X-Files - Série et films - Partie 2

Oui, on voit ça dans One Breath, en saison 2, l'épisode du retour de Scully après son enlèvement (et de GA après l'heureux évènement) : Frohike détecte quelque chose de bizarre quand il lui rend visite à l'hôpital et que les données médicales lui sont montrées par Mulder. Les Bandits Solitaires découvrent le pot aux roses après une analyse plus poussée de son sang (ils font appel à l'un de leurs copains). De l'ADN alien lui a été incorporé, d'après eux il s'agit d'un traceur destiné à suivre une évolution de son organisme vers... quelque chose de mystérieux et de très inquiétant. Eh oui, les Bandits c'était autre choses que Google.

Entre-temps il y aura eu l'histoire de la puce et du cancer, mais c'est vrai que cela vient de loin cette affaire. Il y avait déjà toute une nouvelle mythologie à exploiter en un seul épisode (voie deux, avec Babylon), là on risque peut-être le trop plein. Perso, au lieu d'en revenir au passé, j'aurais a priori préféré que l'on explore davantage comment la Conspiration s'insère dans le monde des années 2010. Mais cela va sans doute donner à GA l'occasion de sortir le grand jeu Wait and see.

Sinon très bonne idée de donner un pendant Scully à la narration par Mulder au début de My Struggle. Très sympa de revoir John Neville et Nicholas Lea.

Là j'en suis à 14'27'' et le mélodrame hospitalier au quintal me gave déjà considérablement. Dans IWTB, on avait déjà eu droit aux violons avec Scully à l'hosto pleurant sur l'enfance malheureuse , dans My Struggle  on avait Scully à l'hosto en train de pleurer sur les pauvres gamins naissant sans oreilles, là on a Scully à l'hosto pleurant au chevet de sa mère. Au secours.  Dommage il y a plein de choses excellentes à côté, la caméra subjective sur le visage de Scully en train de se rendre pleurer à l'hosto, une intro d'anthologie, une super enquête, les petites pépites d'humour qui vont bien. Mais bon, grosse enclume, même si GA est juste parfaite. Bon je retourne là au vous savez.

Alors je n'invente rien : j'arrive à l'hosto pour découvrir Scully pleurer au téléphone avec le Bill (rendez-nous les engueulades avec Mulder plutôt) et, attention, pendant ce temps des infirmiers emmaillotent un machabée quasiment sous le nez de Scully et l'emportent sur leur chariot grinçant style Ankou. Là on fait dans le spécial, les X-Files enfoncent dans les grandes largeurs tout ce que ER ou (petit) Grey's Anatomy ont pu proposer sur le registre pathos des années durant. Cela va être comme ça durant tout l'épisode, ou bien ? Si vous voulez faire un épisode hosto, développez-y une action comme dans Audrey Pauley ou One Breath (ou In My Time of Dying, pour les amateurs de Supernatural), ne vous contentez pas d'entrelarder l'enquête avec du mélo 100%. C'est la tranche napolitaine de la mort , arrosée au sirop des sanglots. Ce n'est pas parce qu'il n'y que six épisodes qu'il en faut entasser deux dans un seul.  

En direct de la ligne de front !

Ca s'améliore, l'arrivée de Mulder rend les scènes d'hosto beaucoup plus fortes émotionnellement que lorsque Scully parlait au téléphone (Charlie restera le Belle Arlésienne) ou au personnel. Le relationnel des personnages et la dynamique des acteurs joue à plein, à point nommé. Si le coup du téléphone à l'oreille de la mourante est un brin putassier et si le réveil à l'ultime minute fait très cliché, GA se montre vraiment inouïe lors de la scène informatique (le retour chariot), là on ne peut qu'être emporté par le désespoir de Scully.  on nous replace William, mais toujours sans William, c'est bien joué. Par contre quand Scully déclare vouloir reprendre l'enquête là tout de suite maintenant, et que Mulder répond que non, pas du tout, on a envie de  dire à l'ami Fox qu'il faut sa gueule point trop l'ouvrir. A l''aventure, Compagnons !

On reste avec l'impression de deux histoires se chevauchant dans un espace ne permettant qu'à une seule de correctement se développer. On en paie le prix avec une accélération de l'enquête nécessaire pour rattraper le temps perdu, mais vraiment trop marquée pour ne pas rendre l'ensemble assez artificiel. Nous avons à peine quitté l'hosto que l'on se retrouve dans le souterrain, c'est  du brutal. Par contre on se délecte des scènes de meurtre, impeccablement scénarisées et réalisées par un Glen Morgan très inspiré. Du Gore, du trash, de l'humour noir, on s'amuse beaucoup. Mention spéciale à Pétula Clark, on n'écoutera plus jamais Down Town de la même manière. Le Monstre de la Semaine est gratiné dan son genre, même si on peut le voir comme une réécriture du Tulpa d'Arcadia, mais du côté des damnés de la terre plutôt que des bourgeois réacs. Les bonnes idées continuent à pleuvoir, avec le clin d'oeil des lampes torches, ou du sparadrap quantique, à la substance à la fois morte et vivante. Bel hommage au Capitaine Haddock.

Souvenir , souvenir, on avait eu aussi droit au Downtown de Petula Clark dans LOST : Juliet et Benjamin assistent à l'arrivée de leurs nouveaux amis, la partie peut s'engager entre Jacob et l'Homme en Noir.



Enfin bref.

Margareth j'aurais préféré qu'elle revienne en bonne et due forme, plutôt qu'en simple prétexte, et au sin d'un épisode qui lui soit au moins majoritairement consacré, plutôt qu'au sein d'une intrigue secondaire. J'imagine que cela a du être frustrant pour Sheila Larken, pour moi aussi; Toute cette séquence ne m'a pas vraiment touché, on voit trop les ficelles du scénario et c'est trop théâtralisé. je n'y suis entré qu'avec l'arrivée de Mulder.

La conclusion de l'épisode s'avère très réussie. Le peintre s'avère suffisamment pittoresque et fort en gueule pour éviter que le message social du récit ne devienne trop larmoyant (on a eu son compte là-dessus). Le final au bout du suspense est du 100 ù X-Files, Mulder et Scully ne parviennent pas empêcher le dernier meurtre et le monstre de la semaine disparait sans laisser aucune trace tangible. Le public de la grande époque (back in the days) sera ravi, je crains que certains nouveaux venus ne soient frustrés. la conclusion aurait été très différente dans une série comme Supernatural ou Grimm. La coda de l'épisode se montre très émouvante avec la séquence l'urne, encore une fois le relationnel entre Scully et Mulder, enfin, Fox, se montre réellement bouleversant, même si l'approche de William s'avère plus classique que lors de Founder's Mutation. La séquence laisse la part belle au magistral talent de GA, mais le fait que Mulde reste silencieux pourrait faire croire qu'il se soucie moins de William que ce qu'exprimait ce précédent épisode.

C'est possible. Comme il ne prononce pas un mot sur William de tout l'épisode, j'ai l'impression qu'il se soucie de ce que ressent Scully, plutôt que de William proprement dit. Je pense aussi que l'ordre original des épisodes était meilleur concernant William, c'est plus naturel et sans ambiguïté. Maintenant CC a fait son choix, je considère les épisodes dans l'ordre qu'il a retenu.

Home again (***)

Résumé :

A Philadelphie, plusieurs agents publics s’en prenant aux sans abris sont tués et démembrés de manière atroce, dans des circonstances inexplicables. Les Affaires non classées débutent leur enquête quand Scully apprend que sa mère Margaret est mourante, après avoir subi une crise cardiaque. Elle veille sa mère et s’efforce de joindre ses frères, avant d’être rejointe par Mulder venue la soutenir. Le décès de Margaret lui fait également ressentir douloureusement l’absence de William. Scully tente de se changer les idées en rejoignant l’enquête. Elle et Mulder vont découvrir qu’un peintre des rues a involontairement créé une entité vengeresse et mortifère.

Critique :

L’épisode débute par une séquence pré générique d’anthologie, déjà ultra violente mais dont le ton sinistre s’accompagne d’un authentique mystère avec l’entité s’’envelissant lui-^me dans la benne, une image forte excitant titillant diaboliquement du spectateur. L’enquête embraye sans perdre du temps, posant le décor avec une efficacité très américaine tout en incorporant déjà cet humour à la fois pétillant et nostalgique qui irriguera régulièrement les dialogues. On trépigne d’enthousiasme devant un duo vedette très enforme, quand survient la sortie de route dont l’épisode va  éprouver le plus grand mal à s’en remettre.

Toute la séquence hospitalière apparaît comme à part, totalement indépendante de celle de l’enquête, en dehors du parallèle guère convaincant établi entre . Tout se passe comme si , peut-être pour compenser le faible nombre d’épisodes de la mini saison, on tentait d’entasser deux dans le même espace. Il advient dès lors ce qui s’observe souvent dans ce cas de figure : aucun des deux tronçons ne dispose d’assez ampleur pour se développer correctement.  Ainsi le temps perdu fera que l’enquête sera bâclée après le retour de Scully, une vertigineuse accélération nous faisant passer en une minute de l’hôpital au repaire du peintre. Les deux histoires n’auront cessé de s’interrompre l’une l’autre.

Encore la séquence hospitalière aurait-elle pu dégager un intérêt propre. Mais elle se voit  plombée d’entrée par un sentiment de saturation. Dans I Want To Believe nous avions Scully bouleversée dans un hôpital à propos de l’enfance malheureuse, bis repetitas dans My Sturggle avec les gamins naissant sans oreilles, et encore ici, le passage de médecin à celui de parente ne changeant rien à l’affaire. On se croirait presque devant le Jour de la Marmotte. A la différence des épisodes One Breath ou Audrey Pauley aucune intrigue n’a le temps de se mettre véritablement en place. On se contente d’accumuler du pathos à l’état, avec quelques moments forts comme l’affaire outrancière du chariot (Grey’s Anatomy est dans les cordes) ou le poncif absolu de la comateuse reprenant ses esprits juste avant de mourir.

On aurait préféré pleinement retrouver Margaret plutôt que de la voir réduite au prétexte du tsunami lacrymal. Tant qu’à faire revenir des personnages aimés, autant qu’ils soient vivants (et cela ne concerne pas que Margaret). L’évocation apparaît également plus mélodramatique et moins créative que lors de Founder’s Mutation. Les flashbacks s’enchainent également sans trop de finesse. Fort heureusement Gillian Anderson, particulièrement à son affaire, déploie tout son formidable talent et finit par réellement nous émouvoir. Elle achève de nous emporter quand Scully est rejointe par Mulder, la relation toujours aussi transcendantale entre les personnages jouant à plein, de même que la dynamique complémentaire des interprètes. Il en va pareillement pour la scène finale, très réussie, mais on espère malgré tout retrouver dès l’opus prochain la Scully femme d’action tonique et à l’esprit acéré, loin du mélo.

Si, du fait du temps consacré aux sanglots, le scénario ne peut dissimuler la maigreur de l’enquête, la satire sociale s’avère éloquente. Surtout Morgan se montre formidablement à la hauteur en tant que metteur en scène, établissant une convergence avec Home, tant il a retenu les leçons de Kim Manners. Chacun des meurtres s’avère un parfait alliage de Gore et de suspense, mais aussi d’humour noir (mention spéciale au Downtown de Pétula Clark et au non-dit très parlant de la séquence). On trouve là du X-Files à son meilleur niveau, d’autant que le Monstre de la semaine s’avère particulièrement gratiné en semi Tulpa veillant cette fois sur les Damnés de la Terre et non  sur des bourgeois réacs (on songe aussi au Golem de Kaddish).

Morgan manifeste un vrai sens de l’image et une vive imagination, comme la caméra comme collée au visage de Scully  se rendant à l’hôpital ou les faisceaux des lampes torche se croisant pour former un X (Scully, back in the day is now). La confrontation finale se montre aussi très X-Files avec le monstre s’évanouissant de lui-même et sans laisser de trace après avoir perpétrer son dernier meurtre. Si le public de toujours se trouvera en terrain plaisamment en terrain convaincant, les nouveaux venus des années 2010 se sentiront par contre peut-être frustrés.


Anecdotes :

L’épisode fut suivi par 8,25 millions de spectateurs lors de sa diffusion initiale, en quasi stabilité par rapport à l’épisode précédent.

Home again aurait du être diffusé en seconde position, à la place de Founder’s Mutaton. Cette inversion fut décidée par Chris Carter estimant que le fils rouges de la saison étaient mieux développés de la sorte.

Sheila Larken reprend ici le rôle de Margaret Scully, qu’elle aura en tout interprétée dans 17 épisodes des X-Files.

Contrairement à la rumeur qui s’était propagée su Internet. Home Again n’est pas la suite d’Home Again, épisode très apprécié de la quatrième saison (1996). Toutefois les deux récits partagent des points communs tels une narration par Glen Morgan, une tonalité très sombre, des scènes gore et même la présence ironique d’une charmante ancienne chanson en contrepoint d’un abominable meurtre, le Downtown (1964) de Pétula Clark succédant au Wonderful! Wonderful ! de Kenny James (1957).

Mulder décrit le Tulpa comme une créature on violente, incapable de blesser quelqu’un et encore mois de tuer. Il a cependant affronté l’un d’entre eux dans l’épisode Acadia (6.15) et celui-ci y commet plusieurs meurtres.

You two have experience with these, um, spooky cases déclare le shérif à Mule et Scully un clin d’oeil au surnom Spooky par lequel Mulder est souvent désigné au FBI.

We made this decision déclare Scully à Mulder, à propos de l’abandon et de l’adoption de William. Or, quand cela est survenu (William, 9.16), Mulder était en fuite. Il ne découvre la situation, via Skinner que dans ce quiétait alors ultime épisode de la série, The Truth.

Lors de l’ultime scène finale, Mulder est appelé Fox par Scully. Cela n’était pas arrivé depuis Tooms (1.21), en 1994, durant leur conversation dans la voiture.

Nous entendons pour la première fois Charles Scully, frère de Dana seulement évoqué jusqu’ici au cours de la série. Son apparence physique demeure un mystère. La voix de Charlie au téléphone (rien à voir avec Drôles de Dames) est assure par Andrew Morgado, l’un des techniciens du son de l’équipe de tournage.

Plusieurs références à l’épisode One Breath sont effectuées au cours du récit, Scully s’y trouvait dans le coma, tout comme ici sa mère.

Avec son complice James Wong, Glen Morgan avait déjà fait mourir le père de Scully lors de l’épisode Beyond the Sea (1.13). La sœur de Scully, Melissa, meurt dans l’épisode Paper Clip (3.02), mais sous la plume de Chris Carter.