Série "Alfred Hitchcock présente"
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-30- The three dreams of Mr Findlater (Inédit) ****
Histoire de A.A. Milne. Adaptation : Sarett Rudley. Réalisation : Jules Bricken.
Homme âgé mais encore vert, Findlater aimerait bien se débarrasser de sa vieille rombière d’épouse. Il se met à donner vie à une pin-up, Lalage, qu’il a vu sur une affiche et complote avec cet être imaginaire l’assassinat de son épouse.
Episode sulfureux pour son époque (1957), avec dans la séquence de présentation un Hitchcock sur le divan d’un psy, une Barbara Baxley aguichante et déshabillée en fantasme ambulant d’un John Williams, abonné de la série, mais ne jouant pas cette fois un personnage drôle.
Ce véritable « polar » nous montre comment le personnage du vieux et frustré Ernest Findlater (John Williams) se raccroche à une femme fatale des îles, une créature de carte postale, pour se convaincre qu’il n’est pas fini, qu’il a encore une vie et une sexualité. L’épisode fait plusieurs allusions au fait que Findlater veut se rassurer, faisant dire à Lalage (Barbara Baxley) que ses cheveux ne sont pas totalement clairsemés. Le meurtre est élaboré avec un certain cynisme, Findlater étant « aidé » psychologiquement par la jolie créature. Il faut avouer que Isobel Elsom en Minnie Findlater est une caricature de grand-mère « tue l’amour ». Lorsque son mari lui propose de faire un voyage pour qu’ils se retrouvent seuls, elle éclate de rire avec un certain mépris. Dans la scène de présentation, le maître fait allusion (via le personnage du psy qui le questionne) à sa propre vie intime, son épouse dans la vraie vie ayant choisi de dormir dans des lits jumeaux.
Le second degré a échappé à la censure et aux téléspectateurs américains de l’époque qui n’ont dû retenir que l’intrigue du meurtre prémédité. Saluons une Barbara Baxley particulièrement « vivante » pour un personnage de carton pâte.
Histoire de A.A. Milne. Adaptation : Sarett Rudley. Réalisation : Jules Bricken.
Homme âgé mais encore vert, Findlater aimerait bien se débarrasser de sa vieille rombière d’épouse. Il se met à donner vie à une pin-up, Lalage, qu’il a vu sur une affiche et complote avec cet être imaginaire l’assassinat de son épouse.
Episode sulfureux pour son époque (1957), avec dans la séquence de présentation un Hitchcock sur le divan d’un psy, une Barbara Baxley aguichante et déshabillée en fantasme ambulant d’un John Williams, abonné de la série, mais ne jouant pas cette fois un personnage drôle.
Ce véritable « polar » nous montre comment le personnage du vieux et frustré Ernest Findlater (John Williams) se raccroche à une femme fatale des îles, une créature de carte postale, pour se convaincre qu’il n’est pas fini, qu’il a encore une vie et une sexualité. L’épisode fait plusieurs allusions au fait que Findlater veut se rassurer, faisant dire à Lalage (Barbara Baxley) que ses cheveux ne sont pas totalement clairsemés. Le meurtre est élaboré avec un certain cynisme, Findlater étant « aidé » psychologiquement par la jolie créature. Il faut avouer que Isobel Elsom en Minnie Findlater est une caricature de grand-mère « tue l’amour ». Lorsque son mari lui propose de faire un voyage pour qu’ils se retrouvent seuls, elle éclate de rire avec un certain mépris. Dans la scène de présentation, le maître fait allusion (via le personnage du psy qui le questionne) à sa propre vie intime, son épouse dans la vraie vie ayant choisi de dormir dans des lits jumeaux.
Le second degré a échappé à la censure et aux téléspectateurs américains de l’époque qui n’ont dû retenir que l’intrigue du meurtre prémédité. Saluons une Barbara Baxley particulièrement « vivante » pour un personnage de carton pâte.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-31-The night the world ended (Inédit) ***
Histoire de Fredric Brown. Adaptation : Bernard C. Schoenfeld. Réalisation : Justus Addiss.
Le journaliste Halloran a l’habitude de faire une mauvaise plaisanterie : il a fait imprimer en un exemplaire une fausse édition d’un journal annonçant la fin imminente du monde suite à une collision avec Mars. Il se sert de ce journal pour effrayer un simple d’esprit, Johnny, mais l’affaire va tourner au drame.
C’est l’histoire macabre par excellence que l’on trouve dans les recueils de nouvelles sélectionnées par Hitchcock. On se doute malgré le titre que la Science Fiction chez le maître sera forcément un leurre. (Encore qu’avec « Les Oiseaux »….)
L’épisode cependant met mal à l’aise, car il illustre que les américains, si la fin du monde arrivait, n’aurait qu’une envie : profiter de façon avide de leur société de consommation. Ici, Johnny pille un marchand de liqueurs de prix, un magasin de jouets pour des enfants de la rue, fait des avances à une vieille fille, commet plusieurs meurtres et larcins. Dans le rôle d’Halloran, Harold J. Stone est cynique à souhait, tandis qu’en looser, Johnny est incarné par un Russell Collins impeccable de vérité.
On est un peu gêné par cette Amérique des délaissés (les gosses de rue au visage ressemblant à des ramoneurs). Halloran l’ignore, mais à sa façon, il va payer le prix fort pour sa mauvaise blague et le titre de l’épisode prendra tout son sens. La course effrénée de Johnny devient vite traumatisante. Pendant ce temps, Hitchcock se régale avec des présentations de plus en plus délirantes, ici les téléspectateurs qui changent de chaîne sont avertis qu’ils recevront une décharge de 25 000 volts !
Histoire de Fredric Brown. Adaptation : Bernard C. Schoenfeld. Réalisation : Justus Addiss.
Le journaliste Halloran a l’habitude de faire une mauvaise plaisanterie : il a fait imprimer en un exemplaire une fausse édition d’un journal annonçant la fin imminente du monde suite à une collision avec Mars. Il se sert de ce journal pour effrayer un simple d’esprit, Johnny, mais l’affaire va tourner au drame.
C’est l’histoire macabre par excellence que l’on trouve dans les recueils de nouvelles sélectionnées par Hitchcock. On se doute malgré le titre que la Science Fiction chez le maître sera forcément un leurre. (Encore qu’avec « Les Oiseaux »….)
L’épisode cependant met mal à l’aise, car il illustre que les américains, si la fin du monde arrivait, n’aurait qu’une envie : profiter de façon avide de leur société de consommation. Ici, Johnny pille un marchand de liqueurs de prix, un magasin de jouets pour des enfants de la rue, fait des avances à une vieille fille, commet plusieurs meurtres et larcins. Dans le rôle d’Halloran, Harold J. Stone est cynique à souhait, tandis qu’en looser, Johnny est incarné par un Russell Collins impeccable de vérité.
On est un peu gêné par cette Amérique des délaissés (les gosses de rue au visage ressemblant à des ramoneurs). Halloran l’ignore, mais à sa façon, il va payer le prix fort pour sa mauvaise blague et le titre de l’épisode prendra tout son sens. La course effrénée de Johnny devient vite traumatisante. Pendant ce temps, Hitchcock se régale avec des présentations de plus en plus délirantes, ici les téléspectateurs qui changent de chaîne sont avertis qu’ils recevront une décharge de 25 000 volts !
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
On est pas loin du fameux canular d'Orson Welles en 1938, qui déclencha une panique générale en Amérique.
Fredric Brown est un excellent auteur de SF, spécialisé dans les nouvelles brèves à la chute retentissante. Il n'est pas étonnant qu'il ait écrit pour cette série donc !
Fredric Brown est un excellent auteur de SF, spécialisé dans les nouvelles brèves à la chute retentissante. Il n'est pas étonnant qu'il ait écrit pour cette série donc !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-32- The hands of Mr Ottermole (Inédit) **
Histoire de Thomas Burke. Adaptation : Francis Cockrell. Réalisation : Robert Stevens.
Londres 1919. Au nez et à la barbe de la police, un étrangleur sévit et sème la terreur et les victimes sans mobile apparent.
Cet épisode qui aurait pu être un joyau façon « Crackpot », servi par une histoire palpitante digne de « Jack l’éventreur », est ruiné par une mise en scène qui accumule les clichés afin de satisfaire le public américain. Cela va du brouillard londonien, le fog, aux « bobbies » dont les uniformes sont omniprésents. On nous donne de l’Angleterre de carte postale jusqu’à l’écoeurement, c’est tout juste si le brouillard n’entre pas dans les pub.
Hitch a cependant eu le bon goût de nous éviter des comédiens américains : il a battu le rassemblement des troupes de comédiens britanniques d’Hollywood. Le gallois Rhys Williams, l’anglais Torin Thatcher. Autrichien émigré, Theodore Bikel, de nationalité américaine, fait figure d’exception.
Les amateurs de « Chapeau melon et bottes de cuir » retrouveront ici le canevas du tueur invisible, la caméra s’avançant vers le visage d’une victime en gros plan qui voit ce que nous ne voyons pas (« Les cybernautes », « Le vengeur volant », « Le tigre caché »).
Hélas, ce Londres de carton pâte qui sent les studios Universal à plein nez faisait sans doute illusion en 1957, mais aujourd’hui, cela a très mal vieilli. Un peu comme la série « Le Saint » avec Roger Moore. Il faut attendre les dernières minutes pour connaître l’identité du coupable. Cet aspect de l’épisode est parfait, dommage que le manque de moyens évident freine notre enthousiasme.
Histoire de Thomas Burke. Adaptation : Francis Cockrell. Réalisation : Robert Stevens.
Londres 1919. Au nez et à la barbe de la police, un étrangleur sévit et sème la terreur et les victimes sans mobile apparent.
Cet épisode qui aurait pu être un joyau façon « Crackpot », servi par une histoire palpitante digne de « Jack l’éventreur », est ruiné par une mise en scène qui accumule les clichés afin de satisfaire le public américain. Cela va du brouillard londonien, le fog, aux « bobbies » dont les uniformes sont omniprésents. On nous donne de l’Angleterre de carte postale jusqu’à l’écoeurement, c’est tout juste si le brouillard n’entre pas dans les pub.
Hitch a cependant eu le bon goût de nous éviter des comédiens américains : il a battu le rassemblement des troupes de comédiens britanniques d’Hollywood. Le gallois Rhys Williams, l’anglais Torin Thatcher. Autrichien émigré, Theodore Bikel, de nationalité américaine, fait figure d’exception.
Les amateurs de « Chapeau melon et bottes de cuir » retrouveront ici le canevas du tueur invisible, la caméra s’avançant vers le visage d’une victime en gros plan qui voit ce que nous ne voyons pas (« Les cybernautes », « Le vengeur volant », « Le tigre caché »).
Hélas, ce Londres de carton pâte qui sent les studios Universal à plein nez faisait sans doute illusion en 1957, mais aujourd’hui, cela a très mal vieilli. Un peu comme la série « Le Saint » avec Roger Moore. Il faut attendre les dernières minutes pour connaître l’identité du coupable. Cet aspect de l’épisode est parfait, dommage que le manque de moyens évident freine notre enthousiasme.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-33- A man greatly beloved (Inédit) *
Histoire de A.A. Milne. Adaptation : Sarett Rudley. Réalisation : James Neilson.
Véritable petite peste, la fille du pasteur, une gamine du nom de Hildegard, découvre que le nouveau venu dans leur petite ville est un juge qui lorsqu’il était en activité avait une réputation de sévérité extrême. Elle s’insinue dans la vie du vieil homme.
Voilà un épisode assez imbuvable, avec une cousine éloignée de Fifi Brindacier. La petite Hildegard Fell (excellemment interprétée par l’actrice Evelyn Rudie (huit ans lors du tournage) se mêle de façon éhontée de la vie d’un vieil homme qui vient d’arriver à Essington, dans le Massachussetts. Il faut beaucoup de patience au juge Anderson (Sir Cedric Hardwicke) pour la supporter. Dotée d’une intelligence hors du commun (elle a appris les échecs à son pasteur de père, et met mat le juge), la gamine est aidée d’une vieille folle spirite, Mrs Whiteford (Edith Barrett) dont le neveu Clarence est incarné par Robert Culp (« Les espions »).
Sous des abords diaboliques, l’enfant est en fait inoffensive, ce qui rend l’histoire plutôt bancale. Il fallait soit faire de l’enfant une poupée diabolique, mais la chaîne n’aurait sans doute pas donné son autorisation, soit ne pas nous présenter de façon trompeuse son aspect « démon ». Car l’histoire tourne vite à la mauvaise farce, telle cette scène de spiritisme où Hildegard se cache pour faire la voix d’un esprit et donner la réplique à Mrs Whiteford. Que le juge, interprété par Cedric Hardwicke, devienne l’objet d’un chantage de l’enfant est assez peu crédible, d’autant plus que le scénariste a choisi de dédramatiser les pouvoirs de la petite fille en nous concoctant une fin moralisante et « rassurante » qui vient démolir l’édifice.
Le prologue, fort drôle, où Hitchcock rate un tour de magie en transperçant une malle faisant une victime, nous laissait présager mieux. Les bons sentiments viennent noyer ce qui se présentait comme une farce macabre. Comme beaucoup d’enfants prodiges du spectacle, Evelyn Rudie a stoppé très tôt sa carrière (dernier rôle en 1961). Notons que Robert Culp est ici sous employé et que son personnage de neveu de la médium, inutile à l’intrigue, arrive comme cheveu sur la soupe.
Histoire de A.A. Milne. Adaptation : Sarett Rudley. Réalisation : James Neilson.
Véritable petite peste, la fille du pasteur, une gamine du nom de Hildegard, découvre que le nouveau venu dans leur petite ville est un juge qui lorsqu’il était en activité avait une réputation de sévérité extrême. Elle s’insinue dans la vie du vieil homme.
Voilà un épisode assez imbuvable, avec une cousine éloignée de Fifi Brindacier. La petite Hildegard Fell (excellemment interprétée par l’actrice Evelyn Rudie (huit ans lors du tournage) se mêle de façon éhontée de la vie d’un vieil homme qui vient d’arriver à Essington, dans le Massachussetts. Il faut beaucoup de patience au juge Anderson (Sir Cedric Hardwicke) pour la supporter. Dotée d’une intelligence hors du commun (elle a appris les échecs à son pasteur de père, et met mat le juge), la gamine est aidée d’une vieille folle spirite, Mrs Whiteford (Edith Barrett) dont le neveu Clarence est incarné par Robert Culp (« Les espions »).
Sous des abords diaboliques, l’enfant est en fait inoffensive, ce qui rend l’histoire plutôt bancale. Il fallait soit faire de l’enfant une poupée diabolique, mais la chaîne n’aurait sans doute pas donné son autorisation, soit ne pas nous présenter de façon trompeuse son aspect « démon ». Car l’histoire tourne vite à la mauvaise farce, telle cette scène de spiritisme où Hildegard se cache pour faire la voix d’un esprit et donner la réplique à Mrs Whiteford. Que le juge, interprété par Cedric Hardwicke, devienne l’objet d’un chantage de l’enfant est assez peu crédible, d’autant plus que le scénariste a choisi de dédramatiser les pouvoirs de la petite fille en nous concoctant une fin moralisante et « rassurante » qui vient démolir l’édifice.
Le prologue, fort drôle, où Hitchcock rate un tour de magie en transperçant une malle faisant une victime, nous laissait présager mieux. Les bons sentiments viennent noyer ce qui se présentait comme une farce macabre. Comme beaucoup d’enfants prodiges du spectacle, Evelyn Rudie a stoppé très tôt sa carrière (dernier rôle en 1961). Notons que Robert Culp est ici sous employé et que son personnage de neveu de la médium, inutile à l’intrigue, arrive comme cheveu sur la soupe.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
"L'enfant diabolique" fera vite son apparition à la télévision avec le C'est une belle vie de TZ, diffusé quatre ans après cet épisode. Je ne pense pas que c'est une question d'époque, juste un choix non pris par les scénaristes.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-34- Martha Mason, movie star (Inédit) *
Histoire de Raymond Mason. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Justus Addis.
Mabel n’aime plus son mari Henry qui l’exaspère. Elle veut divorcer. Il refuse. Elle le tue avec un marteau et l’enterre dans le jardin de la villa.
Mabel (Judith Evelyn) pense qu’elle ressemble à une star de cinéma, Martha Mason. Précieuse, elle dort avec un masque de beauté. Son mari Henry (le terrifiant Robert Emhardt, ici trop vite sacrifié) aime le jardinage. Comme il refuse obstinément de divorcer, celle qui se prend pour une star s’en débarrasse.
D’un bout à l’autre, cet opus, dont il est mentionné au générique de fin qu’il a été publié dans « Alfred Hitchcock Mystery Magazine », est gâché par l’insupportable Judith Evelyn. Elle ne ressemble pas à une star de cinéma mais à une femme dont la jeunesse s’est enfuie et qui a perdu tout charme. La comédienne cabotine à outrance, mais le script, qui se revendique de l’humour noir, est en fait étriqué.
Vinton Hayworth, en patron du mari, s’en sort mieux. Il est Mr Abernathy, forte personnalité locale, qui sans le savoir procure un alibi à la meurtrière. Rusty Lane qui incarne le policier menant l’enquête sur la disparition d’Henry est une grosse erreur de casting. Rustre, il a un look de clochard. Le téléspectateur se languit pendant vingt-cinq minutes, trouvant seulement distrayante la présentation du maître habillé en astronaute, revenant de la planète Mars où il vient de vendre la série.
Un épisode dispensable.
Histoire de Raymond Mason. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Justus Addis.
Mabel n’aime plus son mari Henry qui l’exaspère. Elle veut divorcer. Il refuse. Elle le tue avec un marteau et l’enterre dans le jardin de la villa.
Mabel (Judith Evelyn) pense qu’elle ressemble à une star de cinéma, Martha Mason. Précieuse, elle dort avec un masque de beauté. Son mari Henry (le terrifiant Robert Emhardt, ici trop vite sacrifié) aime le jardinage. Comme il refuse obstinément de divorcer, celle qui se prend pour une star s’en débarrasse.
D’un bout à l’autre, cet opus, dont il est mentionné au générique de fin qu’il a été publié dans « Alfred Hitchcock Mystery Magazine », est gâché par l’insupportable Judith Evelyn. Elle ne ressemble pas à une star de cinéma mais à une femme dont la jeunesse s’est enfuie et qui a perdu tout charme. La comédienne cabotine à outrance, mais le script, qui se revendique de l’humour noir, est en fait étriqué.
Vinton Hayworth, en patron du mari, s’en sort mieux. Il est Mr Abernathy, forte personnalité locale, qui sans le savoir procure un alibi à la meurtrière. Rusty Lane qui incarne le policier menant l’enquête sur la disparition d’Henry est une grosse erreur de casting. Rustre, il a un look de clochard. Le téléspectateur se languit pendant vingt-cinq minutes, trouvant seulement distrayante la présentation du maître habillé en astronaute, revenant de la planète Mars où il vient de vendre la série.
Un épisode dispensable.
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-35- The West Warlock time capsule (Inédit) **
Histoire de J.P. Cahn. Adaptation : Marian Cockrell. Réalisation : Justus Addis.
Dans une petite ville, George Tiffany est taxidermiste. Il construit un cheval empaillé pour le donner à la ville. Un jour, son beau-frère Waldren arrive et se révèle vite un pique-assiette encombrant et dangereux pour la santé de son épouse qu’il fatigue.
Trois ans avant « Psychose », voici un taxidermiste. Mais j’avoue avoir été bien déçu par l’épisode qui commence sur des chapeaux de roue et finit bâclé.
George Tiffany (Henry Jones) est taxidermiste. Il construit « Napoléon », un cheval auquel comme tous ceux qui pratiquent son art il entend donner la vie éternelle. Aidé par un jeune apprenti, il est entouré d’une épouse aimante, à la santé fragile, Louise (Mildred Dunnock). Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un jour, le beau-frère, que Louise n’a pas vu depuis vingt-cinq ans, Waldren (Sam Buffington) ne décidait de rappliquer et de s’incruster. Fainéant, égoïste et hypocondriaque, il abuse de la patience du couple et de la gentillesse de sa sœur qu’il envoie à l’hôpital à force de la fatiguer. George décide de se débarrasser de l’importun.
Par amour, un brave homme va devenir criminel. Mais tout est très prévisible. La mise en scène nous prédispose à un climat d’épouvante avec les scènes d’orage. George n’est cependant pas le futur Norman Bates et il faut s’attendre à un petit suspense vite éventé. D’autre part, si les personnages sont bien écrits, celui de Waldren est caricatural et outrancier. L’épisode ne tient pas les promesses du début et on le regrette. Mais J.P. Cahn n’étant pas Robert Bloch, il ne faut pas s’attendre à une histoire à vous glacer le sang. Dommage.
Histoire de J.P. Cahn. Adaptation : Marian Cockrell. Réalisation : Justus Addis.
Dans une petite ville, George Tiffany est taxidermiste. Il construit un cheval empaillé pour le donner à la ville. Un jour, son beau-frère Waldren arrive et se révèle vite un pique-assiette encombrant et dangereux pour la santé de son épouse qu’il fatigue.
Trois ans avant « Psychose », voici un taxidermiste. Mais j’avoue avoir été bien déçu par l’épisode qui commence sur des chapeaux de roue et finit bâclé.
George Tiffany (Henry Jones) est taxidermiste. Il construit « Napoléon », un cheval auquel comme tous ceux qui pratiquent son art il entend donner la vie éternelle. Aidé par un jeune apprenti, il est entouré d’une épouse aimante, à la santé fragile, Louise (Mildred Dunnock). Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un jour, le beau-frère, que Louise n’a pas vu depuis vingt-cinq ans, Waldren (Sam Buffington) ne décidait de rappliquer et de s’incruster. Fainéant, égoïste et hypocondriaque, il abuse de la patience du couple et de la gentillesse de sa sœur qu’il envoie à l’hôpital à force de la fatiguer. George décide de se débarrasser de l’importun.
Par amour, un brave homme va devenir criminel. Mais tout est très prévisible. La mise en scène nous prédispose à un climat d’épouvante avec les scènes d’orage. George n’est cependant pas le futur Norman Bates et il faut s’attendre à un petit suspense vite éventé. D’autre part, si les personnages sont bien écrits, celui de Waldren est caricatural et outrancier. L’épisode ne tient pas les promesses du début et on le regrette. Mais J.P. Cahn n’étant pas Robert Bloch, il ne faut pas s’attendre à une histoire à vous glacer le sang. Dommage.
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-36- Father and son (Inédit) ****
Histoire de Thomas Burke. Adaptation : James P. Cavanagh. Réalisation : Herschel Daugherty.
Londres, 1912. Un père refuse de donner de l’argent à son fils qui veut épouser une prostituée. Pour trouver quelques livres, il dénonce un criminel recherché que cache son père.
Superbe épisode, fort bien interprété, mais qui s’insère mal dans l’anthologie. Il s’agit d’une chronique de la misère humaine. Le criminel recherché Gus Harrison (Frederick Worlock) est innocent et le fils de celui qui le cache le sait. Sam Saunders (Charles Davis) est pitoyable en fils indigne qui traite son père d’ivrogne et veut par tous les moyens trouver de l’argent, manquant même d’assassiner son patron, Schiller (George Pelling) qui le chasse mais ne saura pas qu’il a manqué de peu se faire fracasser le crâne. Car Sam est un lâche et n’ose pas aller jusqu’au bout de son geste.
Mae (Pamela Light) est une danseuse de cabaret aux mœurs légères qui ne s’intéresse qu’à l’argent. Le père de Sam, Joe (Edmund Gwenn, dont ce sera le dernier rôle après une carrière chez le maître avec notamment « Correspondant 17 » et « Mais qui a tué Harry ? ») symbolise l’obstacle entre le garçon veule et la fille. Pour l’occasion, l’expression « vendre père et mère » prend tout son sens.
Les comédiens sont tous fabuleux, à commencer par Edmund Gwenn, Charles Davis en fils indigne lui donnant la réplique avec brio. Pamela Light a le bon goût de n’être ni caricaturale ni vulgaire. L’épisode cependant n’entre pas dans le cahier des charges de la série, par exemple, il n’y a pas vraiment de chute comme à l’accoutumée. Il y en a une mais au sens propre, pas figuré, nous n’en dirons pas plus pour ne pas dévoiler le spoiler. On devine qu’Hitchcock a eu plaisir à présenter cette histoire car il a bien connu le Londres du début du siècle et est en terrain familier.
Vous passerez un bon moment en regardant l’épisode, mais oublierez très vite que c’est opus de la saga « Alfred Hitchcock présente ».
Histoire de Thomas Burke. Adaptation : James P. Cavanagh. Réalisation : Herschel Daugherty.
Londres, 1912. Un père refuse de donner de l’argent à son fils qui veut épouser une prostituée. Pour trouver quelques livres, il dénonce un criminel recherché que cache son père.
Superbe épisode, fort bien interprété, mais qui s’insère mal dans l’anthologie. Il s’agit d’une chronique de la misère humaine. Le criminel recherché Gus Harrison (Frederick Worlock) est innocent et le fils de celui qui le cache le sait. Sam Saunders (Charles Davis) est pitoyable en fils indigne qui traite son père d’ivrogne et veut par tous les moyens trouver de l’argent, manquant même d’assassiner son patron, Schiller (George Pelling) qui le chasse mais ne saura pas qu’il a manqué de peu se faire fracasser le crâne. Car Sam est un lâche et n’ose pas aller jusqu’au bout de son geste.
Mae (Pamela Light) est une danseuse de cabaret aux mœurs légères qui ne s’intéresse qu’à l’argent. Le père de Sam, Joe (Edmund Gwenn, dont ce sera le dernier rôle après une carrière chez le maître avec notamment « Correspondant 17 » et « Mais qui a tué Harry ? ») symbolise l’obstacle entre le garçon veule et la fille. Pour l’occasion, l’expression « vendre père et mère » prend tout son sens.
Les comédiens sont tous fabuleux, à commencer par Edmund Gwenn, Charles Davis en fils indigne lui donnant la réplique avec brio. Pamela Light a le bon goût de n’être ni caricaturale ni vulgaire. L’épisode cependant n’entre pas dans le cahier des charges de la série, par exemple, il n’y a pas vraiment de chute comme à l’accoutumée. Il y en a une mais au sens propre, pas figuré, nous n’en dirons pas plus pour ne pas dévoiler le spoiler. On devine qu’Hitchcock a eu plaisir à présenter cette histoire car il a bien connu le Londres du début du siècle et est en terrain familier.
Vous passerez un bon moment en regardant l’épisode, mais oublierez très vite que c’est opus de la saga « Alfred Hitchcock présente ».
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-37- The Undestructible Mr Weems (Inédit) **
Scénario original : George F. Slavin. Réalisation : Justus Addiss.
Proche de sa fin, Clarence Weems se voit contacté par ses frères d’une loge maçonique qui vient d’acheter un terrain pour y édifier un cimetière. Weems touchera une rente hebdomadaire de 50 dollars jusqu’à sa fin, où il deviendra le premier « client ».
Episode typique de l’humour anglais, « The Undestructible Mr Weems » sera adoré par les amateurs de farces macabres et de non sense et haï par les autres. Notons que l’acteur principal, Robert Middleton, déjà apparu dans la série, qui incarne Cato Stone, ressemble à s’y méprendre à Edward Asner (« Lou Grant »).
Comme dans « Le Viager » de Pierre Tchernia, Weems (Russell Collins) va enterrer ceux qui spéculent sur sa mort pour faire de l’argent. J’ai trouvé l’épisode niais et empesé. Il ne s’y passe pratiquement rien, excepté les lamentations de Cato Stone et de ses associés qui se rendent compte que leur « investissement » a été fait à pure perte. L’un d’eux est le futur mari de la fille de Weems. L’intrigue aurait eu une autre tournure si la « loge » avait été menaçante et représenté quelque danger. Ce n’est pas le cas ici, où les protagonistes frôlent le ridicule.
Russell Collins en moribond « revenant » joue avec beaucoup de malice le fameux Monsieur Weems. Il renaît à la vie et, veuf, se remarie. Au grand dam de Stone et de ses frères de loge.
Un opus moyen, contenant malgré tout quelques scènes d’humour noir. Notons que les scènes où Cato et ses amis sont obligés de grimper quatre étages à pied, chose qui aura une importance dans la chute, sont vite répétitives.
Scénario original : George F. Slavin. Réalisation : Justus Addiss.
Proche de sa fin, Clarence Weems se voit contacté par ses frères d’une loge maçonique qui vient d’acheter un terrain pour y édifier un cimetière. Weems touchera une rente hebdomadaire de 50 dollars jusqu’à sa fin, où il deviendra le premier « client ».
Episode typique de l’humour anglais, « The Undestructible Mr Weems » sera adoré par les amateurs de farces macabres et de non sense et haï par les autres. Notons que l’acteur principal, Robert Middleton, déjà apparu dans la série, qui incarne Cato Stone, ressemble à s’y méprendre à Edward Asner (« Lou Grant »).
Comme dans « Le Viager » de Pierre Tchernia, Weems (Russell Collins) va enterrer ceux qui spéculent sur sa mort pour faire de l’argent. J’ai trouvé l’épisode niais et empesé. Il ne s’y passe pratiquement rien, excepté les lamentations de Cato Stone et de ses associés qui se rendent compte que leur « investissement » a été fait à pure perte. L’un d’eux est le futur mari de la fille de Weems. L’intrigue aurait eu une autre tournure si la « loge » avait été menaçante et représenté quelque danger. Ce n’est pas le cas ici, où les protagonistes frôlent le ridicule.
Russell Collins en moribond « revenant » joue avec beaucoup de malice le fameux Monsieur Weems. Il renaît à la vie et, veuf, se remarie. Au grand dam de Stone et de ses frères de loge.
Un opus moyen, contenant malgré tout quelques scènes d’humour noir. Notons que les scènes où Cato et ses amis sont obligés de grimper quatre étages à pied, chose qui aura une importance dans la chute, sont vite répétitives.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-38- A little sleep (Inédit) ***
Histoire de Joe Grenzeback. Adaptation : Robert C.Dennis. Réalisation : Paul Henreid.
Barbie Hallem, une fille de riches, a hérité d’un chalet en montagne. Après avoir éconduit plusieurs prétendants, et s’ennuyant, elle se réfugie dans le chalet occupé illégalement par un intrus.
« L’argent ne fait pas le bonheur » semble être la devise de Barbie Hallem qui très jeune est blasée de tout. Elle joue avec les hommes qui veulent flirter avec elle, en abandonnant un en pleine montagne au moment où il veut prendre le volant de son cabriolet, car la conductrice est ivre.
Barbie est interprétée par Barbara Cook (ici en vamp, mais qui a fait carrière dans la comédie musicale), tandis que nous retrouvons un juvénile Vic Morrow. L’histoire n’est que la répétition d’un drame qui s’est passé dans la montagne, celui de Marcella, une autre fille futile. Mais Barbie ne le comprendra que trop tard tant elle est imbue de sa personne et sûre de son pouvoir.
On passe des soirées de surprises party pour riches à la rude montagne désertique. L’épisode entre bien dans le cadre de l’anthologie : suspense, action, violence, chute… Absence totale d’humour ici, il s’agit d’une situation grave et dramatique. Il est à nouveau mentionné que l’histoire fut publiée dans le « Mystery Magazine » d’Hitchcock. De fait, c’est tout à fait le genre d’histoires que l’on trouve dans les recueils publiés en livre.
La mise en scène est alerte et ne ménage aucun temps mort. Il manque quand même ce petit quelque chose qui fait de certains opus de la série des petits chefs d’œuvre de suspense.
Histoire de Joe Grenzeback. Adaptation : Robert C.Dennis. Réalisation : Paul Henreid.
Barbie Hallem, une fille de riches, a hérité d’un chalet en montagne. Après avoir éconduit plusieurs prétendants, et s’ennuyant, elle se réfugie dans le chalet occupé illégalement par un intrus.
« L’argent ne fait pas le bonheur » semble être la devise de Barbie Hallem qui très jeune est blasée de tout. Elle joue avec les hommes qui veulent flirter avec elle, en abandonnant un en pleine montagne au moment où il veut prendre le volant de son cabriolet, car la conductrice est ivre.
Barbie est interprétée par Barbara Cook (ici en vamp, mais qui a fait carrière dans la comédie musicale), tandis que nous retrouvons un juvénile Vic Morrow. L’histoire n’est que la répétition d’un drame qui s’est passé dans la montagne, celui de Marcella, une autre fille futile. Mais Barbie ne le comprendra que trop tard tant elle est imbue de sa personne et sûre de son pouvoir.
On passe des soirées de surprises party pour riches à la rude montagne désertique. L’épisode entre bien dans le cadre de l’anthologie : suspense, action, violence, chute… Absence totale d’humour ici, il s’agit d’une situation grave et dramatique. Il est à nouveau mentionné que l’histoire fut publiée dans le « Mystery Magazine » d’Hitchcock. De fait, c’est tout à fait le genre d’histoires que l’on trouve dans les recueils publiés en livre.
La mise en scène est alerte et ne ménage aucun temps mort. Il manque quand même ce petit quelque chose qui fait de certains opus de la série des petits chefs d’œuvre de suspense.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
02-39- The dangerous people (Inédit) ****
Histoire de Fredric Brown. Adaptation : Francis Cockrell. Réalisation : Robert Stevens.
Dans la salle d’attente d’une petite gare isolée du Milwaulkee, deux voyageurs qui savent qu’un fou dangereux vient de s’échapper d’un asile se suspectent mutuellement d’être le maniaque.
Lorsque j’ai commencé à chroniquer cette anthologie, je pensais qu’elle ne contenait que des joyaux comme celui-ci. Nous pensons que le maître est derrière la caméra tellement son style est reproduit. Un avocat, Bellefontaine (Robert H. Harris) et un bookmarker aux vêtements rapiécés, Jones (Albert Salmi) se retrouvent face à face, mais isolés, dans une salle d’attente. Nous entendons sans arrêt les sirènes de police à la recherche du dangereux psychopathe évadé. Jugeant sur l’apparence, le téléspectateur est persuadé que Jones est le fugitif. Il faut dire qu’au début, nous n’avons que les voix intérieures de l’avocat (en voix of) qui est persuadé être en présence du tueur sanguinaire. Après le premier acte, nous avons la version de Jones, qui voudrait s’emparer du tisonnier ayant réalisé que Bellefontaine s’est rendu aux lavabos pour charger son arme. Et ce train qui n’arrive pas…
Robert Stevens joue avec nos nerfs, et nous passons un moment d’angoisse totale. L’arrivée d’un policier devrait nous rassurer, mais faut-il se fier aux apparences ? Nous n’en dirons pas plus, si ce n’est que la saison 2 se termine en beauté avec un véritable chef d’œuvre. Nous nous identifions à Bellefontaine, puis à Jones. Les gros plans sur l’horloge, sur les visages en sueur, les regards, sont du pur Hitchcock. Il y a même un petit côté « La Quatrième dimension » dans cet opus tant les limites de la terreur sont franchies, nous plongeant parfois presque dans le surnaturel.
Lors de la présentation, le maître nous fait rire en faisant face à un peloton d’exécution, lançant le programme comme si c’était le dernier. Il y a aussi une chute dans le sketch de fin qui est la suite du prologue.
On aurait aimé que l’entière saison ne soit faite que d’histoires comme celle-ci et le terrifiant « Crackpot ». Mais la série propose aussi des épisodes moins palpitants.
Saison 2 envoyée à Steed.
Histoire de Fredric Brown. Adaptation : Francis Cockrell. Réalisation : Robert Stevens.
Dans la salle d’attente d’une petite gare isolée du Milwaulkee, deux voyageurs qui savent qu’un fou dangereux vient de s’échapper d’un asile se suspectent mutuellement d’être le maniaque.
Lorsque j’ai commencé à chroniquer cette anthologie, je pensais qu’elle ne contenait que des joyaux comme celui-ci. Nous pensons que le maître est derrière la caméra tellement son style est reproduit. Un avocat, Bellefontaine (Robert H. Harris) et un bookmarker aux vêtements rapiécés, Jones (Albert Salmi) se retrouvent face à face, mais isolés, dans une salle d’attente. Nous entendons sans arrêt les sirènes de police à la recherche du dangereux psychopathe évadé. Jugeant sur l’apparence, le téléspectateur est persuadé que Jones est le fugitif. Il faut dire qu’au début, nous n’avons que les voix intérieures de l’avocat (en voix of) qui est persuadé être en présence du tueur sanguinaire. Après le premier acte, nous avons la version de Jones, qui voudrait s’emparer du tisonnier ayant réalisé que Bellefontaine s’est rendu aux lavabos pour charger son arme. Et ce train qui n’arrive pas…
Robert Stevens joue avec nos nerfs, et nous passons un moment d’angoisse totale. L’arrivée d’un policier devrait nous rassurer, mais faut-il se fier aux apparences ? Nous n’en dirons pas plus, si ce n’est que la saison 2 se termine en beauté avec un véritable chef d’œuvre. Nous nous identifions à Bellefontaine, puis à Jones. Les gros plans sur l’horloge, sur les visages en sueur, les regards, sont du pur Hitchcock. Il y a même un petit côté « La Quatrième dimension » dans cet opus tant les limites de la terreur sont franchies, nous plongeant parfois presque dans le surnaturel.
Lors de la présentation, le maître nous fait rire en faisant face à un peloton d’exécution, lançant le programme comme si c’était le dernier. Il y a aussi une chute dans le sketch de fin qui est la suite du prologue.
On aurait aimé que l’entière saison ne soit faite que d’histoires comme celle-ci et le terrifiant « Crackpot ». Mais la série propose aussi des épisodes moins palpitants.
Saison 2 envoyée à Steed.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-01- L’œil de verre (The glass eye) **
Histoire de John Keir Cross. Adaptation : Stirling Silliphant. Réalisation : Robert Stevens.
Jim Whitely et sa femme Dorothy mettent de l’ordre dans les affaires de leur tante Julia qui vient de mourir. Ils trouvent un œil de verre. Jim raconte à son épouse le passé de la tante.
Bien que l’épisode comporte dans les premiers rôles William Shatner, il n’était pas en 1957 célèbre comme Capitaine Kirk, et la distribution met en évidence Jessica Tandy.
La tante Julia, une vieille fille, était tombée amoureuse d’un artiste de music hall, le ventriloque Max Collodi.
Le gros problème de cet épisode est que l’intrigue se traîne jusqu’à la chute qui est du genre horrifique. Le reste du temps, « l’œil de verre » est l’histoire pathétique d’une groupie avant l’heure. Bien entendu, et la diffusion française de cet opus parmi tant d’inédits tend à le montrer, on attend William Shatner. Mais il ne sert ici que de faire valoir à Jessica Tandy.
On est donc un peu déçus par cet épisode.
Histoire de John Keir Cross. Adaptation : Stirling Silliphant. Réalisation : Robert Stevens.
Jim Whitely et sa femme Dorothy mettent de l’ordre dans les affaires de leur tante Julia qui vient de mourir. Ils trouvent un œil de verre. Jim raconte à son épouse le passé de la tante.
Bien que l’épisode comporte dans les premiers rôles William Shatner, il n’était pas en 1957 célèbre comme Capitaine Kirk, et la distribution met en évidence Jessica Tandy.
La tante Julia, une vieille fille, était tombée amoureuse d’un artiste de music hall, le ventriloque Max Collodi.
Le gros problème de cet épisode est que l’intrigue se traîne jusqu’à la chute qui est du genre horrifique. Le reste du temps, « l’œil de verre » est l’histoire pathétique d’une groupie avant l’heure. Bien entendu, et la diffusion française de cet opus parmi tant d’inédits tend à le montrer, on attend William Shatner. Mais il ne sert ici que de faire valoir à Jessica Tandy.
On est donc un peu déçus par cet épisode.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
Shatner aura donc été premier rôle à la fois dans TZ (Les prédictions) et Alfred Hitchcock présente. Je me demande combien d'acteurs sont dans ce cas...
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-02- Le courrier prophétique (The Mail order prophet) ***
Histoire d’Antony Ferry. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : James Neilson.
Un soi-disant voyant écrit à un employé de bureau pour lui prédire le futur et l’encourager à faire des paris.
Rien n’a changé depuis 1957. Aujourd’hui, par mail, nous recevons des propositions de voyants et médiums qui nous promettent la fortune. C’est ce qui arrive à Ronald J Grimes, un employé, agent de change. Les deux premières prédictions annoncées s’avérant exactes (la défaite d’un politicien, celle d’un champion de boxe), il va voler 15 000 dollars en titres au porteur à la compagnie pour laquelle il travaille pour acheter des actions qui devraient prendre de la valeur contre toute attente.
Bien sûr, cet épisode préfigure « Psychose » et le vol des 40 000 dollars par Marion Crane. Avec le même sens du suspense, Hitchcock nous propose ici l’employé modèle qui « craque » et vole pour faire l’achat d’actions.
A ses côtés, l’employé et ami George Benedict tente de le dissuader de commettre l’irréparable. Mais l’espoir de sortir d’une condition médiocre, l’appât du gain sont le plus fort pour Ronald qui dans le cas d’un échec , pour parer au déshonneur et ne voulant pas terminer sa vie à Sing Sing a prévu du poison et une lettre testament en cas de perte.
Marion Crane, Marnie, ici Ronald, Hitch aime les personnages qui mettent leur vie en jeu en risquant le tout pour le tout et en dérobant des sommes d’argent faramineuses. E.G. Marshall en héros looser kamikaze et Jack Klugman, le futur « Quincy » de la série policière en George Benedict sont les deux seuls protagonistes de cette histoire angoissante. Un léger manque de rythme empêche cependant de mettre la note maximum, mais l’on passe un bon moment.
L'épisode suivant a déjà été chroniqué ici le samedi 22 mai 2010, je le remets à sa place (à l'époque, je n'avais acheté que le coffret français des 20 épisodes réalisés par le maître)
03-03 Le crime parfait (The perfect murder) ****
Histoire de Ben Ray Redman. Adaptation : Stirling Silliphant. Réalisation : Alfred Hitchcock.
A noter que l'épisode 1-24 s'intitule aussi "le crime parfait" !
Charles Courtney, détective prétentieux, est fier de ne s’être jamais trompé, jusqu’au jour un avocat vient lui démontrer le contraire.
Episode proposé par le coffret français, nous découvrons d'emblée l'aspect fantasque d'Alfred Hitchcock, ici déguisé en...Sherlock Holmes. "Bonjour mesdames et messieurs, et bonjour Watson si vous m'écoutez".
Hitchcock présente l'épisode costumé en Holmes (pas celui de Conan Doyle ou de la série Granada, mais celui que l'inconscient collectif a retenu, nous n'allons pas chipoter), et pour montrer qu'il ne se prend pas au sérieux, il envoie au téléspectateur des bulles de savon.
Vincent Price est à l'affiche de cet épisode. Il est ici le pédant Charles Courtney, un détective qui se vante de n'avoir jamais fait une seule erreur. Il vit dans une grande et confortable demeure entourée de statues. Mais un jour se présente, de retour d'Europe, un avocat, John Gregory (James Gregory, vu dans "Mission Impossible"). Ce dernier vient le confondre et menace de révéler au monde que pour satisfaire sa vanité et ne pas faillir aux yeux du monde à sa réputation, il a laissé volontairement condamner à mort un innocent. L'exécution a eu lieu pendant que Gregory était en Europe.
Qu'à cela ne tienne ! Courtney assassine le visiteur importun et découpe le cadavre dont il va mettre les morceaux dans autant de statues qu'il possède.
Si Courtney n'est pas arrêté en notre présence, Sir Alfred nous rassure en épilogue. Le coupable a bien été arrêté.
Les scènes de flash back montrant le vrai coupable, (une femme, dont le mari s'est accusé de la faute) insérées aux échanges savoureux entre Price et Gregory, constituent un ensemble plaisant. C'est le maître du suspense qui est derrière la caméra, et l'on reconnaît sa patte.
Histoire d’Antony Ferry. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : James Neilson.
Un soi-disant voyant écrit à un employé de bureau pour lui prédire le futur et l’encourager à faire des paris.
Rien n’a changé depuis 1957. Aujourd’hui, par mail, nous recevons des propositions de voyants et médiums qui nous promettent la fortune. C’est ce qui arrive à Ronald J Grimes, un employé, agent de change. Les deux premières prédictions annoncées s’avérant exactes (la défaite d’un politicien, celle d’un champion de boxe), il va voler 15 000 dollars en titres au porteur à la compagnie pour laquelle il travaille pour acheter des actions qui devraient prendre de la valeur contre toute attente.
Bien sûr, cet épisode préfigure « Psychose » et le vol des 40 000 dollars par Marion Crane. Avec le même sens du suspense, Hitchcock nous propose ici l’employé modèle qui « craque » et vole pour faire l’achat d’actions.
A ses côtés, l’employé et ami George Benedict tente de le dissuader de commettre l’irréparable. Mais l’espoir de sortir d’une condition médiocre, l’appât du gain sont le plus fort pour Ronald qui dans le cas d’un échec , pour parer au déshonneur et ne voulant pas terminer sa vie à Sing Sing a prévu du poison et une lettre testament en cas de perte.
Marion Crane, Marnie, ici Ronald, Hitch aime les personnages qui mettent leur vie en jeu en risquant le tout pour le tout et en dérobant des sommes d’argent faramineuses. E.G. Marshall en héros looser kamikaze et Jack Klugman, le futur « Quincy » de la série policière en George Benedict sont les deux seuls protagonistes de cette histoire angoissante. Un léger manque de rythme empêche cependant de mettre la note maximum, mais l’on passe un bon moment.
L'épisode suivant a déjà été chroniqué ici le samedi 22 mai 2010, je le remets à sa place (à l'époque, je n'avais acheté que le coffret français des 20 épisodes réalisés par le maître)
03-03 Le crime parfait (The perfect murder) ****
Histoire de Ben Ray Redman. Adaptation : Stirling Silliphant. Réalisation : Alfred Hitchcock.
A noter que l'épisode 1-24 s'intitule aussi "le crime parfait" !
Charles Courtney, détective prétentieux, est fier de ne s’être jamais trompé, jusqu’au jour un avocat vient lui démontrer le contraire.
Episode proposé par le coffret français, nous découvrons d'emblée l'aspect fantasque d'Alfred Hitchcock, ici déguisé en...Sherlock Holmes. "Bonjour mesdames et messieurs, et bonjour Watson si vous m'écoutez".
Hitchcock présente l'épisode costumé en Holmes (pas celui de Conan Doyle ou de la série Granada, mais celui que l'inconscient collectif a retenu, nous n'allons pas chipoter), et pour montrer qu'il ne se prend pas au sérieux, il envoie au téléspectateur des bulles de savon.
Vincent Price est à l'affiche de cet épisode. Il est ici le pédant Charles Courtney, un détective qui se vante de n'avoir jamais fait une seule erreur. Il vit dans une grande et confortable demeure entourée de statues. Mais un jour se présente, de retour d'Europe, un avocat, John Gregory (James Gregory, vu dans "Mission Impossible"). Ce dernier vient le confondre et menace de révéler au monde que pour satisfaire sa vanité et ne pas faillir aux yeux du monde à sa réputation, il a laissé volontairement condamner à mort un innocent. L'exécution a eu lieu pendant que Gregory était en Europe.
Qu'à cela ne tienne ! Courtney assassine le visiteur importun et découpe le cadavre dont il va mettre les morceaux dans autant de statues qu'il possède.
Si Courtney n'est pas arrêté en notre présence, Sir Alfred nous rassure en épilogue. Le coupable a bien été arrêté.
Les scènes de flash back montrant le vrai coupable, (une femme, dont le mari s'est accusé de la faute) insérées aux échanges savoureux entre Price et Gregory, constituent un ensemble plaisant. C'est le maître du suspense qui est derrière la caméra, et l'on reconnaît sa patte.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
Je ne sais pas s'il faut véritablement prendre pour argent comptant les épilogues d'Hitch,.. ou plus exactement ce qui y est dit par le Maître. La suite de l'histoire, je pense c'est nous qui nous la forgeons dans notre tête. Lui est là pour apporter une touche d'humour (noir).
La légèreté avec lequel il introduit et conclu les récits est ironique et presque en déconnection avec l'histoire elle-même, et cela résonne avant tout comme une "bonne blague". Mais cela donne surtout l'impression d'être (volontairement) déconnecté de la réalité du récit.
C'est plus un clin d'oeil qu'autre chose en somme...
Très bonne critique.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-04-L’engrenage ( Heart of gold) *
Histoire d’Henry Slesar. Adaptation : James P. Cavanagh. Réalisation : Robert Stevens.
Un jeune homme, Jackie, libéré sur parole, se rend dans la famille de son meilleur ami codétenu. Il est mal accueilli par le frère, mais la mère le prend sous sa protection.
Je n’ai pas aimé cet épisode, mélodrame assez insupportable qui suit une introduction fort réussie de Sir Alfred dont les présentations deviennent de plus en plus drôles et délirantes (ici une scène avec une actrice liée sur un tapis roulant avec une scie qui rappelle Emma Peel plus tard dans « Caméra meurtres »). Ensuite, malgré de bons comédiens (Nehemiah Persoff en frère alcoolique et brutal du codétenu, Edward Binns en agent de probation), c’est jusqu’à la chute une histoire assez misérabiliste sur le pauvre jeune homme qui s’est laissé entraîné dans le banditisme – le titre français est assez éloquent – et n’a fait que servir de conducteur lors d’un hold-up. Dans le rôle de Jackie, Darryl Hickman en fait des tonnes dans le genre « Premier communiant » sur le dur chemin de la rédemption. On s’ennuie vite, il n’y a pas de suspense, on se croirait dans le mélodrame « Les Mystères de Paris ». Henry Slesar à l’origine du récit adapté ici est pourtant un bon scénariste. Il a notamment travaillé sur la série « Match contre la vie » avec Ben Gazzara. « L’engrenage » nous montre à quel point cette anthologie est inégale d’un épisode à l’autre.
Histoire d’Henry Slesar. Adaptation : James P. Cavanagh. Réalisation : Robert Stevens.
Un jeune homme, Jackie, libéré sur parole, se rend dans la famille de son meilleur ami codétenu. Il est mal accueilli par le frère, mais la mère le prend sous sa protection.
Je n’ai pas aimé cet épisode, mélodrame assez insupportable qui suit une introduction fort réussie de Sir Alfred dont les présentations deviennent de plus en plus drôles et délirantes (ici une scène avec une actrice liée sur un tapis roulant avec une scie qui rappelle Emma Peel plus tard dans « Caméra meurtres »). Ensuite, malgré de bons comédiens (Nehemiah Persoff en frère alcoolique et brutal du codétenu, Edward Binns en agent de probation), c’est jusqu’à la chute une histoire assez misérabiliste sur le pauvre jeune homme qui s’est laissé entraîné dans le banditisme – le titre français est assez éloquent – et n’a fait que servir de conducteur lors d’un hold-up. Dans le rôle de Jackie, Darryl Hickman en fait des tonnes dans le genre « Premier communiant » sur le dur chemin de la rédemption. On s’ennuie vite, il n’y a pas de suspense, on se croirait dans le mélodrame « Les Mystères de Paris ». Henry Slesar à l’origine du récit adapté ici est pourtant un bon scénariste. Il a notamment travaillé sur la série « Match contre la vie » avec Ben Gazzara. « L’engrenage » nous montre à quel point cette anthologie est inégale d’un épisode à l’autre.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-05- Le témoin silencieux (Silent Witness) ****
Histoire de Jeanne Barry. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Paul Henreid.
Un professeur s’est laissé entraîner par une aventure avec l’une de ses (jolies) étudiantes. Elle le menace de détruire sa vie s’il ne divorce pas. Il l’étrangle. Le seul témoin du crime est un bébé.
Certes, nous sommes en 1957 et l’on ne divorçait pas comme cela. Mais l’on se demande vraiment pourquoi le professeur Mason (Don Taylor), qui fait infiniment plus âgé que ses trente-sept ans (enfin ceux de l’acteur), n’a aucun charme particulier, a épousé une femme sans charme et peu attirante (Nancy, jouée par Pat Hitchock), a fait pour séduire une fille canon comme Claudia Powell (Dolores Hart, mais j’ai bien cru au départ qu’il s’agissait de Katherine Justice à laquelle elle ressemble). Et pourquoi donc il ne saisit pas l’occasion de fuir avec la belle au lieu de l’étrangler.
L’épisode tourne autour du bébé qui a assisté au meurtre, puisque Claudia faisait du baby sitting. Un véritable suspense s’instaure car l’enfant de quatorze mois reconnaît l’assassin et est sur le point de prononcer ses premiers mots.
Palpitant d’un bout à l’autre, même si l’on regrette la sortie de scène précipitée de la très sexy Dolores Hart, « Le témoin silencieux » semble avoir été filmé par le maître. Les gros plans sur le visage de l’enfant sur le point de se réveiller alors qu’inopinément, le meurtrier se trouve obligé de le garder, ont la patte de Sir Alfred. Cette histoire outre le suspense reflète la morale puritaine de l’époque. Bien que Don Taylor n’ait rien d’une gravure de mode, on lui fait repousser les avances d’une autre étudiante, jouée par une jolie blonde (Theodora Davitt), ce qui laisse supposer que les jolies élèves du professeur avaient besoin de consulter d’urgence un ophtalmo. Le jeu du chat et de la souris entre le criminel et le bébé évite l’écueil du malsain, et nous avons notre compte d’émotions fortes, même s’il est difficile de s’identifier à Mason.
Un excellent épisode.
Un air de Katherine Justice
Histoire de Jeanne Barry. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Paul Henreid.
Un professeur s’est laissé entraîner par une aventure avec l’une de ses (jolies) étudiantes. Elle le menace de détruire sa vie s’il ne divorce pas. Il l’étrangle. Le seul témoin du crime est un bébé.
Certes, nous sommes en 1957 et l’on ne divorçait pas comme cela. Mais l’on se demande vraiment pourquoi le professeur Mason (Don Taylor), qui fait infiniment plus âgé que ses trente-sept ans (enfin ceux de l’acteur), n’a aucun charme particulier, a épousé une femme sans charme et peu attirante (Nancy, jouée par Pat Hitchock), a fait pour séduire une fille canon comme Claudia Powell (Dolores Hart, mais j’ai bien cru au départ qu’il s’agissait de Katherine Justice à laquelle elle ressemble). Et pourquoi donc il ne saisit pas l’occasion de fuir avec la belle au lieu de l’étrangler.
L’épisode tourne autour du bébé qui a assisté au meurtre, puisque Claudia faisait du baby sitting. Un véritable suspense s’instaure car l’enfant de quatorze mois reconnaît l’assassin et est sur le point de prononcer ses premiers mots.
Palpitant d’un bout à l’autre, même si l’on regrette la sortie de scène précipitée de la très sexy Dolores Hart, « Le témoin silencieux » semble avoir été filmé par le maître. Les gros plans sur le visage de l’enfant sur le point de se réveiller alors qu’inopinément, le meurtrier se trouve obligé de le garder, ont la patte de Sir Alfred. Cette histoire outre le suspense reflète la morale puritaine de l’époque. Bien que Don Taylor n’ait rien d’une gravure de mode, on lui fait repousser les avances d’une autre étudiante, jouée par une jolie blonde (Theodora Davitt), ce qui laisse supposer que les jolies élèves du professeur avaient besoin de consulter d’urgence un ophtalmo. Le jeu du chat et de la souris entre le criminel et le bébé évite l’écueil du malsain, et nous avons notre compte d’émotions fortes, même s’il est difficile de s’identifier à Mason.
Un excellent épisode.
Un air de Katherine Justice
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-06- On offre une récompense (Reward to finder) ****
Histoire de F.J. Smith. Adaptation : Frank Gabrielson. Réalisation : James Neilson.
Un homme rustre, Carl, découvre un portefeuille contenant 5200 dollars. Il refuse de partager avec son épouse, ni de rendre l’argent en téléphonant à l’annonce du journal qui offre une récompense.
5200 dollars en 1957 devaient constituer une fortune. On imagine que chacun de nous serait embarrassé s’il trouvait un portefeuille plein sans aucune mention du propriétaire.
Joué comme une pièce de théâtre (unité de lieu et d’action), « On offre une récompense » est passionnant dans un autre genre que le suspense. Notre couple vedette, Carl un alcoolique, Anna son épouse fânée, connaissent le malheur avec la fortune. Ils évoquent les paumés des « Raisins de la colère » de Steinbeck.
Cet argent les culpabilise car ni l’un ni l’autre n’ont répondu à l’annonce. Et cela a réveillé en eux des démons intérieurs insoupçonnés. Les comédiens jouent à merveille ce qui semble bien être, de mémoire, la première contribution de Frank Gabrielson à la série. Jo Van Fleet et Oskar Homolka ne sont évidemment pas glamour. On les situerait plutôt chez les Thénardier. La chute est atroce, abominable, mais l’on se gardera bien de la révéler.
L’épisode ayant été diffusé en VF, choix parfaitement justifié, certains téléspectateurs ne l’ont peut être pas oublié.
Histoire de F.J. Smith. Adaptation : Frank Gabrielson. Réalisation : James Neilson.
Un homme rustre, Carl, découvre un portefeuille contenant 5200 dollars. Il refuse de partager avec son épouse, ni de rendre l’argent en téléphonant à l’annonce du journal qui offre une récompense.
5200 dollars en 1957 devaient constituer une fortune. On imagine que chacun de nous serait embarrassé s’il trouvait un portefeuille plein sans aucune mention du propriétaire.
Joué comme une pièce de théâtre (unité de lieu et d’action), « On offre une récompense » est passionnant dans un autre genre que le suspense. Notre couple vedette, Carl un alcoolique, Anna son épouse fânée, connaissent le malheur avec la fortune. Ils évoquent les paumés des « Raisins de la colère » de Steinbeck.
Cet argent les culpabilise car ni l’un ni l’autre n’ont répondu à l’annonce. Et cela a réveillé en eux des démons intérieurs insoupçonnés. Les comédiens jouent à merveille ce qui semble bien être, de mémoire, la première contribution de Frank Gabrielson à la série. Jo Van Fleet et Oskar Homolka ne sont évidemment pas glamour. On les situerait plutôt chez les Thénardier. La chute est atroce, abominable, mais l’on se gardera bien de la révéler.
L’épisode ayant été diffusé en VF, choix parfaitement justifié, certains téléspectateurs ne l’ont peut être pas oublié.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-07- Assez de corde pour deux (Enough Rope for two) ****
Histoire de Clark Howard. Adaptation : Joel Murcott. Réalisation : Paul Henreid
Joe vient de purger une peine de prison après avoir dérobé 100 000 dollars sans jamais révéler leur cachette. Il retrouve ses anciens complices, Madge (qui fut sa maîtresse) et Maxie.
On retrouve dans cet épisode Steven Hill, le premier patron de l’équipe de « Mission Impossible » avant Peter Graves.
Encore une histoire de gros sous qui provoque le malheur. Joe veut retrouver le magot qu’il a caché dans le désert et se venger. On retrouve le décor des années 50 avec les grandes berlines américaines aux formes arrondies, la station service comme celle du vendeur de voitures dans « Psychose » trois ans plus tard, et avec indulgence, les vues filmées à l’économie dans la Jeep avec le décor qui se déroule sous forme de film en arrière plan.
Ici, Steven Hill nous rappelle un autre comédien, Harold J. Stone, leurs physiques se ressemblent. En grande forme, cette saison 3 commence par un sketch hilarant et typiquement british de Sir Alfred, qui nous présente une corde qui obéit à un charmeur de serpents et se dresse.
Le reste de l’épisode est typiquement américain : la vente d’armes libre qui favorise les meurtres, les trahisons successives qui se terminent dans le sang comme dans les western. C’est un excellent polar plus qu’un suspense. On ne s’ennuie pas une seconde. Ce type de décors désertiques fera plus tard le bonheur de séries comme « Les Envahisseurs ». Dans le rôle de Madge, Jean Hagen est un peu trop enrobée pour figurer la femme fatale. Mais l’ensemble est excellent.
Histoire de Clark Howard. Adaptation : Joel Murcott. Réalisation : Paul Henreid
Joe vient de purger une peine de prison après avoir dérobé 100 000 dollars sans jamais révéler leur cachette. Il retrouve ses anciens complices, Madge (qui fut sa maîtresse) et Maxie.
On retrouve dans cet épisode Steven Hill, le premier patron de l’équipe de « Mission Impossible » avant Peter Graves.
Encore une histoire de gros sous qui provoque le malheur. Joe veut retrouver le magot qu’il a caché dans le désert et se venger. On retrouve le décor des années 50 avec les grandes berlines américaines aux formes arrondies, la station service comme celle du vendeur de voitures dans « Psychose » trois ans plus tard, et avec indulgence, les vues filmées à l’économie dans la Jeep avec le décor qui se déroule sous forme de film en arrière plan.
Ici, Steven Hill nous rappelle un autre comédien, Harold J. Stone, leurs physiques se ressemblent. En grande forme, cette saison 3 commence par un sketch hilarant et typiquement british de Sir Alfred, qui nous présente une corde qui obéit à un charmeur de serpents et se dresse.
Le reste de l’épisode est typiquement américain : la vente d’armes libre qui favorise les meurtres, les trahisons successives qui se terminent dans le sang comme dans les western. C’est un excellent polar plus qu’un suspense. On ne s’ennuie pas une seconde. Ce type de décors désertiques fera plus tard le bonheur de séries comme « Les Envahisseurs ». Dans le rôle de Madge, Jean Hagen est un peu trop enrobée pour figurer la femme fatale. Mais l’ensemble est excellent.
Invité- Invité
Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-08- Dernières volontés (Last request) ****
Histoire d’Helen Fislar Brooks. Adaptation : Joel Murcott. Réalisation : Paul Henreid.
Un gigolo, condamné à la peine capitale, écrit depuis le couloir de la mort le récit de sa vie et les circonstances qui l’ont amené là.
Le format 25 minutes permet ici de développer un polar sans temps mort, qui nous donne notre dose de frissons, sans jamais faiblir. Harry Guardino en gigolo play boy n’a peut-être pas le physique de l’emploi, mais il s’en donne à cœur joie, entouré d’une solide équipe de comédiens, pour nous épater. Il incarne Gerry Daniels, un antihéros qui d’emblée avoue trois meurtres et nous les relate. Mais les choses ne sont pas si simples, et le voyou sait nous captiver.
Dettes de jeux, vamps aguichantes, règlements de comptes, c’est une valse qui donne le tournis. Notons que l’une des actrices, Jennifer Lea, qui incarne une femme adultère Nancy Judson, a une vague ressemblance avec une princesse de Monaco, et chez Hitchcock, cela ne peut être une coïncidence. Déflorer l’intrigue pour ceux qui ne l’ont pas vue serait un crime, mais assurons le lecteur qu’il en aura pour son argent. Gerry est à la fois un chanceux qui force trop le destin, mais aussi un pion qui se fait broyer par un système dont il a maintes fois contourné les règles. Sans remords, il séduit les femmes, célibataires ou mariées, timides ou pas, les tue à l’occasion, au besoin avec leur mari. Il se sert des femmes pour échapper aux bookmakers, mais elles le lui rendent bien en l’envoyant dans le couloir de la mort.
En 1957, le sketch du début (Sir Alfred bouillant dans une marmite de cannibales) ne se heurtait pas au politiquement correct. On rit beaucoup au début et à la fin, car les présentations du maître de cérémonie bénéficient de mises en scène de plus en plus élaborées. La fin de l’histoire vous donnera envie de dormir toutes lumières allumées, ce qui n’est pas anormal puisque le générique précise qu’elle a été publiée auparavant dans le « Alfred Hitchcock Mystery Magazine ».
Histoire d’Helen Fislar Brooks. Adaptation : Joel Murcott. Réalisation : Paul Henreid.
Un gigolo, condamné à la peine capitale, écrit depuis le couloir de la mort le récit de sa vie et les circonstances qui l’ont amené là.
Le format 25 minutes permet ici de développer un polar sans temps mort, qui nous donne notre dose de frissons, sans jamais faiblir. Harry Guardino en gigolo play boy n’a peut-être pas le physique de l’emploi, mais il s’en donne à cœur joie, entouré d’une solide équipe de comédiens, pour nous épater. Il incarne Gerry Daniels, un antihéros qui d’emblée avoue trois meurtres et nous les relate. Mais les choses ne sont pas si simples, et le voyou sait nous captiver.
Dettes de jeux, vamps aguichantes, règlements de comptes, c’est une valse qui donne le tournis. Notons que l’une des actrices, Jennifer Lea, qui incarne une femme adultère Nancy Judson, a une vague ressemblance avec une princesse de Monaco, et chez Hitchcock, cela ne peut être une coïncidence. Déflorer l’intrigue pour ceux qui ne l’ont pas vue serait un crime, mais assurons le lecteur qu’il en aura pour son argent. Gerry est à la fois un chanceux qui force trop le destin, mais aussi un pion qui se fait broyer par un système dont il a maintes fois contourné les règles. Sans remords, il séduit les femmes, célibataires ou mariées, timides ou pas, les tue à l’occasion, au besoin avec leur mari. Il se sert des femmes pour échapper aux bookmakers, mais elles le lui rendent bien en l’envoyant dans le couloir de la mort.
En 1957, le sketch du début (Sir Alfred bouillant dans une marmite de cannibales) ne se heurtait pas au politiquement correct. On rit beaucoup au début et à la fin, car les présentations du maître de cérémonie bénéficient de mises en scène de plus en plus élaborées. La fin de l’histoire vous donnera envie de dormir toutes lumières allumées, ce qui n’est pas anormal puisque le générique précise qu’elle a été publiée auparavant dans le « Alfred Hitchcock Mystery Magazine ».
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
est-ce que Toby est un
- Spoiler:
- chat
leeloo- Comte(sse)
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-09- La gamine (The Young one) *
Histoire de Sandy Sax et Philip S Goodman. Adaptation : Sarett Rudley. Réalisation : Robert Altman.
En avance sur son âge, Janice voudrait se débarrasser de la lourde tutelle de sa tante et vivre sa vie. Mais les hommes voient en elle une enfant.
Episode réalisé par le grand Robert Altman.
Malgré la présence de l’excellente Carol Lynley (« Bunny Lake a disparu »), le récit, trop sulfureux pour cette époque et surtout pour la télévision, ne décolle jamais. Janice apparaît plus comme une fille hystérique qu’une Lolita, et les sous-entendus sexuels (Elle se jette au coup du premier venu, Tex, déçue d’être la petite amie du trop sage Stan) sont noyés dans la morale qui jette le voile pudique de la folie comme seule explication aux agissements de la fille.
Janice n’est pas prise au sérieux. Brimée par sa tante, elle feint d’être prête à partir et courir l’aventure, mais tant Stan, à qui elle reproche de trop attendre, que Tex, homme adulte, qui se méfie du détournement de mineures et voit surtout en elle une enfant, ne veulent transgresser les interdits.
Il s’ensuit un affrontement entre la tante (jouée par Jeanette Nolan, moins vieille sorcière que de coutume), et pendant ce temps, le téléspectateur s’ennuie. Signe prémonitoire : le sketch de présentation de Sir Alfred n’est pas drôle, ce qui augurait mal de la suite.
Le suspense est tardivement amené dans l’épisode, et la chute ne nous surprend guère. Vince Edwards en Tex n’est pas très convaincant, semblant ne pas croire à son personnage auquel il ne donne aucune épaisseur. Stephen Joyce en Stan, le « boyfriend » boyscout, est transparent, et Carol Lynley se retrouve bien seule, sans partenaires à sa hauteur pour lui renvoyer la balle. Dommage.
Histoire de Sandy Sax et Philip S Goodman. Adaptation : Sarett Rudley. Réalisation : Robert Altman.
En avance sur son âge, Janice voudrait se débarrasser de la lourde tutelle de sa tante et vivre sa vie. Mais les hommes voient en elle une enfant.
Episode réalisé par le grand Robert Altman.
Malgré la présence de l’excellente Carol Lynley (« Bunny Lake a disparu »), le récit, trop sulfureux pour cette époque et surtout pour la télévision, ne décolle jamais. Janice apparaît plus comme une fille hystérique qu’une Lolita, et les sous-entendus sexuels (Elle se jette au coup du premier venu, Tex, déçue d’être la petite amie du trop sage Stan) sont noyés dans la morale qui jette le voile pudique de la folie comme seule explication aux agissements de la fille.
Janice n’est pas prise au sérieux. Brimée par sa tante, elle feint d’être prête à partir et courir l’aventure, mais tant Stan, à qui elle reproche de trop attendre, que Tex, homme adulte, qui se méfie du détournement de mineures et voit surtout en elle une enfant, ne veulent transgresser les interdits.
Il s’ensuit un affrontement entre la tante (jouée par Jeanette Nolan, moins vieille sorcière que de coutume), et pendant ce temps, le téléspectateur s’ennuie. Signe prémonitoire : le sketch de présentation de Sir Alfred n’est pas drôle, ce qui augurait mal de la suite.
Le suspense est tardivement amené dans l’épisode, et la chute ne nous surprend guère. Vince Edwards en Tex n’est pas très convaincant, semblant ne pas croire à son personnage auquel il ne donne aucune épaisseur. Stephen Joyce en Stan, le « boyfriend » boyscout, est transparent, et Carol Lynley se retrouve bien seule, sans partenaires à sa hauteur pour lui renvoyer la balle. Dommage.
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-10- Corps diplomatique (The Diplomatic corpse) **
Histoire d’Alec Coppel. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Paul Henreid.
Trois anglais font une escapade au Mexique. Les Wallace mari et femme, et leur tante qui a la malchance de mourir en route. La voiture est alors volée avec un corps qu’il est indispensable de présenter pour le neveu afin d’hériter.
Le problème de cet épisode est qu’il est prévisible du début à la fin. Le téléspectateur devine la chute, preuve que le script n’est pas très fouillé. Alors en fin de carrière, Peter Lorre n’est plus que l’ombre de lui-même en détective privé mexicain escroc, et cabotine à outrance. Un jeune George Peppard, quatre ans avant « Diamants sur canapé » et quinze avant « Banacek », tient le rôle du jeune premier, mais il affiche un air niais durant tout le métrage qui perturbe quelque peu le téléspectateur.
« Corpse », faux ami, signifie en anglais « Cadavre » et jamais « Corps ». Le jeu de mot n’est donc compréhensible qu’en français.
Tournant à la grosse farce façon « L’Armoire volante » avec Fernandel, l’épisode est une fausse bonne idée. Certes, il y a des références à l’œuvre d’Hitchcock, comme le monastère qui rappelle « Sueurs froides », la présence de Peter Lorre (« L’Homme qui en savait trop », « Quatre de l’espionnage ») mais en absence de suspense et avec un ton de comédie éventée, on s’ennuie vite. L’épisode accumule les clichés et le spectateur devine à l’avance chaque nouvelle situation qui ne surprend que le « héros » Evan Wallace/George Peppard.
On mettra deux étoiles pour quelques instants de comédie qui surnagent dans le marasme. Il est expliqué au début que la tante (jouée par Isobel Elsom) dispose d'un visa pour les USA non valable si elle quitte le territoire et que son neveu et sa nièce sont naturalisés américains, d’où les efforts pour la convaincre de ne pas franchir la frontière dont elle ne profitera pas longtemps. Le Mexique est vraiment présenté comme un pays sous-développé qu’Hitch, en sombrero, dans le prologue caricatural, présente comme une destination exotique. La misère transparaît dans plusieurs scènes, comme celle du petit voleur de voiture si vulnérable et véritable jouet entre les mains du détective véreux qu’incarne Peter Lorre.
Un opus très moyen.
Histoire d’Alec Coppel. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Paul Henreid.
Trois anglais font une escapade au Mexique. Les Wallace mari et femme, et leur tante qui a la malchance de mourir en route. La voiture est alors volée avec un corps qu’il est indispensable de présenter pour le neveu afin d’hériter.
Le problème de cet épisode est qu’il est prévisible du début à la fin. Le téléspectateur devine la chute, preuve que le script n’est pas très fouillé. Alors en fin de carrière, Peter Lorre n’est plus que l’ombre de lui-même en détective privé mexicain escroc, et cabotine à outrance. Un jeune George Peppard, quatre ans avant « Diamants sur canapé » et quinze avant « Banacek », tient le rôle du jeune premier, mais il affiche un air niais durant tout le métrage qui perturbe quelque peu le téléspectateur.
« Corpse », faux ami, signifie en anglais « Cadavre » et jamais « Corps ». Le jeu de mot n’est donc compréhensible qu’en français.
Tournant à la grosse farce façon « L’Armoire volante » avec Fernandel, l’épisode est une fausse bonne idée. Certes, il y a des références à l’œuvre d’Hitchcock, comme le monastère qui rappelle « Sueurs froides », la présence de Peter Lorre (« L’Homme qui en savait trop », « Quatre de l’espionnage ») mais en absence de suspense et avec un ton de comédie éventée, on s’ennuie vite. L’épisode accumule les clichés et le spectateur devine à l’avance chaque nouvelle situation qui ne surprend que le « héros » Evan Wallace/George Peppard.
On mettra deux étoiles pour quelques instants de comédie qui surnagent dans le marasme. Il est expliqué au début que la tante (jouée par Isobel Elsom) dispose d'un visa pour les USA non valable si elle quitte le territoire et que son neveu et sa nièce sont naturalisés américains, d’où les efforts pour la convaincre de ne pas franchir la frontière dont elle ne profitera pas longtemps. Le Mexique est vraiment présenté comme un pays sous-développé qu’Hitch, en sombrero, dans le prologue caricatural, présente comme une destination exotique. La misère transparaît dans plusieurs scènes, comme celle du petit voleur de voiture si vulnérable et véritable jouet entre les mains du détective véreux qu’incarne Peter Lorre.
Un opus très moyen.
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-11- Chantage (The Deadly) ****
Histoire de Lawrence Treat. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Don Taylor.
Un plombier d’apparence affable perd un temps fou chez ses clientes, et tente ensuite de les faire chanter en misant sur la jalousie de leur mari.
Meilleur épisode des saisons étudiées avec « Crackpot », cette histoire, véritable cauchemar sorti tout droit du quotidien, vous fera regarder votre plombier d’un autre œil.
Lee Philips, qui joue le plombier Jack Staley, n’a pas, au premier abord, le physique inquiétant de Norman Bates ou du bon docteur Hannibal Lecter. S’il suscite en nous la terreur, c’est qu’il est le voisin de palier lambda, l’homme dont on ne se méfie pas, et par qui le drame arrive. Avec une carrière centrée sur la télévision, il n’est pas très connu, et aurait bien mérité un autre parcours, car sans son jeu parfait, l’édifice s’écroulerait.
Jack Staley n’hésite pas ici à s’attaquer à la femme d’un avocat. Il n’a peur de rien, ni de l'échec, ni de la police représentée par le sergent Thompson (Frank Gerstle, excellent), car il sait son chantage sans failles. Son stratagème est tellement bien mis au point qu’il sévit depuis des années dans la même petite communauté sans attirer l’attention, ce que dira le sergent à l’héroïne, Margot Brenner (Phyllis Thaxter). "Il n'y a jamais eu de plaintes déposées contre lui".
Connaissant le vieil adage « Parlez-moi de moi, il n’y a que cela qui m’intéresse », Staley commence par flatter ses victimes. Ici, il flatte Margot sur une peinture qu’elle a faite, à laquelle il donne des attributs éloquents et fictifs, sauf que ce tableau se trouve dans la chambre à coucher, comme le manteau de vison de la dame.
Jack Staley est plus diabolique que Norman Bates car il est pourrait être votre collègue de travail, votre voisin, votre … plombier !
Il n’y aurait pas de justification à l’épisode si le système Staley devait infiniment perdurer. Pour savoir comment il peut être contré, il y a la chute, et pour cela, il faut voir l’épisode.
C’est la première fois qu’un plombier va vous terrifier autrement qu’en présentant sa facture !
Histoire de Lawrence Treat. Adaptation : Robert C. Dennis. Réalisation : Don Taylor.
Un plombier d’apparence affable perd un temps fou chez ses clientes, et tente ensuite de les faire chanter en misant sur la jalousie de leur mari.
Meilleur épisode des saisons étudiées avec « Crackpot », cette histoire, véritable cauchemar sorti tout droit du quotidien, vous fera regarder votre plombier d’un autre œil.
Lee Philips, qui joue le plombier Jack Staley, n’a pas, au premier abord, le physique inquiétant de Norman Bates ou du bon docteur Hannibal Lecter. S’il suscite en nous la terreur, c’est qu’il est le voisin de palier lambda, l’homme dont on ne se méfie pas, et par qui le drame arrive. Avec une carrière centrée sur la télévision, il n’est pas très connu, et aurait bien mérité un autre parcours, car sans son jeu parfait, l’édifice s’écroulerait.
Jack Staley n’hésite pas ici à s’attaquer à la femme d’un avocat. Il n’a peur de rien, ni de l'échec, ni de la police représentée par le sergent Thompson (Frank Gerstle, excellent), car il sait son chantage sans failles. Son stratagème est tellement bien mis au point qu’il sévit depuis des années dans la même petite communauté sans attirer l’attention, ce que dira le sergent à l’héroïne, Margot Brenner (Phyllis Thaxter). "Il n'y a jamais eu de plaintes déposées contre lui".
Connaissant le vieil adage « Parlez-moi de moi, il n’y a que cela qui m’intéresse », Staley commence par flatter ses victimes. Ici, il flatte Margot sur une peinture qu’elle a faite, à laquelle il donne des attributs éloquents et fictifs, sauf que ce tableau se trouve dans la chambre à coucher, comme le manteau de vison de la dame.
Jack Staley est plus diabolique que Norman Bates car il est pourrait être votre collègue de travail, votre voisin, votre … plombier !
Il n’y aurait pas de justification à l’épisode si le système Staley devait infiniment perdurer. Pour savoir comment il peut être contré, il y a la chute, et pour cela, il faut voir l’épisode.
C’est la première fois qu’un plombier va vous terrifier autrement qu’en présentant sa facture !
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-12- Le chat de Mrs Paisley (Miss Paisley’s cat) **
Histoire de Roy Vickers. Adaptation : Marian Cockrell. Réalisation : Justus Addiss.
Emma Paisley, une femme âgée, a trouvé son bonheur avec un chat, Stanley, qui a pris l’habitude de voler la nourriture chez un voisin bookmaker, Rinditch. Un jour, ce dernier tue le chat et la vieille dame jure de se venger.
Nous sommes ici dans l’humour noir typiquement british. Emma Paisley (Dorothy Stickney) semble sortir de « Arsenic et vieilles dentelles ». Elle s’accuse d’un meurtre mais le policier, l’inspecteur Braun (Raymond Baisley) ne la croit pas, et c’est le concierge de l’immeuble, dont le mobile aurait été le vol, qui est arrêté.
Cet épisode vaut surtout pour la prestation de Dorothy Stickney, ici une vieille femme adorable et un peu folle. Le scénario passe au second plan. Le chat (comme dans le roman de Simenon et le film de Pierre Granier Deferre avec Gabin et Signoret beaucoup moins drôle), est le symbole de la détresse et de la solitude de personnes âgées et attendrissantes.
Le scénario qui insiste sur la personne s’accusant d’un meurtre au point de ne plus être crédible a été vu souvent ailleurs.
C’est la réalisation et l’interprétation qui retiennent dès lors l’attention. La chute est savoureuse, à condition de goûter le nonsense et l’humour noir. Par contre, le contexte n’est pas propice au suspense. Ce n’est pas le but recherché ici. Un épisode à voir, mais qui ne permet pas de s’extasier devant et de crier au génie.
Histoire de Roy Vickers. Adaptation : Marian Cockrell. Réalisation : Justus Addiss.
Emma Paisley, une femme âgée, a trouvé son bonheur avec un chat, Stanley, qui a pris l’habitude de voler la nourriture chez un voisin bookmaker, Rinditch. Un jour, ce dernier tue le chat et la vieille dame jure de se venger.
Nous sommes ici dans l’humour noir typiquement british. Emma Paisley (Dorothy Stickney) semble sortir de « Arsenic et vieilles dentelles ». Elle s’accuse d’un meurtre mais le policier, l’inspecteur Braun (Raymond Baisley) ne la croit pas, et c’est le concierge de l’immeuble, dont le mobile aurait été le vol, qui est arrêté.
Cet épisode vaut surtout pour la prestation de Dorothy Stickney, ici une vieille femme adorable et un peu folle. Le scénario passe au second plan. Le chat (comme dans le roman de Simenon et le film de Pierre Granier Deferre avec Gabin et Signoret beaucoup moins drôle), est le symbole de la détresse et de la solitude de personnes âgées et attendrissantes.
Le scénario qui insiste sur la personne s’accusant d’un meurtre au point de ne plus être crédible a été vu souvent ailleurs.
C’est la réalisation et l’interprétation qui retiennent dès lors l’attention. La chute est savoureuse, à condition de goûter le nonsense et l’humour noir. Par contre, le contexte n’est pas propice au suspense. Ce n’est pas le but recherché ici. Un épisode à voir, mais qui ne permet pas de s’extasier devant et de crier au génie.
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-13- La nuit de l’exécution (Night of the execution) ****
Histoire d’Henry Slesar. Adaptation : Bernard C. Schoenfeld. Réalisation : Justus Addiss.
Warren Selvy, avocat général, échoue dans toutes ses réquisitions pour envoyer les coupables à la chaise électrique. Son beau-père et son épouse sont déçus car il avait un brillant avenir en politique. Un jour, Warren tient enfin sa revanche.
Episode savoureux, plein de suspense, qui repose entièrement sur les épaules de Pat Hingle, vu dans « Le Fugitif » et « Les Envahisseurs ». Il est ici Warren, un procureur qui doit absolument avoir la tête d’un homme, coupable ou non.
Car Rodman, qu’il a convaincu de meurtre au premier degré, va passer à la chaise électrique, tandis qu’un vieil ivrogne, Barnes (Russell Collins) vient tout compromettre en s’accusant du meurtre. Face à cet aveu de dernière minute, l’épouse de Warren est claire : « C’est Rodman ou nous ».
Histoire particulièrement atroce et bien dans l’esprit de celles de cette anthologie, avec une chute qui ne décevra pas, « La Nuit de l’exécution » est un sans faute. Le script d’Henry Slesar est d’ailleurs paru dans le magazine du maître.
On explore ici les arcanes de la politique américaine peu reluisante, où la fin justifie les moyens, où seule l’apparence compte. Méprisé par ses pairs au début de l’épisode, considéré comme un raté, Warren trouve grâce le jour où il obtient une condamnation à la peine capitale et la voie royale pour une place au Congrès.
Le beau-père, le juge Vance (Harry Jackson, acteur récurrent dans « Perry Mason ») ainsi que sa fille Doreen (Georgann Johnson) sont odieux et méprisants à souhait. Ce n’est pas un réquisitoire contre la peine de mort, loin de là, mais un suspense bien agencé avec des enjeux de pouvoir et un gros cas de conscience. Un très bon opus.
Histoire d’Henry Slesar. Adaptation : Bernard C. Schoenfeld. Réalisation : Justus Addiss.
Warren Selvy, avocat général, échoue dans toutes ses réquisitions pour envoyer les coupables à la chaise électrique. Son beau-père et son épouse sont déçus car il avait un brillant avenir en politique. Un jour, Warren tient enfin sa revanche.
Episode savoureux, plein de suspense, qui repose entièrement sur les épaules de Pat Hingle, vu dans « Le Fugitif » et « Les Envahisseurs ». Il est ici Warren, un procureur qui doit absolument avoir la tête d’un homme, coupable ou non.
Car Rodman, qu’il a convaincu de meurtre au premier degré, va passer à la chaise électrique, tandis qu’un vieil ivrogne, Barnes (Russell Collins) vient tout compromettre en s’accusant du meurtre. Face à cet aveu de dernière minute, l’épouse de Warren est claire : « C’est Rodman ou nous ».
Histoire particulièrement atroce et bien dans l’esprit de celles de cette anthologie, avec une chute qui ne décevra pas, « La Nuit de l’exécution » est un sans faute. Le script d’Henry Slesar est d’ailleurs paru dans le magazine du maître.
On explore ici les arcanes de la politique américaine peu reluisante, où la fin justifie les moyens, où seule l’apparence compte. Méprisé par ses pairs au début de l’épisode, considéré comme un raté, Warren trouve grâce le jour où il obtient une condamnation à la peine capitale et la voie royale pour une place au Congrès.
Le beau-père, le juge Vance (Harry Jackson, acteur récurrent dans « Perry Mason ») ainsi que sa fille Doreen (Georgann Johnson) sont odieux et méprisants à souhait. Ce n’est pas un réquisitoire contre la peine de mort, loin de là, mais un suspense bien agencé avec des enjeux de pouvoir et un gros cas de conscience. Un très bon opus.
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Re: Série "Alfred Hitchcock présente"
03-14- Pourcentage (The percentage) *
Histoire de David Alexander. Adaptation : Bernard C. Schoenfeld. Réalisation : James Neilson.
Un homme, vétéran de la guerre de Corée et fort riche, recherche un de ses camarades de combat devenu réparateur de télé. Il veut avec son argent effacer sa couardise.
Dès le début, on sent que cet épisode va être raté. Le principe même de l’intrigue est complètement idiot, et le jeu hystérique d’Alex Nicol, le riche vétéran, est difficile à supporter. Si les sketches d’introduction et de fin du maître sont drôles, l’épisode lui est d’un ennui mortel, et part sur des postulats invraisemblables, bancals. Cet Eddie Slovak pourrait rester un héros de la guerre de Corée même si c’est un lâche, mais il lui a fallu engager un détective pour retrouver le réparateur TV Pete Williams, homme content de son sort et sa petite vie simple. On n’entre jamais dans le récit qui s’enlise très vite dans l’absurde. Les romances qui naissent avec les épouses de chacun des protagonistes de ce « drame » ne font que surcharger un épisode pénible à supporter jusqu’au bout. Seule Nita Talbot, en épouse du dépanneur télé cédant vite à des rêves de richesse, tire son épingle du jeu. En fait de « pourcentage », c’est plutôt un naufrage.
Histoire de David Alexander. Adaptation : Bernard C. Schoenfeld. Réalisation : James Neilson.
Un homme, vétéran de la guerre de Corée et fort riche, recherche un de ses camarades de combat devenu réparateur de télé. Il veut avec son argent effacer sa couardise.
Dès le début, on sent que cet épisode va être raté. Le principe même de l’intrigue est complètement idiot, et le jeu hystérique d’Alex Nicol, le riche vétéran, est difficile à supporter. Si les sketches d’introduction et de fin du maître sont drôles, l’épisode lui est d’un ennui mortel, et part sur des postulats invraisemblables, bancals. Cet Eddie Slovak pourrait rester un héros de la guerre de Corée même si c’est un lâche, mais il lui a fallu engager un détective pour retrouver le réparateur TV Pete Williams, homme content de son sort et sa petite vie simple. On n’entre jamais dans le récit qui s’enlise très vite dans l’absurde. Les romances qui naissent avec les épouses de chacun des protagonistes de ce « drame » ne font que surcharger un épisode pénible à supporter jusqu’au bout. Seule Nita Talbot, en épouse du dépanneur télé cédant vite à des rêves de richesse, tire son épingle du jeu. En fait de « pourcentage », c’est plutôt un naufrage.
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