Série "MillenniuM" 1996-1999
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Série "MillenniuM" 1996-1999
Frank Black (incarné par Lance Henriksen) fut le meilleur profiler du FBI, ses étonnantes capacités d’empathie avec les pires serial killers lui permettant de voir les crimes vus par les yeux des assassins. Ces facultés paranormales permirent à Frank de devenir une légende du Bureau, après de nombreux et retentissants succès. Mais sa proximité avec l’horreur l’ébranla progressivement, jusqu’à ce qu’une affaire encore plus insoutenable que les précédentes l’amène à quitter ce travail. De plus il prend peur pour sa femme Catherine et leur fille Jordan, quand des photos anonymes représentant sa famille sont envoyées à son domicile. Il quitte donc Washington pour s’installer à Seattle, espérant mener une mener une vie tranquille. Mais des amis de la police locale ne tardent pas à l’appeler à l’aide, car la proximité du passage au prochain Millénaire semble exacerber les pulsions des différents maniaques homicides et multiplier les meurtres. Frank accepte alors de reprendre le collier, tout en recevant l’aide d’un ensemble d’experts et de vétérans du FBI ,et d’autres services de police, désormais à la retraite, connu sous l’appellation de Groupe Millennium. Son émissaire devient l’énigmatique Peter Watts. Au fil des affaires, Frank va cependant progressivement s’interroger sur la véritable nature de l’évènement millénariste, de même que sur les buts ultimes poursuivis par le Groupe.
En 1996 Chris Carter, auréolé par le succès des X-Files, dont on aborde alors la quatrième saison, lance sa seconde grande série. Quoique se déroulant dans le même univers, MillenniuM demeure très différente de son ainée. Quelques points communs demeurent, comme un sublime indicatif de Mark Snow ou plusieurs visages connus. The X-Files et MillenniuM conservent la même structure d’enquêtes policières mais, tandis que l’une s’en sert pour édifier un vaste panorama des divers thèmes du Fantastique et de la Science Fiction, l’autre va davantage s’intéresser aux différentes visions du millénarisme et à l’horreur, mais celle se trouvant dans les déviances de l’être humain et de la société. On trouvera nettement moins d’épisodes décalés et d’humour dans MillenniuM, dont la tonalité funèbre et apocalyptique s’impose avec une rare force, dans le cadre parfait de Vancouver. Les abominations perpétrées par les divers illuminés iront d’ailleurs souvent plus loin dans l’épouvante explicite que les diverses créatures des X-Files. Si Mulder et Scully se constituent en duo, Black, malgré les fortes relations avec sa famille, demeure toujours dans son travail un fascinant solitaire introverti, lui même passablement énigmatique. Son amitié ambivalente avec Peter Watts apportera cependant un précieux contrepoint, tandis que Lance Henriksen et Terry O’Quinn se montreront toujours souverains, au sein d’une excellente distribution.
Le conspirationnisme des X-Files se montre gouvernemental et contemporain, tandis que la définition de celui de MillenniuM s’avère nettement plus fluctuante. Après une première saison, particulièrement relevée, où se sujet apparaît encore en sourdine car dédiée à la mise en place du héros et de sa lutte contre les serials killers, Carter décide de se centrer sur les X-Files, au moment où le départ de Vancouver et Fight the Future requièrent toute son attention. Il délègue alors la direction de la série au duo Morgan & Wong, à qui les X-Files doivent plusieurs coups d’éclat. Toutefois, ceux-ci fonctionnent en autonomie, comme cela avait le cas sur le tournage des X-Files, et vont impulser leur propre vision, plus fantastique, de la mythologie de la série. Celle-ci s’inspire dès lors de la tradition centenaire des loges mystiques du genre Rose-croix et autres Illuminati, évoqués par Umberto Eco dans son fascinant Le Pendule de Foucault, n’hésitant pas à doter le groupe d’origine remontant au haut Moyen âge européen. Le thème du Groupe pris également trop d’importance, phagocytant les enquêtes séparées. Revenu aux affaires, Carter va équilibrer ces deux aspects mais aussi s’orienter vers sa vision personnelle, proche de celle développée dans les X-Files. Il suscite d’ailleurs tardivement un duo, avec le personnage plus « sceptique » d’Emma Hollis, un déplacement de l’action à Washington et une confrontation directe entre le Groupe et Frank. D’où un manque constant de cohérence, qui va s’avérer fatal à une série dont le public finit par décrocher.
La série paie également son pessimisme foncier, sa violence et sa noirceur extrêmes, comme pour ses profondes interrogations morales, rebutant les spectateurs habitués à plus d’allant et de happy ending. Ulcéré par l’annulation de la production, de même que pas se très décevante conclusion au sein d’un épisode des X-Files (MillenniuM, 7-04) Lance Henriksen, rejoint par Carter tentera vainement de lui susciter un prolongement au cinéma, pour l’instant en vain. MillenniuM n’en demeure pas moins une série de haut vol, dont l’éclat ténébreux suscite toujours la même fascination quand on la redécouvre aujourd’hui. Conjointement avec la simultanée Profiler (1996-2000, davantage orientée vers le policier que vesr le paranormal) elle aura contribué, sur le modèle de Seven (1995), à lancer la vogue de nouvelles séries policières, dont les protagonistes auront un don particulier les séparant du commun des enquêteurs. Cette tendance, flirtant ou non avec le Fantastique et abordant volontiers des tueurs hors normes ou en série, perdure toujours aujourd’hui.
En 1996 Chris Carter, auréolé par le succès des X-Files, dont on aborde alors la quatrième saison, lance sa seconde grande série. Quoique se déroulant dans le même univers, MillenniuM demeure très différente de son ainée. Quelques points communs demeurent, comme un sublime indicatif de Mark Snow ou plusieurs visages connus. The X-Files et MillenniuM conservent la même structure d’enquêtes policières mais, tandis que l’une s’en sert pour édifier un vaste panorama des divers thèmes du Fantastique et de la Science Fiction, l’autre va davantage s’intéresser aux différentes visions du millénarisme et à l’horreur, mais celle se trouvant dans les déviances de l’être humain et de la société. On trouvera nettement moins d’épisodes décalés et d’humour dans MillenniuM, dont la tonalité funèbre et apocalyptique s’impose avec une rare force, dans le cadre parfait de Vancouver. Les abominations perpétrées par les divers illuminés iront d’ailleurs souvent plus loin dans l’épouvante explicite que les diverses créatures des X-Files. Si Mulder et Scully se constituent en duo, Black, malgré les fortes relations avec sa famille, demeure toujours dans son travail un fascinant solitaire introverti, lui même passablement énigmatique. Son amitié ambivalente avec Peter Watts apportera cependant un précieux contrepoint, tandis que Lance Henriksen et Terry O’Quinn se montreront toujours souverains, au sein d’une excellente distribution.
Le conspirationnisme des X-Files se montre gouvernemental et contemporain, tandis que la définition de celui de MillenniuM s’avère nettement plus fluctuante. Après une première saison, particulièrement relevée, où se sujet apparaît encore en sourdine car dédiée à la mise en place du héros et de sa lutte contre les serials killers, Carter décide de se centrer sur les X-Files, au moment où le départ de Vancouver et Fight the Future requièrent toute son attention. Il délègue alors la direction de la série au duo Morgan & Wong, à qui les X-Files doivent plusieurs coups d’éclat. Toutefois, ceux-ci fonctionnent en autonomie, comme cela avait le cas sur le tournage des X-Files, et vont impulser leur propre vision, plus fantastique, de la mythologie de la série. Celle-ci s’inspire dès lors de la tradition centenaire des loges mystiques du genre Rose-croix et autres Illuminati, évoqués par Umberto Eco dans son fascinant Le Pendule de Foucault, n’hésitant pas à doter le groupe d’origine remontant au haut Moyen âge européen. Le thème du Groupe pris également trop d’importance, phagocytant les enquêtes séparées. Revenu aux affaires, Carter va équilibrer ces deux aspects mais aussi s’orienter vers sa vision personnelle, proche de celle développée dans les X-Files. Il suscite d’ailleurs tardivement un duo, avec le personnage plus « sceptique » d’Emma Hollis, un déplacement de l’action à Washington et une confrontation directe entre le Groupe et Frank. D’où un manque constant de cohérence, qui va s’avérer fatal à une série dont le public finit par décrocher.
La série paie également son pessimisme foncier, sa violence et sa noirceur extrêmes, comme pour ses profondes interrogations morales, rebutant les spectateurs habitués à plus d’allant et de happy ending. Ulcéré par l’annulation de la production, de même que pas se très décevante conclusion au sein d’un épisode des X-Files (MillenniuM, 7-04) Lance Henriksen, rejoint par Carter tentera vainement de lui susciter un prolongement au cinéma, pour l’instant en vain. MillenniuM n’en demeure pas moins une série de haut vol, dont l’éclat ténébreux suscite toujours la même fascination quand on la redécouvre aujourd’hui. Conjointement avec la simultanée Profiler (1996-2000, davantage orientée vers le policier que vesr le paranormal) elle aura contribué, sur le modèle de Seven (1995), à lancer la vogue de nouvelles séries policières, dont les protagonistes auront un don particulier les séparant du commun des enquêteurs. Cette tendance, flirtant ou non avec le Fantastique et abordant volontiers des tueurs hors normes ou en série, perdure toujours aujourd’hui.
Dernière édition par Estuaire44 le Jeu 6 Mar 2014 - 0:53, édité 3 fois
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Cette série a l'air très intéressante. J'attends tes chroniques rapidement Estuaire !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Merci ! Dès demain, normalement !
je vais accéler ma relecture de Time Tunnel, sinon cela être dure de tout caser. Le Temps n'est pas extensible...
je vais accéler ma relecture de Time Tunnel, sinon cela être dure de tout caser. Le Temps n'est pas extensible...
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
A moins que tu demandes un coup de main au Docteur...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Ah désolé, je n'utilise pas mon TARDIS pour ce genre de chose.
Je me rappelle que mon père avait regarder un épisode ou deux mais qu'il n'avait pas aimé. Moi même je n'ai vus aucun épisode de cette série, mais je me demandais de quoi il en retournais. Et finalement ça me tente pas trop, j'en ai un peux marre des série ou la mythologie prends trop de place par rapport au autres enquêtes. c'est le cas avec X-Files, je préfères les premiers saisons car c'est plus une juxtapositions d'enquêtes différentes que plus tard ou les ovni sont présent dans chaque épisodes.
Je me rappelle que mon père avait regarder un épisode ou deux mais qu'il n'avait pas aimé. Moi même je n'ai vus aucun épisode de cette série, mais je me demandais de quoi il en retournais. Et finalement ça me tente pas trop, j'en ai un peux marre des série ou la mythologie prends trop de place par rapport au autres enquêtes. c'est le cas avec X-Files, je préfères les premiers saisons car c'est plus une juxtapositions d'enquêtes différentes que plus tard ou les ovni sont présent dans chaque épisodes.
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
La première saison, comme pour les X-Files, est quasimment exempte de la mythologie. Le Groupe reste simplement un grpupe d'anciens du FBI mettant ponctuellement son expertise et son carnet d'adresses au service de Frank. Le millénium demeure un arrière fond. Après, effectivement cela se développe. Avec comme circonstance pénalisante que les changements à la tête de la série vont produire des variations très nettes entre la mytho de la saison 2 et celle de la saison 3, d'où un certain flou. La fin brusque de la série n'arrange pas les choses.
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
La version étendue du thème de Snow :
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
SAISON 1, 1996-1997
Intéressante particularité ou défaut permanent, chacune des trois saisons de MillenniuM donne ra une vision différente de la série. Ce premier segment reste celui où la Mythologie, incarnée par le Groupe Milllennium et ses relations avec Frank Black, demeure le plus en retrait. Peter Watts reste encore essentiellement un collaborateur, certes à l’évident charisme. La saison semble se constituer essentiellement d’enquêtes indépendantes de Frank (au modèle relativement répétitif), mais installe déjà en arrière fond le thème transversal de MillenniuM, qui, lui, perdurera. A l’horizon du Millenium, allégorie et paroxysme des travers et abîmes de nos sociétés, le Mal connait une inexorable montée en puissance. Devant l'ascension des Ténèbres, seuls quelques individus d’exception ont le courage et la lucidité de faire front, en un combat à l’issue bien incertaine. A l’orée du nouveau millénaire c’est une Apocalypse au moins morale qui se dessine. La nature exacte de cet évènement (chute de la civilisation, périls écologiques, guerriers, bibliques, épidémiques…) sera par contre débattue au cours d’une série brassant avec succès les grandes angoisses de notre temps.
A Seattle, assisté des valeureux policiers locaux et des différents experts du Groupe, mais surtout de son expérience et de son Don, Frank Black se confronte à la manifestation la plus abominable et immédiate de ce virage périlleux dans lequel s’engouffre le monde : la multiplication des serial killers et autres illuminés homicides de toutes obédiences, que le millénarisme semble faire surgir du sol. Malgré son contact si intime avec l’horreur, Frank combat également pour conserver son intégrité morale et son humanité, sans lesquels la lutte serait d’ores et déjà vaine. Frank n’a rien d’un optimiste croyant aux lendemains qui chantent, mais apparaît au contraire convaincu de la prégnance du mal au cœur des individus, ce qui ne l’incite pas à capituler, bien au contraire. Il puise un réconfort vital auprès de sa famille, qu’il entend préserver autant que possible en l’installant dans cette radieuse maison jaune devenue l’un des emblèmes de MillenniuM.
Cette saison est celle de l’apogée de la série, à la fois concrétisation directe de la vision du seul Carter (sans interférence, contrairement à la saison 2) mais aussi moment ou celui-ci dessine une voie originale pour la série, avant que le faible accueil d’un public réfrigéré par la noirceur, alors inédite à la télévision, de cet univers ne le conduise à un certain rapprochement avec le modèle conspirationniste des X-Files (saison 3). Après des épisodes très policiers, la seconde partie de la saison verra un développement plus mystique, se rapprochant du Livre de l’Apocalypse. Plus classiquement, les différentes figures de la série se voient mises en place. La mise en scène prend d’emblée l’option d’une suggestion crue et morbide des différents meurtres et tortures, rendant certains passages particulièrement éprouvants. L’éventail, étonnamment varié, des pratiques développées par les différents tueurs relève du pur cauchemar. Les humains se révèlent bien plus abominables encore que les créatures des X-Files, ce qui paraît hélas au combien convaincant.
Au-delà des quelques excursions, encore relativement limitées, dans le Fantastique (la bataille d’Armageddon s’annonce) et des abominations montrées, c’est bien le réalisme de la relation qui frappe, tant les faits divers réels rejoignent régulièrement la fiction. Les auteurs auront toujours soin de n'utiliser la violence que comme révélation de l’horreur psychologique qui la sous-tend, bien plus effroyable encore. L’abîme réside encore davantage dans l’âme humaine que dans les actions en résultant. Les décorateurs réalisent également de sombres merveilles, concevant de nombreux lieux d’un sinistre rarement égalé. L’impact des citations, souvent bibliques, inaugurant rituellement les épisodes, de même que la musique inspirée de Snow ou l’étonnante qualité de l’interprétation parachèvent l’ensemble.
A l’issue de la saison, l’espoir en l’humanité et en son devenir vacille plus que jamais, mais perdure encore, grâce à Frank Black. Mais lui même menace à son tour de tomber dans l’ombre, quand sa famille est attaquée par le plus effroyable et machiavélique des déments criminels. Le fatidique compte à rebours vers le Millennium poursuit son cours.
Intéressante particularité ou défaut permanent, chacune des trois saisons de MillenniuM donne ra une vision différente de la série. Ce premier segment reste celui où la Mythologie, incarnée par le Groupe Milllennium et ses relations avec Frank Black, demeure le plus en retrait. Peter Watts reste encore essentiellement un collaborateur, certes à l’évident charisme. La saison semble se constituer essentiellement d’enquêtes indépendantes de Frank (au modèle relativement répétitif), mais installe déjà en arrière fond le thème transversal de MillenniuM, qui, lui, perdurera. A l’horizon du Millenium, allégorie et paroxysme des travers et abîmes de nos sociétés, le Mal connait une inexorable montée en puissance. Devant l'ascension des Ténèbres, seuls quelques individus d’exception ont le courage et la lucidité de faire front, en un combat à l’issue bien incertaine. A l’orée du nouveau millénaire c’est une Apocalypse au moins morale qui se dessine. La nature exacte de cet évènement (chute de la civilisation, périls écologiques, guerriers, bibliques, épidémiques…) sera par contre débattue au cours d’une série brassant avec succès les grandes angoisses de notre temps.
A Seattle, assisté des valeureux policiers locaux et des différents experts du Groupe, mais surtout de son expérience et de son Don, Frank Black se confronte à la manifestation la plus abominable et immédiate de ce virage périlleux dans lequel s’engouffre le monde : la multiplication des serial killers et autres illuminés homicides de toutes obédiences, que le millénarisme semble faire surgir du sol. Malgré son contact si intime avec l’horreur, Frank combat également pour conserver son intégrité morale et son humanité, sans lesquels la lutte serait d’ores et déjà vaine. Frank n’a rien d’un optimiste croyant aux lendemains qui chantent, mais apparaît au contraire convaincu de la prégnance du mal au cœur des individus, ce qui ne l’incite pas à capituler, bien au contraire. Il puise un réconfort vital auprès de sa famille, qu’il entend préserver autant que possible en l’installant dans cette radieuse maison jaune devenue l’un des emblèmes de MillenniuM.
Cette saison est celle de l’apogée de la série, à la fois concrétisation directe de la vision du seul Carter (sans interférence, contrairement à la saison 2) mais aussi moment ou celui-ci dessine une voie originale pour la série, avant que le faible accueil d’un public réfrigéré par la noirceur, alors inédite à la télévision, de cet univers ne le conduise à un certain rapprochement avec le modèle conspirationniste des X-Files (saison 3). Après des épisodes très policiers, la seconde partie de la saison verra un développement plus mystique, se rapprochant du Livre de l’Apocalypse. Plus classiquement, les différentes figures de la série se voient mises en place. La mise en scène prend d’emblée l’option d’une suggestion crue et morbide des différents meurtres et tortures, rendant certains passages particulièrement éprouvants. L’éventail, étonnamment varié, des pratiques développées par les différents tueurs relève du pur cauchemar. Les humains se révèlent bien plus abominables encore que les créatures des X-Files, ce qui paraît hélas au combien convaincant.
Au-delà des quelques excursions, encore relativement limitées, dans le Fantastique (la bataille d’Armageddon s’annonce) et des abominations montrées, c’est bien le réalisme de la relation qui frappe, tant les faits divers réels rejoignent régulièrement la fiction. Les auteurs auront toujours soin de n'utiliser la violence que comme révélation de l’horreur psychologique qui la sous-tend, bien plus effroyable encore. L’abîme réside encore davantage dans l’âme humaine que dans les actions en résultant. Les décorateurs réalisent également de sombres merveilles, concevant de nombreux lieux d’un sinistre rarement égalé. L’impact des citations, souvent bibliques, inaugurant rituellement les épisodes, de même que la musique inspirée de Snow ou l’étonnante qualité de l’interprétation parachèvent l’ensemble.
A l’issue de la saison, l’espoir en l’humanité et en son devenir vacille plus que jamais, mais perdure encore, grâce à Frank Black. Mais lui même menace à son tour de tomber dans l’ombre, quand sa famille est attaquée par le plus effroyable et machiavélique des déments criminels. Le fatidique compte à rebours vers le Millennium poursuit son cours.
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 31 Aoû 2011 - 0:17, édité 2 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Très bonne présentation. Les critiques promettent d'être excellentes
Cetp65- Prince(sse)
- Age : 32
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 01/08/2010
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Je pense la même chose !
Juste une question, Estuaire : est-on obligé de regarder la série avant de regarder l'épisode Millenium des X-Files ?
Juste une question, Estuaire : est-on obligé de regarder la série avant de regarder l'épisode Millenium des X-Files ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Thanks !
Non, en fait Skinner fait un petit topo récapitulatif à Mulder et Scully (un biais scénaristique d'ailleurs passablement gros, il est tout à fait absurde que Mulder, qui scrute en permanence l'Amérique paranormale n'ait jamis entendu parler du Groupe ou des exploits de Franck, figure importante de Quantico). Par contre on n'y saisit pas l'aura de Frank, mais ce n'est pas grave non plus, puisque l'épisode trahit le personnage !
Non, en fait Skinner fait un petit topo récapitulatif à Mulder et Scully (un biais scénaristique d'ailleurs passablement gros, il est tout à fait absurde que Mulder, qui scrute en permanence l'Amérique paranormale n'ait jamis entendu parler du Groupe ou des exploits de Franck, figure importante de Quantico). Par contre on n'y saisit pas l'aura de Frank, mais ce n'est pas grave non plus, puisque l'épisode trahit le personnage !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
OK ! Thanks !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Je vais être très pris par ailleurs, les critiques d'épisodes débuteront donc seulement à la mi septembre.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
La Seconde Venue (Pilot, 1-01, ****)
Ancien profiler du haut vol du FBI spécialisé dans la lutte contre les serial killers, Frank Black démissionne, ne supportant plus l’accumulation des horreurs. En effet il dispose d’un don lui permettant de percevoir l’esprit des criminels. De plus, effrayé par des photographies anonymes de sa famille, sa épouse Catherine et sa fille Jordan, il quitte Washington pour s’installer à Seattle. Cependant il se décide rapidement à mettre son expertise au service de la police locale, dont le lieutenant Bletcher est un vieil ami. Celui-ci a en effet bien du mal à lutter contre un tueur en série particulièrement insaisissable, surnommé le Frenchman, ou le Poète, du fait de messages énigmatiques tirés de Nostradamus. Frank s’est également associé au groupe Millennium, regroupant des retraités du FBI et de divers services fédéraux. Ils vont mettre leurs importants moyens à sa disposition, via leur envoyé, Peter Watts. Frank élucide l’affaire après bien des rebondissements, établissant que le fou a entrepris de sauver l’humanité face à l’apocalypse annoncée par le prochain passage au nouveau millénaire, en la nettoyant de la souillure représentée par les personnes atteintes de maladies sexuellement transmissible. Il est en effet certain que le SIDA va détruire le monde et suplicie puis exécute de diverses atroces façons les contaminés. Le forcené est abattu par Bletcher au moment où il tente d’assassiner Black.
Avec une force ne connaissant que bien peu d’équivalents, le pilote de Millennium frappe d’emblée les esprits par la fulgurance funèbre de sa mise en scène, et la le caractère passablement absolu de la pathologie du Frenchman. Ce ci éclate dès la formidable scène d’introduction qui nous plonge d’emblée au cœur de la démence de ce dernier, nous faisant littéralement voir par ses yeux et ressentir son déséquilibre intérieur. Le talent de David Nutter, grand spécialiste des pilotes, fait merveille dans ces images entremêlant la mort, le sang, le sexe et une vision totalement dévoyée des valeurs morales. Un véritable coup de poing.
C’est d’ailleurs à juste titre que le Frenchman occupe une place similaire auprès des amateurs de MillenniuM que celle d’Eugène Tooms pour ceux des X-Files car, porté par la prestation troublante de conviction du formidable Paul Dillon, il annonce avec une même force les adversaires à venir de Frank Black. En effet, à l’instar de bien d’autres serial killers qu’affrontera Frank dans les épisodes à venir le plus abominable ne réside pas dans les tortures insoutenables et les meurtres totalement sordides qu’inflige le Frenchman, soulignés avec un réalisme sans fard par la réalisation, mais bien dans son absolue conviction qu’il accomplit de la sorte le Bien. Cet abîme là apparaît proprement vertigineux.
Mais, aussi abyssal qu’il soit, ce n’est pas lui qui capte le plus intensément le regard du spectateur. En effet ce pilot demeure avant l’occasion d’une rencontre parfaitement aboutie avec Frank Black. L’intrigue, rondement menée et encore essentiellement policière, restitue à merveille la puissance à double tranchant de son Don, mais aussi son talent et son expérience face à ces cas définitivement à part. Mais, dans une image inversée superbement construite du tueur, ce n’est pas tant par ces capacités, certes hors normes, que Frank s’impose d’emblée, mais par son opiniâtreté à maintenir son humanité face à l’abime tout comme celle d’autrui. La nécessité de se détacher des événements pour se préserver n’éteint jamais cette flamme. Certaines scènes apparemment mineures émeuvent ainsi par l’infinie pudeur qu’il manifeste face aux dépouilles des victimes ou durant son interrogatoire respectueux et sensible de la strip-teaseuse.
Lence Henriksen, comédien chevronné et charismatique (et plus profond qu’un Duchovny, disons-le) campe admirablement cet homme ayant vu en face l’enfer et décidant, malgré tout, d’y retourner pour le bien commun. La composition tout en présence et en intériorité de l’acteur lui vaut de composer l’atout ultime de MillenniuM, une évidence s’imposant dès ce pilote. Des personnages dits secondaires viennent compléter le tableau, avec notamment la solide équipe des policiers de Seattle, chez qui, fort judicieusement, les méthodes et la personnalité de Black sont loin de s’imposer d’entrée. Catherine et Jordan, incarnées avec beaucoup de naturel par Megan Gallagher (resplendissante) et Brittany Tiplady, s’imposent déjà comme crucial soutien pour Frank (mais aussi comme source d’inquiétudes), tandis que le toujours excellent Terry O’Quinn impressionne déjà par l’intensité d’un Peter Watts posant les jalons de la coopération puis de l’amitié future avec Frank.
Vancouver s’érige instannément en écrin parfait pour l’univers de MillenniuM. Son atmosphère froide et enténébrée, bien connue des amateurs des X-Files, se voit ici sublimée par la musique de Snow (mais aussi une bande son externe choisie avec pertinence). Il en va de même pour une photographie maniée avec un art consommé. Celle ci- bénéficie également à la célèbre Maison jaune, qui ne se détache qu’avec plus de force de décors savamment sordides et grisâtres (couloirs, parkings, peep show etc.). Les dialogues sonnent également justes, se distinguant par une absence totale d’humour, audacieuse mais cohérente. La découverte crue des atrocités perpétrées par le tueur s’incluse dans la description des méandres de l’esprit malade du Frenchman et non pas, malgré sa force inédite, comme un spectacle voyeuriste et malsain. La description psychologique des protagonistes manifeste d’ailleurs un impact encore supérieur à ces passages, même si Nutter s’y montre redoutable d’efficacité.
Un trépidant dénouement parachève la mémorable réussite de ce pilote particulièrement riche, fusionnant ses divers éléments sans la moindre artificialité. il parvient, succès rare, à concilier une intrigue forte et captivante à une efficace mise en place de l’univers de Frank Black. En tant que série dérivée, MillenniuM devait également justifier son existence en se détachant des X-Files. Mission accomplie également sur ce point crucial : accent mis sur l’horreur résidant dans l’esprit humain et non dans des créatures surnaturelles, noirceur que les X-Files n’égaleront que ponctuellement et stature de figure centrale et solitaire revêtue par un Frank Black prenant d’emblée toute sa dimension. Black se montre également d’un âge plus avancé que Mulder et déjà installé en famille, ce qui s’avère bien entendu tout à fait distinctif. L’on ne pouvait rêver lancement plus abouti et prometteur pour MillenniuM.
Le titre de la série, MillenniuM, comporte deux M majuscules, en référence au chiffre romain MM, soit 2000, l'année du changement de Millénaire (même si celui-ci se déroule techniquement le premier janvier 2001, comme l'expliquera bien plus tard Dana Scully). 2000 fut d'ailleurs le premier titre envisagé pour la série.
Le Groupe Millenium s'inspire d'une organisation existant réellement, le Groupe de l'Académie, réunissant similairement des retraités du FBI. Son but n'a cependant rien à voir avec le mysticisme, il s'agit de louer des compétences à des entreprises.
La FOX fit pression pour que le rôle de Black échoie à William Hurt, mais Chris Carter resta ferme sur son choix de Lance Henriksen.
Chris Carter relate que la première intuition de MillenniuM lui vint durant l'écriture de l'épisode des X-Files intitulé Le Fétichiste (2-13).
Le générique de la saison 1 contient plusieurs termes : Wait, Worry et Who Cares?. Ceux-ci évolueront au fil des saisons.
Le succès des X-Files permit à Chris Carter de disposer de tout un mois pour tourner ce pilote, une largesse bien supérieure à ce qu'autorisent les diffuseurs dans ce type de situation.
Black précise qu'il n'y a qu'un seul tueur en série noir répertorié, ce qui est faux. Par contre on en trouve bien qu'un seul parmi ceux ayant réellement défrayé la chronique : Wayne Williams, condamné à la perpétuité en 1982. Le « Tueur d'Atlanta » étrangla 28 enfants noirs de 1979 à 1981, quoique cette vision affaire soit contestée soit contestée par certains analystes. .
La maison jaune aperçue dans le pilote ne sera pas celle du reste de la saison, le voisinage s'étant opposé au tournage.
L'adresse fictive en est 1910, Ezekiel Drive, Seattle, Washington 98924.
La plaque minéralogique de Frank indique 424580M. Il s'agit d'un clin d'œil, car en sommant les trois premiers puis les derniers chiffres on obtient 10-13, soit le nom de la société de production de Chris Carter. « M » indique bien entendu MillenniuM.
Annoncé par une intense compagne de communication et précédé par le succès des X-Files, le pilote recueillit un force audience (18 millions de foyers). Malheureusement le public, rebuté par la violence de la folie perverse du Frenchman et le ton funèbre de l'épisode, fut moins présent par la suite. Le caractère inédit de cette crudité à la télévision suscita par contre de nombreuses et vives protestations de la part d'associations religieuses ou familiales.
France 2, qui cantonna la diffusion de MillenniuM au cœur de la nuit, refusa de programmer cet épisode, estimant qu'il n'était pas montrable. Il s'agit quasimment de l'unique cas de censure d'un pilote de série.
Le Frenchman est joué par Paul Dillon, connu pour le rôle d'Angelo, dans Le Caméléon (1996-2000).
Le Frenchman cite des vers d'une célèbre œuvre du poète mystique irlandais William Butler Yeats (1865-1939), La Seconde venue (1920), à l'origine du titre français du pilote. I want to see you dance on the blood-dimmed tide. Where the ceremony of innocence is drowned.
Ses diverses déclarations d’inspiration biblique sont issues du Livre des Révélations.
Une novélisation parut en 1998, sous le titre The Frenchman, qui est d'ailleurs devenu la désignation officieuse du pilote.
Dès ce pilote, MillenniuM prit place dans la case horaire impartie aux X-Files depuis les origines, le vendredi à 21h. Ce déplacement irrita de nombreux fans de cette série, qui se sentirent dépossédés. Évoquant ce sentiment, David Duchovny devait déclarer « Vous vous sentez un peu comme un enfant unique depuis longtemps, qui tout d'un coup se découvre un petit frère. Et peut-être que vous avez envie d'aller à la crèche la nuit et de lui lancer une pierre au visage ».
Durant l'épisode on entend Head Like a Hole, de Nine Inch Nails, More Human Than Human de White Zombie, Roads de Portishead, et In the Hands of Death de Rob Zombie et Alice Cooper.
La réapparition des photographies anonymes de la famille de Black annonce le final de saison.
Ancien profiler du haut vol du FBI spécialisé dans la lutte contre les serial killers, Frank Black démissionne, ne supportant plus l’accumulation des horreurs. En effet il dispose d’un don lui permettant de percevoir l’esprit des criminels. De plus, effrayé par des photographies anonymes de sa famille, sa épouse Catherine et sa fille Jordan, il quitte Washington pour s’installer à Seattle. Cependant il se décide rapidement à mettre son expertise au service de la police locale, dont le lieutenant Bletcher est un vieil ami. Celui-ci a en effet bien du mal à lutter contre un tueur en série particulièrement insaisissable, surnommé le Frenchman, ou le Poète, du fait de messages énigmatiques tirés de Nostradamus. Frank s’est également associé au groupe Millennium, regroupant des retraités du FBI et de divers services fédéraux. Ils vont mettre leurs importants moyens à sa disposition, via leur envoyé, Peter Watts. Frank élucide l’affaire après bien des rebondissements, établissant que le fou a entrepris de sauver l’humanité face à l’apocalypse annoncée par le prochain passage au nouveau millénaire, en la nettoyant de la souillure représentée par les personnes atteintes de maladies sexuellement transmissible. Il est en effet certain que le SIDA va détruire le monde et suplicie puis exécute de diverses atroces façons les contaminés. Le forcené est abattu par Bletcher au moment où il tente d’assassiner Black.
Avec une force ne connaissant que bien peu d’équivalents, le pilote de Millennium frappe d’emblée les esprits par la fulgurance funèbre de sa mise en scène, et la le caractère passablement absolu de la pathologie du Frenchman. Ce ci éclate dès la formidable scène d’introduction qui nous plonge d’emblée au cœur de la démence de ce dernier, nous faisant littéralement voir par ses yeux et ressentir son déséquilibre intérieur. Le talent de David Nutter, grand spécialiste des pilotes, fait merveille dans ces images entremêlant la mort, le sang, le sexe et une vision totalement dévoyée des valeurs morales. Un véritable coup de poing.
C’est d’ailleurs à juste titre que le Frenchman occupe une place similaire auprès des amateurs de MillenniuM que celle d’Eugène Tooms pour ceux des X-Files car, porté par la prestation troublante de conviction du formidable Paul Dillon, il annonce avec une même force les adversaires à venir de Frank Black. En effet, à l’instar de bien d’autres serial killers qu’affrontera Frank dans les épisodes à venir le plus abominable ne réside pas dans les tortures insoutenables et les meurtres totalement sordides qu’inflige le Frenchman, soulignés avec un réalisme sans fard par la réalisation, mais bien dans son absolue conviction qu’il accomplit de la sorte le Bien. Cet abîme là apparaît proprement vertigineux.
Mais, aussi abyssal qu’il soit, ce n’est pas lui qui capte le plus intensément le regard du spectateur. En effet ce pilot demeure avant l’occasion d’une rencontre parfaitement aboutie avec Frank Black. L’intrigue, rondement menée et encore essentiellement policière, restitue à merveille la puissance à double tranchant de son Don, mais aussi son talent et son expérience face à ces cas définitivement à part. Mais, dans une image inversée superbement construite du tueur, ce n’est pas tant par ces capacités, certes hors normes, que Frank s’impose d’emblée, mais par son opiniâtreté à maintenir son humanité face à l’abime tout comme celle d’autrui. La nécessité de se détacher des événements pour se préserver n’éteint jamais cette flamme. Certaines scènes apparemment mineures émeuvent ainsi par l’infinie pudeur qu’il manifeste face aux dépouilles des victimes ou durant son interrogatoire respectueux et sensible de la strip-teaseuse.
Lence Henriksen, comédien chevronné et charismatique (et plus profond qu’un Duchovny, disons-le) campe admirablement cet homme ayant vu en face l’enfer et décidant, malgré tout, d’y retourner pour le bien commun. La composition tout en présence et en intériorité de l’acteur lui vaut de composer l’atout ultime de MillenniuM, une évidence s’imposant dès ce pilote. Des personnages dits secondaires viennent compléter le tableau, avec notamment la solide équipe des policiers de Seattle, chez qui, fort judicieusement, les méthodes et la personnalité de Black sont loin de s’imposer d’entrée. Catherine et Jordan, incarnées avec beaucoup de naturel par Megan Gallagher (resplendissante) et Brittany Tiplady, s’imposent déjà comme crucial soutien pour Frank (mais aussi comme source d’inquiétudes), tandis que le toujours excellent Terry O’Quinn impressionne déjà par l’intensité d’un Peter Watts posant les jalons de la coopération puis de l’amitié future avec Frank.
Vancouver s’érige instannément en écrin parfait pour l’univers de MillenniuM. Son atmosphère froide et enténébrée, bien connue des amateurs des X-Files, se voit ici sublimée par la musique de Snow (mais aussi une bande son externe choisie avec pertinence). Il en va de même pour une photographie maniée avec un art consommé. Celle ci- bénéficie également à la célèbre Maison jaune, qui ne se détache qu’avec plus de force de décors savamment sordides et grisâtres (couloirs, parkings, peep show etc.). Les dialogues sonnent également justes, se distinguant par une absence totale d’humour, audacieuse mais cohérente. La découverte crue des atrocités perpétrées par le tueur s’incluse dans la description des méandres de l’esprit malade du Frenchman et non pas, malgré sa force inédite, comme un spectacle voyeuriste et malsain. La description psychologique des protagonistes manifeste d’ailleurs un impact encore supérieur à ces passages, même si Nutter s’y montre redoutable d’efficacité.
Un trépidant dénouement parachève la mémorable réussite de ce pilote particulièrement riche, fusionnant ses divers éléments sans la moindre artificialité. il parvient, succès rare, à concilier une intrigue forte et captivante à une efficace mise en place de l’univers de Frank Black. En tant que série dérivée, MillenniuM devait également justifier son existence en se détachant des X-Files. Mission accomplie également sur ce point crucial : accent mis sur l’horreur résidant dans l’esprit humain et non dans des créatures surnaturelles, noirceur que les X-Files n’égaleront que ponctuellement et stature de figure centrale et solitaire revêtue par un Frank Black prenant d’emblée toute sa dimension. Black se montre également d’un âge plus avancé que Mulder et déjà installé en famille, ce qui s’avère bien entendu tout à fait distinctif. L’on ne pouvait rêver lancement plus abouti et prometteur pour MillenniuM.
Le titre de la série, MillenniuM, comporte deux M majuscules, en référence au chiffre romain MM, soit 2000, l'année du changement de Millénaire (même si celui-ci se déroule techniquement le premier janvier 2001, comme l'expliquera bien plus tard Dana Scully). 2000 fut d'ailleurs le premier titre envisagé pour la série.
Le Groupe Millenium s'inspire d'une organisation existant réellement, le Groupe de l'Académie, réunissant similairement des retraités du FBI. Son but n'a cependant rien à voir avec le mysticisme, il s'agit de louer des compétences à des entreprises.
La FOX fit pression pour que le rôle de Black échoie à William Hurt, mais Chris Carter resta ferme sur son choix de Lance Henriksen.
Chris Carter relate que la première intuition de MillenniuM lui vint durant l'écriture de l'épisode des X-Files intitulé Le Fétichiste (2-13).
Le générique de la saison 1 contient plusieurs termes : Wait, Worry et Who Cares?. Ceux-ci évolueront au fil des saisons.
Le succès des X-Files permit à Chris Carter de disposer de tout un mois pour tourner ce pilote, une largesse bien supérieure à ce qu'autorisent les diffuseurs dans ce type de situation.
Black précise qu'il n'y a qu'un seul tueur en série noir répertorié, ce qui est faux. Par contre on en trouve bien qu'un seul parmi ceux ayant réellement défrayé la chronique : Wayne Williams, condamné à la perpétuité en 1982. Le « Tueur d'Atlanta » étrangla 28 enfants noirs de 1979 à 1981, quoique cette vision affaire soit contestée soit contestée par certains analystes. .
La maison jaune aperçue dans le pilote ne sera pas celle du reste de la saison, le voisinage s'étant opposé au tournage.
L'adresse fictive en est 1910, Ezekiel Drive, Seattle, Washington 98924.
La plaque minéralogique de Frank indique 424580M. Il s'agit d'un clin d'œil, car en sommant les trois premiers puis les derniers chiffres on obtient 10-13, soit le nom de la société de production de Chris Carter. « M » indique bien entendu MillenniuM.
Annoncé par une intense compagne de communication et précédé par le succès des X-Files, le pilote recueillit un force audience (18 millions de foyers). Malheureusement le public, rebuté par la violence de la folie perverse du Frenchman et le ton funèbre de l'épisode, fut moins présent par la suite. Le caractère inédit de cette crudité à la télévision suscita par contre de nombreuses et vives protestations de la part d'associations religieuses ou familiales.
France 2, qui cantonna la diffusion de MillenniuM au cœur de la nuit, refusa de programmer cet épisode, estimant qu'il n'était pas montrable. Il s'agit quasimment de l'unique cas de censure d'un pilote de série.
Le Frenchman est joué par Paul Dillon, connu pour le rôle d'Angelo, dans Le Caméléon (1996-2000).
Le Frenchman cite des vers d'une célèbre œuvre du poète mystique irlandais William Butler Yeats (1865-1939), La Seconde venue (1920), à l'origine du titre français du pilote. I want to see you dance on the blood-dimmed tide. Where the ceremony of innocence is drowned.
Ses diverses déclarations d’inspiration biblique sont issues du Livre des Révélations.
Une novélisation parut en 1998, sous le titre The Frenchman, qui est d'ailleurs devenu la désignation officieuse du pilote.
Dès ce pilote, MillenniuM prit place dans la case horaire impartie aux X-Files depuis les origines, le vendredi à 21h. Ce déplacement irrita de nombreux fans de cette série, qui se sentirent dépossédés. Évoquant ce sentiment, David Duchovny devait déclarer « Vous vous sentez un peu comme un enfant unique depuis longtemps, qui tout d'un coup se découvre un petit frère. Et peut-être que vous avez envie d'aller à la crèche la nuit et de lui lancer une pierre au visage ».
Durant l'épisode on entend Head Like a Hole, de Nine Inch Nails, More Human Than Human de White Zombie, Roads de Portishead, et In the Hands of Death de Rob Zombie et Alice Cooper.
La réapparition des photographies anonymes de la famille de Black annonce le final de saison.
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Dernière édition par Estuaire44 le Dim 18 Sep 2011 - 23:49, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Excellent, Estuaire !
Une série très noire à ce que je vois. Tout à fait mon genre ! Je l'inscris dans ma liste dès que j'ai fini X-Files, promis !
Sinon, une petite précision, le pilote de MilleniuM ne fut pas le seul à être censuré en France. Le pilote de Dr.House n'a pas été diffusé en France, par TF1 qui trouvait le personnage excessivement antipathique dans cet épisode (alors qu'il ne cesse jamais de l'être !). Le pilote a été cependant enfin diffusé l'année suivante, en pleine saison 3 et en troisième partie de soirée. Est-ce que le pilote de MilleniuM a fini par être diffusé à la TV ?
Une série très noire à ce que je vois. Tout à fait mon genre ! Je l'inscris dans ma liste dès que j'ai fini X-Files, promis !
Sinon, une petite précision, le pilote de MilleniuM ne fut pas le seul à être censuré en France. Le pilote de Dr.House n'a pas été diffusé en France, par TF1 qui trouvait le personnage excessivement antipathique dans cet épisode (alors qu'il ne cesse jamais de l'être !). Le pilote a été cependant enfin diffusé l'année suivante, en pleine saison 3 et en troisième partie de soirée. Est-ce que le pilote de MilleniuM a fini par être diffusé à la TV ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Ok, noté pour House ! Oui, la série à depuis été rediffusée sur la cable (notamment sur Série Club), cette fois dans son intégralité. La diffusion par France 2 a été calamiteuse de bout en bout.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
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Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
MillenniuM était difficile à voir, car c'était le lundi soir sur France 2 vers 0h00 ou pas loin. Et pour se lever le lendemain
Invité- Invité
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Tout à fait, et encore minuit c'était l'hypothèse haute. En fonction de la programmation, je me souviens avoir du patienter jusque vers deux heures du matin, Sans magnétoscope il fallait avoir la foi du charbonnier pour s'accrocher, c'est Bibi qui vous le dit.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Et du coup, les français sont passés à côté de la série. Fr 2 l'a gâchée. Il aurait mieux valu que cela passe samedi sur M6 dans la trilogie.
Invité- Invité
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Effectivement, éventuellement lors du dernier épisode de la soirée. France 2 a assassiné plusieurs excellentes séries de la même manière, dont The West Wing, alors qu'il n'y avait même plus l'alibi de la violence des images.
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Le Visage de la Bête (Gehenna, 1-02, ****)
Peter Watts sollicite l'intervention de Black quand d'importantes quantités de cendres humaines sont découvertes dans un parc de San-Francisco. Arrivé sur les lieux, Frank perçoit que les victimes ont été jetées vivantes dans un gigantesque four crématoire. Les analyses scientifiques d'un autre membre du Groupe, Jim Penseyres, permet d'identifier une victime. Les parents de ce jeune tchétchène naturalisé expliquent à Frank et Peter que leur fils avait récemment trouvé un travail promettant de fortes rémunérations et qu'il était très lié à ses nouveaux collègues. Puis il a totalement rompu avec sa famille. Frank finit par découvrir que l'entreprise, sous une couverture de télémarketing, est en fait une [censuré] apocalyptique (Gehenna). Son chef, Ricardo Clement, en fait brûler vifs les membres les moins performants. La [censuré] préparait un attentat majeur, mais est désarticulée par Frank. Il également sauve in extremis un enquêteur du Groupe du four industriel utilisé par l'organisation, même si celui-ci est grièvement brûlé. Black estime que le leader était peut être sous l'influence d'une entité supérieure, Parallèlement, le Groupe échoue à identifier l'auteur des photographies anonymes de la famille de Frank.
Quoique déplaçant, partiellement, l’action de Seattle à San Francisco, Le Visage de la Bête s’insère fort harmonieusement après un pilote dont il développe agréablement les différents apports. Nous en apprenons ainsi davantage quant au passé de Frank, ses traumatismes, l’affaire des photographies ou encore sa rencontre avec le groupe Millennium, les méthodes de ce dernier. On découvre également l’un des endroits clés de la série, le bureau au sous-sol, connecté à l’Internet, où, bien à l’écart de sa famille, Frank élucide les plus sombres énigmes. Un élargissement fort bienvenu, se complétant par une mise en avant des piliers de la série que seront Catherine et Peter. A sa manière Catherine se montre toujours aussi forte et radieuse face à l’épreuve et sa relation avec Frank, pour établie qu’elle soit, s’avère particulièrement sensible et émouvante. Dans cet épisode particulièrement riche en émotions diverses, une belle amitié s’instaure entre elle et Bletcher. Peter se définit déjà en irremplaçable auxiliaire et interlocuteur de Frank mais le génie du grand Terry O’Quinn permet de lui conférer une stature et densité bien supérieure à la somme de ses actes, nous laissant déjà entrevoir le mystère que constitue sa véritable nature. Du grand art.
L’épisode permet également de moduler de manière assez ludique le positionnement de MillenniuM vis-à-vis des X-Files, en affirmant sa différence globale tout en rejoignant le rituel du meurtre d’avant générique (ce n’était pas le cas lors du pilote), une fort percutante séquence, ainsi que celui de la formule suivant le générique. Mais au lieu d’une phrase (quasi) immuable comme l’emblématique La Vérité est ailleurs, MillenniuM va au contraire jouer la carte de la diversité, avec à chaque fois une nouvelle énigmatique citation. Et puis l’on en peut s’empêcher de penser qu’après les fameuses théories, toujours erronées, de Scully autour des fameuses [censuré] sataniques, inaugurer MillenniuM par... Et bien une [censuré] satanique archétypale, c’est simplement royal.
Si l’atmosphère de l’affaire eu jour se révèle légèrement moins sombre (tout est relatif) et la psychologie de l’adversaire du jour, du sadisme à l’état pur, moins torturée et complexe que celle du Frenchman, l’enquête de Frank captive néanmoins par l’absolue véracité qui s’en dégage. Les amateurs de séries policières classiques pourront trouver leur compte dans ce premier segment de MillenniuM, car les recherches s’y déroulent de manière réaliste et structurée, c’est ici particulièrement évident. Le recours aux technologies enrichir le récit, sans en devenir l’alpha et l’oméga, comme on a pu depuis le constater sur nos écrans. Le parfait alliage réalisé entre ce versant de l’affaire et les élucidations mystiques développe une atmosphère originale mas tout à fait pertinente. L’épisode contribue également à affiner la définition du Don de Frank, ainsi que le tempo de son insertion au sein de recherches qu’il doit stimuler mais non par trop faciliter. La série achève ici de trouver la parfaite formule sur ce point.
L’impact de la conviction du récit se remarque également dans sa critique du phénomène sectaire, aussi implacable qu’argumentée. Les différents ressorts, hélas souvent retrouvés dans les témoignages réels des rescapés, de la dépersonnalisation des individus fragiles s’y trouvent décrits avec finesse et une force évitant le piège du déclamatoire. Les dialogues se montent à cet égard tout à fait remarquables, notamment durant l’interrogatoire du membre de Géhenna. Le Visage de la Bête manifeste d’autant plus de pertinence qu’il évoque directement l’actualité lors de sa diffusion initiale, l’effroyable attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo se déroulant l’année précédente. Le parallèle entre la [censuré] japonaise et Géhenna s’élabore d’ailleurs avec une effrayante clarté. La réalisation de David Nutter, toujours efficace et étonnamment élaborée pour une série télévisée, bénéficie visiblement d’amples moyens. Elle nous vaut notamment une scène magistrale, à la fois absurde et grinçante sur ces démarcheurs téléphoniques (pour shampoings !), eux même soumis à un lavage de cerveau permanent. On se croirait dans une allée particulièrement enténébrée du Village.
Ce thème des technologies modernes de communication permettant un plus grande présence du mal s’avère très présent chez Chris Carter. Ce dernier l’illustre notamment dans divers opus souvent particulièrement réussis des X-Files, comme Folie à deux ou Mauvais Sang. Toutefois, dans le présent épisode, l’auteur s’attache plus généralement à l’une de ces problématiques centrales, l’a nature de l’origine du Mal. A travers notamment des discussions entre Frank et Catherine, irriguées de citations des Saintes Ecritures (une spécificité américaine menée ici de main de maître), Carter oppose une source endogène à l’humanité à une autre exogène, provenant d’une source indicible. S’il laisse au spectateur le soin de se forger sa propre opinion, l’auteur martèle néanmoins que le Mal, quelque soit son origine, ne saurait être vaincu décisivement. Bien au contraire il ne cesse de gagner de terrain en cette fin de millénaire où l’Humanité ne cesse de toujours davantage avilir le meilleur d’elle-même et de céder à ses plus sombres pulsions. Une conclusion glaçante, mais imposant définitivement MillenniuM comme une série résolument adulte.
Une novélisation de l'épisode parut fin 1997, sous le titre original de Gehenna.
La [censuré] Géhenna inculque plusieurs messages à ses télé démarcheurs : Create Desire, Everybody Wants Beautiful Hair, Facilitate Envy, Work Will Set You Free. Cette dernière phrase est une reprise de celle affichée à l'entrée des camps de concentration nazis.
« Ricardo Clement » était en fait le nom de code utilisé par le dirigent nazi Adolph Eichmann, durant la guerre. Il joua un rôle clef dans l'organisation de l'holocauste en Europe de l'Est. Après une longue traque il fut pendu en 1962, après avoir été capturé en Argentine par le Mossad.
L'épisode inaugure le rituel de l'affichage de citations, volontiers mystérieuses, en ouverture de l'action. Il s'agit ici de I smell blood and an era of prominent madmen (je sens l'odeur du sang et l'ère des hommes mauvais arriver à grands pas), un extrait du poème Blessed event, de W. H. Auden (1939). Auden (1907-1973), considéré comme l'un des poètes anglais majeurs du XXe siècle, fait ici référence au Nazisme.
Historiquement le terme Géhenne désigne une vallée étroite situé près de l'antique Jérusalem (Guei Hinnom, en Hébreu), où étaient envoyés les lépreux et lespestiférés. L'endroit avait très mauvaise réputation et était associé à des [censuré] démoniaques se livrant à des infanticides par le feu. Dans le Nouveau Testament, au sens imagé, la Géhenne est devenue synonyme es pires tourments de l'Enfer.
Sept corps d'adulte correspondent à 19,7 kilos de cendres, après crémation.
Peter indique que Jim Penseyres a travaillé au VICAP après le départ de Frank. Le Violent Criminal Apprehension Program est le service du FBI chargé de coordonner l'action des différentes forces de l'ordre, visant à identifier et capturer les criminels les plus violents. Contrairement aux Affaires Non Classées, le VICAP existe réellement.
Plusieurs prophéties apocalyptiques se sont pareillement basées au cours de l'histoire sur des calculs autour des dimensions de la Grande Pyramide de Guizeh. Les particularités architecturales de celle-ci sont supposées correspondre à des chiffres mystiques. The Great Pyramid, Its Divine Message (1925) situe ainsi la fin du monde en 1953, tandis que Our Inheritance in the Great Pyramid (1874) indique 1960. En même temps certains estiment que les Pyramides servent de lieux d'atterrissage pour des vaisseaux extra-terrestres.
Au cours de l'épisode on entend trois chansons de Cypress Hill : Hits from the Bong, Insane in the Brain et I wanna get High.
Bob Wilde, l'interprète de Ricardo Clement, reviendra en saison 3 pour incarner le silencieux et mystérieux Mr Mabius.
Lors de sa première diffusion aux États-Unis, l'audience de l'épisode n'égala que la moitié de celle du pilote.
Peter Watts sollicite l'intervention de Black quand d'importantes quantités de cendres humaines sont découvertes dans un parc de San-Francisco. Arrivé sur les lieux, Frank perçoit que les victimes ont été jetées vivantes dans un gigantesque four crématoire. Les analyses scientifiques d'un autre membre du Groupe, Jim Penseyres, permet d'identifier une victime. Les parents de ce jeune tchétchène naturalisé expliquent à Frank et Peter que leur fils avait récemment trouvé un travail promettant de fortes rémunérations et qu'il était très lié à ses nouveaux collègues. Puis il a totalement rompu avec sa famille. Frank finit par découvrir que l'entreprise, sous une couverture de télémarketing, est en fait une [censuré] apocalyptique (Gehenna). Son chef, Ricardo Clement, en fait brûler vifs les membres les moins performants. La [censuré] préparait un attentat majeur, mais est désarticulée par Frank. Il également sauve in extremis un enquêteur du Groupe du four industriel utilisé par l'organisation, même si celui-ci est grièvement brûlé. Black estime que le leader était peut être sous l'influence d'une entité supérieure, Parallèlement, le Groupe échoue à identifier l'auteur des photographies anonymes de la famille de Frank.
Quoique déplaçant, partiellement, l’action de Seattle à San Francisco, Le Visage de la Bête s’insère fort harmonieusement après un pilote dont il développe agréablement les différents apports. Nous en apprenons ainsi davantage quant au passé de Frank, ses traumatismes, l’affaire des photographies ou encore sa rencontre avec le groupe Millennium, les méthodes de ce dernier. On découvre également l’un des endroits clés de la série, le bureau au sous-sol, connecté à l’Internet, où, bien à l’écart de sa famille, Frank élucide les plus sombres énigmes. Un élargissement fort bienvenu, se complétant par une mise en avant des piliers de la série que seront Catherine et Peter. A sa manière Catherine se montre toujours aussi forte et radieuse face à l’épreuve et sa relation avec Frank, pour établie qu’elle soit, s’avère particulièrement sensible et émouvante. Dans cet épisode particulièrement riche en émotions diverses, une belle amitié s’instaure entre elle et Bletcher. Peter se définit déjà en irremplaçable auxiliaire et interlocuteur de Frank mais le génie du grand Terry O’Quinn permet de lui conférer une stature et densité bien supérieure à la somme de ses actes, nous laissant déjà entrevoir le mystère que constitue sa véritable nature. Du grand art.
L’épisode permet également de moduler de manière assez ludique le positionnement de MillenniuM vis-à-vis des X-Files, en affirmant sa différence globale tout en rejoignant le rituel du meurtre d’avant générique (ce n’était pas le cas lors du pilote), une fort percutante séquence, ainsi que celui de la formule suivant le générique. Mais au lieu d’une phrase (quasi) immuable comme l’emblématique La Vérité est ailleurs, MillenniuM va au contraire jouer la carte de la diversité, avec à chaque fois une nouvelle énigmatique citation. Et puis l’on en peut s’empêcher de penser qu’après les fameuses théories, toujours erronées, de Scully autour des fameuses [censuré] sataniques, inaugurer MillenniuM par... Et bien une [censuré] satanique archétypale, c’est simplement royal.
Si l’atmosphère de l’affaire eu jour se révèle légèrement moins sombre (tout est relatif) et la psychologie de l’adversaire du jour, du sadisme à l’état pur, moins torturée et complexe que celle du Frenchman, l’enquête de Frank captive néanmoins par l’absolue véracité qui s’en dégage. Les amateurs de séries policières classiques pourront trouver leur compte dans ce premier segment de MillenniuM, car les recherches s’y déroulent de manière réaliste et structurée, c’est ici particulièrement évident. Le recours aux technologies enrichir le récit, sans en devenir l’alpha et l’oméga, comme on a pu depuis le constater sur nos écrans. Le parfait alliage réalisé entre ce versant de l’affaire et les élucidations mystiques développe une atmosphère originale mas tout à fait pertinente. L’épisode contribue également à affiner la définition du Don de Frank, ainsi que le tempo de son insertion au sein de recherches qu’il doit stimuler mais non par trop faciliter. La série achève ici de trouver la parfaite formule sur ce point.
L’impact de la conviction du récit se remarque également dans sa critique du phénomène sectaire, aussi implacable qu’argumentée. Les différents ressorts, hélas souvent retrouvés dans les témoignages réels des rescapés, de la dépersonnalisation des individus fragiles s’y trouvent décrits avec finesse et une force évitant le piège du déclamatoire. Les dialogues se montent à cet égard tout à fait remarquables, notamment durant l’interrogatoire du membre de Géhenna. Le Visage de la Bête manifeste d’autant plus de pertinence qu’il évoque directement l’actualité lors de sa diffusion initiale, l’effroyable attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo se déroulant l’année précédente. Le parallèle entre la [censuré] japonaise et Géhenna s’élabore d’ailleurs avec une effrayante clarté. La réalisation de David Nutter, toujours efficace et étonnamment élaborée pour une série télévisée, bénéficie visiblement d’amples moyens. Elle nous vaut notamment une scène magistrale, à la fois absurde et grinçante sur ces démarcheurs téléphoniques (pour shampoings !), eux même soumis à un lavage de cerveau permanent. On se croirait dans une allée particulièrement enténébrée du Village.
Ce thème des technologies modernes de communication permettant un plus grande présence du mal s’avère très présent chez Chris Carter. Ce dernier l’illustre notamment dans divers opus souvent particulièrement réussis des X-Files, comme Folie à deux ou Mauvais Sang. Toutefois, dans le présent épisode, l’auteur s’attache plus généralement à l’une de ces problématiques centrales, l’a nature de l’origine du Mal. A travers notamment des discussions entre Frank et Catherine, irriguées de citations des Saintes Ecritures (une spécificité américaine menée ici de main de maître), Carter oppose une source endogène à l’humanité à une autre exogène, provenant d’une source indicible. S’il laisse au spectateur le soin de se forger sa propre opinion, l’auteur martèle néanmoins que le Mal, quelque soit son origine, ne saurait être vaincu décisivement. Bien au contraire il ne cesse de gagner de terrain en cette fin de millénaire où l’Humanité ne cesse de toujours davantage avilir le meilleur d’elle-même et de céder à ses plus sombres pulsions. Une conclusion glaçante, mais imposant définitivement MillenniuM comme une série résolument adulte.
Une novélisation de l'épisode parut fin 1997, sous le titre original de Gehenna.
La [censuré] Géhenna inculque plusieurs messages à ses télé démarcheurs : Create Desire, Everybody Wants Beautiful Hair, Facilitate Envy, Work Will Set You Free. Cette dernière phrase est une reprise de celle affichée à l'entrée des camps de concentration nazis.
« Ricardo Clement » était en fait le nom de code utilisé par le dirigent nazi Adolph Eichmann, durant la guerre. Il joua un rôle clef dans l'organisation de l'holocauste en Europe de l'Est. Après une longue traque il fut pendu en 1962, après avoir été capturé en Argentine par le Mossad.
L'épisode inaugure le rituel de l'affichage de citations, volontiers mystérieuses, en ouverture de l'action. Il s'agit ici de I smell blood and an era of prominent madmen (je sens l'odeur du sang et l'ère des hommes mauvais arriver à grands pas), un extrait du poème Blessed event, de W. H. Auden (1939). Auden (1907-1973), considéré comme l'un des poètes anglais majeurs du XXe siècle, fait ici référence au Nazisme.
Historiquement le terme Géhenne désigne une vallée étroite situé près de l'antique Jérusalem (Guei Hinnom, en Hébreu), où étaient envoyés les lépreux et lespestiférés. L'endroit avait très mauvaise réputation et était associé à des [censuré] démoniaques se livrant à des infanticides par le feu. Dans le Nouveau Testament, au sens imagé, la Géhenne est devenue synonyme es pires tourments de l'Enfer.
Sept corps d'adulte correspondent à 19,7 kilos de cendres, après crémation.
Peter indique que Jim Penseyres a travaillé au VICAP après le départ de Frank. Le Violent Criminal Apprehension Program est le service du FBI chargé de coordonner l'action des différentes forces de l'ordre, visant à identifier et capturer les criminels les plus violents. Contrairement aux Affaires Non Classées, le VICAP existe réellement.
Plusieurs prophéties apocalyptiques se sont pareillement basées au cours de l'histoire sur des calculs autour des dimensions de la Grande Pyramide de Guizeh. Les particularités architecturales de celle-ci sont supposées correspondre à des chiffres mystiques. The Great Pyramid, Its Divine Message (1925) situe ainsi la fin du monde en 1953, tandis que Our Inheritance in the Great Pyramid (1874) indique 1960. En même temps certains estiment que les Pyramides servent de lieux d'atterrissage pour des vaisseaux extra-terrestres.
Au cours de l'épisode on entend trois chansons de Cypress Hill : Hits from the Bong, Insane in the Brain et I wanna get High.
Bob Wilde, l'interprète de Ricardo Clement, reviendra en saison 3 pour incarner le silencieux et mystérieux Mr Mabius.
Lors de sa première diffusion aux États-Unis, l'audience de l'épisode n'égala que la moitié de celle du pilote.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
L'Empreinte de la Mort (Dead Letters, 1-03, ***)
Un corps féminin est découvert à Portland, après avoir été démembré. Malgré l'absence de preuves physiques, Frank pressent que le tueur a voulu laissé un message et qu'il va frapper à nouveau. Il fait équipe avec Jim Horn, un détective prometteur, que le Groupe envisage d'intégrer dans ses réseaux. La collaboration s'effectue difficilement, Jim s'avérant doué, mais perturbé par un douloureux divorce. Des nouveaux débris humains sont découverts, cette fois accompagné de messages énigmatiques. Frank détermine que le Tueur se sent rejeté par la société, jusqu'à ressentir une négation de son existence et que les assassinats représentent pour lui une tentative désespérée d'attirer l'attention. Alors que Jim commence à craquer sous la pression apportée par de nouveaux meurtres, Frank remarque une arrogance nouvelle et euphorique chez le serial killer. Il décide de le pousser à la faute en le décrivant publiquement comme un dégénéré. Un piège est tendu mais échoue du fait de Jim, qui agresse un innocent et sombre dans la paranoïa, voyant partout le Tueur et le van où il débite ses victimes. Frank tend une nouvelle souricière, cette fois concluante. Mais Jim manque de battre à mort le fou et de détruire les preuves matérielles. Le Groupe le rejette, malgré la compréhension de Frank.
La scène d’introduction s’affranchit du sempiternel meurtre pour nos plonger au cœur d’un cauchemar de Jordan. Ces images se révèlent se révèlent d’autant plus terrifiantes qu’elles proviennent d’une charmante petite fille et que l’horreur se répand aussi progressivement qu’inexorablement, jusqu’à devenir insupportable pour la rêveuse. L’esthétique onirique (cauchemardesque) se montre des plus réussies, jusqu’à manifester un certain rapprochement avec les fulgurances de Lynch. Un sentiment que l’on retrouvera avec ses apparitions cliniques du Tueur sur son sinistre atelier, ponctuant soudainement l’action. La mise en scène de Thomas J. Wright s’impose d’ailleurs d’emblée comme parfaitement maîtrisée.
Mais l’atout majeur de Dead Letters réside néanmoins dans la finesse et l’ambition caractérisant le talent du duo Morgan/Wong lors de l’écriture psychologique de leurs personnages. Par une cruelle ironie, le Tueur, si désespérément désireux de laisser une trace de sone existence, se voit dénié le simple droit à un nom et demeure désigné par cette anonyme appellation. S’il demeure silencieux, l’intrigue permet à son subtil interprète de pouvoir exprimer sa dimension tragique, non dissimulée par le caractère absolument abominable de ses tueries. La continue coexistence de ces deux dimensions rend son portrait absolument troublant. L’effroyable atelier d’équarrissage que contient son véhicule apporte une nouvelle épreuve de l »art consommé de l’équipe artistique de MillenniuM, toujours si féconde en matière de réalisme sordide. Le duo d’auteurs ne se limite pas à ce portrait bien croqué mais l’érige en parabole du caractère aliénant que revêt notre société basée sur le paraître.
Ce mouvement trouve un écho fort bien trouvé chez Jim Horn. Lui aussi, mis à mal dans sa vie personnelle, nié dans son rôle de père, va toujours plus éperdument chercher un échappatoire dans son action et la reconnaissance d’autrui. Que ses tentatives d’élucidations de la psychologie du dément, pour aussi brillantes qu’elles paraissent au premier abord, soient toujours balayées du revers de la main par les fulgurances et l’intelligence supérieure de Black accentue encore son désarroi, dans une mécanique réellement implacable. Les tensions en résultant finissent par le rapprocher de son adversaire, dans un parallélisme aussi effrayant que magistral. Leur confrontation finale résonne davantage par la violence sauvage du combat que par le choc des deux désespoirs qu’il véhicule. James Morrison se montre impressionnant d’expressivité et restitue parfaitement le délabrement moral progressif de Jim, son face à face avec Lance Henriksen demeure mémorable.
San être tout à fait le reléguer à la périphérie, cette traque destructrice minore quelque peu la part prise habituellement par Frank Black dans le récit. On peut y déceler à bon droit une nouvelle expression de la tendance de Morgan/Wong à travailler en autonomie dans le développement de leurs conceptions (on en reparlera ultérieurement). De fait l’action se centre clairement davantage sur les personnages du jour plus que sur le héros et moteur principal de la série, ce qui pourrait devenir frustrant. Cet aspect se voit néanmoins minoré par la qualité du discours général de l’épisode, d’autant que la fait que Frank s’intéresse en définitive davantage à la résolution de l’affaire qu’aux tourments de Jim sonne juste.
Même s’il a tenté de l’aider par son expérience personnelle, il ressort d ‘ailleurs clairement que Frank ne se fendra pas d’un appel à Peter pour tenter de sauver la situation de Jim, d’ailleurs dans l’intérêt même de ce dernier. L’absence de Peter, résultant également du choix des auteurs, se note également, quel dommage que de se priver de Terry O’Quinn. Le seul vrai regret de cet opus reste la caractère caricatural de la manifestation d la névrose de Jim, voyant le Tueur et son van partout, cette outrance jure avec la subtilité du reste de l’intrigue.
L'épisode est le premier écrit pour la série par Glen Morgan et James Wong. Partenaire au long cours de Chris Carter sur les X-Files, le duo va écrire 17 épisodes de MillenniuM. La majeure partie s'insère dans la saison 2, dont Morgan et Wong vont devenir producteurs exécutifs alors que Chris Carter sera accaparé par les X-Files.
Dead Letters constitue également la première réalisation de Thomas J. Wright. Celui-ci va réaliser 26 épisodes de MillenniuM (sur un total de 67), le plus souvent en collaboration avec Morgan/Wong. Il réalisera également l'épisode MillenniuM des X-Files.
Peter Watts est absent de l'épisode.
La citation du jour est For the thing I greatly feared has come upon me And what I dreaded has happened to me, I am not at ease, nor am I quiet; I have no rest, for trouble comes. (Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive. Ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint. Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos et le trouble s’est emparé de moi.). Elle est issue du Livre de Job (3, 25-26).
La scène où le Tueur demande à une femme de l'aider alors qu'il semble embarrassé par un imposant paquet est un clin d'œil à un passage similaire du Silence de Agneaux, le roman de Peter Ellis.
Penseyres déclare Others think we should wait... Applying the Holmes criteria defining serial killers involving three victims with a time period between murders of at least 30 days. Il ne fait pas référence à Sherlock Holmes mais à Ronald M. Holmes, un profiler réel dont les travaux connurent un grand retentissement.
Le fils de Jim Horn est désigné par le pseudonyme TC, un clin d'oeil à TC Mc Queen, le personnage également interprété par James Morrison dans Space 2063 (1995-1996), la série de Morgan/Yong.
James Morrison, connu notamment pour le rôle de Bill Buchanan dans 24h Chrono, est un acteur fétiche de Morgan/Wong, apparaissant dans nombre de leurs productions. Ils ont d'ailleurs écrit spécifiquement le rôle de Jim Horn pour lui.
Pour la première fois Frank est mis en alerte par le Groupe avec le simple message « 2000 ».
Le van du Tueur apportera un frisson supplémentaire aux amateurs des productions 10-13 car, hormis pour la couleur, il s’agit du même modèle (Volkswagen panel 1973) que celui du vaisseau amiral des Bandits Solitaires, vu dans Au cœur du Complot, mais aussi, brièvement, dans Triangle. Comme quoi tout est question d’ambiance dans la vie !
Aux USA, le terme Dead Letters recouvre les courriers ne pouvant être délivrés du fait de problèmes d'adresses et ne pouvant non plus être renvoyés à leurs expéditeurs. Ils sont alors collectés par des bureaux spéciaux (Dead Letters Office), comme celui vu dans l'épisode. A leur image, le Tueur se sent pareillement rejeté par la société. Les Dead Letters Offices ont été crées en 1825 par la poste américaine et reçoivent désormais des dizaines de millions de courriers par an.. Les lettres sont détruites et les objets de valeur vendus aux enchères, une fois tous les recours épuisés. Le côté énigmatique de ces lettres a inspiré différents auteurs, dont la figure centrale du mouvement Splatterpunk, Clive Barker (The Great and Secret Show, 1989).
Un corps féminin est découvert à Portland, après avoir été démembré. Malgré l'absence de preuves physiques, Frank pressent que le tueur a voulu laissé un message et qu'il va frapper à nouveau. Il fait équipe avec Jim Horn, un détective prometteur, que le Groupe envisage d'intégrer dans ses réseaux. La collaboration s'effectue difficilement, Jim s'avérant doué, mais perturbé par un douloureux divorce. Des nouveaux débris humains sont découverts, cette fois accompagné de messages énigmatiques. Frank détermine que le Tueur se sent rejeté par la société, jusqu'à ressentir une négation de son existence et que les assassinats représentent pour lui une tentative désespérée d'attirer l'attention. Alors que Jim commence à craquer sous la pression apportée par de nouveaux meurtres, Frank remarque une arrogance nouvelle et euphorique chez le serial killer. Il décide de le pousser à la faute en le décrivant publiquement comme un dégénéré. Un piège est tendu mais échoue du fait de Jim, qui agresse un innocent et sombre dans la paranoïa, voyant partout le Tueur et le van où il débite ses victimes. Frank tend une nouvelle souricière, cette fois concluante. Mais Jim manque de battre à mort le fou et de détruire les preuves matérielles. Le Groupe le rejette, malgré la compréhension de Frank.
La scène d’introduction s’affranchit du sempiternel meurtre pour nos plonger au cœur d’un cauchemar de Jordan. Ces images se révèlent se révèlent d’autant plus terrifiantes qu’elles proviennent d’une charmante petite fille et que l’horreur se répand aussi progressivement qu’inexorablement, jusqu’à devenir insupportable pour la rêveuse. L’esthétique onirique (cauchemardesque) se montre des plus réussies, jusqu’à manifester un certain rapprochement avec les fulgurances de Lynch. Un sentiment que l’on retrouvera avec ses apparitions cliniques du Tueur sur son sinistre atelier, ponctuant soudainement l’action. La mise en scène de Thomas J. Wright s’impose d’ailleurs d’emblée comme parfaitement maîtrisée.
Mais l’atout majeur de Dead Letters réside néanmoins dans la finesse et l’ambition caractérisant le talent du duo Morgan/Wong lors de l’écriture psychologique de leurs personnages. Par une cruelle ironie, le Tueur, si désespérément désireux de laisser une trace de sone existence, se voit dénié le simple droit à un nom et demeure désigné par cette anonyme appellation. S’il demeure silencieux, l’intrigue permet à son subtil interprète de pouvoir exprimer sa dimension tragique, non dissimulée par le caractère absolument abominable de ses tueries. La continue coexistence de ces deux dimensions rend son portrait absolument troublant. L’effroyable atelier d’équarrissage que contient son véhicule apporte une nouvelle épreuve de l »art consommé de l’équipe artistique de MillenniuM, toujours si féconde en matière de réalisme sordide. Le duo d’auteurs ne se limite pas à ce portrait bien croqué mais l’érige en parabole du caractère aliénant que revêt notre société basée sur le paraître.
Ce mouvement trouve un écho fort bien trouvé chez Jim Horn. Lui aussi, mis à mal dans sa vie personnelle, nié dans son rôle de père, va toujours plus éperdument chercher un échappatoire dans son action et la reconnaissance d’autrui. Que ses tentatives d’élucidations de la psychologie du dément, pour aussi brillantes qu’elles paraissent au premier abord, soient toujours balayées du revers de la main par les fulgurances et l’intelligence supérieure de Black accentue encore son désarroi, dans une mécanique réellement implacable. Les tensions en résultant finissent par le rapprocher de son adversaire, dans un parallélisme aussi effrayant que magistral. Leur confrontation finale résonne davantage par la violence sauvage du combat que par le choc des deux désespoirs qu’il véhicule. James Morrison se montre impressionnant d’expressivité et restitue parfaitement le délabrement moral progressif de Jim, son face à face avec Lance Henriksen demeure mémorable.
San être tout à fait le reléguer à la périphérie, cette traque destructrice minore quelque peu la part prise habituellement par Frank Black dans le récit. On peut y déceler à bon droit une nouvelle expression de la tendance de Morgan/Wong à travailler en autonomie dans le développement de leurs conceptions (on en reparlera ultérieurement). De fait l’action se centre clairement davantage sur les personnages du jour plus que sur le héros et moteur principal de la série, ce qui pourrait devenir frustrant. Cet aspect se voit néanmoins minoré par la qualité du discours général de l’épisode, d’autant que la fait que Frank s’intéresse en définitive davantage à la résolution de l’affaire qu’aux tourments de Jim sonne juste.
Même s’il a tenté de l’aider par son expérience personnelle, il ressort d ‘ailleurs clairement que Frank ne se fendra pas d’un appel à Peter pour tenter de sauver la situation de Jim, d’ailleurs dans l’intérêt même de ce dernier. L’absence de Peter, résultant également du choix des auteurs, se note également, quel dommage que de se priver de Terry O’Quinn. Le seul vrai regret de cet opus reste la caractère caricatural de la manifestation d la névrose de Jim, voyant le Tueur et son van partout, cette outrance jure avec la subtilité du reste de l’intrigue.
L'épisode est le premier écrit pour la série par Glen Morgan et James Wong. Partenaire au long cours de Chris Carter sur les X-Files, le duo va écrire 17 épisodes de MillenniuM. La majeure partie s'insère dans la saison 2, dont Morgan et Wong vont devenir producteurs exécutifs alors que Chris Carter sera accaparé par les X-Files.
Dead Letters constitue également la première réalisation de Thomas J. Wright. Celui-ci va réaliser 26 épisodes de MillenniuM (sur un total de 67), le plus souvent en collaboration avec Morgan/Wong. Il réalisera également l'épisode MillenniuM des X-Files.
Peter Watts est absent de l'épisode.
La citation du jour est For the thing I greatly feared has come upon me And what I dreaded has happened to me, I am not at ease, nor am I quiet; I have no rest, for trouble comes. (Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive. Ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint. Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos et le trouble s’est emparé de moi.). Elle est issue du Livre de Job (3, 25-26).
La scène où le Tueur demande à une femme de l'aider alors qu'il semble embarrassé par un imposant paquet est un clin d'œil à un passage similaire du Silence de Agneaux, le roman de Peter Ellis.
Penseyres déclare Others think we should wait... Applying the Holmes criteria defining serial killers involving three victims with a time period between murders of at least 30 days. Il ne fait pas référence à Sherlock Holmes mais à Ronald M. Holmes, un profiler réel dont les travaux connurent un grand retentissement.
Le fils de Jim Horn est désigné par le pseudonyme TC, un clin d'oeil à TC Mc Queen, le personnage également interprété par James Morrison dans Space 2063 (1995-1996), la série de Morgan/Yong.
James Morrison, connu notamment pour le rôle de Bill Buchanan dans 24h Chrono, est un acteur fétiche de Morgan/Wong, apparaissant dans nombre de leurs productions. Ils ont d'ailleurs écrit spécifiquement le rôle de Jim Horn pour lui.
Pour la première fois Frank est mis en alerte par le Groupe avec le simple message « 2000 ».
Le van du Tueur apportera un frisson supplémentaire aux amateurs des productions 10-13 car, hormis pour la couleur, il s’agit du même modèle (Volkswagen panel 1973) que celui du vaisseau amiral des Bandits Solitaires, vu dans Au cœur du Complot, mais aussi, brièvement, dans Triangle. Comme quoi tout est question d’ambiance dans la vie !
Aux USA, le terme Dead Letters recouvre les courriers ne pouvant être délivrés du fait de problèmes d'adresses et ne pouvant non plus être renvoyés à leurs expéditeurs. Ils sont alors collectés par des bureaux spéciaux (Dead Letters Office), comme celui vu dans l'épisode. A leur image, le Tueur se sent pareillement rejeté par la société. Les Dead Letters Offices ont été crées en 1825 par la poste américaine et reçoivent désormais des dizaines de millions de courriers par an.. Les lettres sont détruites et les objets de valeur vendus aux enchères, une fois tous les recours épuisés. Le côté énigmatique de ces lettres a inspiré différents auteurs, dont la figure centrale du mouvement Splatterpunk, Clive Barker (The Great and Secret Show, 1989).
Prenez garde à ne pas vous tromper de véhicule...
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Faudra que je regarde cette série un jour. Ca m'intéresse vraiment.
Excellentes critiques, Estuaire.
Excellentes critiques, Estuaire.
Cetp65- Prince(sse)
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Localisation : Toulouse
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Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Pour moi, "MillenniuM" était très ancré sur la peur de l'an 2000, et perd de nos jours une partie de son pouvoir, par rapport à des séries plus intemporelles comme "Le Prisonnier" ou "Twin Peaks".
Invité- Invité
Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Le Juge (The Judge, 1-04, ***)
A Seattle, une femme reçoit un colis contenant une langue humaine. Ces envois de morceaux de corps humains se déroulent depuis quatre ans, sans la police puisse en élucider l’origine. Elle fait alors appel à Frank. Celui-ci, aidé par divers spécialistes du Groupe, détermine qu’un individu manipule des esprits simples et violents récemment sortis de prison, afin de rendre une version particulièrement dévoyée de la justice. Le Juge identifie ce qu’il estime être des délits et envoie ses tueurs prélever sur les « coupables » les et membre correspondant à une monstrueuse Loi du Talion, qu’il transmet ensuite aux « victimes ». Identifié par Frank et Bletcher, le Juge parvient à s’en sortir grâce à sa vive intelligence et à sa connaissance du système judiciaire. Cependant son dernier disciple lui applique sa propre loi et l’exécute, avant de jeter sa dépoile aux porcs.
Le scénario de Le Juge se révèle une redoutable mécanique de mort, à l’image de l’antagoniste du jour. Sans apparaître fulgurant d’originalité les étapes successives de l’enquête se succèdent avec pertinence : choc initial de la découverte macabre, réunion des pièces du puzzle par Black en parallèle avec la découverte progressive du modus operandi du Juge, confrontation finale… L’intrigue purement policière dose savamment ses effets car, si tout converge évidemment vers la confrontation entre le Juge et Franck, elle se montre suffisamment robuste pour parer à toute impression d’artificialité.
Le face à face tant attendu tient toutes ses promesses la morgue suffisante et plastronnant du Juge s’opposant à merveille avec la retenue de Frank. Lui succédant très rapidement, la conclusion s’avère une merveille d’humour noir (morbide) quand le Juge se voit pris à son propre piège et exécuté par son disciple. La palabre survenant entre ce dernier et Frank, d’autant plus percutante qu’elle est ressort cette fois totalement inattendue, baigne dans une atmosphère de folie froide absolument étonnante. L’on rapprochera simplement à ce sublime scénario une opposition trop systématisée des policiers devant les théories de Frank et un certain flou quant à l’origine des informations dont dispose le Juge à propos du Groupe.
Le Juge demeure également une fort belle étude de caractère, en premier lieu au tour du rôle titre. Haleur, mégalomane, d’une épouvantable hypocrisie, amis aussi d’une intelligence supérieure, le Juge constitue un adversaire de choix pour Frank. Mais à son côté dominateur et monolithique on préférera encore les fêlures si profondes de son disciple, et sa désespérée quête de sens à donner à sa vie. Le personnage se montre véritablement abyssal et le contraste entre son apparence un peu minable et la violence qu’il recèle fonctionne pleinement, d’ailleurs c’est tout à fait logiquement que le Juge, habituellement si pénétrant, s’y laisse pendre !
Le récit permet également à Franck de briller de nouveau par son humanité et son professionnalisme, tandis que sa relation avec son épouse s’installe décidément au cœur de la série. Pour la première fois, Catherine apporte d’ailleurs sa contribution à l’enquête, une excellente initiative. Bletcher impose également sa solidité, mais se voit voler la vedette par l’entrée en scène réussie de Cheryl Andrews, à qui CCH Pounder, qui lui confère immédiatement une indéniable présence. Ces autopsies très particulières ne sont pas sans évoquer celles de Dana Scully, mais le caractère entièrement humain de l’affaire en rehausse encore l’horreur.
La réalisation, totalement funèbre, emporte l’adhésion. La photographie se montre remarquable et la caméra accompagne à la perfection le jeu des comédiens. Certains lieux, comme le bar ou l’auge des porcs sont filmés avec un sens consommé de l’abominable. Mais ce sont les artistes de la série qui s’avèrent le plus performants. La reconstitution des divers membres découpés, à divers stades de putréfaction, achève de dessiner le cauchemar. Quelques excellentes idées de mise en scène parsèment agréablement l’ensemble, comme le masque du Juge soulignant l’aspect grotesque de l’individu, le thème transversal du porc (nourriture, citation biblique, animaux voraces…), ainsi que des visions de Frank particulièrement suggestives.
L'épisode représente la seule occasion où un démon est nommé : « Légion ». Il s'agit d'une référence faite par le Juge aux Saintes Écritures (Marc 5:9 et Luc 8:30), où jésus se livre à un exorcisme. Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux., déclare alors le possédé. Les fans prendront l'habitude de toujours rattacher les différents démons apparaissant dans la série à Légion, ce qui n'est pas tout à fait explicite.
Le Juge commet une grossière erreur car Jésus n'expulsa pas les démons d'un troupeau de porc mais contraire les y précipita après les avoir chassé hors d'un homme.
L'excellente CCH Pounder (Urgences, The Shield, Warehouse 13...) incarne une nouvelle figure du Groupe, la médecin légiste Cheryl Andrews. Quoique n'apparaissant que dans cinq épisodes, elle demeure très populaire chez les amateurs de la série.
Inversement, Jim Penseyres réalise ici sa dernière apparition.
Le Juge est interprété par Marshall Bell, qui fut notamment le Commandant Henderson dans l'épisode Fallen Angel des X-Files (1-09).
Durant l'épisode on entend Short End of the Stick et Ten Foot Pole, de Donnie Fritz, et Danger, de Steve Goodman.
La citation du jour est The visible world seems formed in love, the invisible spheres were formed in fright (le monde visible fut créé dans l’amour, les sphères invisibles, dans la terreur). La phrase est tirée du Moby Dick d'Herman Melville (1851).
Bardale déclare You know what Gary Gilmore said right before they shot him? « Let's do it ». Gary Gilmore fut condamné mort en 1977 dans l'Utah. Il opta pour le peloton d'exécution(une possibilité offerte par la législation de l'Etat) et prononça ces paroles avant l'exécution. Il reste remémoré car sa mort mit fin à une parenthèse de la peine de mort aux USA, longue de dix ans. Après une période d'affrontements juridiques, le Cour Suprême vient alors de déclarer à nouveau constitutionnelle la peine capitale, en 1976.
Le scénario de Le Juge se révèle une redoutable mécanique de mort, à l’image de l’antagoniste du jour. Sans apparaître fulgurant d’originalité les étapes successives de l’enquête se succèdent avec pertinence : choc initial de la découverte macabre, réunion des pièces du puzzle par Black en parallèle avec la découverte progressive du modus operandi du Juge, confrontation finale… L’intrigue purement policière dose savamment ses effets car, si tout converge évidemment vers la confrontation entre le Juge et Franck, elle se montre suffisamment robuste pour parer à toute impression d’artificialité.
Le face à face tant attendu tient toutes ses promesses la morgue suffisante et plastronnant du Juge s’opposant à merveille avec la retenue de Frank. Lui succédant très rapidement, la conclusion s’avère une merveille d’humour noir (morbide) quand le Juge se voit pris à son propre piège et exécuté par son disciple. La palabre survenant entre ce dernier et Frank, d’autant plus percutante qu’elle est ressort cette fois totalement inattendue, baigne dans une atmosphère de folie froide absolument étonnante. L’on rapprochera simplement à ce sublime scénario une opposition trop systématisée des policiers devant les théories de Frank et un certain flou quant à l’origine des informations dont dispose le Juge à propos du Groupe.
Le Juge demeure également une fort belle étude de caractère, en premier lieu au tour du rôle titre. Haleur, mégalomane, d’une épouvantable hypocrisie, amis aussi d’une intelligence supérieure, le Juge constitue un adversaire de choix pour Frank. Mais à son côté dominateur et monolithique on préférera encore les fêlures si profondes de son disciple, et sa désespérée quête de sens à donner à sa vie. Le personnage se montre véritablement abyssal et le contraste entre son apparence un peu minable et la violence qu’il recèle fonctionne pleinement, d’ailleurs c’est tout à fait logiquement que le Juge, habituellement si pénétrant, s’y laisse pendre !
Le récit permet également à Franck de briller de nouveau par son humanité et son professionnalisme, tandis que sa relation avec son épouse s’installe décidément au cœur de la série. Pour la première fois, Catherine apporte d’ailleurs sa contribution à l’enquête, une excellente initiative. Bletcher impose également sa solidité, mais se voit voler la vedette par l’entrée en scène réussie de Cheryl Andrews, à qui CCH Pounder, qui lui confère immédiatement une indéniable présence. Ces autopsies très particulières ne sont pas sans évoquer celles de Dana Scully, mais le caractère entièrement humain de l’affaire en rehausse encore l’horreur.
La réalisation, totalement funèbre, emporte l’adhésion. La photographie se montre remarquable et la caméra accompagne à la perfection le jeu des comédiens. Certains lieux, comme le bar ou l’auge des porcs sont filmés avec un sens consommé de l’abominable. Mais ce sont les artistes de la série qui s’avèrent le plus performants. La reconstitution des divers membres découpés, à divers stades de putréfaction, achève de dessiner le cauchemar. Quelques excellentes idées de mise en scène parsèment agréablement l’ensemble, comme le masque du Juge soulignant l’aspect grotesque de l’individu, le thème transversal du porc (nourriture, citation biblique, animaux voraces…), ainsi que des visions de Frank particulièrement suggestives.
L'épisode représente la seule occasion où un démon est nommé : « Légion ». Il s'agit d'une référence faite par le Juge aux Saintes Écritures (Marc 5:9 et Luc 8:30), où jésus se livre à un exorcisme. Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux., déclare alors le possédé. Les fans prendront l'habitude de toujours rattacher les différents démons apparaissant dans la série à Légion, ce qui n'est pas tout à fait explicite.
Le Juge commet une grossière erreur car Jésus n'expulsa pas les démons d'un troupeau de porc mais contraire les y précipita après les avoir chassé hors d'un homme.
L'excellente CCH Pounder (Urgences, The Shield, Warehouse 13...) incarne une nouvelle figure du Groupe, la médecin légiste Cheryl Andrews. Quoique n'apparaissant que dans cinq épisodes, elle demeure très populaire chez les amateurs de la série.
Inversement, Jim Penseyres réalise ici sa dernière apparition.
Le Juge est interprété par Marshall Bell, qui fut notamment le Commandant Henderson dans l'épisode Fallen Angel des X-Files (1-09).
Durant l'épisode on entend Short End of the Stick et Ten Foot Pole, de Donnie Fritz, et Danger, de Steve Goodman.
La citation du jour est The visible world seems formed in love, the invisible spheres were formed in fright (le monde visible fut créé dans l’amour, les sphères invisibles, dans la terreur). La phrase est tirée du Moby Dick d'Herman Melville (1851).
Bardale déclare You know what Gary Gilmore said right before they shot him? « Let's do it ». Gary Gilmore fut condamné mort en 1977 dans l'Utah. Il opta pour le peloton d'exécution(une possibilité offerte par la législation de l'Etat) et prononça ces paroles avant l'exécution. Il reste remémoré car sa mort mit fin à une parenthèse de la peine de mort aux USA, longue de dix ans. Après une période d'affrontements juridiques, le Cour Suprême vient alors de déclarer à nouveau constitutionnelle la peine capitale, en 1976.
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Re: Série "MillenniuM" 1996-1999
Le Complexe de Dieu (522666, 1-05, ****)
A Washington, Raymond Dees commet des attentats à l’explosif particulièrement meurtriers. Atteint par le Complexe de Dieu il voit les explosions qu’ils suscitent comme de véritables créations artistiques bouleversant le Destin. Avide de gloire médiatique ; il intervient ensuite en sauveteur sur le lieu du drame, tâchant de capter le regard des caméras. Il envisage ses futures explosions avec tant de précision que ses visions rejoignent celles, postérieures, de Black. Une traque acharnée débute entre ce surdoué, féru d’électronique, et Frank, assisté des puissants moyens du FBI et du Groupe. Les deux hommes s’affrontent également lors de conversations téléphoniques tournant vite au duel. Dees est finalement identifié par Frank, mais il force les policiers à l’abattre pour éviter une explosion supposée tuer celui-ci. Il part ainsi en pleine gloire, comme il l’avait planifié depuis le début, constate amèrement Frank.
522666 captive de bout en bout le spectateur par l’implacable duel de haut vol opposant Frank au particulièrement redoutable Dees. L’intensité du combat ressort avec force à travers les nombreux rebondissements dont le flux ne diminue jamais, ainsi que par la partie mortelle voyant deux esprits supérieurs s’affronter sur l’échiquier de la capitale fédérale. L’intrique se montre suffisamment variée dans ses effets pour maintenir l’attention. De plus elle incorpore à merveille une forte dimension technologique, sans pour autant noyer la dimension psychologique de l’affrontement. Les seconds rôles soutiennent à merveille le combat de Frank et se montrent remarquablement intenses, la qualité de l’écriture de l’épisode se dénote aussi à l’absence de toute scène inutile. Megan Gallagher et Terry O’Quinn brillent comme à l’accoutumée mais c’est le toujours formidable Sam Anderson qui accapare l’attention par un charisme n’étant pas sans invoquer l’inoubliable Holland Manners d’Angel. L’immédiateté avec laquelle le haut gradé du FBI laisse le commandement effectif de l’opération à Frank assoit encore le prestige et l’aura de note héros.
La mise en scène de David Nutter se montre remarquablement alerte et mobile, accompagnant efficacement le récit si nerveux de Morgan & Wong. Elle tire également le meilleur parti de l’environnement nocturne et urbain. Les images dantesques des explosions s’imposent à l’esprit avec une force d’autant plus accrue sur ce décor de béton froid et de société si ordonnancée. On n’échappe pas au poncif de la communication téléphonique coupé trop tôt pour permettre une localisation, mais la stratégie développée par Frank pour river le déséquilibrer à l’appareil se montre réellement brillante L’atmosphère si anxiogène de cette course effrénée pour éviter la prochaine catastrophe, les capacités d’improvisation et de lucidité de Frank, ce déferlement technologique et de puissance fédérale font irrésistiblement penser à un 24h Chrono avant l’heure, tout en respectant la tonalité MillenniuM et la primauté accordée à la psychologie du déséquilibré.
Dees fascine par sa folie à la fois structurée et chaotique. La progressive découverte du puzzle complexe que forme sa psychologie tourmentée s’effectue parallèlement aux péripéties de l’affrontement, accroissant ainsi l’impact de ce voyage au bout de la nuit, dépourvu de tiout paranormal. L’excellente idée de ces visions se substituant à celles de Frank, ici absentes pour la première fois, renforce également cette convergence si particulière et troublante entre le héros de MillenniuM et ses antagonistes. On pourra reprocher à l’acteur Joe Chrest d’apparaître quelque peu fade et effacé. En effet on se situe ici loin du flamboiement d’un Incendiaire ou d’un Pousseur, dans des circonstances similaires. Mais cet aspect s’inscrit fort judicieusement dans la nature même de MilleniuM. Le adversaires n’y sont fondamentalement pas de pittoresques Diabolical Masterminds, mais des esprits en souffrance, souvent introvertis.
Cet épisode captivant pointe également le rôle ambivalent des médias dans nos société, comme facteur prépondérant de l'acomplissement social. Sa responsabilité s’entremêle à celle de Dees, comme annoncé par la citation de Sartre. Sa qualité d’écriture et de mise en scène situe 522666 parmi les grands succès de cette première saison.
Le numéro du téléphone portable de Frank est 202-555-1367.
Cet épisode situé dans la capitale fédérale comporte un nombre imposant d'acronymes : A.T.F. (Bureau of Alcohol, Tobacco, & Firearms), N.S.T.L. (National Security Threat List), N.C.I.C. (National Crime Information Center), C.P.I.C. (Canadian Police Information Computer), INTERPOL (International Police Organization), RDX (Rapid Detonating Explosive)...
Un homme se faisant passer pour l'auteur des explosions se réclame de l'A.N.O. Il s'agit de l'Organisation Abou Nidal (ou Fatah - Conseil Révolutionnaire), une mouvance palestinienne radicale, fondée en 1974. Elle est classée comme terroriste par les états occidentaux, étant responsable de nombreux attentats très meurtriers.
Avec les lettres inscrites sur un téléphone 522666 correspond à Kaboom, l'onomatopée américaine représentant le bruit d'une explosion.
Durant l'épisode on entend la chanson I must not think bad thoughts., de X.
C'est Jean-Paul Sartre qui a l'honneur de la citation du jour : I am responsible for everything... Eexcept my very responsibility. (Je suis responsable de tout… Sauf de ma responsabilité même.) Elle est tirée de L’Etre et le Néant (1943), sa version complète étant : Je suis responsable de tout, sauf de ma responsabilité même, car je ne suis pas le fondement de mon être. Tout se passe donc comme si j’étais contraint d’être responsable. Dans cet ouvrage Sartre définit les concepts philosophiques fondamentaux de l’existentialisme, autour des thèmes du libre choix et de la responsabilité.
Pierson déclare Frank, after Centennial Park, there is no way that I could bring this guy in without more evidence. Il fait référence à l'attentat survenu en 1996, à Atlanta, durant les Jeux Olympiques. Une personne fut tuée et plus de cent blessées dans l'explosion survenant durant un concert donné dans le parc. Il était l'oeuvre d'un serial killer, Eric Robert Rudolph. Celui-ci fut un temps remarqué par la police, puis libéré faute d'éléments matériels. Par ila suite, il se livra à d'autres actions violentes, lancé dans une croisade anti avortement et homosexualité. Identifié par le FBI, il fut arrêté en 2003 puis condamné à vie.
Le critique de la frénésie médiatique à laquelle se livre l'épisode se base également sur l'attentat du Centennial Park. Richard Jewel, l'un des gardiens du parc, fut un temps soupçonné, avant d'être disculpé par la justice. Mais il faut l'objet d'un déchaînement médiatique hostile, à l'échelle nationale. Le Procureur et le Gouverneur de Géorgie durent intervenir publiquement pour y mettre fin, louant au contraire son attitude courageuse durant le drame. Par la suite Jewel remporta de retentissants procès contre de grands médias, dont NBC.
En début d'épisode, alors que Frank regarde la télévision on peut entendre l'annonce suivante : Critics call it the best new show of the season, Sundays after foot. Il s'agit d'un clin d'oeil ironique de Morgan & Wong à leur série Space : Above and Beyond, critiquant au passage le désastreux horaire dans lequel l'a relégué la FOX.
A Washington, Raymond Dees commet des attentats à l’explosif particulièrement meurtriers. Atteint par le Complexe de Dieu il voit les explosions qu’ils suscitent comme de véritables créations artistiques bouleversant le Destin. Avide de gloire médiatique ; il intervient ensuite en sauveteur sur le lieu du drame, tâchant de capter le regard des caméras. Il envisage ses futures explosions avec tant de précision que ses visions rejoignent celles, postérieures, de Black. Une traque acharnée débute entre ce surdoué, féru d’électronique, et Frank, assisté des puissants moyens du FBI et du Groupe. Les deux hommes s’affrontent également lors de conversations téléphoniques tournant vite au duel. Dees est finalement identifié par Frank, mais il force les policiers à l’abattre pour éviter une explosion supposée tuer celui-ci. Il part ainsi en pleine gloire, comme il l’avait planifié depuis le début, constate amèrement Frank.
522666 captive de bout en bout le spectateur par l’implacable duel de haut vol opposant Frank au particulièrement redoutable Dees. L’intensité du combat ressort avec force à travers les nombreux rebondissements dont le flux ne diminue jamais, ainsi que par la partie mortelle voyant deux esprits supérieurs s’affronter sur l’échiquier de la capitale fédérale. L’intrique se montre suffisamment variée dans ses effets pour maintenir l’attention. De plus elle incorpore à merveille une forte dimension technologique, sans pour autant noyer la dimension psychologique de l’affrontement. Les seconds rôles soutiennent à merveille le combat de Frank et se montrent remarquablement intenses, la qualité de l’écriture de l’épisode se dénote aussi à l’absence de toute scène inutile. Megan Gallagher et Terry O’Quinn brillent comme à l’accoutumée mais c’est le toujours formidable Sam Anderson qui accapare l’attention par un charisme n’étant pas sans invoquer l’inoubliable Holland Manners d’Angel. L’immédiateté avec laquelle le haut gradé du FBI laisse le commandement effectif de l’opération à Frank assoit encore le prestige et l’aura de note héros.
La mise en scène de David Nutter se montre remarquablement alerte et mobile, accompagnant efficacement le récit si nerveux de Morgan & Wong. Elle tire également le meilleur parti de l’environnement nocturne et urbain. Les images dantesques des explosions s’imposent à l’esprit avec une force d’autant plus accrue sur ce décor de béton froid et de société si ordonnancée. On n’échappe pas au poncif de la communication téléphonique coupé trop tôt pour permettre une localisation, mais la stratégie développée par Frank pour river le déséquilibrer à l’appareil se montre réellement brillante L’atmosphère si anxiogène de cette course effrénée pour éviter la prochaine catastrophe, les capacités d’improvisation et de lucidité de Frank, ce déferlement technologique et de puissance fédérale font irrésistiblement penser à un 24h Chrono avant l’heure, tout en respectant la tonalité MillenniuM et la primauté accordée à la psychologie du déséquilibré.
Dees fascine par sa folie à la fois structurée et chaotique. La progressive découverte du puzzle complexe que forme sa psychologie tourmentée s’effectue parallèlement aux péripéties de l’affrontement, accroissant ainsi l’impact de ce voyage au bout de la nuit, dépourvu de tiout paranormal. L’excellente idée de ces visions se substituant à celles de Frank, ici absentes pour la première fois, renforce également cette convergence si particulière et troublante entre le héros de MillenniuM et ses antagonistes. On pourra reprocher à l’acteur Joe Chrest d’apparaître quelque peu fade et effacé. En effet on se situe ici loin du flamboiement d’un Incendiaire ou d’un Pousseur, dans des circonstances similaires. Mais cet aspect s’inscrit fort judicieusement dans la nature même de MilleniuM. Le adversaires n’y sont fondamentalement pas de pittoresques Diabolical Masterminds, mais des esprits en souffrance, souvent introvertis.
Cet épisode captivant pointe également le rôle ambivalent des médias dans nos société, comme facteur prépondérant de l'acomplissement social. Sa responsabilité s’entremêle à celle de Dees, comme annoncé par la citation de Sartre. Sa qualité d’écriture et de mise en scène situe 522666 parmi les grands succès de cette première saison.
Le numéro du téléphone portable de Frank est 202-555-1367.
Cet épisode situé dans la capitale fédérale comporte un nombre imposant d'acronymes : A.T.F. (Bureau of Alcohol, Tobacco, & Firearms), N.S.T.L. (National Security Threat List), N.C.I.C. (National Crime Information Center), C.P.I.C. (Canadian Police Information Computer), INTERPOL (International Police Organization), RDX (Rapid Detonating Explosive)...
Un homme se faisant passer pour l'auteur des explosions se réclame de l'A.N.O. Il s'agit de l'Organisation Abou Nidal (ou Fatah - Conseil Révolutionnaire), une mouvance palestinienne radicale, fondée en 1974. Elle est classée comme terroriste par les états occidentaux, étant responsable de nombreux attentats très meurtriers.
Avec les lettres inscrites sur un téléphone 522666 correspond à Kaboom, l'onomatopée américaine représentant le bruit d'une explosion.
Durant l'épisode on entend la chanson I must not think bad thoughts., de X.
C'est Jean-Paul Sartre qui a l'honneur de la citation du jour : I am responsible for everything... Eexcept my very responsibility. (Je suis responsable de tout… Sauf de ma responsabilité même.) Elle est tirée de L’Etre et le Néant (1943), sa version complète étant : Je suis responsable de tout, sauf de ma responsabilité même, car je ne suis pas le fondement de mon être. Tout se passe donc comme si j’étais contraint d’être responsable. Dans cet ouvrage Sartre définit les concepts philosophiques fondamentaux de l’existentialisme, autour des thèmes du libre choix et de la responsabilité.
Pierson déclare Frank, after Centennial Park, there is no way that I could bring this guy in without more evidence. Il fait référence à l'attentat survenu en 1996, à Atlanta, durant les Jeux Olympiques. Une personne fut tuée et plus de cent blessées dans l'explosion survenant durant un concert donné dans le parc. Il était l'oeuvre d'un serial killer, Eric Robert Rudolph. Celui-ci fut un temps remarqué par la police, puis libéré faute d'éléments matériels. Par ila suite, il se livra à d'autres actions violentes, lancé dans une croisade anti avortement et homosexualité. Identifié par le FBI, il fut arrêté en 2003 puis condamné à vie.
Le critique de la frénésie médiatique à laquelle se livre l'épisode se base également sur l'attentat du Centennial Park. Richard Jewel, l'un des gardiens du parc, fut un temps soupçonné, avant d'être disculpé par la justice. Mais il faut l'objet d'un déchaînement médiatique hostile, à l'échelle nationale. Le Procureur et le Gouverneur de Géorgie durent intervenir publiquement pour y mettre fin, louant au contraire son attitude courageuse durant le drame. Par la suite Jewel remporta de retentissants procès contre de grands médias, dont NBC.
En début d'épisode, alors que Frank regarde la télévision on peut entendre l'annonce suivante : Critics call it the best new show of the season, Sundays after foot. Il s'agit d'un clin d'oeil ironique de Morgan & Wong à leur série Space : Above and Beyond, critiquant au passage le désastreux horaire dans lequel l'a relégué la FOX.
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