Série "Buffy" (1)

Je pense que cela n'est pas secret mais que les gens n'aiment pas en parler. Les lycéens ignorent certainement la mythologie des Tueuses et des Observateurs mais ils ne peuvent que noter les nombreuses morts violentes survenant dans l'établissement et dans la ville, de même qu'ils ont eu des années pour s'apercevoir que la menace disparaît après que Buffy se soit manifestée. Ils préfèrent s'efforcer de vivre une existence normale, en oblitérant le caractère effrayant de leur environnement (de même qu'ils continuent à fréquenter le Bronze alors qu'il et régulièrement attaqué), mais ressentent plus ou moins confusément le rôle de Buffy et des siens. C'est une aventure en soi que de résider dans la riante et ensoleillée Sunnydale, on s'en protège comme on peut. Ils font une exception à l'occasion de cet évènement solennel qu'est le Bal, de même qu'il vont bientôt se battre ouvertement contre le Maire, c'est un même mouvement quend vient le moment crucial. Ils acceptent enfin d'affronter leur peur quand survient l'heure du plus grand péril.

L'évolution de Jonathan est à l'image de sa personnalité tourmentée. Il ne trouve pas sa place dans ce monde alors se réfugie toujours plus dans le virtuel, c'est assez réaliste en fait. Le Trio est pour lui avant tout une possibilité d'exister, il vit plutôt cela comme un jeu de rôle que comme la vraie vie et ne veut d'ailleurs tuer personne. Je pense qu'au fond de lui il sait bien que la tueuse n'a pas grand chose à craindre de lui. Il n'est pas Warren, mais plutôt à la dérive. Quend le Trio commence à virer au vinaigre (à partir de Dead Things) il essaie de prendre ses distances de Warren, contrairement au troisième larron. Et puis Buffy vient de le sauver du suicide, événement public, c'est donc assez logique que cela soit lui qui donne le trophée.

Les Scoobies au programme :

Dimanche à 20h35, Amber Benson sur Gulli, dans Mon futur de femmes (2008,7 Things to Do Before I'm 30). Une jeune femme se donne trois semaines pour accomplir les sept choses qu’elles s’était jurée de faire avant d’atteindre la trentaine.
https://www.youtube.com/watch?v=Rh9dX0xRdsY

Mardi, NRJ 12 débute la diffusion de Merlin, la série à grand succès de la BBC, retraçant la jeunesse de l’Enchanteur, d’Arthur et de Morgane (excellente série, mais les libertés prises avec le Cycle Arthurien donnent le vertige).Anthony He&d y joue le terrible Uther Pendragon, père d’Arthur, souverain de Camelot. Nouvelle superbe interprétation de la figure paternelle pour Head.
https://www.youtube.com/watch?v=2sI4h4rl8z8&feature=related

Disparitions sur le campus : deux étoiles. J’ai du mal à être objectif avec cet épisode, sans doute par nostalgie pour Sunnydale High et sa bibliothèque. L’épisode remplit correctement sa fonction de présentation d’une nouvelle étape de la série. Le décor est bien mis en place mais du coup l’histoire du jour est réduite à la portion congrue, avec le gang de vampires vu et revu. On a bien du mal à croire que Sunday et ses rigolos mettent en échec la Tueuse parce qu’elle est troublée, faut tout de même pas exagérer (elle vient de vaincre le Maire et Faith, hein). C’est lourd. Beaucoup de poncifs aussi sur les rentrées universitaires, l’un des marronniers des productions US. Et puis bon, passer d’Angel à Riley, bonjour l’enthousiasme. Le titre VF est l’un des plus minables de la série, ce qui n’est pas peu dire. J’aime bien le cross over du téléphone, dont on voit l’équivalent dans Bienvenue à Los Angeles. Le délire sur les peintures de Monet est aussi bien trouvé (sans Jenny ni Alice).

Oui Sunday a un look assez proche d’Harmony, mais elle est out de même plus dangereuse et maline. C’est d’ailleurs son problème, elle n’est pas assez menaçante pour constituer réellement un péril crédible, mais aussi pas assez marrante pour vraiment amuser. L’épisode, la saison suivante, où Harmony créera pareillement son gang (« Jalousies ») sera d’ailleurs nettement meilleur que Disparitions sur le campus car on est juste fracassé de rire du début à la fin. A noter qu’initialement Sunday était une Slayer transformée en vampire, ce qui aurait rendu un peu plus crédible sa menace pour Buffy.

Cohabitation difficile : quatre étoiles. Autant Riley, l’Initiative, Adam, les Scoobies qui se désagrègent, tout ça, cela ne m’a pas enthousiasmé (la version BD où le fantôme du Maire tire les ficelles est plus jouasse), autant je reconnais que les loners de cette saison 4 comportent plusieurs bijoux. Celui-ci en fait partie car on s’y amuse vraiment beaucoup. Le personnage de Kathia est joyeusement croqué, les piques allant croissant avec Buffy sont assez irrésistibles. La série réussit toujours les altérations de personnalité de ses protagonistes et Buffy en parano pathologique vaut le coup d’œil (grand numéro de SMG). J’adore son délire à la Bandits Solitaires sur les ongles de pieds démoniaques qui continuent à pousser, on se croirait vraiment dans un numéro du Lone Gunman, c’est génial (et puis c’est vérifié, of course). L’épisode maintient un équilibre efficace car les scènes de « cauchemar » sont flippantes comme on aime. Et puis tout ceux qui connu la vie universitaires ont expérimenté ce genre de galère, votre serviteur y compris, un peu de nostalgie cela ne fait jamais de mal. Première apparition de Veruca, on ne le sait pas encore, mais les jours de Willow/Oz sont comptés…

Désillusions : 3 étoiles. Episode solide mais un peu trop rebattu. On a déjà amplement fait le tour en saison 2 de Spike en configuration Big Bad, son retour dans amours contrariés (saison 3) était d’ailleurs nettement plus original que celui-ci (un artefact magique, bon…). Les auteurs l’ont d’ailleurs senti car tout va bientôt changer pour l’Anglais peéroxydé. La bonne surprise et l’argument fort de l’épisode reste la découverte d’Harmony en vampire, une excellente idée de scénariste. Le personnage, et sa relation au long cours avec Spike (elle aura des échos jusque dans la dernière saison d’Angel) seront toujours hilarants, parfois émouvants. Je préfère la seconde partie de ce double épisode, à LA, car plus audacieuse. Angel détruisant la bague au crépuscule, c’est tellement lui à 300%. Et puis je ne crois pas du tout à Buffy allant aussi vite aussi loin avec Parker.