Série "Supernatural"
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Lala
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Re: Série "Supernatural"
*Erreur de lien, S3 *
Ben Edlund confirme son sens du rythme avec Malleus Maleficarum démarrant comme une décapante relecture de Charmed version darkside, avant de tout chambouler par un époustouflant duel des esprits dont la folle intensité compense quelques erreurs de jugement de l’auteur. Sans temps mort, l’épisode court d’un rebondissement à l’autre tout en délivrant une nouvelle avancée de la mythologie, jusqu’à un terrible twist final où un gouffre sans fond semble s’ouvrir sous les pieds de Dean...
Livre des ombres, pouvoir des trois, sorcières agissant (relativement) discrètement mais ne mesurant pas toutes les conséquences de leur pouvoir, formules poétiques, symboles cabalistiques… le mimétisme avec l’univers des sœurs Halliwell est frappant, d’autant que le trio de dames a chacune son caractère (la forte tête Tammi évoque Prue). Mais dès l’introduction où une pauv’nana casse sa pipe après avoir préalablement craché ses dents à la pelle, on comprend vite qu’on sera très loin de la vision sucrée d’Aaron Spelling. Effectivement, Singer réalise de fort juteux plans dont le côté sanglant et macabre se couple à une esthétique fort réussie (la contre-plongée via la table de verre sur le cadavre d’Amanda…), alors que l’enquête, ponctuée par la découverte de ces inquiétants « sacs de malédiction », fait montre d’une belle variété dans les différentes mises à mort, tout en maintenant un suspense constant quant à savoir si nos bros arriveront à temps à chaque tentative. Les théâtrales apparitions de Ruby menaceraient de tourner au procédé si elles n’étaient heureusement pas impeccablement minutées, tombant toujours à un moment critique, et à chaque fois fort différentes de la précédente ; on retient notamment une grosse engueulade entre elle et Dean, où elle ne trouve rien de mieux que de rembarrer un Dean hystérique la visant avec le colt, quelle badass !
L’on sait que le succès de Supernatural doit beaucoup à ses antagonistes déments, surtout féminins. Sur ce point, la démone du jour, campée avec fer et feu par la royale Marisa Ramirez, constitue une représentante de catégorie 1 tant ses pouvoirs phénoménaux et sa suintante perfidie assurent un show sans pareil (le trépas des sorcières est plaisamment ignoble). Ruby peut pour la première fois intervenir directement dans l’action (mis à part son entrée en scène dans le pilote de saison), avec une mémorable joute dialoguée puis une baston réellement sauvage, où Katie Cassidy imprime une présence plus forte qu’à son habitude. Cette fenêtre ouverte sur le monde des démons est d’autant plus captivante qu’elle s’insère très naturellement à l’action. On relève toutefois plusieurs incohérences : ainsi la démone aurait le temps de trucider 50 fois les frères, et préfère à cela dévoiler de long en large son masterplan, laissant tout le temps à Ruby de leur sauver la mise. On ne croyait pas que cet énorme cliché des années 60 était encore possible, il semble que si. On peut se demander aussi pourquoi après avoir tué les 2 premières sorcières, elle se désintéresse de la 3e, permettant à cette dernière de l’affaiblir décisivement. Enfin, même si le coup final est porté par Dean, nos frères restent finalement très périphériques à ce duel féminin. La tonnante réalisation de Singer, les dialogues d’Edlund, et l’interprétation permettent cependant de passer outre. Le meilleur est pour la fin, où Dean le fanfaron ne peut plus cacher sa panique lorsque Ruby, dans une étourdissante révélation, lui dévoile toute sa mystification, tout en donnant une vision de l’Enfer à la fois originale et abominablement effrayante. Simultanément, Ruby bénéficie d'une belle progression psychologique, avec cette émouvante révélation de son humanité qu'elle a de justesse sauvée, bouleversante alors même qu'elle crucifie Dean. Un épisode chargé à bloc. (****)
Ben Edlund confirme son sens du rythme avec Malleus Maleficarum démarrant comme une décapante relecture de Charmed version darkside, avant de tout chambouler par un époustouflant duel des esprits dont la folle intensité compense quelques erreurs de jugement de l’auteur. Sans temps mort, l’épisode court d’un rebondissement à l’autre tout en délivrant une nouvelle avancée de la mythologie, jusqu’à un terrible twist final où un gouffre sans fond semble s’ouvrir sous les pieds de Dean...
Livre des ombres, pouvoir des trois, sorcières agissant (relativement) discrètement mais ne mesurant pas toutes les conséquences de leur pouvoir, formules poétiques, symboles cabalistiques… le mimétisme avec l’univers des sœurs Halliwell est frappant, d’autant que le trio de dames a chacune son caractère (la forte tête Tammi évoque Prue). Mais dès l’introduction où une pauv’nana casse sa pipe après avoir préalablement craché ses dents à la pelle, on comprend vite qu’on sera très loin de la vision sucrée d’Aaron Spelling. Effectivement, Singer réalise de fort juteux plans dont le côté sanglant et macabre se couple à une esthétique fort réussie (la contre-plongée via la table de verre sur le cadavre d’Amanda…), alors que l’enquête, ponctuée par la découverte de ces inquiétants « sacs de malédiction », fait montre d’une belle variété dans les différentes mises à mort, tout en maintenant un suspense constant quant à savoir si nos bros arriveront à temps à chaque tentative. Les théâtrales apparitions de Ruby menaceraient de tourner au procédé si elles n’étaient heureusement pas impeccablement minutées, tombant toujours à un moment critique, et à chaque fois fort différentes de la précédente ; on retient notamment une grosse engueulade entre elle et Dean, où elle ne trouve rien de mieux que de rembarrer un Dean hystérique la visant avec le colt, quelle badass !
L’on sait que le succès de Supernatural doit beaucoup à ses antagonistes déments, surtout féminins. Sur ce point, la démone du jour, campée avec fer et feu par la royale Marisa Ramirez, constitue une représentante de catégorie 1 tant ses pouvoirs phénoménaux et sa suintante perfidie assurent un show sans pareil (le trépas des sorcières est plaisamment ignoble). Ruby peut pour la première fois intervenir directement dans l’action (mis à part son entrée en scène dans le pilote de saison), avec une mémorable joute dialoguée puis une baston réellement sauvage, où Katie Cassidy imprime une présence plus forte qu’à son habitude. Cette fenêtre ouverte sur le monde des démons est d’autant plus captivante qu’elle s’insère très naturellement à l’action. On relève toutefois plusieurs incohérences : ainsi la démone aurait le temps de trucider 50 fois les frères, et préfère à cela dévoiler de long en large son masterplan, laissant tout le temps à Ruby de leur sauver la mise. On ne croyait pas que cet énorme cliché des années 60 était encore possible, il semble que si. On peut se demander aussi pourquoi après avoir tué les 2 premières sorcières, elle se désintéresse de la 3e, permettant à cette dernière de l’affaiblir décisivement. Enfin, même si le coup final est porté par Dean, nos frères restent finalement très périphériques à ce duel féminin. La tonnante réalisation de Singer, les dialogues d’Edlund, et l’interprétation permettent cependant de passer outre. Le meilleur est pour la fin, où Dean le fanfaron ne peut plus cacher sa panique lorsque Ruby, dans une étourdissante révélation, lui dévoile toute sa mystification, tout en donnant une vision de l’Enfer à la fois originale et abominablement effrayante. Simultanément, Ruby bénéficie d'une belle progression psychologique, avec cette émouvante révélation de son humanité qu'elle a de justesse sauvée, bouleversante alors même qu'elle crucifie Dean. Un épisode chargé à bloc. (****)
Dearesttara- Roi (Reine)
- Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Supernatural"
Steed3003 a écrit:Les chroniques de Dear et Estuaire pour la saison 1 de Supernatural sont en ligne:
http://www.feralaudio.com/show/x-files-files/
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-2000/supernatural/saison-1
Invité- Invité
Re: Série "Supernatural"
Le titre Malleus Maleficarum sonne tellement à la In Nomine Satanis ou Stella Inquisitorus, que cela suscite un coup de chapeau de la part de l’amateur de jeux de rôles à l’ancienne, à l’époque d’avant les ordinateurs, quand on jouait ensemble autour d’une table, en s’éclatant avec 2 crayons trois bouts de papier et des dés bizarroïdes. Avec des chips et du soda, aussi, beaucoup de chips, beaucoup de soda. Sinon l’épisode constitue avant tout un joyeux pastiche de Charmed (mélangée à Desperate Housewives) et autres convents wiccas, le tout à la sauce Supernatural : gorissime et joyeusement défoulatoire. Même Les Sorcières d'Eastwick sont laissées loin derrière, on rigole bien, popcorn pour tout le monde. Les portraits de ces dames résultent réellement cinglants. La démone du jour (épatante Marisa Ramirez) confirme que la disparition de sa collègue des carrefours ne signifie pas la in des piquantes adversaires féminines des frères Winchester, c’est la bonne nouvelle de l’épisode. On avouera par ailleurs un vrai coup de cœur pour le kitch ultra hispanique du Conquistador Motel, l’équipe artistique soigne décidément toujours ce rituel des décors de la série, la saison fait très fort dans ce domaine.
On s’amuse également beaucoup de l’ingéniosité de l’auteur Ben Edlund et du metteur en scène Bob Singer concernant l’incontournable chapitre des morts répugnantes et abjectes, de la vive imagination et du sens de l’image. Le subtext lesbien pimente encore les débats, notamment entre Tammy et la sorcière qu’elle laisse un temps survivre, mais surtout entre elle et Ruby. Cette dernière fait encore son numéro, un rien lassant même si elle met ici davantage la main à la pâte. On éprouve toujours du mal à s’y intéresser, même si l’on glane au passage des informations intéressantes sur les liens existant entre humains et démons. Katie Cassidy se montre convaincante lors de la séance de baston (de fait l’épisode annonce de manière amusante les combats de la Black Canary d’Arrow), mais son jeu se montre toujours aussi peu subtil. Lauren Cohan brille décidément bien davantage et l’opus ne sera pas le Red Sky at Morning de Miss Cassidy, malgré Ben Edlund. Pour Dean le salut ne viendra pas de Ruby : en même temps ce n’est pas comme si l’on n’y avait jamais cru mais cela accroît malgré tout l’intensité du drame en cours. (***)
Tammi déclare qu’un nouveau leader s’élève à l’Ouest parmi les Démons, ce qui préfigure la venue prochaine de Lilith.
Amanda réside au 309, Mayfair Circle, un probable clin d’œil à La Saga des sorcières Mayfair, sublime trilogie d’Anne Rice (Le Lien maléfique, L'Heure des Sorcières, et Taltos). La Saga Mayfair et les Chroniques des Vampires s’entrecroisent à travers les romans Le Domaine Blackwood et Cantique sanglant.
Nice dick work, Magnum déclare Tammi à Sam, une référence à la célèbre série de Tom Selleck (1980-1988).
What are we thinking ? Some old craggy Blair bitch in the woods ? lance Dean à Sam, un clin d’œil au terrifiant film Le Projet Blair Witch (1999).
Sam et Dean se font respectivement passer pour les policiers Bachman et Turner. Il s’agit en fait des noms des membres du groupe rock canadien Bachman-Turner Overdrive (souvent désigné comme BTO), principalement en activité durant les années 70.
A regular Black Sabbath, déclare Dean, ce qui peut évoquer aussi bien évoquer le sabbat des sorcières (banquet païen ou satanique, voire orgiaque) que le groupe d’Ozzy Osbourne, considéré comme le fondateur du Heavy Metal (album Paranoid, 1970) et réputé pour les thèmes mystiques de ses chansons.
Ruby indique sa vie humaine remonte à la Grande Peste, ce qui la situe au XIVème siècle. On estime que ce fléau a causé la mort de 25 millions de personnes entre 1347 et 1352, soit entre 30 et 50 % de la population européenne d’alors.
Le Malleus Maleficarum (ou « Marteau des sorcières ») est un traité de lutte contre les Sorcières, décrivant les procédures de capture, de procès et d’élimination. L’un des premiers livres diffusés massivement grâce à l’imprimerie de Gutenberg, il fut publié en 1486, par deux Dominicains désignés par le Pape Innocent VIII. Il va faire autorité durant l’apogée de la chasse aux Sorcières dans les pays protestants (notamment en Grande Bretagne), jusqu’à la fin du XVIIème siècle, même s’il fut rapidement renié par l’Église catholique et l’Inquisition espagnole.
On s’amuse également beaucoup de l’ingéniosité de l’auteur Ben Edlund et du metteur en scène Bob Singer concernant l’incontournable chapitre des morts répugnantes et abjectes, de la vive imagination et du sens de l’image. Le subtext lesbien pimente encore les débats, notamment entre Tammy et la sorcière qu’elle laisse un temps survivre, mais surtout entre elle et Ruby. Cette dernière fait encore son numéro, un rien lassant même si elle met ici davantage la main à la pâte. On éprouve toujours du mal à s’y intéresser, même si l’on glane au passage des informations intéressantes sur les liens existant entre humains et démons. Katie Cassidy se montre convaincante lors de la séance de baston (de fait l’épisode annonce de manière amusante les combats de la Black Canary d’Arrow), mais son jeu se montre toujours aussi peu subtil. Lauren Cohan brille décidément bien davantage et l’opus ne sera pas le Red Sky at Morning de Miss Cassidy, malgré Ben Edlund. Pour Dean le salut ne viendra pas de Ruby : en même temps ce n’est pas comme si l’on n’y avait jamais cru mais cela accroît malgré tout l’intensité du drame en cours. (***)
Tammi déclare qu’un nouveau leader s’élève à l’Ouest parmi les Démons, ce qui préfigure la venue prochaine de Lilith.
Amanda réside au 309, Mayfair Circle, un probable clin d’œil à La Saga des sorcières Mayfair, sublime trilogie d’Anne Rice (Le Lien maléfique, L'Heure des Sorcières, et Taltos). La Saga Mayfair et les Chroniques des Vampires s’entrecroisent à travers les romans Le Domaine Blackwood et Cantique sanglant.
Nice dick work, Magnum déclare Tammi à Sam, une référence à la célèbre série de Tom Selleck (1980-1988).
What are we thinking ? Some old craggy Blair bitch in the woods ? lance Dean à Sam, un clin d’œil au terrifiant film Le Projet Blair Witch (1999).
Sam et Dean se font respectivement passer pour les policiers Bachman et Turner. Il s’agit en fait des noms des membres du groupe rock canadien Bachman-Turner Overdrive (souvent désigné comme BTO), principalement en activité durant les années 70.
A regular Black Sabbath, déclare Dean, ce qui peut évoquer aussi bien évoquer le sabbat des sorcières (banquet païen ou satanique, voire orgiaque) que le groupe d’Ozzy Osbourne, considéré comme le fondateur du Heavy Metal (album Paranoid, 1970) et réputé pour les thèmes mystiques de ses chansons.
Ruby indique sa vie humaine remonte à la Grande Peste, ce qui la situe au XIVème siècle. On estime que ce fléau a causé la mort de 25 millions de personnes entre 1347 et 1352, soit entre 30 et 50 % de la population européenne d’alors.
Le Malleus Maleficarum (ou « Marteau des sorcières ») est un traité de lutte contre les Sorcières, décrivant les procédures de capture, de procès et d’élimination. L’un des premiers livres diffusés massivement grâce à l’imprimerie de Gutenberg, il fut publié en 1486, par deux Dominicains désignés par le Pape Innocent VIII. Il va faire autorité durant l’apogée de la chasse aux Sorcières dans les pays protestants (notamment en Grande Bretagne), jusqu’à la fin du XVIIème siècle, même s’il fut rapidement renié par l’Église catholique et l’Inquisition espagnole.
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Supernatural"
Le monde des rêves est un thème-roi du Fantastique, l’esprit humain et ses secrets y voguent dans ce territoire entre la réalité et l’imaginaire ; il est difficile d’en exploiter pleinement la richesse, et Dream a little dream of me souffre d’en offrir qu’un traitement assez simplet alla Freddy Krueger. Il est visible que Kripke a voulu explorer plus avant ses personnages via ce moyen, sur le même mode que le Cauchemar de Buffy, mais on est loin du vertigineux voyage Lynchien de Joss Whedon. Mais si toute la partie consacrée à Bobby déçoit, l’épisode revient en force dans une seconde partie d’une furieuse intensité, culminant dans un soufflant duel psychologique entre Dean et lui-même. De fait, par ses codes narratifs et le thème d’un humain aux pouvoirs effrayants, le récit fait beaucoup penser à X-Files qui allait huit ans plus tard effleurer le sujet (Babylon, 10-05). Et puis, on se régale d’une Bela toujours aussi… Bela, toujours un coup d’avance sur nos bros.
Le récit est malheureusement scindé en deux parties quasi indépendantes (cauchemar de Bobby/cauchemar de Dean), donnant l’impression de deux épisodes distincts raccordés par le fil onirique. Malgré la performance aussi brillante qu’inhabituelle de Jim Beaver en Bobby effrayé et réduit à l’impuissance, la première moitié de l’épisode se traîne dans une enquête routinière, sans étincelles, même si on apprécie les aussi discrètes que vibrantes déclarations d’affection de nos héros à celui qu’ils considèrent comme leur second père, tout comme le gratuit mais hilarant rêve érotique de Sam à propos de Bela. Lauren Cohan frappe fort côté sex-appeal, mais nous rappelle en même temps que le rêve érotique de Xander dans Buffy était considérablement plus riche et lourd de sens. Steve Boyum ne peut égaler le brio de Whedon - le budget est il est vrai pas le même - mais sa mise en scène n’en demeure pas moins d’une étincelante beauté et très efficace (superbe travail sur la photographie radieuse des extérieurs de la maison de Bobby), et donne un cachet d’étrangeté. L’immersion dans le cauchemar de Bobby ne sert de prétexte que d’exhumer un trauma du passé bien cliché et un esprit contentant de rabâcher les mêmes phrases.
Le voyage dans la psyché de Dean demeure cependant bien plus relevé, alors que le serial killer du jour, 100% humain (une rareté dans Supernatural) étend son pouvoir avec un sadisme raffiné - glaçant G. Michael Gray. Face à un adversaire aux pouvoirs quasi divins qu’ils sont obligés d’affronter dans son monde, les Winchester doivent sous nos yeux inquiets tenir difficilement une telle cadence. Là où Sam s’en sort grâce à une jolie ruse, Dean doit d’abord affronter la vision de ce doux rêve d’une vie heureuse et normale avec une famille - sa dénégation à Sam ne trompe personne, soulignant au contraire son obsession condamnée à n’être jamais assouvie. Le tout culmine dans ce terrible affrontement entre les « deux Dean », un passage classique du Fantastique, mais ici porté à incandescence par des dialogues chauffés à blanc où Dean fait face à tout l’héritage maudit de son père qui a brisé sa vie et l’a transformé en soldat exterminateur fuyant humanité et émotions. Face à son démon intérieur, Dean craque enfin l’armure, et plonge dans une explosion de violence où il hurle sa peur et sa révolte contre un destin qui l’a injustement martyrisé, de son père castrateur à son actuelle échéance infernale. Jensen Ackles livre une double performance d’une puissance expressioniste à couper le souffle, l’une des plus grandioses de sa carrière d’acteur. Malgré cette victoire, la coda est une des plus noires de la série : Dean, après 10 épisodes à faire le fanfaron, a certes cessé de se fuir, mais semble plus bas que terre, tandis que le sinistre plan final, un des plus effrayants de toute la série, semble sceller la pierre de son tombeau. (***)
Le récit est malheureusement scindé en deux parties quasi indépendantes (cauchemar de Bobby/cauchemar de Dean), donnant l’impression de deux épisodes distincts raccordés par le fil onirique. Malgré la performance aussi brillante qu’inhabituelle de Jim Beaver en Bobby effrayé et réduit à l’impuissance, la première moitié de l’épisode se traîne dans une enquête routinière, sans étincelles, même si on apprécie les aussi discrètes que vibrantes déclarations d’affection de nos héros à celui qu’ils considèrent comme leur second père, tout comme le gratuit mais hilarant rêve érotique de Sam à propos de Bela. Lauren Cohan frappe fort côté sex-appeal, mais nous rappelle en même temps que le rêve érotique de Xander dans Buffy était considérablement plus riche et lourd de sens. Steve Boyum ne peut égaler le brio de Whedon - le budget est il est vrai pas le même - mais sa mise en scène n’en demeure pas moins d’une étincelante beauté et très efficace (superbe travail sur la photographie radieuse des extérieurs de la maison de Bobby), et donne un cachet d’étrangeté. L’immersion dans le cauchemar de Bobby ne sert de prétexte que d’exhumer un trauma du passé bien cliché et un esprit contentant de rabâcher les mêmes phrases.
Le voyage dans la psyché de Dean demeure cependant bien plus relevé, alors que le serial killer du jour, 100% humain (une rareté dans Supernatural) étend son pouvoir avec un sadisme raffiné - glaçant G. Michael Gray. Face à un adversaire aux pouvoirs quasi divins qu’ils sont obligés d’affronter dans son monde, les Winchester doivent sous nos yeux inquiets tenir difficilement une telle cadence. Là où Sam s’en sort grâce à une jolie ruse, Dean doit d’abord affronter la vision de ce doux rêve d’une vie heureuse et normale avec une famille - sa dénégation à Sam ne trompe personne, soulignant au contraire son obsession condamnée à n’être jamais assouvie. Le tout culmine dans ce terrible affrontement entre les « deux Dean », un passage classique du Fantastique, mais ici porté à incandescence par des dialogues chauffés à blanc où Dean fait face à tout l’héritage maudit de son père qui a brisé sa vie et l’a transformé en soldat exterminateur fuyant humanité et émotions. Face à son démon intérieur, Dean craque enfin l’armure, et plonge dans une explosion de violence où il hurle sa peur et sa révolte contre un destin qui l’a injustement martyrisé, de son père castrateur à son actuelle échéance infernale. Jensen Ackles livre une double performance d’une puissance expressioniste à couper le souffle, l’une des plus grandioses de sa carrière d’acteur. Malgré cette victoire, la coda est une des plus noires de la série : Dean, après 10 épisodes à faire le fanfaron, a certes cessé de se fuir, mais semble plus bas que terre, tandis que le sinistre plan final, un des plus effrayants de toute la série, semble sceller la pierre de son tombeau. (***)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Supernatural"
Plus proche de l’inventivité narquoise d’un Freddy Krueger que de l’architecture un brin prétentieuse d’Inception, Dream a Little Dream of Me constitue un magnifique épisode onirique (encore bravo, pour le titre original et son amusante référence). On apprécie vivement l’efficacité du scénario, qui évite tout ralentissement, mais davantage la mise en scène, absolument magistrale. Le mouvement des caméras, les angles biscornus et l’impressionnant travail de photographie (ces couleurs !) propulsent littéralement le spectateur dans le Monde du Rêve. La première partie se montre très ludique, avec une Bela toujours aussi divertissante (et redoutable !), y compris dans les songeries de Sam. On en apprend davantage sur ka passé de Bobby, la série continue de développer son univers, y compris pour le background des personnages. Nobby mériterait toutefois déjà un épisode lui étant entièrement consacré.
On en arrive ensuite au véritable sujet du récit, la confrontation entre Dean et son futur démoniaque. Grâce au talent de Jensen, qui confirme une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un beau gosse, aux dialogues et à la mise en scène cette fois devenue glaciale, on assiste à l’une des scènes les plus effrayantes et troublantes de la saison. Elle accroît encore les enjeux de la fin de parcours qui se dessine, alors que les mâchoires du piège commencent à se refermer sur Dean. Seul le manque de charisme de l’adversaire du jour, une fois l’illusion dissipée, est à regretter, mais il n’était de toute façon là que comme prétexte. L’un des sommets de cette saison, qui indique de plus clairement à quel point Bobby est devenu indispensable à Supernatural. Les amateurs de X-Files s’amuseront également des convergences existant avec le récent Babylon. (****)
Anecdotes :
Au bar, quand Sam s’offre un whisy, on entend Long Train Running, des Doobie Brothers. Quand Dean rêve de Lisa, on entend Dream a Little Dream of Me, des The Mamas & the Papas, qui donne aussi son tire original à l’épisode. Cette version de 1968 est aujourd’hui la plus connue, mais ce standard du Jazz, enregistré pour la première fois en 1931, a été repris par de multiples grands interprètes
Quand Dean rend visite à Jeremy, il prend le pseudonyme Robert Plant, soit le nom du chanteur et leader de Led Zeppelin, groupe de rock anglais souvent référencé dans Supernatural. Dan y avait déjà eu recours lors de Bedtime Stories, cette saison.
Take it easy, Phish, that's not why I'm here déclare Dean, une référence à Phish un groupe de Rock progressif lancé en 1983 et toujours actif aujourd’hui. Très populaire aux USA, il est considéré comme l’un des Jam Bands les plus importants depuis le psychédélique The Grateful Dead. Phish est notamment réputé pour les improvisations passablement délirantes émaillant ses concerts.
Jeremy est atteint du syndrome de Charcot-Wilbrand. Du à une lésion du lobe occipital, celui-ci se traduit par la perte de la capacité de rêver. Il peut s’accompagner d’autres troubles : l’amaurose (perte totale de la vue sans altération su système oculaire), l’achromatopsie (l’absence de vision des couleurs), ou l’agnosie (perte de la capacité de reconnaître des visages ou des objets).
So let's say this doc was testing the stuff on his patients Tim Leary-style, déclare Sam. Timothy Leary, psychologue des années 60, fut un fervent partisan du LSD comme traitement des troubles psychologiques et mena plusieurs expériences en ce sens à Harvard. Cette figure de la Contreculture fut également un ami proche de John Lennon et de Yoko Ono.
So when do we go on this little magical mystery tour ? interroge Bela. Notre amie anglaise fait référence à un album des Beatles (1967), célèbre pour contenir plusieurs des chansons marquantes de leur période psychédélique (All You Need Is Love, Strawberry Fields Forever, Penny Lane…). La sortie de l’album accompagnait celle du film éponyme, contenant plusieurs de ces titres et lui-même très imbibé à l’acide lysergique Le film fut un échec, notamment du fait qu’étant en noir et blanc, il s’avérait incapable de restituer l’expérience du LSD. Dès l’année suivante les Fab Four tournèrent la page du psychédélisme.
I get it. I get it. I'm my own worst nightmare, is that it? Huh? Kind of like the Superman III junkyard scene? A little mano y mano with myself ? déclare Dean. Il s’agit d’une référence au film Superman III (1983), où le Clark Kent est confronté à une version maléfique de sa personnalité, du fait d’une kryptonite artificielle.
On en arrive ensuite au véritable sujet du récit, la confrontation entre Dean et son futur démoniaque. Grâce au talent de Jensen, qui confirme une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un beau gosse, aux dialogues et à la mise en scène cette fois devenue glaciale, on assiste à l’une des scènes les plus effrayantes et troublantes de la saison. Elle accroît encore les enjeux de la fin de parcours qui se dessine, alors que les mâchoires du piège commencent à se refermer sur Dean. Seul le manque de charisme de l’adversaire du jour, une fois l’illusion dissipée, est à regretter, mais il n’était de toute façon là que comme prétexte. L’un des sommets de cette saison, qui indique de plus clairement à quel point Bobby est devenu indispensable à Supernatural. Les amateurs de X-Files s’amuseront également des convergences existant avec le récent Babylon. (****)
Anecdotes :
Au bar, quand Sam s’offre un whisy, on entend Long Train Running, des Doobie Brothers. Quand Dean rêve de Lisa, on entend Dream a Little Dream of Me, des The Mamas & the Papas, qui donne aussi son tire original à l’épisode. Cette version de 1968 est aujourd’hui la plus connue, mais ce standard du Jazz, enregistré pour la première fois en 1931, a été repris par de multiples grands interprètes
Quand Dean rend visite à Jeremy, il prend le pseudonyme Robert Plant, soit le nom du chanteur et leader de Led Zeppelin, groupe de rock anglais souvent référencé dans Supernatural. Dan y avait déjà eu recours lors de Bedtime Stories, cette saison.
Take it easy, Phish, that's not why I'm here déclare Dean, une référence à Phish un groupe de Rock progressif lancé en 1983 et toujours actif aujourd’hui. Très populaire aux USA, il est considéré comme l’un des Jam Bands les plus importants depuis le psychédélique The Grateful Dead. Phish est notamment réputé pour les improvisations passablement délirantes émaillant ses concerts.
Jeremy est atteint du syndrome de Charcot-Wilbrand. Du à une lésion du lobe occipital, celui-ci se traduit par la perte de la capacité de rêver. Il peut s’accompagner d’autres troubles : l’amaurose (perte totale de la vue sans altération su système oculaire), l’achromatopsie (l’absence de vision des couleurs), ou l’agnosie (perte de la capacité de reconnaître des visages ou des objets).
So let's say this doc was testing the stuff on his patients Tim Leary-style, déclare Sam. Timothy Leary, psychologue des années 60, fut un fervent partisan du LSD comme traitement des troubles psychologiques et mena plusieurs expériences en ce sens à Harvard. Cette figure de la Contreculture fut également un ami proche de John Lennon et de Yoko Ono.
So when do we go on this little magical mystery tour ? interroge Bela. Notre amie anglaise fait référence à un album des Beatles (1967), célèbre pour contenir plusieurs des chansons marquantes de leur période psychédélique (All You Need Is Love, Strawberry Fields Forever, Penny Lane…). La sortie de l’album accompagnait celle du film éponyme, contenant plusieurs de ces titres et lui-même très imbibé à l’acide lysergique Le film fut un échec, notamment du fait qu’étant en noir et blanc, il s’avérait incapable de restituer l’expérience du LSD. Dès l’année suivante les Fab Four tournèrent la page du psychédélisme.
I get it. I get it. I'm my own worst nightmare, is that it? Huh? Kind of like the Superman III junkyard scene? A little mano y mano with myself ? déclare Dean. Il s’agit d’une référence au film Superman III (1983), où le Clark Kent est confronté à une version maléfique de sa personnalité, du fait d’une kryptonite artificielle.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Supernatural"
L’on tient avec Mystery spot un des plus grands chefs-d’œuvre de la série entière. Le piège du verrou temporel consistant à revivre sans fin une même période a souvent donné des chefs-d’œuvre grâce à la diabolique machinerie de sa narration, côté comique comme le génial et désormais culte Groundhog day ou le Window of opportunity de Stargate SG-1, ou côté tragique comme le Shadow play de Twilight Zone ou le Monday des X-Files. Jeremy Carver et Emily McNaughlin vont carrément mêler comique et tragique en exploitant avec une subjuguante maestria toutes les possibilités du sujet : le burlesque (les très variées morts de Dean), le suspense (Sam vs. Le verrou, la fausse piste initiale), le tragique (Sam basculant dans ses propres ténèbres), l’humour noir (le tireur de ficelles)… jusqu’à un happy end trop dissonant pour être honnête, achevant l’épisode sur une note sombre.
Après un début ensoleillé où l’on se dit qu’on va assister à un épisode normal, la mort brutale de Dean, filmée sans filtre, provoque un véritable choc. Dès lors, on mesure tous les détails a priori anodins de la scène pré-générique - qui pour cette raison dure plus longtemps qu’à l’accoutumée : petit-déjeuner british, femme bousculée, déménageurs ronchons… qui ne cessent de changer à chaque itération du verrou temporel. Les auteurs se débarrassent rapidement de leur enquête qui ne pourrait que parasiter leur idée, et avec une habileté de maître, la première moitié de l’épisode suit une double pente simultanément comique et dramatique : les nombreuses morts de Dean (111 !!) sont aussi joliment variées que d’un absurde loufoque (même si dans le domaine des morts débiles, personne ne pourra faire mieux que l’hallucinée Dead like me), excitant des rires incontrôlables en plus de quelques gags ajoutés comme la conversation simultanée entre les bros. Les multiples hommages au Groundhog day (un tube d’Asia comme réveil-matin au lieu de Cher, Sam énumérant la vie de tous les clients du bar à force d’habitude, morts variées…) contribuent à l’amusement général. Mais de l’autre côté, Sam, brisé de voir son frère mourir encore et encore, a bientôt les nerfs à vif, sombre dans la paranoïa, et est en surtension permanente. Chaque itération du verrou l’entraîne près du point de rupture, alors même qu’il s’approche de la vérité. Une situation aussi absurde que mortelle ? Pour peu qu’on ait manqué le nom de son interprète au générique, on ne peut que se donner des claques pour ne pas avoir deviné l’évidence : seul ce diabolique farceur de Trickster pouvait avoir fait une chose pareille ! La scène où il tombe le masque permet de retrouver ce personnage aussi chaotique que son sens de l’humour si gratiné. Kim Manners est en terrain connu car il avait dirigé l’épisode de verrou temporel des X-Files, et sait donc insérer de subtiles modifications de mises en scène pour exprimer toute l’épuisante épreuve de Sam.
Mais si le Trickster est un sale gosse qui adore s’amuser à distordre la réalité avec un humour aussi meurtrier qu’absurde, il se révèle aussi un fin moraliste, mettant Sam face à lui-même. Son positionnement ne lasse pas d’étonner : ni opposant ni adjuvant de nos héros, il veut simplement interpeller Sam à accepter la dernière phase de son état quasi traumatique dû à l’échéance de son frère : la résignation, où l’on accepte pleinement qu’il n’y a plus rien à faire devant l’inévitable ; là où Sam restait coincé à la case marchandage/déni depuis le début de la saison. Une thérapie de choc, mais qui va encore plus loin : le twist voyant le verrou se briser au plus mauvais moment donne lieu à une dernière partie versant cette fois dans l’épouvante psychologique. Sous nos yeux, Sam devient un néo-Dean, impitoyable machine à tuer, assoiffé de sang, perdant toute notion de bien et de mal. Alors que la série a souvent dépeint Sam comme dernier rempart à l’humanité de Dean, Kripke nous fait savoir que cela marche dans l’autre sens, et que sans son frère, Sam n’est plus que ténèbres. Le climax de la scène si désespérée face à Bobby est un ultime coup brillant du Trickster, mettant en évidence Sam en dépendance totale vis-à-vis de son frère, et donnant corps aux paroles de Ruby qui souhaitait « préparer » Sam à la vie sans Dean. Il n’est manifestement pas prêt, et c’est bien là le génie des auteurs que de conférer au Trickster un rôle de thérapeute-révélateur (à sa manière…), ce qui lui donne une toute nouvelle aura. L’intensité fiévreuse du jeu de Jared Padalecki est d’une puissance quasi sauvage, tandis que Richard Speight Jr. injecte plus de sarcasme dans son rôle décalé avec un contrôle parfait. Rien à espérer d’une coda où tout rentre dans l’ordre, mais où Sam semble au bout du rouleau. Un chef-d’œuvre de noirceur mâtiné d’humour, et une exploitation brillantissime du thème du verrou temporel. (****)
P.S : Maintenant, j'écoute Heat of the moment en boucle, c'est malin ça !
Après un début ensoleillé où l’on se dit qu’on va assister à un épisode normal, la mort brutale de Dean, filmée sans filtre, provoque un véritable choc. Dès lors, on mesure tous les détails a priori anodins de la scène pré-générique - qui pour cette raison dure plus longtemps qu’à l’accoutumée : petit-déjeuner british, femme bousculée, déménageurs ronchons… qui ne cessent de changer à chaque itération du verrou temporel. Les auteurs se débarrassent rapidement de leur enquête qui ne pourrait que parasiter leur idée, et avec une habileté de maître, la première moitié de l’épisode suit une double pente simultanément comique et dramatique : les nombreuses morts de Dean (111 !!) sont aussi joliment variées que d’un absurde loufoque (même si dans le domaine des morts débiles, personne ne pourra faire mieux que l’hallucinée Dead like me), excitant des rires incontrôlables en plus de quelques gags ajoutés comme la conversation simultanée entre les bros. Les multiples hommages au Groundhog day (un tube d’Asia comme réveil-matin au lieu de Cher, Sam énumérant la vie de tous les clients du bar à force d’habitude, morts variées…) contribuent à l’amusement général. Mais de l’autre côté, Sam, brisé de voir son frère mourir encore et encore, a bientôt les nerfs à vif, sombre dans la paranoïa, et est en surtension permanente. Chaque itération du verrou l’entraîne près du point de rupture, alors même qu’il s’approche de la vérité. Une situation aussi absurde que mortelle ? Pour peu qu’on ait manqué le nom de son interprète au générique, on ne peut que se donner des claques pour ne pas avoir deviné l’évidence : seul ce diabolique farceur de Trickster pouvait avoir fait une chose pareille ! La scène où il tombe le masque permet de retrouver ce personnage aussi chaotique que son sens de l’humour si gratiné. Kim Manners est en terrain connu car il avait dirigé l’épisode de verrou temporel des X-Files, et sait donc insérer de subtiles modifications de mises en scène pour exprimer toute l’épuisante épreuve de Sam.
Mais si le Trickster est un sale gosse qui adore s’amuser à distordre la réalité avec un humour aussi meurtrier qu’absurde, il se révèle aussi un fin moraliste, mettant Sam face à lui-même. Son positionnement ne lasse pas d’étonner : ni opposant ni adjuvant de nos héros, il veut simplement interpeller Sam à accepter la dernière phase de son état quasi traumatique dû à l’échéance de son frère : la résignation, où l’on accepte pleinement qu’il n’y a plus rien à faire devant l’inévitable ; là où Sam restait coincé à la case marchandage/déni depuis le début de la saison. Une thérapie de choc, mais qui va encore plus loin : le twist voyant le verrou se briser au plus mauvais moment donne lieu à une dernière partie versant cette fois dans l’épouvante psychologique. Sous nos yeux, Sam devient un néo-Dean, impitoyable machine à tuer, assoiffé de sang, perdant toute notion de bien et de mal. Alors que la série a souvent dépeint Sam comme dernier rempart à l’humanité de Dean, Kripke nous fait savoir que cela marche dans l’autre sens, et que sans son frère, Sam n’est plus que ténèbres. Le climax de la scène si désespérée face à Bobby est un ultime coup brillant du Trickster, mettant en évidence Sam en dépendance totale vis-à-vis de son frère, et donnant corps aux paroles de Ruby qui souhaitait « préparer » Sam à la vie sans Dean. Il n’est manifestement pas prêt, et c’est bien là le génie des auteurs que de conférer au Trickster un rôle de thérapeute-révélateur (à sa manière…), ce qui lui donne une toute nouvelle aura. L’intensité fiévreuse du jeu de Jared Padalecki est d’une puissance quasi sauvage, tandis que Richard Speight Jr. injecte plus de sarcasme dans son rôle décalé avec un contrôle parfait. Rien à espérer d’une coda où tout rentre dans l’ordre, mais où Sam semble au bout du rouleau. Un chef-d’œuvre de noirceur mâtiné d’humour, et une exploitation brillantissime du thème du verrou temporel. (****)
P.S : Maintenant, j'écoute Heat of the moment en boucle, c'est malin ça !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Supernatural"
Avec Mystery Spot, Supernatural sacrifie au thème incontournable pour les séries fantastiques qu'est devenu le verrou temporel. Cette figure devenue rituelle s’apprécie aussi par la finesse de son intégration à la série concernée. Il résulte astucieux qu’une programme aussi référencé que Supernatural soit celui retenant l’option la plus similaire à l’emblématique Un jour sans fin. Pr ailleurs, une fois de plus on apprécie le côté Amérique profonde de l'attraction locale bizarroïde, un rituel observé aux quatre coins des USA version Country (l'excellent roman American Gods s'en fait le joyeux écho). Le mécanisme du verrou s'installe avec une rare efficacité, avec une première mort choc de Dean, absolument inattendue. Un vrai coup de poing, paradoxalement pour sa survenue commune mais aussi du fait du fil rouge de la saison en forme d’épée de Damoclès
Dans un second temps, on comprend enfin où l'épisode nous emmène, d'où un certain atterrissage dans une zone plus balisée, mais le soulagement prédomine ! On apprécie le côté psychologique particulièrement crucial, (le sombre désespoir de Sam), ainsi que le grand atout de Mystery Spot que représente le côté cartoonesque mâtiné d'humour noir déferlant sur les multiples morts de Dean, c'est à mourir de rire. Évidemment le Trickster est à la manœuvre, avec un immanquablement génial Richard Speight. L'entité apparaît toujours aussi jouissive et ambivalente envers les Winchester, un vrai régal. Cet exercice de style particulièrement abouti et hilarant qu'est Mystery Spot constitue un nouvel éloquent exemple du vent de folie que cet être totalement singulier au sein de la série est capable de faire souffler, jusqu’à emporter tout un épisode. (****)
Anecdotes :
L'épisode a été filmé à Steveston, en Colombie britannique. Ce village abrite également le tournage de la série Once Upon A Time, où il devient Storybrooke. Son aspect charmant et rural lui vaut de figure dans de nombreuse séries produites à Vancouver, dont Stargate SG-1 (Nightwalkers) et The X-Files (Gender-Bender).
You're Travis Bickle in a skirt, pal. I'm over it, déclare le Trickster à Sam. Travis Bickle est le protagoniste totalement obsédé de Taxi Driver (1976).
Quand Sam lui parle du verrou temporel, Dean réplique Like Groundhog Day, la célèbre comédie d’Harold Ramis ayant institué ce type d’histoire (Un jour sans fin, 1993). L’épisode contient plusieurs références à Groundhog Day, comme le rituel de la chanson à la radio (I Got You Babe au cinéma) ou la serveuse de la cafétéria portant le même prénom que dans le film, Doris.
La chanson réveillant Sam au début de chaque nouveau jour réitéré est Heat of the Moment, d’Asia. Sans doute à jamais la chanson la plus détestée de Sam, elle fut l’un des plus grands tubes de 1982, aux USA.
Quand Sam passe enfin du mardi au mercredi, la radio diffuse cette fois Back in Time, d’Huey Lewis and the News. Sans doute à jamais la chanson préférée de Sam, elle est également celle que Marty McFly entend quand il se réveille et comprend qu’il est revenu de 1955 (Retour vers le Futur, 1985).
Même si Dean est tué 111 fois, l’épisode reste l’un des très rares de Supernatural où personne ne meurt en définitive.
Jared Padalecki a indiqué que l’épisode avait été conçu afin de servir de final de saison au cas où celle-ci avait dû s’interrompre définitivement du fait de la grande grève des scénaristes venant de débuter à Hollywood (novembre 2007-février 2008). Auquel cas le Trickster n’aurait pas sauvé Dean, concluant de la sorte l’aventure. Mais la production put reprendre quand la grève cessa et la fin demeura telle que nous la connaissons. Le conflit eut toutefois pour conséquence que la saison ne compta que 16 épisodes au lieu des 22 habituels. De nombreuses autres séries furent également impactées.
Évoqué par Sam comme faille dans notre monde du même genre que le Triangle des Bermudes, l’Oregon Vortex est en fait une attraction du même type que le Mystery Spot, située à Gold Hill, dans l’Oregon. Elle se compose de diverses amusantes illusions d’optiques édifiées à l’air libre, prétendument justifiées par des phénomènes paranormaux. L’Oregon Vortex est également évoqué par l’Agent Mulder dans l’épisode Rush des X-Files. Les États-Unis et le canada contiennent nombreuses road-attractions similaires, destinées à attirer le touriste et très populaires jusque dans les années 60. On trouve ainsi un Mystery Spot à Santa Cruz, en Californie.
A propos du verrou temporel, Dean déclare : Sounds a little X-Files to me. Cette série contient effectivement un épisode consacré au sujet, Monday, réalisé par Kim Manners tout comme Mystery Spot.
Dans un second temps, on comprend enfin où l'épisode nous emmène, d'où un certain atterrissage dans une zone plus balisée, mais le soulagement prédomine ! On apprécie le côté psychologique particulièrement crucial, (le sombre désespoir de Sam), ainsi que le grand atout de Mystery Spot que représente le côté cartoonesque mâtiné d'humour noir déferlant sur les multiples morts de Dean, c'est à mourir de rire. Évidemment le Trickster est à la manœuvre, avec un immanquablement génial Richard Speight. L'entité apparaît toujours aussi jouissive et ambivalente envers les Winchester, un vrai régal. Cet exercice de style particulièrement abouti et hilarant qu'est Mystery Spot constitue un nouvel éloquent exemple du vent de folie que cet être totalement singulier au sein de la série est capable de faire souffler, jusqu’à emporter tout un épisode. (****)
Anecdotes :
L'épisode a été filmé à Steveston, en Colombie britannique. Ce village abrite également le tournage de la série Once Upon A Time, où il devient Storybrooke. Son aspect charmant et rural lui vaut de figure dans de nombreuse séries produites à Vancouver, dont Stargate SG-1 (Nightwalkers) et The X-Files (Gender-Bender).
You're Travis Bickle in a skirt, pal. I'm over it, déclare le Trickster à Sam. Travis Bickle est le protagoniste totalement obsédé de Taxi Driver (1976).
Quand Sam lui parle du verrou temporel, Dean réplique Like Groundhog Day, la célèbre comédie d’Harold Ramis ayant institué ce type d’histoire (Un jour sans fin, 1993). L’épisode contient plusieurs références à Groundhog Day, comme le rituel de la chanson à la radio (I Got You Babe au cinéma) ou la serveuse de la cafétéria portant le même prénom que dans le film, Doris.
La chanson réveillant Sam au début de chaque nouveau jour réitéré est Heat of the Moment, d’Asia. Sans doute à jamais la chanson la plus détestée de Sam, elle fut l’un des plus grands tubes de 1982, aux USA.
Quand Sam passe enfin du mardi au mercredi, la radio diffuse cette fois Back in Time, d’Huey Lewis and the News. Sans doute à jamais la chanson préférée de Sam, elle est également celle que Marty McFly entend quand il se réveille et comprend qu’il est revenu de 1955 (Retour vers le Futur, 1985).
Même si Dean est tué 111 fois, l’épisode reste l’un des très rares de Supernatural où personne ne meurt en définitive.
Jared Padalecki a indiqué que l’épisode avait été conçu afin de servir de final de saison au cas où celle-ci avait dû s’interrompre définitivement du fait de la grande grève des scénaristes venant de débuter à Hollywood (novembre 2007-février 2008). Auquel cas le Trickster n’aurait pas sauvé Dean, concluant de la sorte l’aventure. Mais la production put reprendre quand la grève cessa et la fin demeura telle que nous la connaissons. Le conflit eut toutefois pour conséquence que la saison ne compta que 16 épisodes au lieu des 22 habituels. De nombreuses autres séries furent également impactées.
Évoqué par Sam comme faille dans notre monde du même genre que le Triangle des Bermudes, l’Oregon Vortex est en fait une attraction du même type que le Mystery Spot, située à Gold Hill, dans l’Oregon. Elle se compose de diverses amusantes illusions d’optiques édifiées à l’air libre, prétendument justifiées par des phénomènes paranormaux. L’Oregon Vortex est également évoqué par l’Agent Mulder dans l’épisode Rush des X-Files. Les États-Unis et le canada contiennent nombreuses road-attractions similaires, destinées à attirer le touriste et très populaires jusque dans les années 60. On trouve ainsi un Mystery Spot à Santa Cruz, en Californie.
A propos du verrou temporel, Dean déclare : Sounds a little X-Files to me. Cette série contient effectivement un épisode consacré au sujet, Monday, réalisé par Kim Manners tout comme Mystery Spot.
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Re: Série "Supernatural"
Pure orfèvrerie de suspense haletant, et bien relayé par une mise en scène à la flamboyante énergie, Jus in bello est un véritable « page-turner » : dès la première minute, scènes d’action trépidantes, rebondissements du tonnerre, surprises, s’enchaînent à une vitesse supersonique, tout en dressant de superbes portraits de chacun des personnages, principaux ou secondaires, et en faisant entrer en scène un new player in town. La cruauté du twist final et de la terrible leçon qui en découle couronnent le travail de Sera Gamble, ici au sommet de son talent de scénariste.
La suprématie éclatante de Bela sur nos bros atteint un nouveau palier avec le piège initial, franchement jouissif. L’accumulation d’épic fails de nos héros face à cette tornade devient un sacré running gag de la saison, d’autant que Lauren Cohan continue à déchaîner l’enthousiasme par sa tchatche pétulante. Par suite, l’épisode ne cesse de gagner en virtuosité par sa manière de jouer sur tous les claviers du suspense et son enchaînement d’idées chocs et ingénieuses dignes d’un final de saison : interrogation sur comment notre fin duo va s’en sortir cette fois, paranoïa maniaque d’Henriksen (toujours aussi diplomate avec ses subordonnés…) absolument impayable en fier-à-bras expansif, attaque brutale du premier démon, et l’idée absolument géniale d’un siège de toilettes transformé en expulseur de démons - brillants réflexes d’un Sam décidément de plus en plus rusé. Ce ne sont pourtant « que » de brillants préludes à un crescendo massif pendant laquelle la résistance s’organise alors que l’armée démoniaque se presse aux portes du poste, ponctuée par l’arrivée en fanfare de Ruby qui chauffe encore les débats. Chaque rebondissement survient a tempo pour électriser encore plus une situation déjà intenable. Le climax de la bagarre finale est à perdre haleine, où Phil Sgriccia maîtrise à la perfection chaque mano a mano, atteignant son apothéose par une résolution aussi intelligente qu’inattendue. Et comme si cela ne suffisait pas, Lilith frappe les trois coups par une tonitruante entrée en scène, qui ne rougit pas de la comparaison avec son collègue aux yeux jaunes.
L’épisode ne se contente pas d’aligner les scènes spectaculaires ou mâtinées d’humour (surtout autour de la touchante Nancy), mais dessine une belle réhabilitation d’Henriksen. Nous avons toujours vu ce personnage comme un enquiquineur désagréable, car filmé du point de vue de nos héros, mais la malicieuse scénariste nous le présente dans sa vérité propre : policier intègre et déterminé, leader solide, animé d’une réelle flamme dans son combat contre le mal, mais se jugeant inutile dans un monde semblant foncer tête baissée dans des ténèbres de plus en plus épaisses. Par là, il apparaît comme une version de la trop souvent mésestimée Kate d’Angel (la dette de Supernatural envers Whedon n’est plus à prouver), un représentant de l’ordre sensible, émouvant, fort, mais là où Kate ne parviendra jamais à accepter le surnaturel, le vaillant policier va y arriver et se montrer aussi décisif que nos frères. Charles Malik Whitfield est redoutablement convaincant. La jeune et naïve secrétaire incarne une idée très américaine mais optimiste de la citoyenne lambda qui dépasse sa peur pour contribuer à repousser le danger, jusqu’au don de soi. Ruby, derrière son volontarisme tapageur, dévoile une autre facette de sa personnalité : sa propension au sacrifice pour le plus grand bien, mais également son peu de morale quand elle envisage rien moins que de tuer un innocent pour le même but. Si Katie Cassidy comprend que le tempérament guerrier de Ruby limite ses émotions, on avoue toutefois qu’un jeu plus souple aurait rendu plus émouvant ces révélations de sa personnalité.
La virtuosité permanente de Sera Gamble semble sans limite car elle touche également les deux frères, dans une formidable inversion de leurs personnalités : ainsi le Dean adepte des solutions franches et directes repousse sous nos yeux ébahis l’offre sanguinaire de Bela, là où Sam l’humaniste nous stupéfie par son accord implicite mais flagrant. Certes le « 100% pur Sam » doit y être pour quelque chose, mais on peut voir aussi une conséquence de la machiavélique machination du Trickster dans l’épisode précédent où Sam marchait vers des ombres encore plus opaques que celles de Dean. La révolte émotionnelle de Dean pour sauver Nancy frappe au cœur par sa force et sa sincérité, refusant d’appliquer des lois de guerre posant bien souvent des problèmes éthiques. Si dans le fond de son cœur, le spectateur lui donne raison, Gamble fait tomber un sanglant couperet final, d’une cruauté horrible, donnant ironiquement raison à Bela : à partir du moment où votre adversaire ne se pose aucune limite, vous devez vous montrer aussi impitoyable que lui. Une terrible épiphanie pour nos héros, décidément moins durs à cuire qu’on l’aurait cru, et un choc pour le spectateur contemplant impuissants les merveilleux efforts de Dean réduits à néant. Un épisode tachycardiaque, aussi intense, émouvant, que cruel. (****)
La suprématie éclatante de Bela sur nos bros atteint un nouveau palier avec le piège initial, franchement jouissif. L’accumulation d’épic fails de nos héros face à cette tornade devient un sacré running gag de la saison, d’autant que Lauren Cohan continue à déchaîner l’enthousiasme par sa tchatche pétulante. Par suite, l’épisode ne cesse de gagner en virtuosité par sa manière de jouer sur tous les claviers du suspense et son enchaînement d’idées chocs et ingénieuses dignes d’un final de saison : interrogation sur comment notre fin duo va s’en sortir cette fois, paranoïa maniaque d’Henriksen (toujours aussi diplomate avec ses subordonnés…) absolument impayable en fier-à-bras expansif, attaque brutale du premier démon, et l’idée absolument géniale d’un siège de toilettes transformé en expulseur de démons - brillants réflexes d’un Sam décidément de plus en plus rusé. Ce ne sont pourtant « que » de brillants préludes à un crescendo massif pendant laquelle la résistance s’organise alors que l’armée démoniaque se presse aux portes du poste, ponctuée par l’arrivée en fanfare de Ruby qui chauffe encore les débats. Chaque rebondissement survient a tempo pour électriser encore plus une situation déjà intenable. Le climax de la bagarre finale est à perdre haleine, où Phil Sgriccia maîtrise à la perfection chaque mano a mano, atteignant son apothéose par une résolution aussi intelligente qu’inattendue. Et comme si cela ne suffisait pas, Lilith frappe les trois coups par une tonitruante entrée en scène, qui ne rougit pas de la comparaison avec son collègue aux yeux jaunes.
L’épisode ne se contente pas d’aligner les scènes spectaculaires ou mâtinées d’humour (surtout autour de la touchante Nancy), mais dessine une belle réhabilitation d’Henriksen. Nous avons toujours vu ce personnage comme un enquiquineur désagréable, car filmé du point de vue de nos héros, mais la malicieuse scénariste nous le présente dans sa vérité propre : policier intègre et déterminé, leader solide, animé d’une réelle flamme dans son combat contre le mal, mais se jugeant inutile dans un monde semblant foncer tête baissée dans des ténèbres de plus en plus épaisses. Par là, il apparaît comme une version de la trop souvent mésestimée Kate d’Angel (la dette de Supernatural envers Whedon n’est plus à prouver), un représentant de l’ordre sensible, émouvant, fort, mais là où Kate ne parviendra jamais à accepter le surnaturel, le vaillant policier va y arriver et se montrer aussi décisif que nos frères. Charles Malik Whitfield est redoutablement convaincant. La jeune et naïve secrétaire incarne une idée très américaine mais optimiste de la citoyenne lambda qui dépasse sa peur pour contribuer à repousser le danger, jusqu’au don de soi. Ruby, derrière son volontarisme tapageur, dévoile une autre facette de sa personnalité : sa propension au sacrifice pour le plus grand bien, mais également son peu de morale quand elle envisage rien moins que de tuer un innocent pour le même but. Si Katie Cassidy comprend que le tempérament guerrier de Ruby limite ses émotions, on avoue toutefois qu’un jeu plus souple aurait rendu plus émouvant ces révélations de sa personnalité.
La virtuosité permanente de Sera Gamble semble sans limite car elle touche également les deux frères, dans une formidable inversion de leurs personnalités : ainsi le Dean adepte des solutions franches et directes repousse sous nos yeux ébahis l’offre sanguinaire de Bela, là où Sam l’humaniste nous stupéfie par son accord implicite mais flagrant. Certes le « 100% pur Sam » doit y être pour quelque chose, mais on peut voir aussi une conséquence de la machiavélique machination du Trickster dans l’épisode précédent où Sam marchait vers des ombres encore plus opaques que celles de Dean. La révolte émotionnelle de Dean pour sauver Nancy frappe au cœur par sa force et sa sincérité, refusant d’appliquer des lois de guerre posant bien souvent des problèmes éthiques. Si dans le fond de son cœur, le spectateur lui donne raison, Gamble fait tomber un sanglant couperet final, d’une cruauté horrible, donnant ironiquement raison à Bela : à partir du moment où votre adversaire ne se pose aucune limite, vous devez vous montrer aussi impitoyable que lui. Une terrible épiphanie pour nos héros, décidément moins durs à cuire qu’on l’aurait cru, et un choc pour le spectateur contemplant impuissants les merveilleux efforts de Dean réduits à néant. Un épisode tachycardiaque, aussi intense, émouvant, que cruel. (****)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Supernatural"
Aux grands maux, les grands remèdes
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Re: Série "Supernatural"
Épisode 14-21 de SPN : The twilight of shining vampires.
Scène 1 : EXT. NUIT.
Forêt sombre. EDWARD et BELLA sont assis l'un en face de l'autre. Le générique de Grey's anatomy est en arrière-fond sonore.
Edward (air douloureux) : Oh, Bella, sweetheart. Si nous voulons vivre un amour éternel, tu dois devenir l'un des miens. Et ça je ne peux l'accepter.
Bella (air horrifié) : Nooooon, Eddy, je pourrai continuer à me faire belle pour toi chaque jour, je ne pourrai plus me voir dans un miroir mais je me mirerai dans tes yeux où se noient l'infini amour que nous nous vouons.
Edward (air meurtri) : Oh, Bella tu sais que je veux te faire plein de poutous dans le minou, mais je pourrais te tuer.
Bella (air désespéré) : Oh, Edouardounet, tu sais que je ferais tout pour être à toi. Si je dois être tuée, j'accepte que ce soit jusqu'à la mort.
DEAN apparaît derrière Edward et le décapite. Plan de deux secondes sur le tronc d'Edward où s'écoule des flots de sang. Bella hurle. Quelqu'un l'attrape par derrière, c'est SAM.
Sam : Chut, tout va bien, il est mort, calmez-vous.
Bella (criant plus fort que Marilyn Burns dans Massacre à la tronçonneuse) : Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Vous l'avez tué ! Je vous hais, je vous hais, je vais vous tuer !!
Dean : Ce son of a bitch allait vous transformer en vampire.
Bella : Mais c'est ce que je voulais !!
Dean : Tu sais, on a une pote à Sunnydale qui connaît des vampires qui sont pas des tafioles.
Bella : Mais je veux pas, je veux pas, je veux mon Eddou tout chou !!
Bella hurle sans s'arrêter.
Dean : Sam, comment on l'arrête ?
Sam : On ne peut pas la tuer, Dean, c'est une humaine.
Dean : Elle est amoureuse du gars qui fout la honte à tous nos vampires, même les nôtres ne sont pas aussi débiles. Il en va de la survie de notre monde : demain, on finira par avoir un ange qui n'aide personne, qui appelle ses compatriotes "little bitch", et qui aura toujours l'air de tirer la gueule...
Sam : Mais ce n'est pas déjà fait ?
Dean : ...
Bella continue de brailler.
Dean : Bon, qu'est-ce qu'on fait, on la laisse là ?
Sam : C'est une question d'éthique, Dean, on ne peut pas tuer des innocents, et...
Une décharge de chevrotine explose la gueule de Bella qui tombe sur le sol.
BOBBY (sortant de l'ombre) : Qu'est-ce que vous pouvez perdre comme temps en formalités !
Gros morceau de métal qui tache et fade to black.
FIN.
Scène 1 : EXT. NUIT.
Forêt sombre. EDWARD et BELLA sont assis l'un en face de l'autre. Le générique de Grey's anatomy est en arrière-fond sonore.
Edward (air douloureux) : Oh, Bella, sweetheart. Si nous voulons vivre un amour éternel, tu dois devenir l'un des miens. Et ça je ne peux l'accepter.
Bella (air horrifié) : Nooooon, Eddy, je pourrai continuer à me faire belle pour toi chaque jour, je ne pourrai plus me voir dans un miroir mais je me mirerai dans tes yeux où se noient l'infini amour que nous nous vouons.
Edward (air meurtri) : Oh, Bella tu sais que je veux te faire plein de poutous dans le minou, mais je pourrais te tuer.
Bella (air désespéré) : Oh, Edouardounet, tu sais que je ferais tout pour être à toi. Si je dois être tuée, j'accepte que ce soit jusqu'à la mort.
DEAN apparaît derrière Edward et le décapite. Plan de deux secondes sur le tronc d'Edward où s'écoule des flots de sang. Bella hurle. Quelqu'un l'attrape par derrière, c'est SAM.
Sam : Chut, tout va bien, il est mort, calmez-vous.
Bella (criant plus fort que Marilyn Burns dans Massacre à la tronçonneuse) : Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Vous l'avez tué ! Je vous hais, je vous hais, je vais vous tuer !!
Dean : Ce son of a bitch allait vous transformer en vampire.
Bella : Mais c'est ce que je voulais !!
Dean : Tu sais, on a une pote à Sunnydale qui connaît des vampires qui sont pas des tafioles.
Bella : Mais je veux pas, je veux pas, je veux mon Eddou tout chou !!
Bella hurle sans s'arrêter.
Dean : Sam, comment on l'arrête ?
Sam : On ne peut pas la tuer, Dean, c'est une humaine.
Dean : Elle est amoureuse du gars qui fout la honte à tous nos vampires, même les nôtres ne sont pas aussi débiles. Il en va de la survie de notre monde : demain, on finira par avoir un ange qui n'aide personne, qui appelle ses compatriotes "little bitch", et qui aura toujours l'air de tirer la gueule...
Sam : Mais ce n'est pas déjà fait ?
Dean : ...
Bella continue de brailler.
Dean : Bon, qu'est-ce qu'on fait, on la laisse là ?
Sam : C'est une question d'éthique, Dean, on ne peut pas tuer des innocents, et...
Une décharge de chevrotine explose la gueule de Bella qui tombe sur le sol.
BOBBY (sortant de l'ombre) : Qu'est-ce que vous pouvez perdre comme temps en formalités !
Gros morceau de métal qui tache et fade to black.
FIN.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Supernatural"
Très bon !
Comme quoi on ne peut pas confondre Bella et Bela !
Comme quoi on ne peut pas confondre Bella et Bela !
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Re: Série "Supernatural"
A l’occasion de Jus in Bello, la surdouée Sara Gamble (actuellement l’une des très bonnes raisons de découvrir Aquarius), trousse un remake audacieux et parfaitement abouti d’ Assault on Precinct 13, le chef d’œuvre de John Carpenter (1976) voyant un commissariat pareillement assiégé par une alliance de gangs urbains. De fait l’épisode rivalise par moments avec ce film devenu culte, par l’intensité du suspense et ses péripéties menées à train d’enfer (au sens propre), mais aussi par on approche psychologique des caractères se révélant dans l’épreuve. Sara Gamble sait merveilleusement dépeindre et rendre attachant chacun des personnages du drame, soutenant ainsi l’action et conférant une force terrible à l’épouvantable dénouement. L’introduction réussie du Fantastique insuffle une dynamique supplémentaire. La série gère toujours aussi efficacement les arcs narratifs de ses personnages secondaires, l’un de ses moteurs perpétuellement renouvelés, et l’Agent Henriksen a sans doute droit à sa meilleure prestation pour son ultime épisode. On regrettera simplement le cliché voyant la jeune femme vierge et religieuse être incarnée par une actrice aussi clairement identifiée comme hispanique qu’Aimée Garcia.
Si l’on peut regretter une énième intervention miraculeuse de Ruby, avec une Katie Cassidy malheureusement toujours plus terne que Lauren Cohan, le débat moral qu’elle suscite entre les deux frères rehausse encore les enjeux de l’opus. Bela (toujours en grande forme) et Ruby ne se croiseront décidément pas. On peut le regretter (tout comme pour Vénus et Cathy en saison 2 de Chapeau Melon), mais insérer l’événement aurait trop mobilisé un scénario déjà fort rempli, Sara Gamble a raison de renoncer à une fausse bonne idée. Alors que la fin de saison avance déjà à grands pas du fait de la grande grève des guildes de scénaristes, Jus in Bello présente également l’intérêt d’introduire la suivante, avec l’arrivée d’une première figure biblique, Lilith, et un Sam toujours plus enténébré, préfigurant sa tragique dérive à venir. On avouera aussi que c’est lors de la découverte de cet épisode que notre méfiance s’est éveillée vis-à-vis de Ruby, dont les motivations évasives (détester les démons) ne cadrent pas avec la prise de risque qu’implique l’intervention dans un tel traquenard. Cela aurait pu constituer une faiblesse de l’intrigue, si la suite n’avait pas révélé une toute autre motivation. (****)
Il s'agit de l'unique épisode de la saison intégrant les deux personnages féminins récurrents de la saison, Bela et Ruby. Toutefois elles ne partagent aucune scène. Il n’y aura jamais d’interaction entre elles.
Jus in bello, ou « justice dans la guerre » est une expression latine désignant l’idée qu’il existe une éthique même durant un conflit et que des règles doivent s’imposer aux belligérants. Ce principe est à la base de la Convention de Genève, signée en 1949. Le titre fait référence à la controverse survenue durant le siège, à propos du sacrifice de la vierge (If that’s how you win wars, I don’t want to win, dira Dean)
Annoncée à plusieurs apparitions, Lilith se manifeste ici pour la première fois. Elle va devenir la grande adversaire des frères Winchester jusqu’à la fin de la saison 4. Lilith est une figure de l’Ancien Testament et du Talmud, inspirée par les démons femelles des panthéons antiques du Moyen-orient. Son nom signifierait la Terreur de la Nuit. La tradition médiévale de la Kabbale en fait la première épouse d’Adam, sauvage, puis devenue dévouée à Samaël, le Serpent. Lilith a connu une certaine popularité dans les mouvements féministes des années 70 car non pas issue de la côte d’Adam, comme Eve, mais tout comme lui, de la glaise, donc son égale.
L’Agent Henriksen déclare au shérif Dodd : Look, I get it. You're Mayberry P.D., une référence à la série à succès The Andy Griffith Show (1960-68), dont le héros est le shérif de la charmante petite ville de Mayberry.
Après l’exorcisme Agent Henriksen déclare I shot the Sheriff", à quoi Dean répond, visiblement content de son coup, But you didn't shoot the Deputy., un clin d’œil à la célèbre chanson de Bob Marley I Shot The Sheriff (1973).
Les tatouages anti-possession des Frères Winchester sont montrés pour la première fois. Ils reprennent le symbole de l’amulette au même pouvoir que Bobby leur avait donné dans l’épisode Born under a bad sign (2.14). Ce tatouage est arboré par un grand nombre des fans les plus passionnés de la série.
Dean suggère qu’Henriksen pourrait avoir besoin de Cialis, un traitement de la dysfonction érectile chez l'homme adulte similaire au viagra.
Le dernier segment de l’épisode, autour de Lilith, fut conçu afin de pouvoir servir de fin de saison efficace, au cas s la grande grève des scénaristes alors en cours aurait contraint la production à y mettre un terme. La saison va pouvoir se poursuivre, mais ne contiendra finalement que 16 épisodes au lieu de 22, et la conclusion de certains arcs devra être accélérée, notamment celui de Bela Talbot.
Le directeur adjoint du FBI possédé par un démon est joué par Peter DeLuise, fils de Dom Deluise. Lui-même acteur, il reste néanmoins surtout connu en tant que scénariste, réalisateur et producteur impatientant des séries Stargate SG-1 et Atlantis.
Aime Garcia (Nancy) connaît une belle carrière télévisuelle, tenant des rôles récurrents dans plusieurs séries(Jamie Batista dans Dexter) et participant ponctuellement à de nombreuses autres. De parents porto-ricains et mexicains, elle s’est rapidement spécialisée dans les rôles d’Hispaniques, une communauté dont elle s’est parfois faite le porte-voix à Hollywood.
Si l’on peut regretter une énième intervention miraculeuse de Ruby, avec une Katie Cassidy malheureusement toujours plus terne que Lauren Cohan, le débat moral qu’elle suscite entre les deux frères rehausse encore les enjeux de l’opus. Bela (toujours en grande forme) et Ruby ne se croiseront décidément pas. On peut le regretter (tout comme pour Vénus et Cathy en saison 2 de Chapeau Melon), mais insérer l’événement aurait trop mobilisé un scénario déjà fort rempli, Sara Gamble a raison de renoncer à une fausse bonne idée. Alors que la fin de saison avance déjà à grands pas du fait de la grande grève des guildes de scénaristes, Jus in Bello présente également l’intérêt d’introduire la suivante, avec l’arrivée d’une première figure biblique, Lilith, et un Sam toujours plus enténébré, préfigurant sa tragique dérive à venir. On avouera aussi que c’est lors de la découverte de cet épisode que notre méfiance s’est éveillée vis-à-vis de Ruby, dont les motivations évasives (détester les démons) ne cadrent pas avec la prise de risque qu’implique l’intervention dans un tel traquenard. Cela aurait pu constituer une faiblesse de l’intrigue, si la suite n’avait pas révélé une toute autre motivation. (****)
Il s'agit de l'unique épisode de la saison intégrant les deux personnages féminins récurrents de la saison, Bela et Ruby. Toutefois elles ne partagent aucune scène. Il n’y aura jamais d’interaction entre elles.
Jus in bello, ou « justice dans la guerre » est une expression latine désignant l’idée qu’il existe une éthique même durant un conflit et que des règles doivent s’imposer aux belligérants. Ce principe est à la base de la Convention de Genève, signée en 1949. Le titre fait référence à la controverse survenue durant le siège, à propos du sacrifice de la vierge (If that’s how you win wars, I don’t want to win, dira Dean)
Annoncée à plusieurs apparitions, Lilith se manifeste ici pour la première fois. Elle va devenir la grande adversaire des frères Winchester jusqu’à la fin de la saison 4. Lilith est une figure de l’Ancien Testament et du Talmud, inspirée par les démons femelles des panthéons antiques du Moyen-orient. Son nom signifierait la Terreur de la Nuit. La tradition médiévale de la Kabbale en fait la première épouse d’Adam, sauvage, puis devenue dévouée à Samaël, le Serpent. Lilith a connu une certaine popularité dans les mouvements féministes des années 70 car non pas issue de la côte d’Adam, comme Eve, mais tout comme lui, de la glaise, donc son égale.
L’Agent Henriksen déclare au shérif Dodd : Look, I get it. You're Mayberry P.D., une référence à la série à succès The Andy Griffith Show (1960-68), dont le héros est le shérif de la charmante petite ville de Mayberry.
Après l’exorcisme Agent Henriksen déclare I shot the Sheriff", à quoi Dean répond, visiblement content de son coup, But you didn't shoot the Deputy., un clin d’œil à la célèbre chanson de Bob Marley I Shot The Sheriff (1973).
Les tatouages anti-possession des Frères Winchester sont montrés pour la première fois. Ils reprennent le symbole de l’amulette au même pouvoir que Bobby leur avait donné dans l’épisode Born under a bad sign (2.14). Ce tatouage est arboré par un grand nombre des fans les plus passionnés de la série.
Dean suggère qu’Henriksen pourrait avoir besoin de Cialis, un traitement de la dysfonction érectile chez l'homme adulte similaire au viagra.
Le dernier segment de l’épisode, autour de Lilith, fut conçu afin de pouvoir servir de fin de saison efficace, au cas s la grande grève des scénaristes alors en cours aurait contraint la production à y mettre un terme. La saison va pouvoir se poursuivre, mais ne contiendra finalement que 16 épisodes au lieu de 22, et la conclusion de certains arcs devra être accélérée, notamment celui de Bela Talbot.
Le directeur adjoint du FBI possédé par un démon est joué par Peter DeLuise, fils de Dom Deluise. Lui-même acteur, il reste néanmoins surtout connu en tant que scénariste, réalisateur et producteur impatientant des séries Stargate SG-1 et Atlantis.
Aime Garcia (Nancy) connaît une belle carrière télévisuelle, tenant des rôles récurrents dans plusieurs séries(Jamie Batista dans Dexter) et participant ponctuellement à de nombreuses autres. De parents porto-ricains et mexicains, elle s’est rapidement spécialisée dans les rôles d’Hispaniques, une communauté dont elle s’est parfois faite le porte-voix à Hollywood.
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Re: Série "Supernatural"
Et voici l’épisode décalé de la saison ! Cette fois, Supernatural s’inspire d’un des épisodes les plus OVNI des X-Files (et certainement de l’histoire des séries TV) : X-Cops où des policiers de la réelle émission de téléréalité Cops collaborent avec Mulder et Scully le temps d’une enquête mémorable. S’il ne se montre pas aussi percutant que son modèle, Ghostfacers partage les mêmes caractéristiques : centralisation sur le groupe héros de la téléréalité, héros de la série originale intervenant comme des intrus, caméra à l’épaule sur le mode du Blair Witch Project, générique de la téléréalité remplaçant celui de la série, mots vulgaires bipés, gestes obscènes floutés, absence de musique… le mimétisme avec les émissions de téléréalité est poussé jusqu’à son paroxysme. La spécificité de cet épisode réside néanmoins dans un brillant équilibre entre burlesque crétin et horreur (là où Gilligan jouait sur le suspense pur), et développe en sous-main une véritable charge à l’acide contre la téléréalité et la vanité humaine dans son ensemble, rendant cet épisode très fun et divertissant moins gratuit comme on pourrait le croire. Le choix de Kripke de déléguer l’écriture à Ben Edlund, maître dans la comédie, était tout désigné.
Passée une introduction pompeuse donnant immédiatement le ton (on songe à Jonathan au début du Storyteller de Buffy), nous faisons connaissance avec ce quintette de débiles qui vont enchaîner les foirades épiques avec une détermination jusqu’auboutiste. Ed et Harry en leaders bouffons et mal préparés ont su trouver des partenaires à la hauteur avec une soeurette ronchonne, un cuisinier raté secrètement amoureux d’Ed, et un cameraman racoleur : le prélude dans leur QG miteux les présente tel qu’en eux-mêmes : orgueilleux, gesticulateurs, paniquant au moindre bruit, stratèges de niveau zéro, QI d’une quiche, cancer de la geekerie métastasé… le festival est lancé et ne s’arrête jamais. On a peine à croire que ces bras cassés vont se mesurer à des esprits sanguinaires, mais ils le font, et évidemment ils vont bien morfler pour notre plus grand plaisir sadique. Heureusement, les bros sont là pour veiller sur eux, avec l’enthousiasme délirant attendu. Que les Weuh eux-mêmes peinent davantage que d’habitude avec le monstre du jour donne une idée du carnage qui se serait ensuivi s’ils n’avaient pas été là ! Pendant toute l’enquête, l’épisode parvient à alterner scènes d’horreur et éclats de rire dans un équilibre parfait : décor lugubre, esprit en folie dure de dure, apparitions à geler le sang, suspense infernal quant à la survie de chacun, fausses alertes suivies aussitôt de vraies alertes, généreuses giclées de gore… sont contrebalancés par des Ghostfacers exacerbant leurs réactions de terreur ou accumulant les gaffes qui eux par contre nous font bien rigoler (les acteurs jouent à qui cabotinera le mieux, c’est jouissif en diable). On reste pantois devant les efforts de Phil Sgriccia, dont la réalisation subjective extrêmement agitée et frénétique ne fatigue pourtant jamais l’œil, tout en impulsant un dynamisme trépidant à l’ensemble. L’horrible trépas d’un des Facers vient nous rappeler que personne n’est à l’abri de la mort dans Supernatural, si sympathiques soyez-vous.
Mais cette grosse comédie horrifique aborde aussi des thématiques plus fines. Ainsi, en ridiculisant les Ghostfacers, l’on voit que les auteurs se moquent des stars de la téléréalité, poussées par la vanité, la soif de gloriole, l'argent facile, et prêt à toutes les vulgarités ou les pires folies pour y arriver (un point absent d’X-Cops, dont les thématiques sont ailleurs). Si cela irrigue tout l’épisode, la coda se montre particulièrement éloquente : les quatre Facers survivants exploitent sans vergogne la mort de leur compagnon dans un but promotionnel - et l’on est ravi du twist final, une exaltante perfidie de Dean mettant une fin définitive à leurs espoirs. Misogynie et homophobie sont également pointés du doigt, Maggie n’étant finalement présente qu’en temps que pomme de discorde entre Ed et Harry, leur dispute infantile à son sujet rappelant les vulgaires coups de gueule des stars de téléréalité ; tandis que le touchant Alan, sans cesse rabaissé par ses camarades, quittera ce monde sur une dernière hypocrisie d’Ed lui disant ce qu’il a envie d’entendre pour s’en sortir. Chacun des Facers se montre d’un individualisme et d’un manque total de solidarité envers les autres. Pourtant, l’on ne parvient pas à détester ce groupe, en réalité pris au piège non de la méchanceté mais de leur bêtise, et par les trompeuses sirènes d’un rêve américain réalisé en deux temps trois mouvements. En apparence simple galéjade déphasée, Ghostfacers est finalement un des épisodes les plus grinçants de la série. (****)
Passée une introduction pompeuse donnant immédiatement le ton (on songe à Jonathan au début du Storyteller de Buffy), nous faisons connaissance avec ce quintette de débiles qui vont enchaîner les foirades épiques avec une détermination jusqu’auboutiste. Ed et Harry en leaders bouffons et mal préparés ont su trouver des partenaires à la hauteur avec une soeurette ronchonne, un cuisinier raté secrètement amoureux d’Ed, et un cameraman racoleur : le prélude dans leur QG miteux les présente tel qu’en eux-mêmes : orgueilleux, gesticulateurs, paniquant au moindre bruit, stratèges de niveau zéro, QI d’une quiche, cancer de la geekerie métastasé… le festival est lancé et ne s’arrête jamais. On a peine à croire que ces bras cassés vont se mesurer à des esprits sanguinaires, mais ils le font, et évidemment ils vont bien morfler pour notre plus grand plaisir sadique. Heureusement, les bros sont là pour veiller sur eux, avec l’enthousiasme délirant attendu. Que les Weuh eux-mêmes peinent davantage que d’habitude avec le monstre du jour donne une idée du carnage qui se serait ensuivi s’ils n’avaient pas été là ! Pendant toute l’enquête, l’épisode parvient à alterner scènes d’horreur et éclats de rire dans un équilibre parfait : décor lugubre, esprit en folie dure de dure, apparitions à geler le sang, suspense infernal quant à la survie de chacun, fausses alertes suivies aussitôt de vraies alertes, généreuses giclées de gore… sont contrebalancés par des Ghostfacers exacerbant leurs réactions de terreur ou accumulant les gaffes qui eux par contre nous font bien rigoler (les acteurs jouent à qui cabotinera le mieux, c’est jouissif en diable). On reste pantois devant les efforts de Phil Sgriccia, dont la réalisation subjective extrêmement agitée et frénétique ne fatigue pourtant jamais l’œil, tout en impulsant un dynamisme trépidant à l’ensemble. L’horrible trépas d’un des Facers vient nous rappeler que personne n’est à l’abri de la mort dans Supernatural, si sympathiques soyez-vous.
Mais cette grosse comédie horrifique aborde aussi des thématiques plus fines. Ainsi, en ridiculisant les Ghostfacers, l’on voit que les auteurs se moquent des stars de la téléréalité, poussées par la vanité, la soif de gloriole, l'argent facile, et prêt à toutes les vulgarités ou les pires folies pour y arriver (un point absent d’X-Cops, dont les thématiques sont ailleurs). Si cela irrigue tout l’épisode, la coda se montre particulièrement éloquente : les quatre Facers survivants exploitent sans vergogne la mort de leur compagnon dans un but promotionnel - et l’on est ravi du twist final, une exaltante perfidie de Dean mettant une fin définitive à leurs espoirs. Misogynie et homophobie sont également pointés du doigt, Maggie n’étant finalement présente qu’en temps que pomme de discorde entre Ed et Harry, leur dispute infantile à son sujet rappelant les vulgaires coups de gueule des stars de téléréalité ; tandis que le touchant Alan, sans cesse rabaissé par ses camarades, quittera ce monde sur une dernière hypocrisie d’Ed lui disant ce qu’il a envie d’entendre pour s’en sortir. Chacun des Facers se montre d’un individualisme et d’un manque total de solidarité envers les autres. Pourtant, l’on ne parvient pas à détester ce groupe, en réalité pris au piège non de la méchanceté mais de leur bêtise, et par les trompeuses sirènes d’un rêve américain réalisé en deux temps trois mouvements. En apparence simple galéjade déphasée, Ghostfacers est finalement un des épisodes les plus grinçants de la série. (****)
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Re: Série "Supernatural"
Cette chronique est dédiée à la mémoire d'Allan J. Corbett, 1985-2008, le Roi de l’Impossible restera à jamais dans nos cœurs.
Ghostfacers cinglante parodie d’une téléréalité alors en plein essor, constitue un vrai cas d'école de l'art toujours malaisé de la contre programmation. Alors que l'on le martyre de Dean approche toujours inexorablement et que la tonalité de la saison s'assombrit sans cesse, nous proposer un épisode aussi décalé et humoristique est aussi audacieux que terriblement casse gueule. Le pari résulte à l'évidence gagné tant l'épisode regorge de prouesses et d'excellentes idées. Encore davantage qu'en saison 1, Les Facers eux mêmes sont absolument hilarants, en caricatures de Geeks adulescents, passionnés mais totalement inopérants sur le terrain, mais aussi imbus d’eux-mêmes et avides de célébrités (le profil typique des candidats à ce genre d’émission). Les crispations avec les Bros (évidemment en particulier avec Dean) se montrent vraiment électriques.
La photographie et le montage caméra sur l'épaule se montrent époustouflants d'adresse. Quel rythme et quel sens de l'image ! Les auteurs y vont vraiment à fond, tant mieux, ils ont tout compris. Le réalisateur a visiblement parfaitement intégré le meilleur de Blair Witch Project. Ben Edlund a également l'excellente idée de jouer du contraste confronter les Nullos à ce qui reste sans doute l'une des affaires les plus glauques et sinistres de SPN, s'aventurant très loin dans la démence. Du coup on s'éclate toujours plus au fur et à mesure que l'on descend le grand escalier de l'horreur et qu'ils en prennent plein le carafon. Irrésistible. On apprécie également l'ultime pirouette nous faisant revenir au format classique de la série, dans l'Impala. Une élégante façon de refermer la parenthèse et d'en revenir aux affaires. Un génialissime épisode décalé. (****)
Anecdotes :
Les deux têtes pensantes (…) des Ghostfacers sont Harry Spengler et Ed Zeddmore. Ils portent le même nom que Egon Spengler and Winston Zeddmore, deux membres des Ghostbusters, au cinéma.
Ed et Harry on tout d’abord rencontré les frères Winchester dans l’épisode Hell House (1.17).
Le thème des Ghostfacers, entendus lors de l’ouverture de l’épisode a été composé par Christopher Lennertz et Ben Edlund.
Dans l’Impala, les Bros éoutent We're an American Band, de Grand Funk Railroad. Quand les Ghostfacers préparent leur équipement, on entend Hocus Pocus, de Focus. La chanson entendue à la fête des fantômes est It's My Party, de Leslie Gore.
L’épisode fut diffusé le 24 avril 2008, soit deux mois après le précédent. En fait il est le premier à succéder à la grande grève des scénaristes et il fustige la télé réalité scriptée, dont la montée en puissance menaçant les fictions traditionnelles fut l’une des causes du conflit.
Le décorum de la séquence d’ouverture de l’épisode (superbes fauteuils devant une cheminée dans un décor très haute société britannique) est le même que celui de la présentation traditionnelle de l’émission Masterpiece Theatre, diffusée depuis 1971 sur PBS, le réseau public américain. Elle recouvre le plus souvent d’adaptations télévisées de grands classiques de la littérature anglaise, souvent réalisées par la BBC. Au théâtre sont venus s’agréger d’autres styles au fil des années, dont les récits à énigmes et des textes contemporains.Le style très reconnaissable de cette émission phare de PBS a été parodié à plusieurs reprises notamment lors de l’épisode Storyteller (9.16) avec la narration initiale cette fois assurée par Andrew
Le style simili documentaire de l’émission proprement dite des Ghostfacers évoque clairement celui du docudrama Ghost Hunters (Les Traqueurs de Fantômes), suivant les enquêtes d’un groupe de pseudo enquêteurs du Paranormal. L’émission est diffusée de puis 2004 sur Syfy et l’a été en France du D8. D’autres émissions du même genre existent : Ghost Adventures, The Dead Files ou encore la française R.I.P. (Recherches, Investigations, Paranormal), diffusée sur D17 etW9.
La fête d’anniversaire macabre reprend l’idée du film d’horreur culte Happy Birthday to Me (1981). La même équipe de production canadienne réalisa simultanément My Bloody Valentine, qui participa lui-aussi à la vogue des Slasher Movies durant les années 80. Un remake, My Bloody Valentine 3D, fut filmé en 2008, durent la grève des scénaristes, avec la participation de Jensen Ackles.
L'épisode est considéré comme le pilote de la web série brossant la geste des Facers (Ghostfacers, 2010) et tournée sur le même mode de téléréalité.
L'intégralité de la websérie (10 épisodes de 3 min, ici regroupés)
https://vimeo.com/87444533
Ghostfacers cinglante parodie d’une téléréalité alors en plein essor, constitue un vrai cas d'école de l'art toujours malaisé de la contre programmation. Alors que l'on le martyre de Dean approche toujours inexorablement et que la tonalité de la saison s'assombrit sans cesse, nous proposer un épisode aussi décalé et humoristique est aussi audacieux que terriblement casse gueule. Le pari résulte à l'évidence gagné tant l'épisode regorge de prouesses et d'excellentes idées. Encore davantage qu'en saison 1, Les Facers eux mêmes sont absolument hilarants, en caricatures de Geeks adulescents, passionnés mais totalement inopérants sur le terrain, mais aussi imbus d’eux-mêmes et avides de célébrités (le profil typique des candidats à ce genre d’émission). Les crispations avec les Bros (évidemment en particulier avec Dean) se montrent vraiment électriques.
La photographie et le montage caméra sur l'épaule se montrent époustouflants d'adresse. Quel rythme et quel sens de l'image ! Les auteurs y vont vraiment à fond, tant mieux, ils ont tout compris. Le réalisateur a visiblement parfaitement intégré le meilleur de Blair Witch Project. Ben Edlund a également l'excellente idée de jouer du contraste confronter les Nullos à ce qui reste sans doute l'une des affaires les plus glauques et sinistres de SPN, s'aventurant très loin dans la démence. Du coup on s'éclate toujours plus au fur et à mesure que l'on descend le grand escalier de l'horreur et qu'ils en prennent plein le carafon. Irrésistible. On apprécie également l'ultime pirouette nous faisant revenir au format classique de la série, dans l'Impala. Une élégante façon de refermer la parenthèse et d'en revenir aux affaires. Un génialissime épisode décalé. (****)
Anecdotes :
Les deux têtes pensantes (…) des Ghostfacers sont Harry Spengler et Ed Zeddmore. Ils portent le même nom que Egon Spengler and Winston Zeddmore, deux membres des Ghostbusters, au cinéma.
Ed et Harry on tout d’abord rencontré les frères Winchester dans l’épisode Hell House (1.17).
Le thème des Ghostfacers, entendus lors de l’ouverture de l’épisode a été composé par Christopher Lennertz et Ben Edlund.
Dans l’Impala, les Bros éoutent We're an American Band, de Grand Funk Railroad. Quand les Ghostfacers préparent leur équipement, on entend Hocus Pocus, de Focus. La chanson entendue à la fête des fantômes est It's My Party, de Leslie Gore.
L’épisode fut diffusé le 24 avril 2008, soit deux mois après le précédent. En fait il est le premier à succéder à la grande grève des scénaristes et il fustige la télé réalité scriptée, dont la montée en puissance menaçant les fictions traditionnelles fut l’une des causes du conflit.
Le décorum de la séquence d’ouverture de l’épisode (superbes fauteuils devant une cheminée dans un décor très haute société britannique) est le même que celui de la présentation traditionnelle de l’émission Masterpiece Theatre, diffusée depuis 1971 sur PBS, le réseau public américain. Elle recouvre le plus souvent d’adaptations télévisées de grands classiques de la littérature anglaise, souvent réalisées par la BBC. Au théâtre sont venus s’agréger d’autres styles au fil des années, dont les récits à énigmes et des textes contemporains.Le style très reconnaissable de cette émission phare de PBS a été parodié à plusieurs reprises notamment lors de l’épisode Storyteller (9.16) avec la narration initiale cette fois assurée par Andrew
Le style simili documentaire de l’émission proprement dite des Ghostfacers évoque clairement celui du docudrama Ghost Hunters (Les Traqueurs de Fantômes), suivant les enquêtes d’un groupe de pseudo enquêteurs du Paranormal. L’émission est diffusée de puis 2004 sur Syfy et l’a été en France du D8. D’autres émissions du même genre existent : Ghost Adventures, The Dead Files ou encore la française R.I.P. (Recherches, Investigations, Paranormal), diffusée sur D17 etW9.
La fête d’anniversaire macabre reprend l’idée du film d’horreur culte Happy Birthday to Me (1981). La même équipe de production canadienne réalisa simultanément My Bloody Valentine, qui participa lui-aussi à la vogue des Slasher Movies durant les années 80. Un remake, My Bloody Valentine 3D, fut filmé en 2008, durent la grève des scénaristes, avec la participation de Jensen Ackles.
L'épisode est considéré comme le pilote de la web série brossant la geste des Facers (Ghostfacers, 2010) et tournée sur le même mode de téléréalité.
L'intégralité de la websérie (10 épisodes de 3 min, ici regroupés)
https://vimeo.com/87444533
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Re: Série "Supernatural"
Long distance call évoque l'épisode du même nom de la Twilight Zone, dont il reprend l’argument (un parent décédé demandant à un vivant de se tuer pour le rejoindre). Mais il faut avouer que l’excellent Jeremy Carver semble bien moins à son aise sur ce sujet que sur le piège temporel précédent, ne parvenant pas à dépasser une intrigue convenue de départ : prévisibilité intégrale des situations, monstre sans personnalité, effets faciles et répétitifs, action comme cache-misère… le sujet de l’épisode se prêtait à l’émotion (comme chez Charles Beaumont), ou la terreur psychologique, mais ne marche clairement pas dans le suspense visuel, in fine la « ligne éditoriale » de Kripke, ce qui condamne d’entrée la tentative de Carver.
Malgré une introduction fort effrayante, l’épisode rabâche sans cesse son unique ressort surnaturel : les coups de téléphone de « l’au-delà », variée seulement lors de la séquence de l’ordinateur (manifestement pompée sur Ghost, mais bon…). On ne croit pas un seul instant à un appel de John, ce qui ruine le suspense général de l’épisode. La fausse piste du téléphone d’Edison eut pu fonctionner si elle avait été maintenue plus longtemps au lieu d’être rapidement expédiée en une scène. De fait, l’on assiste à une scission de l’intrigue en deux où chacun des bros part de son côté ; or l’expérience nous apprend souvent que séparer un duo d’héros dans une enquête la prive de sa dynamique, tout en rendant difficile la cohabitation des deux segments. Long distance call n’y échappe pas, le rythme s’effondrant dès que Sam rend visite à la fille harcelée. De fait, Carver se voit obligé de dénouer ses récits par de l’action pure, sans résolution agencée. L’absence de personnalisation des rôles secondaires est un autre problème, chez des victimes transparentes ou un monstre-du-jour certes bien ignoble, mais qui à part ouvrir les crocs et se friter avec Sammy ne dégage absolument rien. Ce serait un moindre mal si son action parlait pour lui (comme le Djinn de What is and what should never be), mais la répétition à satiété de son plan ne joue pas en sa faveur.
On apprécie quelques traits épars : alors même leur père a été crématisé il y a 2 ans, les Weuh parviennent encore à se disputer à son propos (niveau famille dysfonctionnelle, ils sont clairement en haut du panier), l’employé du téléphone accro au X et nos bros en durs de durs à cuire suscitent quelques rires, tandis que la critique d’une société hyperconnectée et ne pouvant se passer des outils de communication affleure sous le discours du monstre. L’épisode reste cependant le trou d’air de la saison. (*)
Malgré une introduction fort effrayante, l’épisode rabâche sans cesse son unique ressort surnaturel : les coups de téléphone de « l’au-delà », variée seulement lors de la séquence de l’ordinateur (manifestement pompée sur Ghost, mais bon…). On ne croit pas un seul instant à un appel de John, ce qui ruine le suspense général de l’épisode. La fausse piste du téléphone d’Edison eut pu fonctionner si elle avait été maintenue plus longtemps au lieu d’être rapidement expédiée en une scène. De fait, l’on assiste à une scission de l’intrigue en deux où chacun des bros part de son côté ; or l’expérience nous apprend souvent que séparer un duo d’héros dans une enquête la prive de sa dynamique, tout en rendant difficile la cohabitation des deux segments. Long distance call n’y échappe pas, le rythme s’effondrant dès que Sam rend visite à la fille harcelée. De fait, Carver se voit obligé de dénouer ses récits par de l’action pure, sans résolution agencée. L’absence de personnalisation des rôles secondaires est un autre problème, chez des victimes transparentes ou un monstre-du-jour certes bien ignoble, mais qui à part ouvrir les crocs et se friter avec Sammy ne dégage absolument rien. Ce serait un moindre mal si son action parlait pour lui (comme le Djinn de What is and what should never be), mais la répétition à satiété de son plan ne joue pas en sa faveur.
On apprécie quelques traits épars : alors même leur père a été crématisé il y a 2 ans, les Weuh parviennent encore à se disputer à son propos (niveau famille dysfonctionnelle, ils sont clairement en haut du panier), l’employé du téléphone accro au X et nos bros en durs de durs à cuire suscitent quelques rires, tandis que la critique d’une société hyperconnectée et ne pouvant se passer des outils de communication affleure sous le discours du monstre. L’épisode reste cependant le trou d’air de la saison. (*)
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Re: Série "Supernatural"
Long Distance Call traite d'un des grands classiques du Fantastique, l'appel en provenance d'outre tombe, de l’épisode de La Quatrième Dimension du même nom à Poltergeist II (1986) en passant par Making Contact (1985). On apprécie que Supernatural s’empare pleinement du sujet, en y apportant sa touche particulière. Foin de quête spirituelle ou d'émoi psychologique (hormis la relation filiale entre John et Dean, déjà examinée sous toutes les coutures), mais place à un Monstre de la Semaine résolument efficace. En effet, entre le cynisme de son procédé, son sourire si aiguisé et son humour à froid, le roi du téléphone constitue un bel adversaire. Derrière ces péripéties, le récit brosse l’amer portrait toujours d’une Humanité toujours enfermée dans la solitude, malgré le développement des moyens de communication.
Par ailleurs la présence de plus en plus tangible de la date fatale se voit également bien rendue, il est poignant de voir avec quel empressement Dean s’accroche à n’importe quel espoir, de ce point de vue l’épisode met déjà en orbite l’arc final. Encore que Dean pourrait encore résulter davantage désespéré : après tout que son âme soi dévorée pourrait constituer un moyen d’échapper à l’Enfer (oui, être un tantinet psychopathe ne fait jamais de mal). On aime toujours quand une série télé nous entraîne dans des endroits originaux ou insolites et ce central téléphonique reste une belle trouvaille, de même que son opérateur totalement fondu. Un épisode solide, souffrant d'un certain classicisme de sa chasse au monstre le rendant parfois prévisible. (***)
Anecdotes :
Dean vante à Stewie les mérites de son site fétiche, BustyAsianBeauties, évoqué pour la première fois dans Tall Tales et devenu une running joke de la série.
Les bros se font passer pour des policiers nommés Raimi et Campbell, une référence à Sam Raimi et à son acteur fétiche Bruce Campbell (Evil Dead, Xena la Guerrière…). Campbell fut également l’un des acteurs initialement envisagés par Kripke pour le rôle de John Winchester.
Sur le message de son répondeur, Dean indique se nommer Herman Munster. Il s’agit en fait du chef de famille de la série Les Monstres. Celui-ci évoque clairement la créature de Frankenstein, tout comme le Lurch de la série rivale, La Famille Addams.
La voix de John est bien assurée par Jeffrey Dean Morgan, crédité au générique comme Special Guest Star.
Par ailleurs la présence de plus en plus tangible de la date fatale se voit également bien rendue, il est poignant de voir avec quel empressement Dean s’accroche à n’importe quel espoir, de ce point de vue l’épisode met déjà en orbite l’arc final. Encore que Dean pourrait encore résulter davantage désespéré : après tout que son âme soi dévorée pourrait constituer un moyen d’échapper à l’Enfer (oui, être un tantinet psychopathe ne fait jamais de mal). On aime toujours quand une série télé nous entraîne dans des endroits originaux ou insolites et ce central téléphonique reste une belle trouvaille, de même que son opérateur totalement fondu. Un épisode solide, souffrant d'un certain classicisme de sa chasse au monstre le rendant parfois prévisible. (***)
Anecdotes :
Dean vante à Stewie les mérites de son site fétiche, BustyAsianBeauties, évoqué pour la première fois dans Tall Tales et devenu une running joke de la série.
Les bros se font passer pour des policiers nommés Raimi et Campbell, une référence à Sam Raimi et à son acteur fétiche Bruce Campbell (Evil Dead, Xena la Guerrière…). Campbell fut également l’un des acteurs initialement envisagés par Kripke pour le rôle de John Winchester.
Sur le message de son répondeur, Dean indique se nommer Herman Munster. Il s’agit en fait du chef de famille de la série Les Monstres. Celui-ci évoque clairement la créature de Frankenstein, tout comme le Lurch de la série rivale, La Famille Addams.
La voix de John est bien assurée par Jeffrey Dean Morgan, crédité au générique comme Special Guest Star.
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Re: Série "Supernatural"
Si je termine pas cette saison tachycarde, ce sera un miracle...
Time is on my side (c’est moi ou un prix est décerné pour le scénariste qui trouvera le titrequitue ?) est le type même de l’épisode commençant franchement moyen pour ensuite monter dans un crescendo fulgurant jusqu’à un final d’anthologie, ici un des plus glaçants de toute la série. Comme dans l’épisode précédent, les deux histoires de l’épisode doivent cohabiter, entravant leurs développements respectifs. Cependant, une cohérence est assurée par le sablier du destin de Dean dont le sable a bientôt fini de s’écouler, atténuant la sensation. Si l’horreur physique de l’enquête du jour est bien fignolée, c’est bien pour la conclusion-choc de l’arc Bela que l’épisode réussit son coup, avec une double confrontation finale d’une intensité dantesque.
L’intrigue du docteur attire l’attention par ses meurtres bien sanguinolents. Mention à l’ablation chirurgicale du cœur (idée géniale du cardiomètre), un des plus gros moments de gore total de toute la série, joyeusement immonde (il se confirme que l’auteure est encore plus sanguinaire que son patron, l’élève dépasse le maître). Cependant, l’enquête sur le mad doctor reste très minimale - l’intérêt de l’histoire s’axe davantage sur Bela - la personnalité totalement perverse du docteur n’y pallie pas totalement, malgré un Billy Drago halluciné. Cette variation sur le thème de Frankenstein n’est pas sans évoquer le Some assembly required de Buffy mais en plus horrifique et malsain. On éprouve un vrai plaisir quand un Dean très inspiré se débarrasse de lui via un traitement parfaitement sadique (qui n’est pas sans rappeler le châtiment d’Arvin Sloane à la fin d’Alias). Mais le docteur agit aussi comme révélateur des ténèbres de Sam, qui à son tour ne veut rien moins que violer les lois de la nature pour sauver son frangin. À ce titre, la dispute entre Dean et Sam, habituellement le « raisonnable », se montre d’une grande intensité, le premier préférant les flammes éternelles que de devenir un de ces monstres qu’il ne cesse de combattre (l’affaire Gordon est encore fraîche). Sam, toujours plus fuyant et adepte des solutions extrêmes, est plus inquiétant que jamais, tandis que Dean touche par son abnégation à rester fidèle à soi-même, fut-ce son éternité soit en jeu.
C’est cependant pour la clôture de The Bela Talbot affair que l’épisode culmine à ses cimes. Supernatural, assumant toujours ses influences, fait hurler de rire tous les X-Philes de la Terre (et au-delà) en donnant un rôle d’informateur pas commode à Steven Williams, qui incarnait le misanthrope Mr.X, l’informateur le moins… souriant on va dire, de Fox Mulder ! Sa longue scène avec Dean se montre passionnante par la présentation de ce chasseur paranoïaque misanthrope, demandant à Dean une sacrée dose de patience pour le voir cracher la vérité morceau par morceau. La confrontation Dean/Bela se montre électrique, leur tension, pour aussi antagoniste qu’elle soit, n’est curieusement pas dénuée de tension sexuelle : dialogues bruts, interprétation tendue, gros plans continuels, haine transpirant du visage de Jensen Ackles… la scène atteint une concentration de suspense inouïe, tandis qu’est dévoilé le secret de Bela. C’est cependant pour sa coda, chef-d’œuvre absolu de terreur glacée, que Time is on my side demeure incontournable (ah, le fatal décompte des minutes), lorsqu’explose la tragédie de Bela, qui par son individualisme, son orgueil, et surtout sa fierté à ne pas demander de l’aide, cloue son propre cercueil, et s’effondrant doucement devant l’inéluctable (magnétique Lauren Cohan), une vraie justice poétique. Jamais plan final n’aura exprimé un couperet de guillotine plus tranchant que ce bruit de porte fracassée… Tout semble aussi perdu pour Dean, et les chiens de l’enfer arrivent maintenant pour réclamer leur proie... (***)
Time is on my side (c’est moi ou un prix est décerné pour le scénariste qui trouvera le titrequitue ?) est le type même de l’épisode commençant franchement moyen pour ensuite monter dans un crescendo fulgurant jusqu’à un final d’anthologie, ici un des plus glaçants de toute la série. Comme dans l’épisode précédent, les deux histoires de l’épisode doivent cohabiter, entravant leurs développements respectifs. Cependant, une cohérence est assurée par le sablier du destin de Dean dont le sable a bientôt fini de s’écouler, atténuant la sensation. Si l’horreur physique de l’enquête du jour est bien fignolée, c’est bien pour la conclusion-choc de l’arc Bela que l’épisode réussit son coup, avec une double confrontation finale d’une intensité dantesque.
L’intrigue du docteur attire l’attention par ses meurtres bien sanguinolents. Mention à l’ablation chirurgicale du cœur (idée géniale du cardiomètre), un des plus gros moments de gore total de toute la série, joyeusement immonde (il se confirme que l’auteure est encore plus sanguinaire que son patron, l’élève dépasse le maître). Cependant, l’enquête sur le mad doctor reste très minimale - l’intérêt de l’histoire s’axe davantage sur Bela - la personnalité totalement perverse du docteur n’y pallie pas totalement, malgré un Billy Drago halluciné. Cette variation sur le thème de Frankenstein n’est pas sans évoquer le Some assembly required de Buffy mais en plus horrifique et malsain. On éprouve un vrai plaisir quand un Dean très inspiré se débarrasse de lui via un traitement parfaitement sadique (qui n’est pas sans rappeler le châtiment d’Arvin Sloane à la fin d’Alias). Mais le docteur agit aussi comme révélateur des ténèbres de Sam, qui à son tour ne veut rien moins que violer les lois de la nature pour sauver son frangin. À ce titre, la dispute entre Dean et Sam, habituellement le « raisonnable », se montre d’une grande intensité, le premier préférant les flammes éternelles que de devenir un de ces monstres qu’il ne cesse de combattre (l’affaire Gordon est encore fraîche). Sam, toujours plus fuyant et adepte des solutions extrêmes, est plus inquiétant que jamais, tandis que Dean touche par son abnégation à rester fidèle à soi-même, fut-ce son éternité soit en jeu.
C’est cependant pour la clôture de The Bela Talbot affair que l’épisode culmine à ses cimes. Supernatural, assumant toujours ses influences, fait hurler de rire tous les X-Philes de la Terre (et au-delà) en donnant un rôle d’informateur pas commode à Steven Williams, qui incarnait le misanthrope Mr.X, l’informateur le moins… souriant on va dire, de Fox Mulder ! Sa longue scène avec Dean se montre passionnante par la présentation de ce chasseur paranoïaque misanthrope, demandant à Dean une sacrée dose de patience pour le voir cracher la vérité morceau par morceau. La confrontation Dean/Bela se montre électrique, leur tension, pour aussi antagoniste qu’elle soit, n’est curieusement pas dénuée de tension sexuelle : dialogues bruts, interprétation tendue, gros plans continuels, haine transpirant du visage de Jensen Ackles… la scène atteint une concentration de suspense inouïe, tandis qu’est dévoilé le secret de Bela. C’est cependant pour sa coda, chef-d’œuvre absolu de terreur glacée, que Time is on my side demeure incontournable (ah, le fatal décompte des minutes), lorsqu’explose la tragédie de Bela, qui par son individualisme, son orgueil, et surtout sa fierté à ne pas demander de l’aide, cloue son propre cercueil, et s’effondrant doucement devant l’inéluctable (magnétique Lauren Cohan), une vraie justice poétique. Jamais plan final n’aura exprimé un couperet de guillotine plus tranchant que ce bruit de porte fracassée… Tout semble aussi perdu pour Dean, et les chiens de l’enfer arrivent maintenant pour réclamer leur proie... (***)
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Re: Série "Supernatural"
Émoi dans le fandom Supernatural, il vient d'être annoncé que, pour la toute première fois de la série, le season finale ne sera pas écrit par le showrunner en personne. Alors que l'on attend la décision sur une éventuelle reconduction courant mars, tout le monde se demande ce que cela signifie au juste.
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Re: Série "Supernatural"
Supernatural s'inspire de Buffy, non ? Eh bien, même là, c'est la même chose : Joss Whedon avait délégué à David Fury le finale de la saison 6 car il était occupé sur Angel et Firefly. Une recherche m'apprend que Jeremy Carver est en train de créer une nouvelle série : Frequency (d'après le film Fréquence interdite). Son pitch a été accepté par NBC et il écrit et produit en ce moment le pilote, ce qui fait qu'il délègue à Andrew Dabb le 11-23.
La question est "est-ce que Carver va quitter la série ?". Si la chaîne ne donne pas suite, Carver restera sans doute à son poste. Si le pilote donne naissance à une série, ce sera à Carver de choisir s'il veut se concentrer uniquement sur Frequency, ou s'il se sent capable de diriger deux séries en même temps.
Toutefois, je serais étonné que CW prenne en compte ce changement pour savoir si la série sera reconduite ou pas, ce n'est pas la première fois que la série aurait un changement de showrunner.
Sinon, ce n'est pas tout à fait la première fois : Sera Gamble était aux manettes de la saison 6, et c'est Kripke qui a écrit le finale, mais là je chipote.
La question est "est-ce que Carver va quitter la série ?". Si la chaîne ne donne pas suite, Carver restera sans doute à son poste. Si le pilote donne naissance à une série, ce sera à Carver de choisir s'il veut se concentrer uniquement sur Frequency, ou s'il se sent capable de diriger deux séries en même temps.
Toutefois, je serais étonné que CW prenne en compte ce changement pour savoir si la série sera reconduite ou pas, ce n'est pas la première fois que la série aurait un changement de showrunner.
Sinon, ce n'est pas tout à fait la première fois : Sera Gamble était aux manettes de la saison 6, et c'est Kripke qui a écrit le finale, mais là je chipote.
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Re: Série "Supernatural"
J'espère que la nouvelle tombera au plus tôt...
C'est avec un impact total que Time is on My Side (un titre très Doctor Who) frappe les trois coups d’un grand final idéalement mis en orbite (le rôle par excellence d’un avant dernier épisode). La théorie folle retenue par Sam souligne éloquemment l'étendue de son désespoir et nous vaut une de ces intenses confrontations fraternelles ayant émaillé la saison. Le Dr Zombie est vraiment un méchant de haut vol, d'autant que les auteurs ne mégotent pas sur leurs effets et qu'il se voit interprété par le toujours génial Billy Drago. La scène de l'enterrement du frigo demeure sans doute l'un des plus horrifiques de Supernatural, tendance Contes de la Crypte. Les Winchester ne rigolent pas, nous oui. Les guests apparaissent d'ailleurs remarquables, puisque Steven Williams réussit une magistrale entrée en matière pour Rufus. Un histoire à la Buffy (Some Assembly Required, 2-02) avec une figure emblématique des X-Files, rarement la série aura aussi clairement affiché son double héritage.
On retiendra cependant avant tout les bouleversants et au combien dramatiques adieux de Bela, après que la séquence du Colt eut porté à son paroxysme cette captivante relation d'attraction/répulsion l'unissant à Dean. Tout le flash back et la conversation téléphonique entre elle et Dean (et sa conclusion) résulte absolument magistrale d'interprétation et de mise en scène. Jusqu’au bout Lauren Vohan aura défendu son personnage avec éclat, Le spectateur en a réellement le souffle coupé. On note d'ailleurs que Bela reste également la grande victime de la grève des scénaristes, son passionnait parcours se voyant abrégé (trop d'informations et de péripéties concentrées sur un unique épisode), alors que, contrairement à Ruby et Dean, elle ne reviendra plus par la suite. Avec le Colt, c'est le dernier espoir envisageable pour Dean qui s'évanouit, tandis qu'il vient d'avoir un aperçu pour le moins éloquent de son futur (très) immédiat. Tout est en place pour un éprouvant final, jusqu'au bout du suspense. (****)
Anecdotes :
Le titre original Time Is on My Side est celui d’une chanson initialement interprétée par le tromboniste de jazz Kai Winding est son orchestre (1963). La version la plus connue en demeure toutefois la reprise effectuée par les Rolling Stones l’année suivante. Le succès rencontré par ce tube devait leur ouvrir les portes du marché américain, avec l’album 12 X 5, essentiellement composé de reprises. La chanson a également été employée dans le film Le Témoin du Mal (998), où elle était sifflotée par un démon nommé Azazel (comme les Yeux jaunes), chaque fois qu’il possédait l’une de ses victimes.
Quand Sam étudie les empreintes digitales, Dean rétorque Okay, great. My man Dave Caruso will be stoked to hear it. Il s’agit d’une référence à cet acteur marquant des séries policières (Capitaine Furillo, New York Police Blues, Les Experts : Miami).
Quand déclare qu’il va lui aussi pendre la pilule magique, Dean déclare : What is this, Sid and Nancy ? Il s’agit du leader des Sex Pistols, Sid Vicious et de sa fiancée Nancy Spungen, grands consommateurs de stupéfiants. En 1978 Nancy était découverte assassinée dans la chambre d’hôtel de Sid ce dernier décédait quatre mois plus tard d’une overdose.
L’épisode marque la disparition de Bela Talbot, que l’on ne reverra plus par la suite, alors que nous en sommes à la saison 11. Kripke a indiqué que malgré le potentiel du personnage, la décision de la faire mourir était due à la difficulté d’avoir à justifier à chaque fois d’une rencontre au sein d’une série itinérante, mais aussi à son manque de popularité au sein du public de la série. Les fans tenaient à ce que Supernatural demeure exclusivement la série de Dean et Sam, l’épisode ayant le plus développé la présence de Bela, Red sky at morning, était celui ayant été le plus mal accueilli.
Ici incarné par Billy Drago, grand spécialiste es vilains (Les Incorruptibles, Charmed, X-Files Brisco County...), Dr. Tom Benton est une légende urbaine issue du folklore américain. Vers 1816, de retour d’études menées en Allemagne, ce bon docteur du New Hampshire aurait mené des expériences sur l’immortalité, conduisant d’abord à la mort d’animaux, puis d’autochtones. Ces travaux maudits l’auraient conduit à devenir une espèce de mort vivant dont des apparitions furent relevées par des habitants de la région tout au long du XIXème et du Xxième siècles, prélevant des vies pour alimenter la sienne.
Dean déclare Yeah, zombie with skills, Dr. Quinn, Medicine Zombie, un clin d’œil à la série Dr. Quinn, femme médecin (1993-1998). Son actrice principale, Jane Seymour (la Solitaire de 007), avait également joué la mère du personnage de Jensen Ackles dans Smallville, Jason Teague, le petit ami de Lana en saison 4. Jason fut tué par une chute de météorites à la fin de cette saison, alors que Jensen avait été embauché pour la suivante, mais il quitta Smallville pour Supernatural.
L’excellent Steven Williams (Rufus Turner) avait préalablement travaillé avec Kim Manners dans 21 Jump Street (le Capitaine Fuller) et, bien entendu, dans les X-Files, où il incarnait X, le glacial informateur de Fox Mulder. Il apparaît également dans The Equalizer, Stargate SG-1, Véronica Mars... Rufus va participer à six épisodes de Supernatural, dont un retour en saison 11, lors de l’épisode Safe House.
Lors de l’épisode The Real Ghostbusters (5.09), Becky, la grande fan des romans Supernatural, révélera qu’en fait Bela n’a pas remis le Colt à Lilith, mais au bras droit de celle-ci, Crowley. Alors chef des Démons des Carrefours, il est appelé à devenir le Roi de l’Enfer et l’ennemi récurrent des Frères Winchester, mais aussi leur associé occasionnel. Il leur rendra d’ailleurs le Colt lors de l’épisode suivant, Abandon All Hope.
C'est avec un impact total que Time is on My Side (un titre très Doctor Who) frappe les trois coups d’un grand final idéalement mis en orbite (le rôle par excellence d’un avant dernier épisode). La théorie folle retenue par Sam souligne éloquemment l'étendue de son désespoir et nous vaut une de ces intenses confrontations fraternelles ayant émaillé la saison. Le Dr Zombie est vraiment un méchant de haut vol, d'autant que les auteurs ne mégotent pas sur leurs effets et qu'il se voit interprété par le toujours génial Billy Drago. La scène de l'enterrement du frigo demeure sans doute l'un des plus horrifiques de Supernatural, tendance Contes de la Crypte. Les Winchester ne rigolent pas, nous oui. Les guests apparaissent d'ailleurs remarquables, puisque Steven Williams réussit une magistrale entrée en matière pour Rufus. Un histoire à la Buffy (Some Assembly Required, 2-02) avec une figure emblématique des X-Files, rarement la série aura aussi clairement affiché son double héritage.
On retiendra cependant avant tout les bouleversants et au combien dramatiques adieux de Bela, après que la séquence du Colt eut porté à son paroxysme cette captivante relation d'attraction/répulsion l'unissant à Dean. Tout le flash back et la conversation téléphonique entre elle et Dean (et sa conclusion) résulte absolument magistrale d'interprétation et de mise en scène. Jusqu’au bout Lauren Vohan aura défendu son personnage avec éclat, Le spectateur en a réellement le souffle coupé. On note d'ailleurs que Bela reste également la grande victime de la grève des scénaristes, son passionnait parcours se voyant abrégé (trop d'informations et de péripéties concentrées sur un unique épisode), alors que, contrairement à Ruby et Dean, elle ne reviendra plus par la suite. Avec le Colt, c'est le dernier espoir envisageable pour Dean qui s'évanouit, tandis qu'il vient d'avoir un aperçu pour le moins éloquent de son futur (très) immédiat. Tout est en place pour un éprouvant final, jusqu'au bout du suspense. (****)
Anecdotes :
Le titre original Time Is on My Side est celui d’une chanson initialement interprétée par le tromboniste de jazz Kai Winding est son orchestre (1963). La version la plus connue en demeure toutefois la reprise effectuée par les Rolling Stones l’année suivante. Le succès rencontré par ce tube devait leur ouvrir les portes du marché américain, avec l’album 12 X 5, essentiellement composé de reprises. La chanson a également été employée dans le film Le Témoin du Mal (998), où elle était sifflotée par un démon nommé Azazel (comme les Yeux jaunes), chaque fois qu’il possédait l’une de ses victimes.
Quand Sam étudie les empreintes digitales, Dean rétorque Okay, great. My man Dave Caruso will be stoked to hear it. Il s’agit d’une référence à cet acteur marquant des séries policières (Capitaine Furillo, New York Police Blues, Les Experts : Miami).
Quand déclare qu’il va lui aussi pendre la pilule magique, Dean déclare : What is this, Sid and Nancy ? Il s’agit du leader des Sex Pistols, Sid Vicious et de sa fiancée Nancy Spungen, grands consommateurs de stupéfiants. En 1978 Nancy était découverte assassinée dans la chambre d’hôtel de Sid ce dernier décédait quatre mois plus tard d’une overdose.
L’épisode marque la disparition de Bela Talbot, que l’on ne reverra plus par la suite, alors que nous en sommes à la saison 11. Kripke a indiqué que malgré le potentiel du personnage, la décision de la faire mourir était due à la difficulté d’avoir à justifier à chaque fois d’une rencontre au sein d’une série itinérante, mais aussi à son manque de popularité au sein du public de la série. Les fans tenaient à ce que Supernatural demeure exclusivement la série de Dean et Sam, l’épisode ayant le plus développé la présence de Bela, Red sky at morning, était celui ayant été le plus mal accueilli.
Ici incarné par Billy Drago, grand spécialiste es vilains (Les Incorruptibles, Charmed, X-Files Brisco County...), Dr. Tom Benton est une légende urbaine issue du folklore américain. Vers 1816, de retour d’études menées en Allemagne, ce bon docteur du New Hampshire aurait mené des expériences sur l’immortalité, conduisant d’abord à la mort d’animaux, puis d’autochtones. Ces travaux maudits l’auraient conduit à devenir une espèce de mort vivant dont des apparitions furent relevées par des habitants de la région tout au long du XIXème et du Xxième siècles, prélevant des vies pour alimenter la sienne.
Dean déclare Yeah, zombie with skills, Dr. Quinn, Medicine Zombie, un clin d’œil à la série Dr. Quinn, femme médecin (1993-1998). Son actrice principale, Jane Seymour (la Solitaire de 007), avait également joué la mère du personnage de Jensen Ackles dans Smallville, Jason Teague, le petit ami de Lana en saison 4. Jason fut tué par une chute de météorites à la fin de cette saison, alors que Jensen avait été embauché pour la suivante, mais il quitta Smallville pour Supernatural.
L’excellent Steven Williams (Rufus Turner) avait préalablement travaillé avec Kim Manners dans 21 Jump Street (le Capitaine Fuller) et, bien entendu, dans les X-Files, où il incarnait X, le glacial informateur de Fox Mulder. Il apparaît également dans The Equalizer, Stargate SG-1, Véronica Mars... Rufus va participer à six épisodes de Supernatural, dont un retour en saison 11, lors de l’épisode Safe House.
Lors de l’épisode The Real Ghostbusters (5.09), Becky, la grande fan des romans Supernatural, révélera qu’en fait Bela n’a pas remis le Colt à Lilith, mais au bras droit de celle-ci, Crowley. Alors chef des Démons des Carrefours, il est appelé à devenir le Roi de l’Enfer et l’ennemi récurrent des Frères Winchester, mais aussi leur associé occasionnel. Il leur rendra d’ailleurs le Colt lors de l’épisode suivant, Abandon All Hope.
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Re: Série "Supernatural"
Bon, ça y'est, je suis officiellement tué...
Impitoyable course à la mort alimentée par l’énergie du désespoir, No rest for the wicked (encore un titre massif) est parcouru de bout en bout par un souffle tragique, pierre de touche d’une saison toujours plus inéluctable. Cet ultime sursaut condense action, émotion, horreur avec un rare impact, tout en exprimant un sombre fatalisme chez un Dean ne cessant de passer de la révolte à la résignation. Lilith dirige les débats par sa perversité foisonnante, donnant au duel final et sa coda d’apocalypse toute l’intensité nécessaire pour rendre KO le spectateur littéralement assommé par la violence envahissant l’écran.
Kripke reste fidèle à la bonne vieille recette Anasazi X-Filesienne : le finale s’articule autour d’une kyrielle de scènes toutes plus haletantes les unes que les autres. À partir de la prémonitoire introduction, un sentiment d’urgence sans espoir déverse toute sa frénésie, jusqu’à diviser les deux frères : Sam est prêt à faire un pacte ambigu avec Ruby, même si cela doit le transformer en serviteur de ténèbres, là où Dean refuse de prendre une porte de sortie qui le condamnerait. L’amour fraternel, soubassement de la série, s’exprime d’une manière particulièrement forte et déchirante alors que les frères sont prêts à tout pour l’autre (leur duo chanté dans l’Impala), mais cela s’étend aussi à l’amour paternel lorsque Bobby ne veut pas laisser ceux qu’il considère comme ses fils s’amuser sans lui avec Lilith ; c’est simple et beau. Le retour de Ruby s’effectue avec un grand impact, consommant ouvertement la terreur de Dean, qui ne va cesser de descendre un escalier sans fin vers l’horreur alors que les démons forment un cercle de plus en plus rapproché autour de lui. Chaque poussée du crescendo parvenant à rendre la situation plus terrible pour lui, mais aussi pour Sam, dont la passivité volontaire ne se montre pas moins douloureuse, sa peur l’empêchant de prendre un ascendant qui pourtant serait décisif, comme il le réalisera hélas trop tard.
Supernatural raffole des enfants démoniaques, une des figures les plus dérangeantes qui soit par cette incarnation de l’innocence devenue outil du démon. Elle nous offre à cette occasion un des plus splendides représentants de cette espèce avec Lilith, dans un remake avoué de It’s a good life, un des épisodes les plus effrayants de La Quatrième Dimension. On retrouve la figure de cet enfant-roi semant la terreur dans une respectable petite famille, jouet de ses caprices abominables et mortels. La pure petite fille s’y montre aussi gratuitement sadique qu’Anthony Fremont ; l’épisode ne rougit en rien de la comparaison avec son modèle, surtout grâce à Sierra McCormick, incarnation vivante de ce cauchemar éveillé, et au juste focus sur sa famille se délabrant toujours davantage.
Mais c’est dans ses cinq dernières minutes que le finale déchaîne un furieux pandémonium, lors d’un tonitruant twist final achevant de crucifier les derniers grammes d’espoir des frères - Katie Cassidy signe sa meilleure performance, on aura rarement vu autant de folie dans le jeu d’une actrice - L’éviscération sauvage de Dean (quelle mise en scène !) se montre si gorissime qu’elle traumatisera même les mordus du genre, surtout qu’elle est couplée à la démence de la démone et à l’impuissance révulsée de Sam. On aura jamais autant haï les Hellhounds pour leur suprême violence. Le plan final achève de couler dans le marbre ces pures 42 minutes de cauchemar. L'anxiogène réalisation de Kim Manners, au sommet de son talent de conteur horrifique, termine de faire de No rest for the wicked un des finales les plus ouvertement choquants de la télévision. (****)
Impitoyable course à la mort alimentée par l’énergie du désespoir, No rest for the wicked (encore un titre massif) est parcouru de bout en bout par un souffle tragique, pierre de touche d’une saison toujours plus inéluctable. Cet ultime sursaut condense action, émotion, horreur avec un rare impact, tout en exprimant un sombre fatalisme chez un Dean ne cessant de passer de la révolte à la résignation. Lilith dirige les débats par sa perversité foisonnante, donnant au duel final et sa coda d’apocalypse toute l’intensité nécessaire pour rendre KO le spectateur littéralement assommé par la violence envahissant l’écran.
Kripke reste fidèle à la bonne vieille recette Anasazi X-Filesienne : le finale s’articule autour d’une kyrielle de scènes toutes plus haletantes les unes que les autres. À partir de la prémonitoire introduction, un sentiment d’urgence sans espoir déverse toute sa frénésie, jusqu’à diviser les deux frères : Sam est prêt à faire un pacte ambigu avec Ruby, même si cela doit le transformer en serviteur de ténèbres, là où Dean refuse de prendre une porte de sortie qui le condamnerait. L’amour fraternel, soubassement de la série, s’exprime d’une manière particulièrement forte et déchirante alors que les frères sont prêts à tout pour l’autre (leur duo chanté dans l’Impala), mais cela s’étend aussi à l’amour paternel lorsque Bobby ne veut pas laisser ceux qu’il considère comme ses fils s’amuser sans lui avec Lilith ; c’est simple et beau. Le retour de Ruby s’effectue avec un grand impact, consommant ouvertement la terreur de Dean, qui ne va cesser de descendre un escalier sans fin vers l’horreur alors que les démons forment un cercle de plus en plus rapproché autour de lui. Chaque poussée du crescendo parvenant à rendre la situation plus terrible pour lui, mais aussi pour Sam, dont la passivité volontaire ne se montre pas moins douloureuse, sa peur l’empêchant de prendre un ascendant qui pourtant serait décisif, comme il le réalisera hélas trop tard.
Supernatural raffole des enfants démoniaques, une des figures les plus dérangeantes qui soit par cette incarnation de l’innocence devenue outil du démon. Elle nous offre à cette occasion un des plus splendides représentants de cette espèce avec Lilith, dans un remake avoué de It’s a good life, un des épisodes les plus effrayants de La Quatrième Dimension. On retrouve la figure de cet enfant-roi semant la terreur dans une respectable petite famille, jouet de ses caprices abominables et mortels. La pure petite fille s’y montre aussi gratuitement sadique qu’Anthony Fremont ; l’épisode ne rougit en rien de la comparaison avec son modèle, surtout grâce à Sierra McCormick, incarnation vivante de ce cauchemar éveillé, et au juste focus sur sa famille se délabrant toujours davantage.
Mais c’est dans ses cinq dernières minutes que le finale déchaîne un furieux pandémonium, lors d’un tonitruant twist final achevant de crucifier les derniers grammes d’espoir des frères - Katie Cassidy signe sa meilleure performance, on aura rarement vu autant de folie dans le jeu d’une actrice - L’éviscération sauvage de Dean (quelle mise en scène !) se montre si gorissime qu’elle traumatisera même les mordus du genre, surtout qu’elle est couplée à la démence de la démone et à l’impuissance révulsée de Sam. On aura jamais autant haï les Hellhounds pour leur suprême violence. Le plan final achève de couler dans le marbre ces pures 42 minutes de cauchemar. L'anxiogène réalisation de Kim Manners, au sommet de son talent de conteur horrifique, termine de faire de No rest for the wicked un des finales les plus ouvertement choquants de la télévision. (****)
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Supernatural"
Sacré final effectivement ! Je t'envoie demain mes critiques et les IS.
No rest for the wicked constitue bien le final épique et sur le fil du rasoir que l’on espérait ; outre le coup de génie de renoncer au happy end trop facile, les auteurs se montrent remarquablement sadiques, cette fois non pas envers les Winchester, mais bien envers le spectateur. Parce ce que le prodige de l’épisode, par sa narration et son timing, consiste à ce que jusque bout, avec une totale véracité, on peut (et on veut) y croire. Un remarquable travail, nous faisant demeurer en haleine jusqu’à l’effroyable dénouement. Alors oui, la situation est objectivement désespérée, mais après tout ce sont les Winchester, ils marquent des points et le vieux Bobby, toujours si rusé, entre dans la danse. Les diaboliques scénaristes ont l’habileté de concentrer sur sa conclusion toute l’essence de ce final vers lequel converge toute la saison, afin d’encore en optimiser l’impact, au bout du suspense. Plusieurs excellentes scènes viennent encore rehausser le succès de cet ébouriffant final, comme les scènes d’adieux dignes mais bouleversantes entre les deux frères, ou le cri du cœur de Bobby (la famille ne s’arrête pas au sang). Même la Ruby de XX, enfin réellement expressive, tient là son meilleur épisode. On aime comment, après une tirade absolument magnifique, Dean décide tout de même de balancer par dessus bord la dignité chevaleresque, pour se battre jusqu’au bout. C’est ça, un Chasseur, pas un Perceval en armure et oriflamme.
Sous nos yeux éberlués, Lilith nous gratifie également d’un savoureux pastiche de l’un des meilleurs épisodes de The Twilight Zone, It’s A Good Life, poussant jusqu’à son terme le concept d’enfant démoniaque ! On s‘y croirait, même si l’on n’y retrouve pas les fantasmagories horrifiques issues de l’imagination de ce qui demeure un enfant. Lilith se contente de terminer ses victimes, ce qui concorde d’ailleurs avec l’univers Supernatural. La saison n’allait évidemment pas prendre congé sans le petit moment Gore au coin du feu et l’atroce mort de Dean se pose un peu là dans ce domaine, un vrai coup de poing pour le spectateur. Ils l’ont fait ! Petite pensée pour Bela. Bon, on se doute bien que le Dean sera bien de retour sur nos écrans, mais tout de même. le pouvoir ressuscité bien tardivement de Sam introduit également la période à venir. Seul (léger) regret, la vision de l’Enfer ne s’imposait pas, dans ce domaine l’imagination vaut toujours mieux que la démonstration (comme avec Bela).
(****)
Anecdotes :
La famille terrorisée par Lilith se nomme Fremont, tout comme celle de It’s a Good Life, l’épisode de La Quatrième Dimension inspirant clairement cette séquence.
Le dessin des Chiens de l’Enfer aperçu dans le livre est une œuvre de Todd Lockwood intitulée Cerbère (1994). Lockwood est un illustrateur de Fantasy, connu pour ses participations aux manuels et romans du jeu de rôle Donjons et Dragons, à diverses magazines spécialisés, ainsi qu’au jeu de cartes Magic : l’Assemblée. Cerbère est le dessin qui a véritablement lancé sa carrière, lui valant des distinctions prisées des amateurs, tels le World Fantasy Art Show Award et Chesley Award.
Katie Cassidy quitte ici la série, mais Ruby sera de retour en saison 4, ayant trouvé un nouveau vaisseau de chair. Elle sera désormais incarnée par Geneviève Cortese, future épouse de Jared Padalecki.
No Rest for the Wicked est le titre d’un album d’Ozzy Osbourne (1995). Dans un premier temps, l’épisode devait s’intituler No Quarter, tout comme l’une des chansons emblématiques de Led Zep (1973).
La voiture de police porte le numéro 54, un clin d’œil à la sitcom Car 54, Where Are You ? (1961-1963), autour de deux policiers patrouillant dans le Bronx.
Le permis de conduire de Dean est au nom d’Hagar, Sammy Hagar est un chanteur et guitariste de har rock, membre du groupe Van Halen.
Carry On Wayward Son, de Kansas, accompagne la traditionnelle séquence de The Road So Far, récapitulation de la saison. Dans l’Impala, Sam et Dean entonnent le Wanted Dead or Alive, de Bon Jovi. Elle est issue de l’album Cross Road (1994), un possible clin d’œil au Démon des Carrefours.
No rest for the wicked constitue bien le final épique et sur le fil du rasoir que l’on espérait ; outre le coup de génie de renoncer au happy end trop facile, les auteurs se montrent remarquablement sadiques, cette fois non pas envers les Winchester, mais bien envers le spectateur. Parce ce que le prodige de l’épisode, par sa narration et son timing, consiste à ce que jusque bout, avec une totale véracité, on peut (et on veut) y croire. Un remarquable travail, nous faisant demeurer en haleine jusqu’à l’effroyable dénouement. Alors oui, la situation est objectivement désespérée, mais après tout ce sont les Winchester, ils marquent des points et le vieux Bobby, toujours si rusé, entre dans la danse. Les diaboliques scénaristes ont l’habileté de concentrer sur sa conclusion toute l’essence de ce final vers lequel converge toute la saison, afin d’encore en optimiser l’impact, au bout du suspense. Plusieurs excellentes scènes viennent encore rehausser le succès de cet ébouriffant final, comme les scènes d’adieux dignes mais bouleversantes entre les deux frères, ou le cri du cœur de Bobby (la famille ne s’arrête pas au sang). Même la Ruby de XX, enfin réellement expressive, tient là son meilleur épisode. On aime comment, après une tirade absolument magnifique, Dean décide tout de même de balancer par dessus bord la dignité chevaleresque, pour se battre jusqu’au bout. C’est ça, un Chasseur, pas un Perceval en armure et oriflamme.
Sous nos yeux éberlués, Lilith nous gratifie également d’un savoureux pastiche de l’un des meilleurs épisodes de The Twilight Zone, It’s A Good Life, poussant jusqu’à son terme le concept d’enfant démoniaque ! On s‘y croirait, même si l’on n’y retrouve pas les fantasmagories horrifiques issues de l’imagination de ce qui demeure un enfant. Lilith se contente de terminer ses victimes, ce qui concorde d’ailleurs avec l’univers Supernatural. La saison n’allait évidemment pas prendre congé sans le petit moment Gore au coin du feu et l’atroce mort de Dean se pose un peu là dans ce domaine, un vrai coup de poing pour le spectateur. Ils l’ont fait ! Petite pensée pour Bela. Bon, on se doute bien que le Dean sera bien de retour sur nos écrans, mais tout de même. le pouvoir ressuscité bien tardivement de Sam introduit également la période à venir. Seul (léger) regret, la vision de l’Enfer ne s’imposait pas, dans ce domaine l’imagination vaut toujours mieux que la démonstration (comme avec Bela).
(****)
Anecdotes :
La famille terrorisée par Lilith se nomme Fremont, tout comme celle de It’s a Good Life, l’épisode de La Quatrième Dimension inspirant clairement cette séquence.
Le dessin des Chiens de l’Enfer aperçu dans le livre est une œuvre de Todd Lockwood intitulée Cerbère (1994). Lockwood est un illustrateur de Fantasy, connu pour ses participations aux manuels et romans du jeu de rôle Donjons et Dragons, à diverses magazines spécialisés, ainsi qu’au jeu de cartes Magic : l’Assemblée. Cerbère est le dessin qui a véritablement lancé sa carrière, lui valant des distinctions prisées des amateurs, tels le World Fantasy Art Show Award et Chesley Award.
Katie Cassidy quitte ici la série, mais Ruby sera de retour en saison 4, ayant trouvé un nouveau vaisseau de chair. Elle sera désormais incarnée par Geneviève Cortese, future épouse de Jared Padalecki.
No Rest for the Wicked est le titre d’un album d’Ozzy Osbourne (1995). Dans un premier temps, l’épisode devait s’intituler No Quarter, tout comme l’une des chansons emblématiques de Led Zep (1973).
La voiture de police porte le numéro 54, un clin d’œil à la sitcom Car 54, Where Are You ? (1961-1963), autour de deux policiers patrouillant dans le Bronx.
Le permis de conduire de Dean est au nom d’Hagar, Sammy Hagar est un chanteur et guitariste de har rock, membre du groupe Van Halen.
Carry On Wayward Son, de Kansas, accompagne la traditionnelle séquence de The Road So Far, récapitulation de la saison. Dans l’Impala, Sam et Dean entonnent le Wanted Dead or Alive, de Bon Jovi. Elle est issue de l’album Cross Road (1994), un possible clin d’œil au Démon des Carrefours.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Supernatural"
Bien reçu tes critiques et IS.
Quasiment impossible de faire un top 5 avec tous ces chefs d’œuvre cette saison ! C'est toutes séries confondues une de mes saisons favorites.
1. No rest for the wicked
2. Red sky at morning (Bela forever)
3. Sin City
4. Jus in bello
5 ex aequo. The Magnificent Seven/Mystery spot/Ghostfacers
Accessits d'honneur : Time is on my side (j'ai remonté la note à 4), Malleus Maleficarum, Fresh blood.
Quasiment impossible de faire un top 5 avec tous ces chefs d’œuvre cette saison ! C'est toutes séries confondues une de mes saisons favorites.
1. No rest for the wicked
2. Red sky at morning (Bela forever)
3. Sin City
4. Jus in bello
5 ex aequo. The Magnificent Seven/Mystery spot/Ghostfacers
Accessits d'honneur : Time is on my side (j'ai remonté la note à 4), Malleus Maleficarum, Fresh blood.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Supernatural"
Effectivement une saison très relevée, dommage qu'il n'y ait eu que 16 épisodes !
Mon top 5 :
1. No rest for the wicked
2. Red sky at morning
3. Ghostfacers
4. Jus in bello
5. Mystery spot
Mon top 5 :
1. No rest for the wicked
2. Red sky at morning
3. Ghostfacers
4. Jus in bello
5. Mystery spot
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Supernatural"
Un hommage sympa à la série
http://lepetitmondedeolidolly.blogspot.fr/2015/11/supernatural-la-serie-de-science.html
http://lepetitmondedeolidolly.blogspot.fr/2015/11/supernatural-la-serie-de-science.html
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Supernatural"
Oui, un lien sympathique qui résume bien quelques qualités de la série.
Saison 3 envoyée à Steed.
Saison 3 envoyée à Steed.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Supernatural"
Apparemment, c'est confirmé, il y aura bien une saison 12 de Supernatural !
http://variety.com/2016/tv/news/the-cw-renews-11-series-slate-including-the-100-supernatural-1201728203/
http://variety.com/2016/tv/news/the-cw-renews-11-series-slate-including-the-100-supernatural-1201728203/
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Supernatural"
Effectivement, encore une saison à bord de l'Impala !
En plus CW renouvelle toutes les séries DC Comics !
En plus CW renouvelle toutes les séries DC Comics !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Supernatural"
La saison 3 est en ligne!
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-2000/supernatural/saison-3
http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-2000/supernatural/saison-3
Invité- Invité
Re: Série "Supernatural"
Très bien ! Les accroches de Dear dans les résumés sont très amusantes et bien dans le ton de la série.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
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