Politique & C°

Petite mise au point sur le "front républicain": le front républicain est un accord de gouvernement entre la droite modérée et la gauche en vue de contrer une extrême-droite forte. A partir du moment où il n'y a aucun accord pour gouverner, où il s'agit de simples désistements de PS pour un UMP opposé à un FN, ou d'UMP pour un PS opposé à un FN, il n'y a pas de front républicain.

La position du PS est claire: appel à voter UMP en cas de duel UMP-FN. Mais pas "front républicain" puisque les élus PS ne gouverneront pas avec les élus UMP dans les assemblées départementales.

Le position de l'UMP est inaudible. Ils bottent en touche. En gros, c'est "je suis contre le FN, il faut faire barrage au FN, il ne faut en aucun cas voter FN... mais je ne donne pas de consignes de vote". Est-ce si difficile de d'appeler un chat un chat? On a l'impression qu'ils veulent faire voter PS contre le FN, mais sans le dire. Ils auraient 2 solutions simples: soit appeller au vote PS puisqu'ils considèrent le FN comme "non républicain", ce qui serait logique. Ou alors appeler à voter FN, ce qui pourrait être logique compte tenu des propos tenus par certains de leurs dirigeants. En fait, s'ils font ça ils s'aliènent de puissants lobbies, ainsi que les électeurs du "centre", ceux qui votent pour Borloo, Maihaignerie ou De Charette, et tout le grand Ouest où ils sont déjà en perte de vitesse.

Le problème de l'UMP, c'est qu'ils ont des présidences de conseils généraux à conserver dimanche prochain. Si les reports du FN sur leurs candidats sont bons, ils peuvent espérer garder la majeure partie des présidences qu'il leur reste. Si les reports sont mauvais, ils vont en perdre encore. Donc il faut ménager les électeurs FN sans en avoir l'air. D'où cette attitude ambiguë.

En tous cas, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Avec ce mode de scrutin, le FN n'aura quasiment aucun élu dimanche prochain. Zéro ou 1 seul, la seule possibilité réelle étant à Béziers 4.

L'UMP avait remonté le seuil de qualification au second tour de 10 à 12,5% des inscrits pour éviter les triangulaires. Du coup, ils se retrouvent eux-mêmes souvent éliminés par le FN, tel est pris qu'il croyait prendre...

Drucker me rasait déjà intensément à l'époque des insipides et interminables Rendez-vous du Dimanche, certainement l'émission la plus mortelle d'ennui jamais produite en France. Rien n'a changé depuis. De toutes manières il n'y guère eu d'émisson d'interview politique intéressante depuis L'heure de vérité, hormis peut être celle d'Anne-Sophie Lapix, une vraie tueuse derrière son sourire.

Et la coupe de Monde de football 86, qui s'en souvient? Drucker, qui faisait des émissions de variétés depuis plus de 10 ans, s'était retrouvé à commenter les matches pour Antenne 2, et ce fut une catastrophe. Le pire lors d'un match de l'Angleterre, où il n'avait pas vu que le 4ème but anglais avait été refusé et avait annoncé 4-0 à la mi-temps au lieu de 3-0. Il n'a rectifié qu'en début de seconde mi-temps...

Voilà un post que j'aurais pu écrire aussi et dans les mêmes termes, il décrit bien ce que je ressens. Comme tu le dis et comme le dit Philo, on ne voit pas bien ce qu'il pourrait y avoir à la place de notre démocratie. Elle comporte des défauts énormes, dont le moindre n'est pas sa tendance à être étouffée et impuissante face aux marchés financiers, qu'elle a elle-même contribué à installer en maîtres du système. Mais je pense qu'il n'y a que 2 moyens de changer les choses, soit par la révolution, c'est-à-dire par la rue, soit par les urnes, c'est-à-dire par la politique.

D'où l'urgence de renouveler la pensée politique et de la rendre indépendante des féodalités financières, car actuellement beaucoup de citoyens ont l'impression que, quel que soit le parti au pouvoir, il sera contraint de s'incliner devant les impératifs de la mondialisation et que rien ne changera, si ce n'est pour s'aggraver. Si ce renouvellement ne se fait pas, si la politique ne peut plus rien changer, les citoyens risquent de se tourner vers la révolte, la révolution, et ceci est bien hasardeux, on ne sait pas trop s'il en sortirait le meilleur ou le pire.

ça ne coûte rien d'aller voter, et ceux qui ont peur d'être "couillonés" par les candidats peuvent toujours voter pour un petit parti qui ne les trahira pas pusiqu'il ne sera pas au pouvoir, ça ne manque pas les divers quelconques, le NPA ou les différentes sensibilités écologistes.

Petit exemple révélateur sur les cantonales. Dans le Gard, l'arrondissement cévenol, rural et désertique du Vigan dispose de 10 cantons, soit 10 élus au département pour un total d'habitants de 34695. Et le canton de Bagnols-sur-Cèze d'un seul élu pour 33922 habitants, soit 10 fois moins d'élus pour un nombre d'habitants équivalent!

Si dans ce département, c'est la gauche qui en tire profit, sur l'ensemble de la France c'est la droite UMP la grande avantagée. Dans les années 90, lorsque la gauche était au plus bas, elle n'avait conservé que 20 départements sur 95. Aujourd'hui, la droite au plus bas en conserve 40. Ceci parce que ce mode de scrutin débile et obsolète favorise les cantons ruraux et leurs notables qui serrent beaucoup de mains et se font élire en promettant avantages en tous genres pour leurs administrés. Et c'est ce mode de scrutin que Sarkozy va remettre pour les régions, alors que la proportionnelle avec prime majoritaire donnait d'excellents résultats. Mais elle a un défaut majeur aux yeux de l'UMP: elle ne permet pas de récupérer les voix FN au second tour... Le scrutin majoritaire, c'est pratique car ça permet de ne pas avoir d'élus FN, ce sont eux qui le disent. Peut-être, mais pas non plus d'écolos, ni d'extrême-gauche, ni de dissidents de ci ou ça, ni de souverainistes etc. Près de 50% des gens ne sont pas représentés, les élections se résument à des élus PS et UMP, complices pour maintenir ce mode de scrutin qui les avantage.

Le rôle d'élus responsables et compétents serait d'appliquer le scrutin proportionnel avec prime majoritaire dans toutes les élections. Je pense même que pour le Sénat, chambre aux pouvoirs inférieurs à l'Assemblée nationale, on pourrait se permettre une élection à la proportionnelle intégrale et sans le seuil minimim de 5%, afin que non seulement le FN, mais aussi l'extrême-gauche soit représentée. Le facteur sénateur, ça aurait de la gueule, non?