Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Volume 6
Le Meurtre de Henry Darnley ou La Double Passion de Marie Stuart (1-23, ****)
Date de diffusion : 12 mai 1962
Résumé :
Lord Darnley (1545-1567) fut le deuxième époux de Marie Stuart, reine d’Écosse, qui était également sa cousine. Survenu en 1565, le mariage royal s’avéra un désastre, quand le séduisant Darnley se révéla être un débauché, incapable de tenir dignement son rôle de roi consort. Il périt assassiné par étouffement dans la nuit du 09 février 1567. La culpabilité de Marie Stuart demeure questionnée par les historiens, mais l’évènement fut désastreux pour sa légitimité. Il provoqua son abdication, survenue le 24 juillet, puis la guerre civile en découlant (1567-1573).
Critique :
L’épisode du jour a la bonne idée de nous emmener loin de l’Hexagone, l’un des rares regrets que nous laisse La Caméra explore le Temps demeurent son très faible nombre de récits consacrés à des protagonistes étrangers. Certes on se souvient que, préalablement à l’action ici présentée, Marie Stuart avait brièvement été Reine de France (en tant qu’épouse de François II), mais l’on en reste bien à une pure intrigue anglo-saxonne. André Castelot saisit d’ailleurs la balle au bond, puisqu’il opte clairement pour un ton très shakespearien dans sa narration du drame.
Ainsi la mise en scène de théâtre filmé et les dialogues volontairement sonores, concourent ainsi efficacement à l’instauration d’une atmosphère tragique. La fragilité diaphane de Pascale Audret convient idéalement à une Mary Stuart campée en femme soumise à ses passions et cernée par des fauves, mais également maudite car prenant une mari active à l’assassinat de son mari. Coggio apporte une belle énergie à son Darnley aussi impérieux qu’infantile. Avec Maurey, François Maistre, décidément un acteur majeur de l’anthologie, nous régale d’un félon la plus belle eau au service de la Reine Vierge.
Les apparitions d’une glaciale Elizabeth tramant de loin le complot s’avèrent d’ailleurs marquantes, tant elle compose une femme politique d’un tout autre bois que Mary, La chute de cette dernière. La destinée de cette dernière ne fait plus guère de doute. Certes l’on pourra objecter qu’ici l’Histoire devient Théâtre et que Castelot présente comme avérée une version des évènements particulièrement incriminante pour Mary alors que le sujet fait encore débat, mais le spectacle est magnifique.
Anecdotes :
Pascale Audret (Marie Stuart) mena avec succès une double carrière d’actrice et de chanteuse. Durant les années 60, elle fut souvent associée à son compagnon Roger Coggio au théâtre. Durant les années 70 et 80, elle devient une figure régulière de la télévision française. Pascale Audret était la sœur d’Hugues Aufray et la mère de l'actrice Julie Dreyfus.
Roger Coggio (Henry Darnley) fut une comédien et un metteur en scène important de la scène parisienne, notamment au Théâtre des Mathurins. Il adapta avec succès plusieurs classiques au cinéma ( Le mariage de Figaro, Les Fourberies de Scapin…). Coggio fut également le compagnon de plusieurs artistes (Élisabeth Huppert, Fanny Cottençon). Lui et Pascale Aubret vivaient en couple lors du tournage de l’épisode.
Marcelle Ranson-Hervé (Elizabeth Ière) fut avant tout une comédienne de théâtre du répertoire, ainsi qu’une pensionnaire régulière d’Au Théâtre ce soir. Elle participa activent à la création du Festival d’Avignon, aux côtés de Jean Vilar. En 1957 elle avait interprété le Chevalier d’Éon dans Énigmes de l’Histoire, l’anthologie préfigurant La Caméra explore le Temps.
Le Meurtre de Henry Darnley ou La Double Passion de Marie Stuart (1-23, ****)
Date de diffusion : 12 mai 1962
Résumé :
Lord Darnley (1545-1567) fut le deuxième époux de Marie Stuart, reine d’Écosse, qui était également sa cousine. Survenu en 1565, le mariage royal s’avéra un désastre, quand le séduisant Darnley se révéla être un débauché, incapable de tenir dignement son rôle de roi consort. Il périt assassiné par étouffement dans la nuit du 09 février 1567. La culpabilité de Marie Stuart demeure questionnée par les historiens, mais l’évènement fut désastreux pour sa légitimité. Il provoqua son abdication, survenue le 24 juillet, puis la guerre civile en découlant (1567-1573).
Critique :
L’épisode du jour a la bonne idée de nous emmener loin de l’Hexagone, l’un des rares regrets que nous laisse La Caméra explore le Temps demeurent son très faible nombre de récits consacrés à des protagonistes étrangers. Certes on se souvient que, préalablement à l’action ici présentée, Marie Stuart avait brièvement été Reine de France (en tant qu’épouse de François II), mais l’on en reste bien à une pure intrigue anglo-saxonne. André Castelot saisit d’ailleurs la balle au bond, puisqu’il opte clairement pour un ton très shakespearien dans sa narration du drame.
Ainsi la mise en scène de théâtre filmé et les dialogues volontairement sonores, concourent ainsi efficacement à l’instauration d’une atmosphère tragique. La fragilité diaphane de Pascale Audret convient idéalement à une Mary Stuart campée en femme soumise à ses passions et cernée par des fauves, mais également maudite car prenant une mari active à l’assassinat de son mari. Coggio apporte une belle énergie à son Darnley aussi impérieux qu’infantile. Avec Maurey, François Maistre, décidément un acteur majeur de l’anthologie, nous régale d’un félon la plus belle eau au service de la Reine Vierge.
Les apparitions d’une glaciale Elizabeth tramant de loin le complot s’avèrent d’ailleurs marquantes, tant elle compose une femme politique d’un tout autre bois que Mary, La chute de cette dernière. La destinée de cette dernière ne fait plus guère de doute. Certes l’on pourra objecter qu’ici l’Histoire devient Théâtre et que Castelot présente comme avérée une version des évènements particulièrement incriminante pour Mary alors que le sujet fait encore débat, mais le spectacle est magnifique.
Anecdotes :
Pascale Audret (Marie Stuart) mena avec succès une double carrière d’actrice et de chanteuse. Durant les années 60, elle fut souvent associée à son compagnon Roger Coggio au théâtre. Durant les années 70 et 80, elle devient une figure régulière de la télévision française. Pascale Audret était la sœur d’Hugues Aufray et la mère de l'actrice Julie Dreyfus.
Roger Coggio (Henry Darnley) fut une comédien et un metteur en scène important de la scène parisienne, notamment au Théâtre des Mathurins. Il adapta avec succès plusieurs classiques au cinéma ( Le mariage de Figaro, Les Fourberies de Scapin…). Coggio fut également le compagnon de plusieurs artistes (Élisabeth Huppert, Fanny Cottençon). Lui et Pascale Aubret vivaient en couple lors du tournage de l’épisode.
Marcelle Ranson-Hervé (Elizabeth Ière) fut avant tout une comédienne de théâtre du répertoire, ainsi qu’une pensionnaire régulière d’Au Théâtre ce soir. Elle participa activent à la création du Festival d’Avignon, aux côtés de Jean Vilar. En 1957 elle avait interprété le Chevalier d’Éon dans Énigmes de l’Histoire, l’anthologie préfigurant La Caméra explore le Temps.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Un crime sous Louis-Philippe (1-24, ***)
Date de diffusion : 11 septembre 1962
Résumé :
Le Duc Charles de Choiseul-Praslin (1805-1847), député conservateur sous la Monarchie de Juillet, était un proche des Orléans, ce qui lui valut de devenir Pair de France en 1845. Il fut plus malheureux en mariage, la Duchesse de Praslin étain une épouse possessive et maladivement jalouse. Les avis divergent quant à la fidélité du Duc. Dans un accès de rage le Duc poignarda à mort son épouse le 17 août 1847, avant de suicider après son arrestation. Ce scandale concernant un proche du régime affaiblit la Monarchie de Juillet et fut l’une des causes de la révolution de 1848. Selon la rumeur, le suicide ne fut qu’une mascarade, le Duc étant autorisé à s’exiler au Nicaragua.
Critique :
La Caméra explore le Temps en revient ici aux fondamentaux d’Enigmes de l’Histoire, première série du trio Castelot/Decaux/Lorenzi, avec la description détaillée d’une véritable enquête policière. Cet aspect fonctionne de manière moins efficace que lors du similaire L'énigme de Saint-Leu, du fait d’un coupable dont l’identité ne fait dès le départ aucun doute. De plus le mystère résulte moins ludique, avec l’absence d’une chambre close. Le déroulement des évènements demeure toutefois précisément circonstancié, il maintient un véritable intérêt, grâce également aux excellents comédiens.
De nouveau après L'énigme de Saint-Leu, Maurice Chevit compose un Columbo des temps anciens affûte dans sa quête de vérité aussi bien que par sa confrontation à un puissant de ce monde. Très expressive, Claude Winter accompagne idéalement un récit sachant victimiser le Duchesse, sans pour autant nier ses défauts et aspérités. L’épisode demeure toutefois dominé par l’imposante prestation de Jean Topart. Celui-ci impressionne par son portrait d’un homme anéanti moralement et socialement, après un crime aussi abominable qu’impulsif, exempt de la crapulerie de l’affaire de Saint-Leu. Il sait faire ressentir l’inexorabilité de la marche au suicide.
Le récit sait également exposer les considérables conséquences du drame, même si celle-ci ne compose la cause unique de la chute d’une Monarchie de Juillet en pleine déliquescence. Un crime sous Louis-Philippe ne constitue sans doute pas le plus marquant ds épisodes de La Caméra explore le Temps, mais il demeure prenant et instructif.
Anecdotes :
Réelle ou supposée, la destinée de Duc de Praslin donna lieu à des romans historiques et à une pièce de théâtre. Hollywood adapta l’affaire de manière très libre en 1940, avec L’Etrangère (Bette Davis, Charles Boyer).
Claude Winter (La Duchesse de Praslin) fut une grande figure de la Comédie française, à laquelle elle appartint de 1953 à 1988. Elle fut également une importante actrice de voix, assurant notamment la version française de Lady dans La Belle et le Clochard (1955) et d’Elizabeth Taylor dans Cléopâtre (1963).
Jean Topart (Le Duc de Praslin), ancien du TNP, fut un comédien de théâtre reconnu pour son timbre de voix très riche et sa diction particulière. Il participa à de nombreuses reconstitutions historiques de l ’ORTF et apparut à plusieurs reprises dans Au théâtre ce soir. Topart fut le narrateur en voix hors champ de très nombreuses productions françaises, y compris en dessins animés Il assure ainsi la voix de Zeus et des autres Dieux dans Ulysse 31.
Date de diffusion : 11 septembre 1962
Résumé :
Le Duc Charles de Choiseul-Praslin (1805-1847), député conservateur sous la Monarchie de Juillet, était un proche des Orléans, ce qui lui valut de devenir Pair de France en 1845. Il fut plus malheureux en mariage, la Duchesse de Praslin étain une épouse possessive et maladivement jalouse. Les avis divergent quant à la fidélité du Duc. Dans un accès de rage le Duc poignarda à mort son épouse le 17 août 1847, avant de suicider après son arrestation. Ce scandale concernant un proche du régime affaiblit la Monarchie de Juillet et fut l’une des causes de la révolution de 1848. Selon la rumeur, le suicide ne fut qu’une mascarade, le Duc étant autorisé à s’exiler au Nicaragua.
Critique :
La Caméra explore le Temps en revient ici aux fondamentaux d’Enigmes de l’Histoire, première série du trio Castelot/Decaux/Lorenzi, avec la description détaillée d’une véritable enquête policière. Cet aspect fonctionne de manière moins efficace que lors du similaire L'énigme de Saint-Leu, du fait d’un coupable dont l’identité ne fait dès le départ aucun doute. De plus le mystère résulte moins ludique, avec l’absence d’une chambre close. Le déroulement des évènements demeure toutefois précisément circonstancié, il maintient un véritable intérêt, grâce également aux excellents comédiens.
De nouveau après L'énigme de Saint-Leu, Maurice Chevit compose un Columbo des temps anciens affûte dans sa quête de vérité aussi bien que par sa confrontation à un puissant de ce monde. Très expressive, Claude Winter accompagne idéalement un récit sachant victimiser le Duchesse, sans pour autant nier ses défauts et aspérités. L’épisode demeure toutefois dominé par l’imposante prestation de Jean Topart. Celui-ci impressionne par son portrait d’un homme anéanti moralement et socialement, après un crime aussi abominable qu’impulsif, exempt de la crapulerie de l’affaire de Saint-Leu. Il sait faire ressentir l’inexorabilité de la marche au suicide.
Le récit sait également exposer les considérables conséquences du drame, même si celle-ci ne compose la cause unique de la chute d’une Monarchie de Juillet en pleine déliquescence. Un crime sous Louis-Philippe ne constitue sans doute pas le plus marquant ds épisodes de La Caméra explore le Temps, mais il demeure prenant et instructif.
Anecdotes :
Réelle ou supposée, la destinée de Duc de Praslin donna lieu à des romans historiques et à une pièce de théâtre. Hollywood adapta l’affaire de manière très libre en 1940, avec L’Etrangère (Bette Davis, Charles Boyer).
Claude Winter (La Duchesse de Praslin) fut une grande figure de la Comédie française, à laquelle elle appartint de 1953 à 1988. Elle fut également une importante actrice de voix, assurant notamment la version française de Lady dans La Belle et le Clochard (1955) et d’Elizabeth Taylor dans Cléopâtre (1963).
Jean Topart (Le Duc de Praslin), ancien du TNP, fut un comédien de théâtre reconnu pour son timbre de voix très riche et sa diction particulière. Il participa à de nombreuses reconstitutions historiques de l ’ORTF et apparut à plusieurs reprises dans Au théâtre ce soir. Topart fut le narrateur en voix hors champ de très nombreuses productions françaises, y compris en dessins animés Il assure ainsi la voix de Zeus et des autres Dieux dans Ulysse 31.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
La Conjuration de Cinq-Mars (1-25, ****)
Date de diffusion : 08 décembre 1962
Résumé :
Initialement proche du Cardinal de Richelieu, le Marquis du Cinq-Mars devint le favori de Louis XIII et révéla alors une insatiable avidité. Après avoir obtenu plusieurs titres, il ambitionna de devenir Duc et Pair, ce à quoi le Cardinal s’opposa avec succès, car opposé à l’expansion indéfinie du pouvoir du Marquis. Dépité et souhaitant être le seul à influencer le Roi, Cinq-Mars rassembla alors les ennemis de Richelieu au sein d’une conspiration s’étendant à l’Espagne. Les conjugués devaient destituer le Cardinal le 17 février 1642, lors d’un séjour de la Cour à Lyon. Mais l’affaire échoua, du fait de la pusillanimité de Cinq-Mars. Dès lors, le Marquis est perdu : arrêté, il sera décapité le 12 septembre 1642, abandonné à son sort par Louis XIII.
Critique :
Anecdotes :
Plusieurs grands auteurs semblent veiller sur ce magnifique épisode, tels Alexandre Dumas, Alfred de Vigny ou Robert Merle (voire Pierre Pevel et ses Lames du Cardinal, pour les amateurs d’excellente Fantasy française).En effet, en arrière plan du récit principal, on retrouve toute l’atmosphère du règne de Louis XIII, brutal, impitoyable, aux personnalités hautes en couleurs, voire fantasques, mais aussi épris de grandeur et de beau langage, en véritable ouverture du Grand Siècle. On avouera vivement apprécier la présence au sein de l’anthologie de cette période si propice à l’imagination et à l’aventure, dont le souffle vital traduit l’affirmation de la puissance française, alors que s’épuisent les ultimes feux du Siècle d’Or espagnol.
L’un des grands atouts de l’épisode consiste à savoir associer ce riche arrière-fond (les institutions royales, la menace espagnole…) à une narration parfaitement limpide et pédagogue de la folle cabale du marquis de Cinq-Mars. Le récit s’accompagne d’une mise en scène mettant en valeur de talentueux comédiens arborant de superbes costumes. Surtout au-delà de l’ordonnancement des faits, le récit sait s’intéresser à la réalité des êtres. Bien entendu, l’attention se focalise le monarque et son principal ministre. Pierre Asso compose ainsi un Cardinal tout en finesse mais aussi en volonté inflexible, judicieusement bien plus positif que la magnifique et sombre légende propagée par Dumas.
Mais le clou du spectacle reste sans conteste une nouvelle interprétation royale, dans tous les sens du terme, de Jean-Pierre Marielle, après celle du Roi de Fer. La richesse de sa voix et la subtilité de son interprétation crèvent réellement l’écran. Il aide beaucoup à aborder, sans réellement énoncer, la bisexualité de Louis XIII, soit l’un des grands tabous de l’Histoire de France, bien davantage que pour Henri III. Marielle exprime également avec acuité toute la complexité de ce souverain, à la fois suprêmement timide et impérieux, introverti et sujet à de glaciales colères. On comprend aisément que le Cardinal ait dû dédier autant de son précieux temps à conserver la faveur de son maître. Ce grand épisode de La Caméra explore le Temps évoque avec succès ce binôme totalement singulier au sein de note Histoire et ayant si puissamment œuvré pour la France.
Anecdotes :
L’affaire Cinq-Mars inspira Alfred de Vigny, qui la relata dans le roman Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII, en 1826. Charles Gounod composa également l’opéra Cinq-Mars, en 1877.
Lors du tournage de l’épisode, Jean-Pierre Marielle (Louis XIII) a commencé à se faire connaître au cinéma, mais il demeure encore cantonné aux seconds rôles. La célébrité viendra durant les années 60 et surtout 70, à travers de nombreuses comédies populaires.
Pierre Asso (Cardinal de Richelieu) va participer pas moins de quatorze fois à La Caméra explore le Temps. Il est le frère du parolier Raymond Asso, qui écrivit beaucoup pour Edith Piaf.
Date de diffusion : 08 décembre 1962
Résumé :
Initialement proche du Cardinal de Richelieu, le Marquis du Cinq-Mars devint le favori de Louis XIII et révéla alors une insatiable avidité. Après avoir obtenu plusieurs titres, il ambitionna de devenir Duc et Pair, ce à quoi le Cardinal s’opposa avec succès, car opposé à l’expansion indéfinie du pouvoir du Marquis. Dépité et souhaitant être le seul à influencer le Roi, Cinq-Mars rassembla alors les ennemis de Richelieu au sein d’une conspiration s’étendant à l’Espagne. Les conjugués devaient destituer le Cardinal le 17 février 1642, lors d’un séjour de la Cour à Lyon. Mais l’affaire échoua, du fait de la pusillanimité de Cinq-Mars. Dès lors, le Marquis est perdu : arrêté, il sera décapité le 12 septembre 1642, abandonné à son sort par Louis XIII.
Critique :
Anecdotes :
Plusieurs grands auteurs semblent veiller sur ce magnifique épisode, tels Alexandre Dumas, Alfred de Vigny ou Robert Merle (voire Pierre Pevel et ses Lames du Cardinal, pour les amateurs d’excellente Fantasy française).En effet, en arrière plan du récit principal, on retrouve toute l’atmosphère du règne de Louis XIII, brutal, impitoyable, aux personnalités hautes en couleurs, voire fantasques, mais aussi épris de grandeur et de beau langage, en véritable ouverture du Grand Siècle. On avouera vivement apprécier la présence au sein de l’anthologie de cette période si propice à l’imagination et à l’aventure, dont le souffle vital traduit l’affirmation de la puissance française, alors que s’épuisent les ultimes feux du Siècle d’Or espagnol.
L’un des grands atouts de l’épisode consiste à savoir associer ce riche arrière-fond (les institutions royales, la menace espagnole…) à une narration parfaitement limpide et pédagogue de la folle cabale du marquis de Cinq-Mars. Le récit s’accompagne d’une mise en scène mettant en valeur de talentueux comédiens arborant de superbes costumes. Surtout au-delà de l’ordonnancement des faits, le récit sait s’intéresser à la réalité des êtres. Bien entendu, l’attention se focalise le monarque et son principal ministre. Pierre Asso compose ainsi un Cardinal tout en finesse mais aussi en volonté inflexible, judicieusement bien plus positif que la magnifique et sombre légende propagée par Dumas.
Mais le clou du spectacle reste sans conteste une nouvelle interprétation royale, dans tous les sens du terme, de Jean-Pierre Marielle, après celle du Roi de Fer. La richesse de sa voix et la subtilité de son interprétation crèvent réellement l’écran. Il aide beaucoup à aborder, sans réellement énoncer, la bisexualité de Louis XIII, soit l’un des grands tabous de l’Histoire de France, bien davantage que pour Henri III. Marielle exprime également avec acuité toute la complexité de ce souverain, à la fois suprêmement timide et impérieux, introverti et sujet à de glaciales colères. On comprend aisément que le Cardinal ait dû dédier autant de son précieux temps à conserver la faveur de son maître. Ce grand épisode de La Caméra explore le Temps évoque avec succès ce binôme totalement singulier au sein de note Histoire et ayant si puissamment œuvré pour la France.
Anecdotes :
L’affaire Cinq-Mars inspira Alfred de Vigny, qui la relata dans le roman Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII, en 1826. Charles Gounod composa également l’opéra Cinq-Mars, en 1877.
Lors du tournage de l’épisode, Jean-Pierre Marielle (Louis XIII) a commencé à se faire connaître au cinéma, mais il demeure encore cantonné aux seconds rôles. La célébrité viendra durant les années 60 et surtout 70, à travers de nombreuses comédies populaires.
Pierre Asso (Cardinal de Richelieu) va participer pas moins de quatorze fois à La Caméra explore le Temps. Il est le frère du parolier Raymond Asso, qui écrivit beaucoup pour Edith Piaf.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
L'Affaire Calas (1-26, ****)
Date de diffusion : 12 janvier 1963
Résumé :
En 1761, dans un contexte de tension religieuse dans la région de Toulouse, le commerçant huguenot Jean Calas est arrêté. Il est soupçonné d’avoir assassiné son fils, retrouvé étranglé, pour l’empêcher de convertir au Catholicisme. Condamné, il est exécuté après avoir été roué vif. L’affaire Calas rebondit quand, en 1765, un autre de ses fils convainc Voltaire d’intervenir pour obtenir une réhabilitation. L’intervention pamphlétaire de Voltaire va ouvrir la voie à une révision du procès, après une intervention de Louis XV. Cela va révéler de nombreux manquements à la procédure. Calas fut réhabilité et le Capitoul (juge occitan) l’ayant initialement jugé se suicida après avoir été destitué.
Critique :
La Caméra explore le Temps aime régulièrement nous entraîner à la découverte d’affaires juridico-policières ayant défrayé la chronique. On apprécie particulièrement l’exercice quand le récit ne se cantonne pas au seul dossier, mais au contraire sait s’élargir au diverses conséquences de l’évènement. Sous cette optique, l'Affaire Calas s’avère absolument remarquable. Certes le procès se voit traiter avec la clarté et la parfaite historicité caractérisant l’anthologie. Nous en saisissons parfaitement l’environnement ainsi que les tenants et aboutissants, tout en explorant les mœurs judiciaires du temps (dont le recours à des tortures et supplices n’ayant rien à envier à l’Inquisition espagnole). Un intelligent recours aux flashbacks permet en outre de rythmer la narration.
Mais le propos ne se limite pas à cela, l’opus ayant la riche idée de se centrer moins sur les débats judiciaires que sur l’intervention déterminante de Voltaire interpellant aussi bien l’opinion que le Roi. Entre mordante ironie et profond humanisme, Pierre Asso délivre un sensationnel portrait du philosophe et polémiste. À travers lui, l’épisode devient un vibrant hommage à une tolérance religieuse indissociable de la liberté prônée par le Siècle des Lumières. D’ailleurs les auteurs mettent en pratique ce principe, veillant à insérer des personnages catholiques positifs. Bien avant Zola et son célèbre « J’accuse », L’Affaire Calas brosse également le portrait du premier intellectuel intervenu avec force dans le débat public (contrairement à nombre d’Encyclopédistes), soit une figure appelée à devenir un élément permanent de l’agora française. Un grand épisode, dont on comprend qu’il ait particulièrement impressionne les téléspectateurs de la RTF.
Anecdotes :
Une première version du script, écrite par André Castelot, se centrait principalement sur la question de l’innocence ou de la culpabilité de Calas. A la demande de Lorenzi, Alain Decaux récrivit partiellement le texte, afin d’accorder plus d’importance à l’intervention de Voltaire.
L’épisode connut un grand retentissement auprès du public. La prestation de Pierre Asso en Voltaire fut particulièrement appréciée, cet acteur chevronné mais souvent cantonné aux seconds rôles, devint un jour au lendemain une vedette. Alain Decaux rapporte toutefois dans ses mémoires que, s’agissant de télévision, cette popularité ne fut qu’éphémère.
René Dary (Le Capitoul) voit sa carrière débuter quasiment avec l’avènement du cinéma. Encore petit enfant, il tourne en 1908 un court métrage muet avec Louis Feuillade. Durant sa longue carrière, il joua souvent des rôles de Français moyen colérique mais avec un bon fond. Avec l’âge, à partir des années 60 il jour souvent des rôles d’autorité, magistrat ou policier (commissaire Ménardier dans Belphégor, commissaire Lefranc dans Les Compagnons de Baal, etc.)
Pierre Asso (Voltaire) va participer pas moins de quatorze fois à La Caméra explore le Temps. Il est le frère du parolier Raymond Asso, qui écrivit beaucoup pour Edith Piaf.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Volume 7
La Conspiration du général Malet (****)
Date de diffusion : 23 février 1963
Résumé :
Général républicain quoique d’origine aristocratique, Claude-François de Malet (1754-1812) rompt avec Bonaparte quand celui-ci établit le Consulat, puis l’Empire. Conspirateur largement chimérique, il est arrêté en 1808, mais s’évade en 1812, alors que l’Empereur est mis en difficulté en Russie. A l’aide d’une fausse annonce de mort de l’Empereur en Russie, il lance alors un coup d’Etat à Paris, le 22 octobre 1812. Les conjurés s’emparent du Ministère de la Police et de l’Hôtel de Ville, mais l’affaire échoue et Malet sera fusillé le 29 octobre. Le tumulte a néanmoins révélé la fragilité du régime impérial.
Critique :
De manière fort divertissante, c’est quasiment ce que l’on nommerait aujourd’hui un épisode décalé que nous propose ici La Caméra explore le Temps. En effet l’intrigue a la bonne de totalement embrasser le ôté humoristique, voire surréaliste, de l’épopée à la fois surprenante et dérisoire du putsch entrepris par Malet. Sans que l’historicité du récit soit réellement sacrifiée, les auteurs mettent l’accent sur la petite ribambelle de personnages à la Federico Fellini formée par le général et ses improbables complices. Les comédiens en donnent à cœur joie, à commencer par un François Maistre particulièrement énorme. Décidément l’anthologie aura permis au grand comédien de briller par tous les aspect de son talent.
In ne manque à la fête, y compris l’humour involontaire, car en le Général Dejean, Ministre de la Guerre et Président du tribunal condamnant à mort les conspirateurs, on reconnaît l’excellent Jacques Seiler. En 1967 celui-ci deviendra Desfossés, le fameux compère de Vidocq ayant une sainte horreur du « Rasoir national ». La production et la reconstitution de l’époque résulte une nouvelle fois de qualité. Le meilleur demeure sans doute la sidération s’emparant du spectateur devant une histoire aussi incroyable et pourtant vraie. A l’issue de cet authentique vaudeville, l’intervention de Castelot et Decaux, également très savoureuse, tombe à pic pour contextualiser l’évènement au sein d’un Empire se découvrant soudain des pieds d’argile.
Anecdotes :
François Maistre (Gen. Malet) est évidemment remémoré pour le rôle de M. Faivre dans Les Brigades du Tigre, mais compte bien d’autres rôles à son actif. Il va participer à pas moins de 15 reprises à La Caméra explore le Temps.
Jacques Seiler (Général Dejean) est surtout remémoré pour le rôle d’Henri Desfossés dans les deux séries consacrées aux aventures de François Vidocq (1967 et 1971-1973). Il tint égalemnt de nombreux seconds rôles au cinéma ( le sergent Bellec des Bidasses) et fut un grand comédien et metteur en scène de théâtre.
La Conspiration du général Malet (****)
Date de diffusion : 23 février 1963
Résumé :
Général républicain quoique d’origine aristocratique, Claude-François de Malet (1754-1812) rompt avec Bonaparte quand celui-ci établit le Consulat, puis l’Empire. Conspirateur largement chimérique, il est arrêté en 1808, mais s’évade en 1812, alors que l’Empereur est mis en difficulté en Russie. A l’aide d’une fausse annonce de mort de l’Empereur en Russie, il lance alors un coup d’Etat à Paris, le 22 octobre 1812. Les conjurés s’emparent du Ministère de la Police et de l’Hôtel de Ville, mais l’affaire échoue et Malet sera fusillé le 29 octobre. Le tumulte a néanmoins révélé la fragilité du régime impérial.
Critique :
De manière fort divertissante, c’est quasiment ce que l’on nommerait aujourd’hui un épisode décalé que nous propose ici La Caméra explore le Temps. En effet l’intrigue a la bonne de totalement embrasser le ôté humoristique, voire surréaliste, de l’épopée à la fois surprenante et dérisoire du putsch entrepris par Malet. Sans que l’historicité du récit soit réellement sacrifiée, les auteurs mettent l’accent sur la petite ribambelle de personnages à la Federico Fellini formée par le général et ses improbables complices. Les comédiens en donnent à cœur joie, à commencer par un François Maistre particulièrement énorme. Décidément l’anthologie aura permis au grand comédien de briller par tous les aspect de son talent.
In ne manque à la fête, y compris l’humour involontaire, car en le Général Dejean, Ministre de la Guerre et Président du tribunal condamnant à mort les conspirateurs, on reconnaît l’excellent Jacques Seiler. En 1967 celui-ci deviendra Desfossés, le fameux compère de Vidocq ayant une sainte horreur du « Rasoir national ». La production et la reconstitution de l’époque résulte une nouvelle fois de qualité. Le meilleur demeure sans doute la sidération s’emparant du spectateur devant une histoire aussi incroyable et pourtant vraie. A l’issue de cet authentique vaudeville, l’intervention de Castelot et Decaux, également très savoureuse, tombe à pic pour contextualiser l’évènement au sein d’un Empire se découvrant soudain des pieds d’argile.
Anecdotes :
François Maistre (Gen. Malet) est évidemment remémoré pour le rôle de M. Faivre dans Les Brigades du Tigre, mais compte bien d’autres rôles à son actif. Il va participer à pas moins de 15 reprises à La Caméra explore le Temps.
Jacques Seiler (Général Dejean) est surtout remémoré pour le rôle d’Henri Desfossés dans les deux séries consacrées aux aventures de François Vidocq (1967 et 1971-1973). Il tint égalemnt de nombreux seconds rôles au cinéma ( le sergent Bellec des Bidasses) et fut un grand comédien et metteur en scène de théâtre.
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Volume 7
La Vérité sur l'affaire du courrier de Lyon (1-28-29, **)
Date de diffusion : 13 et 14 juillet 1963
Résumé :
Le 28 avril 1796, sous le Directoire, la malle-poste Paris-Lyon transportant une forte somme destinée à l’armée d’Italie est attaquée. Les deux convoyeurs sont tués et l’argent dérobé. L’enquête menée par le juge Daubenton conduisit à l’arrestation d’un certain Lesurques en tant que chef des bandits. Il fut guillotiné avec ses supposés complices. Cinq ans plus tard le juge doit rouvrir le dossier du fait de révélations accusant un autre individu. Les règles juridiques d’alors empêchèrent une éventuelle réhabilitation de Lesurques, d’où une modification de la loi en 1867. Les débats sur l’identité du véritable ordonnateur de l’attaque donnèrent lieu à une importante littérature.
Critique :
Cet épisode déçoit car s’immergeant trop dans les méandres de l’affaire et du procès en résultant. On apprécie particulièrement l’étude des grands cas criminels quand ceux-ci évoquent leur époque, or cette dimension se voit ici réduite à la portion congrue. Les sujets ne manquaient pourtant pas, comme le fameux Assignats déjà bien dépréciés, l’incurie du Directoire, incapable d’organiser un convoi digne de ce nom, ou du profond dénuement de l’Armée d’Italie, que le jeune général Bonaparte est pourtant sur le point de transformer en fer de lance d’une République cernée par les monarchies coalisées.
On aurait aussi pu tenter d’expliquer en quoi ce qui demeure un spectaculaire fait divers aura autant passionné nombre d’historiens. Mais les débats se centrent quasi exclusivement sur la question de la culpabilité ou de l’innocence de Lesurques, tandis que l’occurrence d’un double épisode se voit mise à profit pour examiner le processus judiciaire à la loupe, jusqu’à lasser. La narration se caractérise par la clarté pédagogique propre à La Caméra explore le Temps et les acteurs se montrent une nouvelle fois très convaincants (avec le décidément incontournable François Maistre en juge d’instruction). Mais l’épisode intéressera avant tout les passionnés d’histoire judiciaire.
Anecdotes :
Publié en 1965, Le Tour de Gaule d’Astérix comporte une allusion à cette énigme ayant passionné nombre d’auteurs. Astérix et Obélix s’emparent d’un char de la Poste pour se rendre à Lugdunum (Lyon) et le conducteur romain qu’ils ont ligoté s’exclame alors « Je vous promets qu'on n'a pas fini d'en parler, de l'affaire du courrier de Lugdunum ! ».
Programmé le 13 et 14 juillet, le double épisode devait initialement évoquer la Prise de la Bastille à l’occasion de la fête nationale. Mais l’Affaire du Courrier de Lyon fut finalement retenue.
En 1988, Alain Decaux écrivit les dialogues du spectacle de Robert Hussein reconstituant l’affaire. L'Affaire du courrier de Lyon fut jouée avec succès au Palais des Sports de Paris. A la fin du spectacle le public était appelé à voter pour ou contre la culpabilité de Lesurques, qui fut régulièrement déclaré innocent.
François Maistre (Le juge Daubanton) est évidemment remémoré pour le rôle de M. Faivre dans Les Brigades du Tigre, mais compte bien d’autres rôles à son actif. Il va participer à pas moins de quinze reprises à La Caméra explore le Temps.
La Vérité sur l'affaire du courrier de Lyon (1-28-29, **)
Date de diffusion : 13 et 14 juillet 1963
Résumé :
Le 28 avril 1796, sous le Directoire, la malle-poste Paris-Lyon transportant une forte somme destinée à l’armée d’Italie est attaquée. Les deux convoyeurs sont tués et l’argent dérobé. L’enquête menée par le juge Daubenton conduisit à l’arrestation d’un certain Lesurques en tant que chef des bandits. Il fut guillotiné avec ses supposés complices. Cinq ans plus tard le juge doit rouvrir le dossier du fait de révélations accusant un autre individu. Les règles juridiques d’alors empêchèrent une éventuelle réhabilitation de Lesurques, d’où une modification de la loi en 1867. Les débats sur l’identité du véritable ordonnateur de l’attaque donnèrent lieu à une importante littérature.
Critique :
Cet épisode déçoit car s’immergeant trop dans les méandres de l’affaire et du procès en résultant. On apprécie particulièrement l’étude des grands cas criminels quand ceux-ci évoquent leur époque, or cette dimension se voit ici réduite à la portion congrue. Les sujets ne manquaient pourtant pas, comme le fameux Assignats déjà bien dépréciés, l’incurie du Directoire, incapable d’organiser un convoi digne de ce nom, ou du profond dénuement de l’Armée d’Italie, que le jeune général Bonaparte est pourtant sur le point de transformer en fer de lance d’une République cernée par les monarchies coalisées.
On aurait aussi pu tenter d’expliquer en quoi ce qui demeure un spectaculaire fait divers aura autant passionné nombre d’historiens. Mais les débats se centrent quasi exclusivement sur la question de la culpabilité ou de l’innocence de Lesurques, tandis que l’occurrence d’un double épisode se voit mise à profit pour examiner le processus judiciaire à la loupe, jusqu’à lasser. La narration se caractérise par la clarté pédagogique propre à La Caméra explore le Temps et les acteurs se montrent une nouvelle fois très convaincants (avec le décidément incontournable François Maistre en juge d’instruction). Mais l’épisode intéressera avant tout les passionnés d’histoire judiciaire.
Anecdotes :
Publié en 1965, Le Tour de Gaule d’Astérix comporte une allusion à cette énigme ayant passionné nombre d’auteurs. Astérix et Obélix s’emparent d’un char de la Poste pour se rendre à Lugdunum (Lyon) et le conducteur romain qu’ils ont ligoté s’exclame alors « Je vous promets qu'on n'a pas fini d'en parler, de l'affaire du courrier de Lugdunum ! ».
Programmé le 13 et 14 juillet, le double épisode devait initialement évoquer la Prise de la Bastille à l’occasion de la fête nationale. Mais l’Affaire du Courrier de Lyon fut finalement retenue.
En 1988, Alain Decaux écrivit les dialogues du spectacle de Robert Hussein reconstituant l’affaire. L'Affaire du courrier de Lyon fut jouée avec succès au Palais des Sports de Paris. A la fin du spectacle le public était appelé à voter pour ou contre la culpabilité de Lesurques, qui fut régulièrement déclaré innocent.
François Maistre (Le juge Daubanton) est évidemment remémoré pour le rôle de M. Faivre dans Les Brigades du Tigre, mais compte bien d’autres rôles à son actif. Il va participer à pas moins de quinze reprises à La Caméra explore le Temps.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Le Procès et la mort de Charles Ier (1-30, ****)
Date de diffusion : 02 novembre 1963
Résumé :
L’autoritarisme et les vues religieuses de Charles Ier, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (1600-1649) lui valurent l’hostilité du Parlement et des Puritains anglicans. Il refusa que la monarchie devienne constitutionnelle, ce qui conduisit à la Révolution anglaise. A l’issue de plusieurs années de guerre civile, Charles Ier fut vaincu et arrêté par les troupes parlementaires, avant d’être décapité pour haute trahison, le 30 janvier 1649. Abolie, la monarchie fut remplacée jusqu’en 1660 par la République du Commonwealth d’Angleterre, qui devint rapidement une dictature puritaine dirigée par le Lord Protecteur Oliver Cromwell.
Critique :
L’épisode du jour présente bien entendu le mérite d’emmener le spectateur à la découverte d’évènements extérieurs à l’Hexagone, donc probablement moins connus de lui. De fait nous découvrons ici la destinée d’un roi dont le règne malheureux consacra l’affirmation du définitive du parlement anglais, un pivot de l’histoire politique de l’Occident. Comme toujours, La Caméra explore le Temps se révèle une merveilleuse leçon d’histoire, reconstituant personnalités et évènements avec une pédagogie n’étouffant pas le souffle d’une tragique épopée, réellement shakespearienne. Les seconds rôles se voient de même traités avec soin, n’étant pas sacrifiés à l’opposition centrale entre Oliver Cromwell et le roi.
Ce duo se voit néanmoins porté par de magnifiques comédiens. François Chaumette apporte une froide et impitoyable résolution au futur Lord Protecteur, mais on reteindra surtout la formidable prestation de Michel Bouquet. Le comédien sait retranscrire toute la fragilité et l’irrésolution, mais aussi l’orgueil, de ce souverain tragiquement dépassé par le rôle que la destinée l’a appelé à tenir. Il s’avère particulièrement bouleversant de le découvrir enfin accéder à la grandeur à l’heure du supplice, l’Histoire s’accompagnant ici d’un beau portrait psychologique. L’intervention finale de Decaux et Castelot permet de compléter le tableau du règne de Charles Ier et de le mettre en perspective.
Anecdotes :
Michel Bouquet (Charles 1er) est alors déjà une figure du théâtre français, où il débuta en 1944. Il y connaît un succès rapide, aux côtés de Jean Anouilh, au Théâtre de l'Atelier, puis de Jean Vilar au TNP et au Festival d'Avignon. Le succès au cinéma viendra surtout durant les années 60 et surtout 70, avec des rôles d’autorité souvent antipathiques ou sombres (Deux hommes dans la ville, 1972 ; Le Jouet, 1976, etc.). Il va apparaître trois fois dans La Caméra explore le Temps.
François Chaumette (Oliver Cromwell) fut l’une des grandes figures de la Comédie Française, dont il fut sociétaire de 1960 à 1987. Il fut également un visage familier des séries historiques françaises, apparaissant dans de nombreuses productions de la RTF, puis de l’ORTF (Les Enigmes de l’Histoire, Le Chevalier de Maison Rouge, Schulmeister…). Il va participer six fois à La Caméra explore le Temps. Il se spécialisa également dans le doublage de personnages maléfiques de films de Science-fiction : Dark Vador, HAL 9000, Khan…
Date de diffusion : 02 novembre 1963
Résumé :
L’autoritarisme et les vues religieuses de Charles Ier, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (1600-1649) lui valurent l’hostilité du Parlement et des Puritains anglicans. Il refusa que la monarchie devienne constitutionnelle, ce qui conduisit à la Révolution anglaise. A l’issue de plusieurs années de guerre civile, Charles Ier fut vaincu et arrêté par les troupes parlementaires, avant d’être décapité pour haute trahison, le 30 janvier 1649. Abolie, la monarchie fut remplacée jusqu’en 1660 par la République du Commonwealth d’Angleterre, qui devint rapidement une dictature puritaine dirigée par le Lord Protecteur Oliver Cromwell.
Critique :
L’épisode du jour présente bien entendu le mérite d’emmener le spectateur à la découverte d’évènements extérieurs à l’Hexagone, donc probablement moins connus de lui. De fait nous découvrons ici la destinée d’un roi dont le règne malheureux consacra l’affirmation du définitive du parlement anglais, un pivot de l’histoire politique de l’Occident. Comme toujours, La Caméra explore le Temps se révèle une merveilleuse leçon d’histoire, reconstituant personnalités et évènements avec une pédagogie n’étouffant pas le souffle d’une tragique épopée, réellement shakespearienne. Les seconds rôles se voient de même traités avec soin, n’étant pas sacrifiés à l’opposition centrale entre Oliver Cromwell et le roi.
Ce duo se voit néanmoins porté par de magnifiques comédiens. François Chaumette apporte une froide et impitoyable résolution au futur Lord Protecteur, mais on reteindra surtout la formidable prestation de Michel Bouquet. Le comédien sait retranscrire toute la fragilité et l’irrésolution, mais aussi l’orgueil, de ce souverain tragiquement dépassé par le rôle que la destinée l’a appelé à tenir. Il s’avère particulièrement bouleversant de le découvrir enfin accéder à la grandeur à l’heure du supplice, l’Histoire s’accompagnant ici d’un beau portrait psychologique. L’intervention finale de Decaux et Castelot permet de compléter le tableau du règne de Charles Ier et de le mettre en perspective.
Anecdotes :
Michel Bouquet (Charles 1er) est alors déjà une figure du théâtre français, où il débuta en 1944. Il y connaît un succès rapide, aux côtés de Jean Anouilh, au Théâtre de l'Atelier, puis de Jean Vilar au TNP et au Festival d'Avignon. Le succès au cinéma viendra surtout durant les années 60 et surtout 70, avec des rôles d’autorité souvent antipathiques ou sombres (Deux hommes dans la ville, 1972 ; Le Jouet, 1976, etc.). Il va apparaître trois fois dans La Caméra explore le Temps.
François Chaumette (Oliver Cromwell) fut l’une des grandes figures de la Comédie Française, dont il fut sociétaire de 1960 à 1987. Il fut également un visage familier des séries historiques françaises, apparaissant dans de nombreuses productions de la RTF, puis de l’ORTF (Les Enigmes de l’Histoire, Le Chevalier de Maison Rouge, Schulmeister…). Il va participer six fois à La Caméra explore le Temps. Il se spécialisa également dans le doublage de personnages maléfiques de films de Science-fiction : Dark Vador, HAL 9000, Khan…
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Volume 8
1 Mata Hari (***)
Date de diffusion : 14 Janvier 1964
Auteur : André Castelot
Résumé :
Inspirées par un séjour de jeunesse à Java, les danses aussi exotiques qu’ érotiques de Mata Hari (1876-1917) lui valent un grand succès sur les scènes du Paris de la Belle Époque, au tout début du XXe Siècle. De son vrai nom néerlandais Margaretha Geertruida Zelle, son pseudonyme signifie « Soleil » en malais. Très endettée après que sa carrière ait décliné après 1910, elle tente de se renflouer en travaillant aussi bien pour les services secrets allemands que français durant la Grande Guerre. Le double jeu dans laquelle elle se trouve piégée lui vaut d’être arrêtée à Paris en février 1917, avant d’être condamnée à mort et exécutée le 15 octobre. La gravité de ses activités a été revue à la baisse depuis, mais a fait l’objet de nombreux débats.
Critique :
L’épisode illustre à merveille la maxime selon laquelle « le mieux est l’ennemi du bien ». En effet les archives auxquelles accéda Castelot après une première écriture du scénario l’entraînent à accorder énormément d’espace aux procès verbaux d’interrogatoires. D’où de multiples scènes fixes que la mise en scène n’a guère loisir animer. Dès lors une durée du programme (presque deux heures d’émission) devient très longue, d’autant que l’on ressent que l’épisode passe en partie à côté de son sujet. En effet, à moins d’avoir une vision purement d’archive de l’Histoire, c’est moins le déroulé détaillé des procédures qui importe que la signification de la condamnation à mort de Mata Hari. Ce que cela raconte de la cruauté d’une époque où il inenvisageable pour l’armée d’épargner une femme surtout coupable de légèreté quand une génération entière est envoyée à l’abattoir. l’arrière plan politique du procès ne se voit qu’à peine abordé, peut-être était-ce trop tôt pour l’ORTF de 1964. l’absence d’un débat final entre Castelot et Decaux se fait cruellement sentir.
Fort heureusement l’épisode fait plus que se rattraper sur le volet romanesque indissociable de cette affaire. Son grand atout demeure Françoise Fabian, qui nous régale d’une composition toute en finesse et en humanité. Son portrait d’une femme avant tout mythomane, peut-être narcissique, davantage que mauvaise, compose l’une des plus belles performances d’interprétation que nous ait proposé l’anthologie. D’ailleurs l’épisode s’anime dès lors que, grâce à de miséricordieux flashbacks, on échappe à l’enfilade des interrogatoires pour aller découvrir la vie de Mata Hari. La mise en scène nous offre enfin quelques belles performances, parfois terribles, comme la scène de l’exécution tournée en extérieur. Tout comme une superbe et variée garde-robe, sait parfaitement appuyer l’étonnante présence à l’écran de l’actrice. Ses partenaires masculins en restent à un répertoire plus classique et borné, mais l’on retiendra le touchant avocat et ancien amant de Mata Hari, désespéramment prêt à tout pour sauver « Marguerite ».
Anecdotes :
Pour l’écriture de l’épisode André Castelot exploita les archives militaires de l’affaire Mata Hari. Il en avait pris connaissance grâce à un ami, alors qu’elles étaient demeurées au secret depuis 1917. La durée de prescription de 50 ans fut ainsi précédée de trois années.
Françoise Fabian (Mata Hari) s'est déjà fait un nom au théâtre lors du tournage de l'épisode, mais elle commence alors à peine à percer au cinéma (Maigret voit rouge, 1963). La seconde moitié des années 60 et la décennie suivante vont l'y voir devenir l'une des plus grandes actrices françaises (Ma nuit chez Maud, 1969 ; La bonne année, 1973). Françoise Fabian possède plusieurs similitudes physiques avec les portraits dressés de Mata Hari : chevelure brune, peau mate, yeux verts.
Très tôt passée dans la culture populaire, Mata Hari a fait l'objet de nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. Après Greta Garbo et Marlene Dietrich, elle prend les traits de Jeanne Moreau un an après la diffusion de l'épisode, dans Mata Hari, agent H 21, écrit par François Truffaut. Son apparition la plus improbable survient quand elle possède Phoebe dans l’épisode Mata Hari de Charmed (6-13) !
1 Mata Hari (***)
Date de diffusion : 14 Janvier 1964
Auteur : André Castelot
Résumé :
Inspirées par un séjour de jeunesse à Java, les danses aussi exotiques qu’ érotiques de Mata Hari (1876-1917) lui valent un grand succès sur les scènes du Paris de la Belle Époque, au tout début du XXe Siècle. De son vrai nom néerlandais Margaretha Geertruida Zelle, son pseudonyme signifie « Soleil » en malais. Très endettée après que sa carrière ait décliné après 1910, elle tente de se renflouer en travaillant aussi bien pour les services secrets allemands que français durant la Grande Guerre. Le double jeu dans laquelle elle se trouve piégée lui vaut d’être arrêtée à Paris en février 1917, avant d’être condamnée à mort et exécutée le 15 octobre. La gravité de ses activités a été revue à la baisse depuis, mais a fait l’objet de nombreux débats.
Critique :
L’épisode illustre à merveille la maxime selon laquelle « le mieux est l’ennemi du bien ». En effet les archives auxquelles accéda Castelot après une première écriture du scénario l’entraînent à accorder énormément d’espace aux procès verbaux d’interrogatoires. D’où de multiples scènes fixes que la mise en scène n’a guère loisir animer. Dès lors une durée du programme (presque deux heures d’émission) devient très longue, d’autant que l’on ressent que l’épisode passe en partie à côté de son sujet. En effet, à moins d’avoir une vision purement d’archive de l’Histoire, c’est moins le déroulé détaillé des procédures qui importe que la signification de la condamnation à mort de Mata Hari. Ce que cela raconte de la cruauté d’une époque où il inenvisageable pour l’armée d’épargner une femme surtout coupable de légèreté quand une génération entière est envoyée à l’abattoir. l’arrière plan politique du procès ne se voit qu’à peine abordé, peut-être était-ce trop tôt pour l’ORTF de 1964. l’absence d’un débat final entre Castelot et Decaux se fait cruellement sentir.
Fort heureusement l’épisode fait plus que se rattraper sur le volet romanesque indissociable de cette affaire. Son grand atout demeure Françoise Fabian, qui nous régale d’une composition toute en finesse et en humanité. Son portrait d’une femme avant tout mythomane, peut-être narcissique, davantage que mauvaise, compose l’une des plus belles performances d’interprétation que nous ait proposé l’anthologie. D’ailleurs l’épisode s’anime dès lors que, grâce à de miséricordieux flashbacks, on échappe à l’enfilade des interrogatoires pour aller découvrir la vie de Mata Hari. La mise en scène nous offre enfin quelques belles performances, parfois terribles, comme la scène de l’exécution tournée en extérieur. Tout comme une superbe et variée garde-robe, sait parfaitement appuyer l’étonnante présence à l’écran de l’actrice. Ses partenaires masculins en restent à un répertoire plus classique et borné, mais l’on retiendra le touchant avocat et ancien amant de Mata Hari, désespéramment prêt à tout pour sauver « Marguerite ».
Anecdotes :
Pour l’écriture de l’épisode André Castelot exploita les archives militaires de l’affaire Mata Hari. Il en avait pris connaissance grâce à un ami, alors qu’elles étaient demeurées au secret depuis 1917. La durée de prescription de 50 ans fut ainsi précédée de trois années.
Françoise Fabian (Mata Hari) s'est déjà fait un nom au théâtre lors du tournage de l'épisode, mais elle commence alors à peine à percer au cinéma (Maigret voit rouge, 1963). La seconde moitié des années 60 et la décennie suivante vont l'y voir devenir l'une des plus grandes actrices françaises (Ma nuit chez Maud, 1969 ; La bonne année, 1973). Françoise Fabian possède plusieurs similitudes physiques avec les portraits dressés de Mata Hari : chevelure brune, peau mate, yeux verts.
Très tôt passée dans la culture populaire, Mata Hari a fait l'objet de nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. Après Greta Garbo et Marlene Dietrich, elle prend les traits de Jeanne Moreau un an après la diffusion de l'épisode, dans Mata Hari, agent H 21, écrit par François Truffaut. Son apparition la plus improbable survient quand elle possède Phoebe dans l’épisode Mata Hari de Charmed (6-13) !
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
2 Le Mystère de Choisy (****)
Date de diffusion : 04 Avril 1964
Auteur : Alain Decaux
Résumé :
Depuis 1764, Mme de Mellertz était devenue la concubine du riche Comte de Normont, qu’il l’avait rencontré alors qu’elle était encore une servante d’auberge. Après le décès du Comte en 1788, elle devint la maîtresse du fils aîné du Comte Charles. Elle acheva de lier les deux familles en mariant sa jeune nièce désargentée Elizabeth, dite Babet, en 1803. Babet vit dès lors une existence sordide sous la férule de sa tante et de Charles, marquée par des brimades et des violences allant jusqu’à un possible infanticide. En 1813, dans leur maison de campagne de Choisy, Babet est victime de ce qui ressemble fort à une tentative d’empoisonnement. L’enquête va s’orienter vers ses bourreaux et donner lieu à de retentissants procès, mais Babet est-elle une victime ou une conspiratrice ?
Critique :
L’épisode apparaît comme une véritable antithèse de celui précédemment dédié à Mata Hari. Ainsi, alors que la prétendue espionne est entrée de plein pied dans la culture populaire, les tenants et les aboutissants du Mystère de Choisy sont aujourd’hui bien oubliés. Cela pourrait sembler minorer l’intérêt historique du présent récit, mais cela le rend au contraire d’autant plus ludique que l’on en ignore aussi bien la conclusion juridique et le destin final des personnages. Cela apporte toute une dimension ludique au suivi de cette ténébreuse affaire relevant aussi bien de La Comédie humaine de Balzac que du roman à énigme d’Agatha Christie, aux multiples péripéties et protagonistes.
Contrairement à leur traitement de l’Affaire Mata Hari, André Castelot et Alain Decaux optimisent d’ailleurs cet atout en nous épargnant l’essentiel de la procédure juridique. Celle-ci ce voit ainsi synthétisée lors d’une brillante discussion finale où chacun prend évidemment partie pour ou contre la thèse selon laquelle Babet aurait ourdi toute l’histoire, et qu’il enrichissent de plsueurs anecdotes, comme la passion de l’énigme se communicant jusqu’aux familles royales alors présentes à Paris à l’occasion de la Restauration. Ils rendent également hommage à l’historien de l’Affaire, Gosselin Lenotre, dont l’épisode constitue d’ailleurs une belle illustration du style.
Mata Hari et Le Mystère de Choisy se rejoignent toutefois sur un point : tous deux sont des épisodes d’actrices, au-delà d’un Michel Vitold parfaitement dans son emploi dans le rôle du veule Charles. Si l’on ne se retrouve pas face à une performance comparable à celle de Françoise Fabian, Viviane Romance et Claudine Auger n’en animent pas moins les débats. Cette dernière se monte étonnante dans le rôle de Julie, la perfide servante espionnant Babet pour sa tante et devenue la maîtresse de Charles, aux antipodes de la pure Domino. Mais c’est bien l’émotion suscitée par Babet et l’excellente Geneviève Thénier qui remporte la mise. Les comédiennes apportent beaucoup de force au grand déballage devant le juge d’instruction, en aboutissement du récit.
Anecdotes :
Au-delà son retentissement à l’époque, le Mystère de Choisy est remémoré pour le grand succès rencontré par l’ouvrage que lui consacra Gosselin Lenotre en 1927, Babet l’empoisonneuse... ou l’empoisonnée. Cet auteur (1855-1935) fut un spécialiste de la Révolution, doublé d’un passionné des faits divers marquants, des anecdotes et des énigmes historiques, ce que l’on nomme communément « La petite Histoire ». La profusion et le méticulosité rigoureuse de ses enquêtes lui valurent un véritable écho, Alain Decaux et André Castelot ont d’ailleurs reconnu son influence sur leurs propres œuvres. Surnommé « Le pape de la petite Histoire », Lenotre fut élu à l’Académie française en 1932.
Alain Decaux et André Castelot ont indiqué que l’épisode aura nécessité plus de deux mois de travail, durant lesquels ils auront dépouillé des volumes entiers d’archives à la Bibliothèque nationale.
Ancienne danseuse de French-cancan au Moulin Rouge, Viviane Romance (Mme de Mellertz) devint une star du cinéma français d’avant-guerre. Elle tint de nombreux rôles de Vamps et autres femmes fatales : La Bandera (1935), La Belle Equipe (1936), Naples au baiser de feu (1937), etc. En 1986, elle publia ses mémoires, Romantique à mourir/
Ancien mannequin et Première dauphine de Miss Monde en 1958, lors de la diffusion de l’épisode Claudine Auger (Julie) n’est pas encore devenue la première James Bond Girl française, avec la Domino d’Opération Tonnerre (1965). Mais elle commence à se faire un nom au cinéma (Le Testament d’Orphée, 1960 ; Le Masque de Fer, 1962). Partagée entre France, Espagne et Italie, sa carrière va se poursuivre jusqu’au début des années 90.
Geneviève Thénier (Babet) a connu une carrière principalement dédiée au théâtre. Elle tint toutefois quelques rôles au cinéma, dont celui de Josette, la serveuse du café de Danielle Darrieux dans Les Demoiselles de Rochefort (1967).
Date de diffusion : 04 Avril 1964
Auteur : Alain Decaux
Résumé :
Depuis 1764, Mme de Mellertz était devenue la concubine du riche Comte de Normont, qu’il l’avait rencontré alors qu’elle était encore une servante d’auberge. Après le décès du Comte en 1788, elle devint la maîtresse du fils aîné du Comte Charles. Elle acheva de lier les deux familles en mariant sa jeune nièce désargentée Elizabeth, dite Babet, en 1803. Babet vit dès lors une existence sordide sous la férule de sa tante et de Charles, marquée par des brimades et des violences allant jusqu’à un possible infanticide. En 1813, dans leur maison de campagne de Choisy, Babet est victime de ce qui ressemble fort à une tentative d’empoisonnement. L’enquête va s’orienter vers ses bourreaux et donner lieu à de retentissants procès, mais Babet est-elle une victime ou une conspiratrice ?
Critique :
L’épisode apparaît comme une véritable antithèse de celui précédemment dédié à Mata Hari. Ainsi, alors que la prétendue espionne est entrée de plein pied dans la culture populaire, les tenants et les aboutissants du Mystère de Choisy sont aujourd’hui bien oubliés. Cela pourrait sembler minorer l’intérêt historique du présent récit, mais cela le rend au contraire d’autant plus ludique que l’on en ignore aussi bien la conclusion juridique et le destin final des personnages. Cela apporte toute une dimension ludique au suivi de cette ténébreuse affaire relevant aussi bien de La Comédie humaine de Balzac que du roman à énigme d’Agatha Christie, aux multiples péripéties et protagonistes.
Contrairement à leur traitement de l’Affaire Mata Hari, André Castelot et Alain Decaux optimisent d’ailleurs cet atout en nous épargnant l’essentiel de la procédure juridique. Celle-ci ce voit ainsi synthétisée lors d’une brillante discussion finale où chacun prend évidemment partie pour ou contre la thèse selon laquelle Babet aurait ourdi toute l’histoire, et qu’il enrichissent de plsueurs anecdotes, comme la passion de l’énigme se communicant jusqu’aux familles royales alors présentes à Paris à l’occasion de la Restauration. Ils rendent également hommage à l’historien de l’Affaire, Gosselin Lenotre, dont l’épisode constitue d’ailleurs une belle illustration du style.
Mata Hari et Le Mystère de Choisy se rejoignent toutefois sur un point : tous deux sont des épisodes d’actrices, au-delà d’un Michel Vitold parfaitement dans son emploi dans le rôle du veule Charles. Si l’on ne se retrouve pas face à une performance comparable à celle de Françoise Fabian, Viviane Romance et Claudine Auger n’en animent pas moins les débats. Cette dernière se monte étonnante dans le rôle de Julie, la perfide servante espionnant Babet pour sa tante et devenue la maîtresse de Charles, aux antipodes de la pure Domino. Mais c’est bien l’émotion suscitée par Babet et l’excellente Geneviève Thénier qui remporte la mise. Les comédiennes apportent beaucoup de force au grand déballage devant le juge d’instruction, en aboutissement du récit.
Anecdotes :
Au-delà son retentissement à l’époque, le Mystère de Choisy est remémoré pour le grand succès rencontré par l’ouvrage que lui consacra Gosselin Lenotre en 1927, Babet l’empoisonneuse... ou l’empoisonnée. Cet auteur (1855-1935) fut un spécialiste de la Révolution, doublé d’un passionné des faits divers marquants, des anecdotes et des énigmes historiques, ce que l’on nomme communément « La petite Histoire ». La profusion et le méticulosité rigoureuse de ses enquêtes lui valurent un véritable écho, Alain Decaux et André Castelot ont d’ailleurs reconnu son influence sur leurs propres œuvres. Surnommé « Le pape de la petite Histoire », Lenotre fut élu à l’Académie française en 1932.
Alain Decaux et André Castelot ont indiqué que l’épisode aura nécessité plus de deux mois de travail, durant lesquels ils auront dépouillé des volumes entiers d’archives à la Bibliothèque nationale.
Ancienne danseuse de French-cancan au Moulin Rouge, Viviane Romance (Mme de Mellertz) devint une star du cinéma français d’avant-guerre. Elle tint de nombreux rôles de Vamps et autres femmes fatales : La Bandera (1935), La Belle Equipe (1936), Naples au baiser de feu (1937), etc. En 1986, elle publia ses mémoires, Romantique à mourir/
Ancien mannequin et Première dauphine de Miss Monde en 1958, lors de la diffusion de l’épisode Claudine Auger (Julie) n’est pas encore devenue la première James Bond Girl française, avec la Domino d’Opération Tonnerre (1965). Mais elle commence à se faire un nom au cinéma (Le Testament d’Orphée, 1960 ; Le Masque de Fer, 1962). Partagée entre France, Espagne et Italie, sa carrière va se poursuivre jusqu’au début des années 90.
Geneviève Thénier (Babet) a connu une carrière principalement dédiée au théâtre. Elle tint toutefois quelques rôles au cinéma, dont celui de Josette, la serveuse du café de Danielle Darrieux dans Les Demoiselles de Rochefort (1967).
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
3 Le Drame de Mayerling (**)
Date de diffusion :
Auteur : 2 Mai 1964
Résumé :
Le 30 janvier 1889 les cadavres de Rodolphe, Archiduc héritier de la couronne impériale d'Autriche-Hongrie (fils de l'Empereur François-Joseph et de l'Impératrice Élisabeth, dite Sissi) et de sa maîtresse la baronne Marie Vetsera sont découverts au pavillon de chasse impérial de Mayerling. Leurs corps sont allongés côte à côte sur le lit.Tout semble indiquer un double suicide, ce que l’Empereur va tenter de dissimuler par crainte du scandale. Aucune enquête officielle n’est donc diligentée, ce qui va favoriser l’éclosion de toute une profusion de thèses complotistes niant le double suicide.
Critique :
Pour une fois La Caméra explore le Temps nous déçoit. D’abord à propos du sujet, déjà maintes et maintes fois rebattu et qui ne suscite guère d’enthousiasme. C’est d’autant plus vrai qu’après les Affaires Mata Hari et Babet, on aimerait aborder des sujets plus vastes que les interrogations à propos de diverses culpabilités individuelles. Fort heureusement l’épisode suivant opérera ce salutaire changement de braquet. Mais c’est surtout la manière d’aborder le mystère de Mayerling qui va s’avérer anti-climatique au possible ; toute la reconstitution historique tend ainsi à présenter les diverses explications possibles, de manière particulièrement tirée à la ligne. Ainsi tout y passe, de manière très scolaire : l’exaltation de la jeune baronne, la névrose de Rodolphe, ses sympathies françaises et libérales, la jalousie de Stéphanie, la rudesse de François-Joseph, la pesanteur de l’étiquette de la cour impériale, etc. Tout ceci se voit également plombé par une mise en scène assez figée et un piano romantique devenant vite envahissant.
Le duo vedette ne suscite guère d’étincelles non plus, avec un Pierre Vaneck en morne Hamlet et une jeune Danielle Palmero charmante, mais très effacée. Heureusement les seconds rôles assurent le spectacle, notamment Monique Morisi, parfaite en épouse Blessée, René Dary rendant François-Joseph savoureusement pittoresque et surtout Pierrette Pradier, très piquante en comtesse entremetteuse. Ce sont eux qui soutiennent l’épisode de la tête et des épaules et qui évite au spectateur de sombrer dans l’ennui. Par ailleurs Alain Decaux et André Castelot se contentent d’ironiser sur les thèses farfelues développées au cours du temps, pour finalement confirmer la thèse officielle du double suicide (même si c’est Rodolphe qui agit). C'est entendu, Mayerling est la résultante d’un romantisme exacerbé et d’une rigidité sociale, mais y avait-il vraiment besoin d’y revenir pour s’en convaincre ?
Anecdotes :
En mai 1956, le drame de Mayerling avait déjà été traité dans le premier épisode des Énigmes de l’Histoire, l’anthologie historique de Lorenzi, Decaux et Castelot préfigurant La Caméra explore le Temps.
De multiples thèses très variées ont fait l’objet d’ouvrages tentant d’expliquer le drame, qui aura par ailleurs été à l’origine de toutes une littérature romantique. On totalise plus d’une cinquantaine de théories à ce jour. La baronne aurait été Vetsera aurait ainsi été la demi-sœur adultérine de Rodolphe, et la révélation de ce fait par François-Joseph aurait provoqué le double suicide. Selon d’autres versions, il s’agirait d’un meurtre suivi d’un suicide, voire d’un double meurtre, dont le coupable serait peut-être Stéphanie, l’épouse jalouse de Rodolphe, ou Bismarck, inquiet des sympathies françaises de Rodolphe, etc. En 2015, la découverte de lettres d’adieu écrite par la baronne à sa famille confirme la thèse du double suicide, face à un amour impossible
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
4 La Terreur et la Vertu - Danton (****)
Date de diffusion : 10 Octobre 1964
Auteur : Alain Decaux et André Castelot
Résumé :
En 1793, la Révolution s’est installée, mais doit faire face à une guerre périlleuse contre l’Europe monarchique coalisée. La Convention jacobine instaure le règne de la Terreur pour faire face à l’ennemi intérieur et mobiliser la Nation. La figure dominante des Jacobins est Robespierre, qui va progressivement éliminer ses divers opposants au début de 1794, en les envoyant à la guillotine. D’abord l’extrémiste Hébert, puis au contraire les « Indulgents », partisans d’un régime plus libéral et d’une paix de compromis. Quand leur chef de file, Danton, est guillotiné le 05 avril 1794, Robespierre l’Incorruptible a apparemment achevé de faire le vide autour de lui.
Critique :
Ouvert par une martiale marseillaise, La Terreur et la Vertu constitue le grand épisode dédié à la Révolution par La Caméra explore le Temps. S’il se centre sur l’épisode charnière du triomphe de la Terreur, puis sa chute après Thermidor, il en compose un beau panorama d’ensemble du combat politique à la convention. Ainsi, ce premier volet, loin d’être centré sur le seul Danton comme pourrait le faire croire le titre, embrasse toute le conflit complexe et impitoyable opposant Danton, Hébert et Robespierre. Au-delà des simples joutes politiques, toutes dimensions de la Révolution se voient couvertes, y compris la religieuse. Si la narration demande sans doute une connaissance de base de l’époque pour être pleinement appréciée, elle n'en demeure pas moins agréablement claire et pédagogique. S’il se constitue essentiellement de scènes de dialogues, l’on ne s’ennuie pas une seule seconde pour autant.
Les scènes changent fréquemment de styles, avec quelques apaisements domestiques au sein des harangues enflammées des clubs politiques et de la Convention, ou des manœuvres du Comité de salut public. Cette belle part laissée à l’éloquence permet à d’excellents comédiens de briller, nous délivrant des scènes réellement électriques. Leur talent se voit soutenu par une belle écriture sachant incorporer les mots historiques et par l’imposant décor de la Convention. Certainement le plus vaste et impressionnant de l’anthologie, il est savamment théâtralisé par la caméra de Lorenzi. Cette magnifique leçon d’Histoire sait dévoiler les caractères des protagonistes et leur vérité. même si elle peut parfois sembler légèrement favorable à la complexe figure de Robespierre (contrairement à Saint-Just fanatique bon teint), elle ne sombre jamais dans la caricature.
Anecdotes :
Le rythme de tournage et la quantité de textes à mémoriser en peu de temps conduisit le tournage à devenir plus nerveux qu’à l’ordinaire. Alain Decaux et André Castelot citent néanmoins La Terreur et la Vertu comme étant leur préféré de l’anthologie.
François Maistre (Hébert) est évidemment remémoré pour le rôle de M. Faivre dans Les Brigades du Tigre, mais compte bien d’autres rôles à son actif. Il va participer à pas moins de 15 reprises à La Caméra explore le Temps.
Date de diffusion : 10 Octobre 1964
Auteur : Alain Decaux et André Castelot
Résumé :
En 1793, la Révolution s’est installée, mais doit faire face à une guerre périlleuse contre l’Europe monarchique coalisée. La Convention jacobine instaure le règne de la Terreur pour faire face à l’ennemi intérieur et mobiliser la Nation. La figure dominante des Jacobins est Robespierre, qui va progressivement éliminer ses divers opposants au début de 1794, en les envoyant à la guillotine. D’abord l’extrémiste Hébert, puis au contraire les « Indulgents », partisans d’un régime plus libéral et d’une paix de compromis. Quand leur chef de file, Danton, est guillotiné le 05 avril 1794, Robespierre l’Incorruptible a apparemment achevé de faire le vide autour de lui.
Critique :
Ouvert par une martiale marseillaise, La Terreur et la Vertu constitue le grand épisode dédié à la Révolution par La Caméra explore le Temps. S’il se centre sur l’épisode charnière du triomphe de la Terreur, puis sa chute après Thermidor, il en compose un beau panorama d’ensemble du combat politique à la convention. Ainsi, ce premier volet, loin d’être centré sur le seul Danton comme pourrait le faire croire le titre, embrasse toute le conflit complexe et impitoyable opposant Danton, Hébert et Robespierre. Au-delà des simples joutes politiques, toutes dimensions de la Révolution se voient couvertes, y compris la religieuse. Si la narration demande sans doute une connaissance de base de l’époque pour être pleinement appréciée, elle n'en demeure pas moins agréablement claire et pédagogique. S’il se constitue essentiellement de scènes de dialogues, l’on ne s’ennuie pas une seule seconde pour autant.
Les scènes changent fréquemment de styles, avec quelques apaisements domestiques au sein des harangues enflammées des clubs politiques et de la Convention, ou des manœuvres du Comité de salut public. Cette belle part laissée à l’éloquence permet à d’excellents comédiens de briller, nous délivrant des scènes réellement électriques. Leur talent se voit soutenu par une belle écriture sachant incorporer les mots historiques et par l’imposant décor de la Convention. Certainement le plus vaste et impressionnant de l’anthologie, il est savamment théâtralisé par la caméra de Lorenzi. Cette magnifique leçon d’Histoire sait dévoiler les caractères des protagonistes et leur vérité. même si elle peut parfois sembler légèrement favorable à la complexe figure de Robespierre (contrairement à Saint-Just fanatique bon teint), elle ne sombre jamais dans la caricature.
Anecdotes :
Le rythme de tournage et la quantité de textes à mémoriser en peu de temps conduisit le tournage à devenir plus nerveux qu’à l’ordinaire. Alain Decaux et André Castelot citent néanmoins La Terreur et la Vertu comme étant leur préféré de l’anthologie.
François Maistre (Hébert) est évidemment remémoré pour le rôle de M. Faivre dans Les Brigades du Tigre, mais compte bien d’autres rôles à son actif. Il va participer à pas moins de 15 reprises à La Caméra explore le Temps.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Volume 9
1 La Terreur et la Vertu - Robespierre (****)
Date de diffusion : 17 Octobre 1964
Auteur : Alain Decaux et André Castelot
Résumé :
Débarrassé d’Hébert et de Danton, Robespierre domine sans partage le Comité de Salut Public et la Révolution de février à juillet 1794. Son pouvoir atteint son zénith quand il impose le Culte de l’Être Suprême comme nouvelle religion nationale et promulgue la loi de la Grande Terreur. Toutefois la misère du peuple et sa lassitude de la Terreur font monter l’opposition, d’autant que l’Incorruptible menace des cadres révolutionnaires corrompus comme Barras ou sanguinaires comme le dangereux Fouché. Ses ennemis coalisés parviennent à le mettre en minorité à la Convention le 8 Thermidor de l’an II (le 26 juillet 1794). Arrêté, il est exécuté avec ses deux fidèles alliés, Saint-Just et Couthon.
Critique :
Le deuxième volet de La Terreur et la Vertu débute par un coup d’éclat : la fantastique synthèse des péripéties précédentes par Alain Decaux. On tient déjà là le conteur captivant et inspiré du futur Alain Decaux raconte (1969-1987), encore et toujours la meilleure émission historique que nous ait jamais proposé la télévision française. On avouera avoir été subjugué. Par la suite la narration des trois derniers mois de la vie de Robespierre tient toutes les promesses du premier volet. Malgré la précision des faits historiques rapportés et la profusion des personnages, l’ensemble demeure très vivant et se découvre comme un thriller politique particulièrement prenant, bien avant House of Cards. Le récit se centre sur la figure particulièrement complexe de Robespierre et devient à l’occasion davantage intimiste.
Jean Negroni réussit une impressionnante performance, s’identifiant totalement au personnage et lui apportant une indéniable grandeur. Il trouve un partenaire à la hauteur en la personne de Denis Manuel lui aussi saisissant de présence et de vérité dans son incarnation de Saint-Just, l’Archange de la Révolution. Ce second volet accroît également la perception positive du parcours de l’Incorruptible, d’ailleurs parfaitement assumée par Lorenzi et Decaux. La passion toujours présente aujourd’hui autour de cet événement controversé et disruptif de notre Histoire qu’est la Révolution nous vaut d’ailleurs un débat final particulièrement animé et bien plus accrocheur qu’a l’accoutumée, Castelot opposant les charrettes de sinistre mémoire à un Decaux déterminé à défendre la mémoire de Robespierre. Une controverse de haute volée et un grand moment de télévision.
Anecdotes :
La chanson entendue durant le générique de fin est le Chant du Départ. Surnommé « le frère de la Marseillaise), cette ode à la liberté fut composée par Marie-Joseph Chénier pour la fête du 14 juillet 1794. Le chant fut très apprécié par Robespierre, qui en fit l’hymne des armées de la Révolution. Conservé par Napoléon puis par la République, il est toujours régulièrement repris aujourd’hui par l’armée française.
Jean Négroni (Robespierre) fut avant tout un metteur en scène et comédien de théâtre, proche de Jean Vilar et de Robert Hossein. Également un grand acteur de voix, il est le narrateur du classique de la Science-fiction au cinéma qu’est La Jetée (1962).
1 La Terreur et la Vertu - Robespierre (****)
Date de diffusion : 17 Octobre 1964
Auteur : Alain Decaux et André Castelot
Résumé :
Débarrassé d’Hébert et de Danton, Robespierre domine sans partage le Comité de Salut Public et la Révolution de février à juillet 1794. Son pouvoir atteint son zénith quand il impose le Culte de l’Être Suprême comme nouvelle religion nationale et promulgue la loi de la Grande Terreur. Toutefois la misère du peuple et sa lassitude de la Terreur font monter l’opposition, d’autant que l’Incorruptible menace des cadres révolutionnaires corrompus comme Barras ou sanguinaires comme le dangereux Fouché. Ses ennemis coalisés parviennent à le mettre en minorité à la Convention le 8 Thermidor de l’an II (le 26 juillet 1794). Arrêté, il est exécuté avec ses deux fidèles alliés, Saint-Just et Couthon.
Critique :
Le deuxième volet de La Terreur et la Vertu débute par un coup d’éclat : la fantastique synthèse des péripéties précédentes par Alain Decaux. On tient déjà là le conteur captivant et inspiré du futur Alain Decaux raconte (1969-1987), encore et toujours la meilleure émission historique que nous ait jamais proposé la télévision française. On avouera avoir été subjugué. Par la suite la narration des trois derniers mois de la vie de Robespierre tient toutes les promesses du premier volet. Malgré la précision des faits historiques rapportés et la profusion des personnages, l’ensemble demeure très vivant et se découvre comme un thriller politique particulièrement prenant, bien avant House of Cards. Le récit se centre sur la figure particulièrement complexe de Robespierre et devient à l’occasion davantage intimiste.
Jean Negroni réussit une impressionnante performance, s’identifiant totalement au personnage et lui apportant une indéniable grandeur. Il trouve un partenaire à la hauteur en la personne de Denis Manuel lui aussi saisissant de présence et de vérité dans son incarnation de Saint-Just, l’Archange de la Révolution. Ce second volet accroît également la perception positive du parcours de l’Incorruptible, d’ailleurs parfaitement assumée par Lorenzi et Decaux. La passion toujours présente aujourd’hui autour de cet événement controversé et disruptif de notre Histoire qu’est la Révolution nous vaut d’ailleurs un débat final particulièrement animé et bien plus accrocheur qu’a l’accoutumée, Castelot opposant les charrettes de sinistre mémoire à un Decaux déterminé à défendre la mémoire de Robespierre. Une controverse de haute volée et un grand moment de télévision.
Anecdotes :
La chanson entendue durant le générique de fin est le Chant du Départ. Surnommé « le frère de la Marseillaise), cette ode à la liberté fut composée par Marie-Joseph Chénier pour la fête du 14 juillet 1794. Le chant fut très apprécié par Robespierre, qui en fit l’hymne des armées de la Révolution. Conservé par Napoléon puis par la République, il est toujours régulièrement repris aujourd’hui par l’armée française.
Jean Négroni (Robespierre) fut avant tout un metteur en scène et comédien de théâtre, proche de Jean Vilar et de Robert Hossein. Également un grand acteur de voix, il est le narrateur du classique de la Science-fiction au cinéma qu’est La Jetée (1962).
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
2 L'Affaire Ledru (**)
Date de diffusion : 22 juin 1965
Auteur : Alain Decaux et André Castelot
Résumé :
En 1836, le jeune et brillant avocat Charles Ledru a défendu en vain Louis Alibeau, qui avait tenté d’assassiner le roi Louis-Philippe. En 1842 il fait l’objet de pressions de la part d’un haut magistrat pour qu’il ne défende pas un homme visé par le régime de Louis-Philippe. Ledru refuse et remporté le procès. Dès lors il va devenir la cible du pouvoir royal, qui, via diverses manipulations, va obtenir sa révocation à vie du barreau.
Critique :
Le manque de notoriété de l’affaire ne suscite guère l’intérêt, d’autant que le récit, très judiciarisé et procédurier ne suscite guère d’intérêt. La conclusion se devine également très vite tant les deux parties en présence s’avèrent déséquilibrée. Le jeu non dépourvu d’élégance, mais aussi très théâtralisé de Marc Cassot et Régine Blaess n’aide pas non plus à s’immerger dans cette histoire, malgré de superbes costumes. Jean-Roger Caussimon s’en sort nettement mieux dans le rôle de l’exécrable et cynnique magistrat aux ordres du pouvoir royal.
Avouons aussi que, coincé entre les grands tumultes de la Révolution et de la Croisade des Albigeois, L’Affaire Ledru semble manquer de dimension, jusqu’à simplement former comme une respiration entre ces deux épisodes phares de La Caméra explore le Temps. Reconnaissons-lui tout de même le mérite de nous rappeler que l’absolutisme était encoure au cœur de la Monarchie de Juillet, ainsi que les périls d’une prédominance sans partage du politique sur le judiciaire. On s’amusera encore de la Flèche du Parthe que constitue cet épisode de laprat du trio d’auteurs, cette condamnation sans appel de l’arbitraire d’État tombant à point nommé (et certainement pas par hasard) après l’annonce de la suppression très politique de l’anthologie.
Anecdotes :
Lors de a diffusion de l’épisode la fin de La Caméra explore le temps était connue depuis plusieurs mois. En effet Stello Lorenzi, proche du Parti Communiste et de la CGT, avait été l’une des figures de proue d’une grève de l’audiovisuel survenue au début de 1965. Cela déplut fortement au pouvoir gaulliste et le directeur de l’ORTF, Claude Contamine, décida la fin de l’anthologie en mars 1965, Decaux et Castelot ayant refusé de se désolidariser de Lorenzi. En 1999, les deux Académiciens s’étant liés d’amitié, Alain Peyrefitte indiqua à Decaux que l’ordre émanait directement du Général.
Marc Cassot (Ledru) travailla essentiellement pour le théâtre et le télévision, il fut d’ailleurs une figure régulière d’Au théâtre ce soir. Également un grand acteur de voix (Paul Newman, Christopher Lee, Richard Harris…), il fut même l’un des doyens de la profession, car il était encore en activité à 92 ans.
Date de diffusion : 22 juin 1965
Auteur : Alain Decaux et André Castelot
Résumé :
En 1836, le jeune et brillant avocat Charles Ledru a défendu en vain Louis Alibeau, qui avait tenté d’assassiner le roi Louis-Philippe. En 1842 il fait l’objet de pressions de la part d’un haut magistrat pour qu’il ne défende pas un homme visé par le régime de Louis-Philippe. Ledru refuse et remporté le procès. Dès lors il va devenir la cible du pouvoir royal, qui, via diverses manipulations, va obtenir sa révocation à vie du barreau.
Critique :
Le manque de notoriété de l’affaire ne suscite guère l’intérêt, d’autant que le récit, très judiciarisé et procédurier ne suscite guère d’intérêt. La conclusion se devine également très vite tant les deux parties en présence s’avèrent déséquilibrée. Le jeu non dépourvu d’élégance, mais aussi très théâtralisé de Marc Cassot et Régine Blaess n’aide pas non plus à s’immerger dans cette histoire, malgré de superbes costumes. Jean-Roger Caussimon s’en sort nettement mieux dans le rôle de l’exécrable et cynnique magistrat aux ordres du pouvoir royal.
Avouons aussi que, coincé entre les grands tumultes de la Révolution et de la Croisade des Albigeois, L’Affaire Ledru semble manquer de dimension, jusqu’à simplement former comme une respiration entre ces deux épisodes phares de La Caméra explore le Temps. Reconnaissons-lui tout de même le mérite de nous rappeler que l’absolutisme était encoure au cœur de la Monarchie de Juillet, ainsi que les périls d’une prédominance sans partage du politique sur le judiciaire. On s’amusera encore de la Flèche du Parthe que constitue cet épisode de laprat du trio d’auteurs, cette condamnation sans appel de l’arbitraire d’État tombant à point nommé (et certainement pas par hasard) après l’annonce de la suppression très politique de l’anthologie.
Anecdotes :
Lors de a diffusion de l’épisode la fin de La Caméra explore le temps était connue depuis plusieurs mois. En effet Stello Lorenzi, proche du Parti Communiste et de la CGT, avait été l’une des figures de proue d’une grève de l’audiovisuel survenue au début de 1965. Cela déplut fortement au pouvoir gaulliste et le directeur de l’ORTF, Claude Contamine, décida la fin de l’anthologie en mars 1965, Decaux et Castelot ayant refusé de se désolidariser de Lorenzi. En 1999, les deux Académiciens s’étant liés d’amitié, Alain Peyrefitte indiqua à Decaux que l’ordre émanait directement du Général.
Marc Cassot (Ledru) travailla essentiellement pour le théâtre et le télévision, il fut d’ailleurs une figure régulière d’Au théâtre ce soir. Également un grand acteur de voix (Paul Newman, Christopher Lee, Richard Harris…), il fut même l’un des doyens de la profession, car il était encore en activité à 92 ans.
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Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
3 Les Cathares (****)
Date de diffusion : 22 et 29 Mars 1966
Auteur : André Castelot et Jean-François Chiappe
Résumé :
Au début du XIIIe siècle, en Occitanie, les efforts de Dominique pour réduire l’hérésie cathare (ou albigeoise) par le prêche échouent. Le Pape déclare la Croisade quand son Légat est assassiné, en 1208. Le Roi de France s’y rallie, voyant l’occasion d‘agréger le riche et quasi indépendant domaine des Comtes de Toulouse au sien. La direction militaire de la Croisade est confiée à Simon de Montfort, qui ravage le Languedoc et s’empare de Toulouse. Mais les Comtes (Raymond VI, puis son fils), résistent malgré l’excommunication, soutenus par un sursaut nationaliste du peuple et par l’aide anglaise. Saint-Louis intervient directement après que Toulouse soit reprise par Raymond VII et triomphe définitivement à la Bataille de Taillebourg, en 1242. L’ultime forteresse cathare, Montségur, est prise en 1244 et ceux refusant de se convertir sont brûlés vifs.
Critique :
Pour son ultime opus, La Caméra explore le Temps s’offre une splendide et mémorable saga médiévale, d’autant plus appréciable qu’elle ne se sera en définitive guère intéressée au Moyen-Age, sa période de prédiction demeurant triptyque Révolution – Empire – Restauration. On y trouve le même allant et le même sens du rythme que lors du précédent double opus, dédié à la Terreur, mais, alors que l’action s’y centrait sur seulement quelques mois, nous découvrons ici près d’un demi siècle de conflit. Avec également à la clef nettement plus de protagonistes, le temps qui passe suscitant des successions (Raymond VI, puis VII, notamment). Par conséquent on éprouve ici davantage l’impression d’assister à une véritable fresque historique, d’autant que les décors et costumes médiévaux rajoutent encore au spectaculaire. De quoi regretter que La Caméra explore le Temps ait de peu raté son rendez-vous avec la télévision en couleurs, celle-ci s’installant en France en octobre 1967.
Plusieurs scènes restent inoubliables, comme le bûcher de Montségur ou les tortures de l’Inquisition, d’un étonnant réalisme pour l’époque. Les superbes performances des acteurs parachèvent le spectacle, on appréciera en particulier les prestations de Jean Topart en Raymond VI, et celle de Denis Manuel en Raymond VII ou encore de Denis Manuel en évêque cathare, mais toute la distribution est digne d’éloges. L’anthologie brille une ultime fois par son sens de la narration claire et pédagogique, nous faisant découvrir toutes les dimensions politiques, militaires et religieuses d’un vaste conflit voyant la puissance des Rois capétiens atteindre désormais les Pyrénées et la Méditerranée. Par le feu et par le sang, c’est aussi la France qui s’édifie. La Caméra explore le Temps s'achève par une ultime controverse de haut vol entre André Castelot et Alain Decaux, le premier critiquant plutôt les Cathares, quand le second pointe du doigt les excès de L’Église favorisant le développement de l'hérésie.
Anecdotes :
Il s'agit de l'ultime opus de l'anthologie, qui aura duré près d’une décennie. La production du double épisode était lancée quand fut décidé l'arrêt de La Caméra explore le Temps, ce qui lui permit d'aller jusqu'à son terme. Le thème de l'épisode suivant, non tourné, avait déjà été déterminé : il s’agissait de la jeunesse de Louis XIII et son accession au pouvoir.
L’annonce de la fin de La Caméra explore le Temps à l’apogée de sa popularité suscita une vague d’indignation, aussi bien dans le presse que parmi le public. L’ORTF ne céda pas, même si, bien avant Internet, c’est à cette occasion que furent enregistrées en France les premières campagnes de pétitions pour demander le maintien d’une série télévisée annulée.
Il faut dire qu’en cette période de chaîne unique, le programme le plus populaire de France connaissait un audimat inaccessible aujourd’hui. Le soir de l’ultime diffusion, Télé 7 jours consacrait une double page à l’événement, intitulée « Vingt millions de téléspectateurs brimés disent ce soir adieu à La Caméra explore le Temps ».
Date de diffusion : 22 et 29 Mars 1966
Auteur : André Castelot et Jean-François Chiappe
Résumé :
Au début du XIIIe siècle, en Occitanie, les efforts de Dominique pour réduire l’hérésie cathare (ou albigeoise) par le prêche échouent. Le Pape déclare la Croisade quand son Légat est assassiné, en 1208. Le Roi de France s’y rallie, voyant l’occasion d‘agréger le riche et quasi indépendant domaine des Comtes de Toulouse au sien. La direction militaire de la Croisade est confiée à Simon de Montfort, qui ravage le Languedoc et s’empare de Toulouse. Mais les Comtes (Raymond VI, puis son fils), résistent malgré l’excommunication, soutenus par un sursaut nationaliste du peuple et par l’aide anglaise. Saint-Louis intervient directement après que Toulouse soit reprise par Raymond VII et triomphe définitivement à la Bataille de Taillebourg, en 1242. L’ultime forteresse cathare, Montségur, est prise en 1244 et ceux refusant de se convertir sont brûlés vifs.
Critique :
Pour son ultime opus, La Caméra explore le Temps s’offre une splendide et mémorable saga médiévale, d’autant plus appréciable qu’elle ne se sera en définitive guère intéressée au Moyen-Age, sa période de prédiction demeurant triptyque Révolution – Empire – Restauration. On y trouve le même allant et le même sens du rythme que lors du précédent double opus, dédié à la Terreur, mais, alors que l’action s’y centrait sur seulement quelques mois, nous découvrons ici près d’un demi siècle de conflit. Avec également à la clef nettement plus de protagonistes, le temps qui passe suscitant des successions (Raymond VI, puis VII, notamment). Par conséquent on éprouve ici davantage l’impression d’assister à une véritable fresque historique, d’autant que les décors et costumes médiévaux rajoutent encore au spectaculaire. De quoi regretter que La Caméra explore le Temps ait de peu raté son rendez-vous avec la télévision en couleurs, celle-ci s’installant en France en octobre 1967.
Plusieurs scènes restent inoubliables, comme le bûcher de Montségur ou les tortures de l’Inquisition, d’un étonnant réalisme pour l’époque. Les superbes performances des acteurs parachèvent le spectacle, on appréciera en particulier les prestations de Jean Topart en Raymond VI, et celle de Denis Manuel en Raymond VII ou encore de Denis Manuel en évêque cathare, mais toute la distribution est digne d’éloges. L’anthologie brille une ultime fois par son sens de la narration claire et pédagogique, nous faisant découvrir toutes les dimensions politiques, militaires et religieuses d’un vaste conflit voyant la puissance des Rois capétiens atteindre désormais les Pyrénées et la Méditerranée. Par le feu et par le sang, c’est aussi la France qui s’édifie. La Caméra explore le Temps s'achève par une ultime controverse de haut vol entre André Castelot et Alain Decaux, le premier critiquant plutôt les Cathares, quand le second pointe du doigt les excès de L’Église favorisant le développement de l'hérésie.
Anecdotes :
Il s'agit de l'ultime opus de l'anthologie, qui aura duré près d’une décennie. La production du double épisode était lancée quand fut décidé l'arrêt de La Caméra explore le Temps, ce qui lui permit d'aller jusqu'à son terme. Le thème de l'épisode suivant, non tourné, avait déjà été déterminé : il s’agissait de la jeunesse de Louis XIII et son accession au pouvoir.
L’annonce de la fin de La Caméra explore le Temps à l’apogée de sa popularité suscita une vague d’indignation, aussi bien dans le presse que parmi le public. L’ORTF ne céda pas, même si, bien avant Internet, c’est à cette occasion que furent enregistrées en France les premières campagnes de pétitions pour demander le maintien d’une série télévisée annulée.
Il faut dire qu’en cette période de chaîne unique, le programme le plus populaire de France connaissait un audimat inaccessible aujourd’hui. Le soir de l’ultime diffusion, Télé 7 jours consacrait une double page à l’événement, intitulée « Vingt millions de téléspectateurs brimés disent ce soir adieu à La Caméra explore le Temps ».
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Excellentes critiques absolument passionnantes pour un passionné d'histoire comme moi.
Deux petits détails concernant cet opus albigeois :
- peut-être préciser que "Dominique" est le moine Dominique de Guzman, fondateur de l'ordre des Dominicains (ou frères prêcheurs) futur Saint Dominique
- je tique un peu sur le "sursaut nationaliste"; le terme me paraît trop moderne sauf si ce qui est employé dans l'émission. C'est vrai que pour trouver un terme de remplacement n'est pas évident.
Bon ! En même temps, c'est du détail et ça n'entame en rien la première ligne de ce message !
Deux petits détails concernant cet opus albigeois :
- peut-être préciser que "Dominique" est le moine Dominique de Guzman, fondateur de l'ordre des Dominicains (ou frères prêcheurs) futur Saint Dominique
- je tique un peu sur le "sursaut nationaliste"; le terme me paraît trop moderne sauf si ce qui est employé dans l'émission. C'est vrai que pour trouver un terme de remplacement n'est pas évident.
Bon ! En même temps, c'est du détail et ça n'entame en rien la première ligne de ce message !
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Merci ! Dans l'émission ils parlent de sursaut national du fait de la culture et de la langue des envahisseurs, différentes de celles du Midi. Mais c'est vrai que cela sonne actu !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Caméra explore le Temps" (1957-1966)
Le formidable résumé de la première partie de La Terreur et la Vertu, par Alain Decaux.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
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