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Série "Le Saint"

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Message  Estuaire44 Jeu 8 Déc 2011 - 1:02

Le Pêcheur fatigué (The Effete Angler, 1-09, ***)
Date de diffusion : 29 novembre 1962 (Death on the Rocks : 01 décembre 1962)

A Miami, Simon y fait connaissance de la sublime Gloria. Ils partent pêcher dans les îles Bimini, mais Simon se méfie de l’empressement exprimé par sa compagne de voyage. Il s’avère qu’elle est mariée au riche et brutal Clinton, vite jaloux. Le Saint doit jeter à l’eau son bras droit, Vincent, venu le corriger. Gloria ne cesse pas pour autant de tourner autour du Saint et propose de s’enfuir avec lui aux Etats Unis, en Avion. Vincent et Clinton sont arrêtés après avoir vainement tenté d’assassiner Simon. Le saint demeure sur ses gardes car il suspecte que Gloria lui dissimule quelque chose...

Le scénario de The Effete Angler se montre plaisant, même si passablement irréaliste. Les rebondissements se succèdent, mais son idée maîtresse demeure de parvenir à allier une classique intrigue de polar à l’atmosphère estivale et décontractée du nautisme des Bahamas. Un pari gagné, car cette agréation se perçoit comme dépourvue d’artificialité, tandis qu’aucun de ces deux aspects n’est en définitive sacrifié. Les pittoresques Clinton et Vincent se montrent fort parlants à cet égard, entre humour et vraie violence ? La vitalité et l’a personnalité de Stassino font d’ailleurs merveille à cet égard. Il en va pareillement pour le skipper, criminel mais aussi divertissant en caricature de caboteur.

La mise en scène soutient parfaitement cet aspect du récit, donnant notamment lieu à une atmosphère maritime spécifiant agréablement l’épisode. La technique de la surimpression es acteurs sur un fond d’image océanique fonctionne fort correctement. On apprécie néanmoins en particulier les dépaysantes scènes en extérieur, d’autant que les différents yachts d’époque se montrent fort élégants et racés. Elles ont évidemment été réalisées en Angleterre mais le noir et blanc permet d’éviter une comparaison frontale avec le bleu des eaux des Bahamas. et L’habile photographie pallie également au déficit d’ensoleillement, Au total, l’illusion s’avère quasi parfaite, hormis pour les quelques arbres aperçus sur les rivages !

Mais le grand atout de The Effete Angler demeure bien entendu de la superbe et incandescente Shirley Keaton, poussant ici bien davantage le jeu de la séduction que lors du pilote de la série, The Talented Husband. Outre sa beauté, son personnage s’harmonisa parfaitement au propos du scénario, Gloria se montrant à la fois très vamp et femme fatale, mais aussi amusante par sa vivacité et l’évidence de ses mensonges, souligné par l’attitude d’un Saint lui même fort diverti. Il reste piquant de voir la fine mouche féminine se jouer des réflexes et des certitudes masculines, du moins tant qu’elle n’a pas affaire à Simon ! Au-delà du contexte 007, l’association entre l’actrice et Roger Moore fonctionne à la perfection, jusqu’à l’astucieux final. Il nous vaut un couple à la mémorable séduction et classieux en diable.



Shirley Eaton (Gloria), immortalisée par son apparition dans Goldfinger (the Golden Girl), participera à deux autres épisodes : The Effete Angler et Invitation to Danger.

Paul Stassino : participe en tout à cinq épisodes du Saint, ainsi qu’à de nombreuses séries de l’époque, notamment pour sa personnalité exotique lui permettant de jouer des étrangers. Au cinéma, il est surtout connu pour son double rôle dans Opération Tonnerre. Stassinao interprète également un faux Tito dans l’épisode des Avengers The Decapode.

Les îles Bimini, dépendance des Bahamas, se situent à 80 km à l’est de Miami. Elles sont en effet réputées pour leurs zones de pêche, ainsi que pour la beauté de leurs fonds marins. La proximité de Miami fait que de nombreux pécheurs américains se rendent sur place en bateau, tout comme le Saint et Gloria.

Les diverses scènes de bateau furent tournées dans l’estuaire de la rivière Hamble, dans le Hampshire. Ses paysages boisés et sa navigabilité en font une zone très cotée pour les navires de plaisance, avec de nombreuses marinas. Déjà pratiqué au Moyen-âge, l’estuaire est surnommé The Heart of British Yachting.

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Message  Estuaire44 Jeu 8 Déc 2011 - 10:35

La Leçon de voyage (The Golden Journey, 1-10, **)
Date de diffusion : 06 décembre 1962 (Traitor in Zebra : 8 décembre 1962)

Le Saint se rend en Espagne pour assister au mariage de l’un de ses meilleurs amis. Dans un hôtel de la Costa Brava il fait connaissance de la fiancée, Belinda Deane. Celle-ci se révèle se riche jeune femme trop gâtée, au tempérament exécrable. Désireux d’éviter une catastrophe à son ami, le Saint dérobe toutes les ressources de Belinda et entreprend avec elle une excursion forcée d’une semaine dans la nature. D’abord ulcérée, la jeune femme va progressivement apprendre les vraies valeurs et devenir une future épouse idéale.

L’épisode semble vaguement s’inspirer du classique de Shakespeare La Mégère Apprivoisée, mais où la verve et la truculence seraient remplacées par la mièvrerie et un sexisme exacerbé. Avec son bucolise naïf et édifiant, The Golden Journey apparaît dépourvu de tous les éléments caractéristiques et du charme habituel des séries d’aventures, avec une absence totale d’opposition, de scènes d’action ou de tout enjeu autre que ce simili road movie de pale facture. L’ineptie des situations ne permet guère à Robert S. Baker de briller lors de sa première réalisation. Les deux comédiens principaux se montrent néanmoins performants. Le pire demeure le machisme massif, du récit, directement issu de l’œuvre de Charteris et apparaît tout de même davantage allégé et policé au fil de la série. Cette vision de la femme enfant devant être reprise en main par l’homme, au besoin brisée par une solide fessée, afin de devenir une épouse bien cadrée rend antédiluvien l’ensemble du scénario.

A coté de cette consternante misogynie, l’épisode bénéficie cependant de quelques attraits. Les guests du jour s’avèrent particulièrement plaisants, avec de divertissantes prestations des très en verve Paul Whitsun-Jones et Roger Delgado, celui-ci dépourvu de l’emblématique barbichette du Maître ! On retrouve également de nombreux et réussis extérieurs du Pays de Galles, évidemment très différents des paysages du sud espagnol mais visuellement superbes. A l’instar de bien d’autres destinations du saint, l’évocation de l’Espagne, dont l’inévitable flamenco. Mais l’ensemble demeure élégant et sans antipathie, avec notamment de superbes morceaux de guitare. The Golden Journey évite ainsi au moins le travers de l’honteux misérabilisme crapuleux de l’épisode espagnol d’Amicalement vôtre, To the Death, Baby. Après l’échec de The Pearls of Peace, cette première saison confirme néanmoins qu’elle n’a pas la main heureuse avec ses épisodes décalés !


Il s’agit du premier épisode dirigé personnellement par Robert S. Baker. Il en réalisera trois autres, tous situés durant la saison 2 (The Saint Plays With Fire, The Wonderful War et The Saint Sees it through)

Erica Rogers (Belinda), était déjà appaarue dans The Pearls of Peace, pour un rôle très similaire. Elle participe en tout à quatre épisodes de la série.

L’acteur gallois Paul Whitsun-Jones est bien connu des amateurs des amateurs des Avengers, puisqu’il particpa à quatre épisodes, interprétant notamment Charles, un supérieur de Steed (the Wringer, Man with two shadows) et Max Chessman (Room without a view). Il joue en tout dans quatre épisodes du Saint.

Roger Delgado (Stay Tuned) participera également à Locate an Destroy, avant d’apparaître dans l’épisode espagnol des Persuaders, To the Death, baby.

Lors de l’insert initial, la ville balnéaire supposée être espagnole est en fait italienne. Il s’agit d’Amalfi, située près de Salerne, en Campanie. La beauté de sa côte (également aperçue à la conclusion de l’épisode) et les multiples influences architecturales méditerranéennes la caractérisant lui valent d’être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les nombreux extérieurs ne sont évidemment pas situés dans la région de Torremolinos, mais au Pays de Galles. La rivière traversée et la chute d’eau sont celleq de Swallow Falls, près de Betws y Coed. Les paysages montagnards sont ceux de Rhyd Ddu, dans le Gwynedd. On aperçoit notamment le Mont Snowdon, point culminant du Pays de Galles. Ces scènes sont réalisées avec d’évidentes doublures des acteurs.

L’hôtel est le même que l’établissement mexicain de The Pearls of Peace (idem pour le bar). Il servira également dans Teresa.

Baker raconte que Lew Grade ne fut pas satisfait de l’épisode, notamment du fait du manque total de scène d’action. A cette occasion il fut décidé que chaque épisode devrait désormais en comporter au moins une. Baker explique cette absence par le choix de la fidélité à l’ouvrage original de Charteris.

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Message  Cetp65 Jeu 8 Déc 2011 - 17:52

[quote="Estuaire44":
(The Gilded Cage : 9 novembre 1962)
[/quote]

Vraiment ? Comme quoi tout est possible dans le monde des Avengers. Même un épisode diffusé alors qu'il n'a pas été encore tourné. Laughing
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Message  Estuaire44 Jeu 8 Déc 2011 - 18:04

Encre un raté du Chronogyre ! Corrigé, merci ! C'était The Mauritius Penny, en fait.
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Message  Dearesttara Jeu 8 Déc 2011 - 18:11

Le Saint dans le Chronogyre ??? Rien n'est impossible en effet dans le forum Avengers ! Razz
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Message  alexandre Jeu 8 Déc 2011 - 18:47

Pour L'ELEMENT DU DOUTE, je met 3/4.
Je n'ai pas encore vu le PECHEUR FATIGUE.
Par contre je viens de voir LA LECON DE VOYAGE, un des pire épisodes de la série peut-être même le pire ! Je me suis demander si je regardais bien un épisode du Saint en le regardant ! Un épisode à fuir, je ne comprend vraiment pas ta note de 2/4 ! 1/4...
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Message  Estuaire44 Jeu 8 Déc 2011 - 22:23

L'Homme qui avait de la chance (The Man who Was Lucky, 1-11, ****)
Date de diffusion : 13 décembre 1962 (The Big Thinker : 15 décembre 1962)

A Londres, le gangster Joe Luckner, surnommé Lucky, règne d’une main de fer sur lemonde des paris. Il décide de racketter un bookmaker nommé O’Connor, n’hésitant pas à exécuter son associé. O’Connor, fiancé à la belle Cora, fait appel au célèbre Simon Templar. Aidé de la délurée Jane et de l’Inspecteur Claude Eustache Teal, le Saint va tendre un piège diabolique au bandit et parvenir à le faire tomber.

Après le fort douteux opus précédent, la série va ici opérer une magistrale correction de trajectoire. Le récit convient ici idéalement au Saint, avec un polar de grande cuvée. L’arnaque, inépuisable source d’inspiration fonctionne à la perfection, le fait qu’elle soit annoncée bien à l’avance n’empêchant en rien le développement d’un vrai suspense. Il deeure plaisant que cela soit en définitive la ruse qui triomphe de la force brutale, incarnée avec une étonnante intensité par Lucky. L’histoire regorge de scènes d’action, parfois d’un cruel réalisme, contribuant à survolter une intrigue déjà dépourvue de temps morts. La mise en scène démontre un remarquable sens du montage, notamment lors de la prétendue exécution. Elle bénéficie également d’un étonnant nombre de scènes extérieures, aérant le récit et soulignant joliment le retour du Saint dans la mère patrie. On savoure également à cette occasion les apparitions de la flamboyante Volvo ST1, finalement peu aperçue cette saison. Les décors intérieurs répondent également à l’appel, avec notamment le superbe appartement de Simon. On remarque toutefois que, contrairement à ceux de Lord Sinclair ou John Steed, il demeure quelque peu neutre dans sa grande élégance formelle. Cela correspond finalement à merveille à cet impénitent voyageur qu’est le Saint, pour qui la résidence londonien ne constitue finalement qu’un temporaire port d’attache.

Comme souvent lors des grands épisodes du Saint, The Man Who Was Lucky s’accompagne d’une relevée galerie de portraits, d’autant plus appréciable que l’efficace scénario parvient à parfaitement gérer un nombre important de personnages et que l’interprétation s’avère globalement excellente. Si O’connor reste un tantinet fade les gangsters archétypaux sont remarquables. Teal, sympathique et plus extraverti qu’il ne le deviendra avec Ivor Dean, apporte un humour bienvenu à l’intrigue. Sa complicité avec Simon fait déjà plaisir à voir ! On retiendra cependant avant tout l’enthousiasmant duo féminin, à l’admirable solidarité face à l’épreuve. Habilement antinomique, il joue également admirablement de l’opposition entre la forte Clara, à la tête solidement juchée sur les épaules et la superbe et plus évaporée Jane, au cœur d’or. On apprécie deux voir ces deux dames participer plus activement qu’à l’accoutumée à l’action, sans pour autant, bien entendu, rivaliser avec le Saint. L’épisode, l’un des plus enthousiasmants de la saison, se conclue idéalement sur une ultime élégance de Simon, particulièrement en forme tout au long du récit.



L’épisode voit l’apparition de l’Inspecteur Teal, appelé à participer à nombre des aventures anglaises de Simon. Cependant Teal ne sera pas tout de suite joué par Ivor Dean, Son interprète au long cours. Il est ici incarné par l’excellent Campbell Singer, le Major B de Who’s Who ?.

Aperçue dans la scène d’introduction, la course de lévriers (Greyhound Racing) est une discipline très populaire en Grande Bretagne, comme dans l’ensemble des pays anglo-saxons. Depuis 1926, elle donne effectivement lieu à un système de paris assez similaire à notre PMU. Après un certain déclin à l’issue des années 60, ces courses connaissent une grande vogue ces dernières années. Les courses se déroulent en plusieurs endroits spécialisés et sévèrement encadrés par les autorités. On trouve 26 de ces « Greyhound Stadiums » dans le pays.

Durant une scène en extérieur, la voiture de Lucky se gare devant une façade aux nombreuses portes fenêtres. Or, vue depuis l’habitacle, celle-ci devient un mur de briques (42’52’’). Le bâtiment, situé non loin d’Estree, est désormais un Mac Donald’s !

L’épisode se caractérise par un nombre inhabituellement élevé de plans extérieurs, comparé à ce que propose habituellement la série. On reconnaît ainsi plusieurs sites londoniens : Picadilly, Trafalgar Square, les nombreux cabarets de Stratton Street (surnommé Club Land), dans Mayfair etc.

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Message  Estuaire44 Ven 9 Déc 2011 - 0:57

La Comtesse charitable (The Charitable Countess, 1-12, ***)
Date de diffusion : 20 décembre 1962 (Death Dispatch : 22 décembre 1962)

A Rome, de nombreux orphelins connaissent la misère. La Comtesse Kristina Rovagna prépare un grand bal de charité, visant à recueillir les dons la haute société en faveur des petits nécessiteux. Mais cette ancienne strip-teaseuse et demi mondaine, anoblie par un superbe mariage, capte la majeure partie de l’argent et n’en remet qu’une fraction aux bonnes œuvres religieuses. Le Saint, qui a participé au bal, découvre le pot aux roses. Il va rétablir l’équité aux dépends de la charmante mais vénale Comtesse, avec l’aide de son ami le chauffeur de taxi Marco de Cesari.

La saison se conclue sur un nouvel opus décalé, ce qui suscite d’emblée l’inquiétude, après l’échec des tentatives équivalentes précédentes (The Pearls of Peace et The Golden Journey). Or on se laisse saisir par le charme de cette véritable fable que constitue The Charitable Countess. Evidemment le spectateur sera d’emblée passablement surpris par la représentation hautement naïve et hors d’âge des orphelins, entre Oliver Twist et Sans Famille et aux antipodes du néoréalisme italien. Mais avec un peu de bonne volonté on se laissera gagner par la fraicheur des enfants, assez formidables de naturels. Les auteurs ont également la malice de tisser quelques savoureuses convergences entre le leader de la bande et le Saint lui-même.

On oublie par ailleurs assez facilement la maigreur de l’intrigue pour admirer les formidables comédiens : Roger Moore impérial en grande tenue, Warren Mitchell toujours épatant de pittoresque en Marco de Cesari et Nigel Davenoport parfaitement convaincant dans son rôle intéressant de figure mondaine et de soupirant officiel de la Comtesse aussi brillant que jaloux. Le charme et la vivacité de la belle Patricia Donahue emportent l’affaire, le duel souriant, empreint de séduction mais acéré opposant la Comtesse et la Saint nous valant plusieurs scènes piquantes. Le public français y reconnaîtra avec plaisir quelques similitudes avec les confrontations de Vidocq et de la Baronne. La longue scène finale pourrait sombrer dans la le démonstratif, mais se voit sauvée par l’étonnante conviction de Roger Moore. Derrière son vibrant appel aux grands de ce monde en faveur de l’enfance nécessiteuse, on devine déjà le futur Ambassadeur de l’UNICEF, ce qui confère une aura supplémentaire au récit.

L’on ressort finalement séduit par cette aventure hors normes, dont la date de diffusion nous indique qu’il s’agit en définitive d’un épisode de Noël. Ainsi s’achève cette première époque du Saint, réussie malgré quelques inévitables trous d’air. Elle constitue effectivement une solide concurrence pour une saison 2 des Avengers encore en demi-teinte.


Des acteurs déjà aperçus dans Aventures à Rome se retrouvent ici. C’est le cas de l’inénarrable Warren Mitchell, qui reprend son rôle de Marco de Cesari.

Nigel Davenport (Aldo Petri) est connu dans le Monde des Avengers pour avoir interprété le Major Robertson (Les Chevaliers de la Mort), ainsi que Lord Barnes (Double personnalité).

Le fait de fermer la porte suffit à déplacer le miroir a croché au mure, one rend ainsi bien compte qu’il s’agit d’un décor (12).

Durant cette première saison, les aventures du Saint se seront déroulées en Grande Bretagne, aux Etats-Unis (New York et Miami), en France, en Italie, en Espagne, aux Bahamas, en Suisse et au Mexique.

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Allez, une petite pause et l'on retrouve la Porte des Etoiles !
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Message  Dearesttara Ven 9 Déc 2011 - 14:24

Pourquoi ? Templar a aussi vécu des aventures intergalactiques ? Série "Le Saint" - Page 9 474ea85a615d4a3980ca708eaff25410_3

Félicitations pour cette première saison, Estuaire ! cheers
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Message  alexandre Ven 9 Déc 2011 - 15:35

Il me reste trois épisodes à voir, et j'ai fini la saison 1. Very Happy
Je lirais tes critiques une fois que j'aurais vus les épisodes. hein
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Message  alexandre Ven 9 Déc 2011 - 16:38

Je viens de voir LE PECHEUR FATIGUE, épisode vraiment très moyen. L'intrigue ne ma pas beaucoup plus, ont est loin des chef-d'oeuvres des saisons suivante. 2/4 ! Rolling Eyes
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Message  alexandre Sam 10 Déc 2011 - 11:53

LE COMPAGNON DE VOYAGE : Cet épisode, fait partie pour moi de la saison 1 (du DU MARI PLEIN DE TALENT à L'INSAISISSABLE ELLSHAW) puisque sur le coffret de la saison 2, le premier épisode est MARCIA. En ce qui concerne l'épisode, un des meilleurs de la saison 1, une excellente intrigue, beaucoup de scènes d'actions toutes parfaitement bien réalisés, on ne s'ennuie pas une seule seconde ! Un véritable petit bijoux, 4/4 !!! Very Happy

(Je n'ai toujours pas vu L'HOMME QUI AVAIT DE LA CHANCE et LA COMPTESSE CHARITABLE, je les regarderais cette après-midi). hein
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Message  alexandre Sam 10 Déc 2011 - 14:12

Je viens de voir l'épisode L'HOMME QUI AVAIT DE LA CHANCE ! Très bon épisode, une très bonne intrigue comparé à l'épisode précédent (LE PECHEUR FATIGUE). Beaucoup de scènes d'actions, les seconds rôles sont excellent comme Jane où bien Cora, deux femmes tout à fait charmantes ! Very Happy
3/4.
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Message  alexandre Dim 11 Déc 2011 - 12:14

J'ai vus hier soir LA COMPTESSE CHARITABLE : En généraln je n'aime pas vraiment les intrigue qui ne sont pas Policière dans le Saint, mais là j'ai bien aimé. Les seconds rôles sont excellent comme Marco ! Laughing et la Comptesse etc ... 3/4 !

Je viens de finir de regarder LE SAINT EN VEDETTE : Très bon épisode, une très bonne intrigue. Où le suspense est présent tout au long de l'épisode, le seul point faible de l'épisode est le manque de scènes d'action ! 3/4 également.
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Message  Estuaire44 Sam 17 Déc 2011 - 9:34

SAISON 2 (1963-1964)
Le Compagnon de voyage (The Fellow Traveller, 2-01, *)

Date de diffusion : 18 septembre 1963

Un ingénieur talentueux est employé à Stevenage par une entreprise d’électronique travaillant pour la Défense. Alors qu’il croule sous des dettes de jeu, on fait pression sur lui pour qu’il révèle des informations sensibles. Désespéré, il appelle alors à l’aide le fameux Simon Templar, mais est alors abattu devant le Saint, sans avoir pu lui révéler grand-chose. Simon remonte la piste et découvre qu’un groupe d’espions venus du froid se dissimule derrière la couverture du casino The Blue Goose.

La saison deux ne débute pas certes pas triomphalement avec ce bien terne The Fellow Traveller. Dès le long et laborieux lancement du récit, apparaît ce qui va devenir le chemin de croix de l’épisode. L’argument s’avère si mince, si dépourvu de substance, que l’auteur va tout incroyablement délayer afin d’atteindre la du rée réglementaire. Cela revêt la forme de multiples discussions interminables avec les interlocuteurs successifs de Simon, aux antipodes de la proverbiale efficacité narrative anglo-saxonne. Par ailleurs l’ensemble se voit filméla caméra rivée au plancher, avec des personnages invariablement statiques. Quelle déception de la part de Peter Yates, incapable de trouver l’inspiration lui permettant de dynamiser l’ensemble par quelques plans suggestifs.

Commettre un épisode non pas avec une histoire, mais plutôt une simple idée passe-partout de scénario, conduit inévitablement au bavardage insipide. L’interprétation ressort également assez faible, en particulier l’impavide tueur aux poses si figées et caricaturales. Dawn Addams s’en sort mieux mais les poncifs mélodramatiques plombent le personnage. Flamboyante et si sexy Janine Gray Insuffle enfin de la vie, mais son apparition reste malheureusement bien fugitive. Outre les roulements de tambour passablement ridicules et appuyés, le plus triste demeure la révélation prétendument surprenante de l’identité du chef du réseau, alors qu’il s'agit de l’unique personnage secondaire disponible pour cela. Les discussions se sont éternisées au point d’avoir empêché le développement de plusieurs pistes.

Le site de Stevenage suscite néanmoins quelques plans intéressants, même si secondaires. Le talent de Yates ne transparaît véritablement que dans les deux scènes d’action de l’épisode. Celle en automobile souffre néanmoins de l’absence de Roger Moore, d’où une doublure évidente et surtout un montage trop haché et artificiel. L’affrontement final se montre cependant spectaculaire et nerveux à souhait, mais au combien tardif. La participation de Ray Austin suscitera cependant un intérêt supplémentaire pour l’amateur des Avengers.



Stevenage, la ville où se déroule l’action ainsi qu’une bonne partie du tournage, existe réellement. Située dans le Herfordshire, elle se trouve à 50 kilomètres au nord de Londres. Son histoire remontre à l'occupation romaine, mais la ville moderne appartient à une série de villes modernes bâties autour de Londres lors de la, reconstruction de l'immédiat après-guerre. D'où un apparence plus contemporaine que de nombreux villages aperçus dans diverses séries, dont les Avengers.

Le site où se déroule la scène d’action entre la Volvo et le camion se situe à Box Hill, dans le Surrey. Les virages de cette sont si marqués qu’elle est surnommée The Zig-Zag Road. Elle a servi de décor à des passages du même genre, pour diverses séries de l’époque (Les Champions, L’Homme à la valise, Destination Danger…), ainsi que d’emplacement pour des courses cyclistes. Cette particularité se doit à la présence de nombreuses collines, rendant Box Hill très réputé pour sa beauté naturelle. Jane Austen y situe l’action de son célèbre roman Emma (1815). Situé près d’Epsom, Box Hill constitue en effet un lieu de promenade traditionnel pour la haute société.

Le Blue Goose est en fait la superbe résidence privée nommée High Canons, située non loin d’Elstree. Elle apparaît dans nombre de productions de l’époque dont les Avengers. On peut l’apercevoir lors du tag final de The Girl from Auntie, ou dans From Venus with Love, lors du passage où Mrs Peel poursuit la lumière du laser.

Peter Yates se fit connaître comme réalisateur en tournant sept épisodes du Saint et en participant à Destination Danger. Il connut par la suite une brillante carrière au cinéma (Bullitt, 1968, La bande des Quatre, 1979), se prolongeant jusqu'aux années 2000.

Ray Austin (Marsh) fut un grand cascadeur, apparaissant également parfois dans de petits rôles. Il accomplit par la suite une brillante reconversion, devenant un metteur en scène reconnu et participant à de très nombreuses séries. Il réalisa ainsi deux épisodes ultérieurs du Saint (The People Importers et The Desperate Diplomate), ainsi que neuf épisodes de Chapeau Melon (y compris pour The New Avengers), série pour laquelle il occupa une place centrale dans l'organisation des diverses cascades et scènes d'action.

Janine Gray (la réceptionniste du Blue Goose) fut l'une de ces jolies actrices apparaissant dans nombre de séries des années 60. Elle incarne ainsi la mystérieuse jeune femme s'opposant à Cathy Gale dans le formidable Don't Look Behind You.

Après avoir fait demi-tour, Roger Moore heurte l'encadrement de la porte (8’09’’) ;

Un gros plan sur la Volvo permet de s'apercevoir qu'à l'évidence ce n'est pas Roger Moore qui conduit (15’55’).

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Message  Nicolas Sam 17 Déc 2011 - 10:11

"Fellow Traveller" est le nom qu'on donnait à l'époque (que les moins de 20 ans n'ont pas pu connaitre...) de la Guerre Froide aux sympathisants communistes qui soutenaient l'URSS et son avenir radieux;en français on parlait de compagnons de route (Montand,Sartre...) qui sans etre affiliés au Parti défendaient ses vues.

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Message  Estuaire44 Sam 17 Déc 2011 - 10:16

Tout à fait, on trouve aussi un épisode des X-Files initulé "Travelers", évoquant notamment la paranoïa de la Guerre Froide. Le titre français est là mieux traduit par "Compagnons de route".
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Message  Estuaire44 Sam 17 Déc 2011 - 23:55

Le Saint en vedette (Starring the Saint, 2-02, ****)
Date de diffusion : 26 septembre 1963 (Brief for a Murder : 28 septembre 1963)

Un film va être tourné sur la vie du célèbre Simon Templar ! Le brutal producteur Byron Ufferlitz propose au Saint de jouer son propre rôle, en formant un duo avec la vedette féminie April Quest. D’abord recruté pour interpréter le Saint, l’acteur Orland Flane se voit éjecté du projet quand Simon, séduit par April, accepte la proposition. Or, peu de temps après, Ufferlitz est assassiné ! Simon mène l’enquête, tout comme l’Inspecteur Teal…

Après près un Fellow Traveller imbibé de somnifère, la série débute réellement cette deuxième saison avec un roman policier de grande cuvée, dont l’éclatant succès se bâtit sur deux piliers principaux : une implacable et efficace mécanique scénaristique et une subtile étude de caractères. L’intrigue se montre en effet particulièrement riche, avec une impeccable orchestration du jeu, certes classique, des divers suspects, mobiles et alibis. Le suspense se montre constant et nourri d’arables reboisements, jusqu’à un ultime coup de théâtre. Tout au long d’un scénario dévoilant avec un art consommé ses différents ressorts, on perçoit clairement l’indéniable métier de Charteris. L’intrigue s’offre même le luxe d’un duel acéré opposant un soupçonneux « Claude » et Simon, s’avérant tout sauf négligeable. Une opposition d’autant plus relevée que ce Teal là, tout en rondeur, malice et apparente bonhomie (vite dissipée), s’avère un redoutable antagoniste !

Mais Teal ne constitue lui même qu’un des éléments de l’aussi sombre que remarquable galerie de portraits déployée par le récit, transcendée par une impeccable distribution. Les amateurs des Avengers apprécieront de retrouver une nouvelle savoureuse composition de l’excellent Ronald Radd, dans le rôle d’un reptilien homme de pouvoir, d’apparence plus courtoise que le pittoresque affairiste du Point de Mire, maie en définitive au combien moins sympathique. L’individu se montre remarquablement glaçant ! Autour de lui gravitent réalisateur, interprètes et secrétaire avec leurs espoirs parfois sordides, leurs secrets inavouables et leurs failles profondes. Un trouble panorama remarquable d’intensité, digne de des meilleures œuvres du genre. On regrettera simplement que les auteurs, sans doute pour ne pas rebuter le public par une atmosphère par trop enténébrée, aient cru bon d’introduire leurs alter ego passablement bouffons et hors sujets ici (on se croirait chez leur équivalent de Clowneries).

La mise en scène se montre électrique, optant pour un rythme agréablement soutenue, et une caméra suffisamment mobile. A l’inverse d’opus précédent, Starring The Saint a l’excellente idée de ne pas laisser s’éterniser les scènes de dialogues et d’accélérer le tempo. Quelques scènes se détachent, comme la découverte du cadavre, ou l’accident de voiture, remarquablement filmées.Le tournage au sein de studios d’Elstree servant eux mêmes de décors autorise un nombre plus élevé qu’à l’accoutumée d’extérieurs, constituant autant de précieux clin d’œil à cette épopée des Sixties anglaises. Evidemment évocation de l’envers du décor de l’industrie du cinéma fera que l’amateur des Avengers ne pourra qu’avoir en tête l’éblouissant Epic tout au long du visionnage.

Avouons que le chef d’œuvre hors normes et protéiforme de Chapeau Melon manifeste davantage d’ambition et de créativité que cette série noire d’excellente facture, mais ne développant aucune vertigineuse mise en abime. Cette même semaine Plaidoirie pour un meurtre bénéficie d’ailleurs d’atouts policiers et psychologiques similaires à Starring the Saint, mais manifeste déjà cette propension à la fantaisie clivant les deux séries. Le Saint a ici trouvé un parfait rythme de croisière, mais, à l’orée de leur troisième saison, les Avengers commencent à prendre leur envol.



Ronald Radd (Ufferlitz) participera à trois épisodes de la série, de même pour les Avengers (Le point de mire, le retour du traître et Mission très improbable). Ce grand acteur de théâtre, aperçu dans de nombreuses séries de l'époque, décédera après une représentation, des suites d'une hémorragie cérébrale.

L'Inspecteur Teal n'est toujours pas interprété par Ivor Dean, mais par Wensley Pithey. Ce comédien s'était spécialisé dans les rôles d'autorité : policiers, officiers, politiques...

Ivor Dean participe cependant à l'épisode, mais dans le rôle de David Brown. Il précise que son maquillage (regard, visage) était destiné à souligner l'aspect pervers et débauché de l'avocat.

Jackie Collins (April Quest) est la sœur cadette de la fameuse Joan Collins, que Roger Moore devait retrouver dans Amicalement vôtre (Five Miles To Midnight). Cette apparition dans Le Saint marque quasiment le fin de la brève carrière d'actrice de Jackie. A partir de la fin des années 60, celle-ci se reconvertira cependant avec succès dans l'écriture de best-sellers policiers, vendus à plus de 400 millions d'exemplaires à travers le monde. Elle demeure encore aujourd'hui l'une des figures de Beverly Hills.

L'épisode s'ouvre par une vue extérieure des studios d'Elstree, qui sera réemployée dan Marcia.

Un insert montre que Simon et April passent la soirée au Talk of the Town. Ils ‘agit d’un cabaret - restaurant alors très coté, en activité de 1958 à 1982. Il a accueilt nombre des plus grandes vedettes des Sixties, lors de mémorables concerts. L’établissement se situe dans l’Hippodrome (Cité de Westminster), un grand bâtiment construit en 1900 et ayant abrité plusieurs théatres et salles de spectacle au cours de son histoire.

Toujours aussi friand des sublimes Boeings de la Pan Am, Simon débute son aventure en se posant à l’aéroport d’Heathrow. Le plus grand des six aéroports internationaux desservant Londres, inauguré au début des années 50, vient tout juste de connaître une extension majeure : l’ouverture du Terminal Océanique, en novembre 1961. L’insert initial montre cette superbe et imposante structure, permettant la gestion des longs courriers. Les diverses scènes du Saint relatives à l’aviation démontrent à quel point celle-ci demeure élitiste au début des années 60.

Teal et Simon, poursuivant la voiture d’Orland Flane, passent dans London Wall puis dans Cheapside. Le London Wall est la muraille édifiée par les Romains à la fin du deuxième siècle, autour de Londinium, leur principale cité en Bretagne. Situé dans la Cité actuelle, il mesurait 3,2 km et atteignait une hauteur de six mètres. Ses portes ont eu un rôle prépondérant dans le développement originel de Londres. Plusieurs tronçons sont encore visitables aujourd’hui. Le Saint passe dans l’artère longeant le côté nord du tracé du Mur, ayant adapté son nom. Il s’agit alors d’une urbanisation très récente, débutée en 1957.

Cheapside est également une importante rue de la Cité. Elle a longtemps abrité un marché de denrées fort étendu, au sein d’un quartier populaire. Cel lui vaut de figurer dans de nombreux ouvrages de la littérature anglaise, comme représentant le cœur vivant de Londres (Jane Austen, Charles Dickens…). Très touchée par le Blitz, Cheapside vient elle aussi de bénéficier d’une importante reconstruction, depuis la fin des années 50. Elle abrite désormais de nombreux commerces de détail et des secteurs piétonniers.

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Message  Estuaire44 Lun 19 Déc 2011 - 11:16

La ST1 version Corgi Toys

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Message  Nicolas Lun 19 Déc 2011 - 13:26

Tu me fais baver Evil or Very Mad Dire que je l'ai eue,et cassée comme tant d'autres vers ma 10ème année comme beaucoup d'autres jeunes c... affraid
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Message  Invité Ven 23 Déc 2011 - 17:29

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Message  Dearesttara Ven 23 Déc 2011 - 22:56

Bravo Estuaire ! cheers
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Message  Estuaire44 Dim 25 Déc 2011 - 19:21

Je suis en train de lire une édition de 1972 d’Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur, préfacée par Pierre Lazareff. Celui-ci écrit une belle description du Saint :

Arsène Lupin eut beaucoup d’enfants :

- Le Saint, joyeux et élégant redresseur de torts, défenseur des opprimés, qui prend au passage sa commission sur les méchants et qui, par-dessus-tout, aime la vie et par conséquent le danger et le plaisir.
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Message  Estuaire44 Mer 28 Déc 2011 - 23:47

Judith (Judith, 2-03, ****)
Date de diffusion : 3 octobre 1963 (The Undertakers : 4 octobre 1963)

A Montréal, après un léger accident automobile, Simon fait la connaissance de Judith Northwade. Le père de la jeune femme a mis au point un moteur révolutionnaire. Cependant, du fait de problèmes d'argent, il a du céder à vil prix le brevet à son frère, le riche et brutal Burt Northwade. L'épouse de ce dernier, Ellen, déplore cette situation, également due à une ancienne rivalité amoureuse ayant opposé les deux frères. Judith veut dérober l'invention pour la remettre à son père et demande à Simon de l'aider. Celui-ci accepte, malgré la méfiance manifeste de la police québécoise. Le Saint comprend néanmoins que la prétendue Judith est une arnaqueuse, qui tente de le manipuler. Il s'allie à Ellen pour que le moteur revienne à son légitime propriétaire, tout en permettant à Judith, pour qui il éprouve la plus vive des sympathies, d'échapper à la police.

Cette mission à Montréal débute idéalement par un Simon fendant l'armure, totalement déchaîné durant un match de hockey sur glace. Roger Moore se montre hilarant tout en délivrant une savoureuse métaphore à propos des différences de mentalités existant entre Grande Bretagne, États Unis et Canada, l'une des meilleures scènes d'introduction découvertes jusqu'ici. L'exposé de l'argument s'affranchit ensuite brièvement de l'absence du Saint, un procédé efficace, évitant également de trop se prolonger. Elle nous vaut également une nouvelle intense composition de David Bauer, toujours étonnant de conviction, tout en installant une intrigue assez riche, entre rivalité fraternelle, sentiment amoureux et enjeu industriel; toute une saga condensée en quelques minutes.

Mais, en définitive, l'épisode débute réellement lors de la rencontre entre Simon et Judith, survenue lors d'un léger incident automobile, ce qui ne sera pas sans éveiller quelques réminiscences chez les amateurs des Avengers. Le charme, l'humour et le talent de Julie Christie s'imposent en effet d'emblée, lui valant de venir clairement la Templar Girl la plus marquante depuis le lancement de la série. Le couple formé avec Roger Moore s'avère parfait, glamour en diable, mais aussi agréablement acidulé. On devine assez rapidement l'excellente arnaque mise en œuvre par l'astucieux scénario mais le jeu du chat et de la souris entre Simon et Judith n'en devient que plus délectable encore, porté par des dialogues souvent distrayants. Cette irrésistible comédie romantique se voit également portée par la beauté des décors et des costumes, toujours l'un des atouts de la série, ainsi que par l'élégance de la mise en scène. Cette mémorable rencontre nous fait cette fois regretter le rituel de la succession des Templar Girls, tant l'on aurait aimé retrouver la délicieuse Judith. Mais le cinéma va bien vite accaparer Julie Christie, une simple évidence au vu de cet opus enthousiasmant.

En habile contrepoint du couple vedette, Ellen Northwade peint un beau portrait de femme, menant son combat pour sauver son mariage avec celui qu'elle continue à aimer, tout en restaurant la justice. L'émotion s'instaure, notamment grâce une superbe interprétation, en dépit de l'aspect quelque peu daté de la situation. Le duo de policiers apporte un humour bon enfant et distrayant, particulièrement grâce à l'Inspecteur Lavin, sybarite et malicieux. On remarque au passage qu'ils emploient un superbe accent français, en rien québécois ! On regrettera d'ailleurs l'absence de réel effort d'évocation de Montréal, une plaque minéralogique et quelques inserts anonymes ne pouvant suffire. Montréal n'a pas de chance, ici invisible et à peine abordée (au sens propre) par les Avengers ! Roger Moore, au sommet de son art, nous régale d'une impressionnante tirade en un parfait Français, s'attachant déjà à la composition précise et détaillée d'un cocktail !


Julie Christie (Judith), alors encore uniquement connue pour la série A for Andromeda, est ici à l'orée d'une grande carrière cinématographique (Fahrenheit 451, Dr Jivago, Neverland etc..). Couronnée par un Oscar en 1965 pour Darling, elle fut également une muse de Christian Delacroix. Julie Christie aurait été envisagée pour incarner la mythique (et si limitée) Honey Rider, mais les producteurs auraient finalement préféré Ursula Andress, pour sa poitrine plus avantageuse.

Robert S. Baker rapporte que l'équipe de tournage fuit initialement peu convaincue par la prestation de Julie Christie, celle-ci se montrant hésitante en début de tournage et incapable de se souvenir de son texte. Elle se révéla cependant extraordinaire par la suite.

Quand Simon ouvre le coffre fort, le cercle de lumière est à l'évidence créé par une source extérieure à la scène.

Simon explique à l’inspecteur qu’il est venu à Montréal pour déguster une omelette, spécialité d’un célèbre restaurant local. Le Saint avait déjà exprimé sa passion pour l’omelette dans l’introduction de The Careful Terrorist.

L’imposante résidence de Northwade est en fait Haberdashers' Aske's School, située à proximité immédiate des studios d'Elstree. Cette prestigieuse école, fondée en 1690, accueille les enfants de la haute société et oriente le plus souvent vers Oxford et Cambridge. Lors du tournage de l'épisode, l'institution vient récemment d'intégrer ces locaux, en 1961.

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Message  Estuaire44 Mer 11 Jan 2012 - 14:12

Thérésa (Teresa, 2-04, ***)
Date de diffusion : 10 octobre 1963 (Man with Two Shadows : 12 octobre 1963)

A Mexico, le Saint fait la connaissance de la belle Teresa, dont le mari, Gaspar, a mystérieusement disparu après une tentative d’assassinat du président, voici deux ans. Simon décide de l’aider à le retrouver quand Miguel, un ami commun, est assassiné. Il venait d’indiquer à Teresa la lointaine petite localité de San Pedro comme possible destination de Gaspar. Commence alors un long périple à travers déserts et montagnes, durant lequel le Saint et la jeune femme vont être confrontés à la police, au redoutable assassin de Miguel, au légendaire El Rojo, le Roi des Bandits ainsi qu’à l’énigmatique Casernegas, survenant périodiquement pour leur porter secours.

Malgré une introduction plus expéditive qu’à l’ordinaire, cette escapade mexicaine du Saint va se révéler fort plaisante mexicaine. Fort judicieusement les auteurs ne tentent pas de bâtir un road movie dans les règles de l’art, ce qui serait risqué et passablement hors sujet dans le cadre de cette série. Cela n’empêche pas une vraie relation, toute en amicale complicité, de s’instaurer entre Thérésa et Simon mais prime se voit clairement donnée à l’aventure. Nerveux à souhait, le scénario joue habilement des différentes oppositions et interactions des trois forces en présence (les héros, la police désireuse de retrouver Gaspar et les anciens associés de celui-ci, cherchant au contraire à s’assurer de son silence) et parvient ainsi à maintenir un tempo élevé.

Autour d’un Roger Moore plus grave qu’à l’accoutumée l’interprétation s’avère le plus souvent à la hauteur, avec un pittoresque Eric Pohlmann et une Lana Morris toute en sensibilité. Mais le clou de l’épisode demeure l’étonnante prestation de Marne Mitland, en tueur taciturne et inexorable. Les divers assassinats qu’il perpètre, parfois des plus imaginatifs, manifestent un étonnant impact, également grâce à a suggestivité de la caméra d’un Roy Ward Baker en grande forme (malgréquelques doublures évidentes durant les scènes de voiture). Le duel final entre lui et le Saint revêt astucieusement des allures de western, parfaitement synchrone avec l’environnement mexicain.

L’évocation du Mexique se révèle par contre inégale, avec de joli inserts nous montrant le pimpant Mexico des années 60, encore éloigné de la mégalopole actuelle et un florilège d’accents très réjouissants. On remarque que comme les Québécois arboraient précédemment un accent français, les Mexicains parlent ici un pur Castillan, ou du moins s’y efforçant. Par contre, après The Pearls of Peace, l’environnement latino-américain semble décidément prédisposer Charteris et ses adaptateurs à la Telenovela, tant la conclusion détonne par son mélodrame exacerbé, considérablement plus daté que cet épisode agréablement mouvementé.



Eric Pohlmann (Casamegas), d’origine autrichienne; gagnera Londres en 1939, son épouse étant juive. De langue allemande, il jouera un rôle actif dans les émissions de la BBC à destination de l’Allemagne. il rencontre, notamment grâce à son accent exotique, un grand succès à la télévision. Il participe ainsi à l'épisode Le Clan des Grenouilles, des Avengers.Son accent lui valut de jouer la voix de Blofeld dans Opération Tonnerre (1965).

Marne Mitland (Barota) devait retrouver Roger Moore dans L'homme au Pistolet d'Or, où il interprète Lazar, le fabricant des balles en or utilisées par Scaramanga. Il participe quatre fois au Saint ainsi qu'à l'épisode des Avengers La Porte de la Mort.

Ricardo Montez (Carlos Segoia), originaire de Gibraltar, joua de nombreux rôles d'Espagnols ou de Sud Américains dans les séries anglaises des années 60 Il interviendra ainsi pas moins de sept fois dans Le Saint et interpréta le Colonel Josino dans l'épisode Escape in Time des Avengers.

Lana Morris (thérésa) fut une actrice populaire du cinéma anglais des années 520, avant de s’orienter vers la télévision durant la décennie suivante. Elle apparaît dans plusieurs séries puis dans de nombreux jeux télévisés.

Teresa est le premier épisode mis en scène par Roy Ward Baker pour Le Saint, il en réalisera un total de 18. Baker a également réalisé 8 épisodes de Chapeau Melon et Bottes de cuir.

On retrouve pour la troisième fois la vue de l'hôtel déjà présente dans The Golden Journey et The Pearls of Peace.

L'insert de la fête à Mexico représente en fait l'Oktoberfest, à Munich. Ondistingue d'ailleurs des termes allemands sur les édifices et un climat guère évocateur du Mexique. Tenue durant deux semaines depuis 1810, il s'agit de la plus grande fête foraine au monde. Elle est notamment réputée pour son imposant défilé inaugural, comportant des milliers de participants vêtus du costume folkloriques bavarois. Des activités ludiques et de nombreux concerts de musique traditionnelle accompagnent également des grandes consommations de bières. 7 100 000 litres ont ainsi été débités lors de la dernière édition (dont 151 000 de bière sans alcool).


Parmi les images de Mexico on reconnaît l’imposante Cathédrale Métropolitaine. Elle fut construite initialement par Hernan Cortes come symbole de la domination espagnole sur le Nouveau Monde, puis considérablement développée par la suite. Elle demeure encore aujourd’hui la plus grande d’Amérique.

L’attentat étant logiquement survenu en 1961, le chef d’Etat visé était Adolfo Lopoz Mateos, qui dirigea le Mexique durant toute la première moitié des années 60. Ce président relativement modéré se livra à une dures répression de mouvements revendicatifs, mais demeura néanmoins populaire, notamment pour la création de l’équivalent de la sécurité sociale. Partisan de l’ouverture internationale du pays, il fut à l’origine de la candidature réussie du Mexique à l’organisation des Jeux de 1968.

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Message  Estuaire44 Jeu 12 Jan 2012 - 23:05

L'Insaisissable Ellshaw (The Elusive Ellshaw, 2-05, **)
Date de diffusion : 17 octobre 1963 (The Nutshell : 19 octobre 1963)

A Londres, devant participer à une chasse organisée par Sir Ripwell, le Saint se rend avec la fille de ce dernier, sa charmante amie Anne, dans une boutique d’armement. Alors qu’il achète un fusil, la propriétaire de l’établissement, Mrs Ellshaw, ancienne secrétaire de Ripwell, voit passer dans la rue son mari, supposé se trouver au Canada. Elle le rattrape, mais celui-ci la conjure de ne révéler sa présence à personne. La dame se confie néanmoins au Saint, qui demeure sceptique. Peu après, Mrs Ellsahw est cependant retrouvée assassinée. Sir Ripwell fait également l’objet d’une tentative d’assassinat, avant d’être blessé durant la chasse. Ces évènements emblent disjoints, mais l’enquête du Saint va révéler un étonnant complot.

La séquence d’introduction se montre cette fois particulièrement divertissante, avec une description finement ajustée de la passion anglaise pour la chasse. Le tumulte causé l’apparition d’Ellshaw, suivie du spectaculaire assassinat de son épouse, semble tout d’abord annoncer un récit d’aventures et une trépidante enquête menée en tandem par Anne et Simon. Cette perspective apparaît d’autant plus séduisante que l’association entre les deux héros pétille dès la première minute. Anne s’impose comme une Templar Girl particulièrement ébouriffante, délicieusement féminine mais aussi d’un caractère bien trempé, fumant en public et n’hésitant pas à volontiers houspiller le Saint. La superbe Angela Browne trouve ainsi l’opportunité de démontrer se talents d’actrice, davantage que chez les Avengers où elle intervenait plus brièvement. Une évidente complicité s’instaure avec Roger Moore, leur duo s’avérant aussi glamour que tonique.

Hélas, le récit opère un virage à 180 degrés, lors du déplacement de l’action chez Sir Ripwell. Dès ce moment il revêt la forme d’un Whodunnit à la Agatha Christie passablement prévisible. Le Saint devient le seul ordonnateur des évènements, avec Anne comme immédiate victime collatérale. La dynamique jeune femme voit son rôle réduit à la portion congrue, se transformant en confidente éplorée, rouage de l’intrigue passé définitivement en arrière plan. Un joli gâchis ! L’intrigue se mettant en place bénéficie de ressorts certes éprouvés, mais ne se départant jamais du classicisme le plus traditionnel. Malgré de rares scènes d’action, la mise en scène s’installe dans un immobilisme bavard vite lassant.

Outre que l’on devine quasi instannément l’identité du coupable, on bute contre certains maladresses ; ainsi il n’est jamais explicité pourquoi Ellshaw, qui doit faire croire à sa mort, ne trouve rien de mieux que se promener devant le magasin où travaille son épouse ! The Ellusive Ellshaw échappe cependant à la catastrophe, grâce à une remarquable interprétation, soutenant des personnages habilement dessinés, tels les trois suspects ou le digne Sir Ripwell, si anglais. Grâce aux comédiens, une authentique atmosphère, vénéneuse et oppressante, s’instaure par moments, mais trop fugacement. Assez terne, Claude déçoit quelque peu, on ressent vraiment l’envie de découvrir Ivor Dean étrenner le rôle !


L'Inspecteur Teal est incarné par Norman Pitt, dernier de ses interprètes avant que ne survienne Ivor Dean.

Philip Latham (Ellshaw) participe aux épisodes de Chapeau Melon La Naine Blanche et Avec vue imprenable. Il est principalement connu à l’écran pour le rôle récurrent de Willy Izard dans The Troubleshooters (1965-1972). Au cinéma il figure à l’affiche de Dracula Prince des Ténèbres (1966) où il interprète Klove, le serviteur du Dracula de Christopher Lee

Richard Vernon (Sir Ripwell), s’est spécialisé durant sa longue carrière dans les rôles d’aristocrates anglais très dignes. Il fut également très actif dans les dramatiques radiodiffusées de la BBC. Il participa à Goldfinger (1964) où il interpréta le Colonel Smithers, représentant de la Banque d’Angleterre confiant un lingot d’or nazi à 007 pour appâter Goldfinger. Dans Chapeau Melon, il fut le trouble Lord Matterley de The Mauritius Penny.

Anthony Bate (Martin Irelock) a commencé sa carrière en 1957 et a fait de nombreuses apparitions à la télévision, dans Le Saint (trois épisodes), Les Champions, Ivanhoé, L'Inspecteur Morse, Poirot, Frost et plus récemment L'Inspecteur Barnaby. Il est Oliver Lacon dans les romans de John Le Carré portés à l'écran. Dans Chapeau Melon il incarne Earle, dans Trop d’indices.

La sublime Angela Browne (Anne) tint deux rôles dans Chapeau Melon : Pamela (Intercrime) et la fatale Sara, de How to Succeed… At Murder. Elle particpe à de nombreuses autres séries de l’époque : Le Prisonnier (le Numéro 86), Destination Danger, L’Homme à la valise…

Plusieurs sites londoniens sont perçus au cours de l'épisode : Picadilly Circus, Belsize Crescent, Belgrave Square, Pont Street, Roland Gardens etc.

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Message  Estuaire44 Ven 13 Jan 2012 - 19:00

Marcia (Marcia, 2-06, ****)

Date de diffusion : 24 octobre 1963 (Death of a Batman : 26 octobre 1963)

La star de cinéma Marcia Landon se suicide, après que son visage ait été vitriolé par un agresseur demeuré inconnu. La jeune actrice Claire Avery bénéficie d'une grande opportunité lorsqu'elle remplace la vedette sur une importante production. Inquiète, elle demande à son ami Simon Templar de veiller sur elle jusqu'à la fin du tournage. Elle reçoit alors une lettre anonyme lui enjoignant de verser 5 000 Livres, sinon elle subira la même attaque que Marcia. Alors que les menaces s'accumulent sur Claire, le Saint va mener une difficile enquête dans les coulisses du studio afin de découvrir l'identité du maître chanteur.

Episode particulièrement riche et dense que Marcia, mais l’on reste surpris par le ton sombre et dur de l’ensemble, qui cette fois va jusqu’à se communiquer à la traditionnelle scénette initiale. On aura rarement vu une enquête se transformer autant en un réquisitoire envers la victime, notamment lors du passage à la fois terriblement violent et brillant de la révélation du mari. L’interprétation, absolument remarquable et portée par plusieurs figures du théâtre anglais, reste dominée, hormis Roger Moore, par la ravissante Samantha Eggar. Celle-ci crève étonnamment l’écran et il s’agit certainement d’une des actrices les plus douées que nous ait jusqu’ici présenté la série. Le talent des comédiens appuie à merveille la fine écriture des personnages (quelle galerie de portraits !), ce qui permet de passer outre à un léger ralentissement de l’intrigue, devenant un tantinet répétitive à mi parcours. De plus le scénario conserve d’autres atouts, comme le développement d’un habile suspense, bien plus marqué que lors de l’épisodes précédent, et surtout un aspect « Nuit Américaine » que l'on apprécie toujours.

Ce versant apparaît d’autant plus réussi que les auteurs, via la première enveloppe, ont la malice de nous indiquer que l’on se situe bien dans les studios d’Elstree. Par ailleurs cette excursion demeure l’occasion d’un portrait au vitriol de ce petit monde. On apprécie le côté mi figue mi raisin de Roger Moore/Simon Templar affirmant qu’il n’a aucun talent de comédien ! La mise en scène utilise à merveille les différents ressorts du décor particulier des plateaux et instille une atmosphère très Sixties, alors que les épisodes de la saison 1, très Série Noire, relevaient encore en bonne partie des années 50. La qualité du N&B s'affirme également en net progrès. On apprécie quelques détails historiques, comme le clin d’œil au réseau autoroutier anglais, alors en pleine expansion. Un épisode de haut vol, où l’on regrettera simplement le côté daté de l’aspect « damoiselle en détresse » de Marcia. Les Avengers se situent décidément en avant sur ce point, de même que leur épisode consacré pareillement au monde du cinéma, Epic, saura en donner une vision vertigineuse et moins empreinte de classicisme (litote).



Samantha Eggar (Claire) réalisa par la suite une très belle carrière au cinéma (The Collector), ainsi qu'à la télévision (Anna et le Roi, et de nombreuses autres séries américaines).

Philip Stone (Inspecteur Carlton) joue le Dr. Richard Tredding, associé du cabinet médical du Dr. Keel, au cours de la première saison des Avengers.

La jeune femme représentant Marcia sur la photographie du studio apparaît en fait lors de la scène de bar de The Ever-Loving Spouse, cette même saison. Elle y arbore la même parure.

Pareillement la photographie de l'actrice Jeanne Moody est réutilisée (en plus petit format) dans cet épisode, où elle incarne la Templar Girl du jour.

Parmi les autres photographies d'actrices on reconnaît celle d'Yvonne Romain, qui participe à l'épisode The King of Beggars, également situé cette saison.

La vue extérieure des studios d'Elstree, aperçue à deux reprises au cours de l'épisode, avait déjà été utilisée dans Starring The Saint.


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Message  alexandre Ven 13 Jan 2012 - 19:46

Très bonne critique, cet épisode est mon favoris toutes saisons confondues ! Very Happy
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Message  Estuaire44 Ven 27 Jan 2012 - 0:52

Le Chef d'œuvre d'art (The Work of Art, 2-07, ***)
Date de diffusion : 31 octobre 1963 (Novembre Five : 2 novembre 1963)

Simon visite Paris en compagnie d’une amie, la piquante Juliette. Or le frère de celle-ci, Eric, est accusé du meurtre de son associé, Jean. Celui-ci travaillait en fait pour la rébellion algérienne de l’OAS et son représentant, le Major Quintana. Celui-ci cherche à lever des fonds en vendant de faux bons américains, mais Jean à tenté de le doubler, et de dérober l’argent. Quintana a découvert la vérité et l’a assassiné. Aidé par Juliette, le Saint va identifier les membres du réseau, se servant d’un bal masqué pour se libérer de la méfiante police française. Grâce à son intervention, l’Inspecteur Quercy arrête finalement Quintana et son faussaire. Le Saint n’oublie pas de prélever sa commission dans le trésor de guerre de Quintana !

Après Un souvenir de famille, le Saint prend de nouveau ses quartiers dans la capitale française, une destination qui lui réussira toujours. On retrouve d’ailleurs ici nombre des ingrédients contribuant déjà au succès de l’épisode précédent, avec une reconstitution française le plus souvent divertissante. Les accents se montrent caricaturaux à souhait et les seconds rôles parisiens absolument pittoresques, en particulier la spécialiste en faux documents alliée de Simon. Elle se déguise fort judicieusement en sans culotte lors d’un bal masqué particulièrement endiablé, représentatif de ce Paris festif et encanaillé si appréciée outre Manche. Les amateurs de James Bond pourront d’ailleurs y découvrir un Roger Moore grimé en clown, bien avant Octopussy. Plusieurs éléments culturels participent à ce bel ouvrage, dont des inserts forts réussis (Champs Elysées, Montmartre et ses peintres, Station Kléber…). L’aspect automobile apparaît également soigné, avec de réutilisâtes voitures hexagonales, (DS, Peugot 403…°) mais aussi la ST1 puisque Paris constitue la première destination étrangère où la Volvo accompagne Simon. Parmi d’autres comédiens mémorables de Chapeau Melon, la multi facettes Yolande Turner constitue également une superbe partenaire pour Moore, d’autant que Juliette ne manque pas de chien !

Cependant la réussite n’apparaît pas ici aussi complète que précédemment. La faute en revient principalement à un scénario mal équilibré. La présentation de la situation et des divers protagonistes prend beaucoup trop de temps (près de la moitié de l’opus), tandis que le Saint y demeure immuablement périphérique. Le récit ressort solidement charpenté mais dépourvu d’originalité, parfois même étonnement naïf, y compris pour les Sixties. Le recours à un faux chèque d’un tel montant demeure toute de même énorme. A contrario la résolution de l’énigme se montre simpliste à l’extrême, avec un piège élémentaire tendu par le Saint. Si l’intrigue joue habilement de l’opposition entre Quintana, violent mais non dépourvu d’idéalisme, et son faussaire, à la vénalité crapuleuse, elle échoue à reconstituer l’ambiance délétère propre au contexte historique. Or celle-ci avait été évoquée avec force lors d’une introduction particulièrement réussie, tandis que l’on se retrouve avec des aventures aisément transposables à tout autre contexte, d’où une impression de promesse non tenue. De plus lesté par un Quercy cette fois peu savoureux, The Work of Art demeure un épisode du Saint enlevé, mais pas tout à fait le grand épisode d’époque entrevu au départ.


Yolande Turner (Juliette) eut une carrière limitée à plusieurs apparitions des années 60 et 70. Elle tint cependant trois rôles chez les Avengers. Elle fut ainsi la Miss Pegram de The £ 50,000 Breakfast, la réceptionniste perverse de The Girl from Auntie, amis aussi la voix d'Henrietta dans How to Suceed... at Murder.

La Guerre d'Algérie et le climat délétère qu'elle suscita en France sont clairement évoqués durant l'épisode. Les Avengers procédèrent de manière plus élusive dans Tueurs à gage (saison 2), en parlant de « l'Aluda ». Bien que les Accords d'Evian aient été signés en 1962, le conflit et ses conséquences sont encore très présents dans l'actualité de 1963.

Le studio du Saint (mis à disposition par une autre amie !) se situe rue St-Sulpice. Très bohème, il se situe en efet non loin de Saint-Germain-des-Prés.

Le chéquier de l’entreprise d’import export d’André a été délivré par la Société Générale. Portée par l’expansion économique des années 60, cette banque encore nationalisée connaît un grand développement international, notamment en Afrique.

Les policiers français conduisent une 403 Peugeot, premier diésel de série en France. Construite de 1955 à 1966 cette voiture plaît décidément aux forces de l’ordre puisqu’elle va devenir le célèbre véhicule de l’Inspecteur Columbo. Ce cabriolet apparaît pour la première fois dans cette série en 1971, dans l’épisode Le Livre Témoin.

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Message  Estuaire44 Sam 28 Jan 2012 - 22:16

Iris (Iris, 2-08, **)
Date de diffusion : 07 novembre 1963 (The Gilded Cage : 09 novembre 1963)

Rick a fait fortune dans le racket, ce qui lui permet de produire des pièces où joue son épouse la belle Iris. Rick est très amoureux de sa femme tandis que celle-ci s’ennuie. Une des extorsions réalisées par l’organisation de Rick se déroule mal, occasionnant un mort. Rick fait alors l’objet d’un chantage téléphonique, mais il reconnaît la voix du Saint ! Simon le convainc qu’il s’agit d’une imposture. La qualité de l’imitation l’entrainant à mener une enquête dans l’entourage d’Iris. Il s’avère que c’est bien elle qui a monté l’arnaque, avec l’aide de son amant. Grâce au Saint, l’Inspecteur Teal peut arrêter tous les protagonistes de l’histoire.

L’épisode gâche de véritables atouts du fait d’un scénario étonnamment faible. On devine immédiatement les divers tenants et aboutissants de l’intrigue, au point de rester confondu de constater qu’il faille aussi longtemps au Saint pour démêler une telle historiette. Il faut dire que de nombreuses scènes développent des dialogues tout à fait insipides entre Rick et Iris d’une part, Simon et Mary de l’autre. Le jeu indigent des deux actrices rend l’ensemble plus soporifique encore, malgré une nouvelle superbe composition de David Bauer. Les invraisemblances s’accumulent, notamment le fait que Ricj ait pu monter une organisation aussi prospère avec de tels crétins. Le véritable sujet, une description du petit monde du théâtre, ne s’avère que superficiellement abordé, de manière nettement plus anodine que dans Marcia. On regrettera également que la traditionnelle présentation par Simon ne s’insère pas dans l’action, d’où un perte de saveur.

Plusieurs éléments viennent sauver l’opus du néant verbeux, comme une mise en scène mettant bien valeur le véridique décor du théâtre, ou rendant nerveuse à souhait la scène de la planque. Les nombreux extérieurs aèrent agréablement le récit et ouvrent une jolie fenêtre sur le Londres des Sixties. On se régale également de nombreuses vues de la Volvo ST1, plus nombreuses qu’à l’accoutumée. Le véritable atout d’Iris réside cependant dans ses éphémères seconds rôles, avec une torride apparition de Margaret Nolan, un an avant Goldfinger, ou un numéro amusant de Ferdy Mayne (les amateurs des Persuaders auront reconnu l’ineffable Comte Sangallo). Ivor Dean se montre déjà délectable en Inspecteur Teal, même s’il demeure dommage que son apparition s’effectue au sein d’un opus peu mémorable.


Ivor Dean devient le mémorable interprète de l'Inspecteur Claude Eustache Teal, complice et parfois adversaire du Saint durant ses aventures anglaises. Il va tenir le rôle durant 24 épisodes.

L'auteur, Bill Strutton, écrivit six scénarios d'Ivanhoé, le premier grand succès de la carrière de Roger Moore.

The Warwick Theatre, où se déroulent les répétitions, est en fait le Watford Palace Theatre. Inauguré en 1908, le bâtiment est classé car représentant un superbe exemple de l'architecture édouardienne.

La musique entendue durant la réception est la sublime symphonie n° 41 de Mozart, dite « Jupiter » (1788).

De nombreuses rues londoniennes sont aperçues au cours de l'épisode : Kensington Gate, Charing Cross Road, Frith Street etc.

Non créditée au générique, on remarque une brève apparition de la pulpeuse Margaret Nolan, en secrétaire. Cette ancienne mannequin de charme devenue actrice se fit connaître au début des années 60, par des photographies très déshabillées, apparaissant dans divers magazines masculins. Elle tint notamment le rôle de la masseuse Dink dans Goldfinger, mais reste surtout connue pour avoir incarné la fameuse Golden Girl au générique et dans les réclames du film, à la place de Shirley Eaton.

Un peu de publicité tombe toujours à pic, au début de l’épisode un bu passe devant la caméra, arborant une très visible réclame pour Pearl Insurance. Désormais fusionnée dans le Groupe Phoenix, cette société est la plus grande du secteur en Grande Bretagne. Fondée en 1857, la compagnie est présente dans plusieurs pays du Commwealth.

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Message  Estuaire44 Dim 29 Jan 2012 - 21:00

Le Roi des mendiants (The King of the Beggars, 2-09, ****)
Date de diffusion : 14 novembre 1963 (Second Sight : 16 novembre 1963)

A Rome, le Saint assiste à une terrible scène, lorsqu’un mendiant aveugle est délibérément renversé par une voiture. Une société d’aide aux nécessiteux dissimule en fait un racket s’étendant à toute la capitale italienne. Aidé par l’actrice Theresa Mantania, dont l’un des amis a été victime des bandits, Simon se fait passer pour un mendiant. Il va tâcher de découvrir l’identité du chef du gang, le fameux Roi des Mendiants. La faune interlope de Rome abritant plusieurs suspects, l’enquête s’annonce malaisée, mais le brave Marco di Cesari est toujours prêt à aider son ami anglais !

On retrouve ici le même antagonisme social exacerbé que décrit lors du déjà très réussi, mais davantage optimiste, The Charitable Countess. Au-delà de la traditionnelle condescendance des séries anglo-saxonnes envers l’Europe méridionale, on peut y distinguer un rappel sensible de la grande misère persistant dans l’Italie post Reconstruction. La série n’est guère éloignée du néoréalisme italien des années 50, dont on perçoit ici comme une résonnance. Le Saint reste décidément relativement plus ouvert sur son époque que les épisodes classiques des Avengers. L’habile scénario entremêle finement ce réalisme social à de divertissants poncifs des aventures des Sixties, comme cette grande actrice se déguisant en mendiante pour mener l’enquête, ce mystérieux chef d’une organisation secrète ou la proverbiale Mercedes des méchants, même à Rome. Surtout il dégage un suspense bien réel, chacun des « candidats » potentiels conservant une crédibilité jusqu’au terme des évènements.

Le percutantes scènes d’action entrecoupent à point nommé le récit et les inserts romains s’avèrent particulièrement sublimes. Les décors manifestent le goût et l’opulence coutumiers, tandis que les mateurs des Avengers apprécieront l’importance dédiée au Noble Jeu. Mais le grand atout de The King of Beggars réside dans son interprétation. Avec un contraste bienvenu l’opposant à l’opus précédent, les différentes actrices manifestent une indéniable personnalité. On apprécie ainsi vivement l’élégance mondaine et la distinction de Maxine Audley, de même que le piquant et l’allant d’Yvonne Romain (le bien nommée). Roger Moore se montre étonnant de conviction dans le rôle du mendiant aveugle, on en vient presque à regretter que Simon recoure aussi rarement aux déguisements. Si le cabotinage d’un Oliver Reed devant encore peaufiner son métier divertit continuellement, on retiendra davantage l’ébouriffante prestation de Warren Mitchell, qui se lâche totalement lors de la hélas ultime apparition de Marco. On rit franchement à plusieurs reprises, alors que l’acteur va désormais délaisser l’Italie au profit de la Russie soviétique !



L'excellent Warren Mitchell incarne ici pour la troisième et dernière fois le chauffeur de taxi Marco Di Cesari.

Oliver Reed (Catelli) est ici à l'orée d'une longue carrière cinématographique, où il se spécialisa dans les rôles virils (tueurs, militaires...). Il décéda lors du tournage de Gladiateur (1999). Dans ses mémoires, Roger Moore narre une mésaventure survenue à l'acteur. Cabotin, Reed s’évertua à prendre les poses les plus spectaculaires imaginables lors de la mort de son personnage. Ce manque de naturel força le metteur en scène à retourner plusieurs fois la scène (le résultat est effectivement risible, 47’21’’). Irritée, l’équipe ne fit plus attention à Reed et mit quelque temps à découvrir que celui-ci, étendu sur le sol, faisait un malaise suite à sa cabriole. L’incident fut heureusement sans gravité.

La brune Yvonne Romain, d’origine italienne, débuta comme mannequin, avant d’apparaître dans nombre de productions anglaises des années 50 et 60, notamment dans les films d’horreurs alors en vogue. Elle reste ainsi particulièrement remémorée pour La nuit du Loup garou (1961), où elle jouait déjà en compagnie d’Oliver Reed, le film lançant la carrière de ce dernier. Les deux acteurs seront d’ailleurs régulièrement associés par la suite. Elle est l’épouse de Leslie Bricusse, important compositeur de musiques de films.

Parmi les différents sites romains, les inserts s’attachent particulièrement à la Place d’Espagne, ainsi nommée car elle fut longtemps territoire espagnol, du fait de la présence de l’ambassade. On y reconnait divers monuments, comme le spectaculaire escalier, la Fontaine de Bargaccia (1629) ou l’Eglise française de la Trinite des Monts (1495) et son Obélisque. La place connaît encore un statut partiel d’exterritorialité, car on y trouve le siège de l’Ordre souverain de Malte.

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