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Message  Estuaire44 Dim 29 Jan 2012 - 21:00

Le Roi des mendiants (The King of the Beggars, 2-09, ****)
Date de diffusion : 14 novembre 1963 (Second Sight : 16 novembre 1963)

A Rome, le Saint assiste à une terrible scène, lorsqu’un mendiant aveugle est délibérément renversé par une voiture. Une société d’aide aux nécessiteux dissimule en fait un racket s’étendant à toute la capitale italienne. Aidé par l’actrice Theresa Mantania, dont l’un des amis a été victime des bandits, Simon se fait passer pour un mendiant. Il va tâcher de découvrir l’identité du chef du gang, le fameux Roi des Mendiants. La faune interlope de Rome abritant plusieurs suspects, l’enquête s’annonce malaisée, mais le brave Marco di Cesari est toujours prêt à aider son ami anglais !

On retrouve ici le même antagonisme social exacerbé que décrit lors du déjà très réussi, mais davantage optimiste, The Charitable Countess. Au-delà de la traditionnelle condescendance des séries anglo-saxonnes envers l’Europe méridionale, on peut y distinguer un rappel sensible de la grande misère persistant dans l’Italie post Reconstruction. La série n’est guère éloignée du néoréalisme italien des années 50, dont on perçoit ici comme une résonnance. Le Saint reste décidément relativement plus ouvert sur son époque que les épisodes classiques des Avengers. L’habile scénario entremêle finement ce réalisme social à de divertissants poncifs des aventures des Sixties, comme cette grande actrice se déguisant en mendiante pour mener l’enquête, ce mystérieux chef d’une organisation secrète ou la proverbiale Mercedes des méchants, même à Rome. Surtout il dégage un suspense bien réel, chacun des « candidats » potentiels conservant une crédibilité jusqu’au terme des évènements.

Le percutantes scènes d’action entrecoupent à point nommé le récit et les inserts romains s’avèrent particulièrement sublimes. Les décors manifestent le goût et l’opulence coutumiers, tandis que les mateurs des Avengers apprécieront l’importance dédiée au Noble Jeu. Mais le grand atout de The King of Beggars réside dans son interprétation. Avec un contraste bienvenu l’opposant à l’opus précédent, les différentes actrices manifestent une indéniable personnalité. On apprécie ainsi vivement l’élégance mondaine et la distinction de Maxine Audley, de même que le piquant et l’allant d’Yvonne Romain (le bien nommée). Roger Moore se montre étonnant de conviction dans le rôle du mendiant aveugle, on en vient presque à regretter que Simon recoure aussi rarement aux déguisements. Si le cabotinage d’un Oliver Reed devant encore peaufiner son métier divertit continuellement, on retiendra davantage l’ébouriffante prestation de Warren Mitchell, qui se lâche totalement lors de la hélas ultime apparition de Marco. On rit franchement à plusieurs reprises, alors que l’acteur va désormais délaisser l’Italie au profit de la Russie soviétique !



L'excellent Warren Mitchell incarne ici pour la troisième et dernière fois le chauffeur de taxi Marco Di Cesari.

Oliver Reed (Catelli) est ici à l'orée d'une longue carrière cinématographique, où il se spécialisa dans les rôles virils (tueurs, militaires...). Il décéda lors du tournage de Gladiateur (1999). Dans ses mémoires, Roger Moore narre une mésaventure survenue à l'acteur. Cabotin, Reed s’évertua à prendre les poses les plus spectaculaires imaginables lors de la mort de son personnage. Ce manque de naturel força le metteur en scène à retourner plusieurs fois la scène (le résultat est effectivement risible, 47’21’’). Irritée, l’équipe ne fit plus attention à Reed et mit quelque temps à découvrir que celui-ci, étendu sur le sol, faisait un malaise suite à sa cabriole. L’incident fut heureusement sans gravité.

La brune Yvonne Romain, d’origine italienne, débuta comme mannequin, avant d’apparaître dans nombre de productions anglaises des années 50 et 60, notamment dans les films d’horreurs alors en vogue. Elle reste ainsi particulièrement remémorée pour La nuit du Loup garou (1961), où elle jouait déjà en compagnie d’Oliver Reed, le film lançant la carrière de ce dernier. Les deux acteurs seront d’ailleurs régulièrement associés par la suite. Elle est l’épouse de Leslie Bricusse, important compositeur de musiques de films.

Parmi les différents sites romains, les inserts s’attachent particulièrement à la Place d’Espagne, ainsi nommée car elle fut longtemps territoire espagnol, du fait de la présence de l’ambassade. On y reconnait divers monuments, comme le spectaculaire escalier, la Fontaine de Bargaccia (1629) ou l’Eglise française de la Trinite des Monts (1495) et son Obélisque. La place connaît encore un statut partiel d’exterritorialité, car on y trouve le siège de l’Ordre souverain de Malte.

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Message  Estuaire44 Dim 29 Jan 2012 - 21:31

Les Diamants bruts (The Rough Diamonds, 2-10, ***)
Date de diffusion : 21 novembre 1963 (The Medecine Men : 23 novembre 1963)

Le diamantaire Allan Uttershaw demande à Simon de l’accompagner lors d’un vol convoyant des diamants d’Afrique du Sud jusqu’en Angleterre, afin de veiller sur la marchandise. Tout se déroule parfaitement, mais les pierres sont dérobées sur l’autoroute reliant l’aéroport à Londres, l’escorte étant assassinée. Piqué au vif le Saint décide mener l’enquête,. Il soupçonne d’abord l’associé d’Alan, mais celui-ci est à son tour tué. L’Inspecteur Teal se montre méfiant envers Simon, mais celui-ci ne tarde pas à découvrir la vérité.

L’épisode apparaît certes moins intense et ambitieux que le chef d’œuvre romain précédent, mais constituant néanmoins un récit solide, mêlant de manière réussie action et intrigue policière classique. Le twist final apparaît astucieux, et finalement pas si prévisible que cela, les différents suspects étant fort judicieusement disséminés au fil du récit. De plus les deux dames du jour, la cougar et la cocotte (celle-ci très séduisante !), valent le détour, chacune dans leur genre. On pardonnera volontiers certaines naïvetés très Sixties comme ces convoyeurs de fonds à l’insigne crédulité ou l’écervelé affirmant à des tueurs avérés qu’il va de ce pas les dénoncer à la police. En fait, plus globalement, avec cet épisode la série continue à s’éloigner du roman noir à la Charteris pour entrer de plein pied dans la série d’aventure anglaise des années 60, revêtant ainsi son aspect le plus remémoré.

On y trouve de spectaculaires bagarres, les péripéties coutumières se mettent en place, des visages connus des Avengers (notamment de la période Cathy Gale) se manifestent en nombre plus conséquents qu’à l’ordinaire, le duo formé avec l’inspecteur Teal fonctionne déjà à merveille lors de cette deuxième occurrence. Un glissement fort agréable vers nos séries de prédilection, d’autant que le Saint conserve ses atouts, avec un Roger Moore absolument enthousiasmant. Le panorama se voit complété avec des éléments culturels très Sixties et quelques extérieurs et inserts des plus plaisants (balade en Volvo, superbes avions de l’époque). Une vraie réussite, où l’on regrettera simplement un ralentissement vers le milieu de parcours, avec quelques scènes verbeuses et statiques, ainsi qu’une mise en scène manquant parfois de créativité.


Paul Stassino participe en tout à cinq épisodes du Saint, ainsi qu’à de nombreuses séries de l’époque, notamment pour sa personnalité exotique lui permettant de jouer des étrangers. Au cinéma, il est surtout connu pour son double rôle dans Opération Tonnerre. Stassino interprète également un faux Tito dans l’épisode des Avengers The Decapode.

La première partie de 'épisode se déroule à Gatwick Airport. Situé à 45 km de Londres, il s'agit du second en taille du pays, derrière Heathrow. Le nom de Gatwik est rattaché à un château du XIIIème siècle, sur le site duquel s'est bâti l'aéroport. Inauguré à la fin dès années 20, celui-ci vient de bénéficier en 1958 d'une importante modernisation, avec une inauguration par la Reine. Il bénéfice alors d'un raccordement à Londres par autoroute, d'où sans doute du convoyage express des pierres.

L'appartement de Barbara se situe en fait à Oslo Court, une importante urbanisation londonienne située non loin de Regents Park..

Plusieurs sites londoniens apparaissent au fil de l'épisode : Hyde Park, Picadilly, London Wall, Kensington, Queens Gate etc.

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Message  Estuaire44 Mer 8 Fév 2012 - 10:39

Le Saint joue avec le feu (The Saint Plays with Fire, 2-11, ****)
Date de diffusion : 28 novembre 1963 (The Grandeur That Was Rome : 30 novembre 1963)

Un parti néo Nazi émerge soudainement en Grande Bretagne. Un journaliste, John Kennet, enquête sur les vrais commanditaires du mouvement, notamment de puissants financiers. Il meurt subitement, lors de ce qui ressemble à un incendie accidentel. Le Saint croit plutôt à un assassinat et décide de mener l’enquête. Pendant de ce temps, la troublante Lady Valérie a mis la main sur l’article en préparation et décide de s’en server comme moyen de chantage.

Cette évocation d’une tentative de prise pouvoir trancher clairement avec The Mauritius Penny, l’opus des Avengers traitant d’un sujet similaire. Celui-ci arborait une certaine fantaisie, notamment lors de l’affaire des timbres, et demeurait assez flou à propos des moyens employés pour que survienne le grand soir. Comme à son habitude, Le Saint opte pour un réalise relativement plus affirmé. Emprunt d’une gravité inaccoutumée, l’épisode fait froid dans le dos en décrivant un gangrène s’étendant aux milieux économiques, à l’opinion publique et même aux instituions de justice. Le tout forme un projet cohérent d’envahissement d’une société par la dérive morale sonnant avec une rare justesse. Plusieurs scènes, superbement mises en scène, se montrent particulièrement intense, renforçant l’impacte du récit : l’apparition explicite de la croix gammée, le terrifiant incendie, ou le passage détonnant remarquablement avec le ton de la série, voyant le Saint à la peine pour se libérer de ses liens et voyant ses mains grièvement brulées. On regrettera simplement que les conventions du temps fassent que le cerveau de l’opération soit d’origine allemande, comme si le fléau de pouvait naître ailleurs.

La série se rapproche au tant qu’il lui est possible d’une dénonciation aux confins de la dystopie, bénéficiant pour cela d’une exceptionnelle interprétation, menée par un magistral Roger Moore. Les nazillons se montrent bornés et robotisés à souhait tandis que leur leader secret, entre brillante intelligence et inclinaison profonde pour la violence constituent un bien périlleux adversaire pour Templar. La petitesse et la pente fatale suivie par ses divers collaborateurs expriment éloquemment une navrante constante de l’âme humaine. Le sursaut final de l’un d’entre eux n’en prend que plus de valeur. Le seul véritable appui de Simon demeure finalement le toujours méfiant mais honnête Inspecteur Teal, dont le récit souligne habilement la complicité existant entre lui et le Saint. Lady Valérie, par son charme et sa fantaisie, certes vénale, apporte la seule touche de légèreté à ce récit des plus sombres. Le duo formé par Justine Lord et Roger Moore fonctionne excellemment, on comprend sans peine que l’actrice ait été autant présente sur la série. Mais même cet apport se voit enténébré par l’âpre scène où est recluse en compagnie d’un Simon plus impuissant qu’à l’ordinaire et surtout par son effroi quand les Nazis menacent de l’étrangler. Un épisode particulièrement intense.


Justine Lord (Lady Valérie) apparaît ici pour la première fois dans une série où elle participera à pas moins de sept épisodes ! L'actrice est une figure régulière des séries anglaises de l'époque (dont les Avengers pour Combustible 23). Son rôle le plus connu demeure celui de Sonia, que poursuit le N°6, dans La mort en marche, fameux épisode narratif se déroulant hors du Village. Elle y porte pas moins de neuf costumes différents, tous blancs!

Aux côtés de Roger Moore, Roibert Brown (Jackman) joua Gurth, le comparse d'Ivanhoé, durant les 39 épisodes de cette série (1958-1959). Les deux acteurs devaient également se retrouver quand Brown devient M, le supérieur de James Bond, dans Octopussy. Il conserva le rôle durant l'ère Timothy Dalton.

L'épisode constitue le deuxième des quatre que le producteur Robert S. Baker réalisera personnellement.

Les voitures garées près de l'appartement de Kennet demeurent absolument les mêmes, alors que les deux scènes ne sont pas censées se dérouler le même jour.

Différents sites londoniens sont visibles dans les inserts de l'épisode : Trafalgar Square, Culworth Street, Albert Street.

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Message  Nicolas Mer 8 Fév 2012 - 16:49

On peut signaler qu'à l'époque du tournage de la série existait en GB un "National Socialist Movement" fondé par un illuminé nommé Colin Jordan,ex-prof de maths qui a connu son quart d'heure de célébrité en déployant une banderolle "Hitler was right" à Trafalgar Square en juillet 62.Ne dépassant pas le stade du groupuscule son parti fut temporairement subventionné par Françoise Dior,nièce du grand couturier.Jordan est mort complètement oublié il y a quelques années,ainsi d'ailleurs que celle qui fut sa femme et caution financière.L'épisode s'inscrit donc dans un contexte historique brulant,à l'instar de son titre!
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Message  Estuaire44 Mer 8 Fév 2012 - 18:58

Merci pour l'info ! Si tu en es d'accord je la reprendrai dans les IS. Very Happy
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Message  Nicolas Mer 8 Fév 2012 - 21:23

No problemo!
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Message  Estuaire44 Mer 8 Fév 2012 - 22:01

Merci !
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Message  Estuaire44 Jeu 9 Fév 2012 - 0:33

Corruption (The Well-Meaning Mayor, 2-12, ***)
Date de diffusion : 05 décembre 1963 (The Golden Fleece : 07 décembre 1963)

Nouvellement élu, le conseil municipal de Seatondean est secoué par une crise, Geoff Hackett, candidat de l’opposition, accusant le Maire Sam Purdell de racket et de prévarication immobilière. Un important projet est en effet sur le point d’être décidé. Hackett rencontre une totale incrédulité chez les autres conseillers, mais aussi chez sa fille, Molly. Son fiancé, Jack (journaliste et ami du Saint) est plus circonspect. Hackett est soudain retrouvé mort, sans qu’un assassinat puise être établi par l’enquête. Simon va tâcher de découvrir le fin mot de l’histoire.

On pourra reprocher au scénario une très longue exposition d’avant meurtre, puisque celle-ci dépasse nettement la moitié de l’épisode ! Si cela conduit mécaniquement à une enquête relativement expédiée, ce temps n’est néanmoins pas gaspillé. On découvre ainsi deux études de caractères réussies : Hackett est à la fois en lutte pour la vérité mais aussi inspiré par la jalousie et la soif de revanche, tandis que Purdell se montre captivant entre sa solidité et sa bonhommie affichées, dissimulant un aspect bien plus sombre. Cette dualité se voit admirablement exprimée par Leslie Sands, dont la composition demeure le grand atout de The Well-Meaning Mayor. Certes charmante, Carol Cleveland développe un jeu bien moins marquant, jouant tout sur sa fraicheur. Les quelques inserts côtiers s’avèrent également superbes. L’amusante introduction par Templar évoque le plaisamment le grand barnum des élections locales anglaises, on aura d’ailleurs le plaisir d’y retrouver des échos, certes fugitifs, du Free for All du Prisonnier. L’intrigue entretient habilement le doute quant à l’identité du coupable, ménageant de plus un remarquable twist en fin de parcours. L’affrontement final sur les échafaudages nous vaut quelques plans spectaculaires, même si le recours, pour une fois, à des cascadeurs conduit à des raccords studios des plus évidents. En arrière-plan le récit évoque avec une certaine acuité le boom immobilier des années 60, inévitablement flanqué d’un affairisme parfois douteux.


Leslie Sands, spécialisé dans les rôles d’autorité, apparut dans un grand nombre de séries des années 60 et 70. Dans Chapeau Melon, il incarne le Capitaine Slim, lors de Lobster Quadrille, l’ultime épisode Cathy Gale.

Mandy Miller (Molly), qui une fut une enfant star du cinéma anglais des années 50, tient ici son dernier rôle. Elle va en effet se retirer après s'être mariée. Elle interprète Daphné dans Les Fossoyeurs, version Cathy Gale. Elle est la tante de l'actrice Amanda Pays (Phoebe Green dans les X-Files).

Lors de la scène sur les échafaudages, le ciel derrière Simon est à l’évidence un décor peint, on distingue d'ailleurs son ombre se projetant dessus ! (44’30’’)

La ville côtière de Seatondean est en fait Peacehaven, dans l'East Sussex, où ont été également réalisés les extérieurs de All Done With Mirrors. Peacehaven se situe exactement au point de jonction de la côte anglaise et du Méridien de Greenwich. Le front de mer est celui de Scarborough, dans le North Yorkshire. Ses sources thermales sont très réputées. En décembre 1914, Scarborough fut l'objet d'un raid mémorable de la marine allemande. Les bombardements tuèrent 137 civils, choquant l'opinion. Ils servirent de leitmotiv à la propagande anglaise durant tout le conflit, avec le slogan Remember Scarborough !.

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Message  Estuaire44 Jeu 9 Fév 2012 - 23:23

Une paisible distraction (The Sporting Chance, 2-13, **)
Date de diffusion : 12 décembre 1963 (Don't Look Behind You : 14 décembre 1963)

Le Saint part pêcher dans les grands lacs de l’Ontario. Sur place il fait connaissance avec le Professeur Mueller, savant d’origine allemande de l’Est. Il est passé à l’Ouest, mais la promesse de faire venir sa femme et sa fille n’a pas pu encore être tenue, d’où une vive inquiétude. . Peu de temps après, les autorités apprennent que la famille de Mueller a pu rallier Berlin Ouest, mais celui-ci a été mis au secret par des agents de l’Est, effrayés par la proximité de Templar. Ils préparant son retour, avec son accord. Le Saint s’efforce de lui communiquer l’information et découvre que les espions disposent de l’appui d’un riche canadien forestier, que les Soviétiques font chanter du fait de son passé délictueux. Simon a tôt fait de mettre dans son jeu la charmante secrétaire de celui-ci, Marion. Il parvient ainsi à empêcher l’exfiltration de Mueller par hydravion.

Après plusieurs épisodes au ressort très policier, le Saint renoue ici avec le domaine voisin de l’espionnage. Malheureuses ces retrouvailles se traduisent par un recours aux clichés les plus éculés du genre et ne va guère plus loin dans son intrigue passablement famélique. Si l’enquête du Saint s’effectue avec une confondante facilité jusqu’à la traditionnelle confrontation finale, elle multiplie d’ailleurs les déplacements divers pour donner une illusion de contenu, un technique éprouvée de scénariste. Si le portrait de un professeur, où se combattent moralité et désir déchirant de revoir les siens, demeure intéressant, les autres protagonistes de l’affaire s’apparentent à de simples silhouettes. L’interprétation, certes correcte, n’apparaît pas non plus comme la plus inoubliable de la série. Devant par ailleurs porter un rôle réellement minimaliste, Carol Cleveland apparaît ainsi singulièrement discrète bien loin de ses prestations futures aux cotés des Monty Pythons.

Irrésistible en tueur volubile et précieux, évoquant déjà le Groski des Persuaders, Derren Nesbitt vient cependant dynamiser l’ensemble. Mais son entrée survient bien trop tard dans le récit, se limitant à la séquence finale, certainement la meilleure du lot. On appréciera cependant l’atmosphère canadienne, divertissante avec ces gaillards en chemise à gros carreaux et à la bonne humeur communicative. Roger Moore retrouve avec un évident plaisir les postures des rôles de sa période MGM (notamment Maverick), affirmant l’identité anglaise de son personnage face aux rudes natifs. On découvre également de superbes inserts et scènes en extérieurs, même si à ce moment les forêts canadiennes se mettent à furieusement ressembler aux anglaises ! Les amateurs des New Avengers se plairont à retrouver Toronto, tandis que le Saint triomphe de Netchideff grâce à un jeter de hameçon tout à fait similaire à ceux de The Eagle’s Nest !


Derren Nesbitt (Netchideff) devait plus tard retrouver Roger Moore dans Amicalement vôtre, où il interprète le rôle mémorable du tueur dandy et volubile Groski (Un drôle d'oiseau). Il fut également l'un des Numéros 2 du Prisonnier.

Carol Cleveland (Marion) est bien connue pour ses multiples apparitions tout au long des aventures délirantes de ses amis des Monty Pythons. Elle est ainsi la seule présence féminine récurrente du mythique Monty Python's Flying Circus et participe à cinq films de la joyeuse bande. Dans Le Club de l'Enfer, elle incarne Sara, la rivale jalouse de Mrs Peel.

Le décor de la résidence de Mueller est celui servant usuellement pour l'appartement londonien du Saint.

L'insert représentant l’hydravion (44’01’’) se compose en fait d'une image figée.

Les bureaux de la Pavan Lumber Company sont en fait ceux des studios d'Elstree, vus depuis Eldon Avenue.


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Message  Estuaire44 Ven 10 Fév 2012 - 23:04

Les Artistes de la Fraude (The Bunco Artists, 2-14, ****)
Date de diffusion : 19 décembre 1963 (Death a la Carte : 21 décembre 1963)

Joyce et Richard Eade forment un couple d’élégants escrocs, embobinant toujours avec talent leurs victimes. Ils viennent de mettre la main sur la collecte destinée à la restauration d’une charmante église de province. Or Jean, la fille du pasteur, invite son ami Simon Templar, qui prend les choses en main. Mais Joyce et Richard se sont déjà envolés pour la Riviera française, avec leur butin de 6 000 Livres. Jean et Simon gagent également les lieux et vont monter leur propre arnaque, afin de récupérer l’argent. Elle même actrice, Jean se fait passer pour la fiancée française du Saint, qui lui-même revêt l’identité d’un richissime Texan.

Cette excellente comédie tombe à pic après plusieurs épisodes parfois des plus sombres. De plus elle s’inspire avec brio du thème toujours si porteur de l’arnaque, axant toute l’intrigue sur un humour joyeux et enlevé. Les deux escroqueries, s’avèrent chacune de petits bijoux d’inventivité, où l’on s’amuse autant de la crédulité des victimes que de du savoir faire des bonimenteurs. Joyce et Richard composent un couple résolument sympathique, toujours très amoureux l’un de l’autre et pétillant de jeunesse malgré leur entrée dans l’âge mûr. On apprécie leur vison de ludique de l’existence, sans omettre l’amoralité de leurs pratiques, non niée par le récit. Beaux joueurs, plumés mais laissés libres par le Saint, ils saisissent d’ailleurs l’occasion d’un nouveau départ, plus conforme à la morale. Une belle rencontre, complétée avec l’enjouée Jean à laquelle Justine Lord apporte une vitalité et un charme indéniables. L’évident plaisir pris par un Roger Moore endiablé se montre également communicatif.

Dès l’introduction dans le West End, le récit se situe habilement sous l’angle du théâtre, un aspect souligné par quelques citations shakespeariennes et l’aide apportés par les comédiens à Simon. Comme lors d’une pièce, l’intrigue varie d’ailleurs les décors, passant du West End à un petit village anglais joliment croqué en quelques scènes pour aboutir à la riviera niçoise. Cet excellent choix nous vaut une seconde partie d’épisode particulièrement coloré, entre accents plaisants et Français dans le texte, sublimes inserts gorgés de soleil, mais aussi clin d’œil à la future scène des premiers exploits des Persuaders. On s’amusera à comparer ces opus qu’une décennie sépare, puisque nous découvrons ce décor cette fois situé dans les années 60. On remarque de fait un forte similarité (notamment vestimentaire), avec le St Tropez du Gendarme, d’où un sourire supplémentaire quand l’un des alliés de Simon se fait passer pou un collègue de Cruchot ! Un épisode particulièrement jubilatoire.



Arnold Diamond accomplit une brève première apparition, non créditée, en tant que Colonel Latignant. Il reprendra le rôle dans cinq autres épisodes. Il participe aux Avengers, en interprétant notamment le Dr. Krelmar de Who's Who ?.

Marry Merral (l’épouse du révérend, victime de la première arnaque) est bien connue des Avengers pour sa double participation à la série : la vieille dame de The Girl from Auntie et Georgina dans Homicide and Old Lace.

L’épisode marque la deuxième des sept participations de Justine Lord (Jean) à la série.

Le barman français du palace est interprété par André Maranne. Il incarnera le Sergent François Chevalier durant la série des Panthère Rose de Blake Edwards.

Peter Dinely (Richard) est intervenu à plusieurs reprises dans Ivanhoé, entant que Cédric le Saxon.

Richard lit le Marie Claire de sa femme. Ce magazine, relancé après Guerre en 1954, connaît un grand succès durant les années 60, dont il saisit bien l’air du temps. Joan parcoure un exemplaire de Tatler, parution anglaise actuellement très glamour, dont la longue histoire, aux multiples évolutions, remonte à 1709.

La prétendue Amelia arrive au Wellington Inn. Il s'agit en fait du pub nommé The Wicked Lady, situé dans le Hertfordshire. . Le nom The Wicked Lady fait référence à une célèbre voleuse de grand chemin, de noble extraction, détroussant les voyageurs de la contrée au XVIIème siècle. Devenue une figure de la culture populaire anglaise, elle fut incarnée au cinéma par Margaret Lockwood et Faye Dunaway.

Amelia admire l'église de Netherdon. Il s'agit en fait de l'église St Léonard, à Sandridge, également dans le Herdforshire. Ses fondations remontent à 796.

Le Saint reçoit un procès verbal pour stationnement abusif. La scène se déroule sur Shaftesbury Avenue, grande artère de Londres, partant de Piccadilly Circus et croisant Charing Cross Road., et haut lieu du West End. La ST1 est d’ailleurs garée en face d’un théâtre.

La Volvo ST1 parcoure également The Mall, la célèbre avenue royale joignant Charing Cross au Palais de Buckingham, où se déroule les diverses cérémonies protocolaires de la Couronne britannique. On aperçoit notamment l'Admiralty Arch, arche colossale élevée en 1911, en hommage à Victoria.

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Message  Estuaire44 Sam 11 Fév 2012 - 20:22

Le Cambriolage (The Benevolent Burglary, 2-15, ***)
Date de diffusion : 26 décembre 1963 (Dressed to Kill : 28 décembre 1963)

A Monte Carlo, un jeune musicien anglais désargenté, Bill, tombe amoureux de la belle Meryl, fille du terrible milliardaire Elliot Vascoe. Les deux jeunes gens désespèrent, car le père s’oppose au mariage et fait même annuler les engagements de Bill. Cependant bill est un ami du célèbre Simon Templar, qui va tout mettre ne œuvre pour que les amoureux puissent convoler. Sachant que Vascoe raffole de sa collection d’art, protégée par le Colonel Latignant, il parie 5 000 Livres avec de dernier qu’elle sera cambriolée sous quatre jours. La pègre locale s’agite, désireuse de réaliser un coup dont le Saint serait d’office désigné coupable. Mais celui-ci à élaboré tout un stratagème.

Le Saint s’apparente ici à Arsène Lupin , version Descrières, tant l’aventure du jour évoque le Gentleman Cambrioleur. On y trouve ainsi l’emblématique salle du butin, évidemment nantie de tous les systèmes de sécurité modernes et veillée par de nombreux gardiens, l’as de la police française prenant l’affaire comme un défi personnel lancé par le protagoniste, les aigrefins autrement plus sinistres que héros, la victime, richissime et guère sympathique, la jeune femme en (relative) détresse, le stratagème astucieux… L’effet miroir apparaît fort plaisant, d’autant que Roger Moore excelle particulièrement dans cette vision légère et narquoise du Saint, mais souffre néanmoins d’un sensible ralentissement à mi parcours, perceptible notamment par une traditionnelle scène de dépit amoureux. Surtout, si l’on comprend bien le ressort de l’arnaque, le réconfort qu’elle apporte aux amoureux nécessite une scène finalement passablement tirée à la ligne. Reste le plaisir de redécouvrir une nouvelle fois la Riviera, immédiatement le davantage stimulant The Bunco Artists, d’autant qu’elle se peuple de malfrats pour le moins pittoresques et à l’accent français toujours aussi irrésistible. Le Colonel Latignant, toujours incarné par l’impeccable Arnold Diamond, apporte d’ailleurs une continuité bienvenue, laissant regretter que son collègue parisien ne bénéficie pas d’un interprète permanent. La qualité générale de la distribution consolide d’ailleurs le succès de cet épisode réjouissant à défaut d’exceptionnel.

Lors de ce deuxième épisode sur la Riviera, on retrouve l’acteur franco-britannique André Maranne, cette fois dans le court rôle de l’opérateur radio de la police.

John Barrie (Vascoe) fut une figure régulière de la télévision anglaise, remémoré pour ses participations à des séries policières, dont Z Cars et Sergeant Cork.

Dans sa préface d’Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur (1972), Pierre Lazareff. Celui-ci décrit ainsi le Saint :

Arsène Lupin eut beaucoup d’enfants, dont Le Saint, joyeux et élégant redresseur de torts, défenseur des opprimés, qui prend au passage sa commission sur les méchants et qui, par-dessus-tout, aime la vie et par conséquent le danger et le plaisir.

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Message  Estuaire44 Sam 11 Fév 2012 - 23:41

On a trouvé du pétrole (The Wonderful War, 2-16, ****)
Date de diffusion : 02 janvier 1964 (The White Elephant : 04 janvier 1964)

Au Moyen Orient, un colossal gisement de pétrole est découvert au Sayeda par une société pétrolière anglaise. Son codirigeant, Shannet, assassine son associé McAndrew et s‘entend avec le perfide premier ministre, Abdul, pour se partager les ressources du pays. Le souverain est également tué, mais le prince héritier parvient à s’enfuir au Koweït. Il y rencontre le Saint, déjà en compagnie de Lilla, fille de McAndrew. Le Saint entreprend de châtier les criminels et pénètre au Sayeda sous l’identité d’un magnat du pétrole. Aidé par le loyal contremaître Mike Kelly, Il entreprend de faire croire aux associés qu’une attaque militaire est lancée contre eux.

Face à ces péripéties arabisantes, l’amateur des Avengers évoquera évidemment le proche Death a la carte ou plus encore le fantaisiste Honey for the Prince. Bien que les épisodes présentent nombre de points communs (dont des danses orientales pour le moins suggestives), le Saint privilégie cependant, comme à son habitude, le récit d’aventures classiques. Mais cette histoire se montre particulièrement entraînante, avec ses nombreux rebondissements et ses scènes d’action parfois réellement spectaculaires. C’est notamment le cas lors d’un étonnant duel au cimeterre, où Roger Moore, toujours non doublé, prouve qu’il n’a pas oublié les leçons d’Ivanhoé. Le scénario se montre également astucieux et, avec ces diverses substitutions d’identité de Simon et cette arnaque visant à faire paniquer les criminels (des enregistrements de bruit d’armes), l’histoire finit par prendre une petite saveur à la Mission Impossible. Alors qu’il évite toute condescendance trop marquée envers les autochtones, The Wonderful War apporte un soin particulier à ses seconds rôles : félons d’anthologie (avec un Alfred Burke assez proche de Gregorie Auntie), humour et entrain du très irlandais Mike Kelly et sympathie dégagée par les orphelins, à qui l’histoire conserve habilement un véritable rôle à jouer. Le Saint délivre un numéro hilarant de pétrolier américain, férocement caricatural. On découvre également avec grand intérêt de saisissants inserts : champs pétrolifères et Moyen Orient des années 60. Un évocation divertissante et tonique de ces pays de l’Or Noir, déjà passablement mythiques à lors que l’OPEP vient de se créer en 1960.

Alec Mango (Abdul Aziz) participe à deux épisodes des Avengers, La Loi du silence et Un Steed de trop. Il est également aperçu dans Destination Danger, Z Cars… Au cinéma il fut notamment le Calife dans Le septième voyage de Sinbad (1958).

Alfred Burke (Shannet) est apparu dans trois épisodes des Avengers : Dragonsfield, Mauritius Penny et Maille à partir avec les taties. Il intègre la Royal Academy of Dramatic Art en 1937, avant de mener une brillante carrière sur les planches le conduisant jusqu’à la Royal Shakespeare Company. Il apparaît dans Z Cars, Destination Danger... Son rôle le plus connu demeure celui de Frank Marker, le miteux détective de Private Eye (1965-1975) En 2002 ce comédien reconnu et respecté apparaît encore dans Harry Potter et la Chambre des Secrets, interprétant le portrait d’Armando Dippet, le prédécesseur de Dumbledore.

Suzanna Leigh (Lilla) participa aux productions de la Hammer mais connut également une carrière hollywoodienne. Elle tourna ainsi avec Tony Curtis dans Boeing Boeing, en 1965. Elle incarne Emily dans l’épisode Un enchaînement de circonstances, d’Amicalement vôtre. Cette actrice éclectique participa également à deux séries françaises, Trois étoiles en Touraine et Docteur Caraïbes.

Noel Purcell (Kelly) a interprété Jonah dans l’épisode A Surfeit of H2O des Avengers.


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Message  Estuaire44 Dim 12 Fév 2012 - 15:47

Un parfait homme du monde (The Noble Sportsman, 2-17, *)
Date de diffusion : 09 janvier 1964 (The Little Wonders : 11 janvier 1964)

Le richissime Lord Yearley, passionné de sports, reçoit des menaces de mort anonymes. Les suspects de manquent pas : un entrepreneur ayant raté une excellente affaire par sa faute, un voisin excédé par les chasses se déroulant sur son domaine et surtout Farley, jeune architecte amoureux d’Anna, jeune seconde épouse de Yearley. Celui-ci suspecte même qu’il pourrait être le vrai père de l’enfant que sa femme attend. Yearley méprise le danger, mais Rose, fille issue d’un premier mariage, alerte le célèbre Simon Templar.

Jusqu’ici les récits à la Agatha Christie n’ont guère porté chance à la série. Celui-ci se montre encore pire, du fait d’une conclusion évidente et d’une propension marquée pour le bavardage. On retrouve en fait ici le syndrome du Strange Sase of the Missing Corpse : on attend tout au long du récit le meurtre fatidique qui n’arrive toujours pas, malgré des tentatives tombant à miraculeusement à l’eau. D’où une baisse sensible de l’intensité dramatique, mais aussi une indication évidente concernant le pot aux roses. La description d’une affaire amoureuse passablement datée et ampoulée dévore également beaucoup d’espace. L’intrigue détenait cependant un véritable sujet, qui lui aurait permis se secouer sa léthargie : le portrait sensible d’un homme refusant obstinément de vieillir, jusqu’au drame. Malheureusement à un empilement indigeste de suspects, totalemnt dépourvu d’intensité. Jamais aucun d’entre eux n’apparaît crédible, ce qui pénalise gravement l’ensemble. Les personnages secondaires paraissent cependant correctement écrits, notamment l’entrepreneur à la rapace férocité, interprété avec flamme. Les amateurs des Avengers s’amuseront à découvrir nombre de visages connus, parfois pour un bref instant. La scène de chasse reste également trop brève pour admirer les superbes extérieurs anglais et les talents d’équitation de Roger Moore, rodés chez Ivanhoé et Maverick.


Francis Matthews (Farley) a participé à deux épisodes des Avengers : The thirteenth Hole (Collins) et Mission Highly Improbable (Chivers).

Anthony Quayle (Lord Yearley) fut une grande figure du théâtre shakespearien, participant à la création de la RSC. Il marqua également le cinéma anglais, avant d’être élevé au rang de Commandeur de l’Empire Britannique.

Sylvia Syms (Lady Yearley) connut une superbe carrière au cinéma ; Elle va participer à quatre épisodes de la série, dont The Fiction Makers.

Lors du tournage de l’épisode, Janes Asher (Rose), célèbre en Grande Bretagne pour sa carrière télévisuelle, était la compagne de Paul McCartney. Elle le demeura jusqu’en 1968, composant l’une des figures de la Beatlemania des Sixties.

La demeure de Lord Yearley est en fait le country club de Dyrham Park, dans le Hertfordshire. On y trouve un important parcours de golf, tandis que le bâtiment sert à l'organisation de noces et banquets. Il vient alors d'être tout juste inauguré, au début des années 60.

Plusieurs sites londoniens sont aperçus en cours d'épisode : Piccadilly Circus, Whitehall, Park Lane...

Une aquarelle présente dans le bureau de Lord yearley représente Notre Dame et l’Ile de la Cité, vues depuis la Seine.

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Message  Estuaire44 Dim 12 Fév 2012 - 18:29

Une jeune fille romanesque (The Romantic Matron, 2-18, ***)
Date de diffusion : 16 janvier 1964 (The Wringer : 18 janvier 1964)

A Buenos Aires, le Saint prête assistance à une veuve américaine, Béryl Carrington. Elle est tombée amoureuse d’un Argentin, Ramon Venin. Il se présente comme chez chef d’un groupe désirant rénover le pays. Traqué par ses adversaires il a quitté le pays en confiant à Béryl une valise contenant de précieux documents sur son organisation. Ils doivent se retrouver à New York, mais Béryl craint maintenant d’elle elles même poursuivie. Simon affronte la bande adverse, mais se rend compte qu’il s’agit en fait d’une arnaque visant pour à transférer à l’étranger le produit d’un vol, avec l’aide innocente de Béryl.

The Romantic Matron présente la grande habileté de rendre l’arnaque aussi crédible que possible. Celle-ci s’installe au cours d’un long récit (près de la moitié de l’épisode), considéré du seul point de vue de Béryl. Après une introduction réussie (impressionnante scène de l’attaque du transport), on obtient ainsi un conte romantique fort plaisant, porté par une atmosphère argentine instillée par de nombreux et magnifiques inserts, ainsi que par une interprétation des plus remarquables. Ann Gillis rend touchante, et non ridicule, cette veuve émerveillée de retrouver le grand amour et totalement transportée dans son rêve argentin. Toujours aussi étonnamment polymorphe, John Carson vampe superbement le Latin Lover ténébreux et accompagne parfaitement le virage du personnage après la chute des masques. Comme de coutume, les décors apparaissent élégants et recherchés (chambre de Béryl). Après l’intervention du Saint, le récit prend un tout plus classique, mais recèle tout de même nombre de passages marquants, comme un combat particulièrement acharné et féroce et une étonnante évocation circonstanciée de l’Argentine post Peron. La série persiste à se connecter sur son temps, on se situe vraiment aux antipodes de l’intemporalité des Avengers. Bien avant Amicalement vôtre et Un Drôle d’oiseau, la saisissante prestation de Patrick Troughton complète cet opus supérieurement narré et interpréta, également orné d’admirables voitures de l’époque. Il va s’écouler encore deux années avant qu’il n’embarque à bord du Tardis.

Ann Gillis (Béryl) fut une enfant vedette d’Hollywood, notamment connue pour ses participations aux aventures filmées de Tom Sayer. Elle tient ici pratiquement son dernier rôle, avant une autre participation au Saint et une apparition dans 2001 Odyssée de l’Espace.

John Carson (Ramon Venino) a également participé à plusieurs épisodes des Avengers : Le clan des grenouilles, Seconde Vue Meurtre par téléphone (le sinistre Fitch) et Le baiser de Midas. Cette acteur polymorphe a participé à une multitude de séries mais c’est au cinéma qu’il a connu ses plus grands succès, jouant dans de nombreux films d’horreur, notamment dans les productions de la Hammer : The plague of the Zombies (1966), Taste the blood of Dracula (1969), Captain Kronos-Vampire Hunter (1974). Sa voix particulière l’a souvent fait comparer à Christopher Lee, une autre étoile de la Hammer.

Patrick Troughton (l'Inspecteur) demeure dans les mémoires comme le deuxième interprète du Docteur, de 1966 à 1969. Durant la guerre 39/45, il se distingua dans la Royal Navy et acheva le conflit avec le grande de Commandeur. Grand acteur de théâtre il apparaît également dans Adamant Adamant Lives !, Amicalement vôtre, Doomwatch, Softly Softly, Z cars… Il décède d’un infarctus au cours d’une convention américaine de fans de Doctor Who.

L'hôtel de Buenos Aires où descend Beryl est en fait l'immeuble abritant les bureaux administratifs des studios d'Elstree.

Dans le décorde la chambre d’hôtel de Béryl, on remarque le tableau représentant Notre Dame déjà aperçu dans The Noble Sportsman.

Les inserts montrent à plusieurs reprises l’obélisque de la Place de la République, point central de la ville. Il est notamment considéré depuis l’Avenida Corrientes, artère historique d ela capitale et haut lieu du tango. On aperçoit aussi le colossal Palais du Congrès argentin, inauguré en 1906. Son dôme culmine à 80 mètres de hauteur.

Lors du tournage de l’épisode, l’Argentine était dirigée par Arturo Umberto Illia. Ce médecin modéré ne fut effectivement pas un dictateur, légalisant le parti communiste mais aussi le mouvement péroniste, et libérant de nombreux prisonniers politiques. Illia instaura également une loi de salaire minimum et pris diverses mesures sociales. Il fut renversé en 1966 par une junte militaire devant se maintenir jusqu’en 1973.

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Message  Estuaire44 Dim 12 Fév 2012 - 22:09

Luella (Luella, 2-19, ****)
Date de diffusion : 23 janvier 1964 (Mandrake : 25 janvier 1964, 2-19, 4)

A Heathrow, le Saint rencontre Bill, un ami américain en voyage d’affaires à Londres. Récemment marié, il présente la charmante Doris. Celle-ci doit s’absenter à Paris, et Bill compte bien profiter de sa liberté retrouvée pour s’amuser à Londres. La demi-mondaine Luella utilise un stratagème pour que des photos soient prises dans une situation compromettante, en vue de chantage. Bill paie, mais Doris, revenue plu tôt que prévue, découvre que Bill lui cache quelque chose et le quitte. Désespéré Bill fait appel à Simon. Le Saint va piéger les maitres chanteurs et prouver la bonne foi de Bill à Doris.

L’épisode opte d’emblée pour la comédie, un choix judicieux tant il se montre tonique et hilarant. Roy Baker s’entend parfaitement à restituer l’ambiance surexcitée du vaudeville, en même temps qu’il pourfend ironiquement les symboles culturels du Londres traditionnel. Aidé par une musique entrainante et cocasse, mais aussi quelques effets sonores dignes d’un cartoon, il évoque avec truculence le vie nocturne du Swinging London ainsi que sa faune, grisettes et faisans joyeusement outrés. Même la traditionnelle bagarre finale devient une farce facétieuse, succédant à une ribambelle d’excellents gags, dont celui voyant le Saint se faire passer pour James Bond. Et ce alors même que la distribution comporte un futur Felix Leiter, le hasard fait parfois bien les choses. La redite de l’arnaque, avec comme cette fois commepigeon un Templar goguenard, induit un effet d’arroseur arrosé assez irrésistible.

Si David Hedison, imité par un Roger Moore que l’exercice divertit toujours, se montre performant dans sa caricature de Yankee, l’opus demeure dominé par les deux Lloyd. Sue Lloyd campe avec un naturel confondant une jolie cocotte vénale mais pittoresque, Suzanne Lloyd, décidément une grande actrice, joue habilement de la double nature de Doris, d’abord douce et charmante puis un véritable dragon quand la jalousie la décore. Elle et Hedison forment un parfait couple de comédie, tout à fait dans le ton Sixties. On admirera au passage l’élégance des diverses tenues de ces dames. Lors de la légère satire de l’Angleterre traditionnelle animant tout la première partie du récit, les amateurs des Avengers prendront plaisir à découvrir le Saint arborant crânement un chapeau melon et un parapluie qu ne renierait pas John Steed !

De manière amusante la distribution comporte deux charmantes actrices, quasiment homonymes et ayant marqué les séries de l'époque, Susan (Sue) Lloyd et Suzanne Lloyd.

Sue Lloyd (Doris), récemment disparue, fut danseuse et modèle avant d'être actrice. Elle a tourné dans de nombreux films et séries dont Département S et Amicalement Vôtre. Elle a tenu le rôle récurrent de Cordelia Winfield dans Le Baron. Dans Chapeau Melon elle incarne la secrétaire recevant la visite d'un Steed très en verve, dans A Surfeit of H2O. Elle a joué le rôle de Hannah Wild, la partenaire de Steed, dans la pièce de théâtre The Avengers et écrit son autobiographie en 1998 : It seemed like a good idea at the time.

Suzanne Lloyd (Luella), actrice canadienne, accomplit de nombreuses apparitions dans les séries américaines de la fin des années 50 et du début des années 60 (Have Gun-Will Travel, Maverick, Bonanza…). Puis elle s’installa en Grande-Bretagne où elle totalisa six participations au Saint, et fut, bien entendu, la vénéneuse Barbara de Cœur à cœur. Elle mit fin à sa carrière à l’âge de quarante ans. Elle reste également dans les mémoires pour le rôle récurrent de Raquel Toledano dans Zorro.

David Hedison, acteur américain d'origine arménienne, a connu une remarquable carrière télévisuelle, apparaissant dans grand nombre des séries d'outre Atlantique, des années 60 aux 2000. Hedison a également incarné à deux reprises Felix Leiter l'agent de la CIA ami de 007 (Vivre et laisser mourir et Permis de tuer). Il est le père d'Alexandra Hedison, aperçue notamment dans The L Word.

Evènement rarissime, la fameuse auréole du Saint apparaît en cours d’action, el plus de la traditionnelle scène d’introduction.

Divers sites londoniens sont aperçus durant la visite de la ville que propose Simon à son ami: Piccadilly Circus, The Mall, Trafalgar Square, le Tower Bridge...

Simon et Bill passent également devant l'Old Bailey. Il s'agit du surnom populairement attribué à la Haute Cour Criminelle de Londres. Le terme Old Bailey [Vieux chemin de ronde], fait référence à l'origine médiévale de l'institution. L'édifice actuel, situé près de la cathédrale St-Paul, a été inauguré en 1907, sur le site de la tristement célèbre prison de Newgate (en activité de 1188 à 1904). On y traite des crimes les plus graves commis dans l'enceinte du Grand Londres. Le célèbre dôme est surmonté d'une grande statue dorée, aperçue dans l’épisode, représentant la Justice, avec ses traditionnels attributs de l'épée et de la balance. La série Rumpole of the Bailey (1975-1992) s'inspire d'un célèbre avocat y ayant accompli de nombreuses plaidoiries.

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Message  Estuaire44 Lun 13 Fév 2012 - 14:25

Un peu de lecture :
Le Saint et la figure de Roger Moore : adaptation télévisée, pour une sémiologie intermédiale de la série culte, policière et populaire.
Sémiologie de l’intermédialité : adaptation et cristallisation de la série culte autour de Roger Moore.


http://gvisy.free.fr/article.php3?id_article=85
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Message  Estuaire44 Mer 15 Fév 2012 - 0:38

Une ravissante voleuse (The Lawless Lady, 2-20, **)
Date de diffusion : 30 janvier 1964 (The Secrets Broker : 01 février 1964)

Le Saint s’intéresse à la Comtesse Marova, Audrey pour les intimes. Il s’agit secrètement d’une des plus importantes voleuses de Londres, mais le Saint en a surtout après son homme de main, le brutal Hilloran. Celui-ci s’est rendu coupable d’un meurtre lors d’un cambriolage. Simon propose à Audrey de devenir son associé, qui accepte malgré les soupçons d’Hilloran. La Comtesse trame son plus grand forfait : elle organise une croisière au large de Cannes, regroupant les principales fortunes d’Angleterre, qu’elle prévoit de détrousser par piraterie. Hilloran tente de la trahir, mais est vaincu par le Saint, qui propose à Audrey l’opportunité d’une nouvelle vie.

L’essentiel de l’intérêt de l’épisode réside dans le jeu du chat et de la souris, glamour au dernier degré, opposant le Saint à la Comtesse. Entre duel d’intelligences, prises de risques et séduction réciproque, le cocktail fonctionne, même s’il s’avère délayé dans de nombreuses scènes d’exposition. Dawn Addams se montre particulièrement piquante, son charme acidule et son élégance non dépourvue de fantaisie font merveille dans le rôle passablement déluré de la Comtesse. Le public français trouvera facilement ses marques, puisque l’on se retrouve dans une situation très similaire aux confrontations entre Vidocq et la Baronne Roxanne. D’ailleurs le Saint exempte pour le moins aisément la dame de ses responsabilités sur les actes de ses subordonnés, tandis qu’il se garde bien de lui porter l’hallali.

Toutefois les Aventures de Vidocq se sublimaient en dotant le héros de faiblesse, le montrant parfois réellement confondu par l’envoutement de la Roxanne. Rien de tel ne s’observe ici : le Saint reste d’un bout à l’autre maître d’un jeu trop prévisible et déséquilibré pour susciter l’attention au delà séduction des comédiens. Pour le reste le récit se cantonne à quelques clichés, notamment le subordonné plus méfiant que son patron face à un infiltré. Julian Glover se montre déjà solide, même si moins marquant que lors de ses prestations des Avengers. on apprécie fugitivement une légère satire de la haute société britannique, fréquente dans la série. La première partie du récit propose de nombreux extérieurs réussis, mettant en valeur les rues de Londres, mais aussi la ST1. La seconde, sise dans le décor statique du bateau, convainc nettement moins.


Julian Glover (Hilloram)a souvent joué des rôles de vilains dans des séries des années 60 et 70. Il est également un invité régulier des Avengers : Un Steed de trop, Le mort vivant, Double personnalité et Pandora. Au cinéma, on a pu le voir dans Star Wars, l'Empire contre attaque, Indiana Jones et la dernière croisade et un James Bond, Rien que pour vos yeux.

Dawn Addams connut une carrière riche en nombreux seconds rôles au cinéma, de se tourner vers la télévision. Elle était effectivement liée au gotha, étant l’épouse du Prince de Roccasecca, depuis 1954. Toujours très active durant les années 70, elle décède prématurément d’un cancer, en 1985.

Hilloram propose les tasses de café sur un plateau, il lui est donc très difficile de déterminer qui va boire les boissons droguées !

Les différentes vues de Londres représentent Wesminster Bridge, Kensington Gate, Park lane, le London Wall...

La scène d’introduction comporte un magnifique exemple d’insertion publicitaire, au profit de la bière Guinness.

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Message  Estuaire44 Jeu 16 Fév 2012 - 19:41

Produit de beauté (The Good Medicine, 2-21, **)
Date de diffusion : 06 février 1964 (Trojan Horse : 08 février 1964)

A Paris, la superbe et ambitieuse Denise Dumont s’est taillé en quelques années un véritable empire dans l’industrie des cosmétiques. Elle utilise pour cela les formules révolutionnaires découvertes par son mari chimiste, le naïf Philippe. Après le lancement des produits, elle s’est séparée de lui, tout en le spoliant du bénéfice de ses travaux. Alerté par un ami commun, le Saint va rétablir la justice, au détriment de la cupide Denise, en faisant miroiter à celle-ci un prétendu produit miracle contre les moustiques. Il va recevoir l’aide de la jeune seoeur de Philippe, Marie, qui entre dans la domesticité de Denise.

L'insignifiance marquée de son argument plombe The Good Medecine : Simon séduit la dame, lui vend un simple anti moustique pour une fortune, puis reverse la somme au malheureux Philippe, voilà tout l'histoire. Les auteurs ont d'ailleurs parfaitement conscience qu'ils ne pourront remplir tout un épisode avec une intrigue format timbre poste et ont clairement recours à un biais pour le moins massif : occuper presque la moitié du récit par d'interminables présentations et, surtout, un invraisemblable flash back narratif sur la jeunesse de Denise dans la bonne ville de Beauvais. Tout ceci pourrait être résumé en deux phrases et n'apporte rien de bien concret au récit. On regrette également que l'histoire, filmée ans génie particulier, ne développe aucune perspective sur le petit monde du luxe parisien et de l'avenue Montaigne, pour se cantonner à un vaudeville désuet. Les nombreux inserts, souvent réussis, sur le Paris de la mode des années 60, ne peuvent y palier. Outre la qualité des costumes et des décors, demeure l’expressivité de l'interpénétration, avec une Barbara Murray théâtralisant son jeu de manière fort amusante. Les personnages secondaires apparaissent également joliment croqués. On retiendra particulièrement la touchante composition de Jean Marsh, en petite sœur bien décidée à sauver malgré lui son grand dadais de frère. On s'amuse de la voir campée en domestique, quelques années avant Maîtres et valets !


Grande figure du West End, Barbara Murray (Denise) apparut de nombre de films et séries : Department S, Destination Danger, Doctor Who…

Anthony Newlands participa à deux épisodes de Chapeau Melon : Game (Brigadier Wishforth-Brown) et Dial a Deadly Number (Ben Jago).

Jean Marsh (Marie) connut un immense succès en Grande-Bretagne avec Upstairs-Downstairs. Elle intervient égalementdans également à I Spy, La Quatrième Dimension, Doctor Who, Amicalement vôtre, Department S, Gideon’s Way, Hawaï Police d’Etat… Au cinéma Jean Marsh interpréta notamment l’infâme Reine Bavmorda (Willow, 1988). De 1955 à 1960 elle fut l’épouse de Jon Pertwee.


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Message  Estuaire44 Jeu 16 Fév 2012 - 19:41

Produit de beauté (The Good Medicine, 2-21, **)
Date de diffusion : 06 février 1964 (Trojan Horse : 08 février 1964)

A Paris, la superbe et ambitieuse Denise Dumont s’est taillé en quelques années un véritable empire dans l’industrie des cosmétiques. Elle utilise pour cela les formules révolutionnaires découvertes par son mari chimiste, le naïf Philippe. Après le lancement des produits, elle s’est séparée de lui, tout en le spoliant du bénéfice de ses travaux. Alerté par un ami commun, le Saint va rétablir la justice, au détriment de la cupide Denise, en faisant miroiter à celle-ci un prétendu produit miracle contre les moustiques. Il va recevoir l’aide de la jeune seoeur de Philippe, Marie, qui entre dans la domesticité de Denise.

L'insignifiance marquée de son argument plombe The Good Medecine : Simon séduit la dame, lui vend un simple anti moustique pour une fortune, puis reverse la somme au malheureux Philippe, voilà tout l'histoire. Les auteurs ont d'ailleurs parfaitement conscience qu'ils ne pourront remplir tout un épisode avec une intrigue format timbre poste et ont clairement recours à un biais pour le moins massif : occuper presque la moitié du récit par d'interminables présentations et, surtout, un invraisemblable flash back narratif sur la jeunesse de Denise dans la bonne ville de Beauvais. Tout ceci pourrait être résumé en deux phrases et n'apporte rien de bien concret au récit. On regrette également que l'histoire, filmée ans génie particulier, ne développe aucune perspective sur le petit monde du luxe parisien et de l'avenue Montaigne, pour se cantonner à un vaudeville désuet. Les nombreux inserts, souvent réussis, sur le Paris de la mode des années 60, ne peuvent y palier. Outre la qualité des costumes et des décors, demeure l’expressivité de l'interpénétration, avec une Barbara Murray théâtralisant son jeu de manière fort amusante. Les personnages secondaires apparaissent également joliment croqués. On retiendra particulièrement la touchante composition de Jean Marsh, en petite sœur bien décidée à sauver malgré lui son grand dadais de frère. On s'amuse de la voir campée en domestique, quelques années avant Maîtres et valets !


Grande figure du West End, Barbara Murray (Denise) apparut de nombre de films et séries : Department S, Destination Danger, Doctor Who…

Anthony Newlands participa à deux épisodes de Chapeau Melon : Game (Brigadier Wishforth-Brown) et Dial a Deadly Number (Ben Jago).

Jean Marsh (Marie) connut un immense succès en Grande-Bretagne avec Upstairs-Downstairs. Elle intervient égalementdans également à I Spy, La Quatrième Dimension, Doctor Who, Amicalement vôtre, Department S, Gideon’s Way, Hawaï Police d’Etat… Au cinéma Jean Marsh interpréta notamment l’infâme Reine Bavmorda (Willow, 1988). De 1955 à 1960 elle fut l’épouse de Jon Pertwee.


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Message  Estuaire44 Jeu 16 Fév 2012 - 23:12

Le Millionnaire invisible (The Invisible Millionaire, 2-22, ***)
Date de diffusion : 13 février 1964 (Build a Better Mousetrap : 15 février 1964)

Le richissime Marvin Chase est grièvement blessé lors d’un accident de voiture. Son visage doit être intégralement bandé. Sa fidèle secrétaire Nora Prescott est interloquée lorsqu’elle s’aperçoit que Chase met en vente à la va vite l’intégralité de ses titres et possessions, réalisant ainsi un capital certes impressionnant, mais très déprécié. Elle cherche à alerter le Saint, mais est alors assassiné. Simon est néanmoins contacté par Ellen, la fille de Chase. Il va mettre à jour un sinistre complot.

Après toute une séquence d’épisodes relativement légers, voire franchement humoristiques, The Invisible Millionaire marque le retour aux sources de la série, avec un roman noir de la plus belle eau. L’ambiance générale est sinistre, ponctue de scènes éprouvantes comme les assassinats des proches du magnat. Le récit tire une vraie force de son refus de concessions.
L’intrigue apparait certes prévisible, de même que sa conclusion, mais ce n'est pas fondamentalement pénalisant ici. L'important réside dans l’atmosphère et la qualité d'écriture et d'interprétation des personnages, rendant les meurtres effectivement bouleversants. On se situe vraiment aux antipodes de leurs équivalents ludiques, brillants et volontiers surréalistes des Avengers. Comme à-côté divertissant au second degré, on remarque qu'avec ses bandages, le protagoniste ressemble beaucoup à L'Homme Invisible de 1959, également diffusé sur ITV. Eunice Gayson est somptueuse et l'on découvre de jolis inserts du Stock Exchange de l'époque, avec un décor évoquant quelque peu celui du Point de Mire. Sur un thème similaire, amis assombri, la réussite de l’épisode se montre clairement supérieure au binôme Mort d’un grand danois / Un petit déjeuner trop lourd.


Eunice Gayson (Nora), pressentie pour le rôle de Miss Moneypenny, a finalement joué Sylvia Trench, la maîtresse de James Bond dans les deux premiers films de la saga (Dr No et Bons baisers de Russie). Elle devient ainsi la toute première des James Bond Girls. Elle s'oppose aux Avengers dans La Danse Macabre.

Lors du tournage de l’épisode, Janes Asher (Ellen), célèbre en Grande Bretagne pour sa carrière télévisuelle, était la compagne de Paul McCartney. Elle le demeura jusqu’en 1968, composant l’une des figures de la Beatlemania des Sixties.


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Message  Dearesttara Ven 17 Fév 2012 - 0:04

Un des seuls épisodes que j'ai vu de la série. Etant trop prévisible, je m'y suis assez ennuyé. 2 melons quand même pour la mise en scène et l'interprétation. Very Happy
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Message  Estuaire44 Ven 17 Fév 2012 - 0:42

Recel de bijoux (The High Fence, 2-23, ****)
Date de diffusion : 20 février 1964 (The Outside-In Man : 22 février 1964)

L’Inspecteur Teal est sur les charbons ardents : une bande de voleurs de bijoux sévit dans les beaux quartiers, sans jamais laisser le moindre indice. Le Saint et sa grande amie, la grande actrice Gabrielle Forrest surprennent deux voleurs dans la demeure ce cette dernière. Les malfrats parviennent à s’enfuir mais Gabrielle parvient à reconnaître l’un d’entre eux parmi les sommiers de la police. Interrogé par un collègue de Teal, l’individu est empoisonné par Quincy, taciturne tueur au service du mystérieux Grand Payeur, le chef de la bande. Aidé par Gabrielle et l’agent des assurances Bob Stryker, le Saint va parvenir à découvrir le Grand Payeur et à démanteler son réseau.

The High Fence apparaît réellement calibré pour séduire les amateurs des Avengers. En effet, tout en demeurant gentiment machiste, le Saint se trouve une véritable associée pour l’aventure du jour. L’effet se montre d’autant plus divertissant qu’il réplique une figure vue à plusieurs reprises entre Steed et Mrs Peel, celle-ci renâclant quelque peu à revêtir la couverture d’un métier prolétaire, sous le regard sarcastique de son partenaire. Cet aspect rehausse d’autant plus l’épisode que la grande dame en question est interprétée par la talentueuse (et sublime) Suzanne Lloyd, l’inoubliable Barbara de Cœur à cœur. Celle-ci se montre brillante tout au long du récit, avec un charme doublé d’un indéniable tempérament. Que cela soit dans Chapeau Melon, La Quatrième Dimension, Zorro ou Le Saint, elle aura décidément su interpréter avec la même conviction des personnages tout çà fait différents. Même si Suzanne Lloyd aura l’excellente idée de devenir une invitée régulière des aventures du célèbre Simon Templar (six participations), on pourra regretter que la pétillante Gabby Forest ne devienne une figure semi récurrente de la série, à l’instar de la Prue des Persuaders. L’évidente complicité des comédiens rejoint celle de personnages, s’imposant dès une scénette d’introduction particulièrement relevée et amusante.

Les amateurs des Avengers se verront définitivement comblés par la présence de Peter Jeffrey, épatant en implacable épée du grand méchant de la semaine, supérieurement efficace et fin observateur. Un adversaire à la hauteur du Saint, même si on l’aurait préféré un peu plus présent lors de l’affrontement final. Le ton reste cependant bien à un récit policier (très) classique, ce qui n’empêche pas un entrain indéniable dans son développement, ainsi qu’un apport réussi de scènes humoristiques (Claude Eustache et son inénarrable collègue) ou touchantes, notamment avec l’émouvante veuve (Clare Kelly, vue dans Mort d’un grand danois). On remarquera ici un certain réalisme social, pertinent et loin du Swinging London, divergeant pour le coup totalement des Avengers, hormis la période Cathy Gale. La mécanique scénaristique se montre parfaitement huilée, avec comme seule réserve une découverte bien trop facile de l’identité du « Grand Payeur », la présence dans l’histoire de l’individu ne se justifiant que pour cette unique raison, entre autres indices immanquables. Du coup le roulement de tambour de sa révélation semble quelque peu dérisoire, mais c’est aussi pour ces conventions très Sixties que l’on apprécie l’atmosphère de la série.


Suzanne Lloyd (Gabrielle), actrice canadienne, accomplit de nombreuses apparitions dans les séries américaines de la fin des années 50 et du début des années 60 (Have Gun-Will Travel, Maverick, Bonanza…). Puis elle s’installa en Grande-Bretagne où elle totalisa six participations au Saint, et fut, bien entendu, la vénéneuse Barbara de Cœur à cœur. Elle mit fin à sa carrière à l’âge de quarante ans. Elle reste également dans les mémoires pour le rôle récurrent de Raquel Toledano dans Zorro.

Peter Jeffrey (Quincy) a participé à quatre épisodes des Avengers, dont il demeure l'un des plus mémorables adversaires : Avec Vue imprenable, Le Joker, Jeux et Le château de cartes. Diplômé de Cambridge, son répertoire allait du théâtre classique aux comédies télévisées. Il travailla avec les plus grandes compagnies théâtrales dont la Royal Shakespeare Company. Il est décédé le jour de Noël 1999, d'un cancer de la prostate.

Plusieurs rues londoniennes sont aperçues dans l'épisode : Leicester Square, Piccadilly, Old Bond Street

La rue où se situe le domicile du Saint manque singulièrement de cachet ! Il faut dire que, contrairement à John Steed ou Lord Brett Sinclair, l’adresse de ce grand voyageur ne fut jamais déterminée.


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Message  Estuaire44 Ven 17 Fév 2012 - 0:50

Trois aventures du Saint en préparation au cinéma :
http://www.variety.com/article/VR1118049169
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Message  alexandre Ven 17 Fév 2012 - 9:28

J'adore cet épisode, c'est mon deuxième épisode favoris de la saison 2. hein
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Message  Estuaire44 Sam 18 Fév 2012 - 15:40

Sophia (Sophia, 2-24, ***)
Date de diffusion : 27 février 1964 (The Charmers : 29 février 1964)

Séjournant à Athènes, le célèbre Simon Templar rencontre le Professeur Grant, un grand archéologue. Celui-ci l’invite à venir découvrir les fouilles en cours dans la petite ville de Kyros. Sur place, Aristides, neveu du propriétaire local, vient de revenir des Etats Unis. Ayant mal tourné, poursuivi par ses associés qu’il a volé, il av semer la perturbation au sein du village, puis dérober une statuette d’or récemment mise jour. Mais c’est sans compter sur le Saint, aidé par Sophia, cousine d’Aristides.

L’épisode reconstitue remarquablement une ambiance grecque, à trervers inserts, décors et personnages surexposés. On tient sans doute là un des plus imposants manifestes du svoir de la série, concernant la reconstituions des expéditions exotiques du Saint. Mais la recréation ne s’arrête pas là, car l’habile scénario puise ses racines au sein des tragédies grecques de jadis. Alors que le drame familial évoque les geste des Atrides, Aristides apparaît comme un personnage maudit, auquel toute chance de rédemptions est refusée, par son comportement mais aussi par le Destin. Celui-ci est symbolisé par un Simon Templar, nettement plus sarcastique, retors et impitoyable qu’à l’accoutumée. Plus proche également du justicier mortel de la littérature. Cette double dimension d’Aristides se voit subliment incarnée par un grandiose Oliver Reed, apportant une intensité particulière au malfrat. Si les seconds rôles se montrent généralement efficaces, Imogen Hassal ne convainc guère dans les scènes de drames, même si plus à l’aise dans celles relevant de la comédie, dont le pittoresque affrontement initial. Sans s’affranchir des canons de la série, la mise en scène de Roger Moore s’avère percutante, d’autant qu’il a l’élégance de me pa la cntrrr sur son personnage, pour au contraire mettre en valeur les scènes marquantes d’Aristides.


Sophia est le premier des neuf épisodes réalisés par Roger Moore, tout au long de la série.

Dans ses mémoires (Amicalement vôtre), Roger Moore salue la prestation d’Oliver Reed (Aristides), estime qu’il campe ici l’un des meilleurs ennemis du Saint. Oliver Reed est ici à l'orée d'une longue carrière cinématographique, où il se spécialisa dans les rôles virils (tueurs, militaires...). Il décéda lors du tournage de Gladiateur (1999).

Imogen Hassall apparut dans plusieurs Spies Shows anglais des années 60, dont Les Avengers, où elle fut Anjali dans Escape in Time. Elle participe également au pilote d’Amicalement vôtre. Hassall fut une étoile des séries B de la Hammer durant les 70’s. Sa création la plus connue demeure celle d’Ayak, dans Quand les Dinosaures dominaient le Monde (1970). Elle fut surnommée « Countess of Cleavage» (Comtesse du décolleté) et « Queen of Premieres » pour sa propension à apparaître aux premières dans de suggestifs atours, catalysant l’attention des photographes. Elle se suicida par surdose de médicaments, pour une raison demeurée mystérieuse.

Dans l'antique Grèce, Sophia signifait la sagesse, celle qui permet de voir clair au travers des mensonges. Cela va très bien au personnage !
La Grèce fut une monarchie de 1832 à 1973 et la taverne de l’hôtel s’orne des portraits officiels de Paul III (neveu du Kaiser) et de son épouse Frédérika de Hanovre. Régnant depuis 1947, Paul III devait décéder en 1964. Il avait joué un grand rôle dans la résistance grecque contre l’occupation allemande, grâce à ses messages radios émis depuis Londres.

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Message  Estuaire44 Dim 19 Fév 2012 - 12:57

Des femmes si douces (The Gentle Ladies, 2-25, *)
Date de diffusion : 05 mars 1964 (Concerto : 07 mars 1964)

Simon se rend dans le petite ville côtière de Basham, pour faire de la voile mais aussi rendre visite à une amie, la charmante Kathleen. Suite à léger accrochage automobile, il fait la connaissance de Florence Warshed, aînée de trois sueurs se partageant une superbe résidence. L’avoué de Kathleen, Marsh, est le soupirant de Florence depuis des années. Très vite, divers indices indiquent au Saint que les sœurs Warshed subissent un chantage. Mais quel secret peuvent bien dissimuler ces trois dames parfaitement respectables ?

Episode particulièrement mièvre et inopérant que celui-ci. Le scénario se détourne d’un sujet intéressant et porteur, le monde du yachting, pour s’en tenir à des amourettes et à des mystères dignes de la Bibliothèque verte, tant on a souvent l’impression de regarder une histoire infantile. Les différentes péripéties fonctionnent souvent à vide, en l’absence de toute intensité dramatique. Le plus lénifiant reste sans doute le ton gourmé et très daté usité pour les descriptions des trois sœurs demeurées célibataires. Rarement un épisode du Saint aura autant senti la poussière, d’autant que l’historiette entre Marsh et Florence relève de la littérature amoureuse la plus sucrée. Que tout ceci s’achève par un mariage ne surprend guère. Sans être catastrophique, la distribution ne paraît guère saillante, hormis pour Anthony Nicholls dont la personnalité et le métier assure un certain abattage à l’homme de loi. Les actrices incarnant les trois sueurs ne peuvent s’affranchir des conventions alourdissant leurs personnages. Très pimpante, Christina Cregg introduit un petit air de modernité bienvenu au sein du récit. The Gentle Ladies ne fera certes pas oublier la drôlerie et l’inventivité imprégnant la rencontre entre les Avengers et les sœurs pareillement célibataires de A Better Mousetrap.


Avice Landon (Florence) a interprété May Wilson dans l'épisode des Avengers The Secret Brokers.

Christina Cregg (Kathleen) est avant tout un mannequin réputé des années 60, ayant effectué quelques apparitions dans les productions de l'époque. En 1963 elle faillit obtenir un rôle récurrent dans une série s'inspirant des aventures de Gulliver, mais le projet fut abandonné;

Anthony Nicholls (Marsh) apparaît dans deux épisodes des Avengers, L'école des traîtres et Georges et Fred. Acteur reconnu du théâtre shakespearien, il a participé à de nombreuses séries mais demeure avant tout célèbre pour le rôle du supérieur des Champions, le Commandeur W. L. Tremayne.

La ville côtière de Bosham (Sussex), où se déroule l'action, est effectivement réputée pour son nautisme. Le Bosham Sailing Club, fondé en 1907, demeure l'un des plus sélects d'Angleterre.

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Message  Estuaire44 Dim 19 Fév 2012 - 15:50

Une épouse modèle (The Ever-Loving Spouse, 2-26, ****)
Date de diffusion : 12 mars 1964 (Esprit de Corps : 14 mars 1964)

A San-Francisco, lors d’une convention d’affaires, le Saint fait la connaissance de l’homme d’affaires Otis Fennick. Celui-ci ait l’objet d’un chantage, une jeune femme, Norma, s’étant introduit dans sa chambre d’hôtel, tandis que son complice, Balton, réalisait des photographies compromettantes. Balton travaille en fait pour Liane, l’épouse de Fennick souhaitant divorcer à bon compte. Balton entreprend de la faire chanter à sont tour, avant d’être retrouvé assassiné. Simon va découvrir que de nombreuses personnes désiraient sa mort.

The Ever-Loving Spouse nous offre un roman policier de la plus belle eau, avec une intrigue à la fois rondement menée et complexe. Les rouages du traditionnel jeu des suspects apparaissent parfaitement huilés, jusqu’à une conclusion réellement étonnante. L’intrigue ne se milite à cet aspect ludique parfaitement restitué, mais développe toute une atmosphère méphitique, alliant avec force passions amoureuses, soif de l’argent et présence immanente de la mort. C’est ainsi la première fois qu’une femme se fait frontalement toucher par une balle, image forte, même si la série ne s’est pas dotée des mêmes conventions que celles des Avengers. Tous les personnages apparaissent dotés d’une face sombre, dans un ensemble remarquablement convergent. Entre décors, costumes et postures, l’habile mise en scène d’Ernest Morris reconstitue avec brio tout un environnement américain.

La formidable interprétation vient encore renforcer l’impact du récit. C’est notamment le cas pour David Bauer, qi nous gratifie ici d’une nouvelle solide prestation. Ayant incarné avec succès plusieurs personnages très différents. il s’impose comme l’une des figures marquants des deux premières saisons du Saint. Mais l’on retiendra avant la subtile et évolutive composition de Barry Jones dont le talent métier confèrent une incroyable véracité à cet homme, passant de victime effarée à tueur poussé par la haine et la soif de revanche. Un mouvement accompagnant finement celui du récit lui même, des flonflons d’une convention jusqu’au drame le plus sordide. Ce face à face entre deux époux désunis se condamnant l’un l’autre apparaît comme l’une des conclusions les plus fortes de cette période de la série. Jeanne Moody apparaît plu empruntée, sans que cela nuise réellement a l’ensemble


Durant la scène d'introduction on aperçoit l'ombre de la caméra se déplaçant sur Roger Moore.

La photo de la jeune femme au bar est en fait l'actrice disparue Marcia, dont la photo apparaît dans l'épisode du même nom. De même le portrait de Jeanne Moody est aussi repris dans cet épisode (photos dans l'escalier).

Barry Jones demeura toujours très attaché à son Guernesey natal. Au cours d’une très belle carrière avant tout réalisée au cinéma, il se spécialisa dans les rôles de nobles ou de notables.

Jeanne Moody (Liane) fut Miss Alabama 1951. Elle s'installa en Grande Bretagne au début des années 60 et apparu dans plusieurs productions de cette décennie, avant de se retirer après son mariage.

Les locaux de la Fenwick Candy Company sont en fait constitués des bureaux administratifs d'Elstree, sont utilisé de la sorte au cours de la série.


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Message  Estuaire44 Dim 19 Fév 2012 - 19:03

Jusqu'au bout (The Saint Sees it Through, 2-27, **)
Date de diffusion : 19 mars 1964 (Lobster Quadrille : 21 mars 1964)

Des officiels de l’ONU sollicitent le Saint, afin d’obtenir son aide dans une enquête sur un vaste réseau international de recel d’œuvres d’art volées. Des indices indiquent que l’organisation serait basée à Hambourg, autour de la boite de nuit « Tante Ada’s ». La chanteuse vedette du lieu, Lili, serait impliquée. Or il s’agit d’un ancien amour de Simon. La police espère que cela facilitera l’infiltration du réseau, mais les retrouvailles de Simon et Lili font ressurgir bien des souvenirs.

Il y avait de quoi franchement s’amuser avec cette histoire d’histoire archétypale d’espionnage, voyant la Saint passer du statut de « Talented Amateur » à celui d’agent œuvrant au service des autorités. De fait on retrouvera ici plusieurs convergences avec Destination Danger, tandis que défilent des passages, certes obligés, mais efficaces et selon un rythme soutenu : rendez-vous codifiés, agents doubles, meurtres au silencieux, femme fatale, ambiance particulière de l’Allemagne scindée en deux, voire déguisements etc. Ces derniers demeurent rares dans le Saint, mais valent à peu près toujours le coup d’œil. Roger Moore se montre d’ailleurs tout à fait divertissant en marin joyeusement caricatural, à l’inévitable balafre. Guy Deghy et Joseph Furst composent de savoureux méchants renforçant encore l’aspect BD de l’ensemble.

Malheureusement l’épisode pèche par ce que qui aurait du parachever son succès : le traitement du personnage de Lili. On aurait aimé être entrainé par un personnage, certes touchant, mais aussi humoristique, dans lequel les amateurs des Avengers auraient reconnu une proche cousine de l’adorable Vénus Smith. Plusieurs passages s’en situent fort près : chansons dans la boîte de nuit, sous l’observation du Saint, approche de celui-ci visant peu ou prou à manipuler la jeune femme, aventure vécue en commun. Hélas c’est le parti pris du drame qui est retenu, sans aucune nuance. Le Saint se trouve pris à son personnage tandis que la charmante Margit Saad ne breille guère par la subtilité du jeu. Le summum se voit attint par la mort brutale de Lili, inévitablement dans les bras du Saint. La fête est gâchée, au profit d’un mélo assez pesant et facile.


Guy Deghy, déjà apparu dans The Loaded Tourist, ne joue pas ici l'Inspecteur Klenhaus, mais Carl Eberhard. Ses origines hongroises le prédisposèrent à souvent interpréter des personnages allemands ou d'Europe de l'Est.

Margit Saad (Lili) réalisa la majeure partie de sa carrière, centrée sur les décennies 50 et 60, dans son Allemagne natale. Elle réalisa cependant quelques apparitions dans les productions anglaises de l’époque.

Caron Gardner (la réceptionniste) est l'une de ces charmantes actrices multipliant les apparitions dans les films et séries des années 60. Elle participa trois fois au Saint et fut l'une des pilotes non créditées du Flying Circus de Pussy Galore, dans Goldfinger.

La chanson interprétée dans la boite de nuit par Lili est un standard de Doris Day, I’ll never stop loving you. Le titre fut composé pour le film Les pièges de la passion (1955), retraçant le parcours de Ruth Etting grande vedette des années 20. Doris Day fut appelée à remplacer Ava Gardner, initialement envisagée. Le grand succès du film allait propulser sa carrière. I’ll never stop loving you fut nominée pour l’Oscar de la meilleure chanson.


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Ainsi s'achève lla saison 2 des exploits du célèbre Simon Templar, une courte pause et l'on repart pour le Stargate command !
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Message  Dearesttara Dim 19 Fév 2012 - 19:51

Vivat Estuaire ! Bravo pour cette nouvelle saison ! cheers
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Message  Estuaire44 Dim 19 Fév 2012 - 20:04

Merci ! hein
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Message  Invité Mar 28 Fév 2012 - 20:59

Les éditions Yris m'ont envoyé aujourd'hui la plaquette du livre 'Le Saint - Itinéraire d'un anti-héros' qui va bientôt sortir. 256 pages, 330 photos.
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