Série "Journal intime d'une call-girl"
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Estuaire44
Dearesttara
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Patricks a écrit:Il faudra que je regarde cette série dès que mon emploi du temps me le permettre : ce que je crains, c'est que des séries comme "Tell me that you love me" avec l'actrice de Profiler avec Ally Walker, ou celle là, ou encore la série des années 90 "Dream on" soient moins érotiques que par exemple Jennifer Garner dans "Alias".
Ally Walker n'a aucune scène érotique dans Tell me you love me (définitivement la série la plus érotique sans être X), à part les dernières minutes de la série, et encore, c'est très soft. Ce sont Sonya Walger et Michelle Borth qui héritent des scènes les plus osées.
Franchement, tu trouves Garner plus "érotique" que Billie Piper ? Quelques photos extraites de la série te feront peut-être changer d'avis. Crois-moi, elle fait terriblement irrésistible dans la série. Pas seulement grâce à sa plastique avantageuse, mais aussi parce qu'elle est aussi à l'aise dans le comique le plus fou que dans le drame le plus sombre (l'un ne va pas sans l'autre dans la série).
Dearesttara- Roi (Reine)
- Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Sydney a bien d'autres qualités, mais c'est vrai que sur ce registre elle ne ne fait pas d'ombre à Belle de Jour, à mon sens. Ce qui ne veut pas dire que Sydney ne soit pas séduisante, c'est juste que Belle...
Et en plus je me suis souvenu qu'elle est fan de West Wing (1'32'')
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CPF86627156/l-affaire-bernardi-de-sigoyer.fr.html
Voici la vidéo la plus érotique que je connaisse (rassurez vous chers modérateurs, c'est tout public)
Regardez à 3 minutes 43 secondes, l'actrice arrive s'assied sur le fauteuil. Rien que sa façon de s'asseoir, de croiser les jambes, alors que la jupe est longue, le chemisier très strict, c'est déjà une performance. Les chaussures ne sont pas des talons hauts et ressemblent plutôt à des sabots de paysans (mais nous sommes en avril 1945, en période de grande crise économique post guerre).
Ce personnage, Irène Leblond, n'est donc pas au départ un canon d'érotisme. On voit alors les cheveux qui retombent sur les épaules, le mouvement des lèvres (dessinées), les yeux qui alternent un mouvement où ils se baissent, puis se lèvent avec une insolence coquine et arrogante, le chemisier est boutonné jusqu'en haut de la gorge. L'actrice laisse au téléspectateur toute la part à l'imagination. La voix, sensuelle, susurrée mais assurée, achève de convaincre.
Ally Walker, en revanche, (je ne l'ai vue que dans "Profiler") est trop mince, ses yeux aussi dérangent,avec un petit côté albinos, elle fait l'effet de Corinne Touzet., bref c'est très tue l'amour dès le début. Alors je ne suis pas étonné, Dearesttara, qu'elle n'ait pas de scènes érotiques dans tell me that you love me.
Estuaire, je trouve Sydney infiniment plus appétissante que belle de jour, tout en n'étant (Sydney) qu'un ver à côté de l'étoile Irène de la scène plus haut.
L'actrice Billie Piper n'a pas une physique extraordinaire, on dirait tantôt une bonne espagnole, tantôt la chanteuse espagnole Jeanette de Porque te vas. Après évidemment, chacun ses goûts.
N'importe quelle femme en sous vêtements noirs (à part Maité ) attire le regard. Sydney n'est pas parfaite (comme toutes les bimbos hollywoodiennes qui sont interchangeables). Mais Billie Piper, on dirait un ersatz de Mariah Carey et de Eva Longoria qui elle même ne sont pas inoubliables.
Quant à l'autre actrice (Ashley Madekwe)/Bambi, désolé, elle est franchement moche.
Voici la vidéo la plus érotique que je connaisse (rassurez vous chers modérateurs, c'est tout public)
Regardez à 3 minutes 43 secondes, l'actrice arrive s'assied sur le fauteuil. Rien que sa façon de s'asseoir, de croiser les jambes, alors que la jupe est longue, le chemisier très strict, c'est déjà une performance. Les chaussures ne sont pas des talons hauts et ressemblent plutôt à des sabots de paysans (mais nous sommes en avril 1945, en période de grande crise économique post guerre).
Ce personnage, Irène Leblond, n'est donc pas au départ un canon d'érotisme. On voit alors les cheveux qui retombent sur les épaules, le mouvement des lèvres (dessinées), les yeux qui alternent un mouvement où ils se baissent, puis se lèvent avec une insolence coquine et arrogante, le chemisier est boutonné jusqu'en haut de la gorge. L'actrice laisse au téléspectateur toute la part à l'imagination. La voix, sensuelle, susurrée mais assurée, achève de convaincre.
Ally Walker, en revanche, (je ne l'ai vue que dans "Profiler") est trop mince, ses yeux aussi dérangent,avec un petit côté albinos, elle fait l'effet de Corinne Touzet., bref c'est très tue l'amour dès le début. Alors je ne suis pas étonné, Dearesttara, qu'elle n'ait pas de scènes érotiques dans tell me that you love me.
Estuaire, je trouve Sydney infiniment plus appétissante que belle de jour, tout en n'étant (Sydney) qu'un ver à côté de l'étoile Irène de la scène plus haut.
L'actrice Billie Piper n'a pas une physique extraordinaire, on dirait tantôt une bonne espagnole, tantôt la chanteuse espagnole Jeanette de Porque te vas. Après évidemment, chacun ses goûts.
N'importe quelle femme en sous vêtements noirs (à part Maité ) attire le regard. Sydney n'est pas parfaite (comme toutes les bimbos hollywoodiennes qui sont interchangeables). Mais Billie Piper, on dirait un ersatz de Mariah Carey et de Eva Longoria qui elle même ne sont pas inoubliables.
Quant à l'autre actrice (Ashley Madekwe)/Bambi, désolé, elle est franchement moche.
Invité- Invité
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Bigre. Faut avoir une sacrée dose d’imagination ou s'être enfilé bourbon sur bourbon....C'est qui l'actrice?Patricks a écrit:http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CPF86627156/l-affaire-bernardi-de-sigoyer.fr.html
Voici la vidéo la plus érotique que je connaisse (rassurez vous chers modérateurs, c'est tout public)
Regardez à 3 minutes 43 secondes, l'actrice arrive s'assied sur le fauteuil. Rien que sa façon de s'asseoir, de croiser les jambes, alors que la jupe est longue, le chemisier très strict, c'est déjà une performance. Les chaussures ne sont pas des talons hauts et ressemblent plutôt à des sabots de paysans (mais nous sommes en avril 1945, en période de grande crise économique post guerre).
Ce personnage, Irène Leblond, n'est donc pas au départ un canon d'érotisme. On voit alors les cheveux qui retombent sur les épaules, le mouvement des lèvres (dessinées), les yeux qui alternent un mouvement où ils se baissent, puis se lèvent avec une insolence coquine et arrogante, le chemisier est boutonné jusqu'en haut de la gorge. L'actrice laisse au téléspectateur toute la part à l'imagination. La voix, sensuelle, susurrée mais assurée, achève de convaincre.
Invité- Invité
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Patricks, visionne à l'occasion Les femmes du sixième étage, tu verras à quoi peut ressembler une "bonne espagnole".
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Patricks a écrit:
N'importe quelle femme en sous vêtements noirs (à part Maité ) attire le regard .
Enfin, j'en imagine mal certaines en sous-vêtements noirs... (Régine, Jackie Stallone, Joan Van Ark...)
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Mais on va se calmer oui !
C'est pas le musée de l'érotisme ici !
C'est pas le musée de l'érotisme ici !
Cetp65- Prince(sse)
- Age : 32
Localisation : Toulouse
Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Bientôt sur vos écrans, un topic "le popotin dans les séries".
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Ca me donne des idées...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Billie Piper vient d'être nominée aux prestigieux Olivier Awards, récompensant les plus belles performances de la saison au West End. Sa prestation dans The Effect (écrite par l'auteure de Secret Diary) a été soulignée par l'ensemble des critiques. Ceci-dit la concurrence pour le titre va être rude !
http://www.olivierawards.com/nominations/view/item137173/best-actress/http://www.bbcamerica.com/anglophenia/2013/03/doctor-who-billie-piper-nominated-for-british-equivalent-of-a-tony-award/
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
[Je... Euh... Disons que Belle a eu du mal à se remettre de la conclusion de la série. Enfin, je crois.
https://youtu.be/PsM_7H3Jiqc
https://youtu.be/PsM_7H3Jiqc
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Excellente parodie ! Mais c'est mooooooooooooooorbide à mort !
Au fait, il vient ce film conclusif oui ou non ?
Au fait, il vient ce film conclusif oui ou non ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
je crains fort que le projet ne soit plus vraiment d'actualité.
Aucune nouvelle et pour l'heure Billie se consacre pleinement au théâtre ainsi qu'à sa petite famille.
Aucune nouvelle et pour l'heure Billie se consacre pleinement au théâtre ainsi qu'à sa petite famille.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Billie Piper sélectionnée pour le Natasha Richardson Award, importante distinction au West End. Sa pièce The Effect aura décidément été l'un des grands succès de la saison théâtrale londonienne. Malheureusement , il est craindre qu'elle trouve une nouvelle fois Helen Mirren sur sa route.
http://www.digitalspy.co.uk/showbiz/news/a529979/helen-mirren-billie-piper-shortlisted-for-natasha-richardson-award.html
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
De (nouvelles) retrouvailles et un rôle... différent pour Matt Smith
http://www.express.co.uk/news/showbiz/448487/Billie-Piper-is-the-ever-supportive-pal-as-she-congratulates-Matt-Smith-on-American-Psycho
http://www.express.co.uk/news/showbiz/448487/Billie-Piper-is-the-ever-supportive-pal-as-she-congratulates-Matt-Smith-on-American-Psycho
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
JOURNAL INTIME D’UNE CALL-GIRL - PRESENTATION
Journal intime d’une call-girl (Secret diary of a call-girl en VO) est une série de mœurs/dramedy britannique en 4 saisons et 32 épisodes de 22 minutes. Créée en 2007 par Lucy Prebble sur une idée de Paul Duane, et librement adaptée des livres de l’escort-girl Belle de Jour. Elle fut diffusée sur le réseau ITV2 jusqu’en 2011, date de son annulation.
La série raconte le quotidien d’Hannah Baxter (Billie Piper), jeune londonienne qui gagne sa vie en tant que call-girl de luxe, sous le pseudonyme de Belle de Jour. Elle a un « agent » (plus crûment une maquerelle), elle-même ancienne prostituée, du nom de Stephanie (Cherie Lunghi). Stephanie dirige d’une main de fer, mais avec beaucoup d’affection, une entreprise de « filles » dont Belle fait partie. Elles sont les seules à savoir ce qu’elle fait, car Belle a caché à sa famille et à son entourage son métier, prétextant être « assistante juridique ». La personne qu’elle aime le plus au monde est Ben, son ex et meilleur ami (Iddo Goldberg). Bien qu’épanouie dans son métier, la jeune femme tente non sans mal de garder séparés sa double identité : Hannah la femme, Belle l’escort-girl.
1. A l’origine…
2003 : Une doctorante anglaise de 28 ans d’origine américaine commence à écrire sa thèse de science forensique. Née dans une famille très modeste, elle doit trouver du travail pour financer elle-même ses études. Mais ce qu’elle trouve est assez mal payé, et ne résout pas ses difficultés matérielles.
Un jour, par l’intermédiaire d’un ami, elle rencontre un couple avec qui elle sympathise. Ce couple mène une sexualité très libre, et demande parfois à des partenaires de les rejoindre pendant leurs ébats. La jeune femme accepte de rentrer dans leurs jeux sexuels, tout en se faisant payer. C’est le déclic, elle décide de travailler en tant que call-girl à Londres, métier rémunérateur qui lui permettrait de se concentrer sans trop de soucis sur sa thèse. Elle prend le pseudonyme de Belle de Jour, d’après le célèbre film de Luis Buñuel de 1967 avec Catherine Deneuve. Elle dissimulera sa véritable identité six années durant.
Fascinée par ce milieu, et amusée de certaines rencontres, elle décide de raconter à partir du mois d’octobre de la même année ses expériences avec ses clients sur un blog : Belle de Jour : Diary of a London call girl. Sa plume enlevée et vive, ses récits crus parfumés à un humour irrésistible, et aux fulgurances poétiques, lui valent un succès rapide et considérable sur la Toile. Elle transforme l’essai en 2005 et 2006 en écrivant trois livres plus détaillés sur sa vie aventureuse qui sont des best-sellers immédiats. Devant le succès, beaucoup de personnes cherchent à savoir qui est cette mystérieuse femme. Son expérience dura 14 mois.
Bien sûr, toute réputation qui se construit suscite obligatoirement des controverses. Le ton léger de ses écrits fit qu’on l’accusa de rendre glamour le milieu de la prostitution. Ce à quoi elle répondit que contrairement à certains collègues, elle a eu de la chance avec ses clients, et n’eut jamais d’expérience traumatisante. Elle déclara ouvertement aimer le sexe, et qu’elle n’avait pas honte de cette parenthèse dans sa vie, un choix tout à fait conscient de sa part. Son souci le plus lourd à porter fut de cacher ses « occupations » à ses proches et à sa famille.
15 novembre 2009 : Coup de théâtre. La scientifique Brooke Magnanti dévoile au Sunday Times qu’elle est Belle de Jour. Elle explique qu’à peine ouvert son blog, un de ses amis perça à jour son identité, mais garda le secret. Mais en 2009, des journalistes devinèrent le pot-aux-roses grâce à un client indiscret. L’ami devina leurs intentions et prévint Belle qui décida de prendre les devants. Malgré le voile désormais levé sur son mystère, Brooke Magnanti continue de jouir d’une certaine réputation. Elle est respectée en tant que scientifique, et est mariée.
Brooke Magnanti, la véritable Belle de Jour
2. Le sexe dans les séries
N.B. Cette longue partie est une tentative d'historique de la représentation de la sexualité à la télévision. Assez longue, elle n'est pas indispensable pour comprendre la série. L'on peut passer directement à la 3e partie, consacrée à la série elle-même.
- Dérouler:
Le sexe est un sujet qui mit énormément de temps à être accepté sur le petit écran, il est lié à la représentation de la femme. Les premières séries étant destinées à un public familial (et cela est toujours le cas dans certains pays comme la France), le sexe est un sujet tabou, de surcroît dans la société corsetée des baby-boomers.
a) Premières tentatives
En 1963, Sydney Newman, co-créateur de Chapeau melon et bottes de cuir, doit faire face au départ d’un de ses deux acteurs principaux. Il a alors l’idée révolutionnaire d’engager pour nouveau partenaire de John Steed une femme qui serait le prototype de la femme moderne : libre, indépendante des hommes, qui soit son égale (voire même supérieure) sur le plan intellectuel, et qui n’aurait avec lui que des rapports strictement professionnels. Honor Blackman sera l’heureuse interprète du Dr.Catherine Gale, une pionnière du mouvement féministe qui va agiter le monde des années 60. Ses tenues de cuir très moulantes, son tempérament dominateur, et une tension sexuelle frétillante avec son partenaire masculin, donnent un sous-texte relevant du fétichisme sexuel ; osé pour l’époque. Cette audace paye et fera décoller la popularité de la série. Essai transformé par Emma Peel - notamment dans le cultissime Club de l’Enfer.
La tentative des Avengers demeure toutefois isolée à propos du sexe, mais aura de grandes conséquences : les années 60 vont désormais faire intervenir des femmes au fort sex appeal dans des tenues légères ; à ce moment-là, le sommet de l’érotisme.
La société évolue, la libération sexuelle emporte tout sur son passage, mais la télévision reste en arrière. En la matière, la France restera bloquée à cet étage, trop soucieuse du « public familial ». Heureusement, tempora mutantur, le succès - bien que modeste - de la percutante Hard de Cathy Verney, sur une veuve héritant d’une entreprise pornographique, est on l’espère annonciatrice d’un sursaut.
b) Érotisation dans les années 1970 et 1980
Si la sitcom révolutionnaire The Mary Tyler Moore show au début des années 70 frappa le public américain par certains thèmes dans la vie privée d’une femme (oui une femme peut être plus active, plus frivole qu’un homme, et choisit de coucher pour coucher, d’avoir une relation à long terme, ou quelque chose entre les deux), un nouveau bond se fait en 1976 quand Ivan Goff et Ben Roberts créent Drôles de Dames, première série à centrer son intérêt sur la plastique avantageuse de ses héroïnes. Le succès de cette entreprise va inciter les producteurs à injecter plus d’érotisation dans leurs séries. Avec raison : Alerte à Malibu sera ainsi la série la plus regardée de tous les temps.
Un big bang se produit en 1987. Après trois années d’une tension sexuelle explosive et frénétique encore inégalée à ce jour, Maddie Hayes (Cybill Shepherd) et David Addison (Bruce Willis), héros de la série Clair de Lune, s’abandonnent à leur passion physique. Alors que la série est pourtant cotée tous publics, le créateur Glenn Gordon Caron a l’idée géniale d’imaginer une scène passionnée pulvérisant tout sur son passage, à rebours des représentations soft des timides tentatives précédentes. Bien qu’aucune partie taboue ne soit montrée, c’est le déclic. Désormais, les séries futures seront peu scrupuleuses à insérer des scènes d’amour plus ou moins réalistes, comblant peu à peu le retard pris sur le cinéma.
c) Le tournant des années 90 : le sexe comme élément moteur de séries
Les années 90 constituent la matrice des séries qui cette fois parlent du sexe. En particulier les séries pour adolescents, qui en font un élément non négligeable (Dawson, Hartley cœur à vif…), l’éveil de la sexualité étant une étape-clé dans cette période de la vie. Cependant, six séries vont vraiment révolutionner le genre. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce sont en majorité des sitcoms, genre jusqu’alors familial et tous publics. Mais la révolution de l’écriture télévisuelle des années 80 va totalement changer la donne. Les sitcoms, genre qui trouve aussi son intérêt comme une description de la société (américaine ici) et de l’évolution des mœurs, vont être le porte-flambeau d’une nouvelle approche, plus libérée, de la sexualité. Certains épisodes sur le sujet sont même devenu cultes comme le célébrissime The Contest écrit par Larry David ; cet épisode de la sitcom Seinfeld sur le thème de l’onanisme tant masculin que féminin fut un tel succès qu’il est aujourd’hui un classique de la télévision américaine à lui tout seul.
La première est la punchy Mariés, deux enfants de Ron Leavitt et Michael G. Moye (1987) qui parle très franchement de sexe, de ses pratiques, alors même qu’il s’agit d’une sitcom « familiale » (quoique la valeur « famille » est dans cette série régulièrement ventilée façon puzzle). Sans être son axe principal, une grande partie de son humour repose sur ses dialogues souvent verts.
La deuxième est la percutante Roseanne, créée par Matt Williams en 1988. Durant neuf saisons, la sitcom va grâce à son succès se permettre de parler de tout, mais absolument de tous les sujets les plus polémiques qui soient, et le sexe tient bonne place : homosexualité tant masculine que féminine (Roseanne fut une série-phare pour les homosexuels, surtout les lesbiennes), bisexualité, mariage gay et adoption, recherche de l’identité sexuelle, menstruations, contraception, avortement, masturbation, sexualité adolescente, féminisme (bien sûr !)… Avec un tel programme, cette série a fait énormément pour l’évolution des mœurs sexuelles. De même, le couple lesbien Willow-Tara de Buffy contre les vampires a également incité plusieurs personnes auparavant honteuses à faire leur coming-out.
La troisième est l’insolente Dream on (1990), créée par Marta Kauffman et David Crane (créateurs 4 ans plus tard de Friends). Son héros ne peut s’empêcher de courir derrière chaque jupon. Les aventures allumées de Martin Tupper, et une représentation visuelle plus osée de la sexualité (première série à oser des scènes de nu) sont très novateurs, tout comme l’usage plus important de vocabulaire grossier. La réponse du côté féminin a lieu en 1995 grâce à la sitcom Cybill (1995) créée par Chuck Lorre. Cybill Shepherd, six ans après Clair de Lune, mène cette série culottée dont l’un des points forts est une description suggérée mais sans tabou de la sexualité féminine. Prouvant entre parenthèses que l’actrice a décidément beaucoup fait pour la représentation de la sexualité à la télévision ! CBS sera même tellement embarrassé par le ton très libre de la série qu’elle l’annulera abruptement sur un cliffhanger.
Sex and the city, créée par Darren Star en 1998, est une nouvelle étape : la sexualité est pour la première fois l’axe principal d’une série. Le quatuor central de jeunes femmes représentant chacune une facette de la femme moderne (la fleur bleue, la croqueuse, la cynique, l’idéaliste) connaît des aventures sexuelles racontées sur un ton léger, n’excluant pas quelques moments plus dramatiques. Formellement, son ton frais et souriant est un succès. Sur le fond, c’est un échec, elle n’ouvre aucune fenêtre sur la sexualité et le désir, et rate totalement son ambition. Elle eut toutefois le mérite d’influencer bien des séries ultérieures sur la représentation de la sexualité, en particulier la très acide Girls de Lena Dunham qui en reprend certains thèmes en les mâtinant d’un féminisme plus militant et exacerbé (quoique souvent lourd).
Cependant, la première série à faire de la sexualité un sujet central tout en en parlant avec pertinence et réalisme (et avec un humour brillamment virtuose) est britannique : il s’agit de la sitcom Six Sexy (Coupling en VO), créée en 2000 par le génial Steven Moffat qui se révèle être fin observateur des comportements amoureux et sexuels humains ; un point que l’on retrouve bien qu’avec plus de dramatisme dans Secret Diary of a call-girl. Nous parlons bien sûr de la série originale et non de son calamiteux remake américain.
d) La sexualité dans les séries contemporaines
Au début du XXIe siècle, on assiste à une véritable floraison du genre. De nouvelles séries explorent différentes manières d’inclure le sexe :
- Il peut être un pamphlet : la trashissime Nip/tuck de Ryan Murphy se sert entre autres du sexe pour traquer les pulsions les moins avouables des hommes. L’amoralité provocante des scènes sexuelles crûment filmées (échangisme, transsexualité…) est une vraie secousse sismique. Californication de Tom Kapinos est à ranger aussi dans cette catégorie : dialogues sur orbite, scènes explicites, le sexe est joyeux et délirant, mais est aussi une addiction broyant ses personnages. Certainement la série « sexuelle » la plus déjantée.
- L’exploration d’une communauté, comme les LGBT. La série anglaise Queer as folk de Russell T.Davies (futur créateur du reboot de Doctor Who) plus tard adaptée en Amérique, se penche sur une jeune communauté de gays. Elle est assez dérangeante de par ses thèmes abordés et son regard décapant. La version lesbienne, plus soft, sera The L Word d’Ilène Chaiken. Dans un registre plus chaste, mais aussi plus troublant, la Transparent de Jill Soloway brosse (entre autres qualités) un panorama assez complet des différentes sexualités, en y incluant les transgenres.
- La pédagogie historique : La piquante Masters of sex de Michelle Ashford raconte les travaux des docteurs William Masters et Virginia Johnson, qui dans les années 50, chamboulèrent à jamais les conceptions que nous avions du désir, de l’amour et du sexe (avec de belles découvertes du côté féminin en particulier). Aujourd’hui, les travaux de ces docteurs servent de base aux connaissances modernes liées à la sexualité.
- L’Histoire : où le sang est lié au sexe. Ainsi, Borgia, Spartacus : Blood and sand, Rome… le dépeignent comme un instrument de pouvoir, de corruption, voire d’oppression (surtout dans le cas de viols). Dans une moindre mesure, la fantasy, comme l’adaptation de la saga Game of Thrones, suit les mêmes traces, etc.
La série la plus réaliste, aux scènes les plus crues sans être pornographique, est certainement Tell me you love me de Cynthia Mort. L’hyperréalisme des scènes « chaudes » est telle qu’elle fit polémique, public et critiques pensant que les scènes n’étaient point simulées malgré les démentis des acteurs et de la production. Mais cette série est loin de se réduire à ces scènes car elle est avant tout une sorte de documentaire sur le Couple à part entière. Les scènes sexuelles deviennent des radiographies de l’état des couples (sexualité désespérée, passionnée, heureuse, sans lendemain…). Jamais le moyen ne s’était autant fondu avec le fond. Cette brève série de 10 épisodes est clairement à réhabiliter et est le sommet dans le genre, à égalité avec la série qui nous intéresse : Secret diary of a call-girl.
3. Présentation de la série
Une partie du casting de la saison 3 : David Dawson, Ashley Madekwe, Billie Piper, Iddo Goldberg
1) Premiers niveaux de lecture
Le premier niveau de lecture de la série (et aussi le plus superficiel) est une illustration des livres de Belle de Jour. Les aventures sexuelles de l’héroïne sont tirées directement de ses expériences. Sur ce point, on ne peut qu’être impressionné par la représentation de la sexualité à l’écran. Les scènes sont merveilleusement filmées, l’érotisme des scènes sexuelles est enchanteur et excitant - somptueuse photographie, chaude et colorée - sans verser dans la vulgarité, et sont très souvent mâtinés d’humour déjanté. Il y’a dans ces scènes une grande beauté esthétique, magnifiée par la plastique mémorable de l’interprète principale. C’est incontestablement une des œuvres visuelles les plus abouties sur ce plan. En raison de l’érotisme de la série, elle est déconseillée aux moins de 16 ans (18 au Royaume-Uni).
Le ton de la série est très documentaire, la caméra suit une Belle brisant le 4e mur pour s’adresser au spectateur, face caméra, et l’initier au trouble univers des escorts. Cette complicité avec le public, et ce côté descriptif, sont des atouts précieux de la série qui dézingue au passage quelques stéréotypes sur le milieu de la prostitution (de luxe), ici vue d’une manière très décomplexée.
Billie Piper est l’interprète idéale de Belle. D’une sensualité exacerbée, féminine jusqu’au bout des ongles, arborant des maquillages et une garde-robe luxueuse et affriolante, elle est un spectacle à elle toute seule. Elle est surtout une talentueuse actrice, aussi à l’aise dans les scènes « chaudes » que dans les scènes de comédie et d’émotion, où elle rayonne de vie et d’intensité à chaque image. Le reste du casting est en général de très haute volée, notamment Iddo Goldberg, brillant dans le rôle difficile du « meilleur ami ».
Mais Lucy Prebble va montrer tout le potentiel que l’on peut tirer d’un pitch certes visuellement alléchant mais limité. Les scénaristes vont en effet s’intéresser autant à Hannah, la femme, qu’à Belle, la prostituée. Le grand thème de la série sera davantage le conflit entre les deux personnalités de l’héroïne que sa sexualité. L’idée-mère de la série devient donc finalement secondaire en regard du potentiel dramatique et psychologique du thème imaginé de toutes pièces par les créateurs de la série. Un choix couronné de succès, le pan romantique de la série se révélera très abouti.
2) Sexe et humour : un mélange explosif
La série se distingue par un humour ravageur, 100% british, à la fois cynique et burlesque. En effet, la personnalité exubérante de Belle permet souvent des scènes très décalées. Les divers clients de l’héroïne se distinguent tous par des manies, des fantasmes, des fétichismes souvent joyeusement absurdes, mais pourtant tirés de faits réels. Cela rappelle qu’en matière de sexe, le cerveau humain est capable des mises en scènes les plus givrées ! Certains personnages sont des tornades comiques à eux tout seuls (la délirante Bambi), et certaines situations tirent franchement vers le vaudeville. Les dialogues sont crus et enlevés, on rit vraiment beaucoup.
3) Une modernisation de la tragédie antique Hellénique
Secret Diary s’impose d’emblée comme une relecture du genre de la tragédie grecque : son héroïne, immensément sympathique, est dans un conflit insoluble entre ces deux personnalités : la femme sensible qui cherche l’amour, et la prostituée de luxe. Une double vie qui donne naissance à son fatum, son mauvais destin, qui sera semé de désillusions, de rencontres malheureuses, de déceptions amoureuses, qui iront crescendo jusqu’à un final bouleversant de noirceur et de chagrin. Cette avancée inexorable vers la catastrophe est magnifiquement racontée, alors même que le ton de la série demeure d’un comique insolent. C’est une des séries qui reflète le plus le genre de la dramedy : hilarant en surface, tragique en-dessous. Chaque personnage porte sa croix, et la série, très rarement, leur donne la chance de la déposer. L’apparente frivolité des situations, l’aseptisation du monde de la série - qui ne quitte jamais le milieu du luxe et les classes élevées - ne sont que des leurres. La série ouvre ainsi des fenêtres sur des dilemmes éthiques et sociaux.
4) Une étude sombre et réaliste de la société contemporaine
La série passe également du particulier au général par son étude sociologique de la City, suivant l’hypersexualisation de notre société moderne. Son ton quant aux relations humaines est implacablement pessimiste. L’exacerbation des sens et de l'appétit sexuel constituent des pendants au dérèglement et à la frénésie du monde financier souvent évoqué de la série. Ce point a toutefois été atténué (ou du moins est désormais plus discret) depuis la crise financière de 2008 où l'étalage des plaisirs, de la déliquescence des moeurs, du fric tout-puissant, a été plus mise en sourdine, donnant à la série un cachet documentaire sur la vie de la City d'avant la crise.
Malgré la « hotitude » et l’humour des situations, la série montre la misère sexuelle et sentimentale de nombreuses personnes, la difficulté terrible de communiquer sans malentendus entre les hommes et les femmes, qui se réfugient dans des fantasmes illusoires face à une vie oppressante. L’aspect cynique de la haute société n’est pas épargné, et l’on croit entendre Ken Loach, celui de It’s a free world ! dans l’évocation des fossés entre les classes sociales.
5) Controverses
Le sujet audacieux de la série (une escort girl de luxe faisant ce métier par plaisir, vision inédite de la prostitution) ne fut pas sans grincer des dents. Elle fut notamment la critique des féministes qui considéraient inimaginable qu’une femme puisse entrer de plein gré dans ce milieu, oubliant que dès le pilote, la série dit bien qu'il s'agit d'un cas ultra minoritaire de la prostitution (celle de luxe), ne décrivant pas le plus vieux métier du monde dans sa globalité, et ayant davantage vocation à analyser les comportements humains et sociologiques via le parcours personnel de Belle (la véritable Belle entra d'ailleurs sans regrets dans cet univers). L’accusation d’objetisation de la femme fait peu de cas de la maîtrise exercée par l’héroïne sur son univers. Par ailleurs, à partir de la saison 2, des thématiques plus graves (tentative de viol, décès d’un client…) vont se rajouter au ton déjà doux-amer de la première saison. Plus légèrement, Billie Piper, tout juste auréolée de son succès unanime en tant que Rose Tyler, l’un des plus mémorables Compagnons du Docteur de la série de Science-Fiction Doctor Who (depuis 1963 sur les écrans anglais), fut accusée assez idiotement de détruire l’image noble et héroïque de son personnage. Billie Piper est renommée pour être souvent confondue avec ses personnages toujours hauts en couleurs.
6) Pour conclure…
La qualité de la série frappa également les américains. Robert Greenblatt, président de la chaîne câblée Showtime, responsable de séries aux thèmes très audacieux voire controversés (Dexter, The L Word, Weeds, Homeland, Masters of Sex…) renonça même à son projet initial d’adapter la série aux USA (comme il l’avait fait pour Queer as folk) pour la diffuser intégralement sur son réseau, subjugué par la maîtrise formelle et thématique de la série. Qu’une série anglaise avec des acteurs à l’accent british ait doit en nos temps contemporains aux honneurs des networks américains demeure là bien l’ultime exploit de la série. Aujourd’hui, seules des séries anglaises du calibre de Dr.Who (à laquelle participa Billie Piper) ont pu en faire autant.
Enfin, un dernier mot sur le doublage : l’identité anglaise de la série, sa volonté de faire de Londres un personnage à part entière (comme New York Sex and the city), fait que le choix de la VO demeure une évidence. Mais il convient de souligner la qualité désarmante du doublage français. Billie Piper a en effet le privilège d’être doublée par Laura Blanc, une des plus talentueuses actrices de doublage qui soit (son CV parle pour elle), et par ailleurs parfaitement bilingue. Les autres comédiens de doublage sont également très pro, faisant que la série se regarde avec un plaisir intact en VF. Les fans de Dr.Who ne peuvent que regretter que Laura Blanc n’ait pu doubler Rose Tyler. Toutefois, M6, qui diffusa la série en France, est hélas connue pour ses programmations erratiques et ne prit jamais la peine de diffuser la dernière saison de la série. Conséquence, la saison 4 n’existe qu’en VO, éventuellement sous-titrée (et n’a d’ailleurs aucun titre français d’épisode).
Billie Piper, interprète de Belle de Jour
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Dernière édition par Dearesttara le Jeu 13 Aoû 2015 - 12:10, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
No Money... No Honey
Effectivement, je confirme que l'agence Honey West and Company ne fait jamais crédit !
Bravo Dear, excellente présentation des différentes dimensions et des atouts de la série. Au niveau des faiblesse, je vie guère que le faible nombre d'épisodes. Le pilote établi sans ambigüité qu'ils 'agit d'une forme ultra minoritaire de prostitution. La série raconte un parcours individuel réel, elle n'a nullement pour objet de légitimer ou d'édulcorer le plus vieux métier du monde dans sa globalité.
Je rajouterais juste deux points. la bande son originelle de la série est fabuleuse, malheureusement de nombreux titres sont remplacés par la musique d'ambiance sur les DVD, pour des problèmes de droits.
Et puis la série est datée historiquement, elle survient juste avant la crise économique et financière qui va déferler à partir de 2008. Elle a déjà revêtu un précieux aspect documentaire en nous racontant la City d'avant la contraction avec l'argent des traders triomphants coulant à flot, sa soif de plaisirs de toutes sortes, sa vitalité mais aussi son avidité s'affichant sans vergogne ni pudeur. Depuis tout s'est considérablement calmé (ou est devenu davantage dissimulé), la City s'est un peu éteint et la reprise en main morale concernant les salles de marché s'est étendu aux autres domaines de la société.
Les petits instantanés de la vie londonienne et de ses quartiers apportent également beaucoup à la tonalité très anglaise du programme. La VF est en effet bien meilleure que celle du Docteur, dont le désastre demeure une énigme en soi.
Effectivement, je confirme que l'agence Honey West and Company ne fait jamais crédit !
Bravo Dear, excellente présentation des différentes dimensions et des atouts de la série. Au niveau des faiblesse, je vie guère que le faible nombre d'épisodes. Le pilote établi sans ambigüité qu'ils 'agit d'une forme ultra minoritaire de prostitution. La série raconte un parcours individuel réel, elle n'a nullement pour objet de légitimer ou d'édulcorer le plus vieux métier du monde dans sa globalité.
Je rajouterais juste deux points. la bande son originelle de la série est fabuleuse, malheureusement de nombreux titres sont remplacés par la musique d'ambiance sur les DVD, pour des problèmes de droits.
Et puis la série est datée historiquement, elle survient juste avant la crise économique et financière qui va déferler à partir de 2008. Elle a déjà revêtu un précieux aspect documentaire en nous racontant la City d'avant la contraction avec l'argent des traders triomphants coulant à flot, sa soif de plaisirs de toutes sortes, sa vitalité mais aussi son avidité s'affichant sans vergogne ni pudeur. Depuis tout s'est considérablement calmé (ou est devenu davantage dissimulé), la City s'est un peu éteint et la reprise en main morale concernant les salles de marché s'est étendu aux autres domaines de la société.
Les petits instantanés de la vie londonienne et de ses quartiers apportent également beaucoup à la tonalité très anglaise du programme. La VF est en effet bien meilleure que celle du Docteur, dont le désastre demeure une énigme en soi.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Merci Estuaire. En fait, cela faisait un an que je polissais chaque détail de cette présentation, attendant le moment où je chroniquerais la série.
Honey ne fait pas crédit. Pas d'inquiétude, Belle non plus ! La Trixie de Calif aurait dû être plus vigilante.
Je vais rajouter ce que tu dis à propos de l'aspect minoritaire du cas de Belle, et le côté un peu daté. Il faut toujours être précis.
1re critique très bientôt. Vraisemblablement longue car c'est un pilote. Ensuite, ce sera plus réduit.
Honey ne fait pas crédit. Pas d'inquiétude, Belle non plus ! La Trixie de Calif aurait dû être plus vigilante.
Je vais rajouter ce que tu dis à propos de l'aspect minoritaire du cas de Belle, et le côté un peu daté. Il faut toujours être précis.
1re critique très bientôt. Vraisemblablement longue car c'est un pilote. Ensuite, ce sera plus réduit.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
1. Pilote : Le partenaire idéal
1.01 Le partenaire idéal (Episode 1.1) : B B B
Scénario : Lucy Prebble, sur une idée de Paul Duane, d’après The Intimate Adventures of a London Call Girl de Belle de Jour (pseudonyme de Brooke Magnanti)
Réalisation : Yann Demange
I love London, I love its rudeness, its lack of community, its impatience, I even love its weather ; but most of all, I love the anonymity.
The first thing you should know about me is that I'm a whore.
Londres. Nous faisons la connaissance d’une jeune femme, Hannah, qui exerce avec plaisir et sans contrainte le métier de call-girl de luxe. Elle nous fait entrer dans un univers extrêmement codifié, non seulement par ses règles, mais aussi par la nécessité de séparer les deux êtres en elle : Belle la prostituée, Hannah la femme, ce qui la pousse à faire des sacrifices et des discrétions pour exercer librement son métier…
Ce premier épisode parvient en un temps record à donner une vision complète et divertissante de la série : vision peu commune et glamour de la prostitution de luxe, érotisme et humour extrêmement présents, description rapide et efficace d’une héroïne au quotient sympathie déjà énorme, ton comique (voire déjanté), déclaration d’amour à la ville de Londres, présence d’une volonté sociologique voire même anthropologique sur la recherche de sa propre identité, et un arrière-fond plus grave annonçant de loin le pessimisme noir d’épisodes futurs. Ne disposant que de 22 minutes, Lucy Prebble décide sagement de laisser de côté son scénario pour se focaliser sur la présentation de la série. N’étant pas autre chose qu’un (long) prélude, le fil du récit résulte artificiel, c’est le prix à payer pour qu’elle réussisse à inclure toute la richesse de la série, qui nous prévient déjà qu’elle sera bien plus qu’une simple mise en images d’anecdotes croustillantes sur une escort-girl. Ce qui frappe le plus dans ce pilote est toutefois la mise en scène stupéfiante de beauté et d’imagination de Yann Demange, qui idéalise une réalisation à la base documentaire (genre The Office). Le style « docu » permet aussi une réjouissante composante de la série : les apostrophes directes de Belle face caméra au spectateur, brisant le Quatrième mur. Le traitement des scènes sexuelles se montre déjà varié et réussi. Les quelques lourdeurs sont pleinement compensés par un humour résolument décalé. Billie Piper explose d’entrée de sensualité, de sympathie, et d’humour.
Belle est un prometteur sujet d’étude. En 22 petites minutes, nous saisissons un croquant croquis de la belle Belle : elle exerce son métier aussi bien par plaisir que pour l’argent « facile », est consciente de son pouvoir de séduction mais l’utilisant seulement pour garder le contrôle sur ses rendez-vous (Belle ne sera jamais une dominatrice, on en reparlera dans l'épisode 4). Elle dégage immédiatement une aura empathique et souriante, avec deci delà quelques aspérités : paresse, orgueil, frivolité assumée... Son tempérament volontaire et déterminé (elle se définit comme une « whore », et ironise sur le politiquement correct des termes sémantiques d’escort, call-girl, etc.) renforce sa présence à l’écran. Tout comme Belle « joue » avec ses clients lors de ses services, Belle joue avec le spectateur en le taquinant sur la vision de béotien qu’il a de son univers. L’énumération de ses règles d’hygiène, de vie, de sécurité, ainsi que quelques « trucs » du métier, évite un effet mécanique par leur application immédiate et souvent décalée à l’écran. L’on voit qu’être escort de luxe n’est pas à la portée des premier(e)s aspirant(e)s venu(e)s ! Son professionnalisme à satisfaire les moindres fantasmes de ses clients est également très apprécié, tout comme son regard critique sur l’hypersexualisation de la société touchant les jeunes comme leurs aînés. En présentant une femme faisant ce qu’elle veut de son corps et de son âme, ne s’autorisant aucun diktat si ce n’est celui de la discrétion, tout en demeurant crédible, la série insère bel et bien une tonalité féministe.
La série réussit les scènes chaudes, les différenciant pour rappeler toute la diversité de la sexualité. Elle pare également au côté scabreux de la chose avec un humour massif. Ainsi, la scène de sexe avec le client d’âge mûr - Tom Mannion et son hilarante tête d’ahuri - qui fantasme sur les étables de chevaux (source d’un énorme gag final) est la première manifestation des tornades d’humour qui vont déferler sur la série. En contrepoint, le jeune et beau client timide qu’est Daniel va permettre à Belle d’exprimer les premières ombres de la série. Daniel est un client effrayé par la domination des escorts, et Belle comprend qu’il voudrait faire l’amour à une femme de tous les jours, à Hannah, et non à Belle. D’où une scène de sexe cette fois romantique et torride, et une belle acuité de la psychologie masculine, cherchant au fond d’elle-même une « princesse charmante » éloignée du maquillage et des tenues agressives des escorts. Mais cela révèle aussi de Belle une volonté farouche de séparer ses deux identités comme le dit une conclusion à la fois amère et inattendue sur sa définition de « client idéal ». On avouera cependant que la scène de fellation et de masturbation (en suggéré) est un peu grasse, malgré l’amusant malaise de la situation. Billie Piper exprime à merveille toutes les facettes de son personnage.
Au niveau des personnages secondaires. Ben, ex, et meilleur ami d’Hannah, manifeste avec elle une alchimie scintillante dès les premières secondes. Iddo Goldberg et Billie Piper se montrent d’une joyeuse complicité. Leur jeu débile dans la maison à louer est aussi lumineux que souriant, agréable pause dans la vie surchargée de l’héroïne. Stéphanie, la maquerelle de Belle, est à l’inverse d’une froideur coupante avec ses « filles », mais la subtilité de jeu de la chevronnée Chérie Lunghi (hélas trop sous-employée pendant la série) laisse entendre une réelle affection derrière les passes d’armes. Terminons avec la mise en scène fastueuse de Yann Demange. Ce réalisateur français travaillant en Angleterre trouve systématiquement le ton juste, bien aidé par le décor absolument somptueux de l’héroïne qui peut rappeler celui de Tara King ! Glorification du corps désirable de Belle, mais évitant la vulgarité, plans-séquences fluides à la Ophuls, magnifiques inserts extérieurs, photographie saturée de couleurs ardentes, superbes idées comme cette caméra couchée à côté de Belle se redressant en même temps qu’elle… Demange transcende le style documentaire de la série par un vrai travail de cinéaste d’auteur. Il parachève la réussite de ce pilote.
IS =
- Belle déclare être fan de la saison 4 d’A la maison blanche (The West Wing), une série politique américaine racontant sept années (et autant de saisons) de la vie publique d’une administration démocrate. La série est réputée pour ses dialogues abondants, brillants, spirituels, et cérébraux, débités à la vitesse de l’éclair (marque de fabrique du créateur/scénariste Aaron Sorkin). La saison 4 voit notamment la démission du vice-président Hoynes à cause d’un scandale sexuel, ce qui a pu faire sourire Belle, consciente plus que tout autre du pouvoir du sexe !
- Belle boit du vin rouge avec un client. Elle déclarera pourtant dans l’épisode suivant ne jamais boire avec un client.
- Devant un piano, Belle fait sortir une musique que l’on peut qualifier d’avant-gardiste et dissonante. Bon, en fait, elle sait pas jouer, voilà.
- Les premiers plans du pilote voient Belle marcher sur le Millennium Bridge. Inauguré à Londres en 2000, il est vu alors comme un symbole du grand succès économique et politique du pays.
Dernière édition par Dearesttara le Dim 16 Aoû 2015 - 12:13, édité 3 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
C'est vrai que le pilote choisit de manière particulièrement évidente de privilégier la mise en place du décor de la série et de l'héroïne à l'intrigue du jour. l a raison, en moins d'une demi heure tout mener de front aurait été mission impossible. Par la suite la forme feuilletonnante va permettre de passer outre au format court, et de raconter une vraie histoire. Je me souviens de la somptueuse première apparition de Balle sur le Millennium Bridge, ce qui situe d'emblée la période de la série (début des années 2000) et sa localisation, au coeur de la City. Une coordonnée spatio-temporelle, quoi (ne pas commencer les vannes sur le Docteur, ne pas commencer les vannes sur le Docteur)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Non, non, je t'en prie, lâche-toi. D'autant que Eleven va nous rendre visite dès cette saison. Le jeu de comparaisons Rose/Belle serait amusant, il y a beaucoup de similitudes entre elles. Je regrette que Tennant n'ait pas pu participer à la série comme c'était prévu. Ç’aurait été le même épisode avec Smith, ça aurait été épique.
Après, montrer tout l'univers d'une série tout en racontant une vraie histoire en 25 minutes, c'est tout à fait possible : il suffit de s'appeler Steven Moffat, d'être suffisamment sûr de soi pour écrire un pilote de sitcom au scénario sophistiqué avec twists à chaque minute (oui, déjà), d'imaginer des personnages bien complexes et totalement délirants à la fois, et voilà comment on obtient le pilote de Six Sexy. Mais voilà, c'est Moffat... Mais je salue la prudence de la scénariste. Et d'ailleurs, c'est raccord avec le côté "docu" où parfois les scènes s'enchaînent sans trop de suivi. Je n'avais pas trop aimé le pilote la première fois, et en le revoyant hier, je l'ai trouvé finalement très bon.
Le pont est pourtant toujours là, non ; en quoi cela date la série ?
Après, montrer tout l'univers d'une série tout en racontant une vraie histoire en 25 minutes, c'est tout à fait possible : il suffit de s'appeler Steven Moffat, d'être suffisamment sûr de soi pour écrire un pilote de sitcom au scénario sophistiqué avec twists à chaque minute (oui, déjà), d'imaginer des personnages bien complexes et totalement délirants à la fois, et voilà comment on obtient le pilote de Six Sexy. Mais voilà, c'est Moffat... Mais je salue la prudence de la scénariste. Et d'ailleurs, c'est raccord avec le côté "docu" où parfois les scènes s'enchaînent sans trop de suivi. Je n'avais pas trop aimé le pilote la première fois, et en le revoyant hier, je l'ai trouvé finalement très bon.
Estuaire44 a écrit:Je me souviens de la somptueuse première apparition de Balle sur le Millennium Bridge, ce qui situe d'emblée la période de la série (début des années 2000)
Le pont est pourtant toujours là, non ; en quoi cela date la série ?
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Parce qu'à l'époque il avait marqué les récentes fêtes du Millénaire, aussi vécues en Grande Bretagne comme l'exaltation d'une puissance retrouvée, notamment via la réussite d'une City redevenue une grande place financière mondiale et au coeur de la quelle il se situe. C'est un symbole de ces années triomphantes et, à mon avis, ce n'est pas un hasard s'il ouvre précisément la série. .
Estuaire44- Empereur
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2. La vie est un roman
1.02 La vie est un roman (Episode 1.2) : B B
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Yann Demange
l know that man from somewhere. Have to go through my mental Rolodex of everyone l’ve ever slept with… This could take a while.
Belle est ravie de participer à une des plus prestigieuses soirées adultes du pays pour son rendez-vous avec un client. Mais elle déchante quand ce dernier lui interdit par contrat de flirter (et plus si affinités) avec quelqu’un d’autre, car il est excité à l’idée de voir hommes et femmes la désirer tout en ne pouvant la toucher. La déception est d’autant plus grande que Belle croise là-bas une de ses idoles, l’écrivain Jay Lorre…
L’épisode souffre de se segmenter en deux parties distinctes n’ayant rien à voir l’une avec l’autre. La première partie recèle de bons moments d’humour par sa description pittoresque et bien hot d’une soirée très privée, et du dilemme de Belle, piégée entre désirs personnels et professionnalisme exigé envers le client. Mais l’épisode préfère se promener dans tous les recoins du club plutôt que de développer l’humour de la situation initiale. Le virage de la seconde partie sert uniquement de prétexte à nous présenter (trop vite) la famille de Belle. On se console avec le talent décidément estomaquant de Yann Demange dont la caméra esthétise au plus haut point les décors. Et bien sûr Belle, Belle, Belle qui nous amuse en banalisant comiquement les situations les plus étranges, mais nous émeut aussi lorsque son visage s’empreint de gravité en pensant aux sacrifices de son métier.
Le scénario très minimaliste de Lucy Prebble bride sévèrement l’humour de la situation initiale, Belle ne faisant que discuter sobrement avec son idole (et son accorte compagne) ou se promener d’un air morne dans les différentes salles. La description du club est divertissante mais aurait pu être plus poussée (bon, le strip-tease burlesque vaut le coup d’œil). Alors que les scènes sexuelles, moteur premier de la série, n’en seront jamais l’élément le plus important, il est révélateur que ce sont les préliminaires muy caliente de la scène du triolisme qui resteront comme la scène ressortant le plus de l’épisode (avec toujours cette caméra à la distance parfaite entre voyeurisme et pudeur). Depuis longtemps, la télévision a souvent dépeint les artistes comme des tarés écorchés vifs aux obsessions délirantes (sexe compris évidemment), cela correspond à une image fantasmée (bien que loin d’être exagérée) aujourd’hui de mise dans l’imaginaire collectif. On est donc pas étonné de trouver un écrivain responsable dans un lieu chaud bouillant entouré d’une belle blonde très « ouverte d’esprit ». Jay Lorre, incarné avec mystère et malice par Jamie Sives, donne un peu de piment à ses scènes avec Billie, par ailleurs franchement drôle avec sa perruque lui donnant un côté « vilaine fille » pas du tout crédible. L’on reconnaît l’ingéniosité du rebondissement final, très ironique et vachard pour l’héroïne.
La deuxième partie avec la famille de Belle souffre d’un contraste trop tranché avec le segment précédent. N’ayant aucun relief, papa, maman, sœurette, et neveu passent très vite, et on remarque seulement que la magie de l’épisode précédent entre Ben et Belle n’était pas un accident, notre duo se montrant joliment fusionnel. Avant une coda finalement sereine, une ombre passe dans les grands yeux de Belle, lorsqu’elle contemple ce à quoi elle renonce : relation personnelle épanouie, joies de la maternité, solitude permanente, cachotteries à sa famille... Un regret qui sera à l’origine de sa quête de l’âme sœur et de la conciliation de sa double identité. La gamme d’émotions sur laquelle joue Billie Piper apparaît déjà grande, et elle aura l’occasion à l’avenir de montrer qu’elle est en réalité encore plus vaste. Et toujours cette caméra couvant amoureusement des yeux une Belle alanguie sur un siège de voiture…
IS =
- Belle n’a aucune relation sexuelle dans cet épisode, un cas rare au sein de la série. Première apparition de ses parents, de sa sœur aînée (et de son mari), et de son neveu nouveau-né.
- Le serveur du club déclare qu’il joue dans une pièce de théâtre appelée Une maison de poupée (Et Dukkehjem). Il s’agit d’un drame écrit en 1879 par l’écrivain norvégien Henrik Ibsen (1828-1906). La pièce est réputée pour sa violente critique d’une société gouvernée par la domination masculine, et incapable de comprendre les désirs et besoins des femmes. Elle fit d’ailleurs l’objet d’un tollé à sa création, forçant même l’auteur à réécrire une fin plus consensuelle (aujourd’hui supprimée au profit de l’originale). Elle est inscrite au registre international Mémoire du monde de l’UNESCO.
- Une des invitées de la soirée parle du film documentaire Une vérité qui dérange (An inconvenient truth). Réalisé en 2006 par David Guggenheim sur un texte écrit et lu par l’homme politique Al Gore, il fit prendre conscience au grand public de l’imminence des conséquences désastreuses du réchauffement climatique causé par l’industrie mondiale (les Etats-Unis en tête).
- Le père de Belle fume des Rizla +. Cette marque de cigarettes fondée en 1867 par Leonide Lacroix (un papetier d’Angoulême) propose des papiers à cigarettes dont la texture comporte du riz. Cette marque française, rachetée par l’entreprise britannique Imperial Tobacco en 1997 est maintenant surtout produite en… Belgique. Amy Winehouse, dont la musique est utilisée pour le générique de la série, mentionne la marque dans sa chanson Bestfriends, right.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
J'avais bien aimé cet épisode, notamment la description vacharde d'une soirée profondément ennuyeuse, on l'on se rend finalement davantage par snobisme que par esprit égrillard. Le sexe aussi peut devenir terne quand il n'est que représentation. C'est vrai que la famille de Belle est assez passe-partout, mais le père s'en sort mieux, il incarne vraiment les valeurs d'un prolétariat anglais envoie de disparition, avec beaucoup de dignité, et la scène avec Belle est très sensible (de mémoire, j'espère que ne me trompe pas d'épisode).
j'ai apprécié que cette série dans l'air du temps vilipende en définitive bien davantage le milieu branchouille que le cadre familial traditionnel, c'est assez audacieux vis à vis de ce que l'on pourrait considérer comme étant son public. Encore une formidable composition de Billie piper, d'emblée très naturelle cet crédible dans un personnage pourtant casse-gueule. Alors que Belle affirmait dans le pilote pourvoir tout gérer, on ressent dès maintenant qu'Hannah va être à la peine avec les tiraillements qu'implique la vie qu'elle s'est choisie.
j'ai apprécié que cette série dans l'air du temps vilipende en définitive bien davantage le milieu branchouille que le cadre familial traditionnel, c'est assez audacieux vis à vis de ce que l'on pourrait considérer comme étant son public. Encore une formidable composition de Billie piper, d'emblée très naturelle cet crédible dans un personnage pourtant casse-gueule. Alors que Belle affirmait dans le pilote pourvoir tout gérer, on ressent dès maintenant qu'Hannah va être à la peine avec les tiraillements qu'implique la vie qu'elle s'est choisie.
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Je vais inclure quelques-unes de tes observations dans ma critique. Disons que j'ai reproché à l'épisode de pousser le mimétisme à nous faire communiquer l'ennui de Belle au lieu qu'on en rigole. Oui, il y a une belle scène avec le père, mais elle est trop brève pour développer quoi que ce soit ; peut-être s'agit-il d'un autre épisode.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Ok !
En 2007, Amy interprète la chanson du générique à l'issue du Friday Night Project consacré à David Tennant
En 2007, Amy interprète la chanson du générique à l'issue du Friday Night Project consacré à David Tennant
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
L'émission me semble vraiment déjantée. Forcément, David est comme un poisson dans l'eau. J'aime beaucoup le regard d'Amy en entendant la question sur Tom Baker (j'ignorais qu'il avait essayé de tuer sa belle-mère). Secret Diary était encore en production pendant l'émission donc pas de référence à Billie, mais c'est vrai que la coïncidence est amusante.
Bonté divine, quelle voix. La chanson a vraiment perdu une grande lorsqu'elle est morte...
Bonté divine, quelle voix. La chanson a vraiment perdu une grande lorsqu'elle est morte...
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
3 L'Oiseau de nuit
1.03 L'Oiseau de nuit (Episode 1.3) : B B
Scénario : Julie Gearey
Réalisation : Yann Demange
One orgasm down, ten hours to go.
Belle a rendez-vous avec Ash, un de ses clients réguliers pour qui elle a une grande affection. Ce dernier aime la « girlfriend experience », dans laquelle l’escort, pendant toute la nuit, joue le rôle d’une petite amie parfaite et romantique (avec parties de jambes en l’air du même métal), qui est un des services favoris de Belle. Mais la nuit est longue, Ash s’endort rapidement, et Belle commence à s’ennuyer…
Aussi (faussement) légère que peut être une série, chaque épisode doit contenir un enjeu et un suspense. L’épisode précédent souffrait d’une segmentation des intrigues mais instillait au moins un suspense quant au dilemme de Belle. Rien de tel ici dans un scénario sans tenants et aboutissants, avec en plus une nouvelle segmentation d’intrigues. L’épisode convainc par son toujours juste traitement de thèmes sexuels, et l’exposition de facettes moins sympathiques de Belle. Notre héroïne a ses défauts, mais a l’honnêteté de ne pas chercher à les masquer. La réalisation de Demange (un peu moins inspirée), et l’interprétation, demeurent, elles, au top niveau.
De fait, l’ennui de Belle est ironiquement communicatif car une fois Ash endormi, l’épisode n’a déjà plus rien à raconter : il n’y a aucun développement narratif à attendre d’un simple service que rend une prostituée, sauf à verser dans le théâtre de boulevard, domaine que la série n’empruntera qu’à doses homéopathiques. Bon, voir Belle en professeur d’université nous énumérer les sujets à ne pas mentionner pendant le rendez-vous arrache quelques sourires, mais c’est bien tout. L’incartade avec le client imprévu n’y change rien, aussi pauvre en humour qu’étirée en longueur. La coda est tout aussi pâle avec ces plans gratuitement voyeuristes de Belle prenant sa douche. Demange n’est pas au meilleur de sa forme lors des scènes sexuelles, qu’il filme plus académiquement (et grassement) ; mais il l’est dans les autres scènes, avec ces larges plans du Londres nocturne, et son apologie continuelle de la sensualité de Billie Piper (à faire hurler le loup de Tex Avery dans sa robe rouge).
L’épisode trouve un second souffle par son exploration de la psyché sexuelle. Aussi obsédés les hommes soient-ils, ils ne souhaitent qu’au fond trouver une petite amie très romantique, avec qui le sexe serait un ravissement sensuel et ardent de chaque instant ; d’où cette idée d’une relation certes tarifée mais à l’apparence sentimentale (selon Belle, en plein boom). Ash, incarné avec beaucoup de sympathie par Ace Bhatti, en est l’incarnation. Le fait qu’il soit marié rappelle en passant que les prostituées n’ont pas à faire de jugements moraux sur leurs clients (faute de quoi, elles fermeraient boutique), mais aussi la peine que l’alchimie sentimentale et sexuelle des débuts se fane par le temps et la routine, lorsqu’un mariage ressemble de plus en plus à une colocation. Quant au deuxième client, il est élevé comme tant d’hommes dans le culte opprimant de la performance (à tous les sens du terme) : c’est un Alpha male sûr de lui, ce qui séduit Belle, mais il ne semble vivre que pour une autorité fatigante à maintenir (la série traitera un sujet similaire en saison 4). Belle est gênée par ses directives, et par son inhabituelle endurance. Un voile s’ouvre sur la psyché féminine, pas forcément friande des parties de jambes en l’air s’éternisant (cliché véhiculé entre autres par la pornographie). Belle devra d’ailleurs recourir à un désopilant tour dans son sac pour hâter la fin des (d)ébats.
Belle ressort de l’épisode plus trouble. Pour la deuxième fois consécutive après l’épisode précédent, elle lance un coup de canif dans son contrat d’exclusivité avec son client en cherchant quelqu’un d’autre, juste parce qu’elle s’ennuie. On pensait pourtant qu’un oiseau de nuit comme elle saurait comment s’occuper. Belle se montre fine psychologue sur les clients de l’hôtel, mais ses analyses systématiques finissent par la déshumaniser quelque peu (alla Dr.House). Belle avoue d’elle-même est qu’elle est une mauvaise petite amie en temps normal (ce que Ben avait dit dans le pilote sans qu’elle s’en offusque). Sa vénalité prend plus d’importance, exprimant haut et fort son goût de l’argent facile et de la paresse. Toutefois, on est contents de voir que même dans son milieu où les relations sont corrompues par les billets, demeurent des traces d’affection sincère, ou de la voir passer de bons moments de complicité platonique avec le maître d’hôtel. La série confirme sa maîtrise formelle et thématique, mais doit encore trouver ses marques narratives. Cela ne va heureusement plus tarder.
IS =
- Première apparition de Ash, le client régulier de Belle. Il reviendra dans l’épisode 5 de cette saison Jamais deux sans trois, et dans l’épisode 8 de la saison 2 Des mots pour le dire.
- Les intéressé(e)s par une soirée et une nuit romantiques avec Belle doivent débourser 1500$ (frais non inclus).
- Belle offre à Ash The human stain (La tâche), un roman de l’écrivain américain Philip Roth (1933) publié en 2000. Ce roman racontant comment la vie d’un professeur d’université tourne à la débâcle suite à des accusations de racisme est considéré comme un des meilleurs de son auteur. Il est typique de son ton souvent sombre et pessimiste. Ash confirmera d’ailleurs dans l’épisode 5 que sa lecture l’a déprimé bien qu’il l’ait apprécié. Le roman a reçu le Prix Médicis étranger en 2002 et fut adapté au cinéma en 2003 par Robert Benton sur une adaptation de Nicholas Meyer, et avec Anthony Hopkins, Nicole Kidman, et Gary Sinise. Le titre français du film est La couleur du mensonge.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Effectivement davantage un épisode d'ambiance, sans trop de péripéties; j'ai bien aimé l'atmosphère de la nuit dans un hôtel notamment avec les conversations entre Belle et le réceptionniste. Un univers à part, raconté avec sensibilité.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Une grosse bonbonne d'eau au moulin des fanfictionners Dr.Who/Secret Diary (j'en suis) :
http://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-1266985/Matt-Smith-Billie-Pipers-secret-date-2006.html
http://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-1266985/Matt-Smith-Billie-Pipers-secret-date-2006.html
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
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