Saga "La planète des singes"

Le 1er film (1968), inspiré du roman de Pierre Boulle, sur un twist final (génial) de Rod Serling, reste un classique indémodable et intemporel.
Le second - "Le secret de la planète des singes" (1970) - est assez mal considéré par la critique (il faut dire qu'il est assez mauvais).
Le 3ème, "Les évadés de la planète des singes" (1971), est la suite que je préfère (il a bercé mon enfance) avec le suivant, l'assez violent "La conquête de la planète des singes".
Enfin, la saga finit en "queue de poisson", en bouclant la boucle, avec le trés bancal "La bataille de la planète des singes" (1973).

S'ensuivra une série kitsch en 74, un remake raté de Tim Burton (où là, ce sont les acteurs qui font les singes ^^), et, enfin, un faux-remake réussi de "La conquête de la planète des singes" : "La planète des singes - les origines", réalisé par Rupert Wyatt en 2011.

Qu'avez-vous vu de cette saga ? Qu'en pensez-vous ?

PS : merci de ne pas marquer de singeries.

On ne sait pas trop qui a inventé le twist final du premier film. Il est apparu pour la première fois dans l'épisode de TZ La flèche dans le ciel, que Serling coécrivit avec Madelon Champion. Alors lequel des deux a trouvé le twist ? Mystère...

Le premier film est en effet le meilleur, c'est le classique de la saga. Avec cette dystopie de cauchemar au milieu d'une planète inhospitalière où les singes ont assimilé les systèmes politiques et de civilisation des hommes.

Mais j'aime les quatre autres films. Le deuxième - le dernier chronologiquement - est une suite intelligente, renouant avec les mystères du premier opus. Les singes sont encore plus forts et violents que dans le premier, et l'adoration de la Bombe Nucléaire par les survivants est assez effroyable. La mise en scène est bonne, la fin est sans espoir, c'est du bon pour moi.

Le 3e est sans doute le plus réussi des suites, où on retrouve l'ordre établi - plus pour longtemps - avec le duo de singes prenant la place de l'équipage humain du premier. Pessimisme, intolérance, et violence latente sont les thèmes du film qui se dirige vers le terrible bouleversement mis en scène dans le 4. La course-poursuite sans issue des "évadés" m'a beaucoup marqué moi aussi.

Le 4e est le plus violent, mettant en scène cette révolution. De nouveau, c'est ce suspense sanglant et oppressant qui domine ce film. L'évolution de César, étincelle mettant le feu à la poudrière, est un long crescendo jusqu'à l'incendie final. Comment les créateurs se font dépasser par leurs créatures. Devenus dépendants de nos créations, nous sommes victimes de l'ironie du sort. Remplaçons les singes par les machines, nous avons l'automatisation de la société d'aujourd'hui.

Le 5e est le plus faible, car sans grand scénario (et je trouve que le passage du "Singe peut tuer un autre singe" est un peu irritante à force de répétition). Mais les scènes de bataille sont flamboyantes et le bilan se finit sur un superbe faux triomphe, avec la statue de César en pleurs, sachant ce qui arrivera : le joug des singes recommencera, lui qui espérait au fond de lui-même l'égalité et non l'asservissement inverse. Jusqu'à l'apocalypse du 2.

Donc, une des rares sagas sans déchets pour moi. Pour le reste, je n'ai vu ni la série ni le remake du 4.

L'ambiance gentillette de "La bataille" était une réponse à la violence de "La conquête" :
aprés la violence du 4ème opus, il sera réalisé un 5ème opus beaucoup plus doux voire sans violence aucune.
A noter que "La bataille", par son final, semble repartir sur une ligne temporelle et une réalité "modifiées" par rapport au 1er épisode de 1968.
Le 2ème ("Le secret") a un côté "cinémabis" beaucoup trop ringard pour moi.
Seule la fin, trés noire (mais bon, on ne voit rien des effets de la bombe, juste un "fondu" : budget serré obligé), et le sort réservé à Charlton Eston (qui ne fait-là que de la figuration), retiennent un peu l'attention, sur un scénario complètement alambiqué et dont, en définitive, on se fiche un peu.
Il fait trés "film d'exploitation".
C'est probablement le moins apprécié avec le Burton, en tout cas le moins apprécié de la saga officielle.

Néanmoins, marrant de constater que, si l'on aime beaucoup le 3ème opus et que l'on déteste le second, "Les évadés" ne pourrait pas exister sans "Le secret", puisqu'il en est la suite directe.

(.../...)
A noter que dans "Les évadés de la planête des singes", on peut voir Eric Braeden (Victor Newman des "Feux de l'amour").
Un trés bon acteur, qui aurait mérité une carrière plus ample au cinéma

Dearesttara a écrit:On ne sait pas trop qui a inventé le twist final du premier film.

J'imagine qu'un avengérien te répondra en tout cas moi je me suis dépêché de l'oublier.

En effet, rien ne pourra àmha remplacer l'espèce de derrick rouillé qui apparaît dans le livre de Pierre Boulle dont j'avais moins aimé Kwaï



[quote=Kevin]Il y a un site consacré à cet acteur que j'ai beaucoup apprécié dans trois films de science-fiction : La planète des singes, Le survivant et Soleil vert[/quote]

Soleil vert ne sera malheuresement plus un film de science fiction d'ici quelques années

Soylent Green est excellent en film mais le bouquin est à jeter à la poubelle ; en tout cas, pour revenir aux singes , le prequel (même acteur principal que celui incarnant le capitaine Haddock) est le meilleur des films du genre depuis Terminator2 d'autant que l'on peut aisément intervertir les machines et les singes lorsque l'on philosophe sur la succession de la race humaine.

Je n'ai vu que la série sur antenne 2 le mercredi à partir de décembre 1975, j'ai le roman en livre de poche.

J'ai failli aller voir "la planète des singes les origines" au ciné.

Je me ferai toute la saga un jour.

Phil DLM a écrit:

2) alerter sur le fait que les civilisations ne sont pas éternelles et que celles qui se reposent sur leur lauriers périclitent et sont remplacées par d'autres. L'histoire se passe aux Etats-Unis, et avant la révolution des singes, on remarque que ces derniers étaient utilisés par les Yankees de la même manière que les esclaves noirs. Cela voudrait-il dire que les WASP risquaient de perdre le pouvoir au profit des Blacks? Histoire peut-être visionnaire, et il est facile d'imaginer qui va prendre le pouvoir des occidentaux en France et en Europe... D'ici à un siècle, serons-nous en France tels que les hommes sur la planète des singes, esclaves, non des singes, mais des ....?[/justify]

"La conquète de la planète des singes" (le 4ème) qui est finalement le 1er avec situation renversée (et en bcp plus violent) était une métaphore sur la condition des noirs aux états-unis, et sur l'esclavage.
Sinon, on peut remplacer les singes par n'importe quel peuple opprimé par le totalitariste, les rapports entre ethnies ou domination d'espèces sur d'autres. Le film fut interdit aux moins de 13 ans en France pour sa violence (c'est le seul qui subit une interdiction).
Patricks, tu n'as jamais vu le 1er film ?

Bon film que "La planète des singes - l'affrontement" (titre français détourné pour "Dawn of the planet of the apes", littéralement : "L'aube de la planète des singes").
On appréciera un scénario assez malin, puisqu'ici, la menace ne vient finalement pas de qui l'on pourrait croire. Et le point de vue reste durant les 2/3 du film celui des singes, ce qui est audacieux.
La mise en scène est très belle (les paysages de l'île de Vancouver sont superbement mis en valeur) et dynamique, et la performance capture, même si son aspect numérique est parfois trés perfectible (comme lors de la première séquence, ou lors des scènes sur le pont), est bien intégrée (un grand pas en avant a d'ailleurs été fait sur le travail des textures de la peau lors des plans rapprochés sur les singes, et sur les scénes de foule).
C'est un genre de croisement entre "La conquête de la planète des singes" (sans la portée politique et en moins violent quand même) et "La bataille de la PDS" (en plus agressif).
Avec le déjà intéressant "La planète des singes : les origines", nous avons pour le moment un joli diptyque de reboot. Plusieurs suites sont prévues.

denis a écrit:Le premier aussi, avec Charlton Heston (excellent dans ces films futuristes comme Soleil vert et Le survivant). Une superbe fin et une belle petite sauvage, Nova (Linda Harrison, Miss Berlin, Maryland 1961). Elle fait une brève apparition dans le film de 2011.

Film qui reste la référence de départ.

C'était déjà le cas pour le cinéma et la télé, mais maintenant qu'ils ont une plateforme à alimenter, la fringale va atteindre des proportions orgiaques.

Je suis pour !
S'il est bon...