Série "Journal intime d'une call-girl"
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Estuaire44
Dearesttara
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Très belle version de la chanson du générique
Estuaire44- Empereur
- Date d'inscription : 10/04/2007
27. Episode 4.3
Un mars et ça repart !
4.03 Episode 4.3 : B B
Scénario : Simeon Goulden
Réalisation : Alex Garcia Lopez & Wayne Yip
God! Can't a girl get some erotic photos without constant interruption?
Alors qu’elle commence juste à équilibrer vie professionnelle et personnelle, Belle rencontre le sergent détective Harry Keegan, connaissance de Stéphanie. Mystérieux et addict au risque, il flatte dangereusement le côté extraverti de Belle et tente de l’éloigner de son côté « Hannah ». Poppy voit sa vie chamboulée en ouvrant un tiroir, tandis que les retrouvailles d’Hannah avec sa sœur sont pour le moins polaires…
Depuis la saison 2, la série introduit comme feuilleton les amours de l’héroïne, mais le nombre réduit d’épisodes force habituellement la série à accélérer les événements en fin de parcours après avoir dû prendre le temps de présenter le nouveau couple. Ben étant installé depuis longtemps, la saison peut mieux gérer son temps et fêler l’harmonie Belle/Ben dès ce troisième épisode, tout en ajoutant l’émotion apportée habituellement par ce dernier. Cependant, les moyens employés résultent narrativement discutables. La survenue d’Harry-le-tentateur va apporter un sensationnalisme hors sujet avec le ton plus retenu de la série. L’épisode nous renseigne déjà que la saison va aussi bien gérer les ficelles du vaudeville pour la comédie que se montrer maladroite en usant de ces mêmes ficelles pour le drame, affaiblissant considérablement son domaine de prédilection.
Le drame principal de la saison se met en place avec cet épisode qui donne un coup de pioche dans le marbre de la relation entre Ben et Hannah, via une exacerbation du double de cette dernière. Belle apparaît lorsque l’héroïne se perd dans les chimères de son métier, une réaction très émotionnelle car dépendant seulement de ses choix. Aussi, faire apparaître une Belle au masculin, symbolisant à lui tout seul les plaisirs, les valeurs, les illusions de cette vie, et tentant l’héroïne comme le ferait le Diable, relève d’une métaphore franchement lourde, n’ayant rien à faire dans le ton autrement plus subtil de Secret Diary. Cette direction hasardeuse est de plus accentuée par le personnage lui-même, flic corrompu rigoureusement imbuvable, d’une prétention excessive, dominateur jusqu’à la caricature. Belle, dans une position de soumise, créé avec lui une relation évoquant un futur best-seller : Christian-Anastasia de Cinquante nuances de Grey - seulement dépouillé de son acception sadomasochiste - soit l’un des plus grands bras d’honneur à la littérature sentimentale et érotique. Le jeu de piste longuet et vain, et la scène du placard de l’hôtel, par leur outrance et leur sulfure à trois sous, écrasent la thématique sexuelle du jour : le plaisir de coucher en pouvant être surpris à tout moment, et l’exhibitionnisme, ici expédiés en deux répliques. Billie Piper navigue à vue dans cette trahison de son personnage, mais s’en sort mieux que Paul Nicholls, qui lui ne peut absolument rien pour nuancer son personnage boulet. Hannah ne pouvant que ressortir secouée d’une aventure lui rappelant que son couple avec Ben peut éclater si elle se laisse trop aller à la complaisance envers son double, l’épisode parvient à remplir son contrat, mais avec force outrances.
Poppy ne parvient pas plus à redresser l’épisode : sa découverte de la vérité sur Belle et sa mère nous valant une crise de larmes pénible par le cabotinage d’une Lily James incapable de nuances. Bourgeoise dans le plus mauvais sens du terme, Poppy infuse un ton réactionnaire certes dénoncé, mais bien trop exagéré et vulgaire. Le reste du temps, l’énergie joyeuse de son interprète fait illusion, mais demeure superficiel.
Si Simeon Goulden chausse des sabots désolants pour le drame, au moins lui sait-on gré de sauver quelques apparences avec la comédie. Le trépidant vaudeville (idéalement accompagné par une mandoline décalée) avec la sœur de Belle avec portes et tiroirs qui claquent, répliques aux lance-missiles, et hilarants quiproquos, nous valent une rafale de bonne humeur irrésistible. Pour son ultime tour de piste au sein de la série, Joanna Bobin mène cette histoire avec ses airs de diva bobo blessée psychorigide à pleurer de rire. Goulden parvient aussi à susciter de très belles scènes de complicité entre Belle et Ben, cœur vivant de la série, et luttant pour maintenir leur duo à flot. À la clé une belle scène finale, et une première victoire temporaire d’Hannah sur Belle, mais la glaçante sensation que le ver est dans le fruit tient après le générique de fin. Sans doute l’épisode le moins réussi de la série.
Anecdotes :
Dernier changement de générique de la série avec l’entrée de Paul Nicholls, qui va incarner le sergent détective Harry Keegan pendant 3 épisodes de la saison. Le numéro de portable d’Harry est 07700 900898
10e et dernière apparition de Jackie, la sœur d’Hannah, interprétée par Joanna Bobin.
La page web de Belle (http://www.bellescort.co.uk, adresse fictive) nous apprend qu’elle mesure 5 pieds et 6 pouces (soit 1m68). Ce qui est à peu près la taille exacte de Billie Piper (5 pieds et 5 pouces et demi ou 1m66). Ses mensurations sont 36C-24-34 en mesure anglaise, soit 95C-61-88 en mesure française. Si quelqu’un peut faire la vérification avec Mrs.Piper, on est preneur. Son numéro de portable professionnel est 07700 900069. Sa page a pour slogan « Maximum pleasure, very discreet », vante sa pratique des services de nuit (Overnight specials), de sa maîtrise du massage érotique (bien que l’on ne l’ait jamais vue faire cette pratique) et ses qualités de dame de compagnie. Étonnemment, la page la définit comme bisexuelle alors que l’épisode Fais-moi mal (1-04) avait pourtant indiqué qu’elle préférait ne pas assurer de services lesbiens (sans y fermer toutefois la porte). Cela peut soit indiquer un changement dans ses habitudes, soit un simple coup de pub. Au reste, nous ne verrons jamais Belle avec une cliente.
Discreet Elite, l’agence de Stéphanie proposant des filles en Europe et aux États-Unis, a pour accroche « Welcome to London’s Highest Class Escort Agency ». Sa hotline est atteinte en composant le 0909 8797 0069. Si au Royaume-Uni, les numéros commençant par 0909 sont bien des « premium-rate », (numéros surtaxés proposant des services particuliers) dédiés aux services sexuels, les 09 n’ont que 11 chiffres, et non 12. Le numéro affiché sur le site n’est d’ailleurs pas le même que sur la carte professionnelle de l’agence : 0909 8797 6969 !
Envoyer GIRLS au numéro 0770 090 6969 est un autre moyen de contact, 07 étant utilisé pour tous les téléphones portables britanniques (à l’exception du 076, qui sert pour les pagers, lui-même supportant une exception : les 07624 étant les portables de l’Île de Man).
L’adresse mail du site est http://www.discreetelite.co.uk, l’adresse est fictive.
La page d’accueil du site dit :
« Welcome to London’s finest Escort Agency. We are a well establishment Escort Agency in London with the aim of providing a high class escort service. We have enlisted London’s sexiest and beautiful female escorts, along with their genuine photographs and contact details. We are perfectly able to offer you an ensnaring list of London Escorts who are no less than the aforementioned paragons of beauty! Each of thèse London Escort girls may even surpass the legendary figures with their perfect curves, sexy body, and wonderful smile. We ensure that our London Escort ladies will fulfill your every need, with care and offer you comfort and absolute satisfaction.
The beauty and appeal of our London Escort girls will delight you for sure. You will find a variety of types of London female Escorts at Elite Discreet. To make this real possibility happen, what you will have to do is browse our London Escorts Portfolio section and select a high class London Escort of your choice. Each profile page concerns the Escort girl’s recent and genuine photographes, along with their reviews and vital statistics. »
Keegan donne rendez-vous à Belle à l’hôtel Denham, Garrick Street. Aucun hôtel ne porte ce nom à Londres. Garrick Street est une petite rue dans le quartier de Covent Garden, mais ne comporte aucun hôtel.
Belle prétend avoir obtenu le « grade six » au violon. Il y a généralement 12 « grades » au violon dans le système anglo-saxon : Elementary-1-2-3...-10- et un grade d’excellence. 6 désigne donc un niveau moyen, à mi-chemin entre le débutant et le virtuose de concert. Ben reste sceptique. À sa décharge, on a jamais vu l’héroïne jouer du violon (bien qu’on l’ait vue dans le pilote jouer désastreusement du piano).
4.03 Episode 4.3 : B B
Scénario : Simeon Goulden
Réalisation : Alex Garcia Lopez & Wayne Yip
God! Can't a girl get some erotic photos without constant interruption?
Alors qu’elle commence juste à équilibrer vie professionnelle et personnelle, Belle rencontre le sergent détective Harry Keegan, connaissance de Stéphanie. Mystérieux et addict au risque, il flatte dangereusement le côté extraverti de Belle et tente de l’éloigner de son côté « Hannah ». Poppy voit sa vie chamboulée en ouvrant un tiroir, tandis que les retrouvailles d’Hannah avec sa sœur sont pour le moins polaires…
Depuis la saison 2, la série introduit comme feuilleton les amours de l’héroïne, mais le nombre réduit d’épisodes force habituellement la série à accélérer les événements en fin de parcours après avoir dû prendre le temps de présenter le nouveau couple. Ben étant installé depuis longtemps, la saison peut mieux gérer son temps et fêler l’harmonie Belle/Ben dès ce troisième épisode, tout en ajoutant l’émotion apportée habituellement par ce dernier. Cependant, les moyens employés résultent narrativement discutables. La survenue d’Harry-le-tentateur va apporter un sensationnalisme hors sujet avec le ton plus retenu de la série. L’épisode nous renseigne déjà que la saison va aussi bien gérer les ficelles du vaudeville pour la comédie que se montrer maladroite en usant de ces mêmes ficelles pour le drame, affaiblissant considérablement son domaine de prédilection.
Le drame principal de la saison se met en place avec cet épisode qui donne un coup de pioche dans le marbre de la relation entre Ben et Hannah, via une exacerbation du double de cette dernière. Belle apparaît lorsque l’héroïne se perd dans les chimères de son métier, une réaction très émotionnelle car dépendant seulement de ses choix. Aussi, faire apparaître une Belle au masculin, symbolisant à lui tout seul les plaisirs, les valeurs, les illusions de cette vie, et tentant l’héroïne comme le ferait le Diable, relève d’une métaphore franchement lourde, n’ayant rien à faire dans le ton autrement plus subtil de Secret Diary. Cette direction hasardeuse est de plus accentuée par le personnage lui-même, flic corrompu rigoureusement imbuvable, d’une prétention excessive, dominateur jusqu’à la caricature. Belle, dans une position de soumise, créé avec lui une relation évoquant un futur best-seller : Christian-Anastasia de Cinquante nuances de Grey - seulement dépouillé de son acception sadomasochiste - soit l’un des plus grands bras d’honneur à la littérature sentimentale et érotique. Le jeu de piste longuet et vain, et la scène du placard de l’hôtel, par leur outrance et leur sulfure à trois sous, écrasent la thématique sexuelle du jour : le plaisir de coucher en pouvant être surpris à tout moment, et l’exhibitionnisme, ici expédiés en deux répliques. Billie Piper navigue à vue dans cette trahison de son personnage, mais s’en sort mieux que Paul Nicholls, qui lui ne peut absolument rien pour nuancer son personnage boulet. Hannah ne pouvant que ressortir secouée d’une aventure lui rappelant que son couple avec Ben peut éclater si elle se laisse trop aller à la complaisance envers son double, l’épisode parvient à remplir son contrat, mais avec force outrances.
Poppy ne parvient pas plus à redresser l’épisode : sa découverte de la vérité sur Belle et sa mère nous valant une crise de larmes pénible par le cabotinage d’une Lily James incapable de nuances. Bourgeoise dans le plus mauvais sens du terme, Poppy infuse un ton réactionnaire certes dénoncé, mais bien trop exagéré et vulgaire. Le reste du temps, l’énergie joyeuse de son interprète fait illusion, mais demeure superficiel.
Si Simeon Goulden chausse des sabots désolants pour le drame, au moins lui sait-on gré de sauver quelques apparences avec la comédie. Le trépidant vaudeville (idéalement accompagné par une mandoline décalée) avec la sœur de Belle avec portes et tiroirs qui claquent, répliques aux lance-missiles, et hilarants quiproquos, nous valent une rafale de bonne humeur irrésistible. Pour son ultime tour de piste au sein de la série, Joanna Bobin mène cette histoire avec ses airs de diva bobo blessée psychorigide à pleurer de rire. Goulden parvient aussi à susciter de très belles scènes de complicité entre Belle et Ben, cœur vivant de la série, et luttant pour maintenir leur duo à flot. À la clé une belle scène finale, et une première victoire temporaire d’Hannah sur Belle, mais la glaçante sensation que le ver est dans le fruit tient après le générique de fin. Sans doute l’épisode le moins réussi de la série.
Anecdotes :
Dernier changement de générique de la série avec l’entrée de Paul Nicholls, qui va incarner le sergent détective Harry Keegan pendant 3 épisodes de la saison. Le numéro de portable d’Harry est 07700 900898
10e et dernière apparition de Jackie, la sœur d’Hannah, interprétée par Joanna Bobin.
La page web de Belle (http://www.bellescort.co.uk, adresse fictive) nous apprend qu’elle mesure 5 pieds et 6 pouces (soit 1m68). Ce qui est à peu près la taille exacte de Billie Piper (5 pieds et 5 pouces et demi ou 1m66). Ses mensurations sont 36C-24-34 en mesure anglaise, soit 95C-61-88 en mesure française. Si quelqu’un peut faire la vérification avec Mrs.Piper, on est preneur. Son numéro de portable professionnel est 07700 900069. Sa page a pour slogan « Maximum pleasure, very discreet », vante sa pratique des services de nuit (Overnight specials), de sa maîtrise du massage érotique (bien que l’on ne l’ait jamais vue faire cette pratique) et ses qualités de dame de compagnie. Étonnemment, la page la définit comme bisexuelle alors que l’épisode Fais-moi mal (1-04) avait pourtant indiqué qu’elle préférait ne pas assurer de services lesbiens (sans y fermer toutefois la porte). Cela peut soit indiquer un changement dans ses habitudes, soit un simple coup de pub. Au reste, nous ne verrons jamais Belle avec une cliente.
Discreet Elite, l’agence de Stéphanie proposant des filles en Europe et aux États-Unis, a pour accroche « Welcome to London’s Highest Class Escort Agency ». Sa hotline est atteinte en composant le 0909 8797 0069. Si au Royaume-Uni, les numéros commençant par 0909 sont bien des « premium-rate », (numéros surtaxés proposant des services particuliers) dédiés aux services sexuels, les 09 n’ont que 11 chiffres, et non 12. Le numéro affiché sur le site n’est d’ailleurs pas le même que sur la carte professionnelle de l’agence : 0909 8797 6969 !
Envoyer GIRLS au numéro 0770 090 6969 est un autre moyen de contact, 07 étant utilisé pour tous les téléphones portables britanniques (à l’exception du 076, qui sert pour les pagers, lui-même supportant une exception : les 07624 étant les portables de l’Île de Man).
L’adresse mail du site est http://www.discreetelite.co.uk, l’adresse est fictive.
La page d’accueil du site dit :
« Welcome to London’s finest Escort Agency. We are a well establishment Escort Agency in London with the aim of providing a high class escort service. We have enlisted London’s sexiest and beautiful female escorts, along with their genuine photographs and contact details. We are perfectly able to offer you an ensnaring list of London Escorts who are no less than the aforementioned paragons of beauty! Each of thèse London Escort girls may even surpass the legendary figures with their perfect curves, sexy body, and wonderful smile. We ensure that our London Escort ladies will fulfill your every need, with care and offer you comfort and absolute satisfaction.
The beauty and appeal of our London Escort girls will delight you for sure. You will find a variety of types of London female Escorts at Elite Discreet. To make this real possibility happen, what you will have to do is browse our London Escorts Portfolio section and select a high class London Escort of your choice. Each profile page concerns the Escort girl’s recent and genuine photographes, along with their reviews and vital statistics. »
Keegan donne rendez-vous à Belle à l’hôtel Denham, Garrick Street. Aucun hôtel ne porte ce nom à Londres. Garrick Street est une petite rue dans le quartier de Covent Garden, mais ne comporte aucun hôtel.
Belle prétend avoir obtenu le « grade six » au violon. Il y a généralement 12 « grades » au violon dans le système anglo-saxon : Elementary-1-2-3...-10- et un grade d’excellence. 6 désigne donc un niveau moyen, à mi-chemin entre le débutant et le virtuose de concert. Ben reste sceptique. À sa décharge, on a jamais vu l’héroïne jouer du violon (bien qu’on l’ait vue dans le pilote jouer désastreusement du piano).
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Episode 4.3 (**)
Une séance photo particulièrement torride débute en fanfare cette nouvelle journée en Enfer pour Belle (Jack Bauer ne connaît pas sa chance). Evidement amasser autant tant d’évènements en aussi peu de temps participe autant d’une nécessité pour les scénaristes qu’à la réjouissante effervescence propre à la série. Pourtant l’attente du festival habituel ne se voit cette fois que partiellement satisfaite, avec cet épisode particulièrement segmenté et aux différentes phases manifestant un intérêt très inégal. Si l’épisode bénéficie du talent toujours aussi expressif de Billie Piper on regrettera que Belle reste en définitive très passive tout au long de ce récit.
Même si passablement gratuit, le retour de la sœur s’impose comme la partie la plus divertissante du lot. La call back de personnages ayant séduit par le passé demeure une technique scénaristique souvent efficace pour peu qu’on lui en donne les moyens et ce vaudeville assez vachard (la malheureuse refusant autant que possible de croire que Ben et Hannah soient de nouveau ensembles) se montre suffisamment piquant pour séduire. On reste plus circonspect quant à la découverte de la vérité par Poppy. Si Lily James se sort honorablement de la péripétie, l’évènement demeure en lui-même très prévisible (l’introduction du personnage n’aurait pas eu de sens, sinon). Le plus attristant demeure l’absence totale d’imagination dans son processus, parfaitement quelconque. Secret Diary nous a habitués à davantage d’originalité et d’ambition.
Mais ce qui achève de nuire à l’épisode est l’arrivée peu concluante d’Harry. Amener un nouveau personnage aussi tardivement dans une série, qui plus est feuilletonnante, s’apparente toujours à un exercice délicat, dont la concrétisation manque ici de finesse. On s’étonne ainsi de ce personnage clé au sein de l’organisation de Stéphanie, dont Belle n’a curieusement jamais parlé jusqu’ici. Jouer sur l’attraction de cette dernière pour le frisson de l’aventure n’est pas inepte en soi, elle l’a souvent évoqué comme l’un des grands intérêts de ce métier qui l’a passionne. Mais cela provenait de la confrontation à l’inconnu que représentait chaque client. C’est antinomique par rapport à ce jeu de rôle qui se met en place, où au contraire tous les ressorts sont révélés et réitérés. Pour que l’ensemble fonctionne, il aurait fallu que manifestât une aura ténébreuse allant bien au-delà du jeu assez terne de Paul Nicholls. Au total cette entrée en matière résulte assez artificielle.
Une séance photo particulièrement torride débute en fanfare cette nouvelle journée en Enfer pour Belle (Jack Bauer ne connaît pas sa chance). Evidement amasser autant tant d’évènements en aussi peu de temps participe autant d’une nécessité pour les scénaristes qu’à la réjouissante effervescence propre à la série. Pourtant l’attente du festival habituel ne se voit cette fois que partiellement satisfaite, avec cet épisode particulièrement segmenté et aux différentes phases manifestant un intérêt très inégal. Si l’épisode bénéficie du talent toujours aussi expressif de Billie Piper on regrettera que Belle reste en définitive très passive tout au long de ce récit.
Même si passablement gratuit, le retour de la sœur s’impose comme la partie la plus divertissante du lot. La call back de personnages ayant séduit par le passé demeure une technique scénaristique souvent efficace pour peu qu’on lui en donne les moyens et ce vaudeville assez vachard (la malheureuse refusant autant que possible de croire que Ben et Hannah soient de nouveau ensembles) se montre suffisamment piquant pour séduire. On reste plus circonspect quant à la découverte de la vérité par Poppy. Si Lily James se sort honorablement de la péripétie, l’évènement demeure en lui-même très prévisible (l’introduction du personnage n’aurait pas eu de sens, sinon). Le plus attristant demeure l’absence totale d’imagination dans son processus, parfaitement quelconque. Secret Diary nous a habitués à davantage d’originalité et d’ambition.
Mais ce qui achève de nuire à l’épisode est l’arrivée peu concluante d’Harry. Amener un nouveau personnage aussi tardivement dans une série, qui plus est feuilletonnante, s’apparente toujours à un exercice délicat, dont la concrétisation manque ici de finesse. On s’étonne ainsi de ce personnage clé au sein de l’organisation de Stéphanie, dont Belle n’a curieusement jamais parlé jusqu’ici. Jouer sur l’attraction de cette dernière pour le frisson de l’aventure n’est pas inepte en soi, elle l’a souvent évoqué comme l’un des grands intérêts de ce métier qui l’a passionne. Mais cela provenait de la confrontation à l’inconnu que représentait chaque client. C’est antinomique par rapport à ce jeu de rôle qui se met en place, où au contraire tous les ressorts sont révélés et réitérés. Pour que l’ensemble fonctionne, il aurait fallu que manifestât une aura ténébreuse allant bien au-delà du jeu assez terne de Paul Nicholls. Au total cette entrée en matière résulte assez artificielle.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
28. Episode 4.4
4.04 Episode 4.4 : B B B
Scénario : Laura Neal
Réalisation : Alex Garcia Lopez & Wayne Yip
- Mum, l'm visiting you in prison.
- There's no need to make a fuss about it.
La vie de Belle commence à partir en surchauffe : chaperon d’une Poppy de plus en plus incontrôlable depuis qu’elle a appris son secret et celui de sa mère, client aux fétichismes imprévus, indécision quant à accepter un voyage pour New York pour superviser une adaptation de son livre, disputes avec Ben au sujet de son emploi du temps et de Poppy… Cette journée surchargée la met au bord de la crise de nerfs…
Après trois épisodes consacrés à planter le décor de cette nouvelle saison, il n’en reste que cinq pour développer et conclure ses différents arc narratifs. Aussi l’épisode va-t-il devoir, en seulement 22 minutes, entamer le développement en menant une crise crédible dans le couple Ben-Hannah, que l’on avait quittés plus soudés que jamais. Le tout sans recourir à un sensationnalisme hors sujet, comme celui qui avait grevé la crise Alex-Hannah en saison 2. La débutante Laura Neal accomplit l’exploit non en faisant intervenir un événement extérieur, mais en compressant l’emploi du temps de l’héroïne, multipliant les déplacements et les imprévus jusqu’à épuisement. Belle est alors dans l’état idoine de provoquer une crise. L’humour n’en a pas moins bonne place, tandis que le client du jour alimente la thématique de la régression avec talent. Malheureusement, pour donner corps à sa crise, la scénariste se voit obliger d’accorder un temps démesuré à la pénible Poppy, petite fille gâtée qui par ses caprices va minorer le succès de son script.
Dans une succession de péripéties menées tambour battant (l’épisode est un des plus rythmés d’une série pourtant efficace en la matière), l’épisode passe de la lumière souriante des premières minutes à la tension rageuse de la coda via un dégradé saisissant. Material girl assumée, Hannah est devenue Belle pour s’assurer un mode de vie et un succès précoces. Dans son esprit, être adaptée outre-Atlantique correspond à une consécration, après qu’elle ait renoncé à être courtisane de luxe en fin de saison 1. Sa danse de la joie (aussi allumée que celle d’un Deathwok) se montre à la fois hilarante et pleine d’allégresse, l’actrice se lâchant comme jamais… Mais notre héroïne n’est pas une tête brûlée, et ne peut qu’hésiter devant cette possibilité qui pourrait porter préjudice à ses affaires en cours, mais aussi à Ben, dont le couple demeure encore frais, d’où un dilemme présenté avec beaucoup de justesse. L’avalanche de péripéties se précipitant sur sa tête va être un gouleyant moteur d’humour, en même temps qu’elle va transformer ses nerfs en pelote : on rit de ses malheurs qui vont pourtant l’amener à commettre plusieurs erreurs. On retient surtout l’explication de gravures entre Belle, Poppy, et Stéphanie, virant très rapidement au tir de lance-roquettes, chacune atomisant l’autre avec entrain. Outre que Belle, coincée entre sa coloc imbuvable et sa percutante ex-patronne sorte logiquement perdante de la confrontation, on apprécie de voir pour la première fois Stéphanie fendre son masque lorsque sa fille la confronte à ses manquements à son devoir de mère. Cherie Lunghi ne cesse jamais de nous surprendre par une finesse de jeu dans un personnage qu’elle aurait pu rendre cabotin, quel brio ! À la mauvaise foi de Poppy et Stéphanie, Belle va également subir une de ses plus mémorables vacheries professionnelles de la part de l’impayable - mais horriblement sous-employée - Charlotte (on se prosterne tous devant la craquante Gemma Chan). En passant, l’on apprécie que Belle affiche son féminisme à une Poppy dubitative, l’on croit entendre en filigrane Brooke Magnanti, la vraie Belle de Jour, qui dut plus d’une fois défendre son ancien mode de vie qu’elle avait elle-même choisi.
Le client du jour (John Hopkins), très attachant, rejoint un des grands combats séculaires de la série : l’acharnement inhumain du capitalisme à transformer les hommes en machines à monter (ou pas) l’ascenseur social, une quête sans repos ni fin, ceux étant très haut placés subissant en conséquence une pression sociale écrasante. La régression apparaît comme échappatoire à cette dictature du résultat à tout prix. Le client, fatigué de devoir tenir son rang en étant toujours en mouvement, cherche lui aussi un réconfort qui lui serait donné par un ersatz de mère, la figure maternelle restant liée à la douceur, le confort, la sécurité que tout enfant devrait connaître. Voir Belle paniquer et improviser difficilement un rôle de mère, sujet tabou dans son couple avec Ben, assure un rire continu lors de chaque vignette, mais renvoie aussi son malaise quant au devenir de son couple, et à l’attitude à adopter face à Poppy, pour qui elle se sent obligée d’agir comme une mère de substitution. Sa fureur s’explique autant par ce rôle qu’elle se sent obligé d’assumer mais qui n’est pas le sien, que par l’épuisement mental de sa folle journée, que par les provocations d’une Poppy plus enfant gâtée que jamais. C’est malheureusement à cause de ce personnage, poids mort de la saison, que l’épisode n’atteint pas la perfection. Poppy se montre irritante au possible, tandis que l’énergie brouillonne de Lily James la rend pénible à regarder ; elle a beau s’investir (y compris en chevauchant un coup d’un soir), on sature devant ce personnage rappelant les pires adolescentes télévisuelles, notamment la Dawn de Buffy (et encore, Michelle Trachtenberg manifestait un jeu autrement plus étudié). C’est d’autant plus dommage qu’avec un personnage mieux écrit, l’indéniable énergie de l’actrice aurait pu faire des merveilles.
La coda provoque une véritable tempête dans la relation Hannah-Ben, le second manifestant un flegmatisme pas du goût de sa compagne autrement plus enflammée. Neal laisse le spectateur prendre son parti : Poppy déraille manifestement et aurait besoin d’être reprise en main, mais cela valait-il la peine de faire irruption « en pleine action », et lui faire la morale ? Même si ses motivations sont compréhensibles, Belle ne se montre pas sous son meilleur jour en surprotectrice, agissant trop sous le coup de l’émotion, et s’en déchargeant finalement plus sur un pauvre Ben qui n’a rien demandé. Mais cela est raccord avec une série qui n’a jamais hésité à montrer son héroïne commettre des erreurs. Le talent de Billie Piper et l’impuissance blessée et émouvante d’Iddo Goldberg (dont on ne cessera jamais de dire à quel point il a tant apporté à la série) assurent la tension et préservent la sympathie de leurs personnages faillibles mais si attachants. Le cliffhanger, certes préparé depuis le début, permet de lancer le tremplin vers l’épisode suivant.
Anecdotes :
- Premier scénario de la carrière de Laura Neal.
- Dans le bureau du producteur, l’on peut voir une affiche pour un film (juste avant qu’il ne se change dans l’esprit de Belle en film centré sur elle) intitulé « Diego’s story ». Il s’agit d’un court-métrage sorti en 2009, écrit et réalisé par les réalisateurs de l’épisode, Alex Garcia Lopez et Wayne Yip. Un peu d’autopromo ne fait jamais de mal !
- La danse de la joie de Belle se fait sur Girls just want to have fun. Écrite et composée par Robert Hazard en 1979, elle fut l’un des plus grands succès de la carrière de Cyndi Lauper quand elle la chanta quatre ans plus tard, et demeure l’une des plus populaires chansons de pop. Malheureusement, pour des questions de droit, une musique générique, beaucoup moins mémorable, figure sur les DVD. La scène finale de la série rencontrera hélas le même sort. La scène originale figure ici : https://www.youtube.com/watch?v=G_W-mGc3MB4
Dernière édition par Dearesttara le Mar 13 Sep 2016 - 20:26, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Episode 4.4 (***)
On reprochera à l’épisode de manquer d’unité thématique, une méthode certes très balisée, mais qui, me semble-t-il, apportait une densité supérieure à nombre d’épisodes des saisons précédentes. Ici on assiste derechef à la suite de la chronique de la vie de Belle, certes au combien remplie, mais saucissonnée à nouveau sur une journée, à la manière d’un film à sketchs. Assez inévitablement dans ce cas de figure le résultat apparaît inégal.
Parmi les regrets on trouvera une nouvelle scène de rêve peu concluante en ouverture d’épisode, car passablement déstructurée, à l’image de l’épisode lui-même. De ce point de vue on préfère clairement les immersions oniriques de Californication, série à laquelle on pense beaucoup au moment où se développe la carrière d’écrivain de Belle et où un tournage américain se profile. Par ailleurs reste une fois de plus trop passive d’évènements où elle sert uniquement de simple observatrice, ses quelques décisions n’intervenant qu’en fin d’épisodes (avec un suspense assez factice sus on départ ou non pour l’Amérique).
Les personnages secondaires prennent donc le relai et là la série passe quelque peu de Charybde en Scylla : après un épisode plombé par le policier ténébreux et lourd, on trouve ici l’épisode plombé par le numéro mélodramatiques jusqu’à la caricature de Poppy. On ne croit à aucune de ces scènes. La série devient ici totalement outrée et se rapproche des pires Telenovelas, y compris dans le jeu dépourvu de finesse d’une Lily James manquant encore d’expérience. (plus tard bien meilleure dans Orgueil et Préjudice et Zombies).
Heureusement l’épisode retrouve des couleurs et demeure globalement divertissant grâce au reste de la galerie de portraits proposée. Charlotte s’épanouit en garce vicieuse et rivale très azimutée de Belle. On se régale sans restriction aucune, tandis que l’on retrouve avec plaisir Stéphanie, même si brièvement (quel dommage de l’avoir troquée contre Poppy). Le client du jour vaut aussi le détour, en matière d’excentricité on attient ici un sommet et la série parvient une nouvelle fois à éviter tout élément pouvant devenir scabreux. Le producteur de cinéma très excité par le jackpot à venir se montre également irrésistiblement cynique.
Billie Piper brille toujours autant sur le registre de l’humour et rend belle réellement hilarante par moments, même cantonnée à du passe plats. Cet ensemble globalement joyeux apporte plus d’impact à la cruelle scène de ménage opposant avec d’autant plus de force Hannah à Ben qu’on ne l’avait pas vraiment vue venir. Cette scène, sans nul dote la plus forte de l’opus, doit aussi beaucoup à une mise en scène conservant ses qualités de pertinence et d’élégance. Ce la nous vaut quelques jolis effets comme les jolies vues de Londres, cette fois à l’extérieur de la City, ou l’animation très réussie de l’affiche, très à la Neil Gaiman (Media dans American Gods ou la star défunte de l’antique Hollywood dans The Goldfish Pool and Other Stories).
On reprochera à l’épisode de manquer d’unité thématique, une méthode certes très balisée, mais qui, me semble-t-il, apportait une densité supérieure à nombre d’épisodes des saisons précédentes. Ici on assiste derechef à la suite de la chronique de la vie de Belle, certes au combien remplie, mais saucissonnée à nouveau sur une journée, à la manière d’un film à sketchs. Assez inévitablement dans ce cas de figure le résultat apparaît inégal.
Parmi les regrets on trouvera une nouvelle scène de rêve peu concluante en ouverture d’épisode, car passablement déstructurée, à l’image de l’épisode lui-même. De ce point de vue on préfère clairement les immersions oniriques de Californication, série à laquelle on pense beaucoup au moment où se développe la carrière d’écrivain de Belle et où un tournage américain se profile. Par ailleurs reste une fois de plus trop passive d’évènements où elle sert uniquement de simple observatrice, ses quelques décisions n’intervenant qu’en fin d’épisodes (avec un suspense assez factice sus on départ ou non pour l’Amérique).
Les personnages secondaires prennent donc le relai et là la série passe quelque peu de Charybde en Scylla : après un épisode plombé par le policier ténébreux et lourd, on trouve ici l’épisode plombé par le numéro mélodramatiques jusqu’à la caricature de Poppy. On ne croit à aucune de ces scènes. La série devient ici totalement outrée et se rapproche des pires Telenovelas, y compris dans le jeu dépourvu de finesse d’une Lily James manquant encore d’expérience. (plus tard bien meilleure dans Orgueil et Préjudice et Zombies).
Heureusement l’épisode retrouve des couleurs et demeure globalement divertissant grâce au reste de la galerie de portraits proposée. Charlotte s’épanouit en garce vicieuse et rivale très azimutée de Belle. On se régale sans restriction aucune, tandis que l’on retrouve avec plaisir Stéphanie, même si brièvement (quel dommage de l’avoir troquée contre Poppy). Le client du jour vaut aussi le détour, en matière d’excentricité on attient ici un sommet et la série parvient une nouvelle fois à éviter tout élément pouvant devenir scabreux. Le producteur de cinéma très excité par le jackpot à venir se montre également irrésistiblement cynique.
Billie Piper brille toujours autant sur le registre de l’humour et rend belle réellement hilarante par moments, même cantonnée à du passe plats. Cet ensemble globalement joyeux apporte plus d’impact à la cruelle scène de ménage opposant avec d’autant plus de force Hannah à Ben qu’on ne l’avait pas vraiment vue venir. Cette scène, sans nul dote la plus forte de l’opus, doit aussi beaucoup à une mise en scène conservant ses qualités de pertinence et d’élégance. Ce la nous vaut quelques jolis effets comme les jolies vues de Londres, cette fois à l’extérieur de la City, ou l’animation très réussie de l’affiche, très à la Neil Gaiman (Media dans American Gods ou la star défunte de l’antique Hollywood dans The Goldfish Pool and Other Stories).
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
L'amusante scène de danse avec Girls Just Want To Have Fun en arrière fond, malheureusement remplacée par une musique générique dans le DVD (il me semble). Cela survient régulièrement dans la bande son des coffrets, pour cause de droits trop élevés.
Estuaire44- Empereur
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29. Episode 4.5
Merci Estuaire, j'ai rajouté l'IS à l'épisode.
Scénario : Simeon Goulden
Réalisation : Samuel Donovan (crédité comme « Sam Donovan »)
You are a commodity, your services are a commodity that you sell for a price. And your price rises with experience, exclusivity, etc. But you also factor in risk, future earning capacity, asset value deterioration as you get older, perhaps put on weight, have kids, wrinkles, it all detracts from the value.
Belle arrive à New York en tant que consultante pour la future adaptation cinématographique de son premier livre. Malheureusement, l’actrice principale et le réalisateur ont une idée bien à eux de l’adaptation, très éloignée de la sienne. Entre deux séances éprouvantes, Belle se détend dans la Grosse Pomme, mais finit par s’ennuyer. À Londres, électrisée par Charlotte, Poppy passe en mode allumeuse et tente de séduire Ben…
Coincée dans des storylines au mieux simplistes, au pire exogènes au ton de la série, la saison 4 de Secret Diary tente de se relancer par la diversion d’un voyage de l’héroïne. Malheureusement, l’escapade bute à nouveau contre le poison de la caricature, dévorant absolument toute l’intrigue du jour. Lestée par le poids d’une Poppy franchissant un bond de plus dans la lourdeur irritante, l’épisode échoue sur à peu près tout. Si les intrigues de la saison la tirent vers le bas, les auteurs parviennent heureusement à donner un véritable récital à Billie Piper, dont le personnage parcourt plusieurs gammes émotionnelles avec la même splendide énergie. Quelques observations malignes sur l’éphémère du métier d’escort, sur une Amérique schizophrène, et sur les liens si spéciaux entre auteurs et réalisateurs permettent à l’épisode de ne pas sombrer totalement.
Dans les séries américaines, les britanniques sont traditionnellement des fourbes, vilains, etc. Il est donc de bonne guerre que nos scénaristes s’amusent en dépeignant une galerie de ricains rivalisant de cuistrerie. Malheureusement, les auteurs ont la main lourde : Barbie blonde démagogue et étouffante, réalisateur obtus et irascible, producteurs obsédés, modiste gay excessif, client rivé à son pager… En 22 minutes, il est difficile de développer les personnages, dépeindre seulement l’aventure cinéma de Belle et renoncer tant à l’intermède Londonien qu’au client aurait sans doute été préférable, mais sans doute le cahier des charges de la série impose un client par épisode, ce qui condamnait la tentative d’entrée. L’épisode souffre de la comparaison avec la version effectuée plus tard par Californication dans 30 minutes or less (7-08). Cela dit, on peut trouver quelques pépites, comme la méthode Actor’s studio version hard, très hard de la comédienne, qui n’est pas sans rappeler la méthode Eddie Nero, l’un des personnages les plus allumés (ce n’est pas peu dire) de la sus-citée Californication. Le plus intéressant est que finalement Belle se reprend en pleine figure la vision dégradante des « braves gens » de son métier, a fortiori dans une Amérique pudibonde derrière sa vulgarité la traitant comme une honte de la société. Ce faisant, l’épisode réussit malgré tout à saisir sur le vif une Amérique schizophrène, amoureuse de la sexyness, émoustillée par le sexe, mais dont le poids puritain le condamne en même temps : il n’est tout simplement pas possible aux yeux de l’intelligentsia du 7e art aux States d’être une femme complexe, brillante, saine d’esprit, joyeuse… en étant escort girl (ce n’est pas pour rien qu’HBO échoua à produire un remake de la série). Cela n’est toutefois pas une spécificité Outre-Atlantique : rappelons que Duncan, en engageant une gourde vulgaire comme lectrice du livre de Belle, dans le pilote de la saison 3, se comportait de la même manière, Belle a d’ailleurs la même réaction dégoûtée devant la réduction de son personnage au rang de simple jouet sexuel de luxe.
Si on apprécie que le client bourreau de travail livre une pertinente explication de texte à Belle sur l’éphémère de son boulot via d’hilarants termes techniques, la scène se prolonge au-delà du raisonnable, le personnage étant bavard et colérique, tandis que la doublure poitrine de Billie Piper jure terriblement avec l’actrice, malgré les efforts de Sam Donovan, dernier réalisateur de la série. La forme échoue totalement, alors même que l’épisode nous livre quelques excellentes images de Belle toute enjouée lors de son arrivée dans la capitale du monde, écumant magasins et objets de luxe avec frénésie (mais le modiste gay en fait vraiment trop). Alors que la catastrophe finale se profile à l’horizon, il est normal qu’Hannah se voit de plus en plus écrasée par son double qu’elle ne contrôle visiblement plus, et qui menace de la phagocyter. C’est très bien vu par l’épisode, mais ce panorama est malheureusement prétexte à des dialogues médiocres ou des réflexions assez pauvres sur le thème « On ne sait ce qu’on a que quand on ne l’a plus ». Ne comptons pas sur Poppy qui en cinq épisodes a épuisé toutes nos réserves de patience, de casse-pieds, elle devient ignoble quand elle tente de séduire Ben. Le cabotinage de Lily James est un véritable supplice, tandis que la série fonce vers un nouveau rebondissement de telenovela. Heureusement, la tonitruante Charlotte (dans une tenue de cuir rouge et noir spectaculaire) nous régale d’une mémorable apparition où elle dévergonde Poppy avec son autorité impériale coutumière. Gemma Chan restera comme l’atout sacrifié de cette saison. Elle apporte en une minute à la série bien plus que Poppy ne le fera jamais en huit épisodes.
Anecdotes :
- Le numéro personnel d’Hannah est 07770 900521. Celui de Ben est 07700 900874.
- En jouant Belle devant les producteurs, Dava déclare qu’elle n’aime que le champagne de luxe, citant le « Dom Paragon ». Elle voulait sans doute dire Dom Pérignon, car le Dom Paragon est en fait un magasin d’antiquités sis à Manchester-by-the-sea dans le Massachusetts !
- Le portable d’Hannah semble confondre le matin de l’après midi (a.m et p.m) : lorsqu’Hannah consulte son portable sans rien envoyer, il indique 5h01 du matin bien qu’il fasse manifestement plein jour sur New York. Il devrait en fait indiquer 17h01. D’ailleurs, le portable de Ben indique à ce moment 22h15, ce qui correspondrait aux 5 heures de décalage horaire entre les deux villes. Il y a le même problème quand Belle envoie un message à 19h10 alors qu’il devrait indiquer 7h10 : Ben recevant le message au matin et non le soir vers minuit. On peut certes dire que Ben petit-déjeune curieusement tard, vers midi, mais c’est plus plausible que le soleil brillant de tous ses feux à minuit à Londres !
4.05 Episode 4.5 : B B
Scénario : Simeon Goulden
Réalisation : Samuel Donovan (crédité comme « Sam Donovan »)
You are a commodity, your services are a commodity that you sell for a price. And your price rises with experience, exclusivity, etc. But you also factor in risk, future earning capacity, asset value deterioration as you get older, perhaps put on weight, have kids, wrinkles, it all detracts from the value.
Belle arrive à New York en tant que consultante pour la future adaptation cinématographique de son premier livre. Malheureusement, l’actrice principale et le réalisateur ont une idée bien à eux de l’adaptation, très éloignée de la sienne. Entre deux séances éprouvantes, Belle se détend dans la Grosse Pomme, mais finit par s’ennuyer. À Londres, électrisée par Charlotte, Poppy passe en mode allumeuse et tente de séduire Ben…
Coincée dans des storylines au mieux simplistes, au pire exogènes au ton de la série, la saison 4 de Secret Diary tente de se relancer par la diversion d’un voyage de l’héroïne. Malheureusement, l’escapade bute à nouveau contre le poison de la caricature, dévorant absolument toute l’intrigue du jour. Lestée par le poids d’une Poppy franchissant un bond de plus dans la lourdeur irritante, l’épisode échoue sur à peu près tout. Si les intrigues de la saison la tirent vers le bas, les auteurs parviennent heureusement à donner un véritable récital à Billie Piper, dont le personnage parcourt plusieurs gammes émotionnelles avec la même splendide énergie. Quelques observations malignes sur l’éphémère du métier d’escort, sur une Amérique schizophrène, et sur les liens si spéciaux entre auteurs et réalisateurs permettent à l’épisode de ne pas sombrer totalement.
Dans les séries américaines, les britanniques sont traditionnellement des fourbes, vilains, etc. Il est donc de bonne guerre que nos scénaristes s’amusent en dépeignant une galerie de ricains rivalisant de cuistrerie. Malheureusement, les auteurs ont la main lourde : Barbie blonde démagogue et étouffante, réalisateur obtus et irascible, producteurs obsédés, modiste gay excessif, client rivé à son pager… En 22 minutes, il est difficile de développer les personnages, dépeindre seulement l’aventure cinéma de Belle et renoncer tant à l’intermède Londonien qu’au client aurait sans doute été préférable, mais sans doute le cahier des charges de la série impose un client par épisode, ce qui condamnait la tentative d’entrée. L’épisode souffre de la comparaison avec la version effectuée plus tard par Californication dans 30 minutes or less (7-08). Cela dit, on peut trouver quelques pépites, comme la méthode Actor’s studio version hard, très hard de la comédienne, qui n’est pas sans rappeler la méthode Eddie Nero, l’un des personnages les plus allumés (ce n’est pas peu dire) de la sus-citée Californication. Le plus intéressant est que finalement Belle se reprend en pleine figure la vision dégradante des « braves gens » de son métier, a fortiori dans une Amérique pudibonde derrière sa vulgarité la traitant comme une honte de la société. Ce faisant, l’épisode réussit malgré tout à saisir sur le vif une Amérique schizophrène, amoureuse de la sexyness, émoustillée par le sexe, mais dont le poids puritain le condamne en même temps : il n’est tout simplement pas possible aux yeux de l’intelligentsia du 7e art aux States d’être une femme complexe, brillante, saine d’esprit, joyeuse… en étant escort girl (ce n’est pas pour rien qu’HBO échoua à produire un remake de la série). Cela n’est toutefois pas une spécificité Outre-Atlantique : rappelons que Duncan, en engageant une gourde vulgaire comme lectrice du livre de Belle, dans le pilote de la saison 3, se comportait de la même manière, Belle a d’ailleurs la même réaction dégoûtée devant la réduction de son personnage au rang de simple jouet sexuel de luxe.
Si on apprécie que le client bourreau de travail livre une pertinente explication de texte à Belle sur l’éphémère de son boulot via d’hilarants termes techniques, la scène se prolonge au-delà du raisonnable, le personnage étant bavard et colérique, tandis que la doublure poitrine de Billie Piper jure terriblement avec l’actrice, malgré les efforts de Sam Donovan, dernier réalisateur de la série. La forme échoue totalement, alors même que l’épisode nous livre quelques excellentes images de Belle toute enjouée lors de son arrivée dans la capitale du monde, écumant magasins et objets de luxe avec frénésie (mais le modiste gay en fait vraiment trop). Alors que la catastrophe finale se profile à l’horizon, il est normal qu’Hannah se voit de plus en plus écrasée par son double qu’elle ne contrôle visiblement plus, et qui menace de la phagocyter. C’est très bien vu par l’épisode, mais ce panorama est malheureusement prétexte à des dialogues médiocres ou des réflexions assez pauvres sur le thème « On ne sait ce qu’on a que quand on ne l’a plus ». Ne comptons pas sur Poppy qui en cinq épisodes a épuisé toutes nos réserves de patience, de casse-pieds, elle devient ignoble quand elle tente de séduire Ben. Le cabotinage de Lily James est un véritable supplice, tandis que la série fonce vers un nouveau rebondissement de telenovela. Heureusement, la tonitruante Charlotte (dans une tenue de cuir rouge et noir spectaculaire) nous régale d’une mémorable apparition où elle dévergonde Poppy avec son autorité impériale coutumière. Gemma Chan restera comme l’atout sacrifié de cette saison. Elle apporte en une minute à la série bien plus que Poppy ne le fera jamais en huit épisodes.
Anecdotes :
- Le numéro personnel d’Hannah est 07770 900521. Celui de Ben est 07700 900874.
- En jouant Belle devant les producteurs, Dava déclare qu’elle n’aime que le champagne de luxe, citant le « Dom Paragon ». Elle voulait sans doute dire Dom Pérignon, car le Dom Paragon est en fait un magasin d’antiquités sis à Manchester-by-the-sea dans le Massachusetts !
- Le portable d’Hannah semble confondre le matin de l’après midi (a.m et p.m) : lorsqu’Hannah consulte son portable sans rien envoyer, il indique 5h01 du matin bien qu’il fasse manifestement plein jour sur New York. Il devrait en fait indiquer 17h01. D’ailleurs, le portable de Ben indique à ce moment 22h15, ce qui correspondrait aux 5 heures de décalage horaire entre les deux villes. Il y a le même problème quand Belle envoie un message à 19h10 alors qu’il devrait indiquer 7h10 : Ben recevant le message au matin et non le soir vers minuit. On peut certes dire que Ben petit-déjeune curieusement tard, vers midi, mais c’est plus plausible que le soleil brillant de tous ses feux à minuit à Londres !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Épisode 4.5 (**)
L’épisode suscite une véritable déception tant le dépaysement de l’action dans la Jungle de béton apparaît comme une fausse bonne idée. La découverte de New York séduit initialement parla jolie perspective offerte lors de la séquence d’introduction, et de fait les inserts, toujours élégants, composeront le meilleur de l’expérience.
Pour le reste, la série se laisse ici rattraper par les contraintes de son format court, le manque de temps l’empêchant de réellement tirer parti de cette originalité (qui peut aussi se percevoir comme une rustine de scénariste ne sachant plus vraiment quoi raconter à Londres). On aurait pu jouer sur les différences culturelles, par exemple en organisant une rencontre entre Belle et une collègue américaine. Ici on se limite à une discussion sentimentale, à du shopping, à un client assez ennuyeux… Toutes choses qui pourraient advenir pareillement à Londres. On pourrait imaginer exactement la même histoire se déroulant à Londres, autour d’une adaptation théâtrale du livre au West End (où Billie Piper triomphe d’ailleurs actuellement). L’imprégnation américaine se cantonne à la surface du récit.
L’épisode pèche également par le manque de crédibilité de son volet « business ». On ressent un fort scepticisme devant cette représentation sur scène destinée à convaincre des investisseurs en cinéma, en lieu et place d’une projection. Cela aurait été davantage pertinent avec une pièce se préparant à Broadway. Il reste également hautement improbable que l’actrice mette fin aussi brusquement à une conversation avec l’auteure, donc l’acquiescement au projet est vital. Au total le véritable sujet de la péripétie (Belle confrontée à son image) se limite à une scène aussi expéditive que caricaturale.
Le traitement de cet épisode américain s’avère d’autant plus frustrant qu’il aurait nécessité la complète immersion de Belle en New York. Or les aller et retours avec Londres ne cessent de se multiplier, sans rien apporter de bien nouveau au récit principal. Ces séquences demeurent plutôt l’occasion d’affirmer une constance dans les choix les plus désastreux imaginables concernant Poppy tombant ici dans le cliché de la tentative de séduction de Ben. La jeune femme s’affirme toujours davantage comme le boulet de cette ultime saison (contrairement au Levon de Californication, qui avait fini par trouver sa voie).
En dehors des lies de NYC, l’épisode échappe au naufrage grâce à deux hilarantes scènes, le pastiche égrillard de la sacro-sainte Méthode et le numéro en roue libre de Charlotte, porté par le sensationnel abattage de Gemma Chan. Sa tenue de dominatrice donne envie d’entonner le En Rouge et Noir de Jeanne Mas (certes en changeant « un peu de douceur » par « un peu de douleur »). Les Whovians nostalgiques de Rose Tyler s’amuseront en constatant que belle se présente comme une « English Rose » à ses clients américains et qu’elle arbore la bannière étoile sur sa tenue, là où se trouvait jadis l’Union Jack dans The Empty Child. Cette virée américaine plus qu’en demie-teinte laisse malgré tout le regret d’une similaire escapade parisienne, idéale destination traditionnelle des héros de séries britanniques.
Gemma Chan déjà en bonne compagnie dans The Waters of Mars
L’épisode suscite une véritable déception tant le dépaysement de l’action dans la Jungle de béton apparaît comme une fausse bonne idée. La découverte de New York séduit initialement parla jolie perspective offerte lors de la séquence d’introduction, et de fait les inserts, toujours élégants, composeront le meilleur de l’expérience.
Pour le reste, la série se laisse ici rattraper par les contraintes de son format court, le manque de temps l’empêchant de réellement tirer parti de cette originalité (qui peut aussi se percevoir comme une rustine de scénariste ne sachant plus vraiment quoi raconter à Londres). On aurait pu jouer sur les différences culturelles, par exemple en organisant une rencontre entre Belle et une collègue américaine. Ici on se limite à une discussion sentimentale, à du shopping, à un client assez ennuyeux… Toutes choses qui pourraient advenir pareillement à Londres. On pourrait imaginer exactement la même histoire se déroulant à Londres, autour d’une adaptation théâtrale du livre au West End (où Billie Piper triomphe d’ailleurs actuellement). L’imprégnation américaine se cantonne à la surface du récit.
L’épisode pèche également par le manque de crédibilité de son volet « business ». On ressent un fort scepticisme devant cette représentation sur scène destinée à convaincre des investisseurs en cinéma, en lieu et place d’une projection. Cela aurait été davantage pertinent avec une pièce se préparant à Broadway. Il reste également hautement improbable que l’actrice mette fin aussi brusquement à une conversation avec l’auteure, donc l’acquiescement au projet est vital. Au total le véritable sujet de la péripétie (Belle confrontée à son image) se limite à une scène aussi expéditive que caricaturale.
Le traitement de cet épisode américain s’avère d’autant plus frustrant qu’il aurait nécessité la complète immersion de Belle en New York. Or les aller et retours avec Londres ne cessent de se multiplier, sans rien apporter de bien nouveau au récit principal. Ces séquences demeurent plutôt l’occasion d’affirmer une constance dans les choix les plus désastreux imaginables concernant Poppy tombant ici dans le cliché de la tentative de séduction de Ben. La jeune femme s’affirme toujours davantage comme le boulet de cette ultime saison (contrairement au Levon de Californication, qui avait fini par trouver sa voie).
En dehors des lies de NYC, l’épisode échappe au naufrage grâce à deux hilarantes scènes, le pastiche égrillard de la sacro-sainte Méthode et le numéro en roue libre de Charlotte, porté par le sensationnel abattage de Gemma Chan. Sa tenue de dominatrice donne envie d’entonner le En Rouge et Noir de Jeanne Mas (certes en changeant « un peu de douceur » par « un peu de douleur »). Les Whovians nostalgiques de Rose Tyler s’amuseront en constatant que belle se présente comme une « English Rose » à ses clients américains et qu’elle arbore la bannière étoile sur sa tenue, là où se trouvait jadis l’Union Jack dans The Empty Child. Cette virée américaine plus qu’en demie-teinte laisse malgré tout le regret d’une similaire escapade parisienne, idéale destination traditionnelle des héros de séries britanniques.
Gemma Chan déjà en bonne compagnie dans The Waters of Mars
Estuaire44- Empereur
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30. Episode 4.6
Ah, Gemma... Ca tombe bien, elle est à l'honneur maintenant !
Scénario : James Graham
Réalisation : Sam Donovan
When are you gonna get it? There is no Belle, and there is no Hannah. There's just you. lt's just you who won't stop fucking this up. It’s just you who doesn't know what you want.
Souhaitant blesser Hannah, Poppy piège Ben et fait croire à notre héroïne de retour de New York qu’elle a une liaison avec lui. Bouleversée, Belle se noie dans le travail, mais doit faire face à forte partie : sa rivalité professionnelle avec Charlotte vient d’atteindre son pic. Leur duel sera sans merci...
Engoncée dans des arcs pénibles (Poppy-la-peste) ou menés de manière trop artificielle (montée en puissance de Belle par son addiction au luxe et au danger), ou tardant à éclore (crise Belle-Ben), la saison 4 maintient difficilement l’intérêt. Après la diversion peu concluante du voyage à New York, James Graham va avoir l’idée lumineuse de revenir (presque) au format de la saison 1 avec un épisode centré sur Belle en plein travail professionnel. Mais surtout, il déroule le tapis rouge pour la flamboyante Charlotte, plus que jamais la pompière de la saison, qui nous régale d’un irrépressible affrontement au sommet contre Belle. L’épisode a de plus la riche idée de convoquer comme arbitre outre un client japonais décalé le sympathique David, le chirurgien aux fantasmes de travestissement. Graham ne peut toutefois éviter la désolante continuation des caprices de Poppy, plus ou moins obligée pour amener enfin la crise attendue entre Hannah et Ben. Il en résulte une coda forcée mais dont l’intensité parvient à pallier à son artificialité par son incisive explication de texte.
Poppy ne nous aura décidément rien épargné : après la post-ado gâtée, la pleureuse de telenovela, le parasite nuisible, l’allumeuse indigne, voilà la manipulatrice en toc. Lily James réussit à être encore pire à chacune de ces configurations, une performance en soi. Si l’on comprend que le choc causé par l’emprisonnement de sa mère ait libéré en elle un compensatoire désir de contrôle sur son entourage, s’envoyer en l’air avec le premier venu, tenter de séduire Ben, ou ici tenter de briser son ménage avec Hannah, ne provoque que des crispations irritées tant elle ne s’élève pas au-dessus de simple poil à gratter (le personnage n’a rigoureusement aucune autre dimension). Son rétropédalage final montre bien l’inanité du personnage et de ses actions. Alors, ne nous attardons pas et voyons plutôt la réaction d’Hannah. Nous savons que notre héroïne a le terrible défaut de ne pas faire face à ses problèmes, et à se servir de son double comme rustine trompeuse. La parenté avec Californication est de nouveau visible, les héros de cette série se servant comme elle du sexe pour ignorer leurs problèmes au lieu de les résoudre, jusqu’à ce que ces derniers finissent par les broyer (hélas, là où l’entourage d’Hank Moody arrachera in extremis sa rédemption, Hannah ne réagira que trop tard). C’est particulièrement intense ici, Belle s’hypertrophie en réaction aux aléas sentimentaux d’Hannah, de manière plus forte encore qu’en saisons 2 et 3, ce qui ne peut qu’être désastreux à terme. Pourtant, cette folle journée va bien être celle du rire pour nous tant l’épisode se trouve un des plus drôles de la série. Voir Belle retrouver difficilement ses réflexes de chef d’entreprise suscite déjà l’amusement, mais lorsque Charlotte devient son Iznogoud, l’épisode fait joyeusement voler tout sérieux à la corbeille : c’est que Charlotte, par son tempérament dominateur et impitoyable, constitue une opposition de choix pour Belle, qui ne lui arrivera jamais à la cheville sur son terrain (qu’on se rappelle son fiasco lors de l’épisode SM en saison 1).
Les vannes fusent entre les deux escorts, tandis que l’épisode vire dans un délire à la Scrubs où les deux dames s’affrontent dans une parodie de Western spaghetti à tomber par terre (J.D. est demandé sur scène), puis dans un pastiche de jeu vidéo où chacune compte les points selon la satisfaction qu’elle donne à David, qui ne s’attendait visiblement pas à voir deux des escorts les plus douées de Grande-Bretagne se crêper le chignon pour son plaisir (charnel, évidemment). La tête d’ahuri affichée par Roger Barclay pour l’occasion ajoute à l’hilarité de ce duel explosif. Le double strip-tease des deux femmes restera comme l’une des images les plus érotiques de la série. Si Billie Piper s’amuse comme jamais, elle se fait cependant voler la vedette par une Gemma Chan inégalable dès lors qu’elle est en mode badass. L’épisode nous fait bien voir que le succès de Belle est dû à son professionnalisme à tout crin, capable de passer de longues heures embarrassantes rien que pour trouver ce qui va satisfaire au mieux un client. La scène avec le japonais avec le fantasme de la lutte réussit l’exploit d’apparaître très décalée dans un show pourtant souvent pimpant de ce côté, tout en faisant du client un présage de ce qui attend l’héroïne si Belle triomphe d’Hannah : une vie routinière sans bonheur personnel, avec comme seuls expédients l’éphémère de rencontres sans lendemain. L’empathie, le volontarisme, donnent à Belle plus de technique et de variété là où Charlotte, moins polyvalente, se focalise plus sur l’intensité du moment. Un fan de Buffy y trouvera comme une transposition (certes particulière) des duels Buffy-Faith, les deux Tueuses, avec les mêmes couleurs de cheveux, et le même résultat final. Leur armistice est vibrant de chaleur pétillante. La coda avec la colère de Ben, fatigué de voir sa compagne systématiquement se « couper en deux » avec en plus une importance démesurée à la partie qui ne lui revient pas, est impeccable de dramatisme. À deux épisodes de la fin, Hannah comprend enfin la source de son problème, que nous percevions dès le pilote, mais que dans son aveuglement, elle s’était refusée de voir : elle n’a qu’un seul vrai moi, comme tout humain, mais a cru comme dirait nos amis anglais to have the cake and eat it. Maintenant elle est face à un dilemme : renoncer à Belle ou à Hannah, et retrouver enfin un moi uni. Un déchirement qui sera tout l’enjeu des épisodes finaux.
Anecdotes :
Lors de la guerre des Dieux au bar, Belle commande un Singapore sling, précisant qu’il requiert du jus d’ananas et du Bénédictine (une liqueur normande). Ce cocktail assez fort a en réalité une composition plus complexe : selon l’International Bartenders Association, il demande :
- 12 cl de jus d’ananas
- 0.75 cl de Bénédictine
- 3 cl de gin
- 1.5 cl de liqueur de cherry
- 0.75 cl de Cointreau (une liqueur triple sec angevine d’oranges douces et amères)
- 1 cl de grenadine
- 1.5 cl de jus de lime (fraîche)
- 1 larme d’angostura (concentré caribéen d’essences diverses pour cocktails)
Charlotte de son côté, n’a bien sûr que faire de subtilités et demande une vodka, boisson moins élaborée mais qui arrache davantage ! Non, mais, c’est qui la badass, ici hein ?
Hannah semble avoir un certain niveau en arts martiaux, réussissant quelques belles prises de judo sur le client japonais.
Assez injustement, cet épisode est le plus mal noté de la série sur Imdb, avec une moyenne de 6.2/10. Avec seulement 67 votes, c’est toutefois très relatif !
Si l’on en croit le portable de Belle, l’épisode se déroule le 6 octobre 2010 (un mercredi), soit cinq mois avant sa première diffusion sur ITV2, le 8 mars 2011.
4.06 Episode 4.6 : B B B B
Scénario : James Graham
Réalisation : Sam Donovan
When are you gonna get it? There is no Belle, and there is no Hannah. There's just you. lt's just you who won't stop fucking this up. It’s just you who doesn't know what you want.
Souhaitant blesser Hannah, Poppy piège Ben et fait croire à notre héroïne de retour de New York qu’elle a une liaison avec lui. Bouleversée, Belle se noie dans le travail, mais doit faire face à forte partie : sa rivalité professionnelle avec Charlotte vient d’atteindre son pic. Leur duel sera sans merci...
Engoncée dans des arcs pénibles (Poppy-la-peste) ou menés de manière trop artificielle (montée en puissance de Belle par son addiction au luxe et au danger), ou tardant à éclore (crise Belle-Ben), la saison 4 maintient difficilement l’intérêt. Après la diversion peu concluante du voyage à New York, James Graham va avoir l’idée lumineuse de revenir (presque) au format de la saison 1 avec un épisode centré sur Belle en plein travail professionnel. Mais surtout, il déroule le tapis rouge pour la flamboyante Charlotte, plus que jamais la pompière de la saison, qui nous régale d’un irrépressible affrontement au sommet contre Belle. L’épisode a de plus la riche idée de convoquer comme arbitre outre un client japonais décalé le sympathique David, le chirurgien aux fantasmes de travestissement. Graham ne peut toutefois éviter la désolante continuation des caprices de Poppy, plus ou moins obligée pour amener enfin la crise attendue entre Hannah et Ben. Il en résulte une coda forcée mais dont l’intensité parvient à pallier à son artificialité par son incisive explication de texte.
Poppy ne nous aura décidément rien épargné : après la post-ado gâtée, la pleureuse de telenovela, le parasite nuisible, l’allumeuse indigne, voilà la manipulatrice en toc. Lily James réussit à être encore pire à chacune de ces configurations, une performance en soi. Si l’on comprend que le choc causé par l’emprisonnement de sa mère ait libéré en elle un compensatoire désir de contrôle sur son entourage, s’envoyer en l’air avec le premier venu, tenter de séduire Ben, ou ici tenter de briser son ménage avec Hannah, ne provoque que des crispations irritées tant elle ne s’élève pas au-dessus de simple poil à gratter (le personnage n’a rigoureusement aucune autre dimension). Son rétropédalage final montre bien l’inanité du personnage et de ses actions. Alors, ne nous attardons pas et voyons plutôt la réaction d’Hannah. Nous savons que notre héroïne a le terrible défaut de ne pas faire face à ses problèmes, et à se servir de son double comme rustine trompeuse. La parenté avec Californication est de nouveau visible, les héros de cette série se servant comme elle du sexe pour ignorer leurs problèmes au lieu de les résoudre, jusqu’à ce que ces derniers finissent par les broyer (hélas, là où l’entourage d’Hank Moody arrachera in extremis sa rédemption, Hannah ne réagira que trop tard). C’est particulièrement intense ici, Belle s’hypertrophie en réaction aux aléas sentimentaux d’Hannah, de manière plus forte encore qu’en saisons 2 et 3, ce qui ne peut qu’être désastreux à terme. Pourtant, cette folle journée va bien être celle du rire pour nous tant l’épisode se trouve un des plus drôles de la série. Voir Belle retrouver difficilement ses réflexes de chef d’entreprise suscite déjà l’amusement, mais lorsque Charlotte devient son Iznogoud, l’épisode fait joyeusement voler tout sérieux à la corbeille : c’est que Charlotte, par son tempérament dominateur et impitoyable, constitue une opposition de choix pour Belle, qui ne lui arrivera jamais à la cheville sur son terrain (qu’on se rappelle son fiasco lors de l’épisode SM en saison 1).
Les vannes fusent entre les deux escorts, tandis que l’épisode vire dans un délire à la Scrubs où les deux dames s’affrontent dans une parodie de Western spaghetti à tomber par terre (J.D. est demandé sur scène), puis dans un pastiche de jeu vidéo où chacune compte les points selon la satisfaction qu’elle donne à David, qui ne s’attendait visiblement pas à voir deux des escorts les plus douées de Grande-Bretagne se crêper le chignon pour son plaisir (charnel, évidemment). La tête d’ahuri affichée par Roger Barclay pour l’occasion ajoute à l’hilarité de ce duel explosif. Le double strip-tease des deux femmes restera comme l’une des images les plus érotiques de la série. Si Billie Piper s’amuse comme jamais, elle se fait cependant voler la vedette par une Gemma Chan inégalable dès lors qu’elle est en mode badass. L’épisode nous fait bien voir que le succès de Belle est dû à son professionnalisme à tout crin, capable de passer de longues heures embarrassantes rien que pour trouver ce qui va satisfaire au mieux un client. La scène avec le japonais avec le fantasme de la lutte réussit l’exploit d’apparaître très décalée dans un show pourtant souvent pimpant de ce côté, tout en faisant du client un présage de ce qui attend l’héroïne si Belle triomphe d’Hannah : une vie routinière sans bonheur personnel, avec comme seuls expédients l’éphémère de rencontres sans lendemain. L’empathie, le volontarisme, donnent à Belle plus de technique et de variété là où Charlotte, moins polyvalente, se focalise plus sur l’intensité du moment. Un fan de Buffy y trouvera comme une transposition (certes particulière) des duels Buffy-Faith, les deux Tueuses, avec les mêmes couleurs de cheveux, et le même résultat final. Leur armistice est vibrant de chaleur pétillante. La coda avec la colère de Ben, fatigué de voir sa compagne systématiquement se « couper en deux » avec en plus une importance démesurée à la partie qui ne lui revient pas, est impeccable de dramatisme. À deux épisodes de la fin, Hannah comprend enfin la source de son problème, que nous percevions dès le pilote, mais que dans son aveuglement, elle s’était refusée de voir : elle n’a qu’un seul vrai moi, comme tout humain, mais a cru comme dirait nos amis anglais to have the cake and eat it. Maintenant elle est face à un dilemme : renoncer à Belle ou à Hannah, et retrouver enfin un moi uni. Un déchirement qui sera tout l’enjeu des épisodes finaux.
Anecdotes :
Lors de la guerre des Dieux au bar, Belle commande un Singapore sling, précisant qu’il requiert du jus d’ananas et du Bénédictine (une liqueur normande). Ce cocktail assez fort a en réalité une composition plus complexe : selon l’International Bartenders Association, il demande :
- 12 cl de jus d’ananas
- 0.75 cl de Bénédictine
- 3 cl de gin
- 1.5 cl de liqueur de cherry
- 0.75 cl de Cointreau (une liqueur triple sec angevine d’oranges douces et amères)
- 1 cl de grenadine
- 1.5 cl de jus de lime (fraîche)
- 1 larme d’angostura (concentré caribéen d’essences diverses pour cocktails)
Charlotte de son côté, n’a bien sûr que faire de subtilités et demande une vodka, boisson moins élaborée mais qui arrache davantage ! Non, mais, c’est qui la badass, ici hein ?
Hannah semble avoir un certain niveau en arts martiaux, réussissant quelques belles prises de judo sur le client japonais.
Assez injustement, cet épisode est le plus mal noté de la série sur Imdb, avec une moyenne de 6.2/10. Avec seulement 67 votes, c’est toutefois très relatif !
Si l’on en croit le portable de Belle, l’épisode se déroule le 6 octobre 2010 (un mercredi), soit cinq mois avant sa première diffusion sur ITV2, le 8 mars 2011.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Episode 4.6 (****)
Les journées au tempo infernal se succèdent pour Belle, d’ailleurs de manière continue puisque les divers évènements de cette quatrième saison semblent bien se concentrer sur une unique semaine. Quelle santé ! Même s’il s’agit d’une fuite à terme désespérée dans le royaume de Belle afin d ‘échapper aux tourments d’Hannah, on apprécie vivement que l’héroïne cesse d’être passive et décide de réagir face aux complications de sa vie.
Ce procédé s’avère d’autant plus réjouissant que les divers personnages rencontrés résultent souvent hilarants. Les collègues de Belle au cerveau de pois chiche pimentent ainsi son marathon téléphonique. . Par ailleurs on aime que le sympathique client japonais emprunte à la culture de son pays, tout en s‘affranchissant des divers clichés coutumiers. Une nouvelle fois originale l’excentricité du jour permet à Billie Piper de se mettre en avant, sans recourir à une doublure.
L’épisode a également l’excellente idée de jouer pleinement la carte de l’irrésistible Charlotte, au shot de vodka plus dure que moi, tu meurs (à quand une série dérivée lui étant dédiée ?). La rivalité avec Belle atteint ici un paroxysme, avec l’astucieuse reprise des Westerns spaghettis. D’ailleurs avec Belle, Charlotte et le vendeur de rêves qu’est le chirurgien esthétique, on trouve effectivement ici la bonne, la brute et le truand. Après un affrontement particulièrement sexy, on débouche bien entendu sur un happy end amical, afin que la fête demeure entière.
Mais la magie finit toujours par s’estomper et la morne réalité par reprendre ses droits. La crise existentielle vécue par Hannah souffre certes d’un fait générateur immédiat réduit à une nouvelle navrante idiotie de Poppy. Il doit exister quelque part un comité chargé de lui trouver la pire idée de la semaine, du bon boulot. Il n’en reste pas moins que Ben, un tantinet réduit au rôle de juge cette saison, trouve les mots justes pour interpeller Hannah sur le dilemme dans lequel elle s’est désormais enfermée et qu’elle doit résoudre par un choix aussi difficile que cruel. De quoi entamer idéalement le final de la série.
Petit délai pour la fin de la série, je m'absente une semaine.
Les journées au tempo infernal se succèdent pour Belle, d’ailleurs de manière continue puisque les divers évènements de cette quatrième saison semblent bien se concentrer sur une unique semaine. Quelle santé ! Même s’il s’agit d’une fuite à terme désespérée dans le royaume de Belle afin d ‘échapper aux tourments d’Hannah, on apprécie vivement que l’héroïne cesse d’être passive et décide de réagir face aux complications de sa vie.
Ce procédé s’avère d’autant plus réjouissant que les divers personnages rencontrés résultent souvent hilarants. Les collègues de Belle au cerveau de pois chiche pimentent ainsi son marathon téléphonique. . Par ailleurs on aime que le sympathique client japonais emprunte à la culture de son pays, tout en s‘affranchissant des divers clichés coutumiers. Une nouvelle fois originale l’excentricité du jour permet à Billie Piper de se mettre en avant, sans recourir à une doublure.
L’épisode a également l’excellente idée de jouer pleinement la carte de l’irrésistible Charlotte, au shot de vodka plus dure que moi, tu meurs (à quand une série dérivée lui étant dédiée ?). La rivalité avec Belle atteint ici un paroxysme, avec l’astucieuse reprise des Westerns spaghettis. D’ailleurs avec Belle, Charlotte et le vendeur de rêves qu’est le chirurgien esthétique, on trouve effectivement ici la bonne, la brute et le truand. Après un affrontement particulièrement sexy, on débouche bien entendu sur un happy end amical, afin que la fête demeure entière.
Mais la magie finit toujours par s’estomper et la morne réalité par reprendre ses droits. La crise existentielle vécue par Hannah souffre certes d’un fait générateur immédiat réduit à une nouvelle navrante idiotie de Poppy. Il doit exister quelque part un comité chargé de lui trouver la pire idée de la semaine, du bon boulot. Il n’en reste pas moins que Ben, un tantinet réduit au rôle de juge cette saison, trouve les mots justes pour interpeller Hannah sur le dilemme dans lequel elle s’est désormais enfermée et qu’elle doit résoudre par un choix aussi difficile que cruel. De quoi entamer idéalement le final de la série.
Petit délai pour la fin de la série, je m'absente une semaine.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Oui, moi aussi j'aurais pris sans problème un spin-off avec Charlotte.
Compris, on va attendre ton retour ! A bientôt, Estuaire.
Compris, on va attendre ton retour ! A bientôt, Estuaire.
Dearesttara- Roi (Reine)
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31. Episode 4.7
4.07 Episode 4.7 : B
Scénario : Daniel Sefton (crédité comme « Dan Sefton »)
Réalisation : Sam Donovan
- He wasn't even 40. l mean, that's not even half a life.
- At least he got the best half. l mean, think about it : never have to see that first grey hair in the mirror, never have to get up in the middle of the night and pee.
Blessé que Belle prenne trop d’importance dans la vie d’Hannah, Ben demeure distant. Poppy en profite pour faire une nouvelle tentative de séduction sur lui en faisant mine de vouloir « rester amie ». Belle va s’occuper d’un client adepte de jeux de rôles, mais le rendez-vous tourne de manière catastrophique. C’est à ce moment qu’Harry tente de persuader Belle de renoncer complètement à Hannah et de ne vivre désormais plus que pour son métier…
En cette saison 4, la série fut atteinte par deux mauvaises orientations narratives : le soap opera vaseux (écriture paresseuse du couple Ben/Hannah, clone masculin exogène de Belle qu’est Harry), et le vaudeville lourd et sans humour (Poppy). Malheureusement l’épisode va pousser au paroxysme ces deux orientations, débouchant sur le néant. À un rendez-vous beaucoup trop dramatique, Belle s’emberlificote dans une attraction/répulsion avec son alter ego masculin dans un développement laborieux et sensationnaliste. Poppy réitère son numéro de séductrice à trois sous à un Ben bien trop tolérant en ce qui relève presque du harcèlement. Le bilan final est désastreux : dans une saison de 8 épisodes de 22 minutes, qui lutte sans cesse pour développer des histoires denses avec un temps riquiqui, ce 7e épisode est tout simplement inutile.
Le client du jour commence par amuser, non seulement parce qu’il nous vaut un mémorable maquillage de Belle, clouant les yeux par son travestissement de scream queen période Hammer, mais aussi par sa satire hilarante de la sexualité des Fils de la Nuit, le tout sous les yeux d’un majordome dont le flegme à toute épreuve apparaît comme typiquement britannique ! Malheureusement le rebondissement plonge dans un humour noir beaucoup trop excessif pour être congruent à l’humeur du show. L’événement se voit de plus traité avec un pathos lourdaud ; certes on peut le comprendre, mais l’atmosphère de Secret Diary, une dramedy, ne s’y prête absolument pas ; on y va à gros sabots. La thématique du jeu de rôles est ici rapidement expédiée, contrairement à l’épisode consacré à 007 la saison précédente.
Cela entraîne le retour du désagréable Harry dans la course. Imbu de lui-même jusqu’à la caricature, roulant des mécaniques, jouant de sa mâle assurance avec vulgarité, le personnage est tout bonnement insupportable. Son acharnement sur Belle, en état de faiblesse, le fait comparer à un charognard fondant sur sa proie agonisante. Si au moins un lien s’était plus largement développé, on aurait pu l’envisager comme un Big Bad s’amusant à souffrir notre héroïne en la harcelant de propositions trompeuses et de chimères. Avec seulement deux épisodes de 22 minutes, il apparaît compliqué de lui donner une ampleur dont il est dépourvu. Paul Nicholls n’est clairement pas à son avantage. Ses moyens de pousser Belle loin d’Hannah paraissent au pire malsains - le fantasme de se mettre en danger de mort - au mieux risibles avec des dialogues tournant en rond. Belle ressasse son dilemme tout au long de sa promenade, ou s’appesantit sur le sort de son client, mais la trivialité de ses répliques est réellement dure à avaler, un comble pour une série qui d’habitude sait les soigner. Finalement, la balade aboutit sur du vent, tout ça pour ça… le fait qu’Hannah résiste encore nous traverse à peine l’esprit tant l’épisode a cessé depuis longtemps de nous intéresser.
Si la vision d’un Ben blasé refusant les tendres assauts (à tous les sens du terme) de sa petite amie en dit long sur la crise instaurée dans leur couple, et se montre émouvante, l’épisode ne va pas réussir à développer leur conflit, délayant sur du vide, et revenant au point de départ comme si rien ne s’était passé. Poppy, personnage éminemment creux, en est une nouvelle fois la cause. Ces pathétiques tentatives de séduction étaient déjà lourdes, qu’elle en rajoute une louchée est la goutte qui fait déborder le vase : les scénaristes persistent dans leurs erreurs en faisant de ce personnage une marionnette tout entière soumise à un Ça capricieux et idiot, qui ne se définit jamais que comme trouble-fête (pour rester poli) du quotidien de Ben et Belle. Ben est d’une indulgence louable, on lui saurait quand même gré d’adopter le même discours que sa compagne et de dire gentiment à la damoiselle d’aller voir ailleurs tant notre patience est depuis longtemps usée. Ben lui-même remâche la situation à répétition sans rien apporter de son côté. Le mauvais vaudeville des portables ne sonnant jamais au bon moment eut pu être un running gag si l’épisode avait été comique, ici, il est une ficelle faisandée de plus qui n’a rien à faire ici.
Au lieu de lancer le finale de la série, ce dernier part avec l’handicap terrible de l’épisode qui le précède. La seule consolation de ce coup dans l’eau est que le finale ne peut pas faire autrement que de résoudre la crise de cette saison mais aussi celle de la série entière. Offrir un final répondant globalement aux attentes tient alors du miracle, c’est pourtant ce qui va se passer...
Anecdotes :
- C’est le seul épisode de la série présentant un décès.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Épisode 4.7 (*)
Idéalement, l’avant-dernier épisode d’une série doit servir à mettre en orbite le grand final, tant du point de vue des péripéties que de l’évolution des personnages. Force est de constater qu’ici c’est exactement le contraire qui se produit. Le récit ne fait que ressasser une situation déjà connue et présentée antérieurement, sans qu’aucun élément nouveau ne soit introduit. Ben supportant toujours plus difficilement de voir Belle toujours phagocyter davantage Hannah, Hannah résistant encore, mais davantage pour ne pas rompre avec Ben que par réelle inclination. l’opus aurait au moins pu broder avec talent dans son surplace, mais, circonstance aggravante, il l’effectue plutôt avec une rare pesanteur
Avec Dan Sefton, on put s’étonner que l’écriture d’un épisode aussi important ait été confié à un auteur n’ayant jusqu’ici jamais écrit pour la série et n’étant donc qu’imparfaitement imprégné de son esprit. Assez inévitablement le scénariste retrouve la tonalité des soap operas et des dramas médicaux par lesquels il s’est fait connaître (EastEnders, Holby City, Doctors...), avec leurs rebondissements visant davantage le mélodrame que la subtilité et la crédibilité. On abandonne ici ce qu’il subsistait de crédibilité et d’intérêt chez Poppy, (Comment a-t-elle pu suivre Ben, alors qu’elle venait de partir en taxi ?), avec des scènes de roman feuilleton à l’eau de rose. On ne supporte davantage Keegan que parce que le personnage résulte moins usé, car étant apparu moins souvent que Poppy. Mais ses scènes caricaturales et absurdes avec Belle suscitent la même incrédulité navrée.
Jusqu’au bout Poppy et Keegan auront constitué autant de boulets pour une saison malheureusement quasiment privée de Stéphanie jusqu’ici. L’épisode peut néanmoins compter sur le talent et la complicité de Billie Piper et Iddo Goldberg pour insuffler de l’intensité aux retrouvailles de façade le concluant. L’événement se justifie toutefois par l’intermède des téléphones relevant du plus mauvais vaudeville, tout ceci manque terriblement de subtilité. Le seul moment réussi demeure l’intermède d’humour noir autour de l’infortuné Vampire, la série la bonne idée de s’essayer à un style de comique qu’elle n’avait pas usité jusqu’ici, même si la finesse y évoque plutôt le Grand Guignol.
Idéalement, l’avant-dernier épisode d’une série doit servir à mettre en orbite le grand final, tant du point de vue des péripéties que de l’évolution des personnages. Force est de constater qu’ici c’est exactement le contraire qui se produit. Le récit ne fait que ressasser une situation déjà connue et présentée antérieurement, sans qu’aucun élément nouveau ne soit introduit. Ben supportant toujours plus difficilement de voir Belle toujours phagocyter davantage Hannah, Hannah résistant encore, mais davantage pour ne pas rompre avec Ben que par réelle inclination. l’opus aurait au moins pu broder avec talent dans son surplace, mais, circonstance aggravante, il l’effectue plutôt avec une rare pesanteur
Avec Dan Sefton, on put s’étonner que l’écriture d’un épisode aussi important ait été confié à un auteur n’ayant jusqu’ici jamais écrit pour la série et n’étant donc qu’imparfaitement imprégné de son esprit. Assez inévitablement le scénariste retrouve la tonalité des soap operas et des dramas médicaux par lesquels il s’est fait connaître (EastEnders, Holby City, Doctors...), avec leurs rebondissements visant davantage le mélodrame que la subtilité et la crédibilité. On abandonne ici ce qu’il subsistait de crédibilité et d’intérêt chez Poppy, (Comment a-t-elle pu suivre Ben, alors qu’elle venait de partir en taxi ?), avec des scènes de roman feuilleton à l’eau de rose. On ne supporte davantage Keegan que parce que le personnage résulte moins usé, car étant apparu moins souvent que Poppy. Mais ses scènes caricaturales et absurdes avec Belle suscitent la même incrédulité navrée.
Jusqu’au bout Poppy et Keegan auront constitué autant de boulets pour une saison malheureusement quasiment privée de Stéphanie jusqu’ici. L’épisode peut néanmoins compter sur le talent et la complicité de Billie Piper et Iddo Goldberg pour insuffler de l’intensité aux retrouvailles de façade le concluant. L’événement se justifie toutefois par l’intermède des téléphones relevant du plus mauvais vaudeville, tout ceci manque terriblement de subtilité. Le seul moment réussi demeure l’intermède d’humour noir autour de l’infortuné Vampire, la série la bonne idée de s’essayer à un style de comique qu’elle n’avait pas usité jusqu’ici, même si la finesse y évoque plutôt le Grand Guignol.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Les performances les plus notables de Billie Piper à la télévision.
http://www.denofgeek.com/us/tv/billie-piper/258588/the-best-tv-performances-of-billie-piper
http://www.denofgeek.com/us/tv/billie-piper/258588/the-best-tv-performances-of-billie-piper
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Lien très agréable. Penny Dreadful est évidemment parmi les séries que je vais regarder prochainement. Bien que j'adore Eva Green, je pense que c'est pour les yeux de Billie que je vais d'abord regarder la série. Content que le lien défende Secret Diary, j'ai toujours trouvé les critiques très dures envers elle.
Je ne sais pas si tu as remarqué Estuaire, mais le pool des scénaristes de cette saison 4 est un mystère : il y a 7 auteurs pour 8 épisodes - c'est clairement trop - dont 5 n'ont jamais écrit pour la série, et la plupart n'avait quasiment jamais écrit de scénario auparavant ! Cela ne concerne pas que Sefton. J'avoue ne pas comprendre comment le recrutement s'est fait, j'ai l'impression qu'il n'y avait pas de showrunner et que chaque auteur était livré à lui-même.
Je ne sais pas si tu as remarqué Estuaire, mais le pool des scénaristes de cette saison 4 est un mystère : il y a 7 auteurs pour 8 épisodes - c'est clairement trop - dont 5 n'ont jamais écrit pour la série, et la plupart n'avait quasiment jamais écrit de scénario auparavant ! Cela ne concerne pas que Sefton. J'avoue ne pas comprendre comment le recrutement s'est fait, j'ai l'impression qu'il n'y avait pas de showrunner et que chaque auteur était livré à lui-même.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
J'ai lu qu'ITV avait été très longue à renouveler la série (notamment du fait de cachet à la hauteur de ses mérites demandé par Billie) et qu'il avait ensuite fallu cravacher pour respecter le calendrier habituel de diffusion. il est possible que l'on ait multiplié le nombre de scénaristes pour que chacun n'ait qu'une seule histoire à écrire, histoire de gagner du temps (c'est une théorie).
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Dans une récente interview à Digital Spy, Billie Piper indique être lassée des rôle très sexués qu'on lui propose, aussi amusants soient-ils . Par ailleurs il lui a couté d'être loin de son cher Londres durant le tournage de DW, qui se déroule à Cardiff. La célébrité soudaine due à Rose a également été difficile à gérer, mais le jeu en valait la chandelle, cela reste l'une des meilleures expériences professionnelles de sa vie.
Elle indique également travailler sur une nouvelle série télévisée avec Lucy Prebble, le duo restant aussi inséparable à l'écran que sur scène. La série devrait raconter la vie de deyx femmes trentenaires à Londres, et sa tonalité devrait être l'humour noir, voir être noire tout court.
http://www.express.co.uk/celebrity-news/735801/Billie-Piper-slams-annoying-sex-scenes-steamy-acting-past
Elle indique également travailler sur une nouvelle série télévisée avec Lucy Prebble, le duo restant aussi inséparable à l'écran que sur scène. La série devrait raconter la vie de deyx femmes trentenaires à Londres, et sa tonalité devrait être l'humour noir, voir être noire tout court.
http://www.express.co.uk/celebrity-news/735801/Billie-Piper-slams-annoying-sex-scenes-steamy-acting-past
Estuaire44- Empereur
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32. Episode 4.8. FINALE DE LA SERIE
J'ai mis quatre mois à dire adieu à Belle, mais ça y est, on va enfin tourner la page !
Scénario : Nancy Harris
Réalisation : Sam Donovan
After all, every decision has consequences... and there’s always a day of reckoning.
Résumé :
Après avoir corrompu sexuellement le juge, Stéphanie est acquittée de ses charges. Elle se réconcilie avec sa fille et donne une grande fête pour célébrer sa libération, à laquelle Belle est conviée. Désespéré de voir Hannah ne plus contrôler sa double vie, Ben exige qu’elle choisisse entre une vie avec lui et sa vie d’escort girl. Harry encourage Belle à se défaire totalement d’Hannah pour vivre avec lui. Quel sera le choix final de Belle ?…
Critique :
Il est d’autant plus difficile de terminer une série lorsque les précédents épisodes n’augurent rien de bon. En arrivant au seuil du finale de Secret diary of a call-girl, le spectateur ne peut qu’être pessimiste : Poppy le boulet, Harry le bad boy lourd, le conflit trop abrupt Belle-Ben, voilà les trois arcs médiocres de la saison à clôturer en 22 minutes. Nancy Harris, surtout connue comme auteur de théâtre, doit déployer tout son métier pour parvenir à l’improbable : donner une fin satisfaisante à défaut d’être excellente. Elle parvient à limiter les dégâts de ses confrères, mais ne peut empêcher Harry de pénaliser la fin. Heureusement, la scénariste parvient à insuffler du suspense alors qu’Hannah se lève pour porter une ultime bataille contre son double, filmée. L’inoubliable coda, d’une émotion renversante, est la digne conclusion d’une série qui n’aura jamais cessé d’impressionner par sa qualité et ses audaces.
Le duel Belle/Hannah, raison d’être de la série, est logiquement au centre de ce finale. La sourde introduction résonne déjà de l’imminence du drame à venir, dans un étonnant miroir à un autre adieu porté par Billie Piper qui fit chavirer tant de fans : celui de Rose Tyler dans les premières secondes d’Army of ghosts/Doomsday de Doctor Who : « This is the story of how I died » : le finale de Secret Diary est en effet la chronique d’une mort, celle d’une des personnalités de l’héroïne. On félicite l’épisode de supprimer simplement Poppy de l’équation, réduite à 3 apparitions silencieuses, cela fait un boulet de moins, et avouons-le, on ne s’y attendait pas après sa centralisation dans l’épisode précédent. Stéphanie, tordante et percutante jusqu’au bout, quitte la scène sous les fleurs et les vivats, et fêtant sa victoire avec une nouba à son image : phénoménale, sexy, lumineuse. Stéphanie est l’incarnation du second rôle parfait : dynamique, originale, poursuivant des buts proches des premiers rôles mais avec sa voie bien à elle, et bénéficiant d’une interprète enthousiaste : Cherie Lunghi, qui aura tout donné à la série avec tant de talent. Avec le recul, on reste frustré du sous-emploi de Charlotte (surtout avec Poppy et Harry à côté), personnage destroy, explosif, qui a donné le meilleur épisode la saison. Son dernier pied-de-nez nous vaut une scène aussi hilarante qu’attendrissante, mais a posteriori, sonne comme terriblement ironique envers Hannah, tout comme pouvait l’être le mariage miraculeux de Bambi-Byron. Merci à Gemma Chan de nous avoir enchantés. On apprécie aussi le retour de l’avocat du season premiere désormais épanoui dans sa vie privée (merci qui ?), le caméo rigolo de Melanie Brown, oui oui, l’une des Spice girls (Stéphanie tient à assurer le standing), et à travers quelques brefs flashbacks, des personnages importants du show comme Alex et Duncan.
Tout cela est fort bien, d’autant que le dernier client de la série, Lewis (très bon Iwan Rheon), surprend par sa sympathie, sa complicité légère avec notre héroïne. Mais Lewis la questionne aussi sur son rapport à son métier et à sa vie personnelle : Hannah ne peut que mesurer l’échec de cette dernière, dû à sa volonté de se scinder en deux personnalités, et qui présage la scène finale. Cette bataille est métaphoriquement menée par les deux hommes de la vie de Belle : Ben, son amour raisonnable, et Harry, promesse de plaisirs et d’ivresses, dans un dilemme qui n’est pas sans rappeler le flamboyant Two lovers de James Gray. Malgré l’accélération précipitée de leur crise de couple, l’ultimatum désespéré de Ben à Hannah saisit au cœur. Tout est en place pour un dernier tour de montagnes russes émotionnel, mais voilà Harry…
Pesante allégorie des dilemmes de l’héroïne, Harry est exaspérant à refaire toujours son numéro. Paul Nicholls caricature trop un personnage déjà empesé dont le côté « bad boy » revendiqué toutes les dix secondes lui ôte tout charme, alors même que Belle est sensée perdre pied face à ce monument de « sexytude » arrogante. Qu’il puisse supporter la double vie de Belle mieux que Ben ne fait aucun doute, mais il est si détestable que le dilemme en devient faussé. Et puis, on déteste voir Belle à l’état de proie, ce n’est absolument pas le personnage que d’être impuissante face à la domination masculine (on connaît un éditeur Londonien qui s’en est mordu les doigts…). Dialogues navrants et monolithisme fanfaron occupent dès lors une majeure partie de l’épisode, qui coule tout doucement vers une pure déception.
Alors vient le miracle de la scène finale. Au son d’une des plus déchirantes chansons d’amour jamais composées (Someone like you d’Adèle, mais remplacée hélas dans les DVD pour une stupide question de droits par un piano certes mélancolique mais qui ne peut rivaliser avec la chanson), Hannah réalise qu’elle ne peut se détacher de Belle : quitter la prostitution de luxe reviendrait à nier sa vraie personnalité : Hannah n’est pas la « vraie femme » et Belle son « alter ego de luxe », c’est la même femme. Féministe revendiquée, Belle ne renoncera pas à elle-même, même pour son grand amour. D’où cette rupture, aussi logique que déchirante. De même on salue son choix de solitude et son refus de partir avec Harry, comme un dernier éclair de dignité du personnage, qui n’a jamais voulu faire dépendre son bonheur d’un homme. Pour une série renommée pour son comique, cette fin bouleversante de noirceur et de chagrin constitue bien une ultime transgression : pas de happy end Hollywoodien à la Pretty Woman ni une victoire de la morale incarnée par Ben, seulement un final logique et tragique. Mais ainsi, Hannah renonce au bonheur amoureux, et se condamne à une vie solitaire, semée de plaisirs éphémères, mais sans la joie réelle, celle de l’amour. Lorsque la onzième heure sonne, Hannah meurt, et seule Belle survit. L’adieu ultime d’Hannah et Ben constitue bien l’une des plus bouleversantes fins jamais réalisées pour une série télévisée, portée à incandescence par Billie Piper et Iddo Goldberg, qui sortent le grand jeu des larmes et des regrets : un mélodrame fataliste de la plus belle eau, filmée avec la beauté crépusculaire de la mise en scène de Sam Donovan. Car ce n’est pas seulement l’amour que perdent nos héros, mais aussi cette magnifique amitié qui donnait tant de sens à leurs vies respectives. Ce lien chéri maintenant détruit se voit magnifiquement exprimé par le fondu au noir final, figurant symboliquement Belle entrant dans les ténèbres.
Ainsi s’achève avec brio Journal intime d’une call-girl, après quatre saisons de comédie pimentée, de drame moral, et de regards compatissants sur une société piégée par les fléaux du capitalisme, du culte de la performance, de la schizophrénie humaine sur le sujet du sexe. Ayant dépassé avec réussite son statut de simple adaptation d’aventures sexuelles d’une call-girl réelle, la série marqua par la force émotionnelle du portrait de sa drôle, touchante, et duelle héroïne et son proche entourage. Malgré la perfection de la scène finale, on éprouve la vive envie qu’un (télé)film fasse suite à la série, comme cela a été envisagé, ne serait-ce que pour espérer un meilleur destin à la si adorable Belle…
Anecdotes :
- Le final de la série est écrit par Nancy Harris, auteure irlandaise de pièces de théâtre. Elle reçut en 2012 le prestigieux Rooney Prize for Irish Litterature.
- Poppy (Lily James) ne prononce aucun dialogue dans cet épisode.
- Comme l’épisode précédent le présageait, nous avons la confirmation que le nom de famille de Stéphanie est bien Charlton, comme nous l’apprenons lors de son procès.
- Stéphanie donne sa réception à Hanson Hall. Il s’agit de la plus grande salle de réception du St Pancras Renaissance, un prestigieux hôtel cinq étoiles de Londres situé près de la gare de King’s Cross. Hanson Hall est souvent réservé pour des soirées luxueuses et spectaculaires, ce qui est un choix tout à fait logique pour Stéphanie !
- Ben donne rendez-vous à Hannah à « l’embankment », ce qui fait référence sans doute au Victoria Embankment, une artère de Londres longeant la Tamise, et située non loin du Palais de Westminster.
4.08 Episode 4.8 : B B B
Scénario : Nancy Harris
Réalisation : Sam Donovan
After all, every decision has consequences... and there’s always a day of reckoning.
Résumé :
Après avoir corrompu sexuellement le juge, Stéphanie est acquittée de ses charges. Elle se réconcilie avec sa fille et donne une grande fête pour célébrer sa libération, à laquelle Belle est conviée. Désespéré de voir Hannah ne plus contrôler sa double vie, Ben exige qu’elle choisisse entre une vie avec lui et sa vie d’escort girl. Harry encourage Belle à se défaire totalement d’Hannah pour vivre avec lui. Quel sera le choix final de Belle ?…
Critique :
Il est d’autant plus difficile de terminer une série lorsque les précédents épisodes n’augurent rien de bon. En arrivant au seuil du finale de Secret diary of a call-girl, le spectateur ne peut qu’être pessimiste : Poppy le boulet, Harry le bad boy lourd, le conflit trop abrupt Belle-Ben, voilà les trois arcs médiocres de la saison à clôturer en 22 minutes. Nancy Harris, surtout connue comme auteur de théâtre, doit déployer tout son métier pour parvenir à l’improbable : donner une fin satisfaisante à défaut d’être excellente. Elle parvient à limiter les dégâts de ses confrères, mais ne peut empêcher Harry de pénaliser la fin. Heureusement, la scénariste parvient à insuffler du suspense alors qu’Hannah se lève pour porter une ultime bataille contre son double, filmée. L’inoubliable coda, d’une émotion renversante, est la digne conclusion d’une série qui n’aura jamais cessé d’impressionner par sa qualité et ses audaces.
Le duel Belle/Hannah, raison d’être de la série, est logiquement au centre de ce finale. La sourde introduction résonne déjà de l’imminence du drame à venir, dans un étonnant miroir à un autre adieu porté par Billie Piper qui fit chavirer tant de fans : celui de Rose Tyler dans les premières secondes d’Army of ghosts/Doomsday de Doctor Who : « This is the story of how I died » : le finale de Secret Diary est en effet la chronique d’une mort, celle d’une des personnalités de l’héroïne. On félicite l’épisode de supprimer simplement Poppy de l’équation, réduite à 3 apparitions silencieuses, cela fait un boulet de moins, et avouons-le, on ne s’y attendait pas après sa centralisation dans l’épisode précédent. Stéphanie, tordante et percutante jusqu’au bout, quitte la scène sous les fleurs et les vivats, et fêtant sa victoire avec une nouba à son image : phénoménale, sexy, lumineuse. Stéphanie est l’incarnation du second rôle parfait : dynamique, originale, poursuivant des buts proches des premiers rôles mais avec sa voie bien à elle, et bénéficiant d’une interprète enthousiaste : Cherie Lunghi, qui aura tout donné à la série avec tant de talent. Avec le recul, on reste frustré du sous-emploi de Charlotte (surtout avec Poppy et Harry à côté), personnage destroy, explosif, qui a donné le meilleur épisode la saison. Son dernier pied-de-nez nous vaut une scène aussi hilarante qu’attendrissante, mais a posteriori, sonne comme terriblement ironique envers Hannah, tout comme pouvait l’être le mariage miraculeux de Bambi-Byron. Merci à Gemma Chan de nous avoir enchantés. On apprécie aussi le retour de l’avocat du season premiere désormais épanoui dans sa vie privée (merci qui ?), le caméo rigolo de Melanie Brown, oui oui, l’une des Spice girls (Stéphanie tient à assurer le standing), et à travers quelques brefs flashbacks, des personnages importants du show comme Alex et Duncan.
Tout cela est fort bien, d’autant que le dernier client de la série, Lewis (très bon Iwan Rheon), surprend par sa sympathie, sa complicité légère avec notre héroïne. Mais Lewis la questionne aussi sur son rapport à son métier et à sa vie personnelle : Hannah ne peut que mesurer l’échec de cette dernière, dû à sa volonté de se scinder en deux personnalités, et qui présage la scène finale. Cette bataille est métaphoriquement menée par les deux hommes de la vie de Belle : Ben, son amour raisonnable, et Harry, promesse de plaisirs et d’ivresses, dans un dilemme qui n’est pas sans rappeler le flamboyant Two lovers de James Gray. Malgré l’accélération précipitée de leur crise de couple, l’ultimatum désespéré de Ben à Hannah saisit au cœur. Tout est en place pour un dernier tour de montagnes russes émotionnel, mais voilà Harry…
Pesante allégorie des dilemmes de l’héroïne, Harry est exaspérant à refaire toujours son numéro. Paul Nicholls caricature trop un personnage déjà empesé dont le côté « bad boy » revendiqué toutes les dix secondes lui ôte tout charme, alors même que Belle est sensée perdre pied face à ce monument de « sexytude » arrogante. Qu’il puisse supporter la double vie de Belle mieux que Ben ne fait aucun doute, mais il est si détestable que le dilemme en devient faussé. Et puis, on déteste voir Belle à l’état de proie, ce n’est absolument pas le personnage que d’être impuissante face à la domination masculine (on connaît un éditeur Londonien qui s’en est mordu les doigts…). Dialogues navrants et monolithisme fanfaron occupent dès lors une majeure partie de l’épisode, qui coule tout doucement vers une pure déception.
Alors vient le miracle de la scène finale. Au son d’une des plus déchirantes chansons d’amour jamais composées (Someone like you d’Adèle, mais remplacée hélas dans les DVD pour une stupide question de droits par un piano certes mélancolique mais qui ne peut rivaliser avec la chanson), Hannah réalise qu’elle ne peut se détacher de Belle : quitter la prostitution de luxe reviendrait à nier sa vraie personnalité : Hannah n’est pas la « vraie femme » et Belle son « alter ego de luxe », c’est la même femme. Féministe revendiquée, Belle ne renoncera pas à elle-même, même pour son grand amour. D’où cette rupture, aussi logique que déchirante. De même on salue son choix de solitude et son refus de partir avec Harry, comme un dernier éclair de dignité du personnage, qui n’a jamais voulu faire dépendre son bonheur d’un homme. Pour une série renommée pour son comique, cette fin bouleversante de noirceur et de chagrin constitue bien une ultime transgression : pas de happy end Hollywoodien à la Pretty Woman ni une victoire de la morale incarnée par Ben, seulement un final logique et tragique. Mais ainsi, Hannah renonce au bonheur amoureux, et se condamne à une vie solitaire, semée de plaisirs éphémères, mais sans la joie réelle, celle de l’amour. Lorsque la onzième heure sonne, Hannah meurt, et seule Belle survit. L’adieu ultime d’Hannah et Ben constitue bien l’une des plus bouleversantes fins jamais réalisées pour une série télévisée, portée à incandescence par Billie Piper et Iddo Goldberg, qui sortent le grand jeu des larmes et des regrets : un mélodrame fataliste de la plus belle eau, filmée avec la beauté crépusculaire de la mise en scène de Sam Donovan. Car ce n’est pas seulement l’amour que perdent nos héros, mais aussi cette magnifique amitié qui donnait tant de sens à leurs vies respectives. Ce lien chéri maintenant détruit se voit magnifiquement exprimé par le fondu au noir final, figurant symboliquement Belle entrant dans les ténèbres.
Ainsi s’achève avec brio Journal intime d’une call-girl, après quatre saisons de comédie pimentée, de drame moral, et de regards compatissants sur une société piégée par les fléaux du capitalisme, du culte de la performance, de la schizophrénie humaine sur le sujet du sexe. Ayant dépassé avec réussite son statut de simple adaptation d’aventures sexuelles d’une call-girl réelle, la série marqua par la force émotionnelle du portrait de sa drôle, touchante, et duelle héroïne et son proche entourage. Malgré la perfection de la scène finale, on éprouve la vive envie qu’un (télé)film fasse suite à la série, comme cela a été envisagé, ne serait-ce que pour espérer un meilleur destin à la si adorable Belle…
Anecdotes :
- Le final de la série est écrit par Nancy Harris, auteure irlandaise de pièces de théâtre. Elle reçut en 2012 le prestigieux Rooney Prize for Irish Litterature.
- Poppy (Lily James) ne prononce aucun dialogue dans cet épisode.
- Comme l’épisode précédent le présageait, nous avons la confirmation que le nom de famille de Stéphanie est bien Charlton, comme nous l’apprenons lors de son procès.
- Stéphanie donne sa réception à Hanson Hall. Il s’agit de la plus grande salle de réception du St Pancras Renaissance, un prestigieux hôtel cinq étoiles de Londres situé près de la gare de King’s Cross. Hanson Hall est souvent réservé pour des soirées luxueuses et spectaculaires, ce qui est un choix tout à fait logique pour Stéphanie !
- Ben donne rendez-vous à Hannah à « l’embankment », ce qui fait référence sans doute au Victoria Embankment, une artère de Londres longeant la Tamise, et située non loin du Palais de Westminster.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Eh voilà, au-revoir à Hannah/Belle, c'est notre Brexit à nous !
Je relis les épisodes et je t'envoie rapidement la saison.
Episode 4.8 (****)
On a vu souvent rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux. Il est, paraît-il, des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril. Après une saison hélas plus qu'en demi-teinte, où l’accumulation de choix malheureux aura fini par réellement impacter l'intérêt-même de la série. Mais Secret Diary parvient à retrouver toutes ses couleurs pour ce final aussi enthousiasmant que dramatique. Dans son ensemble final opère un bilan tout à fait convaincant du parcours du Belle, en forme de bilan conduisant inexorablement à une implacable conclusion. Les irrésistibles scènes du procès ou de la party chez Stéphanie nous permettent de totalement retrouver le pétillement des premières saison, avec leur humour malicieux (Charlotte et Stéphanie superstars jusqu’au bout) accompagné d’une vraie étude des caractères.
L’émotion a d’ailleurs aussi voix au chapitre, notamment avec une Poppy disposant enfin d’une scène sonnant vrai quand elle étreint sa mère, un précieux instant de sincérité en lieu et place de son mauvais théâtre habituel. Keegan demeure par contre trop artificiel pour intéresser, mais nous en avons désormais pris notre parti. L’épisode s’offre même le luxe d’un ultime client particulièrement passionnant, original non par son excentricité, mais par sa relation avec Hannah. L’occasion d’un joli moment intemporel d’introspection, habile préambule à la décision définitive de Belle. Secret Diary rattrape ici partiellement son avant-dernier épisode de la saison, à peu près vide. Après le Onzième Docteur, Belle s’offre une rencontre de choix (et contrastée) avec l’ami des bêtes Ramsay Bolton, où plutôt son excellent interprète, Iwan Rheon, l’un des meilleurs talents de Game of Thrones.
Ce moment de paix retrouve s’impose avec une force singulière au sein d’une saison particulièrement chaotique (que cela soit de manière désirée ou subie). On y voit l’épiphanie voyant notre héroïne comprendre que Hannah peut subsister entant qu’élément intégré de Belle, et non plus dans une dualité fatalement antagoniste. Subtilement souligné par la symbolique du Tower Bridge comme pont jeté entre deux rives, cet événement couronne l’intelligente narration nous ayant exposé en quoi la vie de Belle, aventureuse et festive, constitue un alcool trop capiteux pour que l’on y renonce (c’est dans le sang, comme l’énonce très justement Stéphanie).
Dès lors qu’Hannah n’est non pas annihilée, mais placée sous le joug de Belle, la rupture avec Ben résulte de facto consommée, et belle en tire immédiatement les conséquences, avec une lucidité que l’on peut estimer non exempte de brutalité. Portée par le bouleversant Someone Like You d’Adèle, la formidable scène finale refuse courageusement le happy-ending, en parfaite cohérence avec le parcours de Belle, quoique sans doute davantage cruelle encore pour Ben. Une conclusion sans doute plus vraisemblable que l’envol de Californication. Jusqu’au bout cette épatante série aura su conserver son identité anglaise et non américaine.
Je relis les épisodes et je t'envoie rapidement la saison.
Episode 4.8 (****)
On a vu souvent rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux. Il est, paraît-il, des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril. Après une saison hélas plus qu'en demi-teinte, où l’accumulation de choix malheureux aura fini par réellement impacter l'intérêt-même de la série. Mais Secret Diary parvient à retrouver toutes ses couleurs pour ce final aussi enthousiasmant que dramatique. Dans son ensemble final opère un bilan tout à fait convaincant du parcours du Belle, en forme de bilan conduisant inexorablement à une implacable conclusion. Les irrésistibles scènes du procès ou de la party chez Stéphanie nous permettent de totalement retrouver le pétillement des premières saison, avec leur humour malicieux (Charlotte et Stéphanie superstars jusqu’au bout) accompagné d’une vraie étude des caractères.
L’émotion a d’ailleurs aussi voix au chapitre, notamment avec une Poppy disposant enfin d’une scène sonnant vrai quand elle étreint sa mère, un précieux instant de sincérité en lieu et place de son mauvais théâtre habituel. Keegan demeure par contre trop artificiel pour intéresser, mais nous en avons désormais pris notre parti. L’épisode s’offre même le luxe d’un ultime client particulièrement passionnant, original non par son excentricité, mais par sa relation avec Hannah. L’occasion d’un joli moment intemporel d’introspection, habile préambule à la décision définitive de Belle. Secret Diary rattrape ici partiellement son avant-dernier épisode de la saison, à peu près vide. Après le Onzième Docteur, Belle s’offre une rencontre de choix (et contrastée) avec l’ami des bêtes Ramsay Bolton, où plutôt son excellent interprète, Iwan Rheon, l’un des meilleurs talents de Game of Thrones.
Ce moment de paix retrouve s’impose avec une force singulière au sein d’une saison particulièrement chaotique (que cela soit de manière désirée ou subie). On y voit l’épiphanie voyant notre héroïne comprendre que Hannah peut subsister entant qu’élément intégré de Belle, et non plus dans une dualité fatalement antagoniste. Subtilement souligné par la symbolique du Tower Bridge comme pont jeté entre deux rives, cet événement couronne l’intelligente narration nous ayant exposé en quoi la vie de Belle, aventureuse et festive, constitue un alcool trop capiteux pour que l’on y renonce (c’est dans le sang, comme l’énonce très justement Stéphanie).
Dès lors qu’Hannah n’est non pas annihilée, mais placée sous le joug de Belle, la rupture avec Ben résulte de facto consommée, et belle en tire immédiatement les conséquences, avec une lucidité que l’on peut estimer non exempte de brutalité. Portée par le bouleversant Someone Like You d’Adèle, la formidable scène finale refuse courageusement le happy-ending, en parfaite cohérence avec le parcours de Belle, quoique sans doute davantage cruelle encore pour Ben. Une conclusion sans doute plus vraisemblable que l’envol de Californication. Jusqu’au bout cette épatante série aura su conserver son identité anglaise et non américaine.
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Grand merci pour ce great ride en ta compagnie, Estuaire !
Saison 4 envoyée à Steed.
Saison 4 envoyée à Steed.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
La 4e et dernière saison est sur le site. Une réussite de plus à notre actif, cher Estuaire !
http://www.lemondedesavengers.fr/hors-serie/annees-2000/journal-intime-d-une-call-girl-2007-2011/saison-4
http://www.lemondedesavengers.fr/hors-serie/annees-2000/journal-intime-d-une-call-girl-2007-2011/saison-4
Dearesttara- Roi (Reine)
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Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Ou comment Belle aurait du s'y prendre
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Pour les amateurs de Billie Piper et de la formidable Jane Austen (j'adore), ce soir sur Arte l'adaptation de Mansfield Park par la BBC en 2007. Billie joue l'héroïne, Jenny Price. Avec également James D'Arcy et Michelle Ryan, plus d'autres excellents comédiens ultra british
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Après avoir une nouvelle fois triomphé au West End, Billie Piper part à la conquête de Broadway, toujours avec Yerma.
http://www.theatermania.com/new-york-city-theater/news/billie-piper-yerma-park-avenue-armory_83551.html
http://www.theatermania.com/new-york-city-theater/news/billie-piper-yerma-park-avenue-armory_83551.html
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Billie Piper vient de présenter son premier long-métrage en tant que réalisatrice au Festival de Venise. J'attends de voir ce que donnera son "anti rom-com désaxée". Avec Lily James dans un des premiers rôles. Même si je ne suis toujours pas fan de James (Yesterday n'a pas changé mon opinion), c'est cool que Billie ait pensé à sa partenaire de Secret Diary.
https://www.theguardian.com/film/2019/jul/19/billie-piper-first-film-director-to-premiere-venice-film-festival-rare-beasts
https://www.theguardian.com/film/2019/jul/19/billie-piper-first-film-director-to-premiere-venice-film-festival-rare-beasts
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Décidément sa carrière est tous supports ! C'est assez gonflé d'aussi jouer pour sa première réalisation. Je vois que c'est aussi avec l'Arès de Wonder Woman, excellent acteur. Pourvu que cela sorte rapidement en France, c'est vraiment le marasme en ce moment dans les salles.
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Billie Piper retrouve Lucy Prebble
https://deadline.com/2019/08/doctor-who-billie-piper-sky-hate-suzy-succession-diary-call-girl-1202700475/
https://deadline.com/2019/08/doctor-who-billie-piper-sky-hate-suzy-succession-diary-call-girl-1202700475/
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
J'adore comment elles s'entendent comme deux larrons en foire, c'est de très bon augure !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Charlotte a varié sa garde-robe !
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Assez déçu par la saison 2 de Bonding. Elle continue à être interprétée à la perfection par le duo vedette et les différents seconds rôles et il y a suffisamment d'humour et de situations insolites pour que l'on ne s'ennuie pas, d'autant qu'elle demeure aussi brève que la première. Mais décidément on reste un ton au dessous de Secret Diary. le récit s'éparpille dans ses situations amoureuses finalement assez convenues derrière le vernis queer et souvent prévisibles.
On s'intéresse d'autant moins aux péripéties sentimentales de Tiff et Pete qu'elles sont disjointes de ce qu était jusque là le thème central de la série, Contrairement à Hannah elle, les héros ne développent aucun antagonisme entre leur vie professionnelle et affective , leur activité assez particulière est parfaitement connue et acceptée de leurs partenaires. Le récit n'installe de ce fait aucun enjeu intimiste autre qu'une chronique amoureuse que la brièveté rend parfois superficielle, quand elle ne vire pas à l'eau de rose. Comme en saison 1, on ressent bien moins New York que Londres dans Secret Diary, il y a d'ailleurs très peu d'extérieurs.
Le côté SM de Tiff est réduit à peu de choses (au bout de quatre épisodes elle n'a eu qu'un seul client et encore que partiellement), et les cours deviennent un prétexte assez répétitif pour susciter des gags. Pete parle en permanence comme dans es stands ups ce qui le rend parfois artificiel, parfois saoulant. Nous découvrons la mentor de Tiff, elle a une vraie présence mais est bien davantage une amie pour Tiff qu'a pu l'être la rude et cynique Stéphanie pour Belle. Elle participe au sentiment général que la série est devenue bien trop lénifiante en cette saison 2 faisant trop de concessions vis-à-vis de son sujet. (**)
On s'intéresse d'autant moins aux péripéties sentimentales de Tiff et Pete qu'elles sont disjointes de ce qu était jusque là le thème central de la série, Contrairement à Hannah elle, les héros ne développent aucun antagonisme entre leur vie professionnelle et affective , leur activité assez particulière est parfaitement connue et acceptée de leurs partenaires. Le récit n'installe de ce fait aucun enjeu intimiste autre qu'une chronique amoureuse que la brièveté rend parfois superficielle, quand elle ne vire pas à l'eau de rose. Comme en saison 1, on ressent bien moins New York que Londres dans Secret Diary, il y a d'ailleurs très peu d'extérieurs.
Le côté SM de Tiff est réduit à peu de choses (au bout de quatre épisodes elle n'a eu qu'un seul client et encore que partiellement), et les cours deviennent un prétexte assez répétitif pour susciter des gags. Pete parle en permanence comme dans es stands ups ce qui le rend parfois artificiel, parfois saoulant. Nous découvrons la mentor de Tiff, elle a une vraie présence mais est bien davantage une amie pour Tiff qu'a pu l'être la rude et cynique Stéphanie pour Belle. Elle participe au sentiment général que la série est devenue bien trop lénifiante en cette saison 2 faisant trop de concessions vis-à-vis de son sujet. (**)
Estuaire44- Empereur
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