Série "Doctor Who"

Un retour annoncé :
http://braindamaged.fr/10/09/2018/doctor-who-un-personnage-populaire-de-retour/

Le succès de la série donne des idées :
http://braindamaged.fr/11/09/2018/doctor-who-un-spin-off-inspire-par-les-gardiens-de-la-galaxie-pour-k-9/

" />

A tort ou à raison, la série moderne a systématisé ce qui n'était qu'occasionnel dans la classique : une nouvelle Incarnation du Docteur n'est jamais tout à fait finie à l'issue de la régénération, aussi bien physiquement que psychiquement. Cela peut prendre différentes formes, plus ou moins graves 4ten était resté longtemps dans le coma), mais le nouveau Docteur est toujours perturbé lors de son apparition. Cela permet au spectateur de découvrir en même temps que le Docteur la nouvelle identité de ce dernier, son caractère, son relationnel avec les Compagnons, etc.

La scène se situe dans cette tradition, le Treizième Docteur vient tout juste de subit cette Régénération traumatisante, mais aussi, littéralement, de tomber du ciel, donc ce n'est pas si tonnant qu'il soit sonné (il ne se souvient même plus qui il est)... et surpris d'être devenu dune femme, car cela ne lui était jamais arrivé. C'est déjà arrivé au Maître, mais celui-ci est toujours premier pour les bons plans.

Excellente audience pour ce pilote de saison
http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/doctor-who-jodie-whittaker-realise-un-record-d-audience-sur-la-bbc_166cf71a-cb15-11e8-8ffb-6e0fcfe630eb/


Pour l'occasion le Docteur a également droit à son Honest Trailer

Vu The Woman Who Fell to Earth et j’ai bien aimé ce début de saison, même s’il y a des amrges de progression, comme on dit.

J’ai d’abord été séduit par la mise en scène. La promesse de nouveauté  est pleinement tenue : on n’avait tout simplement jamais vu jusqu’ici un épisode avec un rendu visuel de ce type l’emploi de caméras à focales high tech va bien au-delà du gadget. Les localisations, urbaines ou naturelles sont somptueuses, les effets spéciaux ont les moyens (le bon côté d’avoir seulement 10 épisodes à financer).

Exercice de style toujours compliqué, le tournage de nuit est hyper maîtrisé, avec un soin extrême apporté à la photographie pour chaque scène. Les effets de caméra sont également extrêmement travaillé, l’œil se régale. Un petit bémol sur la musique du nouveau compositeur, sachant se montrer suffisamment atmosphérique pour accompagner l’action avec pertinence, mais, à mon sens, dépourvue  de l’éclat des créations de Gold. J’espère aussi qu’il y aura un générique la prochaine fois et que le frustrant délai dans la révélation du nouveau TARDIS se justifiera.

Je ne tiens pas vraiment rigueur à l’épisode d’avoir un scénario moins élaboré que sa mise en scène. Il  était assez inévitable que l’argument soit assez sacrifié la mise en place de tant de nouveaux personnages. L’opus s’en sort assez bien en sachant dévoiler progressivement un mystère se résumant en soi à une posture ultra classique, et effectivement assez inspiré sur Predator. Le rythme sans cesse maintenu des péripéties joue également son rôle, tandis que son look compense en partie le manque d’épaisseur du méchant (très bon le coup des dents).

Même si l’ensemble reste très distrayant, avec pas mal de dialogues humoristiques, j’aimé que le ton global résulte nettement plus Dark que ce que la communication de la BBC laissit entrevoir. Les amateurs de Broadchurch s’amuseront également de constater à quel point Chibnall intègre de sa précédente série à l’histoire, le cadre du récit s’y prêtait à merveille (monde contemporain) et au moins cette interrogation est tranchée dès le lancement. On pourra partir pour le Grand Loin dès l eprochain épisode.

Malheureusement l’épisode pèche dans la caractérisation de ses personnages, c’est d’autant plus dommage qu’en l’absence d’un intrigue trans-saison, ce sont eux qui vont en constituer le fil rouge, plus que jamais. Les Compagnons m’ont paru sympathiques et dignes d’intérêt (surtout la jeune policière très attachante), mais sans susciter le coup de foudre ressenti pour les antérieurs. Ils se voient le plus souvent cantonnés au suivi et au commentaire de l’action du Docteur, au lieu d’y participer. De manière très éloquente, le titre du pilote de la nouvelle ère  se centre d’ailleurs sur le Docteur, en lieu et place du Compagnon, comme ce fut le cas pour Rose.

Très nombreux, ils font l’objet d’un simple survol, parfois non exempt de maladresse, comme la mort de l’une d’entre eux pour susciter du trauma, aussi vite expédiée que l’on coche une cas. L’interprétation reste heureusement de qualité et si les personnages font montre de la diversité chère à la BBC, ils évitent de sombrer dans la caricature, comme ce fut le cas pour Class. Comme la saison en compte que bien peu d’épisodes, Chibnall gagne du temps en installant des Compagnons se connaissant tous déjà. Cela permet de gagner du temps, mais fait assez artificel et risque de priver le récit utur d’une part de son intérêt (Dans la série classique les rapprochements entre Compagnons s’avèrent souvent charmants ou émouvants).

Jodie Whittaker domine aisément les débats. Le potentiel répond à l’appel, elle dégage le charisme, la fantaisie et la vivacité requis, avec u naturel particulièrement convaincant. Elle se cherche nette ment moins qu’un Matt Smith à ses débuts. Maison talent se voit mis en service d’un Docteur ici trop générique, uniformément positif et sympathique. Quel contraste avec Twelve, si complexe et passionnant. Mais Thirteen  se cherche encore, il pourra préciser sa nature et son caractère ultérieurement.

Espérons-le, car il serait désolant qu’être une femme suffise à le définir en soi. Ce serait très réducteur, en particulier au sein d’une série ayant su développer des personnages féminins aussi forts que différenciés, un point commun qu’elle partage avec Broachurch. Il serait dommage que la BBC soit prise d’un vertige après l’audace du changement de genre du Docteur (même si pratique par deux fois par Moffat) et décide de limiter la prise de risque en se cantonnant à un protagoniste trop lisse. Sans pour autant  aller jusqu’à exiger une romance avec le maître, enfin, pas encore. (***)