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Saga "La Hammer"

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Message  Camarade Totoff Jeu 24 Jan 2019 - 12:53

Frankenstein et le monstre de l’enfer (Frankenstein and the monster from hell, 1974)
***

 


Résumé
Condamné pour « sorcellerie », parce qu’il suit les traces du docteur Frankenstein, le jeune médecin Simon Helder se retrouve enfermé dans un asile dont le médecin n’est autre que Frankenstein qui a pris le contrôle de l’établissement ! Simon offre son aide au savant pour réaliser sa dernière expérience.

Critique
Cinquième volet de la saga réalisé par Terence Fisher (mais il existe deux autres Frankenstein « non canonique »), ce film n’a pas la flamboyance des précédents ni même leur originalité. De nombreux éléments sont ainsi repris des films précédents. A l’image de Peter Cushing, le baron paraît las, pour la première fois. C’est que la flamme s’est éteinte. Malgré tout, ce Monstre de l’enfer – le titre est d’un sensationnalisme ! – a plus de qualités que de défauts.

Il y a certes de nombreux éléments déjà vu. Le vol de cadavre (Frankenstein s’est échappé), l’assistant volontaire (La revanche de Frankenstein), l’opération du cerveau et la prise de contrôle d’un lieu (Frankenstein créa la femme), les détails gore de l’opération (Le retour de Frankenstein) ; sans oublier la révolte finale de la Créature (qui ne manque pas de se regarder dans un miroir) présente dans tous ! Néanmoins, on peut aussi lire cela sous l’angle de la folie car la question est posée dans cet opus : Frankenstein est-il fou ? On peut se le demander depuis le premier film mais le final pose officieusement la question. Le regard de Peter Cushing mi-hagard mi-souriant interroge. Et quelle meilleure définition de la folie que celle qui consiste à dire que c’est refaire sans cesse la même chose en espérant un résultat différent ? A noter que le scénario de John Elder reprend l’idée d’accoupler le monstre et la jeune fille à James Whale.

Frankenstein et le monstre de l’enfer dispose d’un élément que les autres n’ont pas : l’humour ! Certes, il est rare, noir et plutôt corsé. Mais pour la première fois, on voit Frankenstein rire ! C’est aussi surprenant que Dracula buvant du lait ! Ainsi, après l’opération du cerveau, trouve-t-il succulent de manger…des rognons ! Il y a cet échange qui ne manque pas de sel : « Êtes-vous malade ? – Peut-être bien. Je ne me suis jamais senti aussi bien » ! A mettre en relation avec la question supra. Il a aussi cet aphorisme qui lui va très bien : « Beaucoup d’hommes s’identifient à Dieu » car « Beaucoup d’hommes ont cette conception d’eux-mêmes » ! Or, Dieu n’est-il pas Créateur ? A l’instar de Frankenstein baptisé « Créateur d’homme » par Simon. Par ses recherches, Frankenstein pousse la science très loin, mais pose des questions qui doivent l’être et que nous pouvons toujours entendre (quel est le but de toute recherche ? est-ce parce que l’on peut faire que l’on doit faire ?). Plus qu’un créateur, il est un porteur de lumière.

Terence Fisher n’a pas perdu la main même si la séquence de visite des patients au début du film est longuette. Il réussit des scènes très fortes comme Simon fouetté aux sangs avec la lance à incendie ou l’attaque de la Créature sur Simon (que celui qui ne sursaute pas lève la main !). Les différentes phases de l’opération sont réalisées avec patience (pour les nerfs du spectateur c’est plus dur !) et les détails ne nous sont pas épargnés ainsi qu’une façon de ligaturer les artères à déconseiller de voir si vous devez passer à table ensuite ! Côté décor, c’est éminemment austère à l’image du film tout entier. Pas de couleur chatoyante, pas de verdure : du gris, et beaucoup de rouge.

Côté casting, Peter Cushing demeure impérial. L’acteur a certes vieilli et accuse physiquement le coup de la mort de son épouse en 1971. Quelque part, le scénario intègre la lassitude de l’acteur en la transposant partiellement chez son personnage mais quand il s’agit de montrer le Frankenstein cruel et manipulateur d’antan, l’acteur répond présent et réalise lui-même une scène de bagarre très réussie ! Shane Briant a plus d’allant que dans le pâle Capitaine Kronos. On croit davantage qu’il est médecin qu’on ne l’a cru vampire mais il n’a pas le charisme d’un Francis Matthews (La revanche de Frankenstein). Il joue cependant crânement son rôle et il parvient à exister aux côtés de Peter Cushing. A ses côtés, Madeline Smith est une Hammer’s Girl plutôt falote. Certes jolie (le critère de base chez la Hammer), elle n’a pas ici le sex appeal d’une Valérie Gaunt (Frankenstein s’est échappé) ni la grâce d’une Veronica Carlson (Le retour de Frankenstein). Longtemps muette, son rôle tient presque de la figuration même si elle est présente à toutes les scènes. Ce film a d’ailleurs la particularité d’être un peu choral dans la mesure où le trio Frankenstein/Simon/Sarah dispose d’un temps d’écran quasiment identique.

Quant à savoir si Frankenstein apprendra de ses erreurs, et comprendra que sa tâche est prométhéenne, la réponse est donnée dans le premier opus et répété à chaque film. Par son obsession, Frankenstein a créé toute sa vie son propre enfer. Il a commencé dans un château et finit dans un asile. A l’image de l’Homme, Frankenstein ne s’arrêtera jamais de défier Dieu parce qu’il est un homme justement.

Anecdotes
Sortie anglaise : mai 1974 Sortie US : octobre 1974 Sortie française : 21 janvier 1976
Il s’agit du dernier film réalisé par Terence Fischer.
Le tournage s'est déroulé en 1972 aux studios d’Elstree.
Dans un commentaire, Peter Cushing déclara que la perruque qu'il devait porter le faisait ressembler à l'actrice Helen Hayes.
Avant d’être acteur, David Prowse était culturiste.
Selon Madeline Smith, « Peter Cushing était au bout du rouleau. Il venait de perdre sa femme et avait sombré dans un deuil profond. Je ne crois pas lui avoir adressé plus de trois mots. »
Le film connut un échec public.
Madeline Smith/Sarah : actrice anglaise, elle débute au théâtre, fait un peu de mannequinat avant de jouer dans le film italien Escalation (1968). La Hammer lui donnera un rôle sensuel dans Une messe pour Dracula (1970) puis nettement sulfureux dans The Vampire lovers (1970). Elle a également joué dans Vivre et laisser mourir (1973). Sa carrière s’arrête avec ce film.
Dave Prowse/le monstre : body-builder et acteur britannique, il supervisa l’entraînement de Christopher Reeves pour le Superman de 1978. Au cinéma, il joue dans Les horreurs de Frankenstein (1970), Orange mécanique (1971), Jabberwocky (1977), Star Wars (1977, 1980, 1983 : Dark Vador mais il est doublé par James Earl Jones). Il tourne aussi pour la télévision : Départements S (1969), The Benny Hill Show (1969-1984), Docteur Who (1972), La petite maison dans la prairie (1975). Au Royaume-Uni, sa notoriété découle également de son association avec une campagne destinée aux enfants sur la sécurité routière ; ce qui lui valut d’être décoré de l’Ordre de l’Empire britannique.
John Stratton/Le directeur : acteur britannique (1925-1991), on l’a vu au cinéma dans La mer cruelle (1953), SOS Scotland Yard (1956), Un compte à régler (1960). Il est plus présent à la télévision : Douglas Fairbanks Jr presents (1955),Chapeau melon et bottes de cuir (1961), sir Arthur Conan Doyle (1967), Sherlock Holmes (1968), The Black Tulip (1970), Les rivaux de Sherlock Holmes (1971), Once upon a time (1973), Raffles (1977), Les professionnels (1978), The tale of Beatrix Potter (1982), Docteur Who (1985), Les règles de l’art (1991)
Patrick Troughton et Shane Briant ont déjà tourné pour la Hammer.

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Message  Camarade Totoff Mar 29 Jan 2019 - 13:43

Saga Hammer II




Saga "La Hammer" - Page 2 960

Dracula
Dracula 73 (1972)
Dracula habite toujours à Londres (1974)

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Vampires
Les maîtresses de Dracula (1960)
Le baiser du vampire (1963)
The vampire lovers (1970)
Lust for a vampire (1971)
Les sévices de Dracula (1971)
Comtesse Dracula (1971)
Le cirque des vampires (1972)
La légende des sept vampires d’or (1974)

Saga "La Hammer" - Page 2 7ff406848fa71446b86841bdfee88239

Aventures
Les étrangleurs de Bombay (1960)
L’empreinte du dragon rouge (1961)
Le fascinant capitaine Clegg (1962)
L’attaque du San Cristobal (1962)
Les pirates du Diable (1964)
La Déesse du feu (1965)
Un million d’années avant Jésus-Christ (1966)

Saga "La Hammer" - Page 2 Raquel-welch-un-million-dannees-avant-jc-don-chaffey-1966_0

Thrillers
Hurler de peur (1961)
Le spectre du chat (1961)
Meurtres par procuration (1963)
Maniac (1963)
Paranoiac (1964)
Confession à un cadavre (1965)

Saga "La Hammer" - Page 2 Critique-le-spectre-du-chat-gilling15

Monstres divers et créatures mythologiques
L’homme qui trompait la mort (1959)
Le fantôme de l’Opéra (1962)
L’empreinte de Frankenstein (1964)
Les monstres de l’espace (1967)
La momie sanglante (1972)

Saga "La Hammer" - Page 2 Critique-le-fantome-de-l-opera-fisher1
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Message  Estuaire44 Mar 29 Jan 2019 - 15:52

Quel programme ! hi
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Message  Camarade Totoff Mar 12 Fév 2019 - 14:18

Confession à un cadavre (The Nanny, 1965)
****





Résumé
Le jeune Joey, dix ans, accusé d’avoir tué sa petite sœur, sort de l’hôpital psychiatrique où il avait été enfermé alors qu’il crie à la culpabilité de sa nourrice. La confrontation entre le garçon perturbé et la gouvernante imperturbable est violente et constante, éprouvant toute la famille.
 
Critique
Si le titre français est en partie inexact puisqu’il ne se rapporte qu’à une seule scène, il correspond aussi à la scène capitale de ce thriller implacable. Tout au long du film, il est impossible de savoir si Joey est un sociopathe en puissance ou bien un innocent qui lutte pour sa vie. Rien dans le comportement de « Nanny » - elle n’aura jamais d’autre nom hormis un « Mary Poppins » jeté avec ironie par une jeune voisine ; ce qui en fait la personnification de ces gouvernantes indissociable de la bonne société anglaise – ne prête le flanc à ces accusations. Mais c’est justement le talent de film éprouvant et au final vraiment dur et sordide que de faire de cette absolue normalité une angoissante situation ! L’angoisse est un sentiment qu’on ne peut supporter qu’un temps alors il est effroyable d’imaginer que angoisse et vie quotidienne soient synonymes !

Les gouvernantes aident au bon fonctionnement de la « maison », la famille et le lieu où celle-ci habite. Et c’est exactement ce que fait Nanny. On l’a voit préparer et servir le dîner, coiffer sa maîtresse, la réconforter, être attentive aux besoins de chacun. Comme le dit le père, elle fait partie de la famille. Or, Joey la défie dans chacune de ses tâches : il refuse de manger ce qu’elle prépare, qu’elle l’aide pour le bain ou quoique ce soit donc. Il l’atteint donc dans son être propre ; il lui dénie le droit d’exister. Les dialogues ; toutes les scènes,  entre William Dix et Bette Davis sont d’une grande violence psychologique. Même les tentatives de Nanny pour expliquer ou excuser le comportement dérangeant et choquant du jeune garçon finissent par mettre mal à l’aise. Pourquoi fait-elle ça ?
 

La cellule familiale où revient Joey est parcourue de tensions et de mal-être. Mais sont-ils la cause ou la conséquence de l’internement et du retour de l’enfant ? Le père est un despote rigide obsédé par la bonne tenue et les apparences. Son travail l’accapare certes mais il est incapable d’apporter le moindre réconfort à sa femme qui est brisée, rongée par la peur et l’angoisse. Le seul dîner familial qu’on nous montre tourne au désastre. Les tensions ont fait exploser l’apparence de normalité mais, en fait, cela ne résout rien car un puissant non-dit existe. A la base de tout sentiment ce culpabilité, il y a un péché originel.
 
Dans ce thriller éprouvant, Bette Davis – la seule star internationale à avoir tourné pour la Hammer – réalise une prestation de haut vol. Sa Nanny est irréprochable et l’actrice varie très peu ses expressions puisqu’une bonne gouvernante n’en montre rien. Ce qui rend justement chacune des variations qu’on observe si précieuses et si dérangeantes. On ne sait jamais si elle réagit à un mensonge odieux ou à une vérité qui l’est tout autant. En face d’elle, le jeune William Dix fait un très bon travail. Il est peu expressif mais c’est précisément ce qu’il faut. En effet, comment prendre au sérieux une accusation de meurtre quand celui qui la profère a le visage lisse ? N’est-ce-pas un comportement de sociopathe que de demander à regarder la télévision alors qu’on vient, sois disant, d’échapper à un meurtre ? Il faut également saluer la performance de Jill Bennett, « tante Pen », venu garder son neveu et qui découvre la vérité au cours de la nuit. L’actrice la joue d’abord légère et un peu superficielle avant d’en montrer tout à la fois la force et la fragilité, et la tragique lucidité.
 
Anecdotes :
Sortie US : 27 octobre 1965 Sortie anglaise : 5 novembre 1965 Sortie française : 2006 (DVD)
Scénario :  Jimmy Sangster d’après un roman d’Evelyn Piper
Réalisation : Seth Holt. Réalisateur britannique (1923-1971), on lui doit Hurler de peur (1961), Le coup du lapin (1967), la momie sanglante (1972). Il succombe à une crise cardiaque.
Dans son Guide des films, Jean Tulard fait ce commentaire : «  Un drame psychologique où l’horreur est distillée peu à peu grâce à un remarquable scénario de Jimmy Sangster et à une parfaite direction d’acteurs. »
Le réalisateur Seth Holt a trouvé « impossible » de travailler avec Bette Davis.
C’est le dernier film Hammer à être réalisé en noir et blanc.
Le rôle de la nounou était à l’origine destiné à Greer Garson, qui a accepté avant de se désister, affirmant que le scénario ne serait pas bon pour sa carrière. Jimmy Sangster, qui a écrit et produit le film, a déclaré: « Je suis allé à Santa Fe et j’ai rencontré Greer. Elle a dit qu’elle aimait le scénario et que tout allait bien. À mon retour à Londres, nous avons reçu un message de Los Angeles indiquant que Greer Garson ne pensait pas que le scénario ferait beaucoup de bien à sa carrière. Je n’ai pas aimé dire qu’elle n’avait pas fait de carrière à cette époque. »
La co-vedette William Dix, âgée de 10 ans, n’a pas pu assister à la première britannique du film en raison du classement « X » qu’il avait obtenue à l’origine.
Confession à un cadavre marque le début d’un accord de distribution entre la Hammer, la 20th Century Fox aux États-Unis et ABPC au Royaume-Uni.
Jimmy Sagnster résista à Bette Davis qui tentait de le séduire mais dû céder à la Fox qui voulait une fin heureuse. Bette Davis reprocha à Sangste d’avoir « compromis » le film.
Pour les publicitaires de la Hammer, le décor du film fournissait l’opportunité de promouvoir de la porcelaine, des tourne-disque et même du mobilier de cuisine.
Bette Davis/Nanny : actrice américaine née Ruth Elizabeth Davis (1908-1989), elle débute au théâtre avant d’être révélé au cinéma dans L’homme qui jouait à être Dieu (1932). Suivront L’Emprise (1934), L’Intruse (1936, Oscar de la meilleure actrice), Femmes marquées (1937), L’Insoumise (1938, Oscar de la meilleure actrice), La Vipère (1941), Eve (1950, Prix d’interprétation féminine à Cannes), Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (1962), The Anniversary (1968), Mort sur le Nil (1978).
William Dix/Joey Fane : acteur anglais, seulement crédité, à part ce film, pour L’extravagant docteur Doolittle (1967) et Superstition (2001). Il participa au documentaire The world of Hammer (1994).
Wendy Craig/Virginie Fane : actrice britannique, c’est son premier vrai rôle au cinéma. On l’a vue ensuite dans Just like a woman (1967), Joseph Andrews (1977) mais elle a fait l’essentiel de sa carrière à la télévision : Destination danger (1961), The Troubleshoters (1977), Nanny (1981-1983), Inspecteur Barnaby (2002), Miss Marple (2013),
Jill Bennet/Tante Pen : actrice britannique (1931-1990) née à Pengang dans les États malais fédérés. On l’a vue au cinéma dans Moulin Rouge (1952), La vie passionnée de Vincent Van Gogh (1956), Les criminels (1960), La charge de la brigade légère (1968), Jules César (1970), Rien que pour vos yeux (1981), Un thé au Sahara (1990). Elle se suicida en avalant des barbituriques.
James Villiers/Bill Fane : acteur britannique (1933-1998), vu au cinéma dans Les damnés (1962), Répulsion (1965), Dieu pardonne, elles jamais ! (1969), La momie sanglante (1971), Asylum (1972), Rien que pour vos yeux (1981), Au-dessous du volcan (1984), Aux sources du Nil (1990). Il a également tourné pour la télévision : Ivanhoé (1958), Le Saint (1964), Chapeau melon et bottes de cuir (1966), L’homme à la valise (1967), The Troubleshooters (1972), Angoisse (1975), Le club des cinq (1978), House of Cards (1990), Les mémoires de Sherlock Holmes (1994). Il succomba à un cancer.
Pamela Franklin/Bobbie Medman : actrice britannique née à Yokohama, elle a notamment joué au cinéma dans Le Lion (1962), Les nouvelles aventures de Flipper le dauphin (1964), And soon the darkness (1970), Et demain les monstres (1976). A la télévision, elle a joué dans Cannon (1972, 1974), Hawaï Police d’État (1977), L’île fantastique (4 épisodes, 1978, 1979, 1981). Elle se retire au début des années 80.
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Message  Camarade Totoff Ven 22 Mar 2019 - 15:06

The vampire lovers (1970)
****



Résumé
Lors d’une soirée, une comtesse prend prétexte d’un parent mourant pour laisser sa nièce Marcilla à la garde du Général von Spielsdorf. Mais c’est une ruse car Marcilla est en réalité Carmilla Karnstein, une vampiresse qui a un goût pour les jeunes femmes. Or, le Général a une nièce, Laura, qui ne tarde pas à tomber sous la coupe de la trop jolie Marcilla. Bientôt, les morts s’accumulent dans la contrée. Un voisin, Morton, a aussi une très belle fille, Emma, qui est une amie de Laura…

Critique
A l’orée des années 1970, la Hammer cherchait de nouvelles idées et c’est exactement ce que le scénariste Tudor Gates et les producteurs Harry Fine et Michael Style vont lui apporter sous la forme d’une adaptation du court roman Carmilla, de Joseph Sheridan Le Fanu. C’est l’acte de naissance de la seule trilogie de la Hammer, la trilogie Karnstein, qui aurait pu même s’enrichir d’un quatrième volet si Michael Carreras n’avait pas voulu faire table rase des projets antérieurs quand il reprit le studio en 1973. Cette série, mais à commencer par ce film,  va permettre à la Hammer d’aller plus loin dans le gore – le film s’orne notamment de très belles scènes de décapitation (plans alors inédits) mais aussi dans l’érotisme. The vampire lovers est ainsi un défilé de femmes toutes plus belles les unes que les autres dont on admire les poitrines nues à plusieurs reprises. Il y a même un nu intégral pour Ingrid Pitt précédé d’un « strip-tease » somptueusement filmé par Roy Ward Baker. La chambre est plongée dans la pénombre et l’actrice seulement éclairée de dos par la lumière lunaire à travers une fenêtre.

Si la Hammer est coutumière quant à choisir des créatures superbes (et qui crient très fort, comme ici et à plusieurs reprises), le film bénéficie également du fait que ce sont de bonnes actrices. Pippa Steele a l’insigne honneur d’être la première victime d’Ingrid Pitt et elle se montre convaincante. La scène de séduction est filmée avec classe, sensualité. C’est d’ailleurs la marque de Roy Ward Baker sur ce film. Malgré le thème, il ne tombera jamais dans la vulgarité. Le spectateur a aussi un aperçu de son talent avec la structure du film qui est en partie un flash-back.

La scène d’ouverture, qui est un modèle de poésie, est rappelée dans la dernière partie du film, et l’on comprend alors que tout ce que l’on a vu aurait pu ne pas être ! Le scénario a également l’habileté cruelle de faire disparaître le personnage de Laura au bout de vingt minutes alors qu’on pouvait penser qu’il s’agissait du second rôle féminin ! Sauf qu’on a ici un écho du Psychose d’Hitchcock. Du coup, quand « Marcilla » rebaptisée « Carmilla » apparaît dans la vie d’Emma (Madeline Smith), c’est l’angoisse assurée puisque le spectateur « sait » ce qui va suivre et peut donc s’inquiéter. D’autant, et le baron Hartog le dira, que les vampires sont intelligents. On en a plusieurs exemples avec Carmilla. Peut-elle arriver à ses fins ? Certainement !

Visuellement, c’est superbe. Les décors sont vraiment splendides, notamment les ruines du château Karnstein avec sa chapelle de style byzantin ou la salle de bal du Général (qui ressemble à la grande salle dans Capitaine Kronos) et la maison de Morton. Il y a un luxe qui flatte l’œil. La description des cauchemars est également rendue par un enchaînement d’images menaçantes en noir et blanc qui fait penser au tableau de Jacob Füssli, justement appelé « Le cauchemar ». Avec habileté, Roy Ward Baker enchaîne le récit poignant du cauchemar avec une scène érotique ; le lien étant Carmilla, ce qui est évident pour le spectateur mais pas pour Emma. Éros et Thanatos sont bien unis dans une même chair ! Autre scène forte, la mise à mort du trop perspicace docteur. Dans un décor forestier qui aurait pu être bucolique mais qui se charge de ténèbres, Carmilla s’avance dans une tenue vaporeuse mais l’œil froid ; parfaite manifestation de la Mort en marche !

The vampire lovers a cette première originalité que le vampire est féminin. Il s’affranchit aussi du code traditionnel en permettant à Carmilla de vivre le jour et même de boire du vin (rouge !). C’est également une représentation explicite de l’amour saphique. Lorsque Carmilla réconforte Emma, le réalisateur se concentre sur le visage extatique d’Emma. Il suffit d’un regard entre Ingrid Pitt et Kate O’Mara pour que Carmilla enchaîne à elle la gouvernante. Certes, puisque Carmilla est un monstre, on pourrait s’attendre à un discours moralisateur sur une « anormalité » dans les relations entre femmes. Sauf que cette condamnation n’arrive jamais. En outre, il y a une remarquable sensualité dans les scènes de séduction et Ingrid Pitt y est pour beaucoup. En effet, jamais l’actrice n’en fait trop. Elle donne à voir un attachement qui paraît réel et sincère tant envers Laura qu’avec Emma ; ce qui est conforme au roman où la vampiresse ne cesse de protester de son amour pour sa proie qu’elle vide pourtant de sa vie chaque jour un peu plus. Ingrid Pitt détonne quelque peu dans la galerie des « Hammer’s Girl » par son physique d’abord ; plus âgée que la plupart des actrices habituelles, elle déploie une séduction plus mûre. Elle a en outre un vécu personnel dramatique et une expérience plus grande. Elle a donc un très grand impact à l’écran et s’impose comme une des meilleures actrices de la firme dans un des meilleurs films de celle-ci.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 4 octobre 1970. Sortie américaine : 22 octobre 1970. Jamais exploité en salle en France, ce film n’a été diffusé que lors du festival du film fantastique de Paris en 1972 et 1976
Scénario : Tudor Gates d’après Carmilla. Tudor Gates (1930-2007), scénariste anglais, il écrivit les scenarii de Barbarella (1968), La soif du vampire (1971), Lust for a vampire (1971), Les sévices de Dracula (1971), Chatouilleuses volcaniques (1972), Intimate Games (1976), et à la télévision : sir Francis Drake (1962), Vendetta (1966-1968), Sherlock Homes et Docteur Watson (1980).
Réalisation : Roy Ward Baker
Carmilla avait été adapté par Roger Vadim sous le titre Et mourir de plaisir en 1960.
L’action se passe en Styrie. Cette ancienne province de l’Empire d’Autriche est aujourd’hui un Land de la République d’Autriche.
Ingrid Pitt aurait dû tourner dans la suite, Lust for a vampire, mais elle s’est fâché avec les producteurs. Selon elle, ils étaient jaloux de sa relation avec sir James Carreras.
Le contrat de Tom Chantrell comme artiste régulier des affiches britanniques de la Hammer arrivait à échéance avec Une messe pour Dracula. Il fut néanmoins retenu par la compagnie pour créer des illustrations de préproduction. La première version de celle pour The vampire lovers montrant une femme mordant au cou une femme seins nus causa une certaine controverse quand elle parut dans la presse commerciale en janvier 1970.
L’agent John Redway suggéra Shirley Eaton à James Carreras mais celui-ci refusa sous prétexte qu’elle était trop âgée alors qu’elle était plus jeune qu’Ingrid Pitt.
En juillet 1970, le classement X passa de 16 à 18 ans en Grande-Bretagne, poussant sir James Carreras à dévoiler davantage de nudité.
Le roman Carmilla fut réédité à l’occasion de la sortie du film accompagné de quelques une des autres nouvelles de Sheridan le Fanu dans un recueil au format livre de poche intitulé The vampire lovers avec Peter Cushing en couverture
Ingrid Pitt/Carmilla : actrice britannique, née Kasha Kotuzova à Varsovie (1937-2010), elle  passa trois ans dans un camp de concentration avant de vivre un temps en Allemagne de l’Est dont elle part en épousant un soldat américain. C’est à ce moment-là qu’elle adopte le nom de Pitt. Elle commence par un petit rôle dans Quand les aigles attaquent  (1968) avant de tourner Comtesse Dracula (1971), la maison qui tue (1971), Le Dieu d’osier (1973), Octopussy (1983). Elle a aussi tourné pour la télévision : L’homme de fer (1967), Jason King (1972), Docteur Who (1972, 1984). Pour cette série, elle coécrivit un épisode avec son mari en 1984.  
Kate O’Mara/La gouvernante : actrice britannique née Kate Carroll (1939-2014), elle joue essentiellement à la télévision avec Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Destination Danger, Le Saint (3 épisodes, 1967-1968), Les Champions (1968), Département S (1969), Amicalement vôtre (1972), Le retour du Saint (1978), Dynastie (19 épisodes, 1986), Docteur Who (6 épisodes, 1985, 1987). La même année que The vampire lovers, elle tourne dans Les Horreurs de Frankenstein ; ce qui constitue quasiment toute sa carrière cinématographique.
George Cole/Roger Morton : acteur britannique (1925-2015), on l’a vu au cinéma dans La nuit commence à l’aube (1950), Les aventures de Quentin Durward (1954), Cléopâtre (1963), L’oiseau bleu (1976), Mary Reilly (1996). Il a également tourné pour la télévision : Suspicion (1957), Gideon’s Way (1964), Alerte dans l’espace (1971), Madigan (1972), Regan (1976), Le retour du Saint (1978), Miss Marple (2007), Inspecteur Barnaby (2008).
Douglas Wilmer/baron Hartog : acteur britannique (1920-2016), il a surtout œuvré au cinéma avec La revanche de Robin des Bois (1954), Richard III (1955), La bataille du Rio de La Plata (1956), Cléopâtre (1963), La chute de l’Empire romain (1964), Quand l’inspecteur s’emmêle (1964), Les 13 fiancées de Fu Manchu (1966), La vengeance de Fu Manchu (1967), Antoine et Cléopâtre (1972), Le frère le plus futé de Sherlock Holmes (1975, il joue le détective),  Octopussy (1983). Pour la télévision, il fut Sherlock Holmes (1964-1965). Peter Cushing lui succéda pour la « saison 2 » qui ne fut diffusée qu’en 1968. Il joua aussi dans Chapeau melon et bottes de cuir (1966), Les rivaux de Sherlock Holmes (1973).
Ferdy Mayne/le docteur : acteur d’origine allemande, de son vrai nom Ferdinand Philip Mayer-Horckel (1916-1998), il vint en Angleterre suite à la montée du nazisme. Au cinéma, sa carrière commence avec de petits rôles durant la Seconde guerre mondiale souvent non crédités. Vient La route du Caire (1950) puis Hôtel Sahara (1951) qui le font connaître mais il lui faut attendre Le bal des vampires (1967) pour être reconnu. Il jouera ensuite dans Les grandes vacances (1967), Quand les aigles attaquent (1968), Barry Lindon (1975), La malédiction de la panthère rose (1978), Le retour de l’étalon noir (1983), Conan le destructeur (1984). Il tourna aussi pour la télévision : Family Affairs (1949), The Count of Monte Cristo (1956), Destination Danger (1960), sir Francis Drake (1962), Le Saint (1963-1967, 4 épisodes), Chapeau melon et bottes de cuir (1968, 1977), Amicalement vôtre (1971), Pour l’amour du risque (1982), Cagney et Lacey (1983, 1985) et diverses productions allemandes.
Pippa Steele/Laura : actrice britannique (1948-1992), elle a joué au cinéma dans Lust for a vampire (1971) mais surtout pour la télévision : Departement S (1970), Z cars (1971), L’aventurier (1974), Dear John (1986). Retirée de la profession, elle a dirigé une entreprise de restauration et un hôtel avec son mari. Elle succombe à un cancer.
Peter Cushing interprète le Général. L’acteur n’était pas prévu au départ ; ce qui explique son relatif petit rôle.
Dawn Addams avait tourné Les deux visages du docteur Jekyll pour la Hammer, Madeline Smith tournera dans Frankenstein et le monstre de l’enfer.
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Message  Camarade Totoff Ven 26 Avr 2019 - 14:10

Dracula 73 (Dracula 72, 1972)
**

Résumé
En 1872, le comte Dracula est vaincu par Van Helsing. Un siècle plus tard, un de ses disciples le ramène à la vie pour qu’il accomplisse sa vengeance contre les Van Helsing.

Critique
Dans la série des films qu’on n’aurait jamais dû filmer, cet opus pose sa candidature. Simpliste dans son intrigue, sans rapport avec la saga déjà tournée, parfois gore et violent gratuitement et souvent même ridicule, ce sixième opus des aventures du comte Dracula parviendrait presque à toucher le fond du cercueil. Seule la prestation convaincante de Peter Cushing le sauve du zéro pointé. La Hammer voulait « moderniser » le mythe. Elle n’a réussi qu’à le rendre grotesque. On peut comprendre ce qu’on dû ressentir les fans de Chapeau melon et bottes de cuir quand ils ont vu John Steed au Canada !

Des absurdités, on en a déjà vu mais une collection pareille, ça demeure prodigieux ! Et d’un, que vient faire cette histoire de l’année 1872 qui n’apparaît nulle part et relève du n’importe quoi ? Réponse : « justifier » de tourner un film en 1972. Les malédictions et les vengeances aiment bien les anniversaires. Et de deux, lorsque Van Helsing parle du pieu et dit que le retirer du cœur peut ranimer un vampire. Certes, mais est-ce que c’est censé marcher sur les tas de cendres ? Et de trois, Dracula – réduit en cendres – a été « enterré » dans un cimetière. Or, un cimetière, surtout proche d’une église fonctionnant en 1872, est un lieu consacré donc impropre pour un vampire ! Et de quatre, le vampire craindrait l’argent ! Pas les balles cependant mais c’est pas passé loin. Et de cinq, il ne supporte pas l’eau courante. Il ne peut franchir une étendue d’eau vive qu’à marée haute ou lorsque la mer est étale, nuance. La scène de la mort du disciple de Dracula bat tous les records de bêtises. Essayer de comprendre la généalogie des Van Helsing est également un morceau de bravoure car le scénario se contredit allègrement d’une scène à l’autre.

Transposer Dracula en 1972 n’était pas forcément en soi une absurdité puisque le vampire se moque du temps qui passe. Par contre, le rendu est très mauvais. Non seulement, il y a un sentiment de décalage mais, surtout, Dracula ne se confronte pas au monde moderne. Il est claquemuré dans son église abandonnée et n’en sortira pas. Quel intérêt donc de faire venir le comte à cette époque ? Ah ! Oui ! Moderniser le mythe pour qu’il reste rentable et soit financé par un grand distributeur américain. Michael Carreras parvint à persuader Warner Bros de soutenir financièrement Dracula 72 ainsi qu’une suite contemporaine. Van Helsing, par contre, est un homme de son temps et ça marche jusqu’au moment où l’on voit Peter Cushing courir dans les rues de Londres sur une musique d’époque. Ça ne fonctionne tout simplement pas.

En outre, le monde contemporain a un gros problème. C’est qu’il est de son temps. En clair, il se périme et le décalage entre le vampire et une époque aujourd’hui révolu, ça fait quand même beaucoup. Le gothique, c’est comme le costume edwardien de John Steed : hors du temps, il ne se fane jamais. Pour avoir oublié cette leçon, la Hammer a dégradé son propre mythe. L’interminable scène de départ censée nous présenter la bande de jeunes qui seront les héros ( ?) dansant dans une soirée au milieu d’adultes en habits de soirée est pénible à suivre même si elle fait un peu sourire au départ comme dans le film Good morning England .

Quelques points positifs surnagent tout de même. Le décor de l’église abandonnée est plutôt réussi tout comme la scène de la messe noire (même si elle fait furieusement pensé à celle de Une messe pour Dracula). L’adjonction de la police est paradoxalement un élément moderne qui s’insère bien dans l’histoire. Il faut dire que, dès le roman de Bram Stocker, la recherche du vampire s’apparente à une enquête criminelle. Il y a d’ailleurs un écho dudit roman quand Dracula assène à Van Helsing qu’il cherche à « opposer son intelligence à la sienne » ; c’est même une citation littérale. Michael Coles réussit à être un policier crédible et un élément important sans être ni un boulet ni le héros. C’est qu’en fait, à travers le tandem Murray/Van Helsing, le scénario reconstitue celui entre Jonathan Harker et Van Helsing : le témoin et le sachant. Quand Peter Cushing informe l’inspecteur, c’est en fait au public qu’il s’adresse. Classique mais toujours efficace. La différence, c’est que le sachant est aussi l’exécuteur.

Dans le rôle de la « Hammer’Girl », Stéphanie Becham n’est ni la meilleur ni la pire. Elle se tire honorablement des scènes importantes sans plus. Christopher Neame (Johnny) commence plutôt bien et inspire un malaise bienvenu. Malheureusement, il ne tient pas la distance, se révèle trop lisse et surtout manque complètement sa confrontation avec Peter Cushing. A sa décharge, il n’est pas aidé par le scénario ni par ses prothèses dentaires. Christopher Lee et Peter Cushing n’ont que peu de scènes en commun et c’est un manque cruel d’autant que le premier n’apparaît que peu de temps à l’écran en fin de compte. Christopher Lee donne encore de l’allure à son personnage et reste assez sobre sauf dans les deux scènes de mises à mort où il en fait beaucoup trop. Peter Cushing est impeccable tout du long et encore crédible dans les scènes d’action. On sent quand même que, tant lui que son partenaire, ont bien vieilli depuis le Cauchemar de Dracula en 1958.

Anecdotes :  
Sortie anglaise : 28 septembre 1972 Sortie US : 17 novembre 1972 Sortie française : 1973
Réalisation :  Alan Gibson. Réalisateur canadien (1938-1987), il œuvra surtout pour la télévision et les deux Dracula qu’il réalisa sont pratiquement ses seuls films au cinéma.
Scénario : Don Houghton
Contrairement à une tradition consistant à plus ou moins réutiliser la séquence finale du précédent épisode en introduction, la scène pré-générique fut entièrement tournée pour ce film. Elle synthétise et réintroduit la constante lutte du savant Van Helsing avec Dracula à la fin du XIXe siècle, par opposition à celle prévue dans la suite du film.
Alucard, nom donné à l’un des personnages principaux, n’est autre que l’inversion du nom Dracula. C’est Don Houghton, le scénariste, qui en a eu l’idée. Ce nom a déjà été utilisé dans le passé notamment pour le film Le Fils de Dracula (1943).
Ce film s’inspire de l’histoire du Vampire de Highgate, une affaire médiatique faisant état d’une supposée activité surnaturelle dans le cimetière de Highgate à Londres au début des années 1970.
Le personnage de Jessica Van Helsing a été écrit à l’origine pour être la fille du professeur Van Helsing. Cependant, la mort de la femme de Cushing l’avait considérablement vieilli, aussi le scénario a-t-il été rapidement réécrit pour en faire le grand-père de Jessica.
Michael Coles a repris son rôle d’inspecteur Murray dans Dracula vit toujours à Londres (1973). Outre sir Christopher Lee et Peter Cushing, il est le seul acteur à avoir joué le même personnage dans plusieurs films « Dracula ».
Il y a une photo d’Helen Cushing, l’épouse de Peter Cushing récemment décédée, sur le bureau du professeur Lorrimer Van Helsing.
Le film fut rebaptisé « Dracula 73 » pour ses sorties en français et en espagnol car il est arrivé en salles un an plus tard.
Dans les premières scènes, le narrateur fait référence à l’ancêtre de Van Helsing sous le nom de « Dr. Lawrence Van Helsing », alors que ses initiales étaient « JVH » et que, dans le roman, son prénom était Abraham.
Chez Johnny, les arches et les poteaux à gauche, l’escalier supérieur et la porte au pied des marches sont identiques à la pièce principale du château de Dracula dans Le cauchemar de Dracula (1958).
Stéphanie Beecham/Jessica Van Helsing : actrice anglaise, vue au cinéma dans Le Corrupteur (1972), Mortelles confessions (1976) mais elle a fait l’essentiel de sa carrière à la télévision : Le Saint (1968), Jason King (1972), Dynastie (1985-1989), Beverly Hills (1991-1994, 8 épisodes), SeaQuest, Police des mers (1993-1994), Charmed (2000), Les Condamnées (2003-2006), Casulalty (2010)
Christopher Neame/Johnny Alucar : acteur britannique, c’est son premier rôle notable. Il a également joué au cinéma dans Permis de tuer (1989), La Mutante 3 (2004) mais principalement à la télévision : Les Rivaux de Sherlock Holmes (1973), Poigne de fer et séduction (1974), L’Agence tous risques (1985), L’homme qui tombe à pic (1986), MacGyver (4 épisodes, 1986, 1989, 1991), Dynastie (1988-1989), Dallas (1989), Ric Hunter (1991), Babylon 5 (1994),  JAG (1997), Le flic de Shanghai (2000), Invisible Man (2001), Vanished (2006)
Michael Coles/Inspecteur Murray : acteur britannique (1936-2005), il a pratiquement fait toute sa carrière à la télévision : Maupassant (1963), The Troubleshooters (1966), Chapeau melon et bottes de cuir (1967), Département S (1970), General Hospital (1974), Les professionnels (1980)
Michael Kitchen/Gregg : acteur britannique, vu au cinéma dans Out of Africa (1985), GoldenEye (1995), Le monde ne suffit pas (1999), L’échange (2000) mais il a fait l’essentiel de sa carrière à la télévision : Z Cars (1971), Angoisses (1974-1976), Les professionnels (1979), Inspecteur Morse (1992), Les aventures du jeune Indiana Jones (1993), Foyle’s War (2002-2015)
Caroline Munro (Laura) a joué dans Capitaine Kronos : chasseur de vampires
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Message  Camarade Totoff Ven 24 Mai 2019 - 15:54

Un million d’années avant Jésus-Christ (One Million Years B.C, 1966) ****

Résumé
Au temps de la préhistoire vivent deux tribus. Banni de celle des cavernes, Tumak rencontre Loana, de celle de la mer. Ils partent ensembles et affrontent les périls d’une Nature hostile peuplée de créatures féroces.

Critique
Il serait facile de se moquer de ce film qui met en scène une préhistoire de pacotille et fait fi de toute vraisemblance historique. Sauf que l’exactitude n’a aucun intérêt ici puisque la vérité est ailleurs. Dépourvu de dialogues, ce film est en revanche doté d’un scénario intéressant où la simplicité n’est qu’apparente et dévoile, grâce à la réalisation judicieuse de Don Chaffey, bien plus de fond qu’on ne le supposerait.

Le fil rouge de ce film, quasi-psychanalytique, montre comment l’Homme passe de l’état de brute sauvage à celle d’être civilisé. Symptomatiquement, l’ouverture nous montre des scènes de volcanisme impressionnantes et le réalisateur enchaîne sur un orage nocturne non moins violent suivi de scènes montrant l’état sauvage de la tribu des cavernes. La violence des éléments renvoie à celle des hommes qui ne s’en dissocient pas. En revanche, au final, on aura une scène solaire où l’homme, sorti de la caverne (référence à Platon ?), surmonte la colère de la Nature. Entre les deux, le processus de polissage et d’apprentissage aura profondément transformé le personnage principal, symbole de l’Homo sapiens, « L’homme sage ».

Les deux tribus sont caractérisés très simplement et, presque, de manière caricaturale. La tribu de la caverne, d’où vient Tumak, est sauvage, marquée par une violence de tous les instants et où tout le monde est brun alors que la tribu de la mer, d’où vient Loana est calme, posée, réfléchie et tout le monde est blond. Notons donc que c’est la femme qui est la plus avancée culturellement ! Un rare instant de féminisme chez la Hammer qui sait toujours en revanche mettre en valeur ses belles actrices !

Classiquement, le processus de civilisation est personnifié par Tumak qui, de brute mal dégrossie, va peu à peu surmonter sa violence pour apprendre. Il est intéressant de voir que des choses simples comme le rire (magnifique) ou la douceur de Loana, surprennent et interrogent Tumak. Celui-ci a l’intelligence de ne pas rejeter ce qu’il ne comprend pas et de se laisser guider par sa curiosité. Bien que sa grossièreté fasse rire, il se laisse guider par Loana. On osera dire « apprivoiser » sans connotation aucune. Plus fort encore, elle persuade Tumak de renoncer à la mise à mort traditionnelle du vaincu et elle montre l’exemple en refusant de tuer une femme contre qui elle a combattu. En psychanalyse, on dirait que la conscience prend le dessus sur l’instinct en parvenant à contrôler la violence. Tout aussi évident est le symbole que représente la corne que se disputent Loana et Nupondi. La dimension biblique est aussi très présente à travers la lutte des deux frères ; l’un (Sakana), pourtant préféré à l’autre (Tumak), tente de tuer le père réellement quand l’autre y réussit symboliquement. Enfin, la dernière scène illustre l’union des tribus contraintes à l’exode par une Nature déchaînée. Après quarante ans dans le Sinaï, les tribus des Hébreux devinrent le peuple élu.

La réussite de ce film tient, d’une part, en l’implication totale des acteurs et, d’autre part, en une réalisation maîtrisée utilisant avec bonheur des trucages géniaux. Sans dialogues (à part les noms propres, les personnages n’ont aucun texte construit), les acteurs doivent utiliser leur corps comme messager. John Richardson, qui incarne Tumak, a un regard d’un bleu intense qui convainc aisément du tempérament fort de son possesseur mais il parvient à l’adoucir pour y faire luire l’intelligence et l’émotion que suscite en lui la douceur de Loana. Raquel Welch n’a pas plus à dire mais elle s’impose pourtant à l’écran. Quasiment la première image où elle apparaît la montre riant ; le rire est, dit-on même si ce n’est pas tout à fait exact, le propre de l’Homme. En nous la présentant ainsi, le scénario nous indique qu’elle est plus proche du spectateur que de la brute. Même si Loana reste une demoiselle en détresse, elle a ses scènes qui la mette en valeur et Raquel Welch réussit à se placer à la hauteur de son partenaire. C’est assez rare chez la Hammer qu’un couple soit présenté à égalité. Actrice sous contrat avec la 20th Century Fox, distributeur du film, Raquel Welch allait être propulsée star internationale grâce à l’affiche et aux photos avant même que le public n’ait vu le film. Qui fit un carton en salle.

Don Chaffey maîtrise son sujet à la perfection. Il tire magnifiquement parti des décors naturels des Canaries pour composer un paysage digne du matin du monde. Il alterne avec talent les scènes fortes (comme les combats entre les personnages) et d’autres plus posées (l’apprentissage de Tumak) voire intimes (le rapprochement de Tumak et Loana). Mais mieux encore, il intègre les effets spéciaux comme rarement chez la Hammer. On pourrait même dire que la firme ne fera jamais mieux en la matière. Elle ne fera même jamais mieux tout court réussissant ici à conjuguer financement extérieur et talent artistique. Le summun est atteint dans cette scène superbe qui voit un tricératops affronter un carnosaure. La scène est assez longue pour que l’on voit la réussite de cette animation image par image qui fit la renommée de Ray Harryhausen. Lequel avait déjà travaillé avec Chaffey sur Jason et les Argonautes. On a vraiment peur pour les personnages ! A plusieurs reprises, l’effet de réel de ces créations intensifie le propos. Quand on compare aux effets numériques actuels, il est tentant de se dire que ce n’est vraiment pas mal du tout.

Anecdotes :
Scénario : Michael Carreras d’après Mickell Novack, George Baker et Joseph Frickert et un récit de Grover Jones
Réalisation : Don Chaffey. Réalisateur britannique (1917-1990), d’abord spécialisé dans le film de genre avant de s’orienter vers des productions jeunesse en collaboration avec Disney ou Hannah-Barbera. On lui doit notamment Jason et les Argonautes (1963), La Reine des Vikings (1967), La masseuse perverse (1972), Peter et Elliott le dragon (1977) CHOMPS (1979). Pour la télévision, il a réalisé des épisodes des séries Robin des Bois (1957), Le Prisonnier (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1968-1969), Poigne de fer et séduction (1972-1973), Drôles de dames (1978-1981), L’île fantastique (1981-1982), Supercopter (1986), MacGyver (1986-1987), Mission : impossible, 20 ans après (1989).
Ray Harryhausen : concepteur américain d’effets spéciaux (1920-2013), il est considéré comme le grand maître de l’animation en volume (dit stop-motion). Le monstre des temps perdus (1953) est son premier succès personnel. Entre 1955 et 1980, il va notamment travailler sur Le septième voyage de Sindbad (1958), Jason et les Argonautes (1963), Le choc des Titans (1981).
Les scènes d’extérieur ont été tournées durant l’hiver aux Îles Canaries, à Lanzarote et Tenerife.
Le film utilise deux créatures vivantes : un iguane vert et une tarentule. Ray Harryhausen a estimé que l’utilisation de créatures réelles convaincrait le public que tout ce qu’ils étaient sur le point de voir était en effet réel.
Lors de la scène où le peuple de la mer doit lutter contre un archelon, la taille de cette créature a été exagérée.
Le film met en scène des situations totalement anachroniques, où les dinosaures et les hommes cohabitent, alors qu’environ 65 millions d'années séparent la disparition des premiers de l’apparition des seconds. En outre, l’homme moderne n’était pas encore apparu il y a un million d’années.
Si, à l’écran, John Richardson séduit Raquel Welch ; dans la réalité, il entama une longue liaison avec Martine Beswick qui joue Nupondi, la rivale de Loana ! Ils furent mariés entre 1967 et 1973.
Raquel Welch/Loana : actrice américaine, née Jo Raquel Tejada, elle est d’abord mannequin avant de se tourner vers le cinéma jouant dans L’homme à tout faire (1964) avec Elvis Presley. Elle jouera ensuite dans Fantasmes (1967), Les Trois mousquetaires (1973), Le Prince et le Pauvre (1977), La revanche d’une blonde (2001). Elle est également apparue à la télévision : Le Virginien (1964), Loïs et Clark (1996), Spin City (1996, 1997, 2000), Les Experts : Miami (2012).
John Richardson/Tumak : acteur britannique, vu au cinéma dans Le masque du démon (1960), La déesse de feu (1965), La déesse des sables (1968), Le canard à l’orange (1975), Angoisse (1981).
Percy Herbert/Sakana : acteur britannique (1920-1992), il tourna dans Rendez-vous avec la peur (1956), Le pont de la rivière Kwaï (1957), Les canons de Navarone (1961), Les révoltés du Bounty (1962), La nuit de la grande chaleur (1967), Le Piège (1973), Le commando de Sa Majesté (1980).
Robert Brown/Akhoba : acteur britannique (1921-2003), il a joué au cinéma dans Commando en Corée (1956), Un compte à régler (1960), Les démons de l’esprit (1972), L’espion qui m’aimait (1977). Il incarna M, le supérieur de James Bond entre 1983 et 1989. A la télévision, il a joué dans Ivanhoé (1958-1959), Le Saint (1963, 1964), Chapeau melon et bottes de cuir (1965), Poigne de fer et séduction (1972), Columbo (1975).
Biographie de Martine Beswick (Nupondi) dans Docteur Jekyll et Sister Hyde
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Message  Camarade Totoff Ven 21 Juin 2019 - 15:50

Le spectre du chat (The Shadow of the Cat, 1961) ***

Résumé
Une vieille châtelaine est assassinée par son mari avec la complicité de ses domestiques. Témoin du crime, la chatte Tabatha semble désormais poursuivre les criminels pour venger sa maîtresse.

Critique
Un Hammer inhabituel ne serait-ce que parce que le nom de la firme n’apparaît pas au générique quand tout nous renvoie à elle ! Ensuite, le thème n’est pas courant et, sans être original, est traité avec réussite. Très court (1H15), le film sait pourtant parfaitement installer son atmosphère et la faire vivre avec une redoutable efficacité.

Pourquoi la Hammer n’apparaît-elle pas au générique ? Le film n’est d’ailleurs pas toujours référencé comme une production Hammer. Ainsi Marcus Hearn l’ignore dans son pourtant très complet L’Antre de la Hammer. A la base, il y a la propriété des studios de Bray où la Hammer tourne ses films. Or, 49% des studios appartiennent à la Columbia qui distribue les films et qui trouve alors que la Hammer en produit trop pour Universal. James Carreras, propriétaire de la Hammer, va jouer sur le fait que le projet du Spectre du chat lui a été apporté de l’extérieur, par le scénariste et producteur George Baxt et sa société BHP. Officiellement, ce n’est donc pas une production Hammer…sauf le casting et l’équipe technique !

Le thème ne brille pas par son originalité puisque des « chats noirs », le cinéma fantastique et d’épouvante en compte des tombereaux ! On est ici explicitement dans l’héritage littéraire d’Edgar Allan Poe : « Le Corbeau » est cité en ouverture et l’étage qui se détruit semble inspiré par La Chute de la maison Usher ; tout comme le fait qu’André Morell passe une grande partie de son temps alité à l’image de Roderick Usher. Là où la Hammer s’en écarte, elle qui est davantage coutumière du fantastique anglais, c’est dans le traitement. A la base, le chat n’apparaissait pas dans le projet de George Baxt d’où le titre ! Il était comme la projection de la culpabilité des personnages ; une incarnation. Mais John Gilling n’était pas à l’aise avec cette idée et il imposa de filmer un vrai chat à la manière d’un vrai monstre. Ce qu’il réussit plutôt bien avec cette brillante trouvaille de filmer avec une lentille déformante comme si on voyait la scène à travers les yeux du chat.

Le chat, une chatte en fait appelée « Tabatha », va être, à défaut d’une projection de l’imaginaire, une vivante représentation de la culpabilité puisque, des plans un peu long sur l’animal, vont donner une sensation de surveillance. D’emblée, les assassins veulent éliminer la chatte parce que celle-ci « sait ». Ce n’est plus un simple félin et d’ailleurs les adjectifs pour qualifier la pauvre bête sont éloquents : « méchante », « diabolique », « infernale » ; c’est un « horrible monstre » etc. Une scène où le domestique Andrew tente de tuer Tabatha résume la relation qui s’est instaurée entre eux et elle : on y lit de la peur, de la colère, de la haine. Tout cela débouche sur des accès de violence comme un triste exutoire. Et surtout un exutoire vain car il ne peut y avoir qu’une seule fin : c’est elle ou eux ! D’où une terreur de plus en plus présente à mesure que le temps passe, que l’animal semble quitter le monde réel pour devenir un être fabuleux. Une situation délirante qui décontenance d’abord avant d’effrayer la nièce de la victime venue soigner son oncle et qui ne comprend pas pourquoi des adultes craignent autant un simple chat !

Le casting est au diapason pour donner corps à la terreur pure. André Morell, loin de son bon Watson du Chien des Baskerville, est ici Walter, le mari de la victime et le chef de la conspiration. Oncle aimant et bienveillant envers sa nièce Élisabeth, il est en fait un homme rongé par l’envie mais au cœur fragile. C’est lui qui cherche à garder la tête froide pour que la peur ne renverse pas ses plans mais difficile d’échapper à ce sentiment. La colère et la haine qu’éprouve Walter envers Tabatha sont de puissants carburants pour l’épouvante quand l’irrationnel paraît survenir. Freda Jackson, dans le rôle de Clara, est impeccable dans son interprétation d’une domestique qui ne parvient pas à garder la tête hors de l’eau face à la peur qui monte. Dans une scène courte mais intense, elle fait une véritable crise de terreur furieuse lançant un couteau pour tuer le chat (mais est-il là ?), manquant de toucher Élisabeth qui entrait à ce moment-là ! Sursaut garanti ! Pour le rôle d’Élisabeth, la Hammer a choisi une de ses meilleures actrices, sinon la meilleure : Barbara Shelley. Encore débutante, elle incarne déjà avec brio le charme et la distinction de la Britannique modèle. Son premier rôle était d’ailleurs dans Cat girl, une production de 1957 dans lequel elle jouait Léonora, une femme qui se prétend victime d’une antique malédiction. L’actrice sait mieux que quiconque jouer l’ambivalence même si, ici, elle a, pour une fois, un rôle de « gentille » qui ne s’en laisse pas conter et fait preuve d’une belle force de caractère. Quand Beth fait montre de crainte, ce n’est pas à cause du chat mais à cause des humains. Ce qui n’est que trop vrai !

Anecdotes :
Sortie anglaise: 1er mai 1961. Sortie française : 27 septembre 1961
Scénario : George Baxt. Scénariste américain (1923-2003), on lui doit les scenarii de Le cirque des horreurs (1961), La tour du diable (1972). Il participa sans être crédité à ceux de La revanche de Frankenstein (1958), Brûle, sorcière, brûle ! (1962) et Le cirque des vampires (1972). Pour la télévision, il écrivit des épisodes de Sword of Freedom (1957-1958), Ivanhoé (1958), Les accusés (1964), Bizarre, bizarre (1982).
Réalisation : John Gilling. Biographie dans L’invasion des morts-vivants.
Le film a été conçu pour être un double programme avec La Nuit du loup-garou.
Le tournage dura trois semaines.
William Lucas/Jacob Venable : acteur anglais (1925-2016), vu au cinéma dans La nuit de la grande chaleur (1967), La tour du diable (1972), et surtout à la télévision : The strange world of Planet X (1956), Robin des Bois (1958), The Invisible Man (1959), sir Francis Drake (1962), Le Saint (1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1967, 1968), Sherlock Holmes (1968), Coronation Street (1971-1996), Prince Noir (1972-1974), Docteur Who (1984), The Bill (2005).
Freda Jackson/Clara : actrice anglaise (1907-1990), vue au cinéma dans Henry V (1944), L’assassin court toujours (1951), Les maîtresses de Dracula (1960), Le messager du diable (1965), Le choc des Titans (1981).
Conrad Philipps/Michael Latimer : acteur anglais (1925-2016), vu au cinéma dans Le cirque des horreurs (1960), Le train de 16H50 (1961) et surtout à la télévision : Douglas Fairbanks Jr presents (1954), Robin des Bois (1957), William Tell (1958-1959), Le Saint (1964), Chapeau melon et bottes de cuir (1965), Le Prisonnier (1967), La maison de tous les cauchemars (1980), Le Retour de Sherlock Holmes (1986).
Biographie d’André Morell dans Le Chien des Baskerville et de Barbara Shelley dans Dracula, prince des ténèbres.
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Message  Camarade Totoff Ven 19 Juil 2019 - 14:24

Lust for a vampire (1971) *
Inédit en France



Résumé
Dans un collège de jeunes filles, Mircalla Karnstein s’en prend aux professeurs et à des élèves.

Critique
Un film d’une stupidité rare, complètement nul du début à la fin, aberrant de A à Z, mal joué, mal filmé et le spectateur malmené !

Qu’est-ce qui a pris la Hammer de mettre en chantier une imbécilité pareille ? Avec ce film, James Carreras a joué avec le feu car, quand il fait le tour des distributeurs, il n’a qu’une affiche dans les mains et rien d’autre ! Lust for a vampire s’est monté sur la seul réputation de la Hammer, financé avant même qu’un scénario soit écrit ! Quand il sortit, il devint une source d’embarras pour le studio.

Second volet de la « trilogie Karnstein », il est moins la suite du précédent, The Vampire lovers, qu’un mauvais plagiat. La première mention des Karnstein tombe comme un cheveu dans la soupe. Quand l’écrivain Richard Lestrange débarque dans l’école privée pour jeunes filles en tenues légères, en plein cours de « gymnastique », on se demande si on n’est pas plutôt dans un porno ! Ce que la suite semble confirmer d’ailleurs avec ce massage érotique de Mircalla par Susan suivie d’une baignade lesbienne.

Si encore Lust for a vampire avait confirmé son orientation érotique comme son titre semblait l’indiquer, il serait allé plus loin que son prédécesseur mais non ! Du gore du précédent volet, il ne demeure rien du tout non plus. D’autant que le rythme extrêmement lent de la réalisation érode beaucoup du peu du feu qu’il pourrait y avoir. La faute à des acteurs d’un charisme mou. Palme pour Yutte Stensgaard dont la plantureuse poitrine ne peut faire oublier la vacuité du jeu. Incapable de montrer de l’émotion (elle varie à peine son jeu ; un sourire dédaigneux est son stade ultime), elle est incapable de rivaliser avec Ingrid Pitt qui aurait apporté tellement plus si elle avait repris le rôle.

Le film commet en outre, tant qu’il y est, un contresens phénoménal sur Carmilla – dont le nom est à peine prononcé, Mircalla paraissant être la « vraie » identité de la créature. En effet, on nous la montre s’amourachant d’un homme ! C’est tout simplement contradictoire avec le personnage ! Qu’elle séduise pour se débarrasser d’un gêneur, admettons mais, là, le scénario va trop loin. Le générique peut bien dire qu’il s’inspire du personnage de Sheridan Le Fanu, c’est une pure et simple trahison. Parler de «scénario » est aussi insulter ceux qui font profession de scénariste parce que le film ne raconte rien du tout en fait.

Le « script » est un rassemblement d’inanités comme on en voit peu dans un même film. Le château est présenté au sommet d’une colline dans les premières images mais on ne verra jamais personne grimper car on y accède facilement. Pourquoi Richard donne-t-il rendez-vous à Mircalla au château le soir alors qu’il pourrait plus facilement la voir dans le parc de l’école ? Au passage, un professeur homme dans une école de jeunes filles, et qui est attirée par l’une d’entre elles, si ce n’est pas un prétexte de film porno, qu’est-ce que c’est ? Un cliché, peut-être ? Les villageois, qui sont superstitieux, deviennent brusquement violents (à dix minutes de la fin) et veulent brûler le château ? C’est quand même plus que facile ! Et entendre que le feu ne peut rien contre les Karnstein laisse pantois !

Habituel scénariste et producteur, Jimmy Sangster passe derrière la caméra, remplaçant Terence Fisher à la dernière minute, mais ne parvient pas à animer son récit. C’est mou, ça n’avance à rien et il abuse des gros plans sur les yeux des différents protagonistes. On peut se demander ce que Fisher aurait pu faire tout de même avec un matériau si indigent. Pas pire, c’est certain. Dans ce naufrage surnage quelque peu Suzanna Leigh qui arrivera miraculeusement à instiller quelques instants d’émotions et, un peu aussi, Ralph Bates. Celui qui aurait dû incarner la succession d’un Peter Cushing (qu’il remplace d’ailleurs sur ce tournage), et qui ne manque pas de qualités d’acteurs par ailleurs, parvient à composer un personnage un peu ambigu, un peu malsain (que le professeur Barton emmène ses élèves au château pour leur raconter l’histoire des Karnstein est quelque peu préoccupant quand même) et qui se hissera brièvement à un niveau tragique lors d’une scène qui aurait dû être extrêmement intense si Yutte Stensgaard avait eu du talent.

Anecdotes :
Scénario : Tudor Gates
Réalisation : Jimmy Sansgter
Le titre de départ était To love a vampire avant que le distributeur EMI n’impose Lust for a vampire.
Ralph Bates a été choisi dans les délais les plus brefs : Peter Cushing devait à l’origine jouer le rôle principal, mais il lui a été demandé de se retirer peu de temps avant le tournage pour pouvoir continuer à s'occuper de sa femme malade. Bates affirmerait plus tard que c’était le film dans lequel il jouait le moins bien.
La comtesse Carmilla Karnstein est née en 1688 et est devenue vampire en 1710.
Barbara Jefford/comtesse Herritzen : actrice anglaise, vue au cinéma dans Ulysse (1967), Le songe d’une nuit d’été (1968), Les dix derniers jours d’Hitler (1973), La neuvième porte (1999) et, à la télévision, dans Les Contes de Canterbury (1969), Inspecteur Barnaby (2000, 2009)
Suzanna Leigh/ Janet Playfair : actrice anglaise (1945-2017), vue dans Les filles du plaisir (1965), Le peuple des abîmes (1968) et, à la télévision, dans Le Saint (1964), Amicalement vôtre (1971).
Michael Johnson/Richard Lestrange : acteur britannique (1939-2001), surtout vu à la télévision : The Human Jungle (1963-1964), The Spie (1966), Z Cars (1967), Paul Temple (1970), Les rivaux de Sherlock Holmes (1971), Crown Court (1973-1979).
Yutte Stensgaard/Mircalla : actrice danoise, on l’a voit dans la comédie SF Zeta One (1969), dans Lâchez les monstres (1970), Amicalement vôtre (TV, 1971), Burke and Hare (1972). Sa carrière au cinéma s’arrête pratiquement avec ce film. Mariée trois fois, dont une avec Tony Curtis, elle travaille aujourd’hui pour la presse chrétienne évangéliste américaine.
Biographie de Ralph Bates dans Docteur Jekyll et Sister Hyde.



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Message  Camarade Totoff Mer 11 Sep 2019 - 14:29

Dracula vit toujours à Londres (The Satanic Rites of Dracula, 1973)
**

Résumé
L’inspecteur Murray, de Scotland Yard, fait appel au savant occultiste Van Helsing pour lutter contre un club sataniste qui veut détruire l’humanité grâce au bacille de la peste ! Derrière ce projet effroyable se cache le comte Dracula.

Critique
Il faut avouer qu’il fallait y penser ! A la notable différence de Dracula 73, cet ultime opus des aventures du satanique comte est doté d’un scénario intéressant, plausible, plutôt original et absolument effroyable traduisant bien la paranoïa des 70’. Un autre bon point est d’avoir réinstallé l’antagonisme Dracula/Van Helsing ; ce qui crée un effet de série qui captive davantage. Ce n’est plus seulement le comte qui nous intéresse mais la lutte à mort entre les deux ennemis ; c’est bien plus passionnant ! Pour une fois, on ne voit pas la réincarnation du comte mais, finalement, elle ne manque pas même si cela donne une impression de facilité scénaristique.

Ce qui pose problème, c’est notamment ces facilités car il y en a plusieurs. Ainsi, lorsque Murray trouve la salle de vidéosurveillance, elle est opportunément vide. Personne ne semble trouver anormale l’absence des desservants du culte satanique. Ces « vides » du scénario trouvent une partie de l’explication dans un manque de moyens car, si le plan de Dracula est grandiose, au final, il ne se passe pas grand-chose. En outre, on a plutôt l’impression de regarder un film d’espionnage ! La scène où se rencontre Christopher Lee et Peter Cushing y trouverait davantage sa place que dans un film de vampire ! Enfin, il est bien trop court pour développer une intrigue réellement ambitieuse.

La « modernisation » du filon vampirique par la Hammer trouve ici sa meilleure réussite et sa limite. Mieux intégré dans le monde moderne – le rôle qu’il tient à rétrospectivement un côté savoureux ! – Dracula n’en demeure pas moins étranger. A nouveau, il ne se confronte pas directement à la modernité. Il s’en sert mais ne s’y intègre pas. Le scénario pioche quant à lui dans différents registres sans toutefois parvenir à créer quelque chose de vraiment cohérent. La messe noire est quasiment un poncif de la Hammer puisqu’on la retrouve dans Les vierges de Satan et Une messe pour Dracula. L’ouverture du film parvient un temps à nous captiver, d’autant que le découpage de la messe noire donne un certain dynamisme et illustre la confession du témoin, mais les tueurs en gilet façon peau de mouton et lunettes fumées, ça ne colle pas ! Le remplacement des jeunes de Dracula 73 par des adultes est pertinent pour l’intrigue mais cela renvoie aux messieurs trop naïfs d’Une messe pour Dracula. En fait, le projet totalitaire de Dracula, s’il colle bien à son époque, aurait été bien plus percutant sans lui ! On garde Christopher Lee dans le rôle du grand méchant, on enlève les vampires(ses) qui ne servent à rien, et l’histoire roule toute seule ! Un point demeure cependant intéressant : la prêtresse du culte est Chinoise. Dans ces années-là, la Hammer cherchait à se rapprocher du marché asiatique. De cette recherche naîtra le très curieux La légende des sept vampires d’or.

Esthétiquement, le film se défend bien. La modernité est présente mais tenue à distance. On appréciera par exemple le bureau cossu mais un brin désuet de Van Helsing. Le manoir Pelham ressemble à la demeure de John Steed dans The New Avengers et on ne s’attarde pas trop sur les hideux locaux de la police. La modernité s’invite sous les formes de l’érotisme et du gore. Pour ce dernier, on a un sacrifice de poulet, certes hors champ, mais on voit nettement le sang s’écouler de la gorge. Lorsque Jessica Van Helsing se retrouve confrontée aux servantes de Dracula, cela donne une scène brutale où des effets de ralentie accentuent la violence. Les différentes mises à mort des non-morts sont ainsi joyeusement sanglantes hormis celle des servantes qui est ridicule, mais brève. L’érotisme est lui présent avec la présence d’une femme nue pour le culte en ouverture du film (histoire que les spectateurs restent sans doute) ; détail qui ne sert à rien concrètement.

Côté casting, remplacer les agaçants jeunes de l’opus précédent par des acteurs confirmés permet au moins d’avoir de l’expérience et donc plus de fond. Michael Coles reprend son rôle de l’inspecteur Murray et se défend plutôt bien même si la création du personnage de Torrence lui vole inutilement de l’espace. La fin précipitée du film (un péché made in Hammer !) ne lui permet pas non plus d’apporter une conclusion satisfaisante à son personnage. Reste qu’il remplit très correctement son rôle à la Mike Gambit : tenir les scènes d’action à la place d’un Peter Cushing bien vieilli. William Franklyn est tout aussi correct mais son personnage, mal défini, ne lui donne pas l’espace pour exister réellement. En fait, il est en trop. Il aurait fallu renouer le duo de Dracula 73 : Van Helsing et Murray ; le sachant et l’exécutant. Si on retrouve le personnage de Jennifer Van Helsing, ce n’est plus Stéphanie Beecham qui l’incarne (pas grave) mais une débutante prometteuse, Joanna Lumley. Même si son personnage n’est pas assez abouti, elle fait déjà montre d’une curiosité avengérienne même si le péril est d’une nature différente ! Christopher Lee et Peter Cushing ont une dernière fois chez la Hammer l’occasion de s’affronter mais la lutte tourne court. Dommage car le premier garde une belle prestance mais, le second, toujours brillant en universitaire, voit le chagrin de son veuvage aggraver son vieillissement (pourtant, l’acteur n’a que 60 ans à l’époque). A tout le moins, ces deux honnêtes serviteurs du fantastique, de l’horror britannique, réussissent la fin de la saga du comte Dracula et du professeur Van Helsing.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 3 novembre 1973 Sortie française 17 juillet 1974
Scénario : Don Hougton
Réalisation : Alan Gibson
Septième et dernière fois que Christopher Lee incarne le comte Dracula pour la Hammer. L’acteur reprendra le rôle pour Jesus Franco (Les Nuits de Dracula, 1970) et Édouard Molinaro (Dracula, père et fils, 1976) soit 9 fois en tout.
Exceptionnellement, la bande musicale de Dracula vit toujours à Londres est confiée non à James Bernard, qui se chargea de la plupart des épisodes, mais à John Cacavas (notamment compositeur des films Terreur dans le Shanghaï express (1973) et Les Naufragés du 747 (1977), tous deux avec Christopher Lee). Malgré les recommandations de la production, qui réclamait une musique plus à la mode, Cacavas s’en tint à donner des accents Pop au générique du début, refusant tout compromis sur le reste du film.
Le premier titre du film était Dracula is dead…But Alive…and Well…and living in London (Dracula est mort…Et en vie…Et bien portant…et il vit à Londres). C’est la Warner Bros qui renomma le film.
Jimmy Sansgter fut chargé d’écrire le synopsis du film.
C’est le dernier film à avoir été produit par sir James Carreras qui démissionna le 31 janvier 1973. Le film comporte un clin d’œil en guise d’adieu : la demeure de Pelham House est ainsi nommée d’après la résidence de sir James à Pelham Place, à Londres.
Lors des funérailles de Peter Cushing, en 1995, Joanna Lumley le décrira comme « the most gentleman I have ever met ».
William Franklyn/Torrence : acteur anglais (1925-2006), il a principalement tourné pour la télévision : Douglais Fairbanks Jr presents (1956-1957), Chapeau melon et bottes de cuir (1965, 1968, 1977), Le monde merveilleux de Disney (1966), Alias le Baron (1967), Les Champions (1969), Diana, princesse de Galles (1993).
Freddie Jones/Professeur Julian Keeley : acteur britannique né Frédérick Charles Jones (1927-2019), vu au cinéma dans Antoine et Cléopâtre (1972), Elephant Man (1980), Firefox, l’arme absolu (1982), Dune (1984), Sailor et Lula (1990), Les Dames de Cornouailles (2004). Il a aussi tourné pour la télévision : Chapeau melon et bottes de cuir (1967), Cosmos 1999 (1976), Les aventures du jeune Indiana Jones (1993), Casualty (2000-2004), Emmerdale Farm (2005-2018)
Joanna Lumley/Jessica Van Helsing : actrice britannique, née aux Indes, elle est d’abord mannequin. Au cinéma, elle participe à Au service secret de Sa Majesté (1969). A la télévision, elle a joué dans Coronation Street (1973) avant que Brian Clemens ne la recrute pour Chapeau melon et bottes de cuir (1975-1977). Elle joue ensuite dans Sapphire and Steel (1979-1982) puis Absolutely Fabulous (1992-2005). En 1995, elle est élevée officier de l’Ordre de l’Empire britannique.
Richard Vernon/Colonel Mathews : acteur anglais (1925-1997), vu au cinéma dans L’île des réprouvés (1959), Goldfinger (1964), La tombe de Ligeia (1965), Quand la panthère rose s’emmêle (1976), Gandhi (1982) et à la télévision dans Chapeau melon et bottes de cuir (1963), Amicalement vôtre (1971).
Barbara Yu Lin/Chin Yang : actrice anglaise (1938-1997), il s’agit pratiquement de son seul rôle au cinéma mais on a pu la voir à la télévision dans Destination Danger (1960), Chapeau melon et bottes de cuir (1963), Le prisonnier (1967), The Troubleshooters (1969), Gangsters (1978), Tenko (1982, 1984).

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Message  Estuaire44 Mer 11 Sep 2019 - 14:37

Six ans plu tard sortait Les Charlots contre Dracula, de quoi regretter la Hammer !
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Message  Camarade Totoff Ven 25 Oct 2019 - 13:55

La légende des sept vampires d’or (The Legend of the 7 Golden Vampires, 1974)
**

Résumé
En 1804, Kha, grand-prêtre des sept vampires d’or, en Chine, vient demander l’aide du comte Dracula pour réveiller les vampires. Dracula va faire bien mieux. Chine, 1904 : le professeur Van Helsing, qui fait des recherches sur les vampires, est contacté par le jeune Hsi Ching qui lui dit venir du village maudit de Ping Kwei qu’avec ses frères, et si Van Helsing veut bien les aider, il veut délivrer de l’emprise des vampires.

Critique
Un film étrange mêlant pour la seule et unique fois vraisemblablement dans l’histoire du cinéma kung-fu et vampires ! Ce n’est pas absurde et le scénario possède quelques bons éléments. Le souci tient à l’absence de liant entre le domaine proprement fantastique et la partie arts martiaux. Les moyens sont étriqués et le manque d’originalité de bien des aspects saute aux yeux.

En février 1973, le nouveau président de la Hammer, Michael Carreras (fils de James), envoya à Hong Kong (à l’époque colonie britannique) le scénariste Don Houghton pour travailler à une coproduction avec la firme Shaw Brothers. Un accord fut conclu pour deux films (le second étant Shatter en 1974). Pour Houghton, la Hammer avait besoin de la réussite de ces films : « Si les films venaient à échouer, écrivait-il à Carreras le 18 septembre 1973, ce serait désastreux ». Malheureusement, ce fut un échec et la production, épuisante et coûteuse (la Hammer avait dû souscrire un prêt pour financer les deux films, faute du soutien d’un distributeur), greva lourdement les finances de la firme anglaise dont les jours étaient désormais comptés.

Si la scène pré-générique est censée se dérouler en 1804, c’est en 1904 que se passe l’essentiel du film. En ce sens, La légende des sept vampires d’or, est dans la lignée des Dracula « modernisés »…même si ceux-ci se déroulent chronologiquement dans les années 1970. On a donc l’impression que Michael Carreras tente « d’enjamber » les derniers films pour se raccorder quelque peu artificiellement au tout premier Dracula. Dépayser le film en Chine, pays arriéré à cette époque, permet de rester dans le contemporain tout en évitant une confrontation toujours risquée avec ledit monde contemporain. Cela permet aussi de flatter le complexe de supériorité colonial britannique. Un Chinois vient demander de l’aide à un Occidental car il ne saurait vaincre seul. Ceci étant, la Hammer se montre plutôt respectueuse des Chinois qu’elle met en scène, du moins ceux qui aident Van Helsing. Les autres se limitent à des commerçants lors d’une scène de marché et à une bande de truands. Schématique certes mais le film ne fait que 85 minutes. On remarque d’ailleurs un manque de maîtrise de la part de la Hammer car, contrairement au Cauchemar de Dracula, qui, en 78 minutes, filait bon train avec une grande efficacité ; ici, il y a de flagrantes ruptures de rythme. L’expédition vers Ping Kwei est interminable même si les décors naturels sont plutôt beaux et que c’est rarissime de voir un tournage en extérieur pour la Hammer.

Question réalisation, Roy Ward Baker parvient à s’en tirer quand même assez bien. C’est un réalisateur de métier qui va réussir à tirer sinon le meilleur au moins le moins mauvais. Quelques scènes fortes rehaussent le film. Ainsi, lorsque Van Helsing raconte la légende des sept vampires d’or, celle-ci nous est présentée de visu. On découvre la pagode où se réunissent les monstres et, de nuit, elle a fort belle allure. Utilisant des éclairages rouges/verts, Baker filme avec intensité le supplice de sept jeunes Chinoises, plus ou moins dénudées, dont les cris résonnent douloureusement aux oreilles du spectateur. La levée des serviteurs maudits est également assez effrayante. Filmer la poursuite au ralenti avec les cris de douleur comme bande-son en l’entrecoupant de très brefs instants de sérénité prêt d’un autel de Bouddha est une excellente idée. Notons tout de même cette curiosité « locale » : les vampires chinois se déplacent à cheval ! C’est sans doute pour éviter le ridicule de l’attaque de la chauve-souris en plastique qu’on redécouvre avec gourmandise !!

Malgré ses efforts, Roy Ward Baker ne peut masquer de nombreuses faiblesses du film. Le scénario est ainsi truffé de grossières erreurs reprises des films antérieurs. Le vampire craint l’argent. Pour le tuer, il faut le viser en plein cœur ; une idée fabuleuse puisqu’étant mort, le cœur du vampire ne bat plus ! Il craint le sacré (très problématique cette idée) mais, comme nous sommes en Chine, ce n’est plus Jésus mais Bouddha qui fonctionne comme repoussoir ! Erreur ! Car, si le bouddhisme a effectivement prospéré en Chine, il n’a jamais été considéré comme un culte national à la différence du confucianisme. Un Occidental comme Robert Van Gulick l’avait très bien compris dès les années 50 lorsqu’il écrivit les enquêtes du Juge Ti. Visiblement, la Hammer ne l’avait pas lu. La plus formidable des énormités concerne le feu dont on nous dit qu’il ne détruit pas les vampires. Un peu plus loin dans le film, le feu détruira un vampire. La cohérence ? Quelle idée surannée ! Quant au kung-fu, il apporte certes une indéniable originalité au film mais les différents – et très bien filmés – combats tombent souvent comme des cheveux dans la soupe et donnent l’impression de devoir être là, pas de servir réellement à quelque chose. Et depuis quand, les vampires combattent à l’épée ?

Le casting achève de plomber le film avec ces clichés et ses insuffisances. Mettons de côté Peter Cushing qui a retrouvé de l’allant et tient son rang avec l’efficacité et la prestance qui ont toujours été les siennes et voyons les autres. David Chiang apporte la « couleur locale » (sans mauvais jeu de mots) et renouvelle la figure de l’exécutant ; un classique du film de vampire. On peut remercier la Hammer de n’avoir pas sacrifié à ce penchant de vouloir grimer en Asiatique des acteurs tout ce qu’il y a de plus Européen. L’année suivante, Chapeau melon et bottes de cuir se ridiculisera avec Le Piège. David Chiang, pour revenir à lui, est une authentique satisfaction. C’est également la dernière. Les frères de Hsi n’ont aucune réalité tangible et ne sont que les porteurs des armes traditionnelles du kung-fu. Shih Szu, qui interprète Maï, est certes un cas rare de femme qui se bat mais son véritable rôle est de tomber amoureuse du jeune premier incarné avec fadeur par Robin Stewart. En voyant ce dernier, on pense à une version mineure de Mike Gambit dans The New Avengers. Peter Cushing étant trop âgé pour être crédible dans les scènes d’action, on embauche un Blanc-bec qui y pourvoira. John Forbes-Robertson mérite notre compassion car il reprend le rôle de Dracula pourtant trop grand pour lui. Au moins joue-t-il avec sobriété. La palme du rôle qu’on a vu venir de loin est celui de Vanessa Buren jouée par Julie Ege. C’est bien simple ; elle ne sert à rien (sinon à faire jolie, ce qui, chez la Hammer, peut suffire) et on sait comment ça va se terminer très en amont. Malgré un final de qualité, ce film est davantage à ranger dans la catégorie des déceptions que des réussites de la Hammer.

Anecdotes :
Scénario : Don Houghton
Réalisation : Roy Ward Baker et Chang Cheh.
Une seule autre coproduction naîtra de la rencontre des studios Hammer et Shaw Brothers : Un dénommé Mister Shatter (1974), plutôt versée dans le polar, et signée par le producteur Michael Carreras (bien que commencée par Monte Hellman).
Aux États-Unis, c’est une version remontée de 75 minutes et sortie sous le titre The Seven Brothers Meet Dracula qui sera exploitée. Cette version, dans laquelle plusieurs scènes de violence ou de nudité figurent à plusieurs reprises afin de maximiser l’intérêt d’un public considéré comme amateur de sang et de seins nus, apparaîtra en bonus du DVD américain édité par Anchor Bay au début des années 2000.
Une suite des 7 Vampires d’or baptisée Kali, the Devil Bride of Dracula fut évoquée : écrite par Anthony Hinds et mettant en scène Dracula et la déesse Kâlî, elle devait être tournée en Inde afin d’utiliser des fonds de la Warner bloqués dans le pays en raison de sa politique fiscale ; cette dernière ayant évolué, la Warner perdit tout intérêt pour le projet qui fut donc abandonné.
Une dernière rumeur se propagea que Dracula serait bientôt confronté à Sherlock Holmes et le prêtre sataniste Mocata du film Les Vierges de Satan, dans un projet non abouti réunissant Christopher Lee, Peter Cushing, Vincent Price et Jack Palance. Toujours selon cette rumeur, la direction devait en être confiée à Terence Fisher. Mais la véracité de cette annonce, fantaisiste ou non, ne fut jamais clairement établie.
C’est le dernier film de vampires produit par la Hammer.
John Forbes-Robertson/Dracula : acteur britannique (1928-2008), vu au cinéma dans Bunny Lake a disparu (1965), The vampire lovers (1970), Le caveau de la terreur (1973) mais plus souvent à la télévision : Starr and Company (1958), Emergency Ward-10 (1960), Le Saint (1962, 1965, 1966), Jason King (1971), Angoisses (1975), Chapeau melon et bottes de cuir (1976), Les deux font la paire (1984)
Julie Ege/Vanessa Buren : « mannequin, actrice et sex-symbol » (selon Marcus Hearn) norvégienne (1943-2008) fut Miss Norvège en 1960. Elle apparaît dans Au service secret de Sa Majesté (1968), Les créatures d’un monde oublié (1970). Elle se retire en 1978 avant de succomber à un cancer.
David Chiang/Hsi Ching : acteur hongkongais, on l’a vu a cinéma dans Le sabreur solitaire (1969), La rage du tigre (1971), Les cinq maîtres de Shaolin (1974), La mante religieuse (1978), Shanghai 13 (1984), Il était une fois en Chine 2 : la secte du lotus blanc (1992).
Shih Szu/Hsi Mai Kwei : actrice taïwanaise née Lei Qiu-si. Sa carrière internationale est relativement brève : Les griffes de jade (1971), Le guerrier du Kublai Khan (1975), Le temple de Shaolin (1976), Le tigre de jade (1977).
Robin Stewart/Leyland Van Helsing : acteur anglais né à Calcutta (1946-2015), il a joué dans La maison de l’épouvante (1969), Cromwell (1970), Le vent d’Australie (TV, 1980).
Chan Shen/Kha : acteur taïwanais (1940-1984), parmi une riche filmographie surtout locale, on a pu le voir dans La main de fer (1972), La guerre des clans (1976), Le sabre infernal (1976).
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Message  Camarade Totoff Mar 3 Déc 2019 - 13:50

L’homme qui trompait la mort (The Man Who Could Cheat Death, 1959)
****


Résumé
Alors qu’il a l’air d’avoir 35 ans, le docteur George Bonner en a 104 réellement. Ceci grâce à des opérations glandulaires effectuées tous les 10 ans. Or, l’échéance se rapproche et le médecin qui doit l’opérer lui annonce qu’il ne le fera pas.

Critique
Film méconnu de la Hammer, The Man who could cheat death est une réussite complète. Il mêle au sein d’une même intrigue des inspirations venus de deux chefs-d’œuvre du fantastique anglais (et de la littérature tout court) ; Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et L’étrange affaire du docteur Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson. Du premier, il emprunte le thème de la jeunesse éternelle. Du second, l’usage d’une drogue pour contenir les ravages du temps et qui a de fâcheuses conséquences psychologiques. Qu’en plus d’être médecin (bien qu’on ne le voie jamais pratiquer), Bonner soit un artiste et un sculpteur en particulier rajoute une dimension particulière autour de l’idée de création.

D’une durée de 83 minutes, ce film réussit ce que bon nombre de films plus récents ne savent pas faire en moins de 3 heures : raconter une histoire, poser des personnages, les faire vivre et tenir en haleine le spectateur. Aucun temps mort, aucune longueur, même si la fin est évidemment un peu raccourcie. L’histoire est simple : pour rester en vie, George Bonner doit être opéré mais son habituel médecin ne le peut plus et, pire, ne le veut plus. Un dialogue palpitant oppose l’homme qui n’a pas peur de la mort et celui qui ne veut pas mourir. Pour que l’opération ait lieu, Bonner doit trouver un autre chirurgien. Ce sera Pierre Gerrard qu’il saura persuader. Le film concentre son action sur deux jours et deux nuits et n’utilise que quatre personnages principaux auquel on peut ajouter l’inspecteur de police dans un second rôle qui apporte une tension supplémentaire.

Il y a également peu de décors et aucun extérieur. En effet, l’essentiel de l’action se déroule dans l’atelier ou le bureau de George Bonner avec quelques scènes dans le bureau de Gerrard. Cela donne parfois des allures quelque peu théâtrale au film mais sans lui porter préjudice car cela renforce le côté tragique de l’histoire et donne un sentiment d’enfermement angoissant. De plus, le spectateur peut ressentir que le temps est compté pour Bonner dont la terreur de plus en plus grande craquelle petit à petit le masque mondain.

Peu d’acteurs donc mais des bons. Anton Diffring incarne excellemment le monstre qu’est devenu George Bonner. Parfois un peu lisse, l’acteur est bien meilleur quand il doit abandonner l’aspect d’homme du monde pour laisser éclater la violence de Bonner. Il ne démérite pas dans l’émotion et la scène qui l’oppose à Anton Marle est un des clous du film. Ce dernier incarne le docteur Ludwig, ami de longue date et chirurgien attitré de Bonner. Chez la Hammer, les savants sont souvent fous mais Ludwig est un cas rare, sinon unique, de fou repenti. L’âge donne de la lucidité dit-il et il voit ce que Bonner se refuse à voir. Mais il fait rarement bon contrarier les fous furieux…A cette époque, Christopher Lee écumait les seconds rôles chez la Hammer mais celui de Pierre Gerrard est un de ses meilleurs parce qu’il représente la figure du savant ayant une conscience, des principes et une éthique. En plus d’avoir des sentiments pour la femme qui lui préfère George Bonner mais, dans ce registre, il n’est guère plus convainquant qu’il ne le sera dans Les deux visages du docteur Jekyll en 1961. Pourtant, les beaux yeux (s’il n’y avait que cela…) d’Hazel Court vaudraient bien une messe. Celle qui joua l’épouse trompée du baron Frankenstein dans le premier volet de la saga est ici Janine, qui est éperdument amoureuse de George Bonner. Certes en second plan, elle pèse néanmoins sur l’action puisqu’elle est à l’origine de la décision fatale de George Bonner.

Fait inhabituel pour un film de Terence Fisher, il n’y a pas de sang ! En revanche, il anime avec maestria ce qui aurait pu virer au théâtre filmé mais qu’il rend très vivant. On notera aussi sa grande pudeur puisque, dans l’atelier de Bonner, il filme Hazel Court qui pose nue soit de dos et d’assez loin soit il la coupe au niveau des épaules ! Mais, dans ce choix, réside un certain érotisme. Est-il besoin de voir pour savoir ?

Anecdotes
Scénario : Jimmy Sansgter d’après une pièce de Barre Lyndon
Réalisation : Terence Fisher
Le film est aussi connu sous le titre de « L’homme qui faisait des miracles ».
Le film n’est sorti en France qu’en 1997 au festival de Cherbourg.
Hazel Court a joué la scène de sculpture Anton Diffring totalement nue dans la version européenne, contrairement aux versions britannique et américaine.
Anton Diffring était le second choix pour le rôle de Georges Bonner, après que Peter Cushing l’ait refusé peu de temps avant le début du tournage pour raison de santé.
Le titre ne fut choisi qu’à la fin du tournage et la Paramount le distribua comme film de soutien de double programme.
Mécontente de ne pas avoir eu Peter Cushing comme James Carreras s’y était verbalement engagé, la Paramount mit 13 ans à revenir vers la Hammer.
Sous le titre « Association avec le titre dramatique », le dossier de presse suggérait des opportunités publicitaires toutes susceptibles d’exploiter la phrase d’accroche : « L’homme qui pouvait tromper la mort s’est condamné par excès de confiance…Ne faites pas comme lui ! » En novembre 1959, le Kinematograph Weekly révéla que l’idée avait trouvé un débouché inattendu avec la campagne de la sécurité routière : « The man who could cheat death outsmarted himself. You could be smarter be a better driver ».
Anton Driffing/George Bonner : acteur allemand (1918-1989), vu au cinéma dans Les bérets rouges (1953), Les indomptables de Colditz (1955), Le cirque des horreurs (1960), Le crépuscule des aigles (1966), Fahrenheit 451 (1966), Quand les aigles attaquent (1968), Un dénommé Mister Shatter (1974), Tusk (1980), A nous la victoire (1981), Les prédateurs de la nuit (1988). Il a également tourné pour la télévision : L’homme invisible (1959), Alias le baron (1966), Angoisse (1974), Inspecteur Derrick (1981, 1984,1987), Docteur Who (1983).
Arnold Marle/Ludwig Weiss : acteur britannique né à Berlin (1887-1970), vu au cinéma dans différentes productions allemandes de l’entre-deux-guerres (carrière débutée en 1919) dont Machiste et la créôle (1922) puis dans J’ai visité l’enfer (1944), Le mystère du camp 27 (1949), Le redoutable homme des neiges (1957) ; à la télévision entre autres dans The new advendtures of Charlie Chan (1957), The invisible man (1959), Chapeau melon et bottes de cuir (1961)
Francis De Wolff/inspecteur Legris : acteur anglais (1913-1984), vu dans L’invincible armada (1937), Les amants du Capricorne (1949), Le vagabond des mers (1953), Moby Dick (1956), Le chien des Baskerville (1959), Les deux visages du docteur Jekyll (1960), Bons baisers de Russie (1963). Il a aussi tourné pour la télévision : Robin des bois (1957), Chapeau melon et bottes de cuir (1961), Docteur Who (1964, 1965), The Troubleshooters (1966), Le Saint (1967), Paul Temple (1971), Les Rivaux de Sherlock Holmes (1973), Jésus de Nazareth (1977).
Biographie d’Hazel Court dans Frankenstein s’est échappé.
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Message  Estuaire44 Mar 3 Déc 2019 - 14:07

The Man Who Could Cheat Death...

Bienvenue dans les chroniques du Docteur ! hein
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Message  Camarade Totoff Mer 4 Déc 2019 - 13:49

Estuaire44 a écrit:The Man Who Could Cheat Death...

Bienvenue dans les chroniques du Docteur ! hein

Heu...c'est le titre d'un épisode de Docteur Who ?
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Message  Dearesttara Mer 4 Déc 2019 - 15:11

Non, mais ça décrit très bien le personnage, qui se régénère à chaque coup mortel hein
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Message  Camarade Totoff Ven 10 Jan 2020 - 15:03

Les sévices de Dracula (Twins of Evil, 1971)
****

Résumé
Orphelines, Maria et Frida sont recueillies par leur oncle, le très rigoriste Gustave Weil. Si la première semble s’en accommoder, la seconde a soif de liberté et regarde insolemment vers le château Karnstein où le comte du même nom cherche de nouveaux plaisirs pervers.

Critique
Troisième volet de la « trilogie Karnstein » - une bien étrange trilogie d’ailleurs où chaque partie se suffit à elle-même – ce volet, le seul à être sorti en France, est de bien meilleur qualité que le navet qui l’a précédé. Très impliqué et très présent, Peter Cushing, dans un de ses très rares rôles antipathiques, incarne avec sa conviction habituelle ce chasseur de sorcières obsédé par la traque du Mal. Pour une de leurs rares apparitions à l’écran, les soeurs Mary et Madeleine Collinson, jusque là surtout connues pour avoir été les premières jumelles à poser nues pour Playboy, sont, selon le mot d’Alain Schlockoff « étonnamment bien », car ce ne sont pas des comédiennes. Leur accent (elles viennent de Malte) et leur mauvaise diction font d’ailleurs qu’elles ont été doublées en version originale ! Le lien avec le roman censé inspirer le film, Carmilla, il est nécessaire de le rappeler, est mince : à peine le nom « Karnstein », d’ailleurs porté par un homme ; et une fugace appariation de Mircalla qui disparaît aussi vite qu’elle était venue sans qu’on sache comment !

A la base, Michael Carreras voulait adapter la pièce de théâtre Children of the Wolf car il avait été frappé par l’histoire de deux jumeaux, un frère et une sœur, qui se vengent de leur mère pour les avoir abandonnés après une tentative d’avortement ratée. Michael Carreras contacta l’auteur, John Peacock, et l’associa au réalisateur Seth Holt. La mort de ce dernier survenu début 1971 et l’aversion d’EMI pour l’histoire mirent fin au projet. Mais l’idée d’un film avec des vampires jumeaux fut discutée entre Peacok et Carreras. D’abord baptisé The Vampire Virgins, le film reçut son nom définitif de son distributeur américain. C’est Tudor Gates (choisi parce que Peacock qui espérait une adaptation de sa pièce ne voulait pas s’impliquer), déjà scénariste de The Vampire lovers et Lust for a vampire, qui rajouta l’idée des jumeaux au scénario initial.

Si on oublie le lien ténu avec les films précédents, on se retrouve avec une bonne production Hammer. Les décors sont superbes, notamment l’intérieur du château. Les rues du village – qui porte le même nom que le château, c’est normal en un sens mais c’est la première fois que cela survient – sont des réutilisations du film Anne des mille jours ; ce qui leur donne un certain cachet. La musique est également une réussite, mélange de gothique et de modernité.

Ce qui frappe, c’est la réussite de la Hammer à avoir réutilisé des éléments déjà connus pour en faire autre chose. Ainsi, en début de film, le comte Karnstein n’est qu’un aristocrate décadent, lassé de ses débauches. Il se rapproche ainsi de sir Hugo Baskerville mais, en en faisant un vampire (le mot est prononcé à la 41ème minute), il se transmute en Dracula. Il en porte ainsi la cape ! Damien Thomas, qui fit surtout carrière à la télévision, est plutôt bon. Il échappe à la figure du bellâtre pour devenir un personnage tragique. C’est par ennui, mais un ennui plus proche du désespoir que du simple spleen, que Karnstein bascule dans l’immortalité. La damnation de Frida vient de son appétit de vie, de sa soif de liberté qu’elle refuse de voir contraints par la dévotion mortifère de l’oncle Gustav. En fait, c’est en voulant vivre intensément que naissent les morts-vivants du film ! Singulier retournement !

Nouveau venu dans la galaxie Hammer, le réalisateur John Hough, par ailleurs, passionné de magie noire !, effectue un très bon travail, aidé aussi par une bonne photographie. Il donne un vrai rythme au film, réussit des plans de toute beauté (la métamorphose de Karnstein, sa satisfaction quand Frida tue la paysanne, l’ultime repas de cette dernière…), et parvient à installer un véritable suspense à la fin du film : le comte va-t-il pouvoir kidnapper Maria ? Anton arrivera-t-il à temps ? Enfin, il use à bon escient du nu qui est extrêmement rare. Si les sœurs Collinson ont des décolletées pigeonnants, ce n’est qu’à la toute fin que Madeleine en montre davantage. Le plus beau, c’est tout de même une scène de déshabillage filmée en ombre chinoise. John Hough réinvente la pudeur de Terence Fisher en l’adaptant à la mode des années 70. Il n’a pas peur non plus de réintroduire du gore : le sang coule comme chez Fisher, bien rouge et liquide. On tue beaucoup dans ce film mais sans que jamais le film ne perde de son élégance.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 1971. Sortie française : 10 mai 1972
Scénario : Tudor Gates, d’après Carmilla de Sheridan Le Fanu
Réalisation : John Hough. Réalisateur britannique, on lui doit La maison des damnés (1973) pour la Hammer.
A l’époque, il n’était pas rare que les distributeurs rémunèrent des particuliers pour trouver un titre français.
Si les scenarii étaient soumis à la censure anglaise, les tournages étaient libres. C’est pourquoi le public américain recevait des copies censurées quand les Japonais, et parfois les Français, avaient des copies intégrales avec nudités.
Fait rarissime : il y a un personnage noir.
L’époque et le lieu ne sont pas précisés mais la mention de « l’empereur » et les costumes laissent penser qu’il s’agit du Saint Empire romain germanique au XVIIIème siècle.
Mary et Madeleine (1952-2014) Collinson/Maria et Frida : nées à Malte, il s’agit quasiment de leur unique film. Elles furent modèles en Italie. Mary s’installa à Milan quand Madeleine rentra à Malte s’occuper de leur mère. Elle travailla pour le British Council avant de s’installer en Angleterre.
Damien Thomas/comte Karnstein : acteur britannique né en Egypte, il a joué dans Jules César (1970),  Sindbad et l’œil du tigre (1977), Pirates (1986), Golem, le tueur de Londres (2016). A la télévision, il joua dans Jason King (1972), Poignes de fer et séduction (1973), Madigan (1973), Les professionnels (1978), Shogun (1980), Mission casse-cou (1986), Hercule Poirot (1996), D’Artagnan et les trois mousquetaires (2005).
Dennis Price/ Dietrich : acteur britannique (1915-1973) ; vu au cinéma dans Noblesse oblige (1949), La vérité presque nue (1957), L’académie des coquins (1960), Les dix petits indiens (1965), Les horreurs de Frankenstein (1970), Vampiros Lesbos (1971), Théâtre de sang (1973) et à la télévision dans Jules César (1938), Docteur Jekyll et Mister Hyde (1956), The invisible Man (1958), Chapeau melon et bottes de cuir (1968), Jason King (1971), L’aventurier (1972-1973).
Kathleen Byron/Katie Weill : actrice anglaise (1921-2009), vu au cinéma dans Une question de vie ou de mort (1946), Le narcisse noir (1947), La reine vierge (1953), Brûle  sorcière, brûle ! (1962), Elephant Man (1980), Il faut sauver le soldat Ryan (1998). Elle a tourné aussi pour la télévision : Emergency-Ward 10 (1959-1963), Destination danger (1961), Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Paul Temple (1970), Les rivaux de Sherlock Holmes (1973), Z Cars (1977), Les professionnels (1978), Sherlock Holmes (1994), Inspecteur Barnaby (1999)
David Warbeck/Anton : acteur néo-zélandais (1941-1997), il joue dans L’inceste (1970), Il était une fois la révolution (1971), Le sens commun de la pudeur (1976), Le chat noir (1981), Le temple du dieu soleil (1984). Il succombe à un cancer.
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Message  Camarade Totoff Mar 11 Fév 2020 - 14:34

L’attaque du San Cristobal (The pirates of Blood River, 1962)
***


Résumé
Jonathan Standing, fils du pasteur et dirigeant d’une communauté huguenote réfugiée sur une île depuis un siècle, est condamné à l’exil pour avoir eu une relation avec une femme mariée. Envoyé dans une colonie pénitentiaire, il s’échappe pour être recueilli par les pirates du capitaine LaRoche avec lequel il passe un accord. Mais le pirate a son propre plan.

Critique
En 1962, la Hammer est déjà connue pour ses films gothiques et cherche à se diversifier. The pirates of Blood River (on fera gentiment l’impasse sur le titre français particulièrement inepte) occupe donc le créneau du film d’aventure. Ce film de cape et d’épée ciblait un public jeune. Michael Carreras demanda au bord de la piscine où il se détendait avec sa famille en compagnie de celle de Jimmy Sangster si ce dernier était intéressé par écrire un film de pirates. « Bien sûr » répondit ce dernier ! « Il y a juste un problème, la Hammer ne peut pas s’offrir un bateau ». Effectivement, en dehors de la séquence générique, probablement issue de stock-shot, de bateau, il n’est point question ! Le film connut pourtant un démarrage en fanfare en juillet 1962 et la Hammer put bénéficier d’un classement U (Tout public). Chose rare pour la firme !

L’histoire est relativement linéaire mais elle se suit sans aucun souci. Aucun temps mort. L’ouverture du film présente le héros, Jonathan Standing, en compagnie d’une femme qui n’est pas la sienne. Bel exemple pour la jeunesse ! Mais c’est aussi une condamnation sans équivoque de l’intolérance religieuse. Le thème ne sera pas oublié puisqu’il ressurgira dans Les sévices de Dracula en 1971. Tout aussi condamnée la violence du bagne avec ses conditions de vie extrêmes. A noter que, chose rare, il y a beaucoup d’extérieurs.

Concernant la description des pirates, pas beaucoup d’originalité sous la plume de Jimmy Sangster. Le capitaine LaRoche est incarné par Christopher Lee ; à l’époque second rôle de luxe. Il est vêtu de noir de la tête aux pieds, foulard noir sur la tête, bandeau noir sur l’œil. En VO, son personnage étant Français, l’acteur s’amuse à jouer avec l’accent français. Facile pour cet acteur polyglotte ! Il rend visible, palpable, la dangerosité de LaRoche ; l’absence de scrupules de ce dernier tout autant que son courage physique. Il y a évidemment le second, Hench, courageux, fidèle jusqu’à un certain point, chemise ouverte tout le film. Et Michael Rippert en homme du rang, plein de gouaille et d’allant, mais qui réussit à ne pas faire oublier que son personnage a peut-être le sens de l’humour et de la farce, mais qu’il n’en est pas moins dangereux.

Qui dit pirates dit trésor. Il y en aurait un dans la colonie huguenote mais seul Jason Standing, le père de Jonathan, à qui Andrew Keir, donne une composition réussie mêlant rigueur moral et courage indéniable, saurait où il est caché. La carrure et le talent d’Andrew Keir volent carrément la vedette à Kerwin Mathews, un peu trop jeune premier manquant de charisme pour être pleinement convaincant mais qui se débrouille bien cependant. Le portrait du père est complexe par rapport à celui de Jonathan. S’il paraît faible à l’intérieur, soumis aux anciens, Jason est fort devant l’adversité et, s’il ne veut pas donner le trésor aux pirates, ce n’est nullement par cupidité mais parce qu’il représente l’héritage de la colonie ainsi que ses idéaux.

Le scénario coche ensuite toutes les cases du film de pirates : attaque du village (séquence très dynamique), duel entre pirates pour une femme (un duel somptueux où Peter Arne et Oliver Reed se battent à l’aveugle, un bandeau sur les yeux ; belle utilisation du silence pour installer et maintenir une grande tension pour un effet dramatique réussi), découverte du trésor, mutinerie. Plus rare, la guérilla menée par quelques villageois, Jonathan à leur tête, contre les pirates. Si le final est abrupt (comme souvent avec la Hammer), il symbolise aussi la fin d’une époque pour la colonie qui doit abandonner son passé et se tourner vers autre chose si elle veut survivre.

Anecdotes :
Scénario : Jimmy Sangster
Réalisation : John Gilling
En août 1961, le comédien Sammy Davis Jr, fan de la Hammer, visita les studios de Bray et fut, selon Christopher Lee, « carrément époustouflé ».
The pirates of Blood River sorti en double programme avec Mysterious Island, adapté de Jules Verne. Ce fut le double programme le plus rentable de l’année.
Kerwin Mathews/Jonathan : acteur américain (1926-2007), vu au cinéma dans Le septième voyage de Sinbad (1958), Les voyages de Gulliver (1960), OSS 117 se déchaîne (1963), Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964). Il a également tourné pour la télévision : Le monde merveilleux de Disney (1963), Insight (1968), Hôpital central (1972). Il quitta le cinéma pour devenir antiquaire.
Glenn Corbett/Henry : acteur américain (1933-1993), vu au cinéma dans Commando de destruction (1960), Les prairies de l’honneur (1965), Chisum (1970), Big Jake (1971), La bataille de Midway (1976). Il a aussi tourné pour la télévision : Route 66 (1963-1964), Des agents très spéciaux (1965), Star Trek (1967), L’immortel (1970), Night Gallery (1971), Tatort (1973), Les Rues de San Francisco (1974), Deux cents dollars plus les frais (1979), L’île fantastique (1981), L’homme qui tombe à pic (1982), Dallas (1983-1991).
Peter Arne/Hench : acteur britannique né Peter Randolph Albrecht (1920-1983) à Kuala Lumpur (aujourd’hui Malaisie). Il entame sa carrière d’acteur au théâtre dans les années 1940. Il mourut assassiné dans son appartement londonien. Au cinéma, il a joué dans Commando sur la Gironde (1955), Le secret de Monte-Cristo (1961), Khartoum (1966), Les Chiens de paille (1971), Antoine et Cléopâtre (1972), Le retour de la panthère rose (1975), Providence (1977), A la recherche de la panthère rose (1982), Victor Victoria (1982), L’héritier de la panthère rose (1983). Il a également tourné pour la télévision : Destination danger (1961, 1963, 1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1963, 1966), Le Saint (1964), Alias le Baron (1967), Les Champions (1968), Département S (1970), Poigne de fer et séduction (1972), Pour l’amour du risque (1983).
Desmond Llewelyn (Q dans James Bond) a un petit rôle.
Biographie de Marla Landi dans Le Chien des Baskerville, d’Andrew Keir dans Dracula, prince des ténèbres, de Michael Rippert dans La femme reptile, d’Oliver Reed dans La nuit du loup-garou et de John Gilling dans L’invasion des morts-vivants.
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Message  Camarade Totoff Jeu 12 Mar 2020 - 13:53

Les étrangleurs de Bombay (The stranglers of Bombay, 1959)
***


Résumé
Alors que la Compagnie anglaise des Indes domine le pays, elle fait face à la disparition de certaines caravanes. De son côté, le capitaine Lewis est convaincu qu’il y a une secte sauvage derrière ces troubles. Mais la Compagnie n’y croit pas.

Critique
Dans la Grande-Bretagne des années 50, qui vient de perdre le joyau de son ancien Empire (L’Inde accède à l’indépendance en 1947), les stéréotypes raciaux demeuraient assez forts. Néanmoins, la Hammer donne du colonisateur un portrait fort peu flatteur entre les marchands de la Compagnie qui ne songent qu’à leurs profils ou ce capitaine anglais à l’esprit étroit qui aime les évidences et méprise les autochtones. Lewis est bien plus ouvert. C’est pour aider son domestique dont le frère a disparu qu’il va se lancer sur la piste des étrangleurs et c’est parce qu’il écoute et respecte les indigènes qu’il réussit.

Inspiré d’un récit authentique sur le culte meurtrier de Kali dans l’Inde des années 1820, le film prend un parti documentariste en étant tourné en noir et blanc. Mais le script cède à la pression d’orienter le sujet vers le genre horrifique. Dès la scène d’ouverture, très forte et qui fait froid dans le dos, on entre en effet dans un film indéniablement violent. Des bandits punis par les étrangleurs sont torturés, hors champ sans doute mais le résultat (des yeux brûlés) est montré. Une main coupée est jetée sur la table de Lewis. Un charnier est fouillé. Un condamné se pend lui-même etc. Le résultat fut l’interdiction aux moins de 15 ans. Le critique de l’Evening News, Lympson Harman, s’étonna même que le film n’ait pas été classé X.

Le film fut entièrement tourné en Angleterre mais les extérieurs font penser à l’Espagne. La couleur locale tient aussi en l’utilisation d’animaux exotiques réels comme un tigre (!), un cobra et une mangouste. Cette dernière joue même un rôle capital. Sa présence et son combat contre le reptile sont un écho indéniable à l’œuvre de Rudyard Kipling, grand défenseur de l’Empire britannique devant l’Éternel, notamment dans « Rikki-Tivi-Tavi » (une des nouvelles de Le Livre de la jungle).

Par contre, le scénario pèche par plusieurs raccourcis bien trop aisés. Lewis échappe trop facilement à une tentative de meurtre. Alors que la secte est présentée comme une menace sourde et puissante (décors du temple frappant, enseignement des initiés sur les moyens à employer pour tromper et tuer les Anglais) avec des membres infiltrés dans les rangs anglais, Lewis en triomphe avec une déconcertante facilité. Le final est également bien trop expéditif pour être vraiment crédible.

Anecdotes :
Scénario : David Z. Goodman. Scénariste américain (1930-2011), David Zelag Goodman, dont c’est le premier travail, écrivit ensuite les scenarii de Les Chiens de paille (1971), Les yeux de Laura Mars (1978), Un homme, une femme, un enfant (1983). Pour la télévision, il écrivit pour Les incorruptibles (1961-1963) et L’âge de cristal (1976).
Réalisation : Terence Fisher
Le dossier de presse américain affirmait que tout était vrai alors que le dossier anglais se montrait bien plus circonspect décrivant le film comme « un film passionnant dont l’histoire est fictive, mais dont les faits fantastiques sont absolument authentiques ».
Guy Rolfe/Lewis : acteur anglais (1911-2003), vu au cinéma dans Sarabande (1948), Ivanhoé (1952), Le Roi des rois (1961), ABC contre Hercule Poirot (1965), Nicolas et Alexandra (1971), Les Poupées (1987). Il a aussi tourné pour la télévision : Le Saint (1967), Les Champions (1968), Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Cosmos 1999 (1976).
Andrew Cruickshank/Colonel Henderson : acteur écossais (1907-1988), vu au cinéma dans L’idole de Paris (1948), Richard III (1955), La bataille du Rio de la Plata (1956), Les 39 marches (1959), Lady détective entre en scène (1964) et à la télévision dans Docteur Finlay’s Casebook (1962-1971), Wagner (1981-1983), Un cadavre dans la bibliothèque (1984)
Allan Cuthbertson/Capitaine Christopher Connaught-Smith : acteur britannique (1920-1988), vu au cinéma dans Commando sur le Yang-Tsé (1957), Les canons de Navarone (1961), La septième aube (1964), Les derniers aventuriers (1970), Le miroir se brisa (1980). Il a aussi tourné pour la télévision : Robin des bois (1957), Destination danger (1960), Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1967, 1968), Sherlock Holmes (1965),  Amicalement vôtre (1971), Jason King (1972), Le Couteau sur la nuque (1985).
Biographie de Marne Maitland dans La femme reptile et de George Pastell dans La malédiction des Pharaons.
Parmi les rôles secondaires, on note la présence de Warren Mitchell et Roger Delgado.
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Message  Camarade Totoff Mar 12 Mai 2020 - 14:16

Le fascinant capitaine Clegg (Captain Clegg, 1962)
***



Résumé
Sur la côte anglaise, face à la France, en 1792, le pasteur Blyss guide spirituellement sa communauté le jour et une bande de contrebandiers la nuit ; laquelle terrorise la contrée sous l’apparence de cavaliers fantômes. Averti qu’une cargaison d’alcool est sur le point de quitter la ville, le capitaine Collier investit celle-ci.

Critique
Après la réussite du précédent film d’aventures, L’attaque du San Cristobal, James Carreras, tout à sa louable volonté de diversifier commercialement sa firme, accueille favorablement la proposition du producteur John Temple-Smith de faire un remake d’un film de 1937 qui adaptait une série de romans de Russel Thorndike, Docteur Syn- Un conte de Romney Marsh. C’est lui qui apporta son réalisateur, Peter Graham Scott, alors que Peter Cushing, pressenti tout de suite pour le rôle de Blyss, caressait l’idée de passer à la réalisation. Passionné par les romans, il avait d’ailleurs écrit son propre scénario qu’il soumit à Anthony Hinds. Il peignit en même temps une série d’aquarelles détaillées pour illustrer la façon dont son personnage serait habillé. La production faillit échouer quand il s’avéra que les héritiers Thorndike avaient revendu l’intégralité des droits à Disney. Habilement, James Carreras parvint à négocier avec la firme de Burbanks : son film se focaliserait sur le passé du héros qui ne s’appellerait plus Syn mais Blyss. Le film fut finalement intitulé Captain Clegg en Angleterre et Night Creatures aux États-Unis.

Bien qu’il parle de pirates, le film relève davantage du genre policier puisqu’il met en scène dans une quasi unité de temps (24H), de lieu et d’action, les tentatives de « gendarmes » (les marins de la Royal Navy) et les « voleurs » (les contrebandiers). Le ton est tout de même sérieux. Nicolas Stanszyk analyse le film comme un « mini Contrebandiers de Moonfleet ». Quant à Peter Cushing, il affirmera que le capitaine Clegg « [est] mon genre de boucanier. » Mais, si James Carreras souhaitait une diversification des genres, Anthony Hinds (qui signe le scénario de son habituel pseudonyme de John Elder) était, lui, un réel passionné du genre fantastique. C’est à lui que l’on doit l’adjonction des cavaliers fantômes et d’une atmosphère qui rattache le film à la « tradition Hammer ».

L’essentiel du contexte est présenté par un bandeau déroulant illustré par une cavalcade des fantômes et l’on passe de suite à une scène d’église. Manière de montrer la dichotomie entre le Bien et le Mal ? La présence d’entrée de jeu de Peter Cushing, en pasteur, et de ce second rôle de grande qualité qu’est Michael Rippert, en chef de chœur, dans un de ses rôles les plus développé et dans lequel il est plus que parfait, qui, tous deux, sont très doués dans l’ambiguïté affirme que ce n’est pas si simple. D’autant que les soldats, venus faire respecter la loi, nous sont d’abord présentés comme s’ils étaient des pirates avant que nous comprenions que ce sont des soldats ! Le spectateur est ainsi placé devant ses contradictions : les contrebandiers paraissent être les « gentils » de l’histoire mais ce sont des bandits alors que les serviteurs de la loi ont des manières des plus rudes.

Le film bénéficie d’un casting des plus convaincants. Patrick Allen donne une grande présence au capitaine Collier, montre sa détermination mais sait aussi lui donner de l’allure et des manières. Collier n’est nullement ridiculisé. Martin Benson est le plus traditionnel « élément faible », celui dont on se doute qu’il peut faire échouer un plan mais l’acteur en montre bien plus que cela et ce n’est pas ses doutes ou ses craintes qui causeront sa perte que le passé de Blyss qui revient tout à coup. On aura un sourire concernant le couple Oliver Reed-Yvonne Romain qui venait de tourner l’année précédente dans La Nuit du loup-garou ; film dans lequel Yvonne Romain joue la mère d’Oliver Reed alors qu’ici, elle est son amante ! La relation amoureuse entre les deux personnages, d’abord anecdotique, va, en fait, s’avérer une mèche lente et jouer un rôle des plus importants dans la résolution de l’intrigue.

Anecdotes :
Scénario : John Elder
Réalisation : Peter Graham Scott. Réalisateur britannique (1923-2007), on lui doit La route de la mort (1952) mais ce fut surtout à la télévision qu’il exerça : Destination Danger (7 épisodes, 1960-1961), sir Francis Drake (1962), Chapeau melon et bottes de cuir (4 épisodes, 1965-1966), Le Prisonnier (1967).
Ce film est un remake de Doctor Syn (Doctor Syn) réalisé par Roy William Neill en 1937.
Chronologiquement, le film adapte le dernier roman de la série mais le premier à être écrit. Il décrit ainsi la fin des aventures du Docteur Syn et de son alter ego l’Épouvantail de Romney Marsh.
Disney ayant acquis tous les droits, la Hammer changea le nom du personnage principal (Christopher Syn) en « Parson Blyss » et l’Épouvantail disparaît (presque puisque le film lui fait un clin d’œil au début) au profit des « fantômes des marais ». Le reste de l’histoire et les noms des personnages y compris le nom de pirate de Clegg, demeure inchangés, Disney adaptant un autre livre de la série parmi les préquelles et n’ayant donné aucun motif de copyright sur les autres personnages des romans de Thorndike.
Jack MacGowran, qui a un rôle mineur, deviendra par la suite célèbre par ses prestations dans Le Bal des vampires et dans L’Exorciste. Il meurt pendant le tournage de ce dernier film.
Les nuits d’Oliver Reed étaient parfois bien arrosées et, c’est en rentrant d’un pub que l’acteur se blessa sérieusement à l’épaule dans un accident de voiture. Il refusa pourtant toute doublure et assura toutes ses scènes.
Contrairement à ce qu’on voit, il y avait des porteurs pour aider Michael Rippert à porter Peter Cushing dans la dernière scène.
Patrick Allen/capitaine Collier : acteur britannique (1927-2006), membre de la Royal Shakespeare Company, vu au cinéma dans Le crime était presque parfait (1954), La nuit des généraux (1967), Quand les dinosaures dominaient le monde (1970), Les Oies sauvages (1978), Le commando de Sa Majesté (1980) et à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présente (1955, 1956), Glencannon (1959), sir Francis Drake (1961), Le Saint (1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1966), L’homme à la valise (1968), Poigne de fer et séduction (1973), Un meurtre est-il facile ? (1982), Bergerac (1984), Le retour de Sherlock Holmes (1986). Il était très célèbre en Angleterre comme narrateur de documentaires, publicité ou de doublage.
Martin Benson/Rash : acteur britannique (1918-2010), vu au cinéma dans Les amants du Capricorne (1949), Passage Home (1955), Les aventuriers du Kilimandjaro (1959), Exodus (1960), Cléopâtre (1963), Goldfinger (1964), Jeanne, papesse du Diable (1972), La Malédiction (1976), Le commando de Sa Majesté (1980), Les cendres d’Angela (1999). Il a aussi joué pour la télévision : Douglas Fairbanks Jr présente (7 épisodes, 1953-1956), L’homme invisible (1959), Le Saint (1963, 1967), Les Champions (1969), Poigne de fer et séduction (1973), Angoisse (1976), Les Professionnels (1978), Casualty (2005).
Biographie d’Oliver Reed et d’Yvonne Romain dans La Nuit du loup-garou.
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Message  Camarade Totoff Mar 19 Mai 2020 - 15:05

Hurler de peur (Taste of fear, 1960)
***

Résumé
Peggy Appelby, paralysée des deux jambes, se rend chez ses parents sur la Côte d’Azur. Son père étant absent, elle est accueillie par sa belle-mère, Jane, qui lui dit qu’il est en voyage d’affaires. Par la suite, Peggy voit à plusieurs reprises le cadavre de son père ! Terrorisée, elle se confie au chauffeur de la famille sans savoir qu’il a ourdi avec la belle-mère le meurtre de son père !

Critique
En 1959, Jimmy Sangster voulait changer de registre et écrivit un thriller qu’il appela See no Evil qui lui fut inspiré par Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot. Michael Carreras pensait que cette histoire pouvait être produite à moindre frais et serait moins susceptible d’attirer les foudres de la censure que la Hammer ne connaissait que trop bien. Le script fut rebaptisé Hell hath no fury et Sangster tint le poste de producteur. Ce fut sa première expérience à ce poste. Au final, le film s’appela Taste of fear. Reçu comme un film de la même veine que Psychose, Hurler de peur (bon titre français) devint le premier des thrillers surnommé par James Carreras, les « mini Hitchcock » qui assoiront la Hammer pour la décennie à venir.

La Hammer montre ici qu’il ne faut en effet pas du tout la réduire aux films gothiques. Le décor de carte postale, la villa avec le confort moderne, la présence régulière de voitures récentes très utilisée (une Simca et une Rolls-Royce au rôle déterminant) ; tout cela installe un cadre contemporain toujours opératoire des années plus tard. Ce n’est néanmoins pas un cadre bucolique pour autant car l’atmosphère y est très vite lourde et angoissante.

Il convient d’admirer l’efficacité du film. En 78 minutes, il installe un cadre, change son atmosphère, transforme le moindre geste anodin en signe menaçant, fait douter de la santé mentale de Peggy ou de la sincérité des autres personnages. Loin de bavardages, quelques dialogues incisifs permettent au spectateur d’avoir tous les éléments pour comprendre le drame, les motivations, les mobiles. Le tout sous forme de conversations anodines à peine soulignée par la mise en scène. Si le rythme est parfois un peu lent, Seth Holt sait parfaitement l’accélérer aux moments importants. La musique participe elle aussi pleinement à l’angoisse lorsque Peggy s’aventure à la recherche du cadavre dont la première apparition est d’autant plus saisissante que la caméra allait plutôt tranquillement et ne nous avait absolument pas préparé au choc qui allait suivre.

Susan Strasberg était une actrice quasi débutante quand elle a tourné ce thriller mais elle montre un vrai talent. Elle rend d’emblée sympathique Peggy et le spectateur s’identifie à elle et donc craint très vite pour sa santé mentale. Les apparitions/disparitions du cadavre et le piano qui joue tout seul ne sont pas traités à la légère et participent pleinement à la création de l’atmosphère angoissante autour de la jeune héroïne. Susan Strasberg est particulièrement efficace dans la scène où Peggy dîne avec Jane, sa belle-mère, à qui Ann Todd confère une gentillesse sans mièvrerie qui la rend presque plus menaçante dans sa normalité, et le docteur Gerard, joué par Christopher Lee. La brusquerie des manières du praticien qui semble douter de l’infirmité de Peggy, son manque de tact à qui font écho la colère et la froideur abrupte de Peggy renverse les certitudes que le spectateur pouvait avoir sur la culpabilité des uns ou des autres. Très secondaire dans l’histoire, Christopher Lee n’a pourtant que des scènes importantes dont il se tire avec le talent qui est le sien. Ronald Lewis, qui joue le chauffeur, joue un homme rassurant, protecteur envers Peggy, charmeur même (il faut dire que Susan Strasberg est plutôt jolie, d’une beauté simple peu commune chez la Hammer).

A la suite du drame final (qu’on ne voit pas, faute de moyens sans doute), Seth Holt file rapidement mais efficacement vers une conclusion très différente de ce qu’on pouvait imaginer mais qui éclaire soudain la mystérieuse scène initiale.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 1960 Sortie française : 22 novembre 1961
Scénario :  Jimmy Sangster
Réalisation :  Seth Holt
Comme les affiches et les photos, toute la publicité est dominé par la photo de Susan Strasberg hurlant.
Curiosité : Christopher Lee incarne le docteur Pierre Gérard ; ce qui était le nom et le métier de son personnage dans L’Homme qui trompait la mort, sorti l’année précédente.
Aux États-Unis, le film fut rebaptisé Scream of fear.
Le dossier de presse faisait la promesse suivante : « Le dénouement final vous explose au visage avec la force et la surprise d’une bombe atomique à retardement. A la sortie de Taste of fear, vous ne serez plus qu’une boule de nerfs, haletante et à bout de souffle ! Il n’y a jamais eu un thriller au cinéma comme celui-là ! »
Le film fut un échec au box-office du Royaume-Uni et aux États-Unis. Toutefois, en Europe continentale, le film fut un succès. Ceci a permis au studio Hammer de produire d’autres thrillers.
Susan Strasberg/Peggy Appelby (1938-1999) : actrice américaine, sa carrière comprend La toile d’araignée (1955), Le jeu de la mort (1968), Le faiseur d’épouvante (1978). Pour la télévision, elle a joué dans L’homme à la Rolls (1964-1965), Les envahisseurs (1967), Bonanza (1968), Opération danger (1971), Mannix (1973), Night Gallery (1973), Les rues de San Francisco (1974), Deux cents dollars plus les frais (1974, 1976), La croisière s’amuse (1982), Les enquêtes de Remington Steele (1986). Retirée pour raisons de santé, elle décéda d’un cancer.
Ann Todd/Jane : actrice anglaise (1909-1993), vu au cinéma dans La vie future  (1936), La chanson du bonheur (1941), Le septième voile (1945), Le procès Paradine  (1947), Le fils du capitaine Blood (1962). Elle a aussi tourné pour la télévision : Alfred Hitchcock présente  (1958), Maelström (1985), Maigret  (1992).
Leonard Sachs/M. Spratt : acteur britannique né en Afrique du Sud (1909-1990), vu au cinéma dans La revanche de Robin des bois  (1954), Freud, passion secrète  (1962), Panic  (1963), Les aventures amoureuses de Moll Flanders  (1965) et à la télévision dans Robin des bois  (1956), Ivanhoé  (1958), Destination danger  (1961), Sherlock Holmes  (1965), Le Saint  (1965), Docteur Who (1966, 1983), Poigne de fer et séduction (1972).
Ronald Lewis/ Robert : acteur britannique (1928-1982), vu au cinéma dans Le vagabond des îles  (1954), Hélène de Troie  (1956) A main armée  (1957), Traitement de choc (1960), Le rebelle de Kandahar  (1965), Deux enfants qui s’aiment (1971) et à la télévision dans Les rivaux de Sherlock Holmes  (1973), ZCars  (1978).
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Message  Camarade Totoff Ven 12 Juin 2020 - 14:26

La momie sanglante (Blood from the Mummy’s Tomb, 1971)
Inédit en France
***


Résumé
L’expédition du professeur Julian Fuchs a ouvert le tombeau d’une reine égyptienne dont la main coupée arborait un somptueux rubis. La momie, remarquablement conservée, est rapportée en Angleterre et la bague donnée à Margareth, la fille de Julian, dont la personnalité en est modifiée.  

Critique
Une variation réussie sur le thème passablement éculée de la momie et de la malédiction qui s’y attache. La Hammer se trouvait à un moment charnière dans son histoire. Largement dépendante de la distribution britannique, avec des films vendus à des distributeurs américains indépendants et donc des budgets de plus en plus restreints. sir James Carreras tenta de vendre la Hammer. Son fils Michael rejoignit le conseil d’administration le 4 janvier 1971 comme directeur des opérations. sir James demeura président deux ans encore mais les conflits entre eux n’allaient cesser de croître. Concernant ce film, Michael Carreras fut tout de suite confronté à des problèmes sérieux. Dès le premier jour de tournage, Peter Cushing quitta la production car sa femme Helen était en phase terminale. Il fut remplacé par Andrew Keir. Cinq semaines plus tard, Seth Holt, succomba à une crise cardiaque et Michael Carreras dut lui-même se charger de la réalisation.

Si le scénario use de la ficelle de l’expédition maudite, la mécanique de mise à mort est très différente. Ce sont les archéologues eux-mêmes qui causent leur propre perte en déclenchant quasiment sciemment ladite malédiction en tentant de contrôler des forces maléfiques très puissantes. Quelque part, sans la vanité humaine, tous les drames qui ensanglantent le film n’auraient jamais eu lieu ! Saisissant rappel de la responsabilité humaine ! On est loin de la logique aveugle de la malédiction « habituelle ». S’être appuyé sur un ouvrage oublié de Bram Stocker n’est pas la moindre des bonnes idées de la Hammer.

La réalisation est plutôt réussie même si, passée l’ouverture, il y a un certain manque de rythme. Seth Holt réussit ses scènes fortes comme celle, véritablement épouvantable, à l’asile de fous où la caméra elle-même paraît saisie de folie et où les hurlements et les ricanements des malades invisibles mais présents servent de « fond sonore » aux convulsions puis à l’attaque contre un des archéologues qui en sait trop et protège une des reliques essentielles au rite blasphématoire voulu par ses anciens collègues.

La structure du film est habile évitant toute linéarité avec le recours réussi aux flashbacks ; le tout s’organisant autour de la scène centrale dans laquelle Julian Fuchs est agressé mystérieusement et plongé en catalepsie. Ce sont ensuite les révélations d’événements survenus lors de l’expédition faits à Margareth Fuchs, le véhicule de la malédiction mais des révélations faites par deux personnes ayant des motivations différentes et donc sujettes à caution. Débutante, Valérie Leon (prononcez « Léone »), se débrouille honorablement. Non seulement elle est sublime (et on verra clairement que l’on est à une époque de plus grande liberté des mœurs et que ce n’est pas le pudique Terence Fisher qui filme), mais elle parvient à varier son jeu et ses expressions pour suggérer soit que Margaret est elle-même soit qu’elle est sous influence de la reine égyptienne. Superbe aussi la rivalité entre ces acteurs chevronnés que sont Andrew Keir et James Villiers qui ne sont nullement les archétypes du Bien et du Mal mais des êtres plus complexes.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 14 octobre 1971
Réalisateur : Seth Holt
Scénariste : Christopher Wicking, d’après le roman Le Joyau des sept étoiles de Bram Stocker.
Le tournage a débuté en janvier 1971 et s’est déroulé à Borehamwood.
Le réalisateur décéda des suites d’une insuffisance cardiaque, une semaine avant la fin du tournage. C’est Michael Carreras qui bouclera le projet, sans être crédité.
Le roman de Bram Stoker fut par la suite réadapté au cinéma en 1980 par Mike Newell avec La Malédiction de la vallée des rois et 1997 par Jeffrey Obrow avec La Légende de la momie.
Le nom du personnage Tod Browning est un hommage au réalisateur de Londres après minuit (1927), Dracula (1931), La Marque du vampire (1935) ou Les Poupées du diable (1936).
Au début des années soixante, le cinéaste avait déjà réalisé deux films pour la Hammer : Hurler de peur en 1961 et Confession à un cadavre en 1965.
Le personnage du professeur Julian Fuchs aurait dû être interprété par Peter Cushing, mais ce dernier quitta la production après le premier jour de tournage, quand il apprit que l’état de sa femme, atteinte d’emphysème, s’était dramatiquement aggravé, pour finalement décéder quelques jours plus tard, le 14 janvier 1971.
Valérie Leon/Margareth Fuchs : actrice anglaise, elle débute en 1965 avec The Belle of New York. Elle tournera dans L’espion qui m’aimait (1977), La malédiction de la panthère rose (1978), Jamais plus jamais (1983). On a pu la voir à la télévision dans Le Saint (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1968), Amicalement vôtre (1971), Cosmos 1999 (1975). En 2009, elle joua dans un seule-en-scène sur sa propre vie.
Hugh Burden/Dandridge : acteur britannique né à Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka)[1913-1985], vu au cinéma dans L’héroïque parade  (1944), Tonnerre sur Malte (1953), Le club des libertins (1969), Le plaisir des dames  (1971) et à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présente  (1953), Robin des Bois  (1957), Chapeau melon et bottes de cuir (1963), ZCars  (1965), L’homme à la valise  (1968), Docteur Who  (1970), Crown Court  (1982).
Mark Edwards/Tod Browning : acteur australien, vu au cinéma dans La vallée perdue (1971), La tour du diable (1972), et à la télévision dans The Troubleshooters (1971), Le monde merveilleux de Disney (1974). Sa carrière s’achève avec les années 70.
Biographie d’Andrew Keir dans Dracula, prince des ténèbres et de James Villiers dans Confessions à un cadavre.
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Message  Camarade Totoff Mer 8 Juil 2020 - 13:18

Comtesse Dracula (Countess Dracula, 1970)
**

Résumé
La comtesse hongroise Élisabeth Báthory découvre que le sang d’une vierge lui permet de retrouver sa jeunesse. Avec l’aide du capitaine Dobi, elle saigne de jeunes villageoises pour se faire passer pour sa fille Ilona et séduire un fringant hussard.

Critique
Un film intéressant, au grand potentiel dramatique mêlant histoire, horreur et érotisme mais au final, c’est un film certes plaisant mais bien trop sage par rapport à son matériau.

Sur le papier, l’adaptation de la vie d’une des premières tueuses en série de l’histoire, la comtesse hongroise Erszébet (Élisabeth) Báthory, veuve Nadasdy, accusée d’avoir fait assassiner plusieurs jeunes femmes entre 1590 et 1610, et qui se serait régalée à expérimenter l’effet rajeunissant des bains de sang, avait de quoi intéresser la Hammer. Peter Sasdy avait fait du bon travail sur Une messe pour Dracula et fut donc embauché pour réaliser ce film. Mais la Rank, qui produisait le film, fut déçue, tout comme Ingrid Pitt, qui interprète la comtesse, et qui trouva que celle-ci avait vraiment le beau rôle.

L’angle choisi pour raconter cette funeste histoire est contestable puisqu’il ne s’agit que d’une histoire d’amour entre une femme mûrissante et un beau jeune homme avec cet élément dramatique que la mère se fait passer pour la fille en ayant fait disparaître cette dernière. Ilona et Élisabeth n’apparaissent donc plus ensembles et le spectateur comprend tout de suite que là se trouve le baril de poudre qui fera tout sauter à la fin. Le mobile des meurtres est donc clairement présenté comme romantique ; ce qui l’excuserait presque ! Jamais la comtesse n’est présentée comme une criminelle ou une sadique, à peine comme une manipulatrice ; c’est « simplement » une femme amoureuse qui a trouvé un moyen contestable de rester jeune pour séduire celui qu’elle aime. Et c’est un véritable amour, non une perversion. Avec un titre pareil, un sujet pareil, on se serait attendu à une production pleine de gore et d’érotisme et on se retrouve avec un filet d’eau tiède !

En revanche, l’interprétation est plutôt convaincante. Certes, Sándor Elès hérite du rôle du jeune premier toujours attendu mais il se montre à la hauteur quoiqu’il soit quelque peu fadasse. Petite déception pour Maurice Denham dont c’est le dernier rôle important. En effet, le rôle du bibliothécaire aurait pu le désigner comme le « sachant » des histoires fantastiques et certaines scènes s’en rapprochent mais sans jamais y aller franchement. Dommage car l’acteur réussissait sous une apparence cocasse à la Merlin l’Enchanteur, à montrer de la malice et de l’intelligence. Il se sort bien de ce rôle avorté. Nigel Green a un beau rôle, l’amant éconduit toujours fidèle mais jouant aussi sa propre partition, sauf que, quelque part, c’était attendu et, s’il est bien joué, le personnage n’évolue pas. Lesley-Anne Down débutait et n’a pas grand-chose à jouer (sinon la scène répétitive de la captive essayant de s’échapper). La plus grande déception concerne évidemment Ingrid Pitt dont l’association avec la Hammer promettait tellement et qui s’acheva avec ce film. Elle joue très bien, montre parfaitement le dérèglement psychologique de la comtesse (formidable scène de démence et de désespoir nocturne) qui appelle son amant tantôt « Mon fils » (quand elle est vieille) et « Mon amour » (quand elle est jeune) ; ce qui donne une impression écœurante d’inceste mais c’est trop superficiel là encore. Ingrid Pitt fut également furieuse que sa voix soit remplacée en post-production. Pour se venger, elle poussa Peter Sasdy dans une piscine lors d’un festival en Espagne ! On la comprend.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 31 janvier 1971 Sortie française : 7 décembre 1972
Scénario : Jeremy Paul, d’après une histoire d’Alexander Paal et Peter Sasdy et une idée de Gabriel Ronay.
Sur le tournage, Peter Sasdy et Alexander Paal, tous deux d’origine hongroise, se disputaient sans cesse. Lassée, Ingrid Pitt apprit par cœur une phrase en hongrois et la leur hurla du haut des marches. « Ils étaient très perturbés », se rappela l’actrice, « parce que pendant un temps, ils ont cru que j’avais compris l’objet de leur dispute continuelle. Je n’en avais bien sûr pas saisi un traître mot, mais ce fut très amusant. »
A la demande de sir James Carreras, Tom Chantrell réalisa non pas une mais deux illustrations de préproduction.
Le tournage se déroula sur les plateaux des studios Pinewood construits pour le film Anne des mille jours ; les mêmes que pour Les sévices de Dracula.
Erzsébett Báthory (1560-1614) plus connue en français comme « Élisabeth Báthory », aristocrate hongroise, mariée à Ferenc Nadasdy († 1604). En 1610, après plusieurs plaintes, l’empereur Mathias Ier ordonne une enquête sur des rumeurs d’atrocité la concernant. Pour éviter un scandale, et la saisie des biens considérables de la comtesse, celle-ci est simplement assignée à résidence dans son château de Cachtice (aujourd’hui en Slovaquie). Le nombre total de victimes demeure inconnu, allant de 36 (rapport d’enquête) à 200 (selon le personnel du château). Les chefs d’accusation sont cependant pris avec précaution par les historiens puisque toutes les preuves ont été extirpées par la torture. En outre, aucun corps ne fut retrouvé, contrairement à une scène forte du film. La comtesse n’eut d’ailleurs pas la possibilité de se défendre. L’accusation de bain de sang n’existe même pas dans les procès-verbaux. Elle n’apparaît qu’au XVIIIème (en 1729 dans Tragica historia de Laszlo Turoczi, jésuite hongrois, premier livre consacré à la comtesse), sans doute en relation avec la vogue du vampirisme. La légende a pris le dessus sur l’histoire. Les mobiles ont évolué au cours du temps, passant de la vanité (refus de vieillir) au plaisir sadique. Élisabeth Báthory continue à être une source d’inspiration féconde tant au cinéma, les livres, les jeux et elle inspire de nombreux personnages fictifs.
Le rôle de la comtesse Elisabeth Nadasdy fut confié à Ingrid Pitt mais l’actrice Diana Rigg avait été envisagée.
Bien qu’il soit bien question ici de la comtesse Bathory, cette dernière est le plus souvent nommée comtesse Nadasdy (parfois prononcé phonétiquement en « Nodosheen »). Ce n’est pas vraiment une erreur par rapport au personnage historique : la comtesse ayant épousé le comte Ferenz Nadasdy elle aurait due logiquement être s’appeler ainsi. Mais, estimant que sa lignée, les Bathory, était plus prestigieuse que celle de son époux, elle préféra conserver son nom de jeune fille.
Nigel Green/capitaine Dobi : acteur britannique (1924-1972), vu au cinéma dans L’abominable invité (1955), Le serment de Robin des bois (1960), Jason et les Argonautes (1963), Le masque de Fu Manchu (1965). Il a aussi tourné pour la télévision : Chapeau melon et bottes de cuir (1967, 1969) et Amicalement vôtre (1971). Il succomba à une overdose sans doute accidentelle de somnifères.
Sandor Elès/Imre Toth : acteur britannique d’origine hongroise (1936-2002), vu au cinéma dans La lame nue (1961), Sept heures avant la frontière  (1962), L’empreinte de Frankenstein  (1964), L’empire du Grec  (1978) et à la télévision dans Le comte de Monte-Cristo  (1964), Chapeau melon et bottes de cuir  (1964, 1967), Le Saint  (1965, 1968), Alias le Baron  (1966-1967), Département S (1969), Jason King  (1972), Supernatural  (1977), Crossroad (1982, 1983, 1985), Sherlock Holmes and the leaving lady  (1991)
Maurice Denham/maître Fabio : acteur anglais (1909-2002), vu au cinéma dans Je cherche le criminel (1947), Jusqu’à ce que mort s’ensuive (1948), Cinq heures de terreur (1953), Rendez-vous avec la peur (1957), Coulez le Bismarck !  (1960), Paranoïaque (1963), Confession à un cadavre (1965), Le jardin des tortures (1967), La vierge et le gitan (1970) ; à la télévision dans La chute des aigles (1974), Marie Curie (1977), Les professionnels (1978), The Agatha Christie Hours (1982), Docteur Who (1984), Miss Marple : Le train de 16H50 (1987), Inspecteur Morse (1991), Les souvenirs de Sherlock Holmes (1993).
Patience Collier/Julie : actrice anglaise (1910-1987), vue au cinéma dans Le secret du docteur Whitset (1964), La nuit qui ne finit pas (1972), La maîtresse du lieutenant français (1981) et à la télévision dans Chapeau melon et bottes de cuir (1961), Jason King (1972), David Copperfield (1974-1975), Sapphire & Steel  (1981), Les aventures de Sherlock Holmes (1985).
Peter Jeffrey/capitaine Balogh : acteur anglais (1929-1999), vu au cinéma dans L’homme de Kiev (1968), Anne des mille jours (1969), L’abominable Docteur Phibes (1971), Le retour de l’abominable Dr Phibes (1972), Le dossier Odessa (1974), Le retour de la panthère rose (1975), Les aventures du baron de Munchausen (1988) et à la télévision dans Le Saint (1964, 1965), Adam Adaman Lives ! (1966), Chapeau melon et bottes de cuir (1966, 1967, 1968, 1976), The Troubleshooters (1967, 1971), Poigne de fer et séduction (1974), Crown Court (11 épisodes, 1976-1978), Docteur Who (1978), Bergerac (1987), La main de l’assassin (1990), The Prince and the Pauper (1996)
Lesley-Anne Down/Ilona : actrice anglaise, c’est pratiquement son premier film. Elle joue ensuite dans Jeanne, papesse du Diable (1972), Frissons d’outre-tombe (1974), Quand la panthère rose s’emmêle (1976), Guerre et passion (1979), Le Sphinx (1981), Le Justicier- l’ultime combat (1994). Elle a beaucoup tourné pour la télévision : Maîtres et valets (1973-1975), Un meurtre est-il facile ? (1982), Les derniers jours de Pompéi (1984), Nord et Sud (1985, 1986, 1994), Dallas (1990), Sunset Beach (1997-1999), Des jours et des vies (2001), Amour, gloire et beauté (2003-2012)
Biographie d'Ingrid Pitt dans The vampire lovers et de Nike Arrighi dans les vierges de Satan.
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Message  Camarade Totoff Mar 8 Sep 2020 - 13:22

Le baiser du vampire (Kiss of the vampire, 1963)
****


Résumé
Deux jeunes mariés, Gerald et Marianne, tombent en panne d’essence dans un village d’Europe centrale. Ils sont invités dans le château du docteur Ravna à un bal masqué pendant lequel Marianne est initiée au vampirisme. Le professeur Zimmer, qui connaît la démonologie, va leur venir en aide.

Critique
Après le succès de ses deux premiers films de vampires (le Cauchemar de Dracula et les maîtresses de Dracula), Anthony Hinds reçut de James Carreras la commande d’un « Dracula III » qui devint Le baiser du vampire. Il inséra à son script des éléments des Maîtresses qui n’avaient pas été tourné à l’époque comme le coup de pelle dans le cercueil lors de la séquence pré-générique ou l’invocation qui terrasse les vampires. Pour ce film, la Hammer ne pouvait pas compter sur Christopher Lee, en tournage en Italie, ni sur Peter Cushing (qui voulait faire une « pause » dans le gothique) et ne compta pas sur Terence Fisher dont le Fantôme de l’Opéra l’avait déçu (surtout financièrement). Nouveau venu, Don Sharp va pourtant réaliser un grand film du genre et sera un réalisateur important pour la firme. Le critique Robin Bean lui fait même entièrement crédit de la réussite du film (Films and Filming, février 1964).

Il est vrai cependant que Don Sharp va notamment réussir deux morceaux de bravoure qui compte. Le premier prend la suite de la séquence où Zimmer est mordu au poignet par la vampiresse Tania. Il cautérise sa plaie au feu et si la séquence est si réaliste, c’est parce que c’est réellement le bras de l’acteur recouvert d’une crème protectrice ! Le second prend place à la toute fin dans une séquence, non seulement d’une grande originalité, mais qui est entièrement tournée sans musique. Elle marque d’autant plus que la musique joue un grand rôle dans le film notamment quand Marianne (et le spectateur avec elle) est littéralement hypnotisée par un morceau joué au piano. Entre les deux s’insère la séquence du bal costumé qui inspirera à Roman Polanski son Bal des vampires. Le réalisateur franco-polonais réutilisera certains éléments des trois premiers films vampiriques de la Hammer dans son propre film qui est déjà une réflexion et un regard moderne sur le mythe.

Le scénario de John Elder alias Anthony Hinds a, lui, l’originalité de présenter le vampirisme comme une secte, à la façon d’un culte démoniaque. Le discours que tient Ravna, le fait que tous les vampires (ou les disciples car on voit finalement peu de crocs) portent la même tenue (une robe de couleur blanche alors que cette couleur est traditionnellement en Occident celle de la pureté) va dans ce sens. Le mot même de « vampire » arrive à 62’32’’ sur une durée totale de 81’40’’.

Noel Willman compose un vampire dans la lignée ouverte par Christopher Lee avec ce mélange de distanciation (l’acteur, très impressionnant, était, paraît-il, aussi glacial sur le plateau qu’à l’écran) et de séduction. Isobel Black est une figure particulière. Si elle apparaît relativement peu, et n’a aucune ligne de texte, cette plantureuse jeune femme, habituée des pages des magazines de charme, fut systématiquement mise en avant par la Hammer dans les affiches et les photos promotionnelles notamment la scène où elle s’apprête à mordre Edward de Souza. Sa sensualité vole la vedette à Jennifer Daniels dont la blondeur annonce qu’elle sera la victime du vampire. Elle et Edward de Souza forment un couple tout ce qu’il y a de plus « bourgeois » un peu fades. Par contre, Clifford Evans compose une figure tout à fait originale. S’il est le « sachant » indispensable à tout film de vampires, son Zimmer est très différent d’un Van Helsing par ses tourments personnels et son alcoolisme. En outre, pour vaincre son ennemi, il n’hésite pas à recourir à la magie noire !

Anecdotes :
Sortie anglaise : Sortie française : 6 juin 1964
Réalisateur : Don Sharp
Scénario : John Elder
Le dossier de presse incluait la façon de fabriquer des chauves-souris en carton et de fausses pierres tombales pour décorer l’intérieur des cinémas.
Ian Scoones, assistant pour les effets spéciaux, fabriqua 21 chauves-souris en latex et augmenta le nombre en achetant des jouets en caoutchouc dans les supermarchés locaux.
La sortie britannique fut retardée jusqu’en 1964 car Universal Pictures, le distributeur, s’inquiétait de ce que la séquence finale puisse ressembler par coïncidence au dernier acte d’un autre de ses films à venir, Les Oiseaux d’Hitchcock.
Edward de Souza/Gerald : acteur britannique, vu au cinéma dans Le fantôme de l’Opéra (1962), L’espion qui m’aimait (1977), Le retour du soldat (1982), A la croisée des mondes- La boussole d’or (2007) et à la télévision dans Chapeau melon et bottes de cuir (1963, 1968), Le Saint (1965), The Troubleshooters (1967-1968), Département S (1969), Paul Temple (1971), Regan (1978), Jane Eyre (1996), Coronation Street (2007-2008)
Isobel Black/Tania : actrice anglaise dont c’est le premier rôle. Elle a aussi tourné dans Les sévices de Dracula (1971) et à la télévision dans The Troubleshooters (1967).
Biographie de Jennifer Daniels et de Noel Willman dans La femme reptile et de Clifford Evans dans La nuit du loup-garou.
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Message  Camarade Totoff Mar 27 Oct 2020 - 13:49

Meurtre par procuration (Nightmare, 1963)
****


Résumé
Depuis qu’elle a vu sa mère poignarder son père, Janet est sujette à des hallucinations. En réalité, elle est victime d’une machination.

Critique
Meurtre par procuration (le titre original est bien meilleur) s’inscrit dans cette lignée de thrillers horrifiques inspiré par Psychose et, comme dans ce dernier film, Jimmy Sansgter a l’idée de faire disparaître l’héroïne ; en l’occurrence, à la moitié du film très précisément. Mais, comme le casting, qui ne comporte volontairement aucune vedette, est composé d’acteurs et d’actrices solides, la tension ne faiblit pas, le spectateur demeure plongé dans l’incertitude.

Si le cadre est contemporain, le film s’inscrit dans une veine où le gothique affleure ; on est proche de Poe avec cette maison qui, en l’absence de monstre, devient elle-même le monstre ! Par la simplicité de sa mise en scène, Freddie Francis reconstitue le cauchemar ou plutôt les cauchemars. Le décor du manoir devient sous sa caméra une goule effrayante qui sape les forces de la pauvre Janet. L’apparition spectrale de la femme en blanc est réaliste (pas d’effet de mise en scène) mais c’est l’atmosphère qui suggère le fantôme ou plutôt la recréation par un esprit malade de quelque chose qui n’existe pas. Jennie Linden donne à voir une jeune fille fragile rongée par la peur de la folie (comme chez Poe). C’est l’armature du film : la peur de la folie plus que la folie elle-même.

La seconde partie du film ose rabattre complètement les cartes en montrant la victoire des manipulateurs mais, quand le cauchemar reprend, le spectateur est perdu : si les méchants peuvent manipuler le héros, qui peut manipuler les méchants ? Il n’y a plus de repère et c’est là que la solidité du casting prend tout son sens. Tous peuvent être héros ou criminels ; tous peuvent disparaître sans faire perdre au film sa force terrifiante. La fin est ainsi complètement imprévisible. Freddie Francis filme avec fluidité ce glissement de psychose entre deux personnages. La récurrence d’objets comme le couteau ou la poupée, crée une familiarité qui n’a rien de rassurante : ils participent au cadre de peur et leur seule présence est source de menace. Cauchemar est le mot juste.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 19 avril 1964 Sortie américaine : 17 juin 1964 Sortie française : 2 septembre 1964
Scénario : Jimmy Sangster
Réalisateur : Freddie Francis
Jimmy Sangster songeait à un tournage en France mais, pour des raisons budgétaires, ce sera l’Angleterre.
Pour le scénariste, Nightmare était un titre provisoire ; ce à quoi s’opposa James Carreras.
Selon le dossier de presse, le premier prérequis du bout d’essai de Jennie Linden était un hurlement convaincant.
Jennie Linden était le onzième choix dans la liste pour interpréter le rôle de Janet. Elle a dû remplacer une autre actrice qui avait abandonné le rôle pour jouer dans un autre film.
Il s'agit du dernier film de l'acteur américain David Knight qui décide ensuite de se consacrer exclusivement au théâtre.
Une photo montre l’actrice australienne Clytie Jessop (la femme spectrale), lisant le roman noir The Long Goodbye (Sur un air de Navaja en français) tout de blanc vêtu avec un poignard dans la poitrine !
Jennie Linden/Janet : actrice anglaise, vue au cinéma dans Docteur Who contre les Daleks (1965), les temps sont durs pour Dracula (1974) et à la télévision dans Emergency Ward-10 (1963), Chapeau melon et bottes de cuir (1964), Sherlock Holmes (1965), Le Saint (1965, 1966), Les Champions (1968), Amicalement vôtre (1971), Angoisse (1974), Le Crime est notre affaire (1983), Casualty (1995).
Moira Redmond/Grace Maddox : actrice anglaise (1928-2006), vue au cinéma dans L’amour en pilule (1960), Le mystère de la villa blanche (1962), Quand l’inspecteur s’emmêle (1964), Le bal des espions (1968) et à la télévision dans Emergency-Ward 10 (1959), Destination danger (1961), Chapeau melon et bottes de cuir (1961), Maigret (1963), Alias le Baron (1966), Paul Temple (1971), Angoisses (1974), Le retour du Saint (1978)
David Knight/Henry Baxter : acteur américain, vu au cinéma dans Evasion (1954), La bataille des V-1 (1958), L’espion du diable (1962). Il a aussi tourné pour la télévision : Sergent Cork (1966), The Lives of Benjamin Franklin (1974-1975).
George A. Cooper/John : acteur anglais (1925-2018), vu au cinéma dans Un homme pour le bagne (1960), Les chemins de la puissance (1965), Dracula et les femmes (1968) et à la télévision dans Othello (1955), Robin des Bois (1958), Chapeau melon et bottes de cuir (1963, 1968, 1976), The Troubleshooters (1965, 1966, 1967), Docteur Who (1966), Sherlock Holmes (1968), Les rivaux de Sherlock Holmes (1971), Wonder Woman (1977), Grange Hill (1985-1992), Casualty (1995)
Biographie de Freddie Francis dans Dracula et les femmes.
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Message  Estuaire44 Ven 22 Jan 2021 - 9:16

Un bref historique

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Message  Camarade Totoff Ven 22 Jan 2021 - 14:35

C'est assez complet et ça couvre même le retour de la firme depuis 2012.

Maintenant, faute d'indications, si on ne connaît pas déjà les films, c'est difficile à suivre. Pour les autres, le jeu est de retrouver les références !
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Message  Camarade Totoff Ven 29 Jan 2021 - 14:11

L’empreinte de Frankenstein (The Evil of Frankenstein, 1964)
**



Résumé
En compagnie de son assistant Hans, le baron Frankenstein retourne à Karlstaadt où se trouve son château. Ils y font la connaissance de l’hypnotiseur Zoltan et d’une mendiante sourde et muette qui les accueille alors qu’ils fuient la police. Ils retrouvent la Créature congelée dans la glace. Pour la ranimer, Frankenstein fait appel à Zoltan mais celui-ci détourne le monstre à son profit.

Critique
Troisième opus chronologiquement de la série des « Frankenstein », ce premier film non réalisé par Terence Fisher (parti tourner « Sherlock Holmes et le Collier de la mort ») et écrit par Anthony Hinds sous son nom de plume habituel de John Elder remplaçant un Jimmy Sangster démotivé, déçoit quelque peu.

Il est d’abord assez lent et contient nombre de scènes inutiles. Le prologue est assez long et redondant avec ce que l’on sait de Frankenstein (surtout en 1964 puisque La Revanche de Frankenstein n’a que cinq ans). Quand le baron évoque ses souvenirs, c’est à une réécriture de plusieurs scènes de Frankenstein s’est échappé qu’on assiste. Ensuite, il n’est pas sans quelques maladresses scénaristiques. Ainsi, Frankenstein revient pour trouver de l’argent mais son château a été pillé…ce qui ne l’empêche pas de s’y installer (alors qu’il vient d’échapper à la police) et de recommencer ses expériences. En outre, il est étonnant que le baron, volontiers paranoïaque, laisse sa Créature sans surveillance !

La Hammer avait noué un partenariat avec la Universal en 1958 qui lui avait donné accès aux grands monstres du catalogue et lancé leurs adaptations. Contrairement au premier film de la série rendu possible parce que les droits du roman était tombé dans le domaine public, celui-ci est né de ce partenariat et voulait relancer la saga. Il existait un projet de suite depuis 1959 et une série télé avait été envisagée (avec Anton Diffing, « l’homme qui trompait la mort »). Ce sont d’ailleurs deux scripts pour cette dernière qui forment l’armature du scénario. Le masque de la Créature se voulait un hommage à celui, mythique, de Boris Karloff mais il est juste parfaitement inexpressif et comme l’acteur qui le porte est loin d’avoir le talent de mime de Christopher Lee, c’est monolithique. Bon prince, Nicolas Stanzyk y voit un hommage au Golem. Accordé. Succès honorable, sans plus, ce film annonce la fin du partenariat Hammer-Universal.

« Pas de côté récréatif » pour Stanzyk, ce film, sans violence, a quelques bonnes idées cependant. Ainsi, Frankenstein est-il proche de sa figure de départ de savant désireux de faire progresser la science et se heurtant à l’obscurantisme des uns (le prêtre) et la méfiance des autres (le chef de la police). Frankenstein paraît sincère quand il se demande pourquoi « on » s’acharne à l’empêcher de travailler. De plus, il a quelques humanités puisqu’il accueille sans broncher la jeune mendiante sourde et muette (une figure que l’on retrouvera dans Frankenstein et le monstre de l’enfer). Laquelle noue une relation de confiance avec la Créature ; relation chaste qui n’est pas sans rappeler celle dans le roman entre une petite fille et la Créature. L’innocence de l’enfant étant ici remplacée par le handicap. Katy Wild est une des rares « Hammer’s Girl » à ne pas jouer de son physique ni à crier. Pour en revenir au baron, il est même montré en position de faiblesse puisqu’il est contraint à un partenariat avec le peu scrupuleux mais gouaillant Zoltan ; ce qui permet par contraste de donner une image positive de Frankenstein ! L’exploit n’est pas mince ! Le scénario, un peu quand même.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 31 mai 1964 Sortie française : 31 mars 1965
Réalisation : Freddie Francis
Scénario : John Elder
C’est le 50ème film produit par Anthony Hinds et un repas commémoratif fut offert en son honneur le 13 novembre 1963 à l’hôtel Savoy. James Carreras rendit hommage à sa réussite.
Anthony Hinds donna le secret de son succès dans le dossier de presse britannique : « Donnez-leur ce qu’ils veulent et ils continueront à revenir pour en voir encore. Il n’y a rien de magique dans tout ça. »
Il fallut faire 200 croquis avant que la Hammer ne soit satisfaite de l’apparence qu’il fallait donner au monstre.
Peter Woodthrope/Zoltan : acteur anglais (1931-2004), membre de la Royal Shakespeare Company, c’est son premier film répertorié. Il a principalement tourné pour la télévision : ZCars (1963), Sherlock Holmes (1968), General Hospital (1973), Les professionnels (1978), Inspecteur Morse (7 épisodes, 1987-1988), Coronation Street (1989), Merlin (1998). Au cinéma, il joua dans Le crépuscule des aigles (1966), La charge de la brigade légère (1968), Le miroir se brisa (1980), La folie du roi George (1994).
Katy Wild/la mendiante : actrice galloise, vue au cinéma dans Le train des épouvantes (1965), L’homme qui sortait du bagne (1970) et à la télévision dans Suspense (1960), Chapeau melon et bottes de cuir (1962), ZCars (1968), Spyforce (1971-1973), Secret Valley (1982), A Cœur ouvert (1984), G.P. (1991). Elle ne tourne plus depuis cette date.
Kiwi Kinsgton/la Créature : lutteur néo-zélandais (1914-1992), c’est quasiment sa seule apparition devant la caméra.
Biographie de Freddie Francis dans Dracula et les femmes, de Sandor Eles (Hans) dans Comtesse Dracula et de Duncan Lamont dans Les monstres de l’espace.
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Message  Camarade Totoff Lun 12 Avr 2021 - 14:18

Les monstres de l’espace (Quatermass and the pit, 1967)
****


Résumé
En creusant une nouvelle ligne de métro à Londres, des ouvriers tombent sur une caisse contenant des fossiles d’insectes géants. Or, ces créatures venues de l’espace veulent dominer le monde. Le professeur Quatermass s’oppose à ces sombres desseins.

Critique
Les studios Bray fermés et ceux d’Elstree occupés, le producteur Anthony Nelson-Keys confia ce nouveau film de la Hammer à un studio à Borehamwood, le MGM British, qui s’avéra parfait pour tourner ce volet longtemps retardé.

Les monstres de l’espace s’avèrent être un curieux mélange entre la science-fiction (vaisseau spatial, contrôle de l’esprit…), la science pure (nombreuses références à des lois de la physique, de l’archéologie, de biologie et de géologie) et l’ésotérisme (présence incongrue d’un pentacle, référence au Diable…). Cela lui donne certes une grande originalité au prix d’un mélange parfois instable. La qualité impeccable du casting permet de tirer le meilleur du scénario et d’emmener le film au sommet. Son final à la fois surprenant et spectaculaire est également décisif.

Roy Ward Baker était alors un nouveau venu à la Hammer mais sa carrière hollywoodienne et à la Rank en faisait un réalisateur expérimenté. Il sait magnifiquement se servir des décors à sa disposition. Resserrer l’action entre le tunnel et la rue (Hobb’s Lane, avec jeu de mot sur « Hob’s Lane », la voie du Diable) en fait une métaphore du destin de l’humanité qui se joue ici et maintenant. Le spectateur est convaincu que si Quatermass échoue, personne ne pourra plus s’opposer à la prise de contrôle du monde par les envahisseurs. La scène de panique quand la situation dégénère dans le métro vers la fin du film est impressionnante. Les effets spéciaux sont de grande qualité également. Les fans de Chapeau melon verront aussi dans l’arrivée des militaires, et la présence de Julian Glover, comme un écho du Matin d’après.

C’est un autre atout du film, et une excellente utilisation du budget, que de se concentrer sur les humains et de laisser les extraterrestres en périphérie du récit. On ne voit les monstres qu’avec parcimonie ; ce qui est donne une plus grande intensité aux moments où ils sont présents. Ce n’est pas une surprise mais l’humanité se débrouille très bien toute seule pour se taper dessus. Le scénario, ainsi que le souligna Roy Ward Baker, pointait la cruauté de la nature humaine. En outre, une explication « réaliste » même bancale, satisfera plus facilement le plus grand nombre plutôt qu’une explication fantastique. Les récits de Lovecraft ne procèdent pas autrement. Les militaires sont cruellement moqués pour leur incapacité à vouloir dépasser leur univers mental borné. Le colonel Breen s’en tient à ses explications comme un naufragé à son radeau et ne se préoccupe que du maintien de l’ordre. Le ministre veut juste « rassurer » le public et ouvrir la ligne de métro. Ce que le film nous dit, et qui est aisément transposable à d’autres moments, est qu’en période de crise, les autorités sont souvent crispées sur la notion d’ordre public et craignent par-dessus tout de passer pour des incapables, pire des faibles. Mieux vaut dire n’importe quoi que simplement admettre qu’elles ne savent pas.

La question du casting était primordiale et les choix sont pleinement validés. Andrew Keir est un Quatermass plus que convainquant. Il n’est pas un sachant tout puissant. Il tâtonne, il hésite mais il cherche à comprendre et s’appuie d’abord sur les faits plutôt que sur une interprétation préétablie. Il est très bien secondé par Miss Judd, incarnée avec son talent habituel par l’exquise Barbara Shelley qui sort la modeste assistante de son rôle de départ, un peu effacé, pour en faire un personnage important, déterminant pour la compréhension de la situation. James Donald est un autre savant, un archéologue, dont l’action est capitale au départ et au final de l’action. Quant à Julian Glover, son colonel Breen est un modèle de raideur militaire incapable de penser plus haut que son képi par peur de ne plus toucher terre. Un aveuglement fatal et qui manque d’entrainer l’humanité avec lui.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 29 septembre 1967 Sortie française : 20 mars 1968
Réalisation : Roy Ward Baker
Scénario : Nigel Kneale
La première version de l’illustration pour l’affiche britannique fut certainement peinte en 1966, avant que le casting ait été fait. Chantrell affirma que le personnage central était l’acteur John Neville mais cela pourrait être un autoportrait de l’artiste.
En septembre 1966, Anthony Quayle avait les faveurs de la Hammer pour jouer Quatermass mais, en février 1967, c’est Andrew Keir qui tint le rôle-titre.
Les articles trouvés par Miss Judd montrant que des choses étranges se sont passées à Hobb’s Lane datent de 1927. De nombreux récits de Lovecraft se déroulent dans ces années-là, comme L’Affaire Charles Dexter Ward. L’autopsie de la créature est à mettre en relation avec celle d’une autre dans Les montagnes hallucinées.
James Donald/ Docteur Roney : acteur écossais (1917-1993), vu au cinéma dans Ceux qui servent en mer (1942), L’héroïque parade (1944), Heures d’angoisse (1948), La cage d’or (1950), The Pickwick Papers (1952), Le pont de la rivière Kwaï (1957), Les Vikings (1958), La grande évasion (1963), Le grand sommeil (1978) et à la télévision dans Alfred Hitchcock présente (1958, 1959), David Copperfield (1970).
Duncan Lamont/Sladden : acteur britannique (1918-1978), vu au cinéma dans Le carrosse d’or  (1952), Les aventures de Quentin Durward (1955),Contre-espionnage à Gibraltar (1958), Ben-Hur (1959), Les révoltés du Bounty (1962), Les pirates du Diable (1964), Arabesque (1966), La Bataille d’Angleterre (1969), La Chair du Diable (1973) et à la télévision dans Robin des Bois (1956, 1957), L’homme invisible  (1959), Destination danger (1961, 1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Amicalement vôtre (1971), Docteur Who (1974). Il succombe prématurément suite à une crise cardiaque.
Julian Glover/colonel Breen : acteur britannique, il joua dans la Royal Shakespeare Company. Au cinéma, il a notamment joué dans La fille aux yeux verts (1964), Les Hauts de Hurlevent (1970), Antoine et Cléopâtre (1972), L’Empire contre-attaque (1980), Rien que pour vos yeux (1981), Indiana Jones et la dernière croisade (1989), Vatel (2000), Troie (2004), Victoria, les jeunes années d’une reine (2009). Il tourna surtout pour la télévision : ZCars (1962, 1964), Le Saint (1964, 1968), Docteur Who (8 épisodes, 1965-1979), Chapeau melon et bottes de cuir (1965, 1967, 1968, 1969), Paul Temple (1970), Les rivaux de Sherlock Holmes (1973), Angoisse (1975), Magnum (1985), Cadfael (1996), Inspecteur Barnaby (1997), Game of Thrones (2011-2016), Merlin (2012), The Crown (2019)
Biographie d’Andrew Keir et Barbara Shelley dans Dracula, prince des ténèbres.
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Message  Camarade Totoff Jeu 8 Juil 2021 - 13:27

Paranoïaque (Paranoiac, 1962)
***
Saga "La Hammer" - Page 2 Parano10
 
Résumé
Criblé de dettes, Simon Ashby tente de faire passer sa sœur Eleanor pour folle. Surgit soudain un homme qui se prétend leur frère disparu, Tony, censé être mort. Eleanor le croit tout de suite et s’attache beaucoup à lui mais Simon pas du tout.

Critique
Porté par Jimmy Sansgter, ce thriller horrifique se suit sans soucis même si le scénario présente un léger « coup de fatigue » puisqu’on y retrouve des éléments comme la musique qui semble venir de nulle part (Hurler de peur) ou le complot pour rendre un personnage fou (Meurtre par procuration). Néanmoins, Jimmy Sansgter montre qu’il a encore pas mal de ressources.

Tout d’abord, il déplace légèrement la focale. Ainsi, même si le personnage d’Eleanor reste quelque part le moteur de l’action, celle-ci se concentre davantage sur Simon. L’arrivée du frère, dont on va se demander pendant un temps s’il est bien celui qu’il prétend être (un classique mais très efficace), lance véritablement le film et bouleverse la trame. En effet, soudain, on ne se demande plus si Eleanor est folle parce qu’elle croit voir son frère mort mais qui est l’inconnu. Alexander Davion s’applique à jouer Tony et, à partir de son entrée en piste, tout est différent.

Simon, joué avec maestria par Oliver Reed, devient le personnage principal et ses actions et motivations vont être à la base des développements ultérieurs. A l’instar d’une Marion Crane en mode mineur, Eleanor, qu’on aurait cru être le personnage principal, dont on allait suivre la vie menacée, passe au second plan. C’et toujours mieux que de mourir !

Pour sa première réalisation pour la Hammer, Freddie Francis réussit un coup de maître. Son art culmine dans la seule scène d’action, mais ô combien importante puisqu’elle va modifier les rapports entre Eleanor et Tony, où Eleanor s’échappe in extremis d’une voiture sabotée qui va tomber dans le vide. Il réussit également à saisir le spectateur avec l’apparition de l’enfant de chœur masqué dans la chapelle désaffectée. Cette désaffection d’un édifice sacrée était une concession de Sansgter à la censure qui avait trouvé que son script était « une immondice atroce » !

Les acteurs ne manquent pas de talent même si le rôle de Janette Scott est un peu cliché et celle-ci, quoique charmante et touchante (notamment la scène où elle confesse qu’elle était heureuse avec Tony autrefois ; ce qui est à double sens), n’a pas suffisamment de personnalité pour dépasser le rôle de « demoiselle en détresse ». En revanche, Oliver Reed joue probablement son meilleur rôle pour la Hammer. Ce rôle de jouisseur, de manipulateur, d’alcoolique surtout lui allait d’une part comme un gant (l’acteur étant à la sobriété ce que Fantômas est à l’honnêteté), mais il parvient à rendre compte à la fois de la fragilité mentale de Simon, de son déséquilibre mental qui va en s’aggravant et de la séduction et de la violence sous-jacente de Simon. La scène du bar où, totalement ivre, Simon passe soudain du joyeux compagnon à assassin en puissance est saisissante et révélatrice.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 13 janvier 1964 Sortie française : 31 juillet 1964  
Réalisateur : Freddie Francis
Scénario : Jimmy Sangster d’après « Brat Farrar » de Josephine Tey.
Le nouveau chef opérateur, Arthur Grant, qui succédait à Jack Asher, était inquiet de travailler avec Francis car celui-ci était un ancien chef opérateur. La collaboration se déroula sans accroc.
Dans les couloirs de la Hammer, le débat sur le titre du film fut assez vif. Le dossier de presse britannique fit des efforts pour expliquer la paranoïa.
Janette Scott/Eleanor Ashby : actrice anglaise, vue dans Jennifer  (1950), Le voyage fantastique  (1951), Hélène de Troie (1956), Gai, gai, marions-nous (1958), L’académie des coquins (1960), La révolte des triffides (1963), Quand la Terre s’entr’ouvrira (1965). Elle se retire en 1966 mais joue encore dans Bikini Paradise (1967). Elle sort de sa retraite pour jouer la mère de Simon Pegg dans Un Anglais à New York (2008).
Alexander Davion/Tony : acteur anglais né à Paris (1929-2019), vu au cinéma dans Richard III (1955), Le bal des adieux (1960), L’invasion des morts-vivants (1966), La vallée des poupées (1967), Suceurs de sang (1971) ; à la télévision dans Perry Mason (1960), Le Saint (1963), Chapeau melon et bottes de cuir (1963), Van der Valk (1977), Les professionnels (1982). Il cesse de tourner après 1989.
Sheila Burrell/Harriett : actrice anglaise (1922-2011), vue au cinéma dans La haine des desperados (1969), Double vue (1991), Jane Eyre (1996) ; à la télévision dans Les aventures du colonel March (1956), Maigret (1961), Adam Adamant Lives ! (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Anna Karenina (1977), Les aventures du jeune Indiana Jones (1993), Casualty (1999), Emmerdale Farm (2005).
Liliane Brousse/Françoise : actrice française, vue au cinéma dans Heures chaudes (1959), Colère froide (1960), Maniac (1963). Plus de références sur IMDB après 1964.
Biographie de Freddie Francis dans La nuit des morts-vivants, de Maurice Denham dans Comtesse Dracula et d’Oliver Reed dans La nuit du loup-garou.
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Message  Camarade Totoff Ven 27 Aoû 2021 - 13:39

L’empreinte du Dragon rouge (The terror of the Tongs, 1960)
***


Résumé
Hong Kong, 1910. Sa fille Héléna ayant été tuée par la confrérie des Tongs, des criminels chinois dirigés par le cruel Chung King, régnant sur tous les vices possibles à Hong Kong, le capitaine anglais Jackson Sale décide de se lancer dans une croisade mortelle contre eux.

Critique
Second film « exotique » après Les étrangleurs de Bombay, L’empreinte du Dragon Rouge ne prétendait nullement ressembler à un documentaire mais s’ancrait au contraire dans le style Hammer.

Il y a néanmoins de fortes ressemblances. Dans les deux cas, nous avons un décor « exotique » (ici la colonie anglaise de Hong Kong), une secte secrète et criminelle, un officier britannique intrépide se battant contre elle. Toutefois, les différences sont légions. A commencer par le portrait peu reluisant des Occidentaux. Si Sale est un homme intègre, honnête et droit, il n’en va pas de même de plusieurs de ses compatriotes perclus de vices et dénoncés comme des occupants ! Le film montre avec une certaine verdeur une fumerie d’opium et ses accortes serveuses. Avec leur costume, la Hammer se moquait ouvertement de la censure : certes, elles sont couvertes mais la tunique s’arrête juste en haut des jambes et leur profession est avouée dans leurs gestes et postures ! La faiblesse humaine est évoquée sans fard, tout comme la richesse que l’on peut en tirer. Aucune morale ne vient à la rescousse du spectateur : Sale est un vengeur, pas un justicier.

S’il y a peu de décors, la production les a soignés. Le port est peu décrit mais très crédible. Tout comme la demeure de Sale, réduite certes à deux pièces, mais empreintes d’un calme et d’une douceur qui volent en éclat avec le meurtre. Enfin, chapeau aux décorateurs pour la fumerie qui sert de quartier général aux Tongs ; c’est luxueux, soigné, très crédible là encore.

Ces décors soignés n’en font que mieux ressortir l’extrême violence du film. Sale est ainsi torturé avec un instrument servant à racler les os. Certes, la torture proprement dite est habilement hors champ mais le gros plan sur le visage de Geffrey Toone suffit à faire serrer les dents au spectateur. C’est confortablement assis que Chung King délivre ses sentences de mort mais c’est dans une atmosphère licencieuse qu’il donne mission. Curieusement, la préparation des candidats à ces « attentats-suicide » n’est pas sans évoquer celle des Assassins, la célèbre secte musulmane du XIIème siècle en Syrie.

Le scénario de Jimmy Sansgter dont « les ingrédients principaux sont le sexe, la vengeance, le mystère et le meurtre » (Kinematograph Weekly) est très efficace. Pas de temps morts, beaucoup d’action tout en ménageant des moments de calme très appréciables (lorsque Lee se met au service de Sale par exemple) qui permettent de pleinement apprécier la montée en puissance de l’histoire. Si le démarrage est un peu poussif, le scénario se rattrape pleinement par la suite et finit en apothéose avec une bataille rangée et une violence débridée. Comme d’habitude, les critiques détestèrent mais le public fit un triomphe au film !

Geoffrey Toone donne une solide interprétation dans son rôle de capitaine vengeur à qui la colère sert de boussole. Normalement blonde coupée court, la gracieuse Yvonne Monlaur se retrouve affublée d’une perruque de cheveux noirs longs. Elle a beaucoup de charme mais ne parvient pas à faire naître une vraie émotion. Ses scènes avec Toone ne crépitent pas assez. En bras droit froid et dur, Roger Delgado a trouvé un rôle parfait. Mais le clou de la distribution, c’est la magnifique et plus que crédible composition de Christopher Lee en Chung King ! On comprend que le rôle de Fu Manchu lui est ensuite échu tellement c’est bluffant. En outre, le maquillage est subtil. En VO, il joue avec un accent anglais sans se donner un accent « asiatique » qui eût été ridicule.


Anecdotes :
Réalisation : Anthony Bushell. Acteur et réalisateur anglais (1904-1997), il joua notamment dans La fin du voyage (1930), Le fantôme vivant (1933), L’assassin frappe à minuit (1951), Les bérets rouges (1953), La bataille du Rio de La Plata (1956), Atlantique, latitude 41° (1958), The Invisible Man (TV, 1959), Drama 61-67 (TV, 1964). Comme réalisateur, il tourna L’assassin frappe à minuit (1951), sir Francis Drake (TV, 2 ép., 1961), Le Saint (TV, 1 ép., 1962).
Scénario : Jimmy Sangster
Sortie anglaise : 29 septembre 1961 Sortie française : 3 mai 1961
La couverture du dossier de presse consacra pour la première fois Christopher Lee en tête d’affiche d’un film de la Hammer.
Dans le pack de photos d’exploitation, on trouvait celle où le garde du corps de Chung King torture Sale par raclement d’os.
Le dossier de presse accordait aussi de l’espace à un portrait du producteur Anthony Nelson-Keys, producteur associé, qui venait d’être nommé directeur général des studios Bray en 1959.
Le film fit l’objet d’une novellisation par Digit Books.
Geoffrey Toone/Jackson Sale : acteur irlandais (1910-2005), vu au cinéma dans L’homme de Berlin (1953), Capitaine Mystère (1955), Capitaine Sindbad (1963), Docteur Who contre les Daleks (1965). Il a aussi tourné pour la télévision : Alfred Hitchcock présente (1955), Cheyenne (1957), Ivanhoé (1958), Amicalement vôtre (1971), Docteur Who (1972), Chapeau melon et bottes de cuir (1976), Winston Churchill (1981), Jeeves and Wooster (1991, 1992, 1993)
Yvonne Monlaur/Lee : actrice et danseuse française (1935-2017), vue au cinéma dans Mannequins de Paris (1956), Le cirque des horreurs (1960), Les maîtresse de Dracula (1960), Le temps des copains (1963), Un cercueil de diamants (1966). Elle cesse de tourner à la fin des années 60.
Brian Worth/Harcourt : acteur anglais (1914-1978), vu au cinéma dans Le lion a des ailes (1939), Vacances sur ordonnances (1950), Le chemin de la peur (1960), et à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présente (1953), Robin des bois (1955), Emergency Ward-10 (1959), Le Saint (1965), Le prisonnier (1967), Département S (1969), Poigne de fer et séduction (1972).
Roger Delgado/Wang How : Acteur anglais, de son nom complet Roger Caesar Marius Bernard de Delgado Torres Castillo Roberto, il est né dans le quartier londonien de Whitechapel (1918-1973). Au cinéma, il a joué dans Meurtre sur la Riviera (1954), La bataille du Rio de la Plata (1956), Les étrangleurs de Bombay (1960), Les enfants du capitaine Grant (1962), Dans les griffes de la Momie (1967), Antoine et Cléopâtre (1972) et à la télévision dans The Three Musketeers (1954), Robin des Bois (1958), Destination Danger (1961), Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1969), sir Francis Drake (1961-1962), Le Saint (1962, 1966), Sherlock Holmes (1965), L’homme à la valise (1968), Amicalement vôtre (1971). Il reste surtout connu pour avoir joué le Maître dans Docteur Who (1971-1973). Il décéda dans un accident de voiture en Turquie.
Biographie de Marne Maitland dans La femme reptile et d’Ewen Solon dans Le Chien des Baskerville.


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