Série "Bones"

Double épisode aussi réussi que ce que l’on a pu entendre. Les nombreux plans des plus célèbres sites de Londres, de la campagne anglaise ou de somptueuses demeures qui n’auraient pas déparé dans les Avengers tiennent certes du procédé, mais les images sont si belles, si lumineuses, si efficacement insérées dans le récit que l’on se laisse volontiers prendre au jeu. La ballade est superbe, dans le style de ce que l’on a pu voir de Paris dans les TNA. Le plus intéressant demeure cependant les relations entre les personnages : Booth et Temperance se trouvent face à des alter egos (de genre inversé) fort bien croqués, ce qui nousvaut un jeu de séduction finement troussé. L’humour, comme souvent dans la série, demeure omniprésent avec un Booth en roue libre, haïssant le thé incapable de conduire à droite et horrifié devant la taille de la Mini. Boreanaz est une fois de plus génial et l’emporte sur une partenaire plus lisse.

Ce double épisode très spécial est également l’occasion d’un fort plaisant face à face entre Grande Bretagne et Etats-Unis, chaque pays se voyant passé au crible d’un regard aussi critique qu’amusé de la part des voisins d’Outre Atlantique. Cette confrontation parfois aiguisée demeure aussi plaisante qu’amicale, malgré leurs différences les Alliés poursuivent bien leur étroite relation fraternelle. Au début horrifié par un pays qu’il s’imagine haïr Booth se régie dans un américanisme forcenée, avant de peu à peu découvrir les plaisirs du British Way of life, un cheminement très bien conduit, tonique et acidulé, sans sentimentalisme excessif. Des policiers américains en coopération à Londres, des vannes bien envoyées sur les différences de mode de vie, une tension amoureuse… Oui, l’épisode (Yanks in the U.K en VO) retrouve bien la saveur si particulière de Mission casse-cou, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on a le plaisir de retrouver Michael Brandon dans un des principaux seconds rôles, de nouveau en américain résidant à Londres ! Il est sensationnel, une fois de plus.

Les amateurs de Dr Who et de son Univers élargi se régaleront également avec divers clins d’oeil Brandon jouait ainsi récemment un général américain de UNIT, tandis que l’inspectrice du Yard faisant équipe avec les héros se voit interprétée par Indira Varma, la ténébreuse Suzie Costello de Torchwood. Quand au super appartement londonien de Brandon dominant la Tamise il n’est autre que celui du régulier cinéaste de Belle dans Secret Diary ! Les insertions de somptueuses vues de Londres rappellent également la technique développée avec succès lors des aventures londoniennes du Docteur. Un plaisir!

Quelques réserves bien entendu. Si la deuxième enquête apparaît fort relevée, avec son lot de fausses pistes et son dénouement astucieux (même si un tantinet prévisible) la première reste insuffisamment dégrossie, en plus qu’inutilement scabreuse, et se conclue en queue de poisson, même si les amateurs d’Agatha Christie apprécieront que pour une fois ce soit bien le Majordome le coupable (ou non…). La série souffre traditionnellement de son côté Experts avec son lot de révélations en éprouvettes répétitives et formatées, mais cela prend ici une saveur particulière car on y retrouve comme des accents à la Sherlock Holmes (analyse de boues, de produits chimiques miraculeusement utilisés qu’à un endroit bien précis de Londres, étude d’une arme du crime très spectaculaire…).Le pire reste l’intrigue amoureuse bébête et stéréotypée développée entre personnages secondaires, ne servant visiblement qu’à meubler et qui irrite réellement tant elle tranche avec le feu d’artifice londonien. Et puis Zack nous manque…

La saison 4 démarre bien sur les chapeaux de roue, avec des dialogues toujours aussi crépitants entre un Booth et une Temperance jouant avec toujours autant de réussite leur version du duo Mulder et Scully.

A cette occasion M6 (qui a déjà fait un effort récent avec Californication) prouve qu'il est possible de diffuser en France une saison toujours en cours aux Etats-Unis, malgré les délais impartis au doublage. Pourquoi n'est-ce pas pas plus souvent le cas, au contraire il faut parfois attendre jusqu'à l'absurde, ce qui pénalise l'audimat français (les fans s'étant souvent "débrouillés" sur le Net).