Série "Journal intime d'une call-girl"
+2
Estuaire44
Dearesttara
6 participants
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 3 sur 6
Page 3 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Une grosse bonbonne d'eau au moulin des fanfictionners Dr.Who/Secret Diary (j'en suis) :
http://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-1266985/Matt-Smith-Billie-Pipers-secret-date-2006.html
http://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-1266985/Matt-Smith-Billie-Pipers-secret-date-2006.html
Dearesttara- Roi (Reine)
- Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Images scandaleuses et inadmissibles, Billie n'est la compagne que de deux Docteurs ! Bas les pattes, il faudra se contenter de la longiligne et rousse écossaise, non mais.
Blague à part j'ai The Ruby in the Smoke et l'autre téléfilm associé où ils jouent ensemble, je les regarderai après avoir conclu Honey West.
Blague à part j'ai The Ruby in the Smoke et l'autre téléfilm associé où ils jouent ensemble, je les regarderai après avoir conclu Honey West.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Tu me raconteras. J'attends de voir ça.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
1.04 Fais-moi mal… (Episode 1.4) : B B B
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Yann Demange
- You don't mind, do you ? My slave is not allowed to clothes indoors.
- Oh, no, I'm used to it.
Pour faire plaisir à son comptable qui a des fantasmes sadomasochistes, Belle fait la connaissance de Sirona, une dominatrice qui lui apprend quelques rudiments du métier. Belle s’occupe alors de préparer la séance, mais son esprit est troublé par le fait que Ben a attendu un mois et demi avant de lui annoncer ses fiançailles avec sa petite amie…
En se focalisant sur une seule et même histoire, les auteurs gagnent en densité et en cohérence, dénotant une prise d’assurance par rapport aux épisodes précédents qui versaient trop dans l’anecdotique. Prebble a de plus l’idée inattendue de s’emparer d’un thème que l’on pourrait imaginer comique (apprentissage catastrophique des codes du S&M) et de l’utiliser pour décrire la psychologie tourmentée de Belle. Démarrant dans l’humour avec notamment une description aussi juste que désopilante du S&M, aux règles très exotiques pour les béotiens, l’épisode finit par instiller le malaise dès lors que cette expérience met au jour ce qu’il révèle de Belle.
L’épisode se focalise sur une vision certes simplifiée mais joliment duale de la relation dominant-dominé dans le S&M. Si le S&M et son implication d’une douleur et d’une soumission vécues comme le plaisir fascine - le succès de Cinquante nuances de Grey le confirme - l’on est ici dans une vision radicalement différente de la vision fantasmagorique du grand public (et de miss E.L.James) : au contraire, le S&M est avant tout une relation psychologique. Le plaisir du dominé de lâcher prise, de cesser d’avoir le contrôle, est en soi plus fort que les humiliations qu’il consent (la série reprendra un thème similaire en saison 4). A l’inverse, le dominateur prend davantage plaisir à être élevé sur un piédestal, à satisfaire le plaisir de son partenaire, que de lui donner des coups de cravache. Tout ceci reste avant tout un jeu, et non un mode de vie. Jeu ne signifie cependant pas galéjade, ce domaine demandant un sérieux et une force morale spécifique. Applaudissements pour Sally Dexter, dont l’interprétation ne verse jamais dans l’hystérie, délivrant les répliques les plus directes et les plus émouvantes (si, si) avec entrain, et faisant transparaître la bonté de Sirona derrière son rôle. Toute la scène d’apprentissage est franchement comique, avec des instantanés aussi frappants que surréalistes, opposés à la violence plus réaliste du film emblématique du sadomasochisme : Maîtresse de Barbet Schroeder.
Mais lorsque Belle se métamorphose en Maîtresse, tout se grippe. Elle reçoit de plein fouet la contradiction de sa double identité : si Belle est une « control freak » autoritaire, Hannah est quelqu’un de si sensible à la douleur - celle de son âme divisée - qu’elle a du mal à la pratiquer elle-même, même si consentie. Ainsi, son crescendo de malaise (ennui, perte d’inspiration, interruption du jeu, manque de confiance…) culmine lorsqu’elle laisse ses émotions personnelles prendre le dessus lors d’une explosion de violence laissant nos deux compères totalement sonnés : lui à cause de la douleur, elle parce qu’elle s’est avancée trop loin dans un rôle qui n’est pas le sien. Cette séquence est bien plus sombre que comique, et son ton est très audacieux. Le déchaînement de Belle vient de sa colère contre Ben qu’elle accuse d’avoir caché ses fiançailles, mais elle-même cache sa double vie. Si sa colère est compréhensible, Ben pointe son hypocrisie, sentant qu’elle lui cache bien des choses. Nouvelle contradiction issue de sa dualité : Hannah souhaite ne rien cacher à l’être qu’elle chérit le plus, mais Belle lui impose silence. Sa décision finale est ainsi une volonté de briser ce carcan. C’est une victoire pour la jeune femme, mais elle paiera le prix de ne pas pousser plus loin son examen intérieur, et d’avoir accordé plus de place à Belle plutôt qu’à Hannah. Si le récit est suffisamment clair pour ne pas expliquer la réaction offusquée d’Hannah par un reste de sentiment amoureux envers Ben, l’on peut se demander si Hannah est peinée à l’idée de « partager » plus Ben avec sa fiancée, de la crainte de perdre une amitié fusionnelle. Quoiqu’il en soit, une pointe d’amertume perturbe la réconciliation de fin.
IS =
- D’après la date indiquée par le portable de Belle, cet épisode se déroule le 25 juin 2007, soit un peu moins de quatre mois avant la date de première diffusion au Royaume-Uni (18 octobre 2007).
- Billie Piper déclara surchauffer dans son costume de dominatrice en PVC, et avoir détesté le porter.
- Dans la première scène Belle dit à son comptable « Oui, ma chère ! » 1 point en moins en français pour la meilleure escort-girl des séries télé.
- Belle cite le proverbe « Curiosity killed the cat ». Apparu sous diverses formes depuis la fin du XVIe siècle, Eugène O’Neill est crédité comme étant le père de cet expression sous sa forme actuelle quand il l’utilisa dans sa pièce Diff’rent en 1920 (bien que le Washington Post du 4 mars 1916 l’aurait précédé). Le chat, animal curieux par nature, a en effet l’habitude d’aller là où le guide son instinct et sa curiosité, quitte à se retrouver dans de désagréables, voire mortelles, situations. Il n’y a pas d’équivalent de ce proverbe en français si ce n’est l’ersatz « La curiosité est un vilain défaut ».
- Le site internet où Belle expose ses services est www.exclusive-escorts.biz Le site est fictif bien qu’il existe un site nommé « exclusiveescorts » (sans tiret) mais l’extention est co.uk
- Pendant la séance S&M, Belle lit All told, l’autobiographie de l’acteur et marionnettiste français Frédéric O’Brady.
- Le numéro de Ben est 079 72 117950. En effet, au Royaume-Uni, les numéros de téléphone portable ont onze chiffres, commencent par 07 suivi de 4, 5, 624 (mobiles de l’Île de Man), 7, 8, ou 9, puis des huit chiffres classiques d’un numéro de téléphone. Il est donc fort possible que ce numéro soit en service !
- Le nœud noué par Belle pour ligoter l’esclave de Sirona est, comme le commente cette dernière, un nœud à tête d’alouette (Bark’s head, ou cow hitch en anglais). C’est un nœud d’accroche simple et rapide à réaliser, utilisé généralement pour accrocher un cordage à un objet. Il est souvent utilisé dans les cerfs-volants. Lorsque Sirona lui demande si elle a appris à faire ce nœud dans les « guides », Belle répond qu’elle était dans les « brownies ». Il s’agit de deux catégories du Guidisme (le scoutisme féminin) ; les « guides » désignent les jeunes filles de 10 à 14 ans tandis que les « brownies » ont entre 7 et 9 ans en moyenne.
Dernière édition par Dearesttara le Sam 22 Aoû 2015 - 23:17, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
L'un des épisodes de la saison 1, le SM aura rarement été abordé aussi crument dans une série télé (à part Californication ou TLW, of course), on a parcouru du chemin depuis Emma Peel en Queen of Sins. Le sujet est particulièrement risqué, mais 'épisode s'en tire bien grâce au personnage de la Maîtresse finalement très sympa, sonnant très juste et ne se limitant pas aux représentations. Grâce à l'humour aussi, le moment où Belle reste seule avec le soumis est l'un de ceux de la série m'ayant fait le lus rire. c'est un peu Spike se retrouvant seul avec Joyce en fin de saison de Buffy, ces atroces moments de gêne où l'on ne trouve rie à dire.
Belle est adorable jusque dans ses erreurs, c'est tellement évident pour nous que tout cet univers ne lui correspond pas du tout. Maison aime Belle aussi pour sa recherche parfois maladroite du bonheur, cela trouve toujours un écho en nous. L'histoire indique aussi déjà une tension autour de Ben. Dans cette série où la protagoniste ne nous cache factuellement rien de rien de sa vie, où elle s'adresse souvent à nous directement, l'auteure parvient encore à placer un niveau de discours supplémentaire, Belle en exprimant souvent davantage précisément par ce qu'elle ne dit pas. C'est très fort.
Belle est adorable jusque dans ses erreurs, c'est tellement évident pour nous que tout cet univers ne lui correspond pas du tout. Maison aime Belle aussi pour sa recherche parfois maladroite du bonheur, cela trouve toujours un écho en nous. L'histoire indique aussi déjà une tension autour de Ben. Dans cette série où la protagoniste ne nous cache factuellement rien de rien de sa vie, où elle s'adresse souvent à nous directement, l'auteure parvient encore à placer un niveau de discours supplémentaire, Belle en exprimant souvent davantage précisément par ce qu'elle ne dit pas. C'est très fort.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
5. Jamais deux sans trois
Autant la gêne entre Spike et Joyce m'a plié en quatre, autant j'avais très mal pour Belle (et le monsieur) lors de la séquence SM : voilà psychologiquement une fille tiraillée entre deux personnalités et qui en essaye une troisième. Forcément, ça ne pouvait qu'exploser. Dès la première vision, j'ai senti que la séquence ne finirait pas dans la bonne humeur. Très bonne observation de ce qu'exprime Belle par ce qu'elle n'exprime pas. On retrouve cette qualité typiquement anglaise qu'est la litote, et qui était souvent utilisée massivement chez le Docteur à mon sens (du moins chez RTD). Belle humaine jusque dans ses failles ; c'est toujours compliqué de rendre un personnage sympathique tout en présentant ses défauts. Par là, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Buffy, personnage éminemment faillible, mais qu'on aime même quand elle commet des erreurs de jugement.
Scénario : Nicole Taylor
Réalisation : Susan Tully (créditée comme « Sue Tully »)
- So Ashok. What's he like ?
- He's sweet, quite handsome, athletic, clever, kind of geeky, gentle, very polite, and he always smells nice.
- Hum, in fact, I was actually wondering whether he prefers anal or vanilla.
Ash, le « régulier » de Belle (cf. épisode 3), souhaiterait une partie à trois. Belle fait donc au préalable la connaissance de Naomi, l’autre escort qui se joindra à eux. Hannah est cependant préoccupée par l’attitude distante de Ben depuis qu’elle lui a révélé sa double vie…
Avec cet épisode richement dialogué, la série trouve sa vitesse de croisière, trouvant l’équilibre entre histoires principale et secondaire, comédie et drame (la série va cependant encore gagner en humour). Nicole Taylor convainc autant dans le drame du mur de glace séparant Belle et Ben que dans l’humour souriant du « threesome ». L’excellente Beth Cordingly campe une Naomi aussi sensuelle que haute en couleurs. Sa relation avec Belle instille une complicité que l’on pressent rare dans ce milieu, ce que l’héroïne apprécie. Cela ne rend que plus cruel le twist final. Sue Tully prend la succession du surdoué Yann Demange et se montre à la hauteur, filmant avec la même affection l’héroïne, et rendant excitant les scènes de lit.
Plus extravertie et rentre-dedans que l’héroïne, Naomi offre un contrepoint pimenté à l’énergie tranquille de Belle. Leur duo scintille joyeusement entre conversations sexuelles amusantes, différences ludiques dans leurs « préparations », jeu de comparaisons sur elles et leurs clients… de fait, ces scènes prennent une teinte Sex and the city (ou Ally McBeal dans ses moments les plus allumés) mais plus dans la vivante complicité entre femmes que dans la verdeur de la langue. On mentionne la dénonciation de l’hypocrisie de certains féministes, la série aimant à rappeler qu’une femme faisant ce qu’elle souhaite de son corps a la fibre féministe, escort-girls volontaires inclus. On apprécie fort ces scènes d’amitié où Belle brise le cadre étouffant de sa vie chargée. Le coup de poignard final fait a contrario ressortir la douleur de la solitude d’Hannah, son besoin de repères et d’affection, choses que son rôle de « whore » lui interdit. Elle se situe à l’opposé de Naomi qui se protège d’une telle schizophrénie en se voyant que comme Naomi-la-prostituée là où Belle se présente à elle sous son vrai nom. L’épisode fulmine ainsi contre la versatilité masculine, encline à changer de partenaire sexuelle fréquemment avec conséquences souvent dures. La pitié l’emporte en voyant ses rares repères humains anéantis par les aléas de sa vie de call-girl. C’est émouvant sans pathos. Notons la plus grande générosité des actrices à l’occasion de la partie à trois, qui nous dévoilent davantage leurs corps. Les esthètes apprécieront. Beth Cordingly s’impose comme une des guests les plus mémorables de la série.
Que penseriez-vous si votre ex et meilleure amie vous révélait qu’elle est une prostituée ? C’est la situation de Ben, obligé de voir un repère important de sa vie sous un autre jour. Il doit faire face à l’épreuve difficile de l’amitié demandant d’accepter tous les côtés de l’ami. Plus que la colère ou la tristesse, c’est l’incompréhension qui domine Ben. Durant l’épisode, il cherche à concilier son attachement à Hannah à un métier que la morale actuelle stigmatise. L’épisode montre via un personnage pourtant très ouvert, le regard souvent condescendant jeté à celles pratiquant le plus vieux métier du monde. Un des buts de la série consiste d’ailleurs en une déculpabilisation de cette profession. Les auteurs ont le bon sens de ne pas faire traîner l’affaire et de le résoudre dès la fin de l’épisode. La réconciliation finale entre les deux amis fait chaud au cœur, après que Belle ait frôlé la dépression à l’idée de perdre Ben. Malgré la saveur amère de l’épisode, c’est pour une fois une coda lumineuse et chaleureuse, avec une Billie Piper et un Iddo Goldberg rayonnants, qui termine cette histoire très aboutie.
IS =
- Billie Piper apparaît pour la première fois en topless dans la série. Avec Beth Cordingly (Naomi), elles sont les premières actrices du show à tomber le haut face caméra. La coupe de cheveux arborée par Belle lors de la scène de sexe est un clin d’œil à son rôle de Rose Tyler dans Doctor Who, Rose arborant la même coupe dans L’invasion de Noël (saison 2), et Le choix de Donna (saison 4).
- Nous découvrons une partie de la liste des pratiques sexuelles de Belle. Elle accepte :
- Le 69 : terme désignant l’excitation orale simultanée des deux sexes des partenaires sexuels, qui couchés ont l’air de représenter le chiffre 69.
- le « A-level » : terme désignant le sexe anal dans la prostitution de luxe.
- Les « jeux anaux ».
- Être filmée ou être photographiée.
- L’exhibitionnisme.
- Le GFE : abréviation de GirlFriend Experience. Pratiqué par Belle dans l’épisode 3.
- Le massage.
- Les séances de mannequinat.
- Le « rimming » : pratique consistant à promener sa langue sur le contour des fesses de son partenaire, mais n’impliquant pas forcément de lécher l’anus.
- Le jeu de rôles.
- Recevoir du sexe oral : Belle étant une femme, cela indique donc recevoir un cunnilingus.
- Le « spanking » : fessées avant et/ou pendant le sexe.
- Le fantasme de l’étudiante.
- Le lesbianisme (mais seulement à la rigueur).
Elle n’accepte pas :
- Le BDSM : abréviation de Bondage, Discipline, Domination, SadoMasochisme. Après l’épisode précédent, on s’en doutait un peu !
- Les « moresomes » : pratique sexuelle impliquant une personne et au moins 4 de l’autre sexe.
- Le « water sports » : uriner ou se faire uriner ; et le « scat sex » : impliquant défécation d’au moins une des parties.
- Les soirées « stag » : enterrements de vie de garçon.
On note toutefois une contradiction car Belle ne tolère pas le « cum in mouth » (que l’on jouisse dans sa bouche) mais tolère le snowballing qui est une pratique consistant à passer le sperme d’une bouche à l’autre… ce qui nécessite automatiquement la pratique précédente !
Sinon, pour l’épilation pubienne, Belle utilise de la cire.
- Belle est maintenant dans le métier depuis deux ans ; elle y est entrée après s’être rendue compte qu’un coup d’un soir lui avait glissé une somme d’argent dans son sac. Elle voit Ash, son régulier, tous les deuxièmes mercredi du mois. Le pire cadeau qu’elle a reçu d’un client est un kit de couture hôtelier (quand on est escort de luxe, ce n’est pas tout à fait un cadeau digne de ce rang !). Et on apprend plus légèrement qu’elle n’aime pas le film Pretty Woman, comédie romantique où une femme (Julia Roberts) sort de la prostitution en rencontrant un prince charmant fortuné et sentimental (Richard Gere).
- Stéphanie cite l’agence d’escorts Brompton. Cette agence existe réellement, et est une des plus grandes du Royaume-Uni. En VO, Stéphanie, fière d’envoyer Naomi et Belle à Ash, déclare qu’elles sont la « crème de la crème ».
- « Holiday Inn porn » dit Belle quand elle ironise avec Naomi sur les fantasmes pornographiques les plus clichés. Cette chaîne d’hôtel prestigieuse a en effet la réputation d’offrir dans certains de ses hôtels un accès à des chaînes comportant des films adultes aux images léchées, clinquantes, mettant en scène les fantasmes de base du Mâle : filles sexy lavant une voiture en se frottant contre elle, saphisme torride impliquant divers produits de soin (ou autre chose), etc.
- Alors qu’elle tente de faire jouir Ash manuellement, Naomi déclare « I'm getting wanker's claw. » Expression désignant quelqu’un qui commence à avoir des crampes à la main à force de masturber quelqu’un ou soi-même.
- La musique entendue lorsque Belle et Naomi se préparent est le thème musical de la série policière américaine Cagney et Lacey (1982-1988), impliquant deux policières aux tempéraments très différents. Un choix allant de soi car les deux femmes sont en effet très différentes et surtout parce que Naomi vient alors juste de parler du fantasme « good cop/bad cop », application dans le domaine sexuel d’une tactique d’interrogatoire de suspects par deux policiers : l’un se montrant agressif et brutal, l’autre plus sympathique et conciliant. Bizarrement, une autre musique est utilisée lors de la diffusion américaine.
1.05 Jamais deux sans trois (Episode 1.5) :
B B B B
B B B B
Scénario : Nicole Taylor
Réalisation : Susan Tully (créditée comme « Sue Tully »)
- So Ashok. What's he like ?
- He's sweet, quite handsome, athletic, clever, kind of geeky, gentle, very polite, and he always smells nice.
- Hum, in fact, I was actually wondering whether he prefers anal or vanilla.
Ash, le « régulier » de Belle (cf. épisode 3), souhaiterait une partie à trois. Belle fait donc au préalable la connaissance de Naomi, l’autre escort qui se joindra à eux. Hannah est cependant préoccupée par l’attitude distante de Ben depuis qu’elle lui a révélé sa double vie…
Avec cet épisode richement dialogué, la série trouve sa vitesse de croisière, trouvant l’équilibre entre histoires principale et secondaire, comédie et drame (la série va cependant encore gagner en humour). Nicole Taylor convainc autant dans le drame du mur de glace séparant Belle et Ben que dans l’humour souriant du « threesome ». L’excellente Beth Cordingly campe une Naomi aussi sensuelle que haute en couleurs. Sa relation avec Belle instille une complicité que l’on pressent rare dans ce milieu, ce que l’héroïne apprécie. Cela ne rend que plus cruel le twist final. Sue Tully prend la succession du surdoué Yann Demange et se montre à la hauteur, filmant avec la même affection l’héroïne, et rendant excitant les scènes de lit.
Plus extravertie et rentre-dedans que l’héroïne, Naomi offre un contrepoint pimenté à l’énergie tranquille de Belle. Leur duo scintille joyeusement entre conversations sexuelles amusantes, différences ludiques dans leurs « préparations », jeu de comparaisons sur elles et leurs clients… de fait, ces scènes prennent une teinte Sex and the city (ou Ally McBeal dans ses moments les plus allumés) mais plus dans la vivante complicité entre femmes que dans la verdeur de la langue. On mentionne la dénonciation de l’hypocrisie de certains féministes, la série aimant à rappeler qu’une femme faisant ce qu’elle souhaite de son corps a la fibre féministe, escort-girls volontaires inclus. On apprécie fort ces scènes d’amitié où Belle brise le cadre étouffant de sa vie chargée. Le coup de poignard final fait a contrario ressortir la douleur de la solitude d’Hannah, son besoin de repères et d’affection, choses que son rôle de « whore » lui interdit. Elle se situe à l’opposé de Naomi qui se protège d’une telle schizophrénie en se voyant que comme Naomi-la-prostituée là où Belle se présente à elle sous son vrai nom. L’épisode fulmine ainsi contre la versatilité masculine, encline à changer de partenaire sexuelle fréquemment avec conséquences souvent dures. La pitié l’emporte en voyant ses rares repères humains anéantis par les aléas de sa vie de call-girl. C’est émouvant sans pathos. Notons la plus grande générosité des actrices à l’occasion de la partie à trois, qui nous dévoilent davantage leurs corps. Les esthètes apprécieront. Beth Cordingly s’impose comme une des guests les plus mémorables de la série.
Que penseriez-vous si votre ex et meilleure amie vous révélait qu’elle est une prostituée ? C’est la situation de Ben, obligé de voir un repère important de sa vie sous un autre jour. Il doit faire face à l’épreuve difficile de l’amitié demandant d’accepter tous les côtés de l’ami. Plus que la colère ou la tristesse, c’est l’incompréhension qui domine Ben. Durant l’épisode, il cherche à concilier son attachement à Hannah à un métier que la morale actuelle stigmatise. L’épisode montre via un personnage pourtant très ouvert, le regard souvent condescendant jeté à celles pratiquant le plus vieux métier du monde. Un des buts de la série consiste d’ailleurs en une déculpabilisation de cette profession. Les auteurs ont le bon sens de ne pas faire traîner l’affaire et de le résoudre dès la fin de l’épisode. La réconciliation finale entre les deux amis fait chaud au cœur, après que Belle ait frôlé la dépression à l’idée de perdre Ben. Malgré la saveur amère de l’épisode, c’est pour une fois une coda lumineuse et chaleureuse, avec une Billie Piper et un Iddo Goldberg rayonnants, qui termine cette histoire très aboutie.
IS =
- Billie Piper apparaît pour la première fois en topless dans la série. Avec Beth Cordingly (Naomi), elles sont les premières actrices du show à tomber le haut face caméra. La coupe de cheveux arborée par Belle lors de la scène de sexe est un clin d’œil à son rôle de Rose Tyler dans Doctor Who, Rose arborant la même coupe dans L’invasion de Noël (saison 2), et Le choix de Donna (saison 4).
- Nous découvrons une partie de la liste des pratiques sexuelles de Belle. Elle accepte :
- Le 69 : terme désignant l’excitation orale simultanée des deux sexes des partenaires sexuels, qui couchés ont l’air de représenter le chiffre 69.
- le « A-level » : terme désignant le sexe anal dans la prostitution de luxe.
- Les « jeux anaux ».
- Être filmée ou être photographiée.
- L’exhibitionnisme.
- Le GFE : abréviation de GirlFriend Experience. Pratiqué par Belle dans l’épisode 3.
- Le massage.
- Les séances de mannequinat.
- Le « rimming » : pratique consistant à promener sa langue sur le contour des fesses de son partenaire, mais n’impliquant pas forcément de lécher l’anus.
- Le jeu de rôles.
- Recevoir du sexe oral : Belle étant une femme, cela indique donc recevoir un cunnilingus.
- Le « spanking » : fessées avant et/ou pendant le sexe.
- Le fantasme de l’étudiante.
- Le lesbianisme (mais seulement à la rigueur).
Elle n’accepte pas :
- Le BDSM : abréviation de Bondage, Discipline, Domination, SadoMasochisme. Après l’épisode précédent, on s’en doutait un peu !
- Les « moresomes » : pratique sexuelle impliquant une personne et au moins 4 de l’autre sexe.
- Le « water sports » : uriner ou se faire uriner ; et le « scat sex » : impliquant défécation d’au moins une des parties.
- Les soirées « stag » : enterrements de vie de garçon.
On note toutefois une contradiction car Belle ne tolère pas le « cum in mouth » (que l’on jouisse dans sa bouche) mais tolère le snowballing qui est une pratique consistant à passer le sperme d’une bouche à l’autre… ce qui nécessite automatiquement la pratique précédente !
Sinon, pour l’épilation pubienne, Belle utilise de la cire.
- Belle est maintenant dans le métier depuis deux ans ; elle y est entrée après s’être rendue compte qu’un coup d’un soir lui avait glissé une somme d’argent dans son sac. Elle voit Ash, son régulier, tous les deuxièmes mercredi du mois. Le pire cadeau qu’elle a reçu d’un client est un kit de couture hôtelier (quand on est escort de luxe, ce n’est pas tout à fait un cadeau digne de ce rang !). Et on apprend plus légèrement qu’elle n’aime pas le film Pretty Woman, comédie romantique où une femme (Julia Roberts) sort de la prostitution en rencontrant un prince charmant fortuné et sentimental (Richard Gere).
- Stéphanie cite l’agence d’escorts Brompton. Cette agence existe réellement, et est une des plus grandes du Royaume-Uni. En VO, Stéphanie, fière d’envoyer Naomi et Belle à Ash, déclare qu’elles sont la « crème de la crème ».
- « Holiday Inn porn » dit Belle quand elle ironise avec Naomi sur les fantasmes pornographiques les plus clichés. Cette chaîne d’hôtel prestigieuse a en effet la réputation d’offrir dans certains de ses hôtels un accès à des chaînes comportant des films adultes aux images léchées, clinquantes, mettant en scène les fantasmes de base du Mâle : filles sexy lavant une voiture en se frottant contre elle, saphisme torride impliquant divers produits de soin (ou autre chose), etc.
- Alors qu’elle tente de faire jouir Ash manuellement, Naomi déclare « I'm getting wanker's claw. » Expression désignant quelqu’un qui commence à avoir des crampes à la main à force de masturber quelqu’un ou soi-même.
- La musique entendue lorsque Belle et Naomi se préparent est le thème musical de la série policière américaine Cagney et Lacey (1982-1988), impliquant deux policières aux tempéraments très différents. Un choix allant de soi car les deux femmes sont en effet très différentes et surtout parce que Naomi vient alors juste de parler du fantasme « good cop/bad cop », application dans le domaine sexuel d’une tactique d’interrogatoire de suspects par deux policiers : l’un se montrant agressif et brutal, l’autre plus sympathique et conciliant. Bizarrement, une autre musique est utilisée lors de la diffusion américaine.
Dernière édition par Dearesttara le Sam 22 Aoû 2015 - 23:18, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Il y peut être un petit côté Formula show / catalogue qui s'installe après le précédent opus, chacun étant dédié à un service spécial proposé par Belle. Mais c'est très efficacement contrebalancé par le fil rouge de la relation avec Ben, il apporte toute une dimension supplémentaire. J'aime beaucoup celui-ci pour la bourrasque Naomi, une belle rencontre en image miroir même si fatalement fugace, on pressent d'emblée que le gratin du plus vieux métier du monde est un univers hyper concurrentiel. J'avais adoré Beth Cordingly dans l'hilarante et gorissime Dead Set, elle marquait déjà l'écran. Naomi donne une idée de ce qu'aurait pu devenir Bambi : de l'audace, l'arrivisme à out crin et une approche ultra décontracte de son métier. Belle émotion lors de la réconciliation, entre Ben et Hannah, toute proportion gardée cela m'avait fait penser à celle de Father Day.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Comparée aux saisons suivantes, y compris la quatrième un peu en-dessous, la saison 1 est un vrai formula show, avant qu'une Mythologie liée aux expériences amoureuses d'Hannah donne un aspect plus feuilletonnant. Je trouve aussi que l'humour reste relativement léger alors qu'on va avoir de francs éclats de rire par la suite. La série avait peut-être besoin de ce rodage avant de trouver son ton à elle. Beth était vraiment géniale dans cet épisode ; dès la première image, elle en impose tellement que Belle semble en retrait, et Dieu sait qu'il faut envoyer massif pour voler la vedette à Billie ! Belle comparaison avec Bambi, je réanalyserai ça le moment venu. Si je peux regarder Dead set, je ne vais pas me priver non plus.
Faille spatio-temporelle dans l'épisode suivant, je vais tout faire pour que ça reste une critique de Secret Diary et non pas une fanfic crossover, promis juré (bon, je me connais, je vais pas résister à lancer au moins une vanne).
Faille spatio-temporelle dans l'épisode suivant, je vais tout faire pour que ça reste une critique de Secret Diary et non pas une fanfic crossover, promis juré (bon, je me connais, je vais pas résister à lancer au moins une vanne).
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
6. Le sens des valeurs
1.06 Le sens des valeurs (Episode 1.6) : B B B
Scénario : Katie Douglas
Réalisation : Sue Tully
Believe it or not, working here isn't exactly my life's ambition. Well, I'm kind of between ambitions at the moment.
Après une mauvaise critique d’un client et une confrontation avec un autre client potentiellement dangereux, Belle décide sur les conseils de Ben d’arrêter de travailler quelques jours et de rencontrer des « gens normaux ». Elle fait alors la connaissance d’un mystérieux inconnu…
Évidemment, cet épisode vaut le coup d’œil pour le guesting étonnement prémonitoire de Matt Smith, le futur Onzième Docteur de Doctor Who, rencontrant celle qui fut Rose Tyler dans une autre vie. Cette collision spatio-tempoelle entre le passé et le futur de cette immortelle série de science-fiction a fait beaucoup parler d’elle depuis. Mais l’épisode est de lui-même intéressant à suivre pour sa description toujours plus sombre d’une société pressurisée, stressée, rongée par un temps fuyant à toute allure, pour une vision soudainement moins aseptisée du métier d’escort de luxe, et un dessin plus dramatique qu’il n’y paraît d’Hannah, contaminée par l’hypersexualisation de son double. Tous ces sombres panoramas sont étudiés sous le prisme d’un humour souriant et léger, marque de fabrique des dramedies dont Secret Diary est un avatar.
L’épisode pointe un effacement prononcé d’Hannah par rapport à son double. La rencontre avec Tim (Matt Smith) vaut son pesant comique de cacahuètes lorsqu’il ne veut pas partir de chez Belle qui doit recourir à une ruse de sioux pour qu’il décampe (super numéro de Iddo Goldberg en dur à cuire). Les airs catastrophés de Belle et ceux décalés de Tim font rire immanquablement. Mais derrière se pointe une Hannah qui ne peut plus voir ses rapports avec les hommes que sexualisés. Qu’Hannah couche avec un inconnu quelques heures après l’avoir rencontré montre à quel point elle est incapable de sortir l’univers sexualisé dans lequel Belle évolue. On remarquera qu’à l’exception de ses petits amis, Tim restera le seul homme à avoir couché avec l’héroïne sans débourser un penny. Après coup, il est logique qu’une telle performance soit le fait non d’un humain, mais d’un Timelord…
Lorsque Belle revient dans « le monde réel », elle est confrontée à la course anxiogène et inhumaine de ses contemporains contre le temps, unique denrée échappant au contrôle des humains. Les saynètes sur ce thème font sourire individuellement, mais collectivement, elles dressent le portrait d’une société trop rapide pour le bien-être des hommes, exigeant d’eux une réussite et une efficacité parfaites en permanence, intolérante au repos et à l’échec. L’épisode appuie d’ailleurs sur ce thème en montrant les call-girls comme devant se montrer performantes sans exception : un seul client insatisfait, et votre clientèle volatile prend le large. La réaction de Stéphanie en profitant pour refourguer les clients les moins recommandables aux filles ayant « déçu » est glaçante. Ce faisant, l’épisode n’est pas sans évoquer les thèmes développés par ce chef-d’œuvre qu’est A stop at Willoughby de la Twilight Zone. L’on voit le glamour de la prostitution de luxe bien fêlé, où les agents peuvent se laisser aller à poursuivre le profit au détriment de la sécurité de leurs employées et où des clients agressifs peuvent se glisser parmi l’ordinaire des filles. Lewis donne une menace d’autant plus forte que ses fantasmes ne sont pas révélés, laissant au spectateur le soin de se demander ce qu’il mijotait (excellent guesting de Kevin Doyle, futur Joseph Molesley de Downton Abbey). Cela nous vaut une belle flambée de révolte de la part de Belle contre Stéphanie qui s’humanise plus avant lorsqu’elle se rend compte de sa dérive (fantastique Cherie Lunghi). Un épisode drôle et amusant, cachant à peine de marquantes thématiques pessimistes.
IS =
- Matt Smith, alors au tout début de sa carrière, sera bien entendu le Onzième Docteur de la série Doctor Who trois ans plus tard ; rôle qu’il tiendra quatre ans. Billie Piper ayant joué Rose, Compagnon des Neuvième et Dixième Docteur, et partageant un amour réciproque mais platonique avec ce dernier, cet épisode voyant Belle coucher avec le futur Onzième Docteur est devenu culte chez les fans de Doctor Who ! Par ailleurs, nous apprenons que la sœur de Belle s’appelle Jackie, or Jackie n’est autre que le prénom de la mère de Rose dans Doctor Who.
- Une rumeur veut que les deux acteurs aient entretenu une liaison l’année précédent la production du show, mais les intéressés n’ont jamais confirmé.
- Stéphanie prétend qu'il ne s'agit pas de son vrai nom. Pourtant, sa fille confirmera en saison 4 qu'elle s'appelle bien Stéphanie. Son nom de famille ne sera révélé que dans le finale de la série. Elle prend 40% de la rémunération de ses filles.
- Ben a une peur des caniches (spécialement de leur fourrure).
- Belle a un A-level (diplôme de fin d’études secondaires) en Histoire, Politique, Anglais, et Études générales. Elle habite à l’appartement 23 de sa résidence, et ne reçoit habituellement pas de clients chez elle la nuit. Elle n’utilise jamais les transports en commun (certes parce que les escorts de luxe sont habituées aux taxis, mais aussi sans doute parce que la saleté des métros, bus, et tramway sont rédhibitoires pour leur métier).
- Belle dit connaître Stéphanie depuis un an. Or, dans l’épisode précédent, elle disait être dans le métier depuis deux ans. Il est possible qu’elle ait travaillé un an dans une autre agence, mais il reste alors étonnant que lors de son premier meeting avec Stéphanie, elle ignore encore la signification de A-level dans le milieu escort (rapport anal).
- Belle ne connaît pas le mot « Jamboree ». C’est un mot peu usité en langue anglaise désignant une grande fête luxueuse bruyante.
- Ben semble effondré d’apprendre que Belle aime le « Marmite ». Il s’agit d’un débat typiquement british car cette pâte à tartiner riche en vitamine B1 est réputée pour avoir un goût tellement prononcé qu’on ne peut que l’adorer ou la détester, sans juste milieu possible. La marque concentre d’ailleurs toutes ses publicités autour de cette polarisation du public avec des slogans genre Love it/hate it.
Dernière édition par Dearesttara le Sam 22 Aoû 2015 - 23:18, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
C'est sûr qu'avec le recul l’épisode revêt une étrangeté à la Twilight Zone ! J'ai trouvé très surprenant le reconversion professionnelle de Rose dans son univers parallèle. Et puis Eleven la joue gros sournois sur ce coup-là, tout de même. Le meilleur reste les dialogues prenant aussi un amusant double sens (le Doc entre deux aventures, ou se plaignant des gadgets électroniques absurdes, présents par tiroirs entiers dans le TARDIS, etc.). Rose se désole de ce qu’elle a à offrir à Eleven comme petit déjeuner, mais avec les goûts culinaires particuliers de ce dernier cela devrait bien se passer. L’arrivée de Ben, c’est carrément Rory : 1, Eleven : 0. Bon, bref, tout ce passage demeure étonnant, aurait-on voulu le faire exprès que l’on n’aurait pas fait mieux.
Par ailleurs l’intrigue a le mérite d’introduire une mini crise rompant avec les allures de Formula Show qu revêtait cette première saison. Le monde de Belle prend soudain une tonalité bien dure, entre l’individu inquiétant ou ces jugements sur les filles évoquant le marché à bestiaux, derrière la branchitude du site internet. Décidément la série ne dore pas autant la pilule sur la prostitution que ce qu’affirment ses contempteurs. On apprécie l’ironie de ces cotations de filles aussi soudainement haussières ou baissières que celles des valeurs sur les marchés (on n’ose dire les bourses) de la City. Le charme de l’Angleterre post Thatcherienne. J’ai adoré la force du portrait de Stéphanie, s’insérant parfaitement dans le contexte. j’aime bien quand une série parvient à rendre à peu près sympathique un personnage ayant tout pour être antipathique, c’est à peu près le cas pour elle, malgré tout. Sa relation avec Belle reste l’une des forces du programme.
Le récit se montre cinglant en montrant Belle s’enferrer dans on univers après sa simili tentative de s'en extirper. Derrière son énergie et ses sourires, elle est beaucoup plus désocialisée qu’elle ne veut bien l’admettre, c’est déjà inquiétant pour la suite. Son seul contact avec le monde extérieur demeure Ben (et non sa famille). Celui-ci résout la crise, non en la sortant du ruisseau comme le ferait traditionnellement le héros, mais en l’y replongeant par son message d’apparence sympathique mais qui sonne en fait comme un porte qui se referme. Une double nature rendant cette conclusion en fait très sombre. Excellent épisode, et en plus j’ai réussi à ne pas écrire que le Docteur a dardé son tournevis sonique dans le TARDIS de Belle. Ah mince.
Par ailleurs l’intrigue a le mérite d’introduire une mini crise rompant avec les allures de Formula Show qu revêtait cette première saison. Le monde de Belle prend soudain une tonalité bien dure, entre l’individu inquiétant ou ces jugements sur les filles évoquant le marché à bestiaux, derrière la branchitude du site internet. Décidément la série ne dore pas autant la pilule sur la prostitution que ce qu’affirment ses contempteurs. On apprécie l’ironie de ces cotations de filles aussi soudainement haussières ou baissières que celles des valeurs sur les marchés (on n’ose dire les bourses) de la City. Le charme de l’Angleterre post Thatcherienne. J’ai adoré la force du portrait de Stéphanie, s’insérant parfaitement dans le contexte. j’aime bien quand une série parvient à rendre à peu près sympathique un personnage ayant tout pour être antipathique, c’est à peu près le cas pour elle, malgré tout. Sa relation avec Belle reste l’une des forces du programme.
Le récit se montre cinglant en montrant Belle s’enferrer dans on univers après sa simili tentative de s'en extirper. Derrière son énergie et ses sourires, elle est beaucoup plus désocialisée qu’elle ne veut bien l’admettre, c’est déjà inquiétant pour la suite. Son seul contact avec le monde extérieur demeure Ben (et non sa famille). Celui-ci résout la crise, non en la sortant du ruisseau comme le ferait traditionnellement le héros, mais en l’y replongeant par son message d’apparence sympathique mais qui sonne en fait comme un porte qui se referme. Une double nature rendant cette conclusion en fait très sombre. Excellent épisode, et en plus j’ai réussi à ne pas écrire que le Docteur a dardé son tournevis sonique dans le TARDIS de Belle. Ah mince.
Dernière édition par Estuaire44 le Ven 21 Aoû 2015 - 15:45, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
le dessin !
J'aime décidément beaucoup ta vision de la série, tu notes certaines choses qui m'échappent. Serais-tu d'accord pour la chroniquer avec moi comme on l'a fait avec Buffy et Angel ?
J'aime décidément beaucoup ta vision de la série, tu notes certaines choses qui m'échappent. Serais-tu d'accord pour la chroniquer avec moi comme on l'a fait avec Buffy et Angel ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Ok, avec plaisir. Je t'enverrai par mail mes critiques quand on aura fini une saison sur le forum, pour l'envoi groupé à Steed.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Geronimo !!!
C'est bon, je sors...
C'est bon, je sors...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Le crossover Doctor Who/Secret Diary continue !
http://www.mirror.co.uk/3am/celebrity-news/lily-james-doctor-who-matt-5491579
http://www.mirror.co.uk/3am/celebrity-news/lily-james-doctor-who-matt-5491579
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Passer de Secret Diary à Downton Abbey, c'est pas mal aussi !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
7. Equation parfaite
1.07 Équation parfaite (Episode 1.7) : B B B B
Scénario : Julie Gearey
Réalisation : Sue Tully
- What do you think you bring to a client's expérience ?
- Twelve inches.
Belle reçoit la demande de Kate et Liam, couple marié depuis 15 ans, qui souhaiterait une partie à quatre où chacun aurait une relation avec un escort du sexe opposé. Ben se porte volontaire pour assister Hannah, mais elle commence par refuser, car il n’est pas un « professionnel ». Elle finit toutefois par prendre le risque…
Julie Gearey désacralise le fantasme de l’échangisme et de l’amour à plusieurs en professionnel par une succession de gags autour des codes à respecter, des préjugés des néophytes, et des aléas des rencontres. Elle fait coup triple en centrant l’épisode sur Ben, ce qui permet outre un développement du personnage, une autre exploration dramatique du fossé entre les mondes d’Hannah et de Belle, et une vision du monde de la série par un œil extérieur. Une tactique de scénariste toujours payante par le regard décapant qu’il offre alors sur cet univers.
Depuis quelques épisodes, l’on sentait une crise entre Ben et sa fiancée, avec la préparation d’un mariage s’assimilant de plus en plus à une corvée. Que Ben cherche un dérivatif à l’angoisse par une parenthèse de liberté en dit long sur sa déroute actuelle. Il est tout aussi intéressant de voir Belle faire preuve d’un sérieux manque de professionnalisme en improvisant Ben escort boy, au risque de couler sa réputation. Toujours écartelée entre ses deux identités, l’on voit que Belle tente d’amener un peu du monde d’Hannah en y introduisant son élément le plus fort : l’ami fusionnel. Comme on s’y attendait, la vie d’escort boy convient aussi bien à Ben que le S&M à Belle. Un gros voyant rouge s’allume lorsque Belle est confrontée à la possibilité de franchir le Rubicon avec lui. Le lapsus révélateur de ce dernier, persistant à ne voir qu’Hannah en son amie lui donne la force d’écarter la tentation, mais le malaise demeure à la fin : Belle aurait-elle pu succomber ? Coucher avec Ben lui permettrait-il de fusionner ces deux identités ? Le pouvoir souvent effrayant par sa démesure du sexe, aux conséquences imprévisibles, constitue l’une des caractéristiques de la série.
A côté de cette alerte aiguë, l’épisode nous régale avec Belle en Pygmalion transformant Ben en toy boy : tenues, viagra, accessoires, règles de bienséance… tout y passe. Voir Ben ployer sous les poids de tous ces rudiments et paraître convaincant (gros blancs hilarants pendant la présentation avec le couple client, qui lui-même a l’air de se demander ce qu’il fabrique là) renvoie un miroir à Belle regardant d’un œil effaré les codes du SM. Tout l’univers de la série passe à la moulinette alors que Ben (et le spectateur par extension) voit ses illusions tomber une à une : faire l'amour "en professionnel" demeure bien une technique longue et difficile à apprendre. L’auteure se montre joliment irrévérencieuse en s’attaquant au concept de virilité et de performance, Ben ne cessant de se demander s’il va être assez « mâle » pour assurer le spectacle, et surtout en dépeignant Belle et Kate comme étant vraiment celles dirigeant la séance. Outre que la scène est encore une fois filmée avec une science consommée de l’érotisme le plus brûlant (mille bravos à Sue Tully), elle contient un mémorable rebondissement, un des plus hilarants de la série. Une sorte de justice divine s’abat sur Ben finalement bien assaisonné au cours de cette soirée, mais toujours si sympathique. Une bouffée d’optimisme saisit aussi la scénariste par sa peinture tendre et lumineuse de ce couple qui malgré le temps et la routine, s’aime toujours aussi fortement (étreinte somptueusement filmée) et ressort de la soirée plus uni et soudé que jamais. Il est audacieux, même avec l’évolution des mœurs, de montrer aussi crûment que pimenter sa sexualité peut faire du bien à un couple marié du moment que la confiance totale est de mise - on se situe dans le rigoureux inverse de Californication, série plus explicite mais paradoxalement plus prude au fond d’elle-même - La morale finale par Belle termine cependant l’épisode sur une ombre, sur la différence si capitale entre technique sexuelle et intimité sexuelle. Un épisode qui réussit parfaitement à suivre toutes ses pistes.
IS =
- Belle gagne environ 105000£ par an. Stéphanie ayant pris au préalable 40%, cela veut dire que son salaire brut annuel a été de 175000£. Belle déclare cependant qu’elle dépense 20000£ pour « être Belle », en vêtements, produits de beauté…
- Belle rencontrera un vrai escort boy dans l’épisode Rien que pour le plaisir (3.07).
- Pas de scène sexuelle pour Belle lors de cet épisode.
- En consultant la liste d’escorts masculins, Belle regarde le profil d’un certain Duane Stephens. Un clin d’œil à Paul Duane, qui inspira la série à la créatrice ?
- Liam dit avoir fréquenté la même école qu’Alan Shearer, un footballeur anglais très populaire qui venait alors de prendre sa retraite en 2006.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Après la crise (et la rencontre au frontières du réel) que développait l’épisode précédent, celui-ci renoue malheureusement avec la tonalité de Formula Show de cette saison, où chaque récit donne lieu à la mise en scène d’une pratique sexuelle différente, même si toujours pimentée. Le thème du jour sera donc l’échangisme, avec une mise en œuvre inégale. Le couple de clients est sympathique et résulte excellemment interprété, comme si souvent dans ce programme. Toutefois le fait qu’il préfère faire l’amour finalement ensemble détonne. Non seulement cela tombe trop à pic pour empêcher que la situation devienne incontrôlable entre Ben et Belle. Mais cela édulcore aussi sensiblement la présentation de la pratique, ce que à quoi la série ne nous avait pas habitué. Pour la première fois on reste avec la désagréable impression que Secret Diary n’assume pas totalement son propos (l’échangisme est rarement romantique), contrairement par exemple à l’épisode SM.
L’épisode se rattrape amplement en développant de manière très aboutie la relation entre Ben et Hannah le précieux fil rouge empêchant la saison de virer au catalogue London by Night 2007. On apprécie vivement que Ben ne se limite pas à la simple posture du confident ou plus généralement à sa relation avec Hannah. Le récit développe ses sentiments, écartelés entre son mariage et la nostalgie que lui inspire sa relation passée. L’épisode demeure ambivalent sur ce qui le pousse à mener combat pour obtenir le job (superbe scène de duel lors du simili entretien d’embauche) : s’agit-il vraiment de comprendre la vie de Belle, ou de s’offrir un voyage dans le temps, l’espace d’une soirée ?
Sans doute se persuade-t-il que la premier option est la véritable, avant de découvrir que la seconde prévaut, sans doute en s’en étonnant. Belle semble davantage se maîtriser, avec toujours une primauté entière de son travail, jusqu’à refuser ce à quoi elle aspire. Ben peut sembler plus faible vis-à-vis de ses désirs, mais au moins se débat-il contre le carcan dans lequel tous deux se sont enfermés. Sous l’apparence d’une soirée réussie et d’un lien amical affirmé, c’est bien l’amertume qui sourd chez Ben, tandis que Belle se sacrifie une nouvelle fois à Hannah. Les lendemains sne chantent guère.
A côté de cette relation décidément contrariée, l’épisode apporte une nouvelle démonstration de la maîtrise technique et artistique de la série. La bande son apparaît parfaitement choisie, de même que la photographie est parfaitement travaillée. La mise en scène se montre comme souvent à la fois pudique et évocatrice, avec un superbe emploi du suggéré. L’humour se voit également utilisé avec finesse, déminant tout moment pouvant devenir scabreux (le sabre laser). Les auteurs savent ne pas en faire trop, en ne tirant pas sur la corde facile d’éventuelles gaffes d’un Ben débutant, qui aurait tiré l’opus vers un vaudeville hors sujet. Certains détails sonnent justes, comme Ben acceptant l’argent sans barguigner, ou Belle maîtrisant les débats avec un professionnalisme sans failles. (***)
L’épisode se rattrape amplement en développant de manière très aboutie la relation entre Ben et Hannah le précieux fil rouge empêchant la saison de virer au catalogue London by Night 2007. On apprécie vivement que Ben ne se limite pas à la simple posture du confident ou plus généralement à sa relation avec Hannah. Le récit développe ses sentiments, écartelés entre son mariage et la nostalgie que lui inspire sa relation passée. L’épisode demeure ambivalent sur ce qui le pousse à mener combat pour obtenir le job (superbe scène de duel lors du simili entretien d’embauche) : s’agit-il vraiment de comprendre la vie de Belle, ou de s’offrir un voyage dans le temps, l’espace d’une soirée ?
Sans doute se persuade-t-il que la premier option est la véritable, avant de découvrir que la seconde prévaut, sans doute en s’en étonnant. Belle semble davantage se maîtriser, avec toujours une primauté entière de son travail, jusqu’à refuser ce à quoi elle aspire. Ben peut sembler plus faible vis-à-vis de ses désirs, mais au moins se débat-il contre le carcan dans lequel tous deux se sont enfermés. Sous l’apparence d’une soirée réussie et d’un lien amical affirmé, c’est bien l’amertume qui sourd chez Ben, tandis que Belle se sacrifie une nouvelle fois à Hannah. Les lendemains sne chantent guère.
A côté de cette relation décidément contrariée, l’épisode apporte une nouvelle démonstration de la maîtrise technique et artistique de la série. La bande son apparaît parfaitement choisie, de même que la photographie est parfaitement travaillée. La mise en scène se montre comme souvent à la fois pudique et évocatrice, avec un superbe emploi du suggéré. L’humour se voit également utilisé avec finesse, déminant tout moment pouvant devenir scabreux (le sabre laser). Les auteurs savent ne pas en faire trop, en ne tirant pas sur la corde facile d’éventuelles gaffes d’un Ben débutant, qui aurait tiré l’opus vers un vaudeville hors sujet. Certains détails sonnent justes, comme Ben acceptant l’argent sans barguigner, ou Belle maîtrisant les débats avec un professionnalisme sans failles. (***)
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
8. L'art de vivre. FINALE DE LA SAISON 1
Je suis d'accord qu'à cause du gag final, l'épisode ne va pas au bout de son sujet. Toutefois, je pense que l'auteure voulait - en plus d'éviter la concrétisation Belle/Ben - nous montrer qu'absolument rien n'est prévisible lors d'une étreinte sexuelle, a fortiori tarifée. Belle est certes une pro, mais je suppose que sa quasi absence de réaction est due au fait qu'elle est "habituée" à de tels imprévus. Contrairement à Ben, qui doit décidément beaucoup encaisser pendant la soirée.
Merci pour la vanne du catalogue London by night, c'est un p'tit défaut en effet typique de la saison 1.
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Sue Tully
Asking your ex-boyfriend to take photos of you in your underwear so rich strangers can decide whether they want to pay to have sex with you ? That's right, isn't it ?
Grâce à Mitchell, un client multimillionnaire, Belle accède enfin à la catégorie ultime des escort-girls : celle des courtisanes. Belle est d’abord heureuse, mais le tableau idyllique de sa nouvelle situation commence peu à peu à se fissurer. Parallèlement, la relation entre Ben et Vanessa devient de plus en plus critique…
Lucy Prebble instaure ce qui va être l’architecture de chacun des finales : une première moitié accumulant les gags, une deuxième moitié accumulant la noirceur. Ce contraste va donner à chaque finale un ton dramatiquement pessimiste après une dernière bonne bouffée festive. A ce titre, on rit comme des bossus quand Belle rame pour se faire accepter du gratin du gratin de sa profession : les courtisanes. Avec une force impressionnante, l’épisode décrit ensuite le revers cinglant de ce doux rêve s’achevant sur une coda qui se veut lumineuse mais qui ne dupe personne quant à son amertume.
La première partie aligne les rires en continu avec le concours d’entrée à l’agence de Belle, un grand moment d’exécution publique où notre chère escort collectionne gaffes, bévues, et boulettes sous l’œil indissolublement inexpressif de ses examinatrices. Entre deux éclats, l’on se rend compte que davantage que la prostitution de luxe, le milieu des courtisanes et leur mode de vie est encore plus select et rigide, et demande un ego surdimensionné (portrait au vitriol des trois examinatrices). Si Belle a de la « classe », elle est cependant rapidement distancée devant le credo de raffinement ultra raffiné du métier où le sexe ne tient qu’une part mineure. Belle, par son isolement et son expérience, n’a jamais été qu’une femme qui vendait ses faveurs. Son acceptation tient donc du miracle, mais va se révéler être un cadeau empoisonné. Ce côté miroir aux alouettes est de plus renforcé par la visite de Belle de son nouvel appartement à sa famille ; la chute n’en sera que plus rude. On aime beaucoup la séance de photos où Belle via le Quatrième mur, nous expose les règles logiques des poses avec une précision si maniaque qu’on ne peut s’empêcher de se serrer les côtes. La démission joyeuse de Belle de l’agence de Stéphanie nous amuse aussi par la manière qu’a Stéphanie de conserver l’initiative : rien qu’avec un body language polaire, elle fait chuter l’euphorie de Belle à zéro. Cherie Lunghi maîtrise parfaitement son jeu, et l’on regrette vraiment qu’elle reste sous-employée.
Les services des courtisanes sont utilisés pour marquer la réussite sociale de leurs fortunés clients. Le culte de la performance - régulièrement éclaboussé d’acide dans la série - l’orgueil d’être entouré de jolies femmes, est une réalité de tous les jours pour eux. Mais elles doivent la plupart du temps jouer un peu valorisant rôle de « Sois-belle et tais-toi ». Cette abdication (consentie !) du féminisme le plus élémentaire est montrée sans aucune pitié, tout comme le machisme ambiant des clients : Mitchell apprécie sincèrement Belle, mais la traite très mal. Par les compétences requises (polylinguisme, culture, distinction, physique...), on attend de ces femmes de jouer la petite amie modèle. Et l’héroïne se montre incapable de jouer ce rôle, son tempérament fougueux et sa soif d’indépendance butent contre la suppression de son autonomie. Simplement escort, Belle maintenait dominance et vie aventureuse ; elle ne récolte là que soumission et ennui. Rarement les rêves de luxe n’auront été aussi pervers. Ce pan de l’histoire bout d’une indicible fureur. Pendant ce temps, Ben s’enferre de plus en plus dans un mariage qu’il souhaite de moins en moins. A force de descendre dans les abysses, nos deux amis s’y croisent, et cela aboutit à ce déballage de printemps, douloureux, mais nécessaire pour qu’ils se réveillent. La coda célèbre certes le triomphe de leurs indépendances retrouvées, mais au prix de leurs rêves les plus chers. Mais surtout, il est visible que l’attachement entre Belle et Ben n’est platonique qu’en surface, tant l’on sent, par un geste affectueux, des regards troublants, qu’un sentiment plus profond est à l’œuvre, avec complications dramatiques à prévoir. L’on est donc pas dupe de ce faux happy end. Au terme de cette saison, Secret Diary a démontré une remarquable puissance dramatique pour un format court. Elle va par la suite gagner en puissance en osant des atours plus feuilletonnants, et un humour plus délirant.
IS =
- Belle a 24 ans. Elle parle allemand et espagnol mais pas le français. Elle trouve les poissons déprimants et est fan de Serpico (a contrario de Ben). Ben appelant la mère d’Hannah « Mrs.B. », l’on peut conclure que le nom de famille d’Hannah commence par B. Il faudra attendre le finale de la série (épisode 4.08) pour connaître son nom complet.
- Pas de scène sexuelle dans cet épisode.
Merci pour la vanne du catalogue London by night, c'est un p'tit défaut en effet typique de la saison 1.
8. L’Art de vivre (Episode 1.8 ) : B B B B
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Sue Tully
Asking your ex-boyfriend to take photos of you in your underwear so rich strangers can decide whether they want to pay to have sex with you ? That's right, isn't it ?
Grâce à Mitchell, un client multimillionnaire, Belle accède enfin à la catégorie ultime des escort-girls : celle des courtisanes. Belle est d’abord heureuse, mais le tableau idyllique de sa nouvelle situation commence peu à peu à se fissurer. Parallèlement, la relation entre Ben et Vanessa devient de plus en plus critique…
Lucy Prebble instaure ce qui va être l’architecture de chacun des finales : une première moitié accumulant les gags, une deuxième moitié accumulant la noirceur. Ce contraste va donner à chaque finale un ton dramatiquement pessimiste après une dernière bonne bouffée festive. A ce titre, on rit comme des bossus quand Belle rame pour se faire accepter du gratin du gratin de sa profession : les courtisanes. Avec une force impressionnante, l’épisode décrit ensuite le revers cinglant de ce doux rêve s’achevant sur une coda qui se veut lumineuse mais qui ne dupe personne quant à son amertume.
La première partie aligne les rires en continu avec le concours d’entrée à l’agence de Belle, un grand moment d’exécution publique où notre chère escort collectionne gaffes, bévues, et boulettes sous l’œil indissolublement inexpressif de ses examinatrices. Entre deux éclats, l’on se rend compte que davantage que la prostitution de luxe, le milieu des courtisanes et leur mode de vie est encore plus select et rigide, et demande un ego surdimensionné (portrait au vitriol des trois examinatrices). Si Belle a de la « classe », elle est cependant rapidement distancée devant le credo de raffinement ultra raffiné du métier où le sexe ne tient qu’une part mineure. Belle, par son isolement et son expérience, n’a jamais été qu’une femme qui vendait ses faveurs. Son acceptation tient donc du miracle, mais va se révéler être un cadeau empoisonné. Ce côté miroir aux alouettes est de plus renforcé par la visite de Belle de son nouvel appartement à sa famille ; la chute n’en sera que plus rude. On aime beaucoup la séance de photos où Belle via le Quatrième mur, nous expose les règles logiques des poses avec une précision si maniaque qu’on ne peut s’empêcher de se serrer les côtes. La démission joyeuse de Belle de l’agence de Stéphanie nous amuse aussi par la manière qu’a Stéphanie de conserver l’initiative : rien qu’avec un body language polaire, elle fait chuter l’euphorie de Belle à zéro. Cherie Lunghi maîtrise parfaitement son jeu, et l’on regrette vraiment qu’elle reste sous-employée.
Les services des courtisanes sont utilisés pour marquer la réussite sociale de leurs fortunés clients. Le culte de la performance - régulièrement éclaboussé d’acide dans la série - l’orgueil d’être entouré de jolies femmes, est une réalité de tous les jours pour eux. Mais elles doivent la plupart du temps jouer un peu valorisant rôle de « Sois-belle et tais-toi ». Cette abdication (consentie !) du féminisme le plus élémentaire est montrée sans aucune pitié, tout comme le machisme ambiant des clients : Mitchell apprécie sincèrement Belle, mais la traite très mal. Par les compétences requises (polylinguisme, culture, distinction, physique...), on attend de ces femmes de jouer la petite amie modèle. Et l’héroïne se montre incapable de jouer ce rôle, son tempérament fougueux et sa soif d’indépendance butent contre la suppression de son autonomie. Simplement escort, Belle maintenait dominance et vie aventureuse ; elle ne récolte là que soumission et ennui. Rarement les rêves de luxe n’auront été aussi pervers. Ce pan de l’histoire bout d’une indicible fureur. Pendant ce temps, Ben s’enferre de plus en plus dans un mariage qu’il souhaite de moins en moins. A force de descendre dans les abysses, nos deux amis s’y croisent, et cela aboutit à ce déballage de printemps, douloureux, mais nécessaire pour qu’ils se réveillent. La coda célèbre certes le triomphe de leurs indépendances retrouvées, mais au prix de leurs rêves les plus chers. Mais surtout, il est visible que l’attachement entre Belle et Ben n’est platonique qu’en surface, tant l’on sent, par un geste affectueux, des regards troublants, qu’un sentiment plus profond est à l’œuvre, avec complications dramatiques à prévoir. L’on est donc pas dupe de ce faux happy end. Au terme de cette saison, Secret Diary a démontré une remarquable puissance dramatique pour un format court. Elle va par la suite gagner en puissance en osant des atours plus feuilletonnants, et un humour plus délirant.
IS =
- Belle a 24 ans. Elle parle allemand et espagnol mais pas le français. Elle trouve les poissons déprimants et est fan de Serpico (a contrario de Ben). Ben appelant la mère d’Hannah « Mrs.B. », l’on peut conclure que le nom de famille d’Hannah commence par B. Il faudra attendre le finale de la série (épisode 4.08) pour connaître son nom complet.
- Pas de scène sexuelle dans cet épisode.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
En à peine 25 minutes, ce finale parvient à brillamment remplir le contrat d'une ambitieuse conclusion de saison, élargissant l'univers de la série et questionnant le destin individuel des protagonistes. Un bel exploit, d'autant que la forme s'avère également performante grâce au recours à un humour incisif souvent irrésistible, évoquant les meilleurs moments de Sex and the City.
La satire sociale se fait une nouvelle fois entendre, avec cette course au succès professionnel ne connaissant jamais de terme, véritable miroir aux alouettes contemporain de nos civilisations libérales et individualistes. On constate ainsi que même Belle a encore une étape à franchir et que celle-ci consiste ni plus ni moins qu'à accéder au statut traditionnel d'épouse, certes mieux payée mais plus facilement répudiable. Un joli retour à la case départ, la voyant devenir volontairement ce qu'elle a toujours refusé d’être, tout un triomphe. Le récit se montre joliment rosse envers sa sympathique protagoniste, toujours émouvante dans sa quête maladroite mais opiniâtre du bonheur. Après avoir passé au grill de l’entretien d’embauche ses collègues masculins lors de l’opus précédent, la voici passant sous les mêmes fourches caudines, devenues encore plus vachardes. Au total un bide dont il faudra attendre l’ultime saison de Californication, et la mémorable séance de casting de Levon pou en dénicher l’équivalent.
Il est caractéristique que Bell préfère s’enthousiasmer de son succès miracle, au lieu de ressasser l’entretien pour se demande si tout ceci correspond vraiment à sa personnalité et quelle est la part du succès revenant à son puissant protecteur. Celle qui reste certainement lucide là-dessus, mais qui se garde bien d’en souffler mot à une Belle qu’elle connaît par cœur, c’est bien Stéphanie, outre son flegme d’airain su lequel vient se briser net la crânerie d’une jouvencelle encore trop friable pour se mesurer à son mentor. On apprend toujours mieux de ses erreurs, et Stéphanie aura toujours privilégier enseignement à al dure de sa Padawan, car la profession l’est. On ne croit heureusement pas un seul instant que la série va renoncer à un personnage aussi enthousiasmant, mais la scène reste ciselée à la perfection. Il n’y a pas jusqu’à l’Écosse qui ne soit submergée par la gouaille en roue libre du récit, avec une pensée pour David Tennant
Billie Piper trouve un partenaire de choix avec Colin Salmon, aussi classieux que dans les 007 et parfait en incarnation du mâle protecteur, in fine dominateur. En définitive il en ressort que, davantage encore que l’argent ou la reconnaissance sociale, c’est bien l’adrénaline et la sensation de liberté qui cadenassent Belle à son existence aventureuse, en marge de la société. On aime que Belle ait le sursaut de lucidité lui permettant de s’extraire de l’ornière du jour, mais seulement pour en revenir à la situation première (plus 40%). Les liens l’attachant à ce travail, qui se confond décidément dangereusement avec sa vie, résultent assez forts pour le faire échapper à un paradis artificiel, mais se perçoivent déjà comme un piège l’empêchant également de s’en sortir vers le haut. Ce que confirme hélas opportunité non saisie d’un Ben désormais lui aussi libéré de son mirage. Une conclusion brillantissime pour cette saison, à la mise en scène toujours aussi élégante, avec la méprise dramatiquement prometteuse d’une héroïne confondant liberté et retour à ses anciennes chaînes. (****)
La satire sociale se fait une nouvelle fois entendre, avec cette course au succès professionnel ne connaissant jamais de terme, véritable miroir aux alouettes contemporain de nos civilisations libérales et individualistes. On constate ainsi que même Belle a encore une étape à franchir et que celle-ci consiste ni plus ni moins qu'à accéder au statut traditionnel d'épouse, certes mieux payée mais plus facilement répudiable. Un joli retour à la case départ, la voyant devenir volontairement ce qu'elle a toujours refusé d’être, tout un triomphe. Le récit se montre joliment rosse envers sa sympathique protagoniste, toujours émouvante dans sa quête maladroite mais opiniâtre du bonheur. Après avoir passé au grill de l’entretien d’embauche ses collègues masculins lors de l’opus précédent, la voici passant sous les mêmes fourches caudines, devenues encore plus vachardes. Au total un bide dont il faudra attendre l’ultime saison de Californication, et la mémorable séance de casting de Levon pou en dénicher l’équivalent.
Il est caractéristique que Bell préfère s’enthousiasmer de son succès miracle, au lieu de ressasser l’entretien pour se demande si tout ceci correspond vraiment à sa personnalité et quelle est la part du succès revenant à son puissant protecteur. Celle qui reste certainement lucide là-dessus, mais qui se garde bien d’en souffler mot à une Belle qu’elle connaît par cœur, c’est bien Stéphanie, outre son flegme d’airain su lequel vient se briser net la crânerie d’une jouvencelle encore trop friable pour se mesurer à son mentor. On apprend toujours mieux de ses erreurs, et Stéphanie aura toujours privilégier enseignement à al dure de sa Padawan, car la profession l’est. On ne croit heureusement pas un seul instant que la série va renoncer à un personnage aussi enthousiasmant, mais la scène reste ciselée à la perfection. Il n’y a pas jusqu’à l’Écosse qui ne soit submergée par la gouaille en roue libre du récit, avec une pensée pour David Tennant
Billie Piper trouve un partenaire de choix avec Colin Salmon, aussi classieux que dans les 007 et parfait en incarnation du mâle protecteur, in fine dominateur. En définitive il en ressort que, davantage encore que l’argent ou la reconnaissance sociale, c’est bien l’adrénaline et la sensation de liberté qui cadenassent Belle à son existence aventureuse, en marge de la société. On aime que Belle ait le sursaut de lucidité lui permettant de s’extraire de l’ornière du jour, mais seulement pour en revenir à la situation première (plus 40%). Les liens l’attachant à ce travail, qui se confond décidément dangereusement avec sa vie, résultent assez forts pour le faire échapper à un paradis artificiel, mais se perçoivent déjà comme un piège l’empêchant également de s’en sortir vers le haut. Ce que confirme hélas opportunité non saisie d’un Ben désormais lui aussi libéré de son mirage. Une conclusion brillantissime pour cette saison, à la mise en scène toujours aussi élégante, avec la méprise dramatiquement prometteuse d’une héroïne confondant liberté et retour à ses anciennes chaînes. (****)
Je vais compléter la saison 1 avant de passer à la 2. Je l'envoie la semaine prochaine.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Pilote (****)
Les affaires reprennent pour Belle !!
Sur un rythme davantage entraînant que rapide, ce pilote parvient à installer l’univers de la série et sa protagoniste, avec autant d’humour que d’efficacité. Si certains éléments n’apparaissent encore que superficiellement présentés, notamment Ben, toutes les composantes de la série répondent à l’appel. Ainsi le territoire de chasse de Belle est-il délimité dans l’Espace et dans le Temps : entre St-Paul et Mayfair, en ce début des années 2000 où la City rugit de sa prospérité financière apparemment sans bornes et de l’exacerbation des plaisirs des puissants du jour. Nous nous immergeons dans le tourbillon du Londres d’avant l’éclatement de la Bulle, en 2008, avec son dynamisme, son brillant mais aussi ses excès comme la folie immobilière, évoque lors de la visite de la maison. Des son entrée, le récit a également la bonne idée de pointer qu’il ne concernera qu’un type très restreint de prostitution, et avant tout un parcours individuel, sans discours à portée générale sur ce sujet souvent sordide.
Surtout Secret Diary of a Call Girl nous propsoe un saisissant panorama de ses qualités. La mise en scène se montre aussi mobile que plaisamment sophistiquée, mettant aussi bien en valeur le ressenti des personnages que les magnifiques vues de Londres. La bande son est à l’avenant, somptueuse et contemporaine. L’humour crépite sans faiblir, à l’unisson du charme et de la jeunesse du duo vedette. A ses côtés, Stéphanie se voit déjà implantée en maîtresse femme, à la fois rude et d’un esprit redoutablement vif. Sa manière, sans avoir d’y toucher, d’inciter Belle à relever le gant témoigne déjà de la compréhension et de l’intérêt qu’elle porte à celle-ci. Cherie Lunghi est épatante. Malgré toute cette mise en place, effectuée au sein d’un format court, l’épisode parvient à narrer une intrigue certes très courte, mais précieuse car synthétisant le propos général de la série, comme lors de l’ouverture d’un opéra : les choix de Belle la condamnant in fine à la solitude.
Le client parlant à l’oreille des chevaux (Equus n’est pas loin) apporte une excentricité très anglaise, tandis que les autres pratiques sexuelles présentées en cours de saison n’auront rien d’intrinsèquement britanniques. Mais la grande réussite de l’opus reste en définitive Hannah/Bell elle-même adorable, drôle et émouvante, d’une humanité transperçant l’écran. La fabuleuse Billie Piper aura su choisir le rôle idéal pour négocier l’après Rose Tyler, à la fois si proche (même caractère de battante et même origine sociale) et si différente. Le récit met particulièrement en exergue la spécificité de l’adresse au public via le Quatrième Mur, permettant à l’actrice de jouer de tous les ressorts de son beau talent. Les dialogues, tous finement ciselés nous montrent déjà une Belle passionnante, en apparence ne celant rien e mais ne soufflant mot de ses sentiments les plus intimes. Un épisode parfait, donnant infailliblement envie de découvrir la suite.
Surtout Secret Diary of a Call Girl nous propsoe un saisissant panorama de ses qualités. La mise en scène se montre aussi mobile que plaisamment sophistiquée, mettant aussi bien en valeur le ressenti des personnages que les magnifiques vues de Londres. La bande son est à l’avenant, somptueuse et contemporaine. L’humour crépite sans faiblir, à l’unisson du charme et de la jeunesse du duo vedette. A ses côtés, Stéphanie se voit déjà implantée en maîtresse femme, à la fois rude et d’un esprit redoutablement vif. Sa manière, sans avoir d’y toucher, d’inciter Belle à relever le gant témoigne déjà de la compréhension et de l’intérêt qu’elle porte à celle-ci. Cherie Lunghi est épatante. Malgré toute cette mise en place, effectuée au sein d’un format court, l’épisode parvient à narrer une intrigue certes très courte, mais précieuse car synthétisant le propos général de la série, comme lors de l’ouverture d’un opéra : les choix de Belle la condamnant in fine à la solitude.
Le client parlant à l’oreille des chevaux (Equus n’est pas loin) apporte une excentricité très anglaise, tandis que les autres pratiques sexuelles présentées en cours de saison n’auront rien d’intrinsèquement britanniques. Mais la grande réussite de l’opus reste en définitive Hannah/Bell elle-même adorable, drôle et émouvante, d’une humanité transperçant l’écran. La fabuleuse Billie Piper aura su choisir le rôle idéal pour négocier l’après Rose Tyler, à la fois si proche (même caractère de battante et même origine sociale) et si différente. Le récit met particulièrement en exergue la spécificité de l’adresse au public via le Quatrième Mur, permettant à l’actrice de jouer de tous les ressorts de son beau talent. Les dialogues, tous finement ciselés nous montrent déjà une Belle passionnante, en apparence ne celant rien e mais ne soufflant mot de ses sentiments les plus intimes. Un épisode parfait, donnant infailliblement envie de découvrir la suite.
Les affaires reprennent pour Belle !!
LONDRES, 26 août 2015 (AFP)
Les bonus versés en Grande-Bretagne sont quasiment revenus à leur pic d'avant la crise financière mais ce n'est pas dans le secteur financier qu'ils ont progressé, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
Les bonus totaux versés dans l'ensemble de l'économie ont atteint 42,4 milliards de livres (60 milliards d'euros) sur l'exercice fiscal achevé en mars 2015, indique l'Office des statistiques nationales (ONS) britannique dans une étude.
Cela représente une hausse de 2,7% sur un an et c'est seulement 0,1% de moins que le record qui avait été enregistré en 2007/2008, juste avant que la crise financière ne mette à mal les bonus.
La question des bonus est politiquement sensible au Royaume-Uni, ces gratifications versées notamment dans le secteur financier -parfois en dépit de mauvais résultats- passant mal dans l'opinion. Les autorités ont ces dernières années plus strictement encadré leur versement, accusant aussi cette forme de rémunération d'encourager la prise de risque et la vision à court terme.
Mais les bonus versés dans le secteur de la finance et de l'assurance ont reculé de 9,6% sur un an, à 13,6 milliards de livres, a relevé l'ONS. C'est dans les autres secteurs d'activité qu'ils ont progressé.
La base de comparaison pour la finance a toutefois été biaisée, a mis en garde l'ONS: les bonus des banquiers et autres courtiers sont habituellement versés lors de la "saison des bonus" entre décembre et mars mais en 2013 ils avaient exceptionnellement été repoussés à avril pour contourner une nouvelle législation fiscale. L'exercice 2013/14 avait ainsi été artificiellement gonflé.
C'est toujours dans la finance que le bonus moyen est le plus élevé (13.100 livres), devant le secteur pétrolier et minier (6.900 livres). Le secteur de la santé et du travail social est le plus mal loti, avec un chiffre proche de zéro.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Tout à fait d'accord. Le Pilote a en effet le mérite de prévenir qu'il ne sera pas qu'une transposition appliquée des livres croustillants de Belle de Jour, on aperçoit déjà ses autres qualités. Secret Diary m'a vraiment étonné en prenant comme base un pitch il faut le reconnaître racoleur (expériences sexuelles d'une call-girl de luxe), mais qui très rapidement devient secondaire en regard du potentiel dramatique recelé par la schizophrénie psychologique de Belle, d'une vision d'une société en proie à une perte de repères et à une dépravation des sens, un humour pétillant jamais vulgaire, et une sombre méditation sur la quête du bonheur personnel. Présenter tout cela en 22 minutes était quasi impossible, d'où l'impression que le pilote doit survoler ses thèmes, en attendant de les approfondir plus avant. Sans être parfait à mon sens, il est éminemment prometteur. Ce faisant, je ne le trouve pas loin du pilote de Californication : même pitch voyeuriste, mais ambitions premières déjà plus importantes, et in fine prenant le pas sur le sujet initial.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Cherie Lunghi en 2008, dans la version anglaise de Danse avec les stars
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Saison 1 envoyée
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Présentation et Saison 1 envoyées à Steed.
Je viens de revoir l'épisode 2.01. God'n'bluts ! J'avais totalement oublié que Callum Blue jouait Alex dans la saison 2, je n'avais pas fait le rapprochement avec le Mason de Dead like me. Comme pour Doctor Who, on peut trouver pas mal de ponts entre les deux personnages : c'est bien simple, dès qu'Alex avait l'occasion de se retrouver dans une situation idiote, je criais Masoooooon !!
Je viens de revoir l'épisode 2.01. God'n'bluts ! J'avais totalement oublié que Callum Blue jouait Alex dans la saison 2, je n'avais pas fait le rapprochement avec le Mason de Dead like me. Comme pour Doctor Who, on peut trouver pas mal de ponts entre les deux personnages : c'est bien simple, dès qu'Alex avait l'occasion de se retrouver dans une situation idiote, je criais Masoooooon !!
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Hop, une de plus !
Entre Mason et le Doc, Belle aime le very special pour ses liaisons non tarifées.
Entre Mason et le Doc, Belle aime le very special pour ses liaisons non tarifées.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
9. Au cœur du scandale
2.01 Au cœur du scandale (Episode 2.1) : B B
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Fraser MacDonald
- Oh, I came up with a name. I wanna be called Bambi. […]
- Because you're quite doe eyed ?
- No, it's because my mom got shot.
Un paparazzi harcèle Belle pour lui soutirer le récit d’une nuit avec un homme politique dans le but de le faire tomber. Belle rencontre Alex, un anesthésiste qu’elle séduit involontairement, mais doit s’occuper aussi de Bambi, une jeune femme délurée qui veut devenir escort de luxe et qui l’a contactée pour qu’elle soit son mentor. Belle doit dans le même temps se rendre au baptême de son neveu…
Pour faire évoluer son show, Lucy Prebble bouleverse les composantes de sa série. Dans cette ouverture de saison, la créatrice court à perdre haleine pour introduire tout ce qu’il y’a de nouveau : dans les trois saisons qui restent, Hannah, dont le double menace de plus en plus de la détruire, va désormais chercher une relation stable en plus de son métier. C’est le rôle dévolu cette saison à Alex. Cela va faire monter en puissance le grand thème de la série (la double identité de l’héroïne) tout en instaurant à chaque saison un arc feuilletonnant en plus du « client de la semaine ». C’est le format le plus efficace (aussi le plus difficile) pour une série, en opposition avec le stand-alone un peu mécanique de la saison précédente. Elle va oser un humour plus délirant et massif, en introduisant une tornade d’humour montée sur pattes : le personnage dingo de Bambi. Mais elle doit également soigner l’entrée d’Alex. Mais elle doit aussi écrire une intrigue indépendante. Conséquence : l’épisode forme un patchwork totalement décousu où l’on est ballotté sans transition d’une scène à l’autre. Cet effet de précipitation empêche chaque nouvel atout de se développer. L’on retrouve le même défaut du pilote de la série, mais en plus accentué, car ces innovations n’interagissent guère entre elles. Cependant, une fois passé ce début fourre-tout, la saison va s’appuyer sur ses atouts et offrir un spectacle plus abouti encore que la précédente.
La méprise vaudevillesque initiale instaure une ambiance plus festive qu’à l’ordinaire, typique du nouveau pas franchi par la série sur l’humour. Tout comme Ben à ses débuts, Alex n’a pas encore sa personnalité, et ne vit que par son lien envers Belle. Cela dit, Callum Blue arbore immédiatement les atours maladroits mignons d’Alex, et son déphasage comique dans lequel on reconnaît le frappadingue Mason de Dead like me, avaleur diplômé de couleuvres les plus improbables. Les jeux totalement désynchronisés de Billie et Callum assurent la comédie. Toutefois, il faut avouer que l’arrivée fracassante de Bambi est bel et bien l’événement du jour. Incarnée par une gouleyante (et insoutenablement sexy) Ashley Madekwe prête à redéfinir la notion même de cabotinage délirant, la fraîche jeune femme s’approprie immédiatement l’écran entre gaffes, rires suraigus, insouciante joie de vivre, et énergie explosive (que Poppy n’égalera jamais). On s’amuse par avance du mentoring de Belle envers Bambi : remises au point, quiproquos en pagaille, et coups de gueule répétés sont à prévoir, et on ne va pas cracher dessus, loin de là !
La comédie irrigue aussi la cérémonie de baptême avec une description tendrement ironique de la famille de Belle, galerie de culs serrés (mention à la sœur) dont l’on se demande vraiment si notre héroïne en fait partie. La scène souffre cependant de s’étaler alors qu’il ne se passe rien. Cependant, Lucy Prebble dégaine une nouvelle arme comique : les délires imaginaires de Belle, ici s’imaginant avouer à sa famille sa véritable profession. Le résultat évoque les plus grandes embardées burlesques de J.D. le médecin lunaire de Scrubs aux délires imaginaires les plus saugrenus.
Toutefois, cette succession enchaînée de gags ne masque pas l’absence d’un vrai scénario, donnant un aspect de film à sketches trop fragmenté pour convaincre. Prebble tente bien de compenser avec une touche plus sombre, grâce au chantage d’un odieux journaleux, affamé de scoops putassiers. Si Belle s’en sort en préservant son admirable discrétion professionnelle, ce segment est trop vite survolé. L’absence de tout arrière-plan sombre, pilier de la série, donne à cet épisode un aspect Sex and the city : frais, joyeux, mais aseptisé et assez vide. Toutefois, il ne s’agit que d’un prélude certes prometteur, à la saison, qui va immédiatement trouver ses marques. Cela valait bien cette ouverture aussi amusante que dispersée.
IS =
- Deux nouveaux noms s’inscrivent au générique : Ashley Madekwe va incarner Bambi, nouvelle dans le métier d’escort, pendant 13 épisodes des saisons 2 et 3. Callum Blue va interpréter Alex, potentiel love interest d’Hannah, pendant 7 épisodes de cette saison 2.
- Ashley Madekwe et Iddo Goldberg se sont rencontrés sur le tournage de la série. Ils se sont mariés quatre ans plus tard le 17 juin 2012.
- A la demande de son client, Belle urine sur lui. Pourtant, sa wishlist de l’épisode 1.05 précisait qu’elle ne faisait pas les « water sports ». Il se peut toutefois qu’elle consente à uriner mais n’autorise pas l’inverse.
- Alex (Callum Blue) déclare qu’Interflora lui a sauvé plusieurs fois la mise. Interflora est une marque anglo-écossaise de fleurs fondée en 1923, qui était à l’origine une extension d’une compagnie américaine. Elle est aujourd’hui une entreprise internationale, et un des leaders sur le marché de la fleuristerie. Un lien discret avec le Whoniverse est peut-être à noter car la compagnie utilise un système de communication informatique appelé « Rose », comme Rose Tyler !
Dernière édition par Dearesttara le Ven 25 Sep 2015 - 12:25, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Si l'on avait proposé le rôle principal d'Hannah/Belle à Kyra Sedgwick de "The Closer", eh bien, c'est elle qui aurait dû payer les clients, donc on l'a proposé à Billie Piper.
Ok, je sors ...
Ok, je sors ...
Invité- Invité
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Quelle vanne ! Mais l'âge est à prendre en compte : dans la saison 1 de The Closer, Kyra avait 40 ans, alors que Billie en avait 25. Pour la série, Belle se sexualise, alors que Brenda n'est pas dans ce registre. Kyra à 25 ans était plutôt jolie :
http://www.dvdweb.it/news_images/4_luglio_frame_1.jpg
http://media.baselineresearch.com/images/81166/81166_full.jpg
Et en 2012, face à David Letterman, elle arbore une tenue très sexy :
https://latenightcelebs.files.wordpress.com/2012/03/kyra-sedgwick-late-show-with-david-letterman-2007-06-121.jpg
http://www.dvdweb.it/news_images/4_luglio_frame_1.jpg
http://media.baselineresearch.com/images/81166/81166_full.jpg
Et en 2012, face à David Letterman, elle arbore une tenue très sexy :
https://latenightcelebs.files.wordpress.com/2012/03/kyra-sedgwick-late-show-with-david-letterman-2007-06-121.jpg
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Journal intime d'une call-girl"
Au cœur du scandale (***)
La série a l’audace de s’offrir un véritable pilote de saison, introduisant deux nouveaux personnages, ce qui, en proportions, signifie un véritablement chamboulement de son micro univers. Qui trop embrasse mal étreint, on peut regretter que le récit développe trop de thèmes à la fois, même si Secret Diary fait toujours preuve de la même efficacité narrative. Par son humour, ses retrouvailles familiales insérant une continuité temporale entre les deux saisons (quelques mois d’écart) et les rêveries surréalistes à la Scrubs d’Hannah, le baptême s’avère très intéressant à suivre. C’est d’autant plus vrai qu’en filigrane il traduit bien la désocialisation de l’héroïne, toujours plus immergée dans son monde en marge. Son traitement aurait-sans doute nécessité un épisode entier, avec un rôle accru imparti à Ben (ici réduit à une séquence informative) et des vues plus prolongées de la délicieuse campagne anglaise, un sujet toujours apprécié des amateurs des Avengers, mais la séquence n’en demeure pas mois savoureuse.
Billie Piper se montre toujours impeccable dans l’incarnation de Belle et nous gratifie d’un adorable message de bienvenue pour notre retour dan son journal. Un procédé astucieux, qui sera repris, sur un mode considérablement plus glacial, par Frank Underwood, dans le pilote de la deuxième saison d’House of Cards. l’épisode doit beaucoup à la parfaite entente installée d’emblée avec Callum Blue, lui aussi remarquable. On apprécie le retournement de point de vue d’avec le Mason de Dead Like Me : c’est ici lui qui incarne un personnage raisonnable en découvrant un autre apparaissant passablement allumé. La relation se met en place avec naturel et un humour pétillant, un sans fautes, très prometteur pour la suite. On reste légèrement plus circonspect avec Bambi, centre déjà tonique mais qui revêt ici une tonalité négative à la Naomi, quand elle pique un client à Belle. Le personnage se voit introduit sous un jour trompeur et trop expéditif. L’opus se montre aussi cinglant que prémonitoire envers les mœurs d’une certaine presse britannique ne respectant aucune vie privée, annonçant la scandale Murdoch éclatant peu de temps plus tard.
La série a l’audace de s’offrir un véritable pilote de saison, introduisant deux nouveaux personnages, ce qui, en proportions, signifie un véritablement chamboulement de son micro univers. Qui trop embrasse mal étreint, on peut regretter que le récit développe trop de thèmes à la fois, même si Secret Diary fait toujours preuve de la même efficacité narrative. Par son humour, ses retrouvailles familiales insérant une continuité temporale entre les deux saisons (quelques mois d’écart) et les rêveries surréalistes à la Scrubs d’Hannah, le baptême s’avère très intéressant à suivre. C’est d’autant plus vrai qu’en filigrane il traduit bien la désocialisation de l’héroïne, toujours plus immergée dans son monde en marge. Son traitement aurait-sans doute nécessité un épisode entier, avec un rôle accru imparti à Ben (ici réduit à une séquence informative) et des vues plus prolongées de la délicieuse campagne anglaise, un sujet toujours apprécié des amateurs des Avengers, mais la séquence n’en demeure pas mois savoureuse.
Billie Piper se montre toujours impeccable dans l’incarnation de Belle et nous gratifie d’un adorable message de bienvenue pour notre retour dan son journal. Un procédé astucieux, qui sera repris, sur un mode considérablement plus glacial, par Frank Underwood, dans le pilote de la deuxième saison d’House of Cards. l’épisode doit beaucoup à la parfaite entente installée d’emblée avec Callum Blue, lui aussi remarquable. On apprécie le retournement de point de vue d’avec le Mason de Dead Like Me : c’est ici lui qui incarne un personnage raisonnable en découvrant un autre apparaissant passablement allumé. La relation se met en place avec naturel et un humour pétillant, un sans fautes, très prometteur pour la suite. On reste légèrement plus circonspect avec Bambi, centre déjà tonique mais qui revêt ici une tonalité négative à la Naomi, quand elle pique un client à Belle. Le personnage se voit introduit sous un jour trompeur et trop expéditif. L’opus se montre aussi cinglant que prémonitoire envers les mœurs d’une certaine presse britannique ne respectant aucune vie privée, annonçant la scandale Murdoch éclatant peu de temps plus tard.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
10. Rendez-vous galant
Je ne trouve pas Bambi aussi sombre que cela dans cet épisode (et le suivant). Je pense qu'elle est trop paresseuse pour chercher des clients (c'est plus facile que de se servir chez son mentor), et qu'elle est réellement convaincu de rendre service à Belle en la "soulageant". Bambi est moins une manipulatrice qu'une adorable insouciante, un peu écervelée.
2.02 Rendez-vous galant (Episode 2.2) :
B B B B
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Fraser MacDonald
Well, if you have a change of mind, my door is always open, as long as your legs are.
Alors qu’elle songe à recourir à une opération de chirurgie esthétique, Hannah est encouragée par Bambi à donner une chance à Alex et tenter une relation normale. Elle ne sait toutefois pas que Bambi cherche ainsi à lui voler des clients. Mais ce faisant, Bambi subit un terrible retour de flamme…
Après la parenthèse de fantaisie comique du précédent épisode, la créatrice revient au mode tragi-comique. L’épisode s’axe sur pas moins de trois thématiques sombres : la course effrénée et inhumaine de la beauté et de la jeunesse dans un monde ne supportant pas le vieillissement, un constat implacable de la désocialisation d’Hannah, due à son double castrateur, et le viol dans le milieu de la prostitution. Si l’humour irrigue les deux premières thématiques, l’épisode se termine sur un ton glacial avec la funeste erreur de Bambi qui passe très près du désastre. Ce virage dramatique inédit au sein de la série, saisit par sa surprise et sa brutalité, laissant à l’épisode une trace de malaise qu’aucune coda ne peut apaiser.
Si le début chez le chirurgien est assez poussif, il est en revanche effrayant par ses perspectives : Belle, superbe beauté de 24 ans, songe déjà à la chirurgie pour rendre son corps plus désirable (My body is my work assène-t-elle d’entrée). Au-delà de la mise en valeur de l’aspect concurrentiel et sans pitié de la prostitution, l’épisode développe tout un réquisitoire contre la tyrannie des apparences, notamment via le personnage très sympathique du chirurgien assumant de moins en moins un métier éloigné de son idéal de médecin « utile ». Son discours sur ce sujet fait écho à celui de son confrère de Clair de Lune (épisode Et l’homme créa la femme, saison 5). Roger Barclay apporte humanité et chaleur à son personnage, rare repère dans la vie borderline de Belle. La série ne se montre pas artificielle en alignant systématiquement des défaites d’Hannah face à Belle : l’on voit au contraire la jeune femme lutter au corps à corps avec son double pour défendre son soi réel, et sauver quelques victoires comme sa renonciation finale. Tout ce pan de l’histoire bénéficie de dialogues souvent drôles et savoureux, mais pas dupes. Hannah se défend aussi de Belle qui voudrait bien la voir renoncer à toute vie privée pour n’être qu’à son métier ; par une ironie sardonique, Hannah emporte le morceau, mais seulement grâce aux conseils de Bambi qui ainsi a le champ libre pour lui voler ses clients ! Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, Bambi en aura dallé un bon bout de chemin ! Mais Prebble, au sommet de la subtilité scénaristique, ne fait pas de Bambi une Naomi bis. Son jeu opportuniste s’explique plus par sa candeur, croyant sincèrement « soulager » Belle de ses clients et lui faire prendre soin de sa vie privée. La farandole joyeuse et juvénile du jeu d’Ashley Madekwe est irrésistible. Elle fait un excellent numéro de petite fille gâtée lors de la mémorable confrontation avec Stéphanie, campée par une Cherie Lunghi une nouvelle fois impériale en dame de fer très humaine.
Lors du rendez-vous galant avec Alex, Hannah prend conscience que Belle a sapé tous ses réflexes sociaux. Il est difficile de ne pas rire lorsqu’Hannah s’enfonce impitoyablement devant son prétendant (énorme gag de la moustache). Elle se replie donc dans le silence, laissant le volubile Alex parler pour deux. Malgré la comédie de la situation, assurée entre autres par un Callum Blue toujours décalé et souriant, nous voyons une Hannah s’apercevant avec horreur de sa déconnexion quasi-totale avec le monde réel, son monde. L’on sent qu’elle serait plus à l’aise à séduire charnellement Alex que lors des phases de flirt et de vie commune (n’a-t-elle pas fourré le Docteur dans son lit en moins de deux ?). Les griffes du drame à venir apparaissent déjà. Le twist terrible de Bambi punie de sa négligence insouciante frappe très fort. Dans la lignée du « client dangereux » de l’épisode 1.06, l’épisode montre sans fard que même les escorts de luxe ne sont pas immunisés contre des agresseurs sexuels. L’effondrement de Bambi dans les bras de Belle est un vrai choc, et l’antidote parfait aux contempteurs de la série qui lui reprochent de « glamouriser » à outrance le milieu. Un épisode aussi riche que sombre, audacieux dans son humour jaune comme dans son dramatisme.
IS =
- David (Roger Barclay), le chirurgien et client de Belle, reviendra dans les épisodes 3.08 et 4.06 de la série.
- Premier épisode sans Ben (Iddo Goldberg).
- Billie Piper étant enceinte lors de la saison, une doublure corporelle est utilisée pour les scènes de nu. Cela est flagrant dans le montage : la caméra ne fait jamais voir le visage et les seins de l’héroïne ensembles, et les plans sur les seins sont manifestement des inserts rajoutés après coup !
- Bambi déclare à Belle que, tout entière à son job, elle est « all work and no play ». Il s’agit d’une référence au proverbe anglais « All work and no play makes Jack a (very) dull boy » (« seulement travailler et ne jamais jouer fait de Jack un garçon bien ennuyeux »). Il est apparu sous cette forme au XVIIe siècle. Le proverbe met en garde contre le fait de trop travailler sans se distraire, avec le risque de devenir terne et renfermé. La phrase est surtout connue grâce à son utilisation dans le film Shining réalisé par Stanley Kubrick où elle est la phrase tapée inlassablement sur la machine à écrire de l’écrivain sombrant dans la folie. Le proverbe est parfois complété par « All play and no work makes Jack a (very) mere toy » (« seulement jouer et ne jamais travailler fait de Jack un simple jouet »)
2.02 Rendez-vous galant (Episode 2.2) :
B B B B
Scénario : Lucy Prebble
Réalisation : Fraser MacDonald
Well, if you have a change of mind, my door is always open, as long as your legs are.
Alors qu’elle songe à recourir à une opération de chirurgie esthétique, Hannah est encouragée par Bambi à donner une chance à Alex et tenter une relation normale. Elle ne sait toutefois pas que Bambi cherche ainsi à lui voler des clients. Mais ce faisant, Bambi subit un terrible retour de flamme…
Après la parenthèse de fantaisie comique du précédent épisode, la créatrice revient au mode tragi-comique. L’épisode s’axe sur pas moins de trois thématiques sombres : la course effrénée et inhumaine de la beauté et de la jeunesse dans un monde ne supportant pas le vieillissement, un constat implacable de la désocialisation d’Hannah, due à son double castrateur, et le viol dans le milieu de la prostitution. Si l’humour irrigue les deux premières thématiques, l’épisode se termine sur un ton glacial avec la funeste erreur de Bambi qui passe très près du désastre. Ce virage dramatique inédit au sein de la série, saisit par sa surprise et sa brutalité, laissant à l’épisode une trace de malaise qu’aucune coda ne peut apaiser.
Si le début chez le chirurgien est assez poussif, il est en revanche effrayant par ses perspectives : Belle, superbe beauté de 24 ans, songe déjà à la chirurgie pour rendre son corps plus désirable (My body is my work assène-t-elle d’entrée). Au-delà de la mise en valeur de l’aspect concurrentiel et sans pitié de la prostitution, l’épisode développe tout un réquisitoire contre la tyrannie des apparences, notamment via le personnage très sympathique du chirurgien assumant de moins en moins un métier éloigné de son idéal de médecin « utile ». Son discours sur ce sujet fait écho à celui de son confrère de Clair de Lune (épisode Et l’homme créa la femme, saison 5). Roger Barclay apporte humanité et chaleur à son personnage, rare repère dans la vie borderline de Belle. La série ne se montre pas artificielle en alignant systématiquement des défaites d’Hannah face à Belle : l’on voit au contraire la jeune femme lutter au corps à corps avec son double pour défendre son soi réel, et sauver quelques victoires comme sa renonciation finale. Tout ce pan de l’histoire bénéficie de dialogues souvent drôles et savoureux, mais pas dupes. Hannah se défend aussi de Belle qui voudrait bien la voir renoncer à toute vie privée pour n’être qu’à son métier ; par une ironie sardonique, Hannah emporte le morceau, mais seulement grâce aux conseils de Bambi qui ainsi a le champ libre pour lui voler ses clients ! Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, Bambi en aura dallé un bon bout de chemin ! Mais Prebble, au sommet de la subtilité scénaristique, ne fait pas de Bambi une Naomi bis. Son jeu opportuniste s’explique plus par sa candeur, croyant sincèrement « soulager » Belle de ses clients et lui faire prendre soin de sa vie privée. La farandole joyeuse et juvénile du jeu d’Ashley Madekwe est irrésistible. Elle fait un excellent numéro de petite fille gâtée lors de la mémorable confrontation avec Stéphanie, campée par une Cherie Lunghi une nouvelle fois impériale en dame de fer très humaine.
Lors du rendez-vous galant avec Alex, Hannah prend conscience que Belle a sapé tous ses réflexes sociaux. Il est difficile de ne pas rire lorsqu’Hannah s’enfonce impitoyablement devant son prétendant (énorme gag de la moustache). Elle se replie donc dans le silence, laissant le volubile Alex parler pour deux. Malgré la comédie de la situation, assurée entre autres par un Callum Blue toujours décalé et souriant, nous voyons une Hannah s’apercevant avec horreur de sa déconnexion quasi-totale avec le monde réel, son monde. L’on sent qu’elle serait plus à l’aise à séduire charnellement Alex que lors des phases de flirt et de vie commune (n’a-t-elle pas fourré le Docteur dans son lit en moins de deux ?). Les griffes du drame à venir apparaissent déjà. Le twist terrible de Bambi punie de sa négligence insouciante frappe très fort. Dans la lignée du « client dangereux » de l’épisode 1.06, l’épisode montre sans fard que même les escorts de luxe ne sont pas immunisés contre des agresseurs sexuels. L’effondrement de Bambi dans les bras de Belle est un vrai choc, et l’antidote parfait aux contempteurs de la série qui lui reprochent de « glamouriser » à outrance le milieu. Un épisode aussi riche que sombre, audacieux dans son humour jaune comme dans son dramatisme.
IS =
- David (Roger Barclay), le chirurgien et client de Belle, reviendra dans les épisodes 3.08 et 4.06 de la série.
- Premier épisode sans Ben (Iddo Goldberg).
- Billie Piper étant enceinte lors de la saison, une doublure corporelle est utilisée pour les scènes de nu. Cela est flagrant dans le montage : la caméra ne fait jamais voir le visage et les seins de l’héroïne ensembles, et les plans sur les seins sont manifestement des inserts rajoutés après coup !
- Bambi déclare à Belle que, tout entière à son job, elle est « all work and no play ». Il s’agit d’une référence au proverbe anglais « All work and no play makes Jack a (very) dull boy » (« seulement travailler et ne jamais jouer fait de Jack un garçon bien ennuyeux »). Il est apparu sous cette forme au XVIIe siècle. Le proverbe met en garde contre le fait de trop travailler sans se distraire, avec le risque de devenir terne et renfermé. La phrase est surtout connue grâce à son utilisation dans le film Shining réalisé par Stanley Kubrick où elle est la phrase tapée inlassablement sur la machine à écrire de l’écrivain sombrant dans la folie. Le proverbe est parfois complété par « All play and no work makes Jack a (very) mere toy » (« seulement jouer et ne jamais travailler fait de Jack un simple jouet »)
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Page 3 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6
Sujets similaires
» Série "Better call Saul"
» Série "Annie, agent très spécial" The Girl from U.N.C.L.E.
» Films "Dune"
» Série "Alias"
» Série "Au-delà du réel" - la série d'origine
» Série "Annie, agent très spécial" The Girl from U.N.C.L.E.
» Films "Dune"
» Série "Alias"
» Série "Au-delà du réel" - la série d'origine
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 3 sur 6
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum