Série "Doctor Who"

Allez, deux ultimes promos, l'une avec Twelve et l'autre avec ses deux Compagnons. Le TARDIS réintègre notre univers dès demain! Je n'aurais jamais cru dire cela à l'issue de la précédente, mais finalement je la sens bien, cette saison 10 !

Le teaser de la saison 10, diffusé après son très honorable pilote,  à; l'intrigue assez simpliste mais aux personnages attachants et prometteurs (The Pilot, ***)

Très vive et sympathique, à l'enthousiasme communicatif et jamais révérenciel envers Twelve, elle colle très bien à l'ambiance voulue clairement plus légère cette saison (bon ça tombe comme des mouches, mais l'humour noir est à l'honneur). Pearl s'est coulée avec beaucoup de naturel dans le rôle et fonctionne du tonnerre avec Capaldi, la différence d'âge s'avère en fait un atout. On dirait un peu Alice guidée par le Chapelier fou à Wonderland. Le personnage manque un peu de la densité de Clara qui présentait une gamme d'émotions plus large et un psychologie davantage complexe, mais après tout elle n'est là que depuis deux épisodes. C'est un peu Ace et le septième remis au gout du jour, et cela fonctionne.

Rumeur selon laquelle Clara serait de retour pour le Spécial Noël 2017, c'est à dire pour d'ultimes retrouvailles avec Twelve avant que celui-ci ne laisse la place à la nouvelle Incarnation. En effet la BBC aurait loué pour deux jours de tournage en juillet le restaurant servant de décor au TARDIS désormais piloté par l'émérite Compagnon, ce qui lui permet de dilater (quasiment) à l'infini sa destinée, avant son inévitable rendez-vous fatal sur Gallifrey. Et puis c'est désormais une tradition qu chaque Docteur revoie ses Compagnons avant de rejoindre la légende (on ne fera jamais aussi bien que Ten là-dessus, mais cela n’empêche pas d'espérer).

http://screenrant.com/doctor-who-clara-2017-christmas-special/

Enfin ! Après le premier volume des aventures audio des aventures de Ten (avec Catherine Tate), ayant rencontré un grand succès, Big Finish est parvenu à recréer le duo Ten/Rose, David Tennant/Billie Piper pour trois aventures paraissant en novembre, et directement sous mon sapin. L'ensemble se veut dans la droite ligne du style RTD et permettra aussi de retrouver Jackie.

http://www.doctorwhotv.co.uk/tennant-piper-are-back-in-the-tenth-doctor-adventures-84756.htm

Jenna Coleman (la très regrettée Clara) vient de remporter le prix de la meilleure actrice dans une série dramatique au Festival de Monte-Carlo, pour Victoria (série elle-même primée). Elle s'y monte effectivement excellente, confirmant toute les promesses de Doctor Who,  et y sera rejointe en saison 2 par DDR.

http://www.programme-tv.net/news/series-tv/119708-decouvrez-le-palmares-du-57e-festival-de-television-de-monte-carlo/

Titan Comics publie en Grande Bretagne les BD narrant des aventures inédites et souvent très spectaculaires des différents Docteurs contemporains (où apparaissent d'ailleurs occasionnellement des personnages de la période classique, comme Ian et Barbara rencontrant Eleven). un évènement vient d'être annoncé avec , un prochain Comics faisant pour la première fois e rencontrer les quatre Docteurs apparus depuis 2005 le Docteur Donna et le War Doctor semblent pour l'instant en dehors). Ils vont devoir contrer The Void, le vide ultime s'étendant entre les univers, en dehors du Temps et de l'Espace et déjà évoqué au cours de la série. Le Vide est désormais en expansion et a entrepris de dévorer notre Univers.

https://blogtorwho.com/titan-comics-lost-dimension-coming-august-2017/

World Enough and Time constitue une parfaite première partie pour le double épisode final. L'épisode développe de manière habilement entremêlée plusieurs thèmes très SF, voire hard science : la colonisation spatiale, , les cyborgs, les distorsions temporelles induites par l'effondrement gravitique d'un trou noir (cela fait assez songer à l'excellent  épisode A Matter of Time, de Stargate SG-1). Le corpus du récit plaira aux amateurs du genre mais laisse la part belle à l'humain, avec quelques belles rencontres, malgré un arrière plan très sombre souligné par une mise en scène raffinée, souvent  à la lisière d'un horrifique très anglais (très dans la mouvance Splatterpunk, à la Clive Barker). l'histoire captive tout du long, avec un Docteut dont la Régénération est dramatisée d'emblée et le duo ultime de vilains que constituent bien entendu Missy et le Maître. Simm se manifeste assez tard, mais quel festival, on retrouve intact le plaisir de le voir recréer les Diabolical Masterminds de naguère en 2017, toujours aussi fou, hilarant et classieux (et cruel) on attend beaucoup du développement de son plan bien tordu comme on aime en seconde partie.

Le récit trouve un bon équilibre entre les différentes factions en présence, nul n'est sacrifié. Hormis Bill, qui se voit un trop confinée dans le registre de la Damsell in Distress, malgré si cela autorise de belles scènes sensibles (le "Wait for me" de Twelve, Capaldi toujours formidable). De manière générale, Bill restera selon comme un Compagnon très sympathique, excellemment interprété mais qui n'aura pas eu toutes ses chances de s'installer, notamment du fait de la concurrence redoutable de Nardole en réservoir à vannes. Elle ne suscite pas le supplément d'investissement émotionnel que véhiculaient Rose et Clara., où plutôt elle n'y accède réellement qu'ici, à la Onzième heure. Selon moi une seule vraie faiblesse dans l'épisode : Moffat cède une nouvelle fois  son penchant pour le coup de théâtre visuel et narratif, ce goût de l'image choc reste au coeur de son écriture, conjointement avec ses intrigues très  trop complexes (ce n'est pas le cas ici). Cela l'entraine à parier beaucoup sur un tonitruant twist, qui n'est pas tout à fait imprévisible pour le spectateur attentif c'est un pari, assez risqué à l'heure des spoilers sur le net. Déjà je trouve que le récit global aurait mieux fonctionné sans toute la com autour du retour de Simm, mais telle est l'addiction contemporaine aux bandes annonces trop remplies.

Mais bon, tel quel on trouve ici du grand Doctor Who, drôle, bouleversant, horrifique, incroyablement imaginatif, puisant aussi avec succès dans l'ère classique (les premiers Cybermen, avec tout un écho de la régénération du Premier dans The Tenth Planet, poursuivant le parallèle souvent fait entre lui et le Douzième). Moffat a sorti l'argenterie pour le banquet des adieux.   (****)

La bande annonce de l'ultime épisode de la saison "The Doctor Falls"      


Mais Twelve sera encore là pour Noël !    

Spoilers !!!  

The Doctor Falls, ou l’ultime combat d’un fauve magnifique. Et je parle moins en l’occurrence de Twelve que de Steven Moffat en majesté. Le départ d’un tel showrunner, qui, malgré ses outrances, aura formidablement  imposé sa marque à la série, ne pouvait pas se traduire par un épisode simplement excellent.  Cela eut été déchoir. Dans des domaines aussi variés que la SF pure, le spectaculaire ou l’émotionnel, l’opus apparait comme une suite (quasi) interrompue de fulgurances narratives et visuelles, une mise en scène en permanence  iconique accompagnant idéalement les adieux de cet auteur pour qui l’écriture aura toujours été au service exclusif de l’image, dans les bons comme dans les mauvais jours.

L’intrigue n’est pas que captivante, Moffat sollicitant comme jamais à l’extrême les règles du Whoniverses. Le spectateur se voit canonné de scènes chocs, au prix certes de quelques incohérences dans le scénario, mais pour cette fois l’on pardonne, tant l’effet atteint est paroxystique. Mais The Doctor Falls résulte également comme un épisode très méta, où Moffat opère une singulière revue des erreurs qu’il entreprend de rattraper, et bien malin qui pourrait décider si cela relève de l’humilité ou de l’orgueil.

Ainsi lui qui s’est presque toujours refusé à réutiliser les fabuleux personnages de l’ère RTD exploite ici au maximum toues les potentialités offertes par le maître de Sim et de sa relation fatalement perverse et létale avec Missy, jusqu’à une confrontation remarquable de noirceur (et quelle interprétation !). L’intervention  ratée des Cybermen en fin de saison 8 se voit ainsi magnifiquement ratée, tant du point collectif que de celui de Bill transformée en l’un ‘eux, et beaucoup plus poignante que le fiancé de Clara. Au lieu d’une intrigue de saison inutilement complexe et tarabiscotée, le Season finale rejoint ici le pilote aussi élégamment que simplement, avec le retour de la Disparue. L’emploi de la Régénération retrouve ici toute sa solennité loin des pénibles cabrioles de Let’s kill Hitler, etc.

Par contre on regrettera que cette relecture en forme de bilan critique s’élargisse jusqu’au départ de Bill, qui, malgré des circonstances certes différentes, s’apparente trop à celui de Clara pour ne pas apparaître comme un doublon voulu, ici de manière totalement inutile et contreproductive ; De même la sortie de Nardole m’a semble trop atone et classique pour ce déverseur continuel de vannes décalées  et véritable conscience du Docteur, à la Jiminy Cricket. Il aurait fallu opter résolument  pou du non sens philosophique à la Douglas Adams, en adéquation avec le personnage.

Mais l’on est définitivement par l’ultime surprise qu’apporte l’opus ultime (ou presque) de ce showrunner qui aura propulsé Doctor Who dans des voies résolument novatrices, certes avec des résultats parfois divers (mais l’essentiel n’est-il pas de créer ?). En effet à travers de multiples allusions The Doctor Falls devient un vrai chant d’amour à l’époque classique du programme, débouchant sur un renversant retour à la source du Mythe, avec la rencontre choc entre le Deuxième et le Premier, débouchant directement sur le Spécial Noël. Face à un Capaldi toujours impérial, on retrouve avec beaucoup d’à propos David Bradley, lui qui incarna William Hartnell incarnant First dans le merveilleux téléfilm anniversaire  An Adventure in Space and Time.

Oui, c’est un brin perché, bienvenue dans le Whoniverse et rendez-vous à Noël, encore merci à Steven Moffat pour ces adieux déjà grandioses, qui nous réconcilient pleinement avec lui. (****)

Simm n'exclue en rien son retour dans la série. Tant mieux, car si j'ai vraiment beaucoup Gomez, c'est bien son Maître qui reste le plus divertissant à mes yeux. Et puis, techniquement, on ne l'a pas vu entamer sa régénération donc tout reste ouvert, ce ne sera certes pas la première fois que le Maître revient de l'impossible.

http://www.denofgeek.com/uk/tv/doctor-who/50476/doctor-who-you-never-know-says-john-simm-on-returning