Série "Lady Oscar"

Le temps presse, André doit être ramené à la Place des Tuileries et peu importe les soldats qui se dressent devant les Gardes Françaises, l’urgence les protège des attaques.
Le spectateur a le cœur qui bat beaucoup trop fort. André ne peut pas mourir, il a pris tellement d’importance au fil des épisodes, il est devenu une des voix du peuple. Les scénaristes ne peuvent pas faire ça, ne peuvent pas nous faire ça. Alors que Bernard de Châtelet cherche un médecin parmi la foule (et trouve un apothicaire...et un arracheur de dents….soit….), Oscar pour maintenir André près d’elle lui invente un espoir de victoire contre l’armée du roi. Elle lui assure des chances de survie. André n’est pas dupe, il perçoit les larmes de sa compagne. Ils se rassurent comme ils peuvent en parlant de mariage. C’est la première fois que l’on entend le mot « mariage » après le mot « amour » alors non vraiment non le public refuse que ça se termine comme ça. Des paroles échangées…une larme qui se fige…Oscar occupée à ouvrir son cœur ne voit pas qu’André est mort. Ce passage est terrible car c’est la première fois que l’on voit Oscar se livrer autant mais elle a beau se dévoiler, André n’est plus là pour l’entendre. Quand elle fait face à la réalité, elle se relève, reste stoïque comme un militaire qui dirait adieu à un autre de ses semblables. Et au fur et à mesure que les draps, accompagnés par le vent, recouvre le corps d’André, Oscar craque, pousse des cris provenant du ventre. Elle perd l’ami d’enfance, le compagnon d’arme, l’amant.


Alain vient de perdre son binôme et il a beau cacher sa peine derrière le détachement, on commence à le connaître ce gredin, on l’a déjà vu à l’œuvre. On voit bien ses larmes quand il refuse de prendre le commandement à la place d’Oscar. Il compte sur elle comme tout le reste de ses camarades. Elle se doit de continuer.

Mais Oscar n’a plus la force. Et la douleur physique vient s’ajouter à la douleur émotionnelle. La toux qui reprend. Le sang en abondance. La virée nocturne d’Oscar dans un Paris fantomatique nous inquiète. On ne sait pas si elle est à la recherche de sa propre mort. Elle combat sans énergie des soldats. Son cheval meurt. Animal présent depuis le départ, depuis ce moment où on l’a vue adolescente jusqu’à cet instant. Cette fin de parcours est parachevée par la disparition de l’accordéoniste unijambiste dont le corps est transporté par sa fille jusqu’aux eaux de la Seine, tel qu’il le souhaitait. Une sinistre traversée au son de la complainte de la petite fille s’accompagnant à l’accordéon. Passage de relais musical.

C’est dans cette nuit sombre, que nous retrouvons Bernard de Châtelet avec son comité. Ils craignent une contre-attaque. Il leur faut davantage de munitions. Allons dans ce cas aux Invalides. Mais il leur faut beaucoup plus de munitions. Où les trouver ? Elles sont stockées à La Bastille. Les troupes suisses ont disposé les canons de la prison vers le Faubourg St Antoine.

14 juillet 1789. Levée du jour. Bernard annonce à Robespierre son intention de prendre la Bastille. Celui-ci ne valide pas du tout cette action. Mais Châtelet refuse de prendre en compte l’avis de son mentor. Et mène ses amis du parti Patriote vers le lieu où tout commence. Il prend la place de leader. Robespierre perd peu à peu son pouvoir.
10h : Les Invalides sont pris d’assaut. La foule court vers les armes, décidé à se battre.
C’est dans ce Paris agité qu’Oscar se réveille. Alain la retrouve enfin, l’encourage mais Oscar se rend compte avec effroi qu’elle ne peut plus reculer. Elle va devoir affronter de nouveau les soldats du roi, sans son fidèle allié,elle va devoir parcourir ce jour sans André. Elle a froid, elle a peur, elle est effondrée. Avant de mener toute une troupe de soldats vers La Bastille, elle a besoin d’extérioriser et Alain lui permet de fondre en larme devant lui, sans jugement.
13h30 : les boulets de canon explosent de la Bastille vers le peuple. Des corps sont déchiquetés. Certains sont cachés. On cherche maladroitement comment fonctionnent les canons. Bernard n’avait pas prévu des révolutionnaires du dimanche. Heureusement Oscar arrive avec ses hommes. Ces 19 ans passés pour arriver jusqu’à cet instant précis. Que le temps a passé depuis le moment où on l’a vu désarmer son ami d’enfance. Son grade de Capitaine, de Commandant, sa rencontre avec la Reine, avec Fersen, avec Robespierre,son exaspération face à l’hypocrisie et la représentation permanente de la cour. Pour être enfin là, à rencontrer l’Histoire. Et à ce moment-là, comme le montrait le tableau du peintre, elle ressemble à une déesse de la guerre, déterminée et conquérante. Mais alors qu’elle se montre flamboyante, un oiseau traverse le ciel, la fumée et les balles. Oscar est alors concentrée sur cet animal. Et si c’était André venu assister à ce jour historique. Et s’il la protégeait ? Ou qu’il souhaitait la ramener à lui ? Etrange qu’une militaire aguerrie comme Oscar se permette de baisser la garde en plein danger. Elle ne voit pas les fusils dirigés contre elle. Les balles ricochent…Sauf une qui vient la percuter de plein fouet.

Une fin très sombre !

Mourir est peut-être un choix, pour concilier ses choix et l'entaille a la fidélité au Roi due en tant que noble ? ce serait très japonais, une forme de seppuku.

Attendez attendez ce n'est pas fini, il nous reste un épisode encore pour mieux nous achever.
Je comprends ce que tu veux dire, la 1ere fois c'était compliqué, la deuxième fois ( en janvier 2019) j'étais en PLS et je ressemblais à une serpillière. Et là, me dire qu'il faut que j'y repasse pour terminer cette chronique... Ces deux épisodes sont reussis mais tellement éprouvants. Mais j'ai pas le choix, il faut voir l'épisode 40. Mais après j'exige un monumental hug  

Estuaire: merci je viens de me renseigner sur ce qu'est le seppuku   . On peut explorer cette piste. Mais ça fait 3 épisodes qu'elle est très claire sur ses choix. Elle ne se sent pas coupable. Revenir sur sa décision serait un déshonneur. Ma théorie: c'est une militaire et il se pourrait que les auteurs aient préféré la faire disparaître par les armes plutôt que mourir d'une maladie. Ça serait plus logique. Elle resterait dans son élément.
Après je pense qu'on aurait pu garder l'aspect emotionnel du final si elle avait survécu, s'était retranchée loin de tout telle une ermite et c'est Rosalie qui serait venu la voir plusieurs années plus tard pour lui raconter la suite de cette révolution....Faisons une fic  

Il y avait aussi l'option Marquise de Anges : partir pour le nouveau Monde en attendant que cela se tasse en France, puis revenir retrouver ses amis. Talleyrand s'est bien enrichi en faisant de la spéculation foncière aux USA, durant la Terreur.

Qu’est-ce qui constitue un final parfait ? Une dernière route amenant à une conclusion crédible du fil rouge et des personnages. Une certaine charge émotionnelle. La sensation que l’on va vraiment quitter ces personnages qui nous ont accompagnés un certain temps.
Ici, on a la conclusion d’Oscar mais aussi celle de Rosalie, Bernard et Alain. L’épisode n’oublie pas la partie historique avec le sort réservé au couple royal.

La partie tragique est occupée par Oscar. La voyant à terre, ses compagnons d’armes l’amènent dans une ruelle. Elle sait qu’il n’y a plus rien à espérer. Tout ce qui l’inquiète à ce moment-là, c’est de ne plus entendre rugir les canons révolutionnaires. Un dernier ordre à ses gardes, un dernier salut d’Alain à son officier. Bernard et Rosalie sont auprès d'elle, craignant la seconde où elle fermerait les yeux. Ce n’est que lorsqu’elle entend la clameur de la foule pouvant enfin accéder à l’intérieur de La Bastille, qu’elle se permet de lâcher prise. C’est une première victoire pour le peuple, elle peut partir définitivement et rejoindre André.


J’aimerai saluer l’immense travail de la comédienne Nadine Delanoë, s’occupant du doublage d’Oscar de Jarjayes. Ce personnage ne m’aurait pas autant séduit sans toutes les nuances apportées par cette actrice. Ce fut de l’autorité, de l’inquiétude, de la douceur et de la sensualité. Sa voix a fait totalement corps avec le personnage.

5 ans plus tard, en 1794, Bernard et Rosalie retrouvent Alain qui s’est retiré de tout, comme il le dit « j’ai perdu le goût des amis ». Il préfère travailler la terre, non loin des tombes de sa mère et de sa sœur. Leur retrouvaille est l’occasion de parler des suites de la révolution. De clôturer la partie historique. L’épisode ne faisant que 23 minutes, certains faits seront passés à la trappe.

5 et 6 octobre 1789, nous assistons à la marche des femmes vers Versailles. Certains révolutionnaires sont entrés dans le palais, d’autres sont à l’extérieur. Marie-Antoinette se montre au balcon devant une foule prête à la brutaliser. Sa révérence face au peuple est sujette à interprétation. Certains y voient un aveu de sa part. Oui elle n’a pas su être à la hauteur des attentes du peuple. D’autres y voient du mépris dans ce geste. Quoi qu’il en soit les pensées intérieures de la reine sont très claires : « je me moque de votre révolution ».
Le couple royal est enfermé au Palais des Tuileries. Fersen, depuis sa Suède, est averti de la situation. Il se décide à retourner en France pour apporter son soutien à celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer.
20 juin 1791, Fersen fait office de cocher et conduit la famille royale loin de Paris, en toute discrétion, Louis XVI espérant trouver des alliés en lorraine. Le carrosse s’arrête à mi-chemin, Louis XVI ordonne à Fersen de partir, loin du danger. Le comte et la reine sont de nouveau séparés et cette fois-ci pour toujours. On se demander si Louis XVI n’était quand même pas au courant de cette liaison….

21 juin 1791 : la famille royale est arrêtée à Varennes.
25 juin 1791 : c’est le retour sur Paris, le roi est mis « sous surveillance du peuple »
Les Tuileries sont prises d’assaut le 10 aout 1792, le couple royal est placé à la prison du Temple. On passe alors sur le procès du roi. Sa condamnation a lieu le 19 janvier 1793, le plan suivant présente une guillotine, nous somme le 20 janvier de cette même année.
La Reine est transférée à La Conciergerie. Et c’est en cet instant que l’historique et le fictif se rejoignent : Rosalie Larmorlière est une figure historique oubliée de l’Histoire mais elle a existé et s’est faite engagée dans cette prison. Elle a été une des dernières personnes à voir la Reine. Durant 76 jours, elle l’a vu dépossédée de son pouvoir. Durant 76 jours, elle l’a vu physiquement abîmée.
Marie-Antoinette mis plusieurs jours avant reconnaître celle qu’elle avait croisé lors d’un bal. C’est l’occasion pour les deux femmes d’évoquer Oscar. Chaque jour, Rosalie lui parle de leur amie commune. Bien qu’opposées politiquement, la reine déchue n’oublie pas celle qui a été son alliée, sa protectrice et sa confidente.
Le 16 octobre 1793, avant de rejoindre son destin funeste, Marie-Antoinette laisse à Rosalie, une rose de soi confectionnée avec des tissus pour se souvenir d’Oscar.

Retour en 1794. Pour le trio la conclusion est plutôt amer. Ils ont tant espéré avant ce 14 juillet 1789, tant espéré après. Bien qu'il y ait eu des résultats, la suite a été effroyablement sombre. Nous sommes dans la dernière année du régime de la terreur. Le sang a énormément giclé. Croire en des idéaux, se battre pour que la société et les rapports humains soient plus égalitaires et finalement s’apercevoir que le pouvoir en place est tout aussi sanglant. Bernard s’est donné une mission : raconter l’histoire d’Oscar et d’André auprès des générations futurs. Ce n’est pas sans lien avec le régime mené par Robespierre, son ancien mentor. Rappelons que durant la série, Bernard a longtemps combattu au côté du célèbre avocat et nous pouvons fortement supposer que Châtelet soit déçu de lui. Il a donc besoin d’un espoir, de se raccrocher au souvenir de cette femme qui s’est battue pour la liberté. Le trio deviendra en quelque sorte des « passeurs de souvenirs ». Le souvenir de cette femme si vivace auprès de ceux qui l’ont côtoyé, « comme cette rose de soi qui ne fanera jamais ». Oscar ne mourra jamais complètement. Cette fleur paraissant si délicate mais qui sait parfaitement se défendre avec ses épines. Oui plantons dans la mémoire de tous cette fleur si particulière en espérant que d’autres roses l’imiteront. Que naissent des millions de petites Oscar !

Merci pour cette superbe revue de la série !!

La conclusion pour Napoléon :

Si ce n'est pas un sujet de remords, ce doit être au moins un bien grand sujet de regret pour tous les cœurs français que le crime commis dans la personne de cette malheureuse reine. Il y a une grande différence entre cette mort et celle de Louis XVI, quoique, certes, il ne méritât pas son malheur. Telle est la condition des rois, leur vie appartient à tout le monde ; il n'y a qu'eux seuls qui ne peuvent pas en disposer ; un assassinat, une conspiration, un coup de canon, ce sont là leurs chances ; César et Henry IV ont été assassinés, l'Alexandre des Grecs l'eût été s'il eût vécu plus longtemps. Mais une femme qui n'avait rien que des honneurs sans pouvoir, une princesse étrangère, le plus sacré des otages, la trainer d'un trône à l'échafaud à travers tous les genres d'outrages! Il y a là quelque chose de pis encore que le régicide !

Merci beaucoup pour vos retours, pour vos précisions historiques, les vidéos et les conseils lectures


Bon voici mon top 5
1-Lever et coucher de soleil. Cet épisode est tellement maîtrisé. Chaque groupe de personnes a ses propres motivations et ses propres angoisses qui explosent par petite touche jusqu'au grand chambardement. Puis surtout chacun a une façon de parler de cette personne qui ne sera bientôt plus là. Puis ce qui rend dingue ce sont les moments d'attentes parfaitement rendus. La mort rode et les protagonistes tournent en rond.

2-Adieu petite sœur: Cruel. Episode ô combien cruel mais nécessaire afin de percevoir toute l'horreur d'un mariage forcé et sur une enfant mineur qui plus est. On ne nous épargne rien que se soit dans l'image, les dialogues, la symbolique. On a des frissons sur l'introduction, des envies de vomir au milieu et des larmes qui coulent à la fin.

3-L'adieu de Fersen à Rondeau: Manque et frustration. Deux sentiments qui obnubilent et épuisent à tel point que l'on a juste envie de se cogner la tête contre un mur. C'est ce que traverse chaque personnage de cet épisode. Tant et si bien que l'on pourrait entendre leur cri au cours du visionnage. Surtout cet épisode multiplie les scènes fortes jusqu'à la fin qui te tord le coeur et te laisse en plan. Gros coup de coeur et plein de larmes pour la musique.

4-Rose, vin et complot: On voit bien que Marie-Antoinette n'est finalement qu'un pion dans un grand échiquier politique. Tout le monde peut bouger sauf elle. Quand elle le fait c'est quand on en a besoin. Chaque clan tire les ficelles jusqu'à priver la reine de ses propres décisions. Le duel Marie-Antoinette/Madame du Barry est savoureux pour la cour et pour le public.

5-Tu es la lumière, je suis l'ombre: l'heure de l'apaisement d'un point de vue personnel alors que s'intensifie l'instabilité politique. Oscar fait la paix avec les choix de son père et affirme son indépendance face à des mâles affamés. Du côté des révolutionnaires chacun tente de s'affranchir de l'autre et de prendre sa part de pouvoir. C'est les débuts de Saint Just le psychopathe, un choix totalement assumé par la série.

Quel voyage, quelle aventure ! Merci Lala pour cette fabuleuse chronique, palpitante de bout en bout.

Comme en France tout finit par des chansons, celle de Marie Dauphin

J'ai une préférence pour le générique japonais, cela dit la version française te met directement dans l'histoire que se soit dans les paroles, le choeur et la musique militaire. Concernant le clip, c'est une merveilleuse idée de le clôturer avec la déclaration des droits de l'homme.

Sinon le générique italien a une musique très sautillante et légère, peut être pas forcément en adéquation avec le ton de la série. Mais c'est très agréable à écouter, j'aime beaucoup.
Générique version longue

Lady Oscar... le retour !

Mais en manga et mettant en avant les personnages secondaires.

https://www.lemonde.fr/les-enfants-akira/article/2019/08/01/manga-quarante-ans-apres-la-rose-de-versailles-revient_5495548_5191101.html

La Rose de Versailles, the Musical... à Tokyo

A propos du film
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18684811.html

Le manga a 50 ans...
https://www.nippon.com/fr/japan-topics/g02080/

... à cette occasion un nouveau film d'animation vient d'être annoncé au Japon
https://animeland.fr/2022/09/07/un-nouveau-film-danimation-adapte-de-la-rose-de-versailles-annonce/

Première bande annonce pour le film de 2025. Date de sortie française encore inconnue. Graphiquement je crois que je préfère la version télé et ses dessins souvent saisissants. Mais enfin nous verrons bien. En tout cas je tiens à mon Saint-Just serial killer effrayant même Maximilien, un régal.

graphiquement, je préfère aussi la version télé. Est-ce que je serais devant cette version cinématographique alors que j'ai déjà tout vu ? Bien sûr que ouiiiii.
Par contre ils ont intéret à rendre la relation M.A et Fersen bien meilleure que dans la série.