Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
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Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Voilà une très brillante analyse, qu'on peut tout à fait transposer à la réalité et à l'époque actuelle. Face à des méchants trop méchants, il faut trangresser les règles posées et dénier toute compassion, dis-tu? Je suis tout à fait d'accord! Des méchants bien pires que le numéro 2 de cet épisode, on en trouve hélas! dans la "vraie" vie, des sadiques, des tueurs, des assassins en série, ça existe et notre époque les traite selon la tactique du prisonnier des 8 premiers épisodes, par action purement défensive. Le prisonnier essuie échecs sur échecs et finit par comprendre que sa tactique n'est pas la bonne et qu'il doit contre-attaquer, quitte à employer les méthodes discutables de ses ennemis. La pensée unique dominante fait que la société actuelle en est encore dans les 8 premiers épisodes, malgré une succession d'échecs cuisants engendrant des drames qui étaient évitables (assassinats d'innocents par des sauvages remis en liberté par des juges inconséquents). Dans ces conditions, quelques rebelles comme Denis ou moi-même nous proposons de réveiller la société en la faisant passer dans la tactique des épisodes 9 et suivants: la contre-attaque s'impose après tous ces échecs lamentables, ceux qui ont échoué doivent partir et laisser la place à ceux qui traiteront les vrais méchants avec le seul langage qu'ils comprennent.Dearesttara a écrit:
Numéro 6 ourdit alors un plan machiavélique, digne des plus grands Diabolical Masterminds, qui repose sur le tempérament vindicatif, emporté et méfiant de son agresseur. On pourrait presque l’attribuer à un méchant redoutablement tacticien et le fait qu’il lutte avec des armes très perverses surprend de sa part mais il vient un moment où il faut transgresser les règles posées et dénier toute compassion. Le comportement de Numéro 6, intolérable dans une situation normale, est ici justifié par la situation extrême à laquelle il se trouve, une sorte de légitime défense : ce sera lui ou l’autre car si Numéro 6 se contente de se défendre, il finira par succomber à la pression, aussi fort soit-il. D’ailleurs, sa tactique purement défensive des épisodes précédents n’était pas la bonne puisqu’il a essuyé revers sur revers. Il n’a donc pas d’autre choix que de contre-attaquer et un lien avec l’épisode précédent apparaît alors : aux échecs, une règle d’or est que le camp le plus faible (Numéro 6, seul et sans armes) doit non se défendre mais contre-attaquer pour espérer lutter et ne pas céder contre le camp le plus fort (Numéro 2, omnipotent et entouré d’acolytes et d’hommes de main).
L'absence de compassion pour le numéro 2 est étrange. Selon les standards en vigueur, ne devrait-on pas le plaindre, chercher s'il ne serait pas la victime d'une enfance malheureuse ou de fréquentations déplorables? Ne devrait-on pas avant tout essayer de le rééduquer?...
Eh! Oui, Dearesttara, le camp le plus faible, celui des victimes, doit contre-attaquer pour contrer la toute-puissance du camp des plus forts, celui des tueurs et détraqués en tous genres qui n'ont aucune pitié pour la vie humaine. Je suis ravi que tu t'en rendes compte dans une série et souhaite que tu finisses par te rallier à cette opinion réaliste concernant la "vraie vie" ce qui, je n'en doute pas, finira par arriver...
A part ça, je suis tout à fait d'accord sur la qualité exceptionnelle de cet épisode, un de mes préférés de la série.
"Sans sa gravité et sa tension, cet épisode aurait presque pu être une comédie"; en effet, et c'est ce qu'a dû penser Yves Robert en concoctant le 1er "Grand blond", qu'on peut considérer comme un remake comique de cet épisode puisque tout le comique du film est basé sur la croyance de Bernard Blier, équivalent du numéro 2, et persuadé que Pierre Richard est un super agent secret. A partir de là, tous les faits les plus anodins de ce dernier (mais pourquoi ne va-t-il pas chez le dentiste?...) sont décortiqués par Blier et son armada d'agents secrets. Blier construit ainsi lui-même le piège qui le détruira et le tuera.
phildlm- Duc(hesse)
- Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Vois-tu Phil DLM, je pense que cet épisode fait surtout l'apologie de la "légitime défense". On voit bien que le Village est un endroit faussement "civilisé" puisqu'en réalité, c'est la loi de la jungle là-bas : il faut manger pour ne pas l'être, attaquer pour ne pas l'être. C'est le cas de Numéro 6. Si fort soit-il, il sait que ce Numéro 2-là, particulièrement méchant et coriace va l'avoir s'il ne réagit pas. Ici, il est dans une de ses situations que j'appelle "cas limite". Un cas où on est obligé de faire taire ses idéaux et sa façon de se comporter pour ne pas être détruit ou brisé. Ainsi, on souhaite tous que les criminels soient jugés et condamnés mais je sais que si ma propre mère commettait un crime, je n'aurais pas le courage de la dénoncer. C'est le cas qu'avait exposé Camus en disant qu'entre la justice et sa mère, il choisirait sa mère. Ces "cas limites" sont délicats à traiter.
La transposition de mon analyse sur la situation actuelle que tu as faite est intéressante, j'avais songé à m'étendre un peu plus sur le sujet dans ma critique mais elle est déjà bien assez longue. Je ne partage pas encore tout à fait ce que tu dis Phil car je ne change pas mes opinions du jour au lendemain mais je suis d'accord lorsque tu dis que la justice ne fait pas son travail en libérant trop tôt ou sans contrôle sérieux des hommes coupables de crimes graves. Des décisions comme ça ne sont pas à prendre à la légère...
Enfin, une preuve de plus, si c'était nécessaire, que la série est toujours d'actualité.
Je m'attaque en ce moment à L'Enterrement, pas très facile, car je considère que c'est un des épisodes les plus faibles. Mais bon, aucune série n'est parfaite ! Même un chef d'oeuvre comme Le Prisonnier.
La transposition de mon analyse sur la situation actuelle que tu as faite est intéressante, j'avais songé à m'étendre un peu plus sur le sujet dans ma critique mais elle est déjà bien assez longue. Je ne partage pas encore tout à fait ce que tu dis Phil car je ne change pas mes opinions du jour au lendemain mais je suis d'accord lorsque tu dis que la justice ne fait pas son travail en libérant trop tôt ou sans contrôle sérieux des hommes coupables de crimes graves. Des décisions comme ça ne sont pas à prendre à la légère...
Enfin, une preuve de plus, si c'était nécessaire, que la série est toujours d'actualité.
Je m'attaque en ce moment à L'Enterrement, pas très facile, car je considère que c'est un des épisodes les plus faibles. Mais bon, aucune série n'est parfaite ! Même un chef d'oeuvre comme Le Prisonnier.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
11. L'Enterrement
11. It’s your funeral – L’Enterrement : 6 6
Un groupe de Villageois : « les brouilleurs », tente de déstabiliser le pouvoir en préparant un attentat à la bombe contre le Numéro 2 qui ne semble pas prendre les choses aux sérieux. Numéro 6, averti par la fille de l’horloger, instigateur du complot, tente en vain d’arrêter les choses et d’empêcher un assassinat qui donnerait lieu à des représailles dévastatrices. Mais en réalité, ce complot est orchestré directement par… le Numéro 2 lui-même ! Que signifie cette mystification ? Et quel rôle doit jouer Numéro 6 dans cette affaire ?
L’Enterrement marque clairement un second coup de fatigue de la série (le premier étant Danse de Mort). Après 10 épisodes d’une richesse incroyable et de maîtrise sans failles, il devient de plus en plus difficile de garder un tel sommet de qualité dans la série et forcément, on ne pouvait échapper à un épisode « faible ». Plus grave, l’inspiration s’est visiblement bien tarie. Lorsque McGoohan ne prévoyait au départ qu’une mini-série de 7 épisodes, c’était parce qu’il pensait que son concept ne pouvait tenir au-delà et il avait bien raison car la faiblesse de l’épisode réside dans le scénario médiocre de Michael Cramoy qui devait à tout prix chercher une nouvelle idée d’histoire alors que presque toutes les bonnes idées avaient déjà été traitées. Si l’on excepte le coup d’éclat de Roger Parkes pour l’épisode suivant, on voit que, pour réussir à tenir jusqu’à 17 épisodes, les scénaristes ont dû utiliser des artefacts, des détournements : les épisodes 13, 14 et 15, se déroulant hors du Village sont des épisodes « de récréation », à part, pas tout à fait dans l’esprit de la série. Quant aux deux derniers épisodes, ils terminent la série, ce qui prouve bien qu’il était temps d’arrêter le projet avant qu’il ne s’enlise et L’Enterrement, malgré quelques bons moments, fait presque figure d’épisode « de remplissage ». Ceci explique vraisemblablement le comportement à fleur de peau de McGoohan pendant le tournage (voir Bonus DVD).
Introduction mystérieuse : une jeune femme, à l'air inexpressif, entre chez Numéro 6 à moitié endormi, elle s'approche et il la plaque sur le lit ! Signalons pour commencer une petite maladresse : pour prolonger le mystère de la scène, il aurait mieux valu ne pas montrer que Numéro 6 ne dormait qu’à moitié et ainsi, la surprise du spectateur eût été plus grande. Mais bon, ce n’est qu’un défaut mineur. On s’aperçoit aussi que le superviseur surveille la scène attentivement.
Comme d’habitude, Numéro 6 fait preuve de sa galanterie coutumière en se montrant dur envers l’arrivante et en lui parlant sèchement puis lui ordonnant de sortir ! Il n’a confiance en personne et surtout pas dans les femmes qui l’ont si souvent trahi, comme le dit Numéro 6 avec litote (« Les mésaventures, ça rend distant ») lorsque Numéro 30 (la jeune femme) s’étonne de cette défiance. Ce n’est pas anodin car McGoohan n’aimait pas tourner avec des femmes et se montrait sévère envers ses partenaires. On peut donc se demander si cette scène est vraiment « jouée » ! Il est vrai que McGoohan donne ici, en quelques secondes, une grande intensité à la scène par son caractère mi-ironique, mi-emporté, intensité accentuée par la fragilité d’Annette André dont le personnage semble perdu. Perdu en effet, car elle finit par s’évanouir ! Entrée en scène du Numéro 2 qui explique au superviseur qu’elle a pris une drogue la veille et qui vient de faire son effet à cet instant ! On reste pantois devant les méthodes modernes du Village qui fabrique des évanouissements à distance ! Cette modernisation et ce « progrès » seront d’ailleurs repris plus loin. Mais tout ça laisse rêveur : l’homme est décidément capable d’inventer tout et n’importe quoi, et malheureusement, ses « créations » se révèlent souvent à double tranchant. Ainsi, on invente de nouvelles drogues quand on pourrait créer de nouveaux remèdes mais évidemment, ce ne serait pas le but recherché par Le Village qui irait ainsi contre son profit.
Néanmoins, cette scène comporte deux défauts gênants : la première est que Numéro 2 dit que Numéro 6 va jouer « le chevalier à la rescousse de la demoiselle en détresse ». Les Numéros 2 ne consultent-ils donc jamais le dossier de leur « prisonnier » ? Ils devraient pourtant savoir que Numéro 6 évite la compagnie des femmes ! Certes, il n’est pas dénué de cœur mais la déclaration de Numéro 2 est bien exagérée. Le deuxième défaut et non le moindre est Derren Nesbitt qui n’est vraiment pas convaincant dans cette scène : il explique son plan au superviseur sans avoir l’air d’y croire et surtout sans avoir l’air de le comprendre ! Nous avons donc un Numéro 2 moins convaincant que de coutume (d’autant plus qu’il est en robe de chambre !) et cette faiblesse va également peser un peu sur l’épisode. Cependant, le personnage reprend un peu de couleur quand il gronde le superviseur pour excès de zèle, il impose soudainement une autorité qu’il n’avait pas avant !
Numéro 30 se réveille : Numéro 6 comprend tout de suite ce qui s’est passé mais décide de se calmer et de l’écouter mais Numéro 30 a peu apprécié l’accueil de son hôte et elle refuse de lui expliquer le but de sa visite. Elle sort, furieuse. Numéro 2 grimace : il pensait qu’elle dirait à Numéro 6 pourquoi elle était venue ; c’était son plan : éveiller « sa curiosité ». Pour arriver à son but, Numéro 2 doit trouver un autre moyen de « provoquer » son intérêt et il ne peut le faire qu’en ayant l’emploi du temps « prévisionnel » de Numéro 6 qu’il demande instamment. Le téléspectateur a donc la possibilité de savoir comment Numéro 6 passe ses journées (ou plutôt ses matinées) au Village, quotidiennement. Voir les commentaires pour plus de détails. Scène intéressante car elle nous apprend que Numéro 6 garde la forme et ne se relâche pas tant physiquement (sport) que mentalement (échecs) ! Il se prépare à tout ce qui pourrait lui arriver. Voilà un homme prévoyant et constamment sur le qui-vive donc difficile à surprendre… Il est vraiment égal à lui-même !
Peu après, vient une scène qui est certainement une des plus réussies de l’épisode : elle est tant amusante que satirique. A partir des données du matin, Numéro 8, l’intendante aux machines, explique que l’ordinateur central a prédit ce qu’allait ensuite faire Numéro 6 de sa matinée ! Numéro 2 est sceptique et dit si on peut connaître le taux d’erreur de la machine. Numéro 8 répond que non… parce que la machine a refusé de répondre ! Bientôt les machines seront syndiquées soupire Numéro 2. Scène terriblement d’actualité aujourd’hui. Automatisation à outrance, machines équipées d’un cerveau, mais c’est de nos jours que cela se passe ! Nous sommes en pleine société de consommation et dont les machines se taillent aujourd’hui la part du lion. Chaque jour, des machines de plus en plus perfectionnées voient le jour, devenant partie intégrante de notre vie, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus s’en passer. La série n’est pas la première à se pencher sur ce problème qu’elle avait déjà soulignée dans Le Général : George Orwell dans 1984 créait une société dystopique où les machines remplacent les humains dans toutes les tâches qu’ils faisaient habituellement : avachis et paresseux, ils sont une proie facile pour Big Brother qui contrôle ainsi les terriens. Mais il y a aussi la série La Quatrième Dimension (épisode Le Solitaire) Et bien entendu Chapeau Melon et bottes de cuir et ses machines surpuissantes et intelligentes (Les Cybernautes, L’Héritage Diabolique, Complexe X-41, Meurtres au Programme, etc.), série contemporaine du Prisonnier. La préoccupation du devenir de l’humanité face aux « progrès » réalisés par l’homme était déjà très présente dans les années 60 et quand nous apercevons notre monde maxi-automatisé, nous pouvons légitimement nous demander à quelle catastrophe courons-nous. Le « progrès » a crée Internet, outil à double tranchant qui peut se révéler dangereux quand utilisé à mauvais escient. Il a crée des armes, des bombes, des machines meurtrières… est-ce cela le progrès ? Et sous l’humour de cette scène, se cache une véritable réflexion sur nous et les machines. Dans cet épisode, elles se montrent plus fortes que l’homme. Allons-nous dans une dictature (à tous les sens du terme) des machines, fantasmée par le Dr.Armstrong des Cybernautes mentionnés plus haut ? La dictature a déjà commencé : pourrions-nous aujourd’hui nous passer de ces machines qui nous sont devenus si indispensables ? Notre bonheur ne dépend-il plus que d’un ordinateur, une télévision ou une radio ? Triste monde…
Revenons sur la scène : Numéro 8 dit que l’ordinateur a prédit que Numéro 6 va acheter des bonbons. « Impossible » prétend Numéro 2 qui sait que ce n’est pas une habitude de Numéro 6. Mais la prédiction se révèle exacte car Numéro 6 en achète pour une dame à court d’argent ! Le pouvoir des machines est incroyable.
Bien que cette scène soit réussie, elle est peu utile à l’intrigue. Pas moins de dix minutes de « temps mort » avant que le scénario ne continue à avancer ! On sent que Michael Cramoy ne devait pas être à l’aise en écrivant l’épisode.
Maheureusement, la scène du cosho est « en creux » : elle est longue et offre peu d’intérêt, comme si c’était une scène seulement destinée à faire entrer l’épisode dans son format de 48 minutes. De plus, ce sport se jouant sur des trampolines ne manque certes pas d’action mais confine parfois au ridicule : voir les combattants, s’éviter, se frapper tout en sautant continuellement… donne un spectacle assez grotesque pouvant laisser dubitatif !
Numéro 6 découvre un détonateur à distance chez l’horloger et comprend aussitôt que Numéro 30 (la fille de l’horloger) ne lui avait pas menti et le complot vise Numéro 2 qui, suivant la scène de sa résidence, dit alors que son plan aura vraiment marché lorsque Numéro 6 voudra le prévenir que lui, Numéro 2, est la cible du meurtre ! Perplexité chez le téléspectateur : à quoi rime cette comédie ?
Numéro 6 tente de convaincre l’horloger de cesser cette folie mais sans succès, tellement il est convaincu de ce qu’il doit faire. En fait, c’est Numéro 100 qui l’a « endoctriné ». Méthode redoutable : comment prendre possession de quelqu’un ? En s’infiltrant dans ses pensées, par la parole. L’horloger a subi comme une sorte de lavage de cerveau qui le mène à préparer ce complot. Le Village a en effet les moyens de transformer ses habitants en ce qu’ils veulent (fait déjà vu dans Liberté pour tous). On pourrait penser qu’il les transformaient uniquement en prisonniers inoffensifs (Danse de Mort) mais on s’aperçoit qu’ils peuvent inverser le processus en créant un prisonnier qui se croit indépendant, et qui s’enferme dans des idées folles ce qui est tout aussi effrayant. Numéro 100 semble avoir bien rempli sa mission car le vieillard lui est tout soumis ce qui n’est pas de bon augure.
Néanmoins, toutes ces scènes sont uniquement destinées à préparer la scène finale ce qui fait que cela fait près d’une demi-heure qu’il ne se passe à peu près rien. Et cette attente interminable est pesante pour le téléspectateur, confronté à une intrigue bavarde et pour le moment dénuée d’action.
Numéro 6, bien qu’ennemi de Numéro 2, se doit de le prévenir pour le prévenir du complot pour éviter les représailles qui s'ensuivraient. Numéro 6 parle donc au Numéro 2 dans un échange riche en pointes acerbes. A la fin, Numéro 2 déclare qu’il ne croit pas ce que lui dit son interlocuteur et Numéro 6 part, dépité.
Ensuite, vient une scène très invraisemblable : Numéro 6 et Numéro 30 entrent pendant la nuit chez l’horloger, ouvrent une boîte et découvrent que la bombe fatale est cachée dans une copie du collier d’apparat que portera Numéro 2 dans deux jours à une cérémonie solennelle. Sur ce, nos amis referment la boîte et s’en vont !… Alors qui leur était si facile de l’escamoter et de faire « échouer » le « complot » ! Invraisemblance scénaristique mais il y en aura d’autres…
Le lendemain matin, nous avons droit à un joli coup de théâtre (un retournement analogue avait déjà eu lieu dans L’Arrivée) avec… un nouveau Numéro 2 ! Ca y’est, on est perdu ! Heureusement, nous commençons à voir ce que cachait toute cette préparation mais quand nous savons enfin à quoi servait toute cette mise en scène, difficile de ne pas être déçu ! Le but est certes machiavélique mais est d’une platitude qui détonne lorsque l’on compare aux autres buts du Village précédemment. Numéro 6 n’est en fait qu’un pion sur l’échiquier d’une machination qui ne le vise même pas ! Et le bénéfice qu’en retirerait le Village si le plan réussissait serait assez minime ! Bref, une « révélation » qui tombe à plat et qui ne justifie guère toute la première longue demi-heure de l’épisode. En plus, pourquoi avoir choisi Numéro 6 et non un autre prisonnier pour ce plan ? Pour que ce soit « vraisemblable » comme il le dit ? Mais comme il est précisément le prisonnier le plus intelligent et le plus « révolutionnaire » du Village, c’était un choix plutôt dangereux (comme la suite va le montrer). Autre incohérence : il aurait été tout aussi bon de ne pas mêler Numéro 6 à la conspiration car elle pouvait très bien marcher sans lui ! Pour parachever le tout : il était évident que Numéro 6 allait comprendre toute la machination et en avertisse directement la victime. Le plan a été éventé en peu de temps et si beaucoup reste à faire pour empêcher le meurtre, on reste confondu devant cette conspiration pas du tout crédible, un abus de grosses ficelles peu digne de la série !
Nous avons heureusement droit à un autre dialogue tendu entre Numéro 6 et Numéro 2 : enfin, le suspense commence à monter dans l’épisode et il ne retombera que dans les dernières secondes.
Le bilan n’est guère heureux pour le moment : une trop longue introduction et une révélation ratée. Heureusement Cramoy va se racheter dans la scène finale mais l’inspiration arrive quand même assez tard (après 39 minutes !).
C’est le final : nous sommes à la cérémonie et le collier fatal y est bien présent. Numéro 6 et Numéro 30 recherchent et finissent par trouver où se trouve le père de cette dernière qui a le détonateur. Le temps semble s’accélérer tandis que la caméra fixe tantôt l’objet mortel, tantôt la course de Numéro 6 qui veut arrêter l'attentat. Le suspense semble prendre fin au terme de la course mais non : un second suspense s’enchaîne lors du combat Numéro 6-Numéro 100, certainement un des plus réussis de la série (avec celui de Musique Douce) : bien que brève, la bagarre est saisissante par l’énergie débordante des antagonistes (voir Commentaires) et tient le téléspectateur en éveil. L’investissement des acteurs fait plaisir à voir, tellement ils se rendent coup sur coup tandis que Numéro 100 tente d’actionner le détonateur ! Frissons garantis !
A la bagarre succède alors la chute, pas spectaculaire mais assez inattendue et qui marque pour la première fois une évasion réussie du Village grâce à un chantage finement exercé ! Mais ce n’est pas celle de Numéro 6 ! Il est réjouissant que c’est finalement un attribut de pouvoir (le collier honorifique) qui cause la perte de celui qui le détient et qu’un engin de mort entraîne le salut d’un autre. Etrange mais très bonne inversion de rôles, soutenue par un Numéro 6 joyeusement désinvolte dans une situation aussi grave ! Il faut dire qu’il vient encore de remporter une bataille et peut donc sourire face à la mine effondrée de son adversaire. Dix minutes intenses qui rachètent un peu la mollesse globale des trois-quarts restants de l’épisode.
Signalons en passant que le monument consacré à la "Réussite" n'est un gros bloc de marbre avec le mot écrit dessus ! La réussite n'est-elle qu'un but abstrait ? Qui n'est pas concret ? Ouverture philosophique que cette allégorie obscure...
On l’aura compris : le scénario de Michael Cramoy est décevant et invraisemblable, truffée d’incohérences et ne s’appuyant que sur la scène finale après de très longues scènes de préparation. Cependant le suspense et l’action parfaitement maîtrisées des dix dernières minutes sont à mettre à son crédit, nous offrant une jolie fin totalement imprévue. Sans oublier qu’il a enfin l’idée de présenter une femme sincère, alliée de Numéro 6 jusqu’au bout (quelle ironie alors que les deux comédiens ne se supportaient pas !). Tout n’est pas à jeter…
La caméra de Robert Asher suit en gros le scénario : décontenancé par l’esprit si étrange de la série, Asher se contente de filmer les scènes sans grande originalité et ne fait rien pour donner un peu d’énergie à cette histoire qui se traîne. Heureusement, sa caméra se réveille en même temps que l’intrigue : montage serré, tempo rapide, alternance savante de plans dans la scène finale qui s’en retrouve davantage renforcée.
A défaut d’une réalisation parfaitement contrôlée, on n’enlèvera pas à Asher son talent de directeur d’acteurs : Annette André, malgré sa relation conflictuelle avec McGoohan (rien ne la laisse paraître dans l’épisode, preuve du professionnalisme des acteurs), compose une figure de jeune femme belle, fragile et sensible, à mille lieues des garces habituelles de la série, qu’elle joue sans automatismes, changeant subtilement les moindres nuances de son jeu quand il le faut, évitant de surjouer. Bref, rien à dire !
Mark Eden n’a malheureusement pas un rôle à sa hauteur : le Numéro 100 semble plutôt anodin dans l’épisode où il n’est que le serviteur de Numéro 2 mais le peu qu’il a à faire, il le fait très bien. Derrière ses bonnes manières, son sourire, il cache bien son jeu et fait merveille à chaque fois qu’il apparaît. Ca fait plaisir !
Après son relatif évincement devant l’énorme numéro de Patrick Cargill dans l’épisode précédent, McGoohan reprend la main et joue très bien son rôle. On est certes loin de ses prestations dans les épisodes précédents mais le spectateur est ravi de voir qu’il n’a rien perdu ni de son panache ni de son enthousiasme à jouer ! La première scène notamment, où il se dispute avec Annette, doit beaucoup à lui, sans oublier sa rage furieuse pendant la bagarre finale. Donc, tout va pour le mieux !
La déception vient donc de Derren Nesbitt : son Numéro 2 n’est guère convaincant et il ne semble pas croire en son rôle. Toutefois comme Nesbitt ne comprenait pas comment marchait la série, on peut lui accorder les circonstances atténuantes. Mais son jeu bloqué, malaisé, ne sert pas l’épisode. Dans certaines scènes, il n’évite pas la fadeur (conversation avec son chef). Heureusement, il réussit à être convaincant sans trop forcer dans la dernière scène où il passe d’un sentiment opposé à un autre avec réussite, ou bien quand il parle d’un ton léger avec Numéro 6. Mais globalement, sa performance n’est guère mémorable. Un des moins bons Numéro 2.
Les seconds rôles sont très bons : Martin Miller joue l’horloger buté et irascible avec conviction. Il en fait parfois des tonnes mais ça marche ! Wenda Ventham n’apparaît que peu mais joue excellemment l’intendante au rapport : cette blonde froide (avec son costume bleu qui en rajoute sur cet effet) consciencieuse et maniaque de la précision, est un plus bienvenu pour l’épisode ! Van Gyseghem joue un superbe nouveau Numéro 2 : le seul dirigeant à se révéler humain et fragile. Toujours juste dans l’émotion et dans l’angoisse, il attire la sympathie du spectateur et même Numéro 6 semble avoir pitié de lui ! Un beau numéro mille fois trop court ! Mention spéciale à Charles Lloyd Pack (vu dans La Poussière qui tue et A vos souhaits !) qui joue un peintre à la délicieuse excentricité.
Enfin n'oublions pas l'amusante Voix trop enthousiaste pour être sincère de Fenella Fielding !
La musique est plus discrète que d’habitude mais festive et joyeuse lors de la cérémonie, elle se décale complètement des événements dramatiques en cours ! Sauf pendant la bagarre où elle devient plus vive et plus féroce, exactement comme le combat survitaminé qu’elle accompagne. Contrat plutôt bien rempli !
L’Enterrement fut un épisode très éprouvant. McGoohan avait du mal à garder le niveau de qualité (jusque-là remarquable) de la série et se montra de plus en plus intransigeant et tyrannique. Toute l’équipe en fit les frais : Robert Asher ne comprenant rien à la série (même après avoir visionné L’Arrivée !) et Derren Nesbitt pas davantage, ils évoluèrent donc dans une grande confusion, ne sachant quoi faire. La réalisation peu assurée d’Asher et le jeu bloqué de Nesbitt ulcéra McGoohan qui se demandait « à quoi rimait ce cirque ». Il perdit régulièrement le contrôle de ses nerfs sur cet épisode et passa une grande partie de son temps à engueuler tout le monde, notamment le réalisateur à qui il criait régulièrement dessus et cela en public. Finalement, il le renvoya et termina l’épisode lui-même. Ce comportement choqua Annette André qui le jugeait contraire à l’éthique. De plus, McGoohan n’aimant pas tourner avec des actrices, il se montra assez dur avec elle. L’actrice a avoué avoir détesté cette expérience ainsi que l’acteur dès la première minute et a confié son envie d’avoir voulu abandonner l’épisode en cours de route. Son agent parvint à la convaincre de rester, bon gré, mal gré, jusqu’au bout. Un autre membre de l’équipe, sous une pression constante, fit une dépression nerveuse. Mark Eden pense que McGoohan était en train de craquer sous la pression et la trop haute exigence qu’il s’imposait. Enfin, McGoohan, furieux, renvoya le réalisateur et termina l’épisode lui-même ! (Bonus DVD)
La scène de bagarre entre Numéro 100 et Numéro 6, énergique et rythmée, doit sa réussite d’abord au fait que les deux acteurs, en bonne forme physique, faisaient leurs cascades eux-mêmes. Mais surtout au fait que McGoohan, emporté par son rôle, combattit avec sérieux, surprenant Mark Eden qui n’avait pas l’habitude de combattre « pour de vrai ». Eden fut inquiet pour lui-même car McGoohan le frappait durement et un moment l’étrangla avec beaucoup de conviction. Eden, malgré sa robuste constitution, eut beaucoup de mal à repousser Patrick, très costaud. Cette scène montra à quel point McGoohan s’identifiait avec passion à son personnage (Bonus DVD). Il était une fois ira encore plus loin, car McGoohan et McKern frôlèrent de peu la schizophrénie. Le tournage des épisodes restants, parfois, devint très fatigant pour les acteurs au fur et à mesure que le dénouement approchait et que McGoohan devenait de plus en plus insupportable.
Un bon point quand même : Wanda Ventham aima beaucoup travailler avec Derren Nesbitt car elle le trouvait passionnant et excentrique dans sa manière de jouer. (Bonus DVD)
Cet épisode est le premier où l’on voit enfin un Villageois réussir à s’évader. Il faudra attendre l’ultime épisode pour voir d’autres évasions (et dans une moindre mesure L’Impossible Pardon).
Cet épisode permet de connaître l’emploi du temps matinal habituel de Numéro 6 au Village :
Il se lève relativement tôt et dès 6h30, fait une promenade quotidienne dans Le Village et monte au sommet du clocher. A 7h30, il entretient sa forme physique (gymnastique, boxe…). A 8h15, il se détend en faisant du ski nautique. A 9h00, il prend un café et achète le journal. A 9h20, il se rend à la maison de retraite pour jouer aux échecs et pose comme modèle pour un prisonnier peintre.
Lors de la partie d’échecs, Numéro 6 mate son adversaire en seulement 11 coups ! (Jolie performance) Pourtant, il reste bien peu de pièces sur l’échiquier ! On s’aperçoit qu’il aime vraiment le « noble jeu » car il y joue assez souvent !
Numéro 6 n’achète jamais de bonbons. Pour faire ses achats, chaque prisonnier dispose d’un « crédit hebdomadaire » à ne pas dépasser. Dans un autre domaine, Numéro 6 s’entraîne au cosho (sport de combat imaginaire déjà mentionné dans Le Marteau et l’Enclume) et semble très bien s’y débrouiller !
Une saynète hilarante : Numéro 6 pose comme modèle pour un prisonnier peintre amateur mais sa toile semble être d’une totale abstraction car Numéro 6 a disparu de la toile au profit d’une peinture qu’on pourrait qualifier de « contemporaine » ! Ce peintre aurait-il rencontré Emma Peel qui dans Comment réussir… un assassinat ? déployait un certain talent pour l’abstraction visuelle ?!! « Très ressemblant » commentera Numéro 6 pince-sans-rire. Plus ironique, difficile de trouver !
Il y a une liste qui recense les gens mécontents dans le Village… et Numéro 6 tient la première place ! Comme c’est étrange… En tout cas, Numéro 6 espère « être digne » d’un tel honneur !
On notera, lorsque le Numéro 2 à la retraite expose la vidéo truquée à McGoohan, la présence d’un Numéro 2 féminin ! Il y’eut donc, dans Le Village, un quatrième Numéro 2 femme, après ceux de Liberté pour tous , Le Retour et Danse de Mort.
Pour une des rares fois de la série, nous avons une femme sincère et qui ne trahit pas Numéro 6. Numéro 30, en effet, restera son alliée jusqu’à la fin. Seule Numéro 73 dans l’épisode précédent semblait être un autre portrait de femme sincère.
Elle s’appelle Monique. C’est la troisième fois que nous connaissons le véritable nom d’un prisonnier : les deux autres étant Nadia (Numéro 8 du Carillon de Big Ben) et Alison (Numéro 24 de Double personnalité). Seulement des femmes !
L’intendante aux machines porte le Numéro 8, le numéro de Nadia dans Le Carillon de Big Ben.
Drôle de boutique que tient l’horloger ! A peu près toutes les horloges indiquent des heures différentes !
Le méprobamate (ou Carbamate de 2-carbamoyloxyméthyl-2-méthylpentyle en jargon scientifique), mentionné par le Numéro 2 est en fait une drogue ayant des propriétés myorelaxantes (détente des muscles) et a un effet anxiolytique (contre l’angoisse). A dose et à traitement surpuissants, il peut provoquer en effet une syncope mais la commander à distance est une performance qui n’a pas encore été rééditée à ce jour !
Cinquième apparition de la Voix.
Quelques erreurs de technique : A 11’, on voit très bien le cascadeur doublant McGoohan quand il s’exerce à la gymnastique ! A 31’40, Annette André porte une capeline sur ses épaules mais l’instant d’après, elle a disparu ! Elle réapparaît néanmoins dans le plan suivant !
Derren Nesbitt (1935) a commencé relativement tôt sa carrière à la télévision et au cinéma. Son physique à la fois avantageux mais inquiétant lui a donné beaucoup de rôles d’individus peu recommandables. Il tourna surtout dans des films de guerre et d’action dans les années 60 et 70 comme Le Crépuscule des Aigles, Chantage au meurtre (avec Frank Sinatra), et surtout le rôle du Major SS von Hapen dans Quand les aigles attaquent (avec Burton et Eastwood) qui le rendit célèbre. Parallèlement, il tourna souvent à la télé dans les séries de l’époque : Destination Danger, Le Saint, Docteur Who (7 épisodes, rôle de Tegana), Amicalement vôtre, L’homme à la valise… ainsi que dans des feuilletons (The Courtroom, 11 épisodes dans le rôle du juge Arnold Francis). Il scénarisa et réalisa aussi quelques films mais sa carrière déclina dans les années 80. Il continue cependant de tourner occasionnellement. Son rôle dans cet épisode est un de ses plus fameux.
Annette André (1939) est principalement connue pour avoir joué le rôle féminin principal de la série Randall and Hopkirk (Deceased) où elle jouait Jeannie, la jeune veuve de Marty Hopkirk (joué par Kenneth Cope). Ayant d’abord débuté comme chanteuse et danseuse puis comme comédienne au théâtre en Australie (son pays natal), elle s’installa en Angleterre et se tourna ensuite vers la télévision où elle joua de nombreuses apparitions dans Le Saint, Le Baron, Amicalement vôtre, Adam Adamant lives !... mais aussi dans de populaires soap operas de l’époque : Crossroads etc. mais aussi un qui s'appelait... Prisoner !
Bien que le théâtre ne fut pas sa passion principale, elle ne dédaigna pas la scène ou les comédies musicales (Vanity Fair ou Le Forum en Folie). Elle prit ses distances avec les écrans et la scène à la fin des années 80 et n’apparaît plus qu’assez rarement, pour se consacrer entre autres à la défense des animaux. Cette délicieuse blonde apparaît deux fois dans Chapeau Melon : La Mandragore (saison 3) et Le Château de Cartes (saison 7).
Mark Eden (1928) a mené une partie de sa carrière de comédien au Royal Court Theatre tout en jouant à la télévision où il trouva son meilleur rôle à la fin des années 80 : celui de Alan Bradley dans le plus long soap opera de l’histoire de la télévision : Coronation Street. Sa mort tragique dans la série fut une des scènes les plus marquantes jamais tournées et donna lieu à la création d’un arrêt de tram sur les lieux ! Indépendamment de ce rôle, Eden joua dans beaucoup de séries télé comme Docteur Who où il joua Marco Polo à sept reprises ou bien Le Saint, L’Homme à la valise, Z-cars, Les Professionnels…etc. Il tourna peu au cinéma (citons cependant un petit rôle dans le célèbre Docteur Jivago de David Lean) ce qui ne l’empêche pas d’être un acteur assez reconnu dans son pays. Il est apparu dans deux épisodes de Chapeau Melon : Ashes of Roses (saison 1) et Mission à Montréal (saison 2).
André van Gyseghem (1906-1979) a brièvement travaillé dans l’édition d’œuvres musicales avant de se tourner vers le théâtre en suivant des cours à la fameuse Royal Academy of Dramatic Art. Son relatif succès dès les années 30 dans des pièces contemporaines décida de sa carrière dans le théâtre et il y joua jusqu’à sa mort. Privilégiant la scène, Il a peu tourné au cinéma et ses apparitions à la télévision concernent davantage des feuilletons ou des petites séries inédites en France à l’exception de deux épisodes de Destination Danger et un du Saint. Ce rôle dans cet épisode est certainement son plus connu.
Martin Miller (1899-1969) a surtout enchaîné des petits rôles au cinéma (Allez coucher ailleurs, La Panthère Rose, Le Troisième Homme, Le Voyeur…) et à la télévision, apparaissant dans des téléfilms ou des séries comme Destination Danger, Département S, Dr.Who (2 épisodes, rôle de Kublai Khan) ou Le Saint. Ce rôle dans cet épisode est un de ses derniers. Il fait une brève apparition (non crédité) dans Les Aigles (saison 4).
Wenda Ventham (1935) s’est spécialisée dans des rôles de télévision (plus d’une centaine de séries et feuilletons) et plus rarement au cinéma. On a pu la voir dans Destination Danger, Le Saint, Département S, Z-cars… Elle a obtenu quelques rôles récurrents dans Docteur Who (13 épisodes, trois rôles différents), Fallen Hero (12 épisodes, Dorothy Hopkins), The Lotus Eaters (15 épisodes, Ann Shepherd), Oscar Charlie (12 épisodes, Beryl) et bien d’autres... Elle a également joué dans un épisode de Chapeau Melon : Les Fossoyeurs (saison 4).
Be seeing you !
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Dernière édition par Dearesttara le Dim 21 Nov 2010 - 1:52, édité 6 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Pour ceux qui attendent des critiques du remake, je pense que je les commencerai en décembre. Steed3003 les intégrera plus tard sur le site.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Tes commentaires ont l'air très complets et intéressants Dear. De mon côté, je commence à découvrir le Prisonnier: un ami m'a prêté l'intégrale, et pour l'instant je n'ai regardé que L'arrivée...mise en scène (la courte scène de la poursuite en jeep sur la plage m'a scotché), dialogues, ambiance, scénario, décors... Un vrai régal . J'attends de découvrir la suite avec impatience! Mais simple question: où a été tourné la série ? D'où viennent ces somptueux jardins ??
JLP- Marquis(e)
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Date d'inscription : 14/12/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Tu as commencé à regarder la série ? FANTASTIQUE !!! Tu ne le regretteras pas !
Fais attention à chaque détail, ça compte beaucoup !
Un conseil : A partir de l'épisode 4 (Liberté pour tous), commence à lire en double lecture. La série va devenir de plus en plus allégorique et symbolique (sans perdre en divertissement bien entendu !).
Pour répondre à ta question, la série a été tournée en décors naturels : dans le Village de Portmeirion, aux Pays de Galles. Un architecte un peu fou, Sir Clough Williams-Ellis, a passé toute sa vie à bâtir ce village. Il voulait faire une architecture "aussi belle que la nature", qu'elle soit aussi riche et aussi belle qu'elle. Il voulait aussi recréer une ville italienne, Portofino, dans sa région galloise. Il a adopté d'abord le style italien (qui mise sur des couleurs vives et variées, regarde Venise par exemple) comme base puis y a mélangé le style de tous les pays d'Europe, utilisant au maximum la variété des genres. Le résultat que l'on voit est éblouissant.
Aujourd'hui, on peut visiter Portmeirion qui est resté en état. Je rêve d'y aller un jour ! Bien entendu, le village continue de perpétuer la série qui l'a rendue célèbre.
Welcome in the Village !
Fais attention à chaque détail, ça compte beaucoup !
Un conseil : A partir de l'épisode 4 (Liberté pour tous), commence à lire en double lecture. La série va devenir de plus en plus allégorique et symbolique (sans perdre en divertissement bien entendu !).
Pour répondre à ta question, la série a été tournée en décors naturels : dans le Village de Portmeirion, aux Pays de Galles. Un architecte un peu fou, Sir Clough Williams-Ellis, a passé toute sa vie à bâtir ce village. Il voulait faire une architecture "aussi belle que la nature", qu'elle soit aussi riche et aussi belle qu'elle. Il voulait aussi recréer une ville italienne, Portofino, dans sa région galloise. Il a adopté d'abord le style italien (qui mise sur des couleurs vives et variées, regarde Venise par exemple) comme base puis y a mélangé le style de tous les pays d'Europe, utilisant au maximum la variété des genres. Le résultat que l'on voit est éblouissant.
Aujourd'hui, on peut visiter Portmeirion qui est resté en état. Je rêve d'y aller un jour ! Bien entendu, le village continue de perpétuer la série qui l'a rendue célèbre.
Welcome in the Village !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
On en a souvent parlé de ce village. Moi, j'ai eu la chance de le visiter en 1987, par hasard, un soir d'été où il n'y avait PERSONNE. Magique !Dearesttara a écrit:Aujourd'hui, on peut visiter Portmeirion qui est resté en état. Je rêve d'y aller un jour ! Bien entendu, le village continue de perpétuer la série qui l'a rendue célèbre.
Invité- Invité
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Reportage incroyable d'Enquête exclusive où le village de plage Nord-Coréen paraît directement sorti du Prisonnier (à partir de 53'):
http://www.m6replay.fr/#/info/enquete-exclusive/18996
http://www.m6replay.fr/#/info/enquete-exclusive/18996
Invité- Invité
12. J'ai changé d'avis
12. A Change of Mind – J’ai Changé d’Avis : 6 6 6
A cause de sa nature indépendante et rebelle, Numéro 6 est accusé de ne pas vouloir s’intégrer au Village, donc d’être un « asocial ». Refusant de faire amende honorable après avoir défait en combat deux gardiens provocateurs et continuant à s’affirmer comme individu, les Villageois le fuient comme la peste. Malgré son isolement, il continue à défier le comité social avant que le Numéro 2, via le Numéro 86, une séduisante mais cruelle jeune femme, le contraigne à subir un « processus de réhabilitation » soit une lobotomisation irréversible qui le rendra inoffensif…
J’ai changé d’avis arrive de manière inespérée après le trou d’air que constituait l’épisode précédent. Il repose avant tout sur un scénario génial de l’inspiré Roger Parkes qui joue ici la carte de la tension au maximum : via l’aliénisme et les dangers de la psychiatrie, il offre une intrigue impeccable tant plaisante au niveau du divertissement que profonde au niveau de ce qu’elle dénonce. Cet épisode, assez stressant dans sa première partie, et qui ne relâche la tension que peu à peu ensuite, est ainsi d’une étonnante noirceur. Peu d’humour et le suspense est au premier plan. Il crée un épisode dont l’idée de base est une des plus étincelantes de la série et qui frôle de peu le chef-d’œuvre, marquant durablement le téléspectateur. Enfin, le fond de l’épisode est très riche, dans la lignée des premiers épisodes.
Fait très important. Cet épisode marque la fin d’une période. C’est le dernier épisode dont l’action se déroule au Village. Les cinq autres se déroulant ou au dehors (du moins semble-t-il) ou sous le Village.
Intro en force ! Numéro 6 s’entraîne physiquement et intensivement comme à son habitude (voir épisode précédent) jusqu’à ce que deux hurluberlus pas nets s’amènent et commencent à le provoquer. Remarquons l’adresse des répliques : ils accusent Numéro 6 d’être antisocial, provocateur et incivil… ce qui est tout à fait exact ! Numéro 6 ne voulant pas rentrer dans le moule du Village se met donc à l’écart ce qui est mal perçu par le « comité » (social). Si l’on prend comme modèle les règles du Village : Numéro 6 n’existe que par des négations : pas collectiviste, pas « dans la masse », pas prisonnier « dans sa tête », pas inoffensif… c’est le ver dans le fruit, et il représente, parce qu’il pense encore, un danger pour les dirigeants qui veulent dominer tout le monde.
La bagarre qui suit est très réussie : les coups pleuvent de toutes parts jusqu’à ce que les assaillants jettent l’éponge. Rythmée, soutenue, cette scène d’action est très efficace. Bref, une introduction musclée surprenante (quoique celle de Musique douce l’est tout autant) qui ouvre très bien cet épisode.
Numéro 6 est convoqué par le "comité social" dont le but est que tous les Villageois ne s’écartent pas du droit chemin et demeurent de bien obéissants moutons de Panurge (on en a déjà eu une démonstration avec les électeurs sans cervelle de Liberté pour tous). Les méthodes du comité sont d’une efficacité troublante : dès qu’un prisonnier commet l’erreur de vouloir prendre des velléités d’indépendance, le comité le culpabilise (voir Numéro 42 sanglotant sans discontinuer ou l’air peu assuré de ceux qui sont dans la salle d’attente) puis le contraint à un humiliant mea culpa public : le prisonnier doit dire devant tout le monde qu’il a fauté, que les dirigeants ont raison et qu’il faut les remercier de lui permettre de redevenir « social », etc. Le summum est atteint quand on voit qu’en fait, le prisonnier « fautif » répète tout ce que lui dit le haut-parleur. On en a l’expérience avec Numéro 93 qui subit en pleurant cette amère expérience. Comment ne pas y voir une dénonciation de l’asservissement, de la pensée unique, du formatage mental si chère à notre société castratrice ? Si nous n’allons pas dans le sens qu’elle indique, la société nous rappelle à l’ordre, nous force à accepter ses principes. Et Numéro 93 de répéter comme un perroquet la confession qu’on lui dicte. Nul doute qu’après cette expérience, son sens critique étant détruit, il rejoindra le troupeau des civils qui acceptent leur sort sans se révolter (à l’image de ceux qui l’applaudissent après qu’il ait battu sa coulpe… et bien sûr, Numéro 6 est le seul à rester immobile !). Cela n'est pas sans rappeler les autocritiques exigées sous le stalinisme des "dissidents" qui ne s'entendaient pas avec le pouvoir.
Voilà ce que veut notre société : elle a tellement peur de l’individualité propre en chaque être qu’elle veut la museler (thèse défendue par Nietzsche dans Aurore) en nous forçant à « entrer dans la masse ». Les moyens sont divers comme le travail ou la sous-culture (qui nous empêchent de « penser » alors que l’homme par définition est un être pensant comme le disait Pascal) ou tant d’autres choses ici résumés sous la forme d’une apologie du collectivisme qui fait appel à nos bons sentiments : tout doit être sacrifié au profit de la communauté, il faut le bien public, etc. (ce qui fit qu’on interpréta parfois et sans doute à raison la série comme anti-communiste, il faut dire que nous étions en pleine guerre froide en 1967 ! Cependant la série va bien au-delà de son contexte historique ce qui explique qu’elle soit toujours d’actualité). Sophisme car cette politique dénigre l’individu en lui ôtant toute liberté de penser. Lorsqu’un homme n’a plus le choix de penser par lui-même, ce n’est plus un homme ! Telles sont les paroles de l’aumônier d’Orange Mécanique où Kubrick dénonçait violemment le traitement d’Alex destiné à le « réintégrer » et contre sa volonté… ce qui est très proche de cette scène du Prisonnier finalement (le film fut réalisé quatre ans plus tard). Or Numéro 6 ne le veut pas et lutte contre ce système qui « lobotomise » les révoltés de « gré » (un gré relatif !) comme Numéro 93, condamné à ne plus penser par lui-même ou de « force » comme nous allons bientôt le voir. On peut y voir aussi un écho au monde contre-utopique de 1984 décidément une influence permanente de la série avec Winston Smith qui se révolte contre Big Brother avant d’être finalement vaincu (comme Numéro 93) par ce système qui a réussi à anéantir ses volontés de révolte, acceptant son monde absurde (2+2 = 5 si Big Brother le veut).
A l'opposé de ça, Numéro 6 défie le jury sans cervelle (comme dans Liberté pour tous) avec ironie affichant clairement qu’il ne veut pas rentrer dans leur jeu. Cependant, le chef des jurés interrompt la séance car… c’est l’heure de la pause ! Une manière pour la série de critiquer la lenteur des administrations ? Pas impossible ! Numéro 6 sort donc et a l’occasion de voir que les méthodes du Village marchent avec une rapidité et une efficacité subjuguantes : tout le Village se détourne de lui ! On ne le salue plus, on le fuit, on l’esquive… le journal parle (déjà ! Comme dans Liberté pour tous, les infos circulent plus vite que l’éclair ! Comme internet aujourd’hui) de son asocialité. Numéro 6 est maintenant « isolé » Le Village a appris à ses habitants à ne plus se mêler aux « asociaux », ceux qui n’acceptent pas leurs règles iniques. Big Brother à l’écran !
S’ensuit un dialogue brillant, concentré à l’acide sulfurique, entre Numéro 6 et le Numéro 2 du jour qui joue la carte de la séduction : il lui parle tel un politicien captieux à ses électeurs (montrant que cet épisode est décidément très proche de Liberté pour tous). Dommage toutefois que le personnage soit assez plat…
Entrée de Numéro 86, troisième personnage principal de l’histoire. C’est une jeune femme d’une grande beauté mais très glaciale avec ses cheveux relevés, sa blondeur frigide, ses yeux de glace et son habit bleu foncé et sa voix dénuée de chaleur. Elle s’impose dès son entrée comme étant stoïque, sans émotions, glaciale, sévère, austère… ce qui contraste étrangement avec son charme naturel (Angela Browne étant un véritable canon de beauté !) auquel Numéro 6 évidemment reste insensible ! Elle lui parle avec un ton de réprimande comme une maîtresse sermonnerait un petit enfant et cache mal son agacement devant le ton léger de son interlocuteur. Réjouissante conversation ! C’est elle le grand personnage de l’épisode et elle sera un de ses meilleurs atouts. La tension monte toujours avec Numéro 6 qui persiste à défier le comité...
Visite médicale où le médecin le déclare « apte à faire face à toute éventualité ». Hum, à prendre au degré qui nous plaira ! Numéro 6 va dans le couloir et la tension monte brutalement : il rencontre deux « asociaux » soumis à des traitements terriblement efficaces : l'un subit un avatar du traitement Lodovico (celui d'Orange Mécanique de Kubrick), thérapie par le dégoût, l'autre a été lobotomisé ! Là, on commence par avoir assez peur ! Imaginez Numéro 6 inoffensif et obéissant… effrayant !
Voilà la punition pour ceux qui n’obéissent pas aux règles qu’on leur impose : le Village a le pouvoir de faire ramener de force les « brebis galeuses » en les abrutissant, en leur lavant le cerveau. N’est-ce pas ce que la société veut de nous ? Dans notre monde actuel, surchargé d’informations et de bêtises, tout se produit pour que nous perdions notre capacité à réfléchir et tôt ou tard, on y succombera si on y résiste pas. Le traitement monstrueux exercé sur ces patients est une allégorie de ce qu’on vivait déjà en 1967 et ce qu’on vit maintenant aujourd’hui : lavage de cerveau par bourrage de crâne en messages, bêtises, endoctrinements qui ne disent pas leurs noms… bref, tout ce qui nous environne veut nous ramollir la cervelle et c’est à nous de lutter pour garder notre indépendance comme le fait Numéro 6.
Verdict du comité : Numéro 6 est asocial ! (quelle surprise !). Immédiatement, il est ostracisé : Numéro 6, désormais solitaire, rejeté par tout le monde, va devoir surmonter une forme terrible de solitude qui n’est pas sans rappeler celle qu’on impose au malheureux allemand dans Le Joueur d’Echecs de Stefan Zweig. Numéro 6 subit mal cette solitude, c’est visible et normal car nous ne vivons que grâce à la communauté, bonne ou mauvaise. Rien n’oppresse autant l’âme humaine que le néant mais il est têtu et tient tête au comité d'appel qui va maintenant utiliser la force : ils vont le lobotomiser pour neutraliser son agressivité et son asocialité !
Toutefois, les villageois commencent à le regarder de travers et l’atmosphère à commence à devenir très lourde… Entendre la Voix annoncer qu’il y a risque d’orages est donc à double sens ! Et finalement la tension accumulée au fil de l’épisode explose sauvagement et de manière totalement renversante : les Villageois, Numéro 56 en tête, se ruent sur Numéro 6 et le frappent à coups de parapluie tout en le traînant jusqu’à l’hôpital ! Comme dans Liberté pour tous, la violence physique est l’inexorable aboutissement de la violence psychologique, le sommet du crescendo. Et nous assistons à un véritable lynchage ! Complètement brisé, Numéro 6 arrive à l’hôpital et est mis sous calmants sous les cris de la foule en délire ! Une des scènes les plus effrayantes de la série qui doit toute sa force à la progression opérée par Roger Parkes qui a fait lentement monter la sauce avant de tout faire exploser… éprouvant !
Mais Parkes ne nous laisse pas le temps de respirer car l’opération va s’enchaîner sans transition et c’est le sommet de l’épisode : Numéro 86, dans sa blouse blanche s’adresse à la caméra qui filme en direct l’événement. Elle explique d’une voix lente, froide, dénuée d'émotion, la façon dont la lobotomie va se passer. Certainement une des scènes les plus insoutenables de la série par son sadisme car Numéro 6 entend distinctement tout ce qu’elle dit et son regard de fou détraqué en dit long sur ce qu’il endure. La lobotomie débute sous le sourire cynique de Numéro 86 tandis que le noir envahit l’image dans une ellipse lourde de sens…
Réveil à l’hôpital. Numéro 6, un pansement sur la tête, semble tout à fait ailleurs. Numéro 86 le regarde fixement et dit au docteur qu’elle va s’occuper de lui. Sa beauté froide, enveloppée dans une robe bleu clair, rayonne dans la scène, presque sans paroles, bien mise en valeur par la réalisation. Angela Browne montre toute l’étendue de son jeu en jouant fort bien l’hypocrite. Son sourire, sa douceur maternelle, sa voix délicieusement modulée… tout sonne faux dans son attitude ! Et un tel décalage maintient la tension, entretenue également par McGoohan dont le visage idiot aux gros yeux dessine un nouveau portrait de Numéro 6 inoffensif et neutralisé…
Un véritable cortège de Villageois en fête escorte la voiture qui le ramène à la maison. Villageois qui, il y a peu de temps, lui tapaient dessus. Rarement l’expression mouton de Panurge aura été si bien employée ! C'est le chaos dans l'esprit de Numéro 6, il est troublé, confus mais a encore des reflexes de méfiance de retour chez lui. La pression se relâche quelque peu mais pas la curiosité…
Arrive alors le Numéro 2 qui enfin pose une question qu’on avait plus entendu depuis Double personnalité : pourquoi a-t-il démissionné ? Numéro 6 se plaint de ne pouvoir rassembler ses pensées et demande du temps. Dans cette scène, Numéro 2 est angoissant : il ne cesse de questionner Numéro 6, élevant et baissant la voix. Chantant presque ses paroles comme à un enfant pas sage… Un vrai cauchemar éveillé !
La suite de l’épisode, il faut bien le dire, est malheureusement moins réussie que la première car Roger Parkes va choisir de diminuer peu à peu la tension et va bientôt passer du dramatisme sombre à ce qui est presque une comédie. Un tel renversement est assez frappant après une demi-heure à fleur de peau et casse le rythme de l’épisode.
En effet, lorsque nous voyons les dessous des cartes, lors de la scène chez Numéro 2, nous sommes pantois face à cette grande machination diabolique ! Pas vraiment surprenante mais qui fait quand même son effet. Malgré tout cette « révélation » arrive un peu tôt et désamorce grandement le suspense car anticipant trop la chute finale.
L’épisode commence à basculer dans l’humour. Numéro 6 qui commence à retrouver ses esprits même s'il a encore du mal à y voir clair tient tête à Numéro 86 en jouant un numéro d'enfant incorrigible ! Et il finit par la mettre dans sa poche grâce à un habile subtefuge : voilà Numéro 86 qui part dans un délire abscons ! Elle est à mourir de rire ! Enfin, la perfide blonde glaciale bascule dans la folie douce, roulant des yeux, souriant bêtement… Un tel humour, arrivant de manière soudaine, détonne dans l’ambiance de l’épisode et désoriente le téléspectateur. Le jeu des comédiens est cependant un spectacle jubilatoire ! Numéro 86 part donc retrouver le Numéro 2 mais flottant sur un nuage lointain, on peut émettre des doutes quant à sa capacité de faire un rapport !!
Et soudain, vlan, le sérieux reprend ses droits lorsque Numéro 6 s’aperçoit qu’il existe beaucoup de personnes lobotomisées dans Le Village (la scène avec Numéro 46 fait froid dans le dos) et donc une fêlure apparaît. Là, l’épisode commence à déconcerter. Et si Numéro 6 ne sortait pas de la prison mentale qu’on lui a construite finalement ?
Après avoir de nouveau bagarré avec les deux lascars du début, Numéro 6 croise le chemin de Numéro 86 qui plane dans son monde à elle, ce personnage cruel devient d’un comique irrésistible : ses poses changeant à chaque instant, ses sourires niais… quel contraste avec la virago du début !
Mais le comique s’arrête de nouveau et le suspense revient en première place avec une réjouissante scène d’hypnose dans lequel nous apprenons tous les détails du complot. Détails superbement ciselés qui laisse admiratif devant l’abnégation du Village a faire parler ses prisonniers, usant des coups les plus tordus !
La scène se termine en suspens complet par une ellipse judicieusement amenée qui prépare le finale.
Pendant tout ce temps, le Numéro 2 est resté bien inactif ! Il n’est pas sans rappeler son prédécesseur d’Echec et Mat : il voit bien que quelque chose ne va pas mais il décide de laisser les choses suivre son cours et surtout de laisser le Numéro 6 sans surveillance ! Sous-estimer le Prisonnier est une erreur inexcusable pour un Numéro 2 digne de ce nom ! Ce Numéro 2 se révèle finalement assez décevant, ce n’est pas un adversaire à la hauteur de notre héros ! Ce détail important, sous-estimé par Parkes, est un point faible dans l’épisode.
La scène suivante retourne dans le comique (eh oui faut suivre !) dans le dialogue avec Numéro 2 qui se comporte comme un imbécile quand il accepte de convoquer les Villageois pour écouter le discours de réhabilitation que va prononcer Numéro 6. Et en effet, l’épisode se termine par une chute désopilante ! Tel est pris qui croyait prendre ! Ce brutal retournement de situation conclut l’épisode sur une note brillante et morale : se battre avec les propres armes de son adversaire est une manœuvre gagnante qui fait la décision.
Toutefois, la fin n’est pas complètement claire : qui a entendu parmi la foule le discours leur exhortant à penser par eux-mêmes, à refuser le monde factice qu’est Le Village ? Le discours d’indépendance se perd dans les cris de la foule. La fin n’est donc pas tout à fait optimiste car personne n’écoute ce message de liberté sauf le téléspectateur à qui il ne peut que s’adresser. Méditons ses paroles et prenons notre liberté ! Tel est le message de l’épisode…
Le scénario de Roger Parkes part d’une idée géniale et il en développe une histoire brillante qui privilégie l’angoisse et la tension. Mais dans la deuxième partie, un humour qui va et vient et qui désamorce trop tôt le tout affaiblit l’épisode. Le Numéro 2 du jour, d’abord intéressant, perd son éclat et en devient médiocre. Un scénario superbe donc, une idée fantastique, mais pas sans quelques faiblesses. La troisième réalisation de Patrick McGoohan est par contre impeccable : il privilégie la continuité de l’action en enchaînant les scènes sans transition. Son montage fin et fluide permet de suivre agréablement l’épisode. Un travail de professionnel ! Il magnifie le beau visage de Numéro 86 pour mieux en révéler la cruauté, met l’accent sur les plans d’ensemble nous permettant d’apprécier décors, costumes et extérieurs… soigné et travaillé ! La caméra, à vitesse modérée, se déroule à la même vitesse que l’épisode et l’impression d’unité est heureuse ici. McGoohan a fait un excellent travail, on comprend que Parkes ait été satisfait du traitement de son scénario !
La direction d’acteurs est enthousiasmante, Angela Browne en tête : elle compose un des personnages les plus inhumains de la série. Elle parvient à révéler tous les traits de son personnage avec ses airs glacés, tranchants, faussement amicaux. C’est elle l’adversaire du jour, bien plus que Numéro 2 ! Effrayante par son tempérament hypocrite, elle est finalement une fleur qui a l’air agréable mais très vénéneuse, ce qui n’est pas sans rappeler le rôle de Sara Penny que jouait l’actrice dans Comment réussir un assassinat. Une véritable femme fatale ! Elle parvient également à rendre son personnage délicieusement comique lorsqu’elle bascule dans la folie. Il est très jouissif de la voir babiller des paroles nonsensiques, de serrer contre elle des fleurs en levant les yeux au ciel, de faire des sourires stupides au Numéro 6. Un numéro en or pour cette comédienne qui accomplit là une des plus belles performances de la série.
Patrick McGoohan retrouve la forme car le scénario lui permet un véritable numéro : il passe de la détermination au doute, de l’ironie au frisson dans la première partie, offrant toute l’ambivalence de son jeu, toutes les incertitudes que traverse son héros pourtant souvent stoïque. Il est plutôt humanisé dans cet épisode et cela fait plaisir à voir. Son jeu hébété et l’air fou (regardez ses yeux !) au milieu de l’épisode est très bien mené sans en faire trop.
John Sharp est moins convaincant mais la faute en revient plus au personnage crée qu’à son interprétation : autant il joue très bien lorsqu’il veut se montrer menaçant ou quand il interroge son prisonnier, autant plus l’épisode continue, plus il paraît anodin et rentre son jeu au lieu de l’extérioriser. Dommageable, car son personnage de Numéro 2 sombre à la même vitesse dans la quasi-inutilité.
Pour les seconds rôles, que du bon ! Kathleen Breck est convaincante en jeune femme en pleurs qui essaye de se montrer forte mais qui ne cache pas sa faiblesse réelle. June Ellis apparaît trop peu : son Numéro 48, toute en joie méchante, dynamise les scènes où elle apparaît, c’est-à-dire pas assez ! Avec un rôle plus étendu, l’épisode aurait gagné encore plus de tension. Michael Miller joue un Numéro 93 brisé et honteux à merveille et rend palpable la détresse de son personnage. Thomas Heathcote est inquiétant en lobotomisé et contribue à la pression ambiante de l’épisode. On remarquera que la voix de Fenella Fielding est moins chaleureuse que d'habitude : plus impersonnelle... Une surprise qui contribue à ajouter un peu de malaise dans l'épisode.
La musique est excellente : notamment le thème en notes répétées aux cuivres, brut et cassant lors des scènes « dures » comme la procession. Ou bien le thème vigoureux utilisé pendant les combats. Tout est parfait !
Troisième réalisation (sur cinq) de Patrick McGoohan pour la série (sous le pseudonyme de Joseph Serf pour la deuxième fois).
Personne ne savait que McGoohan choisirait un pseudonyme. Ce fut donc une surprise pour tout le monde quand son pseudonyme et non son vrai nom apparut au générique. (Bonus DVD)
Dernier épisode de la série à se passer vraiment au Village. Les trois épisodes suivants se passent hors du Village (d’une certaine manière !) et les deux derniers se dérouleront essentiellement dans les souterrains du Village.
Dans la salle d’attente du conseil, on peut regarder des affiches représentant le Numéro 2 nous désignant du doigt. Le texte qui est écrit sur l’affiche est Your community needs you (Votre communauté a besoin de vous).
Numéro 2 affirme que Numéro 6 est « robuste comme un taureau ».
Numéro 6 prétend qu’il n’aime pas les filles qui ne savent pas préparer le thé convenablement ! Un anglais jusqu’à la moelle des os sans aucun doute ! D’ailleurs, il en prépare régulièrement quand il est chez lui !
La doublure de Patrick McGoohan quand il s’exerce à la gymnastique est clairement visible. McGoohan, cependant, n’est pas doublé pour les scènes de combat.
Sixième apparition de la Voix.
McGoohan et Sharp ont des doublures lors des plans éloignés dans la scène finale. Ca se voit car Sharp a subitement une belle chevelure rousse !
C’est Roger Parkes qui a appelé George Markstein au téléphone pour lui soumettre l’idée de scénario qu’il avait dans la tête, il s’était renseigné sur les conséquences de la lobotomie et pensait que ce serait un bon filon pour la série dont il avait tout de suite saisi l’ambiance. Markstein adhéra immédiatement « il trépignait au bout du fil » rapporte le scénariste. (Bonus DVD)
McGoohan renvoya son réalisateur dès le début de l’épisode pour prendre la réalisation en main. Parkes fut horrifié car il était certain que le narcissisme de l’acteur ferait qu’il plomberait son épisode. Il fut donc très surpris de la compétence de McGoohan qui fit un excellent travail sur l’épisode. Depuis, Parkes se plaît à penser que c’est la qualité de son travail et du sujet qui fit décider au comédien de filmer l’épisode pour pouvoir le contrôler entièrement. (Bonus DVD)
On a plus tard dit à Roger Parkes qu’il avait écrit un des épisodes les plus sombres de la série. Il l’assume et accueille comme un honneur le fait qu’on se souvienne de lui pour ça. (Bonus DVD)
John Sharp (ici crédité sous le nom John Sharpe) (1920-1992) est apparu plus de 100 fois entre les années 50 et 90 tant au cinéma qu’à la télévision. Il est surtout connu pour avoir interprété le rôle récurrent d’Ezra Biggins (13 épisodes) dans la série All Creatures Great and Small (adaptée d’un film avec Anthony Hopkins), série anglaise populaire des années 80 où son physique bedonnant et son talent lui valut les honneurs du public. Il a peu tourné au cinéma mais on se souvient de son rôle de William, l’oncle cynique des enfants dans le superbe film de Luigi Comencini : L’Incompris (1966) ou celui de Doolan dans Barry Lyndon (1975) de Kubrick.
Il a surtout privilégié la télévision avec ses apparitions dans de petites séries britanniques comme The old curiosity shop d’après Dickens (8 épisodes, 1962-1963), le soap opera Coronation Street (2 épisodes) ou bien des téléfilms. Ainsi que d’autres séries plus connues (Randall et Hopkirk, Z-cars…). On peut voir ce très bon acteur dans trois épisodes de Chapeau Melon : Un Traître à Zebra (saison 2), Le Village de la Mort (saison 5) et Bizarre (saison 6).
Angela Browne (1938-2001) a conduit sa carrière à la télévision. Cette blonde terriblement sensuelle a joué dans plus de 50 séries et téléfilms de 1960 à 1990. Son rôle le plus important fut celui d’Helen Winters (13 épisodes) dans la série policière Ghost Squad. Mais elle a aussi participé à Destination Danger, Le Saint, L’Homme à la Valise, Les Aventures de Sherlock Holmes… Les fans des Avengers l’ont vue dans Intercrime (saison 2) et surtout dans Comment réussir… un assassinat ? (saison 4) où elle jouait la séduisante mais vénéneuse Sara Penny.
Be seeing you !
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Dernière édition par Dearesttara le Dim 21 Nov 2010 - 2:01, édité 5 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
J'adore ta critique Dear ! Mais t'as fait une petite faute tu as dit que Un Traitre à Zebra fait partie de la saison 3 or c'est la saison 2
alexandre- Duc(hesse)
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Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Bien vu alex ! Je corrige !
Mais je trouve que mes critiques sont devenues beaucoup trop longues, je pense qu'il faudrait que je fasse quelques coupes pour que ce soit moins "gros". Dès l'épisode suivant, je vais réduire la "taille" de mes analyses, évidemment, ce ne sera pas au détriment du "fond" et de la "forme", simplement je vais arrêter d'analyser scène après scène, car ce n'est pas forcément utile.
En revanche, je suis exactement dans la situation de McGoohan ! Depuis L'Enterrement, ça devient de plus en plus fatigant d'écrire les critiques et ça me prend trop de temps... et je ne sais toujours pas comment je vais m'y prendre pour analyser Le Dénouement ! Déjà rien que la longueur du post m'effraie !
Mais je suis comme Numéro 6, j'irai jusqu'au bout ! Je m'attaque dès ce soir à L'impossible pardon, beaucoup plus facile à analyser, ça fera l'effet d'une bouffée d'air frais !
Mais je trouve que mes critiques sont devenues beaucoup trop longues, je pense qu'il faudrait que je fasse quelques coupes pour que ce soit moins "gros". Dès l'épisode suivant, je vais réduire la "taille" de mes analyses, évidemment, ce ne sera pas au détriment du "fond" et de la "forme", simplement je vais arrêter d'analyser scène après scène, car ce n'est pas forcément utile.
En revanche, je suis exactement dans la situation de McGoohan ! Depuis L'Enterrement, ça devient de plus en plus fatigant d'écrire les critiques et ça me prend trop de temps... et je ne sais toujours pas comment je vais m'y prendre pour analyser Le Dénouement ! Déjà rien que la longueur du post m'effraie !
Mais je suis comme Numéro 6, j'irai jusqu'au bout ! Je m'attaque dès ce soir à L'impossible pardon, beaucoup plus facile à analyser, ça fera l'effet d'une bouffée d'air frais !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
De rien mon cher
Moi en tout cas je lis t'est critiques avec beaucoup de plaisir...Mais j'avoue que je serais inccapable d'en faire d'aussi longue
Moi en tout cas je lis t'est critiques avec beaucoup de plaisir...Mais j'avoue que je serais inccapable d'en faire d'aussi longue
alexandre- Duc(hesse)
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Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Quantité n'est pas synonyme de qualité, on peut être bref et précis (comme toi ou denis)... Mais la longueur est justifiée ici à cause de la série, qui est d'une profondeur incroyable. Au départ, je ne pensais pas être aussi long, c'est venu comme ça au fur et à mesure.
Quand je ferai d'autres séries comme Dr.House et peut-être Destination Danger (je verrai si je la ferai), je serai beaucoup moins long quoique dans House, on critique parfois la société américaine (racisme, ultralibéralisme...).
Sinon tu aimes Angela Browne ?
Quand je ferai d'autres séries comme Dr.House et peut-être Destination Danger (je verrai si je la ferai), je serai beaucoup moins long quoique dans House, on critique parfois la société américaine (racisme, ultralibéralisme...).
Sinon tu aimes Angela Browne ?
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Oui oui bien sur Je la trouve vraiment très belle et puis c'est une parfaite méchante dans COMMENT REUSSIR UN ASSASINAT
Et puis les photo que tu as pris ! J'adore
Et puis les photo que tu as pris ! J'adore
alexandre- Duc(hesse)
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Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Sinon je serais ravis de lire t'est critiques sur Destination Danger
Dr. House j'aime pas trop la série
Dr. House j'aime pas trop la série
alexandre- Duc(hesse)
- Age : 27
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Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
alexandre a écrit:Sinon je serais ravis de lire t'est critiques sur Destination Danger
Dr. House j'aime pas trop la série
Elle ne vaut que pour la présence de Hugh Laurie, génial en docteur drogué et horriblement horrible, et pour ses échanges avec le Dr. Cuddy.
Après, les intrigues et les autres personnages, ça s'essoufle vite.
Cetp65- Prince(sse)
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Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
J'ai regardé un demi-épisode ! Et j'ai pas trop aimer ... Et puis moi je suis plus fan des séries des année 60 à 80 a l'exception des Desperate Housewives et Plus belle la vie
alexandre- Duc(hesse)
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Localisation : Rennes (35)
Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
alexandre a écrit:J'ai regardé un demi-épisode ! Et j'ai pas trop aimer ... Et puis moi je suis plus fan des séries des année 60 à 80 a l'exception des Desperate Housewives et Plus belle la vie
Hallelujah ! Il est sauvé ...Mais le diable l'emporte par la suite.
Cetp65- Prince(sse)
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Date d'inscription : 01/08/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Dearesttara a écrit:Quantité n'est pas synonyme de qualité, on peut être bref et précis (comme toi ou denis)...
Parfois, comme dirait Philo, plus c'est long, plus c'est bon (comme les longues chroniques d'Estuaire sur les X Files ou James Bond)!
Je pense que c'est bien pour les mordus de la série en question, peut être plus rébarbatif pour les néophytes.
Invité- Invité
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Cetp65 a écrit:alexandre a écrit:J'ai regardé un demi-épisode ! Et j'ai pas trop aimer ... Et puis moi je suis plus fan des séries des année 60 à 80 a l'exception des Desperate Housewives et Plus belle la vie
Hallelujah ! Il est sauvé ...Mais le diable l'emporte par la suite.
Je te rassure je préfére Desperate Housewives à PBLV
alexandre- Duc(hesse)
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Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
C'est déjà ça
Cetp65- Prince(sse)
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Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Oui, bien sur
alexandre- Duc(hesse)
- Age : 27
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Date d'inscription : 01/05/2009
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Je viens de revoir Le Site inter-pas-net d'Homer, l'épisode des Simpson qui parodie Le Prisonnier. Il est hilarant ! C'est vraiment réussi. Ah voir McGoohan "simpsonnisé" est si délicieux.
Au fait, Homer a trouvé le moyen de se débarrasser du Rôdeur, regardez la scène, ça vaut son pesant d'or !
Mais l'aventure dans "l'île" ne concerne que la deuxième partie de l'épisode, heureusement, la 1re partie est réussie et nous permet d'attendre sans qu'on voit le temps passer. Je mets 3/4 pour cet épisode !
Le connaisseur remarquera des clins d'oeil à L'Arrivée (le gazage), Le Carillon de Big Ben (le bateau), Double personnalité (le double d'Homer), Le Retour (la langue allemande), peut-être A. B. et C. ou J'ai changé d'avis (la doctoresse) et bien sûr, un discret clin d'oeil au Dénouement !
http://www.les-simpson.me/le-site-inter-pas-net-dhomer-s12e06
Malheureusement, c'est en VF, je n'ai pas trouvé la VO
P.S : On sait enfin le secret de Numéro 6 ! Mais c'est pas tout à fait ce qu'on pouvait croire !
Au fait, Homer a trouvé le moyen de se débarrasser du Rôdeur, regardez la scène, ça vaut son pesant d'or !
Mais l'aventure dans "l'île" ne concerne que la deuxième partie de l'épisode, heureusement, la 1re partie est réussie et nous permet d'attendre sans qu'on voit le temps passer. Je mets 3/4 pour cet épisode !
Le connaisseur remarquera des clins d'oeil à L'Arrivée (le gazage), Le Carillon de Big Ben (le bateau), Double personnalité (le double d'Homer), Le Retour (la langue allemande), peut-être A. B. et C. ou J'ai changé d'avis (la doctoresse) et bien sûr, un discret clin d'oeil au Dénouement !
http://www.les-simpson.me/le-site-inter-pas-net-dhomer-s12e06
Malheureusement, c'est en VF, je n'ai pas trouvé la VO
P.S : On sait enfin le secret de Numéro 6 ! Mais c'est pas tout à fait ce qu'on pouvait croire !
Dernière édition par Dearesttara le Mar 2 Nov 2010 - 17:55, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Dearesttara a écrit:Je viens de revoir Le Site inter-pas-net d'Homer, l'épisode des Simpson qui parodie Le Prisonnier. Il est hilarant ! C'est vraiment réussi. Ah voir McGoohan "simpsonnisé" est si délicieux.
Au fait, Homer a trouvé le moyen de se débarrasser du Rôdeur, regardez la scène, ça vaut son pesant d'or !
Mais l'aventure dans "l'île" ne concerne que la deuxième partie de l'épisode, heureusement, la 1re partie est réussie et nous permet d'attendre sans qu'on voit le temps passer. Je mets 3/4 pour cet épisode !
Le connaisseur remarquera des clins d'oeil à L'Arrivée (le gazage), Le Carillon de Big Ben (le bateau), et Double personnalité (le double d'Homer).
http://www.les-simpson.me/le-site-inter-pas-net-dhomer-s12e06
Malheureusement, c'est en VF, je n'ai pas trouvé la VO
P.S : On sait enfin le secret de Numéro 6 ! Mais c'est pas tout à fait ce qu'on pouvait croire !
Dear, tu commence à me faire peur. Ne me dis pas que tu aimes ''Les Simpsons'' en VO. C'est de la m***e la VO. Aucune voix amusant de la VF. J'ai essayé : c'est une abomination.
Pour ''Les SImpsons'' (et c'est rare) : Bouh la VO, vive la VF.
Cetp65- Prince(sse)
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Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Je ne connais pas la série en VO mais les références au Prisonnier sont peut-être plus nombreuses en VO qu'en VF donc je voudrais vérifier. Mais il est vrai que les voix de Peythieu et d'Augereau (Homer et Marge) en VF sont irrésistibles !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Matt Damon lui même à déclaré que le doublage français est supérieur à la VO. que c'est le meilleur.
J'en doute : c'est carrément du mot à mot pour ''Les simpsons''.
J'en doute : c'est carrément du mot à mot pour ''Les simpsons''.
Cetp65- Prince(sse)
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Date d'inscription : 01/08/2010
13. L'Impossible Pardon
13. Do not forsake me, oh my darling – L’Impossible Pardon : 6 6
Le professeur Seltzman a inventé une machine capable de transférer un esprit dans le corps d’un autre. Cette machine est en possession du Numéro 2 qui veut l’utiliser pour pouvoir infiltrer des espions dans le camp adverse. Mais s’il sait comment l’utiliser dans un sens, il ignore comment faire le processus inverse (retour de l’esprit dans le bon corps). Seul son créateur en est capable mais il a disparu et un seul homme sait où il se trouve : Numéro 6 bien sûr ! Car il a été un de ses derniers contacts. Comme Numéro 6 refuserait sûrement de divulguer l’information si on le lui demandait, une seule solution pour le retrouver : intégrer l’esprit de Numéro 6 dans le corps d’un allié de Numéro 2. Cet allié est un homme qu’on appelle « Le Colonel » qui se soumet à l’expérience : l’esprit de Numéro 6 se retrouve donc dans le corps du colonel qui se réveille à Londres ! Il est désormais obligé de retrouver Seltzman pour réintégrer son corps, et servir sans le savoir les intérêts de ses ennemis… mais tout n’est pas si simple !
L’Impossible Pardon ouvre une période de trois épisodes qui ne se dérouleront pas dans Le Village. En effet, après avoir exploité le filon de la prison dorée pendant 12 épisodes tant bien que mal (qu’on se rappelle l’essoufflement de Danse de Mort et de L’Enterrement), les producteurs sont à court d’idées. C’est à ce moment, malheureusement que George Markstein, créateur et pilier de la série claque la porte, irrité par l’égocentrisme de McGoohan qui veut à tout prix contrôler la série dans ses moindres détails, claque la porte. Cette défection provoque une crise, d’autant plus que la 1re saison de 13 épisodes de la série (Il était une fois avait déjà été tourné) est close et qu’il faut trouver un moyen de conclure la série puisque ni Lew Grade ni McGoohan n’ont envie de continuer à exploiter un concept qui s’use déjà. Cette crise est accentuée lorsque McGoohan désire partir en Amérique pour jouer dans un film ! Cela force le scénariste Vincent Tilsley (auteur de l’excellent script du Carillon de Big Ben) a écrire une histoire sans le héros ni le Village ce qui explique ce troisième et dernier « creux » de la série. L’absence du Village sera alors exploitée dans les deux épisodes suivants, donnant lieu à ce qu’on pourrait appeler à trois épisodes « de récréation » avant de revenir aux choses « sérieuses ».
L’épisode souffre donc de la quasi absence de McGoohan, pierre angulaire de la série, et aboutit donc à un scénario moyen. Mais globalement, l’épisode est meilleur que sa réputation le laisse entendre, il est même réussi dans l'ensemble. En effet, Tilsley parvient à nous captiver avec beaucoup de détails parsemés dans son script tout en donnant une profondeur inattendue à Numéro 6, en en faisant un être pas dépourvu de sensibilité. C’est le seul épisode qui montre un Numéro 6 plus fragile et humain. Le fait que ce ne soit pas McGoohan qui joue ici le rôle permet cette orientation du personnage, à mille lieues du portrait de « dur » qu’il nous avait fait jusque-là.
L’épisode est souvent considéré comme le « maillon faible » de la série bien qu’il ait quelques fans. Pourtant, il est intéressant et agréable à suivre, preuve de la haute qualité globale de la série. On peut le considérer comme "le meilleur des moins bons épisodes".
Passé l’intro particulière (voir commentaires) où trois hommes discutent à propos d’un indice éventuellement caché dans des diapositives représentant des paysages et d’un certain Seltzman qu’il semblent rechercher. L’épisode démarre avec l’arrivée d’un homme « le colonel » dans l’antre du Numéro 2 qui l’accueille à bras ouverts et lui explique le but de sa mission, le but de cette première scène va être de nous exposer la situation ce qui explique qu’elle soit inhabituellement bavarde et assez lente. Cependant, grâce au jeu des comédiens, ce prélude n’est pas ennuyeux et réussit à nous captiver malgré son verbiage. Nous apprenons ainsi qu’il existe une machine de transfert « d’âmes » et que Numéro 2 va utiliser ce moyen pour intégrer l’âme de Numéro 6 dans le corps du colonel (sceptique quant à l’existence d’une telle machine) et ainsi le forcer à se mettre à la recherche de l’insaisissable Seltzman tout en lui faisant subir au passage un petit lavage de cerveau qu’il lui fera oublier qu’il a été retenu au Village ! (Voilà comment les dirigeants s’assurent du silence des prisonniers qu’ils libèrent.)
L’expérience marche à merveille mais nous voyons alors des flashbacks venant des épisodes précédents pendant une minute et on a l’impression d’être devant un remplissage. Quel est l’utilité de faire des flashes d’épisodes ? Certes, elle doit donner l’impression de confusion qui règne alors dans le cerveau de Numéro 6 voyant ses souvenirs défiler mais la scène reste inutile en elle-même et un peu pesante. On attend donc impatiemment la suite tandis que Numéro 2 surveille l’expérience…
Réveil du héros à Londres. Première surprise : il est fiancé ! En effet, nous apprenons qu’il y a une femme dans sa vie : Janet. Numéro 6 ne déteste donc pas les femmes comme on a pu le penser mais seule une compte pour elle. On peut expliquer alors son comportement par un puritanisme assumé. D’ailleurs, McGoohan était très puritain et a sans doute donné un peu de lui-même à son personnage. Arrive alors le moment où Numéro 6 se regarde dans le miroir et n’y voit que le reflet du colonel. Pas de paroles inutiles, juste le visage épouvanté du héros devant cette incroyable situation.
Nous nous apercevons que Numéro 6 a un côté humain et fragile que nous soupçonnions pas jusque-là. En cela, c’est même le principal intérêt de cet épisode. Cette fragilité est très bien rendue lors des deux scènes avec Janet, les plus belles de l’épisode.
Coup de sonnette, apparition de la belle Janet. La scène qui s’ensuit est très émouvante. Numéro 6, complètement perdu n’ose rien dire à Janet et reste évasif lorsqu’elle l’interroge. Cet échange, s’il est malheureusement prévisible (rien de surprenant dans cette scène) est cependant touchant. L’abattement et l’émotion de Numéro 6 devant sa bien-aimée sans qu’il ne puisse rien dire est si convaincant qu’il attire la sympathie du spectateur : le côté surhomme a disparu et il revient pour ainsi dire « à notre niveau ». Cette remise en place du héros est bienvenue et est particulièrement bien choisie. Janet, entre l’incompréhension et l’inquiétude, contribue elle aussi au malaise de la scène. Ces réactions sont tout à fait « normales » mais rarement la normalité aura été aussi triste. D’ailleurs, lorsqu’elle va ensuite voir son père pour demander des nouvelles de son fiancé et que ce dernier ne peut que lui dire qu’il ne sait rien, sa détresse sonne si véritablement qu’on ne peut s’empêcher de la plaindre…
La deuxième scène avec Janet, lors de sa soirée d’anniversaire est tout aussi splendide de mélancolie. Numéro 6 se dévoile peu à peu à elle et évoque leurs souvenirs communs. Ce procédé qui relève du cliché dans des situations pareilles dessert le scénario mais le jeu tout en finesse des acteurs empêchent la scène de sombrer dans la mièvrerie. Et la corde de l’émotion vibre pour une des rares fois dans la série qui ne s’est jamais penchée auparavant sur ce terrain glissant. Janet troublée par ce qu’elle entend, le ton grave et amoureux de Numéro 6… le couple illumine la scène et le baiser passionné qui en découle logiquement lorsque Janet reconnaît enfin son bien-aimé est le sommet émotionnel de l’épisode. Il est dommage que les dialogues, un peu trop communs, ne suivent pas la portée de la scène…
Pour résumer, la banalité de ces scènes est plus que compensée par l’interprétation des comédiens et permet deux beaux moments de grâce.
La fragilité de Numéro 6 dans cet épisode est aussi mise en évidence lorsqu’il se heurte à l’incompréhension de ses supérieurs. Encore une fois, le scénario pêche par son déroulement téléphoné forcé : Numéro 6 parle de sujets, de son passé, de ses collègues pour convaincre qu’il est celui qu’il prétend. Certes la scène ne manque pas d’effet et d’humour mais ne brille pas par son originalité. La scène chez Sir Charles (où nous en apprenons un peu plus sur la vie privée de Numéro 6) qui ne se montre pas aussi coopératif que Numéro 6 le souhaiterait, est plus en tension et est davantage intéressante. En tout cas, suffisante pour nous tenir en éveil. La dispute entre les deux hommes est très bien menée et mise sur un jeu maîtrisé plutôt qu’un furieux débordement, elle gagne ainsi en froideur et en malaise.
La scène où Numéro 6 va chercher les fameuses diapositives, un rien bavarde, est le seul vrai point faible de l’épisode. Elle est nécessaire mais guère passionnante. Heureusement la scène qui suit où Numéro 6 décode les diapositives au moyen des lettres de Seltzman nous met sur le qui-vive et rehausse le niveau. On retrouve l’agent secret qu’il était et qu’il avait d’une certaine manière pastiché dans Le Marteau et l’Enclume par ses faux codes, ses faux messages... Ici, on le voit à l’œuvre ! C’est pourquoi, en dépit de son idée fantasque, cet épisode s’inscrit dans le réel plus nettement que les autres, c’est une espèce de retour dans le monde présent et non l’univers du Village qui est en fait une allégorie.
Lorsque Numéro 6 retrouve Seltzman en Autriche d’après les informations des diapositives, nous avons un écho direct de la dispute avec Sir Charles car Seltzman, même s’il sait que la situation est possible a du mal à croire son interlocuteur. La tension est présente car on redoute légitimement un second échec de Numéro 6 emprisonné dans un corps qui n’est pas le sien. Heureusement, la nature nostalgique du professeur le sortira de ce mauvais pas. Jamais Numéro 6 a eu autant de difficultés à résoudre ses problèmes et le piège de Numéro 2 était finalement bien ourdi car ses conséquences pèsent lourd sur les épaules du héros, sans doute un des plans les plus diaboliques et dont le mal qu’il produit se fait à retardement, au fur et à mesure des escapades de son prisonnier. Un épisode plus cruel qu’il n’y paraît et dont la scène entre ces deux paumés l’illustre bien.
Le gazage est une seconde nature dans la série puisque après un combat acharné (un œil avisé repérera les doublures mais le combat reste bien filmé) et énergique, le croque-mort qui avait suivi tout ça de loin, s’amène et met tout le monde d’accord (Numéro 6, le poursuivant et Seltzman en plein conflit) en embarquant tout ce beau monde au Village après les avoir amenés au pays de Morphée via un gaz soporifique ! On notera que c’est la deuxième fois que Numéro 6 se fait gazer !
La scène finale de l’épisode est très réussie : arrivée du professeur et de Numéro 6 au Village devant un Numéro 2 dont la joie et le détachement sont singulièrement malvenus ici quand on pense à tout ce qu’il a fait subir au prisonnier ! Mais le cynisme est un point commun chez tous les Numéro 2, qui est la preuve de leurs esprits diaboliques. Le professeur refuse d’abord de se soumettre à l’expérience mais un seul plan de caméra sur l’air abattu de Numéro 6, sans fioritures ou ornements inutiles le fait changer d’avis. L’épisode tire bel et bien sa force de son économie de moyens. Le retour des cerveaux est désormais possible et va être activé par le professeur ce qui marque la fin de l’épisode lorsque survient le twist final absolument renversant ! Une des chutes les plus surprenantes de la série et une de ses plus réussies ! Bien qu’elle soit assez dramatique, c’est presque de l’humour noir tellement la situation serait comique si elle n’était pas aussi grave. Seule la fin de Musique douce sera aussi audacieuse (la fin du Dénouement étanthors concours). Bref, une fin étincelante, encore plus réussie que celle qu’avait concocté le scénariste pour Le Carillon de Big Ben et qui termine un épisode certes moyen mais agréable à regarder.
Le scénario de Vincent Tilsley, on l’aura compris, est linéaire et dénué d’originalité une fois la surprise initiale passée. Mais il évite l’ennui (parfois à grand-peine) en écrivant des scènes fluides, en maintenant un certain suspense, et en nous faisant contempler la face fragile de l’homme de fer qu’est Numéro 6. Vu les circonstances qui l’ont forcé à écrire ce scénario, on peut estimer qu’il s’en tire honorablement tout en nous gratifiant d’une chute plaisamment inattendue. Un épisode mineur mais pas le pire loin de là ! On peut aussi voir l’histoire au second degré : dans un thème analogue à Double personnalité, l’épisode traite de la dépossession de soi, encore une méthode que la société utilise pour nier l’individu.
La réalisation de Pat Jackson est de bonne facture et suit l’épisode mais la caméra ne se meut pas souvent, empêchant l’épisode de suivre un cours rapide qui compenserait le scénario modéré en action. On voit que comme Tilsley, le réalisateur ne semble pas à l’aise avec une telle histoire, se bornant juste à filmer l’épisode. Mais il trouve l’inspiration dans les moments clefs (les plans lors de la danse de Numéro 6 et Janet, le réveil de Numéro 6, la bagarre dans l’escalier) et le résultat est une mise en scène soignée mais sans plus.
Alors pourquoi cet épisode marche-t-il ? Tout simplement grâce aux acteurs qui transcendent les limites du scénario et de la mise en scène pour en faire un agréable divertissement : applaudissements à Nigel Stock qui doit faire le pari impossible : faire oublier McGoohan pendant un épisode ! Il n’y parvient évidemment pas totalement car il ne peut l’égaler en charisme dans cet épisode, il manque bien entendu. Mais le fait qu’il doive camper un Numéro 6 différent de celui que nous connaissons joue en sa faveur et il réussit une étonnante composition d’homme égaré et blessé grâce à ses dons naturels de comédien. Brillant !
Zena Walker hérite d'un des rôles féminins les plus sensibles de la série (avec Virginia Maskell dans L’Arrivée et surtout Valérie French dans Musique douce) et s’en tire admirablement, c’est elle qui humanise Numéro 6 et comment ne le ferait-elle pas ? Sa dignité, sa sincérité, sa détermination font d’elle l’alter ego de Numéro 6. Un beau rôle pour la comédienne qui malgré son peu de temps de présence parvient à laisser son empreinte sur la série. C'est grâce à elle et à Nigel Stock que leurs scènes communes évitent la dégoulinade souvent pesante de ces scènes. Belle leçon d'interprétation !
Clifford Evans est dans la lignée du premier Numéro 2 joué par Guy Doleman : son côté so british (la tasse de thé à la main !) est exquis. Le problème est qu’il n’a guère l’occasion d’exister et qu’il reste dans l’anecdotique : pas de scène vraiment marquante ce qui est bien dommage. Décidément, les Numéros 2 en ce moment ne sont pas en forme ! Mais le comédien joue juste et sous son apparente amabilité se cache un esprit pervers et rusé. Un Numéro 2 loin d'être inoubliable mais dans la norme.
Les seconds rôles sont plutôt bien : John Wentworth incarne très bien l’aristocrate assez dur dans son entourage et Hugo Schuster en Seltzman est convaincant en professeur comme horrifié de l’invention à qui il a donné le jour.
Et puis n'oublions pas Patrick McGoohan qui nous fait le plaisir d'apparaître au début et à la fin de l'épisode. Signe qu'il est toujours là, toujours prêt à nous enchanter pour d'autres épisodes !
La musique est pour une fois très mélancolique : on retiendra le doux chant de hautbois, thème d’amour noble et timide ou la valse des violons nous transporte dans une ambiance nostalgique, comme pour se remémorer les bons instants hélas déjà passés et derrière nous. Par contre, lorsque Numéro 6/Le Colonel traverse la France, on entend un joyeux air d’accordéon ! Et en Autriche, une ravissante tyrolienne ! Un véritable galop dans les clichés ! Mais qu’on excusera car la musique n’est que passagère ici.
Aka Face Unknown (Nouvelle tête) (Bonus DVD)
L’histoire de transfert de cerveaux n’est pas nouvelle : elle avait déjà donné lieu à un épisode de Chapeau Melon : Qui suis-je ??? (saison 5). Mais si ce dernier épisode versait dans la comédie, l’épisode du Prisonnier est bien plus sérieux et se rapproche davantage de Jeu à trois mains (saison 7) de la même série, version sérieuse (et plutôt manquée) de Qui suis-je ??? bien qu’il soit davantage réussi.
Si le titre en VO peut être compris comme une référence au Numéro 6/Colonel de se faire reconnaître de Janet, le titre en VF est, lui, incompréhensible ! Il n’y a pas « d’impossible pardon » dans l’épisode !
Cet épisode se déroule sans Patrick McGoohan (présent seulement au tout début et dans les dernières secondes). En effet, sans doute désireux de prendre un peu de distance avec cet série qui commençait à l’oppresser, il avait accepté de jouer un des rôles principaux (David Jones, du MI6) du film de John Sturges et d’Alistair McLean : Destination Zebra, à la surprise générale car tout le monde connaissait son dévouement absolu à la série. On demanda donc à Vincent Tilsley d’écrire une histoire sans McGoohan et donc sans Portmeirion ! Ce fut un désagréable travail pour le scénariste car il devait occulter deux fondamentaux de la série : l’acteur et le Village, bases du Prisonnier. Il imagina donc cette histoire de transferts de cerveaux qu’il écrivit sans passion. McGoohan, à son retour, critiqua le premier montage (qui comprenait en outre des scènes plus longues avec Numéro 2) et fit retravailler scénario (toutes les scènes furent retouchées bien que l’histoire demeurait intacte) et montage. Tilsley a souvent pensé que l’équipe était parti d’un scénario « moyen » pour arriver à un scénario « mauvais ». Depuis, il pense maintenant que le résultat est également « moyen » et non « mauvais ». Le titre fut également changé. (Bonus DVD)
Eric Boyd Perkins, un des éditeurs de la série, avoue ne pas avoir aimé l’interprétation de Nigel Stock qu’il ne trouvait pas assez convaincant en dépit du fait qu’il soit un remarquable acteur. (Bonus DVD)
La voix de Numéro 2 en VF est en fait celle de Jean Berger, doubleur de Patrick Macnee dans Chapeau Melon ! Difficile en effet de ne pas reconnaître la voix de Steed !
Les flashbacks du début sont issus des épisodes L’Arrivée et Liberté pour tous. C’est la seule fois que la série utilisera ce procédé (si l’on excepte le résumé en images d’Il était une fois au début du Dénouement)
Cet épisode très particulier a un début qui ne l’est pas moins : il commence par une scène d’introduction avant que le générique démarre ! Et la musique qui d’ordinaire accompagne le réveil de Numéro 6 dans le Village après le générique est remplacée par un doux thème de hautbois déjà entendu dans la scène d’introduction. Enfin, le dialogue Numéro 2/Numéro 6 avec son accompagnement d’images de L’Arrivée est aussi supprimé et on a à la place une vue panoramique du Village qui se rapproche (nous suivons le point de vue de l’hélicoptère qui le survole). Toutefois Musique douce ira encore plus loin en supprimant carrément le générique ! Le Dénouement, lui, aura d’abord trois minutes de flashbacks avant de faire également une vue panoramique mouvante du Village en guise de générique et de dialogue Numéro 2/Numéro 6 aussi supprimés.
Unique épisode où Patrick McGoohan est quasiment absent.
Cela fait un an, dans cet épisode, que Numéro 6 est retenu captif dans Le Village.
Cet épisode permet d’en savoir beaucoup sur Numéro 6, notamment sa vie privée. Ainsi, malgré son apparente aversion pour les femmes, il est fiancé à Janet Portland, fille d’un de ses supérieurs, Sir Charles Portland. Ils se sont rencontrés lors d’une réception à Kitzbühel en Autriche et sont tombés amoureux l’un de l’autre en dansant une valse.
Il demanda la main de Janet à son chef alors que ce dernier taillait des roses (sa passion). Bien que cette nouvelle n’aurait pas dû être une surprise (puisque Janet et lui semblaient se connaître depuis longtemps), il en laissa tomber son sécateur ! Le lendemain, ils déjeunèrent ensemble avec au menu du civet de lièvre !
Ce n’est pas un mariage de raison car Numéro 6 et Janet semblent très amoureux l’un de l’autre !
Le coffre-fort de l’appartement de Numéro 6 où il cache son argent se trouve derrière le téléviseur !
L’inscription sur la photo de Janet est With all my love, Janet. (Avec tout mon amour, Janet.)
Le nom de code de Numéro 6 est ZM-73 (celui de Sir Charles est PR-12), il a pour noms d’emprunt Duval en France et Schmit en Allemagne. Cela tend à penser que Numéro 6 sait correctement parler le français et l’allemand. On note, de manière plus anecdotique, qu’il a une écriture penchée, presque en pattes de mouche.
Première et dernière fois que Numéro 6 embrasse une femme (sa fiancée) mais c’est Stock et non McGoohan qui évidemment donne le baiser. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que le puritanisme de McGoohan l’empêchait de s’adonner même à des baisers de cinéma ! (Il avait déjà refusé d’embrasser Nadia Gray dans Le Carillon de Big Ben malgré l’insistance de Vincent Tilsley !)
Quand Numéro 6/Le Colonel se parle à lui-même (réveil dans la maison, scène après la révélation des diapositives), la voix off est celle de McGoohan et non celle de Stock. La VF respecte d’ailleurs ce détail.
Lorsque Numéro 6/Le Colonel se rend dans son ancien lieu de travail, au volant de sa Lotus Seven, on entend évidemment le thème du générique !
On notera lorsqu’on voit le Village en plongée, au tout début la présence d’enfants !!! Ce n’est pas un accident car comme le montrera La Mort en Marche, il y a bel et bien des enfants dans le Village sans que l’on sache quels rôles ils jouent.
Seltzman habitait en Ecosse au 20, Portmeirion Road. Il s’agit d’un clin d’œil au village de Portmeirion, décor naturel de la série !
L’homme qui suit Numéro 6/Le Colonel s’appelle Potter. Peut-être une référence au comparse occasionnel de John Drake, héros de la série Destination Danger, interprété par McGoohan avant qu'il se consacre au Prisonnier. Cependant, le vrai Potter (Christopher Benjamin) apparaîtra dans La Mort en Marche.
L’autre homme (celui du Numéro 2) qui les suit et qui finit par les endormir avec un gaz soporifique n’est autre bien entendu que le « croque-mort » qui étourdit Numéro 6 dans son appartement comme on le voit dans le générique, avant de l’emmener au Village.
La salle de fête où a lieu la soirée d’anniversaire de Janet est la même salle où a lieu la réception de Mme Engadine dans A. B. et C. !
Le quatrième épisode du remake de la série a pour titre Darling (Cher Amour). Mais les deux épisodes n’ont rien à voir l’un avec l’autre.
Nigel Stock (1919-1986) est surtout connu pour avoir interprété à 29 reprises le rôle du Dr.Watson aux côtés de Peter Cushing dans la série Sherlock Holmes entre 1964 et 1968. Ce brillant comédien fit son apprentissage à la Royal Academy of Dramatic Art (où il obtient un prix). Il commence sa carrière au théâtre (il ne quittera jamais la scène) qu’il interrompt pendant la guerre où il se distingue en atteignant le grade de Major. Après cette interruption, il commencera une fructueuse carrière à la télévision, dans des téléfilms populaires en leurs temps, ou jouant des seconds rôles importants dans les séries les plus prestigieuses : Le Saint, Destination Danger, Adam Adamant lives ! , Dr.Who (3 épisodes, professeur Hayter)… et même dans un épisode de Police Surgeon, série prédécesseure des Avengers ! il a aussi tenté sa chance au cinéma avec succès : Week-end à Zuydcoote, La Grande Evasion, Le Miroir se brisa, Le Lion en hiver… Il a joué dans deux épisodes de Chapeau Melon : Concerto (saison 3) où il jouait l'irrésistible Zalenko et L’économe et le sens de l’histoire (saison 4) dans le rôle du professeur Carlyon.
Zena Walker (1934-2003) après ses études à la Royal Academy… a eu une considérable carrière théâtrale (un prestigieux Tony Award en 1968 pour une pièce de Peter Nichols). Mais elle s’est aussi beaucoup tourné vers la télévision, jouant les rôles récurrents de Susan Lampton dans la populaire série Man at the top ou celui de Christine Barlow dans l’adaptation de La Citadelle, roman de A.J.Cronin (l'un des plus grands écrivains écossais) et de Victoria dans la série Albert and Victoria ; trois rôles qui lui valurent une certaine notoriété. Elle a parallèlement joué dans plusieurs téléfilms et séries à succès.
Clifford Evans (1912-1985), après être passé par la…Royal Academy… (encore un !) commence sa carrière au théâtre dans Le Songe d’une Nuit d’été en 1934 et joue dans beaucoup de films anglais dès les années 30. Pour les Studios de la Hammer, il incarne ses deux rôles les plus marquants dans La Nuit du Loup-Garou (1961) et Le Baiser du Vampire (1963). Après plus de trente ans de carrière au cinéma, il se tourne vers la télévision avec le rôle récurrent de Caswell Bligh dans la série The Power Game (34 épisodes) mais aussi dans les séries Les Champions, Le Saint, Randall and Hopkirk (Deceased), Codename (13 épisodes, Sir Dalzell), Jason King… mais sa carrière finit par décliner dans les années 80. Il a joué dans trois épisodes de Chapeau Melon : Meurtre par Téléphone (saison 4), La Porte de la Mort (saison 5), George et Fred (saison 6).
John Wentworth (1908-2006) a fait entièrement sa carrière à la télévision entre 1960 et 1980, surtout les séries. Il est connu en Angleterre pour avoir joué l’avocat Castleton (32 épisodes) dans la série The Main Chance mais a aussi joué dans Le Saint, Sergent Cork, Crossroads, Z-Cars… ainsi que dans une adaptation de Germinal (4 épisodes, Mr.Gregoire). Il a joué dans deux épisodes de Chapeau Melon : Six mains sur la table (saison 2) et Les Aigles (saison 4).
Hugo Schuster (1908-1992) a peu tourné devant les écrans, son rôle dans cet épisode est d’ailleurs son dernier référencé. Il a fait une brève apparition en serveur (non crédité) dans Le Troisième Homme (1949) de Carol Reed et un petit rôle dans Quand les aigles attaquent (1966) mais il ne semble pas avoir vraiment fait carrière.
Be seeing you !
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Dernière édition par Dearesttara le Jeu 18 Nov 2010 - 14:19, édité 2 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Bien d'accord avec toi, on touche au banal avec cet épisode, qui en effet ne vaut pas plus de 2 melons.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
En ce qui me concerne, il est 15e sur 17 dans mon classement (je le mets devant L'Enterrement et Danse de Mort). Mais ça a été dur, car va savoir pourquoi, j'ai un faible pour cet épisode et un moment, j'ai mis 3 melons ! Mais le peu d'originalité du scénario m'a fait enlever un melon finalement car ce n'est pas un épisode aussi brillant que les autres chefs d'oeuvre de la série, donc je te rejoins sur la "banalité" de l'épisode. Néanmoins, je le dis et le répète, je pense qu'il est meilleur que sa réputation le laisse entendre.
Je m'attaque à Musique douce. Pas facile celui-là et en plus, c'est certainement l'épisode le plus noir de la série (la fin notamment est d'une grande cruauté). Mais à partir de maintenant, ça va être 4 melons pour chacun des épisodes, tellement je les adore ! Les trois derniers épisodes surtout, car ils sont pour moi les trois plus réussis de la série.
Je m'attaque à Musique douce. Pas facile celui-là et en plus, c'est certainement l'épisode le plus noir de la série (la fin notamment est d'une grande cruauté). Mais à partir de maintenant, ça va être 4 melons pour chacun des épisodes, tellement je les adore ! Les trois derniers épisodes surtout, car ils sont pour moi les trois plus réussis de la série.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
14. Living in Harmony – Musique douce : 6 6 6 6
Numéro 6 revient un siècle en arrière et se retrouve dans la peau d’un cow-boy en plein Far-west inhospitalier ! Il vient de démissionner de son poste de shérif et quitte la ville dont il avait la responsabilité. Mais il est capturé et amené de force dans la ville d’Harmony, ville dont il est impossible de s’échapper et dirigée par un juge cruel et corrompu. Ce dernier voudrait l’enrôler comme shérif et connaître la raison de sa démission. Mais son prisonnier refuse car il ne veut pas travailler pour un tel personnage. Le juge va alors tout faire pour le contraindre à travailler pour lui. Deux autres personnages : la fille du saloon et un garçon muet mais terriblement inquiétant et dangereux, de surcroît amoureux de la belle, complètent le tableau. Mais tout ce que vit Numéro 6 est-il réel ? Comment le Village est-il devenu cette ville sans foi ni loi de Far-West ?
Musique douce renoue avec la tradition du western. Ce genre, qui avait connu son apogée grâce aux films de John Ford notamment dans les années 40 et 50, suivi d’un lent déclin, renaît grâce au savoir-faire de Sergio Leone qui vient alors de réaliser sa fameuse Trilogie du Dollar. Le dernier volet, Le Bon, la Brute et le truand, est sorti l’année précédente. Donc, nous sommes en pleine renaissance de ce genre particulièrement apprécié par McGoohan. Un épisode de cette nature ne pouvait que le combler ! De surcroît, le scénario de l’ingénieux Ian Rakoff se révèle très noir et très dur, anticipant presque les années 70 et le « western crépusculaire » si cher à Peckinpah et à Eastwood (entre autres) où les histoires sont souvent sombres. De plus, Numéro 6, jamais nommé, ressemble par certains points (la froideur, l’ambivalence, l’adresse au pistolet…) aux personnages d’Eastwood ou à l’homme sans nom de Charles Bronson tout en conservant une droiture, une grandeur d’âme et une loyauté qui en fait l’héritier des héros sans reproche des années 40 et 50. Une synthèse de deux époques en quelque sorte, atout très bien utilisé par Rakoff.
Contrastant avec son titre (Vivre en harmonie), cet épisode est le plus noir de toute la série (Le Dénouement étant ambigu et à part) et est d’une force percutante, surprenant par sa fin terriblement cruelle et implacable, bien davantage que les chutes du Retour ou de Liberté pour tous.
Dès l’introduction, nous sommes plongés dans l’ambiance : pas de générique, pas de dialogue Numéro 2/Numéro 6. Nous sommes déjà dans les contrées sauvages de l’Ouest. Numéro 6, en costume de cow-boy, rend son insigne de shérif à son supérieur, ainsi que son révolver, puis part ! Un remake de sa démission en somme !
L’absence d’explications, nécessaire mais faisant toujours son effet ne nous lasse pas de nous questionner : comment Numéro 6 a-t-il pu se retrouver au Far West ? Pas de Village, pas de Numéro 2, pas de caméras… juste le paysage et lui ! De plus, nous venons d’assister à une scène de démission qui nous est familière. Tout cela est-il réel ? Nous sommes perplexes dès les premières secondes. La tension est immédiatement installée car nous avons l’impression d’être dans une autre réalité, privés de notre repère principal qu’est Le Village. Voilà pourquoi cet épisode paraît d’abord si déconcertant.
Paf, Numéro 6 est arrêté par un groupe d’individus à l’air louche. S’ensuit une bagarre vigoureuse pendant que le titre Living in Harmony s’affiche sur l’écran !!! L’ironie dans toute sa magnificence ! Le titre est à l’opposé de ce que nous voyons sur les images avec Numéro 6 qui reçoit une belle correction ! Il est traîné de force dans une petite ville appelée… Harmony ! Ville qui, nous allons le voir, mérite très mal son nom.
Le prisonnier pousse la porte du saloon (équivalent de la place publique ou repaire du Numéro 2 ?), l’ambiance est enfumée, les habitués sont accoudés au bar, il y a une très jolie femme, on joue aux cartes… tous les détails sont respectés ! La charmante Kathy est vraiment séduisante mais comme d’habitude, Numéro 6 reste froid envers les jolies femmes !
Suit un brillant dialogue à bâtons rompus entre le Juge, chef de la ville, responsable de sa capture, et notre héros. Mentionnons en passant que Numéro 6 s’attire l’inimitié du Kid, un gars pas net, muet, semblant constamment ivre, mais inquiétant et (très) bon tireur après qu’il lui ait envoyé un coup de poing ! Il faut dire que le Kid venait de « fusiller », par bravade, son verre de whisky !
Evidemment, on l’aura compris : la capture de Numéro 6 est la métaphore de son gazage et son réveil à Harmony correspond à son réveil dans le Village. En effet, comme nous allons le voir, même si nous nous en doutons, Harmony correspond au Village ! Ville qui se veut paisible et merveilleux et qui est en réalité tout le contraire ! La conversation avec le Juge rappelle celle entre Numéro 6 et Numéro 2 dans Le Carillon de Big Ben par sa force et son ton acerbe. Surtout quand le Juge dit qu’Harmony est une ville agréable, écho direct à la citation de Numéro 2 : Le Village est un endroit merveilleux. Et bien entendu, Numéro 6 ne veut pas travailler pour le Juge (Numéro 2 donc) et refuse de dire les raisons de sa démission ! Encore un parallèle à relever : Le Juge sait tout de son prisonnier et c’est pour ça qu’il l’a amené ! Evocation bien sûr de la première scène chez Numéro 2 de L’Arrivée. Nous sommes donc dans une fiction (car on se dit que ça ne peut pas être réel, y’a forcément une explication à l’absence du Village !) où la réalité est pourtant bien présente car nous venons de suivre les différentes étapes qui ont précédé la venue de Numéro 6 dans le Village transposés au Far-West ! Quelle est la différence entre le réel et l’imaginaire ? Toute la force de l’épisode réside dans cette ambiguïté qui ne cessera que dans les dernières minutes.
A partir de là. Le Juge, accompagné par le Kid, va rendre la vie infernale à Numéro 6 et va tout faire pour le contraindre à reprendre son étoile de shérif et son colt (ce qui équivaudrait à une capitulation). Son plan, procédant par petits à-coups, est très simple mais terriblement efficace. Sa tentative pour briser Numéro 6 est une des idées les plus ingénieuses de la série.
Premièrement, il utilise la peur, il veut effrayer Numéro 6 via les habitants de la ville, les « Villageois » en somme, qui ont été conditionnés : comme les Villageois, ils ont appris à aimer leur ville et n’acceptent pas qu’on l’insulte ce que fait Numéro 6 qui – comme c’est étrange ! – ne semble guère apprécier cette bourgade ! Le résultat aboutit à une des scènes les plus dures de la série, démontrant la férocité du Juge. Le thème de la foule cherchant un bouc émissaire, quelqu’un à massacrer, n’est pas rare : il n’est pas sans rappeler le poignant Furie (1936) de Fritz Lang et la violence aveugle de la foule voulant tuer un homme (peu importe qu’il soit innocent ou pas). Cette scène est un écho à J’ai changé d’avis où les bourreaux sont davantage les Villageois que les dirigeants du Village.
Deuxièmement, le Juge utilise la force : il contraint Numéro 6 à rester dans la ville en empêchant toute tentative d’évasion d’Harmony. Numéro 6 en fait l’amère expérience quand il tente de s’échapper
Troisièmement, il utilise le chantage : Numéro 6 n’a rien à se reprocher de s’être évadé puisqu’il n’était pas condamné. En revanche, Kathy est inculpée et condamnée pour avoir voulu le libérer, elle est donc emprisonnée… sous la surveillance du Kid plus libidineux (et saoul) que jamais !
Ces trois attaques finissent par payer et Numéro 6 doit céder et accepter le marché du Juge en devenant shérif de la ville… il refuse cependant de porter une arme ! Absurde sans doute mais il ne veut pas donner entièrement satisfaction à cette crapule.
Deux points attirent notre attention. Numéro 6 aurait bien pu ne pas céder mais il a cependant une grandeur d’âme qu’on avait déjà remarqué dans Le Carillon de Big Ben : pour Kathy, il feint de coopérer et laisse ses « idéaux » de côté en « collaborant » tout en conservant son intégrité. Malgré ses airs déterminés et froids, il n’est pas insensible et accepte ce chantage. Ensuite, nous voyons que nous avons affaire à un adversaire d’une grande intelligence. Il joue sur les points faibles de Numéro 6 pour le plier et il est patient : bien qu’il soit agacé que Numéro 6 refuse de porter un colt, il préfère savourer sa première victoire au lieu d’insister. Un adversaire à la hauteur de Numéro 6 sans nul doute !
Mais le Juge veut absolument vaincre Numéro 6 et continue sa lutte à distance : il utilise cette fois l’épreuve physique : Numéro 6 est provoqué par des hommes du Juge et il doit batailler à mains nues à un contre trois ! Le résultat est une bagarre homérique, la meilleure de toute la série incontestablement : elle est d’une durée plutôt longue, pas moins de 3 minutes avec 4 protagonistes et un festival de coups ! L’épisode est décidément d’une violence peu commune ! Mais Numéro 6 tient bon et continue à ne pas porter d’arme. Le Juge passe à la vitesse supérieure et provoque indirectement la mort de deux hommes. Numéro 6 est face à un dilemme pénible : ou il prend son arme pour faire cesser le massacre ou il persiste et doit se considérer comme un lâche. Il choisit la seconde option, voulant à tout prix ne pas satisfaire le Juge. Choix surprenant mais qui montre bien sa volonté de rester maître de lui-même à défaut d’être moralement défendable. Numéro 6, à la limite du point de rupture, veut s’échapper avant de recourir à la violence. Mais le Juge fait encore monter la tension : il va avertir le Kid que Numéro 6 et Kathy passent pas mal de temps ensemble (et en effet, il est visible qu’il ne la laisse pas indifférente…) et comme on le sait, le Kid est maladivement jaloux.
Justement, parlons un peu plus du Kid. Ce garçon muet, pochard, provocateur et à gueule d’ange est un des personnages les plus inquiétants de la série. Tout est dans ses regards, ses manières. Il désire ardemment la fille du saloon et n’aime pas qu’on marche sur ses plates-bandes ! Il est aussi rancunier et ce mélange explosif en fait un parfait homme de main pour le Juge qui se formalise rarement de ses excès. Que ce soit lors de la scène avec Numéro 6 emprisonné où il tente de lui faire peur avec son colt ou quand Kathy vient le distraire pour s’emparer des clés de la prison, il est toujours aussi angoissant : quand il tourne autour d’elle, la dévorant du regard, puis l’embrassant soudain à pleine bouche avant de vider son verre puis sombrer presque ivre mort dans le sommeil… on se dit que ce garçon a un grain et qu’il vaut mieux pas trop s’approcher de lui !
Cette impression se confirme lorsque la violence qui couve dans son cœur explose à deux reprises : quand il provoque Numéro 6 en duel en tirant sur lui. Puis en abattant froidement l'homme qui s’était approché un peu trop de Kathy. Là, son ombre commence à envahir tout l’épisode jusqu’à ce que le bouchon saute lors d’une scène terriblement glaçante : le Kid, plus fou que jamais se rapproche dangereusement de Kathy, seule dans le saloon fermé. La terreur de Kathy et le visage dément du Kid font monter la tension durant toute la scène… Une des scènes les plus éprouvantes de la série !
Cette scène est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : Numéro 6, la mort dans l’âme, ne peut plus rester inactif et doit saisir son colt pour arrêter la cascade de la violence. Son air dur et amer en dit long sur le sacrifice qu’il doit consentir. Il doit maintenant se battre en duel contre le Kid. Evidemment, un western sans duel n’est pas un western ! Mais on en reste pas là ! Numéro 6 doit également se battre contre les hommes du Juge car il persiste à ne pas jouer son jeu et à continuer de vouloir s’échapper. S’ensuit alors une fusillade générale qui se conclura par une chute déconcertante dans laquelle toutes les illusions tomberont les unes après les autres ! Une chute difficilement prévisible qui remet en question tout ce que nous venons de voir ! Et lorsque Numéro 6 s’aperçoit de la vaste conspiration dont il a été la dupe, nous ne pouvons qu’être admiratif devant ce plan génialement diabolique dont l’auteur n’est d’ailleurs pas celui que l’on pourrait croire !
Tout semble dit alors, les principaux protagonistes ont joué leur rôle et l’on pourrait rester sur cette fin malaisée. Mais cette expérience a demandé trop d’investissement de la part des personnages et on voit avec horreur que l’un d’eux bascule dans la schizophrénie meurtrière, provoquant une deuxième et dernière chute finale, sous les yeux impuissants de Numéro 6 et de son adversaire, d’une noirceur tragique totalement inattendue ! On pourrait critiquer cette fin comme surenchérissant dans le pathos et peut-être un rien bizarre mais elle n’en reste pas moins saisissante et conclut l’épisode sinistrement. Vraiment, une fin très cruelle, comme on en a rarement vu dans une série. Cruauté qui se mêle à l’émotion lors de la désespérée déclaration d’amour finale, implicite et sous-entendue, mais néanmoins bien présente. Doux aveu qui troublera même le stoïque Numéro 6 pourtant peu enclin aux émotions ! De bout en bout, cette fin noire est la preuve que la réalité peut rattraper la fiction et parfois pour le pire ! Décidément, un western pas du tout standard et un épisode de la série se terminant par une touche d’émotion… Ian Rakoff dépasse les codes de la série sans les trahir pour autant, un véritable jeu d’adresse !
Le scénario de Ian Rakoff, le plus sombre de la série, est une réussite complète. Il se sert de l’ambiance western pour instaurer beaucoup de tension. L’absence d’humour renforce le côté lourd de menaces de l’épisode. Se servant de tous les clichés du western, de la jolie fille au duel sans merci en passant par le mexicain habituel, il crée une histoire, assez « violente » tant physiquement (la bagarre de Numéro 6) que psychologiquement (lorsque Kathy voit son frère mourir) dont l’intensité va crescendo jusqu’à son double rebondissement final implacable. Une tragédie en règle très bien amenée.
La réalisation de David Tomblin magnifie l’histoire. Une des meilleures réalisations de la série : avec une brillante variations de plans, il parvient à captiver le spectateur. Même dans les moments de répit, sa caméra ne cesse de bouger (sans trop exagérer) pour maintenir la pression. Sa mise en scène met très bien en valeur les décors de la ville, on a réellement l’impression d’avoir fait un retour dans le temps ! Sans oublier une succession de trouvailles remarquables : toute la scène du lynchage est filmée en tourbillons du point de vue de Kathy, les gros plans brusques sur Numéro 6 à la fin de la fusillade, le champ/contrechamp lors de la confrontation Kathy-Le Kid qui privilégie le comportement des personnages à l’action elle-même. Une réalisation dynamique et puissante !
Les acteurs assurent un spectacle prodigieux, uniquement égalé dans les deux derniers épisodes : Patrick McGoohan nous régale d’un numéro prestigieux qu’on avait plus vu depuis longtemps ; le cow-boy au caractère déterminé, incisif, volontaire… est une transposition de Numéro 6, donc un rôle écrit pour lui ! Il s’investit complètement dans ce rôle. Voir son visage de glace se fissurer quelque peu au cours de l’histoire sans surcharge d’effets est admirable. Il incarne un homme à la volonté de fer et son jeu, plus intense que jamais, est vraiment parfait.
A héros fort, méchant fort. Et en effet le Numéro 2 de cet épisode, le Juge, est un des méchants les plus redoutables de la série, porté par le talent de David Bauer, machiavélique à souhait qui prend grand soin à noircir son personnage le plus qu’il peut. Une superbe composition maîtrisée où il privilégie la psychopathie de son personnage aux coups de gueule, Bravo !
La sublime Valérie French (à égalité avec Virginia Maskell de L’Arrivée) remporte la palme du meilleur rôle féminin de la série ! Jouant de sa beauté naturelle, bien mise en valeur par son affriolant costume, elle joue une femme droite, courageuse, imposante mais aussi sensible et chaleureuse. Elle parvient à saisir toutes les émotions sur son visage, son attitude, et campe un personnage ambivalent. Elle illumine chaque scène où elle apparaît, lui donnant davantage de force. La voir hurler de douleur lors du lynchage, manifester une légitime angoisse quand elle vient voir le Kid, sourire au milieu des clients, être prévenante envers Numéro 6, terrorisée lors de la scène dans le saloon fermé, sanglotant lorsque ses sentiments envers Numéro 6 la submergent, jusqu’à son doux secret à peine murmuré dans les dernières secondes, une belle déclaration d'amour… un personnage donc très émotif, constamment sur la corde raide, donc très très difficile à jouer, mais incarné par une comédienne d’un jeu irréprochable, un véritable plaisir !
Mais c’est Alexis Kanner qui est le roi de l’épisode : il explose dans le rôle du Kid. Bien que muet pendant 43 minutes (sur 48 !), c’est lui qui monopolise notre attention : vertigineux en ivrogne fou à lier, amoureux paroxystique, machine à tuer, c’est le personnage le plus inhumain de la série. Kanner surjoue avec succès le côté démoniaque et fou sans limites de son personnage et sa charmante tête blonde est un trompe-l’œil bien pervers. Et pourtant, jamais d’excès, jamais d’expression altérée ou féroce. Il joue beaucoup sur son regard pénétrant où on peut lire tout ce qui se passe dans sa tête folle. Un jeu Actor’s Studio par excellence ! Un des plus grands rôles de la série. Il renouera avec un rôle analogue et avec le même succès dans Le Dénouement.
La musique est typiquement western, mélange de Morricone et des musiques de Ford sans oublier les habituelles trompettes mexicaines ! Elle contribue à l’ambiance de l’épisode avec brio. On notera lors de la révélation finale la superposition de la musique de « suspense » aux fanfares du Village pour traduire la confusion du héros. Une partition idéale de bout en bout !
Cet épisode est le seul avec Le Dénouement à ne pas comporter de générique (une idée de McGoohan, source : Bonus DVD). Il commence d’ailleurs immédiatement alors que le dernier épisode ne commencera qu’après trois minutes de flashbacks.
Kathy/Numéro 22 est la seule femme de la série à tomber réellement amoureuse de Numéro 6 (La Reine d'Echec et Mat avait été conditionnée pour l’être donc ce ne fut pas de son plein gré).
Cet épisode fut également le seul à être censuré quand il passa aux Etats-Unis : le thème des drogues hallucinogènes et surtout la dénonciation de la violence, en pleine guerre du Vietnam, ne pouvait que déplaire. Cependant, une autre possibilité serait la présence du comédien David Bauer, qui était sur la liste noire de McCarthy et qui donc n’avait pas droit de cité aux USA à ce moment-là.
Il fut aussi interdit de diffusion en France pour des raisons analogues. Le fait qu’il fut interdit à cause de son caractère dérangeant ne déplut pas à Ian Rakoff, le scénariste. (Bonus DVD)
Après le départ de Markstein, le scénariste Tony Sloman, l’assistant-monteur Ian Rakoff et l’éditeur de la musique Eric Mival durent se creuser les méninges pour proposer des idées aux producteurs en panne d’inspiration. Ce fut finalement Rakoff qui fut engagé pour écrire un scénario mais l’expérience fut insupportable pour Rakoff car McGoohan commençait véritablement à craquer et n’arrêtait pas de lui hurler dessus, imposant des ordres abscons. L’auteur ignorait s’il reviendrait vivant de cette aventure car McGoohan l’effrayait au plus haut point. Il ne cacha pas son soulagement quand l’épisode fut bouclé. (Bonus DVD)
David Tomblin, producteur et réalisateur de l’épisode, aurait joué un sale tour à Rakoff en s’attribuant la paternité du scénario, se bornant à mentionner le nom de Rakoff comme « co-inspirateur » de l’histoire. En réalité, selon l’intéressé, Tomblin n’aurait écrit qu’une ou deux scènes (dont celle du lynchage), tout le reste serait né de l’imagination de Rakoff. Lorsque Rakoff s’en aperçut, Tomblin l’empêcha de parler à McGoohan qui d’ailleurs ne fit aucun effort pour réparer ce litige. (Bonus DVD)
Le fait qu’il y ait un épisode-western ne pouvait que réjouir McGoohan qui avait toujours rêvé d’incarner un cow-boy à l’écran.
La scène où Numéro 6 maîtrise un des gardiens de la ville en se jetant sur lui grâce à une liane n’est pas sans rappeler le Moi Steed - Moi Emma de Petit gibier pour gros chasseurs (saison 4) avec son pastiche de Tarzan !
Alexis Kanner (1942-2003) est d’origine française mais a vécu son enfance au Canada puis en Angleterre. Là, il commence très tôt sa carrière au théâtre, d’abord au Birmingham Repertory Theatre puis à la Royal Shakespeare Company où il commence à jouer le répertoire classique (Hamlet, La Tempête…) qu’il n’abandonnera plus. Il débute à la télévision (où il rencontre David Tomblin, producteur de la future série) dès 1962 et joue dans Le Saint, Softly, softly (spin-off de la populaire Z-cars), Dr.Who... Il tente aussi sa carrière au cinéma, apparaissant comme partenaire de Roger Moore (Crossplots, 1969) ou de Bette Davis (Connecting Rooms, 1970) mais s’y désintéresse rapidement. Il se fait ensuite bien plus rare sur l’écran, privilégiant le théâtre. Il reviendra dans la série en faisant une courte apparition (non créditée) en photographe et en faisant la voix du chef dans La Mort en Marche, avant de crever l’écran avec son rôle mémorable de Numéro 48 dans Le Dénouement.
David Bauer (1917-1973), d’origine américaine, sort avec tous les honneurs de la Washington University et se dévoue au théâtre avec succès. Il joue notamment le rôle de Doc dans la production Londonienne (lors d’une tournée) de West Side Story. Devant fuir le McCarthysme, il émigre en Angleterre et fait une fructueuse carrière à la télévision : Sergent Cork, Le Saint (5 épisodes), Les Champions, W. Somerset Maugham, Randall and Hopkirk, Département S, Jason King, Poigne de Fer et Séduction, Softly, softly… ainsi que de nombreuses autres séries… Il est apparu dans de petits rôles dans plusieurs James Bond (Les Diamants sont éternels, On ne vit que deux fois, L’espion qui venait du froid) et dans quelques films comme Patton ou L’Infaillible Inspecteur Clouseau. Cet acteur reconnu a joué deux rôles dans Chapeau Melon : « l’évêque » de Winnipeg dans Les Petits Miracles (saison 3) et Ivanov dans Maille à partir avec les Taties (saison 4). Le rôle du Juge dans cet épisode est un de ses plus fameux.
Valerie French (1928-1990) a connu une carrière inverse à l’habitude : elle commença (avec un certain succès) par le cinéma anglais dans les années 1950 puis joua dans quelques séries dans les années 60 avant de se consacrer définitivement au théâtre. Le rôle de Kathy/Numéro 22 est certainement son plus connu.
Be seeing you !
© Tous droits réservés
Dernière édition par Dearesttara le Jeu 18 Nov 2010 - 14:20, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Le Prisonnier" - The Prisoner
Là nous divergeons totalement. C'est du grand n'importe quoi, du western dans Le Prisonnier, et pourquoi pas Le prisonnier sur la planète Mars, tant qu'on y est? En plus, la fin est décevante. Pas plus de 1 melon pour moi.
phildlm- Duc(hesse)
- Age : 58
Localisation : Auvergne, entre Clermont et Lyon
Date d'inscription : 19/08/2007
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