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Message  Dearesttara Mer 4 Déc 2019 - 2:22

Décès de D.C. Fontana, cheville ouvrière infatigable des séries Star Trek (et également scénariste pour la série Babylon 5, rien à dire, elle avait tout bon) : https://intl.startrek.com/news/dc-fontana-1939-2019

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Message  Estuaire44 Jeu 5 Déc 2019 - 9:54

Triste nouvelle ! Effectivement l'une des grandes figures de la franchise, même si sur le tard elles 'était brouillée avec Roddenberry.
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Message  Dearesttara Jeu 5 Déc 2019 - 18:04

Je crois qu'à la fin, tout le monde s'était brouillé avec Roddenberry (les 1res saisons de ST : TNG ont été un cortège d'emmerdes dû à la direction très contestée de Gene).
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Message  Estuaire44 Jeu 5 Déc 2019 - 18:30

Comme dirait l'autre : ce n'est pas faux !
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Message  Dearesttara Lun 9 Déc 2019 - 3:49

Bon, série noire pour Star Trek, c'est au tour de René Auberjonois (Odo dans ST : DS9) de nous quitter.

https://variety.com/2019/tv/people-news/rene-auberjonois-dead-dies-star-trek-deep-space-nine-boston-legal-benson-mash-1203429137/
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Message  Estuaire44 Lun 9 Déc 2019 - 5:47

Triste nouvelle, une très belle carrière, et une personnalité attachante. Je me souviens de lui déjà dans les séries 70's.
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Message  Estuaire44 Mer 11 Déc 2019 - 9:17

Les femmes de Star Trek (quelques unes, du moins)
https://www.themarysue.com/what-we-can-learn-from-star-trek-women/
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Message  Estuaire44 Ven 17 Jan 2020 - 11:08



Space : the final frontier. These are the voyages of the starship Enterprise. Its five-year mission: to explore strange new worlds. To seek out new life and new civilizations. To boldly go where no man has gone before !

Les années 2260. Après avoir manqué de s’autodétruire, l'Humanité s'est tournée vers les étoiles et à rencontré d'autres espèces, notamment les Vulcains, les Tellarites et les Andoriens. Des liens d'amitié se sont créés avec ces mondes. Tirant profit des erreurs du passé et face à des forces hostiles, les Terriens et leurs alliés ont créé la Fédération des planètes unies, coopérative et démocratique, progressiste et ouverte. Cette utopie devenue réalité est une méritocratie, où chacun a pleinement sa chance, quelque soit son espèce, son ethnie ou son genre. A l'origine de la Fédération, la Terre en abrite les institutions centrales (la Présidence se trouve ainsi à Paris, Place de la Concorde), mais aussi le quartier général de Starfleet, à San Francisco.

Saga "Star Trek" - Page 12 900

Cette flotte spatiale de la Fédération comporte certes un objectif militaire, protéger les Planètes Unies des entités hostiles, dont l'Empire Stellaire Romulien et le très guerrier Empire Klingon, en de nombreux points son antithèse. Mais Starfleet constitue aussi un creuset et l'incarnation la plus pure des idéaux de la Fédération, comme son pacifisme non interventionniste. Bien plus qu'une simple armada, Starfleet est une promesse. Dans ce cadre, alors que la Galaxie demeure largement terra incognita, l'Amirauté lance des missions d'exploration, également diplomatiques et scientifiques.

Au cours d'une mission de cinq ans, le valeureux équipage de l'USS Enterprise va tout risquer pour remplir la mission première de Starfleet : explorer des mondes nouveaux et étranges, découvrir de nouvelles formes de vie et de nouvelles civilisations, et avancer audacieusement vers l'Inconnu. A sa tête, le vaillant Capitaine James T. Kirk peut compter sur un nombre inépuisable d'enseignes à pulls rouges, mais aussi sur ses exceptionnels lieutenants : M. Spock, son second et officier scientifique, le Dr. McCoy, médecin du vaisseau assisté de l'infirmière Christine Chapel, Montgomery Scott, dit « Scotty », chef ingénieur, Nyota Uhura, en charge des communications et les navigateurs Hikaru Sulu et Pavel Chekov. Star Trek va narrer leurs prodigieuses aventures, soigneusement consignées dans le Journal de bord du Capitaine.

Saga "Star Trek" - Page 12 Star_trek_csg_014

Passionné de Science-fiction et vétéran deux fois médaillé de l'US Air Force durant la Guerre du Pacifique, Gene Roddenberry n'est pas un novice en matière de télévision quand il écrit le premier scénario de Star Trek (1966-1969), en 1964. Dès les années 50, il fait en effet ses classes de scénariste sur les productions de genre alors les plus en vogue sur les Networks américains, le Policier et le Western. Mais ses tentatives dans le domaine de la Science-fiction ne se concrétisèrent jamais, jusqu'à Star Trek, qu'il parvint à vendre aux Productions Desilu (Les Incorruptibles, Mission Impossible...), en mars 1964. Ce studio réalisa un premier pilote fin 1964 (La Cage), après avoir largement modifié le premier jet de Roddenberry.

Saga "Star Trek" - Page 12 Gene_roddenberry_-_h_-_1970s

Trouver un diffuseur fut d'abord malaisé. CBS, un temps intéressé, préféra finalement parier sur Perdus dans l'Espace (1965-1968), d'Irwin Allen. Fort heureusement NBC se déclara intéressé par le concept et, chose rarissime dans l'industrie, n'hésita pas à financer un second pilote (Où l'homme dépasse l'homme). De La Cage (qui devait devenir culte bien plus tard), seul fut maintenu le M. Spock de Léonard Nimoy, tandis que l'actrice Majel Barrett fut conservée dans le rôle de l'infirmière Christine Chapel (elle épousera Roddenberry en 1969). Tous les autres personnages deviennent ceux que nous connaissons, idem pour la distribution (Chekov ne sera toutefois créé qu'en saison 2).

Saga "Star Trek" - Page 12 Tos-the-cage-00011

Satisfaite de ce pilote, NBC acheta  la série et en programma 19 épisodes pour la rentrée 1966. Après un début prometteur, l'audience se tassa progressivement, devenant moyenne. La série se voit ainsi régulièrement dépassée par la concurrence de CBS. Une mobilisation des auteurs de Science-fiction, emmenés par un Frederik Pohl (La Paix des Étoiles, La Grande Porte...) enthousiasmé par la série,  connut un certain  écho. Après que le destin de Star Trek eut été en suspens, NBC décide en mars 1967, de compléter la saison et d'en programmer une deuxième, convaincue  par les alors récentes études marketing permettant d'aller au-delà du simple audimat global et montrant un vrai succès auprès de la jeunesse.

Après que la case horaire de la série soit passée de 19h30-20h30 à 20h30-21h30, choix peu propice à son public jeune, l'audience de la série va continuer à se dégrader durant sa deuxième saison. Alors que plusieurs acteurs, dont William Shatner, commencent à anticiper un non renouvellement du programme, NBC lui maintient sa confiance. En effet si CBS demeure loin devant, Star Trek prend régulièrement le dessus sur ABC et son Hondo,  éphémère série de Western (1967). De plus Star Trek rencontre un bon écho chez les classes aisées et éduquées qui apprécient son ambition. La série a un public restreint mais dynamique et enthousiaste.

Saga "Star Trek" - Page 12 1701-bridge

Le courrier est la voix des fans en ces temps si antérieurs à Internet et une forte mobilisation a lieu quand le renouvellement du programme est en question. Les passionnés de Science-fiction (mais aussi auteurs et universitaires) viennent à la rescousse de l'Enterprise, car ce sont les réseaux de leurs conventions qui organisent la campagne de courriers. NBC reçoit des milliers de lettres chaque semaine, tandis que des étudiants se mobilisent sur les plus prestigieux campus du pays. Aucune série n'avait jusqu'ici une mobilisation de cette ampleur. La reconduction est annoncée par NBC le 01 mars 1968.

La troisième saison voit néanmoins le programme être relégué à 22h, le lundi, NBC accordant la priorité au très populaire programme humoristique Rowan & Martin's Laugh-In. Écrasant toute concurrence en cette saison 1968-1969, cette émission mettra fin à Chapeau Melon sur ABC, ce qui achèvera les aventures de Steed et Tara. Mais Star Trek en est une victime collatérale, car désormais la série est déconnectée  de son public jeune, à la grande colère de Roddenberry.  Ce dernier prend du recul, d'autant que NBC réduit fortement le budget d'une série lui rapportant moins en publicité, ce qui aura un impact direct sur la qualité de la production. Les extérieurs vont ainsi quasiment disparaître.

Fred Freiberger remplace Roddenberry à la tête de Star Trek, avec à la clef une baisse de qualité des scénarios. Artistes et auteurs invités se raréfient. L'audience décroche et, alors que plusieurs commentateurs estiment que NBC a délibérément laissé mourir le programme, le tournage s'achève définitivement le 06 janvier 1969, malgré une ultime mobilisation. Le total de 79 épisodes tournés demeure assez nettement inférieur à la centaine que requiert traditionnellement le passage en syndication, mais la série est néanmoins achetée par la société spécialisée Kaiser Broadcasting, convaincue du potentiel de la série. La passage en syndication va être un moment clef pour Star Trek, qui va se découvrir et un bien plus large public que sur NBC et pleinement devenir  culte.

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Programmée en fin d'après-midi, ce qui convient bien mieux à son public, Star Trek voit son audience s'envoler durant les années 70, elle devient le programme de syndication le plus suivi du pays durant les années 80. En 1979, le premier des six films dérivés de la série originelle, donne encore une nouvelle impulsion. Dès le début de la syndication,  le fandom se développe et s'organise en conventions auxquelles participe activement activement les acteurs de la série : le phénomène Trekkies débute, avec tout un impressionnant merchandising. La série est la première a disposer d'une telle communauté, enthousiaste et passionnée et Star Trek trouve pleinement sa place au sein de la culture populaire américaine.  

Le succès de Star Trek, qui va durablement structurer le Space Opera et créer ce qui demeure encore aujourd'hui la plus grande des franchises télévisuelles de Science-fiction, s'appuie sur plusieurs facteurs. Même si la production n'a jamais disposé de grands moyens, les costumes  et le design intérieur et extérieur de l'USS Enterprise, œuvre du directeur artistique Matt Jefferies, sont à la pointe de ce qui se pratique à l'époque. La fameuse passerelle de l'Enterprise s'avère une merveille d'élégance, mais aussi de fonctionnalité. Le célèbre thème composé  par Alexander Courage participe également à cet ensemble très évocateur, auquel la distribution donne pleinement vie.


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Les acteurs réguliers comprennent vite qu'ils tiennent là le rôle de leur vie et vont totalement se dédier au programme, même après la fin de Star Trek. Des guests stars viendront encore agrémenter l'ensemble. L'équipage de l'Enterprise, multi ethnique  et national (y compris un navigateur russe et le premier rôle féminin noir d'importance), va devenir le vivant symbole des vues progressistes de Roddenberry. Celles-ci qui parleront particulièrement à la jeunesse des années 70. La franchise saura par la suite préserver cet héritage humaniste, allié à un sens efficace du spectacle, alors même que Roddenberry s'effacera progressivement, du fait d(une santé défaillante et de crises survenant au sein de son équipe (plusieurs auteurs l'accuseront de s'être emparé de leurs idées).

Mais les protagonistes de la série ne se résument pas à des porte-paroles. Le duo antagoniste mais complémentaire formé entre le si humain et sujet aux émotions Capitaine Kirk et le logicien et partisan de l'humour à froid qu'est M. Spock va fonctionner formidablement, encore pimenté par le pittoresque Dr. McCoy. Les liens d'amitié et de solidarité existant au sein de l'équipage vont apporter une vraie vie à la série, bien au-delà du rôle imparti à chacun des officiers de bord. La série saura insuffler de l'humour au Space Opera (pas la caractéristique première du genre jusque-là) et même créer l'un des tous premiers épisodes décalés recensés, avec Tribulations (saison 2). Ceci rejoint une qualité globale des scénarios, que la série aura longtemps su préserver, accueillant plusieurs grandes plumes de la science-fiction (Robert Bloch, Norman Spinrad, Harlan Ellison, Richard Matheson, Théodore Sturgeon, A. E. Van Vogt, etc.).

Saga "Star Trek" - Page 12 Trouble-with-tribbles-50th-opener

L'impact culturel de la série originelle va être prolongé par l'immense franchise multi-genres (cinéma, télévision, romans, Comics, jeux vidéos...) à laquelle elle va donner naissance, sans équivalent à la télévision. En 2020, celle-ci totalise pas moins de treize films et de sept séries (série originelle, Next Generation, Deep Space Nine, Voyager, Enterprise, Discovery et Picard) à son actif, sans même compter les animées. Et rien ne semble indiquer que la franchise doive connaître un arrêt ou une pause, bien au contraire, de nouveaux projets sont en développement. L'univers Star Strek n'aura jamais eu cesse lui-aussi de se développer et de se complexifier, devenant une authentique Histoire du Futur. Jamais série n'aura autant fait sienne l'une de ses citations légendaires : Live long and prosper.

Saga "Star Trek" - Page 12 Download-e1574896994407

Sous le titre de La Patrouille du Cosmos, Star Trek sera diffusée par Télé Monte Carlo au début des années 70. Une diffusion nationale française  de l'intégralité de la série devra attendre 1986 (soit  vingt ans après son lancement), sur La Cinq. Elle est actuellement totalement disponible sur Netflix. Nous allons partir à la rencontre de l'équipage de l'Enterprise, en suivant l'ordre de production des épisodes.
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Message  Dearesttara Ven 17 Jan 2020 - 12:52

Merveilleuse introduction, Estuaire ! J'attendais depuis longtemps que tu t'empares de Star Trek, puisque j'avais l'intention de découvrir la série en même temps que tes chroniques. Je prends le pari que je serai un Trekkie à la fin de ton dossier.  Very Happy
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Message  Camarade Totoff Ven 17 Jan 2020 - 13:24

Très bonne entrée en matière ! J'attends avec impatience de lire les critiques.
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Message  Estuaire44 Ven 17 Jan 2020 - 13:56

Merci !
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Message  Estuaire44 Lun 20 Jan 2020 - 22:59

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Message  Estuaire44 Ven 24 Jan 2020 - 7:43

Saison 1 (1966-1967)

La Cage (The Cage, 1-00, ****)

Date de diffusion : 5 octobre 1988 (sortie en VHS en 1986)
Auteur : Gene Roddenberry
Réalisateur : Robert Butler

Résumé :

A la tête de l’USS Enterprise, le Capitaine Pike répond à l’appel de détresse envoyé par les survivants d’une mission scientifique, sur la planète Talos, dont la belle Virna. Mais celle-ci est en fait l’unique survivante, le reste tant une illusion crée par les Talosiens, des Humanoïdes aux grands pouvoirs psychiques. Ils veulent que Pike et Virna donnent naissance à une race d’esclaves. L’intervention de Numéro Un, le bras droit du Capitaine, débloque la situation, tandis que les Talosiens renoncent à leur projet après avoir découvert l’attachement viscéral des Terriens à leur liberté. Virna choisit de demeurer sur Talos, car les illusions des Talosiens permettent de dissimuler qu’elle a été défigurée lors du crash de son vaisseau.

Critique :

Découvrir La Cage , avant que cet épisode ne soit incorporé au canon vie La ménagerie, permet de s'amuser  du plaisir très ludique des univers alternatifs. En effet on ouvre ici une lucarne sur ce qu'aurait bien pu devenir Star Trek : le fan de la série se plaira  à en observer aussi bien les convergences (le design de l'Enterprise, le type d'histoire) que les divergences (les personnalités, les uniformes, les armes...). En ce domaine, le clou du spectacle demeure cette version de M. Spock, bien plus émotionnelle que le personnage ne le deviendra par la suite. Pour un amateur de Chapeau Melon, l’expérience se montre assez similaire à la Mrs Gale de Missive de mort, son premier opus, bien plus avenante envers Steed qu'elle ne se sera jamais par la suite. Évidemment le but du jeu consiste à se demander si Star Trek aurait connaître une telle popularité ultérieure si La Cage en avait réellement été le pilote.

Même si l'on apprécie beaucoup cet épisode, on est tenté de répondre par la négative Le fonctionnement de l'équipage y apparaît plus classiquement militaire qu'il ne le sera par la suite, et  relevant d'un Space Opera davantage traditionnel. La faute en revient en partie au Capitaine Pike,  se profilant comme un  héros tout à fait standard des productions du genre de l'époque, dépourvu de la vitalité et de l'humour qu'apportera la personnalité de William Shatner à James T. Kirk. Jeffrey Hunter ne démérite pas, mais ne s'extraie pas des poncifs virils de ce type de figure, assez interchangeable entre Western, Science-fiction, ou encore Policier. Globalement, le trio vedette pétille nettement moins que ce que l'on connaîtra avec Kirk, McCoy et M. Spock, mais il reste solide.

On reconnaîtra un authentique atout à cette version de Star Trek en la personne de Numéro 1. Femme de tête et assurant pleinement le commandement, avec une caractère n'étant pas sans évoquer le futur M. Spock, elle tranche clairement avec les héroïnes de séries télé de son temps. Affirmée et indépendante, elle porte également un uniforme en pantalon très différent de la tenue sexy des membres féminins de Starfleet, qui sera tant reprochée au programme par les féministes.  Majel Barrett apporte beaucoup de présence à son rôle, elle aura moins l'occasion d'y parvenir par la suite dans le rôle de l'infirmière de l'Enterprise.

Si on comprend que l'épisode ait pu sembler figé et bavard aux décideurs de NBC ayant en tête un pur programme d'aventures spatiales, les diverses séquences virtuelles où les Talosiens tentent de circonvenir Pike apportent quelques moments d'action plaisamment variés, de même que la confrontation finale. Le moment le plus mémorable demeure la sensualité aussi brute qu'exotique de la mémorable Green Slave girl of Orion, Susan Oliver aura beaucoup apporté à The Cage par les différents rôles qu'elle endosse. L'ensemble résulte évidemment très daté aujourd’hui, avec un décorum d'ailleurs très inspiré des films équivalents des années 50 (Planète interdite), alors que Star Trek sera bien plus Pop et Sixties.

Le tout bénéfice néanmoins d'une production d'une grande qualité selon les standards des années 60, aussi bien pour les décors (avec de superbes peintures figurant l'horizon de la planète) et les effets spéciaux. Quelques jolies idées de mise en scène viennent encore rehausser le tout, comme les étoiles traversant littéralement l'Enterprise en hyper vitesse, ce qui ne sera plus revu par la suite, ou les Talosiens jouées par des femme, mais dotées de voix télépathiques masculines, d'où une vraie étrangeté. L'épisode constitue clairement un important pari pour un studio relativement mineur comme Desilu (un budget supérieur à 500 000 $ a été évoqué),

Les longues scènes de dialogues entre Pike et ses interlocuteurs apportent également un thème à l'épisode, avec la condamnation de l'illusion comme dérivatif aux difficultés de l'existence, un moyen détruisant à terme ceux-ci qui s'y adonnent, mais pouvant aussi servir à les asservir par les truqueurs. Cette parabole manifeste une belle audace à ce propos, en servant d'ouverture à une serie télévisée financée par la publicité ! Ironiquement Star Trek développera ultérieurement l'Holodeck, générateur de réalités fictives revenant peu ou prou à recréer le pouvoir des Talosiens,  même si cette fois sous le contrôle de l'équipage (sauf que quand cela lui échappe). Elle conserve également une pleine modernité dans notre époque toujours davantage envahie par le virtuel et les possibilités techniques de truquer le réel. La résistance acharnée de Pike vient nous rappeler à quel point ces miroirs aux alouettes sont périlleuses pour l'exercice de notre liberté.



Anecdotes :

L'épisode est le pilote présenté par Desilu Productions à NBC. Il ne fut pas retenu pas le Network en février 1965, car jugé trop froid et cérébral. Néanmoins intéressé par la série, NBC en commanda la production d'un deuxième, qui devint Où l'homme dépasse l'homme.

Aucun personnage ne fut conservé, hormis le Spock de Léonard Nimoy. L'actrice Majel Barrett (future épouse de Roddenberry) perdit le rôle de Numéro Un, mais devint l'infirmière Christine Chapel.

Majel Barrett (Numéro Un) épousa Robbeberry en 1969. Elle devint une figure très populaire populaire des diverses séries de la franchise : outre l’infirmière de l’Enterprise, elle joua Lwaxana Troi dans The Next Generation et Deep Space Nine. Elle fut également la voix des ordinateurs de la Fédération, au cinéma comme à la télévision.

Jeffrey Hunter (Capitaine Pike) décida de ne pas poursuivre sa participation à la série, espérant des rôles de Western au cinéma. Mais ces perspectives ne se concrétisèrent que médiocrement. Victime d’un traumatisme crânien suite à un accident de tournage il décède prématurément d’une hémorragie cérébrale en mai 1969, à 42 ans.

Susan Oliver (Vina) participa à plus de cent séries télévisées américaines, des années 60 aux 80. Sous les traits de la Green Slave Girl of Orion figurant dans la séquence onirique de La Cage, elle devint une figure iconique de Star Trek, conservée dans le générique de fin de la série.

La Cage fut largement repris dans le double épisode La Ménagerie (1-15-16), ce qui rendit canon l’essentiel de ses événements. L’action est désormais censée se dérouler une décennie avant le début de la série.

Le Capitaine Pike et Numéro Un (mais aussi le jeune Spock), toujours aux commandes de l’Enterprise, participent à la saison 2 de Star Trek Discovery (2019). Le récapitulatif de l’épisode Le Pouvoir de la Mémoire (2-08) est entièrement constitué d’extraits de La Cage.

Le tournage de l’épisode fut voisin de celui de la fameuse anthologie Au-delà du Réel (1963-1965) et Gene Roddenberry parvint à négocier l’emploi de divers costumes et décors de cette production.

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Message  Dearesttara Sam 25 Jan 2020 - 14:53

J'attendais depuis longtemps ce moment, de suivre enfin Star Trek avec tes critiques. Je viens de voir The Cage, et c'est effectivement du très bon. Émerveillé par le spectaculaire de la mise en scène, l'intensité des affrontements, la débauche d'inventivité visuelle, les twists narratifs. Roddenberry a tapé très fort dès le début. Le côté viril et un peu impavide de Pike ne m'a pas vraiment gêné, c'est une figure très militaire, très leader qui bien interprété, donne pas mal de souffle, un peu comme les capitaines de Babylon 5. L'équipage est trop à l'arrière-plan pour vraiment manquer, mais j'aurais bien repris de Pike et de Numero Une. Allez, place à la suite ! (****)
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Message  Estuaire44 Sam 25 Jan 2020 - 15:42

La suite très bientôt !  hein

Le trio de The Cage dans Star Trek Discovery. Cette version du Capitaine Pike, de Numéro Un et du jeune Spock a rencontré un joli succès et de nombreux Trekkies ont demandé à ce qu'une série dérivée leur soit dédiée. C'est finalement l'Impératrice qui a été retenue mais je n'exclue pas qu'on les retrouve dans Section 31, ils sont déjà réapparus dans Short Trecks.





Dans Short Trecks


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Message  Estuaire44 Lun 27 Jan 2020 - 0:12

Où l'homme dépasse l'homme (Where No Man Has Gone Before, 1-01, ****)
Date de diffusion : 22 septembre 1966
Auteur : Samuel A. Peeples
Réalisateur : James Goldstone

Résumé :

Le Capitaine James T. Kirk  part à la recherche du Vaillant, un vaisseau terrien disparu 200 ans plus tôt. L'Enterpise est endommagé par une barrière énergétique qui assomme Gary Mitchell et la psychiatre Elisabeth Dehner. Après leur réveil, ils développent de terrifiants pouvoirs psychiques. Se prenant pour un dieu, Mitchell devient un tyran, et Kirk comprend que l'équipage du Vaillants 'est sabordé pour éviter la propagation du phénomène. Dehner se sacrifie pour permettre à Kirk de vaincre Mitchell.

Critique :

Afin de pleinement saisir la chance s'offrant à lui avec la commande d'un second pilote, Roddenberry va sans doute accomplir ce qui demeure le plus malaisé pour un showrunner dans l'âme : s'effacer. Tout en conservant le projet sous sa houlette, il a en effet largement confier l'écriture du nouveau scénario à l'un de ses collaborateurs, Samuel A. Peeples. Un choix judicieux, car Peebles s'avère bel et bien l'homme de la situation. Prolifique scénariste, à l'expérience encore supérieure à celle accumulée par Roddenberry, il saisit à la perfection ce que désirent les décideurs de NBC. Authentique fan de Science-fiction, il possède également l'une des plus grandes collections de Pulps magazines du genre à Hollywood, ces merveilleux magazines des années 30 et 40 où, avec Amazing Stories en figure de proue, les meilleurs auteurs de l'Âge d'Or de la Science-fiction emmenaient leurs lecteurs dans les étoiles. Il va se tourner  aussi bien vers son expérience professionnelle que vers l'émerveillement de sa jeunesse afin de mener son combat et remplir sa mission : sauver Star Trek.  

Grâce à lui, Where No Man Has Gone Before devient un magnifique cas d'école de la différence existant entre la solitude d'un écrivain, et les contraintes s'exerçant sur un scénariste de série télé. Peebles, trousse en effet un récit sachant répondre aux attentes de NBC,  les explcites, comme les implcites. Ainsi dote-t-l son histoire de davantage de scènes spatiales et d'action. Il insère également ce qui manquait cruellement à The Cage pour selon les canons du genre : un combat final entre le Héros et l'Adversaire, alors que dans le pilote précédent tout c'était résolu par le dialogue, un choix philosophie assumé, mais aussi anti-climatique pour NBC (et aussi contraire à la série telle que lui avait vendue Roddenberry, il faut bien le dire). On en revient à des aventures davantage classiques et dans la norme des aventures spatiales d'alors, mais demeurant rythmées et prenantes, avec un beau suspense.

De manière davantage contestable, Peeples répond aussi aux critiques implicites d'un Network des années 60 en entreprenant aussi une normalisation de la place impartie à la  la femme dans son histoire. Exit Numéro Un, l'état-major de l'Enterprise devient exclusivement masculin. Rodenberry évoquera plus tard un accueil très négatif du personnage par le public féminin des séances test, mais mais le fait demeure qu'il faudra attendre trente ans pour voir une série Star Trek centrée sur un capitaine féminin (Voyager). On gomme aussi l'érotisme brut de la Green Girl : l'on s'en tiendra aux tenues sexy de Starfleet et aux rencontres exotiques du capitaine Kirk (on sait que Roddenberry dotera Kirk de  sa propre faiblesse envers le beau sexe). Si Dehner contribue à sauver la situation, on en demeure au registre sacrificiel : au total ce pilote ne tient pas les promesses féministes du premier.

Le scénariste sait néanmoins préserver l'essentiel : Star trek ne délivre pas seulement un Space Opera distrayant, mais aussi doté d'un discours moral : ici la condamnation véhémente du déséquilibre fatalement négatif qu'induit la toute puissance, même si la personne le détenant n'est pas du tout un monstre initialement. Cet aspect là, a du souffle, d'autant que Peebles sait coupler le regard de Kirk à celui du spectateur. Cette alliance du spectacle et du questionnement va demeurer caractéristique de Star Trek. Le scénario se voit également relayé par la mise en scène efficace du vétéran James Goldstone, sachant faire vite et bien, même s'il ne parvient pas à tout à fait dissimuler la différence de moyens existant avec le premier pilote.

Mais c'est bien Roddenberry qui parachève le succès salvateur de Où l'homme dépasse l'homme, par son choix de la distribution. Léonard Nimoy sait parfaitement faire sienne la personnalité froide et analytique de Numéro un, qui s'accorde à merveille avec le côté alien de M. Spock, tandis que William Shatner apporte bien plus d'aura et de naturel à Kirk que ce  proposait l'assez rigide Pike. La rencontre des deux comédiens est immédiate et concoure puissamment à mettre en place le duo mythique, déjà largement opérationnel ici. Star Trek est bien et bien lancé, l'Enterprise va pouvoir débuter sa mission de cinq ans.

Anecdotes :

Filmé en juillet 1965, l’épisode constitue le deuxième pilote de Star Trek, après le rejet de La Cage par NBC. Il ne fut toutefois que le troisième épisode diffusé par le Network, après avoir été remonté pour passer de 55 à 50 minutes, durée de diffusion.

William Shatner ne fut choisi comme interprète du Capitaine Kirk qu’après un long processus. Jack Lord et Lloyd Bridges lui furent un temps préférés. Scotty et Sulu (pas encore en navigateur) sont installés dès ce deuxième pilote, ce qui n’est pas encore le cas pour Uhura et McCoy. Chekov n’arrivera qu’en saison 2.

A propos de l'éviction de Numéro Un, Roddenberry mit en cause le public féminin des séances de test. Durant une convention des années 80, il déclara : In the test reports, the women in the audience were saying « Who does she think she is ?». They hated her. (source : A brief guide to Star Trek, Brian J. Robb).

Costumes, décors et maquillages (dont ceux de M Spock) sont encore ceux de La Cage. Du fait de ce recyclage, le deuxième pilote coûta deux fois moins cher que premier, soit malgré tout 300 000 $. Le tournage fut également nettement plus court, NBC désirant voir à quoi ressemblerait la série avec un tournage d'à peu près une semaine, soit son rythme naturel. La Cage avait bénéficié d'un tournage deux fois plus long.

La pierre tombale indique James R. Kirk au lieu de James T. Kirk.

Le tournage fut perturbé par une essaim de guêpes et William Shatner dut être spécialement maquillé, car il fut piqué près de l’œil.

Sally Kellerman ( Dr. Elizabeth Dehner) va accéder à la célébrité en devenant la fameuse Maj. Margaret O'Houlihan, dite "Lèvres en feu", dans le film MASH (1970). Gary Lockwood (Mitchell) jouait le rôle-titre  de The Lieutenant (1963-1964), la série pour laquelle Roddenberry devint pour la première fois Showrunner. Outre de multiples apparition dans les séries américaines, il est également connu pour le rôle de Frank Poole dans 2001, Odyssée de l'Espace (1968).

L’épisode, dont le titre est inclus dans la célèbre présentation de la série, va introduire plusieurs notions allant devenir indissociables de Star Trek : l’Académie de Star Fleet, le Calendrier stellaire et les Échecs cubiques, dont la partie se déroule sur un échiquier à trois dimensions. Ce jeu a été doté de véritables règles, avec des déplacements complexes des diverses pièces. Cette variante de Échecs est passée dans la culture populaire américaine et a été vue dans de nombreuses autres séries de Science-fiction en dehors de la franchise Star Trek ou encore dans The Big Bang Theory.



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Message  Dearesttara Mar 28 Jan 2020 - 11:19

Je confirme la grande qualité de Where No Man Has Gone Before. Excellent titre à double sens (parle-t-on de l'Espace, ou du développement illimité du corps et de l'esprit de Gary & Elisabeth ?). Star Trek est peut-être un space opera, mais dès ses 2 pilotes, on sent que la sève du drama passe avant tout par la confrontation, le relationnel entre personnages, même en ce qui concerne Spock, subtilement moins monolithique qu'il veut bien le laisser croire. L'énergie de Kirk produit un beau contraste. Bon, le discours sur l'ivresse de pouvoir est un peu appuyé, mais on sent que Roddenberry et Peeples on retenu la leçon de Serling, et construisent leurs histoires sur un thème en particulier, afin de légitimer ce genre souvent ramené (à l'époque comme aujourd'hui) à des guerriers stellaires qui se fightent entre eux. C'est fait avec élégance, et un bel art de la progression dramatique, déjà salué dans The Cage. Hormis les points négatifs que tu soulignes justement - encore qu'il me semble que Peeples n'a pas choisi de se débarrasser de Numéro Une, il n'a fait que s'adapter aux décisions d'NBC et de Roddenberry - ce pilote finalement assez sombre fonctionne à merveille. La Patrouille du Cosmos part sur les chapeaux de roues ! (****)
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Message  Estuaire44 Jeu 30 Jan 2020 - 16:33

Fausses Manœuvres (The Corbomite Maneuver, 1-02, ****)
Date de diffusion : 10 novembre 1966
Auteur : Jerry Sohl
Réalisateur : Joseph Sargent

Résumé :

L’Enterprise doit détruire une sonde spatiale cubique, au comportement agressif. Cela provoque l’intervention d’un gigantesque vaisseau militaire, aux ordres du mystérieux Balok, des forces de la Première Fédération. Celui-ci condamne l’équipage à mort, mais le capitaine Kirk va employer la ruse pour sauver la situation. Kirk doit aussi faire face à la panique rendant agressif l’un de ses navigateurs, le lieutenant Bailey.

Critique :

Premier épisode tourné après la phase des pilotes, Fausses Manœuvres est emblématique du style Star Trek. A travers la confrontation spatiale avec des Alins (a-priori) hostiles, soit la quintessence du Space Opéra classique, l’épisode s’avère une rayonnante fable à propos de la Guerre Froide. Celle-ci se montre très à rebours du discours d’antagonisme entre les Blocs régnant sur les séries télé d’alors, notamment via l’espionnite. Mais Roddenburry a retenu les leçons de Rod Serling et sait utiliser les préjugés envers la Science-fiction, jugée infantile, pour contourner la censure.

D’ailleurs Fausses Manœuvres est à Star Trek ce que La Seconde Chance (1-03) est à La Quatrième Dimension. A travers le déroulement de la crise, puis son étonnant dénouement, y résonne un vibrant refus de la logique de confrontation et un appel au dialogue pour une coexistence positive et pacifique Le véritable ennemi n’est pas tant le camp d’en face que cette peur de l’autre profondément ancrée en nous et incarnée par Bailey. On pourrait trouver que la conclusion est naïve, mais on y retrouve le profond et joyeux soulagement ressenti lors de la Détente, animant également l’épisode Concerto de Chapeau Melon (3-01). Balok et Kirk finissent d’ailleurs par trinquer à la concorde, tout comme Steed et Zelenko !

Un tel hymne au dialogue et à l’esprit d’ouverture étonne de la part de Jerry Sohl, auteur de l’une des plus glaçantes uchronies à propos de la Guerre Froide, Point Ultimate, un roman remarquable de cruauté (l’URSS asservissant les USA) mais ne se caractérisant pas vraiment par une main tendue. Il fut dire qu’il fut écrit durant les polaires années 50 (1955). Sohl apporte par ailleurs son savoir-faire d’auteur pour La Quatrième Dimension (il suppléa un Beaumont malade pour trois épisodes) avec son sens de l’intensité dramatique, mais aussi de la chute inattendue. L’astuce à propos du mannequin de Balok permet de justifier une apparence peu convaincante, c’est finement joué.

Roddenberry n’est pas en reste non plus, utilisant cet opus afin d’achever de planter le décor de sa série. Un rappel des objectifs et idéaux de Starfleet se voit ainsi inséré avec émotion et les personnages réguliers de la saison sont désormais au complet. McCoy est déjà pleinement McCoy, mais la grande œuvre de l’opus demeure le portrait de James Tiberius Kirk, tant par sa personnalité convenant si idéalement au Shat que sa stratégie à base de bluff et de coups de poker. Ces confrontations vont devenir ds classiques de la série. Évidemment un Capitaine accompli et résolu dans son refus de la violence, Kirk vite toutefois de perdre en substance en devenant un absurde parangon. Ainsi le voit-on se montrer inutilement cassant envers Bailey ou se lancer dans une mauvaise querelle avec son ami McCoy, au pire moment. Autant de moments émotionnellement forts.

Mais Fausses Manœuvres  se révèle également caractéristique de Star Trek en manifestant à quel point le féminisme ne deviendra décidément pas son premier cheval de bataille. Uhura n’a que trois lignes de dialogues et la participation majeure de Janice à la résolution de la crise consiste à servir un café au Capitaine (véridique). Au moins la série évitera de se montrer aussi caricaturale sur ce point que les 007 de Sean Connery à la même époque.

Anecdotes :

Le Dr McCoy fait ici son apparition, il va demeurer le médecin-chef de l’Enterprise durant toute la série. Le bouillonnant Dr. McCoy sera l’exact opposé de son grand ami Spock. Le Capitaine aura souvent à servir de point d’équilibre à ce duo.

Le lieutenant Uhura arrive également, en charge des communications. Pendant deux épisodes elle va arborer un uniforme doré. Par la suite, elle parviendra à survivre à l’uniforme rouge jusqu’à la fin de la série.

L’épisode marque l’arrivée de Janice Rand. Elle va demeurer l’aide de camp du Capitaine Kirk durant la saison 1, avant de disparaître du fait d’économies à réaliser. Janice réapparaîtra toutefois dans les films prolongeant la série originelle.

Premier épisode produit après les deux pilotes de la série, Fausses Manœuvres ne sera que le dixième diffusé, du fait de nombreuses modifications apportées par Roddenberry (incorporant notamment Uhura et plusieurs effets spéciaux).

Kirk ne présente pas encore l’Entreprise comme étant un vaisseau de la Fédération des Planètes Unies ou de Starleet, mais de la « Terre Unie ».

Balok est interprété par le jeune Clint Howard, frère de Ron. Il est notamment connu pour le rôle de Mark dans la série Mon ami Ben (1967-1969). Michael Dunn (le Dr. Loveless des Mystères de l’Ouest) fut un temps considéré pour tenir le rôle. Roddenberry considéra comme plus étrange de le faire jouer par un enfant.

La voix menaçante du patin de Balok est celle de Ted Casidy, notamment connu pour le rôle de Lurch dans la Famille Addams (1964-1966).

Décors, costumes et accessoires deviennent ici ceux de la série, avec des versions nettement plus colorées que dans les pilotes, afin de coller à l’air du temps en cette seconde partie des années 60. Emblématiques de la série, les uniformes de Starfleet créés par William Ware Theiss apparaissent ici, avec leur système de couleurs selon le rôle joué au sein de l’équipage : dorés pour les officiers supérieurs, bleus pour scientifiques et médecins, ou encore rouges pour les techniciens et les agents de sécurité, à qui on souhaite bien du plaisir.

Série très centrée sur ses personnages, Star trek va les doter de dialogues emblématiques, et l'épisode en voit apparaître deux : le Fascinating de M. Spock, volontiers ironique, et le I'm a doctor, not a (…), du bouillant Dr. McCoy. Il protestera ainsi à chaque fois qu'il lui sera demandé de faire autre chose que médecin... avant de se dévouer totalement à la mission.

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Message  Dearesttara Ven 31 Jan 2020 - 8:20

J'ai rarement vu une série démarrer aussi bien. Complètement d'accord sur The Corbomite Manoeuver. En 50 minutes, l'épisode parvient à relancer sans fatiguer une intensité de duel d'intelligence entre Kirk et Balok. Il faut dire qu'elle est enrichie par les interactions entre persos, allant de l'amitié virile mais distante (Kirk & Spock), à un respect bourru (Kirk & Bailey) en passant par le sarcasme complice (Kirk & Le Doc', qui est en train de devenir un de mes persos favoris). L'équipage est nombreux, Sulu, Scotty et surtout Uhura n'ont guère à briller, mais c'est à voir à l'avenir. On comprend que Roddenberry mise beaucoup sur Kirk, définitivement intronisé en leader rude mais humain, et aussi sur Spock, dont le monolithisme inébranlable est autant source de rires que de sérieux dramatique.

Dans ce qui est sans doute un des 1ers "bottle episode", Sohl exploite toutes les ficelles du huis clos (persos chauffés à blanc ou résignés) et de la menace suspendue (Balok impressionne, avant ou après le twist). The Carbomite Manoeuver s'avère un vrai "howdoneit", où la suprême intelligence des protagonistes est le moteur du récit. Entre le magistral bluff de Kirk et les ressources de Balok, le duel très Death Note avant la lettre fonctionne parfaitement. Franche réussite, y compris dans le happy end d'abord étonnant, mais logique avec la philosophie de Roddenberry. Star Trek est avant tout une série très humaniste (et alieniste !) (****)
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Message  Estuaire44 Ven 31 Jan 2020 - 13:11

C'est vrai que la série débute sans accrocs et aussi qu'elle vieillit plutôt bien par rapport à pas mal d'autres de l'époque, il faut bien le dire.
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Message  Dearesttara Ven 31 Jan 2020 - 14:12

J'en suis le 1er ravi ! Je n'ai pas encore ma carte de Trekkie, mais si ça continue comme ça, je vais définitivement m'en faire une.
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Message  Estuaire44 Ven 31 Jan 2020 - 20:55

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Message  Estuaire44 Sam 1 Fév 2020 - 18:46

Trois Femmes dans un vaisseau (Mudd's Women, 1-03, ***)
Date de diffusion : 13 octobre 1966
Auteurs : Stephen Kandel et Gene Roddenberry
Réalisateur : Harvey Hart

Résumé :

L'Enterprise intercepte le vaisseau du trafiquant Mudd, qui convoie trois jeunes femmes, Magda, Rurh et Eve, destinées à devenir les épouses de colons. Mudd emploie secrètement une drogue vénusienne afin de rendre ses associées particulièrement troublantes pour l'équipage et son Capitaine. La situation se complique quand l'Enterprise doit être réapprovisionnée en urgence en Dilithium et que la belle Eve refuse désormais d'employer la drogue.

Critique :

Évidemment, en notre année 2020 post MeToo (mais où il reste malgré tout des marges de progression du côté de la sélection des Césars), Mudd's Women sera perçu comme un épisode abominablement sexiste. Tout en recréant l'un des moments peu glorieux de la colonisation de plusieurs États du Commonwealth (ou de la Nouvelle France). Eve, Magda et la brune Ruth ne semblent considérer leur avenir qu'à travers leur rapport aux hommes. Le récit ne leur laisse le choix qu'entre deux statuts, la femme fatale ou la fée du logis, avec Eve virant vite à la Samantha Stephens. Il existe certes une troisième option, celle de la femme libre et indépendante, soit celle des membres féminins de l'équipage.

Mais, comme par hasard, il s'agit de l'un des épisodes où elles  s'avèrent le moins présentes, réduites à de silencieuses silhouettes. Rien ne doit venir troubler cette fantaisie très masculine de Roddenberry. Dans l'épisode Hathor de Stargate SG-1, ce sera à l'inverse les femmes du SGC qui sauveront la journée. Si l'on se veut un tantinet sévère, dans le couple finalement formé par Eve et le chef des mineurs, on peut discerner l'idée que l'assujettissement de l'épouse au mari est acceptable, pour peu que ce dernier se montre aimable. C'est assez ce que nous raconte Zorro à propos de la division de la société entre caciques et peones.

Et pourtant nous considérons qu'il ne convient pas juger un épisode de 1966 à l'aune de notre époque. De fait, quand on le resitue dans son temps, Mudd's Women revêt un tout autre sens. Par la sensualité du trio et le style de ses vêtements, c'est toute toute la modernité des années 60 et de la libération sexuelle qu'elles impulsent que Roddenberry va ici malicieusement confronter à l'immuable statut de femme au foyer que promeuvent encore les Networks. S'il s'y rallie en toute fin d'épisode afin de pouvoir contourner la censure du diffuseur (Shatner indiquera  ultérieurement qu'un tel épisode put alors être diffusé relevait du miracle), il érige l'essentiel du récit en manifeste de la sensualité féminine libérée des carcans moraux ou sociaux traditionnels.

La Contre-culture frappe à la porte d'un Network mystifié, alors même qu'en 1966, elle est sur le point de connaître son apogée aux USA. C'est audacieusement joué, d'autant que cet opus, certes bien plus léger que d'autres, sait s'appuyer sur une mise en scène habilement dédiée aux actrices et déjà vaguement lysergique par moments. Roddenberry ne sacrifie pas non plus à son gambit les atouts traditionnels de Star Trek. Starfleet se refuse obstinément à employer la force pour contraindre les mineurs, tandis que le relationnel entre personnages se montre très amusant, avec un McCoy totalement cramé et le très womanizer Capitaine Kirk un temps déstabilisé par la puissance sexuelle féminine. Le tout sous le regard amusé d'un M. Spock se gardant bien d'intervenir pour ne pas gâcher le spectacle. Fascinating.


Anecdotes  :

L'humour de Mudd fut apprécié du public et l'escroc participa à un deuxième épisode, Mudd (2-08), un événement unique dans Star Trek. Il fait aussi partie des personnages de la série que l'on retrouvera en 2019 dans la série Star Trek Discovery et dans la Web série Short Treks.

Harvey Hart apporta un grand soin à la mise en scène de l'épisode (notamment au service des actrices), ce qui le conduisit à achever son travail avec un jour de retard sur le planning. Il ne fut plus jamais embauché sur Star Trek.

Susan Denberg (Magda) venait de devenir Miss Août 1966, pour le magazine Playboy. Elle participa en 1967 à Frankenstein créa la femme, film de la Hammer. Après quelques autres apparitions durant les Sixties, elle se retira et regagna son Autriche natale.

Maggie Thrett (Ruth) perça tout d'abord à Broadway, grâce à ses talents de chanteuse et de danseuse. Installée à Hollywood à l'ocassion du tournage del'épisode, elle y connut un début de carrière prometteur. Toutefois elle se maria et se retira au début des années 70, se déclarant lassée des avances des producteurs.

Karen Steele (Eve), mannequin et actrice, connuy une belle carrière des années 50 aux 70, au cinéma comme à la télévision (Mannix, Stalag 13, Max la Menace, Bonanza...).

Le Cyclorama permettant de doter les planètes visitées d'une atmosphère colorée est ici utilisé pour la première fois. NBC allait se servir des opportunités offertes par Star Trek pour mettre en valeur la encore récente diffusion en couleurs de ses séries.

Les cristaux de Dilithium, ici encore extraits du sol et nommés « lithium », sont des éléments nécessaires a l'hyper vitesse des vaisseaux de Starfleet, de par leurs propriétés liées à l'Antimatière. Son symbole est Dt et son numéro atomique le 87, soit en réalité celui du Francium. Dans les périodes ultérieures à celle de la série originelle, la Fédération parviendra à le fabriquer.  

Recruté par Roddenberry, l'immense  auteur de Science-fiction que fut Harlan Ellison visita les studios durant le tournage de cet épisode, afin de découvrir Star Trek. Il n'hésita pas à fausser compagnie ses accompagnateurs afin de déjeuner avec l'équipe technique et la distribution. Sa participation à la série allait devenir un grand classique, The City on the Edge of Forever (1-28).

Comme pour l'ensemble de la série,  les costumes féminins furent spécialement créés par le designer William Ware Theiss. Celui-ci parvient toujours à jongler avec un budget limité et les contraintes  du Network, afin de créer des tenues 60's très glamour, élégantes et Sci-Fi. Le savoir-faire de « Bill » favorisa la participation de nombreuses guets stars féminines à la série, certaines d'être mises en valeur.

Le titre français parodie évidemment Trois hommes dans un bateau, le classique roman d'humour très anglais de Jerome K. Jerome (1894).





Dernière édition par Estuaire44 le Mar 4 Fév 2020 - 13:37, édité 1 fois
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Message  Estuaire44 Sam 1 Fév 2020 - 20:12

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Message  Estuaire44 Dim 2 Fév 2020 - 13:19

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Message  Estuaire44 Lun 3 Fév 2020 - 20:44

L'Imposteur (The Enemy Within, 1-04, ****)
Date de diffusion : 06 octobre 1966
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : Léo Penn

Résumé :

Un incident technique dérègle le téléporteur et le Capitaine Kirk est dissocié en deux versions opposées de lui-même : une positive mais hésitante, l'autre négative, mais apte à commander. La panne du téléporteur empêche également de faire revenir Sulu et quelques autres membres de l'équipage, restés à la surface d'une planète glacée et courant le risque de mourir de froid. Les deux Kirk vont se confronter, jusqu'à accepter de fusionner via une nouvelle téléportation.

Critique :

On avouera que l'un des souvenirs que l'on conservera de cet épisode restera l'adorable (et malheureux) petit chien à corne, un élément typique Sixties, en cet époque on l'on associe volontiers jeune public et amis à quatre pattes. Les chiens et la Science-fiction connaissent d 'ailleurs un grand succès, DC Comics venant alors de populariser Krypto, le chien de Superboy. Une Ligue animalière verra bientôt le jour. La lourdeur de la conclusion sur la prétendue attractivité du Bad Boy sur la gent féminine relève assurément de Roddenberry, mais un auteur profondément original et créatif comme Richard Matheson pourrait par contre décevoir en ayant recours à un autre poncif de cette décennie : le double maléfique, d'ailleurs bien connu des amateurs de Chapeau Melon. Star Trek n'a d'ailleurs pas fini d'y revenir !

Mais le traitement apporté au sujet séduit véritablement. Matheson évite le piège de la facilité que véhiculerait un schéma manichéen. Il n'y a pas simplement un bon et un mauvais Kirk, mais deux parties de sa personnalités subtilement découpées, comportant chacune des forces et des faiblesses, . L'auteur en profite pour développer tout un discours inhérent à la personnalité humaine, ses parts d'ombre et de lumière devant coexister sous l'arbitrage de son intelligence et de  sa moralité. Une thématique quasi psychanalytique, à laquelle on peut adhérer ou pas, mais qui aura le mérite de susciter la réflexion du spectateur.  Si, comme à son accoutumée, William Shatner ne se montre pas économe de ses effets, il accomplit une belle performance d'acteurs en campant deux Kirk divergeant totalement dans leurs attitudes, dans le moindre détail. Cela apporte une force de conviction supplémentaire au récit, de même qu'une mise en scène très expressive.

On ne partage pas les réserves de Matheson concernant le volet Sulu de l'action. L'auteur était sans doute habitué à davantage  de liberté sur l'anthologie que constituait La Quatrième Dimension, d'autant que Rod Serling était un showrunner bien moins interventionniste que Gene Roddenberry. Mais il nous semble que la crise en cours contribue à mettre en avant les faiblesses inhérentes au Kirk « positif », tandis qu'elle donne enfin l'occasion à Sulu de disposer de quelques scènes gratifiantes, en dehors de son rôle de navigateur. On reste plus sceptique de voir l'Enterprise dépourvue de navette et aussi dépendante d'un téléporteur, pouvant, au sens propre, être déréglé par un gain de sable dans les rouages. Mais ce point demeure secondaire, on restera davantage sensible à la conclusion humaniste voyant le Kirk « négatif » être réconforté par son alter ego, un moment pour le coup très à la Rod Serling.

Anecdotes  :

Star Trek The Next Generation réalisera un semi-remake de l'épisode avec Deuxième chance (6-26). Riker y connaîtra une mésaventure très similaire à celle de Kirk.

Le fameux pincement neural vulcain (Vulcan Nerve Pinch) est ici introduit, à la suggestion de Léonard Nimoy. Spock devait initialement assommer le Kirk maléfique, mais l'acteur estima que l'acte était contraire à la non violence de son personnage. Léo Penn fut d'abord sceptique, mais Shatner appuya Nimoy en se prêtant immédiatement au jeu. Reprise par les autres productions de la franchise, la prise vulcaine allait devenir très populaire chez les Trekkies et occasionner de nombreux clins d’œil dans d'autres films et séries.

L'USS Enterprise n'est visiblement pas encore équipée de navettes, le téléporteur reste l'unique moyen de ses poser sur une planète. Pour Roddenberry le téléporter permettait de fluidifier les histoires, tout en économisant les coûts de production liés à un atterrissage. La navette de l'Enterprise fera son apparition dans l'épisode Galileo ne répond plus (1-13). Pour assister au premier  atterrissage d'un vaisseau interstellaire, il faudra attendre l'épisode Les Trente-Septiens de Star Trek Voyager (2-01, 1995).

Le malheureux chien vaut à McCoy  d'être pourvu d'un nouveau leitmotiv, avec la phrase It's worse than that, he's dead, Jim.

Richard Matheson installa explicitement le métissage terrien/vulcain de M. Spock, source de conflits futurs. Matheson a également indiqué que son projet pour l'épisode était de transposer le mythe de Jekyll et Hyde dans un contexte purement de Science-fiction. S'il a regretté le développement de l'intrigue secondaire autour de Sulu, écrite par Roddenberry, il conservera un bon souvenir de sa collaboration avec Star Trek, notamment de la double performance de Shatner.  

On découvre ici la salle des machines de l'Enterprise, qui allait devenir le royaume de Scotty. Un effet de perspective est utilisé pour que le décor apparaisse plus rand qu'il ne l'est en réalité.

Le réalisateur Léo Penn est le père des acteurs Sean et Chris Penn.

La bouteille de « brandy saurien » va réapparaître à plusieurs reprises au cours de la série et de la franchise Star Trek. Ce whisky va devenir un article très populaire chez les Trekkies.

Grace Lee Whitney indiqua que l'un de ses rares mauvais souvenirs liés à Star Trek est la scène où M. Spock affirme à Jane qu'elle était attirée par le maléfique, alors que ce dernier avait tenté de la violer.

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Message  Camarade Totoff Mar 4 Fév 2020 - 11:49

Critiques toujours aussi passionnantes à lire !
Une petite précision concernant "Trois femmes dans un vaisseau" au sujet de l'actrice Susan Denberg. Elle participa en 1967 à "Frankenstein créa la femme", de la Hammer, où elle accomplit une bonne performance.
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Message  Estuaire44 Mar 4 Fév 2020 - 13:38

Merci ! C'est rajouté pour Susan ! Very Happy
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Message  Estuaire44 Mar 4 Fév 2020 - 20:00

Au SNL, en 1986



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Message  Estuaire44 Mer 5 Fév 2020 - 0:53

Ils étaient des millions (The Man Trap, 1-05, ****)
Date de diffusion : 08 septembre 1966
Auteur : George Clayton Johnson
Réalisateur : Marc Daniels

Résumé :

L'Enterprise vient ravitailler le couple formé par Nancy et Robert Crater, seuls habitants d'une planète où ils étudient les ruines d'une civilisation disparue. Nancy est en outre un ancien amour du Dr. McCoy. Mais elle a été tuée et remplacée par la dernière survivante des natifs de ce monde, capable de modifier son apparence. Elle entreprend d'assassiner les membres de l'équipage, ayant un besoin vital de s'alimenter de leur sel. Jusqu'ici elle s'alimentait en prélevant peu à peu le sel de Crater, avec lequel elle avait créé une symbiose. McCoy la tue, sauvant ainsi Kirk.


Critique :

Avec The Man Trap, premier épisode diffusé, mais cinquième produit, Star Trek a désormais atteint sa vitesse de croisière, à l'instar de l'Enterprise. L'équipage est désormais parfaitement connu et identifié tel qu'il demeurera durant le reste de la saison (l'infirmière Chapel va bientôt arriver). Des découvertes continuent  à avoir lieu, ici principalement concernant McCoy, mais elles résultent secondaires (passé amoureux, cabine que l'on ne reverra plus par la suite). La narration ne devient pas inintéressante pour autant, d'autant que les amateurs des séries de l'Imaginaire apprécieront de trouver ici les prémices d'un style d'histoire qui sera porté au pinacle par les X-Files ou Supernatural : succession de meurtres mystérieux, Monstre de la Semaine, enquête élucidant les pouvoirs et la nature de l'identité, confrontation finale.

Ce schéma existe déjà ici, d'autant plus appréciable que, pour assurer le lancement de sa série, Gene Roddenberry continue à faire appel à des signatures de La Quatrième Dimension, ici, après Richard Matheson et Jerry Sohl. Ces écrivains ne poursuivront pas la collaboration, sans doute du fait qu'une série classique est plus contraignante qu'une anthologie, mais aussi parce que Roddenberry fut un showrunner réécrivant massivement les scénarios à sa guise, là où Serling voyait les autres auteurs comme ses pairs. Outre un scénario impeccablement minuté, George Clayton Johnson va savoir apporter une humanité troublante, voire émouvante, à la créature métamorphe (comme dans son Quatre d'entre nous sont mourants), tout en ne minimisant pas l'horreur de ses assassinats.

Il est aidé par la remarquable expressivité du masque de glaise arboré par l'actrice (impeccable Francine Pyne), très dans la tradition de la tragédie grecque, genre impulsant le récit puisque le Vampire de Sel, dernière de son espèce, ne peut échapper à son destin, de par sa nature. Une tendresse insolite se noue également entre le mari et le substitut de son épouse, sans doute impulsée par l'effroi de la solitude sur cette planète dépeuplée, pour le coup on éprouve comme un écho d'un  autre épisode de La Quatrième Dimension, Le Solitaire (1-07). On appréciera également la présence ironique de l'excellent Alfred Ryder en victime d'une Extra-terrestre, lui qui deviendra par la suite le Leader des Envahisseurs qu'affronte David Vincent.

Évidemment, la dimension féminine de la créature créera polémique parmi le public des années MeToo, tant le Vampire de Sel rejoint  clairement la tradition de la Succube. Le regard porté par les hommes de l'Enterprise sur les différents aspects revêtus par l'Alien est explicitement sexué, tandis que la pseudo Nancy accumule à, peu près tous les clichés féminins négatifs possibles : soumise à ses pulsions, voire à ses hormones, séduisant et manipulant les hommes, avant de les éliminer. Le râteau pris par Uhura draguant M. Spock n'aide pas, pas plus que la comparaison entre la créature... et le bison. A cela s'oppose le portrait de l'amitié virile et positive entre Spock, Kirk et McCoy (y compris avec les querelles de vieux couple entre ces deux derniers).

Et pourtant, à l'instar de Trois Femmes dans un vaisseau, nous croyons qu'il importe ici de contextualiser l'opus. Lors de l'émergence de la contre-culture, l'épisode devient alors une métaphore de la libération sexuelle de la femme, désireuse de pleinement se réaliser en dehors des liens ennuyeux du mariage. Les couleurs insolites et saturées, aussi LSD que celles de Batman'66, favorisent le message, même si un auteur masculins sera fatalement maladroit dans l'évocation de la  sexualité féminine  et qu'il faut bien faire des concessions au moralisme du Network. Alors l'épisode est-il misogyne ou non ? Cela dépendra en définitive de son public, car, là comme ailleurs, la vérité est dans l'Œil de l'Admirateur.

Anecdotes  :

Ils étaient des millions est le premier épisode de Star Trek à avoir été diffusé. NBC comptait sur le potentiel horrifique de son histoire pour marquer les esprits.

Le décor de la planète Alfa-177, utilisé dans l'épisode précédent L'Imposteur, est ici recyclé pour celui de M-113. La modestie des moyens de la production et la nécessité de produire des décors à un rythme élevé feront que cette opération se répétera à plusieurs reprises au cours de la série.

Sulu bénit le « Grand Oiseau de la Galaxie ». Gene Rodenberry sera ultérieurement surnommé ainsi   par les Trekkies.

La scène voyant Uhura flirter avec M. Spock est réputée avoir servi d'inspiration à leur relation mise en place dans le reboot de la série lancé au cinéma par J.J. Abrams en 2009.

George Clayton Johnson a indiqué s'être ici inspiré de l'histoire qu'il avait écrite pour La Quatrième Dimension (Quatre d'entre nous sont mourants, 1-13), où l'on découvrait une créature pouvant revêtir l'aspect de différents être humains. Ilse déclara déçu de la réécriture opérée par Roddenberry et de l'importance accordée à M. Spock, un personnage secondaire à ses yeux. Après le refus par Roddenbbery d'un scénario voyant l'équipage retomber en enfance, George Clayton Johnson cessa sa collaboration à la série.

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Message  Estuaire44 Jeu 6 Fév 2020 - 7:53

L'Équipage en folie (The Naked Time, 1-06, ****)
Date de diffusion : 29 septembre 1966
Auteur : John D.F. Black
Réalisateur : Marc Daniels

Résumé :

L’Entreprise vient à la rescousse d’une station scientifique installée sur une planète sur le point de se désintégrer. Le responsable est une substance l’accompagnateur de M. Spock ramène involontairement à bord du vaisseau. Une folie contagieuse s’empare de l’équipage et l’Enterprise devient ingouvernable. McCoy trouve in extremis un remède et le vaisseau peut échapper à destruction de la planète en recourant à la propulsion à l’anti-matière. Le saut ramène l’Enterprise trois jours en arrière et Kirk décide de ne pas se rendre sur place.

Critique :

Le très allumé (mais pas autant que The Naked Gun) The Naked Time constitue l'essence même de ce que l'on nome un épisode Bottle, avec un scénario ne mettant en scène que les acteurs réguliers de la série (ou quasiment), au sein des décors eux-aussi réguliers ; on aperçoit bien une nouvelle, mais il s'agit du recyclage d'un décor, avec des costumes faits à partir de rideaux de douche et un évident mannequin pour représenter un corps. Autant dire que l'économie est à l'honneur, mais l'épisode séduit néanmoins car il embrasse pleinement le surcroît d'inventivité que ce cas d'école suscite généralement chez des scénaristes mis au défi. John D.F. Black a ainsi l'excellente idée d'un fléau agissant sur l'esprit des personnages subitement désinhibés, donc en rupture totale avec leurs comportements habituels. Le précédé manque certes un tantinet de subtilité, mais pas d'impact en fait tout se déroule comme si l'ensemble de l'équipage de l'Enterprise était absolument ivre, jusqu'à la déraison.

Cette approche résulte certes moins subtile que les  chefs d’œuvre similaires que Joss Whedon proposera ultérieurement chez Buffy (Tabula rasa) ou Angel (La Bouteille magique). Mais l'auteur y va franco, nous délivrant tout un florilège de scènes choc. Sulu en D'Artagnan exhibitionniste vaut ainsi le coup d’œil, Takei retrouvant l'énergie de sa prestation dans La Quatrième Dimension (La Rencontre), mais mieux justifiée par le scénario. On aime également le capitaine amoureux de son navire. Le procédé permet également de mettre en avant des membres de l'équipage jusqu'ici demeurés au second plan, comme Uhura ou Riley Le plus mémorable demeure toutefois celui voyant M. Spock être submergé par les émotions qu'il dissimule d'ordinaire sous le masque de la logique vulcaine, avec à la clef une grande prestation de Nimoy. De fait le scénario l'habileté de dévoiler la face cachée des protagonistes, au lieu de simplement rechercher le gag immédiat, de quoi largement pardonner certaines facilités, comme un Dr. McCoy inexplicablement immunisé contre le phénomène (ou alors c'est que le doc n'a aucune inhibition, tellement il est brut de décoffrage !).

Rituellement diffusé lors des conventions, on comprend aisément que cet épisode aux confins du décalé soit l'un des favoris des Trekkies, même en l'absence du questionnement moral coutumier. Il sait également de pas se contenter de ce seul sujet. La résolution de l'énigme du phénomène et désagrégation de l'équipage se montrent savamment graduelles, de même que la crise en cours ne se voit nullement négligée. Le suspense dramatique demeure en permanence présent au sein du carnaval en cours. On apprécie également que Spock soit en définitive capable de surmonter la dualité de sa nature. The Naked Time permet aussi à Star Trek d élargir pour la première fois la palette de sa Science-fiction au-delà du seul Space Opera, avec un premier déplacement temporel. L'expérience demeure embryonnaire du fait de l'historique de l'écriture de l'opus, mais se révèle déjà prometteuse pour la suite de la série.


Anecdotes :

Interprétée par Majel Barrett, l'infirmière Christine Chapel fait ici son apparition. Elle va demeurer l'assistante du Dr. McCoy durant l'ensemble de la série, avant de devenir médecin dans les films prolongeant Star Trek au cinéma.

L'épisode sera le seul écrit par John D.F. Black, le Script Editor dc Star Trek (chargé de vérifier la cohérence des scénarios avec l'univers de la série). Il devait initialement comporter deux parties, avec un voyage dans le Temps comme cliffhanger. Il demeure finalement un épisode classique, la seconde partie allant devenir Demain sera hier (1-21).

Sulu devait initialement manier un katana, mais George Takei refusa, arguant qu'il s'agissait d'un stéréotype ethnique. Le fleuret fut finalement choisi, pour lequel l'acteur pris des cours auprès d'un cascadeur réputé, Max Faulkner. L'épisode devint le préféré de Takei, qui l'évoque largement dans ses mémoires, To the Stars (1994).

Nimoy insista pour que la scène de comportement altéré de Spock ne soit pas humoristique, mais au contraire se montre touchante. Il improvisa également les pleurs de Spock. Très appréciée par le public, la scène en inspira d’autres montrant pareillement que M. Spock ressent en réalité bien plus d’émotions que ce qu’il laisse généralement apparaître.

Les tenues isolantes de Tormolen et M. Spock fut créée à partir de rideaux de douche banals pour l’époque. Les accessoiristes de Star Trek vont continuellement faire preuve d’imagination dans le recyclage, afin de palier à un budget limité.

Il s’agit de l’unique épisode de la série où les trois personnages féminins réguliers (Uhura, Rand et Chapel) seront vus ensembles. Cela surviendra de nouveau dans le film de 1979.

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