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Saga "La Hammer"

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Saga "La Hammer" - Page 3 Empty Re: Saga "La Hammer"

Message  Camarade Totoff Ven 27 Aoû 2021 - 13:39

L’empreinte du Dragon rouge (The terror of the Tongs, 1960)
***


Résumé
Hong Kong, 1910. Sa fille Héléna ayant été tuée par la confrérie des Tongs, des criminels chinois dirigés par le cruel Chung King, régnant sur tous les vices possibles à Hong Kong, le capitaine anglais Jackson Sale décide de se lancer dans une croisade mortelle contre eux.

Critique
Second film « exotique » après Les étrangleurs de Bombay, L’empreinte du Dragon Rouge ne prétendait nullement ressembler à un documentaire mais s’ancrait au contraire dans le style Hammer.

Il y a néanmoins de fortes ressemblances. Dans les deux cas, nous avons un décor « exotique » (ici la colonie anglaise de Hong Kong), une secte secrète et criminelle, un officier britannique intrépide se battant contre elle. Toutefois, les différences sont légions. A commencer par le portrait peu reluisant des Occidentaux. Si Sale est un homme intègre, honnête et droit, il n’en va pas de même de plusieurs de ses compatriotes perclus de vices et dénoncés comme des occupants ! Le film montre avec une certaine verdeur une fumerie d’opium et ses accortes serveuses. Avec leur costume, la Hammer se moquait ouvertement de la censure : certes, elles sont couvertes mais la tunique s’arrête juste en haut des jambes et leur profession est avouée dans leurs gestes et postures ! La faiblesse humaine est évoquée sans fard, tout comme la richesse que l’on peut en tirer. Aucune morale ne vient à la rescousse du spectateur : Sale est un vengeur, pas un justicier.

S’il y a peu de décors, la production les a soignés. Le port est peu décrit mais très crédible. Tout comme la demeure de Sale, réduite certes à deux pièces, mais empreintes d’un calme et d’une douceur qui volent en éclat avec le meurtre. Enfin, chapeau aux décorateurs pour la fumerie qui sert de quartier général aux Tongs ; c’est luxueux, soigné, très crédible là encore.

Ces décors soignés n’en font que mieux ressortir l’extrême violence du film. Sale est ainsi torturé avec un instrument servant à racler les os. Certes, la torture proprement dite est habilement hors champ mais le gros plan sur le visage de Geffrey Toone suffit à faire serrer les dents au spectateur. C’est confortablement assis que Chung King délivre ses sentences de mort mais c’est dans une atmosphère licencieuse qu’il donne mission. Curieusement, la préparation des candidats à ces « attentats-suicide » n’est pas sans évoquer celle des Assassins, la célèbre secte musulmane du XIIème siècle en Syrie.

Le scénario de Jimmy Sansgter dont « les ingrédients principaux sont le sexe, la vengeance, le mystère et le meurtre » (Kinematograph Weekly) est très efficace. Pas de temps morts, beaucoup d’action tout en ménageant des moments de calme très appréciables (lorsque Lee se met au service de Sale par exemple) qui permettent de pleinement apprécier la montée en puissance de l’histoire. Si le démarrage est un peu poussif, le scénario se rattrape pleinement par la suite et finit en apothéose avec une bataille rangée et une violence débridée. Comme d’habitude, les critiques détestèrent mais le public fit un triomphe au film !

Geoffrey Toone donne une solide interprétation dans son rôle de capitaine vengeur à qui la colère sert de boussole. Normalement blonde coupée court, la gracieuse Yvonne Monlaur se retrouve affublée d’une perruque de cheveux noirs longs. Elle a beaucoup de charme mais ne parvient pas à faire naître une vraie émotion. Ses scènes avec Toone ne crépitent pas assez. En bras droit froid et dur, Roger Delgado a trouvé un rôle parfait. Mais le clou de la distribution, c’est la magnifique et plus que crédible composition de Christopher Lee en Chung King ! On comprend que le rôle de Fu Manchu lui est ensuite échu tellement c’est bluffant. En outre, le maquillage est subtil. En VO, il joue avec un accent anglais sans se donner un accent « asiatique » qui eût été ridicule.


Anecdotes :
Réalisation : Anthony Bushell. Acteur et réalisateur anglais (1904-1997), il joua notamment dans La fin du voyage (1930), Le fantôme vivant (1933), L’assassin frappe à minuit (1951), Les bérets rouges (1953), La bataille du Rio de La Plata (1956), Atlantique, latitude 41° (1958), The Invisible Man (TV, 1959), Drama 61-67 (TV, 1964). Comme réalisateur, il tourna L’assassin frappe à minuit (1951), sir Francis Drake (TV, 2 ép., 1961), Le Saint (TV, 1 ép., 1962).
Scénario : Jimmy Sangster
Sortie anglaise : 29 septembre 1961 Sortie française : 3 mai 1961
La couverture du dossier de presse consacra pour la première fois Christopher Lee en tête d’affiche d’un film de la Hammer.
Dans le pack de photos d’exploitation, on trouvait celle où le garde du corps de Chung King torture Sale par raclement d’os.
Le dossier de presse accordait aussi de l’espace à un portrait du producteur Anthony Nelson-Keys, producteur associé, qui venait d’être nommé directeur général des studios Bray en 1959.
Le film fit l’objet d’une novellisation par Digit Books.
Geoffrey Toone/Jackson Sale : acteur irlandais (1910-2005), vu au cinéma dans L’homme de Berlin (1953), Capitaine Mystère (1955), Capitaine Sindbad (1963), Docteur Who contre les Daleks (1965). Il a aussi tourné pour la télévision : Alfred Hitchcock présente (1955), Cheyenne (1957), Ivanhoé (1958), Amicalement vôtre (1971), Docteur Who (1972), Chapeau melon et bottes de cuir (1976), Winston Churchill (1981), Jeeves and Wooster (1991, 1992, 1993)
Yvonne Monlaur/Lee : actrice et danseuse française (1935-2017), vue au cinéma dans Mannequins de Paris (1956), Le cirque des horreurs (1960), Les maîtresse de Dracula (1960), Le temps des copains (1963), Un cercueil de diamants (1966). Elle cesse de tourner à la fin des années 60.
Brian Worth/Harcourt : acteur anglais (1914-1978), vu au cinéma dans Le lion a des ailes (1939), Vacances sur ordonnances (1950), Le chemin de la peur (1960), et à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présente (1953), Robin des bois (1955), Emergency Ward-10 (1959), Le Saint (1965), Le prisonnier (1967), Département S (1969), Poigne de fer et séduction (1972).
Roger Delgado/Wang How : Acteur anglais, de son nom complet Roger Caesar Marius Bernard de Delgado Torres Castillo Roberto, il est né dans le quartier londonien de Whitechapel (1918-1973). Au cinéma, il a joué dans Meurtre sur la Riviera (1954), La bataille du Rio de la Plata (1956), Les étrangleurs de Bombay (1960), Les enfants du capitaine Grant (1962), Dans les griffes de la Momie (1967), Antoine et Cléopâtre (1972) et à la télévision dans The Three Musketeers (1954), Robin des Bois (1958), Destination Danger (1961), Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1969), sir Francis Drake (1961-1962), Le Saint (1962, 1966), Sherlock Holmes (1965), L’homme à la valise (1968), Amicalement vôtre (1971). Il reste surtout connu pour avoir joué le Maître dans Docteur Who (1971-1973). Il décéda dans un accident de voiture en Turquie.
Biographie de Marne Maitland dans La femme reptile et d’Ewen Solon dans Le Chien des Baskerville.



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Message  Camarade Totoff Ven 1 Oct 2021 - 13:05

Le fantôme de l’Opéra (The phantom of the opera, 1962)
**


Résumé
Alors que la première de l’opéra « Saint Joan », écrit par Lord Ambrose d’Arcy, dont la production a été perturbée, a lieu, un homme meurt assassiné ! En fait, d’Arcy s’est approprié l’œuvre d’un autre, que l’on croit mort. Défiguré, portant un masque, le Fantôme vit dans un repaire souterrain. Il tombe amoureux de la nouvelle vedette féminine, Christine, et veut qu’elle chante divinement.

Critique
Adapter Le fantôme de l’Opéra, la Hammer y songeait depuis 1958 et le début de son partenariat avec Universal, qui avait produit les versions de 1925 (avec Lon Chaney) et de 1943 (avec Claude Rains) mais, faute de moyens, cela ne s’était pas fait. Ce qui change, en 1962, c’est le souhait de Cary Grant de jouer dans un film d’épouvante. Aussitôt, Anthony Hinds reprend l’idée, et retravaille le scénario. Il crée le personnage du Nain, qui se charge des basses besognes, et permettrait à Grant de ne pas abîmer son image. Malheureusement, l’agent de Grant finira par refuser le rôle. Néanmoins, le budget est enfin là.

Un budget qui se voit dans les décors. Si Hinds transpose l’action de Paris à Londres (une idée originale), il dispose d’un théâtre conséquent mais aussi, pour le fantôme, on a un repaire baroque avec de l’espace, un orgue. La condition de ce budget, c’est que la Hammer va, pour la première fois de son histoire, viser le classement A, c’est-à-dire « grand public » au lieu du X habituel.

Cela change tout et alimente les regrets de Terence Fisher. Le réalisateur a, en effet, mal vécu les compromis nécessaires. Il y a édulcoration de l’histoire, très peu de violence, pas de gore évidemment, et aucun érotisme même léger. Heather Sears est charmante mais, sur le strict plan du sex-appeal, ne rivalise aucunement avec Veronica Carlson et surtout pas Barbara Shelley. Quelque part, la Hammer tourne le dos à ce qui a fait sa renommée. La suggestion (on ne voit presque pas le visage défiguré du fantôme) ne plaisait pas à la direction de la Hammer qui ne la trouvait pas assez rentable. Le public bouda le film et les critiques furent mitigés, même les aficionados français de Midi-Minuit ! C’est dire si Terence Fisher et la Hammer avaient raté leur cible. Cet échec relatif sonna le glas des rêves de la Hammer de jouer dans la cour des grands. Dorénavant, elle ne produirait que des séries B.

Terence Fisher ne s’offusqua guère de la censure car, pour lui, comme dans La Nuit du loup-garou, ce qui compte, c’est l’histoire d’amour tragique et cet élément reste intact. Le fantôme, habité par l’idée de vengeance, trouve une forme de rédemption en se faisant le professeur de Christine. Sa sincérité, évidente, malgré le masque, touche – belle réussite d’Herbert Löm qui n’a que quelques scènes à visage découvert (un retour en arrière rendu visible car filmé de biais alors que le fantôme est filmé droit, hiératique, voire avec le doigt levé en majesté) – et le spectateur se demande un instant si l’amoureux officiel (l’un peu fade Edward De Souza, un habitué de ce type de rôle) va accepter ou non la proposition du fantôme. Le masque du fantôme créé par Roy Asthon n’est pas mal et participe de la création de la silhouette de ce nouveau « monstre ».

Le souci, c’est que l’aspect romantique prime sur le fantastique. Terence Fisher s’était plaint d’un trop grand « réalisme », notamment avec l’enquête sur le personnage disparu. La photographie d’Arthur Grant participe aussi de ce rendu « réel », loin d’une atmosphère mystérieuse qui aurait conféré plus d’attrait au film. Les scènes d’opéra prennent beaucoup sur le temps du film. Les numéros chantés sont bien mais ce n’est pas tellement ce que l’on recherche dans un Hammer, ou dans un film en général. Si le public souhaite voir un opéra, il va à l’Opéra ! Avoir confié les premiers rôles à Edward De Souza et à Heather Sears était périlleux car aucun des deux n’est particulièrement charismatique. L’histoire d’amour entre leurs personnages intéresse sans plus.

En revanche, le film est l’occasion d’un défilé de stars « maisons ». Le rôle de l’antagoniste, un aristocrate pervers et arrogant, convient plutôt bien à l’impeccable Michael Gough qui se rend parfaitement détestable. Thorley Walters hérite d’un rôle plus sérieux que d’habitude et montre ses qualités d’acteur en faisant évoluer son personnage de larbin obséquieux à homme responsable. Aux détours de petites scènes, on croise Patrick Thoughton en chasseur de rats (dans la seule mais réussie scène comique du film), Marne Maitland en maître d’hôtel ou Michael Rippert en cocher. Décevant, certes, le film l’est quelque peu mais il ne faut pas pour autant le jeter dans la Tamise.

Anecdotes :
Sortie anglaise : 25 juin 1962 Sortie française : 23 février 1963
Scénario : John Elder, d’après le roman de Gaston Leroux
Réalisation : Terence Fisher
C’est le plus coûteux film d’épouvante réalisé en Angleterre : 400 000 £ contre 60 000 pour Frankenstein s’est évadé.
Le film a été tourné aux studios Bray.
Aux États-Unis, le film bénéficia d’une publicité agressive. Les exposants pouvaient trouver l’inspiration dans les gadgets inclus dans le dossier de campagne publicitaire. L’idée du marketing de rue était commune à de nombreux films Universal et consistait, ici, à déguiser un membre du personnel en fantôme.
Christopher Lee voulait le rôle du fantôme car c’était un passionné d’art lyrique mais Anthony Hinds ne voulait pas faire du fantôme un chanteur (ce qu’il est dans le roman). Lee n’eut donc pas le rôle et digéra fort mal la chose.
Herbert Löm/Le fantôme : acteur tchèque naturalisé britannique (1917-2012), de son vrai nom Herbert Charles Angelo Kuchacevich ze Schluderpacheru, il se réfugie à Londres en 1939 à l’arrivée des nazis. Il a joué dans Le septième voile (1945), Le mystère du camp 27 (1948), Les forbans de la nuit (1950), Guerre et paix (1956), Au bord du volcan (1957), L’affaire Dreyfus (1958), Spartacus (1960), Quand l’inspecteur s’emmêle (1964), Opération Marrakech (1966), Pancho Villa (1968), Les Brûlantes (1969), Les nuits de Dracula (1970), Asylum (1972), Le retour de la panthère rose (1975), Quand la panthère rose s’emmêle (1976), La malédiction de la panthère rose (1978), Une femme disparaît (1979), A la recherche de la panthère rose (1982), L’héritier de la panthère rose (1983), Dead Zone (1983), Allan Quatermain et les mines du roi Salomon (1985), Le fils de la panthère rose (1993). A la télévision, il a joué dans un épisode de Miss Marple (2004).
Heather Sears/Christine Charles : actrice anglaise (1935-1994). Au cinéma, elle a joué dans Le scandale Costello (1957), Les chemins de la haute ville (1959), Amant et fils (1960), Le spectre maudit (1964). A la télévision, elle a joué dans The Informer (1966-1967), W. Somerset Maugham (1970), Bizarre, bizarre (1981).
Martin Miller/Rossi : acteur autrichien né sujet austro-hongrois sous le nom de Rudolph Muller (1899-1969), il émigre en Angleterre dans les années 1930. Au cinéma, il a joué dans La guerre de l’ombre (1943), Service secret contre bombe atomique (1946), La grande révolte (1948), Le prisonnier du harem (1954), La nuit est mon ennemie (1959), Le voyeur (1960), Les 55 jours de Pékin (1963). Il a également tourné pour la télévision : Douglas Fairbanks Jr présente (1953, 1954), Destination danger (1960), Docteur Who (1964), Le Saint (1964, 1965), Alias Le Baron (1966), Le Prisonnier (1967), Département S (1969).
Biographie de Thorley Walters dans Dracula, prince des ténèbres, d’Edward DeSouza dans Le baiser du vampire, de Michael Gough dans Le cauchemar de Dracula , de Marne Maitland et Michael Rippert dans La femme reptile, de Miles Malleson dans Les maîtresses de Dracula.
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Message  Camarade Totoff Ven 19 Nov 2021 - 13:36

Les maîtresses de Dracula (The brides of Dracula, 1960)
****
Saga "La Hammer" - Page 3 Mazytr10
   
Résumé
Contrainte de passée la nuit au château de Meinster, la jeune Marianne Danielle s’éprend du jeune baron et le délivre de la captivité dans laquelle le maintenait sa mère. Or, le baron est un vampire. Alerté, le docteur Van Helsing arrive à temps.

Saga "La Hammer" - Page 3 Mazytr11
Critique
Après le succès du Cauchemar de Dracula, la Universal passa commande à la Hammer d’un « Dracula 2 » et Jimmy Sansgter se colla au scénario. Son script de 1959 s’intitulait « Disciple of Dracula » mais la Hammer ne l’aima pas et le fit réécrire par Peter Bryant qui, à la demande d’Anthony Hinds, réintroduisit le personnage de Van Helsing, absent de la première mouture. Sauf que Peter Cushing n’apprécia pas l’idée que Van Helsing fasse appel aux forces du Mal pour combattre le monstre. Or, l’acteur avait du poids sur les scenarii et la Hammer fit marche arrière, demandant à Edward Percy, apprécié de Cushing, des ultimes retouches qui concernent surtout le final. Ce fut lui notamment qui pensa aux ailes du moulin. Le léger souci avec ces réécritures incessantes est un léger flou dans l’histoire et certaines séquences qui n’ont plus aucun sens. Heureusement, Terence Fisher sublime son matériau pour réussir un « Hammer poétique et fantastique » selon le mot d’Yvonne Monlaur.

On ne sait pas si Christopher Lee refusa le rôle de Dracula pour ce film en particulier ou si la Hammer ne le considérait pas plus que cela, donnant la priorité à Cushing. La firme trouva un remplaçant avec David Peel, pas vraiment un acteur par ailleurs, mais qui, ouvertement homosexuel, donna une image originale du vampire. Dommage qu’il ne soit pas plus doué car son baron Meinster, « trop blond pour être honnête » (Nicolas Stanzick), efféminé, dont le maquillage vire au tragique sur la fin, aurait pu avoir plus de force et d’impact. On a l’ébauche d’une beauté perverse mais pas davantage.

Saga "La Hammer" - Page 3 Mazytr12

Quand elle parla de son rôle de Marianne, Yvonne Monlaur, qui réussit là une très belle performance à la fois touchante et subtile même si très « demoiselle en détresse », la décrivit comme « charmante » mais «naïve », acceptant trop vite par exemple la demande en mariage du baron. Nicolas Stanzick prolonge cette réflexion en indiquant que, pour lui, Marianne est victime de son imaginaire de petite fille alors qu’elle se trouve dans « un conte de fées pour adultes » ; pour reprendre le mot de Terence Fisher. Cette dualité, fondement de l’esthétique fisherienne, se retrouve dans le point/contrepoint entre le château enchanteur de Meinster (formidable travail des décorateurs des studios de Bray ; le hall fut celui de Baskerville Hall, les piliers torsadés viennent du Cauchemar de Dracula) et les scènes d’auberges utilisées par le réalisateur pour le côté matérialiste.

Le côté « adulte » se retrouve aussi dans un sous-texte osé pour l’époque car le baron Meinster vampirise sa propre mère ! Laquelle, dans une scène précédente, avait raconté très émue la « maladie » de son fils (curieux que le vampirisme soit assimilée à une maladie) ; une séquence d’émotion battue en brèche par la folie de la servante Greta qui retrace dans une violente diatribe contre la baronne la faiblesse de celle-ci devant les débauches de son fils qui le menèrent à devenir un vampire. Le débauché qui devient un vampire se retrouvera dans Les sévices de Dracula (1971) où Dracula n’apparaît pas plus qu’ici. Ce qui se déduit de la baronne Meinster est qu’elle est une mère si aimante qu’elle ne parvint jamais à se séparer de son fils (un beau complexe d’Œdipe) ; une proximité que son fils retourne contre elle dans une vampirisation qui a un léger parfum d’inceste. Une idée qui ne sera pas perdue puisqu’Anne Rice la réutilisera dans Lestat le vampire.

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Martita Hunt incarne la baronne Meinster et cette grande actrice britannique réussit une performance. D’abord inquiétante, elle la montre ensuite sensible et faible mais sans jamais la ridiculiser ou la rendre pathétique. Elle rend crûment visible la dérive d’un amour maternel exclusif. Les « maîtresses » sont au nombre de deux voire trois si on inclue le personnage de Greta qui n’est pas un vampire mais la nurse du baron Meinster. Freda Jackson réussit elle aussi une performance qui donne à voir toute la folie de Greta. Sa meilleure scène est lorsqu’allongée sur la terre d’une tombe fraichement creusée, elle aide avec douceur la villageoise vampire (campée avec charme par Marie Devereux ; pas une ligne de texte mais des courbes affolantes) à sortir de sa tombe dans un simulacre maléfique d’accouchement. L’autre vampiresse est Andree Melly plus convaincante en monstre qu’en répétitrice et dont la résurrection est un joli moment d’effroi ; le personnage susurrant avec douceur et parlant sans cesse d’« amour » et de « baiser » alors qu’elle est la Mort en marche !

La Hammer avait bien raison de miser sur Peter Cushing qui est juste parfait. L’acteur arrive à la 30’ soit deux minutes après que le mot « vampire » ait été prononcé pour la première fois dans une concomitance involontaire mais très révélatrice finalement. Le rôle de Van Helsing est de combattre le vampirisme…assimilé également à une survivance païenne. Ce qui est historiquement absurde même si Bram Stocker fait du bon docteur un fervent chrétien (protestant bien sûr). Les titres universitaires de Van Helsing sont également conformes au roman. Peter Cushing sait varier son jeu. Rassurant quand Van Helsing est avec Marianne (au sens propre d’ailleurs car l’acteur rassura Yvonne Monlaur lors de la scène de l’incendie du moulin car l’actrice avait précédemment été brûlée dans un accident). Froid et impitoyable face à la baronne. Patient avec son collègue bouffon (Miles Malleson inaugure le genre de second rôle comique que reprendra Thorley Walters ultérieurement). Courageux et combatif face au baron. La scène où Van Helsing, mordu au cou par le vampire, cautérise sa plaie au fer rouge est spectaculaire ! La Hammer s’en souviendra pour Le baiser du vampire l’année suivante (où le personnage féminin principal s’appelle…Marianne). De ce fait, Van Helsing revient du pays des morts et devient un personnage mythologique.

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Anecdotes :
Sortie anglaise : 1960 Sortie française : 21 décembre 1960
Scénario :  Jimmy Sansgster, Peter Bryan et Edward Percy
Réalisation : Terrence Fisher
La scène où Greta dit à Marianne qu’un couvert est toujours mis pour un invité sera en partie reprise dans Dracula, prince des ténèbres.
Yvonne Monlaur a raconté que Terence Fisher mettait du whisky dans son thé et le partageait avec Martita Hunt.
Dans le dossier promotionnel américain se trouvaient de nombreuses astuces comme installer un cercueil à l’arrière d’un camion à remorque avec une jeune femme payée pour s’allonger à l’intérieur, sous un panneau portant le slogan « Je suis l’Une des Mortes-Vivantes ».
Une novélisation fut écrite en 1960 par Dean Owen. Dans ce livre, à la fin, Van Helsing somme une horde de chauves-souris de l’enfer d’attaquer le baron Meinster pour le punir de son inceste. Cette fin sera réutilisée pour Le baiser du vampire.
David Peel/baron Meinster : acteur britannique (1920-1981), vu au cinéma dans Commando sur Rhodes (1954), Les mains d’Orlac (1960). Il se retira pour devenir marchand d’art.
Martina Hunt/la baronne Meinster : actrice anglaise née à Buenos Aires (1899-1969), elle a joué au cinéma dans J’étais une espionne (1933), L’étrange pensionnaire (1938), Le masque aux yeux verts (1945), Anna Karénine (1948), L’éventail de lady Windermere (1949), Trois hommes dans un bateau (1956), Le club des libertins (1969). Elle était la tante de Gareth Hunt (Mike Gambit dans The New Avengers).
Andree Melly/Gina : actrice anglaise (1932-2020), vue au cinéma dans Je ne suis pas une héroïne (1952), Les belles de Saint-Trinian (1954), Derrière le rideau (1960). A la télévision, elle joua dans Maigret (1960), The Doctors (1970). Elle mit fin à sa carrière en 1990.
Miles Malleson/Dr Tobler : acteur britannique (1888-1969), vu au cinéma dans The sign of Four (1932), La reine (1934), Marie Tudor (1936), Le voleur de Bagdad (1940), L’idole de Paris (1948), Noblesse oblige (1949), L’affaire Manderson (1952), Trois hommes dans un bateau (1956), Le cauchemar de Dracula (1958), Le Chien des Baskerville (1959), Les pirates de la nuit (1961), Le fantôme de l’Opéra (1962). Il a aussi tourné pour la télévision : Douglas Fairbanks Jr présente (1954), Robin des Bois (1956), Victoria Regina (1964).
Fred Johnson/le prêtre : acteur irlandais (1899-1971), vu au cinéma dans The Failure (1917), Le démon de la danse (1950), Le Saint défie Scotland Yard (1953), Moana, fille des tropiques (1954), Frankenstein s’est échappé (1957), Hurler de peur (1961), Les bas-fonds de Londres (1969), Le baron rouge (1971). A la télévision, dans Douglas Fairbanks Jr presents (1953, 1955), sir Francis Drake (1961), ZCars (1963, 1964).
Marie Devereux/une villageoise : mannequin et actrice britannique (1940-2019), modèle de nu régulier dans les magazines durant les années 1950, elle fait quelques apparitions au cinéma (Les étrangleurs de Bombay, 1959 [non créditée], Le cavalier noir, 1961 ; La marque, 1961 ; Shock Corridor, 1963 ; Police Spéciale, 1964) et à la télévision (Chapeau melon et bottes de cuir, 1961). Elle se retire ensuite pour se marier.
Biographie de Michael Ripper dans La femme reptile, d’Yvonne Monlaur dans L’empreinte du dragon rouge et de Freda Jackson dans Le spectre du chat.
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Message  Estuaire44 Ven 19 Nov 2021 - 22:06

Un Classique celui-ci !
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Message  Camarade Totoff Mer 8 Déc 2021 - 13:33

Le cirque des vampires (Vampire Circus, 1971)
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 Saga "La Hammer" - Page 3 Cirque10
 
Résumé
Au XIXème siècle, les habitants du village de Schtettel se sont révoltés contre le comte Mitterhouse. Avant de mourir, celui qui se révèle être un vampire, jette une malédiction contre le village. Quinze ans plus tard, alors que la peste fait rage, un cirque fait soudain son apparition. D’abord sans méfiance, les villageois amènent leurs enfants au spectacle.

Saga "La Hammer" - Page 3 Cirque11

Critique
Un des meilleurs Hammer de sa période tardive et pourtant il connut des avatars de production qui montrent que la société était confrontée à de sérieux défis. Michael Carreras était fermement convaincu que la firme devait rester associée au genre horrifique mais c’est le type de film d’horreur à produire qui posait question. En juillet 1971, il écrivit une lettre à son père, James, qui était alarmé par le scénario de Judson Kinberg, pour le rassurer. « Ce que nous essayons de faire avec Le cirque des vampires est de présenter quelque chose de différent mais au sein d’une formule éprouvée ». L’intention était louable mais le film dépassa les délais et sa production fut arrêtée. Le réalisateur Robert Young, dont c’est le premier travail, estima qu’il n’avait pas tout ce qu’il voulait. Le résultat, décevant dans les salles, est pourtant très satisfaisant.

Saga "La Hammer" - Page 3 Cirque12

La situation initiale est ainsi fort connue : les villageois, excédés par les prédations commises à leur encontre par un aristocrate violent (et qui porte le titre de comte), se retournent contre lui, le tuent (ou croient le faire) et détruisent son antre. On pourrait se croire au début de Les cicatrices de Dracula mais c’est ici beaucoup mieux tourné. Surtout la violence est visuellement omniprésente et que la dernière victime (mais la première qui nous est présentée) soit une enfant accroît la dureté du propos et crée d’emblée une situation de malaise (ajoutons que le comte est un homme adulte qui se montre caressant avec une fille mineure) rare et que le réalisateur va savoir faire perdurer.

De même, l’omniprésence de la peur qui corrode le courage d’hommes pourtant en pleine force de l’âge et alors qu’aucun n’est présenté comme un lâche ou un peureux, qui paralyse l’action, écœure mais rend impuissant (et l’impuissance crée de l’écœurement dans une spirale infernale), captive le spectateur qui se demande si ces villageois vont pouvoir se relever d’une injuste malédiction. En effet, la malédiction est généralement le lot de profanateurs (voir le cycle de la Momie) mais ici, c’est au nom de leur liberté et pour préserver la vie de leurs enfants que les villageois se sont dressés contre le monstre et c’est le vice qui punit la vertu dans un retournement cinglant de situation.

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« La faute des pères retombera sur les enfants » dit un des monstres dans le film et cela rappellerait Une messe pour Dracula sauf que, là encore, on est bien plus loin en termes de qualité. Ainsi, après sa scène initiale, le film va continuer à montrer la mise à mort d’enfants dans un crescendo violent mais jouant sur des modes différents. Rosa est séduite et rendu sexuellement esclave d’Emil quand deux jeunes garçons sont doucement attirés par deux vampires dans une salle aux miroirs déformants. La douceur précède le crime qu’elle place à l’arrière-plan de la perception du spectateur mais sans lui faire oublier ce qui va advenir. C’est abject mais c’est brillant. De ludique, la scène vire ainsi brutalement au cauchemar, dans un effet miroir justement avec ce qui était survenu au bourgmestre précédemment (superbe prestation de Thornley Walters habituellement restreint au rôle de comique de service et qui endosse avec force un rôle autrement dramatique) : « Ils ne jouent pas avec la mort, ils sont la Mort » dira l’instituteur des gens du cirque avec raison.

Signe des temps, le film montre explicitement du contenu violent et le sang gicle comme jamais mais Robert Young n’en fait jamais une fin en soi. Le sang va avec la scène sanglante ; il la crédibilise et la rend plus forte. L’érotisme est également présent à un degré rare. Au début, la femme auprès du comte lui est sexuellement soumise mais de son plein gré et, au-delà de l’aspect onirique de la photographie, et de la fugacité des images, c’est une scène de sexe qui est montrée ! Il n’est pas caché grand-chose des charmes de Domini Blythe au spectateur ! Que ce ne soit pas canonique pour ce qui est du vampirisme n’enlève rien à une certaine beauté. Le film montre ensuite deux jeunes filles aux noms similaires (Rosa et Dora) mais l’une sera déshabillée et pas l’autre ; la vertu, préservée, permettra de sauver physiquement les protagonistes survivants. Le cirque des vampires se place ainsi dans la lignée du gothique anglais tel Le Moine de M.G. Lewis : le vice, bien que complaisamment montré, ne triomphe pas de la morale même malmenée.

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Anecdotes :
Sortie anglaise : 30 avril 1972 Sortie française : 28 mars 1973
Scénario :  Judson Kinberg d’après une histoire de George Baxt et Wilbur Stark
Réalisation : Robert Young
Le nom du village et la référence à « l’empereur » place l’action en Autriche-Hongrie.
Adrienne Corri/ La Bohémienne : actrice écossaise née Adrienne Riccobori (1930-2016), vue au cinéma dans Le fleuve (1951),Trois hommes dans un bateau (1956), Les seins de glace (1959), Lancelot, chevalier de la reine (1963), Bunny Lake a disparu (1965), Docteur Jivago (1965), La reine des vikings (1967), Orange mécanique (1971), La malédiction de la panthère rose (1978), elle se taille une solide réputation dans le registre fantastique : Les chevaliers du démon (1961), Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur (1965), Madhouse (1974). Elle tourne aussi pour la télévision : Douglas Fairbanks Jr present (1955), Ivanhoé (1958), L’homme invisible (1959),The Troubleshooters (1967), Les Champions (1968), Département S (1969), Docteur Who (1980), Les règles de l’art (1992).
Anthony Corlan/Emil : acteur anglais né Anthony Higgins, il a joué au cinéma dans Promenade avec l’amour et la mort (1969), Une messe pour Dracula (1970), Le voyage des damnés (1976), Les aventuriers de l’arche perdue (1981), Meurtre dans un jardin anglais (1982), Le secret de la pyramide (1985), La rage de vivre (1996) et à la télévision dans Jason King (1972), Les rivaux de Sherlock Holmes (1973), Inspecteur Lewis (2009), Miss Marple (2010).
Laurence Payne/Mueller : acteur anglais (1919-2009), vu au cinéma dans Le prisonnier du temple (1957), Le cavalier noir (1961),  Il a aussi tourné pour la télévision : The Three Musketeers (1954), Le Saint (1966), Docteur Who (1966, 1980, 1985), Sexton Blake (1967-1971), Les Rivaux de Sherlock Holmes (1973), Angoisse (1974).
John Moulder Brown/ Anton : acteur anglais, vu au cinéma dans L’Oncle (1966), Ludwig ou le crépuscule des dieux (1972), Dites-le avec des fleurs (1974), La dernière énigme (1987) et à la télévision dans The Bill (1991), Casualty (1992).
Richard Owens/Dr Kersh : acteur anglais (1931-2015), vu principalement à la télévision dans Emergency-Ward-10 (1964), Alias le Baron (1966), Le Saint (1966, 1967), L’homme à la valise (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1967, 1969), Les Champions (1969), Maîtres et valets (1974), Inspecteur Morse (1993). Le cirque des vampires est pratiquement sa seule participation au cinéma.
Lynne Frederick/Dora : actrice anglaise (1954-1994), vue au cinéma dans Terre brûlée (1970), Les six femmes d’Henri VIII (1972), Phase IV (1974), Le voyage des damnés (1976), Le prisonnier de Zenda (1979). Elle participa aussi à Cosmos 1999 (1976). Dépressive, alcoolique, elle disparut des écrans avant de mourir subitement.
Domini Blythe/Anna : actrice anglaise (1947-2010), vue au cinéma dans Les démons du passé (1995), L’âge de braise (1998) et surtout à la télévision dans Boys meet Girls (1969), Mont-Royal (1988), Scoop III (1994).
Robert Tayman/comte Mitterhaus : acteur anglais, vu et à la télévision dans Jack the Ripper (1973), Chapeau melon et bottes de cuir (1976). Il n’apparaît plus après 1978.
Biographie de Thorley Walters dans Dracula, prince de ténèbres et de David Prowse dans Frankenstein et le monstre de l’enfer.
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Message  Camarade Totoff Lun 20 Déc 2021 - 13:34

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Message  Camarade Totoff Mer 12 Jan 2022 - 13:46

Maniac (Maniac, 1962)
Inédit en France
***

 Saga "La Hammer" - Page 3 Maniac10

Résumé
Condamné pour avoir torturé au chalumeau l’homme qui avait violé sa fille, George Beynat a été envoyé dans un hôpital psychiatrique. Quatre ans plus tard, un Américain, de passage en Camargue, accepte d’aider la femme de ce dernier, Eve, à qui George a promis le divorce, à faire évader le forcené.
Saga "La Hammer" - Page 3 Maniac11

Critique
Le succès de Hurler de peur puis un certain intérêt de Jimmy Sangster pour la Camargue ont lancé cette coproduction franco-anglaise réalisée plutôt avec talent mais non sans imperfections par Michael Carreras, fils du patron de la Hammer, James Carreras, plus souvent producteur.

Le film va jouer une grande partie de sa réussite dans un improbable mélange des genres mais toujours équilibré grâce à un scénario très inspiré de Jimmy Sangster. Ainsi l’ouverture est franchement violente mais elliptique puis on voit une automobile croiser une cavalière dans un vrai décor de western ! On peut rire grâce au personnage du policier alcoolique, ou avoir peur quand Annette se retrouve poursuivie par un maniaque. On croise des scènes de comédie romantique (Farrell séduisant ou séduit par Annette et Eve) ou dramatique (le cadavre dans le coffre).
Saga "La Hammer" - Page 3 Maniac12

« Il faut un homme comme vous pour que tout commence » lance Annette à Farrell à peu près au tiers du film et c’est exact : Farrell, campé avec sobriété et élégance par Kerwin Matthews, sert de déclencheur, de mise en marche d’une situation bloquée dans une petite ville figée où chaque chose et chaque personne est « à sa place ». Sauf que la Hammer s’est faite une spécialité de faire exploser les convenances. Farrell n’est pas présenté comme « un type bien » ; il boit et fume très largement, drague la jeune Annette mais couche avec Eve, qui est la mère de la première. On a connu des princes charmant qui présentaient mieux !
Saga "La Hammer" - Page 3 Maniac13

Déclencheur mais aussi grain de sable. La réalisation de Michael Carreras recourt très souvent à l’ellipse (en partie par manque de moyens) et le spectateur ne sait pas si Farrell est bien conscient de ce dans quoi il s’est embarqué ou s’il joue sa propre partition. Quelque part, il illustre bien la dualité du film : dans de superbes paysages (il y a beaucoup d’extérieurs, ce qui est appréciable mais, c'est dans un espace clautrophobique que le film s’achève) se noue un drame atroce et, en fait, tous les personnages sont à deux visages et le terme de « maniaque » pourrait s’appliquer aussi bien au fou furieux qu’on veut faire évader, qu’à d’autres personnages enfermés à divers titres.
Saga "La Hammer" - Page 3 Maniac14

Anecdotes :
Sortie anglaise : 20 mai 1963
Scénario : Jimmy Sangster
Réalisation : Michael Carreras
Les personnages ne cessent de parler du cadavre qui a été enterré sauf qu’il est clairement montré qu’il a été jeté à l'eau.
A l’origine, Maniac était le titre d’un projet non réalisé nommé The time of fire. Le projet figurait dans le programme de préproduction de la Hammer pour 1960 et aurait eu pour vedettes Peter Cushing et George Sanders.
Nadia Gray/ Eve : actrice d’origine roumaine née Nadia Kujnir-Herescu (1923-1994) ; elle a joué dans La vallée des aigles (1951), Les aventures et les amours de Casanova (1955), La dolce vita (1960), Voyage à deux (1967). A la télévision, elle tourna dans Le Prisonnier (1967). Elle se retire alors du cinéma pour le cabaret.
Donald Houston/George Beynat : acteur gallois (1923-1991), vu au cinéma dans Le lagon bleu (1949), Les bérets rouges (1953), Commando sur le Yang Tsé (1957), Les chemins de la haute ville (1959), Le jour le plus long (1962), Sherlock Holmes contre Jack L’Eventreur (1965), La reine des vikings (1967), Quand les aigles attaquent (1968), Le voyage des damnés (1976), Le commando de Sa Majesté (1980) et à la télévision dans Le monde merveilleux de Disney (1962), Destination Danger (1965), L’homme à la valise (1967), Les Champions (1968), Département S (1969), Jason King (1971), Poigne de fer et séduction (1973), Le retour du Saint (1978), Associés contre le crime (1983).
Biographie de Kerwin Matthews dans L'attaque du San Cristobal, de Liliane Brousse dans Paranoïaque et de George Pastell dans La malédiction des Pharaons.

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Message  Camarade Totoff Lun 31 Jan 2022 - 13:43

Les pirates du Diable (The Devil-ship pirates, 1963)
**

Saga "La Hammer" - Page 3 Les_pi10

Résumé
Commandé par le féroce capitaine Robeles, un galion espagnol, survivant de l’Invincible Armada, accoste en Angleterre. Son équipage de forbans fait croire aux habitants d’un village que l’Espagne a vaincu et qu’ils sont l’armée d’occupation. Mais la résistance s’organise.

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Critique
Un film avec « pirates » dans le titre mais surtout avec des marins d’eau douce car, si l’on voit des bateaux dans la séquence d’ouverture (contrairement à L’attaque du San Cristobal), par la suite, nous n’aurons que l’épave du El Diablo (ce qui explique le titre sensationnaliste mais ça sonne quand même comme une facilité alors qu’on aurait pu s’attendre à un film fantastique). Un navire échoué, c’est aussi des économies pour la production. Pourtant, le succès de L’attaque poussa le studio à se montrer moins pingre. C’est un accessoire à 17 000£ qui fait office de bateau. La Hammer fait aussi des économies sur le casting car la majorité des acteurs est peu connue et l’un des plus charismatique, Andrew Keir, disparaît à la moitié du film. Aucune Hammer’s Girl non plus.

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La réalisation est également assez statique et le scénario linéaire. On sent que Jimmy Sangster, peu inspiré pour cette fois, a recyclé une partie des idées de L’attaque du San Cristobal comme le duel entre pirates dans la taverne mais ne propose pas grand-chose de plus. Plus grave, Don Sharp ne sublime pas son matériau. Ça manque de nerfs tout ça. S’il y a de bonnes scènes, c’est trop peu et pour trop peu de temps à chaque fois. La mort de sir Basil n’est pas crédible non plus. On ne sent pas vraiment l’oppression des Espagnols sur les Anglais. Ça manque de conviction. C’est frustrant au final.

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D’autant plus frustrant qu’il y avait quand même matière. Cette histoire d’armée d’occupation et de résistance, comment ne pas y voir une métaphore de la Seconde guerre mondiale toute fraîche encore à cette époque ? Voir les autorités accommodantes et ne voulant pas s’attirer les foudres de l’occupant, cela sonne juste et peut renvoyer aux sbires du Troisième Reich ou à l’extrême prudence de Pie XII. Le double jeu, par idéalisme, d’un Espagnol, était une excellente idée, même jouée par un jeune premier un peu fade. Son opposition au cynique et désabusé capitaine Robeles (majestueux Christopher Lee) ne va hélas guère au-delà de l’échange d’idées. Bien dit mais quelque peu creux. Un film décevant.

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Anecdotes :
Scénario : Jimmy Sangster
Réalisation :  Don Sharp. Réalisateur britannique né en Australie (1921-2011), on lui doit Le baiser du vampire (1963), La malédiction de la mouche (1965), Raspoutine, le moine fou (1966), Le manoir des fantasmes (1974), deux films de la saga « Fu Manchu » : Le masque de Fu Manchu (1965), Les 13 fiancées de Fu Manchu (1966). Il fut aussi réalisateur pour la télévision : Ghost Squad (1961-1962), Chapeau melon et bottes de cuir (3 épisodes, 1968), La maison de tous les cauchemars (1980).
Première fois que Christopher Lee est en tête du générique chez la Hammer.
La Hammer avait espéré loué le « vaisseau » à d’autres compagnies mais minimisa ses pertes en incendiant le coûteux accessoire.
Barry Warren/Don Manuel : acteur anglais (1933-1994), vu à la télévision dans Macbeth (1960), Chapeau melon et bottes de cuir (1965, 1968), Poigne de fer et séduction (1972), Les règles de l’art (1991) ; au cinéma dans Le baiser du vampire (1962), Frankenstein créa la femme (1967).
John Cairney/Harry : acteur écossais, vu au cinéma dans Atlantique, latitude 41° (1958), L’impasse aux violences (1960), Jason et les Argonautes (1963), Sherlock Holmes contre Jack L’Eventreur (1965) ; à la télévision dans Au clair de la lune (1954), Destination Danger (1965), L’homme à la valise (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Amicalement vôtre (1971), Jackanory (1971-1975), Taggart (1986), Mysterious Island (1995).
Ernest Clark/sir Basil : acteur anglais (1912-1994), vu au cinéma dans Le Beau Brummel (1954), Les briseurs de barrage (1955), 1984 (1956), Coulez le Bismarck ! (1960), Le secret de mon succès (1965), L’Exécuteur (1970) ; à la télévision dans The Invisible Man (1958-1959), Maigret (1962), Docteurs en folie (1968-1969), Doctor at large (1971), Doctor in charge (1972-1973), Doctor at sea (1974), Doctor on the go (1975-1977), Agatha Christie-Dix brèves rencontres (1982), Doctor at the top (1991).
Biographie d’Andrew Keir et Susan Farmer dans Dracula, prince des ténèbres, de Duncan Lamont dans Les monstres de l’espace, de Michael Rippert dans La femme reptile.
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Message  Estuaire44 Lun 31 Jan 2022 - 14:06

Merci pour la critique, je ne connaissais pas le film, je trouve que son sujet  a du potentiel, dommage que le développement de l'idée initiale n'ait pas suivi. Cela fait un peu songer au film "1941", avec le sous-marin japonais à Hollywood, mais il s'agit d'infiltration, pas d'occupation.

Pour l'anecdote, prochain épisode de Dr Who s'intitule "Legend of the Sea Devils", des ennemis de longue date !
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Message  Camarade Totoff Mer 9 Fév 2022 - 13:48

La Déesse de feu (She, 1965)
***


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Résumé
A Jérusalem, en 1918, un officier anglais, Leo Vincey, est enlevé par un prêtre arabe, Billali, pour qui il est un prince égyptien réincarné. Avec son ami le major Holly, ils sont amenés devant Ayesha, une femme vénérée comme une déesse et qui prétend avoir 2000 ans.

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Critique
Avec ce film, la Hammer adapte un des grands écrivains britanniques, sir Henry Ridder Haggard, aujourd’hui oublié. Il faut dire qu’il était un fervent défenseur de l’Empire britannique. L’action se concentrant dans la cité de Kouna (Khôr dans le roman), les décors varient peu mais entre l’ouverture « olé olé » dans un cabaret – voir Peter Cushing dansant avec une danseuse orientale vaut le coup d’œil ! - et la traversée du désert (le sud israélien, filmer en extérieur fut rendu possible par un budget conséquent de 324 000£), si l’ocre est la couleur dominante, l’œil a de quoi voir. La cité elle-même est de belle facture. La Hammer a bénéficié à plein de l’apport du distributeur MGM dont Seven Arts est une filiale réputée. Le casting est aussi de première force et tout cela fait de ce film le possible plus grand succès non fantastique de la Hammer.

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Le scénario du film adapte le roman tout en sachant s’en démarquer. Parfois à bon escient comme le renforcement du personnage d’Holly. Peter Cushing est excellent et joue davantage le mentor de Leo. Le personnage du domestique Haumeid est une pure invention qui, justement, décharge le personnage de Cushing de cet aspect domestique. Holly n’est ici absolument pas sous le charme d’Ayesha – il la prend même carrément pour une cinglée mégalomane. C’est d’ailleurs une idée brillante puisque, jusqu’au bout, et davantage que dans le roman, le doute subsistera sur la réalité de l’immortalité revendiquée par la « déesse à qui on doit obéissance ». Parfois, en revanche, le démarquage n’est pas tout à fait pertinent. Ainsi, que viennent faire ces légionnaires romains ? Le roman parle d’Egyptiens anciens et de Grecs mais jamais de Romains ! Cela pourrait être inspiré par un roman d’Edgar Rice Burrough, Tarzan et la cité oubliée.

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La « Déesse du feu » est splendidement incarnée par Ursula Andress qui a ici bien plus à défendre que dans James Bond. Ici au moins, c’est une actrice. Elle a une grande présence, une autorité rehaussée par sa beauté. En revanche, elle était doublée en anglais à cause de son accent qui était à couper au couteau. Lors de la cérémonie de justice – au décor plutôt somptueux – elle rend parfaitement compte de la froideur d’Ayesha. Une froideur publique qui va de pair avec l’exercice d’un pouvoir absolu (en même temps, c’est une déesse plurimillénaire), et qui la perdra, qui contraste avec la chaleur qu’elle réserve à Léo qui serait la réincarnation de son amant perdu. Elle quittera également la scène avec brio et conformément au roman.

Le film est aussi intéressant par les thèmes philosophiques qui sont noués au scénario sans jamais l’alourdir. On a ainsi une discussion intéressante entre Holly et Billali (donc entre Peter Cushing et Christopher Lee, encore une fois antagonistes) sur la destinée et la liberté. Le point de vue sur l’immortalité est également très pertinent. Le personnage d’Ustane permet d’opposer concrètement l’amour et la fidélité à la gloire et à la puissance. On connaît la formule d’Emerich Action : « Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ». La Déesse de feu la met avec brio en image.

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Anecdotes :
Scénario :  David T. Chantler, d’après le roman Elle ou la source de feu, de sir Henry Ridder Haggard.
Réalisation : Robert Day. Réalisateur britannique (1922-2017) : on lui doit Tarzan le magnifique (1960), Le défi de Tarzan (1963), Tarzan et le jaguar maudit (1967), Les espions meurent à l’aube (1973). Il travailla beaucoup pour la télévision : The Bucaneers (8 épisodes, 1956-1957), Robin des bois (12 épisodes, 1957-1960), Destination Danger (1 épisode, 1964), Tarzan (1 épisode, 1966), Chapeau melon et bottes de cuir (6 épisodes, 1967), Les envahisseurs (2 épisodes, 1968), Sur la piste du crime (9 épisodes, 1968-1969), L’homme de fer (1 épisode, 1970), Le sixième sens (5 épisodes, 1972), Les rues de San Francisco (3 épisodes, 1973.), Kojak (1 épisode, 1975), L’âge de cristal (1 épisode, 1977), Dallas (3 épisodes, 1978), Le monde merveilleux de Disney (2 épisodes, 1982).
Le scénario fut réécrit à de multiples reprises avant que la production ne démarre en août 1964.
Le chameau de Peter Cushing, qui s’appelait Daisy, s’avéra peu enclin à coopérer.
La Hammer présenta Ursual Andress comme la plus belle femme du monde.
Le film fut un succès mais, mécontente de la production, Ursula Andress refusa de jouer dans la suite, La Déesse des sables.
Ursula Andress/Ayesha : actrice suisse, elle débute en Italie et côtoie Brigitte Bardot. Au cinéma, elle a joué dans Les aventures et les amours de Casanova (1955), James Bond 007 contre Docteur No (1962), Les tribulations d’un Chinois en Chine (1965), Le crépuscule des aigles (1966), Casino Royale (1967), L’arnaqueuse (1970), Soleil rouge (1971), La grande débandade (1976), Le choc des Titans (1981), Liberté égalité, choucroute (1985). A la télévision, elle a joué dans Thriller (1962), La croisière s’amuse (1983), Falcon Crest (1988), La caverne de la rose d’or (1993, 1994).
Rosenda Monteros/Ustane : actrice mexicaine (1935-2018), on a pu la voir dans Les sept mercenaires (1960), La pampa sauvage (1965), Le chaudron de sang (1970) et de nombreuses productions mexicaines.
Bernard Cribbins/Job : acteur anglais, vu au cinéma dans Commando sur le Yang Tsé (1957), Le paradis des monte-en-l’air (1960), Les Daleks envahissent la Terre (1966), Casino Royale (1967), Les folles aventures de Picasso (1978) et à la télévision dans The Black Tulip (1956), The Troubleshooters (1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1966, 1968), Jackanory (89 épisodes entre 1966 et 1991),  Cosmos 1999 (1976), Bizarre, bizarre (1983), Inspecteurs associés (1999), Coronation Street (2003), Docteur Who (2007-2010), Inspecteur Barnaby (2014)
Le film a fait l’objet d’un remake en 2001 avec Ophélie Winter dans le rôle d’Ayesha !
Biographie de John Robertson dans Un million d’années avant Jésus-Christ et d’André Morell dans Le Chien des Baskerville.

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Message  Estuaire44 Mer 9 Fév 2022 - 13:55

Adaptation certainement très intéressante d'un classique, merci pour la découverte. Souvenir d'une version particulièrement gratinée avec Ophélie Winter dans le rôle d'Ayesha, voici une bonne vingtaine d'années. Grandeur et décadence !
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Message  Camarade Totoff Mer 9 Fév 2022 - 13:59

Estuaire44 a écrit:Adaptation certainement très intéressante d'un classique, merci pour la découverte. Souvenir d'une version particulièrement gratinée avec Ophélie Winter dans le rôle d'Ayesha, voici une bonne vingtaine d'années. Grandeur et décadence !

Merci ! La référence au film avec Ophélie Winter figure effectivement dans les anecdotes tellement je n'y ai pas cru quand j'ai découvert ça. Puisque tu l'as vu, je te conseille de regarder la version originale et je pense que ce sera saignant pour Miss Winter !

Ce film conclue la saga Hammer deuxième partie.
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Message  Estuaire44 Lun 28 Fév 2022 - 7:22

Décès de Veronica Carlson, actrice et modèle qui fut l'une des grandes figures de la Hammer :  Dracula Has Risen from the Grave (1968), Frankenstein Must Be Destroyed (1969) et The Horror of Frankenstein (1970). Elle fut aussi une Templar Girl aux côtés de Roger Moore.
https://twitter.com/HammerGothic/status/1498014063581880324

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Message  Camarade Totoff Lun 28 Fév 2022 - 13:47

Estuaire44 a écrit:Décès de Veronica Carlson, actrice et modèle qui fut l'une des grandes figures de la Hammer :  Dracula Has Risen from the Grave (1968), Frankenstein Must Be Destroyed (1969) et The Horror of Frankenstein (1970). Elle fut aussi une Templar Girl aux côtés de Roger Moore.

Une des meilleurs Hammer's Girl (après Barbara Shelley of course); une de celle qui, en plus d'un physique de rêve (la qualité de base de l'actrice chez la Hammer) savait jouer, et jouer bien.

Après Barbara Shelley il y a quelques mois, voilà une grande perte.
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Message  Camarade Totoff Mar 15 Mar 2022 - 13:41

La Hammer : Hors Collection



Saga "La Hammer" - Page 3 Hammer10


1. Dans les griffes de la Momie (1966)
2. La fille de jack L'Éventreur (1971)
3. Les démons de l'esprit (1972)
4. Une fille...pour le Diable (1976)




Après avoir bouclé la liste "officielle" pour le site, l'ami qui me prête les films, m'en a fourni d'autres. Plutôt que de rouvrir la liste, je les ai conservés pour vous seuls.
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Message  Estuaire44 Mar 15 Mar 2022 - 15:05

Merci ! Visiblement il y a du beau monde convié au bal !!
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Message  Camarade Totoff Mer 30 Mar 2022 - 16:42

La fille de Jack L’Éventreur (Hands of the Ripper, 1971)
**

Saga "La Hammer" - Page 3 Fille_10

Résumé
Quand elle était enfant, la fille de Jack L’Éventreur a assisté, devant un feu de cheminée chatoyant, au meurtre de sa mère par son père, qui l’a ensuite embrassé. Cette association de sensations provoque dès lors en elle une pulsion meurtrière. Devenue grande, elle est recueillie par le docteur Pritchard qui va essayer de l’aider.

Saga "La Hammer" - Page 3 Fille_11

Critique
Seconde tentative de la Hammer pour s’attaquer à Jack L’Éventreur (à part un mélodrame de 1949 et avant le génial Docteur Jekyll et Sister Hyde l’année suivante), ce film déçoit en partie à cause d’une mise en scène trop lente, d’une photographie brouillée et d’une absence de progression dramatique malgré la tentative peu convaincante mais méritante d’ancrer le film dans la psychanalyse. Si le précédent film de Sasdy pour la Hammer (Comtesse Dracula) avait déçu par sa « sagesse », il n’en est pas de même ici par la brutalité et la violence des scènes de crimes.

Saga "La Hammer" - Page 3 Fille_12

La fille de Jack L’Éventreur (le titre français est, pour une fois, meilleur que le titre original) répond à une volonté de Michael Carreras de revitaliser la Hammer avec de nouveaux talents (le casting est totalement inédit) et des talents confirmés (rappel de Peter Sasdy et du directeur artistique Kenneth Talbot) ; le tout orchestré par la productrice Aida Young. Au niveau des décors, c’est réussi et la séquence finale à Saint-Paul - un des rares moments de vrai suspense - est somptueuse ; bien réalisée, elle fait enfin passer de l’émotion et de l’angoisse.

Saga "La Hammer" - Page 3 Fille_13

Pour une fois, la Hammer ne joue absolument pas la carte de l’érotisme. Angharad Rees affirma à ABC Film Review que « A aucun moment du film, je n’ai l’air glamour, mais je n’en ai rien à cirer. ». Effectivement, l’actrice ne montre rien. De son corps certes mais aussi en terme de jeu où elle manque beaucoup d’expressivité. Éric Porter est bien meilleur (il est plus expérimenté aussi) et, lui, montre comment Pritchard s’enferme dans sa quête pour trouver la clé de la psyché d’Anna en niant sa dangerosité. Une conversation avec Dysard est révélatrice : l’un veut punir avant de comprendre ; l’autre comprendre pour prévenir. Un débat bien connu et qui n’est pas terminé !

Saga "La Hammer" - Page 3 Fille_14

Anecdotes :
Sortie anglaise : 17 octobre 1971 Sortie française : 19 mars 1972    
Réalisateur : Peter Sasdy
Scénario : L.W. Davidson, d’après une histoire d’Edward Spencer Shew.
Pour les scènes de la cathédrale Saint-Paul, une autorisation a été demandée et refusée pour filmer sur place. Une réplique a été construite à la place.
Dans une conversation entre le Dr Pritchard et Dysart, ils mentionnent « Notre Reine Victoria ». Le film se déroule 15 ans après les meurtres de l’Éventreur, ce qui donne 1903, deux ans après la mort de la reine Victoria, sous le règne de son fils Édouard VII.
Éric Porter/Pritchard : acteur anglais (1928-1995), il devient un pilier du théâtre britannique. Au cinéma, il a joué dans La chute de l’empire romain (1964), Le héros de Télémark (1965), Le gentleman de Londres (1966), Le peuple des abîmes (1968), Antoine et Cléopâtre (1972), Le grand défi (1975), Les 39 marches (1978). Il a également tourné pour la télévision : La dynastie des Forsyte (1967), Anna Karenina (1977), Winston Churchill (1981), Les aventures de Sherlock Holmes (1985), Le retour de Sherlock Holmes (1986). Il succomba à un cancer.
Angharad Rees/Anna : actrice anglaise (1944-2012), dont c’est pratiquement le seul film ; vue à la télévision dans Chapeau melon et bottes de cuir (1968), Paul Temple (1970), Poigne de fer et séduction (1972), Angoisses (1974), Les enquêtes de Remington Steele (1985), Close to Home (1989-1990).
Jane Merrow/Laura : actrice anglaise, vue à la télévision dans Destination danger (1964, 1965), Alias le Baron (1966), Le Saint (1965, 1966), Le Prisonnier (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1967), Mission Impossible (1970), Mannix (1972, 1973), L’homme qui valait trois milliards (1974, 1977), L’incroyable Hulk (1981), Pour l’amour du risque (1982), Magnum (1983), MacGyver (1986).
Keith Bell/Michael : acteur anglais, surtout vu à la télévision : ZCars (1964), Poigne de fer et séduction (1972), Crown Court (1972, 1978). Plus de référence après 1984.
Derek Godfrey/Dysart : acteur anglais (1924-1983), vu principalement à la télévision : The Invisible Man (1958), Destination danger (1960), Alias Le Baron (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1968), Poigne de fer et séduction (1974), Les professionnels (1979) ; au cinéma dans La déesse des sables (1968), Jules César (1970), L’Abominable docteur Phibes (1971).

Saga "La Hammer" - Page 3 Fille_15
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Message  Estuaire44 Mer 30 Mar 2022 - 16:50

Après Mission... Highly Improbable, Jane Merrow tint un moment la corde comme remplaçante de Diana Rigg, mais ce fut Linda Thorson que le nouveau producteur des Avengers sortit de son chapeau.  Merci pour la critique !
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Message  Camarade Totoff Jeu 21 Avr 2022 - 14:22

Dans les griffes de la momie (The Mummy's Shroud, 1966)
***

Saga "La Hammer" - Page 3 Griffe16

Résumé
Financé par l'autoritaire Stanley Preston, l’archéologue sir Basil Walden entre dans le tombeau d’un pharaon mais le gardien de celui-ci ramène à la vie la momie du serviteur qui décime les membres de l’expédition.
Saga "La Hammer" - Page 3 Griffe17

Critique
La malédiction de la momie est un sujet des plus rebattus dans le film d’horreur et, aimant les suites, la Hammer ne pouvait manquer d’en faire à son célèbre La Malédiction des Pharaons (1959). Sans arriver à ce niveau, cette production - la dernière que la Hammer tourna aux studios de Bray qui lui revenaient très cher - est de bonne facture, bien réalisée et avec un petit quelque chose d’original.

Saga "La Hammer" - Page 3 Griffe18

Une première touche d’originalité vient du temps que Gilling consacre au mécène de l’expédition dans une sorte d’introduction qui vient minorer la découverte de la tombe en elle-même. L’introduction mêlant commentaires de faux hiéroglyphes et scènes en prises de vue réelles était déjà d’une bonne facture avec un côté sensible et touchant. Une seconde touche concerne la momie elle-même. Alors que dans la plupart des cas, la momie tueuse est celle qui est découverte, ici, c’est celle d’un serviteur du Pharaon disparu qui est chargé des crimes. En outre, elle n’est pas libre de ses actes mais téléguidé par la famille du gardien de la tombe. La Hammer renouvelle ainsi cette quasi-figure obligée. Dernier point positif : quoique rapide, la fin est maîtrisée, mêlant action et tension avec réussite ; ce qui est loin d’être une généralité chez la Hammer plutôt adepte de la fin abrupte !

Saga "La Hammer" - Page 3 Griffe19

Le casting était moins prestigieux que de coutume mais il est utilisé de façon différente. En effet, l’archéologue qui est en général la figure importante disparaît ici à la moitié du film ! André Morell réalise une solide composition dans ce qui est certainement son rôle le plus important pour la Hammer. C’est le mécène, joué par John Philipps qui apparaît comme le premier rôle masculin ; ce qui décentre l’action de manière radicale par rapport que ce soit avec la Malédiction mais aussi avec le plus traditionnel La momie sanglante (1972). On tient même un authentique « méchant » avec Roger Delgado qui a un rôle plus développé que d’habitude et qui s’en sort plus qu’avec les honneurs. La motivation de son personnage est ainsi plus complexe qu’elle n’en a l’air, notamment sa dernière scène qui éclaire la psychologie d’Hamid très crûment. Le film met aussi particulièrement à l’honneur ce second rôle de premier plan qu'est Michael Rippert, l’acteur le plus prolifique de la Hammer qui tient là son rôle préféré ; tantôt drôle en souffre-douleur mais aussi qui nous touche dans sa détresse et dont la mort du personnage choque. Les vedettes féminines sont résolument à l’arrière-plan, y compris Maggie Kimberley, la traditionnelle Hammer’s Girl blonde mais qui n’a pas à jouer de ses charmes, ni à crier et à qui va échoir la dernière action d’importance. Décidément, un film pas comme les autres !

Saga "La Hammer" - Page 3 Griffe20

Anecdotes :
Sortie anglaise : 18 juin 1967 Sortie française : 19 juin 1968
Réalisateur : John Gilling
Scénario : John Elder
Preston indique à la police qu’en tant que sujet britannique, il a droit à certains égards. L’Égypte, sans être une colonie britannique, fut un protectorat jusqu'en 1922 mais l’influence de Londres resta forte jusqu’à la prise du pouvoir de Nasser en 1953.
Au cours des années 60 et 70, la Hammer collabora avec le bureau de promotion du lait sur de nombreuses opérations de promotion. Une photo montre ainsi Eddie Powell, dans son costume de momie, tenant son verre de lait !
C’est le dernier double-programme de la Hammer (associé à Frankenstein créa la femme).
John Philipps/Stanley Preston : acteur anglais (1914-1995), vu au cinéma dans Richard III (1955), Le voyageur des plaines (1957), L’affaire Dreyfus (1958), Le village des damnés (1960), Les clés de la citadelle (1962), Le jardin des tortures (1967). Il tourna également pour la télévision : The Black Tulip (1956), Destination Danger (1960, 1961), ZCars (15 épisodes, 1962-1978), Alexandre Graham Bell (1965), Chapeau melon et bottes de cuir (1967), Amicalement vôtre (1971), Les Rivaux de Sherlock Holmes (1973), Hazell (1978).
David Buck/Paul Preston : acteur anglais (1936-1989), vu au cinéma dans Le justicier aux deux visages (1963) et à la télévision dans Jason King (1972), Poigne de fer et séduction (1973), Bergerac (1984). Il doubla Gimli dans le film d’animation Le seigneur des anneaux (1978). Il succomba à un cancer.
Elizabeth Sellars/Barbara Preston : actrice écossaise (1921-2019), vue au cinéma dans La comtesse aux pieds nus (1954), Le voyageur des plaines (1957), Les 55 jours de Pékin (1963), La méprise (1973) et à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présents (1953), Chapeau melon et bottes de cuir (1969).
Maggie Kimberly/Claire de Sangre : Maggie Simmons (1942-2009), actrice anglaise née en Afrique du Sud, fut d’abord mannequin, avant d’épouser le 4ème comte de Kimberley dont elle divorça en 1965 après avoir repris sa carrière d’actrice avec une orthographe légèrement différente de son nom d’épouse. Sa carrière, plutôt mince, comprend Le grand inquisiteur (1968) et Département S (1969). Elle cessa de tourner après 1968.
Tim Barrett/Harry : acteur anglais (1929-1990), il a tourné essentiellement pour la télévision : Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1967), Le Saint (1965, 1967), Dad’s Army (1969, 1975), Amicalement vôtre (1971), Terry and June (1980-1987).
Richard Warner/inspecteur Barrani : acteur anglais (1911-1989), il a principalement travaillé pour la télévision : The merchant of Venise (1947), Sherlock Holmes (1955), Destination danger (1960), sir Francis Drake (1961), Chapeau melon et bottes de cuir (1962), Le Saint (1966), ZCars (1970), Les Rivaux de Sherlock Holmes (1971), Crown Court (1972-1977), Angoisses (1975).
Catherine Lacey/Haiti : actrice anglaise (1904-1979), vue au cinéma dans Une femme disparaît (1938), Whisky à gogo (1949), Le spectre du chat (1961), La vie privée de Sherlock Holmes (1970), et à la télévision dans Maigret (1962), Paul Temple (1969), Les Rivaux de Sherlock Holmes (1971).
Eddie Powell/La Momie : acteur anglais (1927-2000), il a surtout été cascadeur mais il a également tourné pour la télévision : Chapeau melon et bottes de cuir (1964), Destination danger (1966), Le Prisonnier (1967), Target (1977, 1978) ; au cinéma dans Les Daleks envahissent la Terre (1967), Le peuple des abîmes (1968).
Biographie d'André Morell dans Le Chien des Baskerville, de John Gilling et Michael Rippert dans La femme reptile et de Roger Delgado dans L’empreinte du dragon rouge.
Saga "La Hammer" - Page 3 Griffe21
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Message  Camarade Totoff Mer 18 Mai 2022 - 13:29

Les démons de l’esprit (Demons of the Mind, 1971)
***
Saga "La Hammer" - Page 3 Dzomon10
Résumé
En Bavière, vers 1830, victime de superstitions et se croyant frappé de malédiction, le baron Zorn séquestre son fils Emil et sa fille Elisabeth et fait appel à un spécialiste en sciences occultes. Mais des crimes commis dans la contrée angoissent les habitants qui, écoutant un prêtre fanatique, se retournent contre Zorn.
Saga "La Hammer" - Page 3 Dzomon11
Critique
Un film violent, peut-être le plus violent de toute l’histoire de la Hammer. De nombreuses scènes sont extrêmement dures et leur fréquence augmente à mesure que l’on s’approche de la fin. C’est très efficace pour faire monter la tension et tenir le spectateur en haleine mais c’est dur à voir et le final est réellement éprouvant.
Saga "La Hammer" - Page 3 Dzomon12
C’est Michael Carreras et sa femme Jo qui eurent l’idée du film après avoir vu la pièce de théâtre « Children of the Wolf » à Dublin le 15 mars 1971 et dont l’idée de jumeaux vengeurs paraissait intéressante. Michael Carreras apprécia particulièrement la prestation de Shane Briant. Dès que la saison théâtrale fut terminée, il lui proposa un contrat de deux ans avec la Hammer.

Le scénario de Christopher Wicking, intitulé initialement Blood will have Blood (qui aurait été meilleur et correspondait bien au sujet), parle de théories psychanalytiques douteuses dans un décor gothique (les images de l’extérieur du château tantôt de face, tantôt de côté rythment le film) et avec une phraséologie ésotérique. Le tout est déroutant mais la réalisation inspirée de Peter Sykes, aidée par un casting des plus brillants, insuffle une inventivité et une force prodigieuse au film. Sauf que le distributeur EMI ne comprit pas le film, changea le titre et n’accorda qu’une sortie limitée. Malgré cette déconvenue, Michael Carreras demeurerait convaincue qu’il fallait bousculer les codes et les habitudes des spectateurs.

Shane Briant livre une excellente prestation, montrant un Emil continuellement sur le fil du rasoir, l’air malade et angoissé pour sa sœur. Gillian Hills est moins convaincante mais s’acquitte honorablement de son rôle de « Hammer’s Girl ». En revanche, Robert Hardy en Zorn et Patrick Magee en Falkenberg sont absolument formidables ; le premier peut-être encore plus que le second. Leur final est d’une grande violence mais surtout pour Hardy qui livre pour finir une prestation totalement hallucinée, effrayante au possible.
Saga "La Hammer" - Page 3 Dzomon13
Le film veut rassurer le spectateur tout d’abord. La calèche noire du départ et son cocher impressionnant tout comme la course d’une jeune fille blonde dans les bois ; c’est du Hammer pur sucre. Que le cocher fasse aussi geôlier peut renvoyer à Dracula et avoir un savant déchu nommé Falkenberg (Frankenstein déguisé ?), voilà qui ne peut que laisser penser que nous sommes en terrain connue. Tout comme l’érotisme clairement affiché (le sein de Gillian Hills au départ et un nu intégral complaisamment montré lors d’une séance d’essayage), plus explicite en ce début de 70’.

Ce qui sort des sentiers battus, ce sont les thèmes de l’inceste et de la folie ; des termes datés ou ésotériques habillent des réalités psychanalytiques bien réelles. « Hystérie » était aussi un mot commode au XIXème siècle. Difficile de savoir la part de réel dans l’histoire mais ce n’est pas le plus important puisque ce qui est cru devient aussi important que ce qui est vrai (Talleyrand). Le rituel villageois, un peu débridé, prend une coloration de rite expiatoire dérangeant. Le sang a toujours intéressé la Hammer mais ici, il n’est pas filmé et montré que discuté. Sa « corruption » ou sa « pureté » sont questionnées et les réponses, même datées, restent malsaines.
Saga "La Hammer" - Page 3 Dzomon14

Anecdotes :
Sortie anglaise :  5 novembre 1972. Sortie française : 20 septembre 1973      
Réalisateur : Peter Sykes
Scénario : Christopher Wicking, d’après une histoire de Christopher Wicking et Frank Godwin
C’était le premier film de Shane Briant qui confia qu’Yvonne Mirtchell « était la plus merveilleuse de mes mentors. Un des meilleurs castings de la Hammer, je pense ».
EMI préféra sa propre affiche aux choix original de la Hammer. Michael Carreras en fut d’autant plus affecté que son père James prit le parti du distributeur.
Le DVD Studio Canal écrit « comte Zorn » alors que le film dit « baron ».
Paul Jones/Carl Richter : acteur anglais, dont c’est l’unique film de la carrière ; vu à la télévision dans ZCars (1967), Jackanory (1970-1978), Poigne de fer et séduction (1973), Cosmos 1999 (1975), Uncle Jack (quatre séries en 1990, 1991, 1992, 1993). Plus de références après cette date. En revanche, musicien, il a composé les bandes-son d’une quinzaine de films et de séries dont Quoi de neuf Pussy Cat ? (1965), Good Morning England (2009), The Gentleman (2019).
Patrick Magee/Falkenberg : acteur anglais (1922-1982), vu au cinéma dans Les criminels (1960), Le masque de la mort rouge (1964), Le messager du diable (1965), Marat/Sade (1967), Orange mécanique (1971), Histoires d’outre-tombe (1972), Asylum (1972), Barry Lindon (1975), Les sœurs Brontë (1979), Les Chariots de feu (1981) et à la télévision dans ZCars (1962), Chapeau melon et bottes de cuir (2 épisodes, 1963), Les Champions (1968), Poigne de fer et séduction (1973), King Lear (1974). Il succomba à une crise cardiaque.
Gillian Hills/Elisabeth : actrice anglaise née au Caire, découverte par Roger Vadin pour le casting des Liaisons dangereuses (1959), vue dans Les aventuriers de la  jungle (1964), la faute de l’abbé Mouret (1970), Orange mécanique (1971). Elle se retire en 1975 pour devenir illustratrice.
Robert Hardy/baron Zorn : acteur anglais (1925-2017), vu au cinéma dans La dernière torpille (1958), L’espion qui venait du froid (1965), le manoir des fantasmes (1974), Frankenstein (1994), Raison et sentiments (1995), Harry Potter et la chambre des secrets (2002), Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (2004), Harry Potter et la coupe de feu (2005), Harry Potter et l’Ordre du Phénix (2007) et à la télévision dans Othello (1955), David Coppefield (1956), The Troubleshooters (1966-1970), Le Saint (1968), Mme Columbo (1979), Winston Churchill (1981), Les orages de la guerre (1988-1989), Les souvenirs de Sherlock Holmes (1992), Inspecteur Morse (1993), Inspecteur Barnaby (1999), Inspecteur Lewis (2010).
Kenneth J. Warren/Klaus : acteur australien (1929-1973), vu au cinéma dans Le pirate des mers du Sud (1954), mais principalement à la télévision dans Chapeau melon et bottes de cuir (1961, 1963, 1964, 1967), ZCars (1963), Destination danger (1966), Les Champions (1968), Le Saint (1968), Amicalement vôtre (1971).
Yvonne Mitchel/Hilda : actrice anglaise (1915-1979), vue au cinéma dans La reine des cartes (1949), Tempête sur la Jamaïque (1958), Le procès d’Oscar Wilde (1960), Gengis Khan (1965) ; à la télévision dans Douglas Fairbanks JR présente (1954). Elle succomba à un cancer.
Michael Hordern/Le prêtre : acteur anglais (1911-1995), vu au cinéma dans Les ailes brûlées (1948), Le mystère du camp 27 (1949), Le prisonnier du harem (1954), L’armure noire (1955), Alexandre le Grand (1956), Contre-espionnage à Gibraltar (1958), Coulez le Bismarck ! (1960), Le Cid (1961), Cléopâtre (1963), L’espion qui venait du froid (1965), La mégère apprivoisée (1967), Quand les aigles attaquent (1968), Anne des mille jours (1969), Théâtre de sang (1973), Joseph Andrews (1977), Gandhi (1982), Lady Jane (1986), et à la télévision dans Antigone (1949), Macbeth (1960), Le monde merveilleux de Disney (1963), Jackanory (1973-1979), Shogun (1980), Le roi Lear (1982), Inspecteur Morse (1987).
Biographie de Shane Briant dans Frankenstein et le monstre de l’enfer et Capitaine Kronos, chasseur de vampires.

Saga "La Hammer" - Page 3 Dzomon15
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Message  Camarade Totoff Ven 10 Juin 2022 - 14:07

Le dernier vrai Hammer

Une fille... pour le Diable (To the Devil...a daughter, 1976)
***
Saga "La Hammer" - Page 3 Une_fi10

Résumé
Excommunié près de vingt ans plus tôt, le Père Michael dirige une secte sataniste adorant Astaroth. Une jeune novice, Catherine, a été choisie pour devenir l’incarnation du Diable. Mais son père trahit la secte et supplie l’écrivain occultiste John Verney de la sauver avant la cérémonie fatale.

Saga "La Hammer" - Page 3 Une_fi11

Critique
Dernier véritable film produit par la Hammer avant d’être mise en sommeil, Une fille… pour le Diable est un film très dur, qui parvient à inscrire l’occultisme le plus noir dans la modernité des Seventies. Le film put se faire malgré les sévères économies auxquelles s’astreignait le studio pour rester à flots parce qu’une option sur les droits des livres de Dennis Weatley avait été partagé entre la Hammer et Charlemagne, la compagnie de Christopher Lee et de l’ancien producteur de la Hammer, Anthony Nelson Keys. Michael Carreras obtint l’accord de Weatley et un financement partiel d’EMI. Malheureusement, le film connut de sérieux déboires de production. Heureusement, il a conservé un impact puissant.
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Une fille… pour le Diable réussit là où Dracula 72 et Dracula habite toujours à Londres avaient échoué : inscrire le fantastique horrifique dans son époque. Justement, en faisant l’économie des vieux oripeaux « gothiques ». Si l’ordre des « Enfants du Seigneur » est imaginaire, il rejoint les nombreuses sectes satanistes qui peuplent le cinéma (et la réalité). Associer rituels diaboliques et une jeune fille vêtue en nonne est une belle ironie, sans surprise mais avec un puissant effet blasphématoire. Si la déchristianisation dépeuplait les églises dans les années 70, le christianisme demeurait vivace. Pourtant, à aucun moment, l’Église catholique (tout juste représentée par un cardinal) ne jouera pas un rôle déterminant. Le discours que tiendra Catherine à John Verney est bien davantage ésotérique que chrétien. Verney est un écrivain passionné d’occultisme, et quelque peu proche de son portefeuille, mais qui va se charger d’affronter Astaroth et ses séides. La Hammer gardait un potentiel subversif !

Le scénario n’est pourtant pas sans reproches. Le démarrage est un brin poussif, le temps de montrer tous les personnages ; ce qui donne une approche confuse. Si à l’origine, le roman fut d’abord adapté par John Peacock, il fut réécrit par Christopher Wicking mais le script définitif est l’œuvre de Gerald Vaughan-Hughes (non crédité). Ni Michael Carreras ni Christopher Wicking ne comprirent la fin qui fut tournée ! Le spectateur non plus.
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Le film dispose d’un casting très convaincant, à commencer par Christopher Lee. Féru d’occultisme lui-même, l’acteur anglais passe du côté des satanistes, dix ans après les voir combattu dans Les vierges de Satan. Son père Michael est une véritable créature diabolique. Le seul capable de sourire lors d’une scène vraiment très dure où deux autres personnages montrent de très crédibles signes de dégoût. De fait, le spectateur éprouve plusieurs fois un sérieux malaise devant l’horreur montrée et non plus suggérée, ou pas seulement. Denholm Elliott est épatant dans ce père transi d’horreur, qui finit ravagé par la terreur la plus abjecte, mais qui conserve assez de lucidité et de dignité pour au moins tenter de sauver sa fille. Fille splendidement incarnée par Nastassja Kinski, qui incarne tantôt la douceur un peu enfantine de la nonne recluse qui sort au monde pour la première fois, puis la folle en proie à une violente crise et qui parvient à charger son regard de la dangerosité de l’être dépossédé de lui-même. L’actrice trouva Richard Wymark plutôt dur mais apprécia de tourner avec lui. Elle regretta juste d’avoir été entièrement dénudé, ce qui ne s’imposait pas en effet. Quant à Richard Wymark, il a un rôle singulier puisqu’il est certes le « sachant » traditionnel mais surtout, il est celui qui passe d’une posture d’observateur à celle d’acteur. Lui aussi participe à la modernisation de ce type de profil. Si la Hammer devait encore produire Une femme disparaît, en 1978, Une fille… pour le Diable est pourtant son dernier film authentique. Le dernier dans le genre qui la fit connaître.
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Anecdotes :
Sortie anglaise : 4 mars 1976 Sortie française : 30 mars 1977
Réalisateur : Peter Sykes
Scénario : Christopher Wicking et John Peacock d’après le roman de Dennis Weatley
Peter Sykes avait été impressionné par la prestation de Nastassja Kinski dans son premier film The Wrong Move.
Dennis Wheatley, qui, par amitié, avait accordé à Christopher Lee la gratuité des droits d’exploitation de son roman, se déclara offensé par le traitement grand-guignolesque du dénouement du film. Dépité, le comédien se rangea à l’opinion du romancier sans pouvoir modifier le choix de la production.
C’est le dernier film de Christopher Lee pour la Hammer avant Le locataire (2011).
Avant que Richard Widmark ne soit choisi, son rôle avait été proposé à Klaus Kinski. Il a refusé, déclarant qu’il n’avait aucun problème à être dans un film où sa jeune fille était entièrement nue, mais il ne pouvait pas garantir qu’il resterait sobre pendant toute la durée du tournage.
Les ellipses vues sur le matériel promotionnel (« To the Devil . . . a Daughter ») n’apparaissent pas dans le titre en tête du film, où il est écrit « To the Devil a Daughter ». En outre, le roman source épelait le titre comme « To the Devil - a Daughter ».
Richard Widmark/John Verney : acteur américain (1914-2008), il a tourné pour le cinéma dans Le carrefour de la mort (1947), La dernière caravane (1956), Alamo (1960), La conquête de l’Ouest (1962), Les Cheyennes (1964), Le crime de l’Orient-Express (1974), True Colors (1991). Il a également tourné pour la télévision : I love Lucy (1955), Madigan (1972-1973).
Nastassja Kinski/Catherine : actrice allemande née Nastassja Aglaïa Naksynski. Son père est l’acteur Klaus Kinski (1926-1991). C’est son second film. Elle a ensuite tourné Tess (1979), Paris, Texas (1984), Harem (1985), Si loin, si proche (1993), American Rhapsody (2001), Inland Empire (2006). Elle a aussi tourné pour la télévision : Tatort (1977), L’anneau de Cassandra (1996), Les liaisons dangereuses (2003), Police de caractère (2022).
Honor Blackman/Anna : actrice anglaise (1925-2020), vue à la télévision dans Douglas Fairbaks Jr présente (1956), The Invisible Man (1958), Destination danger (1960), Le Saint (1962), Chapeau melon et bottes de cuir (1962-1964), Columbo (1972), Associés contre le crime (1983), Docteur Who (1986), Jack et le haricot magique (2001), Inspecteur Barnaby (2003), Coronation Street (2004), Casualty (2013) ; au cinéma dans Atlantique, latitude 41° (1957), Jason et les Argonautes (1963), Goldfinger (1964), Les chemins de la puissance (1965), Rio Verde (1971), Le journal de Bridget Jones (2001).
Denholm Elliott/Henry Beddows : acteur anglais (1922-1992), vu au cinéma dans Commando sur Rhodes (1954), Alfie le dragueur (1966), La rose et la flèche (1976), Les aventuriers de l’arche perdue (1981), Indiana Jones et la dernière croisade (1989) et à la télévision dans Alfred Hitchcock présente (1958, 1959), Destination danger (1966), Amicalement vôtre (1972), Angoisses (1975), La maison de tous les cauchemars (1980).
Anthony Valentine/David : acteur anglais (1939-2015), vu à la télévision dans Douglas Fairbanks Jr présente (1953), Chapeau melon et bottes de cuir (1967, 1968), Callan (1967-1972), Département S (1969), ZCars (1972), Colditz (1974), Angoisses (1975), Cosmos 1999 (1975), Raffles (1975-1977), La maison de tous les cauchemars (1980), Bergerac (1983), Les souvenirs de Sherlock Holmes (1991), Hercule Poirot (2006), Coronation Street (2009-2010). Ce film constitue constitue pratiquement sa seule incursion sur grand écran.
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Message  Camarade Totoff Lun 20 Juin 2022 - 13:44

Conclusion générale
Qui a peur de la Hammer ?

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« Les productions Hammer avaient une atmosphère incroyable. Elles étaient flamboyantes et très osées (…). Il s’en dégageait une certaine jubilation ainsi qu’une beauté saisissante »

Tim Burton

La Hammer occupe un statut particulier au sein de la production fantastique de l’époque et encore aujourd’hui.

En guise de préliminaires : le gothique anglais
En 1764 paraît un court roman, assez moyen dans le fond mais qui va révolutionner la littérature. Il s’appelle Le Château d’Otrante écrit par Horace Walpole, fils du tout premier Premier ministre anglais. Ce texte va à rebours du contexte européen des Lumières (Enlightment en anglais) et va lancer une véritable mode bien servi par l’éditeur William Lane qui flaire la bonne affaire. Dans une production pléthorique et bien souvent de qualité médiocre, principalement écrite et lue par des femmes, vont émerger de véritables auteurs et des œuvres majeures : Ann Radcliffe (Les mystères du château d’Udolphe, 1794), Matthew Gregory Lewis (Le Moine, 1796) ; où le macabre côtoie le décorum médiéval, où le religieux tient une place importante et où on retrouve les thèmes de la possession, du vampirisme, des secrets venus du passé... Le genre gothique disparaît après 1824. Plus tard naîtront la science-fiction avec Mary Shelley (Frankenstein ou le Prométhée moderne), le fantastique et l’horreur avec Robert Louis Stevenson (L’étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde), Oscar Wilde (Le portrait de Dorian Gray) et Bram Stocker (Dracula).  L’ouvrage de référence sur cette littérature est Le roman « gothique » anglais de Maurice Lévy, Bibliothèque de l’évolution de l’humanité, 1964 (réédition, Albin Michel, 1995).

I Naissance de la Hammer
En 1913, un émigré espagnol, Enrique Carreras, achète un cinéma à Londres et en fait un des premiers multiplex. Il se constitue vite une chaîne de distribution et crée une firme de distribution, Exclusive Films. En 1935, il s’associe à William Hinds, ancien comédien sous le pseudonyme de Will Hammer, surnom qui lui a été inspiré par le quartier de Hammersmith où il vivait. Depuis 1934, Hinds est le propriétaire de la société Hammer Production. Exclusive Films absorbe celle-ci et produit des films de série B vite vus mais rentables.  Après la guerre, l’activité reprend en 1948 et, en 1949, la firme prend le nom de Hammer Films Production. James Carreras, fils d’Enrique, et Anthony Hinds, fils de William, en prennent la direction. Le premier s’occupe de l’administratif, le second du développement des projets. Ils sont rejoints par Michael Carreras, fils de James.
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II L’Age d’Or
50 films sortent entre 1949 et 1957. La Hammer s’installe régulièrement dans de vieilles demeures anglaises pour ses séquences d’extérieur d’où une esthétique victorienne identifiable. De nombreux partenariats sont passés avec des compagnies américaines, notamment la Columbia en septembre 1957. A la fin des années 50, la Hammer décide de réadapter Frankenstein, personnage laissé à l’abandon dans la décennie précédente avec le déclin du cinéma d’épouvante américain. C’est un succès qui lance un long cycle fantastique de vingt ans. De 1957 à 1977, 42 films furent produits. Avant de se lancer, les dirigeants de la Hammer avaient lu les classiques de la littérature gothique, ce qui va caractériser sa production. Outre l’horreur gothique, la firme se diversifiera avec des thrillers horrifiques teintés de fantastique : Hurler de peur (Seth Holt, 1961), Paranoïac (Freddie Francis, 1964), Fanatic (Silvio Narizzano, 1964).

III Déclin et disparition
A la fin de ce cycle, la Hammer est à bout de souffle et Michael Carreras n’a pas le sens des affaires de son père (démissionnaire le 31 janvier 1973). La firme ne parvient plus à s’adapter au marché et voit arriver George A. Romero ou Dario Argento, lesquels démodent le style gothique. Les Majors se détournent de la Hammer qu’elles avaient toujours distribué. A partir de 1972, la Hammer entame un déclin qui devient irréversible. En cause, pour partie, une politique de courte vue privilégiant l’exploitation des segments les plus rentables en rognant sans cesse sur les coûts de production d’où une baisse de la qualité. Le concept de « série B » ou « série Z » n’a rien à voir avec la qualité artistique mais avec les budgets allant de petit à néant. La Hammer glissait du premier vers le second. Le cinéma européen décline dans son ensemble à cette époque face à la résurgence d’Hollywood et à l’arrivée des films asiatiques. En 1979, la Hammer cesse ses activités cinéma et se tourne, sans succès, vers la télévision puis entre en sommeil, ne se maintenant en vie que pour la gestion de son passé glorieux. Par un curieux retour des choses, le culte autour de la Hammer n’a jamais été aussi fort alors qu’elle était mourante. Michael Carreras démissionne à son tour en 1979 lorsque la Hammer est mise en liquidation judiciaire.
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IV Renaissance ?
La société fut sauvée grâce au projet télévisuel « La Maison Hammer du Mystère et du Suspense », programme diffusée en 1980 sous le titre de Hammer House of Horror (ITV). La série revisite les termes traditionnels de la firme. Les recettes permirent à Brian Lawrence et Roy Skeggs d’acheter la Hammer à ICI, son créancier. En 1983/1984 est diffusée une seconde anthologie, Hammer House of mystery and Suspence. Lawrence prit sa retraite en 1985 et Skeggs vendit ses parts en 2000.  En 2007 (et deux changements de direction), la Hammer, racheté par Jon de Mol (fondateur d’Endemol) via son groupe Cyrte Investissement, refait une production sous la présidence de Simon Oakes, une web-série nommée Beyond the Rave, réalisée par Matthias Hoene et disponible sur MySpace. C’est une histoire de vampires. En 2009 sort Le Locataire qui permet un nouveau départ sur le marché américain. A son casting : Jeffrey Dean Morgan, Hillary Swank et Christopher Lee. En 2010, Laisse-moi entrez (avec Chloé Grace Moretz) est le premier des nouveaux films de la Hammer à bénéficier d’une sortie dans les cinémas. C’est un remake d’un film suédois sur le thème vampirique. En 2011 sortit Wake Wood, un long-métrage d’horreur à la sortie limitée mais qui reçut un accueil critique favorable. Puis La Dame en noir (2012, avec Daniel Radcliffe) qui a droit à sa suite en 2015. En 2019 est sorti The Lodge.

V Le style Hammer
« Horreur » vient de l’anglais Horror qui renvoie davantage à l’idée de terreur psychologique. C’est un fantastique qui suscite un sentiment de peur physique. Chez la Hammer, c’est la fin du romantisme. Le vampire ne souffre pas de son inhumanité : c’est une pure bête. A une époque très morale, ces films expriment la dualité de chacun. Dracula réalise des fantasmes.  L’usage de la couleur constitue la marque distinctive de la firme. Le cycle se construit sur une esthétique saignante associée à un érotisme omniprésent. Il s’enracine dans un univers victorien réaliste et les monstres y battent en brèche les valeurs de ce monde : ordre moral, convenances bourgeoises, pouvoir de l’Église, tabous sexuels…Chaque film est soumis à la contrainte du petit budget, contrainte à la fois nécessité économique et vue comme la condition de créativité technique et artistique. La Hammer est aussi la spécialisation d’une petite équipe : Fisher/Cushing/Lee mais aussi Freddie Francis, John Gilling, Don Sharp, Roy Ward Baker (réalisateurs), Michael Carreras et Anthony Hinds (producteurs), Jimmy Sangster ou Nigel Kneole (scénaristes), Michael Gough, Oliver Reed (acteurs) et les « Hammer Girls » : Barbara Shelley, Caroline Munro, Veronica Carlson…La Hammer n’édulcorait pas ni la violence ni l’érotisme inhérents aux grands mythes du fantastique. Elle laissait s’exprimer les sensibilités de ses réalisateurs malgré le formatage du genre. C’est ce qui distingue la Hammer du reste de la production fantastique : une approche scientifique, le décorum victorien, la manière dont l’histoire est racontée. Le « style Hammer », reconnaissable dès le générique, a marqué autant que ses réalisateurs.

Conclusion : la Hammer ne meurt jamais

VI Le blason de la Hammer

Peter Cushing
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Peter Cushing (1913-1994) se forma au théâtre avant de devenir figurant à Hollywood jusqu’en 1942. Spécialiste des films fantastiques, il fut un des plus grands acteurs de la Hammer. Il fut associé 20 fois à Christopher Lee ; la dernière fois étant dans La maison de la peur (1974, avec Vincent Price). Il est souvent celui qui s’oppose aux forces démoniaques. Dans Le train des épouvantes (1965), il incarne la Mort elle-même. En 1977, il incarne le Grand Muff Tarkin dans Stars Wars épisode IV-Un nouvel espoir. A la télévision, il joua dans Chapeau melon et bottes de cuir (saison 5 et 7) et fut Sherlock Holmes (1968) et le Docteur (Docteur Who contre les Daleks, 1965 et Les Daleks envahissent la Terre, 1968). En tout, il tourna 128 films et la critique ne voit aucune fausse note. La mort de sa femme Helen en 1971 fut un traumatisme pour l’acteur qui se replie sur lui-même. Il ne s’en remit jamais, travaillant beaucoup pour survivre : Frissons d’Outre-tombe (1973), La secte des morts-vivants (1976). A sa mort, les cendres de son épouse furent récupérées et mêlées aux siennes dans un lieu connu des seuls intimes.

Terence Fisher
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Terence Fischer (1904-1980), réalisateur, est avant tout célèbre pour sa longue collaboration avec la Hammer. Orphelin de père à 4 ans, il fut envoyé par ses grands-parents dans une école militaire du Sussex, le Christ’s Hospital à Horsham. A 16 ans, il s’engage dans la marine marchande. A 21 ans, il est engagé comme chiffonnier dans un magasin de tissus puis est vendeur de tapis. En 1933, il se fait engager comme « chapman » aux Shepherds Bush Studios. Il devient monteur en 1936. En 1947, il réalise son premier film, Colonel Bogey. En 1949, c’est Si Paris l’avait su puis The Last Page (1951), sa première collaboration avec la Hammer. Déjà intéressé par le fantastique, Fisher s’y consacre entièrement à partir de 1956 et devient l’inventeur d’un cinéma fantastique moderne qu’il baptise « matérialisme fantastique ». Il profite du réalisme donné par le technicolor pour faire couler le sang abondamment. Le cycle vampirique va plus loin dans l’érotisation du sang : il part des canines de Dracula, salit les mains de Van Helsing, s’écoule du cou de jeunes femmes déshabillées (Le Cauchemar de Dracula). Fisher refuse l’horreur gratuite ; elle repose sur un fondement philosophique et moral. Le Mal est partout y compris chez ses adversaires qui défendent l’ordre bourgeois. Les monstres de Fisher sont de chair et de sang et évoluent dans un monde bien réel. Fisher a ses thèmes bien à lui : la figure du double, la nature du mal, sa dissimulation derrière la beauté, la figure récurrente de l’homme supérieur vivant sans morale et vouée à sa propre destruction. En 1962, l’échec du Fantôme de l’Opéra le mit en disgrâce durant quatre ans auprès de la Hammer. Fisher va renouveler le cycle Frankenstein où chaque film a une atmosphère propre et où la figure du baron se construit petit à petit. Il renouvelle également le portrait du docteur Jekyll en le présentant en triste bourgeois quand Hyde est un bel homme. C’est essentiellement à travers ses films que l’on se souvient de la Hammer. Tarantino et Burton l’admirent.

Christopher Lee
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Christopher Lee (1922-2015) tourna dans 225 films tout au long d’une carrière notamment illustrée par son interprétation du Mal ; du comte Dracula (9 reprises entre 1957 et 1976), de Fu Manchu (1965-1969), de Saroumane (le Seigneur des anneaux-Les deux tours, 2001 et Le Hobbit-Un voyage inattendu, 2012 ainsi que La bataille des cinq armées, 2014) ou du comte Dooku (Stars Wars- Épisode II- L’attaque des clones, 2002 et Épisode III-La revanche des Siths, 2005). Tim Burton, qui l’admirait, le fit tourner à plusieurs reprises : Sleepy Hollow (1999), Charlie et la chocolaterie (2005), Dark Shadows (2012). Il fut aussi l’adversaire de James Bond (L’homme au pistolet d’or, 1974) mais aussi Raspoutine, le moine fou (1966). Il a tourné également pour la télévision : Ivanhoé (1958), Chapeau melon et bottes de cuir (1967, 1969), Cosmos 1999 (1975), Drôle de Dames (1980), Le tour du monde en 80 jours (1989), Les aventures du jeune Indiana Jones (1992), Les nouvelles aventures de Robin des bois (1997-1998). Il fut élevé commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (2001) puis Knight Bachelor (2009).

VI La « Famille Hammer »
C’est ainsi que Peter Cushing et Christopher Lee notamment voyaient la Hammer. De fait, de nombreux acteurs sont récurrents tout au long de l’aventure. Il en va de même des producteurs et de beaucoup de membres de l’équipe technique. Il était juste de leur rendre hommage ici.
Asher (Jack) : directeur de la photographie anglais (1916-1991), il a travaillé sur Le mystère du camp 27 (1949), Frankenstein s’est échappé (1957), Le cauchemar de Dracula (1958), La Revanche de Frankenstein (1958, La malédiction des Pharaons (1959), Le Chien des Baskerville (1959), L’homme qui trompait la mort (1959), Les maîtresses de Dracula (1960), Les deux visages du docteur Jekyll (1961).
Baker (Roy Ward) : biographie dans Docteur Jekyll et Sister Hyde
Bates (Ralph) : biographie dans Docteur Jekyll et Sister Hyde
Bernard (James) : musicien et compositeur anglais (1925-2001), il a travaillé sur Frankenstein s’est échappé (1957), Le cauchemar de Dracula (1958), Le Chien des Baskerville  (1959), Les étrangleurs de Bombay (1959), L’empreinte du dragon rouge (1961), Le baiser du vampire (1963), La Gorgone (1964), La déesse de feu (1965), Dracula, prince des ténèbres (1966), L’invasion des morts-vivants (1966), Frankenstein créa la femme (1967), Les Vierges de Satan (1968), Dracula et les femmes (1968), Le retour de Frankenstein (1969), Une messe pour Dracula (1970), Les cicatrices de Dracula (1970), Frankenstein et le monstre de l’enfer (1974), la légende des sept vampires d’or (1974), la maison de tous les cauchemars (2 épisodes, 1980).
Beswick (Martine) : biographie dans Docteur Jekyll et Sister Hyde
Carreras (James) : producteur anglais (1909-1990), il rejoint Exclusive Films en 1934. Il est mobilisé durant la guerre qu’il termine lieutenant-colonel.  En 1946, il revient comme directeur général d’Exclusive Films. De 1947 à sa retraite en 1972, il est le président de Hammer Films Production. Membre de l’Ordre de l’Empire britannique (1944), il est fait chevalier en 1970.
Carreras (Michael) : producteur et réalisateur anglais (1927-1994), on le retrouve comme producteur dans la plupart des succès de la Hammer comme La revanche de Robin des Bois (1954), Frankenstein s’est échappé (1957), Le cauchemar de Dracula (1958), Hurler de peur (1961). En tant que réalisateur, il a tourné notamment Maniac (1963), Les maléfices de la momie (1964).
Carson (James): biographie dans L’invasion des morts-vivants
Francis (Freddie) : biographie dans Dracula et les femmes
Gilling (John): biographie dans L’invasion des morts-vivants
Gough (Michael) : biographe dans Le cauchemar de Dracula
Guest (Val) : biographie dans Le redoutable homme des neiges
Hinds (Anthony) : de son vrai nom Anthony Hammer (1922- 2013), fils de William Hammer, fondateur de la firme. Il crée d’abord sa propre société de production, Executive Films, qu’il fusionnera avec la Hammer. Il a produit une cinquantaine de films entre 1955 et 1971. A partir de 1961, il remplace Jimmy Sangster comme scénariste sous le pseudo de John Elder. Il écrira notamment La nuit du loup-garou (1961), Dracula et les femmes (1968) et les deux suivants, Frankenstein et le monstre de l’enfer (1974), La maison de tous les cauchemars (1980). Si son originalité tient à l’adjonction de l’occultisme dans le gothique traditionnel (La femme reptile), ses scenarii sont souvent linéaires.
Holt (Seth) : biographie dans Confession à un cadavre (1965).
Keir (Andrew) : biographie dans Dracula, prince des ténèbres
Matthew (Francis): biographie dans Dracula, prince des ténèbres
Morell (André): biographie dans Le Chien des Baskerville
Munro (Caroline) : biographie dans Capitaine Kronos, chasseur de vampires
Nelson Keys (Anthony) : producteur anglais (1911-1985), il débute en 1947 avec Dancing with crime mais sa carrière démarre réellement à partir des années 50. On le retrouve derrière les films depuis Frankenstein s’est échappé (1957) jusqu’à Le Retour de Frankenstein (1969).
Pearce (Jacqueline): biographie dans L’invasion des morts-vivants
Pitt (Ingrid) : biographie dans The vampire lovers
Reed (Oliver) : biographie dans La Nuit du loup-garou
Rippert (Michael): biographie dans La femme reptile
Sangster (Jimmy) : scénariste et producteur (1927-2011) ; comme scénariste, il revisite les mythes en n’hésitant pas à aller très loin dans les pulsions sadiques. Il fut très brièvement réalisateur et ne réussit rien de grandiose. Il travailla pour la télévision : Ghost story (1972-1973), Banacek (1973), L’homme qui valait trois milliards (1974), Dossiers brûlants (1974), Cannon (1975), Wonder Woman (1976-1977), Cauchemar (1981).
Sasdy (Peter) : biographie dans Une messe pour Dracula
Shelley (Barbara): biographie dans Dracula, prince des ténèbres
Troughton (Patrick) : biographie dans La Gorgone
Walters (Thornley): biographie dans Dracula, prince des ténèbres

Bibliographie
ANDREVON (Jean-Pierre) et alii : 100 ans de cinéma fantastique et de science-fiction, Rouge profond, 2013
AKNIN (Laurent) : sir Christopher Lee, Nouveau monde éditions, 2011
BOURGOIN (Stéphane) : Terence Fisher, Edilig, 1984
HEARN (Marcus) : L’Antre de la Hammer, Akileos, 2012
HEARN (Marcus) : Hammer Glamour, Titan Book, 2009 (en anglais)
LENNE (Gérard) : Cela s’appelle l’horror. Le cinéma fantastique anglais 1955-1976, Lignes, 1989
STANZICK (Nicolas) : Dans les griffes de la Hammer, Le Bord de l’eau éditions, 2010, préface de Jimmy Sansgter
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Message  Estuaire44 Lun 20 Juin 2022 - 14:22

Merci pour les chroniques et pour cette conclusion, ce fut un beau voyage !

Et puisque Kate Bush est à la mode :


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Message  Dearesttara Lun 20 Juin 2022 - 14:26

Voilà un magnifique exposé pour conclure cette saga au long cours. Chapeau bas Camarade !  ola banane yeye bananange 1010
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Message  Estuaire44 Mer 11 Jan 2023 - 14:37

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Message  Camarade Totoff Jeu 28 Déc 2023 - 15:00

Les "bonus" de la Hammer




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