet du jeu de Hugh Laurie qui ici minimalise au maximum son jeu ; paradoxalement, il n’en est que plus émouvant !
Cet épisode hors-normes, d’une grande beauté, nous touche par sa fausse sécheresse Beckettienne, son art de l’implicite porté au plus haut point, et sa splendide fin.
L’épisode part déjà sur des bases peu communes avec House assurant les consultations. On commence par la bonne engueulade traditionnelle entre Cuddy et House ici ligoté à sa dette qui cherche tous les moyens possibles et imaginables pour se libérer de ses obligations ! Les dix premières minutes sont un festival House et ne servent que de prélude à l’épisode proprement dit : House soudoyant les patients pour qu’ils débarrassent le plancher, House prenant trois gants pour tâter le vagin d’une vieille dame, House qui fait faire à son équipe des examens inutiles pour avoir la paix, etc. Bon, mais le sommet est Cuddy qui croit encore que House peut « gagner en humanité » en fréquentant des patients : elle l’encourage donc à rester en proposant un pari d’une absurdité sans nom, source de gags ébouriffants ! On se dit qu’on va assister à une journée « normale » de la vie de House, pleine d’humour et d’ironie quand survient une brutale bascule dramatique : une pauvre fille fondant en larmes quand elle apprend sa MST (pourtant bénigne) et qui hurle NE ME TOUCHEZ PAS !!! quand House veut prendre sa main ! Ses yeux rougis de larmes, sa rage contenue, sa pâleur mortelle… l’effet est saisissant avec la comédie des précédentes secondes ! Eve est traumatisée par son viol mais House, fermé aux états d’âme de ses semblables ne peut rien pour elle. Rien ? Le destin va curieusement en décider autrement…
Eve refuse de parler à un autre médecin que House (excellente scène avec Cuddy, à la compassion impuissante), la dernière personne utile dans cette situation. Leur première véritable scène donne déjà un ton douloureux. Eve ne sait pas pourquoi elle a confiance en House, qu’elle connaît à peine, elle ne sait pas pourquoi elle ne veut que lui, mais elle le sait, c’est tout. House, fermé dans sa carapace, se heurte à un comportement inexplicable rationnellement. Il essaye de s’en sortir par la logique pure, car l’inexplicable est sa plus grande peur. Son hypothèse de viol inversé nous marque par sa subtilité : Eve, privée de son contrôle sur elle-même, chercherait à prendre le contrôle de House par réaction : elle le harcèlerait pour compenser la destruction de son intimité. Cette conjecture génante provoque l’ire d’Eve, House en profite pour sortir. Mais il a l’air ébranlé par cette rencontre. A preuve, l’attention qu’il accorde à l’entretien d’Eve avec la psychologue, ce qui laisse Cuddy songeuse. Comme si déjà, il crééait un lien malgré lui.
La tentative de suicide d’Eve franchit une nouvelle étape : elle a voulu se tuer car pour elle, la seule personne capable de la comprendre ne veut pas d’elle. House est forcé d’admettre que son hypothèse est fausse : Ève a simplement besoin de lui. Il doit lui parler de nouveau. La parole est primordiale dans l’épisode, et elle est décuplée par la mise en scène très épurée et discrète de Juan J. Campanella.
Shore n’a pas peur d’aller au bout de l’étonnant surréalisme que son idée initiale fait naître : House doit communiquer, ce qu’il est incapable de faire. Il a besoin des autres pour exister, nous le savons (il ne peut travailler sans collaborateurs) mais ses liens sont purement professionnels et dénués de chaleur, y compris avec Wilson. Or, il doit faire une démarche d’empathie pour soigner sa patiente. Bien sûr, il pourrait s’en aller simplement : Eve physiquement n’a qu’une maladie sans importance, il ne s’est jamais intéressé aux états d’âme des patients. Mais le désespoir d’Eve semble curieusement l’atteindre, sans qu’il comprenne pourquoi. A l’opposé, sa misanthropie essaye de le faire sortir de cette situation qui l’ennuie, : leurs discussions tournent à vide, un vide qui l’irrite.
Eve ne veut pas parler de son viol, ni d’elle-même, ni de quoi que ce soit « d’important » ; elle veut parler, c’est tout, pensant que le temps arrivera à la guérir. House s’emporte, ses pensées sont à son opposé : pour lui toute discussion sur un sujet trivial est du temps perdu, seule l’action compte. House ne peut comprendre que l’inertie volontaire est le seul remède contre quelque chose qu’on ne peut contrôler. Et on voit bien que ses tentatives d’action se brisent contre le mur érigé par Eve. Non seulement il doit s’attacher à elle, mais aussi parler les sentiments et la laisser diriger en partie leur entretien. Et puis, Ève a un mystère, mais qui n’est pas médical : pourquoi une telle attitude ? House qui ne veut laisser aucune énigme irrésolue se doit de la comprendre.
Comment communiquer ? House quémande des conseils à ses « larbins » mais ils sont impuissants à lui porter conseil. Cela montre toute la difficulté qu’on a de se mettre à la place de quelqu’un qui a subi un traumatisme dont on ne connaît pas les effets en pratique. House est incapable de communiquer : doit-il se retirer ? Ou bien son don en psychologie, existant grâce à son autarcie, fait-il de lui le meilleur homme dans cette situation ? Comment doit-il lui parler : lui parler de belles choses pour qu’elle reprenne espoir (Cameron), lui dire qu’il a une vie moche pour qu’elle ait conscience qu’elle est pas la seule à souffrir (Foreman), la laisser prendre l’initiative (Chase)… Problème insoluble ? De toute manière House doit sacrifier une partie de ses idéaux pour la comprendre, ce qui se heurte - sommet de l’ironie - à son idéal de Vérité absolue, à son mépris de l’hypocrisie. Il est coincé.
Crescendo d’intensité psychologique tout le long : House lui déballe plusieurs vérités, cherchant à la consoler, à la reconstruire, mais Ève a déjà fait ce travail de recul : elle sait qu’elle peut revivre, que ce n’est pas sa faute, que c’est une question de fatalité, etc… mais pour l’heure, elle a besoin de parler, et House se heurte à sa propre froideur qui l’empêche d’être efficace. Pourtant des fenêtres commencent à s’ouvrir : Eve sent que les blessures intérieures de House correspondent aux siennes et ironie suprême, veut l’obliger lui à se confier ! Comme si le fait qu’il parle libérerait son blocage, son refus de parler de l’horrible évenement. La brève scène avec Wilson est révélatrice : House a peur de créer un lien affectif avec une patiente, mais si c’est la seule situation pour tout débloquer ? Il dit ne pas y croire, et ramène tout à la science. Mais Wilson le corrige : tout n’est pas science, il doit comprendre que la science n’explique pas tout, et surtout pas le comportement d’une femme violée. Tout le petit monde de House s’effondre autour de lui, ne lui laissant aucun refuge. C’est d’autant plus remarquable qu’il ne subit pas vraiment un traumatisme, ce n’est pas lui qui est violenté, mais ses repères se cassent les uns après les autres.
Alors, il veut s’en sortir par le mensonge, en inventant une histoire de grand-mère qui le maltraitait, mais Eve n’est pas dupe : elle sent que ce n’est pas vrai. House se heurte une nouvelle fois au problème de sa froideur : il ne peut comprendre cette simple vérité : notre vie dépend de nos rencontres, qui ne rentrent pas dans un moule là où House veut classer chaque situation sous une rubrique. Aucune situation peut être estampillée sous une étiquette, il n’y a que des cas particuliers. La métaphore de la vie comme une suite de pièces est ainsi bien trouvée, et cela fait du mal à House.
Eve est enceinte, de son violeur évidemment. Mais cette révélation ne l’abat pas plus alors que House curieusement y semble très sensible (son regard quand il l’apprend veut tout dire). Sa parcelle d’humanité se réveille sans qu’il s’en rende vraiment compte. Shore fait dériver alors son sujet vers l’avortement. On peut penser que le créateur de la série brasse ici trop de thèmes et qu’il s’éparpille. Mais en réalité, cette discussion ouvre la voie à la troisième partie de l’épisode qui découle de leur dispute. Les thèmes éthiques ne sont jamais développés gratuitement dans la série, ils sont toujours liés au scénario. House conseille l’IVG mais elle refuse à cause de ses croyances morales et religieuses. Pour elle, toute vie est sacrée, et l’avortement est synonyme de meurtre. House, pragmatique et athée de surcroît n’en croit pas ses oreilles vu que l’IVG semble aller de soi pour un enfant issu d’un viol ! Shore ne commet pas l’erreur de transformer la scène en débat sur l’avortement, ce qui serait trop lourd. Mais transite finement vers des questions bien plus intéressantes : celles du libre-arbitre, des aléas, de la justice. Le sujet de société devient métaphysique.
Un petit tour dans le parc pour changer d’air. Les échanges d’Eve et de House sont de plus en plus philosophiques et bouleversants. House pense que nous vivons dans un monde absurde où rien ne se justifie, où il n’y a pas de conséquence ultime. Nos actions n’entraînent que des conséquences à l’échelle humaine, échelle imparfaite et injuste. Cela serait invivable pour Eve qui veut trouver une raison à son viol, de croire que son agresseur sera puni dans un autre monde, ou que Dieu veut l’éprouver, pour son bien. Que deviennent nos actes s’il n’y a pas de vie après la mort ? Pourquoi vivre si au final tout se noie dans le néant ? Ève a besoin d’y croire pour ne pas être prisonnière de cette injustice. Besoin de croire que sa vie n’est qu’une transition entre le néant et l’après-vie. Besoin de croire que de son mal peut naître un bien (le bébé, ou un développement de son courage), car étant le résultat d’une épreuve psychologique que le destin (Dieu ?) lui soumet. Bref, UNE RAISON !
House est fasciné par cette fille qui lui fait voir d‘autres choses. Il cultive son lien avec elle jusqu’à enfin cet aveu poignant : Ce qui m’intéresse, c’est-ce que vous ressentez. Il n’a jamais dit cela à personne, il se prend d’affection pour elle et tous deux enfin trouvent comment communiquer. Eve comprend enfin pourquoi elle voulait House : elle a senti qu'il est aussi ravagé qu’elle, et qu'il comprendrait intégralement son traumatisme, même s’il n’a pas subi de viol mais plutôt les mauvais traitements de son père. Cet aveu intime libère Eve qui arrive enfin à parler de son horrible nuit. Elle accepte l’IVG et sort de l’hôpital.
L’ultime scène est splendide, Cuddy et Wilson félicitent House d’avoir communiqué avec quelqu’un, mais il n’en est pas satisfait. S’il sait pourquoi Eve l’a choisi, House ne sait pas pourquoi il s’est attaché à elle, il n’a pas la réponse. Pour nous, c’est évident : House a été chaleureux, humain, compatissant… avec une étrangère, mais ça il est trop désespéré et orgueilleux pour le reconnaître. Mais il n’est pas sorti indemne : Eve lui manque mais il doit retourner à son travail. One day, one room… un jour, une pièce. Entendez, un autre jour, une autre pièce demain, la vie continue malgré tout, et son absence ne doit pas lui peser. Une fin tout en retenue et bouleversante.
L’intelligence et la logique du texte n’excluent pas l’émotion, bien présente tout au long de l’épisode. En cela, Shore et Campanella ne sont pas loin des terrains de Rohmer, grand expert en la matière. Ils sont bien aidés par leurs acteurs qui vivent vraiment leurs personnages.
On n’oubliera pas en parallèle le cas du clochard condamné. Sa venue à l’hôpital paraît d’abord motivée par un besoin naturel de trouver un refuge mais le masque tombe vite. Ce vieil homme dit avoir raté sa vie : élevé par un père indigne qui lui prophétisait une vie misérable, il a tout fait pour lui donner satisfaction et a passé sa vie à la rue. Sans liens, sans but, il a traversé sa vie sans en tirer quelque chose d’heureux. Mais il ne veut pas rater sa mort et adopte une solution désespérée : il supplie Cameron de le regarder mourir douloureusement, afin qu’elle soit marquée par lui. Au-delà de son désespoir, ce pauvre homme est le reflet de nos aspirations de gloire ou simplement de notre interrogation sur ce que deviendra le monde après nous : que laisserons-nous ? Comment quitterons-nous cette Terre ? Il veut qu’au moins une personne se souvienne de lui parce qu’il a accompli un acte fort, comme mourir lentement dans d’atroces souffrances, en refusant la morphine. Grotesque ? Non, désespoir tout simplement. Et ce personnage apporte une émotion supplémentaire, accentuée par l’impuissance de Cameron, ne pouvant que le contempler pour exaucer sa dernière volonté. Elle en ressort secouée… comme le vieil homme le souhaitait.
Pour finir, le Huddy émerge dans cet épisode. Quand Cuddy vient sermonner House dans le parc, ce dernier croit naïvement qu'elle veut l'embrasser et lui fait des avances en ce sens ! Drôle et... révélateur. House va en effet s'intéresser de plus en plus à son boss depuis qu'elle lui a sauvé la mise. Nous allons prochaînement en reparler...
Que dire de la pulpeuse Katheryn Winnick, si ce n’est qu’elle accomplit un numéro d’acteur comme on en voit que trop rarement à la télévision ? L’émotion faite femme tout simplement. Le fait que sa carrière ait pris un nouvel élan après cet épisode n’est pas anodin ! Hugh Laurie est d’un stoïcisme total au départ qui petit à petit laisse l’émotion s’infiltrer, tout en demeurant d’une grande sobriété. Lisa Edelstein n’existe réellement que dans les premières minutes, mais elle est d’une drôlerie imparable à force de mines consternées et lassées ! Le grand Geoffrey Lewis en clochard désespéré est incroyable de naturel, Jennifer Morrison a la sagesse de rester en retrait pour donner plus de force au personnage de son interlocuteur.
Ce n’est certes pas un épisode facile, qui se laisse cerner aisément. Un deuxième visionnage peut s’avérer nécessaire. Mais De pièces en pièces est véritablement un épisode inoubliable, qui touche au sublime.
Infos supplémentaires :
- Introduction avec House et Cuddy.
- On apprend que House, enfant, a subi des mauvais traitements de la part de son père. Cela explique sa haine envers lui…
- Plusieurs faux raccords dans la scène dans le bureau de Wilson, avec la position de la canne qui ne cesse de changer.
- Les deux chansons de l’épisode sont Listen Here de et par Eddie Harris, et Grey Room de et par Damien Rice.
Acteurs :
Katheryn Winnick (1977) est non seulement actrice mais aussi une émérite artiste martial (3e dan de tae kwon do, 2e dan de karaté) qui a une licence de garde du corps. Cette talentueuse comédienne perce au cinéma depuis plusieurs années. Elle a illuminé de sa présence les séries Sydney Fox, Oz, Les Experts (les trois séries), Esprits Criminels, New York police judiciaire, New York section criminelle (2 épisodes), Bones (7 épisodes), The Glades, Nikita, etc. Elle se fit remarquer en tant qu’actrice après sa participation à cet épisode.
Geoffrey Lewis (1935) étudie les arts dramatiques mais commence par faire quelques one-man-shows. Il se produit ensuite au théâtre de Plymouth, Massachusetts. Quelques apparitions plus tard dans des musicals de Broadway, il se consacre enfin aux écrans à partir des années 70. Il a derrière lui une immense filmographie. Il a joué dans près de 60 films dont certains très prestigieux (L’homme des hautes plaines, La porte du paradis, Minuit dans le jardin du bien et du mal, Doux, dur, et dingue…). Il a joué dans de très nombreuses séries telles Mannix, Cannon (2 épisodes chacun), Bonanza, Mission : Impossible (épisodes La Vérité et La Lettre), Gunsmoke, Kung-fu, Starsky et Hutch, Les Rues de San Francisco (épisode L‘école de la peur), L’homme qui valait 3 milliards, Hawaïi police d’Etat (épisode Une bonne couverture), La petite maison dans la prairie, L’agence tous risques, Magnum, Dawson (2 épisodes pour les quatre), Tonnerre de feu, Falcon Crest (9 épisodes), L’homme qui tombe à pic, Histoires fantastiques, McGyver, Walker texas ranger, Arabesque (4 épisodes), X-Files (épisode Photo mortelle), Nip/Tuck, Cold case, New York section criminelle, Earl, Esprits criminels, etc.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
Dernière édition par Dearesttara le Lun 7 Mai 2012 - 23:03, édité 1 fois
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59. Une aiguille dans une botte de foin
3.13 Une aiguille dans une botte de foin (Needle in a haystack) :
(En fauteuil roulant) Evidemment, j’ai plus le nez dans le décolleté de Cuddy, mais mon point de vue sur son cul s’est nettement amélioré.
Alors qu’il « bâtifolait » avec Leah, sa petite amie, Stevie éprouve d’intenses difficultés respiratoires. A l’hôpital, il refuse de prévenir ses parents, allant jusqu’à mentir sur leur adresse. Leah révèle alors que Stevie est un romanichel et que sa communauté, fâchée avec les « gadjé » (non gitans), évite autant que possible de les rencontrer. Quand sa famille finit par arriver, elle sabote tous les efforts des médecins. Pendant ce temps, House a un gros problème : Cuddy lui a sucré sa place de parking au profit d’un autre médecin en fauteuil roulant. House, pour récupérer sa place, fait alors le pari qu’il peut rester assis sur un fauteuil pendant une semaine…
Un des rares faux pas de cette excellente saison 3. Le cas est empesé et répétitif. Son plus grand travers est toutefois d’accumuler des clichés lourds sur les gitans. L’épisode échoue son objectif par ailleurs flou. Ou il s’intéresse à ce peuple à l’écart de la société, et le défend contre les préjugés (affreux, sales, et méchants) dont il a souvent été la cible, et dans ce cas la famille romanichelle que l’on voit ici est d’une si forte antipathie qu’elle ruine totalement l’idée initiale. Ou bien les gitans ne sont qu’un prétexte que pour raconter l’emprisonnement de ce jeune homme dans sa famille et dans ce cas, le scénario reste convenu au possible, avec personnages caricaturaux et situations téléphonées longuement à l’avance. Bref, se dégage un global sentiment d’artificialité. L’épisode est cependant sauvé par la belle description faite du jeune patient, son éclatant faux happy end, et par les amusantes scènes Housiennes (malgré un manque criant d’humour féroce).
Passée l’introduction « hot » (avec appréciation des formes pulpeuses de Jessy Schram), l’épisode abat ses deux atouts : un patient agréablement dessiné et un House bien embêté, atouts qui vont malheureusement être insuffisamment exploités.
Le cas perd beaucoup de son intérêt avec les séances de diagnostic différentiel, ici longuettes et hermétiques ; la trouvaille du diagnostic final, habituellement un grand moment de logique implacable « à la Poirot » est ici promptement délayée, faisant perdre de la saveur au ricanant twist final (très petites causes, très gros effets). Nos médecins, à l’exception de Foreman, ne semblent guère investis. Bon, la scène de chirurgie, plus longue que d’habitude, fait un peu gore avec House qui déroule les 8 m de l’intestin du patient (bon appétit !) et on va pas s’en plaindre !
Stevie est heureusement un patient mémorable : d’une grande affabilité, et d’une intelligence précoce et curieuse, il compose un charmant portrait d’adolescent sympathique. Le pessimisme latent de la série n’est pas sur lui mais plutôt sur les liens familiaux qu’il déploie. Participant un peu aux diagnostics (il connaît quelques notions avancées de médecine), il surprend Foreman qui pense à le prendre sous son aile. Leah est un portrait certes restreint mais existant de petite amie attentionnée et attachante, alors qu’elle ne le connaît que depuis peu de temps. Son investissement à le protéger, quitte à se disputer avec sa famille, en devient presque émouvant.
Patatras ! Lorsque la famille de Stevie débarque, les poncifs les plus grossiers s’enchaînent à vive allure. Certes, on comprend que David Foster ait voulu opposer le conservatisme de la communauté à l’esprit d’ouverture de Stevie. Mais de manière aussi exagérée et surlignée, l’effet tombe à plat. Certes on peut rire de ces parents tellement bornés qu’ils ne voient pas que leur fils va vraiment mal, ou bien « l’aménagement » de sa chambre, mais ce premier degré massif détonne au sein d’une série d’ordinaire très subtile dans les batailles psychologiques.
L’opposition entre la famille et les médecins donne le prétexte nécessaire pour donner plus de tension, et est expliqué par l’incisif dialogue où les romanos rappellent qu’ils ont été et demeurent un peuple persécuté. Mais leur affrontement et la paranoïa du camp lassent très vite. Le sommet est atteint quand la famille du patient exige que l’équipe de House ne s’approche plus de Stevie. Là, ça devient irréaliste, depuis quand les familles font la loi dans un hôpital ?
Nouveau sommet d’outrance quand ils accusent Leah d’être responsable de son état, on comprend sans peine sa réaction violente ! Stop, ça suffit, là !!
Le happy end est cependant absolument génial dans sa fausseté triomphale : Stevie est jeune, purgé de son héritage de préjugés, avide de croquer la vie à belles dents : il veut accepter la proposition de Foreman, qui lui donne un espoir d’avenir plus intéressant et passionnant. Mais la tradition exige un lien familial fort : il doit être fidèle à sa famille qu’il aime en dépit de tout. Il refuse cette généreuse proposition, même si ce n’est pas sans regret : aussi le gros ralenti le voyant quitter l’hôpital tout sourire, avec toute sa famille heureuse de sa guérison, donne une impression de joie caduque : c’est un sentiment de gâchis de voir ce bel esprit qui n’éclora jamais qui prédomine.
Cuddy déplace à son désavantage la place de parking de House au profit d’un autre médecin en fauteuil roulant : du coup, House passe son temps à râler, et on en a bien besoin au milieu de ce cas bancal ! Qu’il s’agisse de sa dispute avec une Cuddy qui semble vraiment prendre plaisir à le faire enrager ou la médecin en question qui n’est pas sans réparties. Mais le tout reste trop « gentil ». Dr.House adore pousser le bouchon trop loin, mais là, on dirait que le scénariste se retient. La résolution finale quand House culpabilise Cuddy avec succès ne marche qu’à moitié : on y croit pas vraiment.
Bah, House est quand même drôle quand il joue aux auto-tamponneuses avec sa rivale, ou qu’il descend prestement les escaliers en fauteuil (parcours du combattant !). La scène des toilettes avec Wilson n’est pas mal non plus. Mais dans l’ensemble, tout reste trop sage, loin de ce que réussit habituellement la série.
Quelques scènes assez drôles valent le détour : la meilleure est quand Cameron et Chase, trompés par Stevie, se gourent d’appartement et dérangent un couple en pleine partie de jambes en l’air ! Voir Chase se prendre pour House en déduisant que ce n’est pas un couple « légitime » est assez décalé !
Jake Richardson donne corps à son personnage gentil et mature. La remarquable simplicité de son jeu est parfaite ! La très belle Jessy Schram (qui aura un rôle récurrent dans la série Once upon a time avec Jennifer Morrison) en petite amie affectueuse confrontée à l’opposition familiale, remporte également les suffrages par une interprétation délicieusement diverse. Arabella Field et Rob Brownstein cabotinent à l’excès des personnages archétypés. Wendy Makkena est correcte mais on aurait souhaité plus d’ironie de sa part. Hugh Laurie est à l’aise mais ne livre pas ici un de ses numéros dont il a le secret, dommage. Omar Epps est très bien en philanthrope à l’écoute de son patient. Le reste de la distribution est dans la moyenne.
Infos supplémentaires :
- Quand House est en fauteuil roulant, Wilson le compare à Robert Dacier, le policier handicapé de la série L’Homme de fer.
- Erreurs :
Cameron a la langue qui fourche quand elle cite la phrase mnémotechnique Scared Lovers Try Positions They Can't Handle. Le bon mot est That et non They.
Quand House arrive au travail, le sol est neigeux… mais quelques secondes plus tard, il n’y a plus de neige sur le sol !
Lors de l’examen cardiaque, Foreman s’inquiète que les battements cardiaques chutent… bien que les chiffres sur le moniteur augmentent !
- La chanson de l’épisode est In the waiting line écrit par Sophie Barker, Henry Binns, et Sam Hardaker, interprétée par le groupe Zero 7.
Acteurs :
Jake Richardson (1985) a joué dès l’âge de 10 ans à la télévision, participant à de nombreuses séries : Une nounou d’enfer, Sept à la maison, NYPD Blue, Boston Public (2 épisodes), Monk, Urgences, Cold Case, Médium (épisode Instinct maternel), Bones, Boston Justice, Esprits Criminels, En analyse, Supernatural (épisode La colère des mannequins), NCIS : Los Angeles, Mentalist, etc.
Jessy Schram (1986) a fait des études de comédie, de musique, et de mannequinat, combinant toujours ses trois passions ensemble. Entre quelques pièces de pop-R&B, et de défilés, elle commence sa carrière en jouant un premier rôle dans une série de téléfilms (Jane Doe). Elle fait quelques films (American Pie : String Academy, Unstoppable…) mais est surtout actrice de télévision comme en témoigne sa participation aux séries Véronica Mars (4 épisodes), Boston Justice, Ghost Whisperer, Médium (Allison adolescente dans les épisodes Lyla et Le garçon d’à côté), FBI portés disparus, Les Experts : Miami, Mentalist, Once upon a time (2 épisodes), etc.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
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60. Sans peur et sans douleur
3.14 Sans peur et sans douleur (Insensitive) :
- Les garçons ne peuvent pas m’enlacer trop longtemps, sinon je surchauffe.
- Les filles ne peuvent pas m’enlacer trop longtemps, je les paye que pour une heure !
Hannah Morganthal, 16 ans, et sa mère, ont un terrible accident de voiture, mais Hannah ne ressent aucun mal : elle est atteinte d’une ICD (Insensibilité Congénitale à la Douleur). Les médecins tentent de cacher à Hannah l’état critique de sa mère tout en essayant de trouver de quoi souffre Hannah qui elle aussi a attrapé une maladie grave. Son ICD complique sérieusement la tâche des médecins qui ne peuvent savoir d’où vient son mal. House apprend de son côté que Cuddy a un rendez-vous avec un inconnu…
Cet excellent épisode est une croisée des chemins : en-dehors du cas, original et passionnant à suivre (avec une chute impressionnante !), nous voyons nos médecins s’interrogeant sur leurs envies d’une vie sociale moins vide ou sur leurs propres désirs. En fait, cet épisode est véritablement celui qui va décider de l’avenir de la série, ses conséquences se feront ressentir jusqu’au finale de la saison 7 par l’orientation donné à chacun des personnages. En cela, il est immanquable pour le fan : naissance définitive du Huddy, création du « Chaseron » (relation Chase-Cameron), solitude et métamorphoses de Foreman… un épisode choral bien ficelé !
Ce n’est certes pas dans l’essence de la série de s’intéresser autant aux médecins, et la suite de la série le montrera que trop hélas, mais pour l’heure, l’épisode recueille les suffrages sans problème !
L’intro fait son effet avec cette jeune adolescente grièvement blessée et qui a l’air de ne pas s’en rendre compte. Les dix premières minutes sont de la comédie pure : Hannah cache son insensibilité pour voir sa mère au bloc, mais House trouve le pot-aux-roses : le voir énumérer les six raisons (surtout la sixième !!) qui démontrent son ICD est un grand moment d’humour. Mais que dire alors de la scène suivante où il s’engage avec Hannah dans une des joutes verbales les plus jouissives de la série, chacun essayant de convaincre que l’un souffre plus que l’autre : leurs calvaires respectifs bien réels deviennent des arguments hilarants !
L’ICD d’Hannah permet bien des scènes audacieuses : Chase proposant ni plus ni moins de la « torturer » pour la sauver. Son délire paranoïaque finissant par un saut de sept mètres du haut d’un balcon est assez percutant ! L’opération du cerveau réalisée à vif ou encore le sommet hémoglobine de l’épisode : une opération de l’intestin sans anesthésie !!! Matthew V. Lewis ne tombe pas dans le piège de la surenchère et utilise efficacement l’alibi du « sans douleur ».
On comprend l’intérêt de House : lui qui souffre en permanence rencontre quelqu’un qui ne souffre pas ! Wilson devine que House voudrait tenter une greffe de ce nerf rachidien jamais frappé par la douleur pour ne plus souffrir ! Il finit par le raisonner : son jugement est faussé par ce conflit d’intérêts. La chute finale (très très gore) est aussi renversante que celle de l’épisode précédent !
Instant Hameron fugitif : surveillez le bref regard d’intelligence de Cameron quand House lui dit qu’il y’a un lien entre sa douleur et son irascibilité…
Quittons ce passionnant cas pour nous pencher sur nos chers docteurs qui font face à leurs avenirs :
Foreman au début de l’épisode est en couple avec Wendy. L’optimisme de House quant à l’avenir de leur relation est sans équivoque… et évidemment il a raison car à la fin Foreman casse ! Foreman en fait mélange sans cesse vie privée et professionnelle, n’accordant aucun espace « libre » à sa petite amie. Pire, il ne cherche pas de relation à long terme (expliquant ses aventures multiples sous-entendus dans les premières saisons). Ce thème mille fois traité trouve cependant ici une dimension particulière, d’abord par le moyen de rupture : il lui offre un « cadeau » (le poste qu’il lui décroche mais dans un autre hôpital). Ensuite, parce qu’il nous permet de voir qu’il y’a une ressemblance morale de plus en plus troublante entre lui et House. Wendy ne le lui cache pas : rationalité à outrance, besoin de solitude, « d’espace vital »… House a métamorphosé Cameron, et Foreman est en bonne voie ! Il finit par rejeter ce qu’il y’a de meilleur dans l’être humain : l’affection sincère et durable, et il se déshumanise ainsi. L’épisode jète déjà quelques feux sur la fin de saison.
Son superbe dialogue avec Cameron est un des plus pertinents de la série, sur le thème de l’engagement. Foreman a tout compris de l’engagement amoureux, mais qu’il n’en suive jamais le chemin prouve sa recherche de l’éphémère. Ainsi, Cameron se plaint de son absence de vie sociale, Foreman lui réplique que son physique avantageux lui permettrait une vie sexuelle bien remplie ! Cameron doit subitement faire face alors à une nouvelle vision de son mariage. Le fait qu’elle ait épousé un cancéreux incurable montre que si elle l’aimait, elle ne pouvait se projeter à long terme avec lui du fait de l’échéance mortelle. Elle n’a pas encore connu « le grand amour » : son sacrifice était sublime mais paradoxalement n’était pas une preuve d’amour durable et longue. L’engagement n’est pas à durée déterminée, et ordonne une force d’âme dont elle n’a pas encore fait preuve. Joue ici le pessimisme sous-jacent de la série : l’engagement du mariage n’est pas compatible avec l’inconstance humaine. La pérennité va de pair avec une certaine perfection morale impossible (l’abbaye de Thélème de Gargantua de Rabelais reste une utopie). Le seul recours est l’acceptation de sacrifices pour montrer son attachement à l’autre comme le remarque Foreman. On doit se faire du mal pour préserver l’autre. La solution de Cameron : un mariage heureux à courte durée programmée, n’est pas une alternative viable.
Puisque le grand amour n’est pas pour demain, pourquoi ne pas « s’amuser » ? Pragmatique ? Mais il faut bien mettre de l’eau réaliste dans le vin de notre idéalisme pour vivre ! Cela aboutit à une des plus grandioses scènes finales de la série, d’un humour allant au-delà de l’ironie. Cameron suit le conseil de Foreman et propose à Chase de coucher ensemble, simplement pour coucher ! Et là, la série pousse décidément le bouchon très loin car pulvérisant les codes de ce genre de relation :
1. La fille demande une relation éphémère (fuckfriend) alors que le garçon (Chase) souhaite en secret une relation plus sérieuse (confirmée dans Y’a-t-il un médecin dans l’avion ?).
2. Elle choisit Chase uniquement pour des motifs utilitaires : elle le connaît, ils travaillent ensemble… la comparaison avec la pizza micro-ondes par un Chase blessé dans son orgueil est vraiment tordante !
3. Elle est certaine de n’avoir aucun sentiment pour lui et cherche un homme qui la comblera sexuellement mais qui ne devra en aucun cas pousser le sentiment trop loin.
4. Elle est la dominatrice de la relation. Chase n’est qu’un objet sexuel soumis.
Soit exactement l’inversion totale des relations « sexfriends » généralement proposée par les hommes ! Et Chase, d’abord réticent (c‘est gentil ce que lui a dit Cameron !), finit par suivre Cameron dans une délicieuse ellipse… Le Chaseron se crée et par contrecoup la fin momentanée du Hameron… encore que l’épisode suivant… Tournure comique mais aussi grinçante : elle montre que l’âme humaine est plus à l’aise dans l’éphémère que dans la longévité !
Cette relation peut être comparée à celle entre les docteurs J.D et Elliot dans la saison 2 de la série Scrubs (4 ans avant cet épisode) où tous deux acceptent d’être sexfriends, relation rompue par Elliot (comme le fera Cameron plus tard), l’élément féminin du duo donc, à cause des sentiments montants de J.D. La série semble donc n’avoir rien inventé de ce côte-là. Mais en fait, elle approfondit l’idée : elle accorde à Cameron une position dominante bien plus marquée, elle est bien plus pragmatique et intransigeante qu’Elliot. Leur relation est donc plus intense et plus dramatique, là où Scrubs misera davantage sur les hilarants allers-retours entre les deux protagonistes.
Mais c’est bien entendu le Huddy qui nous intéresse ici !
House se rend compte que Cuddy a un rencard avec un inconnu. Nouvelle scène dans le bureau de la directrice où chacun parle sans écouter l’autre (très Clair de Lune ça !). Vient ensuite House qui sabote avec sa délicatesse coutumière le date d’une Cuddy rouge de confusion. On remarquera que Don, le prétendant, porte beau et n’est pas le faire-valoir habituel de ce genre de situations : il n’est pas ridicule et surprend par sa courtoisie feinte. Mais LA scène de l’épisode est bien entendu quand House dérange Cuddy une fois de plus alors qu’elle passait aux « choses sérieuses » ! (Mon Dieu, pas de soutien-gorge ?!!!) L’obsession de House à gâcher le peu de vie intime de sa patronne est un nouveau pas, car il n’était encore jamais allé jusque-là. Depuis quelque temps, il montre une certaine jalousie à son égard qu’il se garde bien d’avouer, quoique son silence massif à la brutale question de Cuddy : Est-ce que je vous plais, House ? est un aveu clair et net ! D’ailleurs, il aura une attitude similaire lors du « Luddy » de la saison 6.
Cuddy a deviné ce qu’il ressent et quand House s’en défend, prétextant qu’il fait ça parce qu’il aime simplement pourrir la vie des autres, on (et Cuddy) n’y croit pas une seconde. Leur relation prend une tournure plus troublante, Don l’a bien compris : elle se montre plus vivante, plus passionnée quand elle est avec House qu’avec lui. Elle aussi a une attirance envers le diagnosticien qui la rend plus déterminée, plus forte, loin de la douceur affadissante dont elle a fait preuve envers lui. Le Huddy n’est pas à sens unique, et la tension sexuelle ne cessera de s’instensifier. La série a vraiment le don de nous convaincre rien qu’avec des petits détails, des sous-entendus si subtils… Le magnifique plan final (plongée combinée à un travelling vertical) de Cuddy dans son lit à deux places, fixant d’un œil triste la place désespéramment vide d’un homme qu’elle attend, est très émouvant et dit bien toute sa misère affectivo-sexuelle…
Mika Boorem retranscrit bien les angoisses de son personnage, mais surjoue l’hystérie, une prestation bouillonnante mais brouillonne. Josh Stamberg se défend bien dans le rôle du « love interest » de Cuddy. Kimberly Quinn n’est pas inoubliable. Hugh Laurie joue au millimètre près : jalousie à peine voilée, jem’enfoutisme… une précision diabolique ! Lisa Edelstein, décidément hypersexy, est plus mordante et grinçante que jamais ! Le trio étincelle, en particulier Omar Epps, vraiment fabuleux.
Infos supplémentaires :
- Cuddy a rencontré son date sur le site singleballroomdancelovers.com ! Traduit approximativement en VF par Dansez-en-couple.com. Bien entendu, les deux sites sont purement fictifs !
- La chanson de l’épisode est Hit the Ground de et par Lizz Wright.
Acteurs :
Mika Boorem (1987) joue très jeune dans un théâtre local en Arizona, elle devient rapidement une actrice précoce au cinéma, jouant dès 10 ans dans plusieurs films où elle se fait remarquer comme second rôle : The Patriot, Dirty Dancing 2, Cœurs perdus en Atlantide, etc. elle tourne environ deux films par an. Elle est aussi active à la télévision : elle a joué dans les séries Sabrina, Ally McBeal, Walker Texas Ranger, Dawson (6 épisodes), Ghost Whisperer, etc.
Everybody lies !
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61. Demi-prodige
3.15. Demi-prodige (Half-Wit) :
Oh, un petit pelotage pour l’homme, un cul grandiose pour l’humanité !
Patrick Obyedkov, 34 ans, est handicapé mental depuis un accident à l’âge de 10 ans. Curieusement, il s’est transformé en génie musical, devenant un pianiste virtuose. Lors d’un concert, sa main droite se paralyse, il a une dystonie. House veut résoudre non seulement sa maladie mais aussi pourquoi Patrick est devenu pianiste à la suite de son accident. Cameron découvre entretemps que House a contacté l’hôpital de Boston. Elle apprend alors que son boss est atteint d’un grave cancer du cerveau…
Cet épisode particulier est un classique de la série, il contient en effet une scène très commentée dans la série : le long baiser échangé entre le Dr.Cameron et Gregory House. Mais indépendamment de cette scène, il faut reconnaître que l’épisode a beaucoup d’atouts en main, grâce au brillant scénario de Lawrence Kaplow. Même s’il mérite bien ses quatre melons par sa richesse, il souffre quand même de deux défauts : un cas qui n’exploite pas toutes ses ressources jusqu’au bout, et la mise en scène malhabile de Katie Jacobs, l’un des trois « cerveaux » de la série qui dirige un épisode de la série pour la première fois. Si Jacobs se montre médiocre lors de cette première tentative, elle sera toutefois beaucoup plus satisfaisante par la suite.
Le cas a tout pour nous plaire, grâce à ce touchant handicapé mental qui ne vit qu’à travers la musique. L’épisode nous régale de plusieurs chefs-d’oeuvre : la merveilleuse sonate « Waldstein » de Beethoven, ou pendant l’IRM, le primesautier scherzo de la symphonie en ut majeur de Bizet. Et côté piano de superbes standards de Scott Joplin ou les enchanteresses improvisations jazzy de Hugh Laurie et de Dave Matthews.
Il est émouvant de voir le patient, qui, débile parfait en temps normal, semble devenir un tout autre homme quand il joue, même sur un clavier imaginaire.
Le cas avance correctement mais est un peu laborieux. Le diagnostic final ne nous marque pas vraiment, mais la série nous sert un royal dilemme moral : Patrick peut redevenir normal, quitter son handicap, mais au prix de tout ce qui a fait sa vie : la musique qu’il ne maîtrisera plus jamais. Ou bien continuer à être virtuose mais rester handicapé. Un don qui n’est dû qu’à un accident de la vie… la série va loin dans la cruauté ironique ! La décision sera tranchée dans une magnifique scène confondante d’émotion et de justesse. Malgré tout, le happy end, plus franc que de coutume, reste bien amer.
Le cas est compensé par la belle écriture du patient et de son père, qui veille sur lui.
House a une tumeur mortelle inopérable ! Mais si vous vous attendez un numéro de révolte, de colère de House, passez votre chemin, il n’en a rien à cirer ! D’où une situation absurde : tout le monde s’inquiète pour lui, veut le « réconforter » ce qui ne fait que l’irriter davantage !
Chacun des personnages est transformé : bien que House les tourne en dérision, leur en fait voir de toutes les couleurs… chacun exprime un lien fort envers lui. Trois ans ensemble, ça forge des liens même s’il n’y a pas d’amitié réelle. La série le rappellera plusieurs fois (Il n’y a rien à comprendre [saison 5]).
Cuddy apparaît ainsi au bord des larmes quand elle commence à deviner l’horrible vérité, l’équipe ne fait que parler de House au lieu de Patrick. Les médecins semblent faire leur job qu’à contrecoeur. Mais la série, avec son pessimisme foncier, semble nous dire que nous sommes programmés pour prendre en pitié les gens plus malheureux que nous, que cette compassion n'est pas sincère mais « fabriquée » pour la circonstance. Les rapports humains sont si factices déplore la série qu’on ne sait même plus ce que l’on ressent comme l'atteste la scène finale.
Même si on sait qu’il y’a anguille sous roche, le twist final est un des plus ironiquement renversants de la série, tout à fait dans le style de House. Malgré son humour très noir, c’est une fin pessimiste, suggérant que House est un camé irrécupérable… Trait de génie : l’épisode a beaucoup d’éléments comiques, mais c’est un des plus sombres de la saison !
Mais c’est évidemment pour sa scène « Hameronienne » que l’épisode est très célèbre. Cameron veut faire une prise de sang à House sans qu’il le remarque. Elle échange avec lui un profond baiser tandis qu’elle sort la seringue de sa poche… mais House reste attentif et attrape la main de Cameron ! Raté !
Mais ce baiser est-il au fond du cœur réciproque ? La réponse est un « oui mais » à en devenir fou !! J’ai personnellement repassé la scène une quinzaine de fois sans trouver une réponse franche ! OUI Cameron apparaît comme hypnotisée quand elle marche vers lui, MAIS House lève les yeux au ciel en devinant ses intentions. OUI Cameron apprécie pleinement ce moment, MAIS House n’est pas attentif puisque anticipant le geste de Cameron. OUI Cameron l’embrasse fougueusement, MAIS House est plutôt passif, ne bougeant presque pas sa posture (Le Hameron semble décidément bien à sens unique !). OUI, Cameron a l’air de l’embrasser pour concrétiser son attirance envers lui, MAIS si c’était par pitié et non par désir qu’elle embrasse, vu qu'il semble condamné et qu'on sait qu'elle est attirée par les « gens cassés »… OUI House fait une énorme devil mind (Pour un échantillon de sperme, reviens sans ton aiguillon !) MAIS son ton agressif ne semble pas sincère. Cette ambiguïté irrésolue montre que la série réussit à complexifier les relations entre personnages sans nuire à l’émotion. Notons que c’est une des rares scènes de l’épisode que Katie Jacobs réussit vraiment.
Mais l’épisode réserve un coup de maître : c’est en fait autant un épisode Huddy que Hameron !! La scène où House dit au revoir à Cuddy est le pendant parfait de la précédente : il se rend chez elle à 3h du mat pour l’admirer en peignoir alors qu’un simple coup de téléphone suffisait (comme dans l’épisode précédent). D’autre part, House est bien plus cynique… et troublé devant elle que devant Cameron.
La scène révélatrice est quand après une étreinte purement platonique entre les deux docteurs, House tente de suivre Cuddy dans sa chambre… il est prêt à passer à l’acte !! Mais Cuddy l’envoie sur les roses en lui balançant un monumental râteau à mourir de rire… La conclusion reste ambiguë mais une chose est claire : House désire Cameron mais fantasme davantage sur Cuddy que sur Cameron. La tension sexuelle explose entre Cuddy et House, tandis que seuls des sous-entendus à la limite du minimalisme alimentent la relation House-Cameron. D'ailleurs, le baiser Huddy de Rêves éveillés (saison 5) sera bien plus réciproque.
Mais ce baiser troublant et beau est une merveilleuse première fin pour le Hameron qui va s’effacer au profit du Chaseron. Il opérera cependant un retour inattendu et ironique dans la saison 5, tout en offrant plusieurs réponses sur sa véritable nature.
Difficile de rêver mieux comme interprétation : Dave Matthews rend touchant les émotions infantiles de son personnage, sans être lourd. Kurtwood Smith sait pareillement être très expressif avec une grande économie de moyens. Lisa Edelstein apparaît peu mais adopte un style très différent des habitudes de son personnage (sensibilité, douceur, confusion…) avec réussite. Le trio est en pleine santé : Jesse Spencer et Omar Epps brillent plus que d’habitude, mais Jennifer Morrison, plus en avant, est évidemment celle qui retient l’attention en donnant une de ses meilleures prestations. Hugh Laurie est comme toujours parfait. La seule réserve étant l’absence de scène commune entre Sean Leonard et son compatriote du Cercle des poètes disparus, et la trop sage réalisation de Katie Jacobs.
Infos supplémentaires :
- Half-Wit est un terme signifiant un homme aux facultés mentales limitées, pour ne pas dire crétines. Il désigne l’handicapé mental de l’épisode.
- On savait que Cameron triait le courrier de House, on sait maintenant qu’elle le lit !
- House cache sa clé en haut de sa porte.
- Les quelques notes que joue Patrick d’une seule main sont les premières mesures du fameux rag-time The Entertainer de Scott Joplin (1867-1917), rendu célèbre pour être la musique du film L’Arnaque (1973).
La musique que joue House sur le piano avant que Patrick l’imite est une chanson du groupe The Boomtown Rats : I don’t like mondays.
- En plus des musiques classiques (Beethoven et Bizet) et de ces chansons, on entend aussi durant l’épisode Rainy Day Lament de et par Joe Purdy et See the world de et par Gomez.
- On remarquera que Kurtwood Smith a dans la série That 70’s show un fils nommé Eric Forman (sans e) !!
- House prétend avoir pris le pseudonyme de Luke N. Laura pour faire son examen, il s’agit d’un personnage du fameux soap opera Hôpital central. Quand ironiquement, Wilson envisage une transplantation de cerveau par la foudre, il s’agit d’une allusion directe à l’expérience du Dr.Frankenstein.
Acteurs :
Dave Matthews (1967) est surtout reconnu comme étant le fondateur du Dave Matthews Band, groupe de rock très populaire où il est chanteur et guitariste (et maîtrise aussi le piano). Cet excellent musicien a collaboré à plusieurs films dont il a signé tout ou partie de la BO (Matrix Reloaded, 21 grammes, Scream 2...) et à plusieurs séries. Il est occasionnellement acteur.
Kurtwood Smith (1943) a derrière lui une impressionnante filmographie. D’abord comédien de théâtre pur, il se tourne à presque 40 ans seulement vers les écrans, enchaînant de nombreux rôles d’importance : RoboCop en premier lieu mais aussi Le cercle des poètes disparus (avec Robert Sean Leonard), Rambo 3, Star Trek 6, Piège à grande vitesse, Deep Impact, etc. Côté séries, il est surtout connu pour avoir joué le rôle principal de Red Forman dans la populaire That 70’s show (201 épisodes). Il est à noter que ce devait être Chuck Norris qui devait jouer son rôle… Mais il a également joué dans L’agence tous risques, Tonnerre de feu, X-Files (épisode Le visage de l’horreur), Star Trek Deep Space Nine et Voyager, 24 (7 épisodes), Médium (l’agent Cooper dans Une simple intuition, Meurtre par procuration, et Le mal à la racine), etc.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Dr House"
Toujours d'excellentes critiques, bien détaillées.
Ahhhhh, l'agent Cooper...Un des meilleurs adversaires d'Allison.
Ahhhhh, l'agent Cooper...Un des meilleurs adversaires d'Allison.
Cetp65- Prince(sse)
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Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Dr House"
Et je tiens à préciser que cet épisode a servi de "modèle" à celui de ma série.
Jazz- Vicomte(sse)
- Age : 33
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Date d'inscription : 20/12/2009
62. L’homme de ses rêves
Merci Cetp65 !
- Vous avez pris deux pilules de codéine ?
- Non, un antidépresseur. Je dois en prendre deux quand je vous vois…
House fait un cauchemar : il rêve qu’il a été blessé pendant la guerre d’Irak et qu’il est secouru par un soldat. Cuddy réveille House et lui présente John Kelley, un nouveau patient… qui est exactement le soldat de son rêve ! Et pourtant, il ne se rappelle pas de l’avoir déjà vu. House somme son équipe tant de résoudre ce cas que d’enquêter auprès de lui pour savoir qui il est vraiment. House a parallèlement un autre problème : il ne peut plus uriner et souffre d’insomnies…
Cet épisode peine à convaincre dans son enquête médicale. D’un ennui total dans sa première moitié, il reprend des couleurs par la suite, mais sans réellement décoller. Le patient n’a aucune psychologie et pas mal de scènes s’allongent inutilement. Heureusement, les séances de diagnostic différentiel retrouvent leur intérêt coutumier. L’histoire parallèle de House tournant comme un lion dans son cage, obsédé par l’identité du patient et ses problèmes de santé, est très bien écrite et fait le charme de cet épisode qui se conclut sur une révélation Huddyienne qui fait son effet ! De son côté, le Chaseron permet de beaux moments d’humour.
Après une introduction très Twilight Zone et son rêve prémonitoire, l’épisode dérive dans des eaux paresseuses : le patient, vindicatif et serrant les mâchoires est d’un premier degré absolu. Tout d’une pièce, il n’a pas le moindre intérêt. Sa maladie peine à nous tenir devant l’écran car hormis des diagnostics différentiels très bien faits, rien de très palpitant avec un rythme mou et une histoire n’avançant que par à-coups. Le coup des tumeurs qui apparaissent et disparaissent est un excellent retournement mais qui ne sera pas suffisamment exploité. Le diagnostic final ne fait aucun effet, bref copie très moyenne de ce côté-là.
Si le côté médical du cas déçoit, la persistance de House à découvrir l’identité de son patient en revanche fonctionne très bien. Le voir sans cesse demander des questions sur sa vie intime sans aucun intérêt médical est un bon comique de répétition. Il refuse d’abandonner tant qu’il ne saura pas la vérité. Au bout d’un moment, son équipe en a marre, et Cameron tente de le recadrer. Mauvaise idée, House lui lance une incroyable volée de bois vert ! (C’est moi le patron, obéis !!). Jamais House n’avait pareillement hurlé sur un membre de son équipe ! Plus d’ironie, de remarques blessantes, mais un bon gros coup de gueule tout à fait inattendu ! Cameron n’en revient pas tandis que Chase se montre étonnamment peu solidaire… C’est parce que la série n’use que très rarement de tels procédés qu’ils ont d’autant plus de valeur dramatique.
Le grand moment comique de l’épisode (outre le fait que « Cuddy voudrait éviter de sucer l’oncle du patient ») est quand en pleine opération, sous les cris de douleur de John, House lui pose une question intime tout à fait hors de propos ! Il ose vraiment mais alors vraiment tout !!
Coïncidence ? Lien de cause à effet ? House n’arrive plus à uriner ! Et on ne peut pas dire que cela le rend de meilleure humeur ! Finissant par se désintéresser du cas, torturé par le mystère de John et sa vessie, il n’arrive plus à dormir. House commence à délirer avec notamment une scène qui commence à partir en vrille où des visages fondent, de l’urine bien jaune, et du sang qui coule envahissent l’écran ! Baaaark !! Le rebondissement qui s’ensuit est sacrément bien trouvé, on a rien vu venir ! Excellent twist, bien digne de la série !
Finalement, la scène la plus violente est quand House s’enfonce un tube dans l’urètre pour guérir son mal ! Une scène violemment éprouvante et allongée alors que la caméra suggère davantage qu’elle ne montre. Imaginez quelqu’un qui s’enfonce plusieurs mètres de tuyau dans l’orifice du sexe… Ouaïe !
Lorsque sa mémoire lui livre enfin la réponse, ça donne un dialogue final avec Cuddy qui est un des plus fameux de la série : House est en fait attiré par Cuddy depuis longtemps, et elle l’obsède. La révélation du fait qu’ils ont été intimes confirme enfin les soupçons que nous avions : ces deux-là s’envoient trop de piques pour qu’il n’y ait pas eu quelque chose entre eux par le passé ! Les dialogues ne sont pourtant pas si explicites, mais tout est très clair ! House ne cesse d’insister sur des propositions indécentes grosses comme les fesses de Cuddy (pour reprendre ses mots) qui montre son violent désir envers elle. Tandis qu’elle, avec un méchant sourire, lui balance des râteaux encore plus massifs que celui de l’épisode précédent. Un ré-gal !!!
Encore une réflexion amorale : c’est grâce à ses cachets dont il est dépendant qu’il a résolu le cas, et c’est grâce à une masturbation sous la douche qu’il a découvert la vraie identité du patient ! Qui a dit « La fin justifie les moyens » ?
Le Chaseron a pris la place du Hameron, et ce qu’on perd en sous-entendus, en subtilité, on le gagne en humour et en interprétations « Spencer-Morrisoniennes ». Cameron porte la culotte dans sa relation avec Chase qu’elle tient à la b(r)aguette : il ne maîtrise pas cette relation. Cameron n’a pas besoin de lui, et s’il veut continuer de coucher avec cette superbe fille, il doit lui obéir. Cette « impuissance » masculine, cette sorte d’esclavage sexuel, n’est pas si fréquent dans les séries et donne un coup au terme « sexe fort » sans cependant affaiblir excessivement le personnage : Cameron apprécie à demi-mot les performances sexuelles de Chase. Mais sinon, la faiblesse sociale de Chase se retrouve dans sa position de faiblesse quand il est en couple.
Et les deux fois où ils font l’amour, ça ne se passe pas comme prévu. La première fois : Chase ne veut pas quitter son poste et refuse les avances de Cameron. Du coup, Cameron se met en position provocante et sexy… il en faut pas plus pour faire tomber ses défenses ! Le pire est que quand Cameron avoue à Foreman ce qui s’est passé, il ne la croit pas : Chase ne pourrait jamais attirer Cameron ! Ce qui vexe profondément l‘interessé, blessé dans sa virilité ! Une situation drôlement absurde.
La deuxième scène est pas mal non plus : notre duo remet le couvert dans une salle de l’hôpital… et House se pointe à ce moment-là !! Il jette alors des papiers dans la poubelle de la salle et quitte la salle comme si de rien n’était ! Plus irréaliste tu meurs ! Mais son sourire en coin montre qu’il est amusé de les avoir surpris et que finalement, il n’en a rien à faire.
Cette dernière scène s’inspire d’une scène du pilote de la série Scrubs où J.D et Elliot sont enfermés dans un placard et où leur supérieur, le Dr.Cox, les surprend sans faire le moindre commentaire. La différence étant qu’Elliot venait de repousser fermement les avances de son collègue. Le comique de la scène vient du malentendu dans la tête de Cox. Dr.House, fidèle à son ADN, réinvente la scène en allant plus loin : le comique vient que la réaction de House, bien qu’identique à celle de Cox, est encore plus irréaliste puisque lui surprend le couple en pleine action !
La force de l’épisode est de présenter des situations de comédie de boulevard bien classiques mais en projetant sur elles un éclairage surréaliste qui du coup innove ; encore une signature de la série : faire du neuf avec du vieux !
On passe vite sur Marc Blucas, qui n’apporte rien à l’histoire. Le trio et Sean Leonard sont excellents, surtout le duo Jesse Spencer-Jennifer Morrison qui mène l’histoire de leurs personnages avec un entrain léger et bondissant. Hugh Laurie fait bien sentir les tourments de son personnage mais adopte cette fois un jeu très nuancé qui lui va à ravir. Lisa Edelstein, dans la dernière scène, est d’une condescendance surprenante mais qui n’est pas déplacée dans un tel dialogue.
Infos supplémentaires :
- On apprend qu’alors qu’ils étaient encore étudiants à l’université, Cuddy et House ont passé une nuit ensemble. C’est une des sources de leur relation actuelle conflictuelle. Confirmant ainsi l’intuition de Chase quant à une histoire passée dans Culpabilité (saison 2).
- Nouveaux talents cachés de House : il sait jouer de l’harmonica avec le nez, sortir une pièce de monnaie de l’oreille (ou autre part) d’un enfant, et faire jouir deux femmes en même temps.
- Wilson est gaucher.
- Cameron sous-entend qu’elle est plutôt satisfaite des performances sexuelles de Chase.
- Le sergent Kelly est né en avril 1972, et son dernier examen médical date de février 1988, il avait donc 15 ans. Or, on ne peut entrer dans les Marines avant 17 ans, et il faut à ce moment-là passer un examen médical. Il y’a donc une erreur de date.
- On entend quatre musiques dans l’épisode : Le quintette avec piano en la majeur « La Truite » de Franz Schubert, Get down tonight de et par K.C. & The Sunshine Band, Dimension de et par Wolfmother, et Superfly de et par Curtis Mayfield.
Acteurs :
Marc Blucas (1972) fut d’abord tenté par le basketball (tentant même d’intégrer la NBA), puis par le droit, avant de choisir finalement la comédie. Il est surtout connu pour avoir joué l’agent Riley Finn, un des love interest de Buffy Summers dans 31 épisodes de la série Buffy contre les vampires. Il a depuis joué à la télévision (Los Angeles police judiciaire, Castle, Lie to me, etc.) mais surtout au cinéma (une quarantaine de films recensés en 2012).
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
3.16 L’homme de ses rêves (Top Secret) :
- Vous avez pris deux pilules de codéine ?
- Non, un antidépresseur. Je dois en prendre deux quand je vous vois…
House fait un cauchemar : il rêve qu’il a été blessé pendant la guerre d’Irak et qu’il est secouru par un soldat. Cuddy réveille House et lui présente John Kelley, un nouveau patient… qui est exactement le soldat de son rêve ! Et pourtant, il ne se rappelle pas de l’avoir déjà vu. House somme son équipe tant de résoudre ce cas que d’enquêter auprès de lui pour savoir qui il est vraiment. House a parallèlement un autre problème : il ne peut plus uriner et souffre d’insomnies…
Cet épisode peine à convaincre dans son enquête médicale. D’un ennui total dans sa première moitié, il reprend des couleurs par la suite, mais sans réellement décoller. Le patient n’a aucune psychologie et pas mal de scènes s’allongent inutilement. Heureusement, les séances de diagnostic différentiel retrouvent leur intérêt coutumier. L’histoire parallèle de House tournant comme un lion dans son cage, obsédé par l’identité du patient et ses problèmes de santé, est très bien écrite et fait le charme de cet épisode qui se conclut sur une révélation Huddyienne qui fait son effet ! De son côté, le Chaseron permet de beaux moments d’humour.
Après une introduction très Twilight Zone et son rêve prémonitoire, l’épisode dérive dans des eaux paresseuses : le patient, vindicatif et serrant les mâchoires est d’un premier degré absolu. Tout d’une pièce, il n’a pas le moindre intérêt. Sa maladie peine à nous tenir devant l’écran car hormis des diagnostics différentiels très bien faits, rien de très palpitant avec un rythme mou et une histoire n’avançant que par à-coups. Le coup des tumeurs qui apparaissent et disparaissent est un excellent retournement mais qui ne sera pas suffisamment exploité. Le diagnostic final ne fait aucun effet, bref copie très moyenne de ce côté-là.
Si le côté médical du cas déçoit, la persistance de House à découvrir l’identité de son patient en revanche fonctionne très bien. Le voir sans cesse demander des questions sur sa vie intime sans aucun intérêt médical est un bon comique de répétition. Il refuse d’abandonner tant qu’il ne saura pas la vérité. Au bout d’un moment, son équipe en a marre, et Cameron tente de le recadrer. Mauvaise idée, House lui lance une incroyable volée de bois vert ! (C’est moi le patron, obéis !!). Jamais House n’avait pareillement hurlé sur un membre de son équipe ! Plus d’ironie, de remarques blessantes, mais un bon gros coup de gueule tout à fait inattendu ! Cameron n’en revient pas tandis que Chase se montre étonnamment peu solidaire… C’est parce que la série n’use que très rarement de tels procédés qu’ils ont d’autant plus de valeur dramatique.
Le grand moment comique de l’épisode (outre le fait que « Cuddy voudrait éviter de sucer l’oncle du patient ») est quand en pleine opération, sous les cris de douleur de John, House lui pose une question intime tout à fait hors de propos ! Il ose vraiment mais alors vraiment tout !!
Coïncidence ? Lien de cause à effet ? House n’arrive plus à uriner ! Et on ne peut pas dire que cela le rend de meilleure humeur ! Finissant par se désintéresser du cas, torturé par le mystère de John et sa vessie, il n’arrive plus à dormir. House commence à délirer avec notamment une scène qui commence à partir en vrille où des visages fondent, de l’urine bien jaune, et du sang qui coule envahissent l’écran ! Baaaark !! Le rebondissement qui s’ensuit est sacrément bien trouvé, on a rien vu venir ! Excellent twist, bien digne de la série !
Finalement, la scène la plus violente est quand House s’enfonce un tube dans l’urètre pour guérir son mal ! Une scène violemment éprouvante et allongée alors que la caméra suggère davantage qu’elle ne montre. Imaginez quelqu’un qui s’enfonce plusieurs mètres de tuyau dans l’orifice du sexe… Ouaïe !
Lorsque sa mémoire lui livre enfin la réponse, ça donne un dialogue final avec Cuddy qui est un des plus fameux de la série : House est en fait attiré par Cuddy depuis longtemps, et elle l’obsède. La révélation du fait qu’ils ont été intimes confirme enfin les soupçons que nous avions : ces deux-là s’envoient trop de piques pour qu’il n’y ait pas eu quelque chose entre eux par le passé ! Les dialogues ne sont pourtant pas si explicites, mais tout est très clair ! House ne cesse d’insister sur des propositions indécentes grosses comme les fesses de Cuddy (pour reprendre ses mots) qui montre son violent désir envers elle. Tandis qu’elle, avec un méchant sourire, lui balance des râteaux encore plus massifs que celui de l’épisode précédent. Un ré-gal !!!
Encore une réflexion amorale : c’est grâce à ses cachets dont il est dépendant qu’il a résolu le cas, et c’est grâce à une masturbation sous la douche qu’il a découvert la vraie identité du patient ! Qui a dit « La fin justifie les moyens » ?
Le Chaseron a pris la place du Hameron, et ce qu’on perd en sous-entendus, en subtilité, on le gagne en humour et en interprétations « Spencer-Morrisoniennes ». Cameron porte la culotte dans sa relation avec Chase qu’elle tient à la b(r)aguette : il ne maîtrise pas cette relation. Cameron n’a pas besoin de lui, et s’il veut continuer de coucher avec cette superbe fille, il doit lui obéir. Cette « impuissance » masculine, cette sorte d’esclavage sexuel, n’est pas si fréquent dans les séries et donne un coup au terme « sexe fort » sans cependant affaiblir excessivement le personnage : Cameron apprécie à demi-mot les performances sexuelles de Chase. Mais sinon, la faiblesse sociale de Chase se retrouve dans sa position de faiblesse quand il est en couple.
Et les deux fois où ils font l’amour, ça ne se passe pas comme prévu. La première fois : Chase ne veut pas quitter son poste et refuse les avances de Cameron. Du coup, Cameron se met en position provocante et sexy… il en faut pas plus pour faire tomber ses défenses ! Le pire est que quand Cameron avoue à Foreman ce qui s’est passé, il ne la croit pas : Chase ne pourrait jamais attirer Cameron ! Ce qui vexe profondément l‘interessé, blessé dans sa virilité ! Une situation drôlement absurde.
La deuxième scène est pas mal non plus : notre duo remet le couvert dans une salle de l’hôpital… et House se pointe à ce moment-là !! Il jette alors des papiers dans la poubelle de la salle et quitte la salle comme si de rien n’était ! Plus irréaliste tu meurs ! Mais son sourire en coin montre qu’il est amusé de les avoir surpris et que finalement, il n’en a rien à faire.
Cette dernière scène s’inspire d’une scène du pilote de la série Scrubs où J.D et Elliot sont enfermés dans un placard et où leur supérieur, le Dr.Cox, les surprend sans faire le moindre commentaire. La différence étant qu’Elliot venait de repousser fermement les avances de son collègue. Le comique de la scène vient du malentendu dans la tête de Cox. Dr.House, fidèle à son ADN, réinvente la scène en allant plus loin : le comique vient que la réaction de House, bien qu’identique à celle de Cox, est encore plus irréaliste puisque lui surprend le couple en pleine action !
La force de l’épisode est de présenter des situations de comédie de boulevard bien classiques mais en projetant sur elles un éclairage surréaliste qui du coup innove ; encore une signature de la série : faire du neuf avec du vieux !
On passe vite sur Marc Blucas, qui n’apporte rien à l’histoire. Le trio et Sean Leonard sont excellents, surtout le duo Jesse Spencer-Jennifer Morrison qui mène l’histoire de leurs personnages avec un entrain léger et bondissant. Hugh Laurie fait bien sentir les tourments de son personnage mais adopte cette fois un jeu très nuancé qui lui va à ravir. Lisa Edelstein, dans la dernière scène, est d’une condescendance surprenante mais qui n’est pas déplacée dans un tel dialogue.
Infos supplémentaires :
- On apprend qu’alors qu’ils étaient encore étudiants à l’université, Cuddy et House ont passé une nuit ensemble. C’est une des sources de leur relation actuelle conflictuelle. Confirmant ainsi l’intuition de Chase quant à une histoire passée dans Culpabilité (saison 2).
- Nouveaux talents cachés de House : il sait jouer de l’harmonica avec le nez, sortir une pièce de monnaie de l’oreille (ou autre part) d’un enfant, et faire jouir deux femmes en même temps.
- Wilson est gaucher.
- Cameron sous-entend qu’elle est plutôt satisfaite des performances sexuelles de Chase.
- Le sergent Kelly est né en avril 1972, et son dernier examen médical date de février 1988, il avait donc 15 ans. Or, on ne peut entrer dans les Marines avant 17 ans, et il faut à ce moment-là passer un examen médical. Il y’a donc une erreur de date.
- On entend quatre musiques dans l’épisode : Le quintette avec piano en la majeur « La Truite » de Franz Schubert, Get down tonight de et par K.C. & The Sunshine Band, Dimension de et par Wolfmother, et Superfly de et par Curtis Mayfield.
Acteurs :
Marc Blucas (1972) fut d’abord tenté par le basketball (tentant même d’intégrer la NBA), puis par le droit, avant de choisir finalement la comédie. Il est surtout connu pour avoir joué l’agent Riley Finn, un des love interest de Buffy Summers dans 31 épisodes de la série Buffy contre les vampires. Il a depuis joué à la télévision (Los Angeles police judiciaire, Castle, Lie to me, etc.) mais surtout au cinéma (une quarantaine de films recensés en 2012).
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63. L’Enfant miroir
3.17 L’Enfant miroir (Fetal position) :
- J’vais en Argentine faire l’ascension de l’infâme mont Aconcagua.
- Belle idée, sauf que vous boîtez !
- Y’a une tribu d’indiens, les Mocobis, qui prennent en charge les Anciens jusqu’au bout.
- Vous êtes dingue !
- J’suis un dingue de GENIE !!!
Emma Sloan, femme célibataire de 42 ans et enceinte, est victime d’une attaque. Ses reins et son foie commencent à lâcher. House diagnostique un syndrome du miroir : le fœtus qu’elle porte la tue à petit feu. Lorsqu’Emma et son enfant vont au plus mal, House lui demande d’avorter pour la sauver, mais elle refuse de tuer son bébé. Cuddy intervient alors, prend le cas en charge, et tente par tous les moyens de la guérir sans recourir à l’avortement, quitte à risquer la vie de sa patiente et du bébé…
Ce singulier épisode est une grande surprise : son esprit est davantage ancré dans celui de Grey’s anatomy que de Dr.House : le combat de la mère qui veut sauver son enfant, la doctoresse qui s’identifie à elle, l’espoir contre la fatalité, une séquence « émotion » bien soulignée, et pour finir un total happy end tellement heureux (bien que pas vraiment moral !) qu’il semble déplacé dans cette série plutôt sombre ! Et pourtant, tout marche comme sur des roulettes ! Le duo Russell Friend-Garrett Lerner détourne exceptionnellement les thèses pessimistes de la série pour composer un hymne à la vie et à l’espoir, donnant au passage un rôle magnifique à Lisa Cuddy. Cet épisode est une rarissime bouffée d’air au milieu de toute cette noirceur. L’histoire est tout à fait réussie, évitant toute mièvrerie ou pathos. Et en plus, ça fait du bien !
On s’aperçoit vite que cet épisode s’inspire beaucoup de Sacrifices (saison 1) où une mère est mise en danger par son bébé et où elle a la possibilité d‘avorter. Mais là où Sacrifices prenait rapidement un versant tragique et sans espoir, c’est ici un sentiment de lutte, de combat avec l’espoir de la victoire, qui est engagé ici.
L’épisode prend d’abord le même chemin que son prédécesseur avec un cas classique mais tendu. Les diagnostics différentiels sont clairs, pleins de bons mots et d’ironie. Le tempo est modéré sans être traînant, mais la donnée du bébé dans l’équation donne évidemment une sympathie plus forte pour le spectateur. Le portrait d’Emma par les scénaristes est très beau : une femme chaleureuse, courageuse, forte dans l’adversité ; sans jamais tomber dans l’admiration béate. Donc, une mécanique bien huilée… jusqu’à ce que le dilemme tombe comme un couperet : avorter ou mourir ! Gasp !
Nouveau problème éthique soulevé par la série, déjà mentionné dans De pièces en pièces : à partir de quand un fœtus devient-il bébé ? A partir de quand l’avortement devient-il vraiment un « meurtre » ? La solution de House est claire et nette : la limite est la naissance, pas avant, arguant que le fœtus ne mène aucune vie personnelle véritable. L’opposition de la mère, contrairement à celle d’Eve, n’est pas motivée par un motif religieux mais par son instinct maternel. Prête s’il le faut à risquer sa vie pour lui donner naissance, elle refuse l’IMG. Et Cuddy met son grain de sel : elle veut à tout prix la soutenir et éviter l’IMG. House n’est pas dupe : Cuddy s’identifie à elle. Malheureuse en maternité, avec ses FIV foireuses, elle veut reprendre espoir en sauvant l’enfant d’Emma et ainsi perd son jugement. On notera que les scénaristes ne sont pas tendres avec elle : à chaque fois que Cuddy interfère dans un cas, elle n’est pas objective et donc finit par aggraver la situation !
L’épisode passe à la dimension supérieure quand Cuddy intervient directement dans le cas. Son intrusion était déjà préparée par sa présence inhabituelle aux côtés d’Emma lors du premier examen. Refusant l’évidence, elle s’accroche au moindre espoir possible. Faisant comme si ce bébé fatal était le sien, elle veut le sauver. Elle finit par se mettre à dos toute l’équipe, fatiguée de son investissement excessif. Elle fait l’expérience d’un grand moment de solitude qui l’affecte, alors que House, blindé, ne l’est jamais. Cette terrifiante course contre la montre enferme l’épisode dans un climat de tension incroyable, surtout lorsque Cuddy voit tous ses espoirs s’effondrer autour d’elle. La trouvaille de l’opération finale tient alors du miracle !
C’est là qu’intervient une scène proprement stupéfiante : lors de l’opération, le bras du bébé jaillit de l’utérus et touche la main de House. Aussitôt, le temps s’arrête, et House contemple longuement ce petit bras qui semble d’accrocher de lui. On ne voit de House que les yeux, mais l’étincelle de son regard bleu est surchargée d’émotion. Déconcerté par cette déclaration de vie, lui qui a toujours considéré cet être comme un fœtus pas vraiment encore vivant, semble perdu, et ce n’est pas sa vanne sur Alien qui dissipera cet impression d’éternité. Qu’il commette un lapsus à la fin en appelant le petit être « bébé » et non plus « foetus » témoigne de sa confusion. Une scène précieuse et rare où House est devenu un instant vraiment humain. Le bébé est sauvé, la mère est heureuse et rétablie, House plus humain : fin heureuse à tous les étages.
Cuddy a perdu son objectivité, a laissé les sentiments interférer dans le cas, a dangereusement joué avec la vie d’Emma, a pris la « mauvaise décision » (l‘avortement était bien moins risqué pour la mère)… et finalement obtient un happy end total là où House aurait tué le bébé ! Fin pas dépourvue d’ironie finalement ! Toute règle a des exceptions rappelle la série qui nous invite finalement à laisser écouter notre intuition, de miser gros quand l’enjeu en vaut la peine. Retranché derrière sa froideur calculatrice, House est incapable de comprendre l’espérance humaine, moteur indispensable à toute vie.
Le Hameron projette ses derniers feux avant longtemps avec une intéressante hypothèse : et si le fait que Cameron se soit jetée sur Chase était une dernière tentative pour atteindre House, le rendre jaloux ? Cameron refuse une telle hypothèse. On peut objecter que cette situation n’est pas révolutionnaire dans l’univers des séries, mais le jem’enfoutisme apparent de Chase lui donne un côté assez drôle ! Curieux, car l’épisode suivant va totalement fêler cette glace. Incohérence ? Non, plutôt une distanciation, un souhait de Chase de ne pas se rappeler la précédente passion de Cameron. Le personnage apparaît moins faible, plus confiant, ce qui n’arrive pas si souvent. Dans tous les cas, House est loin de tout ça. Malgré une devil mind (Y’a de la place que pour un ; mais en se serrant…), il n’en a rien à faire. En réalité, s’il fait quelques sous-entendus sexuels à Cameron, c’est davantage pour s’amuser, pour rire, bien loin des autres sous-entendus, ceux adressés à Cuddy, bien plus sérieux et obsessionnels. Malgré tout, le Hameron reste un modèle en la matière.
Quelques moments comiques comme House se payant (une fois de plus) la tête de Cameron dans le caisson hyperbare. La réaction outrée de Cameron quand elle apprend que House a tout dit sur elle et Chase à Cuddy. Le trio analysant le cliché de House croqué par Emma où il a une allure… gentille ! Ou Cameron surprise de l’air attirant et beau de Chase sur une photo, ignorant que cette photo fut prise au moment où il regardait une photo d’elle. Plus ironiquement, Emma affiche à la fin chez elle des photos de toute l’équipe… sauf House qui a voulu tuer son bébé !!
Anne Ramsay en mère courage connaît son métier sur le bout des doigts : elle passe par toutes les émotions possibles et imaginables et gagne à chaque fois ! Le trio est au second plan mais Jesse Spencer se démarque par une ironie plus prononcée que de coutume. Hugh Laurie, en cynique glacial laissant échapper un peu d’humanité mérite tous les vivats. Mais c’est bien Lisa Edelstein qui joue en soliste : profitant de l’effusion sentimentale de son personnage, elle est héroïque et pathétique, bouleversante et candide, tout à la fois ; loin de sa sobriété classique. Champagne !
Infos supplémentaires :
- La scène où les doigts du fœtus attrapent la main de House est inspirée d’une fameuse photographie de Michael Clancy qui a saisi un tel détail dans une opération analogue.
- Le chanteur et bassiste Tyson Ritter joue son propre rôle dans l’introduction de l’épisode. Son groupe de pop rock All-American Rejects est explicitement évoqué.
- Cameron s’habille très rapidement : elle enfile sa tenue d’examen en six secondes au début de l’épisode. On penchera quand même pour une erreur de montage… Et on remarquera qu'Emma photographie ses médecins en paysage, alors que le rendu final est en portrait.
- Les deux chansons de l’épisode sont Are you alright ? de et par Lucinda Williams, et Bastards of Young de Paul Westerberg, interprétée par The Replacements.
Acteurs :
Anne Ramsay (1960) étudie la comédie à l’Université de Los Angeles, puis intègre une troupe de théâtre, préludant sa carrière à la télévision. Elle s’est fait connaître en jouant le rôle récurrent de Lisa Stemple dans 67 épisodes de la série Dingue de toi. Elle a également joué dans Rick Hunter, Star Trek nouvelle génération (2 épisodes), Chicago Hope, Les Experts, Monk, FBI portés disparus, Six pieds sous terre, The L Word (Robin dans 6 épisodes des deux premières saisons), Tell me you love me (2 épisodes), Ghost Whisperer, Dexter (6 épisodes), Castle, etc. Elle a également à son actif pas mal de seconds rôles au cinéma.
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Re: Série "Dr House"
Foreman et Cuddy sont gauchers aussi.
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Re: Série "Dr House"
Ah tiens, j'avais pas remarqué ! Mon oeil de lynx est pris en flagrant délit d'inexactitude !
Je poste le 3.18 ce soir.
Je poste le 3.18 ce soir.
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64. Y’a-t-il un médecin dans l’avion ?
3.18 Y’a-t-il un médecin dans l’avion ? (Airborne) :
- Je veux ma poupée, je veux ma poupée, je veux ma poupée… !
- Donnez-lui 20 mg d‘anti-histaminique, ça lui sauvera la vie. Parce que si elle la ferme pas, j’la tue !!
Alors qu’elle s’apprêtait à demander les services de Robin, une call-girl, Fran, 58 ans, a une attaque. House étant absent, Wilson prend le cas en main mais a du mal à gérer l’animosité de Foreman envers Chase et Cameron dont la relation selon lui perturbe le bon déroulement des diagnostics. House et Cuddy reviennent par avion de Singapour où ils participaient à un symposium. Mais durant le trajet, Peng, un coréen, commence à aller très mal. Bientôt, quatre autres passagers commencent à souffrir de graves maux identiques. Cuddy à son tour est gravement atteinte. House, privé du soutien de son équipe, n’a pas la moindre idée de ce qui se passe…
Dr.House chez les « ZAZ » …
Tant dans le titre VO que VF, l’épisode rend hommage à une des comédies les plus givrées du cinéma : le mythique Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? (Airplane !). Le scénario de cet iconoclaste déjanté qu’est David Hoselton reprend une partie de la trame avec panique médicale en plein ciel. Sans être aussi loufoque, l’histoire, malgré son suspense, est quand même sacrément humoristique ! Il s’agit d’ailleurs d’un des cas les plus passionnants de la série entière avec son humour explosif. Un deuxième cas (plus mineur) nous est proposé, moins intéressant, mais aux détails croustillants. La réalisation trop démonstrative d’Elodie Keene agace, mais l’histoire est tellement addictive que cet épisode est clairement incontournable.
Ce cas est d’une écriture géniale, qu’on peut séparer en un prélude et trois parties.
Prélude : On commence par une hilarante scène de ménage où House n’est pas loin de pousser Cuddy dans la crise de nerfs (dépenses extravagantes), les dialogues claquent grâce au culot d’acier de House. Ensuite vient le cas : Peng commence à vomir et à trembler. House, peinard, trouve le cas inintéressant, et ne s’en occupe pas au grand dam de l’hôtesse et d’une Cuddy réellement effrayées par la possibilité d’une maladie mortelle contagieuse. House s’appuie sur son orgueil et ses qualités d’observation toujours aussi Holmesiennes pour calmer son monde, y compris une jeune femme angoissée. L’humour ne manque pas avec un House buté, sourd à toutes les demandes, et surtout le détailquitue : House prédit 10 secondes à l’avance un vomissement de la jeune femme ! Fin du prélude avec un House penaud se rendant compte qu’il avait tout faux dès le début. Mais il est trop tard pour faire demi-tour !
Partie 1 : House doit faire un diagnostic différentiel… sans son équipe ! Or comme le redémontrera Tout seul (saison 4), House, malgré sa grande intelligence, ne peut travailler si on ne lui soumet pas des idées. En cela, il est plus proche de Mycroft que de Sherlock Holmes : il peut faire des synthèses prodigieuses à partir de peu de données, pourvu qu’on les lui fournisse… mais là personne ne peut l’aider. Adonc, il choisit un jeune garçon blond, un indien étranger, et une jeune femme au caractère assez féroce pour jouer les rôles de Chase, Foreman, et Cameron ! Tant pis s’ils n’y connaissent rien. D’ailleurs, le faux trio adopte involontairement les caractères du vrai trio ! Cela démontre le besoin vital de House de dialoguer, d’échanger, ressortant fortement son paradoxe : il est misanthrope, fermé, mais son travail est constitué à 100% d’échanges humains même si uniquement médicaux ! Quelle adresse !
En attendant, on s’amuse avec un enchaînement frénétique de dialogues enlevés (Vous êtes enceinte, ça explique les nausées, les éruptions, et le fait que vous coinciez votre 90D dans un 85C - C‘est impossible ! - Vous êtes vierge ? - Euh, non, mais… - Alors vous êtes enceinte, Mazel tov !), House fait un one-man-show, panique les passagers, se moque de Cuddy, se plante royalement mais sans broncher dans les hypothèses, minimise erreurs et états des malades… C’est à se demander s’il marche pas au LSD ! La concentration de répliques dépasse tout ce qu’on a vu depuis le début de la série !
Partie 2 : Coup de Jarnac : Cuddy tombe malade à son tour ! House s’est gouré depuis le début ! Affolement général, effervescence bouillonnante, et House qui persiste à rester calme ! On ne peut qu’admirer son stoïcisme. Une délicate scène Huddy (à sens unique hélas) voit House se pencher et renifler Cuddy pour trouver ce qu’elle a, défaisant son haut ; mais lorsqu’il essaye d’enlever sa jupe, elle refuse. Les regards de House sont toutefois sans équivoque, malgré son ton froid. Mais la situation a beau empirer, Hoselton refuse de retirer son humour qui devient de plus en plus ravageur et culotté (la quête des antibiotiques prend des allures franchement clownesques !). Cette audace ne désamorce pas mais participe au contraire à la tension maximum de l’épisode, car un tel humour dans une telle situation met vraiment mal à l’aise !
L’énoncé du premier diagnostic est un summum d’ironie. La « manipulation » de House est franchement jouissive ! En même temps qu’elle est révélatrice de la puissance de la notion de PNL (Programmation Neuro-Linguistique) : tout ce qui arrive à notre corps, nos sensations, dépend grandement de nos pensées, de nos attitudes morales, de notre force logique. L’esprit contrôle la matière triomphe House, et la démonstration par l’état pitoyable de Cuddy de la force de notre cerveau est une véritable secousse ! Mais le coréen, lui, est toujours en danger de mort… ce n’est pas fini…
Partie 3 : Nouveau diagnostic différentiel (avec Cuddy et les trois hurluberlus complètement largués) qui ne mène à rien. L’épisode, à mots voilés, n’hésite pas par ailleurs à s’attaquer sur la prostitution « facile » des pays de l’Asie du Sud-Est. Le tourisme sexuel, illégal, est en plus dangereux pour la santé vu les révélateurs dialogues de Cuddy (rappelant l’aisance avec laquelle les clients peuvent demander des services sexuels illégaux) et de House à propos des capotes vendues là-bas ! La tension continue à monter avec Peng aux portes de la mort. Enfin, la révélation finale tombe… et elle est pas piquée des hannetons ! Evidemment, elle est dans la grande tradition des ironies du sort tellement familières de la série. Tout finit bien. Cuddy et House se jètent quelques mots à la tête pour notre plus grand plaisir… et House quitte l’aéroport, non sans flirter avec l’hôtesse qui a l’air de le trouver à son goût… la tête de Cuddy est inoubliable !!
On remarquera qu’Hoselton a pris grand-soin d’accorder durant l’histoire une place importante à cette hôtesse chaleureuse, humble, et dont la douce présence a beaucoup apporté à l’histoire. Un second rôle vraiment plaisant !
Le cas de l’hôpital pâlit d’un tel éclat. Le cas de Fran est médicalement pas très intéressant et sa résolution elle-même est assez terne. Mais il demeure agréable à suivre grâce à deux atouts : Robin, et les dissensions de l’équipe. Wilson n’a pas la prestance de House, mais parvient à se faire entendre grâce à sa bonté et à sa politesse. Une autre manière de diriger l’équipe, bien que plus conventionnelle et moins formatrice.
L’introduction assez étonnante (une femme âgée demandant une belle call-girl très attirante) nous met sur une fausse piste : malgré le côté vénal de la jeune femme (qui prend bien soin de prendre l’argent avant d’appeler l’hôpital), elle commence à manifester une sincère sympathie envers sa cliente qu’elle ne connaît ni d’Eve ni d’Adam. Dans ce métier où les relations sont artificielles, corrompues par l’argent, où les relations tarifées n’ont rien de vrai, Robin veut se montrer compatissante et proche de Fran. Quand son travail la rappelle, elle retarde plusieurs fois son départ, puis part tout en demandant des nouvelles de Fran. Elle n’a pas l’air heureuse de quitter l’hôpital, car c’est là où elle peut se montrer humaine, loin de son rôle d’objet sexuel. La blague finale où Wilson rappelle Robin dans l’intention évidente d’avoir un rencard avec elle finit néanmoins le cas avec le sourire !
Chase et Cameron sont d’accord sur tout, surtout quand il s’agit de poser des diagnostics douteux. Chase approuve pour qu’elle couche avec lui plus souvent (et réciproquement). Foreman, qui reste objectif, n’en est pas ravi car cela hypothèque les chances de Fran. De plus, le couple prend du bon temps pendant leurs heures du travail : pas très professionnel tout ça ! Mais quand ils s’aperçoivent qu’ils ont médicalement la vue brouillée par leur lien, le choc est rude ! La fin crève l’abcès mais un autre abcès : Chase avoue enfin ses sentiments plus forts envers Cameron… qui rompt immédiatement ! Elle voulait une relation purement charnelle, et voyant que l’amour pointe le bout de son nez, y met fin séance tenante ! Cameron est la patronne, et son côté masculin est prédominant tandis que la virilité de Chase semble réduite à la portion congrue. Il fallait bien faire grincer cette fin qui sonnait trop joyeusement ! Première fin (déjà !) du Chaseron qui nous aura bien divertis par son inversion des rôles, son humour, et sa concision qui n’a pas permis aux clichés de s’installer ! Bravo !
Finalement, le point faible de l’épisode est la mise en scène parfois maniérée d’Elodie Keene qui se croit obligée de faire correspondre à chaque événement de l’avion un événement de l’hôpital (erreurs, ponction lombaire, diagnostic, flirts finaux…) et cela systématiquement. Ce surlignage lasse un brin à la longue…
Hugh Laurie et Lisa Edelstein carburent au kérozène en se jetant des dialogues ébouriffants finement ciselés, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes : l’opposition stoïcisme de Hugh/expressivité de Lisa marche à merveille. Jesse Spencer et Jennifer Morrison sont plutôt bons mais leurs jeux sonnent moins bien qu’à l’accoutumée, l’usure du temps peut-être ? Omar Epps et Robert Sean Leonard sont pas mal mais pas très présents. Jenny O’Hara en solitaire est touchante, tout comme Meta Golding, très ambivalente dans son rôle à deux faces. Tess Lina apporte une présence souriante en hôtesse attentive, la sculpturale Krista Kalmus est excellente en fille paniquée et stressée. Le trio Connor Webb-Pej Vahdat-Melissa Kite est extrêmement original mais aurait pu être mieux exploité ; Melissa Kite se détache cependant avec un jeu exagérément frigide, comique d’un bout à l’autre !
Infos supplémentaires :
- House a quelques notions de coréen (notamment pour savoir si une jeune fille est majeure !!). Il aime le syrah (variété de cépage noir français des Côtes du Rhône) et les entrecôtes à point.
- Faux raccord dans l’introduction : quand Robin parle avec Fran, elle a la main posée sur le canapé, mais la seconde d’après, elle est posée sur son épaule. Autre erreur, l’hôtesse parle Tagalog (un patois philippien)… à un passager coréen !
- La chanson de l’épisode est Hope for the Hopeless de et par A Fine Frenzy.
Acteurs :
Tess Lina n’apparaît qu’occasionnellement à la télévision. On a pu la voir dans les séries New York section criminelle, Las Vegas, Star Trek Enterprise (épisode Conflit de générations), Les Experts, NCIS (2 épisodes), Les Experts : Miami, etc.
Jenny O’Hara (1942) est la fille d’une directrice de théâtre pour enfants, environnement idéal où se développe sa passion pour la comédie. Elle participe aussi à des comédies musicales. Elle a depuis une longue carrière télévisuelle derrière elle. Elle a joué dans des séries aussi variées que Les Rues de San Francisco (épisode L’air mortel), Drôles de Dames (épisode C’est l’enfer), Kojak (épisode Meurtres à Manhattan), Starsky et Hutch, Mme Columbo, Chips (2 épisodes), Remington Steele, As the World turns, New York police judiciaire, Beverly Hills, Urgences, Roswell (2 épisodes pour ces trois dernières), NYPD Blue, Nip/Tuck, Six pieds sous terre, Les Experts, Ghost Whisperer, Grey’s anatomy, Cold Case, The Closer L.A Enquêtes prioritaires (épisode Liberté fatale), NCIS, Big Love (6 épisodes), Drop Dead Diva, etc. Le cinéma l’a également intéressée comme en témoigne sa fournie filmographie.
Meta Golding séjourne d’abord en Italie où elle a l’ambition de devenir patineuse pour ce pays avant qu’une blessure mette fin à sa carrière. Elle se reconvertit dans le théâtre et émigre ensuite aux Etats-Unis pour y prendre des cours, tout en se spécialisant aussi en Relations Internationales. Cette ravissante comédienne d’origine Hawaïenne tourne régulièrement à la télévision. Elle a été Jennifer Mathis, un des rôles principaux de DayBreak (13 épisodes), et a aussi joué dans Ally McBeal, Cold Case, JAG (3 épisodes), Les Experts (4 épisodes), Esprits Criminels (8 épisodes), Lie to me, Les Experts : Miami, NCIS Los Angeles, etc. Elle tourne de temps en temps sur grand écran. Elle s’occupe aussi d’un orphelinat à Tijuana, au Mexique.
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65. Poussées d'hormones
3.19 Poussées d’hormones (Act your age) :
- Le frère de Lucy a le béguin pour moi, alors il s’est jeté sur Chase et l’a mordu.
- Et c’est pour ça que vous m’appelez ?
- Je pensais que seriez intéressé de savoir qu’un de vos employés avait été attaqué par un sociopathe.
- Par des abeilles ou des singes, oui. Des sociopathes, non.
Lucy, 6 ans, est victime d’une attaque. L’équipe s’aperçoit vite qu’elle souffre de symptômes ne correspondant pas à son âge. L’enquête piétine mais il faut dire que la rupture entre Chase et Cameron ne contribue pas à apaiser l’atmosphère ! De plus, Jasper, le frère de Lucy, est violemment attiré par Cameron et se montre très jaloux et agressif envers Chase. Pendant ce temps, House donne deux places de théâtre à Wilson pour qu’il emmène une possible conquête avec elle. Le lendemain, House est stupéfait d’apprendre que Wilson a invité… Cuddy !
Cet épisode inabouti pêche par le cas du jour. Malgré d’excellentes idées découlant du sang « anormal » de la petite patiente, l’immobilisme latent de l’enquête entraîne des verbiages inutiles là où on aurait préféré plus d’action. La résolution finale est une des plus tirées par les cheveux de la série : la fin, d’habitude un grand moment d’ironie vacharde, est ici bien inoffensive. De plus, ni Lucy ni son père n’existent vraiment. Bonne idée toutefois, le petit garçon amoureux de Cameron ! Cela pimente le Chaseron qui hélas opère un désagréable virage vers le soap en cours d’épisode. Poussées d’hormones est cependant une valeur ajoutée indéniable pour les fans du Huddy qui sont régalés du début à la fin !
Vous êtes-vous déjà réveillé avec la gueule de bois au lendemain d’une soirée trop arrosée ? Ben, c’est un peu ce qui arrive à Chase et Cameron ! Leurs rapports sont maintenant aussi doux qu’un soir d’orage. Dès le premier dialogue, ça claque fort, chacun veut dominer l’autre lors du diagnostic différentiel. House remarque leur rupture… et exige qu’ils travaillent ensemble pendant les examens ! Si vous doutiez encore que House aime pourrir la vie des gens… coups de gueule et silences-de-mort-mais-vraiment-de-mort se succèdent. Finalement, après la tempête, le calme (mitigé). Pendant la fouille de la maison, ils enterrent la hache de guerre. Cameron n’oublie pas quand même de rejeter la faute sur son ex-amant… pauvre Chase, il aura décidément été le souffre-douleur de tout le monde ! On en resterait là, on serait contents de cette relation qui s’est élégamment terminée. Mais l’épisode se croit obligé d’en rajouter en invitant la niaiserie. Leur « seconde » réconciliation a des allures de soap, et on applaudit Jasper d’interrompre avec fracas ce moment devenant niais ! Malheureusement, la dernière scène Cameron-Chase avec le bouquet de fleurs vire également dans la facilité. A partir de la 2e moitié de l’épisode, leurs scènes deviennent lourdes, et les acteurs ne sont pas en forme (Jennifer Morrison surtout).
Le cas médical n’arrive pas à nous convaincre dans le premier tiers, Lucy ne fait hélas pas partie de ces incroyables enfants que la série invite depuis Leçon d’espoir (saison 2), se contentant d’être allongée et de crier. Deran, le père, est une figure plus convenue tu meurs, aucune originalité, aucune épaisseur. Il occupe par ailleurs une place trop importante pour un personnage aussi inintéressant. Evidemment, il sert de justification au twist final très tortueux, un peu trop « recherché » (aller chercher l‘animatrice de la garderie du diable vauvert n’est pas la meilleure idée qu’ait eu Sara Hess). Le happy end est à peine assombri par la remarque sentencieuse de Cuddy à propos des faiblesses du père. Bref, l‘épisode ne remplit pas tout à fait le cahier des charges.
C’est finalement le second tiers de l’épisode qui est le plus intéressant avec la découverte du sang venant de nulle part (comment une petite fille peut-elle avoir des vêtements tachés de sang si elle a ni été violée, ni s’est blessée ?), la révélation centrale est très surprenante, et l’épisode retrouve du nerf dès que l’état de Lucy s’aggrave (diagnostics, opérations). Hélas, le 3e tiers retrouve l’immobilisme du premier, sans les aspérités « Chaseron » qui le rendaient un poil intéressant.
Jasper est finalement le personnage qui nous intéresse le plus. Fortement attiré par Cameron, il se montre étonnamment entreprenant pour un garçon de son âge, en lui offrant des fleurs (volées) ce qui ne manque pas d’exciter la jalousie de Chase ! Cameron y prend plaisir et mine de rien encourage implicitement Jasper à lui faire la cour, et pan dans les dents Chase ! Elle réagira quand même autrement quand Jasper lui fout une main au panier et quand il mordra jusqu’au sang son « rival » ! Ca jette un froid ! Mais Sara Hess n’utilise que peu ce précieux atout, Jasper perdant tout intérêt quand il sera admis en chambre d’hôpital.
Le salut de l’épisode vient toutefois de son humour. House n’est pas en manque de vannes (Jamais rime avec benêt ; Bosser malin, c’est bosser sans effort…), et on adore la façon dont il envoie Cuddy sur les roses quand elle veut lui présenter le cas. Fait rare, il la met échec et mat devant elle et ses collègues tous sciés ! Il s’occupe aussi d’un cas secondaire très drôle dans sa résolution, House ayant encore affaire à un crétin de première ! On devrait être habitué, mais rien à faire, ça fait toujours son effet ! Mais c’est le Huddy qui triomphe ici, avec bien entendu les obsessions de House sur la sexualité de sa patronne (OH, MON DIEU, VOUS AVEZ FAIT DES GALIPETTES TOUTE LA NUIT ??!!!), mais surtout quand House apprend que Wilson a invité Cuddy la veille au soir ! Epouvanté par l’éventualité que Cuddy ait couché avec Wilson, il se révèle plus crûment que de coutume. Wilson comprend tout de suite l‘importance qu’à Cuddy pour House. En découle une série de saynètes délirantes où le triangle House-Wilson-Cuddy tonne et détonne : le dialogue de sourds House-Cuddy, plus Moonlighting que jamais, Wilson jouant avec les nerfs de House en prétendant avoir conclu avec Cuddy, le coup du bouquet de fleurs (certainement le plus gros gag de l’épisode), Wilson désemparé qui veut embrasser Cuddy avec l’aval de House, leur enguelade finale à pleurer de rire… Jusqu’à la réplique finale de House, déclaration de désir à Cuddy sous forme d’une élégante pirouette ! Autant le Chaseron commence à nous décevoir et autant le Hameron s’efface, autant les scénaristes assurent du côté Huddy !
Enfin, veine militante oblige, l’épisode dénonce rien moins que la malbouffe (fléau de première catégorie aux Etats-Unis) avec les dangers de la bouffe industrielle, l’utilisation des hormones dont on bourre les animaux pour qu’ils soient plus charnus et consistants. Les produits de lavage passent aussi au crible pour l’utilisation de produits inquiétants, jusqu’aux gels utilisés pour augmenter les performances sexuelles ! Et sur ce dernier cas, la série nous montre toute l’ampleur des conséquences de façon effrayante ! Sexe et bouffe, la série cogne là où ça fait mal !
Erich Anderson joue paresseusement, et Bailee Madison n’a pas l’occasion d’exister. Slade Pearce est convenable mais limité dans le rôle d’un garçon hargneux. Jesse Spencer et surtout Jennifer Morrison bloquent sans raison leurs jeux. Robert Sean Leonard se détache en étant drôle alors que son personnage fait tout pour ne pas l’être. Hugh Laurie est impeccable.
Infos supplémentaires :
- House regarde du catch à la télévision.
- Chase s’intéresse aux filles depuis l’âge de 11 ans. Bonne moyenne…
- Round up the usual suspects ! tonne House à ses larbins au début de l’épisode, citant la fameuse phrase de Casablanca (1942).
- Faux raccord : quand Jasper donne le bouquet à Cameron, Chase prend la carte, la lit, et la remet dans le bouquet. Au plan suivant, il a encore la carte à la main.
Continuité : pendant la dispute Cuddy-House, le collier de Cuddy change d’apparence.
- Une nouvelle fois, la chanson de l’épisode est Hope for the Hopeless de et par A Fine Frenzy.
Acteurs :
Erich Anderson est un acteur de télévision, bien que sa carrière ait commencé réellement par son interprétation de Rob Dyer dans Vendredi 13 chapitre final. On l'a vu dans plusieurs séries comme Arabesque, Dallas (2 épisodes), Code Quantum (épisode Quand Harry rencontre Maggie), Star Trek nouvelle génération, Melrose Place (2 épisodes), Sept à la maison, Chicago Hope, Urgences, NYPD Blue (7 épisodes), Les Experts, X-Files (épisode Invocation), Au-delà du réel l'aventure continue (2 épisodes), JAG, FBI portés disparus, NCIS, Les Experts : Miami, NIH : alertes médicales, Bones, Médium (épisode Au coeur du silence), Cold Case, Ghost Whisperer, Monk, Mentalist, etc.
Slade Pearce (1995) a commencé à tourner dès l'âge de huit ans. Il a joué dans quelques téléfilms et séries (Ghost Whisperer, Esprits Criminels, etc.). Son premier vrai rôle fut celui de Sam Daniels, un des rôles principaux de la série October Road (où il jouait avec Odette Annable).
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66. Mauvaises décisions
3.20 Mauvaises décisions (House training) :
- James Wilson ajuste soigneusement sa capacité de protection à vos besoins les plus intimes.
- Non mais j’ai rêvé ou tu viens de le comparer à un tampon ?!!
Lupe, une jeune femme, ne sait plus prendre la moindre décision (aboulie). Ce symptôme s’accompagne d’autres plus graves. Cette fille des banlieues, toujours au chômage, n’a jamais réussi à se relever de ses échecs. Foreman la prend alors en grippe pour sa faiblesse et sa propension à se droguer. House de son côté craint que Wilson ait des vues sur Cuddy et tente d’en savoir plus sur la vie privée de son ami grâce à sa deuxième ex-femme. Foreman trouve rapidement le diagnostic et met en marche le traitement… mais il vient de commettre une erreur fatale…
De temps à autre, la série aime composer des épisodes poignants, d’une grande noirceur. Si le ton de la série est en effet pessimiste, elle préfère les fanfares du faux triomphe aux violons désespérés de la tragédie. Le message passe ainsi tout aussi bien, tout en éliminant le risque de pathos excessif. Et puis, la série n’est jamais aussi bonne quand elle manie l’ironie. Pourtant, à la vision d’épisodes comme celui-là, force est de constater que la série est tout aussi soluble dans la tragédie pure ; et qu’en matière d’émotions bouleversantes, elle sait doser ses effets. Le scénario de Doris Egan, d’abord faussement léger et routinier, vire à la fin dans la douleur, à nu, sans tape-à-l’œil. Cet épisode, un des plus tristes de toute la série, est un sommet de cette saison 3, en même temps qu’un beau portrait de Foreman.
Le cas n’a rien de bien passionnant médicalement parlant. Mais ce n’est pas génant car la rencontre acérée entre ces deux paumés que sont Lupe et Foreman est la grande attraction de l’épisode.
L’hostilité de Foreman paraît d’abord simple : il la soupçonne de se droguer et comme elle le nie, il est un peu énervé.
Mais Doris Egan abat ses atouts avec une maîtrise stupéfiante, et toujours a tempo : elle noircit (façon de parler) Foreman en montrant son orgueil : c’est un noir des cités, qui a mal démarré, mais qui a agrippé sa seconde chance et a fini par « réussir », là où tant d’autres de ses « frères de couleur » ont échoué (dont Lupe). Il voit alors en elle ce qu’il aurait pu devenir si son instinct de survie ne l’avait sauvé. Ce miroir hypothétique lui est désagréable, et il se comporte donc froidement envers elle, sans lui manifester de compassion. La clairvoyance de Lupe, qui a tout compris de son médecin et blessée de sa condescendance, permet des dialogues tendus, plus âpres que de coutume.
Quand Foreman, approuvé par House, trouve le diagnostic, à l’issue d’une enquête volontairement platounette, on se dit bien qu’il va y avoir un retour de bâton… eh ben, ce n’est pas un retour de bâton mais carrément un énorme tronc d’arbre que Foreman et Lupe reçoivent de plein fouet ! Foreman s’est totalement planté de maladie et a donné un traitement fatal à sa patiente ! Il l’a tuée, elle va mourir dans moins de 24 heures. La brutalité, la fulgurance, l’imprévu de l’évenement sont saisissants. Foreman est abattu par sa culpabilité. Il devient pathétique quand il demande à Wilson comment annoncer la nouvelle. Ce dernier lui décortique sa méthode avec une précision chirurgicale complètement surréaliste ! Mais la gravité du moment est telle que la scène est davantage malaisée que comique. Egan se joue des codes de la série avec brio ! La terrible scène de révélation est magnifiquement interprétée par Omar Epps et Monique Gabriela Curnen, loin des larmes et lourdeurs habituellement vues dans les séries médicales. Foreman s’enfonce dans un mélange de dépression (prostration dans la salle de diagnostic) et de rage impuissante (le coup de poing sur le mur). Sa volonté de se « rattraper » alors qu’il ne peut plus rien faire est à la fois pathétique (le changement de chambre) et héroïque (quand il s’oppose à House). Incapable de regarder la réalité en face, comme s’il attendait un miracle impossible, il veille aux côtés de Lupe pendant son agonie, jusqu’à sa mort.
On est habitués à l’absence d’émotions chez House, mais ici, elle bat des records : Plus « Coxien » que jamais, le diagnosticien reste d’une froideur innommable, appliquant à la lettre son credo de ne jamais se lier avec un patient. Résultat, il n’en souffre pas et peut passer à autre chose. C’est pourquoi c’est un si bon médecin. Foreman laissant l’affectif prendre la place du devoir, perd la distanciation nécessaire qu’il devait avoir. La série ici souligne ce qu’il y’a peut-être de plus terrible dans le noble métier de médecin : celui de remiser ses émotions au vestiaire. C’est d’autant plus fort qu’elle recourt non pas à l’ironie ou à l’humour noir comme elle le fait d‘habitude, mais à l’émotion vraie. House rappelle à Foreman qu’il doit revenir demain pour travailler, il doit faire son job... House, lui, ne pense qu’à la cause : il se moque qu’elle va mourir, mais veut savoir ce qui a tout déclenché en examinant son corps alors qu'elle n'est pas encore morte ! Il faut l’opposition de Foreman pour lui faire reporter l’examen, après sa mort, par respect pour elle.
La dernière discussion entre Foreman et Lupe est très touchante, d’autant qu’elle est doublée d’une forte satire sociale avec les laissés-pour-compte du Système. Où les banlieues ressemblent de plus en plus à des ghettos et des zones de non-droit. Bien sûr, si Lupe a échoué et Foreman a réussi, alors qu’ils viennent du même terreau, c’est aussi parce que Foreman a su dépasser les peu reluisants atouts qu’il avait au départ, tandis que Lupe s’est immédiatement sentie perdue d’avance. Mais même le succès de Foreman n’est pas sans sacrifices : son orgueil cache une peur de ne pas se donner à fond, de ne pas être toujours au top, ainsi que de laisser sa famille de côté. La plus grande erreur de Lupe est d’avoir pensé qu’elle pourrait toujours reporter le moment où elle se reprendrait en main : sa jeunesse lui brouillait la vue. La mort est d’autant plus amère qu’elle a l’impression d’avoir été inutile (solitaire, sans buts, sans raisons de vivre). Cette mort non apaisée est très sombre, même à l’échelle de la série. On regrettera seulement que la chanson de fin ne colle pas du tout avec l’action.
Egan nous achève avec deux twists ironiques vraiment méchants : la cause de la mort de Lupe est d’une banalité, d’une petitesse tellement stupide que l’événement apparaît encore plus tragique. Enfin, Chase veut consoler Foreman en lui conseillant de chercher du réconfort auprès de quelqu’un qui peut l’écouter. Foreman va alors voir sa mère, mais à la dernière seconde se rend compte qu’elle ne peut lui donner qu’un réconfort faux et dénué d’amour maternel. C’est ainsi l’image d’un Foreman au bout du rouleau qui achève cet éblouissant mais éprouvant épisode.
Le début de l’épisode est plutôt léger : Foreman et Chase se disputent comme jamais, et House envoie des perches (énormes, évidemment) à Cuddy qui lui renvoie des vents à la même vitesse. House est jaloux : Cuddy accepte les invitations de Wilson, et les siennes, jamais. Entendre Cuddy dire que Wilson est un ami sûr et qu’elle ne risque rien avec lui, contrairement à l’empressé House (toujours fan de porno) est à hurler de rire ! La visite de House à Bonnie est vraiment drôle tout en soulignant délicieusement la candeur de Wilson : s’il a du succès avec les femmes, c’est parce qu’il ne cherche pas à les séduire. Bonnie raconte ainsi que les pensées de Wilson étaient à son égard très platoniques et que c’est elle qui « lui a sauté dessus ». Le sommet est quand Bonnie parle des performances sexuelles de Wilson, et que House lui ressort exactement le contraire de ce qu’elle a dit ! Toutefois, les pires craintes de House sont confirmées : Wilson ne cherche pas à séduire Cuddy… mauvais signe !!
Cependant, on notera que Wilson est lui aussi attiré par Cuddy : il faut le voir tout tremblant et nerveux quand il visite l’exposition avec elle. Elle le remarque et s’en amuse. Le Widdy ne marche que dans un seul sens… Rajoutons la révélation de la liaison passée Bonnie-House (ah, ces sous-entendus…), et nous avons un épisode aux allures très shipper et qui est pourtant foncièrement anti-ship ! Génial, décidément !
Par contre, Egan aurait pu faire l’économie de Chase rappellant à une Cameron énervée, chaque mardi, tel un rituel, qu’il l’aime encore. C’est lourd, et hélas annonciateur de la déliquescence du Chaseron dans la saison 5. Heureusement, ça n’occupe que quelques secondes de l’épisode.
Monique Gabriela Curnen joue merveilleusement la jeune femme révoltée contre la cruauté de la vie et surtout contre elle-même. Beverly Todd joue d’autant bien la malade d’Alzheimer que son mal est quasiment jamais apparent ; son jeu volontiers exubérant met mal à l’aise. Charles S. Dutton est moins marquant que sa précédente apparition mais est correct. Jane Adams est à croquer, dommage qu’elle ne soit plus revenue dans la série. Robert Sean Leonard est à mourir de rire quand il est très embarrassé. Hugh Laurie, qu’on a rarement vu aussi fermé à toute émotion est brillant. Omar Epps n’atteint certes pas les cimes d’Euphoria, mais on ne boudera pas son flamboyant numéro de tourmenté incurable, ici particulièrement émouvant.
Sinon, on notera que l’épisode est (fort bien) réalisé par Paul McCrane, acteur-réalisateur connu pour son interprétation de personnages morts violemment. Il est ainsi Leonard Betts dans l’épisode du même nom dans les X-Files.
Infos supplémentaires :
- La deuxième ex-femme de Wilson s’appelle Bonnie. Elle est devenue agent immobilier, ce qui permet à Wilson de ne plus lui payer de pension alimentaire. Ils ont eu leur premier rencard à Boston. Ils ont eu leur chien, Hector, pendant leur lune de miel. Elle a eu une liaison avec House ce qui a accéléré leur rupture. Depuis, elle ne l’apprécie plus vraiment. Selon Bonnie, Wilson est un amant merveilleux.
- 2e apparition de Rodney Foreman, le père d’Eric, toujours interprété par Charles S. Dutton. Première et unique apparition d’Alicia Foreman, la mère d’Eric, jouée par Beverly Todd. Alicia a 60 ans et souffre de la maladie d’Alzheimer. Eric n’est plus revenu chez ses parents depuis 8 ans.
- C’est dans cet épisode que les médecins de la série ont commis certainement leur plus grande erreur médicale. Foreman déclare à Lupe que privée de son système immunitaire par sa faute, les antibiotiques ne peuvent agir contre son infection qui la tue quelques heures plus tard… mais c’est complètement faux car les antibiotiques sont efficaces contre les infections même en absence du système immunitaire !… Ce qui signifie que la patiente aurait pu être sauvée !!
- La chanson de l’épisode est Follow the Leader de et par Matthew Ryan.
Acteurs :
Monique Gabriela Curnen (1977) a joué dans les séries Dexter (2 épisodes), Daybreak, FBI portés disparus, Urgences, Les Experts : Miami, New York unité spéciale, Lie to me (8 épisodes), Sons of anarchy, Les Experts (3 épisodes chacun), etc. Elle a également fait carrière sur grand écran, jouant dans les films Dark Knight, Che, Contagion, Fast and Furious 4, Half Nelson, etc.
Beverly Todd (1946) a commencé sa carrière sur les planches, tant au théâtre que dans des comédies musicales. Remarquée par Sidney Poitier (avec qui elle tourna 4 fois), elle continua de mêler le théâtre aux écrans. Sa vie privée fut tourmentée après le meurtre de son fils adolescent lors d’une rixe dans un night-club. En plus d’une bonne carrière cinématographique, elle a participé aux séries Les Mystères de l’ouest (épisode La nuit de la diva), Falcon Crest, Magnum, Six pieds sous terre (4 épisodes), Ghost Whisperer, The Closer L.A Enquêtes prioritaires (épisode Au nom des siens), Esprits Criminels, Grey’s anatomy, Des jours et des vies (6 épisodes), etc. Elle a ajouté à son CV le métier de productrice et de présidente de certaines associations éducatives et artistiques.
Jane Adams (1965) étudie d’abord les sciences politiques avant de se tourner vers le théâtre, qui reste sa principale activité. A la télévision, cette talentueuse actrice est surtout connue pour avoir joué le rôle de Tanya Skagle tout le long de la série Hung (30 épisodes). Elle est aussi visible dans les séries Au-delà du réel l’aventure continue, Frasier (11 épisodes), New York section criminelle, US Marshals, etc. Elle tourne également activement sur grand écran.
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67. Deux frères
3.21 Deux frères (Family) :
Wah, ça, c’est morteeeeeeel !!
Nick, 14 ans, est leucémique. Il a besoin d’une greffe de mœlle osseuse de la part de Matty, son jeune frère. Mais Matty éternue : il a une infection et la greffe devient impossible sous peine de contamination ! L’équipe doit trouver de quoi Matty souffre, mais peine à établir un diagnostic cohérent. L’infection détruit progressivement sa moelle, menaçant de condamner tout espoir également pour Nick… Foreman est quant à lui acculé à l’évidence : il devient de plus en plus « Housien » dans ses habitudes, ce qui le répugne particulièrement…
Cet épisode est garanti 100% pur House : l’enquête et rien que l’enquête ! En effet, Liz Friedman écrit un scénario sophistiqué entièrement axé sur le cas médical du jour. Le cas, compliqué, parfois tortueux, mais jamais rebutant, s’impose immédiatement. Incroyablement riche en suspense, cet épisode très appliqué ne cesse de nous étourdir de retournements multiples, tout en laissant de côté le pessimisme traditionnel de la série pour une véritable exaltation de l’amour familial. Le happy end total qui en résulte est comme le soleil après la tempête, car qu’est-ce que l’épisode nous aura secoués tout le long ! Il n’aurait pas déparé dans Urgences (le pathos en moins) dont il ressemble de ton. Toutefois, l’ironie n’est pas absente, on est bien chez Dr.House ! La série joue certes un jeu dangereux quand elle s’éloigne de son ADN, mais ici la greffe prend tout à fait. Enfin, l’épisode se termine par un étonnant cliffhanger qui annonce la fin de la première ère de la série.
L’équipe joue sur deux fronts à la fois, ce qui n’arrive pas tous les jours. Ca rajoute de la tension aux diagnostics et examens déjà sous tension urgente avec une situation se compliquant de plus en plus. Le suspense est présent dès le début avec le temps limité imparti à l’équipe : 5 jours pour résoudre le cas ! Quand House joue à 24, le résultat est souvent bon ! Rebondissements en chaîne (l’infection qui n’en est pas une et qui en est une finalement, l’insubordination de Foreman, le sacrifice d’un enfant, puis de l’autre, le twist final…) pour notre plus grand plaisir !
La famille apparaît très soudée et unie. Cette figure trop lisse détonne dans la série mais est nécessaire vu la direction que prend l’épisode : tout comme L’enfant miroir, c’est un combat énergique et plein d’espoir qu’engage la famille contre la fatalité. Ainsi, le dilemme final s’avère horrible : les parents doivent sacrifier un de leurs fils pour sauver l’autre, sinon, ils mourront tous les deux. L’amour paternel prend le dessus sur la rationalité en refusant le sacrifice, espérant un improbable miracle.
Fidèle à sa nature, House influence l’enfant pour le pousser à se sacrifier pour son frère dans une scène splendide. Nick ne connaîtra jamais vraiment la vie, mais il peut déjà lui donner une valeur immense : sauver son frère. Impeccable jeu de vases communicants où la situation de départ est entièrement renversée ! Scène réellement bouleversante. L’acceptation de Nick marque le triomphe de l’amour fraternel. L’enfant fait preuve d’un courage incroyable : acceptant la mort pour sauver Matty. Il est étonnant de sobriété et de maturité, héritier d’Andie de Leçon d’espoir (saison 2).
Certes, le twist final qui sauve tout n’est pas inspiré des masses mais il permet une climatique scène finale où Foreman tente le tout pour le tout avec une opération qui s’apparente à une torture physique insoutenable pour Matty : la scène est brève mais violente. L’issue heureuse est cependant au bout des ténèbres. Matty était prêt à son tour à se sacrifier pour son frère. Cette preuve d’amour est très émouvante et on est heureux que Matty ne reste pas sur la table. Superbe échange entre les deux frères.
House, sans émotions, ne peut comprendre le sens profond de la lutte de la dernière chance que finit par mener ses trois subordonnés, mais l’accepte quand même par pragmatisme. Même si le trio a évolué depuis le début, maîtrisant leurs émotions de plus en plus, ils refusent de perdre leur humanité, là où House ne voit qu’une solution pratique. Fascinant personnage décidément que House prenant (presque) toujours les bonnes décisions sans être motivé par le profit, personnel, ou pour les autres.
Les disputes avec Wilson sont des bijoux de dialogues car interrogeant le pouvoir du médecin : doit-il manipuler les patients ou leur laisser le libre-arbitre ? Ainsi, Wilson, plus chaleureux avec ses patients (car les suivant pendant une longue durée, contrairement à House) veut toujours que la confiance soit établie de chaque côté en ne cachant rien à ses patients. Or, House, froid calculateur, est partisan de tous les moyens pour arriver à son but, et donc ment, dissimule, travestit, à ses patients pour faciliter son travail, pour leur bien. Cette opposition entre les deux amis est supérieurement écrite. Ainsi, l’incroyable coup de gueule de House sur la « lâcheté » de Wilson : Wilson est plus proche de ses patients mais House sait paradoxalement mieux que lui comment arriver à ses fins : la guérison.
Sans en être conscient, Foreman, en se rebellant contre House, a fait ce qu’il croyait être le meilleur parti pour Nick. Il a - encore plus paradoxalement - suivi une méthode Housienne alors que House n’était pas d’accord avec lui. Et cela House le concède ! La virtuosité de la série dans les situations éthiques est vraiment incroyable !
La surprise finale est bien assénée : Foreman est certes soulagé d’avoir sauvé Matty contre toute attente, mais il s’est exactement comporté comme House l’aurait fait. Depuis les premiers épisodes, la ressemblance entre les deux docteurs dans leurs méthodes de travail n’a cessé de nous frapper, avec des clins d’œil par-ci par-là. Deux frères est l’aboutissement de cette similitude car la décision de Foreman est on ne peut plus Housienne. Cela combiné à son traumatisme de l’épisode précédent fait qu’il ne peut plus tenir : il présente sa démission ! Pas d’éclats, pas d’effets appuyés, rien qu’une décision réfléchie et annoncée : elle apparaît alors d’autant plus surprenante ! L’épisode ouvre ainsi la voie à la fin de saison, à la fin de la première période de la série, avec le départ progressif du neurologue.
L’épisode nous parle aussi de l’influence de nos idoles. Foreman veut être un médecin hors pair, mais si le prix à payer est de copier House et par conséquence avoir une désastreuse vie privée et une misanthropie glaciale, cela en vaut-il la peine ? L’influence est ici subie, non assumée. Finalement, Cameron et Chase digèreront mieux cet héritage : ils seront moins portés sur l’émotion et gagneront en efficacité dans leur travail. Leur départ futur du département de diagnostic arrivera donc au bon moment, là où le départ de Foreman ressemble davantage à une fuite : il n’a pas encore réussi à gérer son héritage, ce qui expliquera par conséquent son retour au bercail. La situation est d’autant plus surprenante qu’il est le plus doué du trio. La série aime décidément nous surprendre là où nous nous attendons le moins.
L‘humour est peu présent, à part Hector, le chien de Wilson qui sème la pagaille chez House, cassant tout chez lui (y compris sa canne, ce qui permet un remake hilarant de sa chute dans Protection reprochée [saison 2]). House est copieusement emmerdé par ce clebs qu’il envisage de tuer ! Le coup d’Hector défoncé à la Vicodin restera ainsi comme un des plus gros gags de la saison ! La scène la plus « culte » de l’épisode est toutefois House crânant avec sa toute nouvelle canne flambant neuve, avec en arrière-fond Highway to hell des AC/DC ! Wah, le frimeur !! Sinon, c’est la deuxième fois que Chase se montre lourd avec Cameron, et on en a déjà marre. Heureusement que la fin de la saison arrive prochainement, qu’il arrête avec cette manie stupide !
Ah, et puis Cuddy est de plus en plus pulpeuse, ce que House ne manque pas de relever via un sous-entendu qui ne trompe personne. La quête du Huddy continue !
Dabier Snell est convaincant, mais on préférera Jascha Washington, plus émouvant dans son rôle (il est vrai plus intéressant, même s’il apparaît peu à l’écran). Bon, Adina Porter et Thomas Mikal Ford sont prisonniers dans des rôles formatés de parents inquiets, mais il n’y a rien à dire de mauvais sur eux. Comme cet épisode est finalement très « choral », pas vraiment d’acteurs se détachent (même Hugh Laurie !) à part peut-être Omar Epps, toujours très bon.
Infos supplémentaires :
- Introduction avec Wilson.
- Hector aurait 17 ans. Même si cela est naturellement possible, Hector dépasse de loin la moyenne de vie d’un chien (qui oscille autour de 11 ans) !
- House mentionne comme sportifs victimes de « la trouille de gagner » Steve Blass, Scott Norwood, et David Duvall. Steve Blass fut un brillant lanceur de baseball dans l’équipe des Pittsburgh Pirates. Mais à 30 ans, en 1972, Blass perdit soudainement tout contrôle et ne parvint plus à lancer correctement les balles. Ne surmontant plus sa peur, il prit sa retraite trois ans plus tard. Cette peur touchant certains athlètes de haut niveau porte désormais son nom (maladie de Steve Blass). Pour la même raison, le kicker Scott Norwood (football américain) fit perdre en 1991 à son équipe la finale du 25e Superbowl en manquant un goal, événement connu sous le nom de « Wide Right ». David Duvall est un golfeur qui après sa victoire en 2001 du Dunlop Phoenix Tournament, fut incapable par la suite de gagner une seule compétition. Un blocage qui ne l’a pas par contre empêché de continuer sa carrière, mais sans retrouver son glorieux passé. Ceci nous montre que House connaît bien le sport américain !
- En plus de la chanson des AC/DC, on entend aussi dans l’épisode Ain't No Reason de et par Brett Dennen.
- Méforme décidément des médecins de la série qui exagèrent les dangers de la maladie du greffon, maladie commune après une telle opération. Et un taux de 4/6 n’augure pas vraiment de dangers graves, contrairement à ce que prétend House !
- Nouvelle référence à Sherlock Holmes quand House essaye une canne qui est de type de celle habituellement utilisée par les incarnations de Sherlock Holmes à l’écran !
Acteurs :
Dabier Snell (1995) ou tout simplement Dabier a joué dans quelques séries comme Tout le monde déteste Chris, The Shield, Cold Case, etc.
Jascha Washington (1989) a joué dans plusieurs séries : Urgences, La Treizième Dimension, Esprits criminels, Les Experts, etc. ainsi que dans quelques films.
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68. Démission...
3.22 Démission… (Resignation) :
- Pourquoi Foreman part ?
- Il veut élever des lamas.
Pendant un cours de karaté, Addie, 19 ans, crache du sang. La cohésion de l’équipe n’est pas au beau fixe depuis que Foreman a annoncé sa démission prochaine. Tandis que House tente subtilement de le retenir, l’état d’Addie s’aggrave. Envers et contre tous, House pense qu’elle a attrapé une infection, mais le diagnostic est difficile à cause de symptômes qui vont et reviennent sans arrêt ! De son côté, House soupçonne Wilson de cacher quelque chose de personnel. Il va essayer de découvrir quoi…
Le cas de cet épisode est très agréable à suivre. Et malgré ses longueurs et son twist final qui rentre facilement dans le top 3 des twists les plus tirés par les cheveux de la série, cet épisode est loin de laisser indifférent. Après la noirceur des deux épisodes précédents, on se réjouit que la série revienne à ces petites scènes humoristiques, avec répliques à l’emporte-pièce incluses. Bien sûr, elle n’oublie pas de se pencher sur un thème particulier qui ici prend son sens qu’à la toute fin : la dépression dévorante, ajouté à un complexe de culpabilité peu courant. Avec pour terminer un des happy end les plus tristes imaginés par la série. En parallèle, House est vu d’une manière plus sensible, moins froide : éclairage toujours efficace quand la série l’utilise car elle n’en use que peu de fois, lui préservant son effet. Le jeu de sous-entendus qu’il élabore avec un Foreman démissionnaire, donne du sel en plus.
Le cas contient un amusant comique de répétition : House veut à tout prix voir une infection, et cette insistance têtue fait vraiment rire. Le coup des symptômes fluctuants produit un bon effet d’interrogation. Les rebondissements sont classiques mais de bonne facture. C’est seulement à l’approche de la fin qu’on se rend compte que la jeune étudiante avait un comportement trop sage, trop lisse pour être honnête. Sa résignation permanente, son stoïcisme général… sont très suspects. Cela culmine avec son absence totale de réaction à l’annonce de son décès prochain. On a alors affaire à une répétition de la scène de Leçon d’espoir (Andie aura vraiment marqué la série !) où la condamnée console ses parents sans pleurer elle-même. Mais la scène est ici particulièrement malaisée, et non émouvante. Quand la révélation tombe enfin, on est sceptique devant l’incongruité totale de la situation, Addie a agi d’une manière totalement irréaliste, ce que Pamela Davis se garde bien d’expliquer.
Mais passé ce moment de flottement, on mesure la tristesse désespérée des dernières minutes : les ravages de la dépression sont montrées clairement sous nos yeux. Cette terrible maladie psychologique qui réduit Addie à une attitude amorphe, est ici d’autant plus dure qu’Addie n’a aucune raison de l’être. Elle a tout pour être heureuse, mais ne l’est pas. Si House parvient à lui faire remonter la tête, le mince espoir qu’il lui insuffle semble bien fragile. L’audace de House jusqu’à prévenir les parents de son état (violant totalement le secret médical) montre lui-même combien il est ému par elle, alors que ce n’est pas dans ses habitudes. Evidemment, Addie est le reflet de Wilson, qui lui aussi plonge dans le chagrin à son corps défendant, et cette corrélation entre elle et son meilleur ami peut l’affecter. Il n’empêche qu’il est profondément humain quand il prend cette décision. L’épisode pousse ainsi un cri d’alarme envers les parents d’adolescents : parlez avec eux, même s’ils n’ont pas l’air d’avoir de problèmes, ils sont trop fiers ou trop honteux pour tout vous dire. Le happy end est par conséquent profondément amer : rien ne nous dit qu’Addie réussira à sortir la tête de l’eau et que ça finisse par tourner mal une fois de plus. Ce qui est le plus triste est l’absence de mobile à son état : elle n’est pas heureuse, et il n’y a aucune explication. Le fameux spleen, si cher à la jeunesse d’aujourd’hui, est encore d’actualité. Addie vaincra-t-elle ses démons même si elle est guérie ? Rien n’est moins sûr…
House et Foreman se livrent à une drôle de partie de ping-pong : House tend plusieurs perches à Foreman dont il n’accepte pas la décision, et Foreman semble lui-même, malgré sa détermination crânement affichée, en proie au doute. Il pourrait partir immédiatement, mais il reste encore, allant jusqu’à renfiler sa blouse pendant le cas. Il est marrant de voir House, pas du tout en position de force, tout faire pour le garder auprès de lui. Ses allusions font d’autant plus rire qu’elles sont pas finaudes, et que Chase ne cesse d’en rajouter alors qu’on lui a rien demandé ! La fin reste indécise, prière de patienter encore un peu ! House, tout comme dans Euphoria, a fini par s’attacher à Foreman (sa métaphore sur l’équipe considérée comme une famille, même dite avec ironie, n’est certainement pas fortuite) et accepte mal cette séparation. Il faut aussi ajouter la nature du personnage qui aime tout contrôler… et qui est ici devant le fait accompli, situation qui n’est pas pour le réjouir !
La partie « humour acide » est assurée par les échanges House-Wilson : House voit Wilson bailler… et en tire la conclusion qu’il est dépressif ou a une tumeur ! Déjà, rien que là, c’est assez croquignol ! Mais la suite est encore meilleure avec House droguant le café de Wilson ! La scène rappelle que House est un maître impérial en matière de manipulation psychologique : la manière dont il parvient à lui faire boire la boisson droguée est d’une maestria sans pareille ! Les conséquences sont d’abord hilarantes avec Wilson ne contrôlant plus ni ses mouvements, ni ses mots (attention, secousses de rire garanties !) puis bien plus noires lors de leur dispute : Wilson avoue son état d’esprit présent et nous ouvre une nouvelle fenêtre sur les côtés parfois durs de la vie de médecin : pression, peur, solitude… puis le rire revient avec House arroseur arrosé ! Bien entendu, cette histoire absurde permettra à House de trouver la maladie d’Addie. Les joies du hasard…
La partie « humour adonf » est assurée par le cas secondaire : un homme a des problèmes de selles, et il est accompagné d’Honey, sa compagne. Entre ce gars qui parle de défécations sans la moindre gène et House faisant son Sherlock Holmes, c’est un moment joyeusement enlevé ! Le tout vire à la farce géniale avec le diagnostic et surtout la réaction de Honey, un grand moment de burlesque ! House ne ménage pas ses patients, ça, on le sait bien, mais son comportement est tout de même curieux : à l’évidence attiré par la belle femme, il casse le couple en déballant « l’infidélité » (très particulière !) de son compagnon… pour aussitôt draguer la belle !! Et si pour une fois, c’était davantage ses hormones que sa sincérité outrancière qui le dirigeaient ?
La scène finale est tout simplement énorme avec House rencardant Honey. Honey ne semble pas insensible ! Un gag par seconde, une absurdité par réplique… un rencard givré comme on en fait peu ! On enrage quand on sait que le personnage ne reviendra pas. Mais c’est le signe que la série a toujours suffisamment de ressources pour se passer d’un tel atout qui finalement n’est pas dans son ADN (la série, c’est House et les enquêtes, point barre). Exploit qu’elle tiendra jusqu’au début de la saison 5...
La sculpturale Lyndsy Fonseca se débrouille plutôt bien, malgré que son personnage ait peu d’importance. Eve Gordon et Tony Spiridakis sont sans intérêt, leurs rôles l’étant tout autant. Mention à la très belle Shonda Farr, qui fait une apparition remarquée en patiente un poil amoureuse de Wilson. Tracy Howe en benêt est très bien, mais c’est évidemment la superbe Piper Perabo (oui, y’a pas mal de jolies filles dans cet épisode !) qui éclipse tout le monde : charme un peu vulgaire, légéreté, stoïcisme hilarant, duo avec House détonnant… elle aurait mérité de revenir ! Hugh Laurie continue de nous impressionner par la qualité de son jeu. Robert Sean Leonard joue toujours fort bien le pauv’gars à qui il arrive toujours des noises ! Le trio n’existe pas vraiment, sauf Jesse Spencer, qui joue très bien une partition plus étendue.
Infos supplémentaires :
- L’introduction ne dure qu’1 minute, une des plus courtes de la série.
- Lors de son rencard avec Honey, House dit détester le thé. Quand on sait que Hugh Laurie est anglais, et qu’en Angleterre le thé est une véritable institution, c’est assez drôle !
- Lorsque Chase transperce l'oeil d'Addie avec une aiguille, on voit que ce n’est pas celui de Lyndsy Fonseca : ses yeux sont très clairs, alors que cet œil-là est très sombre ; c’est vraisemblablement un accessoire.
- On entend dans l’épisode Whole Lotta Lovin de et par Otis Rush.
Acteurs :
Lyndsy Fonseca (1987) est une des actrices de télévision les plus prometteuses de sa génération. Repérée à 13 ans par un agent, elle émigre à Los Angeles pour commencer sa carrière d’actrice. Ses charmes naturels et son talent d’actrice lui permirent de décrocher plusieurs rôles importants de série : Colleen Carlton dans 84 épisodes des Feux de l’amour, Donna dans 6 épisodes de Big Love, Dylan Mayfair dans 18 épisodes de Desperate Housewives, la future fille de Ted Mosby dans 52 épisodes de How I met your mother, et surtout Alex, un des personnages principaux de la série Nikita (45 épisodes en 2012). On citera aussi des apparitions dans Boston Public (4 épisodes), Malcolm, Les Experts, Heroes, etc. Elle a également débuté une bonne carrière au cinéma. Elle est aussi excellente danseuse de ballet classique.
Piper Perabo (1976) passe brillamment son diplôme de théâtre à l’Université d’Ohio et tente sa chance à New York. Elle brille au théâtre et au cinéma, apparaissant dans de nombreux films depuis 1999. Elle ne s’intéresse à la télévision qu’assez tardivement. A part un épisode de New York section criminelle, elle a fini par accepter un des rôles principaux (Annie Walker) dans la série Covert Affairs (28 épisodes en 2012).
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Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Dr House"
J'ai vu quelques épisodes de Covert Affairs : c'est un divertissement honnête, bien interprété et avec de jolies cascades, mais très classique. Des histoires d'espionnages sans grande originalité, et des histoires de coeur pas très utiles. Pas nul, divertissant, mais très léger.
Cetp65- Prince(sse)
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Re: Série "Dr House"
Je suis impressionné par tes connaissances sériesques Cetp ! Merci du renseignement !
3.23 à suivre.
3.23 à suivre.
Dearesttara- Roi (Reine)
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69. Le petit con
3.23 Le petit con (The Jerk) :
- Je déteste ce gamin.
- J’adore ce gamin.
- Vous ne l’avez pas vu.
- Tu le détestes, ça me suffit !
Nate, adolescent irascible et vicieux, agresse violemment son partenaire d’échecs après l’avoir vaincu. Mais il est coupé dans son élan par un furieux mal de tête. L’équipe de House doit gérer le peu d’amabilité de leur patient mais a un autre problème en tête : quelqu’un a annulé l’entretien professionnel que Foreman avait demandé à Manhattan, mais tout le monde le nie. Qui a menti ?
A l’heure où la série commence à tomber le rideau sur sa première période, elle fait le bilan et s’intéresse à l’évolution traversée par nos chers médecins via un pastiche de jeu de Cluedo (qui a annulé l’entretien ?) très amusant. Toutefois, il ne s’attarde pas assez sur les docteurs alors qu’il s’agit clairement du but visé. Malgré tout, la présence d’un patient extrêmement tête-à-claques, centre d’un très intéressant cas médical, conclu par un happy end d’un cynisme ultra corrosif, assure un plaisant spectacle. Et ce malgré quelques lenteurs, et finalement une certaine lassitude devant le caractère de Nate, qui finit par tourner en rond. Toutefois, l’épisode est le premier depuis longtemps à traiter avec une égalité quasi totale les six personnages principaux, et cet acrobatique canon à six voix est très bien composé par Léonard Dick.
La violente introduction (un passage à tabac très réaliste !) avec ce vantard hors pair qu’est Nate nous prépare parfaitement à la personnalité du patient du jour ! Il adore rabaisser tout le monde, jouer avec les nerfs de ses semblables, les humilier à longueur de temps. Bref, un sadique bête et méchant. Sa propre mère n’y échappe pas, constamment rejetée par son fils. Disons-le tout de suite, ce personnage monolithique surprend au début certes, mais la surenchère dans la vulgarité finit par devenir contre-productive. Il finit par énerver plus qu’autre chose. On saluera quand même ses avances grossières à Cameron qui font sourire par leur bêtise libidineuse.
Le portrait de sa mère est plus intéressant : ne comprenant pas son fils, elle a fini par le détester et se réjouit de sa maladie. Son instinct maternel mélange cette joie tordue à un dégoût d’elle-même devant ce qu‘elle ressent. Elle retrouve espoir quand House et son équipe en concluent que son odieux comportement est le fruit de sa maladie. Mais étant reléguée à l’arrière-plan, le personnage ne s’impose jamais. Dommage, car c’est par elle qu’on s’intéresse à Nate qui sinon nous serait indifférent.
Le cas est très bien écrit, avec un suspense au cordeau et quelques bonnes surprises. C’est pas tous les jours qu’un docteur prescrit des champignons hallucinogènes à un patient ! Nate était déjà assez gratiné quand il était sobre, mais quand il est shooté, c’est encore pire ! Le comble est que Cameron finit par trouver un nouveau symptôme… mais qui n’était pas celui prévu ! Si la crise de violence de Nate n’est pas une nouveauté, son urine se transformant en hémoglobine fait son effet ! Ou encore Foreman le sédatant… parce qu’il en a marre de ce con ! La scène la plus surprenante est toutefois Chase "matant" Nate : un accès d'autorité généralement peu fréquent chez ce personnage !
Mais la grande scène de l’épisode est la fantastique partie d’échecs disputée par House et Nate : sous très haute tension, chacun vannant l’autre, chacun essayant de l’écraser. Elle est filmée avec génie par Daniel Sackheim. Les silences pesants participent au suspense total. Cette partie d’échecs a une raison d’être purement médicale : House veut simplement stresser son patient pour tirer des nouveaux symptômes. Mais il est si irrité par ce jerk qu’après la partie, il en fait une affaire personnelle : il se replonge dans la position finale pour l’analyser et trouver une parade au dernier coup de Nate ! On peut féliciter Nate, une des rares personnes à avoir réussi à perdre son objectivité à House qui a désormais des sentiments (de rage) à son égard, lui qui prône le stoïcisme complet ! Foreman n’échappera pas à l’occasion d’enfoncer le clou…
D’ailleurs, à la toute fin, alors que House croit avoir triomphé en ayant trouvé la parade, Nate lui révèle qu’il n’y a pas qu’un seul fin psychologue dans la salle : l’air tout fiérot de House disparaît brutalement : cet ado l’a battu à son propre jeu ! Echec et mat ! Et House ne peut s’empêcher de marmonner dans sa barbe « p’tit con ! ».
La partie d’échecs est bien la scène centrale de l’épisode car c’est grâce à un détail de la partie que House résout le cas, permettant le twist final. Ce twist est d’une brûlante acidité. Le cauchemar de la mère, avec son fils irrémédiablement méchant, ne se terminera sans doute jamais. Ce percutant faux happy end fait vraiment très mal !
Sinon, à part le cas secondaire, souriant mais pas inoubliable, nous nous intéressons à la petite énigme imaginée par Léonard Dick : ludique et drôle par ses réactions en chaîne (untel accuse untel qui accuse untel qui accuse…), tout en mettant en valeur des aspects des personnages. Qui a annulé l’entretien ?
Foreman accuse House, qui ne veut pas le laisser partir. Ce dernier accuse Cuddy ! Motif : identique à celui de House, Dick laisse ainsi penser qu’elle est dans son attitude de plus en plus « Housienne »… et aussi plus amoureuse de House qu’elle ne veut l’avouer : Wilson lui faisant remarquer qu’elle ne pourra jamais contrôler les débordements de House à cause de ses sentiments. Cette dimension du personnage, absente dans les premiers épisodes, marque ainsi son évolution. D’ailleurs, House la mate effrontément lors de leur dialogue et elle (Lisa Edelstein est suprêmement élégante et magnifique !) semble plus ou moins laisser faire…
Cuddy accuse Wilson. Motif : il veut protéger, aider House en faisant ce que lui n’a pas fait : faire en sorte de garder Foreman en sabotant l’entretien. Dick suggère que la profonde amitié de Wilson le pousserait à commettre des actes illégaux. Au fur et à mesure que House repousse les limites du tolérable, Wilson le protège autant qu’il peut. Toutefois, Wilson ressent ici le contraire : il souhaite que Foreman parte afin de « sevrer » House de l’unique personne pouvant s’opposer à lui. Pour qu’il se rende compte que ce « gamin de 6 ans » [qu’il est] a besoin d’une ferme autorité que personne d’autre ne peut lui offrir. On en reparlera dans Crises de foi (saison 5).
Wilson accuse Cameron. Motif : le même que Wilson, mais elle aurait agi parce qu’elle est toujours amoureuse de House ! Le mensonge qu'invente Wilson à cette occasion tombe à l’eau, mais qu’il ait menti montre qu’il est devenu moins chatouilleux quant à son amour de la franchise. Cameron parachève l’évolution observée de son personnage en perçant Wilson à jour immédiatement : on ne peut plus l’émouvoir, la logique triomphe de ses émotions. Ce n’est plus la Cameron du début (Il y’a trois ans, vous m’auriez crû soupire Wilson !). Elle nie être encore amoureuse de House, mais la saison 5 nous confirmera qu’elle n’en a pas fini avec ses sentiments. De tous les personnages, elle était la plus convenue au départ, mais c’est elle qui a finalement eu l’évolution mentale et éthique la plus grande et la plus réussie. Quelle adresse !
Cameron accuse Chase. Motif : Chase est un con revanchard qui veut juste emmerder Foreman qu’il n’aime pas trop. Dick prend ici l’option inverse : Chase n’a pas vraiment changé en trois ans, symbole de l’échec de House à son sujet, ce qui ouvre la porte à l’épisode suivant. Dick boucle la boucle avec Chase accusant House qui avait tout intérêt à créer et maintenir ce climat de suspicion pour que Foreman reste. Mais ça n’a pas marché, Foreman est plus décidé que jamais à partir.
Et Foreman ? A part le fait qu’il veut échapper à l’emprise de House, on voit qu’il n’est pas encore sûr de lui. Il décline la généreuse offre de Cuddy de créer pour lui un autre service de diagnostic car il se sent encore trop inférieur à son patron. Et aussi qu’il ne peut plus travailler dans cette atmosphère viciée de complots. Foreman est déchiré : il sait qu’il part trop tôt mais rester encore serait courir le risque de devenir un House II.
Bref, on applaudit à pleines mains la virtuosité éblouissante en peinture psychologique de la série quand il s’agit de ses personnages si captivants.
Nick Lane est au départ convaincant dans son rôle d’ado insupportable, mais il finit par agacer à force d’exagérer ses expressions, son personnage est d’ailleurs guère subtil. Colleen Flynn est plus agréable en mère se sentant coupable de détester son fils. Notre sextuor principal est lui au beau fixe, chacun étant soigneusement à sa place. Cette homogénéité donne une belle impression de cohérence.
Infos supplémentaires :
- Le titre de l’épisode original est celui d’un film de Carl Reiner datant de 1979 (en VF : Un vrai schnock).
- Hugh Laurie dit que Nate est un de ses seconds rôles préférés, par son caractère inhabituellement hargneux. Pour la même raison, Nick Lane était content de jouer un tel rôle.
- D’après Katie Jacobs, Léonard Dick aurait eu l’idée de l’épisode quand Omar Epps, très bon joueur d’échecs, eut amené un jour un échiquier pour se détendre entre deux prises. Depuis cet épisode, toute l’équipe ainsi que les comédiens sont accros au « noble jeu » ! Et ils jouent souvent entre eux pendant les pauses.
- La scène-clé de la partie d’échecs entre House (montrant qu’il sait ainsi jouer à ce jeu) et Nate fut très compliquée à tourner, non seulement pour le cadreur qui ne savait pas quelle pièce allait bouger, mais aussi pour les interprètes qui durent mémoriser 45 coups chacun ! La partie fut en effet réellement composée par un joueur d’échecs de haut niveau.
- Nate ouvre la partie en poussant son pion f (en face du Fou du Roi) de deux cases (1.f4 en notation algébrique échiquéenne). Il s’agit de l’ouverture Bird, une ouverture défensive et solide, mais cependant peu utilisée en haut niveau. House répond en poussant le pion c (en face du Fou de la Dame) de deux cases (1... c5). Il retombe alors quelques coups plus tard dans la « Partie sicilienne ». Au haut niveau, il s’agit de l’ouverture la plus fréquemment jouée, car d’une redoutable difficulté, et aux variantes complexes et sans nombre.
- Nate méprise Chase en le surnommant « Doogie », il s’agit d’une référence à une série médicale de 1989 : Dr.Doogie, avec un jeune héros doué en médecine mais beaucoup moins dans sa vie personnelle. L’interprête de Doogie, Neil Patrick Harris, deviendra Barney Stinson (l’inverse total de Doogie) quelques années plus tard dans la sitcom How I met your mother. Enfin, House fait allusion à l’émission Punk’d en citant Ashton Kutcher comme responsable de la « mauvaise blague » faite à Foreman. Punk’d est une émission de caméra cachée créée par le comédien. Mais Ashton Kutcher est également dans la série That 70’s show le grand ami d’un personnage nommé Eric Forman (sans e).
- Erreurs :
Faux raccord quand Chase écrit sur le tableau, sa main change de place d’un plan à l’autre.
La quantité de fluide présente dans la seringue quand House traite le cas secondaire change d’un plan à l’autre.
- La chanson de l’épisode est In-A-Gadda-Da-Vida de Doug Ingle, et interprêtée par Iron Butterfly.
Acteurs :
Nick Lane ne semble pas avoir continué sa carrière audiovisuelle.
Colleen Flynn (1962) est apparue dans nombre de séries diverses comme Equalizer (épisode Chantage à la vidéo), Urgences (qui lui valut un prix), Flipper (22 épisodes), FBI portés disparus, Roswell, X-Files (épisodes Détour et Existences), The Closer L.A Enquêtes prioritaires (épisode Un enfant normal), Ghost Whisperer, Cold Case, Nip/Tuck (4 épisodes), Grey’s anatomy, etc. Elle a également joué au cinéma.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Dr House"
Quelle cavalcade ! Jolie énergie, Dearesttara !
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
70. Dernier espoir. Fin de la saison 3
Merci beaucoup Estuaire44 ! Mais ma cavalcade Walkyrienne doit finir par prendre fin. Voici le dernier épisode de la saison 3 !! Et fin de la première ère de la série.
- Pourquoi vous avez viré Chase ?
- Donnez-moi d’abord les résultats du PET Scan.
- Pourquoi vous avez viré Chase ?
- Vous savez ce qu’il y’a sur le PET Scan ?
- Laissez-nous.
- Minute ! Y’a quoi sur le PET Scan ?
- Qu’est-ce que c’est que ce délire ?! Tu as viré Chase ?!!
- Tu sais ce qu’il y’a sur le PET Scan ?
- Appelez Chase, dites-lui que vous avez fait une erreur.
- Allô Chase. Si vous savez ce qu’il y a sur le PET Scan, dites-le moi !!
Esteban Hernandez et son épouse Marina, très malade, font le périlleux voyage de Cuba au New Jersey pour consulter le Dr.House, afin qu’il guérisse Marina. Malgré la perte du dossier médical de Marina durant le naufrage de leur canot, l’équipe se penche sur son cas. Mais le départ de Foreman est maintenant imminent, et l’équipe paraît plus éclatée que jamais. A la surprise générale, House décide le renvoi immédiat de Chase, tandis que le cœur de Marina s’arrête de battre…
En dépit de ses qualités, le finale de la saison 3 semble assez laborieux. Il donne certes une fin correcte aux trois premières saisons mais se situe loin du niveau atteint des autres finales de saison. La réalisation de Katie Jacobs, troisième tête principale de la série pour rappel, n’est pas en cause : bien que restant très classique, elle sert bien l’épisode, alors qu’elle avait été plus inégale dans Demi-prodige. Non, ce qui déçoit est un cas assez maladroit et une volonté d’émotion qui ici peine à nous convaincre. Malgré quelques bonnes trouvailles, il faut attendre les dix dernières minutes pour que l’épisode décolle vraiment. Sa coda apparaît bellement écrite, d’autant que l’indécise situation finale offre un tremplin de choix à la saison 4, la meilleure de la série.
On voit qu’après les adroits portraits de Léonard Dick, Thomas L. Moran et Lawrence Kaplow ne savent pas quoi faire des personnages. Le petit con était assez conclusif psychologiquement. L’épisode part donc avec un handicap dont elle n’arrivera à se libérer que tardivement.
L’épisode se focalise sur les états d’âme du mari, personnage hélas guindé de bout en bout. L’épisode traîne ce boulet du début à la fin, rendant insipides la majorité des scènes. Esteban ainsi ne comprend pas l’attitude glaciale de celui qu’il considère comme son seul espoir (prouvant que la réputation de House a dépassé les frontières !). Il ne connaît pas House. Ses réactions de déception, d’inquiétude, sont donc prévisibles, et de plus inutilement appuyées. Il parvient même à rendre incohérent notre cher docteur, le convaincant en un seul argument (mièvre de surcroît) d’aller voir sa femme ! Ses appels répétés au domicile du diagnosticien crispent davantage qu’ils n’amusent. La scène où il dit adieu à sa femme, quand House va la débrancher, devient complètement caduque quand on la compare à la scène finale de …Dans le cœur de Wilson (saison 4), qui, elle, atteindra des sommets d’émotion presque jamais égalés à la télévision. Il devient en plus un parfait imbécile lorsqu’il commence à s’opposer aux examens supplémentaires de House après le « miracle ».
Sa femme ne vaut hélas pas mieux. La scène où elle s’épanche longuement auprès de Cameron est irrémédiablement ennuyeuse. La souffrance de vivre dans un pays dictatorial est ici à peine effleurée, et son récit n’évite le zéro absolu que par l’émouvante composition de Mercedes Renard, c’est insuffisant. Après sa « ressurrection », elle apparaît heureuse, auprès de son mari qui la soutient… flirtant dangereusement avec la nunucherie. Ses élans religieux font ici plus sourire qu’autre chose. Bref, les guests du jour sont aux abonnés absents.
Le cas se résume à des diagnostics peu intéressants, et des effets chocs superfétatoires. Marina atteint le « point de non-retour » trop tôt, on a pas eu le temps de s’attacher à elle et son mari pour ressentir suffisamment de compassion. Lorsque le « miracle divin » arrive (également trop tôt), on est confondu par tant de maladresses. La scène rappelle le final de Question de fidélité (saison 1), et n’est pas plus convaincante.
Heureusement, tout s’améliore dans la dernière partie. House se secoue et redonne de l’entrain au cas. Que Marina semble guérie n’est pas suffisant pour lui. Il veut savoir la vérité, résoudre le cas ; seul ça, et non la guérison, lui importe. Il réussira, tandis que ses vannes blasées sur l’intervention de Dieu sont très drôles ! Le happy end, cette fois sans ambages, adoucit joliment l’étrange ambiguité de la fin de l’arc Foreman.
Voyons justement cette intrigue, qui est de main bien plus sûre. House espère faire revenir Foreman sur sa décision tout en gardant la face. Ainsi, il fait tout pour ne pas le contrarier, le dédouane totalement du coma de Marina alors que rien ne le prouve (le human error du titre original). Il perd sa neutralité, ce que Wilson ne manque pas de lui dire (par écran interposé !). Le fracassant renvoi de Chase est d’une savoureuse ambiguïté : tentative désespérée de conserver Foreman au prix de ce « lèche-bottes » que House et Foreman n’ont jamais réellement apprécié ? Ou bien la « raison officielle » donnée par House est-elle réellement la vraie ? Chase, après tout, n’a plus rien à apprendre de House : il a sans doute changé dans le domaine des connaissances médicales (qu’on se rappelle son coup de génie salvateur dans Rendez-vous avec Judas), mais guère changé dans son approche éthique. Dans les deux cas, House n’a plus rien à lui apprendre. On remarque que Chase a eu le temps, depuis une des rares fois depuis trois ans, de s'opposer vigoureusement à son boss ! Il reste cependant aussi stoïque (lâche ?) qu’il l’est d’habitude : il accepte la décision sans mot dire. Et malgré son patron détestable, il avouera qu’il n’aurait pu rêver meilleur job que celui-là. Il a appris en 3 ans, grâce à lui, bien plus que ce que d’autres apprennent tout au long d’une vie. Cuddy avait dit d’ailleurs la même chose à Foreman dans l’épisode précédent.
Le gag de Foreman, Cameron, Cuddy, Wilson entrant chacun leur tour dans le bureau de House pour s’étonner de ce qu’il a osé faire, tandis que House joue l’autiste avec son PET Scan, est un très bon moment d’humour. La scène des adieux est un beau moment d’ironie. House, ravalant sa honte, demande directement à Foreman de rester. Foreman décline, et House s’emporte, injuriant une dernière fois son subordonné, sous le regard blasé de Wilson. House, très adulte dans sa manière de penser, réagit ici comme un enfant : son jouet va lui être repris, alors il grimace, grommelle, finit par s’abaisser à supplier avant d’éclater de rage. Puéril ! Cette cinglante scène d’adieux fait penser à la fin du Quadrille des Homards de Chapeau melon et bottes de cuir, avec Steed et Cathy se quittant sur une dernière prise de bec ! (et pareillement, c'est un épisode concluant une saison 3 !!).
Il ne reste donc plus que Cameron… qui à son tour quitte House ! Elle pense qu’elle ne peut plus rien apprendre de lui. Elle tire ainsi un trait sur ce qui appartient désormais au passé : Jennifer Morrison donne simultanément les deux faces de son personnage : ironique quand elle vanne House, douce quand elle lui pose tendrement la main sur le bras, avant de s’en aller. Scène très réussie. Elle reprend sa liaison avec Chase dans une scène hélas gâchée par ses dialogues convenus et une énième itération du « Mardi », cette fois dite par Cameron, mais qui n’a que si peu d’effet !
Finalement, dans tout ça, c’est ce qui pousse House à agir ainsi qui est le plus intéressant : il déteste le changement (succulent dialogue initial avec Wilson). Se cloîtrant dans une bulle de « confort » (façon de parler !), il est habitué à cette équipe et c’est moins par amour pour elle que par conservatisme qu’il veut la maintenir soudée. Lorsque son monde s’effondre, il est amer… mais loin d’être malheureux. C’est par principe qu’il a voulu tenir l‘équilibre, non par amour car il n’a pas voulu créer des liens étroits avec son équipe. Etant toujours aussi orgueilleux, il est libre, il est seul, et il est content. Mais tous les évenements de ce jour l’ont incité à accepter le changement. Le voir fumer des havanes avec Esteban et parler comme s’ils étaient de vieux potes est une belle image de joie sincère. La dernière image le voit jouer avec délices sur sa nouvelle guitare, tandis que la chanson Good man de Josh Ritter est on ne peut mieux appropriée, la musique semble « regarder » House avec bienveillance.
Mais hormis ce dernier point psychologique savamment traité, l’épisode n’offre pas le feu d’artifice espéré. Le cas alourdit l’ensemble. Dernier espoir se suit donc sans déplaisir, mais la série a montré et montrera qu’elle peut faire beaucoup mieux.
Le couple Omar Avila-Mercedes Renard se veut émouvant, mais la mise à l’écart de l’actrice et l’exagération des mimiques de l’acteur donnent un résultat peu convaincant. Pas vraiment d’interprétation marquante, les acteurs ne sont pas mis à contribution, sauf Hugh Laurie qui minimalise son jeu pour sous-entendre le maximum d’émotions, et il y arrive très bien !
Remarquez la présence de Kathryn Adams. Cette jeune comédienne joue l’étudiante à qui House demande son CV. Mine de rien, c’est cette figurante qui va faire le lien entre la saison 3 et la saison 4 puisqu’elle réapparaît dans le premier épisode de la saison 4 où elle donne un coup de main à House. Enfin, elle sera une des candidates (malheureuses) dans l’épisode encore suivant. Un lien discret mais existant !
Ainsi finit la première ère de la série. Pendant trois saisons, la série a fixé rapidement ses marques, a joué de ses nombreux atouts avec assurance, et avec une qualité constante. Les accidents de parcours ont été quasi inexistants. Considérée comme l’âge d’or (en incluant la saison 4) de la série, cette première période fidèle à l’extrême au cahier des charges séduit par la saine rigueur de ses scénarios qui n’interdisent jamais l’émotion. Il faut reconnaître que lorsque la série prendra des libertés par rapport à ce cadre (à partir de la saison 5), le résultat sera plus discutable. Mais en attendant, cette première étape est franchie. L’équipe initiale est partie, place à une nouvelle ère, place à de nouveaux cas, place à de nouveaux personnages ! La série va-t-elle réussir son lifting ? Réponse à la saison suivante !
Infos supplémentaires :
- House a la même guitare depuis qu’il a 13 ans, la même voiture depuis 10 ans, et le même appartement depuis 15 ans. Preuve qu’il est pas doué pour le changement ! Cependant, il y’a une contradiction car dans Une mère à charge (saison 1), on voit que l’appartement de House est différent de celui visible dans la saison 3. Même si curieusement, il habite toujours à la même adresse (221 B de sa rue). Sinon, on voit que sa réputation a dépassé les frontières pour qu’un couple étranger risque sa vie pour le consulter !
- Curieux qu’Omar Avila, acteur latino, prononce mal le nom « Hernandez » en aspirant le h, alors que le h est normalement muet dans le nom !
- Les chansons de l‘épisode sont Slippery when wet de et par The Commodores, Since I fell for you de et par Ramsey Lewis, et Good Man de et par Josh Ritter.
Acteurs :
Omar Avila a d’abord commencé sa carrière télévisuelle à Cuba, son pays d’origine, il a ensuite tenté sa chance aux Etats-Unis où on a pu le voir dans la série Watch Over me (49 épisodes), mais aussi Justified (3 épisodes), Les Experts : Miami, etc. Il a peu joué sur grand écran.
Mercedes Renard commence une carrière de mannequin en Europe à 16 ans avant de s’engager dans la voie d’actrice de théâtre aux Etats-Unis. Elle tourne peu mais on l’a vue dans Dawson, New York police judiciaire, NCIS, etc. ainsi que quelques films.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
SAISON 3 BOUCLEE !!
3.24 Dernier espoir (Human error) :
- Pourquoi vous avez viré Chase ?
- Donnez-moi d’abord les résultats du PET Scan.
- Pourquoi vous avez viré Chase ?
- Vous savez ce qu’il y’a sur le PET Scan ?
- Laissez-nous.
- Minute ! Y’a quoi sur le PET Scan ?
- Qu’est-ce que c’est que ce délire ?! Tu as viré Chase ?!!
- Tu sais ce qu’il y’a sur le PET Scan ?
- Appelez Chase, dites-lui que vous avez fait une erreur.
- Allô Chase. Si vous savez ce qu’il y a sur le PET Scan, dites-le moi !!
Esteban Hernandez et son épouse Marina, très malade, font le périlleux voyage de Cuba au New Jersey pour consulter le Dr.House, afin qu’il guérisse Marina. Malgré la perte du dossier médical de Marina durant le naufrage de leur canot, l’équipe se penche sur son cas. Mais le départ de Foreman est maintenant imminent, et l’équipe paraît plus éclatée que jamais. A la surprise générale, House décide le renvoi immédiat de Chase, tandis que le cœur de Marina s’arrête de battre…
En dépit de ses qualités, le finale de la saison 3 semble assez laborieux. Il donne certes une fin correcte aux trois premières saisons mais se situe loin du niveau atteint des autres finales de saison. La réalisation de Katie Jacobs, troisième tête principale de la série pour rappel, n’est pas en cause : bien que restant très classique, elle sert bien l’épisode, alors qu’elle avait été plus inégale dans Demi-prodige. Non, ce qui déçoit est un cas assez maladroit et une volonté d’émotion qui ici peine à nous convaincre. Malgré quelques bonnes trouvailles, il faut attendre les dix dernières minutes pour que l’épisode décolle vraiment. Sa coda apparaît bellement écrite, d’autant que l’indécise situation finale offre un tremplin de choix à la saison 4, la meilleure de la série.
On voit qu’après les adroits portraits de Léonard Dick, Thomas L. Moran et Lawrence Kaplow ne savent pas quoi faire des personnages. Le petit con était assez conclusif psychologiquement. L’épisode part donc avec un handicap dont elle n’arrivera à se libérer que tardivement.
L’épisode se focalise sur les états d’âme du mari, personnage hélas guindé de bout en bout. L’épisode traîne ce boulet du début à la fin, rendant insipides la majorité des scènes. Esteban ainsi ne comprend pas l’attitude glaciale de celui qu’il considère comme son seul espoir (prouvant que la réputation de House a dépassé les frontières !). Il ne connaît pas House. Ses réactions de déception, d’inquiétude, sont donc prévisibles, et de plus inutilement appuyées. Il parvient même à rendre incohérent notre cher docteur, le convaincant en un seul argument (mièvre de surcroît) d’aller voir sa femme ! Ses appels répétés au domicile du diagnosticien crispent davantage qu’ils n’amusent. La scène où il dit adieu à sa femme, quand House va la débrancher, devient complètement caduque quand on la compare à la scène finale de …Dans le cœur de Wilson (saison 4), qui, elle, atteindra des sommets d’émotion presque jamais égalés à la télévision. Il devient en plus un parfait imbécile lorsqu’il commence à s’opposer aux examens supplémentaires de House après le « miracle ».
Sa femme ne vaut hélas pas mieux. La scène où elle s’épanche longuement auprès de Cameron est irrémédiablement ennuyeuse. La souffrance de vivre dans un pays dictatorial est ici à peine effleurée, et son récit n’évite le zéro absolu que par l’émouvante composition de Mercedes Renard, c’est insuffisant. Après sa « ressurrection », elle apparaît heureuse, auprès de son mari qui la soutient… flirtant dangereusement avec la nunucherie. Ses élans religieux font ici plus sourire qu’autre chose. Bref, les guests du jour sont aux abonnés absents.
Le cas se résume à des diagnostics peu intéressants, et des effets chocs superfétatoires. Marina atteint le « point de non-retour » trop tôt, on a pas eu le temps de s’attacher à elle et son mari pour ressentir suffisamment de compassion. Lorsque le « miracle divin » arrive (également trop tôt), on est confondu par tant de maladresses. La scène rappelle le final de Question de fidélité (saison 1), et n’est pas plus convaincante.
Heureusement, tout s’améliore dans la dernière partie. House se secoue et redonne de l’entrain au cas. Que Marina semble guérie n’est pas suffisant pour lui. Il veut savoir la vérité, résoudre le cas ; seul ça, et non la guérison, lui importe. Il réussira, tandis que ses vannes blasées sur l’intervention de Dieu sont très drôles ! Le happy end, cette fois sans ambages, adoucit joliment l’étrange ambiguité de la fin de l’arc Foreman.
Voyons justement cette intrigue, qui est de main bien plus sûre. House espère faire revenir Foreman sur sa décision tout en gardant la face. Ainsi, il fait tout pour ne pas le contrarier, le dédouane totalement du coma de Marina alors que rien ne le prouve (le human error du titre original). Il perd sa neutralité, ce que Wilson ne manque pas de lui dire (par écran interposé !). Le fracassant renvoi de Chase est d’une savoureuse ambiguïté : tentative désespérée de conserver Foreman au prix de ce « lèche-bottes » que House et Foreman n’ont jamais réellement apprécié ? Ou bien la « raison officielle » donnée par House est-elle réellement la vraie ? Chase, après tout, n’a plus rien à apprendre de House : il a sans doute changé dans le domaine des connaissances médicales (qu’on se rappelle son coup de génie salvateur dans Rendez-vous avec Judas), mais guère changé dans son approche éthique. Dans les deux cas, House n’a plus rien à lui apprendre. On remarque que Chase a eu le temps, depuis une des rares fois depuis trois ans, de s'opposer vigoureusement à son boss ! Il reste cependant aussi stoïque (lâche ?) qu’il l’est d’habitude : il accepte la décision sans mot dire. Et malgré son patron détestable, il avouera qu’il n’aurait pu rêver meilleur job que celui-là. Il a appris en 3 ans, grâce à lui, bien plus que ce que d’autres apprennent tout au long d’une vie. Cuddy avait dit d’ailleurs la même chose à Foreman dans l’épisode précédent.
Le gag de Foreman, Cameron, Cuddy, Wilson entrant chacun leur tour dans le bureau de House pour s’étonner de ce qu’il a osé faire, tandis que House joue l’autiste avec son PET Scan, est un très bon moment d’humour. La scène des adieux est un beau moment d’ironie. House, ravalant sa honte, demande directement à Foreman de rester. Foreman décline, et House s’emporte, injuriant une dernière fois son subordonné, sous le regard blasé de Wilson. House, très adulte dans sa manière de penser, réagit ici comme un enfant : son jouet va lui être repris, alors il grimace, grommelle, finit par s’abaisser à supplier avant d’éclater de rage. Puéril ! Cette cinglante scène d’adieux fait penser à la fin du Quadrille des Homards de Chapeau melon et bottes de cuir, avec Steed et Cathy se quittant sur une dernière prise de bec ! (et pareillement, c'est un épisode concluant une saison 3 !!).
Il ne reste donc plus que Cameron… qui à son tour quitte House ! Elle pense qu’elle ne peut plus rien apprendre de lui. Elle tire ainsi un trait sur ce qui appartient désormais au passé : Jennifer Morrison donne simultanément les deux faces de son personnage : ironique quand elle vanne House, douce quand elle lui pose tendrement la main sur le bras, avant de s’en aller. Scène très réussie. Elle reprend sa liaison avec Chase dans une scène hélas gâchée par ses dialogues convenus et une énième itération du « Mardi », cette fois dite par Cameron, mais qui n’a que si peu d’effet !
Finalement, dans tout ça, c’est ce qui pousse House à agir ainsi qui est le plus intéressant : il déteste le changement (succulent dialogue initial avec Wilson). Se cloîtrant dans une bulle de « confort » (façon de parler !), il est habitué à cette équipe et c’est moins par amour pour elle que par conservatisme qu’il veut la maintenir soudée. Lorsque son monde s’effondre, il est amer… mais loin d’être malheureux. C’est par principe qu’il a voulu tenir l‘équilibre, non par amour car il n’a pas voulu créer des liens étroits avec son équipe. Etant toujours aussi orgueilleux, il est libre, il est seul, et il est content. Mais tous les évenements de ce jour l’ont incité à accepter le changement. Le voir fumer des havanes avec Esteban et parler comme s’ils étaient de vieux potes est une belle image de joie sincère. La dernière image le voit jouer avec délices sur sa nouvelle guitare, tandis que la chanson Good man de Josh Ritter est on ne peut mieux appropriée, la musique semble « regarder » House avec bienveillance.
Mais hormis ce dernier point psychologique savamment traité, l’épisode n’offre pas le feu d’artifice espéré. Le cas alourdit l’ensemble. Dernier espoir se suit donc sans déplaisir, mais la série a montré et montrera qu’elle peut faire beaucoup mieux.
Le couple Omar Avila-Mercedes Renard se veut émouvant, mais la mise à l’écart de l’actrice et l’exagération des mimiques de l’acteur donnent un résultat peu convaincant. Pas vraiment d’interprétation marquante, les acteurs ne sont pas mis à contribution, sauf Hugh Laurie qui minimalise son jeu pour sous-entendre le maximum d’émotions, et il y arrive très bien !
Remarquez la présence de Kathryn Adams. Cette jeune comédienne joue l’étudiante à qui House demande son CV. Mine de rien, c’est cette figurante qui va faire le lien entre la saison 3 et la saison 4 puisqu’elle réapparaît dans le premier épisode de la saison 4 où elle donne un coup de main à House. Enfin, elle sera une des candidates (malheureuses) dans l’épisode encore suivant. Un lien discret mais existant !
Ainsi finit la première ère de la série. Pendant trois saisons, la série a fixé rapidement ses marques, a joué de ses nombreux atouts avec assurance, et avec une qualité constante. Les accidents de parcours ont été quasi inexistants. Considérée comme l’âge d’or (en incluant la saison 4) de la série, cette première période fidèle à l’extrême au cahier des charges séduit par la saine rigueur de ses scénarios qui n’interdisent jamais l’émotion. Il faut reconnaître que lorsque la série prendra des libertés par rapport à ce cadre (à partir de la saison 5), le résultat sera plus discutable. Mais en attendant, cette première étape est franchie. L’équipe initiale est partie, place à une nouvelle ère, place à de nouveaux cas, place à de nouveaux personnages ! La série va-t-elle réussir son lifting ? Réponse à la saison suivante !
Infos supplémentaires :
- House a la même guitare depuis qu’il a 13 ans, la même voiture depuis 10 ans, et le même appartement depuis 15 ans. Preuve qu’il est pas doué pour le changement ! Cependant, il y’a une contradiction car dans Une mère à charge (saison 1), on voit que l’appartement de House est différent de celui visible dans la saison 3. Même si curieusement, il habite toujours à la même adresse (221 B de sa rue). Sinon, on voit que sa réputation a dépassé les frontières pour qu’un couple étranger risque sa vie pour le consulter !
- Curieux qu’Omar Avila, acteur latino, prononce mal le nom « Hernandez » en aspirant le h, alors que le h est normalement muet dans le nom !
- Les chansons de l‘épisode sont Slippery when wet de et par The Commodores, Since I fell for you de et par Ramsey Lewis, et Good Man de et par Josh Ritter.
Acteurs :
Omar Avila a d’abord commencé sa carrière télévisuelle à Cuba, son pays d’origine, il a ensuite tenté sa chance aux Etats-Unis où on a pu le voir dans la série Watch Over me (49 épisodes), mais aussi Justified (3 épisodes), Les Experts : Miami, etc. Il a peu joué sur grand écran.
Mercedes Renard commence une carrière de mannequin en Europe à 16 ans avant de s’engager dans la voie d’actrice de théâtre aux Etats-Unis. Elle tourne peu mais on l’a vue dans Dawson, New York police judiciaire, NCIS, etc. ainsi que quelques films.
Everybody lies !
(c) 2012 par Clément Diaz
SAISON 3 BOUCLEE !!
Dearesttara- Roi (Reine)
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