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Message  Estuaire44 Ven 22 Avr 2011 - 0:19

Un lointain lendemain (The Long Morrow, 5-15, **)
Date de diffusion : 10 janvier 1964
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Robert Florey

Le Guest
Robert Lansing (1928-1994) est un visage connu de bien des séries américaines. Il participe ainsi à : Le Virginien, Chapparal, L'Homme de fer, Star trek, Maniix, Arabesque... Il interprète également Control dans la série Equalizer (1985-1989).

Résumé
Un cosmonaute part pour une mission d’exploration. Il est censé les passer dans un casson d’hibernation, mais il y renonce pour avoir le même âge que sa fiancée à son retour…

Commentaire
L’épisode s’arcboute tout entier sur sa chute et, si elle ne demeure pas tout à tout à fait imprévisible, celle-ci aurait pu constituer un joyeux moment d’humour noir des plus féroces. Malheureusement Serling choisit malencontreusement de la traiter sur le grand air du mélodrame amoureux dégoulinant, non exempt de grandiloquence et terriblement daté de nos jours. De plus, l’argument demeurant trop juste, même pour le format court de l’anthologie, l’action principale se voit précédée de toute un exposition passablement ronflante et hors sujet sur la conquête spatiale, agrégeant bon nombre de clichés.

The Long Morrow bénéficie cependant de certains à-côtés comme les fantaisies coutumières de la Science-fiction de l’époque (un vaisseau se mouvant à 70 fois la vitesse de la lumière, disponible en 1988), s’alliant finalement avec saveur à d’excellents inserts de fusées d’alors. De plus le voyage aurait du durer quatre et non quarante ans, la destination se situant à 141 années lumières… Par ailleurs, tandis que Robert Lansing se montre impeccable, Robert Florey sait la moindre occasion de réaliser un plan esthétique, malgré une nouvelle fois un maquillage désastreux et un criant manque de moyens. Les caissons, pour la première fois apparus dans Rendez-vous dans un siècle, sont ainsi réemployés dans plusieurs épisodes…

On reste néanmoins avec le regrat d’une bonne idée développée sans efficience. Un format ultra bref lui aurait sans doute mieux convenu, comme dans les nouvelles si concises et détonantes de Fredric Brown, auteur à l’humour carnassier parfaitement ad hoc. On imagine bien un « cauchemar » supplémentaire dans la série reprise dans son formidable recueil Fantômes et Farfafouilles. Une référence à The Long Morrow se déroulera dans la série Gilmore Girls, dans un épisode portant le même titre (2006). Rory, quittant l’Angleterre pour un an, offre une maquette de fusée à sa fiancée. Celle-ci ne réalise que plus tard l’allusion.

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http://repertoirescience-fiction.pagesperso-orange.fr/leslivres/auteurs_b/brown_frederic/fantomes_et_farfafouilles.htm




Dernière édition par Estuaire44 le Ven 22 Avr 2011 - 9:59, édité 1 fois

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Message  Invité Ven 22 Avr 2011 - 9:47

Estuaire44 a écrit:
Le Guest
Robert Lansing (1928-1994) est un visage connu de bien des séries américaines. Il participe ainsi à : Le Virginien, Chapparal, L'Homme de fer, Star trek, Maniix, Arabesque... Il interprète également Control dans la série Equalizer (1985-1989).
C'est la première fois que je lis un compte-rendu d'une participation de Robert Lansing en dehors de la série Equalizer. Il en tourna 29 épisodes mais son dernier rôle est dans Kung Fu, la légende continue (25 épisodes).
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Message  Estuaire44 Ven 22 Avr 2011 - 9:59

Excellent dans ce rôle, une indéniable présence.
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Message  Estuaire44 Ven 22 Avr 2011 - 21:45

Le Recyclage de Salvatore Ross (The Self-Improvement of Salvatore Ross, 5-16, **)
Date de diffusion : 10 janvier 1964
Auteur : Jerry McNeely, d’après une histoire de John Slesar
Réalisateur : Don Siegel

Le Guest
Don Gordon (1926) fut un ami proche de Steve McQueen, avec qui il participa à de nombreuses productions : Bullit, Papillon, La tour infernale, Au nom de la Loi. Il est par ailleurs une figure familière des séries américaines : Les Incorruptibles, Le Fugitif, Les Mystères de l’Ouest, Les Envahisseurs, Mannix, Columbo, Cannon, Super Jaimie, Supercopter, K2000, Remington Steele…

Résumé
Salvatore Ross, jeune homme brutal et ambitieux se découvre le pouvoir d’échanger son état physique et ses aptitudes avec ceux d’autrui. Par une succession de négoces, Il en profite pour s’améliorer en tous domaines, tentant de conquérir celle qu’il désire…

Commentaire
Don Gordon demeure l’atout principal de cet épisode, grâce à un jeu incisf et convaincant, soutenue par d’excellents seconds rôles. Par ailleurs, la mise en scène de Don Siegel apparaît efficace, à défaut d’imaginative. On observe cependant que la malédiction du maquillage vieillissant d’une manière ridicule frappe une nouvelle fois. Mais l’intérêt de The Self-Improvement of Salvatore Ross se voit définitivement grevé par la faiblesse de son scénario. Jerry McNeely se contente de recycler sans talent particulier le conte traditionnel voyant un paysan devenir successivement roi, soleil, nuage montagne etc. pour finalement échouer à devenir autre chose que lui même (une idée reprise également avec malice par Tolstoï dans La souris petite fille). Outre ce manque d’originalité, rapidement perceptible, l’intrigue dose fort mal ses effets, entre raccourcis narratifs, conclusion trop précipitée et tirée à la ligne ou simplifications trop marquées (la jeune femme séduite en une seule journée alors quelle se refusait jusqu’ici avec acharnement). En fait l’on renoue avec une version cette fois médiocre de ce thème désormais rebattu de l’anthologie, votant un quidam se servir pour le bien ou le mal d’un don inexplicable et en recevant châtiment ou récompense, un sujet traité avec nette ment plus de pertinence dans Une curieuse montre.

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Message  Invité Ven 22 Avr 2011 - 21:59

Estuaire44 a écrit:Réalisateur : Don Siegel

Le Guest
Don Gordon (1926) fut un ami proche de Steve McQueen, avec qui il participa à de nombreuses productions : Bullit, Papillon, La tour infernale, Au nom de la Loi. Il est par ailleurs une figure familière des séries américaines : Les Incorruptibles, Le Fugitif, Les Mystères de l’Ouest, Les Envahisseurs, Mannix, Columbo, Cannon, Super Jaimie, Supercopter, K2000, Remington Steele…
Don Siegel, ami de Clint Eastwood et réalisateur de grands films policiers comme Police sur la ville, Un shérif à New York, L'inspecteur Harry. Quant à Don Gordon, c'est une gueule des Incorruptibles : 4 épisodes.
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Message  Estuaire44 Sam 23 Avr 2011 - 11:54

Portrait d’une jeune fille amoureuse (Number Twelve Looks Just Like You, 5-17, ****)
Date de diffusion : 24 janvier 1964
Auteur : John Tomerlin, d’après une nouvelle de Charles Beaumont
Réalisateur : Abner Biberman

Les Guests
Richard Long (1927-1974) reste principalement remémoré pour son rôle récurrent de Jarrod Barkley dans La Grande Vallée (1965-1969). il joue également dans Bonanza, Maverick, Alfred Hitchcock Présente, Nanny and the Professor etc. Il participe à l’épisode Personne inconnue. Richard Long décède prématurément d'un infarctus.

Suzy Parker (1932-2003) tint quelques rôles au cinéma (Kiss them for me, 1957), mais fut avant tout une célèbre top model, de 1947 à 1964. Ambassadrice de Revlon puis d'Estée Lauder, amie de Coco Chanel, elle fut l'un des premiers mannequins a dépasser les 100 000 dollars d'alors de gain annuel et à devenir une vraie vedette médiatique. Les Beatles lui dédièrent une chanson, portant son nom.

Résumé
Dans le futur, hommes et femmes subissent à 18 ans une Transformation. Leur apparence est alors modifiée, pour devenir identique à un nombre restreint de superbes modèles. Les individus se distinguent alors en portant leurs prénoms écrits sur leurs vêtements. Une jeune fille, Marylin, s’y refuse, refusant de troquer sa spécificité contre la beauté.

Commentaire
S’il ne manifeste pas l’audace narrative ni la maestria de la mise en scène de The Eye of the Beholder, son évident alter ego, Number Twelve Looks Just Like You développe néanmoins une authentique originalité, usant d’armes radicalement différentes pour composer un pamphlet également virulent à propos de la dictatures de l’apparence det de la norme. Très habilement cet univers en folie où l’humanité se réduit à une poignée de visages différents apparaît de prime abord superficiel et léger, voire festif. Mais, par un dégradé au tempo parfaitement minuté, ses implications les plus sinistres quant au devenir des individus, de la libre arbitre et de la culture se font jour. Le contraste violent existant entre ces deux perceptions rend cette dystopie particulièrement cinglante, dégageant un irrésistible humour noir. De quoi interpeller la spectateur qui, un demi siècle plus tard, ne peut que constater que les tendances dénoncées ici n’ont fait que se renforcer depuis.

La mise en scène tire le meilleur parti de costumes et de décors avenants et clinquants on se croirait d’ailleurs par moments dans le Village, où le psychiatre s’efforçant de briser la jeune fille revêt des apparences d’inquiétant Numéro 2. L’évolution de Marylin durant ses tentatives désespérées d’échappatoire épouse admirablement celui du récit. Ses refus d’abord timides deviennent t toujours plus affirmés et désespérés, jusqu’à devenir déchirants, notamment quand elle affirme sans fards a volonté de demeurer libre comme la nature réelle de ce monde « Ils se moquent que nous soyons beaux, ils veulent que sous soyons tous pareils ! ». Les différents comédiens se montrent brillants et idéalement au diapason de cette charge féroce, à la chute des plus glaçantes. Suzy Parker apporte une vraie classe à ses personnages, avec un certain panache au sein de cette vision de l’ultime avatar du phénomène de dictature de la mode et de la conformité, comme du refus de vieillir.

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Message  Dearesttara Dim 24 Avr 2011 - 0:22

Petite interruption pour dire que j'ai enfin commencé par visionner la saison 2 de TZ (merci Estuaire !) avec King Neuf sans retour, épisode que j'ai trouvé très décevant : scénario faible et à peine développé, tempo traînant et le numéro de Cummings devient lassant à force. En plus, si la chute est surprenante, elle apparaît comme une solution de facilité bien bâclée.

Mais bien que répétitif, Robert Cummings est génial dans l'épisode et la mise en scène est excellente, elle permet de mettre un peu de ce suspense dont on aurait eu vraiment besoin totalement pour que ça marche. Opus médiocre mais je mets quand même 2/4.
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Message  Estuaire44 Dim 24 Avr 2011 - 14:35

Les Blousons Noirs (Black Leather Jackets, 5-18, *)
Date de diffusion : 31 janvier 1964
Auteur : Joseph M. Newman
Réalisateur : Abner Biberman

Le Guest
Denver Pyle (1920-1997) reste dans les mémoires pour le rôle d'Oncle Jesse dans Shérif, fais-moi peur! (1979-1985). Il apparut par ailleurs dans une multitude de seconds rôles, dans des Western, au petit comme au grand écran, ou dans des productions évoquant l'Amérique profonde. Il reste le seul acteur a avoir interprété, dans différents épisodes de Perry Mason, un assassin, un suspect et un meurtrier.

Résumé
Trois extraterrestres voulant coloniser la terre prennent l’apparence de jeunes « Blousons noirs », afin de créer une base d’opérations dans une petite ville américaine. Mais l’un d’entre eux d’eux tombe amoureux de la fille de leurs voisins….

Commentaire
On tient sans doute là l’épisode le plus creux rencontré depuis le début de cette promena de au sein de la Quatrième Dimension. La mise en scène se résume à une recherche de sensationnalisme facile, avec de plus une caméra lestée de plomb. L’histoire, d’un navrant minimalisme, consiste à associer les clichés les plus éculés du thème de l’invasion extra-terrestre, sur un modus operandi digne des pires séries B des années 50, à ceux des romances sucrées de Teen Movies. L’effet cumulatif de ces fadaises (aux indigents comédiens) se voit couronné par ce recours désormais totalement ringard aux figures des Blousons Noirs des années 60. On ne compte plus les absurdités, comme des agents infiltrés revêtant la tenue la plus voyante possible, ou une conclusion en queue de poisson.

L’effet de ce trio vêtus de Perfecto, se déplaçant dans une petite ville juchés sur leurs Harley, se voulait sans doute effrayant, il ne s’avère que ridicule. Le seul intérêt de l’épisode réside dans ce rappel du l’importance du phénomène de ce courant de la subculture Sixties que composèrent les « Greasers », trouvant écho dans le cinéma (L’équipée sauvage, La fureur de vivre...), comme da la chanson (Elvis). Mais la vacuité et l’ennui instillés par l’épisode réservent cet aspect aux universitaires les plus vaillants. Le public regardera avec bien davantage d’intérêt les exploits de l’excellent Fonzie des Jours Heureux !

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Message  Dearesttara Dim 24 Avr 2011 - 23:44

Le considères-tu vraiment comme le pire épisode de la série ?
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Message  Estuaire44 Lun 25 Avr 2011 - 0:20

A mon sons, oui.
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Message  séribibi Lun 25 Avr 2011 - 0:26

En tous cas l'un des meilleurs reste à venir (et je ne parle pas du Robert Enrico)
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Message  Estuaire44 Lun 25 Avr 2011 - 14:09

Appel Nocturne, (Night Call, 5-19, ***)
Date de diffusion : 7 février 1964
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : Jacques Tourneur

Le Guest
Gladys Cooper (1888-1971) fut une modèle réputée et une figure du théâtre britannique, avant que franchir l’Atlantique dans les années 40 pour connaître également une belle carrière au cinéma (Rebecca, 1940 ; My fair Lady 1964…). Toujours active au soir de sa vie, elle participe à plusieurs séries des années 60, son ultime rôle étant celui de la Duchesse Ozerov dans Amicalement vôtre. Elle figure également dans les épisodes Nothing in the Dark et Passage on the Lady Anne.

Résumé
Une nuit d’orage, Elva Keene, une dame âgée, reçoit un mystérieux coup de fil, son interlocuteur demeurant silencieux. Les jours suivants ces appels se multiplient, la plongeant dans l’angoisse…

Commentaire
Les coups de téléphone reçus depuis l’au-delà, avatars modernes du spiritisme, constituent un thème régulier des histoires fantastiques (encore récemment dans Supernatural, avec Long Distance Call) et constituent une légende urbaine populaire. L’on se situe donc en terrain pour le moins balisé, d’autant que l’anthologie se répète à nouveau, ayant déjà abordé le sujet dans Conversation avec l’au-delà. Matheson nous a accoutumé à davantage d’originalité dans ses coutumiers basculements de la réalité. L’épisode souffre de plus d’une certaine répétitivité, car il faut attendre les deux tiers du récit pour que le contact s’établisse. Jusque là appels silencieux et demandes de renseignement d’Elva auprès du service téléphonique se succèdent avec une régularité d’horloge. Entre temps on a eu largement le temps de comprendre de quoi il en retournait.

Night Call présentait donc toutes les qualités requises pour devenir un opus ennuyeux, mais l’admirable talent de Gladys Cooper vient bouleverser ce schéma. Avec sa vive sensibilité et son jeu évitant tout excès de théâtralité, elle captive le public et hisse l’épisode au rang de drame psychologique. Pour sa troisième et ultime participation à La Quatrième Dimension, elle évoque avec une grande humanité ce fléau de la solitude des personnes âgées, qui, insidieusement mais plus cruellement encore, ronge Elva, bien davantage que la peur de l’inconnu. Un très beau portrait de femme sur le déclin de sa vie, qui autorise à oublier une chute trop brièvement expédiée et inutilement mélodramatique (moins effrayante que celle de la nouvelle originelle de Matheson). Le vétéran Jacques Tourneur parvient par ailleurs à animer ce quasi huis clos, un exercice de style toujours malaisé.

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Message  Estuaire44 Mer 27 Avr 2011 - 13:42

Très affectueusement, Agnès, (From Agnes - With Love, 5-20, ***)
Date de diffusion : 14 février 1964
Auteur : Bernard C. Schoenfeld
Réalisateur : Richard Donner

Le Guest
Wally Cox (1923-1974) fut un acteur populaire des premiers temps de la télévision, au début des années 50. Il accéda à la célébrité avec Mr. Peppers (1952-1955); par la suite il participa à de nombreux sitcoms et jeux télévisés, ainsi qu'au pilote de Mission Impossible. Il était un proche de Marlon Brando, son ami d'enfance.

Résumé
James Ellwood est le programmateur d’un ordinateur révolutionnaire et surpuissant, qu’il surnomme Agnès. Parallèlement, il échoue à séduire sa secrétaire, pourtant passablement légère. Il demande alors assistance à l’infaillible Agnès, or les avis de celle-ci ne font bizarrement qu’échouer.

Commentaire
Le thème de l’Intelligence Artificielle connaît une grande vogue dans les récits de Science Fiction des années 60, couronnée pat le HAL 9000 de Kubrick, quatre ans après cet épisode. Celle-ci est impulsée par les grands progrès de l’informatique sur la période, ouvrant de nouveaux horizons aux auteurs. Il s’agit pas encore de conceptions de monde virtuel ou de réseaux, développés par la vague Cyber des années 80 (William Gibson, Bruce Sterling etc.) mais simplement d’interlocuteurs mécaniques et surdoués de l’Humanité, souvent perçus comme hostiles, dans la droite ligne des conceptions paranoïaques des années 50. L’épisode constitue en ce sens une intéressante curiosité l’amateur d’Histoire de la SF car synthétisant parfaitement cette vision, même si dans un sens humoristique.

Cet aspect se ressent avec d’autant plus de force qu’Agnès se révèle très réussie esthétiquement et bien davantage moderne que l’antiquité aperçue dans le Le Grand Penseur des Avengers (1962). On observe qu’elle s’inspire de la technologie des bandes magnétiques, préfigurant ainsi les nombreux ordinateurs des séries des années 70, tandis que les tubes à vide de Platon ne seront plus que fossiles. L’idée des messages écrits, révélés de manière fluide et ludique, s’avère une excellente trouvaille, donnant lieu à de divertissantes surprises. Le procédé ne devient pas répétitif, convenant idéalement au format court de l’anthologie. On pourra certes regretter que le récit ne s’extirpe pas de la comédie romantique très légère, le jeu stéréotypé de Cox ou le côté caricatural d’Ellwood en savant Cosinus. Mais, tel quel, From Agnes - With Love demeure un prédécesseur lointain des divers productions Cyber, à la découverte fort plaisante.

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Message  Estuaire44 Mer 27 Avr 2011 - 22:03

L’espace d’un moment (Spur of the moment, 5-21, ***)
Date de diffusion : 14 février 1964
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : Elliot Silverstein

Le Guest
Diana Hyland (1936-1977) participa à plusieurs séries prestigieuses (Le Fugitif, Les Envahisseurs, Happy Days, Mannix...) et devint la compagne du jeune John Travolta, rencontré durant le tournage de Le garçon dans la bulle de plastique (1976). Elle décéda prématurément d'un cancer du sein, veillée par l'acteur. Un Emmy Award posthume lui fut décerné, reçu en son nom par Travolta.

Résumé
Une jeune héritière doit choisir entre deux prétendants que tout oppose. Lors d’une promenade à cheval une autre cavalière, d’apparence très menaçante et plus âgée, se précipité vers elle. Après une course poursuite, elle parvient néanmoins à échapper à cette dernière.

Commentaire
Un individu surgissant du futur afin de prévenir son alter ego du passé de pas commettre une grave erreur reste l’un des grands classiques des récits de voyage temporel. Pour son ultime participation à une anthologie qu’il aura tant marquée de son talent, Richard Matheson sort donc bien moins des sentiers battus que précédemment. Il n’en demeure pas moins que son histoire apparaît remarquablement agencée, parvenant à faire coexister simultanément à la perfection les deux mondes et à brosser un portrait très touchant de son héroïne. Le talent de Diana Hyland apporte une vraie sensibilité à cette fable amèrement désenchantée, tandis que chaque spectateur pourra se reconnaître dans cette allégorie de l’âge mûr regrettant inutilement les errements d’une vie. Tout comme Matheson lui-même (l’écrivain se montrant régulièrement critique de la matérialisation de sa vision) on pourra regretter quelque maladresse, comme d’avoir rendu la visiteuse si instantanément reconnaissable. La découverte du pot aux roses survient ainsi très tôt, conduisant à une conclusion manquant quelque peu d’impact. Le parcours semble ici excessivement plus important que la destination, alors que l’écrivain nous avait jusqu’ici régalé des chutes les plus ébouriffantes de La Quatrième Dimension.

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Message  séribibi Mer 27 Avr 2011 - 22:29

Voilà, une des perles de la série, "Spur of the moment" est vraiment l'épisode magistral de cette dernière époque, le scénario de Matheson, qui joue sur le paradoxe temporel avec néanmoins une logique narrative implacable, est un des plus beaux de la série, certaines séquences sont véritablement effrayantes (le prologue notemment - étonnante Diana Hyland (vue dans l'épisode des envahisseurs "Vikor") ), la mise-en-scène trés hitchcockienne (magnifiques allers-retours successifs sur l'une ou l'autre des époques), et la conclusion, qui "boucle la boucle" (enfin, d'une certaine manière...), troublante !...
Un superbe épisode, faisant partie de mon top 5 !!

SPOILER (ne pas lire ce qui suit si vous voulez conserver les surprises de l'histoire !) : Certes, on a déjà vu les histoires faisant intervenir un "moi" du futur, mais jamais cela n'avait été traité/raconté de cette manière...
PS : Pourtant beaucoup de gens ne devinent pas du 1er coup l'identité de la visiteuse (et puis à ce niveau-là, on pourrait aussi arguer que de nombreuses personnes ont trés rapidement deviné le pot-au-rose de l'excellent "L'oeil de l'admirateur" (découpe des ombres des visages visibles à de rares reprises, fait qu'on ne voie jamais aucun protagoniste...), petit défaut qui est rarement reproché à l'épisode)...
Et quand bien même elle serait "identifiée" par certains, on ne peut pas vraiment deviner les intentions de cette "visiteuse"... Cela me semble en tout cas difficilement possible ! (et de toute manière, la vérité est révélée assez rapidement dans l'épisode)
Je pensais que tu allais lui mettre un 4 étoiles, Estuaire lol!
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Message  Estuaire44 Sam 30 Avr 2011 - 16:11

La Rivière du Hibou (An Occurrence at Owl Creek Bridge, 5-22, ****)
Date de diffusion : 28 février 1964
Auteur : Robert Enrico, d’après une nouvelle d’Ambrose Pierce
Réalisateur : Robert Enrico

Le Guest
Roger Jacquet a tenu plusieurs seconds rôles, principalement pour la télévision. Il incarne ainsi Jean de Forez dans Les Rois Maudits et participe également à Les Brigades du Tigre, Un Juge, un flic, Sans famille…

Résumé
Durant la Guerre de Sécession un espion confédéré s’apprête à être pendu depuis un pont. La corde se bris et il parvient à s’échapper. Il rejoint ensuite son épouse ...

Commentaire
L’épisode occupe une place à part au sein de l’anthologie. Alors qu’il manquait encore un opus pour boucler la saison, la production avait d’ores et déjà épuisé le faible budget octroyé par CBS. Par mesure d’économie, il fut donc décidé de ne pas en produire un supplémentaire, mais plutôt d’en acheter un de disponible sur le marché, pratique moins dispendieuse. Le choix se porta sur le court métrage d’Enrico, car le contexte historique de la Guerre de Sécession était propre à intéresser le public américain. The Twilight Zone y a d’ailleurs eu déjà recours par le passé. De plus le film est alors auréolé d’une Pale obtenue au festival de cannes de 1962. CBS hésita longuement devant la perspective d’acheter une œuvre étrangère, mais le bas prix demandé (10 000 Dollars). Bien lui en pris, car la Palme, vient s’ajouter l’Oscar du court métrage, apportant à La Quatrième Dimension l’ultime importante distinction manquant à son palmarès. Toutefois, unique épisode non produit par Rod Serling, La Rivière du Hibou demeure considérée comme exogène à l’anthologie. Après la diffusion initiale le film ne fut jamais repris en syndication, ni dans les diverses sorties DVD ou diffusions de sélections d’épisodes régulièrement entreprises aux Etats Unis.

Ce n’est pas par son sujet que le film de Robert Enrico marque les esprits. L’anthologie a plusieurs fois eut recours à ces basculements de perspective, souvent de manière davantage troublante. Ici le récit indique clairement par sa conclusion qu’il ne s’agit que d’une rêverie du protagoniste, ne relevant que bien marginalement du Fantastique. L’œuvre se veut une réflexion sur la relativité de la notion de réalité consensuelle, mais se montre moins originale et dérangeante que La Jetée, authentique chef d’œuvre français, également réalisée en 1962. Le film s’impose néanmoins avec éclat, d’un point de vue strictement cinématographique, grâce au talent et au grand sens de l’image de Robert Enrico (Les grandes gueules, Ho !, Le vieux Fusil…). Les différentes scènes se montrent parfaitement suggestives, magnifiées par une sublime photographie et une admirable musique. La durée de 28 minutes concorde parfaitement avec le sujet, permettant de suivre sans ennui cette histoire simple mais efficace. L’interprétation, composée de comédiens peu connus, se montre tout à fait convaincante et en harmonie avec la vision du metteur en scène. De plus les images des Cévennes apportent une singularité française bienvenue au cours de cette longue expédition dans l’Amérique du début des années 60. Une mise en scène particulièrement brillante fait le prix de ce bijou pour cinéphiles, lui apportant un intérêt bien supérieur à celui de simple curiosité au sein de l’anthologie.

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Message  séribibi Sam 30 Avr 2011 - 17:15

Trés bel épisode, trés belle analyse, mais je ne suis pas d'accord sur un point : je ne pense pas que le récit cherche à dévoiler sciemment le pot-au-roses au télespectateurs, mais au contraire à provoquer la surprise avec son coup de théatre final... Et tant pis pour ceux qui auront tout compris dés le début !
Je pense par contre Estuaire que, "La quatrième dimension" étant une série à "chutes", tu devrais avertir en spoiler quand il s'agit de parler de certains moments de surprises dans différentes histoires/dévoiler des éléments-clés (je parle des retournements de situations, des chutes), afin que les personnes qui découvrent l'épisode en conservent toutes les surprises ! (pas la peine d'activer le spoiler, mais indiquer simplement avant une explication qu'il y a des spoilers dans ce qui suit).
Enfin, c'est juste un avis perso, hein, tu fais comme tu le sens Série "La Quatrième Dimension" - Page 13 Iconwink
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Message  Estuaire44 Sam 30 Avr 2011 - 17:20

J'ai enlevé les "éléments de preuve" hein

Maintenant la chute est assez évidente, en son absence on se situerait dans une bluette pour midinette...
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Message  séribibi Sam 30 Avr 2011 - 17:29

En fait je ne peux pas dire, je connaissais le pitch avant de voir l'épisode. Je ne sais pas si j'aurai découvert ou non le pot-au-rose sinon...
C'est vrai que, la petite faiblesse de l'épisode est de diriger les spectateur vers cette issue à cause d'un léger abus de séquences de style onirique... Mais je pense plus qu'il s'agit d'une maladresse qu'autre chose. Car il n'y aurait eu aucune raison de chercher sciemment à faire comprendre avant l'heure aux télespecteurs un coup de théatre d'une telle puissance...

Maintenant la chute est assez évidente, en son absence on se situerait dans une bluette pour midinette...
Pas forcément, ça aurait pu tourner tragiquement, d'une autre façon, dans le final...
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Message  Estuaire44 Sam 30 Avr 2011 - 17:38

Non, je ne dis pas que la chute est signalée à l'avance. Mais que par sa conclusion, du moins telle que je la perçois, il est clair qu'elle ne relève pas du Fantastique mais qu'il s'agissait simplement des rêveries du condamné. L'absence d'élément purement fantastique me dérange au sein de TZ, mais c'est un point de vue tout à fait subjectif , il est vrai.
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Message  séribibi Sam 30 Avr 2011 - 17:47

Oui, quelques rares épisodes ont ce type de canevas dans la série, il y en a un d'ailleurs qui s'appelle "le silence est d'argent" où aucun élément fantastique n'apparaît, voire "L'arrivée", au postulat à-priori fantastique, mais qui au final relève surtout de la psychiatrie...
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Message  Estuaire44 Sam 30 Avr 2011 - 18:19

La Reine du Nil (Queen of the Nile, 5-23, **)
Date de diffusion : 06 mars 1964
Auteur : Jerry Sohl, crédité à Charles Beaumont
Réalisateur : John Brahm

Le Guest
Ann Blyth (1928) fut à la fois actrice et chanteuse, se partageant entre les comédies musicales hollywoodiennes (Bowery to Broadway, 1944) et les rôles plus dramatiques (Mildred Pierce, 1945). Une blessure au dos handicapa le développement de sa carrière d'actrice, mais elle demeura toujours une chanteuse populaire, également célébrée pour sa beauté. Howard Hughes, admiratif, lui offrit en 1951 une Cadillac et une piscine !

Résumé
Un journaliste obtient une interview auprès de la grande vedette de cinéma Pamela Morris. Il se montre très intrigué par son âge. La star montre toujours une admirable jeunesse, alors que ses premiers rôles répertoriés remontent à l’avant guerre. Il ignore que Pamela Morris dissimule un abominable secret…


Commentaire
De manière parfaitement louable, Jerry Sohl s’efforce de développer une cohérence avec les œuvres précédentes de Charles Beaumont. En l’occurrence il se situe dans une tendance profonde de l’auteur, visant à moderniser les grandes figures de l’épouvante classiques. Malheureusement au lieu de dynamiser les histoires et de leur apporter davantage de sens, il se contente de rester à la surface, en traitant les plus immédiat : les décors et les costumes.

En effet, en dehors de la simple apparence Sixties, les poncifs demeurent dignes de Sax Rohmer ou de Lovecraft : scarabée maudit, Pharaons, vampirisme vital… Tout cela paraît antédiluvien au possible et ne donne même pas lieu à une quelconque action. Au contraire l’essentiel de cet opus particulièrement bavard se consacre à une conversation assez vaine et répétitive autour de l’âge de l’héroîne. La réalisation de John Brahm se montre de plus singulièrement atone, on l’a connut plus inspiré par le passé.

L’épisode conserve cependant quelques atouts, comme un superbe décor, conçu avec un goût réellement exquis et des insertions égyptiennes réussies. L’interprétation s’affirme de qualité, Surtout Queen of the Nile permet de couvrir la grande beauté et l’authentique talent de la brune Ann blyth, dont l’allure très mondaine manifeste une indéniable classe. Il n’en demeure pas moins que l’épisode se limite en définitive à un simple véhicule pour la personnalité de l’actrice. Enfin, la chute et ses effets spéciaux évoquent trop ceux de Long Live Walter Jameson.

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Message  Estuaire44 Sam 30 Avr 2011 - 19:54

Qu’est-ce qu’il y a à la télé ? (What’s in the box, 5-24, ***)
Date de diffusion : 13 mars 1964
Auteur : Martin Goldsmith
Réalisateur : Richard L. Bare

Le Guest
Joan Blondell (1906-1979), ancienne reine de beauté, fut l'une des gloires du Hollywood des années 30 (L'Ennemi Public, 1931). Son talent lui valut de prolonger sa carrière après guerre, étant ainsi proposée pour l'oscar en 1951, pour La Femme au voile bleu. Peu de temps avant sa mort, elle participe encore à Grease (1978).

Résumé
Après s’être disputé avec un réparateur de télévision, Joe Britt constate que son appareil diffuse des extraits de sa propre vie, y compris future. Effaré, il découvre qu’il va tuer sa femme, avec laquelle il ne s’entend plus du tout…

Commentaire
Cette très divertissante facétie, teintée d’humour noir, introduit l’un de ces si délectables dérèglements de la réalité, dont l’anthologie nous aura régulièrement régalés. Un Fantastique d’excellente qualité surgit au sein du quotidien tandis que l’aspect de pure comédie ne se voit nullement négligé. Les querelles de ménage se montrent très divertissantes, notamment grâce à l’entrain de comédiens chevronnés et en roue libre. Richard L. Bare dynamise avec brio ce huis-clos, tirant parti de tous les éléments du décor et en multipliant les judicieux positionnements de caméra. Il s’amuse également à flirter avec le quatrième mur, un procédé souvent payant, grâce à l’énigmatique et sarcastique réparateur. Martin Goldsmith optimise son postulat initial, en développant en sous-main une mordante satire du pouvoir de suggestion de la télévision. Les amateurs de Bewitched auront également le plaisir de reconnaitre dans l’étrange lucarne, un très bref instant, Susan Gould, l’une des interprètes de Mme Kravitz. Toute la distribution de cette série se sera décidément rendue dans La Quatrième Dimension ! On regrettera cependant une nouvelle fois la répétitivité de cette ultime saison, le procédé employé rappelant pour beaucoup celui de A Most Unusual Camera.

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Message  séribibi Sam 30 Avr 2011 - 21:19

Juste une petite parenthèse en ce qui concerne "Spur of the moment" : La voix de la cavalière, lorsqu'elle crie "Anne" avant de se lancer à la poursuite de celle-ci, est encore plus terrifiante en VO qu'en VF (pourtant déjà bien traumatisante).
Lorsqu'elle le fait la 1ère fois, la voix est à glacer le sang (stridente et dysharmonique), et lorsqu'elle l'appelle à nouveau, juste aprés, c'est plus doux mais on dirait carrément une plainte...sortie d'outre-tombe !... Terrorisant !!

Trés belles analyses une fois encore...
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Message  Estuaire44 Lun 2 Mai 2011 - 0:00

Les Masques (The Masks, 5-25, **)
Date de diffusion : 20 mars 1964
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Ida Lupino

Le Guest
Robert Keith (1898-1966) apparut dans de nombreux films des années 40 et 50, ainsi que régulièrement à Broadway. Il fut également un auteur de pièces à succès. Dans Le Prisonnier Robert Keith interpréta le père de Richard Kimble. Il est également le père de l'acteur Brian Keith (Cher Oncle Bill).

Résumé
Durant le mardi gras, à la Nouvelle Orléans, Un vieil homme richissime réunit sa famille au moment de mourir. Il réunit sa famille, composée de personnages avides et égocentriques. Il leur propose de participer à la fête, en portant des masques aussi étranges que repoussants, sous peine d’être déshérités…

Commentaire
The Masks bénéficie d’une superbe production, notamment grâce à ccs masques tenant indiscutablement la vedette. Grotesques et effrayants, mais également révélateurs talentueux des sombres penchants de l’humanité, ils se révèlent d’authentiques ouvrages d’art. il interpellent directement l’imagination du spectateur et permettent de comprendre avec acuité l’impact des pièces antiques recourant à ce type de procédé. Par ailleurs la mise en scène d’Ida Lupino se montre efficace, mettant parfaitement en exergue ces dérangeants visages, de même que les divers maculages. L’interprétation se montre également de qualité, avec des comédiens particulièrement expressifs.

Malheureusement l’épisode pâtit d’une intrigue se limitant à singer sans aucune valeur ajoutée le grand classique de la littérature fantastique que constitue Le Masque de la Mort Rouge, d’Edgar Allan Poe. Les péripéties s’y voient copiées avec un parallélisme désespérant, privant par ailleurs la chute de tout effet de surprise, puisque du coup largement anticipée. Les personnages, réduits à de simples poncifs, et un commentaire particulièrement démonstratif achèvent d’ôter tout relief à cette adaptation sans imagination.

Ida Lupino reste l’unique femme a voir dirigé un épisode de l’anthologie, à une époque où ce métier demeure encore essentiellement masculin. Cette pionnière est également la seule a avoir mis en scène un épisode tout en ayant joué dans un autre (The Sixteen-Milimeter Shrine). On notera également que cet épisode fut diffusé la veille de la découverte des ultimes aventures de Cathy Gale aux côtés de John Steed (Lobster Quadrille).

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Message  Estuaire44 Lun 2 Mai 2011 - 23:39

Un matin noir (I Am The Night - Color Me Black, 5-26, **)
Date de diffusion : 27 mars 1964
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Abner Biberman

Le Guest
Ivan Dixon (1931-2008) reste surtout connu comme l’interprète du sergent James Kinchloe dans Papa Schultz (1965-1971), même s’il apparut dans d’autres séries (Laramie, Le Fugitif, Au-delà du Réel, Perry Mason…). Après avoir quitté Papa Schultz en 1970, il mena une prolifique carrière de metteur en scène de télévision Également figure de Broadway, il est considéré comme un pionnier pour les comédiens noirs, au même titre que Bill Cosby ou Greg Morris. Il participe également à l’épisode Le Vœu Magique.


Résumé
Dans une petite ville américaine un homme va être pendu au matin, après un procès douteux. Or le soleil ne se lève pas et la région demeure plongée dans l’obscurité…

Commentaire
I Am The Night - Color Me Black représente une éloquente démonstration selon laquelle les sentiments les meilleurs ne suscitent pas forcément les épisodes les plus réussis. La sincérité de Rod Serling transparait avec vigueur tout au long de ce manifeste humaniste, s’opposant à la peine de mort et aux diverses haines gangrénant nos sociétés. Serling l’écrivit d’ailleurs à chaud, révolté par l’assassinat de Kennedy. Malheureusement, il dédie toute son énergie à l’écriture de dialogues volontiers prêcheurs et empesés, en oubliant au passage de développer une quelconque action. Les personnages se montrent tout à fait caricaturaux, malgré une excellente interprétation, et la conclusion apparait terriblement démonstrative, jusqu’à en devenir indigeste. Abner Biberman n’a guère de latitude autre que de filmer statiquement ces dialogues à rallonge, où les personnages se fustigent pompeusement à tour de rôle. The Monsters Are Due On Maple Street poursuivait les mêmes objectifs, avec autrement plus de pertinence et de sens de la narration.

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Message  Estuaire44 Mar 3 Mai 2011 - 8:55

Chut ! (Sounds and Silences, 5-27, ***)
Date de diffusion : 03 avril 1964
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Richard Donner

Le Guest
John McGiver (1913-1975) participa à de nombreuses séries, des années 50 aux 70 : The beverly Hillbillies, Alfred Hitchcock présente, Le Fugitif... Il joua également dans de multiples publicités des Sixties et inaugura notamment le célèbre slogan d'American Express : "Do you know me ?".

Résumé
Roswell G. Flemington est un mari et chef d’entreprise tyrannique, adorant faire du bruit et vociférer sans se soucier d’autrui. Un jour il se met à entendre tous les sons de manière terriblement amplifiée…

Commentaire
Cette histoire se distingue par un alliage subtil de drame et de comédie, non en juxtaposant des scènes de natures différentes, mais, de manière bien plus intéressante, en les entremêlant au sein du portrait du protagoniste. Le récit revêt ainsi une apparence de comédie légère, du fait de la personnalité de John McGiver et des plaisanteries que suscitent son personnage, mais cela n’empêche pas une authentique cruauté d’affleurer. On la retrouve dans la violence que fait subir Roswell à ses employés et à sa femme, l’épisode trouve d’ailleurs un écho toujours contemporain dans les drames occasionné parles nuisances sonores. Mais on la ressent davantage encore de par la manière dont le héros construit aussi aveuglement que méthodiquement son propre piège, avant d’y sombrer lors d’une conclusion à l’humour noir incisif, impeccablement filmée par Richard Donner. Ce mélange des genres fonctionne à merveille, tandis que Sounds and Silences (tire très à la Woody Allen) s’orne de superbes décors d’inspiration maritime. Les dialogues abondent d’ailleurs de métaphores issues de cet univers, jusqu’à revêtir une savoureuse texture d’exercice de style à la Raymond Queneau. Une nouvelle fois la saison s’inspire d’un opus antérieur, L’Esprit et la Matière, une antienne d’ailleurs reprise expressément ici, mais parvient à varier les effets par sa tonalité davantage tragique et son amertume finale.

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Message  Estuaire44 Mar 3 Mai 2011 - 10:24

César et moi (Caesar and Me, 5-28, *)
Date de diffusion : 10 avril 1964
Auteur : Adele T. Strassfield
Réalisateur : Robert butler

Le Guest
Jackie Cooper (1922) funt un enfant star des dernières années du luetn avant de réssir lepassge au parlant (Skippy, 1931)et d'accomplir une brillante carrière de comédien, amis aussi de producteur et de metteur en scène. Il tint ainsi un grand rôle dans le développent de séries comme Ma Sorcière Bien Aimée ou MASH. Il fut également le Perry White des Superman de Christopher Reeve.

Morgan Brittany (1951), ici à l’orée de sa carrière, incarne la petite fille. Elle deviendra très connue pour son rôle de Katherine Wenworth dans Dallas. Après un brillant parcours d’enfant acteur (on la retrouve dans les épisodes Caesar and me et Nightmare as a Child), Morgan Britanny apparaît dans de très nombreuses publicités et séries américaines : Lassie, Buck Rodgers, Shérif dais-moi peur, L’Ile Fantastique, La Croisière s’amuse (sept apparitions), Les dessous de Palm Beach etc.

Résumé
Un ventriloque en détresse financière se voit incité par sa marionnette à commettre des cambriolages. Mais la fille de sa logeuse se rend compte de son manège…

Commentaire
Cette ultime saison a malheureusement souvent tendance à répéter des thèmes déjà abordés par le passé et le plus souvent, la copie ne vaut guère l’original. Cette caractéristique atteint sans doute son apogée avec cet opus, directement inspiré du chef d’œuvre que constitua The Dummy. Le développement s’en révèle tristement inférieur : la place d’un récit de pure épouvante, aux lisières de la folie et somptueusement filmée, l’on se trouve ici confronté à une historiette à la confondante naïveté. Le mélange des genres entre policer et fantastique ne fonctionne pas du tout, malgré la référence à Little Caesar (1931). Le fait que l’existence de la marionnette animée soit tranquillement accepté par el ventriloque s’avère destructeur pour l’impact de l’épisode.

L’épisode refuse également de jouer la carte de la comédie, qui aurait pu représenter une alternative viable, pour se maintenir sur un des plus mièvres : misérabilisme social, jeune fille irritante au possible, mise en scène insipide, chute ultra prévisible et pas effrayante pour deux sous… Tout ceci demeure dramatiquement dépourvu d’intensité et seul le talent de Jackie Cooper autorise quelques moments d’émotion, tandis que Morgan Britanny, promise à une belle carrière de Bad Girl manifeste une belle vivacité. Sans qu’il y ait de rapport de cause à effet Caesar and Me reste le seul épisode de l’anthologie écrit par une femme, d’ailleurs secrétaire de l’un des producteurs, William Froug.

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Message  Estuaire44 Mar 3 Mai 2011 - 12:12

La Chambre de la Mort (The Jeopardy Room, 5-29, ***)
Date de diffusion : 17 avril 1964
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Richard Donner

Le Guest
Martin Landau (1928), après son passage à l’Actor’s Studio, participe à plusieurs grands films : La Mort aux trousses (1959), Cléopâtre (1963), Ed Wood (1994, inoubliable en Bela Lugosi)... et X-Files : Fight the Future en 1998 ! Il reste néanmoins immortalisé pour sa participation marquante à deux séries cultissimes : Mission Impossible et Cosmos 1999. En 1957 il avait épousé Barbara Bain, également élève de l’Actor’s Studio, qui sera sa partenaire dans ces deux séries (leur fille Juliet sera la Drusilla de Buffy). Toujours actif, Landau est également apparu dans Alfred Hitchcock Présente, Au-Delà du Réel, Des Agents Très Spéciaux, Les Incorruptibles, Les Mystères de l’Ouest, Arabesque, Columbo…

Résumé
Un officier soviétique en rupture de banse se trouve dans une chambre d’hôtel, située en pays neutre, attendant un avion en partance pour l’Ouest. Mais un agent du KGB lui tend un piège sophistiqué : une bombe se trouve dissimulé dans la pièce, il a trois heures pour la découvrir, sans possibilité de fuite, sinon elle explosera...

Commentaire
Cet épisode de fort bonne facture partage de nombreux points communs avec The Silence: pari morbide, suspens lié à un contre la montre impitoyable, situation absurde, huis clos intense... Le tout avec une grande efficacité leur apportant une vraie dimension cauchemardesque. Les deux opus se distinguent également au sein de l’anthologie par leur totale absence d’élément fantastique, mais leurs indéniables qualités narratives permettent de surmonter cet inconvénient. On pourra cependant reprocher un plus grand classicisme à The Jeopardy Room, avec un héros positif et surtout un happy end un tantinet facile se substituant au face à face précédent, identiquement amoral.

Mais cet inconvénient se trouve en grande partie atténué car l’épisode nous conduit en fait dans un territoire bien connu et apprécié, celui des Spy Shows des années 60, dont la vogue à d’ores et déjà débuté. Au prix de quelques aménagements l’épisode pourrait d’ailleurs parfaitement se situer dans Destination Danger, tant les divers éléments du genre répondent à l’appel ! Outre son grand talent coutumier, la présence de Martin Landau apporte de ce point de vue un sel supplémentaire, dans ce qui pourrait bien trouver un équivalent dans les savoureuses arnaques de Mission Impossible. Il demeure ainsi particulièrement amusant de découvrir son personnage écouter un message enregistré sur bande, lui annonçant que, lui, sera bientôt détruit !

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Message  Estuaire44 Mar 3 Mai 2011 - 18:33

Etape dans une petite ville (Stopover in a Quiet Town, 5-30, ****)
Date de diffusion : 17 avril 1964
Auteur : Earl Hamner, Jr.
Réalisateur : RonWinston

Le Guest
Barry Nelson (1917-2007) reste dans les mémoires comme le premier acteur (et unique américain) ayant incarné James Bond à l'écran, dans le Casino Royale de 1954. Il s'agissait alors d'un épisode de l'anthologie télévisée Climax ! (1954-1958). Barry Nelson participa par ailleurs à Alfred Hitchcok Présente, Cannon, Dallas, La croisière s'amuse, Arabesque...

Résumé
Après une soirée bien arrosée, un couple de jeunes new-yorkais se réveille dans un domicile inconnu. Celui-ci se trouve dans une étrange petite ville totalement déserte, apparemment uniquement composée d’éléments de décors ou d’objets factices…

Commentaire
Le ressort dramatique de Stopover in a Quiet Town peut de prime abord sembler très semblable à celui du pilote de l’anthologie. Mais le récit présent joue finalement moins sur la terreur liée à la solitude (il s’agit d’ailleurs d’un couple et non d’une personne isolée) que sur le énigme représenté par cette étrange petite ville factice. On retrouve ici une figure emblématique de La Quatrième Dimension, mais traitée de manière originale et habile .L’imaginatif et talentueux Earl Hamner dose parfaitement se effets afin de nous faire découvrir progressivement l’absurdité des lieux, avec à la clef de nombreux excellents rebondissements (l’écureuil, le gazon, le train…).

L’identification aux personnages joue à plein et l’on ressent avec intensité la montée de l’angoisse au fur et à mesure que toutes les hypothèses logiques se voient démenties par les faits. La mise et l’interprétation, sobrement efficace, accompagnant avec acuité ce voyage immobile au bout de l’angoisse. Celui-ci, dans la meilleure tradition d’une anthologie retrouvant ici toutes ses couleurs, s’achève d’ailleurs sur une chute renversante, à la fois absurde et inéluctablement logique. Au passage elle permet de découvrir l’un des trucages les plus efficaces de l’ensemble de la production.

Les amateurs des Avengers éprouveront le plaisir de découvrir ici quelques sensations évoquant le prodigieux Epic, la seule légère réserve suscitée par l’épisode demeurant d’ailleurs que l’hypothèse d’un décor de cinéma ne soit jamais soulevée par les héros ! Par ailleurs l’éclatant succès de Stopover in a Quiet Town tombe à pic pour saluer le 150ème opus de The Twilight Zone !

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Message  séribibi Mar 3 Mai 2011 - 23:35

"Stopover in a quiet town" est incontestablement un must et un des sommets de la série, et, avec "Spur of the moment" et "An occurence at owl creek bridge", il forme pour moi le trio gagnant de cette dernière saison !!
Le dernier grand épisode de "La quatrième dimension".
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