Série "Le Saint"
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
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Re: Série "Le Saint"
Mis en scène comme quelques autres par Roger Moore himself,cet épisode "L'argent ne fait pas le bonheur" (proverbe surement inventé par un riche!) s'avère au niveau du scénario un "prototype" de "Liza Zorakin" des Persuaders,à savoir l'histoire une héritière amoureuse d'un fauché (ce qui ne doit pas arriver si souvent dans la vraie vie) et qui combine avec son Roméo un faux enlèvement pour extorquer des fonds à son odieux géniteur.
Engagé par celui-ci Simon s'aperçoit assez vite de la supercherie,mais doit protéger les tourtereaux contre des complices nettement moins romantiques.
Surprise:le papa cinéaste hystérique n'est autre que le grand ZZ von Schnerk,autrement dit Ken Warren qui s'appelle ici Kirch (nom qui donne soif) mais ressemble par son caractère emporté au fou le plus illustre des Avengers.Numéro d'acteur bien rodé,mais qui surprend moins.On remarque aussi la présence d'un quasi-excentrique (qui s'avère etre au final le 3ème homme du complot,lors d'un retournement un peu facile),en la personne du spécialiste des "FX" aux gadgets aussi bizarres qu'efficaces (la montre appareil photo automatique)
Début original,avec cette mystèrieuse invitation-drague;suite plus conventionnelle mais plaisante,les décors "français" sont un peu sacrifiés pour une aventure azuréenne surtout basée dans l'arrière-pays!
Coup de coeur pour la sublime Lancia Flaminia cabrio,italienne emblématique des années dolce vita,que loue Simon à Nice.
Engagé par celui-ci Simon s'aperçoit assez vite de la supercherie,mais doit protéger les tourtereaux contre des complices nettement moins romantiques.
Surprise:le papa cinéaste hystérique n'est autre que le grand ZZ von Schnerk,autrement dit Ken Warren qui s'appelle ici Kirch (nom qui donne soif) mais ressemble par son caractère emporté au fou le plus illustre des Avengers.Numéro d'acteur bien rodé,mais qui surprend moins.On remarque aussi la présence d'un quasi-excentrique (qui s'avère etre au final le 3ème homme du complot,lors d'un retournement un peu facile),en la personne du spécialiste des "FX" aux gadgets aussi bizarres qu'efficaces (la montre appareil photo automatique)
Début original,avec cette mystèrieuse invitation-drague;suite plus conventionnelle mais plaisante,les décors "français" sont un peu sacrifiés pour une aventure azuréenne surtout basée dans l'arrière-pays!
Coup de coeur pour la sublime Lancia Flaminia cabrio,italienne emblématique des années dolce vita,que loue Simon à Nice.
Nicolas- Marquis(e)
- Date d'inscription : 10/03/2010
Re: Série "Le Saint"
Commentaire tardif sur un ordi alien...
L'épisode du jour "Portrait de Brenda" est encore bien ancré dans son époque,avec la (temporaire) fascination de l'Occident pour la sagesse orientale,qui survit avec le très médiatique dalai-lama!
Simon enquète sur la mort d'un peintre "branché" au style assez disparate,à voir les oeuvres variées qui ornent son atelier.Il en arrive à suspecter un gourou indien (mais sans plumes) pronant la méditation et le détachement des richesses,et auquel des dames fortunées confient leurs économies en échange de leçons de morale basique et de yoga pour les nuls.Le personnage s'inspire du Maharashi Mahesh,grand pote des Beatles et inventeur de la Méditation transcendentale et du Bagwan Shree Rajnesh,qui roulait en Rolls en toute simplicité (il a eu droit à un bel article dans Paris Match).On notera quand meme que le "sage" de l'histoire est un honnète homme manipulé par une assistante apre au gain,bon moyen pour le scénariste de ne pas s'aliéner la jeunesse hip qui suivait la série!
Passages musicaux néo-pop dans un studio d'enregistrement avec des musiciens coiffés comme les Stones,mais sans le talent desdits;la chanteuse elle-meme ne vaut pas meme Petula Clark.L'impresario de celle-ci fait partie du complot (détournement des fonds destinés aux bonnes oeuvres du gourou,qui veut ouvrir une succursale à Paris!)
Berf une histoire dans le vent comme les garçons,mais qui fleure plus l'opportunisme et l'exotisme low cost que la réflexion sociologique,ce que nul ne demandait d'ailleurs à la série.Présence de quelques chemises à fleurs qui me font toujours envie...
L'épisode du jour "Portrait de Brenda" est encore bien ancré dans son époque,avec la (temporaire) fascination de l'Occident pour la sagesse orientale,qui survit avec le très médiatique dalai-lama!
Simon enquète sur la mort d'un peintre "branché" au style assez disparate,à voir les oeuvres variées qui ornent son atelier.Il en arrive à suspecter un gourou indien (mais sans plumes) pronant la méditation et le détachement des richesses,et auquel des dames fortunées confient leurs économies en échange de leçons de morale basique et de yoga pour les nuls.Le personnage s'inspire du Maharashi Mahesh,grand pote des Beatles et inventeur de la Méditation transcendentale et du Bagwan Shree Rajnesh,qui roulait en Rolls en toute simplicité (il a eu droit à un bel article dans Paris Match).On notera quand meme que le "sage" de l'histoire est un honnète homme manipulé par une assistante apre au gain,bon moyen pour le scénariste de ne pas s'aliéner la jeunesse hip qui suivait la série!
Passages musicaux néo-pop dans un studio d'enregistrement avec des musiciens coiffés comme les Stones,mais sans le talent desdits;la chanteuse elle-meme ne vaut pas meme Petula Clark.L'impresario de celle-ci fait partie du complot (détournement des fonds destinés aux bonnes oeuvres du gourou,qui veut ouvrir une succursale à Paris!)
Berf une histoire dans le vent comme les garçons,mais qui fleure plus l'opportunisme et l'exotisme low cost que la réflexion sociologique,ce que nul ne demandait d'ailleurs à la série.Présence de quelques chemises à fleurs qui me font toujours envie...
Nicolas- Marquis(e)
- Age : 60
Localisation : Romilly sur Seine (10)
Date d'inscription : 10/03/2010
Re: Série "Le Saint"
Pas là hier,merci pluzz,ça m'aurait ennuyé de manquer un épisode présenté comme un "prototype" d'Amicalement votre,notre héros hyper-british faisant équipe avec un Etatsunien typique,Texan de surcroit (mon prof d'éco au lycée m'avait dit "il n'y a rien de plus c.. qu'un Texan",mais il devait etre de mauvaise foi)
Adoncques "Le Roi" (titre explicite a défaut d'etre original) narre la rencontre explosive entre Simon et Tom,pétrolier sans doute pote avec les Ewing (époque Jock).Tous 2 vont s'allier,après moult bagarres d'amour-propre,pour contrer les magouilles d'un roi exilé qui pour acheter des armes et reprendre le pouvoir,utilise ses talents de tricheur aux cartes.
On retrouve avec plaisir la Cote d'Azur et l'inévitable casino de Monte Carlo,fréquenté aussi par les Persuaders et par l'ami Bond.
Le personnage du monarque est très caricatural,c'est un poussah désagréable et snob,voire libidineux quand il kidnappe l'héroine.Ses acolytes à l'accent improbable (oriental?) le secondent avec une efficacité relative.On note que le roi suit l'actualité entre 2 blackjacks quand il affirme que "les manifs d'étudiants sont à la mode"
Plus intéressant est donc Stuart Damon,futur Champion et "précurseur" de Danny Wilde dans cette histoire.Mais là aussi,il emprunte les tics obligatoires du Yankee vu de la vieille Europe,sans avoir le charisme rigolard de Curtis,on ne s'attache pas vraiment à lui et bien qu'il prenne sa part du boulot (baston,sauvetage de damoiselle...) il reste plus un faire-valoir qu'un véritable complice,ne faisant que passer dans la saga templarienne.Le fait qu'il ne cesse de perdre (paris,casino) veut trop montrer son infériorité.On s'amuse quand meme à chercher les prémices du duo Moore/Curtis dans la poursuite du début (qui tourne court),dans la bagarre au casino...
Sympathique personnage du prof de maths qui invente une martingale pour payer son loyer,bien qu'au vu de son mobilier,il ne crie pas misère.Entre l'excentrique et le justicier,Ragg (déjà vu,mais je ne sais plus ou) fait une prestation marquante,refusant le cabotinage.Sa fille,jeune fille en détresse lambda,lit Paris Match,format plus grand dans les 60's.
Simon achète apparemment une Rolls Silver Ghost très vintage qui rappelle évidemment celle de Steed durant l'ère Tara.Tom roule dans un cabrio Ford Mustang (chabadabada,tout ça...) agréable mais pas vraiment adaptée à son personnage de "m'a tu vu",ce modèle à succès étant "populaire" pour les USA.Une Buick Riviera ou une une Cad' décapotable lui auraient mieux convenu.La Deuche de l'héroine,déjà ancienne à l'époque du tournage,échappe de peu à l'autodafé.
Adoncques "Le Roi" (titre explicite a défaut d'etre original) narre la rencontre explosive entre Simon et Tom,pétrolier sans doute pote avec les Ewing (époque Jock).Tous 2 vont s'allier,après moult bagarres d'amour-propre,pour contrer les magouilles d'un roi exilé qui pour acheter des armes et reprendre le pouvoir,utilise ses talents de tricheur aux cartes.
On retrouve avec plaisir la Cote d'Azur et l'inévitable casino de Monte Carlo,fréquenté aussi par les Persuaders et par l'ami Bond.
Le personnage du monarque est très caricatural,c'est un poussah désagréable et snob,voire libidineux quand il kidnappe l'héroine.Ses acolytes à l'accent improbable (oriental?) le secondent avec une efficacité relative.On note que le roi suit l'actualité entre 2 blackjacks quand il affirme que "les manifs d'étudiants sont à la mode"
Plus intéressant est donc Stuart Damon,futur Champion et "précurseur" de Danny Wilde dans cette histoire.Mais là aussi,il emprunte les tics obligatoires du Yankee vu de la vieille Europe,sans avoir le charisme rigolard de Curtis,on ne s'attache pas vraiment à lui et bien qu'il prenne sa part du boulot (baston,sauvetage de damoiselle...) il reste plus un faire-valoir qu'un véritable complice,ne faisant que passer dans la saga templarienne.Le fait qu'il ne cesse de perdre (paris,casino) veut trop montrer son infériorité.On s'amuse quand meme à chercher les prémices du duo Moore/Curtis dans la poursuite du début (qui tourne court),dans la bagarre au casino...
Sympathique personnage du prof de maths qui invente une martingale pour payer son loyer,bien qu'au vu de son mobilier,il ne crie pas misère.Entre l'excentrique et le justicier,Ragg (déjà vu,mais je ne sais plus ou) fait une prestation marquante,refusant le cabotinage.Sa fille,jeune fille en détresse lambda,lit Paris Match,format plus grand dans les 60's.
Simon achète apparemment une Rolls Silver Ghost très vintage qui rappelle évidemment celle de Steed durant l'ère Tara.Tom roule dans un cabrio Ford Mustang (chabadabada,tout ça...) agréable mais pas vraiment adaptée à son personnage de "m'a tu vu",ce modèle à succès étant "populaire" pour les USA.Une Buick Riviera ou une une Cad' décapotable lui auraient mieux convenu.La Deuche de l'héroine,déjà ancienne à l'époque du tournage,échappe de peu à l'autodafé.
Nicolas- Marquis(e)
- Age : 60
Localisation : Romilly sur Seine (10)
Date d'inscription : 10/03/2010
Re: Série "Le Saint"
SAISON 3 (1964-1965)
Le Thé miracle (The Miracle Tea Party, 3-01, ****)
Date de diffusion : 8 octobre 1964
A la Gare de Waterloo, un homme glisse subrepticement un mystérieux emballage de thé dans le sac à main d’une collègue rencontrée par hasard, avant d’apparemment mourir d’une crise cardiaque dans une cabine téléphonique. Présent fortuitement sur les mieux, le célèbre Simon Templar découvre qu’il s’agit d’un assassinat. Il est encore plus interloqué de s’apercevoir que le paquet contient en fait une forte somme d’argent, alors que la jeune femme, la charmante Géraldine, travaille dans une importante base navale militaire, tout comme le disparu. Le Saint et Géraldine vont mener l’enquête. Il s’avère qu’un réseau d’espion, basé dans une boutique de thé située à proximité de la base, a entrepris de dérober des secrets nucléaires.
Sa scène initiale, qui lui donne judicieusement s son titre, domine clairement The Miracle Tea Party. Insérée dans une série si coutumière des décors en studio, cette découverte du vaste hall de Waterloo Station, puis de ses environs, apporte une vraie bouffée d’oxygène. On l’apprécie d’autant plus fortement que le lieu grouille de vie et constitue un jolie cliché sur ces années 60 alors en pleine ascension. Les amateurs des Avengers retrouveront avec plaisir les verrières caractéristiques de la grande gare londonienne, déjà aperçues dans Balles costumées. Mais cet appétissant préambule ne se limite pas à un panorama, les péripéties s’y déroulant s’avèrent marquantes. La présence des tueurs, efficacement insérés dans le récit véhicule un joli suspense, jusqu’à la terrible scène, impressionnante de réalisme violent (une ampoule de poison volatile transformant une cabine téléphonique en mortelle chambre à gaz où le malheureux se tord de douleur avant de périr). La rencontre entre Géraldine et le Saint apporte un instant déjà romantique au sein d’un mystère intriguant et sinistre impeccablement introduit. On se retrouve finalement dans une atmosphère assez hitchcockienne, à la différence que le destin ne s’abat pas sur un quidam, mais sur le fameux Simon Templar !
Par la suite atterrit doucement sur des contrées souvent bien balisées de l’espionnage. Il n’en demeure pas moins prenant, malgré une énigme initiale débouchant sur une allée de marronniers. Le thème récurrent du thé apporte une légère spécificité à l’ensemble, tandis que Simon déroule le l’écheveau de la conspiration, remontant jusqu’à la tête, dans un histoire classique que le Take me to your Leader des Avengers exacerbe jusqu’à la parodie humoristique. Néanmoins le ton demeure vivace et l’on suit sans aucun ennui un défilé au demeurant tout à fait tonique des passages obligés du genre (affrontements, photographies en microfilm de documents, enlèvement de la damoiselle en péril…). L’action ne connaît guère de ralentissements et s’inscrit dans des décors soignés. On apprécie vivement l’efficacité de la mise en scène de Roger Moore, mais aussi l’amour des comédiens qui s’en dégage. Pour cette occasion, Sir Roger s’est entouré de proches, mettant avec sensibilité sa caméra au service de leur talent.
Les personnages secondaires s’imposent d’ailleurs comme l’un des atouts de l’opus, avec le Commandeur emblématique ou la vieille dame dynamique et passablement excentrique, incarnée avec un irrésistible naturel par Fabia Drake. Nanette Newman nous apporte un Templar Girl particulièrement sympathique et attachante, le courant passe parfaitement bien avec Moore. On retiendra avant tout l’effarante prestation de Robert Brown en tueur à la fois expérimenté et possédé par une authentique soif de meurtre, en définitive très similaire à l’inquiétant sadique de Voyage sans retour. Avec son jeune apprenti encore plus désaxé que lui et davantage de son temps, il forme un percutant duo. Son affrontement final avec le Saint, particulièrement mouvementé et totalement dépourvu de doublures, nous vaut l’un des combats les plus spectaculaires jusqu’ici. On y trouve l’inspiration épique d’Ivanhoé.
Nanette Newman (Geraldine) est très connue en Grande Bretagne, notamment pour une populaire série de publicités concernant Fairy Liquid, un liquide vaisselle. Son ami Roger Moore fut l'un des témoins de son mariage avec l'acteur Bryan Forbes.
Robert Brown (Atkins) fut le partenaire de Roger Moore sur Ivanhoé, où il interpréta Gurth, le fidèle comparse du héros. Il le retrouva également sur les tournages de James Bond, Brown ayant joué M dans quatre opus de la Saga, durant les années 80. Brown fut également le sinistre Saul de Voyage sans retour (Chapeau Melon).
Fabia Drake (Tante Hattie) interpréta le Colonel Adams dans The Danger Makers (Chapeau Melon). Elle fut l’une des professeurs de Roger Moore à la Royal Academy of Dramatic Art et l’acteur avoue dans ses mémoires (My Word Is My Bond) avoir été terriblement embarrassé d’avoir à la diriger. Mais la dame se montra fort amicale et sut le mettre à l’aise, ce pourquoi il lui fut très reconnaissant.
Plusieurs plans larges sont effectivement réalisés à Waterloo Station mais les gros plans sur les personnages le sont à l'évidence par surimpression d'images.
Il s'agit du second épisode réalisé par Roger Moore. Il raconte également dans ses mémoires que, lors du tournage de scènes se déroulant à Waterloo Station, il ne fut pas maquillé ni ne porta de costume particulier, car il apparaissait fort peu à l’écran. Il pensait que cela ne porterait pas à conséquence, mais sa mère, qui assistait aux prises de vues, lui rapporta que de nombreux voyageurs l’avaient reconnu et le trouvaient fort négligé, bien moins impressionnant qu’à l’écran.
La séquence d'ouverture se déroule dans la gare de Waterloo. Cet immense complexe connecte en fait quatre gares distinctes, plus un terminal routier. Inaugurée en 1848, Waterloo Station changea plusieurs fois d'apparence, notamment après d'énormes dégâts subis durant le Blitz; Sa gare internationale fut longtemps le point de départ et d'arrivée de l'Eurostar, avant d'être remplacée en 2007 par Saint-Pancras.
D'autres sites londoniens apparaissent au fil de l'épisode :Hyde park, Grosvenor, Piccadilly...
La base navale est située dans l’île de portland, à l’extrémité sud du Dorset. Sur un site initial remontant à 1850, la Royal Navy y a effectivement développé une forte installation durant la guerre de 39-45, verrouillant la Manche. Il s‘agit de l’un des ports non naturels les plus étendus au monde. L’île fut de ce fait visée par de nombreux bombardements. La majeure partie de la base a été démantelée en 1995, après la chute de l’URSS. Elle est désormais dédiée aux sports nautiques. Le site accueille les épreuves de voiles des Jeux Olympiques de 2012.
Le Thé miracle (The Miracle Tea Party, 3-01, ****)
Date de diffusion : 8 octobre 1964
A la Gare de Waterloo, un homme glisse subrepticement un mystérieux emballage de thé dans le sac à main d’une collègue rencontrée par hasard, avant d’apparemment mourir d’une crise cardiaque dans une cabine téléphonique. Présent fortuitement sur les mieux, le célèbre Simon Templar découvre qu’il s’agit d’un assassinat. Il est encore plus interloqué de s’apercevoir que le paquet contient en fait une forte somme d’argent, alors que la jeune femme, la charmante Géraldine, travaille dans une importante base navale militaire, tout comme le disparu. Le Saint et Géraldine vont mener l’enquête. Il s’avère qu’un réseau d’espion, basé dans une boutique de thé située à proximité de la base, a entrepris de dérober des secrets nucléaires.
Sa scène initiale, qui lui donne judicieusement s son titre, domine clairement The Miracle Tea Party. Insérée dans une série si coutumière des décors en studio, cette découverte du vaste hall de Waterloo Station, puis de ses environs, apporte une vraie bouffée d’oxygène. On l’apprécie d’autant plus fortement que le lieu grouille de vie et constitue un jolie cliché sur ces années 60 alors en pleine ascension. Les amateurs des Avengers retrouveront avec plaisir les verrières caractéristiques de la grande gare londonienne, déjà aperçues dans Balles costumées. Mais cet appétissant préambule ne se limite pas à un panorama, les péripéties s’y déroulant s’avèrent marquantes. La présence des tueurs, efficacement insérés dans le récit véhicule un joli suspense, jusqu’à la terrible scène, impressionnante de réalisme violent (une ampoule de poison volatile transformant une cabine téléphonique en mortelle chambre à gaz où le malheureux se tord de douleur avant de périr). La rencontre entre Géraldine et le Saint apporte un instant déjà romantique au sein d’un mystère intriguant et sinistre impeccablement introduit. On se retrouve finalement dans une atmosphère assez hitchcockienne, à la différence que le destin ne s’abat pas sur un quidam, mais sur le fameux Simon Templar !
Par la suite atterrit doucement sur des contrées souvent bien balisées de l’espionnage. Il n’en demeure pas moins prenant, malgré une énigme initiale débouchant sur une allée de marronniers. Le thème récurrent du thé apporte une légère spécificité à l’ensemble, tandis que Simon déroule le l’écheveau de la conspiration, remontant jusqu’à la tête, dans un histoire classique que le Take me to your Leader des Avengers exacerbe jusqu’à la parodie humoristique. Néanmoins le ton demeure vivace et l’on suit sans aucun ennui un défilé au demeurant tout à fait tonique des passages obligés du genre (affrontements, photographies en microfilm de documents, enlèvement de la damoiselle en péril…). L’action ne connaît guère de ralentissements et s’inscrit dans des décors soignés. On apprécie vivement l’efficacité de la mise en scène de Roger Moore, mais aussi l’amour des comédiens qui s’en dégage. Pour cette occasion, Sir Roger s’est entouré de proches, mettant avec sensibilité sa caméra au service de leur talent.
Les personnages secondaires s’imposent d’ailleurs comme l’un des atouts de l’opus, avec le Commandeur emblématique ou la vieille dame dynamique et passablement excentrique, incarnée avec un irrésistible naturel par Fabia Drake. Nanette Newman nous apporte un Templar Girl particulièrement sympathique et attachante, le courant passe parfaitement bien avec Moore. On retiendra avant tout l’effarante prestation de Robert Brown en tueur à la fois expérimenté et possédé par une authentique soif de meurtre, en définitive très similaire à l’inquiétant sadique de Voyage sans retour. Avec son jeune apprenti encore plus désaxé que lui et davantage de son temps, il forme un percutant duo. Son affrontement final avec le Saint, particulièrement mouvementé et totalement dépourvu de doublures, nous vaut l’un des combats les plus spectaculaires jusqu’ici. On y trouve l’inspiration épique d’Ivanhoé.
Nanette Newman (Geraldine) est très connue en Grande Bretagne, notamment pour une populaire série de publicités concernant Fairy Liquid, un liquide vaisselle. Son ami Roger Moore fut l'un des témoins de son mariage avec l'acteur Bryan Forbes.
Robert Brown (Atkins) fut le partenaire de Roger Moore sur Ivanhoé, où il interpréta Gurth, le fidèle comparse du héros. Il le retrouva également sur les tournages de James Bond, Brown ayant joué M dans quatre opus de la Saga, durant les années 80. Brown fut également le sinistre Saul de Voyage sans retour (Chapeau Melon).
Fabia Drake (Tante Hattie) interpréta le Colonel Adams dans The Danger Makers (Chapeau Melon). Elle fut l’une des professeurs de Roger Moore à la Royal Academy of Dramatic Art et l’acteur avoue dans ses mémoires (My Word Is My Bond) avoir été terriblement embarrassé d’avoir à la diriger. Mais la dame se montra fort amicale et sut le mettre à l’aise, ce pourquoi il lui fut très reconnaissant.
Plusieurs plans larges sont effectivement réalisés à Waterloo Station mais les gros plans sur les personnages le sont à l'évidence par surimpression d'images.
Il s'agit du second épisode réalisé par Roger Moore. Il raconte également dans ses mémoires que, lors du tournage de scènes se déroulant à Waterloo Station, il ne fut pas maquillé ni ne porta de costume particulier, car il apparaissait fort peu à l’écran. Il pensait que cela ne porterait pas à conséquence, mais sa mère, qui assistait aux prises de vues, lui rapporta que de nombreux voyageurs l’avaient reconnu et le trouvaient fort négligé, bien moins impressionnant qu’à l’écran.
La séquence d'ouverture se déroule dans la gare de Waterloo. Cet immense complexe connecte en fait quatre gares distinctes, plus un terminal routier. Inaugurée en 1848, Waterloo Station changea plusieurs fois d'apparence, notamment après d'énormes dégâts subis durant le Blitz; Sa gare internationale fut longtemps le point de départ et d'arrivée de l'Eurostar, avant d'être remplacée en 2007 par Saint-Pancras.
D'autres sites londoniens apparaissent au fil de l'épisode :Hyde park, Grosvenor, Piccadilly...
La base navale est située dans l’île de portland, à l’extrémité sud du Dorset. Sur un site initial remontant à 1850, la Royal Navy y a effectivement développé une forte installation durant la guerre de 39-45, verrouillant la Manche. Il s‘agit de l’un des ports non naturels les plus étendus au monde. L’île fut de ce fait visée par de nombreux bombardements. La majeure partie de la base a été démantelée en 1995, après la chute de l’URSS. Elle est désormais dédiée aux sports nautiques. Le site accueille les épreuves de voiles des Jeux Olympiques de 2012.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Bon retour dans les 60's Estuaire !!
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Saint"
Ai commandé le bouquin des éditions Yris, cela semble prometteur. On va voir ce qu'il a dans le moteur.
http://www.yris.net/LeSaint.htm
http://www.yris.net/LeSaint.htm
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Excellente critique, Estuaire.
Tu posséde l'intégral de la série en DVD ?
Tu posséde l'intégral de la série en DVD ?
alexandre- Duc(hesse)
- Age : 27
Localisation : Rennes (35)
Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Saint"
Oui,les deux coffrets Network (épisodes NB et couleurs). Cela prendra du temps, mais ils y passeront tous.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Je cherche ces coffrets depuis des mois, sur quel site les as tu trouvés ?
alexandre- Duc(hesse)
- Age : 27
Localisation : Rennes (35)
Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Saint"
Je les avais acheté sur Amazon.uk, à l'époque de la diffusion de la sélection NB sur Arte.
Network est une vraie caverne d'Ali Baba pour les amateurs de séries anglaises oldies !
Network est une vraie caverne d'Ali Baba pour les amateurs de séries anglaises oldies !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Les coffrets de Network sont faciles à trouver sur amazon. Mais attention - il n'y a que la version originale sans sous-titres !!!
Norbert- Vicomte(sse)
- Age : 58
Localisation : Allemagne
Date d'inscription : 21/06/2006
Re: Série "Le Saint"
Tout à fait, ni français, ni anglais, comme pour les coffrets optimum des Avengers. Heureusement le son est très correct et les acteurs du Saint ont toujours une parfaite diction.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Reçu et parcouru le bouquin des éditions Yris. Pas de déconvenue à la lecture, on y trouve la qualité coutumière de la maison, avec notamment une description passionnante et détaillée de la série, de sa genèse et de son parcours. Cela se lit comme un roman haut en couleurs, fortement docmumenté mais toujours vivant. Les attenants apparaissent également relevés comme une biographie de Roger Moore qui se lit avec plaisir, même si on en connaît déjà les grandes lignes. L’iconographie est somptueuse, y compris en Noir et Blanc. Le Retour du Saint se voit abordé avec précision, le livre reprenant les critiques subies à l’époque, mais ne négligeant pas ses atouts, c’est équilibré. J’ignorais que le succès commercial avait été aussi notable. Petit choc en découvrant les pages consacrées au Saint de Simon Dutton, j’avais quasiment oublié cette série là. La caverne d’Ali Baba habituelle répond à l’appel en fin d’ouvrage, avec notamment quelques stimulantes suggestions de lecture.
Allez, deux réserves (secondaires) tout de même. Si le personnage littéraire se voit correctement abordé, je trouve que la dizaine de films précédent al série est trèsvite survolée, même si cela reste un sujet assez périphérique. Surtout, quoique souvent pertinentes, les critiques des différents épisodes me semblent trop brèves, on aurait pu utilement les développer de quelques lignes, quitte à raccourci les bios très détaillées des comédiens (cela vaut pour d’autres livres d’Yris) En l’état, le bouquin reste une référence incontestable pour les amateurs du Saint, mais aussi pour ceux du parcours de Roger Moore.
Allez, deux réserves (secondaires) tout de même. Si le personnage littéraire se voit correctement abordé, je trouve que la dizaine de films précédent al série est trèsvite survolée, même si cela reste un sujet assez périphérique. Surtout, quoique souvent pertinentes, les critiques des différents épisodes me semblent trop brèves, on aurait pu utilement les développer de quelques lignes, quitte à raccourci les bios très détaillées des comédiens (cela vaut pour d’autres livres d’Yris) En l’état, le bouquin reste une référence incontestable pour les amateurs du Saint, mais aussi pour ceux du parcours de Roger Moore.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Des IS intéressantes dans ce bouquin ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Saint"
Dans les fiches d'épisodes, quasi uniquement des bios de comédiens.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Lida (Lida, 3-02, ***)
Date de diffusion : 15 octobre 1964
Aux Bahamas, la jeune Joan Wingate s'inquiète vivement pour sa soeur, Lida, visiblement tourmentée par un secret qu'elle se refuse à révéler. A bout de ressources, Joan se résout à appeler l'un de ses amis à la rescousse, nul autre que le célèbre Simon Templar. Celui-ci détermine très vite que Lida fait l'objet d'extorsions. Le sinistre Maurice Kerr séduit des femmes riches et mariées, afin de les emmener au Captain Kidd's Club. Là, il fait réaliser des photos compromettantes, avant de faire chanter ses victimes. Lida est assassinée, sous des apparences de suicide ne trompant pas Simon, qui suspecte Kerr. Il débusque ce dernier, mais Kerr est lui aussi exécuté ! Joan est alors soudainement kidnappée. Une course contre la montre débute pour le Saint, afin de trouver le fin mot de cette énigme.
L’épisode frappe d’emblée un grand coup à l’occasion de l’habituelle accroche de Simon, via le Quatrième Mur. Avec le cynisme amusé et distancié coutumier de ses personnages, Roger Moore nous délecte d’un savoureux portrait de l’art de vivre des Bahamas : le soleil, de succulentes boissons, des femmes superbes et… Aucun impôt. Outre qu’elle souligne la propension du Saint à évoquer occasionnellement l’actualité de son temps (absente chez les Avengers après l’ère Cathy Gale), la diatribe revêt un de nos jours un amuse supplémentaire. En effet le conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puis le prédécesseur de Sir Roger dans le smoking de 007 en fera le meilleur usage. L’esprit de résistance du Highlander farouche mais valeureux peut s’incarner de bien des manières, y compris dans un séjour prolongé aux Bahamas et le refus de délester ses poches, pourquoi pas ?
Lida se distingue par ailleurs par la finesse d’écriture de Terry Nation, en cette année 1964 où il apparaît particulièrement en verve, avec par ailleurs la toute première apparition de ses Daleks (The Planet of Death). L’auteur reprend efficacement les codes du roman policier, tout en excellant particulièrement dans le portrait psychologique et en recevant le déterminant soutien d’excellents comédiens. La forte relation entre sœurs constitue un véritable atout mais l’on reste également très touché par le portrait bouleversant d’une femme détruite par le chantage et taraudée par la peur que nous offre une particulièrement inspirée Jeanne Moody. En sœur aimante mais terriblement impuissante, Erica Rogers lui renvoie un écho particulièrement sensible, dans sa meilleure prestation jusqu’ici au sein de la série.
Nation opère un dégradé fort bien vu entre l’atmosphère ensoleillée des Bahamas et une plongée progressive au sein d’un univers des plus noirs, peuplé d’une faune des plus sinistres. Peter Bowles manifeste le talent qu’on lui connaît en incarnat un être veule et lâche, éperdu face à des individus encore dégénérés que lui. Las cène entre lui et Roger Moore se montre d’une force et d’une âpreté étonnante, une superbe confrontation. Le Saint peut aussi devenir à l’occasion une série tout à fait cruelle, à l’instar du personnage littéraire. Aubrey Morris (le Quince de Silence Dust) incarne un sadique voyeuriste assez hors normes dans les séries de l’époque, une figure notable d’un aréopage de pervers qui finira par s’entredévorer sous le regard courroucé de Templar.
L’indéniable impact de ce drame se voit cependant tempéré par quelques naïvetés. On conçoit mal qu’une telle machination ait pu se développer au sein d’un milieu aussi restreint que la bonne société britannique de Nassau ou que Lida refuse la planche de salut que représente l’apparition de Simon. Mais c’est surtout la réalisation assez terne de Leslie Norman qui pose problème. L’ensemble manque d’inventivité et souffre particulièrement d’une représentation des Bahamas franchement bâclée. Les inserts évidents ou paysages relevant manifestement de l acampagne britanniques se multiplient, entrecoupés de décors sans cachet. Retenir une demeure aussi caractéristiquement anglaise pour représenter l’exotique Captain Kidd's Club. Cette ambiance souligne également l’incongruité de la présence de la ST1 à des milliers de kilomètres de Londres. Le convoyage a du couter une fortune au Saint ! Il s’agit visiblement de scènes extérieures tournées préalablement et employées ici sans guère de souci de cohérence.
Erica Rogers (Joan), d’origine sud-africaine, fut avant tout une actrice de théâtre et de dramatiques radiodiffusées, mais participa à plusieurs séries de l’époque. Elle apparaît en tout dans quatre épisodes du Saint : The Old Treasure Story, Lida, The Golden Journey et The Pearls of Peace.
Jeanne Moody (Lida) fut Miss Alabama 1951. Elle s'installa en Grande Bretagne au début des années 60 et apparut dans plusieurs productions de cette décennie, avant de se retirer après s’être mariée. Son accent du vieux Sud lui valut de servir de répétitrice à des comédiens plus connus devant interpréter des rôles originaires de ces contrées. Elle participe également aux épisodes The Man who Liked Toys et The Ever-Loving Spouse.
Peter Bowles (Maurice Kerr) a participé à quatre épisodes des Avengers : Seconde Vue, Meurtre par téléphone, Remontons le temps, et Les évadés du monastère. Il a tourné dans de nombreuses séries ITC des années 60 même si "elles rapportaient plus d'amusement que d'argent" : Le Saint, Destination danger, Département S, Amicalement vôtre, Cosmos 1999. Il est l'infâme A dans l'épisode A, B et C du Prisonnier. Très peu de films à son actif mais des sitcoms au début des années 80. Il s'est tourné vers le théâtre ces dernières années.
Terry Nation participe pour la première fois à la série. Il écrira en tout 14 scénarios pour le Saint, de 1964 à 1968.
La ST1 apparaît pour la toute première fois dans un épisode dont l’action se situe en dehors de Mother England.
Le Captain Kidd's Club est en fait Moat House, un ancien hôtel bâti en 1927. Il serviy de centre de recherches militaires durant la seconde guerre mondiale. Dans les années 60, il était devenu un Playboy Club, apparaissant dans de nombreuses productions du fait de la proximité des studios d'Elstree. Le bâtiment a été démoli en 1989, pour construire un Holiday Inn moderne, accueillant notamment les touristes venus visiter le site d’Elstree.
Los du tournage de l’épisode, les Bahamas étaient encore une colonie britannique, l’indépendance (sise au sein du Commonwealth) étant instituée en 1973. Toutefois 1964 demeure une année clé, puisque une très large autonomie intérieure est alors accordée à l’archipel. Le 4 janvier, Roland Symonette devient ainsi le premier chef du gouvernement local. Déjà lancée dans les années 50, une politique de développement économique basé sur le tourisme et le secteur financier off-shore s’instaure désormais pleinement. Templar y fait ironiquement allusion dans son habituel propos initial. Les Bahamas demeurent toujours un paradis fiscal de premier plan même si les conséquences de la crise financière débutée en 2008 ont amené les autorités à davantage de transparence.
Date de diffusion : 15 octobre 1964
Aux Bahamas, la jeune Joan Wingate s'inquiète vivement pour sa soeur, Lida, visiblement tourmentée par un secret qu'elle se refuse à révéler. A bout de ressources, Joan se résout à appeler l'un de ses amis à la rescousse, nul autre que le célèbre Simon Templar. Celui-ci détermine très vite que Lida fait l'objet d'extorsions. Le sinistre Maurice Kerr séduit des femmes riches et mariées, afin de les emmener au Captain Kidd's Club. Là, il fait réaliser des photos compromettantes, avant de faire chanter ses victimes. Lida est assassinée, sous des apparences de suicide ne trompant pas Simon, qui suspecte Kerr. Il débusque ce dernier, mais Kerr est lui aussi exécuté ! Joan est alors soudainement kidnappée. Une course contre la montre débute pour le Saint, afin de trouver le fin mot de cette énigme.
L’épisode frappe d’emblée un grand coup à l’occasion de l’habituelle accroche de Simon, via le Quatrième Mur. Avec le cynisme amusé et distancié coutumier de ses personnages, Roger Moore nous délecte d’un savoureux portrait de l’art de vivre des Bahamas : le soleil, de succulentes boissons, des femmes superbes et… Aucun impôt. Outre qu’elle souligne la propension du Saint à évoquer occasionnellement l’actualité de son temps (absente chez les Avengers après l’ère Cathy Gale), la diatribe revêt un de nos jours un amuse supplémentaire. En effet le conseil n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puis le prédécesseur de Sir Roger dans le smoking de 007 en fera le meilleur usage. L’esprit de résistance du Highlander farouche mais valeureux peut s’incarner de bien des manières, y compris dans un séjour prolongé aux Bahamas et le refus de délester ses poches, pourquoi pas ?
Lida se distingue par ailleurs par la finesse d’écriture de Terry Nation, en cette année 1964 où il apparaît particulièrement en verve, avec par ailleurs la toute première apparition de ses Daleks (The Planet of Death). L’auteur reprend efficacement les codes du roman policier, tout en excellant particulièrement dans le portrait psychologique et en recevant le déterminant soutien d’excellents comédiens. La forte relation entre sœurs constitue un véritable atout mais l’on reste également très touché par le portrait bouleversant d’une femme détruite par le chantage et taraudée par la peur que nous offre une particulièrement inspirée Jeanne Moody. En sœur aimante mais terriblement impuissante, Erica Rogers lui renvoie un écho particulièrement sensible, dans sa meilleure prestation jusqu’ici au sein de la série.
Nation opère un dégradé fort bien vu entre l’atmosphère ensoleillée des Bahamas et une plongée progressive au sein d’un univers des plus noirs, peuplé d’une faune des plus sinistres. Peter Bowles manifeste le talent qu’on lui connaît en incarnat un être veule et lâche, éperdu face à des individus encore dégénérés que lui. Las cène entre lui et Roger Moore se montre d’une force et d’une âpreté étonnante, une superbe confrontation. Le Saint peut aussi devenir à l’occasion une série tout à fait cruelle, à l’instar du personnage littéraire. Aubrey Morris (le Quince de Silence Dust) incarne un sadique voyeuriste assez hors normes dans les séries de l’époque, une figure notable d’un aréopage de pervers qui finira par s’entredévorer sous le regard courroucé de Templar.
L’indéniable impact de ce drame se voit cependant tempéré par quelques naïvetés. On conçoit mal qu’une telle machination ait pu se développer au sein d’un milieu aussi restreint que la bonne société britannique de Nassau ou que Lida refuse la planche de salut que représente l’apparition de Simon. Mais c’est surtout la réalisation assez terne de Leslie Norman qui pose problème. L’ensemble manque d’inventivité et souffre particulièrement d’une représentation des Bahamas franchement bâclée. Les inserts évidents ou paysages relevant manifestement de l acampagne britanniques se multiplient, entrecoupés de décors sans cachet. Retenir une demeure aussi caractéristiquement anglaise pour représenter l’exotique Captain Kidd's Club. Cette ambiance souligne également l’incongruité de la présence de la ST1 à des milliers de kilomètres de Londres. Le convoyage a du couter une fortune au Saint ! Il s’agit visiblement de scènes extérieures tournées préalablement et employées ici sans guère de souci de cohérence.
Erica Rogers (Joan), d’origine sud-africaine, fut avant tout une actrice de théâtre et de dramatiques radiodiffusées, mais participa à plusieurs séries de l’époque. Elle apparaît en tout dans quatre épisodes du Saint : The Old Treasure Story, Lida, The Golden Journey et The Pearls of Peace.
Jeanne Moody (Lida) fut Miss Alabama 1951. Elle s'installa en Grande Bretagne au début des années 60 et apparut dans plusieurs productions de cette décennie, avant de se retirer après s’être mariée. Son accent du vieux Sud lui valut de servir de répétitrice à des comédiens plus connus devant interpréter des rôles originaires de ces contrées. Elle participe également aux épisodes The Man who Liked Toys et The Ever-Loving Spouse.
Peter Bowles (Maurice Kerr) a participé à quatre épisodes des Avengers : Seconde Vue, Meurtre par téléphone, Remontons le temps, et Les évadés du monastère. Il a tourné dans de nombreuses séries ITC des années 60 même si "elles rapportaient plus d'amusement que d'argent" : Le Saint, Destination danger, Département S, Amicalement vôtre, Cosmos 1999. Il est l'infâme A dans l'épisode A, B et C du Prisonnier. Très peu de films à son actif mais des sitcoms au début des années 80. Il s'est tourné vers le théâtre ces dernières années.
Terry Nation participe pour la première fois à la série. Il écrira en tout 14 scénarios pour le Saint, de 1964 à 1968.
La ST1 apparaît pour la toute première fois dans un épisode dont l’action se situe en dehors de Mother England.
Le Captain Kidd's Club est en fait Moat House, un ancien hôtel bâti en 1927. Il serviy de centre de recherches militaires durant la seconde guerre mondiale. Dans les années 60, il était devenu un Playboy Club, apparaissant dans de nombreuses productions du fait de la proximité des studios d'Elstree. Le bâtiment a été démoli en 1989, pour construire un Holiday Inn moderne, accueillant notamment les touristes venus visiter le site d’Elstree.
Los du tournage de l’épisode, les Bahamas étaient encore une colonie britannique, l’indépendance (sise au sein du Commonwealth) étant instituée en 1973. Toutefois 1964 demeure une année clé, puisque une très large autonomie intérieure est alors accordée à l’archipel. Le 4 janvier, Roland Symonette devient ainsi le premier chef du gouvernement local. Déjà lancée dans les années 50, une politique de développement économique basé sur le tourisme et le secteur financier off-shore s’instaure désormais pleinement. Templar y fait ironiquement allusion dans son habituel propos initial. Les Bahamas demeurent toujours un paradis fiscal de premier plan même si les conséquences de la crise financière débutée en 2008 ont amené les autorités à davantage de transparence.
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- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Les Perles de Madame Chen (Jeannine, 3-03,****)
Date de diffusion : 22 octobre 1964
Une vive inquiétude étreint l’Inspecteur Quercy et le Sergent Leduc : le célèbre Simon Templar est de retour à Paris ! Circonstance aggravante, sa visite coïncide avec celle de Madame Chen, haute diplomate d’une grande puissance asiatique. Or la dame, au caractère particulièrement impérieux et détestable sous une apparente affabilité, est célèbre pour son fastueux collier de perles. Simon a d’ailleurs la surprise de reconnaître dans l’assistante de Madame Chen, Jeannie Roger, une ancienne voleuse de bijoux de sa connaissance ! Elle affirme être devenue honnête, ce qui laisse fort sceptique le Saint. Un duo de truands parisiens lorgne également sur la parure. Pour compliquer le tout, le Saint se décide finalement à entrer dans la danse, pour venir en aide à Lo Yung. Cet idéaliste compatriote de la dignitaire est en effet désireux de lui subtiliser ses perles, afin de venir en aide aux nombreux miséreux de son pays.
La série aime décidément à demeurer en phase avec son temps. Après l'atmosphère troublée de la Guerre d'Algérie s'achevant, évoquée dans Le Chef d’œuvre d’Art (saison 2), nous découvrons ici le Paris joyeux et si plein de vie de la France du Général, alors que les années 60 ont désormais pleinement pris leur envol. On note avec satisfaction que Jeannine contient bien les plaisants éléments coutumiers aux épisodes de séries anglaises se déroulant dans notre capitale. Ceux-ci sont singulièrement mis en valeur à travers les aventures hautes en couleur du Saint et l'on retrouve effectivement les accents fronçais croquignolets ou la langue de Ronsard s'invitant soudain au beau milieu d’une phrase. L’élégance parisienne est également de mise, notamment chez ces dames.
Les décorateurs de la production accomplissent également de vaillants efforts, multipliant les clins d’œil à notre pays, à côté d'inserts, certes évidents et classiques, mais aussi très évocateurs de l'époque. L'épisode marque aussi l'occasion de retrouver nombre de superbes voitures du temps, y compris la ST1, une nouvelle fois en goguette. Mais, par dessus tout, on goûte que cette comédie enlevée célèbre Paris comme une fête, l'huis clos de l'hôtel abritant un improprement tonique, mêlant avec talent les ressorts du vaudeville français à la course à l’échalote. On retrouve de fait un mécanisme très similaire à celui que mettra en œuvre l'un des meilleurs épisodes d'Amicalement vôtre, Un drôle d'oiseau.
On ne soulignera jamais assez à quel point Le Saint est une série d'acteurs et Jeannine brille par sa savoureuse galerie de portraits, portés avec verve et humour par de talentueux comédiens en parfaite adéquation avec un Roger Moore ici idéalement dans son emploi. Quercy se voit fort heureusement de nouveau interprété par le très expressif Manning Wilson. On retrouve toujours avec un vif plaisir le débonnaire et bon vivant Sergent Leduc, dont l'éternel jeu du chat et de la souris avec un Saint goguenard n'est pas sans évoquer celui de Lupin et de Guerchard. Le récit trouve cependant un parfait équilibre entre humour et acuité de nos policiers, évitant de les rendre trop ridicules. Quercy confirme représenter un adversaire avisé, tant mieux ! De plus la superbe DS noire de Leduc s'oppose idéalement à la ST1 immaculée lors d'une jolie scène en automobile.
Les truands apparaissent joyeusement caricaturaux tandis que la merveilleuse et très douée Sylvia Syms nous régale d'une voleuse de haut vol et de grande classe. Le duel de charme et d'esprit l'opposant à Simon reste jusqu’au bout aussi captivant que distrayant. Le piège final que lui tend le Saint reste un modèle de cruauté ironique, jouant sur les mensonges où elle s'est elle même enferrée, tout en veillant bien entendu à la soustraire au bras vengeur de la justice. Le Saint est beau joueur. Le récit joue habilement des différences de style de cambriole entre les malfrats, Jeannine et l'idéaliste opposant, tandis que le Saint observe ce petit monde avec son irrésistible cynisme madré. Madame Chen compose un divertissant amalgame des clichés de l'époque concernant les Chinois (perfidie, cruauté…), elle ressemble d'ailleurs beaucoup à l’Anna Lee du Clan des Grenouilles des Avengers ! Encore une fois le récit évite le piège de la caricature outrée, la dotant d'un vrai courage le moment venu.
La qualité d'une intrigue optimisant un grand nombre de pittoresques personnages, agrémentée de dialogue incisifs, fait pardonner une mise en scène médiocrement inventive, ainsi que certaines naïvetés, d'ailleurs souvent agréablement datées. On remarque que le gouvernement français s'autorise à snober l'émissaire de la Chine (jamais explicitement citée), les temps ont bien changé ! Madame Chen suit sans méfiance aucune un illustre inconnu affirmant représenter la France, etc. Plus gênant, la conclusion ne révèle pas comment le Saint est parvenu à soustraire le fameux collier à la perquisition approfondie de Quercy de l'appartement de Jeannine, un élément clé de la machination ourdie par notre héros. Cet opus constitue cependant une comédie particulièrement pétillante et enlevée, la ville la plus romantique au monde réussissant décidément à Simon Templar. Cette nouvelle saison des aventures du Saint confirme l'excellente qualité de son lancement.
Sylvia Syms (Jeannine) connut une superbe carrière au cinéma et au théâtre. Elle compte d’ailleurs parmi les invitées de la série les plus populaires au moment de sa participation Sylvia Syms va participer à quatre reprisesà la série, notamment à l’occasion du mémorable double épisode The Fiction Makers. Elle indique avoir participé au aventures du Saint avant tout par amitié pour Roger Moore, l’un des hommes les plus drôles et spirituels qu’elle ait jamais rencontré. Roger Moore rendait toujours particulièrement divertissant le tournage de la série. Elle avoue également avoir été davantage sensible à sa prestance et à sa classe naturelle qu’à son talent d’acteur proprement dit. L’actrice était également très proche de la compagne d’alors de Moore, Luisa Mattioli, les deux femmes ayant été enceintes au même moment, en 1963 (The Saint, from big screen to small screen, and back again). Sylvia Syms, OBE, est membre du conseil de direction de la Royal Academy of Dramatic Art, dont elle est issue, tout comme Roger Moore.
L'Inspecteur Quincy est cette fois interprété par Manning Wilson, qui fut le Major Plessy dans The Master Minds (Chapeau Melon). Il joue également Quincy dans The Work of Art.
Jacqui Chan (Madame Chen) interpréta des personnages chinois tout au long de sa carrière, mais n'en maîtrisait pas la langue, ayant été élevée à Trinidad.
L'hôtel où loge Jeannine est en fait le bâtiment abritant les services administratifs des studios, un décor apparaissant régulièrement au cours de la série.
Les accessoiristes de la production multiplient les éléments destinés à susciter une tonalité française. Ainsi Simon lit France Dimanche, alors supplément dominical de France Soir. Lancé en 1946 par Pierre Lazareff, le journal se consacre alors aux informations générales, mais rencontre un médiocre succès. Un tournant est effectué à la fin des années 50, le titre s'intéressant alors aux célébrités et au Gotha. Il va connaître un fulgurant succès durant les Sixties, avec des tirages culminant occasionnellement à deux millions d'exemplaires. France Dimanche reste ainsi un miroir précieux de l'actualité heureuse de la décennie. En 1983, talonné par des nouveaux venus sur le marché de la presse people et confronté à une forte érosion des ventes, France Dimanche évoluera vers le format des tabloïds.
La une de l'exemplaire parcouru par le Saint évoque les relations difficiles entre Juliana et sa fille Irène (Irène à Julianna : pardon, maman). Il s'agit de la famille régnante des Pays-Bas. En 1964, Irène défraye en effet la chronique en se convertissant au Catholicisme, afin d’épouser, contre l’avis du Parlement, le prince espagnol et prétendant carliste Charles-Hugues de Bourbon-Parme. Le couple divorcera en 1981.
Simon lite également (en français, s'il vous plaît) Le Rempart des Béguines, de Françoise Mallet-Joris. Publié en 1954, ce roman connaît un grand succès, lançant la carrière de l'auteure, future membre de l'Académie Goncourt. Il fit sensation à l'époque en évoquant la relation lesbienne développée entre une adolescente et la maîtresse de son père. Le livre sera adapté au cinéma en 1972, avec Anicée Alvina et Nicole Courcel.
Des affiches de films sont également aperçues. On reconnaît celle de La Chair et le Diable, drame amoureux de 1954, avec Viviane Romance et Rossano Brazi.
Afin de duper Jeannine, le Saint fait référence à la tradition antique des perles dissoutes dans le vin. Cléopâtre aurait fait dissoudre une perle dans un verre de vin et bu celui-ci, pour prouver à Marc Antoine qu'elle pourrait consommer la richesse d’une nation en un seul repas. Cette boisson aurait également été appréciée par des empereurs de la Rome décadente, tels Caligula ou Héliogabale.
Date de diffusion : 22 octobre 1964
Une vive inquiétude étreint l’Inspecteur Quercy et le Sergent Leduc : le célèbre Simon Templar est de retour à Paris ! Circonstance aggravante, sa visite coïncide avec celle de Madame Chen, haute diplomate d’une grande puissance asiatique. Or la dame, au caractère particulièrement impérieux et détestable sous une apparente affabilité, est célèbre pour son fastueux collier de perles. Simon a d’ailleurs la surprise de reconnaître dans l’assistante de Madame Chen, Jeannie Roger, une ancienne voleuse de bijoux de sa connaissance ! Elle affirme être devenue honnête, ce qui laisse fort sceptique le Saint. Un duo de truands parisiens lorgne également sur la parure. Pour compliquer le tout, le Saint se décide finalement à entrer dans la danse, pour venir en aide à Lo Yung. Cet idéaliste compatriote de la dignitaire est en effet désireux de lui subtiliser ses perles, afin de venir en aide aux nombreux miséreux de son pays.
La série aime décidément à demeurer en phase avec son temps. Après l'atmosphère troublée de la Guerre d'Algérie s'achevant, évoquée dans Le Chef d’œuvre d’Art (saison 2), nous découvrons ici le Paris joyeux et si plein de vie de la France du Général, alors que les années 60 ont désormais pleinement pris leur envol. On note avec satisfaction que Jeannine contient bien les plaisants éléments coutumiers aux épisodes de séries anglaises se déroulant dans notre capitale. Ceux-ci sont singulièrement mis en valeur à travers les aventures hautes en couleur du Saint et l'on retrouve effectivement les accents fronçais croquignolets ou la langue de Ronsard s'invitant soudain au beau milieu d’une phrase. L’élégance parisienne est également de mise, notamment chez ces dames.
Les décorateurs de la production accomplissent également de vaillants efforts, multipliant les clins d’œil à notre pays, à côté d'inserts, certes évidents et classiques, mais aussi très évocateurs de l'époque. L'épisode marque aussi l'occasion de retrouver nombre de superbes voitures du temps, y compris la ST1, une nouvelle fois en goguette. Mais, par dessus tout, on goûte que cette comédie enlevée célèbre Paris comme une fête, l'huis clos de l'hôtel abritant un improprement tonique, mêlant avec talent les ressorts du vaudeville français à la course à l’échalote. On retrouve de fait un mécanisme très similaire à celui que mettra en œuvre l'un des meilleurs épisodes d'Amicalement vôtre, Un drôle d'oiseau.
On ne soulignera jamais assez à quel point Le Saint est une série d'acteurs et Jeannine brille par sa savoureuse galerie de portraits, portés avec verve et humour par de talentueux comédiens en parfaite adéquation avec un Roger Moore ici idéalement dans son emploi. Quercy se voit fort heureusement de nouveau interprété par le très expressif Manning Wilson. On retrouve toujours avec un vif plaisir le débonnaire et bon vivant Sergent Leduc, dont l'éternel jeu du chat et de la souris avec un Saint goguenard n'est pas sans évoquer celui de Lupin et de Guerchard. Le récit trouve cependant un parfait équilibre entre humour et acuité de nos policiers, évitant de les rendre trop ridicules. Quercy confirme représenter un adversaire avisé, tant mieux ! De plus la superbe DS noire de Leduc s'oppose idéalement à la ST1 immaculée lors d'une jolie scène en automobile.
Les truands apparaissent joyeusement caricaturaux tandis que la merveilleuse et très douée Sylvia Syms nous régale d'une voleuse de haut vol et de grande classe. Le duel de charme et d'esprit l'opposant à Simon reste jusqu’au bout aussi captivant que distrayant. Le piège final que lui tend le Saint reste un modèle de cruauté ironique, jouant sur les mensonges où elle s'est elle même enferrée, tout en veillant bien entendu à la soustraire au bras vengeur de la justice. Le Saint est beau joueur. Le récit joue habilement des différences de style de cambriole entre les malfrats, Jeannine et l'idéaliste opposant, tandis que le Saint observe ce petit monde avec son irrésistible cynisme madré. Madame Chen compose un divertissant amalgame des clichés de l'époque concernant les Chinois (perfidie, cruauté…), elle ressemble d'ailleurs beaucoup à l’Anna Lee du Clan des Grenouilles des Avengers ! Encore une fois le récit évite le piège de la caricature outrée, la dotant d'un vrai courage le moment venu.
La qualité d'une intrigue optimisant un grand nombre de pittoresques personnages, agrémentée de dialogue incisifs, fait pardonner une mise en scène médiocrement inventive, ainsi que certaines naïvetés, d'ailleurs souvent agréablement datées. On remarque que le gouvernement français s'autorise à snober l'émissaire de la Chine (jamais explicitement citée), les temps ont bien changé ! Madame Chen suit sans méfiance aucune un illustre inconnu affirmant représenter la France, etc. Plus gênant, la conclusion ne révèle pas comment le Saint est parvenu à soustraire le fameux collier à la perquisition approfondie de Quercy de l'appartement de Jeannine, un élément clé de la machination ourdie par notre héros. Cet opus constitue cependant une comédie particulièrement pétillante et enlevée, la ville la plus romantique au monde réussissant décidément à Simon Templar. Cette nouvelle saison des aventures du Saint confirme l'excellente qualité de son lancement.
Sylvia Syms (Jeannine) connut une superbe carrière au cinéma et au théâtre. Elle compte d’ailleurs parmi les invitées de la série les plus populaires au moment de sa participation Sylvia Syms va participer à quatre reprisesà la série, notamment à l’occasion du mémorable double épisode The Fiction Makers. Elle indique avoir participé au aventures du Saint avant tout par amitié pour Roger Moore, l’un des hommes les plus drôles et spirituels qu’elle ait jamais rencontré. Roger Moore rendait toujours particulièrement divertissant le tournage de la série. Elle avoue également avoir été davantage sensible à sa prestance et à sa classe naturelle qu’à son talent d’acteur proprement dit. L’actrice était également très proche de la compagne d’alors de Moore, Luisa Mattioli, les deux femmes ayant été enceintes au même moment, en 1963 (The Saint, from big screen to small screen, and back again). Sylvia Syms, OBE, est membre du conseil de direction de la Royal Academy of Dramatic Art, dont elle est issue, tout comme Roger Moore.
L'Inspecteur Quincy est cette fois interprété par Manning Wilson, qui fut le Major Plessy dans The Master Minds (Chapeau Melon). Il joue également Quincy dans The Work of Art.
Jacqui Chan (Madame Chen) interpréta des personnages chinois tout au long de sa carrière, mais n'en maîtrisait pas la langue, ayant été élevée à Trinidad.
L'hôtel où loge Jeannine est en fait le bâtiment abritant les services administratifs des studios, un décor apparaissant régulièrement au cours de la série.
Les accessoiristes de la production multiplient les éléments destinés à susciter une tonalité française. Ainsi Simon lit France Dimanche, alors supplément dominical de France Soir. Lancé en 1946 par Pierre Lazareff, le journal se consacre alors aux informations générales, mais rencontre un médiocre succès. Un tournant est effectué à la fin des années 50, le titre s'intéressant alors aux célébrités et au Gotha. Il va connaître un fulgurant succès durant les Sixties, avec des tirages culminant occasionnellement à deux millions d'exemplaires. France Dimanche reste ainsi un miroir précieux de l'actualité heureuse de la décennie. En 1983, talonné par des nouveaux venus sur le marché de la presse people et confronté à une forte érosion des ventes, France Dimanche évoluera vers le format des tabloïds.
La une de l'exemplaire parcouru par le Saint évoque les relations difficiles entre Juliana et sa fille Irène (Irène à Julianna : pardon, maman). Il s'agit de la famille régnante des Pays-Bas. En 1964, Irène défraye en effet la chronique en se convertissant au Catholicisme, afin d’épouser, contre l’avis du Parlement, le prince espagnol et prétendant carliste Charles-Hugues de Bourbon-Parme. Le couple divorcera en 1981.
Simon lite également (en français, s'il vous plaît) Le Rempart des Béguines, de Françoise Mallet-Joris. Publié en 1954, ce roman connaît un grand succès, lançant la carrière de l'auteure, future membre de l'Académie Goncourt. Il fit sensation à l'époque en évoquant la relation lesbienne développée entre une adolescente et la maîtresse de son père. Le livre sera adapté au cinéma en 1972, avec Anicée Alvina et Nicole Courcel.
Des affiches de films sont également aperçues. On reconnaît celle de La Chair et le Diable, drame amoureux de 1954, avec Viviane Romance et Rossano Brazi.
Afin de duper Jeannine, le Saint fait référence à la tradition antique des perles dissoutes dans le vin. Cléopâtre aurait fait dissoudre une perle dans un verre de vin et bu celui-ci, pour prouver à Marc Antoine qu'elle pourrait consommer la richesse d’une nation en un seul repas. Cette boisson aurait également été appréciée par des empereurs de la Rome décadente, tels Caligula ou Héliogabale.
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Re: Série "Le Saint"
Le Scorpion (The Scorpion, 3-04, ****)
Date de diffusion : 29 octobre 1964
Le mystérieux criminel surnommé le Scorpion se livre à des chantages fort rémunérateurs dans les hautes sphères de la politique et de la finance. Le scorpion compose son symbole mais aussi le principal instrument de son pouvoir, puisqu’il n’hésite pas à utiliser son animal de prédilection pour commettre des assassinats. Le cambrioleur Long Harry, terrorisé, appelle à l’aide son ami, le célèbre Simon Templar. Le Scorpion lui a ordonné de dérober une lettre compromettante à l’industriel Mark Deverest. Trop curieux, il a cependant découvert le visage de son commanditaire et se sait dès lors condamné à mort. Le Saint ne peut empêcher son exécution et décide alors de mettre un terme aux activités du diabolique maître chanteur. Son enquête l’amène à s’intéresser à deux charmantes jeunes femmes, Karen, secrétaire de Deverest, et Patsy, hotesse d’un Night club et complice du Scorpion.
Episode singulier que ce Scorpion, sans doute l’une des aventures du Saint les plus abouties. En effet tous les ingrédients de la réussite sont au rendez-vous tranchant par la personnalité hors normes de l’adversaire du jour. Les ennemis du Saint, pour savoureux qu’ils apparaissent le plus souvent, relèvent ordinairement des figures conventionnelles du Polar ou de l’espionnage. Par l’effroi qu’il suscite et sa dimension de Diabolical Mastermind doublé d’une obsession authentiquement morbide, le Scorpion propulse le récit à la lisière de l’Etrange. Les scènes se déroulant dans son sinistre vivarium peuplé de créatures venimeuse se montrent particulièrement évocatrices à cet égard. Dans une perspective moins sinistre elles évoquant également l’antre dédiée aux automates du Redfern des Œufs d’Or, opus établissant une similaire convergence au sein de la saison 2 des Avengers. Comme souvent, l’aspect de Whodumit de ce type de récit suscite moins d’intérêt, puisque le coupable est forcément le second rôle ne manifestant pas d’autre utilité réelle. Mais l’idée d’un avoué utilisant les secrets de ses riches clients pour les faire chanter sans se révéler demeure astucieuse. Surtout l’intérêt du Scorpion ne réside pas tant dans son identité que dans son aura ténébreuse. Sa scène de sortie s’avère également magistrale.
L’intrigue instille d’ailleurs une atmosphère remarquablement frelatée, en raccord avec l’adversaire du jour. Il en va ainsi de cette description d’un milieu d’affaires politico-financières passablement corrompu, le nombre de victimes du Scorpion se montrent tout à fait parlant. Le night club borgne en représente un reflet bien trouvé. Il permet également d’exploiter la double nature du Saint, ayant des accointances dans le milieu aussi bien que dans les hautes sphères. L’étude de caractère se met au diapason, avec le sadisme manifesté par Patsy envers Deverest, les turpitudes de ce dernier ou la violence meurtrière du blouson noir. Karen se présente comme la seule lumière du panorama, ce qui lui autorise une vraie utilité puisqu’elle demeure conforme aux conventions de la série par ailleurs. La mise inspirée de Roy Ward Baker tire magnifiquement parti de la nuit londonienne pour accompagner un récit sombre mais aussi sans temps mort. L’action se déroule en une seule nuit et son lendemain, se situant de ce fait sur un tempo élevé, ponctué de percutants rebondissements (dont une apparition brève mais marquante de l’lnspecteur Teal). L’ensemble de la distribution s’avère admirable, avec en prime l’intérêt de découvrir une Catherine Woodville allant prochainement épouser Patrick Macnee, ainsi qu’une Nyree Dawn Porter aux antipodes de la Comtesse di Contini. Tour à tour cinglante ou émouvante, elle se montre absolument fabuleuse dans l’interprétation de Patsy.
Catherine Woodville (Karen) a participé au tout premier épisode des Avengers, Neige brûlante, où elle interprétait la fiancée assassinée du Dr Keel, ainsi qu'à Comsbustible 23. Elle a également participé à de nombreuses séries durant les années 60 et 70 (Z Cars, Destination Danger, Star Trek, Wonder Woman…), dont deux épisodes du Saint. Après s’être retirée à la fin des années 70, elle a créé un vaste haras avec succès. Mais elle demeure surtout connue pour avoir été la seconde épouse de Patrick Macnee, de 1965 à 1969. « Kate » fut également une candidate malheureuse à la succession d’Honor Blackman.
Nyree Dawn Porter (Patsy) est apparue dans de nombreuses productions anglaises des années 60 et 70. Elle est notamment remémorée pour La Dynastie des Forsythe et le rôle de la Comtesse dans Poigne de fer et Séduction.(1972-1973). Elle fut envisagée pour jouer la première partenaire féminine de John Steed, avant qu'Honor Blackman ne soit retenue. Elle joue également dans l'épisode disparu des Avengers Death on the Slipway.
Lee Philip Latham (Long Harry) participe aux épisodes de Chapeau Melon La Naine Blanche et Avec vue imprenable. Il est principalement connu au petit écran pour le rôle récurrent de Willy Izard dans The Troubleshooters (1965-1972). Au cinéma il figure à l’affiche de Dracula Prince des Ténèbres (1966) où il interprète Klove, le serviteur du Dracula de Christopher Lee.
Nous apprenons que le numéro de téléphone du domicile londonien Saint est Regent 53-33.
Exceptionnellement le discours habituel du saint ne débute pas l’épisode : il est précédé par les images de la traque de Long Harry dans la nuit de Londres.
Le scorpion est aussi clairement une imitation inanimée, notamment sur la main de Katherine Woodwille (39'). Ensuite il s'agit d'un vrai scorpion mais évoluant sur le bras d'un mannequin et non d'un humain !
Différents sites londoniens apparaissent au cours de l'épisode : Westminster Bridge, Cleveland Gardens, Ingram Avenue...
Les différents plans extérieurs sont visiblement tournés avec des doublures. Cela devient particulièrement évident quand Le Saint sort de chez lui (6’37’’) ou de chez Deverest (11’30’’).
Le réalisateur Roy Ward Baker indique qu’il s’agit de son épisode préféré sur l’ensemble de la série, du fait des conditions particulières de sa mise en scène, l’action se déroulant quasi exclusivement de nuit. Il a également particulièrement apprécié cette collaboration avec des comédiens aussi doués que sympathiques. (The Saint, from big screen to small screen, and back again).
Date de diffusion : 29 octobre 1964
Le mystérieux criminel surnommé le Scorpion se livre à des chantages fort rémunérateurs dans les hautes sphères de la politique et de la finance. Le scorpion compose son symbole mais aussi le principal instrument de son pouvoir, puisqu’il n’hésite pas à utiliser son animal de prédilection pour commettre des assassinats. Le cambrioleur Long Harry, terrorisé, appelle à l’aide son ami, le célèbre Simon Templar. Le Scorpion lui a ordonné de dérober une lettre compromettante à l’industriel Mark Deverest. Trop curieux, il a cependant découvert le visage de son commanditaire et se sait dès lors condamné à mort. Le Saint ne peut empêcher son exécution et décide alors de mettre un terme aux activités du diabolique maître chanteur. Son enquête l’amène à s’intéresser à deux charmantes jeunes femmes, Karen, secrétaire de Deverest, et Patsy, hotesse d’un Night club et complice du Scorpion.
Episode singulier que ce Scorpion, sans doute l’une des aventures du Saint les plus abouties. En effet tous les ingrédients de la réussite sont au rendez-vous tranchant par la personnalité hors normes de l’adversaire du jour. Les ennemis du Saint, pour savoureux qu’ils apparaissent le plus souvent, relèvent ordinairement des figures conventionnelles du Polar ou de l’espionnage. Par l’effroi qu’il suscite et sa dimension de Diabolical Mastermind doublé d’une obsession authentiquement morbide, le Scorpion propulse le récit à la lisière de l’Etrange. Les scènes se déroulant dans son sinistre vivarium peuplé de créatures venimeuse se montrent particulièrement évocatrices à cet égard. Dans une perspective moins sinistre elles évoquant également l’antre dédiée aux automates du Redfern des Œufs d’Or, opus établissant une similaire convergence au sein de la saison 2 des Avengers. Comme souvent, l’aspect de Whodumit de ce type de récit suscite moins d’intérêt, puisque le coupable est forcément le second rôle ne manifestant pas d’autre utilité réelle. Mais l’idée d’un avoué utilisant les secrets de ses riches clients pour les faire chanter sans se révéler demeure astucieuse. Surtout l’intérêt du Scorpion ne réside pas tant dans son identité que dans son aura ténébreuse. Sa scène de sortie s’avère également magistrale.
L’intrigue instille d’ailleurs une atmosphère remarquablement frelatée, en raccord avec l’adversaire du jour. Il en va ainsi de cette description d’un milieu d’affaires politico-financières passablement corrompu, le nombre de victimes du Scorpion se montrent tout à fait parlant. Le night club borgne en représente un reflet bien trouvé. Il permet également d’exploiter la double nature du Saint, ayant des accointances dans le milieu aussi bien que dans les hautes sphères. L’étude de caractère se met au diapason, avec le sadisme manifesté par Patsy envers Deverest, les turpitudes de ce dernier ou la violence meurtrière du blouson noir. Karen se présente comme la seule lumière du panorama, ce qui lui autorise une vraie utilité puisqu’elle demeure conforme aux conventions de la série par ailleurs. La mise inspirée de Roy Ward Baker tire magnifiquement parti de la nuit londonienne pour accompagner un récit sombre mais aussi sans temps mort. L’action se déroule en une seule nuit et son lendemain, se situant de ce fait sur un tempo élevé, ponctué de percutants rebondissements (dont une apparition brève mais marquante de l’lnspecteur Teal). L’ensemble de la distribution s’avère admirable, avec en prime l’intérêt de découvrir une Catherine Woodville allant prochainement épouser Patrick Macnee, ainsi qu’une Nyree Dawn Porter aux antipodes de la Comtesse di Contini. Tour à tour cinglante ou émouvante, elle se montre absolument fabuleuse dans l’interprétation de Patsy.
Catherine Woodville (Karen) a participé au tout premier épisode des Avengers, Neige brûlante, où elle interprétait la fiancée assassinée du Dr Keel, ainsi qu'à Comsbustible 23. Elle a également participé à de nombreuses séries durant les années 60 et 70 (Z Cars, Destination Danger, Star Trek, Wonder Woman…), dont deux épisodes du Saint. Après s’être retirée à la fin des années 70, elle a créé un vaste haras avec succès. Mais elle demeure surtout connue pour avoir été la seconde épouse de Patrick Macnee, de 1965 à 1969. « Kate » fut également une candidate malheureuse à la succession d’Honor Blackman.
Nyree Dawn Porter (Patsy) est apparue dans de nombreuses productions anglaises des années 60 et 70. Elle est notamment remémorée pour La Dynastie des Forsythe et le rôle de la Comtesse dans Poigne de fer et Séduction.(1972-1973). Elle fut envisagée pour jouer la première partenaire féminine de John Steed, avant qu'Honor Blackman ne soit retenue. Elle joue également dans l'épisode disparu des Avengers Death on the Slipway.
Lee Philip Latham (Long Harry) participe aux épisodes de Chapeau Melon La Naine Blanche et Avec vue imprenable. Il est principalement connu au petit écran pour le rôle récurrent de Willy Izard dans The Troubleshooters (1965-1972). Au cinéma il figure à l’affiche de Dracula Prince des Ténèbres (1966) où il interprète Klove, le serviteur du Dracula de Christopher Lee.
Nous apprenons que le numéro de téléphone du domicile londonien Saint est Regent 53-33.
Exceptionnellement le discours habituel du saint ne débute pas l’épisode : il est précédé par les images de la traque de Long Harry dans la nuit de Londres.
Le scorpion est aussi clairement une imitation inanimée, notamment sur la main de Katherine Woodwille (39'). Ensuite il s'agit d'un vrai scorpion mais évoluant sur le bras d'un mannequin et non d'un humain !
Différents sites londoniens apparaissent au cours de l'épisode : Westminster Bridge, Cleveland Gardens, Ingram Avenue...
Les différents plans extérieurs sont visiblement tournés avec des doublures. Cela devient particulièrement évident quand Le Saint sort de chez lui (6’37’’) ou de chez Deverest (11’30’’).
Le réalisateur Roy Ward Baker indique qu’il s’agit de son épisode préféré sur l’ensemble de la série, du fait des conditions particulières de sa mise en scène, l’action se déroulant quasi exclusivement de nuit. Il a également particulièrement apprécié cette collaboration avec des comédiens aussi doués que sympathiques. (The Saint, from big screen to small screen, and back again).
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Révolution (The Revolution Racket, 3-05, ****)
Date de diffusion : 5 novembre 1964
Dans un pays d’Amérique du Sud, le capitaine de police Carlos Xavier convie le Saint à diner dans un superbe restaurant. Parmi les clients, il lui montre deux redoutables criminels, les frères Enriquez. Xavier souhaiterait les mettre sous les verrous, mais il sait que les bandits sont sur le point de perpétrer une révolution. En fait il souhaite se servir du Saint pour les contrer, comptant sur le goût de ce dernier pour l’aventure. Le capitaine est d’autant plus sûr de son fait que les deux frères sont en train de racketter des marchands d’armes, dont la charmante Doris. Ils les forcent à vendre leur marchandise pour une belle somme, mais néanmoins nettement inférieure à sa vraie valeur. Simon ne tarde pas à deviner que Doris et son associé, en fait son époux, sont en fait des escrocs, et que les armes sont fausses. Il permet au stratagème de fonctionner ce qui condamne la révolution, mais conserve le magot après que Doris se soit retournée contre lui. Xavier avait prévu tout cet imbroglio, en grand admirateur des aventures du Saint !
L’épisode souffre clairement d‘une reconstitution véritablement à l’économie de l’environnement sud américain. La majeure partie des différentes scènes s’effectue dans des décors quelconques, dépourvus de tout cachet particulier et pouvant fort bien convenir à un ville européenne. On remarque d’ailleurs la quasi absence des habituels savoureux inserts caractérisant la série. De plus, quand la mise en scène se décide à s’avancer suce terrain cela donne lieu à quelques décors particulièrement indigents, comme cette reconstitution si évidente et minimaliste de la flore locale. Les intonations espagnoles entendues au fil de l’eau ne brillent pas non plus par leur crédibilité.
Mais qu’importe, The Revolution Rackett compense largement ces défauts par un scénario particulièrement astucieux. Stratagèmes et arnaques de tous poils s‘entrecroisent en un ensemble dont la clarté limpide de la narration permet d’apprécier toute la diabolique complexité. Les chutes successives des masques entrainent de nombreuses péripéties, maintenant vivace l’intérêt du récit jusqu’à son terme. L’exercice de style s’avère brillant, composant un puzzle habile et original à partir d’éléments classiques du Polar traditionnel. Ainsi l’on découvre une grande innovation puisque, pour une fois, ce n’est pas le célèbre Simon Templar qui tire (entièrement) les ficelles de l’intrigue !
Le grand atout de l’opus demeure en effet le volubile, sybarite et machiavélique capitaine Xavier. Parvenir à manipuler le Saint de manière à ce que ce dernier ne puisse véritablement s’en offusquer, le tout avec une indéniable maestria, relève de l’exploit. Il prend ainsi un contre pied magistral avec l’ensemble des policiers rencontrés jusqu’ici, hostiles ou au mieux à la complicité toujours méfiante (Claude Eustache). De plus son admiration sincère et passionnée de notre héros renvoie un joli effet miroir au public de la série. il reste très amusant de le regarder prévoir avec gourmandise chacun des geste de notre héros, no sans une diffuse mais pâlissante ironie (à croire que Xavier est télépathe). L’épatant Eric Pohlmann apporte une vraie humanité à son malicieux personnage. C’est bien un maître coup que réussit là un Terry Nation jouant admirablement des codes des séries de l’époque.
Si les autres joueurs de cette si divertissante partie de poker menteur paraissent plus conventionnels, ils bénéficient cependant d’une remarquable interprétation. On retrouve avec plaisir la sublime Suzanne Lloyd, toujours aussi en phase avec un Roger Moore en grande forme. Doris se montre autrement plus décidée et active que nombre des figures féminines de la série, même si le fait qu’il s’agisse d’une antagoniste relativise cette dimension. Peter Arne, à qui la saison des Avengers doit tant, rend particulièrement marquant le plus brutal des deux frères, mais l’on peut regretter que son rôle ne soit pas davantage étoffé.
Suzanne Lloyd (Doris), actrice canadienne, accomplit de nombreuses apparitions dans les séries américaines de la fin des années 50 et du début des années 60 (Have Gun-Will Travel, Maverick, Bonanza…). Puis elle s’installa en Grande-Bretagne où elle totalisa six participations au Saint, et fut, bien entendu, la vénéneuse Barbara de Cœur à cœur. Elle mit fin à sa carrière à l’âge de quarante ans. Elle reste également dans les mémoires pour le rôle récurrent de Raquel Toledano dans Zorro.
Eric Pohlman (Xavier), d’origine autrichienne; gagnera Londres en 1939, son épouse étant juive. De langue allemande, il jouera un rôle actif dans les émissions de la BBC à destination de l’Allemagne. il rencontre, notamment grâce à son accent exotique, un grand succès à la télévision. Il participe ainsi à l'épisode Le Clan des Grenouilles, des Avengers. Son accent lui valut de jouer la voix de Blofeld dans Opération Tonnerre (1965).
Peter Arne (Pablo) a tourné dans quatre épisodes des Avengers : Death on the slipway, Warlock, Les œufs d'or et Avec vue imprenable . Il est né en Malaisie de père français et de mère américaine et a servi héroïquement comme pilote dans la RAF pendant la seconde guerre mondiale. Arne a de nombreux rôles de méchants à son actif dans des films de guerre ou d'espionnage. Son accent lui permit aussi de jouer des rôles de chinois, russes ou sud-américains ! Au cinéma, on peut noter son rôle de colonel dans trois films de la Panthère rose. À la TV, on l'a vu dans Destination danger, Département S, L'homme à la valise.
Le restaurant que quitte Doris avant d'être enlevée est en fait un bâtiment aujourd'hui démoli des studios d'Elstree.
La scène de voiture où le groupe se dirige vers San Martino a été tournée sur la Zig Zag Road. Située à Box Hill, dans le Surrey, cette côte doit son surnom à ses virages particulièrement marqués. Permettant des scènes spectaculaires, elle apparaît dans de nombreuses séries de l'époque.
Lors de la scène finale, le Saint révèle à Xavier que l’argent sera offert à l’UNICEF. Un geste prémonitoire, puisqu’en 1991 Roger Moore deviendra ambassadeur itinérant de cette organisation caritative.
Durant la scène introductive, Simon décrit avec humour une Amérique du Sud où pulluleraient les coups d’états. Il faut dire que la décennie s’y prête particulièrement. En 1963, année précédant la diffusion de l’épisode, on ne recense pas moins de quatre golpes sur le continent latino-américain : Guatemala, Equateur, République Dominicaine et Honduras. En 1964 on en compte encore deux (Brésil et Bolivie), ainsi que diverses tentatives avortée et autres émeutes. Les guérillas se développent également, 1964 voit ainsi la création des FARC en Colombie.
Date de diffusion : 5 novembre 1964
Dans un pays d’Amérique du Sud, le capitaine de police Carlos Xavier convie le Saint à diner dans un superbe restaurant. Parmi les clients, il lui montre deux redoutables criminels, les frères Enriquez. Xavier souhaiterait les mettre sous les verrous, mais il sait que les bandits sont sur le point de perpétrer une révolution. En fait il souhaite se servir du Saint pour les contrer, comptant sur le goût de ce dernier pour l’aventure. Le capitaine est d’autant plus sûr de son fait que les deux frères sont en train de racketter des marchands d’armes, dont la charmante Doris. Ils les forcent à vendre leur marchandise pour une belle somme, mais néanmoins nettement inférieure à sa vraie valeur. Simon ne tarde pas à deviner que Doris et son associé, en fait son époux, sont en fait des escrocs, et que les armes sont fausses. Il permet au stratagème de fonctionner ce qui condamne la révolution, mais conserve le magot après que Doris se soit retournée contre lui. Xavier avait prévu tout cet imbroglio, en grand admirateur des aventures du Saint !
L’épisode souffre clairement d‘une reconstitution véritablement à l’économie de l’environnement sud américain. La majeure partie des différentes scènes s’effectue dans des décors quelconques, dépourvus de tout cachet particulier et pouvant fort bien convenir à un ville européenne. On remarque d’ailleurs la quasi absence des habituels savoureux inserts caractérisant la série. De plus, quand la mise en scène se décide à s’avancer suce terrain cela donne lieu à quelques décors particulièrement indigents, comme cette reconstitution si évidente et minimaliste de la flore locale. Les intonations espagnoles entendues au fil de l’eau ne brillent pas non plus par leur crédibilité.
Mais qu’importe, The Revolution Rackett compense largement ces défauts par un scénario particulièrement astucieux. Stratagèmes et arnaques de tous poils s‘entrecroisent en un ensemble dont la clarté limpide de la narration permet d’apprécier toute la diabolique complexité. Les chutes successives des masques entrainent de nombreuses péripéties, maintenant vivace l’intérêt du récit jusqu’à son terme. L’exercice de style s’avère brillant, composant un puzzle habile et original à partir d’éléments classiques du Polar traditionnel. Ainsi l’on découvre une grande innovation puisque, pour une fois, ce n’est pas le célèbre Simon Templar qui tire (entièrement) les ficelles de l’intrigue !
Le grand atout de l’opus demeure en effet le volubile, sybarite et machiavélique capitaine Xavier. Parvenir à manipuler le Saint de manière à ce que ce dernier ne puisse véritablement s’en offusquer, le tout avec une indéniable maestria, relève de l’exploit. Il prend ainsi un contre pied magistral avec l’ensemble des policiers rencontrés jusqu’ici, hostiles ou au mieux à la complicité toujours méfiante (Claude Eustache). De plus son admiration sincère et passionnée de notre héros renvoie un joli effet miroir au public de la série. il reste très amusant de le regarder prévoir avec gourmandise chacun des geste de notre héros, no sans une diffuse mais pâlissante ironie (à croire que Xavier est télépathe). L’épatant Eric Pohlmann apporte une vraie humanité à son malicieux personnage. C’est bien un maître coup que réussit là un Terry Nation jouant admirablement des codes des séries de l’époque.
Si les autres joueurs de cette si divertissante partie de poker menteur paraissent plus conventionnels, ils bénéficient cependant d’une remarquable interprétation. On retrouve avec plaisir la sublime Suzanne Lloyd, toujours aussi en phase avec un Roger Moore en grande forme. Doris se montre autrement plus décidée et active que nombre des figures féminines de la série, même si le fait qu’il s’agisse d’une antagoniste relativise cette dimension. Peter Arne, à qui la saison des Avengers doit tant, rend particulièrement marquant le plus brutal des deux frères, mais l’on peut regretter que son rôle ne soit pas davantage étoffé.
Suzanne Lloyd (Doris), actrice canadienne, accomplit de nombreuses apparitions dans les séries américaines de la fin des années 50 et du début des années 60 (Have Gun-Will Travel, Maverick, Bonanza…). Puis elle s’installa en Grande-Bretagne où elle totalisa six participations au Saint, et fut, bien entendu, la vénéneuse Barbara de Cœur à cœur. Elle mit fin à sa carrière à l’âge de quarante ans. Elle reste également dans les mémoires pour le rôle récurrent de Raquel Toledano dans Zorro.
Eric Pohlman (Xavier), d’origine autrichienne; gagnera Londres en 1939, son épouse étant juive. De langue allemande, il jouera un rôle actif dans les émissions de la BBC à destination de l’Allemagne. il rencontre, notamment grâce à son accent exotique, un grand succès à la télévision. Il participe ainsi à l'épisode Le Clan des Grenouilles, des Avengers. Son accent lui valut de jouer la voix de Blofeld dans Opération Tonnerre (1965).
Peter Arne (Pablo) a tourné dans quatre épisodes des Avengers : Death on the slipway, Warlock, Les œufs d'or et Avec vue imprenable . Il est né en Malaisie de père français et de mère américaine et a servi héroïquement comme pilote dans la RAF pendant la seconde guerre mondiale. Arne a de nombreux rôles de méchants à son actif dans des films de guerre ou d'espionnage. Son accent lui permit aussi de jouer des rôles de chinois, russes ou sud-américains ! Au cinéma, on peut noter son rôle de colonel dans trois films de la Panthère rose. À la TV, on l'a vu dans Destination danger, Département S, L'homme à la valise.
Le restaurant que quitte Doris avant d'être enlevée est en fait un bâtiment aujourd'hui démoli des studios d'Elstree.
La scène de voiture où le groupe se dirige vers San Martino a été tournée sur la Zig Zag Road. Située à Box Hill, dans le Surrey, cette côte doit son surnom à ses virages particulièrement marqués. Permettant des scènes spectaculaires, elle apparaît dans de nombreuses séries de l'époque.
Lors de la scène finale, le Saint révèle à Xavier que l’argent sera offert à l’UNICEF. Un geste prémonitoire, puisqu’en 1991 Roger Moore deviendra ambassadeur itinérant de cette organisation caritative.
Durant la scène introductive, Simon décrit avec humour une Amérique du Sud où pulluleraient les coups d’états. Il faut dire que la décennie s’y prête particulièrement. En 1963, année précédant la diffusion de l’épisode, on ne recense pas moins de quatre golpes sur le continent latino-américain : Guatemala, Equateur, République Dominicaine et Honduras. En 1964 on en compte encore deux (Brésil et Bolivie), ainsi que diverses tentatives avortée et autres émeutes. Les guérillas se développent également, 1964 voit ainsi la création des FARC en Colombie.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Le Saint"
Le Procédé G (The Saint Steps In, 3-06, ***)
Date de diffusion : 12 novembre 1964
Dans un bar cosy de Londres, le célèbre Simon Templar est abordé par la belle Madeline, qui sollicite son aide. Son père, le scientifique Calvin Grey a mis au point une invention révolutionnaire. Le Procédé G permet de produire des fibres synthétiques aux nombreuses applications chimiques. Madeline craint que l’associé de Calvin, le richissime Jobbart Quennel, ne tente de s’en emparer. D’abord sceptique, Simon se décide cependant à intervenir, juste à temps pour sauver Madeline de deux dangereux individu. Approché par le Saint, Quennel nie tout, mais fait ensuite enlever les Grey par son diabolique bras droit, Walter. Le Saint va trouver une alliée inattendue chez la fille de l’industriel, Andrea, qui éprouve pour lui une passion des plus vives.
The Saint Steps In débute par un petit bijou d’humour, avec une scène d’introduction qui comptera certainement parmi les plus drôles et abouties de la série. Deux jeune s’amusent à pasticher le Saint reccvant l’appel au secours d’une damoiselle en détresse, avec une verve pour le moins mordante. Or, tandis que Simon se défend devant nous d’être ce Casanova international et secouriste, Madeline survient et lui tien exactement le même discours que précédemment ! Une excellente idée auto-parodique, au terme de laquelle le Saint n’a plus qu’à se résoudre à l’inévitable, en précédant la jeune femme quand elle en appelle au célèbre Simon Templar. La scène initiera d’ailleurs un amusant fil rouge se prolongeant tout au fil du récit.
Par la suite l’épisode vérifie cette prophétie, puisqu’il navigue en des eaux pour le moins connues. On assiste de nouveau au proverbial enlèvement de la Templar Girl du jour, on y a quasiment droit à chaque opus depuis le lancement de cette saison ! La double figure de l’honnête professeur et de sa fille servant de moyen de pression compte également parmi les grands classiques des récits d’espionnage des Sixties. Les Avengers y ont d’ailleurs eu aussi recours à l’occasion (Mission très improbable). Il n’en demeure pas mois que l’astuce de l’industriel finançant un projet pour s’en emparer et empêcher sa divulgation est bien trouvée. Surtout, s’ils ne développent aucune réelle innovation lors de son histoire assez convenue, les auteurs excellent réellement dans les dialogues, toujours acérés ou hilarants. C’est notamment le cas le cas lorsque le Saint entreprend d’échapper à la très entreprenante Andrea !
La mise en scène réussit quelques jolis coups, dont des extérieurs nous régalant de superbes demeures ou un long et spectaculaire affrontement au sein d’un laboratoire de chimie, Sans être aussi acrobatique et survolté que celui remporté par Tara dans Mon rêve le plus fou, on y retrouve une parfaite exploitation de ce décor très particulier. Il s’agit d’une quasi constante de cette série : la distribution achève de remporter la partie. Justine Lord se montre irrésistible en la délurée et très mordue Andrea, le scénario jouant de plus habilement de l’opposition avec la sage Madeline, nettement plus sur le registre de l’émotion. L’adorable Annette André réussit parfaitement son examen de passage et fonctionne à merveille avec un Roger Moore parfaitement à son affaire dans cette version à l’occasion passablement ironique et distanciée de son héros. Le sméchants ont tous la gueule de l’emploi, avec un surcroit d’intérêt pour Peter Vaughan, dont le délectable Walter n’est pas ans évoquer l’inoubliable Schubert des Persuaders.
Peter Vaughan (Walter) connut une fort belle carrière au théâtre, mais aussi au cinéma, où il tourna régulièrement pour Terry Gilliam (Brazil, Bandits Bandits…). Il se spécialisa par ailleurs dans les rôles de policier ou d’agent secret. Vaugham apparut dans Public Eye, Amicalement vôtre, L’Homme à la valise, Poigne de fer et Séduction… Il incarne le Dr Jaeger dans Mon rêve le plus fou (Chapeau Melon).
Geoffrey Keen (Quennel) interprète le Ministre de la Défense dans six James Bond, durant les ères Roger Moore et Timothy Dalton.
Justine Lord (Lady Valérie) participe elle à pas moins de sept épisodes ! L'actrice est une figure régulière des séries anglaises de l'époque (dont les Avengers pour Combustible 23). Son rôle le plus connu demeure celui de Sonia, que poursuit le N°6, dans La mort en marche, fameux épisode narratif se déroulant hors du Village. Elle y porte pas moins de neuf costumes différents, tous blancs!
Annette André (Madeline) va participer cinq fois aux aventures du Saint. Dans Chapeau Melon, elle joue également dans Mandrake et Le château de cartes. Née en Australie, elle a débuté sa carrière en 1960 et a participé à de nombreuses séries : Le Baron, Le prisonnier, Amicalement vôtre, Le retour du Saint.... Elle demeure principalement connue pour son rôle récurrent de la veuve Jeannie Hopkirk, dans les très populaires Randall and Hopkirk (Deceased) (1969-1970). Également chanteuse et danseuse elle est apparue au West End dans plusieurs spectacles musicaux.
Annette André participe ici pour la première fois aux aventures du Saint. Elle conserve un souvenir mitigé du tournage, car le réalisateur John Gilling se montrait facilement désagréable envers les actrices. De plus les scènes devaient être réussies en une seule prise. La nervosité lui faisait perdre ses moyens, mais, fort heureusement, Roger Moore l’a soutenue et a su la mettre en confiance. A la suite ces péripéties, ils sont restés bons amis, d’où ses multiples apparitions dans la série. Elle se souvient que les acteurs étaient toujours consultés sur les habits de leurs personnages. La costumière en chef, Laura Nightingale, a beaucoup apporté à la série. Elle estime que le plus important ne résidait pas dans les scénarios, mais dans l’ambiance aventureuse et glamour caractérisant l’univers du Saint, une production de grande qualité. Elle regrette de n’avoir jamais pu interpréter d’antagoniste ou de vamp, à la différence de Justine Lord ou de Down Addams. Les tournages étaient les plus souvent agréables/ A cette époque comédiens et techniciens se retrouvaient dans un grand nombre de séries, d’où une confiance mutuelle (The Saint : From big screen to small screen and back again, Paul Simper)
La feuille de journal servant à piéger Walter change mystérieusement au cours de l’action.
La résidence d'Alvin Grey est en fait Willow House, située à Totteridge. Très ancien village (XIIIème siècle) situé au nord de Londres, Totteridge est réputé pour le pittoresque demeuré intact de ses veilles maisons victoriennes ou édouardiennes. De nombreuses réserves naturelles contribuent également à en faire un lieu de séjour très apprécié des Londoniens les plus aisés (notamment Arsène Wenger et plusieurs footballeurs). Remontant aux Tudors, Willow House est une grande maison comptant parmi les plus remarquables du site.
A l’hôtel, Andrea se grise au champagne. La bouteille nous indique qu’il s’agit de Perrier-Jouët, prestigieuse maison remontant à 1811 et située à Epernay. Fournisseur officiel de la royauté britannique depuis 1861, Perrier-Jouët est très présent sur le marché anglo-saxon. Elle a d’ailleurs commandé une fameuse publicité faisant se retrouver John Steed et Miss Tara King. Tourné en 1975 à Elstree, ce spot revêtit une grande importance dans l’élaboration de ce qui allait devenir les New Avengers.
Date de diffusion : 12 novembre 1964
Dans un bar cosy de Londres, le célèbre Simon Templar est abordé par la belle Madeline, qui sollicite son aide. Son père, le scientifique Calvin Grey a mis au point une invention révolutionnaire. Le Procédé G permet de produire des fibres synthétiques aux nombreuses applications chimiques. Madeline craint que l’associé de Calvin, le richissime Jobbart Quennel, ne tente de s’en emparer. D’abord sceptique, Simon se décide cependant à intervenir, juste à temps pour sauver Madeline de deux dangereux individu. Approché par le Saint, Quennel nie tout, mais fait ensuite enlever les Grey par son diabolique bras droit, Walter. Le Saint va trouver une alliée inattendue chez la fille de l’industriel, Andrea, qui éprouve pour lui une passion des plus vives.
The Saint Steps In débute par un petit bijou d’humour, avec une scène d’introduction qui comptera certainement parmi les plus drôles et abouties de la série. Deux jeune s’amusent à pasticher le Saint reccvant l’appel au secours d’une damoiselle en détresse, avec une verve pour le moins mordante. Or, tandis que Simon se défend devant nous d’être ce Casanova international et secouriste, Madeline survient et lui tien exactement le même discours que précédemment ! Une excellente idée auto-parodique, au terme de laquelle le Saint n’a plus qu’à se résoudre à l’inévitable, en précédant la jeune femme quand elle en appelle au célèbre Simon Templar. La scène initiera d’ailleurs un amusant fil rouge se prolongeant tout au fil du récit.
Par la suite l’épisode vérifie cette prophétie, puisqu’il navigue en des eaux pour le moins connues. On assiste de nouveau au proverbial enlèvement de la Templar Girl du jour, on y a quasiment droit à chaque opus depuis le lancement de cette saison ! La double figure de l’honnête professeur et de sa fille servant de moyen de pression compte également parmi les grands classiques des récits d’espionnage des Sixties. Les Avengers y ont d’ailleurs eu aussi recours à l’occasion (Mission très improbable). Il n’en demeure pas mois que l’astuce de l’industriel finançant un projet pour s’en emparer et empêcher sa divulgation est bien trouvée. Surtout, s’ils ne développent aucune réelle innovation lors de son histoire assez convenue, les auteurs excellent réellement dans les dialogues, toujours acérés ou hilarants. C’est notamment le cas le cas lorsque le Saint entreprend d’échapper à la très entreprenante Andrea !
La mise en scène réussit quelques jolis coups, dont des extérieurs nous régalant de superbes demeures ou un long et spectaculaire affrontement au sein d’un laboratoire de chimie, Sans être aussi acrobatique et survolté que celui remporté par Tara dans Mon rêve le plus fou, on y retrouve une parfaite exploitation de ce décor très particulier. Il s’agit d’une quasi constante de cette série : la distribution achève de remporter la partie. Justine Lord se montre irrésistible en la délurée et très mordue Andrea, le scénario jouant de plus habilement de l’opposition avec la sage Madeline, nettement plus sur le registre de l’émotion. L’adorable Annette André réussit parfaitement son examen de passage et fonctionne à merveille avec un Roger Moore parfaitement à son affaire dans cette version à l’occasion passablement ironique et distanciée de son héros. Le sméchants ont tous la gueule de l’emploi, avec un surcroit d’intérêt pour Peter Vaughan, dont le délectable Walter n’est pas ans évoquer l’inoubliable Schubert des Persuaders.
Peter Vaughan (Walter) connut une fort belle carrière au théâtre, mais aussi au cinéma, où il tourna régulièrement pour Terry Gilliam (Brazil, Bandits Bandits…). Il se spécialisa par ailleurs dans les rôles de policier ou d’agent secret. Vaugham apparut dans Public Eye, Amicalement vôtre, L’Homme à la valise, Poigne de fer et Séduction… Il incarne le Dr Jaeger dans Mon rêve le plus fou (Chapeau Melon).
Geoffrey Keen (Quennel) interprète le Ministre de la Défense dans six James Bond, durant les ères Roger Moore et Timothy Dalton.
Justine Lord (Lady Valérie) participe elle à pas moins de sept épisodes ! L'actrice est une figure régulière des séries anglaises de l'époque (dont les Avengers pour Combustible 23). Son rôle le plus connu demeure celui de Sonia, que poursuit le N°6, dans La mort en marche, fameux épisode narratif se déroulant hors du Village. Elle y porte pas moins de neuf costumes différents, tous blancs!
Annette André (Madeline) va participer cinq fois aux aventures du Saint. Dans Chapeau Melon, elle joue également dans Mandrake et Le château de cartes. Née en Australie, elle a débuté sa carrière en 1960 et a participé à de nombreuses séries : Le Baron, Le prisonnier, Amicalement vôtre, Le retour du Saint.... Elle demeure principalement connue pour son rôle récurrent de la veuve Jeannie Hopkirk, dans les très populaires Randall and Hopkirk (Deceased) (1969-1970). Également chanteuse et danseuse elle est apparue au West End dans plusieurs spectacles musicaux.
Annette André participe ici pour la première fois aux aventures du Saint. Elle conserve un souvenir mitigé du tournage, car le réalisateur John Gilling se montrait facilement désagréable envers les actrices. De plus les scènes devaient être réussies en une seule prise. La nervosité lui faisait perdre ses moyens, mais, fort heureusement, Roger Moore l’a soutenue et a su la mettre en confiance. A la suite ces péripéties, ils sont restés bons amis, d’où ses multiples apparitions dans la série. Elle se souvient que les acteurs étaient toujours consultés sur les habits de leurs personnages. La costumière en chef, Laura Nightingale, a beaucoup apporté à la série. Elle estime que le plus important ne résidait pas dans les scénarios, mais dans l’ambiance aventureuse et glamour caractérisant l’univers du Saint, une production de grande qualité. Elle regrette de n’avoir jamais pu interpréter d’antagoniste ou de vamp, à la différence de Justine Lord ou de Down Addams. Les tournages étaient les plus souvent agréables/ A cette époque comédiens et techniciens se retrouvaient dans un grand nombre de séries, d’où une confiance mutuelle (The Saint : From big screen to small screen and back again, Paul Simper)
La feuille de journal servant à piéger Walter change mystérieusement au cours de l’action.
La résidence d'Alvin Grey est en fait Willow House, située à Totteridge. Très ancien village (XIIIème siècle) situé au nord de Londres, Totteridge est réputé pour le pittoresque demeuré intact de ses veilles maisons victoriennes ou édouardiennes. De nombreuses réserves naturelles contribuent également à en faire un lieu de séjour très apprécié des Londoniens les plus aisés (notamment Arsène Wenger et plusieurs footballeurs). Remontant aux Tudors, Willow House est une grande maison comptant parmi les plus remarquables du site.
A l’hôtel, Andrea se grise au champagne. La bouteille nous indique qu’il s’agit de Perrier-Jouët, prestigieuse maison remontant à 1811 et située à Epernay. Fournisseur officiel de la royauté britannique depuis 1861, Perrier-Jouët est très présent sur le marché anglo-saxon. Elle a d’ailleurs commandé une fameuse publicité faisant se retrouver John Steed et Miss Tara King. Tourné en 1975 à Elstree, ce spot revêtit une grande importance dans l’élaboration de ce qui allait devenir les New Avengers.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Le Saint"
Également excellent dans Madigan et Thriller.Estuaire44 a écrit:Peter Vaughan (Walter) connut une fort belle carrière au théâtre, mais aussi au cinéma, où il tourna régulièrement pour Terry Gilliam (Brazil, Bandits Bandits…). Il se spécialisa par ailleurs dans les rôles de policier ou d’agent secret. Vaugham apparut dans Public Eye, Amicalement vôtre, L’Homme à la valise, Poigne de fer et Séduction… Il incarne le Dr Jaeger dans Mon rêve le plus fou (Chapeau Melon).
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Re: Série "Le Saint"
Charmante famille (The Loving Brothers, 3-07, **)
Date de diffusion : 19 novembre 1964
En Australie, le Saint fait la connaissance de Pop, un vieux mineur. Celui-ci est persuadé d’avoir découvert une fabuleuse mine d’argent. Souffrant, il est assisté pat la charmante infirmière Linda et souhaite voir le filon exploité avant de mourir. Il compte sur un financement accordé par ses deux fils, installé à Sydney et ayant réussi dans les affaires. Mais ceux-ci, sceptiques et ingrats, refusent de l’aider, malgré l’intervention de Simon. Une fois convaincus de la réalité du trésor, ils tentent d’en spolier leur père, en se rendant sur place. Suite à un accident, Pop décède, tandis que Simon a découvre que la mine n’a en fait aucune valeur. Le Saint escroque alors les deux frères en leur faisant acheter très cher le gisement, et, conformément aux volontés de Pop, reverse l’argent, à Linda. Celle-ci va fonder un hôpital pour enfants.
Le Saint fait l’Australie. L’épisode a le mérite de tenter de développer une reconstitution aussi fidèle que possible du Cinquième continent, sollicitant au maximum les moyens de la série. On admire ainsi de superbes inserts, ainsi qu’un impressionnant plateau reconstituant la mine. La mise en scène a l’excellente idée de recourir à une distribution composée exclusivement d’Australiens. Il en ressort un véritable chatoiement des accents, dont le parfaite intonation londonienne de Roger Moore constitue l’idoine contrepoint. L’absence (rarissime)de tout visage reconnaissable par les amateurs des Avengers, hormis Annette André, rajoute même un exotisme supplémentaire ! Les allées et venues du scénario entre le Bush et Sydney souligne éloquemment l’énorme fossé séparant les côtes modernes et urbaines du centre sauvage et désertique. L’insertion de quelques éléments culturels (dont les coutumières affiches) achève un concluant panorama.
Malheureusement The Loving Brothers a la main trop lourde en développant plus qu’à satiété les habituels clichés concernant les Australiens, tels que repris plus récemment dans Crocodile Dundee (1986). Les personnages se montrent outrés jusqu’à la caricature, inévitablement rustres, fêtards, peu éduqués. Ils manifestent évidemment des manières bien moins raffinées que notre dandy anglais toisant tout ceci d’un regard amusé. Amusant au début, cet humour à la Papa Schultz finit par lasser. Surtout il apparaît contreproductif car en contradiction avec le drame familial sordide que le récit s’efforce de bâtir. L’incohérence du fond et de la forme pâtit à l’ensemble, L’épisode aurait d’ailleurs gagné à jouer franchement la carte de la pure Comédie. On conserve l’impression de l’expression de rivalité auquel le spectateur non anglo-saxon demeure étranger. A cela vient s’agréger quelques imageries d’Epinal assez datées, telles la scène lénifiante du décès de Pop ou le personnage même de Linda, malgré la charme toujours si présent d’Annette André.
Annette André (Linda) est déjà de retour, après sa première participation à la série, lors de l'épisode précédent. Elle-même originaire d’Australie, il aurait été en effet dommage de se priver de ses services pour cet épisode.
Les blocs de roche sont à l'évidence en polystyrène expansé !
L'hôtel du Saint à Sydney est en fait le bâtiment administratif des studios d'Elstree, utilisé à de multiples reprises au cours du tournage de la série.
Le metteur en scène Leslie Norman connait bien, l’Australie, car il y a travaillé au début de sa carrière de réalisateur, avant de revenir en Grande Bretagne. Située dans l’après guerre, cette période le voit participer à plusieurs films sur le conflit (La route est ouverte, 1946).
Parmi les images de Sydney on reconnaît notamment le célèbre et colossal Harbour Bridge, inauguré le 19 mars 1932 et permettant de traverser la gigantesque baie de la cité. L’ouvrage est réputé pour ses arches d’acier s’élevant à près de 140 mètres. Les anniversaires du pont, symbole de l’élévation de la puissance australienne, font régulièrement l’objet de célébrations dans la ville. La majeure partie de la distribution est d’ailleurs australienne. Le 19 mars 2012Google lui a consacré l’un de ses Doodles, afin d’en commémorer le 80ème anniversaire. L’autre bâtiment identifiant habituellement Sydney est son opéra en forme de voiles, mais il ne prendra place qu’en 1973.
Le sol australien est effectivement riche en métaux précieux, un phénomène accentué par la taille du pays. Le milieu du XIXème siècle y a d’ailleurs vu se dérouler une ruée vers l’or, similaire à celle se déroulant peu de temps auparavant en Californie. Les années 60 voient se dérouler un véritable boom du fer australien, suite à de mirifiques découvertes de gisements. L’Australie se situe parmi les premiers producteurs mondiaux de fer, charbon cobalt ou encore uranium, entre autres. Encore aujourd’hui, l’on estime que le centre désertique du pays est loin d’avoir révélé toutes ses richesses.
Date de diffusion : 19 novembre 1964
En Australie, le Saint fait la connaissance de Pop, un vieux mineur. Celui-ci est persuadé d’avoir découvert une fabuleuse mine d’argent. Souffrant, il est assisté pat la charmante infirmière Linda et souhaite voir le filon exploité avant de mourir. Il compte sur un financement accordé par ses deux fils, installé à Sydney et ayant réussi dans les affaires. Mais ceux-ci, sceptiques et ingrats, refusent de l’aider, malgré l’intervention de Simon. Une fois convaincus de la réalité du trésor, ils tentent d’en spolier leur père, en se rendant sur place. Suite à un accident, Pop décède, tandis que Simon a découvre que la mine n’a en fait aucune valeur. Le Saint escroque alors les deux frères en leur faisant acheter très cher le gisement, et, conformément aux volontés de Pop, reverse l’argent, à Linda. Celle-ci va fonder un hôpital pour enfants.
Le Saint fait l’Australie. L’épisode a le mérite de tenter de développer une reconstitution aussi fidèle que possible du Cinquième continent, sollicitant au maximum les moyens de la série. On admire ainsi de superbes inserts, ainsi qu’un impressionnant plateau reconstituant la mine. La mise en scène a l’excellente idée de recourir à une distribution composée exclusivement d’Australiens. Il en ressort un véritable chatoiement des accents, dont le parfaite intonation londonienne de Roger Moore constitue l’idoine contrepoint. L’absence (rarissime)de tout visage reconnaissable par les amateurs des Avengers, hormis Annette André, rajoute même un exotisme supplémentaire ! Les allées et venues du scénario entre le Bush et Sydney souligne éloquemment l’énorme fossé séparant les côtes modernes et urbaines du centre sauvage et désertique. L’insertion de quelques éléments culturels (dont les coutumières affiches) achève un concluant panorama.
Malheureusement The Loving Brothers a la main trop lourde en développant plus qu’à satiété les habituels clichés concernant les Australiens, tels que repris plus récemment dans Crocodile Dundee (1986). Les personnages se montrent outrés jusqu’à la caricature, inévitablement rustres, fêtards, peu éduqués. Ils manifestent évidemment des manières bien moins raffinées que notre dandy anglais toisant tout ceci d’un regard amusé. Amusant au début, cet humour à la Papa Schultz finit par lasser. Surtout il apparaît contreproductif car en contradiction avec le drame familial sordide que le récit s’efforce de bâtir. L’incohérence du fond et de la forme pâtit à l’ensemble, L’épisode aurait d’ailleurs gagné à jouer franchement la carte de la pure Comédie. On conserve l’impression de l’expression de rivalité auquel le spectateur non anglo-saxon demeure étranger. A cela vient s’agréger quelques imageries d’Epinal assez datées, telles la scène lénifiante du décès de Pop ou le personnage même de Linda, malgré la charme toujours si présent d’Annette André.
Annette André (Linda) est déjà de retour, après sa première participation à la série, lors de l'épisode précédent. Elle-même originaire d’Australie, il aurait été en effet dommage de se priver de ses services pour cet épisode.
Les blocs de roche sont à l'évidence en polystyrène expansé !
L'hôtel du Saint à Sydney est en fait le bâtiment administratif des studios d'Elstree, utilisé à de multiples reprises au cours du tournage de la série.
Le metteur en scène Leslie Norman connait bien, l’Australie, car il y a travaillé au début de sa carrière de réalisateur, avant de revenir en Grande Bretagne. Située dans l’après guerre, cette période le voit participer à plusieurs films sur le conflit (La route est ouverte, 1946).
Parmi les images de Sydney on reconnaît notamment le célèbre et colossal Harbour Bridge, inauguré le 19 mars 1932 et permettant de traverser la gigantesque baie de la cité. L’ouvrage est réputé pour ses arches d’acier s’élevant à près de 140 mètres. Les anniversaires du pont, symbole de l’élévation de la puissance australienne, font régulièrement l’objet de célébrations dans la ville. La majeure partie de la distribution est d’ailleurs australienne. Le 19 mars 2012Google lui a consacré l’un de ses Doodles, afin d’en commémorer le 80ème anniversaire. L’autre bâtiment identifiant habituellement Sydney est son opéra en forme de voiles, mais il ne prendra place qu’en 1973.
Le sol australien est effectivement riche en métaux précieux, un phénomène accentué par la taille du pays. Le milieu du XIXème siècle y a d’ailleurs vu se dérouler une ruée vers l’or, similaire à celle se déroulant peu de temps auparavant en Californie. Les années 60 voient se dérouler un véritable boom du fer australien, suite à de mirifiques découvertes de gisements. L’Australie se situe parmi les premiers producteurs mondiaux de fer, charbon cobalt ou encore uranium, entre autres. Encore aujourd’hui, l’on estime que le centre désertique du pays est loin d’avoir révélé toutes ses richesses.
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Re: Série "Le Saint"
L'Homme qui aimait les jouets (The Man Who Liked Toys, 3-08, ****)
Date de diffusion : 26 novembre 1964
Lewis Enstone est un magnat de l’électronique. Particulièrement passionné par les jouets, il en a accumulé une formidable collection. Rosemarie, sa secrétaire s’inquiète pour lui quand elle découvre qu’il fait expédier de mystérieuses valises pleines de billets. Craignant un chantage, elle fait alors appel à l’un de ses amis, bien évidemment le célèbre Simon Templar. Celui-ci découvre qu’en fait Enstone finance une grève chez des concurrents, en soudoyant un syndicaliste. Il espère que la société finira par devoir accepter une prise de contrôle. Le Saint fait échouer le complot. Enstone connaît également une cruelle déconvenue quand il découvre que sa femme, la superbe Marjorie, le trompe avec son bras droit. Désireux de lui dire son fait, Simon se rend à son domicile, mais a la vive surprise de le découvrir mort. Un pistolet d’enfant a été transformé en arme létale et tout laisse à croire qu’Enstone s’est suicidé.
Les différentes aventures du Saint brillent plus souvent par leur atmosphère aventureuse et glamour que par la complexité et l’originalité de leurs scénarios. Un présupposé auquel The Man Who Like Toys apporte un cinglant démenti. L’intrigue s’avère un bijou d’horlogerie, provoquant une succession de twists retentissants, comme la découverte de la manipulation financière ou le renversement de situation tout à fait inattendu voyant celui que tout désigne comme le méchant du scénario en devenir brusquement la victime. Alors qu’un temps considérable s’est alors écoulé, les auteurs parviennent à développer un Whodunit loin d’être dépourvu d’intérêt. La rivalité amicale entre l’Inspecteur Teal (tenant du suicide) et Templar (tenant du meurtre) divertit autant qu’à l’accoutumée. La mécanique du meurtre grimé en suicide demeure certes un grand classique. mais le motus operandi de celui-ci se révèle particulièrement astucieux et diabolique, visant l’unique faiblesse d’Enstone. A côté d’un récit particulièrement imaginatif et surprenant, l’opus n’oublie pas l’étude de caractères, un point fort traditionnel de la série.
Enstone constitue un fascinant portait, à la fois sympathique et machiavélique, d’un enthousiaste enfantin et profondément dépressif. Un mélange habile entre un Excentrique des Avengers et le J. R. De Dallas. John Baskcomb l’interprète avec un vrai sens du théâtre, lui apportant une indéniable présence. De plus les scénaristes lui accordenj judicieusement tout l’espace nécessaire en évitant quasiment tout contact direct avec le Saint. La mécanique de la série faisant que toute scène où apparaît le Saint gravité inévitablement autour de lui, le personnage se voit ainsi astucieusement préservé afin que le public entende toute sa musique. Le syndicaliste compose une fripouille amusante, veule et cockney en diable. Pour le coup, on se situe tout près de l’Hervé de Caméra café ! Le charme des deus dames agit sans conteste, mais, hélas, les Templar Girls demeurent comme souvent périphériques. Sans atteindre, il s‘en faut, les inaccessibles sommets du Game des Avengers, l’omniprésence de jeux, parfois filmés d’une manière savamment inquiétante, apporte une spécificité supplémentaire et bienvenue à l'épisode. Les jouets des Sixties dégagent une charmante désuétude, non exempte de nostalgie.
Jeanne Moody (Marjorie) fut Miss Alabama 1951. Elle s'installa en Grande Bretagne au début des années 60 et apparu dans plusieurs productions de cette décennie, avant de se retirer après son mariage. Il s'agit ici de sa troisième et ultime participation à la série.
La fabrique est en fait un bâtiment aujourd'hui démoli des studios d'Elstree.
On aperçoit plusieurs sites londoniens au cours de l'épisode : White Hall, Park Street, Southwick
. The Man Who Liked Toys s’ouvre ainsi sur un Yogi taille nature, tel celui découvert à l’orée de Death At Bargain Prices. Les deux modèles appartiennent visiblement à une même gamme. Les deux mannequins se situent pareillement dans un grand magasin de jouets. Après tout, peut être le Saint se trouve-t-il chez Pinters !
Enstone lit le Financial Times, le grand journal du monde des affaires britannique, fondé en 1868. Durant les années 60, le FT connaît une expansion. Il développe un réseau de correspondants à travers toute la planète, afin de suivre, déjà, les débuts de la mondialisation de l’économie.
Date de diffusion : 26 novembre 1964
Lewis Enstone est un magnat de l’électronique. Particulièrement passionné par les jouets, il en a accumulé une formidable collection. Rosemarie, sa secrétaire s’inquiète pour lui quand elle découvre qu’il fait expédier de mystérieuses valises pleines de billets. Craignant un chantage, elle fait alors appel à l’un de ses amis, bien évidemment le célèbre Simon Templar. Celui-ci découvre qu’en fait Enstone finance une grève chez des concurrents, en soudoyant un syndicaliste. Il espère que la société finira par devoir accepter une prise de contrôle. Le Saint fait échouer le complot. Enstone connaît également une cruelle déconvenue quand il découvre que sa femme, la superbe Marjorie, le trompe avec son bras droit. Désireux de lui dire son fait, Simon se rend à son domicile, mais a la vive surprise de le découvrir mort. Un pistolet d’enfant a été transformé en arme létale et tout laisse à croire qu’Enstone s’est suicidé.
Les différentes aventures du Saint brillent plus souvent par leur atmosphère aventureuse et glamour que par la complexité et l’originalité de leurs scénarios. Un présupposé auquel The Man Who Like Toys apporte un cinglant démenti. L’intrigue s’avère un bijou d’horlogerie, provoquant une succession de twists retentissants, comme la découverte de la manipulation financière ou le renversement de situation tout à fait inattendu voyant celui que tout désigne comme le méchant du scénario en devenir brusquement la victime. Alors qu’un temps considérable s’est alors écoulé, les auteurs parviennent à développer un Whodunit loin d’être dépourvu d’intérêt. La rivalité amicale entre l’Inspecteur Teal (tenant du suicide) et Templar (tenant du meurtre) divertit autant qu’à l’accoutumée. La mécanique du meurtre grimé en suicide demeure certes un grand classique. mais le motus operandi de celui-ci se révèle particulièrement astucieux et diabolique, visant l’unique faiblesse d’Enstone. A côté d’un récit particulièrement imaginatif et surprenant, l’opus n’oublie pas l’étude de caractères, un point fort traditionnel de la série.
Enstone constitue un fascinant portait, à la fois sympathique et machiavélique, d’un enthousiaste enfantin et profondément dépressif. Un mélange habile entre un Excentrique des Avengers et le J. R. De Dallas. John Baskcomb l’interprète avec un vrai sens du théâtre, lui apportant une indéniable présence. De plus les scénaristes lui accordenj judicieusement tout l’espace nécessaire en évitant quasiment tout contact direct avec le Saint. La mécanique de la série faisant que toute scène où apparaît le Saint gravité inévitablement autour de lui, le personnage se voit ainsi astucieusement préservé afin que le public entende toute sa musique. Le syndicaliste compose une fripouille amusante, veule et cockney en diable. Pour le coup, on se situe tout près de l’Hervé de Caméra café ! Le charme des deus dames agit sans conteste, mais, hélas, les Templar Girls demeurent comme souvent périphériques. Sans atteindre, il s‘en faut, les inaccessibles sommets du Game des Avengers, l’omniprésence de jeux, parfois filmés d’une manière savamment inquiétante, apporte une spécificité supplémentaire et bienvenue à l'épisode. Les jouets des Sixties dégagent une charmante désuétude, non exempte de nostalgie.
Jeanne Moody (Marjorie) fut Miss Alabama 1951. Elle s'installa en Grande Bretagne au début des années 60 et apparu dans plusieurs productions de cette décennie, avant de se retirer après son mariage. Il s'agit ici de sa troisième et ultime participation à la série.
La fabrique est en fait un bâtiment aujourd'hui démoli des studios d'Elstree.
On aperçoit plusieurs sites londoniens au cours de l'épisode : White Hall, Park Street, Southwick
. The Man Who Liked Toys s’ouvre ainsi sur un Yogi taille nature, tel celui découvert à l’orée de Death At Bargain Prices. Les deux modèles appartiennent visiblement à une même gamme. Les deux mannequins se situent pareillement dans un grand magasin de jouets. Après tout, peut être le Saint se trouve-t-il chez Pinters !
Enstone lit le Financial Times, le grand journal du monde des affaires britannique, fondé en 1868. Durant les années 60, le FT connaît une expansion. Il développe un réseau de correspondants à travers toute la planète, afin de suivre, déjà, les débuts de la mondialisation de l’économie.
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Re: Série "Le Saint"
Peine de mort (The Death Penalty, 3-09, *)
Date de diffusion : 3 décembre 1964
Le Saint passe par Marseille, en se rendant à Cannes. Sa voiture manque évite de peu un corps étendu sur la chaussée. Simon s’aperçoit que l’inconnu a été victime d’un coup de feu. En fait ce meurtre s’insère dans un conflit opposant Galbraith Stride leader d’une grande bande criminelle, à son féroce baron Abdul Osman. Ce dernier ne recule devant rien pour s’emparer du pourvoir et décide d’utiliser la fille de Stride, Laura, comme moyen de pression. Laura ignore les véritables activités de son père, alors qu’Osman entreprend de la séduire, au moment où elle connaît des fritions avec son fiancé. Le Saint va protéger le jeune femme, tout en mettant l’organisation hors d’état de nuire.
Episode singulièrement mineur que celui-ci. La survenue de Marseille au sein du traditionnel resplendissant panorama de la Riviera promettait cependant beaucoup, d’autant que le portrait de la cité phocéenne énoncé avec gourmandise par Roger Moore dans l’excellente scénette d’introduction n’était pas piqué des vers ! Malheureusement la reprise de décors latino américains pour représenter la ville ne semble pas heureuse. En outre on en revient très vite à Cannes, pour y subir un récit policier que l’accumulation de raccourcis scénaristiques incongrus prive de tout impact. Il nous assène d’emblée une massive double invraisemblance, avec la ST1 traversant Marseille pile à l’endroit et au moment du meurtre, puis, dans la foulée, atteignant Cannes pile au moment et à l’heure pour croiser Laura. Une maladresse quittant la coutumière et charmante naïveté des aventures du Saint, pour atteindre la simple et confondante facilité.
C’est d’autant plus néfaste que toute la suite de l’histoire suit le même chemin. Les diverses gesticulations observées ne constituent guère un scénario et l’épisode ne trouve pas de second souffle dans les portraits de caractères, les seconds rôles demeurant ou transparents, ou ridicules. Le pire reste sans doute le jeune coupe d’amoureux écervelés, bien plus crispant que divertissant. Wanda Ventham est bien jolie, mais ne mafiste strictement aucun don d’actrice en incarnant Laura. Elle ratifie le cliché de la Templar Girl choisie avant tout pour son physique et non talent, alors que le phénomène ressort finalement bien moins répondu qu’on ne le croie. Seuls émergent du fiasco le talent et la présence de Paul Stassino, tout à fait à son affaire en Levantin suave, raffiné et mortel. On apprécié également de retrouver une nouvelle fois le colonel Latignant, auquel Peter Diamond apporte toujours la même saveur, campant comme un Hercule Poirot méridional.
Paul Stassino participe en tout à cinq épisodes du Saint, ainsi qu’à de nombreuses séries de l’époque, notamment pour sa personnalité exotique lui permettant de jouer des étrangers. Au cinéma, il est surtout connu pour son double rôle dans Opération Tonnerre. Stassino interprète également un faux Tito dans l’épisode des Avengers The Decapode.
Le yacht d’Osman dans le port de Cannes a à l’évidence été rajouté par surimpression d’image.
L’épisode orthographie Marseille avec un « s » final. Les deux versions du nom sont valables en langue anglaise.
Date de diffusion : 3 décembre 1964
Le Saint passe par Marseille, en se rendant à Cannes. Sa voiture manque évite de peu un corps étendu sur la chaussée. Simon s’aperçoit que l’inconnu a été victime d’un coup de feu. En fait ce meurtre s’insère dans un conflit opposant Galbraith Stride leader d’une grande bande criminelle, à son féroce baron Abdul Osman. Ce dernier ne recule devant rien pour s’emparer du pourvoir et décide d’utiliser la fille de Stride, Laura, comme moyen de pression. Laura ignore les véritables activités de son père, alors qu’Osman entreprend de la séduire, au moment où elle connaît des fritions avec son fiancé. Le Saint va protéger le jeune femme, tout en mettant l’organisation hors d’état de nuire.
Episode singulièrement mineur que celui-ci. La survenue de Marseille au sein du traditionnel resplendissant panorama de la Riviera promettait cependant beaucoup, d’autant que le portrait de la cité phocéenne énoncé avec gourmandise par Roger Moore dans l’excellente scénette d’introduction n’était pas piqué des vers ! Malheureusement la reprise de décors latino américains pour représenter la ville ne semble pas heureuse. En outre on en revient très vite à Cannes, pour y subir un récit policier que l’accumulation de raccourcis scénaristiques incongrus prive de tout impact. Il nous assène d’emblée une massive double invraisemblance, avec la ST1 traversant Marseille pile à l’endroit et au moment du meurtre, puis, dans la foulée, atteignant Cannes pile au moment et à l’heure pour croiser Laura. Une maladresse quittant la coutumière et charmante naïveté des aventures du Saint, pour atteindre la simple et confondante facilité.
C’est d’autant plus néfaste que toute la suite de l’histoire suit le même chemin. Les diverses gesticulations observées ne constituent guère un scénario et l’épisode ne trouve pas de second souffle dans les portraits de caractères, les seconds rôles demeurant ou transparents, ou ridicules. Le pire reste sans doute le jeune coupe d’amoureux écervelés, bien plus crispant que divertissant. Wanda Ventham est bien jolie, mais ne mafiste strictement aucun don d’actrice en incarnant Laura. Elle ratifie le cliché de la Templar Girl choisie avant tout pour son physique et non talent, alors que le phénomène ressort finalement bien moins répondu qu’on ne le croie. Seuls émergent du fiasco le talent et la présence de Paul Stassino, tout à fait à son affaire en Levantin suave, raffiné et mortel. On apprécié également de retrouver une nouvelle fois le colonel Latignant, auquel Peter Diamond apporte toujours la même saveur, campant comme un Hercule Poirot méridional.
Paul Stassino participe en tout à cinq épisodes du Saint, ainsi qu’à de nombreuses séries de l’époque, notamment pour sa personnalité exotique lui permettant de jouer des étrangers. Au cinéma, il est surtout connu pour son double rôle dans Opération Tonnerre. Stassino interprète également un faux Tito dans l’épisode des Avengers The Decapode.
Le yacht d’Osman dans le port de Cannes a à l’évidence été rajouté par surimpression d’image.
L’épisode orthographie Marseille avec un « s » final. Les deux versions du nom sont valables en langue anglaise.
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Re: Série "Le Saint"
Le Ministre imprudent (The Imprudent Politician, 3-10, **)
Date de diffusion : 10 décembre 1964
Christopher Waites, ministre du commerce extérieur et étoile montante e la scène politique anglaise commet une imprudence et une photo compromettante est prise de lui en compagnie de la jeune et délurée Denise Grant. Il fait alors l’objet d’un chantage et se voit sommé de révéler des informatons encore confidentielles, les escrocs espérant commettre un juteux délit d’initié. Fort heureusement pour Waites, lui et sa femme Janet sont des amis du célèbre Simon Templar. Celui-ci va parvenir à récupérer le cliché mais Waites décide néanmoins de révéler l’affaire à Janet, qui le soutient malgré tout. Conscient de sa faute, en dépit du souhait de son épouse, il décide alors de mettre un terme à sa carrière.
Difficile pour le spectateur de 2012 de ne pas songer à l’Affaire DSK, face à ce ministre menacé de tout perdre suite à un adultère et cette épouse prête à accepter bien des couleuvres pour sauver une carrière bâtie en commun. Sans même parler du complot piégeant l’infortuné. Par contre la sortie morale finalement retenue par l’intéressé diverge franchement du réel. Outre ce clin d’œil fortuit, l’épisode bénéfice d’une mise en scène inventive (ombres chinoises, action vue par les yeux du suspect, extérieurs magnifiques…), ainsi que de dialogues joliment acérés. On apprécie également le côté mondain du méchant, assez Avengers, ainsi que le piquant de la cocotte du jour (Justine Lord, une habituée de la série). Hélas le scénario gâche ces différents atouts en se dispersant beaucoup trop.
Il oscille sans cesse entre un huis clos à la Agatha Christie (Poirot aussi a eu affaire à des vols de documents) et les péripéties caractéristiques des séries d’aventures. De plus la segmentation entre les deux parties apparaît toujours tout à fait tranchée. Comme résultante, aucune des deux versants de l’intrigue ne se développe suffisamment, on reste figé sur un schématique dépourvu d’intensité dramatique. On remarque également quelques maladresses gênantes, comme Simon trouvant en en deux secondes la fatidique photo miraculeuse ou se contenant de récupérer la lettre alors qu’un innocent est mort. L’apparition de Michael Gough divertit mais son talent semble un peu à l’étroit dans un rôle dont on a vite fait le tour. Il en va de même pour Jean Marsh, bien plus marquante dans La Quatrième Dimension et Amicalement vôtre.
Justine Lord (Janet) participe à pas moins de sept épisodes du Saint ! L'actrice est une figure régulière des séries anglaises de l'époque (dont les Avengers pour Combustible 23). Son rôle le plus connu demeure celui de Sonia, que poursuit le N°6, dans La mort en marche, fameux épisode narratif se déroulant hors du Village. Elle y porte pas moins de neuf costumes différents, tous blancs!
Michael Gough (Phillips) a joué à deux reprises dans les Avengers (Les Cybernautes et Meurtres distingués) Apparu dans plus de 100 films, son rôle le plus populaire demeure l'Alfred des quatre Batman originaux. À la télévision, il fut notamment le Celestial Toymaker, l’un des adversaires les plus marquants de Dr Who (1966), série où il réalisa plusieurs autres apparitions. Il est également très populaire parmi les amateurs de film d’horreur, ayant tenu des rôles importants dans plusieurs œuvres cultes (Le Cauchemar de Dracula 1958, Crimes au musée des horreurs 1959, Le Fantôme de l'Opéra 1962…)
On aperçoit plusieurs sites londoniens au cours de l'épisode : Longham Place, Trafalgar Square, Fleet Street...
Quand Spencer ouvre l’enveloppe censée contenir les renseignements, il découvre en fait une simple feuille marqué par le logo du Saint, le bonhomme à l’auréole apparaissant dans le générique de la série. Dessiné à l’origine par Charteris lui même pour le personnage littéraire, ce dessin tenait à peu près le même rôle que la carte de visite d’Arsène Lupin. Mais au lieu de figurer dans un coffre fort, il accompagnait souvent les dépouilles des criminels abattus par le Saint, le justicier des romans résultant bien plus sombre que son adaptation par le malicieux et suave Roger Moore.
Date de diffusion : 10 décembre 1964
Christopher Waites, ministre du commerce extérieur et étoile montante e la scène politique anglaise commet une imprudence et une photo compromettante est prise de lui en compagnie de la jeune et délurée Denise Grant. Il fait alors l’objet d’un chantage et se voit sommé de révéler des informatons encore confidentielles, les escrocs espérant commettre un juteux délit d’initié. Fort heureusement pour Waites, lui et sa femme Janet sont des amis du célèbre Simon Templar. Celui-ci va parvenir à récupérer le cliché mais Waites décide néanmoins de révéler l’affaire à Janet, qui le soutient malgré tout. Conscient de sa faute, en dépit du souhait de son épouse, il décide alors de mettre un terme à sa carrière.
Difficile pour le spectateur de 2012 de ne pas songer à l’Affaire DSK, face à ce ministre menacé de tout perdre suite à un adultère et cette épouse prête à accepter bien des couleuvres pour sauver une carrière bâtie en commun. Sans même parler du complot piégeant l’infortuné. Par contre la sortie morale finalement retenue par l’intéressé diverge franchement du réel. Outre ce clin d’œil fortuit, l’épisode bénéfice d’une mise en scène inventive (ombres chinoises, action vue par les yeux du suspect, extérieurs magnifiques…), ainsi que de dialogues joliment acérés. On apprécie également le côté mondain du méchant, assez Avengers, ainsi que le piquant de la cocotte du jour (Justine Lord, une habituée de la série). Hélas le scénario gâche ces différents atouts en se dispersant beaucoup trop.
Il oscille sans cesse entre un huis clos à la Agatha Christie (Poirot aussi a eu affaire à des vols de documents) et les péripéties caractéristiques des séries d’aventures. De plus la segmentation entre les deux parties apparaît toujours tout à fait tranchée. Comme résultante, aucune des deux versants de l’intrigue ne se développe suffisamment, on reste figé sur un schématique dépourvu d’intensité dramatique. On remarque également quelques maladresses gênantes, comme Simon trouvant en en deux secondes la fatidique photo miraculeuse ou se contenant de récupérer la lettre alors qu’un innocent est mort. L’apparition de Michael Gough divertit mais son talent semble un peu à l’étroit dans un rôle dont on a vite fait le tour. Il en va de même pour Jean Marsh, bien plus marquante dans La Quatrième Dimension et Amicalement vôtre.
Justine Lord (Janet) participe à pas moins de sept épisodes du Saint ! L'actrice est une figure régulière des séries anglaises de l'époque (dont les Avengers pour Combustible 23). Son rôle le plus connu demeure celui de Sonia, que poursuit le N°6, dans La mort en marche, fameux épisode narratif se déroulant hors du Village. Elle y porte pas moins de neuf costumes différents, tous blancs!
Michael Gough (Phillips) a joué à deux reprises dans les Avengers (Les Cybernautes et Meurtres distingués) Apparu dans plus de 100 films, son rôle le plus populaire demeure l'Alfred des quatre Batman originaux. À la télévision, il fut notamment le Celestial Toymaker, l’un des adversaires les plus marquants de Dr Who (1966), série où il réalisa plusieurs autres apparitions. Il est également très populaire parmi les amateurs de film d’horreur, ayant tenu des rôles importants dans plusieurs œuvres cultes (Le Cauchemar de Dracula 1958, Crimes au musée des horreurs 1959, Le Fantôme de l'Opéra 1962…)
On aperçoit plusieurs sites londoniens au cours de l'épisode : Longham Place, Trafalgar Square, Fleet Street...
Quand Spencer ouvre l’enveloppe censée contenir les renseignements, il découvre en fait une simple feuille marqué par le logo du Saint, le bonhomme à l’auréole apparaissant dans le générique de la série. Dessiné à l’origine par Charteris lui même pour le personnage littéraire, ce dessin tenait à peu près le même rôle que la carte de visite d’Arsène Lupin. Mais au lieu de figurer dans un coffre fort, il accompagnait souvent les dépouilles des criminels abattus par le Saint, le justicier des romans résultant bien plus sombre que son adaptation par le malicieux et suave Roger Moore.
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Re: Série "Le Saint"
Jean Marsh est surtout connue pour son rôle de Rose Buck dans la série MAITRES ET VALETS (UPSTAIRS, DOWNSTAIRS) créee par - elle-même !Estuaire44 a écrit:Il en va de même pour Jean Marsh, bien plus marquante dans La Quatrième Dimension et Amicalement vôtre.
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Re: Série "Le Saint"
Vol à main armée (The Hi-Jackers, 3-11, ***)
Date de diffusion : 17 décembre 1964
Le célèbre Simon Templar se rend à Munich afin de participer à l’Oktober fest. Il y rencontre un de ses amis, le sergent Henry Johns, du contingent américain. Ce dernier lui apprend qu’il s’est fiancé à la charmante Mathilde Baum, jeune allemande employée à la base. Etant retenu par le service, henry demande au Saint de veiller sur sa promise durant la soirée. Malheureuses il est tué de tentant de s’opposer à un audacieux vol de fournitures militaires. Simon ne tarde pas à comprendre que Mathilde est impliquée (vol de clés). Avec l’aide d’un autre militaire dupé par Mathilde, il parvient à rattraper le gang et à récupérer le matériel. Le Saint va ensuite se servir de Mathilde afin d’atteindre le cerveau de l’opération, Hans Lasser.
D’entrée l’épisode nous l’épisode nous régale de joyeux et pittoresques inserts de l’Oktoberfest, suscitant une atmosphère festive que soulignent encore les trouvailles de Simon et de son ami. On remarque au passage que le Saint vide une chope aussi aisément que John Steed dans Le Club de l’Enfer ! Le public ressent avec d’autant place le passage à un pur roman noir, décrivant une longue traque nocturne menée par un Templar que l’assassinat de son ami rend singulièrement plus sombre qu’à l’ordinaire. Le juste courroux transportant le paisible soldat trompé résonne efficacement en écho. Interrogatoires et scènes de violence se montrent le plus souvent oppressants, ce qui n’empêche pas le scénario de demeurer alerte en enchainant les rebondissements réussis. La mise en scène joue joliment d’une photographie soulignant la densité du récit, tandis que le montage apporte de l’allant à la scène du cambriolage tournant mal. L’épisode bénéficie également d’une impressionnante poursuite en voiture, figure de style finalement assez peu pratiquée jusqu’ici dans la série. L’élégance épurée de la ST1 contraste plaisamment avec la massivité brute du camion, comme une espèce de Duel inversé.
La Mercedes est souvent la voiture attitrée des antagonistes du Saint. Elle se montre inévitablement fort présente ici, accompagné d’une fort plaisante Coccinelle en guise de voiture de police ! Les décors s’avèrent également admirables, en particulier la reconstitution de la typique taverne munichoise ou la splendeur du château abritant le repaire des adversaires. Ce dernier nous vaut d’ailleurs un spectaculaire affrontement final à l’arme médiévale, dans la grande tradition d’Ivanhoé. Une nouvelle fois, Roger Moore participe lui même aux cascades, un incontestable atout. On admire également le personnage de Mathilde, jolie femme ayant horreur de la violence, mais se montrant finalement plus intrépide que ses complices. Ingrid Schoeller manifeste beaucoup de nature et de charme. Walter Gotell insuffle de la saveur à une figure pourtant bien caricaturale d’Allemand à la fois sadique et raffiné. Les Américains ne sont pas reste, avec des militaires un peu frustres mais sympathiques, n’étant pas évoquer les Australiens de The Loving Brothers. La profusion des accents yankees et germaniques sollicite d’ailleurs davantage que d’habitude l’attention du spectateur français !
Walter Gotell (Hans) est très connu pour avoir interprété le général soviétique Gogol dans six opus de la saga James Bond, ainsi que Morzeny dans Bons Baisers de Russie. Il tint l'un de ses tous derniers rôles dans The X-Files, avec le Victor Klemper de Paper Clip.
Ingrid Schoeller (Mathilde) est une actrice allemande qui intervint fort peu dans les séries anglaises de l’époque. Installée à Rome, elle consacre l’essentiel de sa carrière, limitée aux années 60, à des films d’action italiens. Elle participe ainsi à plusieurs pastiches de James Bond (002 agenti segretissimi, Suspense au Caire pour A008…).
Des images d'archives de l'Oktober Fest avaient servi à représenter une fête mexicaine dans l'épisode Térésa, en saison 2. Tenue durant deux semaines depuis 1810, il s'agit de la plus grande fête foraine au monde. Elle est notamment réputée pour son imposant défilé inaugural, comportant des milliers de participants vêtus du costume folkloriques bavarois. Des activités ludiques et de nombreux concerts de musique traditionnelle accompagnent également des grandes consommations de bières. 7 100 000 litres ont ainsi été débités lors de la dernière édition (dont 151 000 de bière sans alcool).
Les soldant américains sont présents au tire de la participation de l’Allemagne de l’Ouest à l’OTAN, intégrée en 1955. La France du Général se retirera du commandement intégré de l’OTAN en 1966.
Le portrait officiel ornant les bureaux de la base américaine représente Lyndon B. Johnson, effectivement alors président des Etats-Unis (1963-1969). Vice président de JFK, il accède au pouvoir après l’assassinat de ce dernier à Dallas, avant d’être élu très peu de temps avant la diffusion de l’épisode, le 3 novembre 1964. Il renoncera à la réélection, du fait de son impopularité du au conflit du Vietnam.
Date de diffusion : 17 décembre 1964
Le célèbre Simon Templar se rend à Munich afin de participer à l’Oktober fest. Il y rencontre un de ses amis, le sergent Henry Johns, du contingent américain. Ce dernier lui apprend qu’il s’est fiancé à la charmante Mathilde Baum, jeune allemande employée à la base. Etant retenu par le service, henry demande au Saint de veiller sur sa promise durant la soirée. Malheureuses il est tué de tentant de s’opposer à un audacieux vol de fournitures militaires. Simon ne tarde pas à comprendre que Mathilde est impliquée (vol de clés). Avec l’aide d’un autre militaire dupé par Mathilde, il parvient à rattraper le gang et à récupérer le matériel. Le Saint va ensuite se servir de Mathilde afin d’atteindre le cerveau de l’opération, Hans Lasser.
D’entrée l’épisode nous l’épisode nous régale de joyeux et pittoresques inserts de l’Oktoberfest, suscitant une atmosphère festive que soulignent encore les trouvailles de Simon et de son ami. On remarque au passage que le Saint vide une chope aussi aisément que John Steed dans Le Club de l’Enfer ! Le public ressent avec d’autant place le passage à un pur roman noir, décrivant une longue traque nocturne menée par un Templar que l’assassinat de son ami rend singulièrement plus sombre qu’à l’ordinaire. Le juste courroux transportant le paisible soldat trompé résonne efficacement en écho. Interrogatoires et scènes de violence se montrent le plus souvent oppressants, ce qui n’empêche pas le scénario de demeurer alerte en enchainant les rebondissements réussis. La mise en scène joue joliment d’une photographie soulignant la densité du récit, tandis que le montage apporte de l’allant à la scène du cambriolage tournant mal. L’épisode bénéficie également d’une impressionnante poursuite en voiture, figure de style finalement assez peu pratiquée jusqu’ici dans la série. L’élégance épurée de la ST1 contraste plaisamment avec la massivité brute du camion, comme une espèce de Duel inversé.
La Mercedes est souvent la voiture attitrée des antagonistes du Saint. Elle se montre inévitablement fort présente ici, accompagné d’une fort plaisante Coccinelle en guise de voiture de police ! Les décors s’avèrent également admirables, en particulier la reconstitution de la typique taverne munichoise ou la splendeur du château abritant le repaire des adversaires. Ce dernier nous vaut d’ailleurs un spectaculaire affrontement final à l’arme médiévale, dans la grande tradition d’Ivanhoé. Une nouvelle fois, Roger Moore participe lui même aux cascades, un incontestable atout. On admire également le personnage de Mathilde, jolie femme ayant horreur de la violence, mais se montrant finalement plus intrépide que ses complices. Ingrid Schoeller manifeste beaucoup de nature et de charme. Walter Gotell insuffle de la saveur à une figure pourtant bien caricaturale d’Allemand à la fois sadique et raffiné. Les Américains ne sont pas reste, avec des militaires un peu frustres mais sympathiques, n’étant pas évoquer les Australiens de The Loving Brothers. La profusion des accents yankees et germaniques sollicite d’ailleurs davantage que d’habitude l’attention du spectateur français !
Walter Gotell (Hans) est très connu pour avoir interprété le général soviétique Gogol dans six opus de la saga James Bond, ainsi que Morzeny dans Bons Baisers de Russie. Il tint l'un de ses tous derniers rôles dans The X-Files, avec le Victor Klemper de Paper Clip.
Ingrid Schoeller (Mathilde) est une actrice allemande qui intervint fort peu dans les séries anglaises de l’époque. Installée à Rome, elle consacre l’essentiel de sa carrière, limitée aux années 60, à des films d’action italiens. Elle participe ainsi à plusieurs pastiches de James Bond (002 agenti segretissimi, Suspense au Caire pour A008…).
Des images d'archives de l'Oktober Fest avaient servi à représenter une fête mexicaine dans l'épisode Térésa, en saison 2. Tenue durant deux semaines depuis 1810, il s'agit de la plus grande fête foraine au monde. Elle est notamment réputée pour son imposant défilé inaugural, comportant des milliers de participants vêtus du costume folkloriques bavarois. Des activités ludiques et de nombreux concerts de musique traditionnelle accompagnent également des grandes consommations de bières. 7 100 000 litres ont ainsi été débités lors de la dernière édition (dont 151 000 de bière sans alcool).
Les soldant américains sont présents au tire de la participation de l’Allemagne de l’Ouest à l’OTAN, intégrée en 1955. La France du Général se retirera du commandement intégré de l’OTAN en 1966.
Le portrait officiel ornant les bureaux de la base américaine représente Lyndon B. Johnson, effectivement alors président des Etats-Unis (1963-1969). Vice président de JFK, il accède au pouvoir après l’assassinat de ce dernier à Dallas, avant d’être élu très peu de temps avant la diffusion de l’épisode, le 3 novembre 1964. Il renoncera à la réélection, du fait de son impopularité du au conflit du Vietnam.
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Re: Série "Le Saint"
Philantropie (The Unkind Philanthropist, 3-12, ****)
Date de diffusion : 24 décembre 1964
Au Porto Rico, Simon fait la connaissance de la charmante Tristan Brown. Celle-ci, représente une importante association caritative et recherche une personnalité locale, apte à utiliser au mieux les sommes collectées dans l'intérêt de la population. Elle est sur le point de retenir Elmer Quire, homme d'affaires à la philanthropie bien connue. Mais le Saint est prompt à découvrir la véritable nature de cet individu brutal, avide et malhonnête. Le triste sire est d'ailleurs en train d'exproprier une famille pauvre, au profit d'un riche investisseur américain. En profitant de l’ambiguïté du prénom de Tristan, Simon se substitue à la dame, afin de monter une arnaque visant à faire bénéficier les nécessiteux de l'argent mal acquis de Quire.
Une scène introductive particulièrement amusante introduit idéalement cet épisode de fort excellente cuvée. Découvrir le célèbre Simon Templar se prendre un joli bec sur le museau demeure un spectacle aussi rare que divertissant, d’autant que Sarah Brackett apporte un vrai chien à Tristan. Celle-ci représente d’ailleurs un indéniable atout pour l’épisode, en figurant enfin une Templar Girl à la personnalité marquée. Certes, elle ne devient pas une Cathy Gale bis et finit par succomber au charme d’un Saint dont elle finit par devenir une active complice, mais ses colères nous valent quelques scènes savoureuses et bienvenues. Durant leurs échanges, on remarque que Simon Templar ne désire qu’une olive dans ses cocktails, ce à quoi Lord Brett Sinclair se montrera particulièrement fidèle !
La stratégie du Saint ne brille pas par sa subtilité et ne réussit d’ailleurs que grâce à un secours providentiel, mais l’essentiel ne se situe pas à ce niveau. Elle permet surtout de mettre en place une opposition tragi-comique entre Simon et Quayre, un sinistre individu faussement débonnaire, auquel le vétéran Charles Farrell confère un remarquable pittoresque. A travers les agissements du peu scrupuleux Quayre , on assiste à une critique assez rare pour l’époque de l’affairisme régnant sous l’égide américaine et spoliant la population. Certes l’exercice trouve vite ces limites, le client yankee ignorant les actions de Quayre et sauvant in extremis la situation, mais la série va aussi loin qu’elle peut aller selon les conventions du temps. La mise en scène résulte tout à fait alerte, embellie de décors et d’inserts témoignent du savoir faire de la production.
On pourra objecter une certaine hagiographie du héros et la naïveté de la représentation de la famille portoricaine sauvée par le Bienfaiteur, mais le fait qu’il s’agisse d’un épisode de Noël incite à la clémence sur ce point. On se trouve face à une fable sensible et éloquente, dans laquelle les enfants jouent d’ailleurs un grand rôle. Le naturel des comédiens se montre communicatif et l’humour malicieux instillé par un Roger Moore en grande forme évite de chuter dans l’ornière du misérabilisme. Le récit demeure également l’occasion d’une célébration des œuvres caritatives, tout comme le fut l’autre épisode de fin d’année que composa The Charitable Countess). Un thème dont on connaît l’attachement toujours manifesté par le comédien.
Charles Farrell (Quire) débuta sa carrière au théâtre, à l'orée des années 30. Il participe à De nombreuses séries anglaises des années 60 et 70, notamment à l'un des épisodes perdus des Avengers, The Springers.
David Graham (Juan) participa à des diverses séries anglaises de l'époque mais fut surtout un grand spécialiste du doublage et des voix d'animation. Il participe ainsi régulièrement aux productions de Gerry Anderson (Thunderbirds, Fusée XL5...). Graham fut également l'une des voix des fameux Daleks durant les années 60 et 70, présent dès leur première apparition dans The Dead Planet (1963, Doctor Who). Durant ces deux décennies, Il assure également la voix de plusieurs extraterrestres ou mécanismes divers auxquels sont confrontés le Docteur et ses Compagnons. Il apparaît brièvement dans L'Homme dans le Miroir (saison 2, Avengers), où il incarne le producteur de la pétulante Vénus Smith.
The Unkind Philantropist réussit un magistral coup publicitaire en substituant à la ST1 une splendide et immaculée Ford Mustang, dont la commercialisation vient alors tout juste de débuter. La voiture se voit mise en avant durant tout l’épisode et est bien entendu également blanche, comme il convient à la monture d’un preux chevalier.
Certains prénoms se féminisent (Denise/Denise, Adrien/Adrienne), ou sont semblables par prononciation (Aimé/Aimée, Pascale/Pascal, Marcelle/Marcel). D'autres plus rares, à l'instar du Tristan anglais de l'épisode, ne varient absolument pas selon le genre. Ils sont dits « épicènes ». Parmi les prénoms épicènes, on trouve : Adama, Alix, Ambre, Ange, Anne, Bénédicte, Camille, Chantal, Claude, Dana, Dominique, Loïs, Maurice, Maxime Stéphane, Tiphaine, Yannick, etc.
Durant la scène introductive, le Saint visite les fameux canons et échauguettes du fort San Felipe del Morro, l’une des attractions touristiques de l’île de San Juan. Bâti au XVIème siècle et nommé en honneur du roi Philippe II d’Espagne, cette forteresse domine l’ensemble de la superbe baie et servait d’important point d’appui aux galions venu emporter les richesses du Nouveau Monde. Enregistré au patrimoine mondial de l’Unesco en 1983, le fort accueille plus de deux millions de touristes par an.
Que l'épisode évoque des investisseurs américains aussi présents au Porto Rico n'est guère étonnant. L'archipel est devenu possession américaine depuis la guerre ayant opposé les États-Unis à l'Espagne, en 1898. Un état de fait guère modifié par une semi autonomie proclamée en 1952 et un statut d'état associé. Depuis l'opposition à cette présence s'est accentuée, donnant lieu à un conflit politique depuis le début des années 2000. Malgré diverses péripéties, parfois tumultueuses, les États-Unis ont dû accepter un processus d'autodétermination. Un référendum porto ricain est censé se tenir en novembre 2012. La dénomination de l'archipel a été l'un des symboles du conflit. L'espagnol Puerto Rico se substitue toujours davantage au Porto Rico anglais, désormais largement obsolète, y compris aux États-Unis. La France continue néanmoins à utiliser ce dernier terme.
Date de diffusion : 24 décembre 1964
Au Porto Rico, Simon fait la connaissance de la charmante Tristan Brown. Celle-ci, représente une importante association caritative et recherche une personnalité locale, apte à utiliser au mieux les sommes collectées dans l'intérêt de la population. Elle est sur le point de retenir Elmer Quire, homme d'affaires à la philanthropie bien connue. Mais le Saint est prompt à découvrir la véritable nature de cet individu brutal, avide et malhonnête. Le triste sire est d'ailleurs en train d'exproprier une famille pauvre, au profit d'un riche investisseur américain. En profitant de l’ambiguïté du prénom de Tristan, Simon se substitue à la dame, afin de monter une arnaque visant à faire bénéficier les nécessiteux de l'argent mal acquis de Quire.
Une scène introductive particulièrement amusante introduit idéalement cet épisode de fort excellente cuvée. Découvrir le célèbre Simon Templar se prendre un joli bec sur le museau demeure un spectacle aussi rare que divertissant, d’autant que Sarah Brackett apporte un vrai chien à Tristan. Celle-ci représente d’ailleurs un indéniable atout pour l’épisode, en figurant enfin une Templar Girl à la personnalité marquée. Certes, elle ne devient pas une Cathy Gale bis et finit par succomber au charme d’un Saint dont elle finit par devenir une active complice, mais ses colères nous valent quelques scènes savoureuses et bienvenues. Durant leurs échanges, on remarque que Simon Templar ne désire qu’une olive dans ses cocktails, ce à quoi Lord Brett Sinclair se montrera particulièrement fidèle !
La stratégie du Saint ne brille pas par sa subtilité et ne réussit d’ailleurs que grâce à un secours providentiel, mais l’essentiel ne se situe pas à ce niveau. Elle permet surtout de mettre en place une opposition tragi-comique entre Simon et Quayre, un sinistre individu faussement débonnaire, auquel le vétéran Charles Farrell confère un remarquable pittoresque. A travers les agissements du peu scrupuleux Quayre , on assiste à une critique assez rare pour l’époque de l’affairisme régnant sous l’égide américaine et spoliant la population. Certes l’exercice trouve vite ces limites, le client yankee ignorant les actions de Quayre et sauvant in extremis la situation, mais la série va aussi loin qu’elle peut aller selon les conventions du temps. La mise en scène résulte tout à fait alerte, embellie de décors et d’inserts témoignent du savoir faire de la production.
On pourra objecter une certaine hagiographie du héros et la naïveté de la représentation de la famille portoricaine sauvée par le Bienfaiteur, mais le fait qu’il s’agisse d’un épisode de Noël incite à la clémence sur ce point. On se trouve face à une fable sensible et éloquente, dans laquelle les enfants jouent d’ailleurs un grand rôle. Le naturel des comédiens se montre communicatif et l’humour malicieux instillé par un Roger Moore en grande forme évite de chuter dans l’ornière du misérabilisme. Le récit demeure également l’occasion d’une célébration des œuvres caritatives, tout comme le fut l’autre épisode de fin d’année que composa The Charitable Countess). Un thème dont on connaît l’attachement toujours manifesté par le comédien.
Charles Farrell (Quire) débuta sa carrière au théâtre, à l'orée des années 30. Il participe à De nombreuses séries anglaises des années 60 et 70, notamment à l'un des épisodes perdus des Avengers, The Springers.
David Graham (Juan) participa à des diverses séries anglaises de l'époque mais fut surtout un grand spécialiste du doublage et des voix d'animation. Il participe ainsi régulièrement aux productions de Gerry Anderson (Thunderbirds, Fusée XL5...). Graham fut également l'une des voix des fameux Daleks durant les années 60 et 70, présent dès leur première apparition dans The Dead Planet (1963, Doctor Who). Durant ces deux décennies, Il assure également la voix de plusieurs extraterrestres ou mécanismes divers auxquels sont confrontés le Docteur et ses Compagnons. Il apparaît brièvement dans L'Homme dans le Miroir (saison 2, Avengers), où il incarne le producteur de la pétulante Vénus Smith.
The Unkind Philantropist réussit un magistral coup publicitaire en substituant à la ST1 une splendide et immaculée Ford Mustang, dont la commercialisation vient alors tout juste de débuter. La voiture se voit mise en avant durant tout l’épisode et est bien entendu également blanche, comme il convient à la monture d’un preux chevalier.
Certains prénoms se féminisent (Denise/Denise, Adrien/Adrienne), ou sont semblables par prononciation (Aimé/Aimée, Pascale/Pascal, Marcelle/Marcel). D'autres plus rares, à l'instar du Tristan anglais de l'épisode, ne varient absolument pas selon le genre. Ils sont dits « épicènes ». Parmi les prénoms épicènes, on trouve : Adama, Alix, Ambre, Ange, Anne, Bénédicte, Camille, Chantal, Claude, Dana, Dominique, Loïs, Maurice, Maxime Stéphane, Tiphaine, Yannick, etc.
Durant la scène introductive, le Saint visite les fameux canons et échauguettes du fort San Felipe del Morro, l’une des attractions touristiques de l’île de San Juan. Bâti au XVIème siècle et nommé en honneur du roi Philippe II d’Espagne, cette forteresse domine l’ensemble de la superbe baie et servait d’important point d’appui aux galions venu emporter les richesses du Nouveau Monde. Enregistré au patrimoine mondial de l’Unesco en 1983, le fort accueille plus de deux millions de touristes par an.
Que l'épisode évoque des investisseurs américains aussi présents au Porto Rico n'est guère étonnant. L'archipel est devenu possession américaine depuis la guerre ayant opposé les États-Unis à l'Espagne, en 1898. Un état de fait guère modifié par une semi autonomie proclamée en 1952 et un statut d'état associé. Depuis l'opposition à cette présence s'est accentuée, donnant lieu à un conflit politique depuis le début des années 2000. Malgré diverses péripéties, parfois tumultueuses, les États-Unis ont dû accepter un processus d'autodétermination. Un référendum porto ricain est censé se tenir en novembre 2012. La dénomination de l'archipel a été l'un des symboles du conflit. L'espagnol Puerto Rico se substitue toujours davantage au Porto Rico anglais, désormais largement obsolète, y compris aux États-Unis. La France continue néanmoins à utiliser ce dernier terme.
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Re: Série "Le Saint"
Pause dans les critiques durant le mois de novembre, du fait d'un agenda professionnel particulièrement chargé et de la relecture des fiches du site nouvelle formule. On retrouvera le célèbre Simon Templar en décembre.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Le Saint"
Je t'attends jusque-là pour Dr.Who aussi ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
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