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Série "La Quatrième Dimension"

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Message  Estuaire44 Sam 26 Sep 2009 - 10:34

Question de temps (Time enough at last, 1.08, 4)
Date de diffusion : 20 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Lynn Venable
Réalisateur : John Brahm

Résumé
Henry Bemis, petit employé de banque, est un lecteur compulsif, passionné de littérature et de poésie. Malheureusement son patron tyrannique et sa mégère d’épouse ne lui laissent jamais un instant de libre pour s’adonner à sa passion. Un jour Bemis se dissimule dans la chambre forte de la banque pour pouvoir lire tranquillement. Á ce moment précis survient l’apocalypse nucléaire. Notre héros se découvre l’unique survivant de la catastrophe, dans un décor dévasté. Il va avoir tout le temps nécessaire pour dévorer les nombreux livres subsistants. Héla une cruelle désillusion l’attend…

Le Guest
Burgess Meredith (1907-1997) connaît un début de carrière prometteur au théâtre et au cinéma (Des souris et des hommes, 1939), avant d’être inscrit sur la liste noire du Maccarthysme. Revenu à la fin de cette triste période, il apparaît dans de très nombreux films, dont la série des Rocky où il interprète le vieil entraîneur de Balboa. A la télévision il incarna le Pingouin, l’un des pires ennemis de Batman (1966-1968). Il apparaît également dans Les Mystères de l’Ouest, Bonanza, Mannix, L’homme de fer… Avec quatre rôles, il détient le record de participations à La Quatrième Dimension, à égalité avec Jack Klugman. En 1983 il se substitue d’ailleurs à Rod Sterling, décédé, pour devenir le narrateur du film. En un vrai fil rouge de l’anthologie, ses rôles sont toujours liés à l’écrit, livres ou journaux.

Commentaire
Question de temps compte certainement parmi les épisodes les plus réputés de l’anthologie, d’autant que son impressionnant décor lui vaut de figurer régulièrement dans toute publication s’intéressant à la Quatrième Dimension. Il faut dire que la maîtrise et le sens du choc manifestés par l’intrigue impressionnent réellement. Délibérément le récit débute comme une comédie acide, où Burgess Meredith se voit même affublé d’épaisses moustaches et de lunettes ridiculement épaisses, pour en accentuer l’effet comique. Un premier choc survient lors de l’explosion nucléaire, totalement inattendue (hormis un article de presse découvert immédiatement auparavant). Elle va plonger l’épisode dans une seconde partie effroyable, à l’horreur silencieuse accentuée en contraste par le tumulte l’ayant précédée. Après son effroi initial l’ayant conduit aux portes de la folie et du suicide, Bemis semble trouver son salut dans les livres et tout semble indiquer que l’on s’achemine vers une conclusion ironique mais aussi poétique le voyant disposer enfin de temps pour lire grâce à la fin du monde, quand survient la chute finale, encore plus imprévisible que précédemment et d’un sadisme confondant. Une mécanique aussi impeccablement agencée qu’abominable laissant le spectateur abasourdi mais admiratif devant cet art de la conclusion et de la cruauté qui constitueront la marque de l’anthologie.

Burguess Meredith impressionne véritablement par le talent qu’il exprime selon deux facettes bien différentes, d’abord la verve comique, puis l’expression d’une détresse morale absolue face à cette solitude qui s’impose véritablement comme l’un des thèmes majeurs de ce début d’anthologie. Grâce à son jeu parfaitement expressif nous percevons à merveille les souffrances endurées par les personnages, condition sine qua non pour permettre à la chute d’atteindre son impact optimal. Il doit cependant lutter pour conserver la vedette face aux étonnants et immenses décors apocalyptiques peuplant un épisode dont ils ont achevé d’asseoir la renommée. Ces ruines urbaines s’étendant à perte de vue, ces décombres dépourvus de toute vie frappent réellement le spectateur et plus encore celui de 1959 qui vit en permanence avec l’épée de Damoclès nucléaire suspendue au-dessus de lui. De fait l’épisode connut un retentissement considérable parmi les observateurs, de plus peu habitués à des dénouements aussi forts. La caméra de l’expérimenté John Brahm, ayant tourné des films noirs et de science-fiction depuis les années 30, accompagne très efficacement l’action, sachant alterner les prises de vues, larges ou rapprochées, pour mettre conjointement en valeur le jeu du comédien et le vaste décor dans lequel il évolue. Il deviendra l’un des réalisateurs les plus réguliers de l’anthologie, avec 12 épisodes à son actif.

Un épisode sublime en tout point, rendant de plus un hommage vibrant à la littérature en établissant un lien très explicite entre le mépris manifesté par une société envers les livres, considérés comme obsolètes, et sa proche extinction. Mais la force de cette histoire en apparence si simple est telle que bien d’autres lectures peuvent en résulter : danger de l’individualisme ou de se laisser dominer par une passion dévorante … Devenu un classique de la télévision américaine, de multiples hommages en formes de clin d’œil s’observent dans les productions actuelles : Futurama, Family Guy, Les Simpsons, Wall-E ou bien encore le jeu vidéo Fall-Out… Une grande partie des décors sera également réutilisée dans le célèbre film de 1960, La machine à explorer le temps.



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Message  Estuaire44 Dim 27 Sep 2009 - 21:32

La poursuite du rêve (Perchance of dream, 1-09, ****)
Date de diffusion :
Auteur : Charles Beaumont
Réalisateur : Robert Florey

Résumé
Un homme épuisé et terrifié, Edward hall, vient consulter un psychiatre et lui raconte son effrayante histoire. Il a toujours bénéficié d’une imagination très vivace mais ses rêves ont pris depuis peu une tournure des plus troublantes : Une jeune femme rencontrée dans une fête foraine se fait plus proche à chaque nouveau cauchemar. Il est persuadé qu’elle veut le tuer…

Les Guests
John Larch (1914-2005) connut une prolifique carrière de second rôle, principalement dans les films de genre (Westerns, policiers ou films guerre), où il s’était spécialisé dans les rôles d’autorité, shérif ou officier. Il participe à plusieurs films de ou avec son ami Clint Eastwood : Un frisson dans la nuit (1971), L’Inspecteur Harry (1971, comme chef de la police)… Á la télévision il apparaît dans Le Fugitif, Les Envahisseurs, Bonanza, Police Woman, Cannon, Les Rues de San-Francisco, Dallas, Dynastie... Jon Larch joue dans deux autres épisode de La Quatrième Dimension : Poussière et C’est une belle vie.

Richard Conte (1910-1975) fut une grande figure du film noir d’après guerre : La proie (1948), Les bas fonds de Frisco (1949), La femme au gardénia (1953)… Sa carrière souffrit de la désaffection du genre au cours des années 60, mais il réalisa encore plusieurs mémorables apparitions comme celle de Don Barzini dans Le Parrain (1972). Suite à ce succès il tourna dans plusieurs productions italiennes des années 70, avant de mettre un terme à sa carrière.

Suzanne Lloyd (1934), actrice canadienne, accomplit de nombreuses apparitions dans les séries américaines de la fin des années 50 et du début des années 60 (Have Gun-Will travel, Maverick, Bonanza…). Puis elle s’installa en Grande-Bretagne où elle totalisa six participations au Saint, et fut bien entendu la vénéneuse Barbara de Cœur à cœur. Elle mit fin à sa carrière à l’âge de quarante ans. Elle reste également dans les mémoires pour le rôle récurrent de Raquel Toledano dans Zorro.

Commentaire
Cet épisode marque l’entrée en scène de Charles Beaumont (1929-1967) ; celui-ci écrivit de très nombreuses nouvelles, dans les domaines de la science-fiction et de l’horreur. Il appartenait à un groupe d’écrivains dont le style élégant et le souffle créatif dépoussiérait ces genres souvent encore figés dans les récits répétitifs et manichéens des Pulps (Ray Bradbury, Harlan Ellison, Richard Matheson, Robert Bloch…). Outre son travail au long cours pour La Quatrième Dimension (22 épisodes), il adapta ou composa de nombreux textes pour le grand écran (longue collaboration avec Roger Corman). Il décéda prématurément d’une maladie nerveuse à la nature demeurée incertaine, tandis que plusieurs écrivains amis remplissaient pour lui ses obligations professionnelles (certains de ses scénarios pour l’anthologie ont ainsi été écrits avec la collaboration de Jerry Sohl). Alors que Sterling manipule l’étrange avec brio, Beaumont apporte un ton différent à l’anthologie, par son ton morbide et sa profonde fascination envers l’épouvante.

La poursuite du rêve représente une idéale introduction au style de Beaumont tant elle se centre sur l’idée même de terreur, la plus atroce, celle qui provient de nous, de nos cauchemars. Le récit explore ainsi avec une grande force de suggestion l’espace trouble s’étendant entre le rêve et la psychose, y compris dans une première partie en apparence davantage sise dans le réel. L’image écrasante du building et la circulation accélérée de la foule indiquent déjà la symbolique des rêves. De plus le récit s’orne de petits joyaux d’épouvante dans les diverses expériences narrées par Hall, que cela soit le portrait devenant une fenêtre ouverte sur une autre réalité ou la présence invisible imaginée derrière soi.

Le spectateur a déjà les nerfs fort tendus quand Hall en vient au cauchemar à séquences qui s’en vient le hanter nuit après nuit, segment par segment. Nous nous retrouvons alors plongés dans une fête foraine onirique, décor déjà fort propice que le talent du vétéran Robert Florey rend parfaitement inquiétant. Florey, réalisateur français, mena la plus grande partie de sa superbe carrière dans les studios d’Hollywood. Il s’essaya avec bonheur dans différents domaines puis mit en scène un chef d’oeuvre du fantastique, Double assassinat dans la Rue Morgue (1932). Devenu une référence de ce genre, qu’il continua à développer dans d’autres œuvres, il mobilise ici tout son métier et son talent pour réellement donner l’impression qu’il pénètre réellement le rêve tourmenté de Hall. Sans aller jusqu’au génie du Dali de La Maison du Dr Edwardes, ses divers plans se révèlent d’une grande beauté artistique, tout en demeurant parfaitement effrayants, aux confins de la folie.

L’histoire culmine cependant avec une de ces conclusions chocs dont l’anthologie a le secret, laissant le public totalement confondu. Quand le rêve a t-il pris le pas sur la réalité ? Mais quelle est au juste cette réalité, et qu’est-il véritablement survenu à Hall ? Autant de questions que cette brillante histoire laisse savamment en suspens pour porter au paroxysme le trouble ressenti. Au final de cet époustouflant voyage dans les contrées de l’épouvante, le spectateur a réellement l’impression de sortir d’un cauchemar éveillé !

La conviction et l’intensité du jeu de Richard Conte apportent à l’histoire la crédibilité dont elle a besoin pour fonctionner. Sa remarquable performance s’explique d’autant plus que Beaumont prend un malin plaisir à recycler les codes du film noir que l’auteur connaît si bien : ennemi dissimulé à l’arrière de la voiture, figure de la femme fatale… Le duo avec John Larch fonctionne à merveille, tant celui convainc également en psychiatre solide et s’entend admirablement à confesser son client. Enfin la féminité exacerbée et agressive de la magnifique Suzanne Lloyd (au sens propre, une femme de rêve !) achève d’acheminer l’épisode jusqu’au psychanalytique. Et les amateurs des Avengers apprécieront de la voir déjà interpréter une véritable mante religieuse prédatrice d’hommes !


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Message  Estuaire44 Lun 28 Sep 2009 - 22:59

La nuit du jugement (Judgement Night 1.10, **)
Date de diffusion : 4 décembre 1959
Auteur : Rod Sterling

Réalisateur : John Brahm

Résumé
En 1942, dans l’océan Atlantique, un paquebot anglais est isolé dans un impénétrable brouillard. Un passager éprouve une forte impression de déjà-vu, sans se souvenir ni qui il est, ni comment il est monté à bord. Une certitude s’impose à lui : un sous marin allemand va couler le navire…

Le Guest
Nehemiah Persoff (1919) débuta sa carrière dans l’immédiat après guerre, après avoir été formé à l’Actor’s Studio. Il apparaît dans de nombreux films (Certains l’aiment chaud, 1959, Comancheros, 1961…) mais participa pas surtout à un très grand nombre de séries (Les Incorruptibles, La Grande vallée, Les Mystères de l’Ouest, Hawaï Police d’État, Mission Impossible, Columbo Star Trek…). Ayant pris sa retraite de comédien dans les années 80, il se consacre désormais à la peinture.

Patrick Macnee (1922) connut un commencement de succès au West End à la fin des années 30, avant de s’essayer sans grand succès au cinéma et à la télévision. Il accéda à la gloire grâce à une série où il était vaguement question de couvre-chef et d’accessoires de mode.

Commentaire
L’épisode tente de renouer avec la grande tradition du Hollandais Volant et des légendes maritimes, mais n’y parvient qu’imparfaitement. Une fois posé le postulat de départ, l’histoire demeure encalminée durant une trop logue période, faisant du surplace à l’image de ce navire aux moteurs défaillants. Persoff déploie un jeu très expressif, parfois à la limite de la théâtralité, mais se contente de ressasser les mêmes effets durant les deux tiers de l’épisode, sous des variantes légèrement différentes. Le manque de consistance se voit cruellement souligné par une chute aisément prévisible, les indices pour le moins appuyés se succédant sans désemparer. Le récit se montre de plus très bavard.

Le métier de John Brahm (20 épisodes à son actif) permet de distiller une ambiance mais la caméra reste le plus souvent figée. L’ensemble se suit sans passion, du fait d’une frustrante linéarité. L’épisode s’anime toutefois en dernière partie, quand, lors de trop brefs instants, le héros réalise, épouvanté, qu’il est désormais seul sur le navire et que le fatidique sous-marin va attaquer. L’anthologie s’entend décidément à filmer à merveille la solitude pour l’utiliser comme levier d’une authentique terreur, avec une mise en scène enfin en mouvement. Malheureusement ce brillant passage s’avère un feu de paille, l’épisode se concluant par des inserts évidents et un énième commentaire moraliste de la situation.

Le rôle de Patrick Macnee se réduit hélas à quelques lignes de texte. Devant le peu d’utilité réelle de son personnage de second, on devine aisément qu’il n’intervient ici que pour donner une couleur britannique à un équipage qui en ressort totalement dépourvu par ailleurs. Accent digne d’Eton, élégance naturelle, flegme maintenu lors des moments de tension, on constate sans surprise qu’il y parvient haut la main, apportant une vraie saveur à ses quelques scènes. D’ailleurs avec un épisode à la pénible immobilité se déroulant sur un transatlantique, on se croirait déjà dans Mission à Montréal !

Á noter que l’épisode correspond au seul cas de censure subi par Sterling au cours du tournage de l’anthologie. Pour renforcer la nature anglaise de son personnage (soit sa vraie justification…), Macnee devait boire ostensiblement une tasse de thé sur le pont du navire. Or General Food, l’un des principaux sponsors de la production, développait alors la commercialisation d’une marque de café… Á sa demande la scène fut retirée !


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Message  Estuaire44 Mer 30 Sep 2009 - 21:02

Les trois fantômes (Where is everybody ?, 1.11, ****)
Date de diffusion : 11 décembre 1959
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Richard Matheson
Réalisateur : Douglas Heyes

Résumé
Deux astronautes survivent au crash de la fusée expérimentale qu’ils testaient. Mais l’un d’eux, Cregg Forbes, se souvient qu’ils étaient trois au départ, or non seulement tout le monde semble avoir oublié l’existence de l’absent, mais toute trace de son existence s’est évaporée…

Les Guests
Rod Taylor (1930) originaire d’Australie, s’installe aux États-Unis en 1954. Il connut rapidement le succès, tant au cinéma qu’à la télévision. Il occupe ainsi des rôles de premier plan dans des classiques tels La machine à remonter le temps (1960) ou Les Oiseaux (1963). Il incarne également des personnages récurrents dans Falcon Crest et mais aussi Walker Texas Rangers ! Toujours actif il est Winston Churchill dans le film de Tarantino Inglorious Bastards (2009).

Charles Aidman (1925-1993) apparaît également dans l’épisode La petite fille perdue. Il est surtout remémoré pour avoir incarné Jeremy Pike, partenaire temporaire de James West dans Les Mystères de l’Ouest, tandis que Ross Martin se remettait d’une blessure. Il fut également l’un des narrateurs de La Cinquième Dimension.


Commentaire
Cette version très particulière des Dix petits nègres, relue par l’habile Matheson, se révèle un authentique bijou d’épouvante. Forbes semble vivre un vrai cauchemar éveillé, d’autant plus inquiétant qu’autour de lui la vie continue à se dérouler le plus normalement du monde. La peur ne naît pas d’un monstre venu d’Outre Espace mais de ces modifications de la réalité, totalement incompréhensibles. Cette absurdité surgissant dans le quotidien et l’angoissante énigme que représente le phénomène déstabilisent un spectateur s’identifiant pleinement au héros. De fait l’épisode renoue encore une fois avec le thème de la solitude, Forbes étant le seul à connaître l’atroce réalité face à des proches compréhensifs mais totalement sceptiques.

La mise en scène de Douglas Heyes filme l’ensemble sans guère d’effet appuyé (hormis la révélation finale) ni aucun effet spécial spectaculaire. Ceci se révèle fort judicieux car c’est bien du contraste entre un environnement paisible et l’angoisse intérieure du héros (magnifiquement exprimée par Rod Taylor) que surgit l’étrangeté faisant tout le prix du récit. Outre une fine variation sur la nature de la réalité, l’histoire repose sur un des thèmes les plus anciens et féconds de la Science-Fiction : les mystères aussi fascinants que terrifiants de l’espace profond qui nous entoure, paraissant plus redoutables encore dans les années 50 qu’aujourd’hui. Cette idée se trouve ici exprimée d’une manière subtilement expressive, aux antipodes des Space Opéras pompiers si fréquents à l’époque. Une belle réussite, préfigurant celle des X-Files dans Espace.


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Message  klokloh Jeu 1 Oct 2009 - 21:07

Et donc combien d'étoiles pour cet épisode terrifiant ? (au moins 5 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 Icon_lol )
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Message  séribibi Jeu 1 Oct 2009 - 21:24

Un superbe épisode ; du pur Matheson dont une version encore plus aboutie et plus "folle" arrivera avec le magnifique et trés troublant "Personne inconnue" (écrit lui par Charles Beaumont), sur un thème similaire...
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Message  Estuaire44 Jeu 1 Oct 2009 - 21:50

Quatre pour ce joyau du fantastique!
Effectivement Personne inconnue sera un autre chef d'oeuvre! hein
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Message  Estuaire44 Ven 2 Oct 2009 - 2:05

Je sais ce qu’il vous faut (What you need, 1.12, ***)
Date de diffusion : 25 décembre 1959
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Lewis Padgett
Réalisateur : Alvin Ganzer

Résumé
Un vieux vendeur ambulant a lma capacité de deviner quel est l’objet dont les gens ont vraiment besoin et le déniche toujours, comme par miracle, dans ses articles. Il se fait un plaisir de les offrir aux nécessiteux, mais devient la victime d’un mauvais garçon ayant deviné son pouvoir. Ce dernier en veut toujours davantage…

Les Guests
Steve Cochran (1917-1965) fut d’abord un cow-boy, avant de s’essayer avec succès au théâtre et de triompher à Broadway. Il apparut dans de très nombreuses séries B au cours des années 50 puis devint une figure familière du petit écran (Bonanza, Le Virginien, Les Incorruptibles…) Un des grands séducteurs d’Hollywood, il défraya souvent la chronique par des liaisons affichées avec Mae West, Jayne Mansfield, Joan Crawford, Ida Lupino etc. Il décéda brusquement à 48 ans au cours d’une croisière au large du Guatemala. Des rumeurs d’empoisonnement coururent, mais aucun élément probant ne put être établi.

Ernest Truex (1889-1973) fut un enfant prodige du théâtre, déclamant Shakespeare dans tous les États-Unis à l’âge de neuf ans. Il connut par la suite une très belle carrière à Broadway, comme acteur, mais aussi metteur en scène. Après quelques essais au temps du muet, il se tint néanmoins éloigné des écrans, hormis les adaptations de pièces de théâtre qui fleurirent au début des productions télévisuelles. Sur le tard, il apparut régulièrement dans les anthologies de la fin des années 50. Il participe également à l’épisode Jeux d’enfants.

Arlene Martel (1936) connut un parcours très réussi dans les séries télévisées : Star Trek, Au-delà du Réel, Ma Sorcière Bien Aimée, Des Agents Très Spéciaux, Perry Mason, Papa Schultz, Les Mystères de l’Ouest, Columbo, Banacek, Mannix… Elle se consacre désormais à l’enseignement de l’interprétation.

Commentaire
Il y a du La Fontaine dans cette fable moraliste à l’humour incisif. Le récit débute comme une charmante comédie romantique, où le vieil homme manipule les lois du hasard et de la nécessité afin, tel Cupidon, de transmuer deux amères solitudes en un amour rayonnant. Outre son aspect pétillant, cette introduction se révèle un modèle d’efficacité, plantant idéalement le décor en quelques échanges. Il illustre l’art de la narration souvent manifesté par une anthologie sachant à merveille optimiser son format d’une demi-heure. Par la suite la graduation de l’inexorable montée de la menace représentée par le voyou se voit excellemment exprimée, jusqu’à déboucher sur un twist inattendu et cruellement ironique.

L’histoire se suit donc avec un plaisir sans mélange mais, comme souvent dans La Quatrième Dimension, s’enrichit d’une vraie moralité en arrière-plan. What you need critique ainsi l’avidité irréfléchie de l’homme qui désire toujours outrepasser les dons qui lui sont offerts, sans jamais réfléchir aux inéluctables conséquences, un thème plus que jamais d’actualité. En cette toute fin des années cinquante, où se profile le consumérisme de masse, le message de l’épisode vient nous rappeler que le bonheur et l’essentiel de nos existences ne résident pas dans la possession matérielle. Comme le commente le vieil homme lui-même, malgré tous ses pouvoirs, ses cadeaux ne peuvent apporter la sérénité ou la sagesse. Que cette histoire soit diffusée un soir de Noël n’est évidemment pas un hasard !

Avec un éloquent savoir faire, Alvin Ganzer, dans la profession depuis la fin des années 30, reconstitue l’atmosphère des films noirs si populaires au cours de la décennie s’achevant : bars miteux, décors urbains mal famés, noirceur générale des personnages. La luminosité du marchand n’en ressort que davantage, ainsi que les bonheurs, petits ou grands qu’il apporte à ses prochains. Le noir et blanc convient idéalement à cet épisode, où la pénombre souvent présente illustre les sentiments humains. Steve Cochran, en brute à l’âme noire (rôle qu’il incarna souvent au cinéma), et Ernest Truex, en sage généreux mais à la faiblesse trompeuse, sont parfaits. Leur complémentarité apporte beaucoup à un l’épisode démontrant joliment, avec une belle pointe d’humour noir, que l’esprit finit par triompher de la force aveugle !


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Message  Estuaire44 Ven 2 Oct 2009 - 17:23

Quatre d’entre nous sont mourants (The four of us are dying, 1.13, ***)
Date de diffusion : 01 janvier 1969
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de George Clayton Johnson
Réalisateur : John Brahm


Résumé
Arch Hammer a le pouvoir de changer d’apparence. Il l’utilise en se faisant passer pour des personnes décédées, afin d’en toucher le plus de bénéfices possibles, financiers ou sentimentaux. Á force d’abuser de son don, il finit cependant par se retrouver dans une situation inextricable…

Les Guests
Ross Martin (1920-1981) reste bien entendu l’interprète du célèbre Artemus Gordon des Mystères de l’Ouest (1965-1969). Ce comédien polyglotte eut également une belle carrière au cinéma, jouant notamment régulièrement dans les films de Blake Edwards (La grande course autour du monde, 1965). Il participa également à de nombreuses séries télé des années 60 et 70 : Wonder Woman, Columbo, Hawaï Police d’État, Drôles de dames… Il décède d’une crise cardiaque survenue durant une partie de tennis. Il apparaît également dans l’épisode Le vaisseau de la mort.

Beverly Garland (1926-2008) débuta dans les productions de Roger Corman, avant de connaître la célébrité à la télévision. Elle fut ainsi la première femme à occuper le rôle central d’une série policière (Decoy, 1957-1958), bien avant Police Woman. Elle participa par la suite à de nombreuses autres séries, durant une carrière se prolongeant jusqu’aux années 90 (Les Mystères de l’Ouest, Mannix, Cannon, Drôles de dames, Loïs et Clark…). Beverly Garland fut aussi une femme d’affaires à succès, lançant une chaîne d’hôtels portant son nom.

Don Gordon (1926) fut un ami proche de Steve McQueen, avec qui il participa à de nombreuses productions : Bullit, Papillon, La tour infernale, Au nom de la Loi. Il est par ailleurs une figure familière des séries américaines : Les Incorruptibles, Le Fugitif, Les Mystères de l’Ouest, Les Envahisseurs, Mannix, Columbo, Cannon, Super Jaimie, Supercopter, K2000, Remington Steele…

Commentaire
George Clayton Johnson (1929), célèbre par la suite pour son roman L’Âge de Cristal (avec William F. Nolan) et l’écriture du tout premier épisode de Star Trek, était à l’époque un jeune membre de cette mouvance d’écrivains californiens comportant également Nolan, Matheson, Bradbury, Beaumont… La nouvelle servant de base à cet épisode fut le tout premier texte qu’il vendit : Rod Sterling en fut si enchanté qu’il lui mit le pied à l’étrier en le faisant participer à l’écriture de sept autres épisodes de l’anthologie.

Adapté au format télévisuel par Rod Sterling, ce récit illustre déjà le thème central de son œuvre, la nature humaine, dont le fantastique doit avant tout servir à souligner les paradoxes et les fêlures. En effet, malgré les diverses vies qu’il emprunte, Hammer voit inexorablement le piège se refermer sur lui. Quelques soient les apparences qu’il revêt, sa personnalité, telle une malédiction, le condamne à force d’avidité, de mesquinerie et de délabrement moral. Á travers la métaphore du surnaturel, l’histoire évoque la richesse des potentialités qu’offre l’existence, si implacablement gâchée par la bassesse des appétits humains.

L’ensemble dégage une profonde mélancolie, exacerbée par une conclusion particulièrement abrupte. John Brahm renforce ce sentiment par l’emploi de thèmes chers au film noir, genre qu’il connaît à merveille : gangsters violents et sans honneur, sordides drames familiaux factices lumières attractives de boites de nuit berçant les solitudes par l’alcool et la musique blues (très beau morceau de Jerry Goldsmith)… L’interprétation apparaît en tout point parfaite, avec une multiplicité des personnages relativement rare dans l’anthologie. On pourra regretter que Ross Martin, avant la gloire apportée par Les Mystères de l’Ouest, ne bénéficie pas d’un rôle plus important.

Un épisode splendide, mais amer et désenchanté, étonnamment diffusé le jour de l’an, quand tant de vœux sont prononcés pour l’année à venir. La Quatrième Dimension était sans doute la seule à choisir une telle histoire pour inaugurer les années 60 !


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Message  Estuaire44 Ven 2 Oct 2009 - 19:10

La troisième à partir du Soleil (Third from the Sun 1.14, **)
Date de diffusion : 08 janvier 1960
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Richard Matheson
Réalisateur : Richard L. Bare

Résumé
Le monde est sur le point de sombrer dans une guerre atomique devant éclater dans les prochaines heures. Un scientifique et un pilote vont tenter de s’enfuir, avec leur famille, dans un vaisseau expérimental appartenant au gouvernement.

Le Guest
Edward Andrews (1914-1985) apparut dans de très nombreuses séries des années 50 à 80, aisément reconnaissable par sa haute taille, ses cheveux blancs et ses épaisses lunettes. Il se spécialisa dans les rôles inquiétants ou ambigus et apparut dans Bonanza, Les Envahisseurs, Police Woman, Drôles de dames... Il participa également à de nombreux films (Plus dure sera la chute, 1956, Tora ! Tora ! Tora ! 1970 …), tout en demeurant très présent au théâtre.


Commentaire
L’épisode débute par une évocation sans fards de la terreur éprouvée par ses contemporains devant l’apocalypse nucléaire. En se déroulant la veille d’un évènement fatidique que tous attendent, cette chronique d’un désastre annoncé restitue avec force l’angoisse et les réactions de chacun, lucides ou d’un patriotisme jusqu’au-boutiste. La lourde atmosphère d’attente est très bien rendue par Richard L. Bare : plans distordus, angles larges, vues écrasantes filmées par le haut ou le bas… De l’art de créer une ambiance avec peu d’argent ! L’insertion de l’action dans un quotidien paisible, aux éléments futuristes demeurant rares, et le jeu grave des comédiens parachèvent l’ensemble.

Malheureusement Third from The Sun dévie ensuite de son captivant thème initial pour se lancer dans un récit d’aventures passablement téléphonées, artificiellement conçues pour déboucher sur une chute certes surprenante et finalement bien plus pessimiste qu’il n’y paraît, mais tout de même largement annoncée par le titre ! On ne peut s’empêcher de penser que l’épisode n’a pas su pousser l’audace jusqu’à son terme, sacrifiant son sujet pour la beauté de sa conclusion. Demeure tout de même le plaisir de contempler l’une de ces soucoupes volantes archétypales de l’époque, dont le décor fut d’ailleurs récupéré du célèbre film Planète interdite. Ce vaisseau sera d’ailleurs celui qui apparaîtra dans les épisodes ultérieurs, modifié de-ci, de-là !


Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 133 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 228 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 326


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Message  Invité Ven 2 Oct 2009 - 19:14

1.13 puis 1.12 ? Serait-on entré dans la 13ème dimension ? Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 Icon_razz
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Message  Estuaire44 Sam 3 Oct 2009 - 2:05

A rebrousse temps, chef d'oeuvre de Dick que je conseille goulument! Razz

Allez, va pour 14...
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Message  Estuaire44 Sam 3 Oct 2009 - 20:12

La flèche dans le ciel (I shot an arrow into the air, 1.15, ***)
Date de diffusion : 15 janvier 1960
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Madelon Champion
Réalisateur : Stuart Rosenberg

Résumé
Le premier vol spatial habité de l’histoire de l’humanité s’écrase sur ce qui apparaît être une planète particulièrement inhospitalière, désertique et à la chaleur suffocante. Les rescapés ne disposent que de très peu d’eau et doivent rechercher une région plus hospitalière où ils pourront survivre.

Le Guest
Harry Bartell (1913-2004) dut à sa voix sonore et juvénile une grande popularité en tant qu’annonceur et acteur de dramatique radio, du début des années 40 aux années 60. Durant cette décennie le genre s’essouffla et Bartell se tourna alors davantage vers les séries télé : Les Incorruptibles, Les Mystères de L’Ouest, Max la Menace, Le Fugitif, Dragnet… Il fut également un photographe réputé, notamment sur les différents tournages auxquels il participa.

Commentaire
L’épisode situe particulièrement l’anthologie dans son époque, car il commence par de passionnantes images d’archives de la NASA, en ce début d’année 1960 où le vol dans l’espace relève encore de la pure anticipation (Gagarine réussira son fabuleux exploit en avril 1961). Durant quelques instants, le vibrant commentaire de Rod Sterling nous fait ainsi partager l’exaltation communicative de cette palpitante aventure que fut la conquête spatiale, avant même que l’on ne pénètre dans le cœur du récit.

Cette dramatique odyssée de trois hommes perdus dans un désert particulièrement hostile conduit certes à une chute particulièrement renversante, y compris à l’échelle de l’anthologie, mais malheureusement l’épisode ne se montre guère substantiel entre ces deux moments forts qu’en constituent le commencement et la fin. On a uniquement droit à quelques figures de style très éprouvées (l’officier restant digne, le couard que la peur conduit aux pires extrémités, le soleil écrasant, la gourde trouée d’une balle etc.), maintes fois vues ailleurs, notamment dans le Western. Il faut dire que l’argument paraît efficace mais très succinct, obligeant l’auteur à meubler. Les excellents inserts initiaux et la scène d’exposition, totalement superfétatoire, renforcent ce sentiment de bouche trou. De plus l’interprétation, dépourvue de tête de proue, remplit honorablement son contrat mais sans susciter d’enthousiasme particulier.

Et cependant l’on ne s’ennuie pas, car un nouveau personnage entre majestueusement en scène : la Vallée de la Mort, au paysage effectivement lunaire (déjà admirée dans Le Solitaire). Stuart Rosenberg est, au début des années 60, un réalisateur de télévision particulièrement en vogue pour son sens de l’image (Alfred Hitchcock présente, puis 15 épisodes des Incorruptibles, entre autres). N’ayant guère matière à filmer auprès des héros, il va s’ingénier à mettre en scène avec le plus d’éloquence possible ce décor extraordinaire, avec l’imagination et le talent qu’il démontrera ultérieurement au cinéma (Luke la Main Froide, Brubaker, La toile d’araignée…). Panoramas élargis, jeu de l’horizontalité de la plaine sableuse confrontée à la verticalité des massifs rocheux, vision lointaine utilisant la taille des personnages pour restituer l’immensité aride… Plusieurs figures de style parfaitement agencées se succèdent avec bonheur, rendant parfaitement crédible l’idée d’un naufrage sur un planétoïde désertique et amenant par conséquent la révélation finale avec un maximum d’impact.

Ce très bel exercice de style parachève la réussite d’un épisode démontrant par l’exemple la pertinence du format court pour ce type d’histoires conçues comme véhicule d’une chute étourdissante. La révélation finale sera réemployée par Rod Sterling lors qu’il écrira la première version du scénario de La Planète des Singes.

La phrase inspirant le titre (I shot an arrow into the air, it fell to earth I knew not where. For, so swiftly it flew, the sight, could not follow it in its flight. ) est inspirée d’un texte du poète américain Henry Wadsworth Longfellow (1807-1882), s’inspirant des légendes amérindiennes : The Arrow and The Song.


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Message  séribibi Sam 3 Oct 2009 - 21:22

"La flèche dans le ciel" (ainsi que "les 3 fantômes" -entre autre-) fait parti de la dizaine d'épisodes de 1ère diffusion française, en 1966. Rappelons que cette diffusion fit un véritable tolé et qu'il faudra attendre le début des années 80 avec les frères Bogdy pour revoir cette série dans "Temps X", où elle fut vraiment découverte.
Bel épisode en tous cas, et trés belle analyse d'Estuaire, comme toujours...
Manque juste la note.


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Message  Estuaire44 Sam 3 Oct 2009 - 21:35

merci, je me laisse simplement porter par la qualité de la série!

Non, non, la note y est , mais en chiffre, pas en étoiles. hein

Yé corrrige.

Grand souvenir que Temps X, quelle pépinière de séries, et les Frérots étaient vraiment indépassables dans leur genre!
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Message  Estuaire44 Dim 4 Oct 2009 - 13:16

L’auto-stoppeur (The Hitch-Hiker, 1-16, ****)
Date de diffusion : 22 janvier 1960
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Lucille Fletcher
Réalisateur : Alvin Ganzer

Résumé
Une jeune new-yorkaise, Nan Adams, se rend en Californie pour des vacances. Elle traverse le pays en voiture mais, après un très léger accident de la circulation, elle ne cesse de revoir le même mystérieux auto-stoppeur sur le bord de la route…

Les Guests
Inger Stevens (1934-1970), actrice américaine d’origine suédoise, débuta à 16 ans dans des revues, avant de devenir élève de l’Actor’s Studio en 1955. Après plusieurs fugaces apparitions au cinéma et de nombreuses publicités, le début des années 60 la voit accéder à la célébrité par la télévision (Alfred Hitchcock présente, Bonanza, rôle récurrent dans The Farmer’s Daughter, 1963-1966…). Par la suite, malgré une santé très fragile, elle passa avec succès au cinéma (Pendez-les haut et court, 1967, Madigan 1968…), tout en faisant les délices des échotiers par ses nombreuses liaisons : Anthony Quinn, Harry Belafonte, Dean Martin, Burt Reynolds… Après une première tentative en 1959 (suite à une rupture avec Bing Crosby), elle se suicide le 30 avril 1970 par l’absorption d’un mélange de médicaments et d’alcool. Elle participe également à l’épisode Les robots du Dr. Lauren.

A noter dans cet épisode la présence d’interprètes peu connus, mais ayant tenu des rôles marquants. Eleonor Audrey (1905-1991) fut une actrice de voix travaillant pour la radio et la publicité, mais aussi Walt Disney, ce qui lui valut de prêter son talent à la marâtre de Cendrillon (1950) et à la ténébreuse Maléfique de La Belle au bois dormant (1959). Adam Williams (1922-2006) eut une carrière cantonnée aux seconds rôles mais, pilote expérimenté, il participe à l’une des scènes les plus célèbres de l’histoire du cinéma en étant aux commandes de l’avion poursuivant Gary Grant dans La Mort aux trousses (1959). Leonard Strong (1908-1980) est surtout remémoré pour son interprétation de The Claw, le chef de la branche asiatique de KAOS dans Max la Menace.

Commentaire
Sur un thème extrêmement similaire à un autre chef d’œuvre, Carnival of Souls (1962), L’auto-stoppeur (également intitulé Le voyageur) nous entraîne dans une version réellement glaçante du road movie. Cet épisode constitue en effet un cas d’école de l’art subtil d’incrémenter progressivement la terreur au fil des évènements, le secret des histoires d’épouvante authentiquement réussies. Le dégradé entre le radieux début et l’insoutenable angoisse précédant la révélation finale fait l’objet d’un savant dosage, par un récit alternant les moments chocs (le train, la main sur l’épaule) et l’énigmatique mais non agressive omniprésence du voyageur. La dérive psychologique de la jeune femme épouse habilement sa fuite dans des routes de plus en plus secondaires, des régions toujours davantage désertes, jusqu’au cul-de-sac final. Une nouvelle fois l’anthologie exploite avec une rare efficacité le sentiment de solitude, un des thèmes essentiels de cette saison. Avec astuce, la caméra d’Alvin Ganzer, varie également les angles de vues, intérieurs ou extérieurs, de la voiture, empêchant ainsi toute impression de redite. Les prises se montrent également de plus en serrées au fur et à mesure que monte la tension, portée par une musique remarquablement intense.

Pour la seconde fois cette saison, l’épisode se centre sur un personnage féminin, en accroissant ainsi la vulnérabilité. On y discerne la patte de Rod Sterling car la version originale de Lucille Fletcher, une dramatique radio de 1942, mettait en scène un homme (interprété par Orson Welles). Le récit adopte également la narration à la première personne, procédé toujours efficace pour rendre compte des errances de l’esprit et souvent pratiqué par Edgar Allan Poe auquel cette histoire fait irrésistiblement songer. A cette occasion la charmante Inger Stevens manifeste de remarquables talents d’actrice, que cela soit par l’expressivité de ses expressions ou l’éloquence de son phrasé. Il n’y a pas jusqu’à sa pointe d’accent qui ne la rende encore plus humainement poignante. Sa performance rend remarquablement palpables sa détresse et son renoncement final. Grâce à elle Nan Adams compte parmi les victimes de cruelles rencontres avec le surnaturel les plus inoubliables de cette saison.

Comme tout bon road movie, l’épisode nous fait ressentir en arrière plan l’immensité de l’Amérique, même si tous les paysages traversés apparaissent clairement californiens… Il constitue également l’occasion de retrouver ce cachet agréablement rétro qui fait aussi le prix de La Quatrième Dimension, à travers les voitures archétypales de l’époque (une Mercury 1957 et une Ford 1959). Ces somptueux paquebots d’acier chromé nous font éprouver de la nostalgie pour cette époque où la raréfaction des ressources naturelles et les périls climatiques relevaient encore de la science-fiction !


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Message  Estuaire44 Dim 4 Oct 2009 - 13:16

L’auto-stoppeur (The Hitch-Hiker, 1-16, 4)
Date de diffusion : 22 janvier 1960
Auteur : Rod Sterling, d’après une dramatique radio de Lucille Fletcher
Réalisateur : Alvin Ganzer

Résumé
Une jeune new-yorkaise, Nan Adams, se rend en Californie pour des vacances. Elle traverse le pays en voiture mais, après un très léger accident de la circulation, elle ne cesse de revoir le même mystérieux auto-stoppeur sur le bord de la route…

Les Guests
Inger Stevens (1934-1970), actrice américaine d’origine suédoise, débuta à 16 ans dans des revues, avant de devenir élève de l’Actor’s Studio en 1955. Après plusieurs fugaces apparitions au cinéma et de nombreuses publicités, le début des années 60 la voit accéder à la célébrité par la télévision (Alfred Hitchcock présente, Bonanza, rôle récurrent dans The Farmer’s Daughter, 1963-1966…). Par la suite, malgré une santé très fragile, elle passa avec succès au cinéma (Pendez-les haut et court, 1967, Madigan 1968…), tout en faisant les délices des échotiers par ses nombreuses liaisons : Anthony Quinn, Harry Belafonte, Dean Martin, Burt Reynolds… Après une première tentative en 1959 (suite à une rupture avec Bing Crosby), elle se suicide le 30 avril 1970 par l’absorption d’un mélange de médicaments et d’alcool. Elle participe également à l’épisode Les robots du Dr. Lauren.

Á noter dans cet épisode la présence d’interprètes peu connus, mais ayant tenu des rôles marquants. Eleonor Audrey (1905-1991) fut une actrice de voix travaillant pour la radio et la publicité, mais aussi pour Walt Disney, ce qui lui valut de prêter son talent à la marâtre de Cendrillon (1950) et à la ténébreuse Maléfique de La Belle au bois dormant (1959). Adam Williams (1922-2006) eut une carrière cantonnée aux seconds rôles mais, pilote expérimenté, il participe à l’une des scènes les plus célèbres de l’histoire du cinéma en étant aux commandes de l’avion poursuivant Gary Grant dans La Mort aux trousses (1959). Leonard Strong (1908-1980) est surtout remémoré pour son interprétation de The Claw, le chef de la branche asiatique de KAOS dans Max la Menace.



Commentaire
Sur un thème extrêmement similaire à un autre chef-d’œuvre, Carnival of Souls (1962), L’auto-stoppeur (également intitulé Le voyageur) nous entraîne dans une version réellement glaçante du road movie. Cet épisode constitue en effet un cas d’école de l’art subtil d’incrémenter progressivement la terreur au fil des évènements, le secret des histoires d’épouvante authentiquement réussies. Le dégradé entre le radieux début et l’insoutenable angoisse précédant la révélation finale fait l’objet d’un savant dosage, par un récit alternant les moments chocs (le train, la main sur l’épaule) et l’énigmatique mais non agressive omniprésence du voyageur. La dérive psychologique de la jeune femme épouse habilement sa fuite dans des routes de plus en plus secondaires, des régions toujours davantage désertes, jusqu’au cul-de-sac final. Une nouvelle fois l’anthologie exploite avec une rare efficacité le sentiment de solitude, un des thèmes essentiels de cette saison. Avec astuce, la caméra d’Alvin Ganzer, varie également les angles de vues, intérieurs ou extérieurs, de la voiture, empêchant ainsi toute impression de redite. Les prises se montrent également de plus en plus serrées au fur et à mesure que monte la tension, portée par une musique remarquablement intense.

Pour la seconde fois cette saison, l’épisode se centre sur un personnage féminin, en accroissant ainsi la vulnérabilité. On y discerne la patte de Rod Sterling car la version originale de Lucille Fletcher, une dramatique radio de 1942, mettait en scène un homme (interprété par Orson Welles). Le récit adopte également la narration à la première personne, procédé toujours efficace pour rendre compte des errances de l’esprit et souvent pratiqué par Edgar Allan Poe auquel cette histoire fait irrésistiblement songer. Á cette occasion la charmante Inger Stevens manifeste de remarquables talents d’actrice, que cela soit par l’expressivité de ses attitudes ou l’éloquence de son phrasé. Il n’y a pas jusqu’à sa pointe d’accent qui ne la rende encore plus humainement poignante. Sa performance rend remarquablement palpables sa détresse et son renoncement final. Grâce à elle Nan Adams compte parmi les victimes de cruelles rencontres avec le surnaturel les plus inoubliables de cette saison.

Comme tout bon road movie, l’épisode nous fait ressentir en arrière-plan l’immensité de l’Amérique, même si tous les paysages traversés apparaissent clairement californiens… Il constitue également l’occasion de retrouver ce cachet agréablement rétro qui fait aussi le prix de La Quatrième Dimension, à travers les voitures archétypales de l’époque (une Mercury 1957 et une Ford 1959). Ces somptueux paquebots d’acier chromé nous font éprouver de la nostalgie pour cette époque où la raréfaction des ressources naturelles et les périls climatiques relevaient encore de la science-fiction !


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Message  Estuaire44 Dim 4 Oct 2009 - 15:40

Un joli portrait de la série, notamment par Frank Spotnitz : Ici
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Message  Estuaire44 Dim 4 Oct 2009 - 22:16

La fièvre du jeu (The Fever, 1-17, *)
Date de diffusion : 29 janvier 1960
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Florey

Résumé
Un couple remporte un séjour tous frais payés à Las Vegas. Le mari, avare et irascible, refuse d’y jouer de l’argent. Cependant il va céder à l’attraction d’une étrange machine à sous l’incitant à risquer sans cesse davantage…

Le Guest
Everett Sloane (1909-1965) débuta sur scène dans les années 30-40, intégrant notamment la troupe d’Orson Welles, dans les films duquel il allait régulièrement apparaître par la suite (Citizen Kane, 1941). Tout en maintenant une intense activité théâtrale, il écrit également des chansons à succès pour les revues de l’époque et participe à de nombreuses dramatiques radio. Au début des années 60 il oriente sa carrière vers la télévision, apparaissant dans plusieurs anthologies (Alfred Hichcock présente, The Joseph Cotten Show…). Il se suicide à 55 ans après avoir appris que l’évolution d’un glaucome allait le rendre aveugle.

Commentaire
La Quatrième Dimension subit un petit trou d’air à l’occasion de cet épisode. On perçoit bien ce que Rod Sterling a voulu réaliser, une dénonciation de la fièvre du jeu, parabole de toutes les addictions. Effectivement le spectacle de cet homme en train de progressivement se perdre dans cette passion, sans que quiconque n’intervienne, a de quoi émouvoir. Malheureusement le récit demeure bien ténu. Malgré la variété des angles choisis par Roland Florey et la totale conviction de jeu de Everett Sloane, le spectateur finit par se lasser de regarder le personnage actionner inlassablement le bandit manchot durant plus de la moitié de l’épisode, jusqu’à une très prévisible chute dans la folie.

De plus le versant fantastique de l’histoire paraît singulièrement moins subtil que de coutume, ces images d’une machine à sous poursuivant un homme dans un hôtel ressortant bien plus ridicules qu’effrayantes. La production a consacré de nombreux efforts pour l’animation de l’appareil, ainsi que pour lui donner une voix à la sonorité très métallique, le tout pour un résultat hélas peu concluant. Même si l’on peut imaginer sans peine que la scène devait sembler davantage spectaculaire il y a un demi-siècle, l’intérêt de The Twilight Zone réside bien plus dans la profondeur et l’intensité de ses récits que dans les effets spéciaux. L’épisode permet cependant d’admirer de jolies vues du Vegas d’alors et d’écouter un excellent jazz composé par Jerry Goldsmith.

Pour l’anecdote l’idée du scénario vient à Rod Sterling lors d’une fête organisée à Las Vegas pour célébrer l’acceptation de la série par CBS, où sa propre épouse fut pareillement asservie par une machine à sous !


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Message  Estuaire44 Lun 5 Oct 2009 - 23:07

Le Lâche (The Last Flight, 1-18, 3)
Date de diffusion : 5 février 1960
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : William Claxton

Résumé
Les officiers d’un aéroport militaire américain situé en France ont la surprise de voir se poser un avion de la Première Guerre Mondiale. Le pilote, un Anglais, affirme provenir bel et bien de cette époque, après avoir passé à travers un étrange nuage…

Les Guests
Kenneth Haigh (1931) a connu une carrière se déroulant des deux côtés de l'Atlantique, essentiellement au théâtre. Il apparut également dans Alfred Hitchcock présente, Z cars, Destination Danger, Man at the Top, Poirot...

Robert Warwick (1878-1964) fut une grande figure du Broadway du début du XXe siècle, ainsi que du cinéma muet, notamment dans les films de Maurice Tourneur. Sa voix sonore lui valut de passer avec succès au parlant (Anna Karénine, 1936, Les Voyages de Sullivan, 1941...). Sur le tard il participa activement aux premiers pas de la télévision, par le biais des nombreuses adaptations théâtrales de l'après-guerre.

Alexander Scourby (1913-1985) fut un acteur shakespearien à Broadway, avant de se spécialiser au cinéma dans les rôles de vilains (Règlement de compte, 1953, Géant 1956...). Il reste avant tout connu comme acteur de voix, réalisant de nombreux commentaires de documentaires et la version audio de plus de 500 livres. Il fut ainsi le premier à réaliser un enregistrement intégral de la Bible, en 1944. Le document, d’une durée supérieure à 84 heures, était destiné aux non-voyants, mais le succès en fut énorme, s’étendant bien au-delà de la cible initiale. La Bibliothèque du Congrès en conserve l'original.

Commentaire
Ami très proche de Charles Beaumont, Richard Matheson (1926) représente l’une des figures majeures de la Science-Fiction, un genre qu’il aura marqué par plusieurs classiques tels Le Journal d’un monstre (1950), Je suis une Légende (1954) ou L’Homme qui rétrécit (1956). Ses œuvres mettent souvent en scène des personnages devant faire face seuls à de terrifiantes destinées, celles-ci relevant bien davantage d’un surnaturel inexpliqué que d’une rationalisation scientifique bien tranchée (Matheson se situe toujours davantage à proximité du Fantastique ou de l’Horreur que de la Hard Science). Il ancre d’ailleurs régulièrement ses intrigues dans la vie de tous les jours, établissant une rupture majeure avec la mouvance inspirée de Lovecraft dominant jusqu’alors la littérature américaine.

Cette affinité avec la solitude et l’étrange faisant irruption dans le quotidien le pousse tout naturellement à collaborer à La Quatrième Dimension (16 épisodes), dont ces thèmes constituent des axes essentiels. Tandis qu’il se voit lui-même adapté avec succès au cinéma, Matheson continue par la suite à écrire pour l’écran, notamment pour Roger Corman, Star Trek ou en composant Duel (1971), qui lancera Steven Spielberg. Son influence sur les écrivains contemporains demeure considérable (notamment Stephen King, qui s’en réclame souvent), tandis que Chris Carter nommera Richard Matheson un sénateur apparaissant à plusieurs reprises dans les X-Files.

Premier directement écrit par Matheson, cet épisode renoue avec l’idée esquissée dans Les trois fantômes (dont l’auteur avait déjà écrit le texte original) : le ciel reste par nature une zone interdite à l’homme et il abrite par conséquent des secrets au-delà de notre compréhension. Cette vison très poétique s’exprimera à plusieurs reprise durant l’anthologie où plusieurs avions connaîtront d’étonnantes aventures dans ces domaines interdits où ils s’aventurent (Les X-Files reprendront l’argument à leur manière). Malheureusement l’histoire de Matheson, si elle se suit avec intérêt, ne compte pas parmi les chefs-d’œuvre d’une anthologie où il se montrera davantage inspiré par la suite. En effet l’auteur opte pour un voyage vers le futur, situation toujours propice aux anachronismes divertissants, mais comme les amateurs de science-fiction le savent bien, l’incursion dans le passé recèle des possibilités de rebondissements et de paradoxes bien plus riches.

De fait l’intrigue va se limiter à une exposition presque laborieuse de la situation, où tous les cas de figures possibles vont se voir successivement évoqués (folie, canular, tournage d’un film, meeting aérien, complot…) avant que s’impose une explication à laquelle le spectateur a bien entendu adhéré dès le départ. « Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité »... Par la suite Matheson finit par tout de même joliment boucler la boucle grâce à une éloquente évocation du thème du sacrifice et à une chute remarquablement agencée, mettant en œuvre cette fois le voyage dans le passé ! Á l’actif de l’épisode on note également une mise en scène vive et efficace de William Claxton et des comédiens parfaitement convaincants, dont un Kenneth Haigh restituant avec force les tourments moraux endurés par son personnage.

Le Lâche (également intitulé en français Le dernier vol) comprend également de nombreux éléments illustrant agréablement les deux périodes sur lesquelles il se déroule. Il nous rappelle ainsi que le début des années 60 s’accompagne encore de bases américaines disséminées sur le territoire français, avec de plus quelques exemples des magnifiques avions de l’époque. Le spectateur français ne pourra que songer aux Chevaliers du Ciel ! La Grande Guerre autorise également quelques clins d’œil habilement amenés, tel le Royal Flying Corps, annonçant la Royal Air Force, ou l’évocation de la destinée légendaire de Guynemer. Enfin, de manière détournée du fait des contraintes de l’époque, l’épisode nous interpelle en opposant directement la petitesse du biplan de 1917 aux appareils moderne de 1960, nous faisant évaluer d’un simple regard la fulgurante progression du potentiel de destruction de ces engins. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

En 2006, un épisode de la série britannique Torchwood, Out of Time, se basera sur un argument quasi identique. On peut parler de remake au féminin.


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Message  séribibi Mar 6 Oct 2009 - 1:07

Pour moi l'un des tous meilleurs épisodes de la série. Quel scénario !!!

Ce genre d'histoire "en boucle" où un personnage se rencontre lui-même - état de fait résultant de la coexistance de 2 lignes temporelles distinctes - sera, quelques saisons plus tard, magnifié par le sublime "L'espace d'un instant".
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Message  Estuaire44 Mar 6 Oct 2009 - 1:18

Oui, excellent épisode que l'espace d'un moment. Mais la situation est différente dans Le Lâche : le personnage ne se rencontre jamais lui même, il fait face aux conséquences futures de sa fuite. Il revient ensuite dans le passé quelques instants après l'avoir quitté.
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Message  séribibi Mar 6 Oct 2009 - 1:35

Merci pour la précision Estuaire, oui, maintenant que tu me le dis...
Il y a bien la coexistance de 2 lignes temporelles, mais effectivement, il ne se "voit" pas (même de loin, dans l'avion)... Lui et son alter-ego du fuur (ou passé) ne son jamais présents dans le même espace...
c'est un peu vague, mais le scénario m'avait scotché.
Un des 10 meilleurs épisodes de la série.
Il faudra que je le revoie.
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Message  Estuaire44 Mar 6 Oct 2009 - 23:05

Allez zou, sous les acclamations de la foule en délire, on attaque le second versant de la saison!

Infanterie “Platon” (The Purple Testament, 1-19, 3)
Date de diffusion : 12 février 1960
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Richard L. Bare

Résumé
Durant la Seconde Guerre Mondiale, aux Philippines, un lieutenant américain se rend compte qu'il peut percevoir qui va bientôt mourir au combat. Le visage des prochaines victimes lui apparaît nimbé de lumière.

Les Guests
William Reynolds (1931) débuta comme jeune premier dans le Hollywood des années 50 (Tout ce que le Ciel permet, 1955). Il se fit connaître essentiellement dans les séries télévisées des années 60 et 70 (Dragnet, The F.B.I., Gunsmoke...)

Barney Phillips (1913-1982) connut une grande popularité dans les séries policières des années 50 et 60 (Les Incorruptibles, Johnny Midnight, The Brothers Brannagan...). Il apparaît également dans trois autres épisodes : Allez-vous en, Finchley!, Y a-t-il un Martien dans la Salle? et Miniature.

Dick York (1928-1992) reste bien entendu le premier interprète de Darrin Stephens (Jean-Pierre), le mari de Ma sorcière bien-aimée, de 1964 à 1969. Il sera d'ailleurs rejoint dans La Quatrième Dimension par les autres futurs interprètes de cette série (Elizabeth Montgomery, Agnès Moorehead, David White). Outre quelques petits rôles au cinéma, il apparaît également dans les autres anthologies de l'époque (Alfred Hichcock présente, The Dupont Show...). Après l'avoir forcé à abandonner Bewitched, ses problèmes récurrents de santé (douleurs au dos, puis emphysème) pénalisèrent gravement sa carrière. Il se limita par la suite à de rares apparitions (Simon et Simon, L'Île Fantastique). Il participe également à l’épisode Un sou pour vos pensées.

Commentaire
Que cet épisode se déroule durant la Guerre du Pacifique situe bien l’époque de la série, car nul doute que, si elle était plus récente, l’action s’insérerait au Viêt-Nam ! On y retrouve une semblable désespérance, face aux périls et à l’hostilité de l’environnement tropical. L’intrigue illustre avec talent deux constantes de l’écriture de Rod Sterling (lui-même un vétéran de cette guerre) : son attachement à ses personnages, chacun décrit avec une vraie humanité et loin de toute caricature, mais également le sens aigu d’un Fantastique soulignant les absurdités du réel. Á travers un argument surnaturel, c’est avant tout l’horreur des conflits qui se voit ainsi dénoncée avec force.

Cette charge évoque non seulement les tueries que la guerre signifie (rappelées par des dialogues très forts et une évocation sans fards d’un hôpital de campagne) mais aussi par la mécanique psychologique inexorable de celle-ci, broyant les mentalités. Le Capitaine, pourtant capable d’écoute et finalement ébranlé par les dires de son subordonné, ne suspend pas un seul instant les attaques meurtrières. Mais c’est finalement sur le héros lui-même que cet érosion de l’espoir et de l’esprit se manifeste avec le plus d’impact. Après une fébrile rébellion initiale, il va ensuite de renoncements en renoncements : à tenter de sauver ses hommes, puis son ami et enfin lui-même. L’abattement du personnage devant la fatalité du destin en ces temps d’épouvante frappe réellement les esprits.

Face à ce propos si éloquent, peu importe en définitive que la chute paraisse bien plus prévisible que de coutume. La mise en scène de Bare parvient par ailleurs à contourner la nécessité de tourner en décors par des inserts finement ajustés, une caméra centrée avant tout sur les personnages et un effet lumineux réellement sépulcral. L’interprétation est au diapason, avec un vibrant William Reynolds et un Dick York étonnant de conviction en officier avisé et stoïque, aux antipodes de son personnage de Bewitched.

L’épisode fera l’objet d’un remake très libre dans La Treizième Dimension, avec l’épisode Dans la lumière où une institutrice tentera réellement, elle, de sauver ses élèves.


Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 138 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 233 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 331


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Message  séribibi Mar 6 Oct 2009 - 23:53

Quel est ton épisode préféré Estuaire ?
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Message  Estuaire44 Mer 7 Oct 2009 - 0:52

Question difficle, 156 épisodes et tant d'excellents... Comme cela, à brûle-pourpoint, je dirais Les Prédictions / Nick of Time. Mais c'est à relativiser (la 4-D est par nature un espace relativiste...), il y a de nombreuses histoires que je n'ai pas vues depuis lontemps et que je redécouvre durant cette incursion prolongée dans la Zone Crépusculaire! A confirmer ou infirmer en fin de parcours, donc! Je pense que je ferai alors un top 10.
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Message  Invité Mer 7 Oct 2009 - 13:48

DVDRAMA vient de publier le test du coffret DVD de la saison 4 :

http://www.dvdrama.com/rw_fiche-11832-.php

Ainsi que celui de la saison 5 :

http://www.dvdrama.com/rw_fiche-11837-.php
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Message  Estuaire44 Mer 7 Oct 2009 - 21:51

Requiem (Elegy, 1-20, 3)
Date de diffusion : 19 février 1960
Auteur : Charles Beaumont
Réalisateur : Douglas Heyes

Résumé
Trois astronautes en mission d'exploration doivent atterrir en catastrophe sur une planète inconnue. Á leur grande surprise, ce monde ressemble trait pour trait à la Terre, mais tous ses habitants paraissent statufiés.

Les Guests
Cecil Kellaway (1893-1973), comédien d’origine irlandaise, fit carrière en Australie puis à Hollywood. Il se spécialisa bien entendu dans les rôles d’Irlandais mais aussi de leprechauns et de lutins ! Une expérience qu’il met à profit dans cet épisode. Il officia également comme Père Noël dans Ma Sorcière Bien Aimée.

Kevin Hagen (1928-2005), à l'origine professeur de danses de salon, participa à de très nombreuses séries : Have gun Will travel, Bonanza, Gunsmoke, Perry Mason, Mission Impossible, Au Cœur du Temps...; Il reste cependant surtout dans les mémoires pour avoir été le Docteur Baker de La Petite Maison dans la Prairie (1974-1982).

Commentaire
La construction de l'histoire se montre très attrayante par son basculement progressif d'un univers de Science-Fiction de type Space-Opera jusqu'à l'univers très personnel, et morbide, de Charles Beaumont. Après une introduction archétypale entremêlant vaisseaux spatiaux, héroïques explorateurs et futur des plus lointains, nous en arrivons à un premier accroc majeur dans le style ultra codifié de Science-Fiction, encore particulièrement en vogue dans les années 50. Cet étrange décor d'une Terre pétrifiée (à l'aspect rétro encore accentué en 2009) tranche totalement avec les flamboyants décors extraterrestres coutumiers tout en distillant une énigme déstabilisante.

On s'amuse beaucoup à voir le trio d'astronautes tenter de se raccrocher à des hypothèses relevant de la Science-Fiction classique face à cette nouveauté sidérante (en arrière-plan on perçoit de manière très nette les ricanements de Beaumont). Par la suite, d'un ton finalement peu anxiogène (décor cosy et ensoleillé, « statues » en rien menaçantes, évocation de moments heureux, hôte débonnaire...) le récit va soudain devenir plus sinistre, le mystère débouchant sur une réalité brutale évoquant bien davantage l'Horreur chère à l'auteur que le Space-Op. L'évolution débouche avec un naturel diabolique sur une conclusion à l'humour noir parfaitement glaçant et relevant quasiment de la taxidermie !

L'aspect sardonique de l'épisode se voit rehaussé, hormis un saisissant gros plan sur le visage de Wickwire au moment où la vérité se dévoile, par une mise en scène volontairement pateline, jusqu'à la scène finale où ce dernier passe le plumeau sur ses « invités » tel Mrs Peel sur John Steed. Le métier des comédiens, en particulier Cecil Kellaway, apporte un vrai naturel aux personnages, même si les figurants immobiles ne peuvent s'empêcher de cligner les yeux, parfois de manière très visible... Les décors et le fond sonore font également l'objet d'un grand soin. C'est notamment le cas pour les bruitages de la fusée, si délicieusement typiques... Et en effet ils seront repris à l'identique pour la passerelle de l' USS Enterprise de Star Trek !



Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 139 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 234 Série "La Quatrième Dimension" - Page 2 332


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Message  Estuaire44 Ven 9 Oct 2009 - 22:55

Image dans un miroir (Mirror Image, 1-21, ***)
Date de diffusion : 26 février 1960
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : John Brahm

Résumé
Une femme, Millicent Barnes, attendant un bus de nuit dans une gare routière s’aperçoit qu’un double d’elle-même est en train progressivement de la remplacer, en s’emparant de son existence…

La Guest
Vera Miles (1929) débute au cinéma au début des années 50 avant d'accéder à la célébrité avec La Prisonnière du désert (1954). Elle devient la nouvelle muse d'Alfred Hitchcock, succédant à Grace Kelly (Alfred Hitchcock présente, 1955, Le Faux Coupable, 1956, Psychose, 1960). Enceinte, elle dut renoncer à Sueurs froides (1958). Par la suite elle retourna au Western (L'Homme qui tua Liberty Valence, 1962) avant de collaborer longuement aux films de Disney. Durant les années 70 et 80 elle s'orienta vers les séries télé (Columbo, Les Rues de San-Francisco, Magnum, Arabesque, La Petite Maison dans la Prairie...).

Commentaire
Cette histoire en forme de pur cauchemar aurait été inspirée à Rod Sterling par une similaire rencontre avec un quasi sosie, dans un aéroport anglais. On comprend sans peine ce que cette expérience peut comporter de déstabilisant, d’autant qu’elle évoque une grande figure du surnaturel : le Doppelgänger. Ce double maléfique se substituant à sa victime se retrouve dans de nombreuses mythologies, tandis que la profonde horreur qu’il véhicule a inspiré nombre d’inoubliables classiques du Fantastique, comme le William Wilson de Poe ou Le Horla de Maupassant (ainsi que de croustillants épisodes des Avengers !).

Ce thème puissant se trouve illustré à la perfection dans la première partie de l’épisode, où l’angoisse vécue par l’héroïne se montre terriblement communicative au fil de manifestations parfaitement agencées du Double. Cet espace clos et quasi désert constitue un parfait écrin pour la panique qui étreint sans cesse davantage Millicent Barnes, anxiogène mais également familier ce qui rend cette distorsion de la réalité encore plus dérangeante. Malheureusement, pour tenir la distance, Rod Sterling introduit un comparse qui va dévier le récit de cette marche implacable vers la folie, en rompant la solitude de Millicent tout en incorporant des digressions passablement oiseuses. Il en va ainsi lors de cette évocation inutile d’un univers parallèle, alors que le Doppelgänger doit son impact à son mystère, ou d’une conclusion quelque peu laborieuse.

Toutefois cette rassurante présence masculine trouve son intérêt en renforçant l’aspect de pastiche d’Hitchcock que développe l’épisode autour de Vera Miles. Le grand réalisateur a toujours su osciller pareillement entre Thriller et Fantastique et l’intrique reprend plusieurs de ces thèmes comme le questionnement sur l’identité et l’équilibre psychologique de ses personnages (Sueurs froides, basé sur le thème du sosie, vient de triompher en 1958). Avec l’entrée en scène du voyageur, on retrouve un duo classique entre l’homme rationnel et la femme émotive (on pense, entre autres, à La Main au collet ou au futur Pas de printemps pour Marnie), sauf que, au lieu d’un duo romantique triomphant de l’adversité, on voit le héros prendre sa partenaire pour une folle et s’empresser de trahir sa confiance en la livrant à la police ! Un clin d’œil sardonique bien dans l’esprit cruel de The Twilight Zone ! Dans cet environnement familier, Vera Miles manifeste un grand talent dans l’interprétation d’un personnage sentant sa raison s’effilocher.

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Message  séribibi Ven 9 Oct 2009 - 23:17

"Image dans un miroir" est le 1er épisode de la "Quatrième dimension" que j'ai découvert, dans les années 80, dans "Temps X".
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Message  Estuaire44 Sam 10 Oct 2009 - 8:37

Et je crois bien que moi aussi!
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