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23 - Skyfall - 2012

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Message  Invité Sam 10 Nov 2012 - 17:05

séribibi a écrit:
Estuaire44 a écrit:[justify]Vu SF (tant qu'à faire) ce matin, pour 11 euros 20 sonnants et trébuchants. Les trois personnes situées devant moi désiraient voir le film, mais ont renoncé devant ce prix les ayant visiblement désarçonnées.

Ah bon, parce qu'elles ont été jusque devant le ciné pour se rendre compte du prix, puis repartir...
Bah il suffisait simplement qu'elles se renseignent avant d'y aller ^^

Je l'ai vu en IMAX, 16 dollars (13 euros) mais aucun regret! Un excellent investissement! Razz

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Message  Invité Sam 10 Nov 2012 - 17:40

4€ moi. Embarassed
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Message  séribibi Sam 10 Nov 2012 - 17:43

5,90 euros pour ma part...et dans un mega CGR.
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Message  Invité Sam 10 Nov 2012 - 17:57

denis a écrit:4€ moi. Embarassed

Il y a toujours des cinés qui font des entrées à 4 euros? Où? Shocked
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Message  Cetp65 Sam 10 Nov 2012 - 18:12

Vu à Toulouse. 4,70 € (prix pour les -26 ans).
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Message  séribibi Sam 10 Nov 2012 - 18:17

Cetp, tu ne voulais pas mettre ta critique du film ?
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Message  Cetp65 Sam 10 Nov 2012 - 18:18

Oui, j'avais complètement oublié.
Demain sûrement. Laughing
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Message  Estuaire44 Dim 11 Nov 2012 - 15:57

Skyfall (Skyfall, 2012, 23 - Skyfall - 2012 - Page 13 James-bond-007-45823 - Skyfall - 2012 - Page 13 James-bond-007-45823 - Skyfall - 2012 - Page 13 James-bond-007-45823 - Skyfall - 2012 - Page 13 James-bond-007-458)
- A radio and a gun. Not exactly Christmas, is it?
- You weren't expecting an exploding pen, were you?


Le 23 octobre 2012, en présence du Prince de Galles et de la Duchesse de Cornouailles, le public londonien découvre Skyfall, vingt-troisième opus d’une épopée dont il marque le cinquantenaire. Un évènement suscitant une attente toute particulière, par le long délai écoulé depuis Quantum of Solace, du fait de péripéties financières aux allures de thriller, mais surtout par les inquiétudes suscitées par la consternante vacuité de ce précédent film. Au moment de franchir le cap du demi-siècle, la plus durable et prestigieuse saga du cinéma mondial allait-elle parvenir à rebondir, ou au contraire confirmer son épuisement ?

Après un regret certain devant l’absence maintenue du mythique Gunbarrel en début de projection, on constate que l’on débute comme précédemment par l’exercice de style de la poursuite échevelée, spectaculaire jusqu’à plus soif. S’impose donc un manque d’inventivité certain, on observait tout de même plus de variété naguère. On remarque également une nouvelle exagération dans l’effet visuel vain, avec cette séquence de moto cross sur toit, aux lisières du ridicule. Pour aggraver le tout, on subit un large abus d’insertions publicitaires pour divers produits, dont une marque de bière bien connue sévissant depuis quelques temps déjà comme breuvage d’adoption de notre héros. Tout Skyfall s’avèrera d’ailleurs pollué par un niveau critique d’irradiation publicitaire. On se dit tout cela et puis… Et puis on se laisse emporter.

En effet la séquence ne cesse de croître en intérêt et de devenir toujours plus authentiquement épique, tout en introduisant plusieurs des thématiques assurant le succès du film, comme l’humour sur la forme (avec le déjà plaisant marivaudage en compagnie de Moneypenny) et la gravité sur le fond, avec les choix sans retour de M. Toute la partie ferroviaire coupe le souffle par son inventivité, tandis qu’un terrible duel à mort contre un tueur de haut vol à bord d’un train turc évoque déjà de grands souvenirs. Le montage se révèle parfait et l’on comprend parfaitement le déroulement de l’action en cours, contrairement au fiasco de l’ouverture de Quantum of Solace.

L’enthousiasme s’accentue encore à la découverte du fastueux générique, encore sublimé par la voix si riche et pénétrante d’Adèle, lors d’une chanson renouant avec les accents de naguère. Il constitue un astucieux et superbe album d’images admirées lors de génériques précédents, un choix des plus judicieux à l’occasion du cinquantenaire. Cela ne l’empêche d’ailleurs pas de développer sa propre identité, avec sa composante mortuaire tendance Silent Hill. Retrouvailles des classiques jointes à une écriture originale, on retrouve ici la clé de la réussite de Skyfall. L’ultime intérêt de ce générique demeure d’introduire le saut qualitatif opéré vis-à-vis de son improbable équivalent de Quantum of Solace, là comme ailleurs, Skyfall marque une conséquente correction de trajectoire.

Mais ce qui achève d’emporter l’adhésion demeure l’histoire que nous découvrons après cette appétissante mis en bouche, prenant l’exact contre pied de l’opus précédent. On en termine avec la multiplication excessive et frénétique des virées à travers la planète, tenant lieu de scénario. Hormis la séquence initiale, 007 ne quitte la Grande Bretagne que pour l’inévitable Chine, nouvel Eldorado des producteurs, à la puissance de laquelle le film rend d’ailleurs un vibrant hommage. La vision donnée du Nouvel Empire résulte entière empreinte de modernité, même si reprenant l’esthétique des Cyberpunks des années 80 autour du Japon technologique. On se situe aux antipodes de l’évocation percluse de clichés antédiluviens que commettait Quantum of Solace à propos de l’Amérique latine.

On remarque ensuite un total abandon en rase campagne de la problématique développée lors de l’arc Casino Royale/Quantum of Solace, à savoir cette fameuse et éminemment fumeuse organisation Quantum. Un aveu en creux de l’inanité du concept et de son développement. Au lieu d‘une chasse inepte et déstructurée, Skyfall nous propose un récit nettement plus concentré, linéaire et nerveux. Certes cette histoire de vengeance ne déroge pas d’un certain classicisme, c’était d’ailleurs peu ou prou ce que nous narrait déjà Goldeneye, le film visant d’ailleurs la même résonnance que l’arrivée en fanfare des années Brosnan. Mais à tout prendre on préférera toujours une histoire compréhensible et astucieuse, aux prenants tenants et aboutissants, à du brassage d’air passablement prétentieux.

Parallèlement au captivant duel opposant 007 à Silva, le récit joue avec talent la carte de la célébration du cinquantenaire. Il multiplie les clins d’œil aux riches heures du passé, avec évidemment comme pinacle la survenue de la mythique DB5 et la reconstitution de l’Universal Exports des années Connery. On apprécie vivement que l’Aston Martin se ne positionne pas uniquement comme une référence mais qu’elle participe activement à l’action, avec à la clef une fin digne d’une guerrière (même si nous la reverrons un jour ou l’autre, nous sommes d’accord). On pourrait débusquer une relative contradiction de trame temporelle à la voir sortir de scène juste avant que le film recrée le décor des Sixties autour de Bond. Mais comme l’a affirmé un spécialiste anglais du sujet apparu sur nos écrans peu après James Bond, la trame du Temps n’est pas linéaire.

De manière encore davantage stimulante, Skyfall jette un regard rétrospectif et critique sur un Bond désormais âgé d’un demi siècle, ainsi que sur sa place dans un monde évolutif, post guerre froide, désormais intimement pénétré, sinon dominé, par la cyber-sphère et où l’Occident ne figure plus comme centre de gravité. Le procès en obsolescence mené contre James Bond apparaît d’une force étonnante, notamment grâce à l’emblématique héraut (sinon héros) des temps modernes que représente un Silva dominant longtemps outrageusement les débats. C’est au prix de cette mise en perspective parfois douloureuse que l’on apprécie à sa juste valeur le retour en grâce d’un héros humanisé et, à l’image de la saga elle même, puisant la justification de son existence en retrouvant ses fondamentaux.

Un homme d’action impitoyable mais non unidimensionnel, à l’identité britannique réaffirmée. Cette humanisation passe par le développement inédit de l’historique personnel, l’acceptation des failles mais aussi la découverte de l’humour (y compris autocritique), trop absent précédemment. Daniel Craig se révèle absolument parfait dans l’expression de ce Bond moins marmoréen mais toujours si convaincant dans les scènes de combat. Le Terminator blond a fendu l’armure.

Skyfall redécouvre également des vérités demeurées inaltérables au fil du temps. Un homme d’action doit s’insérer au sein d’un relationnel permettant de ne pas le réduire à un simple concept, en développant sa dimension humaine. La résurgence de Q et de Miss Moneypenny tombe à pic pour le cinquantenaire et ravira les nostalgiques, mais leur intérêt va par conséquent bien au-delà. On apprécie vivement que les auteurs ne tombent pas dans la facilité à propos de Q, en refusant le poncif du Geek juvénile et amusant, si popularisé depuis le Ringo des Bandits Solitaires. Q représente une plaisante énigme, introverti, assuré, mais capable d’un humour à froid fort délectable. Ben Whishaw lui apporte une vraie présence tandis que le minimalisme dépourvu de folklore des gadgets réaffirme la modernité du film, tout en conservant l’essentiel.

La nouvelle Miss Moneypenny, interprétée avec un remarquable naturel et un indéniable charme par la sublime Naomie Harris, réussit également haut la main son examen de passage, avec toutefois une réserve. Le personnage se montre globalement convaincant dans les scènes d’action, tandis qu’elle ne fait finalement qu’appliquer un ordre discutable de M. On ne se situe pas du tout dans la prise de pose et le surjoué permanent caractérisant Jinx, la précédente femme d‘action faisant équipe avec 007. Or, on a beau apprécier le clin d‘œil d’Universal Exports et les auteurs ont beau prendre quelques précautions oratoires, on reste néanmoins avec l’impression qu’il existe un travail d’homme et un de femme, en l’occurrence le secrétariat.

Cathy Gale est apparue en 1962, Purdey en 1976 et Sidney Bristow en 2001. Nous somme en 2012 et un demi-siècle après Dr No, il nous est toujours impossible de découvrir un Agent Double Zéro du beau sexe, solide et crédible. Il existe ici un plafond de verre que la saga ne parvient décidément pas à briser, c’est frustrant. Pour le coup, on renoue derechef avec le passé, mais il s’agit du machisme épais et difficilement regardable aujourd’hui des années Connery. Mais le courant passe à l’évidence parfaitement entre Naomie Harris et Daniel Craig, les répliques font mouche comme au bon vieux temps, après cette maladresse initiale le duo devrait nous ravir à l’avenir.

Les amateurs des Avengers apprécieront le retour de Rory Kinnear, fils du pittoresque Roy, dans le rôle du sympathique Bill Tanner. De même, après n’avoir pas été dans son emploi pour le rôle de John Steed, Ralph Fiennes s’avère remarquablement pertinent dans celui du futur nouveau M, héritier direct de celui de Bernard Lee. Il se montre d’ailleurs presque trop performant : son adéquation au rôle saute si immédiatement aux yeux que l’on pressent d’emblée que Skyfall, d’une manière ou d’une autre, signifiera le départ de Dame Judi Dench. Ce panorama d’ensemble du petit monde retrouvé de 007 se montre d’autant plus remarquable que l’on ressent fortement que chacun de ses membres a encore bien des choses à nous raconter, il ne s’agit encore que d’une prometteuse prise de contact.

Cependant Skyfall accorde fort judicieusement une place centrale au M de Judi Dench. L’actrice s’est toujours montrée formidable de présence, mais l’écriture du personnage n’a pas toujours convaincu. Il n’apparaissait ainsi pas utile ou pertinent de montrer M dans son intimité. Mais la saga a l’heureuse idée d’avoir réservé le meilleur chapitre de cette histoire pour sa conclusion. La même introspection douloureuse frappant Bond s’exerce également sur sa supérieure, avec sans doute davantage de force encore.
Les confrontations entre elle et son protégé, mais aussi avec Silva, développent une remarquable intensité et de cinglantes répliques. Sa mort aurait pu relever du mauvais pathos mais le talent des acteurs suscite une véritable émotion. Malgré ses erreurs, assumées, M force l’admiration par son courage obstiné évoquant effectivement Churchill. On espère que, tout comme pour Bernard Lee, on retrouvera son portrait dans les locaux d’Universal Exports.

Le domaine, fondamental, où Skyfall tire le plus manifestement les leçons de l’étiage de la saga que constitua Quantum of Solace, réside dans la fondamentale personnalité de l’adversaire du jour. Oubliés la désespérante transparence de Greene ou le contresens absolu du choix D’Amalric, Bardem se montre absolument immense dans l’incarnation d’un Silva enthousiasmant en tous points. En parfaite cohérence avec le projet d’ensemble du film, Silva renoue avec les riches heures de Esprits diaboliques de naguère. Ah, cette arrivée en ascenseur, tout comme Fantômas. Mais il apparaît par ailleurs tellement contemporain qu’il manque de ringardiser 007, une revanche ultime pour tous ses prédécesseurs. Il opère quelques magistraux contrepoints, comme la prévisible séance de torture tendance Chiffre virant à l’affrontement psychologique, sinon au marivaudage gay assez désopilant.

Bardem interprète avec une rare expressivité le tempérament extraverti, faussement débonnaire mais profondément sociopathe, du délectable individu. Ses dialogues sont ciselés à l’or fin, notamment lors de cette formidable histoire du tonneau de rats. Une charmante fable animalière, La Fontaine aurait adoré. Du méchant de très haut niveau, avec une obsession envers M bien plus marquante que celle pourtant remarquablement exprimée par la douce Elektra King. On regrettera l’absence du traditionnel tueur surdoué, tranchante épée du Big Bad (Patrice reste une silhouette), mais Skyfall, déjà long et rempli jusqu’à la gueule, évite le travers de faire endosser le rôle à Silva. Par contre, les hommes de main tombent comme des mouches et s’avèrent à peu près nuls, tout comme à la grande époque de Blofeld.

Tout au long du cinquantenaire, les films de Bond ont souvent manifesté un opportunisme certain, cherchant à coller à l’air du temps, de Star Wars aux récits de cocaïne sud-américaine. Skyfall ne déroge certes pas à la règle, à un degré pour le moins marqué. Bond est un sombre héros, marqué par le traumatisme de la mort violent de ses parents survenue durant son enfance et l’ayant marqué à vie. Il opère d’une ville à l’identité aussi marquée que Londres et dispose de l’imposant manoir familial gothique, agrémenté vieux serviteur britannique, aux souterrains des plus précieux. Il doit affronter un psychopathe extraverti très doué en matière d’humour morbide et de crimes spectaculaires, défiguré par un produit chimique, auquel le lie une relation antagoniste très personnelle.

Le Bond cuvée 2012 est un Batman insulaire luttant contre une excellente version du Joker. D’ailleurs il est patent que Bardem vise une performance à la Heath Ledger. Que les producteurs cherchent à embaucher Nolan résonne plus comme une confirmation qu’autre chose. Cet aspect n’apparaît d’ailleurs pas comme une faiblesse pour Skyfall, il devient même tout à fait ludique dès lors qu’il est perçu. D’après le calendrier, la prochaine fois 007 devrait arborer du bleu et du rouge, se baser au Pôle Nord et développer une phobie pour le vert.

La réalisation simultanément spectaculaire et subtile de Sam Mendes s’impose comme l’un des atouts majeurs du film. Il s’étend à accompagner les acteurs au plus près, à réaliser un authentique travail de mise en scène théâtrale, au meilleur sens du terme, et à mettre en valeur les diverssuperbes sites visités. Les scènes d’action se révèlent aussi spectaculaires que l’on peut le souhaiter, au montage toujours ad-hoc et sans subir une invasion trop massique d’images générées par ordinateur. J’ai particulièrement raffolé des petites touches d’humour distancié idéalement insérées (notamment à bord du train puis du métro), cela pourrait être du parfait Roger Moore. Tout le final aux allures de Western, très à la Noon Doomsday [Je vous tuerai à midi – Saison 6], se révèle également somptueusement filmé. Mendes prend également d’insérer de joli clins d’œil à l’historique de 007, sans le moins du monde tirer à la ligne.

On apprécie la présence plus prégnante qu’à l’ordinaire de Londres (cette fois non fluvial, mais centré sur White Hall), mais aussi le choix de lieux orignaux au sein de la saga. La bien réelle île désertée d’Hashima fait très Walking Dead, constituant un écrin à la démesure de Silva. Le choix de l’Ecosse comme emplacement de Skyfall peut se lire comme un bel hommage au très scottish (et valeureux patriote désintéressé) Sean Connery, dont la grande ombre recouvre l’ensemble du film. Les amateurs du Saint se plairont à reconnaitre le superbe site de Glencoe, déjà usité par Sir Roger Moore mais pour figurer… Le Pays de Galles (The Man Who Could Not Die, très James Bond comme titre). Le charme des Sixties.

Cependant tout n’est pas parfait dans Skyfall. On y regrettera notamment le sort réservé à la gent féminine. En effet, à côté d’une Miss Moneypenny reléguée volontaire à la machine à écrire, on trouve comme Bond Girl qu’une Andréa Anders au petit pied, en la personne de Sévérine. Alors que les dialogues, humoristiques ou dramatiques, crépitent durant tout le film, la déjà limitée Bérénice Bartohe ne dispose que d’échanges consternants à force de mélodrame ronflant.

Tout cela détonne, les confrontations avec Bond ne dégageant absolument rien, mais fort heureusement ne se prolonge pas. On se demande quel est l’intérêt réel du personnage, hormis de souligner pesamment le sadisme de Silva et d’éviter à tout prix un 007 chaste ne faisant pas étalage de sa proverbiale virilité (la chasteté n’étant permise, sinon recommandée, qu’aux héros disposant d’une boite bleue magique). Encore une fois, il serait positif que la saga renonçât aux simili mannequins, pour retenir de vraies actrices.

De manière plus gênante encore, le scénario manifeste quelques faiblesses et lacunes. L’intrigue glisse ainsi totalement sur le fait que la fameuse (et tout à fait improbable) liste fatidique soit encore dans la nature. A quoi bon monter toute une première moitié d’intrigue là-dessus pour ensuite abandonner totalement le sujet ? De même, la caméra se détourne bien opportunément et pudiquement lorsque Silva s’extraie de sa cage et triomphe de ses gardes, on se demande bien comment. La prise d’assaut du bâtiment officiel reste tout de même vite expédiée, on éprouve de la réticence à accepter que cela soit aussi simple. Le coup de la CIA connaissant parfaitement le parcours du tueur ou 007 extrayant des morceaux de balle de son torse des jours après, cela reste aussi du bel ouvrage en raccourcis scénaristiques.

Qu’importent ces quelques réserves, Skyfall est le film du renouveau que l’on espérait après la cinglante déception de Quantum of Solace. La saga a su tirer les leçons de ses errements passés et se recréer en retrouvant à la fois son socle historique (saisissant retour aux origines du mythe à l’époque Connery) tout en s’inscrivant dans la modernité (le monde à néanmoins changé, de même que la Grande Bretagne). Ainsi redynamisé et ses assises retrouvées, 007 (comme ses admirateurs) peut de nouveau considérer l’avenir avec optimisme. D’ailleurs Skyfall s‘achève éloquemment en réaffirmant le retour prochain de Bond, tout comme durant cette grande époque dont il a su retrouver le lustre.


Dernière édition par Estuaire44 le Dim 11 Nov 2012 - 18:58, édité 2 fois
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Message  séribibi Dim 11 Nov 2012 - 16:53

Trés belle critique mais je te trouve beaucoup, beaucoup, beaucoup trop généreux, indulgent et encensant envers ce film et, surtout, tu ne parles pas assez de ses nombreuses incohérences scénaristiques qui tiennent de la "liste de supermarché", alors qu'ils s'y sont mis à 3, et qu'on nous l'a présenté comme le Bond "ultime" (un comble quand même, le meilleur de la série a un scénario en forme de gruyère et d'incohérences).
Surtout, tu compares ce scénario bancal à celui, beaucoup mieux écrit et cohérent de "Goldeneye".
Je pense aussi que tu aurais du mettre l'accent sur tous les scénarios sur lesquels le film pompe (The dark knight, The dark knight rises, Goldeneye, Demain ne meurs jamais, etc...), ainsi que le postulat-hacking surexploité de nos jours.
Sinon, pour moi, le générique (le visuel) n'est pas trés beau justement ni trés original, il se contente de recopier un peu de tout ici et là, et, surtout, a le tort d'arriver aprés ces monuments de génériques que sont "Goldeneye", "Demain ne meurs jamais" et "Casino royale", et, de plus, contrairement à eux, n'a pas de thématique "unique" (il donne un peu le visuel de tout le film, en passant du coq à l'âne), et est parfois limite kitsch (le passage des "dragons").

Je pense que tu aurais aussi dû mettre davantage l'accent sur l'aspect "atypique" de ce Bond, qui, malgré le presse quasi-unanime, n'a pas plus à tout le monde ou presque (il suffit d'entendre les divers commentaires à la sortie de projection), loin de là, et son rythme dirons-nous...spécial.
Enfin, la plupart du temps, j'ai vu de la part de Mendes plus une volonté d'exploser tous les codes de la saga plutôt que de leur rendre hommage, mais ça reste mon point de vue bien sûr...point de vue néanmoins en assez bonne cohésion avec ce que pensais vraiment le réal de la représentation de la saga au cinéma.
Mais trés belle critique, trés bien écrite comme toujours. Very Happy
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Message  Invité Dim 11 Nov 2012 - 17:14

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Message  Invité Dim 11 Nov 2012 - 17:40

Superbe critique d'Estuaire, qui a une belle plume comme toujours.
Je suis scotché que l'on ait déjà des captures du film avant la sortie dvd dans le hors série.
Séribibi, tu devrais voir le film une seconde fois, (je vais le faire aussi), je trouve que tu es assez injuste avec cet opus, ceci étant dit de la part d'un anti Craig.
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Message  séribibi Dim 11 Nov 2012 - 17:46

Patricks, je ne comprends même pas comment la critique presse a mis ce film sur un piédestal et que certains l'ont qualifié de "chef-d'oeuvre" étant donné le scénario inepte.
Je n'aime pas son rythme.
Et je n'aime pas les orientations prises par Mendes, qui semble ne montrer que mépris pour tout ce qui a précédé.
Je ne comprends pas l'intégration de certains personnages (Berenice Marlohe, Albert Finney) qui ne servent à rien ou sont à peine esquissés.
Je ne comprends pas l'orientation prise pour la série (et on n'a pas fini d'en bouffer vu le succés de cet opus).
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Message  Estuaire44 Dim 11 Nov 2012 - 19:09

Conclusions du sondage Skyfall chez les Geeks d'Unification
http://www.unificationfrance.com/?23817-Resultat-sondage-Que-pensez-vous
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Message  séribibi Dim 11 Nov 2012 - 19:15

Avec seulement 4 critiques écrites ?
Parmi les 255, il y a pas mal de gens de la prod ou des journaleux, non ?
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Message  Invité Dim 11 Nov 2012 - 20:11

Steed3003 a écrit:La critique de Skyfall par Estuaire est en ligne! cheers

http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/saga-james-bond-1962/ere-daniel-craig#A3
Cela s'appelle griller la queue !
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Message  Sir Mallory Dim 11 Nov 2012 - 20:28

Belle prose d'Estuaire as usual - avec l'absence d'un élément pourtant évident dans le film , la liste exhaustive des clins d'oeils ( nombreux ) aux précédents opus de la saga - et tout particulièrement au tout premier film que découvrit Mendès alors adolescent ...

A titre informatif , je signale que la Presse Française a d'abord loué la ... Direction d'acteurs AVANT le personnage de 007 lui-même ... Mais ce qui me fait hurler de rire , c'est qu'elle avait - à quelques rares exceptions près , dont votre serviteur - encensé le déplorable QOS dans les mêmes termes élogieux ...

Enfin, histoire de vous amuser , signalons que le ' modèle ' choisi de prime abord dans la création du personnage de Silva par les scénaristes Purvis & Wade n'était autre que le ' Pistol ' Scaramangua d'origine du roman de Ian Fleming , avec la relation trouble qu'il entretient avec 007 une bonne partie du roman ...

Voila , vous avez votre petite madeleine de Proust ...

Ah sinon ,quelques idées scénaristiques pourtant diantrement alléchantes ont été abandonnées en cours de route . Nul doute qu'elles réapparaitront dans de futurs opus ( vu que le Bond 23 est déja en phase d'écriture à l'heure actuelle ) ....
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Message  séribibi Dim 11 Nov 2012 - 20:43

Ce style d'écriture me rappelle quelqu'un... scratch
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Message  séribibi Dim 11 Nov 2012 - 21:00

Sir Mallory a écrit:Belle prose d'Estuaire as usual - avec l'absence d'un élément pourtant évident dans le film , la liste exhaustive des clins d'oeils ( nombreux ) aux précédents opus de la saga - et tout particulièrement au tout premier film que découvrit Mendès alors adolescent ...

A titre informatif , je signale que la Presse Française a d'abord loué la ... Direction d'acteurs AVANT le personnage de 007 lui-même ... Mais ce qui me fait hurler de rire , c'est qu'elle avait - à quelques rares exceptions près , dont votre serviteur - encensé le déplorable QOS dans les mêmes termes élogieux ...

Enfin, histoire de vous amuser , signalons que le ' modèle ' choisi de prime abord dans la création du personnage de Silva par les scénaristes Purvis & Wade n'était autre que le ' Pistol ' Scaramangua d'origine du roman de Ian Fleming , avec la relation trouble qu'il entretient avec 007 une bonne partie du roman ...

Voila , vous avez votre petite madeleine de Proust ...

Ah sinon ,quelques idées scénaristiques pourtant diantrement alléchantes ont été abandonnées en cours de route . Nul doute qu'elles réapparaitront dans de futurs opus ( vu que le Bond 23 est déja en phase d'écriture à l'heure actuelle ) ....

Welcome back, Mr Kevin !
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Message  Sir Mallory Dim 11 Nov 2012 - 21:15

Mais euh ...
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Message  séribibi Dim 11 Nov 2012 - 21:18

A moins que je ne fasse erreur...
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Message  Invité Dim 11 Nov 2012 - 21:56

Moi aussi je l'avais deviné, je ne m'étais jamais consolé de son départ.
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Message  Invité Dim 11 Nov 2012 - 22:01

23 - Skyfall - 2012 - Page 13 L_homm12

Mallory, je ne vois pas trop ce qu'il y a tirer de ce récit là, très ennuyeux. A part la séquence du début, l'attentat de 007 drogué contre M, le roman traîne en longueur. Fleming est d'ailleurs mort avant de finaliser le roman qui l'a été je crois par Kingsley Amis. Je me suis ennuyé en le lisant et le relisant occasionnellement.
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Message  Sir Mallory Dim 11 Nov 2012 - 22:08

Je n' ai PAS écrit que le scénario de Skyfall ETAIT tiré de TMWTGG ... Comme d'habitude mon cher Patrick , tu lis trop vite !

J'ai écrit que le PERSONNAGE de Silva été modelé sur celui du Scaramanga du roman ( à connotations homosexueles latentes )
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Message  Estuaire44 Lun 12 Nov 2012 - 0:01

Son nom est Connard, Odieux Connard, et il a encore frappé, avec son habituelle relecture au vitriol. Bon, il faut savoir que le gaillard n'aime jamais rien, jamais. Laughing

http://odieuxconnard.wordpress.com/2012/11/10/skyfall-fails/


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Message  Dearesttara Lun 12 Nov 2012 - 0:58

Rarement vu quelqu'un d'aussi de mauvaise foi, mais il est tellement génial à lire, on rit à chaque ligne, d'autant plus qu'il trouve toujours un moyen de justifier ! mdr
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Message  séribibi Lun 12 Nov 2012 - 1:26

Je l'avais vu, mddrrr !
Par contre ça n'est pas de la mauvaise foi ; sous sa pointe d'ironie il apporte une critique assez pertinente qui soulève les quelques petites faiblesses du film.
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Message  Lala Lun 12 Nov 2012 - 2:04

Bon alors je me suis fait totalement avoir par mon cinéma. Je pensais qu'un Gaumont digne de ce nom proposerait un film en VO et bien non! Je me suis tapé un James Bond en VF,ce qui amoindri légèrement le plaisir et cause une certaine frustration. La confrontation en VF entre M et Mallory je vous jure que c'est frustrant. Je veux de la VOOOOOO!

Ce que j'aime avec les James Bond de l'ère Craig c'est qu'ils sont beaucoup plus réaliste. Beaucoup plus sombre. Et je trouve qu'on y gagne en intensité et en exploration du personnage.
Bon on va commencer par M, la véritable star du film. La véritable James Bond Girl. Sam Mendes a l'intelligence de laisser un champ d'espace suffisant pour que Judi Dench puisse s'exprimer. C'est elle la principale cible. Puis j'adore le joli dessin qu'il fait de la relation M/Bond. Beaucoup de respect et d'affection mais aussi beaucoup de pudeur.
Spoiler:

Cette fameuse Séverine...OK...15 minutes à tout casser. Cependant elle m'a fait de la peine lors de sa dernière scène. Bond a l'air vraiment de s'en foutre de ce qu'il peut lui arriver. Non mais la pauvre quoi: elle est toute fragile, elle se prostitue, Sylva est immonde avec elle et on pouvait espérer que Bond ait un minimum de considération pour elle et ba même pas. Son regard lorsqu'elle est attachée,c'est trop overcrying. Sinon l'actrice joue bien. Elle est dans la nuance et ça j'adore. Elle passe avec beaucoup d'émotion des tremblements au sourire.
Javier Bardem...Au début je n'étais pas convaincue mais une fois devant le film j'ai juste fait WOUAW. Certe les motivations de son personnage sont un peu trop faciles: il veut se venger...Super! Mais l'interprétation en elle même est époustouflante et oui il y a un côté Heath Ledger. Puis il maitrise tout c'est dingue. Comment il a fait pour sortir de sa cellule de verre sans briser la glace ?

Des scènes vraiment bonnes:
-La scène du métro.
-L'évasion de Sylva avec les scènes au tribunal avec M.
-toute la scène de fin magnifiquement bien filmé.
-Le générique qui fout des frissons. Une réussite graphiquement parlant et puis la voix d'Adèle qui n'a jamais été aussi belle.


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Message  séribibi Lun 12 Nov 2012 - 2:47

La scène du spoiler que tu cites : oui en effet, c'est une trés belle scène, trés bien jouée, trés émouvante.

Pour la scène de
Spoiler:
, en effet c'est incohérent, d'autant plus qu'elle est traitée hors-champ
Spoiler:
Même remarque pour la scène du métro, où Bond à l'air de se fiche royalement du sort du conducteur (puisqu'il semblerait qu'il fonctionne "à vide", néanmoins si c'est le cas, Bond ne pouvait savoir qu'il n'y avait pas de passagers ; fin bref...)

Pour la scène de la cage de verre : on ne le sait pas, mais le scénariste a sans doute oublié cet élément, car j'imagine que le planc de piratage de Silva n'a pas fait se dévérouiller la sécurité de cette installation, placée là au dernier moment pour la circonstance.
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Message  Philo Lun 12 Nov 2012 - 8:48

Incohérences... dommage.
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23 - Skyfall - 2012 - Page 13 Empty pas mal

Message  sylvain Lun 12 Nov 2012 - 9:45

Je suis allé voir le dernier James Bond et il est pas mal , depuis l'arrivé de Daniel Craig je vais de nouveau voir les James Bond, la période Dalton et ensuite Brosnan m'avait laissé nostalgique de Sean et Rooger !

Celui est un peu moins bon que Casino Royal mais c'est un bon bond tout de même !
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23 - Skyfall - 2012 - Page 13 Empty Skyfall - ce que vous ne savez pas ...

Message  Sir Mallory Lun 12 Nov 2012 - 16:33

Allez , encore quelques p'tites infos inédites ( qui seront développées dans mon deuxième livre - à paraitre été 2012 )

- L' Aston Martin qui apparait dans le premier script était bien celle que Bond gagne aux Bahamas dans Casino Royale . C'est Mendès qui a immédiatement réagi en arguant " non, il FAUT que ce soit celle de Goldfinger !!! " - en provoquant donc là une brèche énorme du Continuum Espace Temps dans l'Univers James Bond . Dans le script initial , c'est juste le coffre de l' Aston qui est bourré jusqu'à la gueule d'armes diverses et variées ...

- Le rôle de Kinkaind a bien été écrit pour Sir Sean Connery à la base ...

Voila , voila quoi ...
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