Série "Game of Thrones"

- La Guerre des Cinq Rois n'en concerne désormais plus que quatre : Joffrey Baratheon, Robb Stark, Balon Greyjoy et Stannis Baratheon. On avance, mais je trouve la mort de Renly trop vite expédiée. La série aurait dû conserver la scène de rage homicide de Lloras à l'annonce de la nouvelle, afin de rehausser l'impact direct du drame.

- Je me  rallie totalement au Camarade, la scène entre Aya et Tywin est effectivement formidable. Maisie a indiqué qu'il s'agissait de l'un de ses meilleurs souvenirs de GoT et que cela avait été un privilège de devenir la partenaire de Charles Dance.

- La Maître de la Guilde des Pyromanciens est joué par Roy Dotrice, très populaire auprès du Fandom, car, avant le le tournage de la série, il fut le narrateur de l'intégralité des audio books adaptant les romans. Il figure au Guiness Book comme acteur ayant interprété les plus grand nombre de rôles dans un Audio Book. Dotrice devait initialement jouer Mestre Pycelle, mais dut renoncer au rôle du fait d'un problème de santé. Cette grande figure du théâtre anglais est le père de Wesley dans la série Angel.

- La Maison Tallhart est ici évoquée pour l'unique fois de la série. il n'en sera plus jamais question ensuite, alors que ces importants vassaux des Stark jouent plusieurs fois un rôle dans les Conflits du Nord dépeints dans les romans. Elle se ralliera ainsi à Stannis contre Bolton... La suite au prochain roman, peut-être un jour.

Les extérieurs de Quarth sont tournés à Dubrovnik, qui figure également Port Réal. Le grand atout de l'épisode demeure l'au-delà du Mur, somptueusement filmé en Islande. Du grand spectacle !

L'épisode est le premier de la série à ne contenir aucune scène de nu, mais GoT reste bien diffusé sur HBO.

Très beau !

La "Mère des Dragons" s'agace :

https://www.20minutes.fr/arts-stars/people/3031051-20210428-emilia-clarke-porte-plainte-contre-magazine-utilisation-illegale-image?xtor=EPR-212-[nl%20pop]---0d8959972136c3a74598fe57ae6a2eb4@2&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=pop&_ope=eyJndWlkIjoiMGQ4OTU5OTcyMTM2YzNhNzQ1OThmZTU3YWU2YTJlYjQifQ%3D%3D

Scénario :  Vanessa Taylor
Réalisation : David Nutter  

Résumé
Theon Greyjon s’empare de Winterfell alors que Joffrey est exfiltré à grand peine d’une émeute de la faim à Port-Réal. Daenerys se trouve impuissante alors que Jon Snow se retrouve séparé de sa troupe au-delà du Mur.

Critique
Les situations se répondent dans cet épisode et les comparaisons sont saignantes. Theon est au milieu de ses hommes et conquiert Winterfell mais il est visible que c’est un être faible qui compense son indécision par de l’agressivité mal placée et qui se laisse abuser très facilement. Joffrey est au milieu de sa garde, au milieu du peuple dont il est censé être le roi mais lui-aussi est un être isolé, faible et agressif. L’un se dit prince et l’autre roi mais ni l’un ni l’autre ne se montrent à la hauteur du titre et aucun des deux ne comprend ce que ce titre signifie. Au moins Joffrey a-t-il Tyrion pour gouverner. Une Main du Roi qui sait se servir de la sienne !

Isolée, Daenerys l’est tout autant car son titre, ainsi qu’il lui est courtoisement mais fermement fait remarquer, est vide et elle n’a aucun moyen pour lui donner consistance. A noter la symbolique très forte de la scène entre elle et le « roi des épices » : la reine autoproclamée est en bas de l’escalier, le « roi » en haut. Il l’appelle « petite princesse ». Le discours de Daenerys est haut, passionné mais naïf et, en fait, déconnecté de la réalité de Westeros. Le marchand le sait.

Isolé, Jon Snow le devient quand, par faiblesse ou noblesse, n’ayant pu décapiter la sauvageonne Ygritte (première apparition de Rose Leslie qui va devenir récurrente) qui avait été capturée, il se retrouve séparé des siens en compagnie de celle-ci. Curieusement, c’est une autre sauvageonne qui clôt cet épisode en aidant les derniers Stark de Wintefell. A des lieux de distance, Bran et Jon se retrouvent liés au Peuple Libre par deux sauvageonnes.

Informations supplémentaires :
Le titre de l’épisode fait référence aux serments mutuels jurés par Brienne de Torth et Catelyn Stark dans le précédent épisode, et décrits dans le roman « A Clash of Kings ». Lorsque Westeros fut conquis par les Andals, ils firent de la Foi des Sept la religion dominante ; cependant, comme ils n’ont jamais conquis les Premiers Hommes dans le Nord, les gens ont continué à adorer les Dieux de la Forêt là-bas. L’expression « Par les anciens dieux et les nouveaux » se réfère donc aux anciens dieux des Premiers Hommes et au nouveau Dieu aux sept faces des Andals. Catelyn Stark a été élevée avec la Foi des Sept et présentée aux Anciens Dieux après avoir déménagé à Winterfell, d’où elle la formule de son serment.
Selon le roman, quand Osha a demandé à servir Theon comme combattant, il accepte immédiatement, à condition qu’elle plie le genou et lui prête serment ; ce qu’elle fait. Elle n’a pas proposé de coucher avec lui et il n’y a jamais eu de rapports sexuels entre eux.
Selon le roman, Qhorin n’a pas dit à Jon de tuer Ygritte, mais lui a laissé le soin de décider de son sort. Jon la laissa partir et rejoignit immédiatement ses compagnons.
Simon Armstrong/Qhorin : acteur anglais, il tourne principalement pour la télévision : Casualty (1998-2000), Inspecteur Barnaby (2005), The Fear (2012) ; au cinéma dans Le Roi Arthur-Le pouvoir d’Excalibur (2017), Remi sans famille (2018).
Rose Leslie/Ygritte : actrice écossaise, vue à la télévision dans Downtown Abbey (2010-2015), Les enquêtes de Véra (2012), The Good Fight (2017-2019). C’est sur le tournage de Game of Thrones qu’elle rencontra son futur conjoint, Kit Harington !
Absence de Nikolaj Coster-Waldau, Ian Glen, James Cosmo, Jérôme Flynn, Conleth Hill, Stephen Dillane, Liam Cunnigham et Carice Van Houten

Bel épisode,sachant combiner action, rebondissements et études de caractère. Daenerys connaît la difficile situation des prétendants royaux ayant à quémande une aide à l'étranger. C'est  arrivé à plusieurs reprises dans l'histoire européenne (comme pour Charles Stuart) , ce qui ce sentiment plus intensément ressenti. Les twists sont efficaces, notamment la disparition des Dragons et la chute de Winterfell, qui changent profondément la donne. Il reste par contre dommage que les autres faits d'arme réussis  par les Fer-Nés ne soit qu'évoqués (prise de Deepwood Motte par Yara, chute de Moat Cailin). La série doit fatalement résumer l'action des romans. Les localisations du tournage sont toujours aussi extraordinaires.

l'Ecossaise Rose Leslie fut choisie pour incarner la diaphane Ygritte. du fait sa maîtrise de l'accent du Nord de l'Angleterre, démontrée lors de sa participation à Downton Abbey. Les showrunners tenaient à ce que les Sauvageons soient associés à l'Ecosse et au Yorkshire.

Toute l'action entre Tywin et Arya est fort bien menée mais accentue une faiblesse de l'intrigue déjà présente dans les romans : pourquoi Arya ne demande-t-elle pas la mort de Tywin ? C'est ce qui aiderait le plus son frère.

Irri, la servante dothraki de Daenerys, ne meurt pas dans les romans. Dans A Storm of Swords elle et Dany deviennent intimes, il reste étonnant de voir HBO renoncer à ces scènes futures. Comme Jhiqui ne figure quasiment pas dans la série, Dany devient ici plus isolée que jamais. Le terrain est dégagé pour l'arrivée de Missandeï  auprès de la Née du Typhon, la saison.

Une scène non conservée au montage , mais ultérieurement diffusée sur le Net montre que Irri a été étranglée par la traitresse Doreah.prochaine. Le meurtre est tourné de manière si réaliste que l'actrice Amrita Acharia eut des marques de strangulation autour du cou. Elle indiqua avoir été très fière de ses "blessures de combat".

J'ai effectivement toujours trouvé que la carte de Westeros ressemblait à une version inversée de l'Angleterre.

L'Ecosse et le Yorkshire, c'est un peu différent, non ? Je veux dire que les Anglais ont longtemps (voire toujours) regardé avec méfiance les premiers à la fois différents, proches, et qui furent longtemps une menace pour eux. Mais le Yorkshire ? A moins que sa localisation n'en fasse un lieu "exotique" par rapport à Londres et à sa région, le cœur de l'Angleterre ?

Je partage complètement l'avis sur les souverains étrangers (et très bon choix que Charles Stuart, et son père et son grand-père avant lui).

Theon est privilégié par rapport à Yara donc on s'attarde (trop, je trouve) sur lui que sur elle mais son psychisme est plus intéressant. Bel étude de cas de l'indécis velléitaire !

Bien vu concernant Arya et Tywin. En créant cette impression d'intimité, les producteurs sont passés à côté de l'aspect stratégique même si Arya détermine sa liste surtout par rapport à elle. Comme Tywin ne lui a rien fait directement, il n'est pas son ennemi. Robb est loin et Arya doit surtout penser à sa sécurité, quand bien même elle n'oublie pas ses frères et sa sœur.

Irri ne me manquera pas. Je n'ai jamais distingué les servantes de Daenerys les unes des autres et la scène d'intimité évoqué est unique, inutile et ne manquera pas dans la série. Isolée certes, Daenerys l'est mais Jorah est toujours à ses côtés. Pour le moment encore du moins.

Merci, je comprends mieux.

J'ai beau aimé et connaître l'histoire de l'Angleterre, le Moyen Age reste une période obscure pour moi. J'ai aussi un très mauvais souvenir d'un devoir universitaire portant sur cette époque.

Estuaire44 a écrit:Après la perruque de Scully, le nouveau grand débat

https://www.themarysue.com/matt-smith-game-of-thrones/

Je dois être complètement obtus parce que je n'ai rien compris au problème.

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : David Nutter  

Résumé
Toujours prisonnier de Ned Stark, Jaimie Lannister cherche à s’évader. Theon cherche Bran et Rick Stark qui ont fui Winterfell. Daenerys cherche ses dragons qu’on lui a volé. Jon Snow cherche son chemin.

Critique
L’honneur est une notion complexe, difficile à saisir et pourtant aussi, voire plus, précieuse que l’or. Quand on perd de l’or, on peut en retrouver. Quand on perd son honneur, c’est beaucoup plus difficile. « Rien de plus fragile que l’honneur, écrivait Jean d’Ormesson dans Au plaisir de Dieu.  Il est à la merci du moindre manquement ». Jaimie Lannister fait son grand retour dans la saison et Nikolaj Coster-Waldau réussit ce retour. Sans honneur, ainsi qu’on le lui martèle, il répond par le cynisme mais un cynisme gouailleur, provoquant ; un humour acide, sans concession sur lui-même qui l’autorise à ne pas prendre de gants avec autrui quand bien même sa vie en dépend. Sans honneur sans doute mais pas sans courage.

L’honneur, Theon en est dépourvu. Furieux d’avoir été berné, il ne montre pas une grande maîtrise de ses nerfs et la violence est la seule réponse qu’il trouve à ses problèmes. Un seigneur doit avoir de l’honneur ; c’est même la chose la plus précieuse pour lui. L’honneur fonde le respect, base de l’autorité dans ces sociétés violentes mais réglées. Une nouvelle fois, le fils de Balon Greyjon se montre indigne du titre qu’il a usurpé. Ironiquement, il cite Ned Stark qui, lui, en avait de l’honneur à revendre.

L’honneur n’est pas une denrée très répandue dans la cité de Qarth car il ne se monnaye pas. Si Daenerys fait désormais preuve de lucidité sur sa situation, elle n’en a pas la maîtrise et se retrouve en position précaire.

L’honneur, c’est ce qui soutient Jon Snow face aux provocations d’Ygritte. Laquelle use d'un humour ravageur et d'un langage dont la verdeur ne peut que mettre mal à l’aise le fils d’un seigneur habitué à ce que les dames de la noblesse ait une certaine pudeur. Mis sur la défensive sans même qu’il s’en rende compte, Jon Snow est une proie facile. La violente discussion qui les oppose confronte deux conceptions radicalement différentes de la vie : une vie de pleine liberté individuelle sans personne à qui rendre des comptes à une vie de servitude personnelle au nom d’une cause plus grande. Au final, le point reste à la sauvageonne.

Informations supplémentaires :
La plupart de la conversation de Catelyn et Jaime, telle que décrite dans le roman, a été omise de l’épisode : l’admission par Jaimie qu’il est le père des enfants de Cersei ; sa version du poignard, qui prouva à Catelyn que Littlefinger lui avait menti sur Tyrion en étant son propriétaire ; comment le père et le frère d’Eddard ont été tués par le roi fou.
Première mention de la phrase d’Ygritte : « Tu ne sais rien Jon Snow »
Selon le roman, lors de la tentative d’évasion infructueuse de Jaime, il a tué deux gardes, aucun d’entre eux n’était Karstarks. Jaime a tué deux des fils de Rickard Karstark, Torrhen et Eddard, lors de la bataille de Whispering Wood, avant d’être capturé pour la première fois.
Oona Chaplin/Talisa Maegyr : actrice espagnole, petite-fille de Charles Chaplin ; vue au cinéma dans Quantum of Solace (2008), L’attrape-rêves (2014), et à la télévision dans MI-5 (2007), The Hour (2011-2012), Sherlock (2012), Black Mirror (2014), Taboo (2017).
Absence de Jack Gleeson, Liam Cunningham, Stephen Dillane, Carice Van Houten, Aidan Gillen, Conleth Hill, James Cosmo, Jérôme Flynn.

Moins de péripéties (tout est relatif) que lors de l'épisode précédent et sans doute que depuis le début de la saison. Les cènes de dialogues demeurent néanmoins intenses grâce à la qualité de l'interprétation.Jaime s'affirme en effet comme l'un des personnages les plus évolutifs de la saga.

Nikolaj Coster-Waldau a indiqué que la scène entre Jaime et Alton était sa préférée de la série.

L'épisode fut tourné peu de temps après la mort de Khadafi. le réalisateur David Nutter a indiqué s'être inspiré des brutales images de foule en colère autour de la dépouille du dictateur pour réaliser le passage où Jaime est ramené au camp par des soldats prêts à le lyncher.

Scénario :  David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : Alan Taylor  

Résumé
Pendant que Theon gesticule à Winterfell en s’en prétendant « prince », Tywin et Tyrion se préparent chacun de leur côté à une bataille décisive. Furieux de la trahison de sa mère, Robb la fait enfermer mais commet lui-même une faute.

Critique
Porter un titre ne fait pas du possesseur quelqu’un de compétent. Usurper un titre a plus forte raison. A distance, Theon Greyjon et Rob Stark montrent l’un qu’il est indigne ; l’autre qu’il prend le rôle accolé au titre très au sérieux. Il est manifeste que Theon ne sait ni commander, ni diriger et surtout pas s’arrêter. Sa chute est inévitable. Celle de Robb pas encore mais, s’il est digne d’être roi, il n’en est pas moins homme et faillible. Sauf que certaines erreurs sont des fautes.

Faute ou erreur que l’évasion de Jaimie grâce à Catelyn Stark ? Celle-ci a pris au sérieux son rôle de mère en le faisant passer avant les intérêts politiques. On a un bref instant un peu léger quand on voit le Régicide en compagnie de Brienne de Torth. Il faut dire que l’attelage ne manque pas de surprendre ! L’humour tisse aussi quelques scènes entre Tyrion et Varys. Il est d’ailleurs tout à fait agréable de les entendre parler à mots couverts et non sans humour donc de choses graves ! Chacun comprend l’autre à mi-mots, une marque d’intelligence. Intelligence dont ils auront besoin pour faire face à Stannis qui s’amène par la mer. Ou à Cersei qui reprend quelques couleurs ici et retrouve sa dangerosité. Ne jamais sous-estimé une lionne !

Se préparer au combat ; c’est un point qui rapproche le père et le fils. Avec l’aide de Bronn (Jérôme Flynn est toujours épatant avec sa manière de dire avec détachement des choses sérieuses !), Tyrion se prépare. Tywin se décide à quitter Harrenhal...tout comme Arya qui fut son échanson durant son séjour ! Des scènes étonnantes mais comme une espèce d’affection entre le Vieux Lion et la jeune louve. Alors que le monde n’a pas fini de se disloquer, Arya repart à l’aventure. Alors que la fin de la saison approche, l’impression d’être au bord de l’abîme se renforce.

Informations supplémentaires :
Selon le roman, Robb n’était pas du tout en colère contre Catelyn pour avoir libéré Jaime. Il ne l’a pas gardée, ni de toute façon punie. Au contraire, il lui a dit qu’il savait qu’elle l’avait fait par amour pour Arya et Sansa, et par chagrin pour Bran et Rickon.
Selon le roman, Catelyn a libéré Jaime après avoir entendu la nouvelle du meurtre présumé de Bran et Rickon. C’est la raison qui lui a fait faire cela, dans l’espoir de sauver ses filles.
Absence de Carice Van Houten, Sophie Turner, James Cosmo et Aidan Gillen.

Épisode traditionnel de mise en place du final de saison, une pratique courante dans les séries feuilletonnantes. L'exercice s'effectue ici efficacement, mais d'autant que plus  évidemment à Wsterros l'expression « veillée d'armes prend tout son sens ». Armées et flottes sont en marche, le décompte débute. J'ai par contre été assez gêné par Arya songeant enfin à faire assassiner Tywin... une  fois qu'il est parti !! On ne chantera pas le Lion est mort ce soir, mais c'est un rétropédalage vraiment laborieux de la part des scénaristes, tout cela est bien mieux géré dans les romans. La chronologie parfois flue d'une séquence à l'autre, fait que la série commence à quitter A Clash of Kings pour aborder A Storm od Swords, les batailles apocalyptiques approchent, ce n'est ps encore le commencement de la fin, mais c'est déjà presque la fin du commencement.

La romance entre Talisa et Robb est nettement plus montrée que dans les bouquins. Le carnet mondain à Westeros, c'est vraiment le poids des maux, le choc des complots.

"We both loved our mother. We both endured our father." déclare Yara/Asha à Théon; C'est la seule allusion qui sera faite à la reine Alannis Greyjoy durant toute la série. On ignorera jusqu'au bout quel a été son destin.

Lord Varys et Thirion sont les seuls à connaître le retour de Daenerys et des Dragons Targaryen.  Évidemment ils ont plus urgent à traiter, il y aura bientôt  littéralement le feu au lac.

Ici Bronn est présenté comme chef de la garde de la capitale, alors que dans les romans il dirige seulement la garde personnelle de Tyrion.

Très juste remarque sur le passage Tywin/Arya ; mon côte fleur bleu me l'avait caché. Globalement, les romans gèrent mieux le relationnel-émotionnel mais c'est souvent la difficulté de montrer en une image ce que l'on peut décrire en plusieurs lignes nuancées.

Scénario : George R.R. Martin
Réalisation : Neil Marshall  

Résumé
Stannis lance l’assaut contre Port-Réal dont Tyrion assure la défense.

Critique
Après deux épisodes avec quelques longueurs, celui-ci, aux couleurs caravagesques, rehausse soudain le niveau et frappe les esprits. Complexe à créer techniquement, la bataille de la Néra est pleinement réussie.

Construit dans une unité de temps (une nuit alors que, dans le roman, la bataille se passe de jour), d’action, quasiment de lieu (la plage et les remparts pour l’essentiel ainsi qu’une pièce avec les femmes), le scénario a une atmosphère de tragédie puisque la plupart des personnages estime l’avenir connu d’avance tant Stannis très confiant dans sa supériorité numérique que Cersei qui ne doute pas de mourir. George R.R. Martin montre que c’est dans l’action que se révèle les caractères. Joffrey montre le peu de consistance du sien, manquant gravement à son rôle et perdant l’occasion d’acquérir du prestige et de la légitimité. Le discours humiliant qu’il a tenu à Sansa était donc bien d’un bravache. Joffrey y perd aussi l’appui du Limier, écœuré et qui se retire. En revanche, Tyrion gagne son bâton de maréchal par son sens de la stratégie, son discours réussissant à galvaniser des troupes prêtes à se débander puisque leur roi n’est plus là, et l’indéniable courage qu’il montre sur le champ de bataille. « Je dois assumer le nom que je porte » a-t-il dit à Shae (c’est quasiment marital entre eux). C’est réussi.

Si Tyrion assure la part « extérieur » de la bataille, George R.R. Martin a confié la partie « intérieur » à Cersei. Elle assure une sorte d’éducation de Sansa par des leçons rudes et directes. L’amertume et le vin donnent un curieux son féministe à ses propos qui fustigent le rang inférieur des femmes et rendent les distinctions hommes/femmes absurdes. Lena Headey est majestueuse et fière ; Sophie Turner assure le contrepoint comme dans une partition musicale en jouant la modeste et la tremblante.

La guerre se fait avec des armes et des soldats bien sûr mais aussi avec ce que les gens ont dans le cœur. Le fils de Davos est confiant car il croit dans le Maître de Lumière quand son père, plus prudent, parle encore des Dieux au pluriel. Varys parle du nouveau culte comme « des forces des ténèbres »...ce qui ne manque pas de sel pour un culte du feu ! Sansa trouve du courage dans la prière, rabrouée sans ménagement par Cersei pour qui « Les Dieux n’ont aucune pitié ; c’est pour cela qu’ils sont des Dieux ». La conception théologique est intéressante mais montre surtout que les Lannister ne comptent pour vaincre que sur leurs seules forces.

Informations supplémentaires :
George R.R. Martin n’a écrit qu'une seule fois la phrase de Tyrion « Je mènerai l’attaque » dans le script. C’était l’idée de Peter Dinklage de le dire deux fois : une fois tranquillement à lui-même et une fois pour que tous les soldats puissent entendre.
Au début du développement de la saison deux, la bataille de la Néra devait se dérouler principalement hors écran pour des raisons budgétaires, avec uniquement les scènes de Cersei Lannister et Sansa Stark. David Benioff et D.B. Weiss ont réussi à faire pression sur HBO pour obtenir un budget accru pour filmer la bataille.
Au [censuré], une prostituée félicite Bronn pour sa voix chantante. Jerome Flynn, l’acteur qui joue Bronn, a en fait fait carrière dans le cadre d’un duo de chant, aux côtés de Robson Green. Leur plus grand succès a été un hit-parade britannique numéro 1 avec une version de couverture de Unchained Melody.
L’épisode a été tourné de nuit pour des raisons artistiques mais aussi parce que cela masquait mieux les « défauts » selon David Benioff.
Si Dubrovnik sert de modèle pour les remparts, le tournage s’est fait à Belfast en automne ; ce qui était difficile pour les acteurs.
Eugene Simon/Lancel Lannister : acteur britannique vu à la télévision dans Ben-Hur (2010), Anubis (2011-2013), Genius (2017).
Parmi les bonus des DVD, il y a un intéressant développement sur les religions de Westeros.
Absence de Michelle Fairley, Carice Van Houten, Richard Madden, Emilia Clarke, James Cosmo, Aidan Gillen, Alfie Allen ; Isaac Hampstaed, Maisie Williams et Nikolaj Coster-Waldau.

"Any man dies with a clean sword, I'll rape his fucking corpse !"
Sandor Clegane

Avec Blackwater, la série franchit un cap, avec le tonitruant impact de sa  toute première bataille majeure. GoT commence à mettre en scène du jamais vu jusqu'ici à la télévision (y compris dans Band of Brothers), et ce n'est pas fini. La série devient phénomène. Elle met toutes les chances de son côté dans l'exposition très grand spectacle de sa première bataille majeure : manifeste surcroît de budget, focus mis sur ce seul sujet et écriture  confiée à l'Auteur en personne. On appelle cela se donner les moyens de ses ambitions, bravo. On apprécie que la dimension navale n'ait pas été minimisée, malgré toutes les difficultés de production que cela suppose. Évidemment la bataille reste malgré tout rognée vis-à-vis de son équivalent littéraire, mais c'était inévitable.  

On apprécie qu'lieu des grands plans du LOTR, GoT se place plutôt du point de vue des combattants. Cela minimise les frais, certes, mais surtout cela induit une immersion plus intime dans la bataille, tout comme Fabrice à Waterloo, tout en demeurant en définitive plus fidèle à un type de Fantasy différent. J'ai trouvé les effets spéciaux de la spectaculaires version locale du Feu grégeois particulièrement réussis.   La narration reste toujours très claire, et ne sacrifie pas les personnages au fracas des affrontements Lena Headey et peter Dinklage se montrent au sommet de son art. On dira ce que l'on voudra, les Lannister sont bien les vrais protagonistes de GoT, voilà.

Après, disons que  le tout résulte très gore, sans doute davantage que dans les romans. Cela ne m'a pas vraiment gêne, la réalisation assume ses choix ultra réalistes. Les saisons ont passé, mais Blackwater reste malgré tout l'un des plus spectaculaires et mémorables succès de GoT (avis très personnel : seule la Longue Nuit se situe véritablement au-dessus).

Le budget de l'épisode (8 millions de dollars) demeurera le le plus élevé de goT jusqu'à  The Watchers on the Wall (5-09), avec la Bataille de Castle Black. Les épisodes longs format de l'ultime saison culmineront à 15 millions.

Malgré son côté événementiel, l'épisode connut une audience en deçà de la moyenne de la série, du fait d'une diffusion durant le grand week end du Memorial Day, rituellement peu propice à l'audimat. Le succès critique fut par contre aussi unanime que sonore.

Blackwater remporta le Hugo Award 2013 du meilleur épisode de série télé, mettant fin à la domination quasi intinterrompue du Doctor Who moderne depuis la relance de 2005 (périodes RTD et Steven Moffat, hein, DW a désormais disparu de presque  tous les palmarès, c'est tellement surprenant).  

Peter Dinklage fut proposé à l'Emmy Award 2012 pour cet épisode, mais le prix alla à Aaron Paul pour End of Times (Breaking Bad).

David Benioff and D.B. Weiss ont indiqué avoir particulièrement été motivés pour remporter la bataille budgétaire (la plus importante de toutes), car ils ne voulaient pas revivre l cruelle déception de n'avoir pas pu tourner la bataille de Green Fork, en saison 1.

Déjà entendue précédemment de manière partielle ou fredonnée, l'hymne de l'armée des Lannister, "The Rains of Castamere" est ici pleinement découverte, notamment lors du générique de fin. Elle célèbre une éclatante victoire précoce du june Lord Tywin, remportée 40  ans plus tôt contre des féaux rebelles. L'éradication subséquente de l'intégralité des familles concernées manque sans doute d'esprit de conciliation, mais il fut désormais très clair pour ses contemporains que Tywin Lannister allait toujours payer ses dettes. Comme l'ensemble de la musique de GoT, la chanson fut composée par le toujours génial Ramin Djawadi.

Scénario : David Benioff et D.B. Weiss
Réalisation : Alan Taylor  

Résumé
Pendant que Joffrey distribue des hochets, Daenerys récupère ses dragons. Mélissandre prépare l’avenir quand Arya cherche le sien. Tyrion et Jon Snow, déchus, sont en mauvaise posture.

Critique
Après le morceau de bravoure de l’épisode précédent, il fallait conclure cette saison et c’est par un large et complet tour d’horizon que cela se fait.

La bataille de la Néra opère une large redistribution des pouvoirs. C’est à Tywin qu’est compté la victoire et il en est largement récompensé. A cheval dans la salle du trône (une posture traditionnelle comme l’illustre la geste arthurienne), il montre cependant un singulier détachement. Il faut dire qu’il sait mieux que personne ce que vaut la reconnaissance d’un roi.   Tyrion, bien que stratège déterminant, est évincé et se retrouve plus isolé que jamais. Chez les Romains, la déesse de la Fortune était aveugle. On est un peu écœuré cependant par l’attitude  de Pycelle d’une courtisanerie éhontée. Sans avoir fait grand-chose, Lord Baelish se retrouve lui aussi dans le camp des vainqueurs. L’homme est « habile » (Joffrey le dit en insistant sur le mot) mais la récompense (Harrenhal) a tout du cadeau empoisonné. Quant à la famille Tyrell, ils changent d’alliance sans vergogne et le discours enflammé de Margaery est sidérant, contrastant avec la naïveté touchante mais vaine de Sansa. L’habileté n’est pas donnée à tout le monde mais le but de Margaery est claire depuis le début. Comme l’Angleterre, elle veut régner (Rule, Britannia soit "Gouverne, Angleterre") et, pour cela, emprunte le chemin des Habsbourg (Austria nube : "Autriche, marie-toi").

La chute de Tyrion fait écho à celle, attendue, de Theon mais la manière dont celle-ci survient est aussi surprenante que dérisoire. Ironiquement, c’est lorsqu’il paraît enfin héroïque qu’il chute sans grandeur.  Ce n’est pas conforme au roman où c’est Ramsay Bolton qui prend Winterfell mais cela colle parfaitement avec le côté velléitaire de Theon. Il est des hommes qui glissent sur les marches des trônes.Quant à Jon Snow, vaincu, prisonnier, il lui est donné un espoir par le sacrifice d’un des siens. L’espoir, c’est ce que vend Mélissandre qui ne passe pas loin de la correctionnelle avec Stannis mais qui, avec maestria, renverse la situation par la fermeté de son discours, son sang-froid face à la royale fureur, et un puissant don de persuasion. Preuve est donné que l’hypnothérapie fonctionne. Il suffit de fixer un brasier assez longtemps pour « voir ». L’espoir est puissant puisqu’il décide Arya à différer sa vengeance. Elle en obtient toutefois les moyens. Qui peut croire, même en le voulant, que Westeros a trouvé la paix ? La Néra n’a pas achevé la guerre ; elle la prolonge et prolonge de fait la désagrégation du Royaume.

Autre fille du feu, Daenerys surmonte les décors fantastiques de l’architecture hallucinante, et les épreuves infligées par les Nonmourants. Dans la plus pure tradition du roman « gothique » anglais, c’est l’architecture qui fonde la terreur ; Daenery est une nouvelle jeune femme parcourant des labyrinthes obscurs avec une torche fragile ; c’est le rêve qui trompe et alerte. C’est en dominant le rêve qu’elle prend le dessus et ses décisions suivantes montrent qu’elle a appris. Plus question de douter qu’elle est bien reine. La Mère des Dragons sait manier la froideur.

Informations supplémentaires :
Selon le roman, alors que Daenerys était à la Maison des Immortels, elle n'a vu aucune vision de Khal Drogo avec leur fils mort-né Rhaego. Elle a vu diverses visions sur le passé et la préfiguration d’événements futurs, et a entendu des prophéties obscures.
Selon le roman, ce n’est pas Littlefinger mais Dontos qui a promis de la ramener à la maison.
Selon le roman, Stannis n’a jamais attaqué Mélissandre physiquement, bien qu’il ait menacé de la tuer si jamais elle lui mentait. Il n’a jamais admis qu’il avait quoi que ce soit à voir avec le meurtre de Renly.
Dans le roman, c’est Ramsay Bolton qui tue Mestre Luwin et non Theon ; ce qui est plus cohérent avec leurs personnalités respectives.

Étant un final de saison  l'épisode se devait de marquer le coup, une nécessité rendue difficile par contraste après le coup d'éclat de la Nara. Le récit y parvient autant qu'il était possible, en multipliant les péripéties sinistres mais aussi les scènes très visuelles (les Marcheurs, l'entrée à cheval de Tywin, le sort épouvantable réservé par Dany aux conspirateurs, la Maison des Immortels...). De quoi promettre au public que le conflit n'a pas connu son summum avec l'affrontement et que bien d'autres joyeusetés sont à venir, sur tous les fronts. une promesse n'ayant rien d'électoral. C'est bien joué, d'autant que le rythme des évènements fait que l'opus de souffre pas de sa longue durée, supérieure à une heure.  

La Maison des Immortels est représentée par la Tour de Minčeta, l'un des bastions des imposants remparts de Dubrovnik. Elle fut bâtie en 1463, financée par le Pape Pie II afin de renforcer les défenses de la ville face aux Ottomans. Au fil des sièges et des combats, elle est devenue le symbole des murailles invaincues de la cité.  Point culminant du réseau des fortifications, elle est aussi connue pour son panorama de la ville.

Malheur aux vaincus : Natalie Dormer est désormais créditée avant Carice van Houten, alors que c'était le contraire précédemment.

Payées par Tywin, les tribus du Val ont regagné leurs terres, il n'en sera plus jamais question dans la suite de la série, alors qu'elles demeurent menaçantes dans les romans.

Le duel entre Jon Snow  et Qhorin Halfhand nécessita deux jours entiers de tournage. L'expérience fut épuisante pour les comédiens, à cause notamment de la neige.

Jusque là très présent (quatre épisodes cette saison), le réalisateur Allan Taylor va partir pour le cinéma, où il commettra Thor : The Dark World (2013) et Terminator Genisys (2015). Il sera de retour pour la saison 7, après ce brillant palmarès.

Merci !

Et merci à Estuaire pour sa propre critique de très haute qualité ainsi que pour ses précisions.

Détail cocasse : dans "Terminator Genisys", on retrouve Emilia Clarke ! Un palmarès "brillant", effectivement !

Estuaire44 a écrit:La carrière post GoT d'Emilia demeure un vrai point d'interrogation, il faut bien le dire. Elle a plus de talent d'interpréttaion que de lucidité dans le choix de ses rôles, je le crains.

Ravi de voir que je ne suis pas tout seul à me poser des questions !

C'est vrai que certaines incarnations sont tellement évidentes qu'on en oublie qu'il y a eu un casting avant !

Bon, je ne connais pas Miss Olsen donc je ne sais pas si on a échappé à quelque chose.

Juste pour faire rire sur cette question des castings, avant que Tim Burton n'impose Johnny Depp pour Edward aux mains d'argent, Tom Cruise avait été évoqué !