Série "Hercule Poirot"

La BBC vient de révéler la première photo de John Malkovich en Poirot, pour The ABC Murders 'minisérie en trois épisodes, diffusée début 2019). Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec la barbichette ? Ce n'est pas comme cela qu'ils vont faire oublier Suchet, c'est ridicule.

Perso, ça ne me déplaît pas.

Est-ce que quelqu'un a vu John Malkovitch en Poirot ?

Pas encore, mais c'est prévu dès que le front Arrowverse/GoT/TZ se sera apaisé. Courant juin, je pense. En plus j'aime bien ABC, il s'agit de l'un des Agatha que j'ai le mieux résolu, jadis.

Agatha Christie n'aimait pas le roman "Le Train bleu" qu'elle avait difficilement écrit dans une période pas évidente pour elle. Mais, c'est après avoir fini de l'écrire, qu'elle se considéra comme un écrivain professionnel capable d'écrire même quand il n'en avait pas envie.

Vu le The ABC Murders de la BBC (DVD en import)  et je dois dire que, si la réussite n’est pas totale, j’ai clairement passé une meilleure soirée que devant l’Orient Express de Branagh. Il faut reconnaître que, comme souvent, l’adaptation charrie ses modifications à l’œuvre originelle. Ainsi le valeureux Hastings (jamais évoqué) et Japp (dont ou nous montre complaisamment la mort)  sont-il ici absents, mais cela correspond au choix délibéré et assumé d’accorder une large place au cheminement éthique et religieux de Poirot, au moins autant le sujet de la mini-série que l’énigme elle-même. Grâce à l’immense talent de John Malkovich, cette approche fonctionne sur l’essentiel.

Tout en retenue et en intériorisation (nous sommes loin du narcissisme exacerbé de Branagh), le comédien saisit admirablement le sujet un Poirot assez similaire à celui de Curtain, quoique physiquement plus vaillant. Par contre, je suis resté extrêmement dubitatif sur la réinvention complète du passé du Belge avant 1914. Ici il n’est non plus un ex-policier, mais un ancien prêtre (...). Non seulement il était inutile de tirer autant à la ligne mais aussi cela nous vaut un flash back répété une dizaine de fois sur le traumatisme l’ayant fait quitté l’Eglise, ce qui devient assez ennuyeux à force de répétition, d’autant que l’on comprend immédiatement de quoi il en retourne.    A contrario le récit demeure très elliptique sur la carrière anglaise de Poirot, notamment sur ce qui lui a fait perdre son succès et sa réputation, et aussi sans doute coûté sa carrière à Japp. Peut-être le sujet d’une deuxième saison ?

Dans la même lignée que And Then There Were None (l'adaptatrice est la même), tout en conservant fort heureusement intacts les rouages de la machination ABC, le récit va tout tenter pour transformer le Whodunit en thriller angoissant. Meurtres et cadavres, scènes sexuelles ou déviantes, sont exhibées de manière bien plus crue, voire sensationnaliste, que chez Agatha. De même on oriente au maximum la personnalité du ou de la coupable vers la figure au serial killer obsédé par Poirot. Cette  double approche déplaira sans doute aux puristes, mais je dois dire que j’ai trouvé que la formule fonctionnait globalement. Hormis pour une petite poignée de scènes avoisinant le grotesque, ce succès se doit à une mise en scène très inspirée et esthétisante, dont l’ambition va clairement au-delà d’une reconstitution d’époque à la qualité digne de la BBC.

Le maître atout d’ABC Murders réside en définitive dans son interprétation. Autour d’un Malkovich parfait en ch d’orchestre tous les seconds rôles participent activement au succès de cette option de thriller de quasi-épouvante, grâce à un surjeu totalement maîtrisé et à une remarquable implication dans le projet. Ici pas de défilé de stars internationales venues platement débiter quelques phrases (hormis Penelope Cruz, toujours formidable), mais des visages anglais connus, jeunes ou vétérans.  Rupert Grint joue un remplaçant de Japp un peu abrupt, mais à la solide conviction, tandis qu’en autre principal partenaire de Poirot, Andrew Buchan (l'inoubliable Mark Latimer de Broadchurch) nous régale d'un Franklin assez délectable. Le vrai coup de cœur reste la découverte du beau talent de la jeune Anya Chalotra (Lily), déjà convaincante pour le rôle très fort de la Magicienne Yennefer de Vengerberg, partenaire en amour et en aventures de Geralt de Riv, le Witcher. (***)

Le système de classement de la série me perturbe. Il y a plusieurs années par saison ? C'est curieux comme fonctionnement. Je pensais que la série en était à plus de 10 saisons !

En train de passer une excellente soirée en visionnant le Blu_Ray de Knives Out, avec le même plaisir que la première fois en salles. Classieux et diabolique, un régal également pour la mise en scène. Avec le recul c'est très amusant d'imaginer les scènes de Blanc jouées par le Poirot de Suchet. Le duo Ana de Armas - Daniel Craig s'installe au cœur du film avec un naturel vraiment confondant, ce sera vraiment étrange de les revoir dans les rôles complètement différents du 007

Je ne peux que t'y encourager. Je crois avoir fait une brève critique du film dans la rubrique "Actualités Cinéma". Ana de Armas a constitué une belle découverte pour moi.

Vu que c'est le point de départ de la carrière de romancière d'Agatha Christie, je trouve formidable que quelqu'un se livre à une étude universitaire au sujet des poisons.