Série "La Quatrième Dimension"
+11
Jazz
Philo
alonzo2309
Nicolas
Dearesttara
klokloh
Estuaire44
Joris
séribibi
Satellitor
Mr Gale
15 participants
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 1 sur 34
Page 1 sur 34 • 1, 2, 3 ... 17 ... 34
Série "La Quatrième Dimension"
Dans la série "la quatrième dimension" N°4, il y a 2 pages sur Patrick Macnee, rien de nouveau (pour moi ), 3 photos avec Diana Rigg et il joue dans un épisode :la nuit du jugement 1959.
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Pouvez vous vous procurer facilement les fascicules de la quatrième dimension?
C'est édité par la société "Ma Collection.Fr" et les buralistes souvent ne font venir que les premiers fascicules. Très peu de collections séries tv sont présentes jusqu'à la fin tous les 15 jours au marchand de journaux.
Si vous vous abonnez chez ma collection.fr, leur gestion est vraiment "déroutante" (constaté sur 2 collections avec 2 numéros d'abonnés différents)
C'est édité par la société "Ma Collection.Fr" et les buralistes souvent ne font venir que les premiers fascicules. Très peu de collections séries tv sont présentes jusqu'à la fin tous les 15 jours au marchand de journaux.
Si vous vous abonnez chez ma collection.fr, leur gestion est vraiment "déroutante" (constaté sur 2 collections avec 2 numéros d'abonnés différents)
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Mr Gale a écrit:Dans la série "la quatrième dimension" N°4, il y a 2 pages sur Patrick Macnee, rien de nouveau (pour moi ), 3 photos avec Diana Rigg et il joue dans un épisode :la nuit du jugement 1959.
Serait-il possible d'avoir un scan de l'article pour notre rubrique Revue de presse ?
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Steed3003 a écrit:Serait-il possible d'avoir un scan de l'article pour notre rubrique Revue de presse ?
C'est scanné.
Quelle grosseur par page? par quel chemin de transfert? et à qui dois-je envoyer tout ça?
Re: Série "La Quatrième Dimension"
J'ai acheté le coffret de la saison 1 hier. J'ai déjà regardé 3 épisodes. Rien à redire : c'est vraiment une des oeuvres majeures du petit écran...
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Le coffret 2 est -ou va- sortir.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Fin juin !
Joris- Prince(sse)
- Age : 34
Localisation : Metz (57)
Date d'inscription : 10/06/2006
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Le coffret de la saison 3 sort dès le 23 octobre 2008 en France.
Voici la jaquette : http://video.fnac.com/a2439773/La-Quatrieme-dimension-La-Serie-Originale-Coffret-integral-de-la-Saison-3-DVD-Zone-2?PID=3&Mn=-1&Mu=-13&Ra=-3&To=0&Nu=3&Fr=0
Voici la jaquette : http://video.fnac.com/a2439773/La-Quatrieme-dimension-La-Serie-Originale-Coffret-integral-de-la-Saison-3-DVD-Zone-2?PID=3&Mn=-1&Mu=-13&Ra=-3&To=0&Nu=3&Fr=0
Joris- Prince(sse)
- Age : 34
Localisation : Metz (57)
Date d'inscription : 10/06/2006
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Mr Gale a écrit:Steed3003 a écrit:Serait-il possible d'avoir un scan de l'article pour notre rubrique Revue de presse ?
C'est scanné.
Quelle grosseur par page? par quel chemin de transfert? et à qui dois-je envoyer tout ça?
C'est en ligne! Une intéressante anecdote sur Alfedr hitchcock d'ailleurs!
http://www.theavengers.fr/document/articlequatriemedimension.htm
Merci à toi!
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Bel article !
Cependant une bien grave erreur, Honor Blackman ne cède pas la place à Diana Rigg en 63.
Cependant une bien grave erreur, Honor Blackman ne cède pas la place à Diana Rigg en 63.
Joris- Prince(sse)
- Age : 34
Localisation : Metz (57)
Date d'inscription : 10/06/2006
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Un coffret intégral des saisons 1 à 3 est disponible à 60 euros sur Amazon:
http://www.amazon.fr/gp/product/B001D45COG/ref=olp_product_details?ie=UTF8&me=&seller=
http://www.amazon.fr/gp/product/B001D45COG/ref=olp_product_details?ie=UTF8&me=&seller=
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
J'ai cheté les trois saisons sorties au fur et à mesure, et c'est juste un must absolu. En supplément on a les passages inédits de Sterling en fin d'épisode, annonçant le suivant. Excellent, d'autant qu'on le voit parfois faire une pub pas possible pour son sponsor (une marque de cigarettes)!
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Quelques photos rares de tournage sur le blog de Jérôme:
http://forgottensilver.wordpress.com/2009/05/22/sur-le-tournage-de-la-quatrieme-dimension-2/
http://forgottensilver.wordpress.com/2009/05/22/sur-le-tournage-de-la-quatrieme-dimension-2/
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Superbes photos, d'autant que Les prédictions fait partie des musts absolus de la série!
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
This highway leads to the shadowy tip of reality ; you’re on a through route to the land of The different, the unexplainable... Go as far as you like on this road. Its limits are only those of the mind itself. Ladies and gentlemen, you’re entering the wondrous dimension of imagination. Next stop - The Twilight Zone.
L’anthologie représente un style de série bien particulier, où chaque épisode constitue une intrigue fermée, sans personnages ni décors récurrents, soit une structure narrative aux antipodes du feuilleton. Les épisodes demeurent cependant souvent cohérents du point de vue du style et des thèmes embrassés, comme dans les recueils de nouvelles regroupant différents auteurs. Entre les premiers balbutiements de la production télévisuelle et l’émergence de la série moderne telle que nous la connaissons, inspirée des serials, l’anthologie va connaître un âge d’or durant les années 50 et la première moitié des années 60. Elle se situe dans la droite ligne des productions radiophoniques du même genre, bien établies et très populaires, organisées autour d’un sponsor. Parmi les nombreuses anthologies existant alors, trois sortent du lot et demeurent dans la mémoire audiovisuelle.
Doyenne de ce trio magique Alfred Hitchcock présente (Alfred Hitchcock Presents, 1955-1962) développe des histoires policières, occasionnellement tournées par le grand cinéaste qui en assure par contre toujours la présentation. La Quatrième Dimension en reprendra plusieurs procédés : introduction par Rod Sterling, relative unité de lieu, chute toujours surprenante, contribution de grandes plumes du genre, la science-fiction et le fantastique se substituant au policier… Au-delà du Réel (The Outer Limits, 1963-1965), produira des épisodes de qualité, mais cantonnés à une science fiction traditionnelle, héritées des pulps et à une littérature remontant aux années 30(space op, monstre de la semaine). Elle parait de moindre ambition et plus restrictive dans ses choix d’intrigue que la troisième anthologie, celle qui va nous intéresser ici, La Quatrième Dimension.
La Quatrième Dimension (The Twilight Zone, 1959-1964) eut comme maître d’oeuvre Rod Sterling, auteur et producteur (l’un des premiers show runners) qui en assura également la présentation à compter de la deuxième saison. Si, comme le prévoyait son contrat, il en écrivit la grande majorité des scénarios (92 sur 156), il fit néanmoins appel à de grands écrivains de science fiction (Richard Matheson, Charles Beaumont), qui, outre leur talent, présentaient comme caractéristique d’innover en emmenant le genre vers un sens de l’étrange plus déstabilisant et créatif que les concepts déjà datés développés par Au-delà du réel. Le surnaturel s’inscrit désormais dans la vie quotidienne, avec un impact bien supérieur. De nombreux épisodes résultent en fait de l’adaptation de nouvelles d’auteurs de celle nouvelle vague SF, ce qui ajoute une perceptible qualité littéraire aux récits. La série devient ainsi le témoin des nouvelles tendances émergeant dans la Science fiction et le fantastique au cours des années 60, période de bouleversements en tout domaines dont les Avengers se font également l’écho. Ce mouvement d’ensemble n’empêche d’ailleurs pas l’anthologie d’utiliser une grande variété de styles fantastiques, avec un large éventail évoquant déjà les X-Files.
Tout comme les Avengers jettent un regard critique sur la société anglaise, la Quatrième Dimension se caractérise également par une vision très sombre de l’Amérique. La tyrannie des canons de la beauté, la quête à tout prix de la réussite sociale, la déshumanisation induite par la société de consommation, les mirages périlleux du progrès technologique se voient ainsi décrits au vitriol, entre autres thèmes. L’anthologie dénote d’ailleurs par un ton généralement pessimiste, bien davantage que ses consoeurs où le coupable est toujours démasqué ou le monstre vaincu. Rien de tel ici, même si certains épisodes vont se révéler des perles d’humour absurde ou malicieux. Vue par le spectateur contemporain, la série demeure un fascinant documentaire sur l’Amérique des années 50 et de la Guerre Froide, avec sa paranoïa et sa terreur de l’holocauste atomique dissimulées derrière le confort matériel, vue à travers le prisme négatif des années 60 frappant à laporte. La Quatrième Dimension va jusqu’à parfois jeter un regard freudien sur ses personnages, à travers une large importance accordée à l’onirisme et à de fréquentes références psychanalytiques. Comme en littérature, l’incompréhension, voire le mépris, manifesté par les redoutables commissions de censure de l’époque envers le Fantastique permet de contourner bien souvent l’obstacle et de véhiculer des messages bien plus forts que ce que l’on peut voir ailleurs…
Outre une mise en scène souvent inventive, ayant rarement recours aux trucages, une inoubliable musique de Bernard Harmann (auteur du générique et compositeur attitré de Hitchcock) et Jerry Goldsmith, une construction dramatique efficace (narration du point de vue exclusif héros, personne ordinaire confrontée au surnaturel, histoires assez brèves, faible nombre de personnages, conclusions chocs précédées par l’instauration d’un climat très prégnant), le succès de l’anthologie se voit parachevé par une étonnante succession de stars du petit et du grand écran, parfois à la carrière déjà établie ou au contraire en plein envol. Citons, parmi bien d’autres : Patrick Macnee, Robert Redford, Peter Falk, Burt Reynolds, Martin Landeau, Robert Duvall, Ron Howard, Charles Bronson, Lee Marvin, Elizabeth Montgomery, William Shatner, Dennis Hopper, Ross Martin, Buster Keaton, Ida Lupino, Barry Morse, Telly Savalas… Leur présence apporte toujours un sel supplémentaire aux épisodes et optimise fort agréablement l’aspect anthologique de la Quatrième Dimension.
The Twilight Zone connaît un succès davantage critique que public lors de sa diffusion mais son impact va bien au-delà, influençant de nombreux réalisateurs de cinéma et la plupart des auteurs de séries fantastiques durant les décennies ultérieures, y compris Chris Carter qui reconnaît son apport à X-Files ou encore Abrams pour Fringe. Elle constitue un moment important de l’histoire des séries télé et fait désormais partie intégrante de la culture populaire tant les annonces de Rod Sterling demeurent dans les mémoires.
Bien avant la vogue des adaptations de série au cinéma, la Quatrième Dimension donnera lieu à un film en 1983, où quatre grands metteurs en scène revendiquant l’apport de l’anthologie à leur œuvre (John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller) lui rendront hommage en donnent leur version d’épisodes devenus des classiques. Tout comme Alfred Hitchcock présente (1985-1989) et Au-delà du réel (de 1995 à 2002), la Quatrième dimension fera l’objet d’une reprise, avec La Cinquième Dimension (1985-1989) et La Treizième dimension (2002-2003). Sans être dénuées d’intérêt ces deux séries, qui comptent également de grands noms parmi leurs réalisateurs et interprètes, paraissent tout de même anodines face à leur illustre aînée. La Warner et Leonardo Dicaprio travaillent ensemble sur une nouvelle adaptation au cinéma, qui devrait sortir prochainement.
Curieux villages isolés, avions fantômes, distorsions de l’espace et du temps, étranges rencontres : nous allons explorer les 156 épisodes de l’un des sommets absolus du paranormal à la télévision, avant de conclure la balade (avec un l, donc) par le film de 1983.
Précisons que la cinquième et ultime saison sort en DVD le 22 septembre, l’intégrale de l’anthologie sera alors enfin disponible. Avis aux amateurs…
L’anthologie représente un style de série bien particulier, où chaque épisode constitue une intrigue fermée, sans personnages ni décors récurrents, soit une structure narrative aux antipodes du feuilleton. Les épisodes demeurent cependant souvent cohérents du point de vue du style et des thèmes embrassés, comme dans les recueils de nouvelles regroupant différents auteurs. Entre les premiers balbutiements de la production télévisuelle et l’émergence de la série moderne telle que nous la connaissons, inspirée des serials, l’anthologie va connaître un âge d’or durant les années 50 et la première moitié des années 60. Elle se situe dans la droite ligne des productions radiophoniques du même genre, bien établies et très populaires, organisées autour d’un sponsor. Parmi les nombreuses anthologies existant alors, trois sortent du lot et demeurent dans la mémoire audiovisuelle.
Doyenne de ce trio magique Alfred Hitchcock présente (Alfred Hitchcock Presents, 1955-1962) développe des histoires policières, occasionnellement tournées par le grand cinéaste qui en assure par contre toujours la présentation. La Quatrième Dimension en reprendra plusieurs procédés : introduction par Rod Sterling, relative unité de lieu, chute toujours surprenante, contribution de grandes plumes du genre, la science-fiction et le fantastique se substituant au policier… Au-delà du Réel (The Outer Limits, 1963-1965), produira des épisodes de qualité, mais cantonnés à une science fiction traditionnelle, héritées des pulps et à une littérature remontant aux années 30(space op, monstre de la semaine). Elle parait de moindre ambition et plus restrictive dans ses choix d’intrigue que la troisième anthologie, celle qui va nous intéresser ici, La Quatrième Dimension.
La Quatrième Dimension (The Twilight Zone, 1959-1964) eut comme maître d’oeuvre Rod Sterling, auteur et producteur (l’un des premiers show runners) qui en assura également la présentation à compter de la deuxième saison. Si, comme le prévoyait son contrat, il en écrivit la grande majorité des scénarios (92 sur 156), il fit néanmoins appel à de grands écrivains de science fiction (Richard Matheson, Charles Beaumont), qui, outre leur talent, présentaient comme caractéristique d’innover en emmenant le genre vers un sens de l’étrange plus déstabilisant et créatif que les concepts déjà datés développés par Au-delà du réel. Le surnaturel s’inscrit désormais dans la vie quotidienne, avec un impact bien supérieur. De nombreux épisodes résultent en fait de l’adaptation de nouvelles d’auteurs de celle nouvelle vague SF, ce qui ajoute une perceptible qualité littéraire aux récits. La série devient ainsi le témoin des nouvelles tendances émergeant dans la Science fiction et le fantastique au cours des années 60, période de bouleversements en tout domaines dont les Avengers se font également l’écho. Ce mouvement d’ensemble n’empêche d’ailleurs pas l’anthologie d’utiliser une grande variété de styles fantastiques, avec un large éventail évoquant déjà les X-Files.
Tout comme les Avengers jettent un regard critique sur la société anglaise, la Quatrième Dimension se caractérise également par une vision très sombre de l’Amérique. La tyrannie des canons de la beauté, la quête à tout prix de la réussite sociale, la déshumanisation induite par la société de consommation, les mirages périlleux du progrès technologique se voient ainsi décrits au vitriol, entre autres thèmes. L’anthologie dénote d’ailleurs par un ton généralement pessimiste, bien davantage que ses consoeurs où le coupable est toujours démasqué ou le monstre vaincu. Rien de tel ici, même si certains épisodes vont se révéler des perles d’humour absurde ou malicieux. Vue par le spectateur contemporain, la série demeure un fascinant documentaire sur l’Amérique des années 50 et de la Guerre Froide, avec sa paranoïa et sa terreur de l’holocauste atomique dissimulées derrière le confort matériel, vue à travers le prisme négatif des années 60 frappant à laporte. La Quatrième Dimension va jusqu’à parfois jeter un regard freudien sur ses personnages, à travers une large importance accordée à l’onirisme et à de fréquentes références psychanalytiques. Comme en littérature, l’incompréhension, voire le mépris, manifesté par les redoutables commissions de censure de l’époque envers le Fantastique permet de contourner bien souvent l’obstacle et de véhiculer des messages bien plus forts que ce que l’on peut voir ailleurs…
Outre une mise en scène souvent inventive, ayant rarement recours aux trucages, une inoubliable musique de Bernard Harmann (auteur du générique et compositeur attitré de Hitchcock) et Jerry Goldsmith, une construction dramatique efficace (narration du point de vue exclusif héros, personne ordinaire confrontée au surnaturel, histoires assez brèves, faible nombre de personnages, conclusions chocs précédées par l’instauration d’un climat très prégnant), le succès de l’anthologie se voit parachevé par une étonnante succession de stars du petit et du grand écran, parfois à la carrière déjà établie ou au contraire en plein envol. Citons, parmi bien d’autres : Patrick Macnee, Robert Redford, Peter Falk, Burt Reynolds, Martin Landeau, Robert Duvall, Ron Howard, Charles Bronson, Lee Marvin, Elizabeth Montgomery, William Shatner, Dennis Hopper, Ross Martin, Buster Keaton, Ida Lupino, Barry Morse, Telly Savalas… Leur présence apporte toujours un sel supplémentaire aux épisodes et optimise fort agréablement l’aspect anthologique de la Quatrième Dimension.
The Twilight Zone connaît un succès davantage critique que public lors de sa diffusion mais son impact va bien au-delà, influençant de nombreux réalisateurs de cinéma et la plupart des auteurs de séries fantastiques durant les décennies ultérieures, y compris Chris Carter qui reconnaît son apport à X-Files ou encore Abrams pour Fringe. Elle constitue un moment important de l’histoire des séries télé et fait désormais partie intégrante de la culture populaire tant les annonces de Rod Sterling demeurent dans les mémoires.
Bien avant la vogue des adaptations de série au cinéma, la Quatrième Dimension donnera lieu à un film en 1983, où quatre grands metteurs en scène revendiquant l’apport de l’anthologie à leur œuvre (John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller) lui rendront hommage en donnent leur version d’épisodes devenus des classiques. Tout comme Alfred Hitchcock présente (1985-1989) et Au-delà du réel (de 1995 à 2002), la Quatrième dimension fera l’objet d’une reprise, avec La Cinquième Dimension (1985-1989) et La Treizième dimension (2002-2003). Sans être dénuées d’intérêt ces deux séries, qui comptent également de grands noms parmi leurs réalisateurs et interprètes, paraissent tout de même anodines face à leur illustre aînée. La Warner et Leonardo Dicaprio travaillent ensemble sur une nouvelle adaptation au cinéma, qui devrait sortir prochainement.
Curieux villages isolés, avions fantômes, distorsions de l’espace et du temps, étranges rencontres : nous allons explorer les 156 épisodes de l’un des sommets absolus du paranormal à la télévision, avant de conclure la balade (avec un l, donc) par le film de 1983.
Précisons que la cinquième et ultime saison sort en DVD le 22 septembre, l’intégrale de l’anthologie sera alors enfin disponible. Avis aux amateurs…
Dernière édition par Estuaire44 le Jeu 17 Sep 2009 - 11:28, édité 2 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Saison 1 (1959-1960)
There is a fifth dimension, beyond that which is known to man. It is a dimension as vast as space and as timeless as infinity. It is the middle ground between light and shadow, between science and superstition, and it lies between the pit of man's fears and the summit of his knowledge. This is the dimension of imagination. It is an area which we call the Twilight Zone.
[justify]CBS fait appel à Rod Sterling pour lancer en 1959 une nouvelle anthologie de science-fiction. Celui-ci est alors loin d’être un inconnu, ayant déjà roulé sa bosse en tant que producteur et auteur dans d’autres anthologies de différents styles, alors même que ce genre se situe à l’apogée de sa popularité. Rod Sterling vient
d’enregistrer plusieurs succès dans le genre fantastique. Cet homme énergique et désireux d’insuffler enfin de la modernité à la très conformiste télévision américaine (le Maccarthysme n’est pas si ancien) choisit délibérément de s’orienter vers la science-fiction, genre considéré comme mineur, voire enfantin, par des censeurs n’y accordant par conséquent qu’une attention limitée.
Avec Charles Beaumont et Richard Matheson, Rod Sterling réunit ce qui deviendra le noyau central de l’écriture de l’anthologie (plus de 80% des épisodes à eux trois), ce qui permet à celle-ci d’acquérir son visage définitif dès son lancement, avec d’entrée une impressionnante qualité. Bernard Herrmann compose la célébrissime musique de l’anthologie. Elle ne variera plus par la suite, au contraire des images l’accompagnant. Au total le public ne répond que médiocrement au rendez-vous, en deçà des espérances de CBS, mais cet échec relatif se voit compensé par un
accueil critique particulièrement enthousiaste : les observateurs en apprécient vivement le ton nouveau et l’ambition de l’écriture. Rod Sterling remporte ainsi un Emmy Award pour ses scenarii (son quatrième personnel) et un Prix Hugo. CBS continue à soutenir un programme très positif pour son image.
Du reste « l’audimat » reste alors moins important que de nos jours, la chaîne comptant également financer son programme par un sponsor. Rod Sterling n’assure pas encore d’ouverture de l’épisode en cette première saison (une voix off est utilisée), mais annonce toujours le prochain en fin de diffusion. On a ainsi l’occasion de le voir occasionnellement vanter les mérites du généreux donateur, Kimberly-Clark (hygiène personnelle : Kleenex, Cottonelle, Kotex…) pour cette première saison…
Solitude (Where is everybody ?, 1.01, ****)
Date de diffusion : 2 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Stevens
L’argument
Un amnésique vêtu d’un uniforme militaire arrive dans une ville totalement déserte. Malgré ses diverses pérégrinations il ne trouve ni âme qui vive, ni début d’explication sur ce qui est arrivé. Mais qui est-t-il ?
Le Guest
Earl Holliman (1928) débuta au théâtre, avant de connaître une belle carrière au cinéma à partir des années 50. Acteur de genre, il tourne dans de nombreux westerns et films de Science-Fiction à succès : Géant (1956), Règlements de comptes à OK Corral (1957), Planète interdite (1956). À compter des années 60 il oriente sa carrière vers la télévision. Il participe à de nombreux succès (Les Oiseaux se cachent pour mourir) mais demeure principalement remémoré comme étant le partenaire de Angie Dickinson dans Sergent Anderson (Police Woman,
1974-1978).
Commentaire
Également connu en français sous le titre de La ville déserte, cet épisode constitue un pilote parfait pour une série dont il déclame d’ores et déjà avec éloquence les atouts maîtres. Rod Sterling excelle déjà à créer un climat déstabilisant, à la tension dramatique toujours croissante jusqu’au dénouement. Le spectateur s’identifie pleinement avec le personnage principal (solide Earl Holliman) dont l’humour dissimule de plus en plus mal la montée de l’angoisse, jusqu’aux
confins de la folie. Ces décors inexplicablement vides suscitent rapidement le malaise alors que la terreur occasionnée par l’incompréhensible solitude se voit également sans cesse avivée par de multiples faits marquants. De nombreux indices dénotent ainsi une disparition soudaine des habitants (casseroles sur le feu, cigares en train de se consumer), des mannequins créent une espérance illusoire cruellement détrompée, une allusion au chef d’œuvre de Matheson The Last man on Earth (I’m a Legend, 1954) se voit introduite grâce à une librairie…
Tout concoure à rendre de plus en plus insupportable la situation du héros, alors qu’est évoquée en arrière-plan le péril de la guerre atomique et de la fin du monde. Le paroxysme survient bien entendu à la tombée de la nuit, jusqu’à ce que le personnage finisse par s’effondrer, pour conduire à un dénouement survenant comme au réveil après un cauchemar. L’efficacité de l’intrigue se révèle totale, le format court (les épisodes ne durent qu'un peu moins d’une demi heure) empêchant le procédé de perdre de son impact en s’éternisant et forçant l’auteur à éviter toute digression.
Comme pour tout bon pilote qui se respecte, Rod Sterling veille à mettre toutes les chances de son côté en faisant appel à Robert Stevens. Ce metteur en scène vétéran connaît de plus à merveille les contraintes du format court des anthologies, ayant réalisé plus de 40 épisodes d'Alfred Hitchcock présente. Il mène avec un art consommé cette montée de la terreur, depuis les premières images encore légères jusqu’à plusieurs scènes purement dantesques comme le choc avec un miroir par un héros désormais totalement affolé, où la vision, dans un cinéma désert, d’un film recoupant la réalité (le procédé sera repris par John Carpenter dans L’Antre de la Folie). Par ses plans penchés, le rythme frénétique d’une caméra très alerte et
inventive, son art de rendre omniprésente la solitude, il transfigure une histoire déjà stressante en un pur joyau d’épouvante. Cette réalisation demeure son ouvrage le plus célébré, à juste titre. La musique de Bernard Hermann est à l’unisson, tandis que les décors apportent à l’ensemble une touche rétro bienvenue (une constante de la série). Pour l’anecdote, le décor de la ville sera repris en grande partie par Robert Zemeckis dans Retour vers le futur (1985), en hommage
et pour la merveilleuse évocation d’époque qu’il véhicule.
La série débute sous les meilleurs auspices grâce à cet épisode salué unanimement par la critique car détonant totalement dans le conformisme ambiant de l’époque, y compris en science-fiction (la conclusion, autour de la conquête spatiale, est clairement rajoutée pour rassurer les aficionados du genre). On connaît bien peu de séries à avoir débuté par un tel coup d’audace, aussi tonitruant.
Les amateurs des Avengers y trouveront de plus de fortes similitudes avec un épisode lui aussi hors normes, L’heure perdue, sur une tonalité plus proche de la
pure épouvante. Le héros n’a aucun partenaire sur lequel s’appuyer… Tant il est vrai que, comme le conclut l’épisode, c’est la solitude qui terrifie par-dessus tout l’être humain ; on s’inquiète finalement bien davantage dans Ne vous retournez pas ou L’héritage diabolique !
À noter que le DVD offre en supplément la présentation de la série menée par un Rod Sterling traversant les décors de plusieurs épisodes à venir. Un exercice de style passionnant !
There is a fifth dimension, beyond that which is known to man. It is a dimension as vast as space and as timeless as infinity. It is the middle ground between light and shadow, between science and superstition, and it lies between the pit of man's fears and the summit of his knowledge. This is the dimension of imagination. It is an area which we call the Twilight Zone.
[justify]CBS fait appel à Rod Sterling pour lancer en 1959 une nouvelle anthologie de science-fiction. Celui-ci est alors loin d’être un inconnu, ayant déjà roulé sa bosse en tant que producteur et auteur dans d’autres anthologies de différents styles, alors même que ce genre se situe à l’apogée de sa popularité. Rod Sterling vient
d’enregistrer plusieurs succès dans le genre fantastique. Cet homme énergique et désireux d’insuffler enfin de la modernité à la très conformiste télévision américaine (le Maccarthysme n’est pas si ancien) choisit délibérément de s’orienter vers la science-fiction, genre considéré comme mineur, voire enfantin, par des censeurs n’y accordant par conséquent qu’une attention limitée.
Avec Charles Beaumont et Richard Matheson, Rod Sterling réunit ce qui deviendra le noyau central de l’écriture de l’anthologie (plus de 80% des épisodes à eux trois), ce qui permet à celle-ci d’acquérir son visage définitif dès son lancement, avec d’entrée une impressionnante qualité. Bernard Herrmann compose la célébrissime musique de l’anthologie. Elle ne variera plus par la suite, au contraire des images l’accompagnant. Au total le public ne répond que médiocrement au rendez-vous, en deçà des espérances de CBS, mais cet échec relatif se voit compensé par un
accueil critique particulièrement enthousiaste : les observateurs en apprécient vivement le ton nouveau et l’ambition de l’écriture. Rod Sterling remporte ainsi un Emmy Award pour ses scenarii (son quatrième personnel) et un Prix Hugo. CBS continue à soutenir un programme très positif pour son image.
Du reste « l’audimat » reste alors moins important que de nos jours, la chaîne comptant également financer son programme par un sponsor. Rod Sterling n’assure pas encore d’ouverture de l’épisode en cette première saison (une voix off est utilisée), mais annonce toujours le prochain en fin de diffusion. On a ainsi l’occasion de le voir occasionnellement vanter les mérites du généreux donateur, Kimberly-Clark (hygiène personnelle : Kleenex, Cottonelle, Kotex…) pour cette première saison…
Solitude (Where is everybody ?, 1.01, ****)
Date de diffusion : 2 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Stevens
L’argument
Un amnésique vêtu d’un uniforme militaire arrive dans une ville totalement déserte. Malgré ses diverses pérégrinations il ne trouve ni âme qui vive, ni début d’explication sur ce qui est arrivé. Mais qui est-t-il ?
Le Guest
Earl Holliman (1928) débuta au théâtre, avant de connaître une belle carrière au cinéma à partir des années 50. Acteur de genre, il tourne dans de nombreux westerns et films de Science-Fiction à succès : Géant (1956), Règlements de comptes à OK Corral (1957), Planète interdite (1956). À compter des années 60 il oriente sa carrière vers la télévision. Il participe à de nombreux succès (Les Oiseaux se cachent pour mourir) mais demeure principalement remémoré comme étant le partenaire de Angie Dickinson dans Sergent Anderson (Police Woman,
1974-1978).
Commentaire
Également connu en français sous le titre de La ville déserte, cet épisode constitue un pilote parfait pour une série dont il déclame d’ores et déjà avec éloquence les atouts maîtres. Rod Sterling excelle déjà à créer un climat déstabilisant, à la tension dramatique toujours croissante jusqu’au dénouement. Le spectateur s’identifie pleinement avec le personnage principal (solide Earl Holliman) dont l’humour dissimule de plus en plus mal la montée de l’angoisse, jusqu’aux
confins de la folie. Ces décors inexplicablement vides suscitent rapidement le malaise alors que la terreur occasionnée par l’incompréhensible solitude se voit également sans cesse avivée par de multiples faits marquants. De nombreux indices dénotent ainsi une disparition soudaine des habitants (casseroles sur le feu, cigares en train de se consumer), des mannequins créent une espérance illusoire cruellement détrompée, une allusion au chef d’œuvre de Matheson The Last man on Earth (I’m a Legend, 1954) se voit introduite grâce à une librairie…
Tout concoure à rendre de plus en plus insupportable la situation du héros, alors qu’est évoquée en arrière-plan le péril de la guerre atomique et de la fin du monde. Le paroxysme survient bien entendu à la tombée de la nuit, jusqu’à ce que le personnage finisse par s’effondrer, pour conduire à un dénouement survenant comme au réveil après un cauchemar. L’efficacité de l’intrigue se révèle totale, le format court (les épisodes ne durent qu'un peu moins d’une demi heure) empêchant le procédé de perdre de son impact en s’éternisant et forçant l’auteur à éviter toute digression.
Comme pour tout bon pilote qui se respecte, Rod Sterling veille à mettre toutes les chances de son côté en faisant appel à Robert Stevens. Ce metteur en scène vétéran connaît de plus à merveille les contraintes du format court des anthologies, ayant réalisé plus de 40 épisodes d'Alfred Hitchcock présente. Il mène avec un art consommé cette montée de la terreur, depuis les premières images encore légères jusqu’à plusieurs scènes purement dantesques comme le choc avec un miroir par un héros désormais totalement affolé, où la vision, dans un cinéma désert, d’un film recoupant la réalité (le procédé sera repris par John Carpenter dans L’Antre de la Folie). Par ses plans penchés, le rythme frénétique d’une caméra très alerte et
inventive, son art de rendre omniprésente la solitude, il transfigure une histoire déjà stressante en un pur joyau d’épouvante. Cette réalisation demeure son ouvrage le plus célébré, à juste titre. La musique de Bernard Hermann est à l’unisson, tandis que les décors apportent à l’ensemble une touche rétro bienvenue (une constante de la série). Pour l’anecdote, le décor de la ville sera repris en grande partie par Robert Zemeckis dans Retour vers le futur (1985), en hommage
et pour la merveilleuse évocation d’époque qu’il véhicule.
La série débute sous les meilleurs auspices grâce à cet épisode salué unanimement par la critique car détonant totalement dans le conformisme ambiant de l’époque, y compris en science-fiction (la conclusion, autour de la conquête spatiale, est clairement rajoutée pour rassurer les aficionados du genre). On connaît bien peu de séries à avoir débuté par un tel coup d’audace, aussi tonitruant.
Les amateurs des Avengers y trouveront de plus de fortes similitudes avec un épisode lui aussi hors normes, L’heure perdue, sur une tonalité plus proche de la
pure épouvante. Le héros n’a aucun partenaire sur lequel s’appuyer… Tant il est vrai que, comme le conclut l’épisode, c’est la solitude qui terrifie par-dessus tout l’être humain ; on s’inquiète finalement bien davantage dans Ne vous retournez pas ou L’héritage diabolique !
À noter que le DVD offre en supplément la présentation de la série menée par un Rod Sterling traversant les décors de plusieurs épisodes à venir. Un exercice de style passionnant !
Dernière édition par Estuaire44 le Mar 29 Sep 2009 - 23:11, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Pour les Anges (One for The Angels, 1-02, ***)
Date de diffusion : 9 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Parrish
Date de diffusion : 9 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Parrish
Résumé
La Mort s’en vient chercher un vieux camelot, au redoutable bagout. Celui-ci parvient à embobiner l’envoyé de la Faucheuse, qui menace, pour rétablir l’équilibre, d’emporter une petite fille victime d’un accident de la circulation. Le vieil homme va alors faire appel à tout son talent pour, grâce à ses boniments, retenir la Mort jusqu’à ce que l’heure fatidique soit passée.
Les Guests
Ed Wynn (1886-1966), le camelot, fut un important acteur comique de l’âge d’or d’Hollywood. Assistant de W.C. Fields, il accède à la notoriété par le succès des Ziegfeld Follies, à Broadway, en 1914. Star du muet, il fut l’un des rares à poursuivre sa carrière à l’avènement du parlant. Il devint une grande figure des dramatiques radios, dont ces anthologies qui inspireront des productions télévisées comme La Quatrième Dimension. Bruce Sterling écrivit spécialement cet épisode pour lui. Ed Wynn est également l’Oncle Albert de Mary Poppins (1964) et réalisa la voix du dessin animé Wally Gator.
Murray Hamilton (1923-1986), Mister Death, se fit connaître au théâtre (notamment en association avec Henry Fonda) puis réalisa de fréquentes apparitions à la télévision (Perry Mason, Les Craquantes, Cannon, Matt Houston…), comme au cinéma (Autopsie d’un meurtre, Le Lauréat, Les Dents de la mer…)
Commentaire
Cette fable malicieuse apparaît avant tout conçue comme un véhicule destiné à illustrer la nature généreuse et le talent comique hors pair de Ed Wynn. Le pittoresque de son jeu apporte une vraie saveur à un épisode dissertant avec légèreté sur le destin et la noblesse du sacrifice. Les deux scènes de marchandage acharné avec la Mort (en particulier le second) constituent d’authentiques exploits où sa bonhomie truculente fait merveille. On s’amuse beaucoup, d’autant que sa complicité évidente avec les enfants évoque déjà Marry Poppins.
Sur l’autre bord de l’échiquier Murray Hamilton incarne à la perfection une Mort également amusante, fonctionnaire tatillon et suffisant, débitant des articles de réglementation divine tout en annotant scrupuleusement son petit carnet. On reste fort content de voir ce personnage, très imbu de lui-même, perdre de sa superbe face à un humain pétillant de malice. La leçon lui est du reste profitable car il se montre enfin beau joueur et admiratif devant l’exploit.
L’épisode aurait néanmoins pu sembler statique, mais Robert Parrish manifeste le même sens de l’humour et de l’absurde que plus tard pour Casino Royale (1967). Les apparitions de Mister Death, lourdement appuyées d’un roulement de tambour, tirent plaisamment l’épisode vers l’ironie (tel Steed apparaissant à la fenêtre de Cathy Gale dans Six mains sur la table). La mise en scène sait également conforter le jeu d’Ed Wynn en soulignant ses expressions, mais aussi reconstituer brièvement l’atmosphère d’un New York populaire n’existant plus aujourd’hui.
Même si moins innovant que le pilote, l’épisode demeure fort divertissant, avec d’excellents comédiens venant encore rehausser une astucieuse intrigue.
On remarque au début de l’épisode un jouet représentant Robby le Robot, personnage de La planète interdite (1956), devenu une véritable icône pour les amateurs de Science-Fiction. Il réapparaîtra dans deux autres épisodes, Oncle Simon et Automation. Mister Death reviendra lui aussi, dans l’épisode Rien à craindre, mais sous les traits de Robert Redford.
La Mort s’en vient chercher un vieux camelot, au redoutable bagout. Celui-ci parvient à embobiner l’envoyé de la Faucheuse, qui menace, pour rétablir l’équilibre, d’emporter une petite fille victime d’un accident de la circulation. Le vieil homme va alors faire appel à tout son talent pour, grâce à ses boniments, retenir la Mort jusqu’à ce que l’heure fatidique soit passée.
Les Guests
Ed Wynn (1886-1966), le camelot, fut un important acteur comique de l’âge d’or d’Hollywood. Assistant de W.C. Fields, il accède à la notoriété par le succès des Ziegfeld Follies, à Broadway, en 1914. Star du muet, il fut l’un des rares à poursuivre sa carrière à l’avènement du parlant. Il devint une grande figure des dramatiques radios, dont ces anthologies qui inspireront des productions télévisées comme La Quatrième Dimension. Bruce Sterling écrivit spécialement cet épisode pour lui. Ed Wynn est également l’Oncle Albert de Mary Poppins (1964) et réalisa la voix du dessin animé Wally Gator.
Murray Hamilton (1923-1986), Mister Death, se fit connaître au théâtre (notamment en association avec Henry Fonda) puis réalisa de fréquentes apparitions à la télévision (Perry Mason, Les Craquantes, Cannon, Matt Houston…), comme au cinéma (Autopsie d’un meurtre, Le Lauréat, Les Dents de la mer…)
Commentaire
Cette fable malicieuse apparaît avant tout conçue comme un véhicule destiné à illustrer la nature généreuse et le talent comique hors pair de Ed Wynn. Le pittoresque de son jeu apporte une vraie saveur à un épisode dissertant avec légèreté sur le destin et la noblesse du sacrifice. Les deux scènes de marchandage acharné avec la Mort (en particulier le second) constituent d’authentiques exploits où sa bonhomie truculente fait merveille. On s’amuse beaucoup, d’autant que sa complicité évidente avec les enfants évoque déjà Marry Poppins.
Sur l’autre bord de l’échiquier Murray Hamilton incarne à la perfection une Mort également amusante, fonctionnaire tatillon et suffisant, débitant des articles de réglementation divine tout en annotant scrupuleusement son petit carnet. On reste fort content de voir ce personnage, très imbu de lui-même, perdre de sa superbe face à un humain pétillant de malice. La leçon lui est du reste profitable car il se montre enfin beau joueur et admiratif devant l’exploit.
L’épisode aurait néanmoins pu sembler statique, mais Robert Parrish manifeste le même sens de l’humour et de l’absurde que plus tard pour Casino Royale (1967). Les apparitions de Mister Death, lourdement appuyées d’un roulement de tambour, tirent plaisamment l’épisode vers l’ironie (tel Steed apparaissant à la fenêtre de Cathy Gale dans Six mains sur la table). La mise en scène sait également conforter le jeu d’Ed Wynn en soulignant ses expressions, mais aussi reconstituer brièvement l’atmosphère d’un New York populaire n’existant plus aujourd’hui.
Même si moins innovant que le pilote, l’épisode demeure fort divertissant, avec d’excellents comédiens venant encore rehausser une astucieuse intrigue.
On remarque au début de l’épisode un jouet représentant Robby le Robot, personnage de La planète interdite (1956), devenu une véritable icône pour les amateurs de Science-Fiction. Il réapparaîtra dans deux autres épisodes, Oncle Simon et Automation. Mister Death reviendra lui aussi, dans l’épisode Rien à craindre, mais sous les traits de Robert Redford.
Dernière édition par Estuaire44 le Mar 29 Sep 2009 - 23:22, édité 2 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Passionant à lire et beaucoup de plaisir en perspective!
Merci Estuaire!
Merci Estuaire!
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Merci pour ces superbes analyses (comme toujours) Estuaire.
Mon épisode préféré : "Peine capitale", summum de l'étrangeté et la manipulation du téléspectateur !
Mon épisode préféré : "Peine capitale", summum de l'étrangeté et la manipulation du téléspectateur !
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Merci à tous les deux, on va tâcher de tenir la distance!
Oui, Peine capitale est un des pics de la série, c'est d'ailleurs très logiquement qu'il a été repris dans La Cinquième dimension. (de manière assez réussie d'ailleurs, en supplément dans le coffret)
Oui, Peine capitale est un des pics de la série, c'est d'ailleurs très logiquement qu'il a été repris dans La Cinquième dimension. (de manière assez réussie d'ailleurs, en supplément dans le coffret)
La seconde chance (Mr. Denton on Doomsday, 1.03, ****)
Date de diffusion : 16 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Allen Reisner
Résumé
Au Far West, Al Denton, un ancien tireur d’élite, ayant jadis remporté de nombreux duels, a maintenant sombré dans l’alcool. Il est devenu la risée de tous, quand un mystérieux colporteur lui offre une potion lui faisant retrouver miraculeusement son invincibilité. Denton retrouve sa superbe jusqu’à ce qu’un jeune homme lui aussi incroyablement doué vienne le défier. Un duel à mort s’annonce…
Les Guests
Ayant achevé sa formation à l’Actor’s Studio en 1957, Martin Landau se tient encore en 1959 à l’orée d’une prolifique carrière, qui le voit apparaître dans plusieurs chefs-d’œuvre du cinéma : La Mort aux trousses (1959), Cléopâtre (1963), Ed Wood (1994, inoubliable en Bela Lugosi)... et X-Files : Fight the Future en 1998 ! Il reste néanmoins immortalisé pour sa participation marquante à deux séries cultissimes : Mission Impossible et Cosmos 1999. En 1957 il avait épousé Barbara Bain, également élève de l’Actor’s Studio, qui sera sa partenaire dans ces deux séries (leur fille Juliet sera la Drusilla de Buffy). Toujours actif, Landau est également apparu dans Alfred Hitchcock Présente, Au-Delà du Réel, Des Agents Très Spéciaux, Les Incorruptibles, Les Mystères de l’Ouest, Arabesque, Columbo… Il refera un passage par La Quatrième Dimension dans La chambre de la mort.
Dan Duryea (1907-1968) se fit un nom au théâtre avant de percer à Hollywood où il se spécialisa dans les rôles mauvais garçons des films noirs typique de l’époque (La Femme au portrait, 1944). À partir des années 50 il se spécialise dans les westerns, toujours dans des rôles de bandit sans foi ni loi (Winchester 73, 1950). L’épisode constitue pour lui une seconde chance, celle de sortir de ces personnages de bandits !
Commentaire
Les États-Unis, pays encore très jeune, jettent sur le Far West le même regard que les Européens pour les siècles écoulés, entre fascination et nostalgie pour un passé mythique. Le succès du Western en découle pour une grande part, mais aussi celui de son versant Fantastique, le Weird West. Ce mouvement essentiellement américain, (encore que certains auteurs étrangers s’y soient essayé avec succès, dont René Reouven) dote le Far West d’une vie surnaturelle à l’instar du Moyen-Âge européen pour la Fantasy. Shamanisme amérindien, présence extraterrestre, magie du jeu de Poker, savants fous, croisements fertiles avec Lovecraft ou le Steampunk etc. : le Weird West bouillonne d’inspiration créatrice et demeure un genre très pratique, à l’écran comme en littérature (et en jeu de rôle !). Concernant les séries télé on pourrait citer le très divertissant Brisco County mais la référence demeure bien entendu Les Mystères de l’Ouest, série à laquelle l’épisode du jour fait irrésistiblement penser. On imagine sans mal les difficultés rencontrées par West face à un tel adversaire, ou le parti qu’aurait pu tirer Loveless de cette potion miraculeuse !
À l’aune du Weird West l’épisode apparaît comme une grande réussite. En effet il parvient à distiller un surnaturel d’excellente qualité sans pour autant dénaturer l’histoire qui reste bien du western, condition du bon équilibre d’un récit de ce genre. Le surnaturel se voit en effet introduit par un archétype du Western (repris jusque dans Lucky Luke) : le marchand ambulant, vendeur de potions aux capacités aussi fabuleuses qu’imaginaires… Sauf qu’ici, dans un twist très astucieux, les promesses se révèlent tenues. Par ailleurs les éléments référentiels du Western abondent, comme le saloon archétypal, les bourgs réduits à la rue principale ou le légendaire duel final. La Quatrième Dimension parvient à insuffler le Fantastique avec autant d’efficacité dans le Western que dans le monde contemporain, avec comme un étrange pareillement déstabilisateur.
Mais La seconde chance manifeste de solides qualités intrinsèques, grâce notamment à d’excellents comédiens. Avec ce personnage déchu, Dan Duryea se retrouve au confluent de deux genres qu’il connaît à merveille : le film noir et le Western. Grâce à son expérience et à sa force de conviction il apporte une véritable humanité à son personnage en proie à un destin capricieux. Martin Landau, certes logiquement ici en second rôle au moment où sa popularité ne fait que débuter, joue avec flamme (mais également encore un peu d’exagération, le métier entre…) une brute sadique, très proche du rôle qu’il tient la même année dans La Mort aux trousses. Allen Reisner, qui exerça dans un grand nombre de séries (des Incorruptibles jusqu’à Supercopter !), parvient à éviter la pesanteur que pourrait occasionner cette surabondance de clichés. À l’écriture Rod Sterling joue très habilement de l’ambiguïté suscitée par le marchand, véritable incarnation du Destin (Mr. Fate) dont jusqu’au bout l’on se demande si les motivations sont bonnes ou mauvaises.
Toutefois, comme souvent dans The Twilight Zone, un double niveau de lecture vient encore enrichir une histoire déjà captivante. Ce récit où la recherche de l’arme tout puissante mène les deux antagonistes au bord de la destruction résonne avec intensité au moment où l’Amérique d’Eisenhower est engagé dans une frénétique course à l’armement avec le bloc soviétique (Doomsday évoque l’apocalypse). Sous le couvert d’un fantastique prenant en fait valeur de parabole, l’épisode alerte avec vigueur sur la périlleuse et illusoire confiance apportée par la puissance guerrière, dans un face-à-face mortel ne pouvant mener qu’à l’anéantissement commun. Avec ses héros qui ne découvrent la vanité de leur conflit qu’une fois blessés, Sterling nous interpelle à propos d’un sombre destin ne pouvant être combattu que par la prise de conscience et le renoncement à ces armes folles. Il est encore temps, semble implorer cet épisode, dans ce Western aux résonances intemporelles où l’anthologie viendra encore plusieurs fois prendre ses quartiers. Le thème de la seconde chance se retrouvera également fréquemment.
Et bien entendu, les amateurs des Avengers ayant apprécié (ou pas) Noon Doomsday (Je vous tuerai à midi) ne seront pas surpris que Mr. Denton on Doomsday soit un épisode de Western conclu par un duel !
Date de diffusion : 16 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Allen Reisner
Résumé
Au Far West, Al Denton, un ancien tireur d’élite, ayant jadis remporté de nombreux duels, a maintenant sombré dans l’alcool. Il est devenu la risée de tous, quand un mystérieux colporteur lui offre une potion lui faisant retrouver miraculeusement son invincibilité. Denton retrouve sa superbe jusqu’à ce qu’un jeune homme lui aussi incroyablement doué vienne le défier. Un duel à mort s’annonce…
Les Guests
Ayant achevé sa formation à l’Actor’s Studio en 1957, Martin Landau se tient encore en 1959 à l’orée d’une prolifique carrière, qui le voit apparaître dans plusieurs chefs-d’œuvre du cinéma : La Mort aux trousses (1959), Cléopâtre (1963), Ed Wood (1994, inoubliable en Bela Lugosi)... et X-Files : Fight the Future en 1998 ! Il reste néanmoins immortalisé pour sa participation marquante à deux séries cultissimes : Mission Impossible et Cosmos 1999. En 1957 il avait épousé Barbara Bain, également élève de l’Actor’s Studio, qui sera sa partenaire dans ces deux séries (leur fille Juliet sera la Drusilla de Buffy). Toujours actif, Landau est également apparu dans Alfred Hitchcock Présente, Au-Delà du Réel, Des Agents Très Spéciaux, Les Incorruptibles, Les Mystères de l’Ouest, Arabesque, Columbo… Il refera un passage par La Quatrième Dimension dans La chambre de la mort.
Dan Duryea (1907-1968) se fit un nom au théâtre avant de percer à Hollywood où il se spécialisa dans les rôles mauvais garçons des films noirs typique de l’époque (La Femme au portrait, 1944). À partir des années 50 il se spécialise dans les westerns, toujours dans des rôles de bandit sans foi ni loi (Winchester 73, 1950). L’épisode constitue pour lui une seconde chance, celle de sortir de ces personnages de bandits !
Commentaire
Les États-Unis, pays encore très jeune, jettent sur le Far West le même regard que les Européens pour les siècles écoulés, entre fascination et nostalgie pour un passé mythique. Le succès du Western en découle pour une grande part, mais aussi celui de son versant Fantastique, le Weird West. Ce mouvement essentiellement américain, (encore que certains auteurs étrangers s’y soient essayé avec succès, dont René Reouven) dote le Far West d’une vie surnaturelle à l’instar du Moyen-Âge européen pour la Fantasy. Shamanisme amérindien, présence extraterrestre, magie du jeu de Poker, savants fous, croisements fertiles avec Lovecraft ou le Steampunk etc. : le Weird West bouillonne d’inspiration créatrice et demeure un genre très pratique, à l’écran comme en littérature (et en jeu de rôle !). Concernant les séries télé on pourrait citer le très divertissant Brisco County mais la référence demeure bien entendu Les Mystères de l’Ouest, série à laquelle l’épisode du jour fait irrésistiblement penser. On imagine sans mal les difficultés rencontrées par West face à un tel adversaire, ou le parti qu’aurait pu tirer Loveless de cette potion miraculeuse !
À l’aune du Weird West l’épisode apparaît comme une grande réussite. En effet il parvient à distiller un surnaturel d’excellente qualité sans pour autant dénaturer l’histoire qui reste bien du western, condition du bon équilibre d’un récit de ce genre. Le surnaturel se voit en effet introduit par un archétype du Western (repris jusque dans Lucky Luke) : le marchand ambulant, vendeur de potions aux capacités aussi fabuleuses qu’imaginaires… Sauf qu’ici, dans un twist très astucieux, les promesses se révèlent tenues. Par ailleurs les éléments référentiels du Western abondent, comme le saloon archétypal, les bourgs réduits à la rue principale ou le légendaire duel final. La Quatrième Dimension parvient à insuffler le Fantastique avec autant d’efficacité dans le Western que dans le monde contemporain, avec comme un étrange pareillement déstabilisateur.
Mais La seconde chance manifeste de solides qualités intrinsèques, grâce notamment à d’excellents comédiens. Avec ce personnage déchu, Dan Duryea se retrouve au confluent de deux genres qu’il connaît à merveille : le film noir et le Western. Grâce à son expérience et à sa force de conviction il apporte une véritable humanité à son personnage en proie à un destin capricieux. Martin Landau, certes logiquement ici en second rôle au moment où sa popularité ne fait que débuter, joue avec flamme (mais également encore un peu d’exagération, le métier entre…) une brute sadique, très proche du rôle qu’il tient la même année dans La Mort aux trousses. Allen Reisner, qui exerça dans un grand nombre de séries (des Incorruptibles jusqu’à Supercopter !), parvient à éviter la pesanteur que pourrait occasionner cette surabondance de clichés. À l’écriture Rod Sterling joue très habilement de l’ambiguïté suscitée par le marchand, véritable incarnation du Destin (Mr. Fate) dont jusqu’au bout l’on se demande si les motivations sont bonnes ou mauvaises.
Toutefois, comme souvent dans The Twilight Zone, un double niveau de lecture vient encore enrichir une histoire déjà captivante. Ce récit où la recherche de l’arme tout puissante mène les deux antagonistes au bord de la destruction résonne avec intensité au moment où l’Amérique d’Eisenhower est engagé dans une frénétique course à l’armement avec le bloc soviétique (Doomsday évoque l’apocalypse). Sous le couvert d’un fantastique prenant en fait valeur de parabole, l’épisode alerte avec vigueur sur la périlleuse et illusoire confiance apportée par la puissance guerrière, dans un face-à-face mortel ne pouvant mener qu’à l’anéantissement commun. Avec ses héros qui ne découvrent la vanité de leur conflit qu’une fois blessés, Sterling nous interpelle à propos d’un sombre destin ne pouvant être combattu que par la prise de conscience et le renoncement à ces armes folles. Il est encore temps, semble implorer cet épisode, dans ce Western aux résonances intemporelles où l’anthologie viendra encore plusieurs fois prendre ses quartiers. Le thème de la seconde chance se retrouvera également fréquemment.
Et bien entendu, les amateurs des Avengers ayant apprécié (ou pas) Noon Doomsday (Je vous tuerai à midi) ne seront pas surpris que Mr. Denton on Doomsday soit un épisode de Western conclu par un duel !
Dernière édition par Estuaire44 le Mar 29 Sep 2009 - 23:35, édité 3 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
C'est Martin Landau. Il a aussi un rôle marquant dans un épisode des Incorruptibles; un tueur qui veut liquider Ness dans Pas de cadavre au Mexique.Estuaire44 a écrit:Ayant achevé sa formation à l’Actor’s Studio en 1957, Martin Landeau se tient encore en 1959 à l’orée d’une prolifique carrière, qui le voit apparaître dans plusieurs chefs d’œuvre du cinéma : La mort aux trousses (1959), Cléopâtre (1963), Ed Wood (1994, inoubliable en Bela Lugosi)... et X-Files : Fight the Future en 1998! Il reste néanmoins immortalisé pour sa participation marquante à deux séries cultissimes : Mission Impossible et Cosmos 1999. En 1957 il avait épousé Barbara Bain, également élève de l’Actor’s Studio, qui sera sa partenaire dans ces deux séries (leur fille Juliet sera la Drusilla de Buffy). Toujours actif, Landeau est également apparu dans Alfred Hitchcock présente, Au_delà du réel, Des agents très spéciaux, Les Mystères de l’Ouest, Arabesque, Columbo… Il refera un passage par la Quatrième Dimension dans La chambre de la mort.
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Exact, corrigé. En fait les noms en eau sont typiques du pays nantais (Pifteau, Laurendeau, Landreau...). A peine rentré de vacances et déjà nostalgique!
Pas de cadavre au Mexique, joli titre, on dirait du San-Antonio ou du OSS!
Pas de cadavre au Mexique, joli titre, on dirait du San-Antonio ou du OSS!
Dernière édition par Estuaire44 le Sam 19 Sep 2009 - 21:24, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Les tracas de la traduction, titre original : Mexican Stake-Out !Estuaire44 a écrit:Pas de cadavre au Mexique, joli titre, on dirait du San-Antonio ou du OSS!
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Du succès au déclin (The sixteen-millimeter shrine, 1.04, ***)
Date de diffusion : 23 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Mitchell Leisen
Date de diffusion : 23 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Mitchell Leisen
Résumé
Barbara Jean fut une star des films d’avant-guerre. Désormais délaissée par les producteurs en raison de son âge et oubliée par le public, elle se réfugie progressivement dans la vision de ses films de jadis, de plus en plus coupée du monde extérieur. Son ami Danny Weiss tente de la de lui faire poursuivre sa vie mais Barbara semble de plus en plus vivre en symbiose avec son projecteur et ses souvenirs…
Les Guests
Ida Lupino (1918-1995) devint une figure régulière des films noirs durant les années 40 et 50 (La grande évasion 1941, La cinquième victime, 1956…) avant de se tourner vers la télévision au cours des deux décennies suivantes (Les Incorruptibles, Bonanza, Le Fugitif, Les Mystères de l’Ouest, Columbo, Police Woman…) Mais elle reste surtout célèbre pour avoir été l’une des toutes premières femmes d’Hollywood a mener une carrière de réalisatrice. Elle est ainsi la première à avoir tourné un film noir (Le voyage de la peur, 1953). Elle mit également en scène des épisodes de nombreuses séries comme Les Incorruptibles (trois épisodes), Le Fugitif etc. Elle demeure de fait la seule réalisatrice de La Quatrième Dimension ! (Les Masques)
Martin Balsam (1919-1996), au cours d’une carrière très active s’étendant sur près d’un demi-siècle, apparut dans de très nombreux films (Douze homme en colère 1957, Psychose, 1960, Diamants sur canapé, 1961, Little Big Man, 1970, Les hommes du président, 1976…). Il interprétal’un des rôles principaux de The Time element (1958), l’épisode de l’anthologie Westinghouse Desilu Playhouse où Rod Sterling roda les concepts de La Quatrième Dimension. Il participe à Les Incorruptibles, Kojak, Le Fugitif... mais aussi à La Cinquième Dimension ! Il joue également dans l’épisode de la Twilight Zone La nouvelle exposition.
Commentaire
On pourrait reprocher à l’épisode une part de Fantastique extrêmement réduite, limitées aux derniers instants, ainsi qu’une chute somme toute très prévisible, mais cette histoire de star déchue se réfugiant dans un passé à jamais enfui se révèle néanmoins passionnante à suivre. En effet Rod Sterling conduit de main de maître ce portrait, en savant dégradé depuis un tragi comique divertissant jusqu’à un drame psychologique poignant. Le progressif abandon de la vie par Barbara se déroule comme une dérive inexorable tandis que toutes les tentatives menées par Weiss ne font qu’accélérer un mouvement inéluctable. Des moments de pure cruauté (le producteur brutal, l’ancien partenaire à l’écran dont la vieillesse présente est perçue comme un brutal révélateur par l’héroïne…) ponctuent ce voyage vers la folie dont la conclusion constitue une évocation poétique mais sans appel. L’épisode représente aussi une évocation sans fard de la dureté du monde du cinéma, laissant bien des interprètes retourner à un abandon difficile à supporter après une gloire éphémère.
La mise en scène de Mitchell Leisen joue habilement sur des intérieurs rappelant les fastes de l’age d’or hollywoodiens auxquels se raccroche désespérément une actrice vieillissante ayant recréé sa maison comme un pur décor de cinéma. La modernité n’y pénètre en aucune façon, demeurant simplement évoquée en parole (Rock n’ roll, juke-box, supermarchés…). Il en va de même pour les vêtements, somptueux mais dépassés, qui tout comme les divers éléments du décor, ont visiblement fait l’objet d’un soin particulier. On y retrouve le goût raffiné de Leisen qui fut costumier et décorateur pour les grands studios d’avant guerre avant de devenir réalisateur. Les projections d’anciens films de Barbara évoquent d’ailleurs avec talent les productions d’alors et expriment à l’évidence la propre nostalgie d’un metteur en scène idéalement choisi. Le couple Ida Lupino - Martin Balsam fonctionne également à merveille. La première distille un jeu subtilement daté et riche en poses affectées mais néanmoins émouvantes, en concordance avec l’esthétisme de l’épisode, tandis que le second se montre d’une totale conviction, en compagnon impuissant malgré tous ses efforts à sauver l’autodestruction de l’être aimé.
Même s’il n’apparaît pénétrer dans la Quatrième Dimension que bien partiellement, l’épisode n’en constitue pas moins un drame psychologique de haute volée, tant par la peinture de ses personnages que par son élégance formelle. Et les amateurs des Avengers se plairont bien entendu à comparer la nostalgie de sa gloire passée éprouvée par Barbara, et son rejet concomitant de la réalité avec les sentiments similaires éprouvés par ZZ et ses comparses!
Barbara Jean fut une star des films d’avant-guerre. Désormais délaissée par les producteurs en raison de son âge et oubliée par le public, elle se réfugie progressivement dans la vision de ses films de jadis, de plus en plus coupée du monde extérieur. Son ami Danny Weiss tente de la de lui faire poursuivre sa vie mais Barbara semble de plus en plus vivre en symbiose avec son projecteur et ses souvenirs…
Les Guests
Ida Lupino (1918-1995) devint une figure régulière des films noirs durant les années 40 et 50 (La grande évasion 1941, La cinquième victime, 1956…) avant de se tourner vers la télévision au cours des deux décennies suivantes (Les Incorruptibles, Bonanza, Le Fugitif, Les Mystères de l’Ouest, Columbo, Police Woman…) Mais elle reste surtout célèbre pour avoir été l’une des toutes premières femmes d’Hollywood a mener une carrière de réalisatrice. Elle est ainsi la première à avoir tourné un film noir (Le voyage de la peur, 1953). Elle mit également en scène des épisodes de nombreuses séries comme Les Incorruptibles (trois épisodes), Le Fugitif etc. Elle demeure de fait la seule réalisatrice de La Quatrième Dimension ! (Les Masques)
Martin Balsam (1919-1996), au cours d’une carrière très active s’étendant sur près d’un demi-siècle, apparut dans de très nombreux films (Douze homme en colère 1957, Psychose, 1960, Diamants sur canapé, 1961, Little Big Man, 1970, Les hommes du président, 1976…). Il interprétal’un des rôles principaux de The Time element (1958), l’épisode de l’anthologie Westinghouse Desilu Playhouse où Rod Sterling roda les concepts de La Quatrième Dimension. Il participe à Les Incorruptibles, Kojak, Le Fugitif... mais aussi à La Cinquième Dimension ! Il joue également dans l’épisode de la Twilight Zone La nouvelle exposition.
Commentaire
On pourrait reprocher à l’épisode une part de Fantastique extrêmement réduite, limitées aux derniers instants, ainsi qu’une chute somme toute très prévisible, mais cette histoire de star déchue se réfugiant dans un passé à jamais enfui se révèle néanmoins passionnante à suivre. En effet Rod Sterling conduit de main de maître ce portrait, en savant dégradé depuis un tragi comique divertissant jusqu’à un drame psychologique poignant. Le progressif abandon de la vie par Barbara se déroule comme une dérive inexorable tandis que toutes les tentatives menées par Weiss ne font qu’accélérer un mouvement inéluctable. Des moments de pure cruauté (le producteur brutal, l’ancien partenaire à l’écran dont la vieillesse présente est perçue comme un brutal révélateur par l’héroïne…) ponctuent ce voyage vers la folie dont la conclusion constitue une évocation poétique mais sans appel. L’épisode représente aussi une évocation sans fard de la dureté du monde du cinéma, laissant bien des interprètes retourner à un abandon difficile à supporter après une gloire éphémère.
La mise en scène de Mitchell Leisen joue habilement sur des intérieurs rappelant les fastes de l’age d’or hollywoodiens auxquels se raccroche désespérément une actrice vieillissante ayant recréé sa maison comme un pur décor de cinéma. La modernité n’y pénètre en aucune façon, demeurant simplement évoquée en parole (Rock n’ roll, juke-box, supermarchés…). Il en va de même pour les vêtements, somptueux mais dépassés, qui tout comme les divers éléments du décor, ont visiblement fait l’objet d’un soin particulier. On y retrouve le goût raffiné de Leisen qui fut costumier et décorateur pour les grands studios d’avant guerre avant de devenir réalisateur. Les projections d’anciens films de Barbara évoquent d’ailleurs avec talent les productions d’alors et expriment à l’évidence la propre nostalgie d’un metteur en scène idéalement choisi. Le couple Ida Lupino - Martin Balsam fonctionne également à merveille. La première distille un jeu subtilement daté et riche en poses affectées mais néanmoins émouvantes, en concordance avec l’esthétisme de l’épisode, tandis que le second se montre d’une totale conviction, en compagnon impuissant malgré tous ses efforts à sauver l’autodestruction de l’être aimé.
Même s’il n’apparaît pénétrer dans la Quatrième Dimension que bien partiellement, l’épisode n’en constitue pas moins un drame psychologique de haute volée, tant par la peinture de ses personnages que par son élégance formelle. Et les amateurs des Avengers se plairont bien entendu à comparer la nostalgie de sa gloire passée éprouvée par Barbara, et son rejet concomitant de la réalité avec les sentiments similaires éprouvés par ZZ et ses comparses!
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 30 Sep 2009 - 19:57, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Souvenir d’enfance (Walking distance, 1.05, **)
Date de diffusion : 30 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Stevens
Date de diffusion : 30 octobre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Robert Stevens
Résumé
Martin Sloan, homme d’affaires stressé, s’en vient visiter le petit bourg perdu dans la campagne où il est né, par nostalgie. Il a la surprise de le découvrir exactement semblable à ses souvenirs. Soudain il se croise lui même, encore enfant…
Le Guest
Gig Young (1913-1978) débuta sa carrière au cinéma durant les années 40, où il jouait souvent les faire-valoir du héros. Le succès vint durant les années 50 et60 (On achève bien les chevaux, 1969), notamment par la télévision qui le fit connaître à travers de nombreuses séries (Warner Bros. Presents, Alfred Hitchcock présente, The rogues…). Au moment du tournage de l’épisode, Gig Young se situe au fait de sa popularité et est également l’époux d’Elisabeth Montgomery. Malheureusement il sombre dans l’alcoolisme ce qui ruine sa carrière et détruit son mariage. Le 19 octobre 1978 il abat sa cinquième épouse avant de se suicider.
Ron Howard (1954) joue ici un de ses tous premiers rôles. Il se fit connaître comme acteur dans la sitcom The Andy Griffith Show (1960-1968) et bien entendu en tant que Richie Cunningham dans Les jours heureux (1974-1984). Il abandonna ensuite la carrière d’acteur pour se lancer dans la réalisation, avec un immense succès : Splash (1984), Cocoon (1985), Willow (1988), Apollo 13 (1995), Da Vinci Code (2006) etc.
Commentaire
Cette approche nostalgique de l’enfance manque quelque peu de force. En effet, une fois le décor posé le récit semble bien long à en venir au coeur du sujet. On suit trop longtemps le héros dans un parcours obligé de retrouvailles avec le temps jadis. On croise ainsi le marchand de glace, le parc, le décor urbain d’alors, le voisin, les camarades, les parents le petit Martin dans une succession assez terne. Au contraire de Sloan, le spectateur a vite compris de quoi il retourne et finit par se lasser quelque peur une fois la surprise initiale dissipée. Il faut attendre le dernier tiers de l’histoire pour que soient enfin abordées les questions traitées par l’épisode : l’ardent désir de l’homme d’affaires de pouvoir modifier le cours de sa vie, ou devant un premier échec, de demeurer dans ces années 30 paraissant si paisibles, loin du stress de la vie contemporaine. A chaque fois il y échoue, ce qui conduit l’histoire à enfin gagner en intensité, surtout quand son propre père vient lui expliquer qu’il n’a plus sa place en ce temps et qu’il doit repartir poursuivre son existence. Ce à quoi le héros consent, riche d’une expérience lui permettant de reconsidérer sa vie. Pendant quelques instants le récit devient véritablement poignant avant de déboucher sur une conclusion hélas fade et passablement verbeuse.
Cette absence d’une chute renversante, soit l’un des atouts majeurs de l’anthologie, vient encore pénaliser l’épisode, d’autant que cette même saison Arrêt à Willoughby bâtira, sur un thème similaire, une histoire aux résonances bien plus vastes et à la saisissante conclusion. Rod Sterling sait néanmoins imaginer des dialogues teintant l’épisode d’une vraie mélancolie. Demeure également une convaincante prestation de Gig Young, avec une perspective particulièrement troublante lorsque l’on connaît son propre tragique avenir et le désir qu’il éprouvera sans doute ultérieurement d’avoir lui aussi une deuxième chance. Sur une tonalité plus joyeuse il s’avère très divertissant d’assister à la quasiment première apparition de Ron Howard à l’écran, où l’on s’amuse à reconnaître le futur Richie Cunningham sous les traits d’un gamin hirsute et braillard ! La réalisation de Robert Stevens apparaît moins inventive que lors du pilote, hormis ses plans soudains fantasmagoriques d’une fête foraine et d’un manège tourné sous des angles très inquiétants. Un passage obligé pour toute production fantastique !
Martin Sloan, homme d’affaires stressé, s’en vient visiter le petit bourg perdu dans la campagne où il est né, par nostalgie. Il a la surprise de le découvrir exactement semblable à ses souvenirs. Soudain il se croise lui même, encore enfant…
Le Guest
Gig Young (1913-1978) débuta sa carrière au cinéma durant les années 40, où il jouait souvent les faire-valoir du héros. Le succès vint durant les années 50 et60 (On achève bien les chevaux, 1969), notamment par la télévision qui le fit connaître à travers de nombreuses séries (Warner Bros. Presents, Alfred Hitchcock présente, The rogues…). Au moment du tournage de l’épisode, Gig Young se situe au fait de sa popularité et est également l’époux d’Elisabeth Montgomery. Malheureusement il sombre dans l’alcoolisme ce qui ruine sa carrière et détruit son mariage. Le 19 octobre 1978 il abat sa cinquième épouse avant de se suicider.
Ron Howard (1954) joue ici un de ses tous premiers rôles. Il se fit connaître comme acteur dans la sitcom The Andy Griffith Show (1960-1968) et bien entendu en tant que Richie Cunningham dans Les jours heureux (1974-1984). Il abandonna ensuite la carrière d’acteur pour se lancer dans la réalisation, avec un immense succès : Splash (1984), Cocoon (1985), Willow (1988), Apollo 13 (1995), Da Vinci Code (2006) etc.
Commentaire
Cette approche nostalgique de l’enfance manque quelque peu de force. En effet, une fois le décor posé le récit semble bien long à en venir au coeur du sujet. On suit trop longtemps le héros dans un parcours obligé de retrouvailles avec le temps jadis. On croise ainsi le marchand de glace, le parc, le décor urbain d’alors, le voisin, les camarades, les parents le petit Martin dans une succession assez terne. Au contraire de Sloan, le spectateur a vite compris de quoi il retourne et finit par se lasser quelque peur une fois la surprise initiale dissipée. Il faut attendre le dernier tiers de l’histoire pour que soient enfin abordées les questions traitées par l’épisode : l’ardent désir de l’homme d’affaires de pouvoir modifier le cours de sa vie, ou devant un premier échec, de demeurer dans ces années 30 paraissant si paisibles, loin du stress de la vie contemporaine. A chaque fois il y échoue, ce qui conduit l’histoire à enfin gagner en intensité, surtout quand son propre père vient lui expliquer qu’il n’a plus sa place en ce temps et qu’il doit repartir poursuivre son existence. Ce à quoi le héros consent, riche d’une expérience lui permettant de reconsidérer sa vie. Pendant quelques instants le récit devient véritablement poignant avant de déboucher sur une conclusion hélas fade et passablement verbeuse.
Cette absence d’une chute renversante, soit l’un des atouts majeurs de l’anthologie, vient encore pénaliser l’épisode, d’autant que cette même saison Arrêt à Willoughby bâtira, sur un thème similaire, une histoire aux résonances bien plus vastes et à la saisissante conclusion. Rod Sterling sait néanmoins imaginer des dialogues teintant l’épisode d’une vraie mélancolie. Demeure également une convaincante prestation de Gig Young, avec une perspective particulièrement troublante lorsque l’on connaît son propre tragique avenir et le désir qu’il éprouvera sans doute ultérieurement d’avoir lui aussi une deuxième chance. Sur une tonalité plus joyeuse il s’avère très divertissant d’assister à la quasiment première apparition de Ron Howard à l’écran, où l’on s’amuse à reconnaître le futur Richie Cunningham sous les traits d’un gamin hirsute et braillard ! La réalisation de Robert Stevens apparaît moins inventive que lors du pilote, hormis ses plans soudains fantasmagoriques d’une fête foraine et d’un manège tourné sous des angles très inquiétants. Un passage obligé pour toute production fantastique !
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 30 Sep 2009 - 20:00, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Immortel, moi, jamais! (Escape clause, 1.06, ***)
Date de diffusion : 6 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Mitchell Leisen
Date de diffusion : 6 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : Mitchell Leisen
Résumé
Walter Bedeker est un hypocondriaque égoïste et désagréable qui tyrannise son entourage. Un beau jour, sous le nom de Mr. Cadwallader, Satan lui propose d’acheter son âme contre l’immortalité et l’invulnérabilité face aux accidents et aux maladies. Une clause de désistement est néanmoins prévue, par laquelle Bedeker peut renoncer à la vie quand il le souhaite. Persuadé que son âme ne risque rien puisqu’il ne mourra jamais, celui-ci accepte. Son indestructibilité va cependant le pousser à de plus en plus tester les limites de son pouvoir…
Les Guests
David Wayne (1914-1995) perça à Broadway, au théâtre et dans des revues. Son sens du comique lui valut une belle carrière après guerre dans les comédies d’Hollywood, où il fut notamment un partenaire coutumier de Marilyn Monroe (Rendez-moi ma femme, 1951, La sarabande des pantins, 1952, Comment épouser un millionnaire, 1953, etc.). A la télévision il fut le Chapelier Fou, adversaire récurrent de Batman (1966-1968), mais il apparut également dans Hawaï Police d’Etat, Mannix, Dallas, Ellery Queen, Les Craquantes…
Commentaire
Thomas Gomez (1905-1971) demeura très lié à Broadway, où il avait débuté dans les années 20 et y tenait régulièrement l’affiche. Spécialisé dans les rôles inquiétants, il apparut néanmoins au cinéma (Le secret de la planète des singes, 1970) et à la télévision (Le Virginien, Ma sorcière bien aimée, Gunsmoke…). Il joua un grand rôle dans le développement du syndicalisme des acteurs.
Commentaire
Par cet épisode l’anthologie introduit l’humour grinçant qui la caractérisera souvent envers des personnages dépassés par les étranges surprises que le destin leur réserve, jusqu’à atteindre une authentique cruauté (préfigurant ainsi les X-Files). Le piège diabolique (au sens premier du mot) se referme avec des mâchoires en acier. L'impact en est d’autant plus troublant que ce féroce dénouement succède à plusieurs scènes de pure comédie où Bedeker s’essaie à mourir tel le Phil Connors d’Un jour sans fin. L’intrigue se montre très habile car le Diable tient scrupuleusement parole et ne tente aucun subterfuge. Il se contente de tabler sur l’inépuisable propension qu’ont les hommes à gâcher les dons qui leur sont octroyés, par avidité ou pure bêtise. La morale de cette fable acide reste que c’est bien la mort qui donne son sel à la vie et qu’il faut savoir l’accepter au lieu de rechercher d’illusoires échappatoires. Un point de vue tranchant avec les promesses d’éternelle jeunesse que reflètent sans cesse nos sociétés, typique de l’anthologie.
Cette comédie sarcastique, aux percutants dialogues, doit beaucoup à l’abattage de Davis Wayne, qui excelle dans ce rôle de malade imaginaire aussi crispant pour ses proches que drôle pour le spectateur. Il faut le voir se montrer égocentrique et pleurnichard au dernier degré, un vrai régal ! La verve théâtrale et le physique imposant de Thomas Gomez nous valent un Satan particulièrement relevé, redoutable camelot au cynisme réjoui et à l’éclatante vitalité. Le marchandage entre ce vendeur hors pair et le client particulièrement pénible et retors qu’est Bedecker reste un grand moment de comédie, à montrer dans toutes les écoles de commerce ! Le mythe faustien est revisité avec un savoureux iconoclasme tandis que les deux comédiens nous font bénéficier d’une éclatante complicité. Le réalisateur vétéran Mitchell Leisen apporte beaucoup d’allant à l’ensemble et un art certain du décor.
Walter Bedeker est un hypocondriaque égoïste et désagréable qui tyrannise son entourage. Un beau jour, sous le nom de Mr. Cadwallader, Satan lui propose d’acheter son âme contre l’immortalité et l’invulnérabilité face aux accidents et aux maladies. Une clause de désistement est néanmoins prévue, par laquelle Bedeker peut renoncer à la vie quand il le souhaite. Persuadé que son âme ne risque rien puisqu’il ne mourra jamais, celui-ci accepte. Son indestructibilité va cependant le pousser à de plus en plus tester les limites de son pouvoir…
Les Guests
David Wayne (1914-1995) perça à Broadway, au théâtre et dans des revues. Son sens du comique lui valut une belle carrière après guerre dans les comédies d’Hollywood, où il fut notamment un partenaire coutumier de Marilyn Monroe (Rendez-moi ma femme, 1951, La sarabande des pantins, 1952, Comment épouser un millionnaire, 1953, etc.). A la télévision il fut le Chapelier Fou, adversaire récurrent de Batman (1966-1968), mais il apparut également dans Hawaï Police d’Etat, Mannix, Dallas, Ellery Queen, Les Craquantes…
Commentaire
Thomas Gomez (1905-1971) demeura très lié à Broadway, où il avait débuté dans les années 20 et y tenait régulièrement l’affiche. Spécialisé dans les rôles inquiétants, il apparut néanmoins au cinéma (Le secret de la planète des singes, 1970) et à la télévision (Le Virginien, Ma sorcière bien aimée, Gunsmoke…). Il joua un grand rôle dans le développement du syndicalisme des acteurs.
Commentaire
Par cet épisode l’anthologie introduit l’humour grinçant qui la caractérisera souvent envers des personnages dépassés par les étranges surprises que le destin leur réserve, jusqu’à atteindre une authentique cruauté (préfigurant ainsi les X-Files). Le piège diabolique (au sens premier du mot) se referme avec des mâchoires en acier. L'impact en est d’autant plus troublant que ce féroce dénouement succède à plusieurs scènes de pure comédie où Bedeker s’essaie à mourir tel le Phil Connors d’Un jour sans fin. L’intrigue se montre très habile car le Diable tient scrupuleusement parole et ne tente aucun subterfuge. Il se contente de tabler sur l’inépuisable propension qu’ont les hommes à gâcher les dons qui leur sont octroyés, par avidité ou pure bêtise. La morale de cette fable acide reste que c’est bien la mort qui donne son sel à la vie et qu’il faut savoir l’accepter au lieu de rechercher d’illusoires échappatoires. Un point de vue tranchant avec les promesses d’éternelle jeunesse que reflètent sans cesse nos sociétés, typique de l’anthologie.
Cette comédie sarcastique, aux percutants dialogues, doit beaucoup à l’abattage de Davis Wayne, qui excelle dans ce rôle de malade imaginaire aussi crispant pour ses proches que drôle pour le spectateur. Il faut le voir se montrer égocentrique et pleurnichard au dernier degré, un vrai régal ! La verve théâtrale et le physique imposant de Thomas Gomez nous valent un Satan particulièrement relevé, redoutable camelot au cynisme réjoui et à l’éclatante vitalité. Le marchandage entre ce vendeur hors pair et le client particulièrement pénible et retors qu’est Bedecker reste un grand moment de comédie, à montrer dans toutes les écoles de commerce ! Le mythe faustien est revisité avec un savoureux iconoclasme tandis que les deux comédiens nous font bénéficier d’une éclatante complicité. Le réalisateur vétéran Mitchell Leisen apporte beaucoup d’allant à l’ensemble et un art certain du décor.
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 30 Sep 2009 - 20:03, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Même année de tournage que Les incorruptibles (1959) et je pense qu'il ne doit pas rester grand monde encore 'debout' ?
Invité- Invité
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Non, effectivement rares sont les comédiens encore de ce monde, hormis ceux qui y débutaient quasiment leur carrière et.. Patrick Macnee!
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Le solitaire (The lonely, 1.07, ***)
Date de diffusion : 13 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : John Sight
Résumé
Dans un lointain futur les condamnés à de longue peine sont envoyés purger leur peine sur des astéroïdes habitables mais désertiques, où ils demeurent seuls durant des années. Dévoré par la solitude depuis quatre ans Corry perd lentement l’esprit quand le capitaine du vaisseau de ravitaillement, le prenant en pitié, lui offre un robot. Celui-ci a l’apparence d’une femme et éprouve des sentiments. Après des débuts difficile, une vraie affection s’installe quand, un beau jour Corry apprend qu’il est gracié…
Les Guests
Jack Warden (1920-2006) fut boxeur professionnel, avant d’apparaître dans un multitude de seconds rôles au cinéma, et de remporter deux Oscars d’acteur secondaire (Shampoo, 1975 et Le ciel peur attendre, 1978). Il fut également une figure régulière des séries américaines (Les Incorruptibles, Bonanza, Le Virginien, Le Envahisseurs…). Jack Warden reviendra dans un autre épisode cette première saison, Le champion.
Jean Marsh (1934) es une actrice britannique souvent apparue dans les séries anglaises et américaines des années 50 et 60 : Les espions, Le Saint (quatre fois), Department S Gedeon’s Way, plusieurs participations à Dr Who... Elle connaît cependant la gloire avec la série britannique Upstairs Downstairs (1971-1975), dont elle interprète le rôle principal et pour laquelle elle reçut un Emmy Award. Jean Mash fut aussi l’épouse de Jon Pertwee, l’interprète du Docteur apparaissant dans Bons baisers de Vénus.
John Dehner (1915-1992) eut une longue carrière, aucinéma et à la télévision, mais aussi à la radio où il fut une grande figure des dramatiques des années 50 et 60.Il joua très souvent les méchants, notamment dans des Western (Gunsmoke, Maverick, Bonanza, La grande vallée, Le Virginien…). Il apparaît également dans Les Incorruptibles, L’Immortel, Max la menace ? Mannix… Dehner participe à deux autres épisodes de La Quatrième Dimension : La jungle et La résurrection.
Commentaire
L’épisode aborde de nouveau le thème de solitude, comme lors du pilote, mais sous un angle totalement différent. Il ne s’agit plus de la solitude terrifiante, paroxystique mais de celle s’inscrivant dans nos quotidiens. En effet, outre un féroce drame romantique, le récit constitue une métaphore cruelle de l’isolement existant dans nos sociétés moderne, que l’on cherche à combler par des objets de consommation offrant de factices dérivatifs. Ce robot apportant de l’émotion permettant de rendre la solitude supportable mais ne la fait pas disparaître pour autant comme le souligne une conclusion particulièrement cruelle. Cette évocation acide de la télévision conserve toute sa modernité, dans nos sociétés où le lien social se distend chaque jour davantage et où l’ordinateur peut parfois être bien addictif…
Si Jean Marsh semble bien impavide, assez logiquement du reste pour un personnage mécanique, Jack Warden parvient à nous faire partager la dérive initiale de son personnage avant de rendre émouvante l’énergie du désespoir qui l’anime quand il tente de se raccrocher à la moindre de la planche de salut. Le voir supplier l’équipage de lui accorder quelques minutes pour une brève partie de carte reste poignant. L’idée de le faire s’exprimer via son journal personnel fonctionne pleinement. Sa solitude résulte plus explicite encore par son environnement, l’épisode étant réalisé en grande partie dans la Vallée de la Mort, un désert aussi impressionnant qu’écrasant, qui servira de décor à plusieurs épisodes de l’anthologie. Le tournage fut d’ailleurs épique, la chaleur étouffante causant de nombreux problèmes techniques et de santé dans l’équipe !
Date de diffusion : 13 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling
Réalisateur : John Sight
Résumé
Dans un lointain futur les condamnés à de longue peine sont envoyés purger leur peine sur des astéroïdes habitables mais désertiques, où ils demeurent seuls durant des années. Dévoré par la solitude depuis quatre ans Corry perd lentement l’esprit quand le capitaine du vaisseau de ravitaillement, le prenant en pitié, lui offre un robot. Celui-ci a l’apparence d’une femme et éprouve des sentiments. Après des débuts difficile, une vraie affection s’installe quand, un beau jour Corry apprend qu’il est gracié…
Les Guests
Jack Warden (1920-2006) fut boxeur professionnel, avant d’apparaître dans un multitude de seconds rôles au cinéma, et de remporter deux Oscars d’acteur secondaire (Shampoo, 1975 et Le ciel peur attendre, 1978). Il fut également une figure régulière des séries américaines (Les Incorruptibles, Bonanza, Le Virginien, Le Envahisseurs…). Jack Warden reviendra dans un autre épisode cette première saison, Le champion.
Jean Marsh (1934) es une actrice britannique souvent apparue dans les séries anglaises et américaines des années 50 et 60 : Les espions, Le Saint (quatre fois), Department S Gedeon’s Way, plusieurs participations à Dr Who... Elle connaît cependant la gloire avec la série britannique Upstairs Downstairs (1971-1975), dont elle interprète le rôle principal et pour laquelle elle reçut un Emmy Award. Jean Mash fut aussi l’épouse de Jon Pertwee, l’interprète du Docteur apparaissant dans Bons baisers de Vénus.
John Dehner (1915-1992) eut une longue carrière, aucinéma et à la télévision, mais aussi à la radio où il fut une grande figure des dramatiques des années 50 et 60.Il joua très souvent les méchants, notamment dans des Western (Gunsmoke, Maverick, Bonanza, La grande vallée, Le Virginien…). Il apparaît également dans Les Incorruptibles, L’Immortel, Max la menace ? Mannix… Dehner participe à deux autres épisodes de La Quatrième Dimension : La jungle et La résurrection.
Commentaire
L’épisode aborde de nouveau le thème de solitude, comme lors du pilote, mais sous un angle totalement différent. Il ne s’agit plus de la solitude terrifiante, paroxystique mais de celle s’inscrivant dans nos quotidiens. En effet, outre un féroce drame romantique, le récit constitue une métaphore cruelle de l’isolement existant dans nos sociétés moderne, que l’on cherche à combler par des objets de consommation offrant de factices dérivatifs. Ce robot apportant de l’émotion permettant de rendre la solitude supportable mais ne la fait pas disparaître pour autant comme le souligne une conclusion particulièrement cruelle. Cette évocation acide de la télévision conserve toute sa modernité, dans nos sociétés où le lien social se distend chaque jour davantage et où l’ordinateur peut parfois être bien addictif…
Si Jean Marsh semble bien impavide, assez logiquement du reste pour un personnage mécanique, Jack Warden parvient à nous faire partager la dérive initiale de son personnage avant de rendre émouvante l’énergie du désespoir qui l’anime quand il tente de se raccrocher à la moindre de la planche de salut. Le voir supplier l’équipage de lui accorder quelques minutes pour une brève partie de carte reste poignant. L’idée de le faire s’exprimer via son journal personnel fonctionne pleinement. Sa solitude résulte plus explicite encore par son environnement, l’épisode étant réalisé en grande partie dans la Vallée de la Mort, un désert aussi impressionnant qu’écrasant, qui servira de décor à plusieurs épisodes de l’anthologie. Le tournage fut d’ailleurs épique, la chaleur étouffante causant de nombreux problèmes techniques et de santé dans l’équipe !
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 30 Sep 2009 - 20:17, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Question de temps (Time enough at last, 1.08, 4)
Date de diffusion : 20 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Lynn Venable
Réalisateur : John Brahm
Résumé
Henry Bemis, petit employé de banque, est un lecteur compulsif, passionné de littérature et de poésie. Malheureusement son patron tyrannique et sa mégère d’épouse ne lui laissent jamais un instant de libre pour s’adonner à sa passion. Un jour Bemis se dissimule dans la chambre forte de la banque pour pouvoir lire tranquillement. Á ce moment précis survient l’apocalypse nucléaire. Notre héros se découvre l’unique survivant de la catastrophe, dans un décor dévasté. Il va avoir tout le temps nécessaire pour dévorer les nombreux livres subsistants. Héla une cruelle désillusion l’attend…
Le Guest
Burgess Meredith (1907-1997) connaît un début de carrière prometteur au théâtre et au cinéma (Des souris et des hommes, 1939), avant d’être inscrit sur la liste noire du Maccarthysme. Revenu à la fin de cette triste période, il apparaît dans de très nombreux films, dont la série des Rocky où il interprète le vieil entraîneur de Balboa. A la télévision il incarna le Pingouin, l’un des pires ennemis de Batman (1966-1968). Il apparaît également dans Les Mystères de l’Ouest, Bonanza, Mannix, L’homme de fer… Avec quatre rôles, il détient le record de participations à La Quatrième Dimension, à égalité avec Jack Klugman. En 1983 il se substitue d’ailleurs à Rod Sterling, décédé, pour devenir le narrateur du film. En un vrai fil rouge de l’anthologie, ses rôles sont toujours liés à l’écrit, livres ou journaux.
Commentaire
Question de temps compte certainement parmi les épisodes les plus réputés de l’anthologie, d’autant que son impressionnant décor lui vaut de figurer régulièrement dans toute publication s’intéressant à la Quatrième Dimension. Il faut dire que la maîtrise et le sens du choc manifestés par l’intrigue impressionnent réellement. Délibérément le récit débute comme une comédie acide, où Burgess Meredith se voit même affublé d’épaisses moustaches et de lunettes ridiculement épaisses, pour en accentuer l’effet comique. Un premier choc survient lors de l’explosion nucléaire, totalement inattendue (hormis un article de presse découvert immédiatement auparavant). Elle va plonger l’épisode dans une seconde partie effroyable, à l’horreur silencieuse accentuée en contraste par le tumulte l’ayant précédée. Après son effroi initial l’ayant conduit aux portes de la folie et du suicide, Bemis semble trouver son salut dans les livres et tout semble indiquer que l’on s’achemine vers une conclusion ironique mais aussi poétique le voyant disposer enfin de temps pour lire grâce à la fin du monde, quand survient la chute finale, encore plus imprévisible que précédemment et d’un sadisme confondant. Une mécanique aussi impeccablement agencée qu’abominable laissant le spectateur abasourdi mais admiratif devant cet art de la conclusion et de la cruauté qui constitueront la marque de l’anthologie.
Burguess Meredith impressionne véritablement par le talent qu’il exprime selon deux facettes bien différentes, d’abord la verve comique, puis l’expression d’une détresse morale absolue face à cette solitude qui s’impose véritablement comme l’un des thèmes majeurs de ce début d’anthologie. Grâce à son jeu parfaitement expressif nous percevons à merveille les souffrances endurées par les personnages, condition sine qua non pour permettre à la chute d’atteindre son impact optimal. Il doit cependant lutter pour conserver la vedette face aux étonnants et immenses décors apocalyptiques peuplant un épisode dont ils ont achevé d’asseoir la renommée. Ces ruines urbaines s’étendant à perte de vue, ces décombres dépourvus de toute vie frappent réellement le spectateur et plus encore celui de 1959 qui vit en permanence avec l’épée de Damoclès nucléaire suspendue au-dessus de lui. De fait l’épisode connut un retentissement considérable parmi les observateurs, de plus peu habitués à des dénouements aussi forts. La caméra de l’expérimenté John Brahm, ayant tourné des films noirs et de science-fiction depuis les années 30, accompagne très efficacement l’action, sachant alterner les prises de vues, larges ou rapprochées, pour mettre conjointement en valeur le jeu du comédien et le vaste décor dans lequel il évolue. Il deviendra l’un des réalisateurs les plus réguliers de l’anthologie, avec 12 épisodes à son actif.
Un épisode sublime en tout point, rendant de plus un hommage vibrant à la littérature en établissant un lien très explicite entre le mépris manifesté par une société envers les livres, considérés comme obsolètes, et sa proche extinction. Mais la force de cette histoire en apparence si simple est telle que bien d’autres lectures peuvent en résulter : danger de l’individualisme ou de se laisser dominer par une passion dévorante … Devenu un classique de la télévision américaine, de multiples hommages en formes de clin d’œil s’observent dans les productions actuelles : Futurama, Family Guy, Les Simpsons, Wall-E ou bien encore le jeu vidéo Fall-Out… Une grande partie des décors sera également réutilisée dans le célèbre film de 1960, La machine à explorer le temps.
Date de diffusion : 20 novembre 1959
Auteur : Rod Sterling, d’après une nouvelle de Lynn Venable
Réalisateur : John Brahm
Résumé
Henry Bemis, petit employé de banque, est un lecteur compulsif, passionné de littérature et de poésie. Malheureusement son patron tyrannique et sa mégère d’épouse ne lui laissent jamais un instant de libre pour s’adonner à sa passion. Un jour Bemis se dissimule dans la chambre forte de la banque pour pouvoir lire tranquillement. Á ce moment précis survient l’apocalypse nucléaire. Notre héros se découvre l’unique survivant de la catastrophe, dans un décor dévasté. Il va avoir tout le temps nécessaire pour dévorer les nombreux livres subsistants. Héla une cruelle désillusion l’attend…
Le Guest
Burgess Meredith (1907-1997) connaît un début de carrière prometteur au théâtre et au cinéma (Des souris et des hommes, 1939), avant d’être inscrit sur la liste noire du Maccarthysme. Revenu à la fin de cette triste période, il apparaît dans de très nombreux films, dont la série des Rocky où il interprète le vieil entraîneur de Balboa. A la télévision il incarna le Pingouin, l’un des pires ennemis de Batman (1966-1968). Il apparaît également dans Les Mystères de l’Ouest, Bonanza, Mannix, L’homme de fer… Avec quatre rôles, il détient le record de participations à La Quatrième Dimension, à égalité avec Jack Klugman. En 1983 il se substitue d’ailleurs à Rod Sterling, décédé, pour devenir le narrateur du film. En un vrai fil rouge de l’anthologie, ses rôles sont toujours liés à l’écrit, livres ou journaux.
Commentaire
Question de temps compte certainement parmi les épisodes les plus réputés de l’anthologie, d’autant que son impressionnant décor lui vaut de figurer régulièrement dans toute publication s’intéressant à la Quatrième Dimension. Il faut dire que la maîtrise et le sens du choc manifestés par l’intrigue impressionnent réellement. Délibérément le récit débute comme une comédie acide, où Burgess Meredith se voit même affublé d’épaisses moustaches et de lunettes ridiculement épaisses, pour en accentuer l’effet comique. Un premier choc survient lors de l’explosion nucléaire, totalement inattendue (hormis un article de presse découvert immédiatement auparavant). Elle va plonger l’épisode dans une seconde partie effroyable, à l’horreur silencieuse accentuée en contraste par le tumulte l’ayant précédée. Après son effroi initial l’ayant conduit aux portes de la folie et du suicide, Bemis semble trouver son salut dans les livres et tout semble indiquer que l’on s’achemine vers une conclusion ironique mais aussi poétique le voyant disposer enfin de temps pour lire grâce à la fin du monde, quand survient la chute finale, encore plus imprévisible que précédemment et d’un sadisme confondant. Une mécanique aussi impeccablement agencée qu’abominable laissant le spectateur abasourdi mais admiratif devant cet art de la conclusion et de la cruauté qui constitueront la marque de l’anthologie.
Burguess Meredith impressionne véritablement par le talent qu’il exprime selon deux facettes bien différentes, d’abord la verve comique, puis l’expression d’une détresse morale absolue face à cette solitude qui s’impose véritablement comme l’un des thèmes majeurs de ce début d’anthologie. Grâce à son jeu parfaitement expressif nous percevons à merveille les souffrances endurées par les personnages, condition sine qua non pour permettre à la chute d’atteindre son impact optimal. Il doit cependant lutter pour conserver la vedette face aux étonnants et immenses décors apocalyptiques peuplant un épisode dont ils ont achevé d’asseoir la renommée. Ces ruines urbaines s’étendant à perte de vue, ces décombres dépourvus de toute vie frappent réellement le spectateur et plus encore celui de 1959 qui vit en permanence avec l’épée de Damoclès nucléaire suspendue au-dessus de lui. De fait l’épisode connut un retentissement considérable parmi les observateurs, de plus peu habitués à des dénouements aussi forts. La caméra de l’expérimenté John Brahm, ayant tourné des films noirs et de science-fiction depuis les années 30, accompagne très efficacement l’action, sachant alterner les prises de vues, larges ou rapprochées, pour mettre conjointement en valeur le jeu du comédien et le vaste décor dans lequel il évolue. Il deviendra l’un des réalisateurs les plus réguliers de l’anthologie, avec 12 épisodes à son actif.
Un épisode sublime en tout point, rendant de plus un hommage vibrant à la littérature en établissant un lien très explicite entre le mépris manifesté par une société envers les livres, considérés comme obsolètes, et sa proche extinction. Mais la force de cette histoire en apparence si simple est telle que bien d’autres lectures peuvent en résulter : danger de l’individualisme ou de se laisser dominer par une passion dévorante … Devenu un classique de la télévision américaine, de multiples hommages en formes de clin d’œil s’observent dans les productions actuelles : Futurama, Family Guy, Les Simpsons, Wall-E ou bien encore le jeu vidéo Fall-Out… Une grande partie des décors sera également réutilisée dans le célèbre film de 1960, La machine à explorer le temps.
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 30 Sep 2009 - 20:33, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Page 1 sur 34 • 1, 2, 3 ... 17 ... 34
Sujets similaires
» Série "La Quatrième Dimension"
» Série "Equalizer"
» Série "Les Rues de San Francisco" - The Streets of San Francisco
» Série "Les Gens de Mogador"
» Série "Au-delà du réel" - la série d'origine
» Série "Equalizer"
» Série "Les Rues de San Francisco" - The Streets of San Francisco
» Série "Les Gens de Mogador"
» Série "Au-delà du réel" - la série d'origine
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 1 sur 34
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum