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Message  Estuaire44 Mar 24 Mar 2015 - 20:15


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Message  Philo Ven 1 Mai 2015 - 23:38

Triste jour.
La trilogie du Seigneur des Anneaux vient de perdre un de ses piliers, Andrew Lesnie. Ce génie de la photographie est décédé subitement le 27 avril, à l'âge de 59 ans, sûrement d'une crise cardiaque. Cet Australien, directeur de la photographie et proche collaborateur de Peter Jackson, a été oscarisé en 2002 pour son travail sur La Communauté de l'Anneau. Andrew Lesnie avait aussi travaillé sur King-Kong, Lovely Bones et dernièrement, La Promesse d'une vie, de Russel Crowe. Toutes nos pensées vont vers sa famille.
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Message  Dearesttara Lun 20 Juil 2015 - 11:11

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Message  Estuaire44 Lun 20 Juil 2015 - 11:53

Très sympa et cela semble bien bon en plus...
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Message  Estuaire44 Jeu 13 Aoû 2015 - 23:59

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Message  Dearesttara Sam 15 Aoû 2015 - 11:22

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Message  Dearesttara Mer 26 Aoû 2015 - 0:36

Un jour, Chuck Norris a perdu son alliance. Depuis, c'est la m erde dans les Terres du Milieu.


Je sais où est la sortie...
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Message  Estuaire44 Mer 26 Aoû 2015 - 11:16

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Message  Dearesttara Mer 26 Aoû 2015 - 11:53

J'avais écouté le poème symphonique que Jean Sibélius, compositeur finnois, en avait tiré. Loin d'être sa meilleure composition, le récit tragique de ce héros au fatum inhumain m'avait toutefois fortement marqué à l'époque. C'est une légende héroïque mais bien sombre, ce qui a dû attirer Tolkien à l'époque.
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Message  Estuaire44 Mer 26 Aoû 2015 - 12:16

Oui, d'autant que ce sont les deux caractéristiques de la majeure partie du Silmarillion, (la Guerre des Joyaux), qui se compose en grande partie de textes de jeunesse, parois réécrits ultérieurement.
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Message  Estuaire44 Dim 6 Déc 2015 - 18:27

Films de consignes de sécurité sur New Zealand Airlines



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Message  Estuaire44 Mer 23 Déc 2015 - 15:54

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Message  Estuaire44 Mar 5 Jan 2016 - 23:12

Pub pour le ciné concert d'octobre


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Message  Estuaire44 Jeu 11 Fév 2016 - 23:26

Les chants elfiques

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Message  Estuaire44 Lun 26 Sep 2016 - 13:49

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Message  Camarade Totoff Mer 5 Oct 2016 - 13:07

Estuaire44 a écrit:La Sorcière s'est tapée le Hobbit
http://www.blogsorciere.com/2016/09/dans-les-salles-obscures-ou-pas-2/

Un peu long mais très drôle même si je la trouve sévère sur Evangeline Lilly : "Tolérable" ! Non ! Mais!
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Message  Dearesttara Mer 5 Oct 2016 - 13:11

La Sorcière est une de mes chroniqueuses favorites. Un humour et des délires girly à pleurer de rire. Elle a la fâcheuse habitude de ne pas terminer ses séries, mais qu'est-ce qu'on se marre à chacun de ses papiers. Parfois, elle m'inspire pour mes propres critiques (en particulier Supernatural).
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Message  Estuaire44 Lun 7 Nov 2016 - 22:00

Intitulé sobrement Middle Earth, un biopic va être consacré aux jeunes années du Père de l'Heroic Fantasy et du Médiéval Fantastique. Il s'attachera aux jeunes années de Tolkien (un sujet à la mode, comme pour Victoria et Elizabeth à la télé), en particulier son expérience de la grande Guerre, qui influera considérablement son œuvre. Le film sera dirigé par James Strong (Doctor Who, Torchwood, Broadhurch...)
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Message  Camarade Totoff Jeu 10 Nov 2016 - 14:02

Le scepticisme m'étreint. Je ne sais pas ce qu'a été son expérience du front mais j'espère que le film n'oubliera pas ce qui me paraît tout aussi fondamental pour son oeuvre, à savoir son profond catholicisme. Ce qui est certain, c'est que la guerre n'a aps contribué à le réconcilier avec la mécanisation et l'industrialisation.
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Message  Camarade Totoff Ven 10 Fév 2017 - 14:21

Trois Anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel,
Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les Hommes Mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône
Dans le pays de Mordor où s’étendent les Ombres.
Un Anneau pour les gouverner tous, Un Anneau pour les trouver,
Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier
Au Pays de Mordor où s’étendent les Ombres

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Message  Estuaire44 Ven 10 Fév 2017 - 17:00

L'une des ouvertures les plus grandioses littéraires ! hi

Emplie de mystère et empreinte de grandeur, souvent imitée en Fantasy mais jamais égalée.
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Message  Camarade Totoff Mar 14 Fév 2017 - 13:29

La Communauté de l’Anneau (The fellowship of the ring)  (****)


Résumé
Dans l’héritage que lui a laissé son oncle Bilbon, Frodon Sacquet, jeune Hobbit, trouve un anneau. Mais il s’agit de l’Anneau Unique, autrefois forgé par Sauron, seigneur du Mordor, pour asservir tous les peuples de la Terre du Milieu. Alors que rien ne l’y préparait, mais accompagnés de ses amis, Frodon devient le Porteur de l’Anneau et s’engage dans une quête incertaine et dangereuse.

Critique
« Vous êtes le Porteur de l’Anneau. Et porter l’Anneau signifie être seul »
Galadriel  

Un maître film pour la plus grande histoire de tous les temps. Rien de moins que la mise en image de cette fresque gigantesque conçue par Tolkien pour être la mythologie de l’Angleterre.

L’ouverture est impressionnante avec la bataille qui permit aux Elfes et aux Hommes de vaincre Sauron. Suit une brève histoire de l’anneau de pouvoir, « le Maître Anneau » jusqu’à notre entrée chez un Hobbit, Bilbon, qui écrit ses Mémoires : Histoire d’un aller et retour. C’est la préparation de son 111ème anniversaire et tout le pays, la Comté, se prépare activement. Le neveu de Bilbon, Frodon, accueille chaleureusement, un « magicien », Gandalf, connu pour ses feux d’artifice extraordinaires. Il n’est pas inutile que Peter Jackson s’attarde sur ce prologue car c’est aussi ce que fait Tolkien dans le premier volume. La Comté est une métaphore de l’Angleterre rurale, traditionnelle, travailleuse et solidaire. Notez qu’on n’y voit aucune machine en dehors des outils de bricolage et d’artisanat. La première note de gravité, c’est le projet de départ de Bilbon. Départ qui se réalise d’abord par une disparition brusque alors qu’il discourait ! Astuce rendue possible par l’usage d’un anneau doré dont Bilbon a bien du mal à se séparer. Ian Holm incarne la bonté même, un (semi) homme qui aime la vie et son confort mais qui a un bref accès de méchanceté quand Gandalf insiste pour qu’il abandonne le bijou. Un bijou qui se révèle être l’Unique ! Lequel appelle certainement son maître. Ian McKellen est épatant en Gandalf. Il est à la fois crédible dans les moments paisibles à fumer et dans les moments où soudain il s’active et déploie une activité prodigieuse. Son autorité ne fait aucun doute ! Si Gandalf à l’aspect d’un vieil homme, Ian McKellen montre qu’il est très loin de la sénilité !! Frodon doit quitter la Comté accompagné de Sam Gabegie, un ami qui a été trop curieux. Bientôt, deux autres Hobbits, Merry et Pippin, deux clowns qui vont se trouver embarqué dans une aventure qui les dépasse mais où ils ne manqueront de figurer en bonne place.

Gandalf va demander conseil au supérieur de l’ordre des magiciens, Saroumane, en sa demeure de l’Isengard. Profitez du caractère bucolique de l’endroit, ça ne va pas durer ! Le magicien porte du blanc mais son âme est noire. Saroumane est devenu un traître par fascination pour son objet d’étude, le Mal. Le regard fixe de Christopher Lee est terrifiant et, dans le duel avec Ian McKellen, c’est lui qui a le dessus. L’Isengard va lever une armée pour le Mordor et l’on voit le bel endroit se faire éventrer, les arbres massacrés (détail qui aura son importance) et des forges infernales se mettent en branle. C’est une vision apocalyptique que nous présente Peter Jackson et Christopher Lee était l’interprète idéal pour incarner ce magicien dévoyé. Il règne sur ce carnage avec l’assurance d’un dictateur et une arrogance royale. Pour les acteurs manquant de charisme, prendre modèle sur lui. Cette vision de l’Isengard est aussi la métaphore et la dénonciation violente de l’industrialisation par Tolkien. Idem pour la création des Hourouk-Haï qui sont des êtres maudits puisqu’ils ne sont pas naturels mais sont le produit impur de transformations scandaleuses. Qu’ils soient issus de la glaise renvoie également à la légendaire figure du Golem.

La menace est très sérieuse mais les Hobbits sont des êtres innocents puisqu’ils vivent dans un monde bucolique, quasi-édénique et Merry parle trop. Pour échapper à une foule curieuse à l’auberge de Bree, Frodon passe l’anneau et disparaît. S’ensuit une séquence quasi-onirique au terme de laquelle il est mis à l’abri par « Grand-Pas », un Rôdeur. Car les esprits servants de l’Anneau, les Cavaliers noirs, de leur vrai nom de Nazguls, sont sur leurs traces. Donner corps à des fantômes effrayants à demi consistants était difficile mais c’est réussi et l’ambiance créée autour de ces êtres déchus, corrompus par le pouvoir (image très biblique) est proprement infernale.

L’innocence des Hobbits manque de les conduire à leur perte car un feu attire les Nazguls et Frodon est grièvement blessé, empoisonné par la lame du Roi-Sorcier. C’est alors que survient Arwen, fille du seigneur elfique Elrond, et qui va emmener Frodon à Fondcombe pour le soigner. Sa chevauchée sous la menace des Cavaliers est une séquence extrêmement dynamique mais très fluide et la musique héroïque, on dirait du Wagner ! Sans faute complet pour l’orchestration. Le franchissement de la rivière puis l’invocation des esprits de celle-ci pour emporter les Nazguls sont des moments forts et qui marque grâce à l’implication de Liv Tyler qui réussit son entrée. Son image, d’abord éthérée comme le sont celles des Elfes, manière de rappeler qu’ils ne sont pas des êtres ordinaires, se précise alors qu’elle chevauche et son émotion quand Frodon défaille est vivement ressentie.

Frodon survit et les retrouvailles entre Hobbits (y compris Bilbon) sont un joyeux moment. Fondcombe est aussi le lieu de la romance entre « Grand-Pas » et Arwen. Ces moments, chaleureux et tendres, sont à savourer car au Conseil d’Elrond se décide la marche à suivre. Il faut détruire l’Anneau Unique et le seul endroit où l’on peut le faire, c’est là où il a été forgé, la Montagne du Destin au Mordor ! La description que l’on nous en donne est horrible ! Le Mordor n’est pas un lieu « réaliste » mais c’est l’image de l’enfer sur terre. Au terme d’un passage confus, Frodon s’affirme porteur de l’Anneau. Il sera accompagné de Gandalf, de « Grand-Pas » alias Aragorn – descendant des anciens rois–, de Boromir du Gondor, de l’Elfe Legolas et du Nain Gimli. Plus des trois autres Hobbits !

Les paysages que traversent la Communauté, en plus de ceux qui nous ont déjà été présentés, sont magnifiques et il n’est pas étonnant que le secteur touristique de Nouvelle-Zélande ait pleinement profité du succès du film (et des suivants) ! Pour échapper à Saroumane, ils tentent de passer par les montagnes. Mais c’est impossible : tempête de neige (qui ensevelit les Hobbits !), vents violents, rien ne manque ! Le film en rajoute avec la voix de Saroumane qui commande une avalanche. Passage inutile mais qui s’appuie sur un chapitre clé du roman Les Deux Tours, concernant les charmes de la voix du magicien. La dangerosité du moment est soulignée par le commentaire en voix off de Saroumane qui annonce le prochain danger. Le franchissement est un échec ; comme l’écrit Tolkien « Le Caradhras les avait vaincus ». Comme l’a annoncé Saroumane, le seul autre chemin, ce sont les Mines de la Moria, royaume nain. Mais c’est un tombeau dans lequel ils entrent ! L’architecture de la Moria est magnifique, massive, monumentale mais menaçante. Le passage vers le pont de Khazad-Dûm est à proprement parler une architecture de Piranèse, c’est effroyable !! Mais, trêve de contemplation, une bêtise de Pippin amène une armée de Gobelins ! Des êtres répugnants à la peau verdâtre, aux yeux jaunes globuleux et aux dents gâtées. Une méchanceté faite chair. Sauf qu’il y a pire que des Gobelins, un Balrog !!! Une créature de l’ancien monde, une ombre entourée de flammes. « Les Nains ont creusé trop profond et avec trop d’avidité » avait onctueusement prévenu Saroumane. Dans une séquence magnifique où le charisme de Ian McKellen éclate, où les effets spéciaux sont plus que réussis, le monstre est détruit mais il entraîne Gandalf avec lui dans sa chute.

Après ces moments très éprouvants, la Communauté peut reprendre des forces en Lorien, dont la Dame se nomme Galadriel. La Lorien fait partie des loca amoena ; les « lieux agréables » où les aventuriers peuvent se reposer. Ils sont notamment issus de la tradition celtique. Parenthèse dans un récit d’errance, ils distillent un sentiment de paix. Tout d’abord, on appréciera l’architecture fine, presque cristalline du royaume elfique. Ensuite, incarnée par Cate Blanchett majestueuse, Galadriel est un des plus beaux personnages féminins du cinéma. Dans l’œuvre originale, c’est d’ailleurs le seul personnage féminin d’importance. Avec raison, le réalisateur insiste sur les yeux bleus glaciers de l’actrice. Son regard sera un élément important de cette séquence. Lointain quand elle semble deviser du futur telle une devineresse, proche quand elle sait faire montre d’empathie voire d’humour (brève mais touchante séquence avec Gimli, un des rares rires du film qui ne soit pas le fait d’un Hobbit), il se fait moqueur voire ironique quand elle confronte Frodon à son Miroir d’eau. En réponse, il lui offre l’Anneau ! Stupéfaite, Galadriel est tentée de le prendre mais résiste et se reprend. Elle a réussi une épreuve que peu de gens aurait su accomplir. Cate Blanchett montre là la force et la grandeur d’âme de Galadriel, sans esquiver son pouvoir de séduction.

Cette brève halte sera la dernière. Saroumane a lâché ses Hourouk-Haï et ils tombent sur une Communauté qui se disloquait. Incapable de se contenir plus longtemps, parce que désireux de sauver sa cité de Minas Tirith dont il a fait une description très émouvante, Boromir agresse Frodon pour lui prendre l’Anneau. Il échoue mais fait fuir le Hobbit. Boromir aura l’occasion de laver son honneur en mourant bravement sur le champ de bataille. C’est une séquence très forte émotionnellement que de voir Sean Bean, atteint une fois, deux fois, par des flèches, de se relever pour se battre, puis une troisième, fatale.

Gandalf disparu, Boromir mort (mais ses dernières paroles à Aragorn sont émouvantes et symboliques : « Je vous aurai suivi mon frère, mon capitaine, mon Roi »), Merry et Pippin aux mains des Hourouk-Haï, Frodon et Sam partis seuls pour le Mordor, « la Communauté a failli » dit sinistrement Gimli mais Aragorn refuse de baisser les bras. Pas tant qu’ils n’auront pas sauvé les deux Hobbits.

Anecdotes :
Sortie US et Sortie France : 19 novembre 2001 Sortie Nouvelle-Zélande : 20 novembre 2001
Le film a coûté 109 millions $ et en a rapporté 869.
Le titre des Mémoires de Bilbon renvoie au roman Le Hobbit mais c’était aussi le premier titre du diptyque (devenu trilogie) tiré de cet ouvrage publié en 1936. La formule de Gandalf « l’incident avec le dragon » s’y rapporte directement mais fait plutôt figure d’euphémisme !
Les Hobbits font sept repas par jour ! Deux petits déjeuners, une collation à 11 H, le déjeuner, le goûter, le dîner et le souper !
Ainsi que le rapporte Saroumane, les Orques sont à la base des Elfes atrocement mutilés et torturés (voir Le Silmarillion).
Il y a plusieurs Balrogs dans l’œuvre de Tolkien. On les retrouve dans « La chute de Gondolin » (Le livre des contes perdus) et dans Le Silmarillion. Ce sont les principaux serviteurs de Morgoth, l’Adversaire du Deuxième Age. Le balrog figure dans un cauchemar de Lovecraft.
Le film a remporté 4 Oscars (meilleure musique de film, meilleure photographie, meilleur maquillage, meilleurs effets visuels), 4 BAFTA (dont meilleur film et meilleur réalisateur)
Il est classé par l’American Film Institute dans les 100 meilleurs films américains et le 2ème meilleur en fantasy (le 1er étant Le Magicien d’Oz de Victor Fleming)
Sean Connery et Patrick Stewart ont décliné le rôle de Gandalf. Stuart Townsend devait interpréter Aragorn mais Peter Jackson l’a finalement trouvé trop jeune. Viggo Mortensen fut contacté au dernier moment et accepta le rôle sur l’insistance de son fils qui avait adoré les romans.
Christopher Lee, qui avait rencontré Tolkien, avait auditionné pour le rôle de Gandalf avant de se voir attribué celui de Saroumane. Les cascades effectuées par Gandalf ont contraint Christopher Lee, trop âgé (78 ans), à renoncer à son désir initial. Une satisfaction pour Peter Jackson, qui ne voyait que lui pour interpréter Saroumane.
Le tournage en Nouvelle-Zélande se déroula durant quatorze mois.
Peter Jackson a l'habitude de faire une petite apparition clin d'œil dans chacun de ses films. Ainsi, dans La Communauté de l'anneau, on l'aperçoit furtivement dans le rôle d'un habitant du village de Bree.
Durant le tournage du Peter Jackson a donné un surnom bien particulier aux quatre acteurs qui incarnent les Hobbits. Grand fan des Beatles, il leur a en effet donné à chacun le nom de l'un des membres du groupe ! Pour l'anniversaire de Peter Jackson, les quatre acteurs lui ont rendu la pareille en lui offrant une photo d'eux déguisés en Beatles !
Le premier montage de La Communauté de l'anneau durait environ cinq heures ! Peter Jackson dut donc se résoudre à de nombreuses coupes et décida de recentrer l'histoire sur la quête de Frodon. La durée du film fut ainsi réduite à un peu moins de trois heures. Une version longue du film, proposée en DVD, comporte près de trente minutes de scènes supplémentaires
Effrayé par la perspective de reprendre l'hélicoptère après un premier voyage mouvementé, Sean Bean, interprète de Boromir, refusa de remonter dans l'un des appareils nécessaires pour transporter les comédiens sur un lieu de tournage inaccessible. Il prit donc sa voiture et termina le trajet à pied, escaladant deux heures durant les collines pour rejoindre ses partenaires !
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Message  Estuaire44 Mar 14 Fév 2017 - 14:18

Critique aussi passionnée que passionnante ! cheers

Mon seul reproche au flm est qu'il centralise trop ses coupures sur le début du voyage des Hobbits. De mémoire, la Vieille Forêt, le Tournesaules, le Vieil-Homme Saule, Tom Bombadil, Baie d'Or et les Hauts des Galgals passent quasiment totalement à la trappe. Quand j'ai découvert le film j'ai vraiment été inquiet jusqu'à l'arrivée à Bree, l'action galopait vraiment trop vite. Après cela va beaucoup mieux, et le film réalise un quasi sans faute.

Je me souviens avoir participé à une convention de rôlistes quelques mois avant la sortie du film (pas mal d'ADD et de AdC). Partout régnait un boucan d'enfer, sauf dans la salle où deux premiers extraits étaient diffusés sur écran, la Comté et la révélation du Balrog. Il y régnait un silence religieux, tout le monde était littéralement sous le choc.
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Message  Camarade Totoff Mar 21 Fév 2017 - 13:50

Les Deux Tours (The Two Towers)  (****)

Résumé
Sur le chemin du Mordor, Sam et Frodon croisent la route de Gollum. Pendant ce temps, Saroumane réunit une immense armée pour frapper le royaume de Rohan où Aragorn et ses compagnons arrivent. Non sans avoir reçu une visite imprévue mais pleine d’espoir.

Critique
« Il n’y aura pas d’aube pour les Hommes »
Saroumane

Si cette seconde partie est celle qui accuse le plus de longueurs, aucune n’est véritablement inutile puisqu’elles participent soit de la poétique soit de l’héroïque du récit. Le Seigneur des Anneaux n’est pas un vulgaire film d’aventure avec des effets spéciaux ; c’est une fresque. Une épopée avec ses temps propres ; temps de guerre pour l’héroïsme, temps de méditation pour la sagesse, temps de tendresse pour l’espoir.

D’autant que, question paysages, nous sommes gâtés et, cela, d’entrée de jeu. Un beau contraste nous fait ainsi passer de cols enneigés à un paysage de roches où errent Sam et Frodon. Dans ce moment d’égarement, nous pouvons apprécier la personnalité solaire de Sam à qui Sean Astin donne une mine certes bonhomme mais loin d’être naïve ou simple. En comparaison, Frodon est lunaire, il devient de plus en plus froid, agressif aussi. Les grands yeux bleus d’Elijah Wood reflète une âme qui se sait atteinte. Si l’acteur n’est pas le plus expressif au monde, c’est ici une chance puisque l’Anneau modifie justement la personnalité en la nivelant. Il faut donc en montrer le moins possible. C’est peu après que surgit un des personnages dont l’importance est égale au dégoût qu’il procure, Gollum. Physiquement, il est répugnant et sa voix geignarde et aiguë ne le classe pas parmi les oiseaux chanteurs. L’apprivoisement de Sméagol (son premier nom, « Gollum » étant une interjection) par Frodon est un moment capital. Il paraît réussi et la créature visqueuse accepte de les conduire en Mordor. Après la traversée d’un marécage répugnant (superbe travail de photographie avec cette atmosphère pâle et brumeuse) où marinent les morts, ils arrivent devant le Mordor. La Porte noire étant infranchissable (le film en rajoute dans la dramaturgie par rapport au livre), ils devront passer par la montagne. En chemin, ils tomberont sur des guerriers du Gondor menés par Faramir, frère de Boromir. S’il trouve l’Unique, le cadet ne succombe pas comme son aîné et, après quelques péripéties, les laissera partir, non sans inquiétude car le col de Cirith Ungol est déconseillé. Le final semble d’ailleurs lui donner raison.

Pendant ce temps, l’Isengard affûte ses armes. La vue de ses forges en fusion, de ce contraste entre le noir de la pierre de la tour d’Orthanc et la lueur proprement infernale des ateliers du magicien dévoyé est saisissante. Qui mieux que Christopher Lee pouvait prononcer avec une arrogance souveraine cette terrible sentence : « L’ancien monde brûlera dans les flammes de l’industrie ». Tolkien détestait cette industrie ; le film est en cela fidèle à la pensée de l’auteur. Pour alimenter les forges, il faut du bois et Saroumane ordonne de brûler la forêt de Fangorn. Quand on sait qu’en vieil-anglais, Saruman, signifie « Homme rusé », on ne peut qu’applaudir au choix de Peter Jackson concernant Christopher Lee. Nouveau Dracula, Saroumane a remplacé la soif de sang par celle du pouvoir, une Terre du Milieu à soumettre aux jeunes femmes soumises. Plus terrible encore est le discours hallucinant, froid et orgueilleux qu’il tient à Sauron à travers le Palantir – la pierre de vision – : il ne parle rien de moins que de cogestion de la Terre du Milieu par les Deux Tours ! Il faut avoir perdu la tête pour penser à une folie pareille. Mais la folie des Grands retombe sur les plus humbles ; les troupes de l’Isengard commencent à ravager le Rohan.

Le Rohan est une région au nord du Gondor dont il formait une marche extérieure. Ses habitants sont les Rohirrim et ce sont de merveilleux éleveurs de chevaux. Ils ont un roi, Théoden, mais celui-ci n’est plus qu’un vieillard décati, une véritable momie. On saluera le travail des maquilleurs car la première vision de Théoden n’a vraiment rien de royale. Son fils est blessé (il mourra peu après) mais son conseiller, Grima – affectueusement surnommé « Langue de Serpent » par tout le monde – affirme que Saroumane est l’ami du Rohan et fait bannir le trop perspicace maréchal Eomer. Ces trois personnages sont capitaux pour la suite de l’histoire. Grima, interprété par Brad Dourif qui est l’image même de l’obséquiosité malsaine, est un pion de Saroumane qui a pris possession de l’esprit du roi. Comme son maître, le pouvoir de Grima réside dans sa voix. Ses paroles sont doucereuses et il n’élève jamais la voix mais l’homme sain est proche de la nausée quand il approche. Karl Urban donne une allure très raide à Eomer. En guerrier, il est convaincant. Mais Bernard Hill se montre véritablement fantastique. Complètement avachi sur le trône, il donne corps à la résurrection de Théoden. On voit littéralement l’homme retrouver la vue, la santé, se redresser. Dans la suite du film, il sera l’image de l’autorité, non sans laisser voir les doutes qui habitent le souverain.

La résurrection de Théoden est un miracle et qui mieux qu’un ressuscité pour dire (métaphoriquement) à quelqu’un : « Lève-toi et marche » ? Ce ne sont pas les paroles certes mais c’est ce qu’accomplit Gandalf. Le magicien que l’on croyait mort est revenu, blanc cette fois. Sa chute – vue comme un cauchemar de Frodon, excellente idée et très bon montage – puis son récit compose une action de grâce et lorsqu’il apparaît à Aragorn, Gimli et Legolas, c’est dans un corps de lumière. Tolkien était catholique et cette apparition semble faire écho à l’apparition pascale du Christ ; c’est un « corps de gloire ». Mais, le monde du Seigneur des Anneaux est un monde païen et Gandalf reprend chair. Le verbe se fit chair si l’on veut filer la métaphore. Le personnage de Gandalf est clairement un archétype du magicien comme Merlin pour Arthur : débordant de vie, voyageur, détenteur d’un vaste savoir, portant une longue barbe blanche et indifférent au pouvoir. Le costume est également identique (ample robe, chapeau à larges bords). Gandalf, impuissant à empêcher Théoden d’aller s’enfermer au Gouffre de Helm – la grande forteresse du Rohan – part à la recherche d’Eomer. Il revient à Aragorn de permettre aux Rohirrim de tenir jusqu’à son retour.

Parmi la cour du roi Théoden, il est une gente dame que convoitait Grima. On comprend en voyant Eowyn – dont le nom signifie « cavalière » en vieil-anglais - qu’elle lui plaise tout comme on comprend le dégout qu’il lui inspire. Leur seule scène en commun amène le cœur près des lèvres. Mais si Miranda Otto donne une grâce et une beauté à Eowyn, elle ne la joue pas comme une faible femme et elle a bien raison ! Une femme qui tombe vite amoureuse d’Aragorn mais qui comprendra qu’elle arrive trop tard. C’est un moment de paix dans le récit que de nous parler d’Arwen sans qu’il en soit moins grave. Les Elfes quittent la Terre du Milieu et Elrond rappelle à sa fille qu’elle est immortelle et qu’Aragorn non. Qu’il survive à la guerre et devienne roi ne changera pas cet état de fait. Le choix ne semble pas encore fait mais en peu de temps Liv Tyler et Viggo Mortensen ont donné corps à un amour d’autant plus fort qu’il transcende les peuples.

Le morceau de bravoure de ce film c’est la bataille du Gouffre de Helm. Une forteresse massive, imprenable s’en gargarise le roi. A son exclamation bravache et imprudente - « Est-ce tout ce que votre magie peut faire, Saroumane ? » - celui-ci avait répondu par avance dans une harangue à ses troupes : « Un nouveau pouvoir se lève ». L’image est effrayante : cet homme vu de dos devant une foule qui l’acclame. Il y a comme une réminiscence du Troisième Reich dans cette façon de soulever l’enthousiasme pour demander la guerre. La guerre qui concerne tout le monde. A Helm, les vieux et les jeunes s’arment. Mais, plus loin, Merri et Pippin, qui ont échappé aux Hourouk-Haï, ont découvert les Ents, des géants ressemblant à des arbres. On a quelques sourires dans ces moments, qui sont comme des virgules de légèreté entre les scènes de combats. Les Ents ne voulaient pas faire la guerre mais lorsqu’ils voient les ravages de l’Isengard – une brillante intuition de Pippin qui se rattrape de sa gaffe dans la Moria – ils lancent leur dernière marche : « Ce n’est pas digne d’un magicien ». Et les Elfes entrent aussi dans la bataille : une compagnie  venue de Fondcombe prêtera main forte aux hommes. Eomer apportera les derniers renforts et la forêt massacrera les orques en fuite. Théoden ne croyait plus aux vieilles alliances mais ce sont justement ces alliances des différents peuples de la Terre du Milieu qui font échec au magicien, désormais emprisonné dans sa tour. On ne peut conclure sans citer Sam qui résume tout le pourquoi et l’importance de la lutte : « Il y a du bon en ce monde. Il faut se battre pour cela ».

Anecdotes :
Sortie US et sortie France : 18 décembre 2002. Sortie Nouvelle-Zélande : 19 décembre 202
Le film a coûté 92 millions et en a rapporté 923.
La chute de Gandalf avec le balrog est une initiation qui lui permet de revenir tel un Saroumane qui n’aurait pas dévié.
La forêt est un peuple pour Tolkien. Pour le passage où les Ents s’en prennent à Saroumane, il s’est inspiré d’un passage de Shakespeare dans Macbeth qui voit la forêt de Dunsiname avancer pour en finir avec ce dernier. De même, le roi des Nazguls est une version de ce roi.
Le mot « Ent » vient de l’anglo-saxon « eald enta geweara » signifiant « géant »
Dans Les Deux tours, Peter Jackson incarne un soldat défendant le gouffre de Helm.
Créer le personnage de Gollum fut l'un des défis de la trilogie du Seigneur des anneaux. Créé via des logiciels d'animation de synthèse de pointe, ce personnage devait avant tout être le plus crédible possible, notamment de par ses nombreuses interactions avec Frodon et Sam. Une réussite, qui tient pour beaucoup à la performance d'Andy Serkis. Tournant avec les autres acteurs dans un costume bleu/vert/blanc ensuite effacé au montage, il retourna ensuite toutes ses scènes en studio, couvert de capteurs de mouvements, puis les reprit une nouvelle fois derrière le micro pour doubler la créature et numériser ses expressions faciales.
La transposition au cinéma des scènes de bataille a été possible grâce à un logiciel d'animation capable de transposer à l'écran. Ainsi, les techniciens du studio Weta Workshop ont mis au point le logiciel Massive, qui offre la possibilité de créer d'innombrables entités numériques, chacune dotée de sa propre personnalité. En résultent des scènes de combat où les combattants artificiels ne répètent plus des mouvements préprogrammés mais agissent et réagissent en fonction de leur environnement.
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Message  Camarade Totoff Mer 1 Mar 2017 - 13:49

Le Retour du Roi (The Return of the King)  (****)

Résumé
La situation devient critique pour la Terre du Milieu. Les armées du Mordor menacent un Gondor très faible. Pour obtenir des renforts, Aragorn devra accepter un lourd héritage. Quand à Sam et Frodon, toujours menés par Gollum, ils arrivent au sinistre col de Cirith Ungol.

Critique
« Je suis l’héritier d’Isildur »
Aragorn

Le passé est quelque chose de pesant. Mais chacun y réagit différemment. Gollum a perdu le contact avec Sméagol, Frodon poursuit l’héritage de Bilbon, Aragorn s’empare du sien pour le dépasser. L’ouverture du film est le récit de la déchéance du hobbit Sméagol. Le mi-temps celui de l’accession au trône d’Aragorn. La conclusion l’apothéose de Frodon.

Le film commence avec la clôture de la guerre contre Saroumane. C’est un duel entre Gandalf et Saroumane qui tourne en la défaveur de ce dernier qui perd son bâton (symbole de son rang) puis se fait assassiner par Grima ! Celui-ci ne profitera pas de son crime longtemps ; Legolas fait justice. Détail important : la mort du magicien livre à la Communauté un Palantir. Celui-ci jouera un rôle à deux moments : une gaffe de Pippin et un défi lancé par Aragorn. La première révèle le plan de Sauron. Le second participe du plan d’Aragorn. Les effets spéciaux pour la pierre de vision sont très bien faits : flammes, lumière vive et, surtout, les acteurs donnent corps à la douleur de toucher cet objet dangereux.

Le plan de Sauron est de frapper Minas Tirith, la « cité blanche » (une merveille architecturale), capitale du Gondor. La salle du trône qui alterne marbre noir au sol et marbre blanc des statues des rois de naguère est splendide, immense, froide dans sa majesté, mais un homme va l’emplir cependant. Le réalisateur a l’habileté de zoomer progressivement sur cet homme qui occupe la place du Roi. Le Gondor n’a plus de roi depuis longtemps et il est gouverné par l’Intendant, une sorte de régent à vie. L’actuel détenteur de cet office est Denethor, qui se trouve être le père de Boromir et de Faramir. John Noble incarne ce serviteur que l’amertume et le désespoir ont rongé. Dénué de sourire, son visage est un masque fermé qui ne dévoile que dédain (pour Gandalf) et mépris (pour Faramir). Pire ! Il refuse de s’effacer devant Aragorn (qu’il connaît sans l’avoir vu) ; un Rôdeur ne saurait exercer le pouvoir. John Noble arrive cependant à donner une grandeur, un charisme à son personnage. Si l’Intendant ne veut pas se battre (puisqu’il est certain de la défaite), Gandalf va ruser avec l’aide de Pippin. Le Hobbit allume les feux d’alarme de Minas Tirith provoquant une réaction en chaîne. De poste en poste, à travers des paysages magnifiques, le message parvient jusqu’au Rohan : « Le Gondor appelle à l’aide » s’exclame Aragorn.  « Et le Rohan répondra » affirme Théoden. Trop peu de mots peuvent rendre la sensation d’honneur et le grandiose de ces quelques paroles.

Pendant ce temps, la situation s’aggrave pour Sam et Frodon. Celui-ci est de plus en plus rongé par l’Anneau et Gollum en profite pour susurrer à son oreille des paroles déplaisantes pour Sam. Il prépare une trahison, Sam le sait mais Gollum est plus malin et parvient à le faire chasser par Frodon. Ils sont alors dans les escaliers venteux qui contournent Minas Morgul, citadelle avancée du Mordor. Un décor dantesque que ces marches noires qui se distinguent mal de la roche brute. Peter Jackson sait trouver les angles pour donner la sensation de hauteur, de raideur et de danger.

Trahison de Gollum et trahison de Denethor. En accablant Faramir de mépris et en le traitant à mots à peine couverts et d’une dureté inouïe de lâche, l’Intendant pousse ce dernier à tenter la suicidaire tentative de reprise d’Osgiliath, tombée peu avant. Cette scène est magnifiquement illustrée par une chanson de Pippin et le montage alterne bataille, chant et repas de Denethor. Les tomates-cerises laissent une symbolique trainée rouge-sang (gros plan sur la bouche de John Noble). L’Intendant paiera le prix de sa renonciation. Rendu fou de douleur par la mort (supposée) de Faramir, il est quasiment déchu par Gandalf qui a pris en main la défense de la cité. Ian McKellen est toujours aussi impeccable. Son regard affiche la détermination de Gandalf tout autant que son mépris pour Denethor. La faute de ce dernier aux yeux de Tolkien était de s’être abandonné au désespoir ; c’est un péché majeur. Judas y avait succombé également.

La trahison, c’est aussi ce qu’Aragorn doit rencontrer. Pour trouver de l’aide, il doit suivre le conseil d’Elrond et aller quérir une armée de morts-vivants ; ils ont été maudits par Isildur, le dernier roi, pour ne pas avoir honoré leur serment. Ils n’obéissent à personne mais ils doivent obéissance au Roi. Elrond a reforgé l’épée d’Isildur : elle porte désormais le nom d’Andaril : « Oubliez le Rôdeur, dit Elrond. Devenez celui que vous devez être ». C’est une réponse indirecte à Denethor. L’Intendant a raison de ne pas vouloir s’effacer devant un Rôdeur mais il n’a pas le droit de lui refuser la noblesse et ses droits au trône. Le Chemin des Morts où se rendent Aragorn, Gimli et Legolas, a été soigné par les décorateurs : sinistre, une brume bleutée et une sorte de façade palatiale sèche et dure. L’image de l’armée des morts est impressionnante. L’offre d’Aragorn est simple : « Battez-vous pour nous et regagnez votre honneur ».

Alors que la bataille commence, que les Nazguls sèment la terreur ; Gollum amène Frodon devant un tunnel sombre, puant et…plein de filaments gluants.

L’antre d’Arachné est un des pires lieux de la Terre du Milieu et c’est tout un passage d’épouvante. Le spectateur est pris à la gorge par l’effroi et maudit le scénario qui mêle espoir et désespoir dans un mélange efficace. La loyauté de Sam sauvera cependant Frodon. Son courage, la colère aussi quand il constate que Frodon a oublié le goût des fraises ou la sensation de l’herbe lui donnent des forces pour mener son maître jusqu’à la Montagne du Destin. Mais Gollum a d’autres projets !

La bataille de Minas Tirith, concomitante, est un moment d’héroïsme tout en étant un morceau de bravoure du réalisateur. Le plus beau c’est la venue des Rohirrim. La harangue de Théoden est portée avec une force qui donne la chair de poule. La charge des Rohirrim, qui disloque les lignes du Mordor, est un passage grandiose, magnifique. Avec un sens du suspens parfait, Peter Jackson fait intervenir d’abord les cavaliers du Rohan puis les morts avec Aragorn pour emporter la victoire. Théoden y laisse la vie (un moment d’émotion rendu très fort par Bernard Hill mais aussi par Miranda Otto) mais Denethor l’avait précédé. La lignée des Intendants a failli. Place au Roi.

Pour donner du temps à Frodon, Aragorn amène ses troupes devant la Porte Noire et charge en première ligne, tels les rois de jadis. Ses droits, il les prouve sur le champ de bataille. Du temps, Frodon n’en a plus. Epuisé, avançant tel un somnambule, il trouve cependant des forces pour accéder au volcan qu’est la Montagne du Destin. Un décor monstrueux, éclairé par des feux d’enfer. Pourtant, l’histoire vacille un instant. L’âme de Frodon cède à la tentation. Sauf que Gollum a d’autres projets. Il avait un rôle à jouer supposait Gandalf. C’est au prix de sa vie que l’immonde créature sauve la Terre du Milieu tout entière !

Frodon et Sam sauront sauvés. Aragorn est couronné et nous avons deux moments d’émotions. Le couronnement en lui-même et, surtout, l’embrassade passionnée entre Aragorn et Arwen. Elle a renoncé à son immortalité pour connaître l’aventure fabuleuse et terrible de la vie, de l’amour et de la maternité. Tout à une fin. La présence des Elfes en Terre du Milieu. Celle de Bilbon et de Frodon sur cette même Terre du Milieu. Le moment des adieux est touchant, émouvant, sans amertume cependant. Contrairement à la crainte d’Elrond, ce futur n’était pas révolu avant d’avoir été. Il y a toujours de l’espoir.

Anecdotes :
Sortie Nouvelle-Zélande : 1er décembre 2003. Sortie US et sortie France : 17 décembre 2003
Le film a coûté 94 millions et en rapporté 1118.
Arachné est la descendante de l’araignée primordiale Ungoliant (cf. Livre des contes perdus)
Aragorn, devenu le roi Elessar (« Pierre elfique ») meurt à 210 ans dont 120 de règne. Il aura eu un fils, Eldarion, et plusieurs filles d’Arwen. Le règne d’Eldarion inaugure le Quatrième Age sur lequel Tolkien n’a pas laissé d’écrits.
Question : pourquoi les aigles ne transportent-ils pas Frodon avant qu’il n’ait détruit l’Anneau, ce qui lui aurait épargné de longues marches ?
En elfique, Arwen signifie « demoiselle royale » ou « Etoile du soir ». Elle est la fille d’Elrond mais aussi la petite-fille de Galadriel.
L’épée du Roi est brisée à l’image de celle de Sigurd dans la Volsunga Saga. Dans ce texte islandais, tant qu’elle n’est pas refondue, l’héritier ne peut revendiquer le royaume.
Comme le roi Arthur, Frodon ne connaît pas de mort terrestre. Il part sur un bateau au pays des immortels.
Aragorn reconstituant le royaume du Gondor est une image de Charlemagne reconstituant l’empire romain.
Tolkien voyait le Gondor comme « une sorte de Byzance orgueilleuse, vénérable mais toujours plus impuissante » (dans David Day, L’Anneau de Tolkien)
Le Retour du roi est achevé entre la mi-août et la mi-septembre 1948. L'épilogue du livre est alors centré sur Sam Gamegie et ses enfants mais Tolkien se laisse convaincre de l'omettre.
Les brouillons du Retour du roi ont été publiés par Christopher Tolkien dans les tomes 8 et 9 de l’Histoire de la Terre du Milieu non traduits en français : The War of the Ring (1990) et Sauron Defeated (1992).
Peter Jackson fait son traditionnel caméo en apparaissant sur le vaisseau pirate.
La destruction de la Comté par les brigands à la solde de Saroumane n’apparait pas dans le film alors que Frodon l’a vu dans le miroir de Galadriel dans La Communauté de l’Anneau. Dans le roman, « Le Retour du Roi », c’est à ce moment que Grima assassine Saroumane à qui Frodon avait fait grâce.
C’est Peter Jackson qui a conçu la tête d’Arachné alors qu’il est arachnophobe !
La cité des morts est inspirée de la ville antique de Pétra (aujourd’hui en Jordanie).
Le film a remporté 11 Oscars dont meilleur film (première fois qu’un film de fantasy reçoit cette récompense) mais aucun acteur ne sera primé.
Petit-fils de J.R.R. Tolkien, Royd Tolkien fait une apparition à l'écran dans le rôle d'un chevalier du Gondor.
La scène d'ouverture met en scène la créature Gollum sous sa forme de Hobbit - alors prénommé Sméagol - et sa découverte de l'Anneau unique en compagnie de son cousin Déagol. Dirigée par Frances Walsh, scénariste de la saga et épouse de Peter Jackson, cette séquence dévoile le vrai visage d'Andy Serkis, interprète de Gollum jusqu'alors remplacé par le personnage numérique.
Alexandra Astin, la propre fille du comédien Sean Astin, incarne sa fille dans le film.
Le décor naturel servant à la scène où Aragorn, Legolas et Gimli quittent le camp Rohirrim pour s'aventurer dans le chemin dans la montagne menant au tombeau des morts est le même que dans la scène d'ouverture de Braindead (1992) : une scène que Peter Jackson situe d'ailleurs à Skull Island, la fameuse île de King Kong.
Sean Astin n'est pas le seul à avoir fait face à Arachné. Dans cette séquence, Sam entre dans le champ de dos avec son bras en amorce. Le membre qui apparaît à l'écran n'est, en réalité, pas celui de l'acteur mais celui de Peter Jackson. En effet, la scène a été tournée alors que Sean Astin était absent et c'est donc le réalisateur qui a payé de sa personne pour affronter cette araignée géante.  
Dans Le Retour du Roi, les grands battements qu'effectuent Dominic Monaghan et Billy Boyd, lors des célébrations de la victoire à Edoras, sont un hommage de ce dernier à sa petite amie. Danseuse de ballets, celle-ci a dû réaliser les mêmes mouvements durant son apprentissage de la danse quand elle était jeune.
L'ultime bataille devant la Porte Noire du Mordor a été tournée dans une zone militaire où l'armée néo-zélandaise effectue ses essais. Aussi, le tournage a été spécialement encadré par les militaires afin d'éviter que les acteurs ne rencontrent une mine ou tout autre débris armés. En outre, plusieurs soldats ont également pris part au film, en gonflant les rangs de l'armée constituée par les hommes du Gondor et du Rohan et emmenée par Aragorn.
Viggo Mortensen et Billy Boyd étaient présents sur le plateau lors du tournage du mariage de Sam et Rosie. Les deux acteurs ont joué les convives hors caméra au moment où Sean Astin et sa partenaire s'embrassent afin de les aider en rendant la scène plus authentique.  Il faut savoir que lors d'une des prises, Viggo s'est saisi de Billy et l'a goulument embrassé, à la grande surprise de ce dernier et de l'ensemble du plateau.
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Message  Camarade Totoff Jeu 23 Mar 2017 - 14:03

Présentation



Film ''Le seigneur des anneaux'' (The Lord Of The Rings) - Page 7 9k=

Trois Anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel,
Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,
Neuf pour les Hommes Mortels destinés au trépas,
Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône
Dans le pays de Mordor où s’étendent les Ombres.
Un Anneau pour les gouverner tous, Un Anneau pour les trouver,
Un Anneau pour les amener tous et dans les ténèbres les lier
Au Pays de Mordor où s’étendent les Ombres

Fiche technique
Musique : Howard Shore. L’essentiel de la bande originale est enregistrée à Londres, Shore dirigeant pour l’occasion le London Philarmonic Orchestra. La chanteuse irlandaise Enya a également participé.
Réalisateur : Peter Jackson est un réalisateur, scénariste et producteur néo-zélandais. Son premier film est Bad Taste (1987), petit film gore. En 1989, Les Feebles est un film de marionnettes parodique, érotique et trash. Créatures célestes (1994) surprend par son ton sérieux – l’histoire d’un matricide – et révèle Kate Winslet. En 1996, Fantômes contre fantômes est un échec. Il consacre ensuite sept ans de travail à la trilogie du seigneur des anneaux. C’est ensuite King Kong (2005), un projet personnel auquel il songe depuis longtemps. Malgré des relations compliquées avec le studio New Line, il se retrouve dans le projet du Hobbit qu’il devait simplement produire mais le retrait de Guillermo del Toro et la pression des fans convainquent le studio de lui en confier la réalisation. Cette seconde trilogie sort entre 2012 et 2014. En 2009, il a été décoré de l’Ordre du Mérite de Nouvelle-Zélande.
Scénariste : Peter Jackson y a contribué en compagnie de sa femme Fran Walsh qui a travaillé sur toutes ses productions. A également participé, Philippa Boyens, scénariste néo-zélandaise, qui, depuis, travaille toujours avec Peter Jackson.

Quelques notes sur le roman
Immense succès de librairie, la trilogie s’est vendu à 35 millions d’exemplaires et a été élu en 1996 « œuvre du siècle » en Angleterre. Tolkien passa onze années à l’écrire.
Il y a 20 anneaux selon le poème en exergue (d’où le pluriel pour désigner Sauron). Seuls les trois anneaux elfiques échappent à Sauron. Les autres sont donnés pour asservir leurs détenteurs. Les Nains répondent mal à cette obligation de servir car ils supportent difficilement d’être dominés. Les Hommes, en revanche, n’hésitent pas à se servir des anneaux mais finissent par devenir invisibles aux autres (l’anneau isole et retranche de la communauté) et ils deviennent les Nazguls (c’est-à-dire des spectres). A noter que, si Sauron est « le Seigneur des anneaux », il n’apparaît jamais physiquement !

Le tournage
Dès la préparation du projet, Peter Jackson avait demandé à disposer d'un budget pour retourner certaines scènes entre chaque film de la saga. Il pouvait ainsi modifier et améliorer certaines prises de vues des différentes équipes de tournage, et ainsi affiner sa vision de l'histoire et des personnages. On estime ainsi que 20 % du Retour du Roi ont été refilmés par ses soins durant l'année 2003
Durant la pré-production, un tampon spécial "Approved P.J." ("Approuvé par Peter Jackson") fut créé, afin d'être appliqué sur les dessins et designs acceptés par le cinéaste.
A l'origine, Elijah Wood n'avait que peu de chance de participer à l'aventure du Seigneur des anneaux : en effet, Peter Jackson souhaitait engager des comédiens britanniques pour incarner les Hobbits. L'acteur, américain, désirait tellement incarner Frodon qu'il travailla en conséquence pour modifier son accent. Et pour convaincre le réalisateur de ses qualités, il lui envoya un bout d'essai, filmé par son ami et cinéaste George Huang, dans lequel, vêtu à la Hobbit, il arpentait les collines dans la peau de Frodon. Des efforts qui portèrent leurs fruits.
Parallèlement au casting des comédiens principaux, déjà loin d'être aisé, la production a du se pencher sur le casting des figurants, qui a demandé énormément d'efforts. Les personnes recherchées devaient en effet correspondre à des profils bien définis, chacun devant correspondre à une civilisation précise du monde de Tolkien (Hobbit, Nain, Elfe...).
Le tournage de la trilogie n'a pas seulement été éprouvant physiquement pour les comédiens. Ceux-ci ont, en plus, été amenés à parler le langage elfique, jamais utilisé oralement. Pour ce faire, ils ont disposé de l'aide d'Andrew Jack, un répétiteur en dialectes et langues inventées qui leur a enseigné la phonétique pour donner vie à cette langue.
L'attente autour de la trilogie étant énorme, la production a souhaité, en amont, proposer un montage de 26 minutes à des journalistes privilégiés, cela afin de mettre l'eau à la bouche à la planète cinéma. Ce montage a été projeté pour la première fois en 2001, lors du Festival du Film de Cannes.
Le tournage de la trilogie a été particulièrement éprouvant pour les comédiens. Certaines des journées de travail pouvaient durer jusqu'à plus de 16 heures et pour les hobbits, la pose des prothèses en latex à leurs pieds durait plus d'une heure. Sean Astin, qui incarne Sam, est ainsi ressorti épuisé du tournage à la fin duquel il a perdu une douzaine de kilos.
Peter Jackson est le seul cinéaste à avoir tourné trois films de manière simultanée, avec l'aide de pas moins de cinq équipes. C'était selon lui l'unique moyen de mener à terme, au niveau économique, cet ambitieux projet.
Le moins que l'on puisse dire est que Viggo Mortensen a pris très à cœur son rôle d'Aragorn. Il a lui-même effectué toutes ses cascades et s'est cassé une dent lors d'un coup d'épée malheureux. Pas troublé pour un sou, le comédien a immédiatement demandé de la glue pour recoller sa dent cassée et reprendre le tournage aussi vite que possible ! Autre témoignage de l'importance qu'il accordait au film et de sa méthode pour s'imprégner de son rôle, le comédien emmenait son épée partout avec lui  et dormait même avec ! Il lui est même arrivé de dormir avec son cheval...
C'est Elijah Wood, interprète du Porteur de l'Anneau Frodon Sacquet, qui a hérité de l'"Anneau unique". Peter Jackson et sa femme et collaboratrice Fran Walsh lui ont remis ce cadeau lors d'une séance d'enregistrement de dialogues additionnels. Plusieurs exemplaires du maléfique artefact étaient utilisés lors du tournage de la trilogie, mais le bijou dont a hérité le comédien est l'anneau majoritairement employé sur les plateaux.
Pour illustrer à l'écran les différences de taille entre les Hobbits et leurs homologues humains, elfes et magiciens, l'équipe utilisa des perspectives forcées, plaçant les personnages les plus grands près de l'objectif de la caméra pour les faire paraître plus imposants que les semi-hommes. Autres astuces : un système de plates-formes et de poulies permettant aux comédiens de bouger en même temps que la caméra pour maintenir cette perspective forcée, la construction du décor à différentes échelles, l'utilisation d'images composites, de comédiens sur échasses ou de géants et de personnes de petite taille engagés comme doublure et portant pour certains des masques à l'effigie des héros du film...
Afin d'éviter une classification trop sévère défavorable à la carrière de sa trilogie, Peter Jackson a opté pour une solution efficace : écarter l'idée d'un sang rouge et donner du sang noir aux créatures maléfiques de Sauron et Saroumane (Orcs, Gobelins et autres Uruk-Haï). De sorte que les violents combats des trois films (dont la bataille du Gouffre du Gouffre de Helm du Seigneur des anneaux : Les deux tours) soient moins "sanglants" visuellement et ne s'attirent pas les foudres des censeurs...
Des kilomètres de moquette furent utilisés par l'équipe du film pour ne pas détériorer la nature dans des endroits immaculés et vierges de toute civilisation où furent tournées certaines scènes du film.
Le premier jour de tournage officiel de la trilogie fut celui de la scène de La Communauté de l'anneau où les quatre hobbits doivent se cacher sous une souche pour échapper au sinistre Cavalier noir sur le chemin dans la forêt.
Crée par une équipe spéciale de joaillier, l'Anneau unique fut forgé dans quatre tailles différentes : petite taille pour les doublures hobbit, taille normale, taille géante pour les grandes doublures, ainsi qu'une version de 10 centimètres de diamètre pour les très gros plans. Sa forme est notamment basée sur celle de l'Alliance du producteur Rick Porras.
Hobbitebourg était essentiel à l'histoire : il devait témoigner du "paradis" pour lequel se bat Frodon. Le village des Hobbits fut donc créer largement en amont du tournage, basé sur les croquis de John Howe et Alan Lee. Les plantes, fleurs, arbres et potagers furent plantés un an avant le début du tournage, pour donner à ce décor naturel une véritable authenticité et un air de vécu.
John Rhys-Davies a vécu un vrai calvaire dans la peau de Gimli. Obligé de porter des prothèses au visage pour incarner le nain, l'acteur s'est révélé allergique à ces appendices qui lui provoquaient de l'eczéma et finissaient par lui faire gonfler les yeux.
Tourner avec des prothèses présente d'énormes contraintes pour les acteurs. Pour incarner les Hobbits, Sean Astin, Elijah Wood, Billy Boyd et Dominic Monaghan devaient se lever aux aurores vers 4h30-5h du matin afin de se faire poser leurs différents appendices. Pas moins de 2h étaient nécessaires pour fixer les prothèses des pieds, notamment. La contrainte était telle que Sean Astin a compté le nombre de jours où il fut obligé d'enfiler ces prothèses sans que l'on aperçoive ses pieds à l'écran. L'acteur en a ainsi totalisé 50 sur les 274 jours de tournage qui auront été nécessaires pour boucler cette épopée.
A en croire l'acteur Christopher Lee, Peter Jackson n'est pas le seul à avoir voulu porter la trilogie de J.R.R. Tolkien sur grand écran. Le chanteur Sting et le metteur en scène John Boorman auraient en effet été un temps intéressés par l'aventure.
Uma Thurman a refusé le rôle d’Eowyn.
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Casting
Elijah Wood/Frodon Sacquet : acteur américain, on a pu le voir au cinéma dans Retour vers le futur 2 (1989), Les aventures de Huckelberry Finn (1993), Ice Storm (1997), Eternal sunshine of the spotless mind (2004), Sin City (2005), Crimes à Oxford (2008), Maniac (2012), Le casse (2016). Il a aussi tourné pour la télévision : Homicide (1996), Wilfred (2011-2014), Dirk Gently, détective holistique (depuis 2016).
Ian McKellen/Gandalf : acteur britannique, il débute au théâtre. Il fondera d’ailleurs une compagnie en 1972. Sa carrière au cinéma commence en 1981 (Priest of Love). Il a ensuite tourné dans de nombreuses et diverses productions : Scandal (1989), Richard III (1995), X-Men (2000, 2003, 2006, 2014), Da Vinci Code (2006), Mr Holmes (2015). Il a également tourné pour la télévision : Hamlet (1970), Macbeth (1979), David Copperfield (1999), Coronation Street (2005), Le Prisonnier (2009), Dr Who (2012). Anobli Commandeur (1979) puis Chevalier Commandeur (1991) de l’Ordre de l’Empire britannique.
Sean Astin/Sam Gamegie : acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain, il est révélé par le film Les Goonies (1985). On le verra ensuite dans La guerre des roses (1989), Bulworth (1998), Click (2006), Les sorcières d’Oz (2011). Il a aussi tourné pour la télévision : Earl (2007), The Librarians (2016). Il a réalisé un épisode de Jeremiah (2002) ainsi qu’un d’Angel (2003).
Viggo Mortensen/Aragorn : acteur, musicien, photographe et peintre américano-danois, il devient célèbre avec la trilogie du Seigneur des Anneaux (2001-2003) mais sa carrière, commencée dans les années 1980, compte beaucoup d’autres films. Parmi eux, citons Witness (1985), L’impasse (1993), USS Alabama (1995), Psycho (1998), A history of violence (2005), Les promesses de l’ombre (2007), Appaloosa (2008), La Route (2009), A Dangerous Method (2011), The two faces of January (2014), Captain Fantastic (2016).
Sean Bean/Boromir : Shaun Mark Bean dit Sean, acteur britannique, vu au cinéma dans Golden Eye (1995), Anna Karenine (1997), Troie (2004), The Island (2005), Percy Jackson : le voleur de foudre (2010), Blanche-Neige  (2012), Percy Jackson : la mer des monstres (2013). A la télévision, on l’a vu dans Game of Thrones  (2010). Il est mort 25 fois à l’écran !
Billy Boyd/Pippin : acteur écossais, il fut relieur de livres avant de se lancer dans la comédie. Au cinéma, on l’a vu dans Master and Commander : de l’autre côté du monde (2003), Moby Dick (2010), Les sorcières d’Oz (2011).
Dominic Monaghan/Merry : acteur britannique né à Berlin, il se fait connaître d’abord par la série Les enquêtes d’Hetty (1996-1998) mais c’est le Seigneur des anneaux qui lui apporte la notoriété. Peu vu au cinéma si ce n’est X-Men Origin : Wolwerine (2009). A la télévision, il est une des têtes d’affiche de Lost (2004-2010) puis il joue dans 100 code (2015).
Orlando Bloom/Legolas : acteur britannique, il est lancé par la trilogie du Seigneur des anneaux et se fait reconnaître dans la franchise Pirates des Caraïbes (2003, 2006, 2007, 2017). En revanche, Kingdom of Heaven  (2005) ou encore Zulu (2013) ne reçoivent pas un grand accueil. Il reprend son rôle de Legolas dans Le Hobbit (2013, 2014).
John Rhys-Davies/Gimli : acteur britannique, il commence par jouer au théâtre avant de décrocher un petit rôle dans Contre une poignée de diamants (1974) qui le lance au cinéma, souvent dans des seconds rôles dans près de 80 films : Les aventuriers de l’Arche perdue (1980), Victor Victoria (1982), Tuer n’est pas jouer (1987), Indiana Jones et la dernière croisade (1989), Un mariage de princesse (2004). A la télévision, vu dans Sliders- les mondes parallèles (1996-2000).
Christopher Lee/Saroumane : Né Christopher Caradini Lee (1922-2015), il est des acteurs britanniques les plus prolifiques avec 225 films à son actif. Il s’oriente vers la comédie après la Seconde guerre mondiale et se forge petit à petit une réputation d’acteur de second plan. C’est sa participation aux films de la Hammer qui le propulse au rang de star avec Frankentsien s’est échappé (1957) et surtout Le cauchemar de Dracula (1958). Polyglotte, il tourne aussi dans des productions étrangères (la Corde et le fouet, 1960), incarne Fu Manchu dans une saga de cinq films (1965-1969), est l’adversaire de James Bond (L’homme au pistolet d’or, 1977) avant de voir sa notoriété diminuer dans les années 80. Relancé par Tim Burton (Sleepy Hollow, 1999), il tournera deux autres fois pour lui et doublera des personnages dans deux autres productions de ce réalisateur. Il incarne enfin le comte Dooku dans les épisodes II et III de Star Wars (2002, 2005) avant de reprendre le rôle de Saroumane pour Le Hobbit (2013, 2014). Anobli commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 2001.
Liv Tyler/Arwen : actrice américaine, elle fut mannequin avant de se lancer dans la comédie. On a ainsi pu la voir dans Silent Hall (1994), Beauté volée (1996), Armageddon (1998), Docteur T et les femmes (2000), L’incroyable Hulk (2008), Super (2010). A la télévision, vue dans The Leftovers (2014).
Cate Blanchett/Galadriel : Catherine Elise Blanchett, actrice australienne, débute au théâtre et est, par ailleurs, codirectrice du Sydney Theatre Company. Paradise Road (1997) la lance au cinéma. Elizabeth (1998, BAFTA et Golden Globe de la meilleure actrice) est son premier grand rôle. Suivront Le talentueux Mr Ripley (1999), Bandits  (2000), Heaven  (2002), Aviator  (2004, BAFTA de la meilleure actrice dans un second rôle), Babel  (2006), Hot Fuzz (2007), Elizabeth : l’Age d’Or (2007), I’m not there (2007, Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle), Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal  (2008), L’Étrange histoire de Benjamin Button (2008), Robin des Bois (2010), Le Hobbit (2012, 2013, 2014), Blue Jasmine (2013, Golden Globe et Oscar de la meilleure actrice), Monument Men (2014), Carol (2015), Ocean’Eight  (2018)
Hugo Weaving/Elrond : acteur australo-britannique né au Nigéria, il débute au théâtre avant de se faire un nom avec le film Priscilla, folle du désert (1994) avant d’accéder à la célébrité avec la trilogie Matrix (1999, 2003). On le retrouve ensuite dans V pour Vendetta  (2006), Wolfman (2010), Le Hobbit (2012, 2014)
Ian Holm/Bilbon Sacquet : acteur britannique, il compte une centaine de films à son actif. D’abord acteur de théâtre, il passe au cinéma avec L’Homme de Kiev (1968) puis joue dans Ah Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969). La consécration arrive avec Les Chariots de feu  (1981). Il tourne aussi dans Greystoke  (1984), Brazil  (1985), Henri V  (1989), Hamlet (1990), Le Festin nu (1991), Frankenstein (1994), Le Cinquième élément (1997), eXistenZ (1999), From Hell (2001), Aviator (2004), Le Hobbit (2012, 2014). Anobli en 1998.
Andy Serkis/Gollum : né Andrew Clement Serkis, cet acteur britannique a joué dans Le Prestige (2006), Cadavres à la pelle (2010), Avengers : l’Ere d’Ultron (2015), Star Wars : Episode VII (2015) mais il est surtout connu pour prêter ses expressions via la performance capture notamment pour King Kong (2005), La Planète des singes ; les origines (2011), Le Hobbit (Gollum, 2012), La Planète des singes : l’affrontement (2014)
Bernard Hill/Théoden : acteur britannique, vu au cinéma dans Le Bounty (1984), Titanic (1997), Jugé coupable (1999), Le Roi Scorpion (2002), Gothika (2003), Walkyrie (2008).
David Wenham/Faramir : acteur australien, vu au cinéma dans Moulin Rouge (2001), Van Helsing (2004), Australia (2008), Lion (2016)
John Noble/Denethor : acteur australien, vu au cinéma dans Esther, reine de Perse (2006) ou Le dernier maître de l’air (2010). Il tourne également pour la télévision : Hercule Poirot (1991), All Saints (1998-2004), Summer Bay (2001-2006), Fringe (2008-2013), Miss Fisher enquête (2013), Elementary (2015)
Miranda Otto/Eowyn : actrice australienne, vue au cinéma dans La ligne rouge (1998), Apparences (2001), La guerre des mondes (2005), I, Frankenstein (2013). Elle tourne aussi pour la télévision : Miss Fisher enquête (2013), Homeland (2015)
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Message  Camarade Totoff Ven 14 Avr 2017 - 14:25

Le Hobbit : Un voyage inattendu (An unexpected journey)  (***)


Résumé
Alors qu’il vit tranquillement chez lui, Bilbon Sacquet, un Hobbit, est entraîné malgré lui dans une aventure dangereuse. Il s’agit, avec Gandalf le magicien, d’aider une compagnie de Nains à reconquérir leur royaume. Le voyage s’annonce pleins d’embûches et de rencontres.

Critique
Les premiers mots du film – « Mon cher Frodon » - et plus largement l’introduction d’une dizaine de minutes présente franchement le projet de Peter Jackson. Faire du « Hobbit » le prologue du « Seigneur des Anneaux » de manière à remercier les fans de la première trilogie et à amener les nouveaux spectateurs à découvrir celle-ci. Rien qu’en 10 minutes, il y a trois occurrences. Un projet intéressant même s’il force un peu l’interprétation du roman par rapport à la trilogie. Bilbo le Hobbit (« Bilbon » en français) est un court roman pour enfants quand Le Seigneur des Anneaux vise un public plus adulte (les enfants de Tolkien avaient grandi eux aussi). Néanmoins, avec ses limites (qui se verront plus nettement par la suite), cette idée donne une structure et une cohérence au projet de seconde trilogie.

Le démarrage est un peu maladroit cela dit. Alors qu’en voix off, Bilbon nous a présenté les enjeux et l’histoire du royaume nain d’Erebor, il faut ensuite se farcir l’interminable arrivée des Nains qui se montrent d’une goujaterie confondante ! Lorsque arrive Thorin « Ecu-de-Chêne », à qui Richard Armitage confère une réelle noblesse, le sérieux revient et l’objectif est présenté : la reconquête d’Erebor jugée possible suite à des « signes » montrant que la montagne est à nouveau libre et le dragon Smaug n’ayant pas donné signe de vie depuis 60 ans. La présence d’un dragon (qu’on ne verra pas, sa présence est suggéré lors de la dévastation d’Erebor dans une scène où la caméra se montre virevoltante et use de la contre-plongée et de la plongée avec un vrai sens du placement) et le côté grotesque des Nains montrent que nous sommes dans un univers résolument « merveilleux ». Il est inutile de comparer avec le côté « réaliste » du Seigneur des Anneaux. La base du récit n’est pas la même.

Evidemment, après avoir d’abord refusé, Bilbon décide de suivre la compagnie. Les Sacquet ne sont pas des Hobbits tranquilles ! Le Hobbit est épris du confort petit-bourgeois à l’anglaise (confort des intérieurs) mais certains aiment prendre le risque de sortir de chez eux. Ce démarrage un peu poussif réalisé a tout de même permis de nous familiariser avec Martin Freeman qui campe avec bonheur et talent ce Hobbit. Il est un peu emprunté au départ mais c’est le rôle qui veut cela. Signalons ensuite de très beaux paysages. Une des marques de la première trilogie qu’on apprécie de ne pas voir sacrifiée.

Le récit s’encombre cependant de sous-récits qui ne sont pas dénués d’intérêts en eux-mêmes mais montrent que la matière du roman et le projet du réalisateur ne coïncident pas tout à fait. Le passage avec les trolls ne sert pas à grand-chose mais l’ambiance burlesque avec ces trois balourds, outre que c’est fidèle à Tolkien, c’est aussi un autre signe du caractère enfantin du Hobbit. Peter Jackson a parfaitement eu raison de garder cet esprit comique et Martin Freeman est assez drôle quand, avec le sérieux qui sied à un Hobbit parlant de cuisine, il essaye d’expliquer aux monstres comment assaisonner un Nain ! Le décalage du visage fermé et des paroles absconses est savoureux ! Autre moment mi- sérieux mi-comique, la survenue de Radagast le Brun, un des Magiciens. Bien que mentionné dans Le Seigneur des Anneaux, il n’apparaissait pas. Sylvester McCoy est absolument hilarant dans ce rôle qu’il maîtrise avec bonheur ! Le personnage est fantasque, complètement allumé mais rigolo et sympathique. Il est un peu l’opposé du sévère Saroumane (qui le méprise ouvertement) ; Gandalf est un point d’équilibre. Moment de dire tout le bien possible de sir Ian McKellen qui reprend les oripeaux de Gandalf dix ans plus tard avec toujours autant de maestria. Il est une valeur sûre du film qui le met d’ailleurs plus en valeur que la première trilogie. Radagast est venu avertir qu’un Nécromancien utilise la forteresse abandonnée de Dol Guldur comme repère. Sa silhouette est familière au public du Seigneur des Anneaux mais il est parfaitement crédible que le lien entre Sauron et ce Nécromancien ne se fasse pas ici. L’histoire se passe 60 ans avant et, comme le rappellera Saroumane plus tard, le « Seigneur des Anneaux » a été vaincu.

On sera moins indulgent avec le faux-raccord qui nous fait passer d’une forêt à une lande d’un coup. C’est sûr que pour montrer une poursuite entre la compagnie et des orques montés sur des ouargues (des loups géants mâtinés de hyènes féroces) c’est plus simple mais quand même. Par contre, que Gandalf les ait menés à Fondcombe contre l’avis de Thorin, c’est normal ! Le magicien a un esprit malin qui sait utiliser les chemins de traverse pour faire aller où il veut. Qu’on atteigne Fondcombe par un défilé étroit est cohérent avec l’univers de Tolkien. Le film mentionne par exemple « Gondolin » qui était un royaume elfique dont l’histoire est contée dans Le Silmarillon (très belle lecture) et ce royaume, comme d’autres, a cette particularité d’être installé dans une vallée. C’est aussi l’idée des locus amoenus, ces lieux hors du temps (« lieu agréable » en latin) où se reposent les guerriers. Fondcombe joue dans le Hobbit le rôle que tient la Lorien dans le Seigneur des Anneaux. C’est un plaisir de revoir Hugo Weaving en Elrond. Notons qu’il porte une armure. Le seigneur elfe était plus combattant à l’époque. Il décrypte la carte des Nains, ce qui leur permettra d’entrer dans Erebor. On ne peut s’empêcher de sourire devant la facilité scénaristique de la coïncidence du calendrier. Arriver à Fondcombe, le seul endroit de toute la Terre du Milieu où quelqu’un peut décrypter un langage qui ne se révèle qu’à un certain moment de l’année ; précisément, celui où se passe l’action ! C’est quand même énorme !

Si la scène du Conseil n’a pas une grande utilité dans le récit proprement dit, elle joue cependant un double rôle. D’abord, et principalement, c’est une révérence envers les fans du Seigneur des Anneaux en redonnant leurs rôles à Cate Blanchett (seule présence féminine du film) et à sir Christopher Lee. Ensuite, c’est un point d’étape et il est intéressant de voir comment Peter Jackson crée les liens avec la première trilogie. Le projet de prologue prend ici tout son sens. On découvre un Saroumane avant sa Chute quoique le doute existe car c’est lui qui remet en cause les conclusions de Gandalf (voir le magicien dans le rôle de celui qui doit rendre des comptes, c’est assez savoureux) et semble vouloir calmer le jeu. C’est aussi lui qui mentionne pour la première fois le nom de Sauron. Face à ce sévère maître d’école, il y a un côté facétieux dans l’usage de la télépathie entre Gandalf et Galadriel comme ces gamins qui se passent des petits mots (ou s’envoient des texto !) derrière son dos ! Là, on applaudit les performances de Ian McKellen, qui se fait tout petit devant une poupée, et Cate Blanchett rayonnante et plus mutine que ne le deviendra Galadriel !

La dernière partie du film n’est pas exempt de longueur et tout le passage chez les Gobelins est un peu long mais, outre son caractère burlesque approprié dans cet univers (il faut voir la fuite de la compagnie et le côté « space mountain » !), il signe l’arrivée de Gollum. Andy Serkis maîtrise les facettes de son personnage : le visage et les expressions de la bestiole sont plus véridiques que jamais ! C’est aussi, bien sûr, l’entrée en jeu de l’Anneau. Le passage du jeu de devinette entre Bilbon et Gollum est par contre sinistre et la pirouette par laquelle s’en sort Bilbon un peu facile. Mais il fallait relâcher la tension et c’est aussi à ça que sert la course poursuite dans les souterrains des Gobelins.

La nouvelle attaque des ouargues apporte quelque chose de nouveau. Outre qu’elle bénéficie d’une somptueuse lumière spectrale, elle confronte enfin le méchant de l’histoire, l’orque pâle Azog, et le Nain Thorin qui sont opposés par une longue querelle personnelle. Que Thorin n’ait pas voulu croire jusque-là qu’Azog avait pu survivre aux blessures qu’il lui avait autrefois infligé est parfaitement crédible là aussi. Le coup porté était violent et il s’est passé pas mal de temps depuis. Des gens meurent quand le temps passe, les orques aussi ! Ce passage marque aussi l’adoubement définitif de Bilbon par Thorin grâce à l’héroïsme dont le Hobbit a su faire preuve.

Erebor n’est désormais plus très loin.

Anecdotes :
Sortie Nouvelle-Zélande : 28 novembre 2012 Sortie France : 12 décembre 2012 Sortie Etats-Unis : 14 décembre 2012
Peter Jackson fait un caméo sous l’apparence d’un Nain d’Erebor.
Le budget était de 250 millions de dollars. Le film a rapporté 1 017 003 568 millions de dollars
Selon Tolkien, les Nains sont durs comme le roc, obstinés, prompts à l’amitié ou à l’hostilité, endurants, égoïstes, avides d’or. Dans le roman, il écrit que ce sont « des calculateurs ».
Titulaire du rôle de Radagast le Brun, Sylvester McCoy aurait pu intégrer la Terre du Milieu quelques années plus tôt, puisqu'il avait été l'un des acteurs envisagés pour interpréter Bilbo dans Le Seigneur des Anneaux.
Curiosité : les Nains connaissent l’expression « De Charybde en Scylla ».
Le personnage d'Azog n'apparaissait initialement pas dans l’œuvre originale de J.R.R. Tolkien. Celui-ci était simplement mentionné dans le livre en tant que chef orque ayant provoqué la guerre entre les Nains et son espèce, dans les Monts Brumeux. C'est l'acteur Manu Bennett qui a été choisi pour l'incarner.
Le point de départ du Hobbit est raconté ainsi par Tolkien : « Sur une page blanche, j’ai griffonné : « Dans un trou vivait un Hobbit » Pourquoi l’ais-je fait ? Je ne l’ai jamais su, je l’ignore encore ». Clin d’œil à l’auteur, c’est exactement le début du journal de Bilbon. Tolkien raconte aussi que la découverte de l’anneau fut autant une surprise pour Bilbon que pour lui !
Les noms de la plupart des Nains se retrouvent dans le Prose Edda, un texte islandais du XIIIème siècle. Gandalf est ainsi un Nain d’Islande ; son nom signifie « Elfe-Sorcier ».
Dans toutes les traditions, le voyage a une signification spirituelle et symbolique et « aventurier » veut dire « homme en devenir ».
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Message  Estuaire44 Ven 14 Avr 2017 - 14:33

Très bonne critique, ce premier volet était effectivement très agréable. je n'ai vraiment peiné que sur le troisième. Je crois me souvenir qu'effectivement dans le Silmarillion le Conseil Blanc n'établit le lien entre Sauron et le nécromancien qu'une fois arrivé sur place, le film est conforme.

Le film a rapporté 1 017 003 568 millions de dollars

C'est plus que le trésor de Smaug ! hein
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Message  Camarade Totoff Mer 19 Avr 2017 - 13:54

Le Hobbit - La désolation de Smaug (The Desolation of Smaug)  (****)
   
Résumé
Poursuivant leur quête, les Nains et Bilbon croisent la route des Elfes Sylvains, affrontent moult dangers avant de parvenir enfin à Erebor. Mais, le plus grand des dangers y vit toujours et sa volonté de garder son trésor est grande, sa haine des Nains profonde.

Critique
Avec ce deuxième volet, l’action ne cesse plus, la tension monte et c’est un crescendo magistralement réalisé que nous offre Peter Jackson. Peut-être plus encore mis en avant, Martin Freeman nous régale en montant en gamme avec, en chef-d’œuvre, sa confrontation avec Smaug. Le réalisateur sait nous faire patienter en retardant la survenue du monstre sans temps morts.

La première scène passée (simple rappel pour les ceux qui auraient oublié le premier opus), le spectateur est tout de suite plongé dans l’action : les ouargues sont sur les chevilles de nos héros qui trouvent une chaumière disons accueillante. C’est à ce moment que le scénario opère une rupture majeure : Gandalf quitte la compagnie pour une autre mission. Résumons-la tout de suite car c’est un arc mineur du récit. Le magicien se rend à Dol Guldur pour y confronter l’abomination qui y réside. Cela nous donne l’occasion de revoir brièvement Radagast qui ne sert toujours pas à grand-chose mais Sylvester McCoy est tellement à l’aise avec son rôle que c’est un plaisir coupable que de revoir le magicien frappé. L’architecte de Dol Guldur devait être un dément mégalomaniaque doublé d’un dépressif suicidaire car l’on entre plus avant dans cet antre d’horreur. La répugnance suinte des murs et la lumière morte qui baigne des ruines qui ne le sont pas donne des frissons. La lutte de Gandalf contre le Nécromancien, lequel se présente sous forme de ténèbres mouvantes, est un moment effrayant et le cri final de Gandalf résonne encore. Ce passage, que le montage présente en courtes mais intenses pastilles, entre dans le projet de « prologue » au Seigneur des Anneaux. Il n’a pas une utilité immédiate mais, outre qu’il instille de vrais moments de terreur (jusqu’au réveil de Smaug évidemment), il est à la fois clin d’œil aux fans et préparation à la première trilogie en montrant les ressorts du plan patient du « Nécromancien ». Cette relative mise à l’écart de sir Ian McKellen a pour vertu de donner plus de place à Martin Freeman qui devient résolument le héros de ce film. L’acteur accompagne l’évolution de son personnage avec talent. Bilbon n’est plus un casanier petit-bourgeois. Il a du courage mais, une brève scène quand il doit tuer un monstre, nous montre un visage qui s’est durci. Pourquoi ne pas avoir fui ? Parce que le monstre l’empêchait de récupérer l’Anneau.

La traversée de la « Forêt Noire » (un nom un peu cliché) réserve son lot d’émotions ! Maléfique, la forêt ensorcelle ses visiteurs pour les perdre. Le rythme qui se ralentit et l’image qui devient grise donnent à voir les hallucinations qui piègent nos héros avant que ce ne soient des araignées géantes qui le fassent ! Et dire que Peter Jackson est arachnophobe ! Qu’est-ce que cela aurait donné s’il ne l’avait pas été !! C’est de l’horreur renforcée par les atroces bruits de claquements de pattes et de mâchoires et autres bruits de succions ! De quoi cauchemarder durant des nuits entières ! C’est aussi à ce moment que surviennent les Elfes Sylvains conduits par Legolas (Orlando Bloom retrouve son rôle avec classe et n’a rien perdu de son élégance) et Tauriel (entrée en scène très réussie d’Evangeline Lilly) qui capturent tout ce beau monde (sauf Bilbon devenu invisible). Notons avec humour que Le Hobbit c’est un peu un guide des geôles de la Terre du Milieu ! Grâce à l’habileté de Bilbon, les Nains pourront s’enfuir dans une séquence d’un grand comique pleine d’allant et avec de l’action sans arrêt et une certaine fantaisie. Le réalisateur joue avec habileté sur plusieurs gammes de sentiments pour enrichir ce passage. Il ajoute un brin de romance entre le Nain Kili et l’Elfe Tauriel rendu très convainquant et par le jeu tout en retenu des acteurs mais aussi Peter Jackson ajoute du drame avec cette blessure gravissime infligée au même Kili et qui poussera Tauriel à faire un choix.

Une autre rencontre, celle de Bard, marchand maniant bien l’arc, permet aux Nains d’arriver à Lacville, sympathique cité lacustre non loin d’Erebor. A l’image de son Maître, auquel Stephen Fry prête ses traits, c’est une Venise de bois pourrissant, dont on a aucun mal à croire qu’elle sent le poisson et la vermine. En seigneur décati, méfiant, méprisant envers ses sujets, ventripotent, alcoolique et vénal ; bref, en barbon décadent, Stephen Fry est diablement convainquant ! Il opère un contraste très réussi avec Bard incarné par Luke Evans. Celui-ci est solaire, courageux, moral sinon droit. Lui voit clairement le péril si les Nains réussissent leur entreprise mais que peut la raison contre le discours plein de gloriole et d’espèces sonnantes et trébuchantes promises par Thorin qui a parfaitement saisi à qui il avait affaire. Schématique peut-être mais efficace.

La recherche de la porte d’Erebor est le dernier moment d’émotion du film mais comment ne pas le ressentir devant ces réfugiés qui peuvent enfin rentrer chez eux même s’ils craignent que le tyran qui les en a chassé ne soit toujours là ? Bilbon est alors envoyé chercher l’Arken Stone (« pierre d’angle » soit pierre angulaire). Elle symbolise la clé de voûte (cf. la scène d’entrée dans Erebor). C’est la preuve de l’achèvement, du couronnement. La pierre taillée est symbole de connaissance. C’est aussi le cœur de la montagne et le cœur de Thorin « Roi sous la montagne ». Il y a un côté un peu absurde dans cette quête puisque Bilbon doit trouver « une grosse pierre banche » au milieu d’un trésor gigantesque ! La salle du trésor est presque un classique dans son architecture mais cela n’en reste pas moins époustouflant. Tout Erebor que nous parcourrons peu après est à la fois monumentale, superbe mais aussi, et c’est plus rare dans ces constructions fantasmagoriques, il est davantage possible d’imaginer que l’on ait pu y vivre et, mieux encore, que l’on puisse y vivre à nouveau. Un grand classique aussi du récit d’aventure : tout trésor a son gardien et, dans ce domaine, on n’a pas fait mieux qu’un dragon !

Smaug est absolument magnifique. C’est une des plus belles réalisations techniques que l’on ait pu faire. Le meilleur dans cette superbe horreur, c’est son visage qui exprime toute la malignité de la créature. En VF, le susurrement de la bête en rajoute dans l’impressionnant. Son discours est fielleux et ironique ; celui d’un être puissant qui a parfaitement conscience de sa force et ne doute ni d’elle ni du temps qu’il peut prendre car rien ne presse. La conversation entre Bilbon et Smaug est un moment surréaliste par la politesse courtoise qu’elle prend malgré le fait que l’apprenti voleur avoue crûment qu’il sait parfaitement qu’elle ne le sauvera pas. C’est typiquement la fausse conversation pendant laquelle chacun des interlocuteurs tente de doubler l’autre. On voit ainsi que les deux personnages ne cessent de bouger. L’action reprend ensuite ses droits avec une fascinante et pleine de tension partie de cache-cache entre les Nains venus rejoindre Bilbon et Smaug qui crache sa haine de Thorin et de son peuple. C’est une suite de séquences extrêmement dynamiques très variées et qui ne permettent pas de s’ennuyer.

« Qui a vécu par l’épée périra par l’épée » proclamait l’Evangéliste Marc et on a l’impression que Smaug va mourir de son exécrable soif de l’or (Auri sacra fames ! écrivait Virgile) mais c’eut été bien mal connaître le monstre ! Dès lors, c’est un épouvantable frisson glacé qui nous parcourt en entendant Smaug susurrer en volant vers Lacville : « Je suis le feu. Je suis la Mort ».

Anecdotes :
Sortie France : 11 décembre 2013 Sortie Nouvelle-Zélande : 12 décembre 2013 Sortie Etats-Unis : 13 décembre 2013
Le budget était de 250 millions $. Le film en a rapporté 950.
Une araignée « baptise » l’épée de Bilbon « Dard ». Ce nom lui restera et elle deviendra l’épée de Frodon.
Un des Nains de la compagnie, Gloin, est le père de Gimli, futur compagnon de Frodon.
Détail curieux : le Maître de Lacville boit du Cognac. Où l’a-t-il trouvé ?
Ce second volet des aventures du Hobbit est l’occasion de découvrir le dragon Smaug dont on avait aperçu l’ombre durant le premier épisode. Pour l’incarner, Peter Jackson a misé sur Bennedict Cumberbatch, plus connu pour son rôle de Sherlock Holmes à la télévision. L’acteur fait aussi la voix du Nécromancien en VO.
Le nom du dragon est un jeu de mot d’après « smog » (brouillard de la ville). La pollution était une manifestation du mal pour Tolkien. « Smaug » vient d’un vieux verbe allemand qui signifie « glisser ». Contrairement à l’image montrée à l’écran (qui est une représentation traditionnelle occidentale), chez Tolkien (Le Silmarillon) les dragons ressemblent à des vers géants.
Le premier dragon a veillé sur un trésor est Fafnir dans la Volsunga Saga, épopée islandaise. On retrouve ce dragon dans Les Nibelungen, adaptation germanique de la légende. Wagner en tira sa Tétralogie.
Le vol de la coupe d’or par Bilbon fait écho à un vol identique commis par Beowulf avec un dragon dans les deux cas et des villageois alentour qui subissent la colère du monstre.
Le 4 novembre, Peter Jackson a présenté en avant-première mondiale 20 minutes du second volet de sa trilogie. Un évènement qui n’a jamais aussi bien porté son nom puisque cet extrait a été diffusé sur internet ainsi que dans des cinémas à Wellington, Londres, New York et Los Angeles, reliés entre eux grâce à une connexion satellitaire. Plusieurs membres de l’équipe du film y ont participé (Orlando Bloom, Evangeline Lilly, Andy Serkis, Luke Evans, Lee Pace).
Fin octobre, les créateurs de la série Les Simpsons ont tenu à faire un petit clin d’œil à la sortie du Hobbit – La Désolation de Smaug. Pour l’occasion, un générique inédit a été créé au sein duquel les membres de la famille Simpson sont grimés en personnages de la saga de Peter Jackson et traversent des décors semblables à ceux de la Terre du Milieu en vue de rejoindre… le canapé, lieu de clôture des génériques de la célèbre série.
Créer un personnage de la dimension de Smaug n'a pas été une mince affaire pour les équipes d'effets spéciaux de Peter Jackson. Au total, une semaine a été nécessaire pour aboutir à un visuel concret.
A la première minute du film apparaît Peter Jackson à l'écran en tant que villageois. Un caméo également présent dans le premier Seigneur des anneaux.
Ce sont les monts Ruapehu qui ont servi pour Erebor. Un lieu sacré auquel les Aborigènes ont autorisé l’accès pour le tournage.
Selon Peter Jackson, la rivière Pelorus (où a été tournée la scène des Nains dans les tonneaux) était « parfaite pour des monstres » !
Smaug a fait une apparition et a été interviewé par Stephen Colbert dans son spectacle satirique The Colbert Report (2005) le 11 décembre 2014 pour promouvoir le film. C’est Benedict Cumberbatch qui a fait la voix de Smaug pour l'entrevue.
Peter Jackson a rencontré Evangeline Lilly après avoir fini de filmer la première trilogie de la Terre du Milieu et l'aimait tellement qu'il a promis de l'inclure dans une autre adaptation de Tolkien. Quand le tournage du Hobbit a commencé, l’actrice a reçu un appel téléphonique de Jackson lui disant qu'il avait créé le personnage de Tauriel pour elle.
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Message  Estuaire44 Mer 19 Avr 2017 - 14:33

Je suis d'accord, la confrontation entre le Hobbit et le Dragon est le clou du spectacle. Elle est racontée avec un vrai sens du suspense et Smaug est encore plus spectaculaire que le Balrog, qui avait pourtant fait sensation en son temps. j'ai encore bien aimé cet opus, même si je préfère le premier. Les cabrioles des nains contre Smaug m'ont semblé un peu too much, on sent trop l'envie d'en mettre la vue. Fry est très bon, mais j'ai aussi ressenti que cette vision comique du Maître et de son bras droit tait trop à contre courant de ce qui demeure essentiellement une tragédie, cela tombe comme un cheveu sur la soupe. L'humour de la séquence est un peu trop enfantin à mon goût, cela aurait pu mieux fonctionner avec une tonalité Moty Python. (sinon je crois que "qui a vécu par l'épée", etc; se trouve plutôt chez Matthieu que chez Marc, mais je ne suis pas un spécialiste ! hein )
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Message  Camarade Totoff Mer 19 Avr 2017 - 16:32

Sur l'humour, je répondrai que, selon moi, le Hobbit est quelque chose de plus léger que le Seigneur des Anneaux (à la base, c'est un conte pour enfant) et que l'humour doit y être davantage présent. Il l'est cependant moins que dans le 1er opus et plus que le 3ème. Cela ne m'a pas gêné, je trouve même que cela allège le récit pour une "respiration" avant l'entrée dans Erebor où on ne rigole plus du tout. C'est une interprétation personnelle bien sûr.

Quant à la référence biblique, vous m'avez collé ! C'est effectivement Mathieu qui a écrit "Qui a vécu par le glaive périra par el glaive" (Mt 26,52). Trois Pater et 2 Ave pour le coupable qui doit faire pénitence ! Bravo à vous !
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