Politique & C°

Personnellement, je pourrais bien être milliardaire que ça ne changerait rien à mes convictions et engagements en faveur d'une politique sociale avancée. Mitterrand rappelait souvent à ceux qui lui reprochaient ses origines que nombre de dirigeants socialistes historiques étaient d'extraction bourgeoise: Blum, Jaurès. Aujourd'hui, Ségolène Royal et François Hollande sont issus de familles bourgeoises de droite.

Je vois aucune incompatibilité à être riche, voire milliardaire, et de gauche. Milliardaire et communiste, OK, c'est incompatible, mais milliardaire et social-démocrate, sûrement pas.

Tout le monde sait que DSK est un grand bourgeois. Et alors? Je me moque de ce qu'il est, ce qui compte, c'est ce qu'il propose, ce qu'il veut faire. Roosevelt était un patricien, un grand bourgeois, ça ne l'a pas empêché de mener une politique sociale audacieuse qui a profondément transformé le capitalisme américain, le rendant plus humain avant que Reagan, Bush et Cie ne détruisent ce bel édifice.

Ce que je reproche à Sarkozy et à ses clones UMP, ce n'est pas d'être des riches et des bourgeois, c'est de prôner une politique exclusivement au service des riches et des bourgeois, une politique injuste de casse sociale sans précédent au sein du gouvernement le plus réactionnaire vu depuis Pétain. La défense inconditionnelle des privilégiés ne saurait constituer un programme valable à long, ni même à moyen terme. Si un grand bourgeois doté d'une conscience sociale mène une politique plus équilibrée, plus juste, avec un souci de rééquilibrer les efforts nécessaires en temps de crise afin que le poids ne pèse pas exclusivement sur les catégories les plus fragiles pendant que les privilégiés sont exonérés de tout effort sous prétexte qu'ils seraient indispensables à l'activité économique, je n'y vois aucun inconvénient, bien au contraire.

Cette façon de faire de la droite UMP, cette manière de stigmatiser les fonctionnaires, par exemple, en traitant de privilégiés des gens qui pour la plupart gagnent moins de 2000 euros mensuels, alors que les grands patrons à 5 millions d'euros annuels ne le sont jamais, c'est insupportable. Cette façon de désigner par le terme désobligeant d' "assistanat" la protection sociale est aussi insupportable. Non, les bénéficiaires non fraudeurs de ces aides, qui constituent l'immense majorité d'entre eux, n'ont pas à fournir des travaux d'intérêt général, terme désignant des travaux tout court, parce que à ce rythme que restera-t-il comme travail aux autres si tous les chômeurs travaillent pour rien? D'autre part, le travail gratuit, j'appelle ça de l'esclavage. L'argent versé, c'est juste pour vivre, parce que les entrepreneurs rapaces préfèrent investir les profits dans la spéculation plutôt que dans l'embauche de salariés, et refusent la nécessaire baisse massive de la durée légale du temps de travail compte tenu des énormes gains de productivité enregistrés depuis 30 ans. Si on veut que les chômeurs travaillent, qu'on leur trouve du boulot, c'est tout.

Concernant l'aide sociale, je dénonce ceux qui ne viennent en France que pour la toucher, OK, mais pour les autres elle est nécessaire et ne saurait ruiner un pays riche comme le nôtre.

Je suis heureux qu'on parle de Hollande, dont la montée en puissance est évidente au sein du PS et de l'opinion. J'ai lu dans la salle d'attente de mon dentiste un article du Point affirmant que Sarkozy prend très au sérieux cette candidature et la redouterait. Tout comme il affirmerait plus redouter celle d'Aubry plus que celle de DSK, jugée "peu dangereuse" (!). En fait, je pense qu'au fond, Sarkozy sait que DSK est le plus dangereux et il distille des petites phrases dans la presse tendant à faire croire le contraire pour essayer de persuader les électeurs de gauche de ne pas choisir le secrétaire général du FMI.

Hollande a plus d'atouts que Martine Aubry: au centre du parti, il ne révulse pas la gauche de la gauche comme DSK, ni les centristes comme Aubry. Il a surtout un véritable ancrage local en Corrèze, un ancrage de terroir, presque chiraquien, au contraire d'Aubry élue d'une grande ville et trop marquée "socialiste des ch'tis".

Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que Sarkozy est politiquement usé et ne peut donc rien proposer de neuf après l'échec cuisant de son quinquennat. Donc, sa seule chance est de déplacer le débat vers des questions de personnalités, en essayant de déconsidérer ses adversaires par une politique de boules puantes. De la part d'un aventurier sans foi ni loi comme lui, de la part de son entourage de gangsters, je m'attends à tout et surtout au pire, c'est-à-dire une campagne écoeurante comme mènent traditionnellement les républicains conservateurs américains.

Hollande traîne une casserole qu'on peut lui ressortir à tout moment: il s'est déclaré "très satisfait" de la libération de Patrick Henry, un des pires assassins vus en France, et qui s'est avérée être rapidement un échec cuisant. On peut compter sur Sarkozy pour lui ressortir cette phrase au moment opportun, par exemple lors du débat, histoire d'insinuer: "OK, je ne suis pas super, mais au moins, je ne soutiens pas les criminels, alors que Hollande et la gauche soutiennent les assassins d'enfants..." S'il a besoin de ça pour gagner, il n'hésitera pas à le faire, on peut en être sûrs. Tout comme Bush Père s'est fait élire en 1988 alors qu'il était loin dans les sondages en matraquant que son adversaire Dukakis avait fait libérer des criminels, donc que les démocrates soutenaient les assassins. Ceci a suffi pour passer en tête et l'emporter facilement.

Mettez-vous bien dans la tête que Sarkozy est un voyou et qu'il ne reculera DEVANT RIEN pour conserver le pouvoir. Et si ce n'est pas ce que je viens d'évoquer, ce sera autre chose du même acabit. D'ailleurs, cette campagne nauséabonde a déjà commencé avec cette histoire de porsche. Faudrait-il tout d'un coup que les hommes politiques roulent en 2 chevaux pour ne pas être impopulaires?

La majorité des militants du PS appartient à la fonction publique, cela ne va pas être tout à fait immédiat (litote à pour DAk de se faire adouber par eux après son passge au FMI (chute des traitemets, arrêt des recrutements ...). A mon avis c'est une des raison pour laquelle il a pousé à tout craint à des primaires élargies et qu'il bétonne celles-ci à marche forcée : pacte avec Aubry et tir de barrage effarouché contre Hollande, convaincant par ailleurs et bien perçu dans le parti (la pétaudière que ce dernier est devenu depuis le départ de Hollande du poste de premier secrétaire n'y ait pas pour rien, les militants en ont assez). DSK se méfie beaucoup de la base du PS, ce qui promet pour la campagne.

C'est très possible, et c'est sans doute ce qu'il ferait s'il était seul maître du jeu, mais s'il est élu il devra composer avec le reste du PS et la politique menée sera une synthèse entre les deux. Le seule chose que j'attends de DSK, c'est qu'il nous débarrasse de Sarkozy, le fossoyeur du gaullisme authentique et de la France. Quitte à mettre Kouchner, Frédéric Mitterrand, Fadela Amara et Bockel au gouvernement, quitte à nommer Charasse au conseil constitutionnel, Rocard à la tête d'une mission, un autre PS dont j'ai oublié le nom à la tête de la cour des comptes et envoyer DSK au FMI, autant que ce soit un socialiste qui le fasse.

Ce qui me fait dire que Sarkozy est plus voyou que les autres, c'est le vieil adage "dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es". Il suffit de voir qui sont les amis de Sarkozy: le couple Balkany, Bernard Tapie, Woerth, Longuet, Juppé, Carignon, Noir, Devedjian de la Croix-Valmer, Frédéric Mitterrand le débauché, Mimie Mathy la Joséphine Ange gardien, et j'en passe et des aussi mauvais. Un ramassis de gangsters, d'anciens ultra-fascistes et d'acteurs et de chanteurs bisounours et sans talent.

Et maintenant, Carla serait enceinte. Sans doute est-ce planifié pour faire campagne en s'appuyant sur les photos de l'heureux papa pouponnant à l'Elysée généreusement diffusées par ses potes de Paris Match et de la presse people, façon de faire remonter sa côte de popularité auprès de la ménagère de 50 ans, celle qui regarde "Joséphine, ange gardien" et les mariages princiers.

Giscard, Mitterrand, Chirac, des hommes à femmes. Sarkozy, un cocu. A tout prendre, je préférerais DSK, le Clinton français, tromper Anne Sinclair, il fallait le faire, ou Holande, qui a trompé Royal et est un séducteur notoire. Un type qui se fait avoir par sa femme, il se fait encore plus avoir dans les relations internationales par les autres chefs d'Etat. Avec Hollande, on aurait une belle 1ère dame en tous cas, plus qu'avec DSK (Anne Sinclair commence à faire un peu datée...) ou avec Sarkozy (Carla Bruni et ses petits yeux ), en plus elle renie ses opinions en affirmant qu'elle n'a jamais voté à gauche. Gangsters, anciens fascistes, acteurs sans talent et renégats, voilà l'entourage de Sarkozy, lui-même aventurier venu d'on ne sait où, mélange de Hongrois et autres pays de l'Est, il n'a pas la France dans son coeur, ça se sent bien, sa seule patrie c'est l'argent, comme la plupart de ses amis de Neuilly. Non, on n'a rien à attendre de ces gens-là. Alors, oui, d'autres UMPistes comme Fillon ou Baroin me paraissent beaucoup moins corrompus, ça me semble incontestable. Même Mitterrand parait être honnête à côté de Sarkozy, c'est tout dire...

Dans moins d'un an, l'élection présidentielle. J'ai l'habitude de conserver les tracts des candidats pour vérifier s'ils appliquent leur programme, s'ils tiennent leurs promesses. Voici ce qu'il y avait sur celui de Sarkozy intitulé "ensemble tout devient possible". A la lumière de ce que j'y ai trouvé, ce post aurait pu figurer dans le topic "coup de rire"...

"je veux être le président de la valeur travail"
-pour ce faire, il aurait fallu privilégier le travail par rapport au capital, or il a fait exactement l'inverse, les baisses d'impôts sur les plus aisés, qui ont surtout des revenus du capital et non des revenus du travail, et récemment d'ISF, impôt sur le capital, allant de pair avec des salaires au plus bas. trahissant le concept gaulliste d'association capital-travail, il a sans cesse privilégié outrageusement ses amis gros capitalistes au détriment de la masse qui travaille, qui se lève tôt le matin comme il disait. Le seul moyen de revaloriser le travail, c'est de faire en sorte qu'il soit mieux payé, donc de permettre une augmentation des salaires, et sa politique de l'offre a fait exactement l'inverse. Concrètement, il n'est pas le président du travail, mais le président de la rente.

"je revaloriserai les petites retraites"
-c'est pour quand?

"je veux être président d'un état fort et impartial"
-la France n'a jamais été aussi faible sur le plan international. Virer un préfet qui n'aurait pas suffisament protégé la villa de son pote Clavier en Corse, et refiler le journal télévisé d'une chaîne de télévision amie en guise de cadeau d'adieu à sa maîtresse, c'est ça, "l'état impartial"?

"je renforcerai la présence des services publics dans les quartiers et en milieu rural"
-c'est le contraire avec la fin de la police de proximité et une réduction drastique du nombre de fonctionnaires, même dans la police; d'où un abandon de l'état dans ces quartiers.

"je réduirai la dette et le déficit"
-
Pour rigoler encore plus, voici la phase complète: "je réduirai la dette et le déficit, qui ont été creusés par l'échec des politiques antérieures, alors que nos politiques réussiront".
-Il a obtenu un Gérard, Sarkozy?

"j'instaurerai des plafonds annuels d'immigration"
-il n'y a jamais eu autant d'immigrés, les arrivées ont été encore plus nombreuses avec lui, les chiffres officiels le prouvent incontestablement.

"en cas de grève, le service minimum sera assuré, notamment dans les transports."
-en théorie, c'est fait; en pratique, c'est toujours la même pagaille à la SNCF en période de grèves.

"je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas, je ne me déroberai pas"
-tu parles, Charles...


Comment pourra-t-il être crédible dans les promesses qu'il fera pour se faire réélire? Je n'ai trouvé dans son programme qu'un seul point qu'il a parfaitement respecté:
"je veux que la France reste un pays ouvert"...
On a remarqué...

La conclusion est évidente: "ensemble, rien n'a été possible..."