Quels sont vos livres préférés ?

J'ai fini tout récemment "Le lien maléfique", premier volet de la saga des Sorcières Mayfair d'Anne Rice.

Brillant. C'est le premier mot qui me vient pour le qualifier.

Ardu est le deuxième.

Une première partie nous conte la rencontre des héros Michael Curry et Rowan Mayfair. C'est plein d'allant et ça pose une atmosphère.

La seconde partie, celle qui raconte l'histoire des sorcières depuis la France de la Renaissance à La Nouvelle-Orléans via Saint-Domingue est fascinante. Anne Rice est particulièrement en verve quand il s'agit de mêler sensualité et noirceur.

La troisième (les parties III et IV du roman) est la plus difficile à lire, non pas parce que la plume de l'auteur se relâche mais, au contraire, parce que l'écriture se densifie comme jamais. L'atmopshère est faussement légère et l'on voudrait à toute force que ça s'arrête, que les héros vivent libres et heureux mais on sait que ce n'est pas possible, que le péché originel des seorcières Mayfair est toujours là et plus présent que jamais. On passe de brèves mais intenses scènes érotiques (un chef-d'oeuvre) à une véritable scène d'horreur sur la fin.

Quand la dernière page se referme enfin, vous êtes pantelant, sonné mais vous savez que vous avez lu une ouevre majeure de la littérature fantastique.

Profitons que l'été laisse plus de temps pour lire et je vais ici tâcher de me faire l'avocat d'un auteur méconnu mais qui a pourtant marqué la littérature d'aventure.

Moins célèbre que son ami Rudyard Kipling (encore un auteur à redécouvrir), Rider Haggard a, contre lui, d'avoir été un chantre de l'impérialisme britannique. Il a travaillé en Afrique du Sud, élevé des autruches au Kenya...Forcément, dans un monde post-colonisation, raconter la gloire de l'Empire passe moins bien.

Pas grave parce qu'il est surtout le créateur de deux personnages importants. Le premier, c'est Allan Quatermain, héros de plusieurs livres mais surtout des Mines du Roi Salomon.

Le second, le plus fabuleux peut-être, c'est Ayesha, prêtresse égyptienne attendant au fond de la cité maudite de Kor que revienne son amant, Kallicratès, ou plutôt sa réincarnation, car il y a 2000 ans qu'elle l'assassinât !

Ayesha (She en version originale) apparaît dans Elle ou la source de feu et cela aurait dû s'arrêter là mais l'auteur a éprouvé (et le public aussi) le besoin de la faire revenir : le Retour d'Elle, la Fille de la Sagesse (qui raconte son histoire) et le plus étonnant, Elle et Allan Quatermain.

L'écriture fluide de Rider Haggard le rend toujours aussi lisible aujourd'hui. Son Afrique n'existe pas mais, tout comme chez Tarzan, l'important n'est pas tant le décor, exotique, que les aventures extraordinaires qui s'y déroulent. En outre, les personnages sont davantage caractérisés que chez Burrough.

La Hammer a adapté les deux premiers romans sous les titres de "La Déesse du Feu" (avec Ursula Andress, 1965) et "La Déesse des sables" (1967).

Je suis en train de lire H2G2, le guide du voyageur galactique et je me bidonne à chaque page. Seulement, ce n'est que le volume 1 et les bibliothèques de Paris n'ont pas les autres volumes de cette "trilogie en cinq volumes" (ça, c'est du concept !). Si, parmi vous, une bonne âme voulait bien m'assurer quelques heures de saine lecture, je l'en remercierai chaleureusement.

Cela fait un mois que j’ai terminé le roman mais il faut du temps pour digérer la saga des sorcières Mayfair d’Anne Rice. L’écriture est dense, la narration parfaitement maîtrisée. Dans sa conception, son architecture et sa réalisation, tout est parfait. Sans doute le chef-d’œuvre de la romancière américaine.

L’écriture est dense parce qu’Anne Rice a fréquemment recours au courant de conscience comme James Joyce (mais en plus lisible) qui permet de suivre les pensées d’un personnage mais lorsque celui-ci est en action, les deux temps se confondent. Dans sa maîtrise narrative, Anne Rice retient l’information ; si bien que, vous ne savez jamais si le personnage qui pense tout en marchant va arriver au but qu’il s’est fixé ou être victime d’un « accident ». Quand on sait que le protagoniste est un esprit frappeur particulièrement frappé – Lasher – l’inquiétude nous ronge à chaque instant !

Car cet esprit malin n’a qu’une envie, qu’un désir : s’incarner ! Le Verbe persifleur s’est fait chair et l’esprit est prompt mais la chair est faible. Les passages avec Lasher nous valent aussi les moments les plus brûlants du roman. L’esprit mauvais nous conte son histoire et la narratrice nous plonge alors dans une époque obscure, dans une ère de ténèbres. Mais que vaut le récit d’un menteur né, né au moins deux fois ? Surtout quand, peu avant, Anne Rice a fait parler Julien Mayfair, un des plus puissants sorciers de la famille ; dandy décadent d’une époque faite de sang suave et chaud.

Anne Rice fait parler ses personnages mais elle n’abuse pas des monologues ; elle les entrecoupe par des passages de « vie quotidienne » qui sont des instantanés des drames, des douleurs ou des espoirs traversés par les Mayfair qui, pour avoir des sorcières dans leur histoire, ne sont pourtant le plus souvent que des simples mortels bien terre à terre ! Peut-on leur reprocher de préférer un réel besogneux à un passé qui se confond trop souvent avec le légendaire où l’histoire est plus souvent éclairé par des bûchers que par des lanternes qui ne demandent surtout pas à être éclairées justement ? Toute la famille n’est pas si terne cela dit ! Parmi ses membres, il y a la jeune Mona que je ne peux mieux décrire, tant physiquement que moralement, qu’en la comparant à la Mia Lewis de la première saison de Californication ! La Mayfair lady est loin d’être une demoiselle en détresse ! La chair est faible, hélas mais l’esprit est bien plus fort.

L’écriture d’Anne Rice est aussi chaude que son encre est noire. Ses descriptions érotiques font grimper aux rideaux mais c’est pour nous asséner du violent juste après. Rien n’est gratuit. Si le sexe est présent, c’est pour mieux te manger mon enfant ! Anne Rice ne juge jamais ; toutes les sexualités (ou presque car faire l’amour est avec torturer l’autre art où l’imagination est sans limite) sont présentes et jamais on ne lira le moindre jugement de valeur. Cela s’entend des relations entre les sexes amis aussi entre les âges et entre les générations ! Avec un tel niveau de « perversité, on se demande pourquoi elle a écrit les biens plus mièvres Infortunes de la Belle au Bois dormant ! Ce qui est certain, c’est qu’avec Anne Rice, le Plaisir devient une arme de mort.

Excellente critique ! A ces points forts justement dépeints, je rajouterais simplement qu j'avais adoré retrouver le Talamasca, en bon amateur des sociétés secrètes et parce qu'il établissait déjà un pont avec les Vampires. Le pivot d'un univers étendu, comme on ne le disait alors pas encore.

Par curiosité, et parce que la saga complète comporte 15 gros volumes, je me suis lancé il y a peu dans la lecture de "L'Epée de vérité". J'ai adoré le tome 1 ("La première leçon du sorcier", à méditer !) et, donc, je continu.

Le plus cocasse, c'est qu'en faisant mes recherches pour préparer les critiques de la saison 6 de "Once upon a time", je suis tombé sur un certain Craig Horner ayant joué dans une série qui m'est inconnue, "Legend of the seeker", qui est l'adaptation des deux premiers tomes de la saga susnommée !

On dira que le hasard fait bien les choses ou que c'était un signe. Au choix !

Pour courage pour les romans, qui sont longs et nombreux. L'univers et les protagonistes sont intéressants (autant pour les hommes que pour les femmes), mais j'ai eu un peu de mal avec le style, assez ampoulé à mon sens. Bon, on s'habitue assez vite.

La série est très amusante et volontiers sexy, elle est l'oeuvre du même producteur que pour Xena la Guerrière. Et de fait elle adapte à peu près le Med Fan comme Xena adaptait la Mythologie grecque. oui, on y trouve des guerrières en cuir vivant en sororité et souvent plus dures que bien des mâles et, oui, l’ambiguïté y est relative. Alors les romans sont ultra simplifiés, mais bon. les guerrières etc.

J'ai les deux coffrets, si tu veux je te les apporte à la réunion.

Damned, l'horrible tentation !

S'il y a la VF (même en sous-titre), d'accord ! Et à condition d'avoir une patience d'ange !

Merci !!

Un bon coup de vieux aussi ! J'ai beaucoup joué avec la collection "Défis fantastiques" ; j'adorais les titres des ouvrages !

Et je me place sur la liste d'attente pour l'emprunter !

Lu Le récit dans les séries SF, que j'ai bien aimé. Il ne faut pas s'arrêter au titre un rien élitiste de cet ouvrage écrit par un universitaire. En substance, par son contenu autant que par sa pagination,  et c'est un compliment, le livre correspond à ce ce que donnerait un Que sais-je ? « séries SF ». J'ai retrouvé tout l'intérêt, et parfois les frustrations, de ces bouquins que j'ai intensément fréquenté durant mes lointaines études pré-internet.  Pour y accéder, il faudra passer une introduction posant  classiquement les concepts en jeun « SF » et « série télé », avec, je trouve une surabondance de termes, sinon pédants,  du moins très universitaires (le Novum, les modalités « aléthiques, axiologiques et épistémiques » d'un récit, etc.). même si tout est explicité, cela pourra rebuter l'amateur occasionnel. D'ailleurs, pour précieuse qu'elle soit, la Table des Notions en fin d'ouvrage nécessiterait davantage d'entrées pour devenir vraiment grand public.

A l'issue des prolégomènes (bigre, c'est contagieux, ce truc, on en arrive au cœur de l'ouvrage et là, pour le dire clairement et simplement, je me suis régalé du début à la fin avec un passionnant historique des séries SF, en corrélation avec celle de l'industrie des séries télé elle-même. Le livre se trouve un fil rouge avec l'idée que les séries SF ont a la fois bénéficié et impulsé les évolutions de l'univers sériel Et ce des origines jusqu'à jusqu'à une subdivision de l'Imaginaire en familles et sous-familles sans aucun équivalent dans d'autres genres collant idéalement au développement des marchés de niches impulsé par les plate-formes contemporaines. De manière certes un brin didactique (des passerelles existent), mais au final pédagogique et judicieuse, le livre sépare son études en quatre grandes familles.

En résumé : les séries d'exploration spatiales ou Space Op (Au Commencement était Star Trek), les séries créant tout un univers (célébrant particulièrement Babylon 5), les Aliens sur Terre (les Envahisseurs et un vague duo d'Agents du FBI), les voyages temporels (la Magic Blue Box) et les interpellation du monde contemporain (West World, Utopia...). Person of Interest sert d'introduction et de conclusion à ce panorama passionnant et finement troussé du genre. Après avoir vu quelques épisodes de la saison 1, je la voyais comme relevant avant tout de l'Anticipation, mais apparemment la partie SF s'est développée ensuite, dont acte. Vous vouliez « Les Séries SF, clés en main », le livre vous en offre l'essentiel. La plupart des séries marquantes ayant impacté le genre sont évoquées, même s'il en manque fatalement quelques unes du fait de la pagination réduite (ou alors seulement citées), l'intérêt comme la limite des QSJ là-aussi.

Mais on ne peut pas demander au bouquin d'être aussi complet qu'une véritable encyclopédie comme « Le Guide des Séries de Science-fiction », c'est un digest. L'important demeure les grandes lignes d'un genre télévisuel, ce pari là est pleinement gagné. Il ne faut pas non plus chercher des suggestions de perles rares inconnues, ce n'est pas le sujet, mais Florent Favard parvient à s'extirper de temps à autres de références fatalement ultra anglo-saxonnes, grâce à des séries japonaises...et espagnole, puisqu'à ma surprise ravie, l'épatant El Ministerio del Tiempo a droit à une vraie présentation, une rareté en France. L'auteur œuvre à l'Université de Bordeaux, dont je suis bien placé pour connaître les liens avec la Complutense de Madrid, heureux de voir que la tradition se poursuit (avoir 25 ans et vivre Madrid... Bref !). Sauf erreur de ma part, la France, terre de mission, n'est représentée que par Ulysse 31 et, bon, le rigolo Visiteur du Temps, auquel j'aurais préféré Le Voyageur des Siècles. Mais on sait que le voile de l'oubli est désormais tombé sur les belles productions françaises pré 80's, c'est ainsi, tout un royaume enseveli.

Quelques regrets, sans doute liés au format réduit du livre, ici aussi. Je trouve que les anthologies sont assez minorées, l'auteur s'intéressant avant tout aux série, feuilletons et formes intermédiaires. TZ (qui comporte son lot d'épisodes purement SF) et Black Mirror sont citées, mais sans rapport avec leur importance. Je regrette aussi un relatif manque d'ouverture sur le cinéma et la littérature SF, alors que des interpénétrations existent avec les séries. La littérature est ainsi dépeinte comme ayant perdu son statut indiscuté de forme par défaut du genre, beaucoup de monde regardant des séries SF sans en avoir lu. Je ne vais pas me lancer là dedans mais je n'imagine pas un scénariste de SF ne s'étant pas imprégné des Classiques du genre, bref. J'ai aussi été surpris que l'on passe rapidement sur les serials ou que l'impact de la Guerre des Étoiles sur le Space Opera télévisuel ne soit pas évoqué.  Ne chipotons pas, tel quel le livre tient toutes ses promesses ! (****)