Série "Game of Thrones"

Je ne crois pas que Daenerys change de personnalité. Je dirais plutôt qu'elle évolue. Je me base uniquement sur les livres pour donner mon sentiment. Au départ, c'est à peine plus qu'une enfant (les personnages sont plus jeunes dans les livres que dans la série ; c'est flagrant pour Sansa, Anya et Margaery) contrainte de s'adapter pour survivre dans l'univers violent des Dothrakis avec en prime un frère complètement siphonné (tare familiale !). Elle se retrouve Prétendante à la mort de ce dernier puis Reine proscrite et qui décide de s'exercer au pouvoir dans les cités conquises (Meeren de mémoire) avant de débarquer sur Westeros.

Elle est froide parce qu'elle y est contrainte :  montrer de la faiblesse et c'était la dague entre les deux épaules ! Elle est autoritaire parce qu'elle doit s'imposer (et que c'est une vision commode de la monarchie ; Tolkien avait, lui,  une véritable mystique de la royauté) et qu'elle ne vit pas dans le monde des Bisounours.

Elle se trouve, de fait, dans un front secondaire, certes, mais, honnêtement, qu'aurait t-elle fait si elle s'était retrouvé à Westeros ? Avec ou sans dragon, elle n'aurait pas pesé lourd face aux manigances d'un Tywin Lannister. Il lui fallait s'aguerrir, s'endurcir pour se familiariser avec les poisons de la Couronne. quelque part, je dirais qu'on ne naît pas reine, on le devient.

Je t'invite à lire les romans pour comparer. Vu la taille (1000 pages), ça te laissera le temps d'ici la saison 8 (sinon l'éditeur Bragelonne a tronçonné les volumes en plusieurs petits).

Dès que j'aurais tout lu, je m'attaquerais à la série mais pas avant ! Question de principe !

Et bien d'accord pour ne pas sauver Cerseï, une grande malade là encore !

Je pense que Cersei est un personnage particulièrement complexe, il y a dans son parcours des éléments qui font d'elle une victime collatérale du génie maléfique et de l'aphasie sentimentale de Lord Tywin. Elle st écrasée par la figure paternelle et ses obsessions, cela joue aussi dans le regard que l'on porte sur elle.

Ce n'est  bien sûr qu'une thèse parmi d'autres, mis pour moi le coeur de GoT reste la tragédie personnelle de Tywin (de loin le plus surdoué et déterminant des Joueurs), qui n'a plus que son génie politique et sa soif de pouvoir à exprimer, quand son épouse tant aimée est morte en donnant la vie à Tyrion, qu'il a toujours haï pour cela.

Pour dépasser cette souffrance, il s'est donné comme objectif de fonder une dynastie qui survivrait à la disparue et prolongerait son existence par procuration, de la manière la plus glorieuse et retentissante qui soit. Pour y parvenir il a fait venir à lui toute la lie ambitieuse du royaume développé tout un système diplomatique et militaire secouant l'Histoire de Westeros comme un tapis.

Cela a eu des conséquences tragiques pour le Continent, mais aussi pour sa propre famille, à commencer par sa fille qui ne vit plus que pour se convaincre qu'elle est sa digne héritière (ce qui n'est vrai qu'en partie, hélas pour les Lions).  Donc oui, Cersei est une figure sombre de GoT , mais c'est aussi une victime de la haute figure de son Père qui surplomba come nul autre l'Echiquier. J'éprouve parfois de la pitié pour elle, sa destinée est avant tout tragique. .

Pour moi GoT n'est plus tout fait aussi prenant sans Tywin Lannister (ni Dance), je regretterai toujours qu'il n'y ait finalement  pas eu de confrontation avec Daenerys. c'est la seule vraie faiblesse des romans.

Stormborn présente le mérite d’enfin entrer dans le vif de sujet et d‘apporter davantage de substance que lors de l’épisode précédent. Mais cette saison7 confirme un certain atterrissage d’une série devenue très prévisible:; il n’y a pas eu un seul mouvement majeur de l’intrigue que je n’avais pas anticipé avant même le début de la saison, et pourtant je ne suis pas un spécialiste de GoT ni spécialement clairvoyant. Diverses causes à cela, comme la raréfaction des prétendants au Trône de Fer, mais je pense que la principale réside dans le choix très clair de désormais menais l’action au niveau grand stratégique.

Depuis la Bataille des Bâtards, On opte pour des chocs frontaux et simples fournissant des images se voulant spectaculaires pour plaire aux fans. Pourquoi pas, mais alors il aurait mieux valu center les moyens sur une unique dernière saison réellement cataclysmique, ici le budget ne permet pas du grandiose continu, d’où des scènes de remplissage entre les bastons mahousses. C’est d’autant plus vrai que ce mouvement fait l’on renonce aux intrigues tordues et complexes, aux écheveaux diplomatiques et aux personnages à double ou triple détente. Ici cela se traduit concomitamment par l’abaissement des maîtres du genre : Varys (traité en laquais par Dany) et Littlefinger, qui pour l’heure se contente de prendre la pose derrière Sansa (Sansa comme sensationnelle, bien sûr). C’est devenu assez morne à Winterfell depuis Bolton père et Fils, quelle pitié.

Le pire c’est que les images de bataille ainsi permises déçoivent ici, car autant les batailles terrestres ont jusqu’ici été spectaculaires, le choc naval souligne les limites de la série. il est évident que cela se déroule dans un bassin (tourner dans le noir est un grosse ficelle), le déroulement de la bataille est bâclé, l’action se centre sur de simples duels entre protagonistes, etc. Ce n’est pas convaincant du tout, on a vu mieux ailleurs (Black Sails, par exemple). En plus il est consternant que Dany n’ait pas délégué l’un de ses dragons pour couvrir ses alliés, les taskforces aéronavales ne sont visiblement  pas pour demain à Westeros (Tywin y aurait pensé, lui).

Comme tout se centre sur la préparation et la réalisation des bastons, la simplification de l’intrigue globale fait aussi que l’on se retrouve avec plusieurs personnages secondaires dont on ne sait plus trop quoi faire. Ou on essaie de les occuper entre eux (Sam et Jorah), où on les baldesd ans des tribulations toujours plus pathétiques, comme cette pauvre Arya  en vadrouille dans le trident, passant du sensationnalisme gore, à un un chanson gênante de ridicule, puis au mélo animalier digne de Belle et Sébastien. Elle ne sert à rien, Arya, elle devrait être à Winterfell depuis longtemps, mais cela fait toujours quelques précieuses minutes de gagnées à l’écran.

Quelques satisfactions malgré tout  J’adore l’interprète d’Euron Greyjoy, il donne  toute sa dimension au Roi des Iles de Fer, féroce et sanguinaire, mais ayant l’océan dans le sang comme nul autre dans les Sept Couronnes. Il demeure le seul atout de la bataille navale (plus coulée que touchée), en fléau des mers dans la main de Cersei. J’aurais aimé que le Fer-né combatte en armures de plates comme dans les bouquins, pour mieux exprimer son fanatisme se moquant de couler à pic, car sachant que l’attendent les palais engloutis du Dieu noyé. Ah, ah, il est vraiment cramé. J’aime toujours autant Lord Qyburn, très génie du mal 60’s, avec toujours un super plan bien rieur pour résoudre les menus soucis de sa Reine. Ici on renoue malgré tout avec le prévisible, son joujou  fait très Brand à Dale. Mes amitiés au sympathique volontaire qui l’actionnera, finement joué.

Stormborn enregistre également les retours tant attendus de Mélisandre et de la Reine des Epines.  Cette dernière nous ainsi l’une des rares vraies surprises de l’épisode, avec un relationnel inattendu envers Tyrion, ça, je ne l’avais pas vu venir. Mélisandre joue un peu les utilités ici, mais avec quelle présence insurpassable, elle a déjà tout compris de Dany. La Femme Rouge reste dans le jeu malgré ses déconvenues, c’est une excellente nouvelle. L’opus ouvre quelques pistes intéressantes mais demeurent à vraiment concrétiser (Littlefinger entre Sansa et Jon, les Lannister qui bougent encore..) et surtout ouvre la voie à la rencontre la plus espérée des fans depuis le début de la série. Game of Thrones va beaucoup jouer là–dessus.

Pour sa défense je dirais que la saison a su se trouver un nouveau méchant en chef en or massif avec Euron Greyjoy, qui est aussi moins un déchet humain que l'ont été ses prédécesseurs Joffrey et Ramsay. Il se situe à un autre niveau, pour l'instant c'est lui la vraie vedette. Par ailleurs, s'il est vrai que la période actuelle se montre moins intense et captivante que lors des premières temps de, le spectacle reste la plupart du temps assuré, les fondamentaux sont encore là GoT demeure une série totalement à part. Disons qu'il est simplement, inexorablement, temps que cela se termine. Toutes les séries doivent mourir (hormis Doctor Who !).

Quelle Maison de Westeros êtes-vous ?
http://www.topito.com/quiz/famille-game-thrones-trone-test-quiz

Ah tiens ? Vraiment ? Ah, ah, hem, bref.

Tu es un(e) Bolton

La devise des Bolton est « Our blades are sharp », ce qui singifie « on est les plus gros FDP de la Terre ».
Désolé de te l’avouer comme ça mais toutes les autres familles ont des côtés positifs sauf les Bolton. Tu es une grosse enflure, la pire espèce que ce monde ait porté. On se dit même que peut-être tu es capable de faire des trucs gentils et attentionnés comme tondre la pelouse ou mettre ton clignotant quand tu tournes mais que nenni, on ne trouve rien qui aille chez toi. Tu atteins le sommet de ta filsdeputerie quand tu cuisines ton gâteau au chèvre. On dirait du plâtre c’est affreux.

Vu The Queen’s Justice, bon, cela devient un peu n’importe quoi, Game of Thrones. En effet, même s’il vaut le coup d’œil pour quelques scènes marquantes, l’épisode souffre de la pleine confirmation ds tendances néfastes observées précédemment. La simplification d’un récit se résumant  désormais au sensationnalisme et aux bastons se poursuit, et même s’accentue, puis l’opus achève de d’expulser du Jeu, définitivement ou temporairement, les personnages comploteurs, manipulateurs tireurs de ficelles et maîtres es intrigues. Après Littlefinger et Varys réduits au rang de spectateurs, c’est la Femme rouge et la Reine des Epines qui prennent ici congé (un drame absolu pour la série), tandis que Tyrion se voit ridiculisé. De manière caractéristique, c’est tout l’ambivalente, intrigante et subtile Maison Tyrell qui s’éclipse, laissant place aux fracas des armes entre les Lions et les Dragons, entre les Loups et les Non Morts. Comme on disait à Naheulbeuk : bastooooon !!!!

Une circonstance aggravante est que, du fait d’avoir à tout cadrer dans le faible nombre d’épisodes restant,  les différents mouvements de troupes, de navires de dirigeants, s’effectuent à une vitesse devenue tout simplement risible pour un univers médiéval, ce qui contraste avec les premiers temps de la saga. La saison dernière on avait déjà eu les Chevaliers du Val d’Arryn arrivés en un temps  record à Winterfell (sans même parler des aléas de la logistique d’alors), amis désormais… Snow arrive sans coup férir à Dragonstone, Euron ait la circonvolution de King’s Standing  à Castle-Rock, Jaime traverse la moitié du Continent jusqu’à Highgarden, l’ost de Dany arrive au cœur du fief Lannister  à peu près aussi vite et aisément qu’à travers une Porte des Étoiles. Non, une guerre médiévale cela ne fonctionne pas comme ça, on prive la saga de toute crédibilité.

C’ets d’autant plus accentué que les scénaristes tirent à la ligne autant que possible pour maintenir un semblant de suspense entre Cersei et Dany, jusqu’à multiplier les invraisemblances. Il est absurde que les Lannister, en manque de troupes et de bannerets depuis longtemps, sortent d’un coup d’un seul une armée aussi colossale de Castle-Rock, on croirait la horde du Mordor aux champs de Pelennor. Et même face à cette armée une forteresse comme Highgarden devrait pouvoir soutenir un siège, la poliorcétique reste la clef des guerres médiévales. On a l'impression que ette armée a pu traverser tout le Bief sans que personne n'avertisse la capitale, c'est absurde. Idem pour le fait que les Lannister soient aussi populaires à King's Landing (foule en délire devant le triomphe d’Euron), Cersei vient tout de même de ravager la ville avec son attentat démentiel, cela n'a tout simplement pas de sens. Etc. J'espère que tout ceci provient vraiment des contraintes audio visuelles et que les deux derniers romans traiteront cette période avec davantage de subtilité (si tant est qu’ils paraissent un jour).

Toutefois, même si elle tourne désormais davantage à vide, la mécanique GoT fonctionne toujours et nous propose toujours des décors, panoramas et costumes magnifiques, tandis que l’interprétation demeure sublime. La série continue à surplomber la concurrence par sa cinématographie. Plusieurs scènes restent formidables, grâce aux acteurs et à l’intérêt accumulé par les personnages au fil des années. La cruauté pure de la vengeance de Cersei envers les Aspics de Dorne sidère réellement (quelle intensité de jeu, quel raffinement dans la perversité !), avec une nouvelle idée estampillée Qyburn, l’homme aux mille talents inépuisables. La confrontation entre Jaime et Olenna vaut aussi son pesant d’or, mais la grande réussite de l’opus réside dans la perfection de la rencontre clef entre Dany et on, sachant parfaitement exploiter toute les dimensions d’un évènement émotionnel, diplomatique, stratégique et en plein dans la dimension purement fantastique de la série. Tout est parfait et les dialogues s’offrent même l’audace d’une bouffée d’humour à la Kaamelott à l’heure la plus solennel, un pari audacieux remporté avec un maîtrise époustouflante. A titre personnel j’avoue un plaisir particulier avec l’arrivée de Mark Gatiss (en représentant de la Banque de Fer) en mode totalement Mycroft, un grand moment jouissif.

Son intrigue globale s’effiloche et se schématise dangereusement, mais GoT peut toujours capitaliser sur sa mise en scène fastueuse, sa distribution  et le relationnel bâti de longue date entre ses protagonistes. Cela suffira-t-il pour parvenir jusqu’au Trône de Fer ?

Selon le questionnaire assez étrange, je suis de la Garde de Nuit donc "avant" j'étais "quelqu'un de bien qui écrasait les escargots et écrivait avec mon stylo sur la table".

J'ai été banni et j'ai fait vœu de chasteté. Mais je suis un "bon samaritain".

Ben voilà, voilà...

La Garde de Nuit est remplie d'anciens criminels, à qui on a donné le choix entre la corde ou veiller sur le Mur leur vie durant. C'est un bataillon disciplinaire en gros, intégralement masculin et dirigé par des nobles eux-mêmes en rupture de ban. C'était aussi un moyen d'écarter un rival politique sans avoir forcément à le tuer, une fois vaincu on lui donnait le choix entre "prendre le noir" (l'uniforme de la Garde de Nuit est fuligineux) ou trente centimètres d'acier dans le corps. Depuis le début de la Guerre on passe directement à l'acier.

Alors c'est très marrant, parce que dans ma critique de The Queen's justice, quand je marque "les dialogues s’offrent même l’audace d’une bouffée d’humour à la Kaamelott", c'est exactement au passage mis en vidéo que je fais allusion. On est complètement dans Merlin et la Belette de Winchester, tout ça.

Sinon Dame Mélisandre remplace parfaitement la Dame du Lac, autre rouquine flamboyante ! (mais plus sympa, tout  de même!)  

"20 Minutes" propose un jeu spécial d'après la série :

http://www.20minutes.fr/serie/2112907-20170803-game-of-thrones-jouez-tue-epouse-couche-personnages-serie

Perso, je tue Cersei (comme 49% des votants). J'épouse Daenerys (comme 34%) et je couche avec Mélisandre (comme 7% des votants).

34% pour épouser Daenerys, alors là sans moi les amis.  Être le mari de quelqu'un qui se pense en permanence comme le Christ de son monde,  qui considère littéralement des dragons monstrueux comme ses enfants, qui vit entourée d'une horde de barbares fanatisés prêt à découper en lanières quiconque lui déplaît, qui pratique la crucifixion de masse quand ça lui chante, qui a le charisme surhumain d'un typhon emportant tout sur son passage, c'est fermer sa gueule et raser les murs tous les jours en disant merci. Au moins avec Mélisandre, quand tu rentres le soir le rôti est toujours chaud (et le sien est toujours au chaud).

Perso je tue Ellaria (pour lui rendre service) , j'épouse Brienne (ce n'est pas demain la veille que je serai cocu) et je fornique avec Mélisandre aka la Chaudière.