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Message  Dearesttara Dim 14 Oct 2018 - 21:57

Le nouveau TARDIS tient la route. Par contre, le générique est quand même assez laid, ça donne pas vraiment envie. Je trouve par contre amusant que la musique revienne presque aux sonorités originelles de Delia Derbyshire pour la série classique ! Mais j'avoue que je m'étais habitué à l'épique de l'orchestre symphonique et qu'il me manque déjà.

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Message  Estuaire44 Dim 14 Oct 2018 - 22:11

Avec ses espèces de cristaux le nouveau TARDIS fait un peu trop new Age à mon goût, mais esthétiquement ce la demeure élégant, les couleurs ont été bien choisies pour suggérer le mystère. Et cela a le mérite de ne ressembler à rien de ce qui l'a précédé. bon je reste nostalgique du TARDIS Steampunk de Nine & Ten.

Pour le générique je préfère aussi le symphonique, Je regrette assez l'absence de toute référence au Docteur, visage ou TARDIS. Cela devient une espèce d'hyperespace avec interchangeable avec d'autres séries. Mais là aussi cela reste soigné et joli à l'oeil, rien à voir avec le désastre des années Eleven.
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Message  Dearesttara Mer 17 Oct 2018 - 3:31

Nouvelle poussée en avant avec The Ghost Monument. Chibnall semble à l'évidence vouloir montrer qu'il se situe dans la droite ligne de la série classique. En effet, l'épisode est une contraction en 48 minutes d'un feuilleton d'aventures tel que la série classique nous a habitués. J'ai pas mal pensé à The Keys of Marinus - une des meilleures aventures de First - avec cette exploration d'une planète mortelle à entreprendre pour retrouver le TARDIS. Certes, les différentes épreuves à passer sont très disparates, mais c'était souvent le cas dans DW classic, avec chaque épisode étant sur une épreuve en particulier avant de passer à la suivante. Mais le côté moderne est bien-là, avec une banalisation confirmée des persos LGBT, et surtout l'instauration d'un fil rouge à la saison, même si simplement ébauché.

La variété pallie au côté fourre-tout, avec d'intéressants révolvers de Tchekhov astucieusement préparés et dégainés (excellente trouvaille du cigare). S'il ne cherche pas la virtuosité parfois vaine de Moffat, le nouveau showrunner retrouve l'efficacité de l'action trépidante de ses meilleurs opus, comme 42. Cela fait d'ailleurs la 2e fois que la saison cite explicitement le génial Douglas Adams, ancien auteur du show, c'est mignon.

Bon, le trio de compagnons persiste à être transparent, les deux guests du jour sont caricaturaux. Impression renforcée par l'excellence du "méchant" du jour, à la finasserie cruelle, qui domine les débats ; s'il revient, je prends. Par contre, on bute toujours sur une Thirteen décidément encore en flottement. Chibnall tente de divertir en plaçant notre héroïne en leader qui résout (presque) tous les problèmes, mais cela rend le Docteur moins faillible, réduit les Compagnons au rang d'utilités... et ne résout toujours pas le flou de la personnalité de la Timelady. Whittaker se montre plus assurée, très à l'aise en tant que leader... mais son jeu se cherche encore. Il serait bon que les scénaristes cessent de tourner autour du pot et accouchent enfin de leur vision du Docteur, c'est après tout ce qu'on attend de chaque nouvel.le interprète. En résumé, un épisode bourré d'action haletante, mais les personnages, y compris la protagoniste-titre, sont encore en phase d'ébauche. (***)
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Message  Estuaire44 Mer 17 Oct 2018 - 12:06

The Ghost Monument présente une double nature, à la fois ondulatoire et corpusculaire, hésitant sans réellement trancher entre la relation d’une course et une segmentation du récit en chapitres assez à l’instar de ce qui pratiquait aux Temps anciens de la série. Malheureusement on n’en voit pas pour autant la lumière au bout du tunnel, tant aucune des deux formules ne convainc réellement.

La segmentation en aventures quasi autonomes prenait tout son sens durant la série classique, car chacune des étapes avait le temps d’installer tout un monde, une situation,des rencontres réellement développées, souvent émouvantes. Ce fut notamment le cas pour The Key of Time, quête épique portée par l’explosive rencontre entre le Quatrième et Lady Romana (inoubliable Mary Tamm).  Chaque découverte d’un segment de la Clef bénéficiait d’au moins quatre épisodes complets afin de nous emmener pleinement à la rencontre de planètes et sociétés différentes.

Ici on trouve tout le contraire, à chaque fois on ne dispose que d’une poignée de minutes, forçant la narration à se limiter à des péripéties d’un intérêt d’ailleurs variable (tout de même pas mal de vieille SF post apo tout ça). C’est de l’écriture à la Micromegas ou à la Lilliput, assez masochiste en définitive.

La formule de course ne fonctionne guère mieux, tant l’on ne ressent pas l’effervescence et la dynamique propres à ce genre de récit. Pourtant, sans même remonter jusqu’à La chasse au trésor des Avengers, la codification de ce type d’histoire est bien connue, des courses automobiles du Saint à celle de Super Jaimie (Winning is Everything), ou à celle de Stargate SG-1, pour demeurer dans le domaine spatial (Space Race).

L’épisode n’y a que fort peu recours, en fait il s’avère particulièrement frustrant que le Docteur n’intervienne que fois la course spatiale achevée, sa dimension terrestre ne suscite guère d’étincelles. Morne plaine. Les péripéties sont certes présentes, mais il s’agit simplement d’action pour l’action, non réellement structurée en termes de compétition, ce qui aurait signifié une toute autre valeur ajoutée.

En fait, afin de concilier au mieux la double nature de l’épisode, ou aurait pu imaginer le Docteur and Co participer à une course spatiale tout au log de cette brève saison, avec des mondes et des rivaux correctement développés, avec le TARDIS comme enjeu de la compétition. Évidemment toute une saison, hormis le final, sans le TARDIS aurait été audacieux, mais l’audace reste bien l’ADN de Doctor Who.

Le relationnel ne vient guère au secours du scénario, les deux partenaires occasionnels ne sont ni catastrophiques, ni mémorables. Situés dans une honnête moyenne, ils n’ont toutefois pas les moyens de servir de moteur à l’épisode. L’opposition se montre autrement plus savoureuse, au mettre au crédit de The Ghost Monument de ne pas s’être planté sur ce point clef. La saison semble se doter d’un fil rouge, contrairement à ce qui avait été annoncé (l’école Moffat), mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur son éventuel intérêt.

La vrai problème provient de l’équipage du TARDIS, avec des faiblesses déjà perceptibles lors du pilote. Avoir suscité des Compagnons se connaissant déjà avant leur découverte du Docteur revient à la figer, ils ne peuvent évoluer par leur rencontre ou par le développement de leurs interactions. Ils en sont réduits à leur rapport au Docteur. C’est d’autant plus dommageable que ce relationnel demeure pour l’instant unidirectionnel, il n’y a pas de feedback enrichissant le récit, comme Eleven comme obstacle potentiel à la relation entre Amy et Rory (forever in our hearts). En fait le trio a emmené son univers avec lui, au lieu de pleinement entrer dans celui du Docteur.

Les réserves initiales se confirment itou chez le Docteur/ Même si Jodie demeure irréprochable en énergie comme en expressivité, Thirteen demeure trop  générique et lisse. On se demandait si féminiser le personnage n’allait pas suffire à la caractériser aux yeux des auteurs. On subodore désormais que le politiquement correct n’empêche de doter une femme des failles, défauts et petits travers qui complexifient et enrichissent tellement le personnage. Quel auteur va aujourd’hui prendre le risque de ridiculiser une femme, même légèrement, où de la dépeindre sous un jour non unanimement favorable ? Pas Chibnall, pas encore. Le premier Docteur féminin est peut-être condamné à être formidable ad infinitum.

La mise en scène et le travail de production restent très efficace, même si moins visionnaire que lors du pilote, à mon sens. Le générique m’a paru très esthétique, mais il pourrait convenir à bien des séries de SF. Le TARDIS est visuellement superbe, mais d’une froideur assez minérale, il faudra y insuffler de la convivialité. La saison se cherche encore, mais la mise en place du TARDIS achève s& première étape, l’occasion d’un rebond. (**)


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Message  Dearesttara Mer 17 Oct 2018 - 22:30

Très bon papier, qui résume bien mes réserves quant à ce début de saison. Very Happy


Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui-Faites qu'elle dise oui...

http://biiinge.konbini.com/series/doctor-who-harry-potter-invitation-j-k-rowling/
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Message  Estuaire44 Jeu 18 Oct 2018 - 0:45

Honnêtement je ne sais pas. Autant je l'adore comme écrivaine, autant comme scénariste elle ne m'a pas transcendé dans The Fantastic Beasts (et je trouve un peu suspect quelle soit évoquée à qq jours de la sortie du deuxième volet, non, non, je ne suis pas conspirationniste du tout). Et encore c'était un film, c'est une auteure qui s'épanouit dans les longs récits, alors dans l'espace réduit d'un épisode de série, cela reste à voir.
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Message  Estuaire44 Jeu 18 Oct 2018 - 10:11

Mark Gatiss tire le bilan

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Message  Estuaire44 Ven 19 Oct 2018 - 14:16

Fondée en 1976, la Doctor Who Appreciation Society est l'une des plus notables association de Whovians, en Grande Bretagne comme dans le monde (elle est présidée par Colin Baker). Ces dernières années, elle a pris coutume d'ériger des plaques en l'honneur de grandes figures de la série, placées dans les studios où celles-ci se sont illustrées. Après Verity Lambert et Jon Pertwee, c'est William Hartnell (le tout premier Docteur)  qui a eu droit à sa cérémonie, ce 14 octobre. Les deux survivants de l'équipage initial du TARDIS y ont également participé, Carole Ann Ford (Susan) et William Russell (Ian), toujours disponibles pour les fans plus d'un demi-siècle plus tard.

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Message  Dearesttara Ven 19 Oct 2018 - 14:33

Ca m'émeut... un demi-siècle, et toujours là, pour rendre hommage au Premier des Docteurs. Ca m'fait qeq'chose...
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Message  Estuaire44 Ven 19 Oct 2018 - 19:50

Ah, c'est touchant, c'est vrai !
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Message  Estuaire44 Sam 20 Oct 2018 - 19:24

Amusante pub pour une nouvelle édition DVD des aventures du Cinquième, présentée par Tegan Jovanka, l'hôtesse de l'air qui fut l'un de ses principaux Compagnons.

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Message  Estuaire44 Dim 21 Oct 2018 - 13:02

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Message  Estuaire44 Dim 21 Oct 2018 - 15:19

La Régénération, telle que montrée par le premier Comics DW consacré à Thirteen (trois romans viennent également d'être annoncés)

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Message  Estuaire44 Dim 21 Oct 2018 - 21:28

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Message  Dearesttara Lun 22 Oct 2018 - 10:45

Les premiers retours ont été extrêmement positifs, pourtant je suis assez partagé sur Rosa. Chibnall persiste dans la voie des deux premiers épisodes, charriant les mêmes qualités mais surtout les mêmes défauts.

On renoue avec la veine des premières aventures de First, avec un passé à protéger de criminels temporels qui cherchent à le modifier (C'était déjà Marco Polo, les aztèques en 1963). Le côté didactique des premières années de Doctor Who est rappelé ici, avec Thirteen reprenant des intonations de Barbara pour nous en apprendre un peu plus sur cette page importante des États-Unis.
 
On trouve également la générosité typique du showrunner à exalter des figures des minorités avec en guest du jour, Mrs. Rosa Parks herself, jouée avec un mimétisme et un brio absolu par l'excellente Vinnie Robinson, plus vraie que nature.
Le suspense induit par la course contre la montre par l'équipage du TARDIS en configuration Patrouille du Temps (l'histoire aurait aisément convenu au chef-d'oeuvre de Poul Anderson) marche plutôt bien, même si on se doute bien que l'histoire sera préservée. Le fait que le méchant de l'histoire se contente juste de petits déraillements pour empêcher l'évènement d'arriver est une bonne idée, la succession de "petites causes, grands effets", est bien vue. La mise en scène est toujours au poil avec une belle reconstitution de l'Alabama. Habitué à une société moins raciste, il est intéressant que le spectateur ressente le même choc que Ryan et Yaz, frappés de plein fouet par le racisme agressif des 50's, qui surgit sans prévenir. Avec le recul, cette époque est comme une dystopie raciale, soit le dada favori de la co-auteure Malorie Blackman, évidemment à son aise ici, et il me semble, le premier écrivain de couleur à écrire pour Doctor Who (a fortiori la première femme noire) : sur ce point, Chibnall n'a pas menti.

Toutefois, les personnages demeurent le point faible de Chibnall, ce qui est inquiétant à moyen terme. Après les guests pâlots et le bon méchant de l'épisode précédent, voici d'excellents guests, mais un des méchants les plus falots de la série, qui n'inquiète jamais vraiment. Ses motivations demeurent très expéditives. L'introduction des enjeux est si longue que la course-poursuite demeure très schématique, avec peu de péripéties. Le trio de compagnons commence à émerger, mais trois c'est vraiment trop pour le moment, aucun n'arrive vraiment à se démarquer. Au moins participent-ils davantage à l'action. Thirteen est cantonnée au rôle de chef d'équipe parfaite et mesurée. Malgré tout le talent de Jodie Whittaker, j'ai comme une crainte que Thirteen demeure un Docteur rigide, dépourvu de tout grain de folie autre que quelques inoffensifs name-dropping. Bon, j'ai failli abandonner avec Eleven, jusqu'à ce que Matt Smith et Moffat trouvent leurs marques, alors on espère un retournement similaire dans les épisodes à venir. Ce qui me gène le plus est que pour l'instant, Chibnall donne raison à ses contempteurs, avec plus de bons sentiments, des épisodes plus lissés, une Doctoresse plus unidimensionnelle, qui n'ont pas vocation à déranger. Entre (**) et (***)
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Message  Estuaire44 Mar 23 Oct 2018 - 2:44

Rosa n’apporte malheureusement pas le rebond espéré pour la présente saison. Doctor Who devient ici un clone de Timeless, série de voyage temporel s’étant progressivement ensevelie sous la juste dénonciation des travers racistes et patriarcaux de notre société, jusqu’à en devenir indigeste, parfois même caricaturale jusqu’au ridicule.  Sans atteindre de telles extrémités, l’épisode nous rappelle ici que les bons sentiments ne font pas forcément les bonnes histoires.

L’histoire pèche en effet par plusieurs aspects. On renoue ici avec les immersions dns le passé, mais pas vraiment celles de la série classique, la moderne éprouvant toujours le besoin de rajouter un élément SF de plus, Qu’il s’agisse d’un Alien comme à l’époque de RTD-Moffat ou d’un Visiteur du futur, comme ici (aussi minable soit-il) ne change rien à l’affaire, en définitive. Par ailleurs plutôt que nous immerger davantage dans l’Amérique de la Ségrégation, le scénario développe une approche longtemps purement évènementielle de Rosa Parks .

En fait son agenda de la journée fatidique. Soit la même erreur que Stephen King dans 11/22/63, avec un amoncellement  de détails secondaires sur Lee Harvey Oswald qui finit par passer à côté de son sujet. En fait l’épisode est monté comme un film de casse alors que l’important est ce qu’il advient après l’incident, au contraire expédié dans les minutes finales. On nous raconte l’évènement et son incidence finale, on zappe le vrai combat de Rosa Parks. En chipotant un brin, on peut aussi distinguer un paradoxe : si l’action de Rosa est aussi déterminante pour l’histoire de l’Humanité qu’elle est remémorée au 79e siècle (sauf erreur), il me semble qu’elle vrait former un Point fixe, comme la première mission humaine sur Mars entre autres exemples (Waters of Mars). Autant dire que le Doc et Compagnie devraient effectivement aller pécher à la ligne ce jour là.

Par ailleurs l’épisode ne parvient jamais à résoudre une difficulté majeure. On parle ici du Docteur, qui a tant de fois sauvé, le Monde, l’Univers et jusqu’à la réalité elle-même, qui a triomphé d’empires galactiques et de déités maléfiques, jusqu’aux Seigneurs du Temps de Gallifrey. Ici le défi du Docteur est de s’assurer que quelqu’un prenne son bus. Je vais écrire cette phrase de nouveau : ici le défi du Docteur est de s’assurer que quelqu’un prenne son bus. On comprendra facilement que cela va faire un peu court pour le Seigneur du Temps, qui n’est ni un fonctionnaire ronchon du Ministère du Temps, ni précisément un quidam.

Plutôt que d’inventer un adversaire digne de ce nom, qui validerait l’entreprise (genre duel entre Masterminds avec le Maître), durant plus de la moitié de son récit l’opus va en fait se résumer à un catalogue de ficelles usées pour scénaristes désireux de gratter quelques minutes.  Tout y passe : les scènes muettes sur fond musical qui ne servent à rien mais se prolongent et se répètent, la récapitulation des évènements entre les héros alors que le spectateur a déjà tout vu (au motel) , autre variante, le Compagnon qui répète au Docteur une scène que l’on vient juste de voir (Graham au Doc), les dialogues à rallonge  comme le Docteur faisant mousser le blocage neuronal du méchant, alors que c’est simplement pompé sur la puce de Spike (ridicule) ou qui souligne l’évidence, oui, sapristi, il faut s’assurer que  Rosa prenne son bus. Oui. Ce n’est plus un épisode de Doctor Who, c’est Meubler pour les Nuls.

Evidemment le péché originel de Rosa réside dans l’insigne faiblesse de l’Opposition. Le type n’a aucune dimension, son profil est tellement contorsionné pour convenir aux besoins du scénario que donne à l’ensemble un côté très fabriqué. En plus il est incohérent, il reconnait d’emblée un TARDIS mais ne sait pas que le Docteur est un Seigneur du Temps (ou une Dame, non, bref). Ses pauvres gadgets, ils ne les déplacent même pas après qu’ils aient été découverts par le Doc, c’est pitoyable. Toutes ses confrontations se concluent par des bides retentissants, jusqu’à  en devenir cocasses. Au moins les méchants habituels connaissent une minute de supposé triomphe (généralement quand le Docteur leur propose de se rendre), ici il n’y a jamais de match. Le personnage manque dramatiquement d’épaisseur, il est juste le Raciste venu du Futur. Et on ne peut même pas le détester tant il fait pitié, c’est un comble tout de même.

Je n’ai aussi pas aimé que quand on lui fait subir ce qu’en définitive les Anges pleureurs font subir à leurs victimes, on choisit un Compagnon pour s’y coller. Quand les Docteurs précédents prenaient des décisions terribles, ni RTD, ni Moffat ne se cachaient derrière leur petit doigt. Ils assumaient, d’ailleurs souvent avec panache. En fait l’épisode confirme que Thirteen est condamnée à demeurer exempte de toute critique envisageable, à rester un Docteur de vitrail. Le Docteur féminin ne peut prêter le flanc à aucune remise en cause, c’est, à mon avis, tout simplement trop casse-gueule pour la BBC et le showrunner. Je dois donc reporter mes espérances à la saison prochaine, quand Jodie sera davantage inscrite dans le décor et que les questions de représentation auront alors, peut-être, moins d’importance. Chez mes amies geeko-féministes des Mary-Sue j’ai pu lire qu’il était particulièrement  irritant que Graham appelât Thirteen « Doc », car c’est dépréciatif venant d’un homme.  C’est chaud patate, les amis.

Par contre, bonne nouvelle, cette fois cela s’améliore pour les Compagnons. Ils gagnent en émotion, on s’attache à eux. Et ils participent enfin à l’action. Rien d’extraordinaire, certes, ce n’est pas non plus Martha se dressant seule contre le Maître, mais il y a désormais des Compagnons à bord du TARDIS, pas seulement des passagers, On progresse. Ceci dit le véritable atout de l’opus reste l’extraordinaire composition de Vinette Robinson (Sally chez Sherlock) en Rosa Parks, si éloquente par sa dignité dans la révolte et son héroïsme tranquille naissant au sein du quotidien. C’est aussi grâce à elle que les scènes exposant sans fards la réalité de la ségrégation acquièrent  un impact aussi dévastateur, quelque soit la quantité de remplissage les entourant. La vérité est que Rosa Parks n’a nul besoin du Docteur. (**)


Enfin bref, c'était cool de revoir Sally, toujours de grands moments.

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Message  Estuaire44 Jeu 25 Oct 2018 - 15:13

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Message  Dearesttara Lun 29 Oct 2018 - 14:17

Arachnids in the UK ne promettait pas des masses avec un titre pareil digne d'un gros nanar (oui, j'ai compris que c'était une ref. aux Sex Pistols, c'est quand même un titre aussi subtil que Shark attack...). Le résultat est en effet à la hauteur. Chibnall ne tire rien de plus qu'une intrigue d'invasion d'araignées géantes en huis clos digne d'une série Z du mardi soir à 1h45 sur la TNT. Je m'y serais fait si l'option nanar burlesque WTF décomplexé avait été prise, comme dans l'hilarant Dinosaurs in the spaceship. Ou alors avec un serial plus intense comme dans Planet of Spiders du Troisième Docteur.

Ben non, intrigue premier degré qui suit sans surprise aucune les poncifs du genre (attaque des araignées-arrivée base des araignées-chasse des araignées-victimes des araignées, contre-attaque des héros), discours franchement lourdingue sur le capitalisme privilégiant le bénéfice au travail bien fait (la phrase est dite textuellement), références politiques à l'Amérique Trumpiste commençant à fatiguer sérieusement, répétition inlassable de scènes, intrigues perdues en route (quid de l'araignée dans le pull du Docteur ?)... non, c'est une vraie cata, et on ne retrouve absolument pas le style des aventures de Doctor Who dans ce scénario nanardesque. Les quelques pointes d'excentricité comme l'utilisation du rap pour une scène-clé ne font pas illusion.

D'une manière amusante, il semble que Chibnall soit un grand fan de Sex and the city. Dans la série des 90s, Chris Noth incarnait un "Big" businessman qu'on voyait comme le nouveau Donald Trump. Arachnids in the UK offre donc à Noth un rôle similaire : ricain pur sucre, républicain capitaliste dans l'âme, mais en beaucoup moins sympa évidemment, son personnage est clairement vu comme une parodie agressive de Big, mais surtout un pastiche de l'actuel occupant de la Maison-Blanche. Cela permet à Chibnall de tirer à boulets rouges sur les States (oui, on est plus Davies que Moffat sur le coup), et Noth est excellent comme toujours. Mais à force d'être le pur réceptacle des obsessions de Chibnall, le perso devient juste caricatural et imbuvable, souligné avec des traits aussi gros que les toiles. C'est d'ailleurs le problème depuis le début de la saison : le showrunner sacrifie action et personnages au service d'un discours certes louable, mais qui finit par tuer toute l'efficacité de ses actions.

La cata n'est pas absolue : Chibnall en fait trop dans les sujets sociaux, mais il n'est pas moraliste, et il est habile à ne pas rendre le triomphe final trop éclatant. Thirteen demeure lisse comme la soie d'araignées géantes qu'elle combat, mais ces digressions excentriques amusent à défaut de convaincre. En leader droit et ferme, Jodie Whittaker a les épaules, mais on attend vraiment davantage. Le trio de Compagnons est certes toujours aussi peu développé, mais on sent quelques efforts deci-delà, notamment dans la coda, de loin le meilleur moment de l'épisode où tous les Compagnons scellent leur alliance avec la Doctoresse - bon c'est un passage obligé, qu'on attendait tous, mais ça fait toujours plaisir. Que les trois compagnons aient chacun une motivation pour la suivre promet quelque peu un développement psychologique plus intéressant à l'avenir... ou pas. (**, dont 1 * pour Evil Big)
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Message  Estuaire44 Jeu 1 Nov 2018 - 14:31

Encore qq jours d'absence, ma critique la semaine prochaine.

Lors du concert Halloween de la BBC

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Message  Estuaire44 Ven 2 Nov 2018 - 18:38

Merci à France 4, Saint Bernard des vacanciers exilés volontaires loin de l’Internet. Arachnids in the UK choisit donc comme thème les araignées, sujet horrifique qui peut se comprendre si on le perçoit comme un épisode Halloween, mais encore aurait-il fallu réellement incorporer cette référence.

Tel quel ce thème détonne. Après les échecs, aussi valeureux et brillants qu’inexorablement réitérés, de RTD et Moffat pour renouveler Daleks et autres Cybermen, on comprend que Chibnall ait annoncé un aggiornamento excluant les grandes figures antagonistes du passé. Mais ici, outre que le Docteur ait effectivement déjà eu affaire aux araignées, celles-ci constituent également un marronnier absolu de l’épouvante traditionnelle, sans même remonter jusqu’à Tolkien. Ha, ces araignées servant à gagner ses premiers points d’expérience à ADD ou à Age of Wonders, que de souvenirs ma bonne Lucette. Au lieu d’optimiser son audacieuse initiative en emmenant le Whoniverse vers de nouveaux horizons, Chibnall se borne à faire du neuf avec du vieux, et sans brio réel.

En effet, le choix d’histoires simples et limitées à un unique opus continue à ne pas convaincre davantage, Je suis au regret, on reste loin de RTD. Les péripéties du jour s’appuient sur de superbes images de synthèse des arachnides, l’un des deux points forts de l’opus (avec son invité américain), non on peut nier le progrès accompli depuis la guêpe ridicule qui lestait le par ailleurs excellent The Unicorn and The Wasp. Mais l’intrigue assez simpliste (parodie de Trump déjà moultes fois vues ailleurs, vague resucée de Godzilla) nous laisse sur notre faim, bute surtout sur l’impossibilité consubstantielle de Doctor Who à se muer en réel récit d’épouvante du fait de son historique et de son public familial. Comme lors d’un épisode comme The Rebel Flesh, les prouesses visuelles ne peuvent donc être exploitées qu’en surface.

Par ailleurs l’épisode souffre de faiblesses propres, comme multiplier les localisations pour se doter artificiellement de matière au lieu de prolonger le huis clos souterrain davantage propice à l’épouvante. Le récit se disperse également en choisissant d’accorder tout un coup beaucoup d’espace aux Compagnons. Le trio continue ici à se présenter, alors que nous en sommes déjà au tiers de la saison. RTD optait pour la démarche inverse, présenter totalement le Compagnon et sa famille dès son premier épisode (qui lui dédiait souvent son titre), pour ensuite le faire évoluer à travers la relation tissée avec le Docteur au fil des aventures (Moffat c’était encore tout autre chose). Avec Chibnall, les Compagnons se développent à travers leur propre environnement, qui continue à se dévoiler progressivement, bien davantage qu’avec un relationnel à peu près invariant avec le Docteur (elle fait tout, ils suivent quasiment en touristes).

On avouera trouver cette option assez frustrante, d’autant que le procédé s’avère assez maladroit (la lettre paternelle tombant comme un cheveu sur la soupe au beau milieu de l’action) ou une nouvelle fois empesé par le politiquement correct, dont cette saison devient un bréviaire. C’est notamment le cas pour la mère de Yaz, inévitablement parfaite là où les mères précédentes (à commencer par l’épatante Jackie) comportaient les défauts et aspérités qui les rendaient vivantes et crédibles. Ici on est dans l’imagerie, qui n’apporte rien à Yaz, à la fois aimant sa famille mais désirant son indépendance, ultra original. Il ne manque rien à sa mère, ni même d’être victime d’un homme blanc. Pas la peine d’attendre qu’elle gifle le Docteur (l’amusant rituel de naguère), un Docteur elle aussi parfaite et enthousiasmante et passablement lisse du coup, malgré l’énergie toujours roborative de Jodie.

Tout ceci ravira sans doute ceux qui pensent la série en termes de représentation, on avouera trouver cet aspect aussi sympathique que passablement lourd. D’autant que cela se répercute sur les rencontres du jour déjà mécaniquement impactées par l’espace consacré aux seuls Compagnons, les conduisant à se réduire à des caricatures. La scientifique demeure transparente de bout en bout, on se demande bien pourquoi elle reste dans le jeu, tout en espérant que cela ne soit pas simplement pour avoir une femme issue d’une minorité de plus. Mais Chibnall a heureusement la bonne idée d’introduire de l’humour dans sa satire caustique de Trump. Même si l’on ne fera jamais moitié aussi bien dans ce domaine que le SNL et Alec Baldwin, cela permet au sauveur de l’épisode d’entrer en scène. On sait à quel point Chris Noth compte parmi les tous meilleurs acteurs télé américains et on se régale véritablement de découvrir comment il tire parti de chaque scène de ce pamphlet pour nous divertir. Le personnage reste caricatural, mais Noth assure le spectacle avec une merveilleuse aisance. On frémit en songeant que l’on n’est pas si loin de Big par moments… Convier de tels talents constitue sans doute pour la BBC le moins mauvais moyen d’américaniser sa série phare. (**)

M’enfin, attribuer un titre en référence à la nation punk à un épisode aussi chargé en politiquement correct relève quasiment de la forfaiture. Le Spike va retourner à Londres pour échanger quelques arguments avec Chibnall.

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Message  Estuaire44 Lun 5 Nov 2018 - 11:45

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Message  Dearesttara Mer 7 Nov 2018 - 1:51

Doctor Who continue sa descente infernale vers le néant. On a commencé par le lissage, puis l'anodin, puis le lourdingue, donc il est logique que l'étape suivante soit le ridicule absolu, soit bien la destination finale de The Tsuranga Conundrum. L'épisode est une vraie  accumulation désarçonnante de scories nanardes, symptomatique de l'assèchement créatif d'un Chibnall complètement à l'ouest.

Malgré un suspense de huis clos qui prend parfois, et une critique implicite de l'automatisation à outrance de notre société, on reste effondré devant le méchant du jour, croisement entre l'Adipose (déjà vaguement ridicule) de Partners in Crime et les Porgs de Star Wars VIII (on a un peu l'impression d'être tombé devant un monstre en carton-pâte digne des basses heures de la série classique, le numérique tout laid en plus). Bien sûr, aucune personnalité dans cet adversaire qui ne fait que bouffer tout ce qui lui tombe sous la main. Les morts de l'épisode sont surtout un moyen cheap et paresseux de lui donner de l'importance. Dans ce huis-clos aussi rythmé que vain, le jeu du chat et de la souris entre la Doctoresse et son adversaire est annulé par des cascades de dialogues surexplicatifs sans fin, et des digressions perpétuelles, malgré un rebondissement final plutôt habile, ainsi que l'un des meilleurs gags de ce début de saison (le compte à rebours), mais qui relève de la pure inconscience, ce que l'excentricité de la Gallifréenne ne justifie pas. J'ai ri tout en grommelant d'irriation. J'ai trouvé que Thirteen commençait à mieux se définir, tout en demeurant un ersatz délavé de ses prédecesseurs. Je suis sûr que Jodie Whittaker est habitée par son rôle, elle nous y fait parfois croire, mais même l'une des plus douées actrices britanniques ne peut grand-chose contre une Doctoresse sans aspérités ni éclat.

On bascule totalement dans le pathétique avec l'histoire secondaire d'Yoss, qui ne semble là que pour montrer le gros panneau "Intrigue secondaire", même pas relié à l'intrigue principale. J'ai pas mal pensé à Pédale dure, soit l'une des comédies les plus navrantes que notre beau pays ait produit, tu parles d'une référence. La cata ne serait pas complète avec une jolie incohérence : pourquoi mettre la soeur en situation de pilote alors qu'elle est fragile quand son frère se débrouille très bien tout seul ? Nos trois compagnons ne foutent à peu près rien, se contentant de jouer les sages-femmes ou les gardiens immobiles devant une Doctoresse qui s'affaire beaucoup... pour pas grand-chose. Tout, absolument tout, tombe à plat. Qu'on est loin de ce chef-d'oeuvre de huis clos tendu et cardiaque qu'était 42, l'épisode qui avait lancé Chibnall comme élément important de la writer's room de la série !

Pur divertissement futuriste, on se dit que l'épisode va éviter le prêchi-prêcha politique et les ambitions sociales trop voyantes des précédents opus, mais Chibnall parvient quand même à donner dans le mélo à 3 francs zéro sou avec une fontaine de niaiserie pure entre les deux guests du jour, censés être frère et soeur, mais ne dégageant rien (je ne parle même pas de l'androïde transparent). Et comme si cela ne suivait pas, les dialogues de nos héros virent au mauvais cours de développement personnel à base de "triompher des ténèbres pour aller vers la lumière", ça ne va pas plus loin que ça. On est moins sur du Paolo Coelho que sur du Skippy le grand gourou (manque plus que la bague en langue richnou) en mode complètement emphatique. On espère vivement que Chibnall ne sera pas le fossoyeur de la série, car ça en prend le chemin. Mais on peut espérer que ses scénaristes vont redresser la barre, comme cela a été le cas quand Moffat avait ses périodes creuses. Oui, je veux y croire, même si Chibnall ne nous propose rien pour nous rassurer. (*)
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Message  Estuaire44 Mer 7 Nov 2018 - 6:52

A l’occasion de The Tsuranga Conundrum, Chibnall nous délivre comme un remake de l’excellent 42, plus d’une décennie plus tard. Et, de fait, après que la « Team TARDIS »  eut été précipitée sans trop de subtilités au sein de ce vaisseau hôpital, l’épisode fonctionne à peu près durant sa première partie. Chibnall y reconstitue un atmosphère à la Alien, porté par la curiosité que suscite initialement ce décor très design, le mystère entourant le Passager Supplémentaire ou encore la rencontre avec les personnages du jour. Cela ne casse pas la baraque, le récit résulte déjà autrement moins intense que dans 42, mais l’intérêt perdure.

Tout se casse rapidement la figure après la révélation du Gremlin en peluce, dont l’aspect passablement risible se voit encore accentué par l’emphase des (multiples) descriptions dont il fait l’objet. Ce contraste suscite un ridicule au point que l’on en est sincèrement gêné pour la série. La stratégie des Nouveaux Monstres continue à faire pschitt, dans des proportions toujours plus dommageables pour cette saison. Là encore, on est dans un toboggan vis-à-vis de 42.Bon, si l’on se veut un rien pervers, The Tsuranga Conundrum reste un intéressant cas d’école de comment son décor peut influer sur un épisode de série télé, ici pour le pire.  Après la découverte initiale, les allées et venues perpétuelles pour bien montrer l’argent investi fatiguent rapidement. Le côté lisse et lumineux du vaisseau parait antinomique à l’installation d’un huis clos oppressant, l’anti Nostromo absolu.

Et puis il s’agit ‘un vaisseau hôpital, ce qui induit quasi mécaniquement l’importation des pires faiblesses des séries hospitalières, avec une inflation du langage scientifique bidon (or Doctor Who a un génie divergeant de celui de Star Trek dans son rapport à la Science) et, pire encore, de ce pathos larmoyant auquel les invités du jour se consacrent presqu’exclusivement. Le seul à se faire butter est même un Docteur Sexy de l’Espace, c’est fou. On s’amusait beaucoup plus dans l’hosto iconoclaste de New Earth. Je pense que l’on peut décerner à l’Androïde le prix du personnage secondaire le plus inutile de la série, là aussi l’épisode tourne le dos à Alien, avec une obstination frisant le comique involontaire.

Après, ne serait que par ce que les audiences décroissent, il va bien falloir que Chibnall, et sans doute davantage encore la BBC elle-même, comprennent que si l’on regarde Doctor Who c’est pour le souffle de l’Aventure, son inventivité astucieuse, sa SF magique, etc. Mais pas pour assister à un prêche permanent, aussi positif soit-il. Surtout à l’époque de RTD (Steven le Mastermind c’est encore tout autre chose), la série a su insuffler un message humaniste tout en l’incorporant à l’action, sans en faire son Alpha et Oméga. Ici c’est tout le contraire. On y  va avec d’autant plus de gros sabots que la saison se structure en chapitres : après l’opus sur le Racisme, le Trumpisme, on a ici celui sur le Genre inversé (homme enceint, femmes aux commandes), en attendant la semaine prochaine et l’Impérialisme occidental.

On tire massivement à la ligne. Ces histoires de représentation font que le Docteur féminin doit toujours être une icône parfaite et lumineuse, donc dépourvu de substance, mais la vanne sur l’ego du Doc laisse un petit peu d’espoir. Peut-être Thirteen va-t-elle se définir comme… juvénile ? Par ailleurs, et cela doit être porté au crédit de l’épisode, il y a du mieux chez les Compagnons, qui laissent enfin derrière eux leur petit monde pour participer à l’Aventure. Bien entendu, on retrouve ici l’inversion du genre entre action et compassion, de manière assez téléphonée, mais l’équipe joue davantage le jeu. C’est déjà ça. (**)
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Message  Estuaire44 Jeu 8 Nov 2018 - 16:48

Bon, ben le public britannique ne fait pas un triomphe non plus pour l'instant à la Ere Chibnall. Non seulement les audiences décroissent, mais la satisfaction aussi. l'important carrefour qu'est le blog Doctor Who TV demande régulièrement aux internautes de noter les épisodes. Et si les notes demeurent potables, elles diminuent régulièrement :

•1. Rosa – 7.94
•2. The Woman Who Fell to Earth – 7.35
•3. The Ghost Monument – 6.84
•4. Arachnids in the UK – 5.91

5,91 c'est encore au-dessus de la moyenne, mais la série n'avait pas fait aussi mal au bout d'une semaine depuis 2015 et Sleep No More (épisode génial de Mark Gatiss, mais les Whovians ont très mal pris que le semi échec du Doc, seul Mark pouvait oser).

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Message  Estuaire44 Jeu 8 Nov 2018 - 19:10

La parole à la défense, avec ce bilan de mi saison (déjà !), assez positif

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Message  Estuaire44 Ven 9 Nov 2018 - 13:38

Billie et David (la saison 2, la saison du bonheur) à nouveau  réunis pour des audio books de Warhammer 40k destinés à la jeunesse. En soi une curiosité car transcrire pour les enfants l'un des univers de loin les plus sombres et sauvagement brutaux que je connaisse n'est pas gagné d'avance. Dans les ténèbres d'un lointain futur, il n'y a que la guerre.

https://geekdad.com/2018/11/who-is-coming-to-warhammer-adventures-audiobooks/

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Message  Estuaire44 Ven 9 Nov 2018 - 19:42

Dans cette nouvelle époque de Doctor Who, il y au moins une chose qui ne change pas, et l'on s'en réjouit particulièrement : cette année encore la série va supporter Children in Need, le téléthon au profit de l'enfance malheureuse.

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Message  docpersonne Mer 14 Nov 2018 - 11:12

The Ghost monument

Episode 2 enfin vu, j'ai pas mal traîné des pieds car le 1er ne m'avait pas emballé et je dois reconnaître que je ne suis toujours pas convaincu après le visionnage.
Tout d'abord, le générique est moche avec une musique reprenant le thème mais de manière peu entraînante. Ensuite le concept de la course spatiale est une idée sympa s'il avait été vraiment traité mais comme le fait remarquer Estuaire, ça a été mieux fait ailleurs. Je rajouterai même le téléfilm de Capitaine Flam à l’épisode de Stargate qui savaient tous deux nous embarquer dans la course.

Les compagnons jouent ce qu'on leur donne à jouer à savoir pas grand chose : la fliquette rien, Le petit fils call of duty et les échelles et le grand père par alliance a les scènes les plus intimes et le bon sens : c'est le seul qui est un tant soit peu traité convenablement.

Whitaker est assez exaspérante, elle parle beaucoup pour ne rien dire avec un accent un brin populaire et l'humour est un concept qui lui semble complètement étranger. Je pense que n'importe lequel des acteurs précédents aurait fait mieux qu'elle. On va dire qu'elle se cherche...

Parmi les acteurs invités, j'ai eu le plaisir de reconnaître Art Malik qui jouait le chef des Moudjahidin dans le James Bond Tuer n'est pas jouer. Les 2 autres invités s'en tire honorablement. Je ne les connais pas mais ils font le job.

Les décors sont le point fort de cet épisode, le bateau sur l'eau, le désert, la construction en ruine.

Les robots tueurs sont traités par dessus la jambe par contre. Apparaissant par exemple comme par magie dans le champ de tirs (le genre de trucs qui m'insupporte dans les films). Et puis on pourrait se demander comment ils sont passés par la trappe vu leur manque total de flexibilité. Quant à leurs tirs, on peut dire qu'ils sont bon pour une révision de leur firmware.
Autrement plus intéressantes étaient les créatures bandelettes qui constituaient une vraie menace en plus d'être visuellement très graphiques.
La résolution via le cigare était télécommandée surtout dans un épisode où il y a plus de bruits que de choses réellement palpitantes.
En résumé, cet épisode ne restera pas dans les mémoires comme une réussite.


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Message  Estuaire44 Mer 14 Nov 2018 - 12:01

Je partage pas mal de points de cette excellente critique. Je suis juste un peu plus indulgents sur les tirs, ce n'était pas pire que les Daleks, les Stormtroopers ou la piétaille du SPECTRE. On va dire que c'est l'un de ces nombreux moments où les Héros auraient vraiment dû mourir ! Laughing
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Message  Estuaire44 Mer 14 Nov 2018 - 14:55

Les notes de satisfaction continent à s'éroder sur Doctor Who TV. Avec une note de 5,17, les internautes y positionnent The Tsuranga Conundrum comme le sixième plus mauvais épisode du revival

1. Rosa – 7.94
2. The Woman Who Fell to Earth – 7.35
3. The Ghost Monument – 6.84
4. Arachnids in the UK – 5.91
5. The Tsuranga Conundrum – 5.17






























































































































































































































































































































































































































































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Message  Dearesttara Jeu 15 Nov 2018 - 12:54

Demons of the Punjab était prometteur sur le papier : l'exploration d'un monde oriental (même si on reste dans le Commonwealth, we are british) était prometteuse, alors que les événements du nouveau Doctor Who se déroulant dans le passé et le présent restaient circonscrites surtout à la Grande-Bretagne. Le scénariste indien Vinay Patel avait donc les mains libres pour participer à une nouvelle dynamique, qui changerait de la prudence molle de Chibnall.

Et de fait, pendant la première partie, on y croit : mini cours d'histoire sur la partition de l'Inde, enjeux bien dessinés, émotion sincère, opposition inquiétante, ce qui permet de passer outre le cliché du voyageur temporel voulant voir sa famille. Chibnall ne veut pas copier l'excellent Father's Day de Rose, donc Yaz reste sagement prudente pour ne pas commettre l'irréparable, mais cela rend l'épisode moins fort. Ce n'est pas un problème en soi, les thématiques familiales et de la tradition peuvent bien réussir à la série. Un vrai mystère autour du sadhu et des Thijarians s'installe, on retrouve la pulsation de l'action lors des confrontations entre La Doc et les aliens...

... quand Patatras, dès lors que le mystère se lève à la moitié de l'épisode, tout l'épisode s'effondre sur lui-même :  il sera dit que l'ère Chibnall-Thirteen est bloquée dans sa funeste direction : scénarios sacrifiés pour les discours sociaux au traitement lourd, personnages lisses, rythme amorphe... rien ne manque à la deuxième moitié des Demons of the Punjab : les dialogues d'une lourdeur écrasante, le prêchi-prêcha sur la folie des hommes et du nationalisme, l'arrêt total de l'action au profit d'une veillée d'armes à l'issue dévoilée d'avance (un problème déjà dans Rosa, alors que la série classique réussissait parfaitement à intégrer l'Histoire inchangée dans un roman d'aventures palpitant : Marco Polo, La Révolution Française...), le twist si prévisible du traître, les persos seulement là en tant que concepts. A tous ces problèmes, Patel renoue avec un vieux démon de Moffat : s'interdire une vraie opposition. Il réussit également un exploit : alors que Yaz est au centre de l'histoire, elle est complètement transparente (ne parlons pas des deux autres qui ne font que passer les plats), une nouvelle confirmation de l'inanité des Compagnons de cette saison. Tant qu'à être moderne, autant s'appliquer : même Moffat, vieux blanc hétéro conservateur sur les sujets sociaux, avait imaginé une jeune noire lesbienne crédible et avec une vraie personnalité. Que Chibnall, plus progressiste, échoue avec Yaz ce que Moffat avait plutôt réussi avec Bill, rappelle bien que la technique sera toujours supérieure aux bons sentiments (ce que Chibnall lui-même avait prouvé avec Broadchurch).

J'ai cru espérer un moment que Thirteen flirterait avec son côté obscur lorsqu'elle évoque l'idée de se mêler du passé, comme Ten l'avait fait avec Waters of Mars... mais Thirteen retombe vite dans la raison. Si Chibnall veut nous dire qu'avoir un vagin vous prive d'un côté obscur, je suis pas sûr que ce soit le meilleur message féministe qui soit. Whitaker est toujours très bien : je m'attends à ce que le costume du Doc soit trop grand pour chaque nouvel.le acteur-trice (je suis heureux que mes craintes ne furent jamais confirmées), c'est bien la 1re fois que je trouve que c'est le costume du Doc qui devient trop petit pour son interprète ! (**)
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