Série "El Ministerio del Tiempo"
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Dearesttara
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Aura Garrido ne participera pas aux derniers épisodes de la saison.
En effet elle va se rendre aux USA suivre un cours d'interprétation donné par John Starsberg, le fils du fondateur de l'Actors Studio. La série entretient décidément une relation complexe avec les Etats-Unis, dans son récit tout comme dans son élaboration.
http://www.huffingtonpost.es/2017/05/17/aura-garrido-explica-por-que-no-estara-en-los-ultimos-capitulos_a_22094879/
En effet elle va se rendre aux USA suivre un cours d'interprétation donné par John Starsberg, le fils du fondateur de l'Actors Studio. La série entretient décidément une relation complexe avec les Etats-Unis, dans son récit tout comme dans son élaboration.
http://www.huffingtonpost.es/2017/05/17/aura-garrido-explica-por-que-no-estara-en-los-ultimos-capitulos_a_22094879/
Estuaire44- Empereur
- Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Sur le tournage
Estuaire44- Empereur
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Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Comme souvent en ces circonstances, les producteur de Timeless et du Ministère ont fini par trouver un terrain d'entente évitant aller au procès. Les termes de l'accord sont inconnus, mais toutes les parties se déclarent très satisfaites (et les avocats, n'en parlons pas).
http://www.elmundo.es/television/2017/05/27/5929a03846163fc2428b458e.html
Et la saison 3 a enfin sa date de lancement, ce sera ce jeudi 01 juin !
http://www.abc.es/play/series/noticias/abci-ministerio-tiempo-anuncia-esperada-fecha-regreso-201705260838_noticia.html
http://www.elmundo.es/television/2017/05/27/5929a03846163fc2428b458e.html
Et la saison 3 a enfin sa date de lancement, ce sera ce jeudi 01 juin !
http://www.abc.es/play/series/noticias/abci-ministerio-tiempo-anuncia-esperada-fecha-regreso-201705260838_noticia.html
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Mauvaise nouvelle, les vidéos d'épisodes mises en ligne par RTVE ne sont désormais plus disponibles en dehors de l'Espagne. Il s'agit sans doute d'une conséquence de l'accord avec Netflix. Les critiques devront donc attendre la sortie éventuelle d'un DVD, c'est à dire pas avant plusieurs mois.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Effondrement de l'audience du minsitère, qui souffre beaucoup d'être en compétition directe avec Supervivientes (le Koh-Lanta espagnol), le jeudi soir.La série atteint son minimum historique, avec une part d'audience désormais inférieure à 10%, pour des coûts de production toujours très élevés.
http://www.zeleb.es/tv/los-seguidores-y-el-creador-de-el-ministerio-del-tiempo-se-hartan-del-maltrato-de-tve
http://www.zeleb.es/tv/los-seguidores-y-el-creador-de-el-ministerio-del-tiempo-se-hartan-del-maltrato-de-tve
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Le Ministère vient de créer la surprise en remportant de nouveau l’Iris de la meilleure (la grande récompense télévisuelle espagnole) devant Velvet, pourtant la sensation du moment en Espagne et la favorite des pronostics. La saison 3 vient de s’achever avec un spectacle toujours de qualité et après que la Patrouille du Temps se soit risquée a méta récit total lors du final (entré sur le tournage de la série). Le succès critique a été au rendez-vous, plus que le public, le changement de jour de diffusion ayant laissé des traces. l a série aura su gérer le départ de deux de ses vedettes sur trois, en promouvant deux seconds rôles méritants.Hugo Silva, le formidable Pacino, a d’ailleurs remporté l’Iris de l’acteur. Grand point d’interrogation pour une saison 4, Javier Olivares lui-même estime que le temps est venu d'une longue pause. La série arrive sur Netflix courant novembre.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
El Ministerio del Tiempo élu meilleure série espagnole de tous les temps, selon les critiques télé du pays.
https://elpais.com/cultura/2017/12/15/television/1513342137_758333.html
https://elpais.com/cultura/2017/12/15/television/1513342137_758333.html
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Belle consécration !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Malheureusement toujours pas d'annonce d'une sortie en DVD de la saison 3...
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Les Corridors du Temps s'illuminent : la série arrive sur Netflix le 28 janvier et le DVD de la saison (temporada) 3 devrait sortir en DVD fin avril-début mai, du fait de l'accord liant la RTVE et Netflix.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Merci beaucoup à toi, estuaire44 (estuaire de la Loire je presume...), pour tes resumés agreables et instructifs qui m'ont donné envie de decouvrir cette serie espagnole. C'est je pense un regal pour toute personne aimant à la fois l'Histoire, la SF et l'Espagne... Ce qui est mon cas, ca tombe bien!
On peut regretter l'absence de sous titres français, encore que, en fouillant bien le net, on en trouve pour certains episodes. Personnellement, je m'en suis tiré en alternant sous titres espagnols quand tout allait bien, et sous titres anglais quand le vocabulaire et le sens originel m'echappait vraiment trop.
C'est une serie qui par elle meme en dit beaucoup sur les espagnols... Il y a visiblement 2 periodes qui les passionnent : siecle d'or et invasion française. Et par contre la guerre civile est toujours tabou! On tourne autour (Barcelone 1939, Hendaye 1940) mais on n'y va pas. Je revais personnellement d'un episode où la patrouille aurait du intervenir pour eviter une victoire republicaine (sauver Franco d'un assassinat en 1936, ou autre chose dans cet esprit), au nom de l'integrité de l'Histoire... Cas de conscience garantis pour beaucoup de personnages!
Quelques remarques sur les episodes au passages.
Sous l'influence de tes ecrits, j'ai quasiment commencé par l'uchronie mettant en scene Carlos Hipólito, et je suis d'accord, c'est effectivement un episode tres puissant. Je regrette un peu quand meme l'enchevetrement de scenes tragiques avec d'autres tenant de la pure comedie : le Philippe II brisée par la defaite ou par l'approche de sa mort cotoie a quelques mns pres celui qui demande comment fonctionne excel ou qui sont les touristes qui visitent son palais... Le saut est rude!
Comme docpersonne, j'ai aussi adoré l'episode avec Houdini : on est dans la SF, alors allons-y pour la magie, d'autant que comme c'est son seul usage dans la serie, l'effet de surprise est maximal.
Je me suis par contre franchement ennuyé pendant "un virus de otro tiempo". Pour moi, c'est le plus mauvais episode, et de loin. Il ne s'y passe pas grand chose.
J'attaquerai bientot la saison 3... J'espere ne pas etre déçu et ne pas voir la "saison de trop". Depuis que j'ai vu la 2e et derniere saison de "vis a vis" (serie où Carlos Hipolito a aussi joué d'ailleurs...) saboter la passionnante 1ere saison, je me mefie.
A propos de cette 3e saison du ministere, l'as tu vu d'ailleurs, et auras tu le temps et l'envie de la "chroniquer"?
On peut regretter l'absence de sous titres français, encore que, en fouillant bien le net, on en trouve pour certains episodes. Personnellement, je m'en suis tiré en alternant sous titres espagnols quand tout allait bien, et sous titres anglais quand le vocabulaire et le sens originel m'echappait vraiment trop.
C'est une serie qui par elle meme en dit beaucoup sur les espagnols... Il y a visiblement 2 periodes qui les passionnent : siecle d'or et invasion française. Et par contre la guerre civile est toujours tabou! On tourne autour (Barcelone 1939, Hendaye 1940) mais on n'y va pas. Je revais personnellement d'un episode où la patrouille aurait du intervenir pour eviter une victoire republicaine (sauver Franco d'un assassinat en 1936, ou autre chose dans cet esprit), au nom de l'integrité de l'Histoire... Cas de conscience garantis pour beaucoup de personnages!
Quelques remarques sur les episodes au passages.
Sous l'influence de tes ecrits, j'ai quasiment commencé par l'uchronie mettant en scene Carlos Hipólito, et je suis d'accord, c'est effectivement un episode tres puissant. Je regrette un peu quand meme l'enchevetrement de scenes tragiques avec d'autres tenant de la pure comedie : le Philippe II brisée par la defaite ou par l'approche de sa mort cotoie a quelques mns pres celui qui demande comment fonctionne excel ou qui sont les touristes qui visitent son palais... Le saut est rude!
Comme docpersonne, j'ai aussi adoré l'episode avec Houdini : on est dans la SF, alors allons-y pour la magie, d'autant que comme c'est son seul usage dans la serie, l'effet de surprise est maximal.
Je me suis par contre franchement ennuyé pendant "un virus de otro tiempo". Pour moi, c'est le plus mauvais episode, et de loin. Il ne s'y passe pas grand chose.
J'attaquerai bientot la saison 3... J'espere ne pas etre déçu et ne pas voir la "saison de trop". Depuis que j'ai vu la 2e et derniere saison de "vis a vis" (serie où Carlos Hipolito a aussi joué d'ailleurs...) saboter la passionnante 1ere saison, je me mefie.
A propos de cette 3e saison du ministere, l'as tu vu d'ailleurs, et auras tu le temps et l'envie de la "chroniquer"?
demos- Age : 49
Localisation : Issy (92)
Date d'inscription : 12/01/2018
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Merci pour ces très intéressants commentaires !
La parfaite diction des acteurs m'a bien aidé à les comprendre, de même que le sous-titrage en espagnole que la TVE avait installé dès la mise en ligne gratuite des épisodes sur son site internet. par contre j'ai été surpris que les DVD apparus ne comprennent aucun sous-titrage en anglais ou en français. Je fais le même constat en ce qui concerne les époques de prédilection de la série, avec peut-être aussi la Reconquête, en moins marqué. Je suis bien d'accord, en toute logique le Ministère devrait sauver Franco d'un attentat, voire s'assurer que le bombardement de Guernica ait bien lieu. Sans aller jusqu'à cette extrémité, l'on a tout de même vu la Patrouille du Temps sauver Lope de Vega de la noyade tout en abandonnant à leur sort les jeunes marins et soldats présents sur son galion de l'Armada.
J’avais une véritable attente à propos d’Un Cambio de Tiempo car Felipe II était régulièrement évoqué en arrière fond au cours de la série, sans jamais y apparaître. On pouvait donc deviner qu’il y avait anguille sous roche et son arrivée en conclusion de la deuxième saison (et peut-être de la série elle-même) créait donc un double évènement. Cet extraordinaire épisode ne déçoit pas, de même que Carlos Hipólito. L’épisode “virus” est tout à fait singulier au sein de la série, je comprends qu’il puisse rebuter. En tout cas c’est un pari qui ne laissera pas indifférent.
Alors, non, je n’ai pas encore vu la saison 3. J’attends pour cela la sortie du DVD, qui devrait apparemment survenir un peu avant l’été. Mais le moment venu, je l’achèterai et commenterai cette saison, sur le même mode que les deux premières Je suis très impatient de repartir à la découverte de l’inépuisable, belle et terrible histoire espagnole, en compagnie d'une Patrouille particulièrement attachante !
La parfaite diction des acteurs m'a bien aidé à les comprendre, de même que le sous-titrage en espagnole que la TVE avait installé dès la mise en ligne gratuite des épisodes sur son site internet. par contre j'ai été surpris que les DVD apparus ne comprennent aucun sous-titrage en anglais ou en français. Je fais le même constat en ce qui concerne les époques de prédilection de la série, avec peut-être aussi la Reconquête, en moins marqué. Je suis bien d'accord, en toute logique le Ministère devrait sauver Franco d'un attentat, voire s'assurer que le bombardement de Guernica ait bien lieu. Sans aller jusqu'à cette extrémité, l'on a tout de même vu la Patrouille du Temps sauver Lope de Vega de la noyade tout en abandonnant à leur sort les jeunes marins et soldats présents sur son galion de l'Armada.
J’avais une véritable attente à propos d’Un Cambio de Tiempo car Felipe II était régulièrement évoqué en arrière fond au cours de la série, sans jamais y apparaître. On pouvait donc deviner qu’il y avait anguille sous roche et son arrivée en conclusion de la deuxième saison (et peut-être de la série elle-même) créait donc un double évènement. Cet extraordinaire épisode ne déçoit pas, de même que Carlos Hipólito. L’épisode “virus” est tout à fait singulier au sein de la série, je comprends qu’il puisse rebuter. En tout cas c’est un pari qui ne laissera pas indifférent.
Alors, non, je n’ai pas encore vu la saison 3. J’attends pour cela la sortie du DVD, qui devrait apparemment survenir un peu avant l’été. Mais le moment venu, je l’achèterai et commenterai cette saison, sur le même mode que les deux premières Je suis très impatient de repartir à la découverte de l’inépuisable, belle et terrible histoire espagnole, en compagnie d'une Patrouille particulièrement attachante !
Dernière édition par Estuaire44 le Sam 13 Jan 2018 - 0:10, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Et bonjour à Minas !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Bon, ben, je viens de finir la saison 3.
C'est la plus contrastée des 3 pour moi, pour pas mal de raisons. D'abord, la saison est coupée en 2 par le depart d'Aura Garrido, départ qui change considerablement le ton.
Ensuite, il y a une sorte de derive à l'americaine de la serie au fur et a mesure des episodes.
Sur la forme, je trouve par exemple que la minute preliminaire (ajout de cette saison 3) avec rappel de l'episode precedent manque de sens pour une serie comme el ministerio del tiempo, où les episodes sont largement independants les uns des autres.
Sur le fond, la trame de cette saison, c'est la lutte a travers le temps entre deux organisations rivales symbolisant les 2 Espagnes (traditionnalistes contre revolutionnaires anarchistes pour simplifier). Le rythme est plus rapide, le ton moins leger. J'ai parfois regretté les debuts où la realisation prenait le temps de nous immerger dans l'epoque visitée, de nous faire partager les etats d'ame des personnages, et leurs pointes d'humour.
Tout ceci etant dit, à 2 exceptions pres, je ne me suis pas ennuyé. Certains episodes sont meme passionnants car on gagne en intensité et en action ce qu'on perd en legereté.
Bref, cette 3e saison est peut etre un peu moins originale, un peu moins "espagnole", mais encore bien addictive quand meme!
C'est la plus contrastée des 3 pour moi, pour pas mal de raisons. D'abord, la saison est coupée en 2 par le depart d'Aura Garrido, départ qui change considerablement le ton.
Ensuite, il y a une sorte de derive à l'americaine de la serie au fur et a mesure des episodes.
Sur la forme, je trouve par exemple que la minute preliminaire (ajout de cette saison 3) avec rappel de l'episode precedent manque de sens pour une serie comme el ministerio del tiempo, où les episodes sont largement independants les uns des autres.
Sur le fond, la trame de cette saison, c'est la lutte a travers le temps entre deux organisations rivales symbolisant les 2 Espagnes (traditionnalistes contre revolutionnaires anarchistes pour simplifier). Le rythme est plus rapide, le ton moins leger. J'ai parfois regretté les debuts où la realisation prenait le temps de nous immerger dans l'epoque visitée, de nous faire partager les etats d'ame des personnages, et leurs pointes d'humour.
Tout ceci etant dit, à 2 exceptions pres, je ne me suis pas ennuyé. Certains episodes sont meme passionnants car on gagne en intensité et en action ce qu'on perd en legereté.
Bref, cette 3e saison est peut etre un peu moins originale, un peu moins "espagnole", mais encore bien addictive quand meme!
demos- Age : 49
Localisation : Issy (92)
Date d'inscription : 12/01/2018
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
C'est vrai que les deux premières saisons étaient très centrées sur la seule Espagne métropolitaine, malgré déjà une petite évolution en saison 2. Il était tout de même étonnant que les DVD n'aient aucun sous-titrage hormis le Castillan. On savait que Netflix voulait davantge vendre la série à l'international, d'où une plus grande ouverture prévue sur l'Amérique latine Si cela intervient aussi sur le style narratif sans pour autant faire perdre son identité au ministère , pourquoi pas, après tout il n'est jamais mauvais qu'une série sache évoluer. En tout cas merci pour cet avis encourageant, en attendant la sortie du DVD !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Une autre série phénomène espagnole : La Casa de Papel, dans la catégorie thriller film de casse.
http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/la-casa-de-papel-secrets-de-fabrication-de-la-serie-phenomene-de-netflix_32be18a4-1562-11e8-b38a-0929f7da0ad0/
Dans la catégorie roucoulades, La Chicas del Cable cartonne aussi pas mal.
http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/la-casa-de-papel-secrets-de-fabrication-de-la-serie-phenomene-de-netflix_32be18a4-1562-11e8-b38a-0929f7da0ad0/
Dans la catégorie roucoulades, La Chicas del Cable cartonne aussi pas mal.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Une série espagnole de plus sur Netflix
http://unificationfrance.com/article53163.html
http://unificationfrance.com/article53163.html
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
SAISON 3
Con el Tiempo en los talones (3-01, ****)
Date de diffusion : 01 juin 2017
Epoque visitée : 1958, Alfred Hitchcock au Festival de Saint-Sébastien
Résumé :
Julián est tué lors de la Bataille de Teruel. Amelia et Alonso refont équipe avec Pacino, à l’occasion d’une affaire d’espionnage les opposant à des agents du KGB, en 1958. Ceux-ci ont décidé de tirer parti de la venue d’Alfred Hitchcock au Festival de San Sébastien pour le capturer afin qu’il se mette au service de la propagande soviétique. Un mystérieux groupe temporel les aide, car ils veulent que l’évènement perturbe la visite d’Eisenhower en 1959, vitale pour le maintien du Franquisme. Après un succès difficilement obtenu, Pacino réintègre la Patrouille du Temps.
Critique :
Annoncé durant une longue et mouvementée intersaison, le départ de Rodolfo Sancho, et par conséquent celui de Julián, restait une étape difficile à gérer pour le pilote de saison. En effet, souvent aimé, parfois détesté, le personnage demeurait le cœur émotionnel d’une série que nous avions découvert à travers ses yeux. L’exercice se voit réussi haut la main, les auteurs trouvant la parfaite conclusion pour le parcours tragique de Julián, son don de soi porté au paroxysme pour combler son vide existentiel face à l’absence de l’âtre aimé. Le drame trouve un écho amplifié par sa résonnance avec le désastre de Teruel, début de la fin des espoirs de l’Espagne républicaine. L’instant est terrible et les acteurs savent lui apporter une vraie émotion (à commencer par Aura Garrido) mais le récit évite pour autant de s’ensevelir sous le pathos, en rebondissant par l’action.
Telle est la vie des agents secrets, temporels ou non. Le retour de Pacino nous y projette efficacement mais surtout constitue l’heureuse confirmation de l’épisode. Hugo Silva retrouve son rôle avec un naturel confondant, et renoue l’excellente complicité installée en saison 2 avec ses deux partenaires. Le trio fonctionne à merveille, tandis que comme, souvent, l’humour est de la partie dans le petit monde du Ministère. Salvador rongeant son frein en fauteuil roulant permet ainsi à Jaime Blanch de nous régaler d’excellents sketchs comiques. Mais le côté obscur, de Pacino répond également à l’appel, sa violence, son intelligence retorse et cynique, son goût pour les femmes fatales et les périlleuses amours. Le contrepoint avec Julián se ressent plus fortement que jamais et correspond idéalement à cette intrigue d’espionnage dans la quelle il entraine ses compagnons. Celle-ci sait d’ailleurs s’élargir d’un cas privé à une authentique mission dont dépend le destin de l’Espagne.
Certes les divers rebondissements relèvent du classique et ne surprennent pas tout à fait. Mais l’histoire sait recréer l’atmosphère paranoïaque de la Guerre froide, le plan soviétique autour d’Hitchcock ayant un côté délirant fort bienvenu de ce point de vue. Surtout, avec Marta (excellente Belén Fabra) et son séide, l’intrigue installe d’emblée une Opposition structurée, de manière plus structurée que précédemment. Les adversaires récurrents des saisons précédentes enjolivaient le récit mais demeuraient souvent secondaires, rien de tel ici. Cela peut permettre de doter la saison 3 d’une identité propre, davantage feuilletonnante. Cette évolution semble d’autant plus porteuse que la faction rivale au sein de Ministère semble a priori bien intentionnée (du moins s’opposant à Franco), ce qui place le spectateur devant un dilemme moral.
Toutefois le clou du spectacle reste bien entendu le Maître du suspense comme invité du jour. Le vétéran José Ángel Egido soigne la ressemblance et le pittoresque d’un portrait très divertissant (même si son accent anglais sollicite la bienveillance du public !). Tout célébrant le génie d’Hitchcock, l’épisode sait gentiment ironiser sur les travers de l’homme, comme sa fascination pour ses actrices, que sait employer l’astucieuse Amelia. A cet égard on pourrait pointer qu’Alfred aimait surtout les blondes, mais ne chipotons pas. Le scénario emprunte astucieusement à Sueurs froides autour de la relation entre Pacino et Marta et manifeste une belle astuce en transformant Hitchcock en authentique MacGuffin du récit ! Tout le gag autour de Banderas est hilarant.
Le meilleur reste sans doute la particulièrement ludique recréation de scènes des plus célébrées films d’Alfred Hitchcock, insérées comme ces caméos qu’il appréciait tant. L’mateur appréciera d’autant plus de les repérer qu’elles se caractérisent par un vrai sens de l’image et une véritable élégance de mise en scène. L’épisode peut d’ailleurs s’appuyer sur une reconstitution d’époque toujours aussi stylé, à l’mage du sublime deux pièces vert arboré par Amelia, similaire à la tenue de Tippi Hedren dans Les Oiseaux. La reconstitution de la bataille de Teruel se montre également spectaculaire, la réalisation, tandis que la réalisation y insère habilement Julián, sans jamais le montrer directement. Décidément l’opus forme une parfaite entame pour cette saison 3 !
Anecdotes :
Irène indique s’être coupée en préparant un gazpacho. Il s’agit d’un clin d’œil aux nombreux sympathiques désastres connus par l’actrice Cayetana Guillén Cuervo durant sa participation à l’émission MasterChef, peu de temps avant la diffusion de la saison 3 du Ministère.
Les vues de la projection de Vertigo durant le festival ont été tournées au Théâtre espagnol, à Madrid. Il s’agit du plus ancien théâtre de la capitale espagnole, car on y donne des pièces depuis 1582. Inauguré en 1895, le bâtiment actuel est caractéristique de l’architecture néo-classique alors en vogue.
La Bataille de Teruel voyant la mort de Julián fut l’un des affrontements déterminants de la Guerre civile. Elle fut terrible par ses combats (près de 40 000 morts), mais aussi par le fait qu’elle se déroula durant l’hiver 1937-1938, particulièrement froid. Teruel, ville clef de l’Aragon, fut disputée avec acharnement entre Républicains et Nationalistes. Ces deniers l’emportèrent grâce à leur supériorité matérielle (artillerie et aviation). L’exploitation de ce succès majeur va ensuite permettre à Franco de couper la route entre Barcelone et Madrid. Dès lors le conflit s’achemine vers son tragique dénouement.
Durant la Bataille de Teruel, la Patrouille avait pour mission de sauver le poète et dramaturge Miguel Hernández (1910-1942). Associé au mouvement littéraire de la Génération de 27, il fut le seul de ces auteurs a être issu du peuple et a ne pas avoir fait d’études littéraires. Il s’engagea dans l’armée républicaine dès le début du conflit et participa à un grand nombre de batailles. Capturé à la fin de la guerre, il mourut de tuberculose dans les prisons franquistes.
La visite en Espagne du Président Dwight Eisenhower en 1959 fut le point d’orgue du rapprochement entre les USA et l’Espagne franquiste, initié durant les années 50 dans le contexte de la Guerre froide (pacte militaire de Madrid en 1953, entrée de l’Espagne à l’ONU en 1955). L’Espagne achève désormais d’intégrer le concert occidental et va bénéficier d’investissements américains massifs. Conjointement à l’essor du tourisme de masse, ils vont aider à la modernisation du pays entreprise durant les années 60. Menée en grande partie par des cadres issus de l’Opus Dei, elle va apporter un second souffle au régime toujours dictatorial du Caudillo.
Inauguré en 1953 et se déroulant en septembre, le Festival international du film de Saint-Sébastien est aujourd’hui devenu la plus importante manifestation de ce type au sein du monde hispanique. Tout comme à Cannes, différents prix sont remis, le principal étant la Coquille d’Or (la Concha de Oro), en référence à la Plage de la Coquille, un site fameux de la cité basque.
Alfred Hitchcock s’y est effectivement rendu lors de l’édition 1958, pour la première internationale de Sueurs froides. Une polémique éclata quand la comédie polonaise Eva veut dormir lui fut préférée pour la Coquille d’Or. Le Maître du suspense tint néanmoins sa promesse de revenir l’année suivante, pour cette fois présenter La mort aux trousses, mais la récompense alla cette fois à Au risque de se perdre. Hitchcock reçut néanmoins à chaque fois la Coquille d’Argent de la mise en scène.
Le titre espagnol de La mort aux trousses est Con la muerte en los talones, d’où le clin d’oeil du titre original. L’épisode comporte plusieurs autres références aux films d’Hitchcock, différents passages reprenant des scènes de films, comme de Les Oiseaux (l’arrivée à Saint-Sébastien avec les mouettes), l’ouverture tournée à la manière se son équivalent de Fenêtre su cour, la douche de Psychose, Les images psychédéliques de Sueurs froides, etc. L’histoire de Pacino et Marta évoque aussi clairement celle de Sueurs froides.
Con el Tiempo en los talones (3-01, ****)
Date de diffusion : 01 juin 2017
Epoque visitée : 1958, Alfred Hitchcock au Festival de Saint-Sébastien
Résumé :
Julián est tué lors de la Bataille de Teruel. Amelia et Alonso refont équipe avec Pacino, à l’occasion d’une affaire d’espionnage les opposant à des agents du KGB, en 1958. Ceux-ci ont décidé de tirer parti de la venue d’Alfred Hitchcock au Festival de San Sébastien pour le capturer afin qu’il se mette au service de la propagande soviétique. Un mystérieux groupe temporel les aide, car ils veulent que l’évènement perturbe la visite d’Eisenhower en 1959, vitale pour le maintien du Franquisme. Après un succès difficilement obtenu, Pacino réintègre la Patrouille du Temps.
Critique :
Annoncé durant une longue et mouvementée intersaison, le départ de Rodolfo Sancho, et par conséquent celui de Julián, restait une étape difficile à gérer pour le pilote de saison. En effet, souvent aimé, parfois détesté, le personnage demeurait le cœur émotionnel d’une série que nous avions découvert à travers ses yeux. L’exercice se voit réussi haut la main, les auteurs trouvant la parfaite conclusion pour le parcours tragique de Julián, son don de soi porté au paroxysme pour combler son vide existentiel face à l’absence de l’âtre aimé. Le drame trouve un écho amplifié par sa résonnance avec le désastre de Teruel, début de la fin des espoirs de l’Espagne républicaine. L’instant est terrible et les acteurs savent lui apporter une vraie émotion (à commencer par Aura Garrido) mais le récit évite pour autant de s’ensevelir sous le pathos, en rebondissant par l’action.
Telle est la vie des agents secrets, temporels ou non. Le retour de Pacino nous y projette efficacement mais surtout constitue l’heureuse confirmation de l’épisode. Hugo Silva retrouve son rôle avec un naturel confondant, et renoue l’excellente complicité installée en saison 2 avec ses deux partenaires. Le trio fonctionne à merveille, tandis que comme, souvent, l’humour est de la partie dans le petit monde du Ministère. Salvador rongeant son frein en fauteuil roulant permet ainsi à Jaime Blanch de nous régaler d’excellents sketchs comiques. Mais le côté obscur, de Pacino répond également à l’appel, sa violence, son intelligence retorse et cynique, son goût pour les femmes fatales et les périlleuses amours. Le contrepoint avec Julián se ressent plus fortement que jamais et correspond idéalement à cette intrigue d’espionnage dans la quelle il entraine ses compagnons. Celle-ci sait d’ailleurs s’élargir d’un cas privé à une authentique mission dont dépend le destin de l’Espagne.
Certes les divers rebondissements relèvent du classique et ne surprennent pas tout à fait. Mais l’histoire sait recréer l’atmosphère paranoïaque de la Guerre froide, le plan soviétique autour d’Hitchcock ayant un côté délirant fort bienvenu de ce point de vue. Surtout, avec Marta (excellente Belén Fabra) et son séide, l’intrigue installe d’emblée une Opposition structurée, de manière plus structurée que précédemment. Les adversaires récurrents des saisons précédentes enjolivaient le récit mais demeuraient souvent secondaires, rien de tel ici. Cela peut permettre de doter la saison 3 d’une identité propre, davantage feuilletonnante. Cette évolution semble d’autant plus porteuse que la faction rivale au sein de Ministère semble a priori bien intentionnée (du moins s’opposant à Franco), ce qui place le spectateur devant un dilemme moral.
Toutefois le clou du spectacle reste bien entendu le Maître du suspense comme invité du jour. Le vétéran José Ángel Egido soigne la ressemblance et le pittoresque d’un portrait très divertissant (même si son accent anglais sollicite la bienveillance du public !). Tout célébrant le génie d’Hitchcock, l’épisode sait gentiment ironiser sur les travers de l’homme, comme sa fascination pour ses actrices, que sait employer l’astucieuse Amelia. A cet égard on pourrait pointer qu’Alfred aimait surtout les blondes, mais ne chipotons pas. Le scénario emprunte astucieusement à Sueurs froides autour de la relation entre Pacino et Marta et manifeste une belle astuce en transformant Hitchcock en authentique MacGuffin du récit ! Tout le gag autour de Banderas est hilarant.
Le meilleur reste sans doute la particulièrement ludique recréation de scènes des plus célébrées films d’Alfred Hitchcock, insérées comme ces caméos qu’il appréciait tant. L’mateur appréciera d’autant plus de les repérer qu’elles se caractérisent par un vrai sens de l’image et une véritable élégance de mise en scène. L’épisode peut d’ailleurs s’appuyer sur une reconstitution d’époque toujours aussi stylé, à l’mage du sublime deux pièces vert arboré par Amelia, similaire à la tenue de Tippi Hedren dans Les Oiseaux. La reconstitution de la bataille de Teruel se montre également spectaculaire, la réalisation, tandis que la réalisation y insère habilement Julián, sans jamais le montrer directement. Décidément l’opus forme une parfaite entame pour cette saison 3 !
Anecdotes :
Irène indique s’être coupée en préparant un gazpacho. Il s’agit d’un clin d’œil aux nombreux sympathiques désastres connus par l’actrice Cayetana Guillén Cuervo durant sa participation à l’émission MasterChef, peu de temps avant la diffusion de la saison 3 du Ministère.
Les vues de la projection de Vertigo durant le festival ont été tournées au Théâtre espagnol, à Madrid. Il s’agit du plus ancien théâtre de la capitale espagnole, car on y donne des pièces depuis 1582. Inauguré en 1895, le bâtiment actuel est caractéristique de l’architecture néo-classique alors en vogue.
La Bataille de Teruel voyant la mort de Julián fut l’un des affrontements déterminants de la Guerre civile. Elle fut terrible par ses combats (près de 40 000 morts), mais aussi par le fait qu’elle se déroula durant l’hiver 1937-1938, particulièrement froid. Teruel, ville clef de l’Aragon, fut disputée avec acharnement entre Républicains et Nationalistes. Ces deniers l’emportèrent grâce à leur supériorité matérielle (artillerie et aviation). L’exploitation de ce succès majeur va ensuite permettre à Franco de couper la route entre Barcelone et Madrid. Dès lors le conflit s’achemine vers son tragique dénouement.
Durant la Bataille de Teruel, la Patrouille avait pour mission de sauver le poète et dramaturge Miguel Hernández (1910-1942). Associé au mouvement littéraire de la Génération de 27, il fut le seul de ces auteurs a être issu du peuple et a ne pas avoir fait d’études littéraires. Il s’engagea dans l’armée républicaine dès le début du conflit et participa à un grand nombre de batailles. Capturé à la fin de la guerre, il mourut de tuberculose dans les prisons franquistes.
La visite en Espagne du Président Dwight Eisenhower en 1959 fut le point d’orgue du rapprochement entre les USA et l’Espagne franquiste, initié durant les années 50 dans le contexte de la Guerre froide (pacte militaire de Madrid en 1953, entrée de l’Espagne à l’ONU en 1955). L’Espagne achève désormais d’intégrer le concert occidental et va bénéficier d’investissements américains massifs. Conjointement à l’essor du tourisme de masse, ils vont aider à la modernisation du pays entreprise durant les années 60. Menée en grande partie par des cadres issus de l’Opus Dei, elle va apporter un second souffle au régime toujours dictatorial du Caudillo.
Inauguré en 1953 et se déroulant en septembre, le Festival international du film de Saint-Sébastien est aujourd’hui devenu la plus importante manifestation de ce type au sein du monde hispanique. Tout comme à Cannes, différents prix sont remis, le principal étant la Coquille d’Or (la Concha de Oro), en référence à la Plage de la Coquille, un site fameux de la cité basque.
Alfred Hitchcock s’y est effectivement rendu lors de l’édition 1958, pour la première internationale de Sueurs froides. Une polémique éclata quand la comédie polonaise Eva veut dormir lui fut préférée pour la Coquille d’Or. Le Maître du suspense tint néanmoins sa promesse de revenir l’année suivante, pour cette fois présenter La mort aux trousses, mais la récompense alla cette fois à Au risque de se perdre. Hitchcock reçut néanmoins à chaque fois la Coquille d’Argent de la mise en scène.
Le titre espagnol de La mort aux trousses est Con la muerte en los talones, d’où le clin d’oeil du titre original. L’épisode comporte plusieurs autres références aux films d’Hitchcock, différents passages reprenant des scènes de films, comme de Les Oiseaux (l’arrivée à Saint-Sébastien avec les mouettes), l’ouverture tournée à la manière se son équivalent de Fenêtre su cour, la douche de Psychose, Les images psychédéliques de Sueurs froides, etc. L’histoire de Pacino et Marta évoque aussi clairement celle de Sueurs froides.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Tiempo de espías (3-02, ***)
Date de diffusion : 08 juin 2017
Epoque visitée : 1943, l’Opération Mincemeat
Résumé :
En 1943 la jeune Lola n’a encore jamais entendu parler du Ministère. Membre de la résistance, elle doit faire passer en Espagne un officier anglais, le Major Martin, qui doit intervenir dans une mission clef devant se dérouler à Huelva, l’Opération Mincemeat. En lui prêtant assistance, elle est arrêtée par la Gestapo à Bagnères-de-Luchon, près de la frontière. La Patrouille et Ernesto vont intervenir pour sauver celle qui a été une amie et une agente d’élite, avant de trahir, mais aussi pour s’assurer que l’Opération Mincemeat soit bien couronnée de succès.
Critique :
Après l’épisode éminemment spécial, voire événementiel, que constitua un pilote de saison ayant à gérer la mort d’un personnage principal mais aussi l’hommage graphique à Hitchcock, Tiempo de espias signifie un certain retour à l’ordinaire des missions de la Patrouille du Temps. Cette inévitable impression d’atterrissage se voit malheureusement accentuée par quelques errances du scénario, Ainsi pour la première fois de la série, l’évènement historique du jour n’impacte pas directement l’Histoire de l’Espagne.
L’Opération Mincemeat concerne avant tout les belligérants allemands et anglais, l’Espagne n’est qu’un simple rouage transitoire de la machination. Par ailleurs un échec de la manipulation aurait certainement alourdi le coût humain et matériel de la conquête de la Sicile. Et pourtant le Ministère du Temps intervient, quitte à prendre le risque de sacrifier Ernesto et Lola. Un flou s’installe quant à sa mission : s’agit-il de préserver l’Histoire espagnole, ou l’universelle, ce à quoi ne se prête ni son organisation simplement nationale, ni ce qui nous a révélé jusqu’ici ?
En fait on ressent l’impression que l’impression a absolument voulu insérer une aventure contre les Nazis, se peut sous l’influence de l’investisseur Netflix, la période étant populaire auprès du public. Quitte à se débrouiller avec le fait que l’Espagne n’ait jamais été un Etat belligérant. Le sujet aura été bien mieux abordé lors de Cómo se reescribe el Tiempo, en saison 1. On regrettera également certaines maladresses, comme cette Opération Mincemeat, successivement abandonnée, puis relancée, puis finalement avortée, un vrai chantier simplement pour installer tout un émotionnel autour du sacrifice du Major Martin (personnage fictif dans la réalité, mais réel dans la fiction).
On peut aussi estimer que le décès de la Lola contemporaine tombe vraiment à pic pour éviter une confrontation compliquée avec son moi passé. Les amateurs du Ministère évoquent souvent les indéniables convergences avec Doctor Who, mais ici on peut penser qu’un auteur comme Steven Moffat aurait au contraire privilégié la situation la plus prise de tête possible, en général il vient avec. Il est vrai que l’Histoire aura toujours davantage motivé Javier Olivares que les jeux temporels.
Malgré toutes ses réserves, l’opus demeure un spectacle prenant. Si son volet historique convainc moins qu’à l’ordinaire, le relationnel prend néanmoins efficacement la relève, notamment lors des scènes dures mais émouvante au sein des geôles nazies, installant de manière convaincante l’amitié entre Ernesto et Lola. Si artificielle qu’aura été la mise en place du sacrifice du Major, l’instant émeut toutefois, grâce à la qualité d’interprétation lors de sa confrontation sur la plage fatidique avec Alonso.
Sur ce point la très belle Macarena García demeure le grand coup de cœur de Tiempo de espías. Les séries en costumes réussissent décidément parfaitement à cette jeune étoile montante de la télévision espagnole (Amor en tiempos revueltos, La otra mirada), elle sait ici incarner une Lola encore juvénile, mais déjà marquée par la dureté d’un conflit souterrain et impitoyable, disposant de toute une marge de progression pour les épisodes ultérieurs, mais manifestant déjà toutes ses potentialités à venir. Si la vraisemblance n’est pas toujours au rendez-vous (reconstituer un immense ouvrage de falsification en quelques heures), le rythme des péripéties résulte plus élevé encore que lors du pilote de saison,
La mise en scène reste superbe, notamment pour les plages somptueusement filmée sous tous les angles possibles. On sourira une nouvelle fois avec des personnages anglais s’exprimant dans la langue de Shakespeare avec un accent espagnol (voire andalou) pour le moins prononcé. Cela fonctionne nettement mieux pour les Français, ce qui souligne judicieusement la sororité des langues latines. Les amateurs de Chapeau melon s’amuseront de voir le peloton d’exécution de Lola et Ernesto occis exactement de la même manière que celui de l’épisode le Mort vivant, Salvador se substituant à Emma Peel !
Anecdotes :
L’Opération Mincemeat fut une manipulation menée avec succès par les services secrets britanniques en 1943, à l’issue de la Campagne d’Afrique. Elle eut pour but de convaincre les Allemands que les Alliés allaient ensuite débarquer dans les Balkans, alors que le véritable objectif était la Sicile. La Wehrmacht négligea la défense de l’île au profit de la Grèce, ce qui favorisa grandement l’Opération Husky, lancée le 10 juillet 1943.
L’épisode s’attache davantage au modus operandi de l’Opération Mincemeat. Dérivant en mer au large des côtes espagnoles, La dépouille d'un homme vêtu d'un uniforme d'officier des services spéciaux britanniques est découverte, porteuse de documents indiquant que le débarquement allié aurait lieu Grèce. Les préparatifs d’invasion de la Sicile ne seraient qu’un leurre. Le cadavre d’un vagabond fut traité pour donner l’illusion de la noyade et les documents, ainsi que sa fausse identité de militaire furent, élaborés avec grand soin.
Le corps fut lâché au large de Huelva (Andalousie), les scientifiques anglais ayant déterminé que la marée l’entrainerait à coup sûr sur les plages. Après leur découverte par un pêcheur, les documents furent transmis comme prévu aux services allemands par les autorités franquistes et convainquirent Hitler.
Ewen Montagu, cerveau de l’opération, la relata dans le livre The Man Who Never Was (1953), L’ouvrage (dont le titre a peut-être inspiré de celui de l’épisode The Hour That Never Was de Chapeau Melon) fut adapté au cinéma en 1956. La dépouille utilisée repose au cimetière de Huelva, en 1996 il a été déterminé qu’il s’agissait d’un sans-abri du nom de Glyndwr Michael.
Une version alternative du scénario sert de bases à l’une des aventures parues dans le recueil de nouvelles El Tiempo es lo que es, publié en 2016. On y trouve notamment Julián à la place de Pacino.
Une Lola Mendieta jeune est introduite ici en vue du départ prochain d’Aura Garrido, annoncé pour la mi-saison. N’ayant jamais trahi le Ministère, cette Lola va devenir un personnage régulier, avant de remplacer Amelia.
Miko Jarry interprète de nouveau Hitler, comme lors de l’épisode Cómo se reescribe el Tiempo (1-03).
Les scènes de plage ne sont pas tournées à Huelva, mais à Peñíscola, dans la Communauté valencienne. La beauté du site en fait une destination appréciée par de nombreux touristes. Les superbes plages de Peñíscola, ont servi de décor pour plusieurs films, dont Le Cid (1961), mais aussi pour la série Game of Thrones. Pour l’anecdote, elles accueillent également l’un des rares sites naturistes de la région.
Pacino évoque plusieurs agents secrets, dont Ian Fleming. Il cite également el Superagente 86, la fidèle associée de Max le Menace, et Anacleto, agente secreto, bande dessinée parodique du genre, très populaire en Espagne.
Ernesto et Lola sont incarcérés dans le sinistre camp de concentration de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques. Édifié en 1939 pour recevoir les réfugiés espagnols de la Guerre civile, il fut ensuite destiné aux Juifs, avant d'être fermé en 1946.
Pacino entonne une ritournelle publicitaire devant la Porte du Temps numéro 222. Elle concernait les galettes Solsona, dont le produit phare était la galette 222, « celle qui se demande par son numéro ». L’entreprise ayant fermé à la fin des années 70, il s’agit pour Pacino d’un souvenir d’enfance.
Date de diffusion : 08 juin 2017
Epoque visitée : 1943, l’Opération Mincemeat
Résumé :
En 1943 la jeune Lola n’a encore jamais entendu parler du Ministère. Membre de la résistance, elle doit faire passer en Espagne un officier anglais, le Major Martin, qui doit intervenir dans une mission clef devant se dérouler à Huelva, l’Opération Mincemeat. En lui prêtant assistance, elle est arrêtée par la Gestapo à Bagnères-de-Luchon, près de la frontière. La Patrouille et Ernesto vont intervenir pour sauver celle qui a été une amie et une agente d’élite, avant de trahir, mais aussi pour s’assurer que l’Opération Mincemeat soit bien couronnée de succès.
Critique :
Après l’épisode éminemment spécial, voire événementiel, que constitua un pilote de saison ayant à gérer la mort d’un personnage principal mais aussi l’hommage graphique à Hitchcock, Tiempo de espias signifie un certain retour à l’ordinaire des missions de la Patrouille du Temps. Cette inévitable impression d’atterrissage se voit malheureusement accentuée par quelques errances du scénario, Ainsi pour la première fois de la série, l’évènement historique du jour n’impacte pas directement l’Histoire de l’Espagne.
L’Opération Mincemeat concerne avant tout les belligérants allemands et anglais, l’Espagne n’est qu’un simple rouage transitoire de la machination. Par ailleurs un échec de la manipulation aurait certainement alourdi le coût humain et matériel de la conquête de la Sicile. Et pourtant le Ministère du Temps intervient, quitte à prendre le risque de sacrifier Ernesto et Lola. Un flou s’installe quant à sa mission : s’agit-il de préserver l’Histoire espagnole, ou l’universelle, ce à quoi ne se prête ni son organisation simplement nationale, ni ce qui nous a révélé jusqu’ici ?
En fait on ressent l’impression que l’impression a absolument voulu insérer une aventure contre les Nazis, se peut sous l’influence de l’investisseur Netflix, la période étant populaire auprès du public. Quitte à se débrouiller avec le fait que l’Espagne n’ait jamais été un Etat belligérant. Le sujet aura été bien mieux abordé lors de Cómo se reescribe el Tiempo, en saison 1. On regrettera également certaines maladresses, comme cette Opération Mincemeat, successivement abandonnée, puis relancée, puis finalement avortée, un vrai chantier simplement pour installer tout un émotionnel autour du sacrifice du Major Martin (personnage fictif dans la réalité, mais réel dans la fiction).
On peut aussi estimer que le décès de la Lola contemporaine tombe vraiment à pic pour éviter une confrontation compliquée avec son moi passé. Les amateurs du Ministère évoquent souvent les indéniables convergences avec Doctor Who, mais ici on peut penser qu’un auteur comme Steven Moffat aurait au contraire privilégié la situation la plus prise de tête possible, en général il vient avec. Il est vrai que l’Histoire aura toujours davantage motivé Javier Olivares que les jeux temporels.
Malgré toutes ses réserves, l’opus demeure un spectacle prenant. Si son volet historique convainc moins qu’à l’ordinaire, le relationnel prend néanmoins efficacement la relève, notamment lors des scènes dures mais émouvante au sein des geôles nazies, installant de manière convaincante l’amitié entre Ernesto et Lola. Si artificielle qu’aura été la mise en place du sacrifice du Major, l’instant émeut toutefois, grâce à la qualité d’interprétation lors de sa confrontation sur la plage fatidique avec Alonso.
Sur ce point la très belle Macarena García demeure le grand coup de cœur de Tiempo de espías. Les séries en costumes réussissent décidément parfaitement à cette jeune étoile montante de la télévision espagnole (Amor en tiempos revueltos, La otra mirada), elle sait ici incarner une Lola encore juvénile, mais déjà marquée par la dureté d’un conflit souterrain et impitoyable, disposant de toute une marge de progression pour les épisodes ultérieurs, mais manifestant déjà toutes ses potentialités à venir. Si la vraisemblance n’est pas toujours au rendez-vous (reconstituer un immense ouvrage de falsification en quelques heures), le rythme des péripéties résulte plus élevé encore que lors du pilote de saison,
La mise en scène reste superbe, notamment pour les plages somptueusement filmée sous tous les angles possibles. On sourira une nouvelle fois avec des personnages anglais s’exprimant dans la langue de Shakespeare avec un accent espagnol (voire andalou) pour le moins prononcé. Cela fonctionne nettement mieux pour les Français, ce qui souligne judicieusement la sororité des langues latines. Les amateurs de Chapeau melon s’amuseront de voir le peloton d’exécution de Lola et Ernesto occis exactement de la même manière que celui de l’épisode le Mort vivant, Salvador se substituant à Emma Peel !
Anecdotes :
L’Opération Mincemeat fut une manipulation menée avec succès par les services secrets britanniques en 1943, à l’issue de la Campagne d’Afrique. Elle eut pour but de convaincre les Allemands que les Alliés allaient ensuite débarquer dans les Balkans, alors que le véritable objectif était la Sicile. La Wehrmacht négligea la défense de l’île au profit de la Grèce, ce qui favorisa grandement l’Opération Husky, lancée le 10 juillet 1943.
L’épisode s’attache davantage au modus operandi de l’Opération Mincemeat. Dérivant en mer au large des côtes espagnoles, La dépouille d'un homme vêtu d'un uniforme d'officier des services spéciaux britanniques est découverte, porteuse de documents indiquant que le débarquement allié aurait lieu Grèce. Les préparatifs d’invasion de la Sicile ne seraient qu’un leurre. Le cadavre d’un vagabond fut traité pour donner l’illusion de la noyade et les documents, ainsi que sa fausse identité de militaire furent, élaborés avec grand soin.
Le corps fut lâché au large de Huelva (Andalousie), les scientifiques anglais ayant déterminé que la marée l’entrainerait à coup sûr sur les plages. Après leur découverte par un pêcheur, les documents furent transmis comme prévu aux services allemands par les autorités franquistes et convainquirent Hitler.
Ewen Montagu, cerveau de l’opération, la relata dans le livre The Man Who Never Was (1953), L’ouvrage (dont le titre a peut-être inspiré de celui de l’épisode The Hour That Never Was de Chapeau Melon) fut adapté au cinéma en 1956. La dépouille utilisée repose au cimetière de Huelva, en 1996 il a été déterminé qu’il s’agissait d’un sans-abri du nom de Glyndwr Michael.
Une version alternative du scénario sert de bases à l’une des aventures parues dans le recueil de nouvelles El Tiempo es lo que es, publié en 2016. On y trouve notamment Julián à la place de Pacino.
Une Lola Mendieta jeune est introduite ici en vue du départ prochain d’Aura Garrido, annoncé pour la mi-saison. N’ayant jamais trahi le Ministère, cette Lola va devenir un personnage régulier, avant de remplacer Amelia.
Miko Jarry interprète de nouveau Hitler, comme lors de l’épisode Cómo se reescribe el Tiempo (1-03).
Les scènes de plage ne sont pas tournées à Huelva, mais à Peñíscola, dans la Communauté valencienne. La beauté du site en fait une destination appréciée par de nombreux touristes. Les superbes plages de Peñíscola, ont servi de décor pour plusieurs films, dont Le Cid (1961), mais aussi pour la série Game of Thrones. Pour l’anecdote, elles accueillent également l’un des rares sites naturistes de la région.
Pacino évoque plusieurs agents secrets, dont Ian Fleming. Il cite également el Superagente 86, la fidèle associée de Max le Menace, et Anacleto, agente secreto, bande dessinée parodique du genre, très populaire en Espagne.
Ernesto et Lola sont incarcérés dans le sinistre camp de concentration de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques. Édifié en 1939 pour recevoir les réfugiés espagnols de la Guerre civile, il fut ensuite destiné aux Juifs, avant d'être fermé en 1946.
Pacino entonne une ritournelle publicitaire devant la Porte du Temps numéro 222. Elle concernait les galettes Solsona, dont le produit phare était la galette 222, « celle qui se demande par son numéro ». L’entreprise ayant fermé à la fin des années 70, il s’agit pour Pacino d’un souvenir d’enfance.
Dernière édition par Estuaire44 le Mer 29 Aoû 2018 - 10:17, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
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Estuaire44- Empereur
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Ce n'est pas tout à fait exact que l'Espagne n'était pas en Etat belligérant dans la Seconde guerre mondiale. Si, de fait, le gouvernement du Caudillo restât officiellement neutre, il envoya la Division Azul sur le front soviétique en 1941. Très avisé, Franco cessa à peu près de soutenir le Reich après 1943. La série pourrait sans doute s'intéresser au front Est qui concernait davantage l'Espagne mais c'est vrai que ce n'est pas la période la plus palpitante de l'histoire espagnole, ni celle qui a le plus d'impact sur le pays. Par contre, en 1945/1946, les Républicains tentèrent d'implanter une guérilla. Une future idée ?
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Le frnt russe pourquoi pas, mais ce serait compliqué. Pour la División Azul il resterait la difficulté que les Portes du Temps du Ministère ne s'ouvrent que sur des territoires ayant appartenu à l'Espagne, même temporairement. Après cela resterait un sujet assez sulfureux que de mobiliser nos héros pour éventuellement secourir des membres de l'équivalent de la LVF chez nous ! Les guérillas anti-franquistes post Guerre civile dans les Pyrénées ont déjà été rencontrées dans l'épisode Cómo se reescribe el tiempo. Et puis, il y a tellement d'autres époques à aborder alors que l'on a telle vu et revu la deuxième guerre mondiale ailleurs...
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Estuaire44 a écrit:Et puis, il y a tellement d'autres époques à aborder alors que l'on a telle vu et revu la deuxième guerre mondiale ailleurs...
Sur 39/45, c'est bien vrai ! C'est sûr que le Siècle d'Or doit faire le même effet qu'Henri VIII et Elisabeth chez les Anglais ou Louis XIV chez nous : l'époque bénie où chacun était plus fort que les autres !
Quelle période espagnole manque-t-il ? Je ne connais pas la série mais, en tant que passionné d'histoire, le XIXème siècle me paraît être un bon sujet mais, bon, c'est l'époque du déclin espagnol donc compliqué à montrer sans doute tout comme la guerre de 1898 contre les Etats-Unis.
Quelle période espagnole manque-t-il ? Je ne connais pas la série mais, en tant que passionné d'histoire, le XIXème siècle me paraît être un bon sujet mais, bon, c'est l'époque du déclin espagnol donc compliqué à montrer sans doute tout comme la guerre de 1898 contre les Etats-Unis.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
La guerre de 1898 contre les Etats-Unis a été évoquée en saison 2 (pour son versant Philippines). La série a évoqué d'autres désastres espagnols, comme l'Invincible Armada ou le règne très mitigé d'Isabelle II. Le Ministère n'essaie jamais d'y porter remède, c'est contre son éthique.
Je suis en train de rédiger la prochaine fiche, ce sera bien le XIXe, mais en partie sous un angle littéraire..
Par la suite, d'après ce qui avait été annoncé, la série devrait s'ouvrir aux Amériques, avec Simon Bolivar ainsi que les Conquistadors. L'époque Godoy sera aussi abordée, de même que les années 60 (à travers le cinéma et la télévision). Idem pour l'immédiat post Franquisme, avec Adolfo Suarez. il y aura aussi un épisode à propos d'Alfonse XII et un autre sur l'Antipape Benoît XIII. A confirmer, je découvre au fur et à mesure!
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Tiempo de hechizos (3-03, ****)
Date de diffusion : 15 juin 2017
Epoque visitée : 1864, les Sorcières de Trasmoz
Résumé :
Retiré au Monastère de Veruela durant l’été 1864, l’écrivain Gustavo Adolfo Bécquer envoie à Madrid neuf lettres, destinées à être publiées dans la presse. Mais l’un des Observateurs du Ministère signale que l’auteur en a également écrit une dixième, qui ne devrait pas exister. Interceptée, celle-ci évoque la présence d’une Sorcière dans la région, pourtant supposée morte depuis trois siècles. Suspectant qu’une renégate soit passée par l’une des Portes, Salvador envoie la Patrouille du Temps tirer les choses au clair. Amelia, Alonso et Pacino vont se retrouver immergés dans la ténébreuse affaire des Sorcières de Trasmoz.
Critique :
Après le retour à la formule classique lors du précédent opus, nous découvrons ici une nouvelle mission relativement classique pour la Patrouille du Temps, mais Tiempo de hechizos va illustrer avec brio toutes les qualités de la série, avec une grande richesse des thèmes abordés
Le récit permet ainsi d’aborder la figure de Gustavo Adolfo Bécquer, auteur sans doute assez peu connu dans nos contrées, mais qui appartient aux grands classiques infailliblement enseignés dans les lycées espagnols. Comme toujours avec Le Ministère du Temps, l’installation du personnage s’effectue d’une manière en rien didactique. Bien au contraire, l’épisode s’attache à nous révéler l’homme derrière l’écrivain, tout en le connectant de manière astucieuse et instructive à une énigme temporelle.
On apprécie par ailleurs de retrouver l’étincelle habituelle entre Amelia et chacun des grands écrivains rencontrés par la Patrouille du Temps. Le talentueux Tamar Novas délivre un portrait très sensible de l’écrivain d’autant que sa ressemblance physique avec le fameux tableau de Bécquer peint par son propre frère (sa représentation coutumière en Espagne) se montre réellement frappante.
Surtout la judicieuse connexion étable avec les Sorcières de Trasmoz permet à l’épisode de se doter d’une tonalité à la Bécquer, entre romantisme et épouvante gothique. Le récit sait longtemps donner l’illusion d’un Fantastique effrayant, sans pour autant y sombrer, ce qui aurait été contraire à l’esprit de la série. La révélation du dessous des cartes se montre d’ailleurs suffisamment en soi avec une population entièrement fanatisée dans un phénomène sectaire globalisé, dans la tradition du film Le Dieu d’Osier, ou des Enfants du maïs, de Stephen King.
L’emploi de la Mandragore comme stupéfiant permet de demeurer aux lisières de la sorcellerie traditionnelle. La mise en scène joue pleinement son rôle, avec une impressionnante maîtrise de la photographie et technique du tournage en pleine nuit (soit une grande partie de l’opus) et quelques bonnes idées (le corbeau de Poe, les apparitions en ombre-lumière de la maîtresse des lieux, très à la Nosferatu).
Le romantisme se voit développé par la trajectoire tragique et émouvante de Mencía. D’abord très habilement présentée comme une menace, elle se révèle de fuir l’Inquisition et consorts d’époque en époque, avant, épuisée, de se suicider face à l’hostilité des locaux. A ce sujet, comme à propos de la jeune fille mère, l’épisode développe un féminisme assumé, avec toute une parabole du rejet social dont souffrent les femmes dès lors qu’elles sortent de la norme. Il traite en écho de la méfiance envers l’inconnu que représentent de nouveaux venus, comme la Patrouille pour les locaux, ou comme la Lola alternative face à Irène et Angustias.
On regrettera simplement la mélancolie générée par les trop visibles travaux de préparation du départ prochain d’Amelia. Quitte à employer un moyen peu ragoutant, Pacino est une nouvelle fois institué en sauveur. Il est clairement le protagoniste le plus mis en avant depuis le but de la saison, revêtant déjà le rôle de leader. On adore le personnage, mais tout ceci va à marche forcée.
Lola se profile de manière quasi miraculeuse comme une nouvelle Amelia, voire la surpassant dans l’action comme dans la recherche historique. Son étoile s’élève tandis que celle d’Amelia pâlit. Les amateurs de Chapeau Melon seront en terrain connu, puisque, de manière plus forcée encore car concentrée en un unique épisode, Emma était mise sur la touche pour laisser la scène libre à Tara. Amelia est toujours là, mais elle nous manque déjà.
Anecdotes :
Gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870) fut un poète et écrivain espagnol dont une partie de l’œuvre fut publiée dans la presse, sous forme de textes courts, contes ou poésies. Avec lyrisme, il faisait notamment découvrir aux Madrilènes les mystères du folklore des provinces, sur un support assez voisin des Lettres de mon Moulin, de Daudet. Il meurt prématurément, de tuberculose. Dans son texte Los Ojos verdes (Les Yeux verts, 1861), il évoque effectivement les esprits féminins diaboliques de Moncayo, la région de Trasmoz.
Les lettres soulevant l’intérêt du Ministère sont celles du recueil desde mi celda ( Depuis ma cellule). Elles furent écrites en 1864, depuis le monastère de Veruea, dont l’atmosphère inspirait le poète, et initialement publiées par le journal madrilène El Contemporáneo. Bécquer y dépeint les légendes locales, entre folklore, romantisme et épouvante déjà quasi gothique. Il n’existe effectivement que neuf de ces lettres, et non pas dix.
http://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/desde-mi-celda--0/html/feedc204-82b1-11df-acc7-002185ce6064_2.html#I_0_
La chronique rapporte qu’au XIIIe siècle, plusieurs sorcières se manifestèrent dans la ville aragonaise de Trasmoz, alors beaucoup plus peuplée alors que le village d’aujourd’hui. Elles s’y seraient livrées à des sabbats et autres sulfureuses activités sataniques, avec la complicité de la population locale. Les rumeurs valurent à Tramoz frappé d’interdit par le Pape, une sanction toujours en vigueur aujourd’hui.
Des historiens évoquent des conflits fonciers entra la ville, territoire laïc, et le monastère voisin de Veruela, comme sources du mythe et de l’antique sanction papale, ou des faux monnayeurs opérant dans le château et cherchant à effrayer d’éventuels curieux En 2018, le village demeure le seul à demeurer excommunié dans toute l’Espagne… Ce qui lui assure l’intérêt de touristes pouvant y visiter un musée dédié à la sorcellerie, sans empêcher le moins du monde qu’on y dise la messe.
Les scènes se déroulant au monastère cistercien de Veruela ont été tournées dans le véritable édifice. Celui-ci remonte au XIIe siècle et, tout comme Trasmoz, se situe dans la Comarque de Tarazona y el Moncayo, non loin de Saragosse. Il est réputé pour la grande variété des styles architecturaux s’étant accumulée dans ses murs au fil des siècles (roman, gothique, Renaissance…). Le monastère a servi de décor dans plusieurs films, dont Les fantômes de Goya (2006, avec Javier Bardem et Natalie Portman).
Pacino n’a plus le monopole des références 80’s actuellement si à la mode. Irène cite ainsi le film culte Recherche Susan désespérément (1985, avec Madonna et Rosanna Arquette).
De son côté Salvador évoque l’album collectif La Mandrágora (1981), réunissant plusieurs artistes madrilènes se faisant ultérieurement connaître au cours des années 80. Il fut enregistré en direct au sous-sol d’un café madrilène du même nom, alors que débutait la Movida.
Date de diffusion : 15 juin 2017
Epoque visitée : 1864, les Sorcières de Trasmoz
Résumé :
Retiré au Monastère de Veruela durant l’été 1864, l’écrivain Gustavo Adolfo Bécquer envoie à Madrid neuf lettres, destinées à être publiées dans la presse. Mais l’un des Observateurs du Ministère signale que l’auteur en a également écrit une dixième, qui ne devrait pas exister. Interceptée, celle-ci évoque la présence d’une Sorcière dans la région, pourtant supposée morte depuis trois siècles. Suspectant qu’une renégate soit passée par l’une des Portes, Salvador envoie la Patrouille du Temps tirer les choses au clair. Amelia, Alonso et Pacino vont se retrouver immergés dans la ténébreuse affaire des Sorcières de Trasmoz.
Critique :
Après le retour à la formule classique lors du précédent opus, nous découvrons ici une nouvelle mission relativement classique pour la Patrouille du Temps, mais Tiempo de hechizos va illustrer avec brio toutes les qualités de la série, avec une grande richesse des thèmes abordés
Le récit permet ainsi d’aborder la figure de Gustavo Adolfo Bécquer, auteur sans doute assez peu connu dans nos contrées, mais qui appartient aux grands classiques infailliblement enseignés dans les lycées espagnols. Comme toujours avec Le Ministère du Temps, l’installation du personnage s’effectue d’une manière en rien didactique. Bien au contraire, l’épisode s’attache à nous révéler l’homme derrière l’écrivain, tout en le connectant de manière astucieuse et instructive à une énigme temporelle.
On apprécie par ailleurs de retrouver l’étincelle habituelle entre Amelia et chacun des grands écrivains rencontrés par la Patrouille du Temps. Le talentueux Tamar Novas délivre un portrait très sensible de l’écrivain d’autant que sa ressemblance physique avec le fameux tableau de Bécquer peint par son propre frère (sa représentation coutumière en Espagne) se montre réellement frappante.
Surtout la judicieuse connexion étable avec les Sorcières de Trasmoz permet à l’épisode de se doter d’une tonalité à la Bécquer, entre romantisme et épouvante gothique. Le récit sait longtemps donner l’illusion d’un Fantastique effrayant, sans pour autant y sombrer, ce qui aurait été contraire à l’esprit de la série. La révélation du dessous des cartes se montre d’ailleurs suffisamment en soi avec une population entièrement fanatisée dans un phénomène sectaire globalisé, dans la tradition du film Le Dieu d’Osier, ou des Enfants du maïs, de Stephen King.
L’emploi de la Mandragore comme stupéfiant permet de demeurer aux lisières de la sorcellerie traditionnelle. La mise en scène joue pleinement son rôle, avec une impressionnante maîtrise de la photographie et technique du tournage en pleine nuit (soit une grande partie de l’opus) et quelques bonnes idées (le corbeau de Poe, les apparitions en ombre-lumière de la maîtresse des lieux, très à la Nosferatu).
Le romantisme se voit développé par la trajectoire tragique et émouvante de Mencía. D’abord très habilement présentée comme une menace, elle se révèle de fuir l’Inquisition et consorts d’époque en époque, avant, épuisée, de se suicider face à l’hostilité des locaux. A ce sujet, comme à propos de la jeune fille mère, l’épisode développe un féminisme assumé, avec toute une parabole du rejet social dont souffrent les femmes dès lors qu’elles sortent de la norme. Il traite en écho de la méfiance envers l’inconnu que représentent de nouveaux venus, comme la Patrouille pour les locaux, ou comme la Lola alternative face à Irène et Angustias.
On regrettera simplement la mélancolie générée par les trop visibles travaux de préparation du départ prochain d’Amelia. Quitte à employer un moyen peu ragoutant, Pacino est une nouvelle fois institué en sauveur. Il est clairement le protagoniste le plus mis en avant depuis le but de la saison, revêtant déjà le rôle de leader. On adore le personnage, mais tout ceci va à marche forcée.
Lola se profile de manière quasi miraculeuse comme une nouvelle Amelia, voire la surpassant dans l’action comme dans la recherche historique. Son étoile s’élève tandis que celle d’Amelia pâlit. Les amateurs de Chapeau Melon seront en terrain connu, puisque, de manière plus forcée encore car concentrée en un unique épisode, Emma était mise sur la touche pour laisser la scène libre à Tara. Amelia est toujours là, mais elle nous manque déjà.
Anecdotes :
Gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870) fut un poète et écrivain espagnol dont une partie de l’œuvre fut publiée dans la presse, sous forme de textes courts, contes ou poésies. Avec lyrisme, il faisait notamment découvrir aux Madrilènes les mystères du folklore des provinces, sur un support assez voisin des Lettres de mon Moulin, de Daudet. Il meurt prématurément, de tuberculose. Dans son texte Los Ojos verdes (Les Yeux verts, 1861), il évoque effectivement les esprits féminins diaboliques de Moncayo, la région de Trasmoz.
Les lettres soulevant l’intérêt du Ministère sont celles du recueil desde mi celda ( Depuis ma cellule). Elles furent écrites en 1864, depuis le monastère de Veruea, dont l’atmosphère inspirait le poète, et initialement publiées par le journal madrilène El Contemporáneo. Bécquer y dépeint les légendes locales, entre folklore, romantisme et épouvante déjà quasi gothique. Il n’existe effectivement que neuf de ces lettres, et non pas dix.
http://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/desde-mi-celda--0/html/feedc204-82b1-11df-acc7-002185ce6064_2.html#I_0_
La chronique rapporte qu’au XIIIe siècle, plusieurs sorcières se manifestèrent dans la ville aragonaise de Trasmoz, alors beaucoup plus peuplée alors que le village d’aujourd’hui. Elles s’y seraient livrées à des sabbats et autres sulfureuses activités sataniques, avec la complicité de la population locale. Les rumeurs valurent à Tramoz frappé d’interdit par le Pape, une sanction toujours en vigueur aujourd’hui.
Des historiens évoquent des conflits fonciers entra la ville, territoire laïc, et le monastère voisin de Veruela, comme sources du mythe et de l’antique sanction papale, ou des faux monnayeurs opérant dans le château et cherchant à effrayer d’éventuels curieux En 2018, le village demeure le seul à demeurer excommunié dans toute l’Espagne… Ce qui lui assure l’intérêt de touristes pouvant y visiter un musée dédié à la sorcellerie, sans empêcher le moins du monde qu’on y dise la messe.
Les scènes se déroulant au monastère cistercien de Veruela ont été tournées dans le véritable édifice. Celui-ci remonte au XIIe siècle et, tout comme Trasmoz, se situe dans la Comarque de Tarazona y el Moncayo, non loin de Saragosse. Il est réputé pour la grande variété des styles architecturaux s’étant accumulée dans ses murs au fil des siècles (roman, gothique, Renaissance…). Le monastère a servi de décor dans plusieurs films, dont Les fantômes de Goya (2006, avec Javier Bardem et Natalie Portman).
Pacino n’a plus le monopole des références 80’s actuellement si à la mode. Irène cite ainsi le film culte Recherche Susan désespérément (1985, avec Madonna et Rosanna Arquette).
De son côté Salvador évoque l’album collectif La Mandrágora (1981), réunissant plusieurs artistes madrilènes se faisant ultérieurement connaître au cours des années 80. Il fut enregistré en direct au sous-sol d’un café madrilène du même nom, alors que débutait la Movida.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Tiempo de ilustrados (3-04, ***)
Date de diffusion : 22 juin 2017
Epoque visitée : 1799, Francisco de Goya et la Maja desnuda
Résumé :
Au Musée du Prado, la Maja desnuda est soudainement comme lacérée par une main invisible. En réalité, la toile est détruite par des inconnus ayant pénétré dans l’atelier de Goya, en 1799. Salvador envoie la Patrouille du temps convaincre Goya de reprendre le tableau. Cela plonge nos amis dans un tourbillon d’intrigues, où ils rencontreront également Manuel Godoy, les Duchesses d’Alba et d’Osuna, mais aussi un jeune Simon Bolivar. Salvador demande également à Velázquez de réaliser une parfaite copie de l’œuvre, mais le peintre préfère aller à la rencontre de Goya. La Patrouille va aussi devoir sauver un orphelinat et aider un jeune Bolivar à déclarer sa flamme à son aimée, María Teresa !
Critique :
Les épisodes artistiques réussissent souvent particulièrement bien aux séries temporelles, du fait de l’aspect visuel relevé et fédérateur qu’autorisent leur découverte en leur époque des plus célèbres peintures ou sculptures. Doctor Who nous a ainsi régalé d’excellents épisode autour, de Léonard de Vinci et de la Joconde (City of Death, 1979), ou de Vincent Van Gogh, avec le chef-d’œuvre que constitua Vincent et le Docteur (2010). Après Picasso et Guernica, Le Ministère du Temps réussit ici un opus se situant dans la meilleure veine de cette tradition graphique, la série no rappelant à quel point l’Histoire de l’Art a toute sa place au sein de l’Histoire universelle, comme expression d’une peuple, d’une culture.
Les différents tableaux de Francisco de Goya aperçus au cours de l’intrigue à commencer bien entendu par la fascinante Maja desnuda elle-même sont ainsi tous mis en valeur avec un goût exquis. Outre la découverte de l’homme tel qu’en lui-même, l’épisode présente également le mérite de faire revivre un Goya que les sombres périodes ultérieures de la Guerre d’Indépendance (Les Désastres de la guerre, El Dos de Mayo), puis de la maladie (les Peintures noires) ont quelque peu mis en retrait.
En effet nous retrouvons ici le peintre à succès de l’aristocratie et d’une douceur de vivre du XVIIIe siècle espagnol. L’esthétique de la mise en scène va se mettre admirablement au diapason de cette période de l’artiste. En effet, les moyens supplémentaires obtenus grâce à Netflix se voient ici clairement mis à contribution, via la splendeur des costumes et les lumineux extérieurs, aussi idéalement choisis que somptueusement filmés, du domaine del Capricho. L’épisode s’avère décidément autant un plaisir pour les yeux que pour l’esprit.
De fait les auteurs manifestent une diabolique astuce en optant pour l’hypothèse la plus porteuse à propos de l’énigme de l’identité de la Maja desnuda, celle du corps de la Duchesse d’Alba, amante de Goya, et du visage de Josefa Tudó, maîtresse de Godoy. Ceci entraîne la malheureuse Patrouille dans un tourbillon de vaudeville devant réconcilier l’impossible, les amants désunis et le propre projet du chef du gouvernement. On s’amuse beaucoup, d’autant que la distribution s’avère remarquable et joue à fond le jeu, à l’image de Pedro Casablanc, admirable en Goya.
Si elles dressent un portrait brutal de Godoy (évidement représenté dans le costume de son portrait par Goya en 1801), les différentes péripéties de cette pièce aussi divertissante que mouvementée savent dépeindre en arrière plan les mœurs de la Cour de Charles IV. La personnalité du Roi est ainsi transcrite dans sa vérité, non pas un tyran réactionnaire, comme le sera son fils Ferdinand VII, mais plutôt un monarque non dépourvu de bonnes intentions mais à la totale incurie, incapable de réformer un État déliquescent ou de redresser le cours de l’Histoire face à l’élévation de l’étoile napoléonienne.
Par contre, si l’on apprécie que la série sache souvent entremêler différents sujets, l’épisode nous semble dangereusement avoisiner la surchauffe sur ce point. La multiplication des intrigues secondaires finit par donner une impression de dispersion préjudiciable, même si aucune n’est gratuite. L’orphelinat rappelle ainsi la misère du peuple, tandis que l’apparition de Bolivar évoque la chute prochaine de l’Empire espagnol (tout en ouvrant la série au public hispanique !).
Le retour tant attendu de Velázquez, comme de son hilarant duo formé avec Salvador tient toutes ses promesses, d’autant que le Roi des peintres et peintre des Rois se montre aussi enthousiasmant dans son approche de Goya que dans celle de Picasso. En l’absence de Lola l’épisode marque également un agréable retour au premier plan d’Amelia, qui résoud l’affaire par un surprenant coup d’audace. Alonso et Pacino ne se voient pas négligés pou autant, ce dernier s’offrant même le luxe de percer le Quatrième mur, dans une claire banderille décochée à la série Timeless !
Anecdotes :
La Maja desnuda (Maja nue, 1795-1800) est l’une des œuvres les plus fameuses de Goya, mais aussi l’une des plus scandaleuses en son temps, car la première dans la peinture occidentale à représenter sans fard le sexe féminin. Elle valut d’ailleurs au peintre un procès de la part de l’Inquisition. Elle est associée à La Maja vestida (Maja vêtue, 1800-1803). Toutes deux ont été commandées par Godoy et sont présentées conjointement au Musée du Prado. La tradition a longtemps désignée la Duchesse d’Alba, amante de Goya, comme étant le modèle des deux Majas, mais les historiens de l’Art considèrent aujourd’hui qu’il s’agit de Josefa Tudó, favorite puis épouse de Godoy.
Manuel Godoy (1767-1851), devint en 1788 le favori d’un futur Charles IV sur le point de monter sur le trône. Celui qui fut également l’amant de la Reine Marie-Louise de Parme devint chef du gouvernement (Secrétaire d’État) en 1792. Sa politique hasardeuse et sa vie hasardeuse sont devenues indissociables du règne de Charles IV. Durant celui-ci la monarchie espagnole connut une déliquescence à peu près absolue, en tous domaines, le pays devenant un satellite de la France napoléonienne. En 1808, il accompagna dans l’exil le couple royal, après le soulèvement populaire en faveur du futur Ferdinand VII et la fatidique Entrevue de Bayonne avec l’Empereur.
María Teresa de Silva Álvarez, Duchesse d’Alba (1762-1802), surnommée « la Cayetana », fut une célèbre Grande d’Espagne. Héritière de deux familles parmi les plus prestigieuses du Royaume, elle fut l’une des figures majeures de la Cour, où elle ne cédait en protocole que devant la Reine. Une féroce rivalité de prestige l’opposa durablement à celle-ci, ainsi qu’à la Duchesse d’Osuna. Mais la Duchesse d’Alba est avant restée fameuse pour la relation passionnée qui l’aurait unie à Goya, qui en réalisa plusieurs portraits.
María Josefa Pimentel, Duchesse d’Osuna (1750-1834), fut l’une des rares tenantes des Lumières parmi les Grands d’Espagne de son temps. Outre son salon littéraire, elle et son mari comptèrent par les plus grands mécènes de l’époque et les principaux soutiens de Goya. Le peintre a réalisé un célèbre portrait d’elle, en 1785.
Les différentes scènes de rue furent toutes tournées à Tolède. Les scènes représentant le parc et les extérieurs du palais d’El Capricho ont été tournées dans les lieux véritables. Impulsé par la Duchesse d’Osuna, l’ensemble fut édifié de 1787 à 1839, à Barajas, au nord-ouest de Madrid. Du fait de sa multitude d’enjolivements, fontaines, statues et plantes précieuses, le parc compte parmi les plus beaux de la capitale (on pourrait évoquer Bagatelle comme équivalent parisien). Uniques par leur inspiration romantique, les jardins entremêlent les influences françaises et anglaises. Durant la Guerre civile, le site hébergea également le bunker du quartier général de l’armée républicaine.
Paru en 2014, la bande dessinée lue par Velázquez (Las Meninas) est un roman graphique racontant de manière romancée l’élaboration de son plus célèbre tableau.
Outre La Maja desnuda, plusieurs autres tabeaux de Goya sont visibles durant l’épisode, comme La Pradera de San Isidro (1788) et La Gallina Ciega (1788). La narration de l’historique de l’Ange Exterminateur a également recours a plusieurs de ses Peintures noires (1819-1823).
En 1799, Simon Bolivar n’a que 16 ans. Le futur émancipateur de l’Amérique latine est en Espagne pour poursuivre ses études. Il rentrera à Caracas en 1802, après son mariage avec María Teresa. Malheureusement celle-ci décédera dès l’année suivante, à 21 ans, d’un accès de fièvre jaune. Le Libertador tiendra sa promesse de ne jamais se remarier avec une autre.
La Patrouille du Temps aura de nouveau affaire à Bolivar dans l’épisode Refugiados por el Tiempo (3.10), Elle devra le préserver d’une tentative d’attentat ourdie par l’Ange Exterminateur.
Nous découvrons ici que l’organisation s’opposant au Ministère se nomme l’Ange Exterminateur. L’expression désigne Abaddon dans l’Apocalypse selon Saint-Jean, mais aussi une société secrète qui aurait réellement existé au XIXe siècle. Elle aurait eu pour but de rétablir un absolutisme royal lié à l’Inquisition et de s’opposer aux mouvements libéraux se développant alors dans la société espagnole, mais son existence réelle fait débat chez les historiens.
Date de diffusion : 22 juin 2017
Epoque visitée : 1799, Francisco de Goya et la Maja desnuda
Résumé :
Au Musée du Prado, la Maja desnuda est soudainement comme lacérée par une main invisible. En réalité, la toile est détruite par des inconnus ayant pénétré dans l’atelier de Goya, en 1799. Salvador envoie la Patrouille du temps convaincre Goya de reprendre le tableau. Cela plonge nos amis dans un tourbillon d’intrigues, où ils rencontreront également Manuel Godoy, les Duchesses d’Alba et d’Osuna, mais aussi un jeune Simon Bolivar. Salvador demande également à Velázquez de réaliser une parfaite copie de l’œuvre, mais le peintre préfère aller à la rencontre de Goya. La Patrouille va aussi devoir sauver un orphelinat et aider un jeune Bolivar à déclarer sa flamme à son aimée, María Teresa !
Critique :
Les épisodes artistiques réussissent souvent particulièrement bien aux séries temporelles, du fait de l’aspect visuel relevé et fédérateur qu’autorisent leur découverte en leur époque des plus célèbres peintures ou sculptures. Doctor Who nous a ainsi régalé d’excellents épisode autour, de Léonard de Vinci et de la Joconde (City of Death, 1979), ou de Vincent Van Gogh, avec le chef-d’œuvre que constitua Vincent et le Docteur (2010). Après Picasso et Guernica, Le Ministère du Temps réussit ici un opus se situant dans la meilleure veine de cette tradition graphique, la série no rappelant à quel point l’Histoire de l’Art a toute sa place au sein de l’Histoire universelle, comme expression d’une peuple, d’une culture.
Les différents tableaux de Francisco de Goya aperçus au cours de l’intrigue à commencer bien entendu par la fascinante Maja desnuda elle-même sont ainsi tous mis en valeur avec un goût exquis. Outre la découverte de l’homme tel qu’en lui-même, l’épisode présente également le mérite de faire revivre un Goya que les sombres périodes ultérieures de la Guerre d’Indépendance (Les Désastres de la guerre, El Dos de Mayo), puis de la maladie (les Peintures noires) ont quelque peu mis en retrait.
En effet nous retrouvons ici le peintre à succès de l’aristocratie et d’une douceur de vivre du XVIIIe siècle espagnol. L’esthétique de la mise en scène va se mettre admirablement au diapason de cette période de l’artiste. En effet, les moyens supplémentaires obtenus grâce à Netflix se voient ici clairement mis à contribution, via la splendeur des costumes et les lumineux extérieurs, aussi idéalement choisis que somptueusement filmés, du domaine del Capricho. L’épisode s’avère décidément autant un plaisir pour les yeux que pour l’esprit.
De fait les auteurs manifestent une diabolique astuce en optant pour l’hypothèse la plus porteuse à propos de l’énigme de l’identité de la Maja desnuda, celle du corps de la Duchesse d’Alba, amante de Goya, et du visage de Josefa Tudó, maîtresse de Godoy. Ceci entraîne la malheureuse Patrouille dans un tourbillon de vaudeville devant réconcilier l’impossible, les amants désunis et le propre projet du chef du gouvernement. On s’amuse beaucoup, d’autant que la distribution s’avère remarquable et joue à fond le jeu, à l’image de Pedro Casablanc, admirable en Goya.
Si elles dressent un portrait brutal de Godoy (évidement représenté dans le costume de son portrait par Goya en 1801), les différentes péripéties de cette pièce aussi divertissante que mouvementée savent dépeindre en arrière plan les mœurs de la Cour de Charles IV. La personnalité du Roi est ainsi transcrite dans sa vérité, non pas un tyran réactionnaire, comme le sera son fils Ferdinand VII, mais plutôt un monarque non dépourvu de bonnes intentions mais à la totale incurie, incapable de réformer un État déliquescent ou de redresser le cours de l’Histoire face à l’élévation de l’étoile napoléonienne.
Par contre, si l’on apprécie que la série sache souvent entremêler différents sujets, l’épisode nous semble dangereusement avoisiner la surchauffe sur ce point. La multiplication des intrigues secondaires finit par donner une impression de dispersion préjudiciable, même si aucune n’est gratuite. L’orphelinat rappelle ainsi la misère du peuple, tandis que l’apparition de Bolivar évoque la chute prochaine de l’Empire espagnol (tout en ouvrant la série au public hispanique !).
Le retour tant attendu de Velázquez, comme de son hilarant duo formé avec Salvador tient toutes ses promesses, d’autant que le Roi des peintres et peintre des Rois se montre aussi enthousiasmant dans son approche de Goya que dans celle de Picasso. En l’absence de Lola l’épisode marque également un agréable retour au premier plan d’Amelia, qui résoud l’affaire par un surprenant coup d’audace. Alonso et Pacino ne se voient pas négligés pou autant, ce dernier s’offrant même le luxe de percer le Quatrième mur, dans une claire banderille décochée à la série Timeless !
Anecdotes :
La Maja desnuda (Maja nue, 1795-1800) est l’une des œuvres les plus fameuses de Goya, mais aussi l’une des plus scandaleuses en son temps, car la première dans la peinture occidentale à représenter sans fard le sexe féminin. Elle valut d’ailleurs au peintre un procès de la part de l’Inquisition. Elle est associée à La Maja vestida (Maja vêtue, 1800-1803). Toutes deux ont été commandées par Godoy et sont présentées conjointement au Musée du Prado. La tradition a longtemps désignée la Duchesse d’Alba, amante de Goya, comme étant le modèle des deux Majas, mais les historiens de l’Art considèrent aujourd’hui qu’il s’agit de Josefa Tudó, favorite puis épouse de Godoy.
Manuel Godoy (1767-1851), devint en 1788 le favori d’un futur Charles IV sur le point de monter sur le trône. Celui qui fut également l’amant de la Reine Marie-Louise de Parme devint chef du gouvernement (Secrétaire d’État) en 1792. Sa politique hasardeuse et sa vie hasardeuse sont devenues indissociables du règne de Charles IV. Durant celui-ci la monarchie espagnole connut une déliquescence à peu près absolue, en tous domaines, le pays devenant un satellite de la France napoléonienne. En 1808, il accompagna dans l’exil le couple royal, après le soulèvement populaire en faveur du futur Ferdinand VII et la fatidique Entrevue de Bayonne avec l’Empereur.
María Teresa de Silva Álvarez, Duchesse d’Alba (1762-1802), surnommée « la Cayetana », fut une célèbre Grande d’Espagne. Héritière de deux familles parmi les plus prestigieuses du Royaume, elle fut l’une des figures majeures de la Cour, où elle ne cédait en protocole que devant la Reine. Une féroce rivalité de prestige l’opposa durablement à celle-ci, ainsi qu’à la Duchesse d’Osuna. Mais la Duchesse d’Alba est avant restée fameuse pour la relation passionnée qui l’aurait unie à Goya, qui en réalisa plusieurs portraits.
María Josefa Pimentel, Duchesse d’Osuna (1750-1834), fut l’une des rares tenantes des Lumières parmi les Grands d’Espagne de son temps. Outre son salon littéraire, elle et son mari comptèrent par les plus grands mécènes de l’époque et les principaux soutiens de Goya. Le peintre a réalisé un célèbre portrait d’elle, en 1785.
Les différentes scènes de rue furent toutes tournées à Tolède. Les scènes représentant le parc et les extérieurs du palais d’El Capricho ont été tournées dans les lieux véritables. Impulsé par la Duchesse d’Osuna, l’ensemble fut édifié de 1787 à 1839, à Barajas, au nord-ouest de Madrid. Du fait de sa multitude d’enjolivements, fontaines, statues et plantes précieuses, le parc compte parmi les plus beaux de la capitale (on pourrait évoquer Bagatelle comme équivalent parisien). Uniques par leur inspiration romantique, les jardins entremêlent les influences françaises et anglaises. Durant la Guerre civile, le site hébergea également le bunker du quartier général de l’armée républicaine.
Paru en 2014, la bande dessinée lue par Velázquez (Las Meninas) est un roman graphique racontant de manière romancée l’élaboration de son plus célèbre tableau.
Outre La Maja desnuda, plusieurs autres tabeaux de Goya sont visibles durant l’épisode, comme La Pradera de San Isidro (1788) et La Gallina Ciega (1788). La narration de l’historique de l’Ange Exterminateur a également recours a plusieurs de ses Peintures noires (1819-1823).
En 1799, Simon Bolivar n’a que 16 ans. Le futur émancipateur de l’Amérique latine est en Espagne pour poursuivre ses études. Il rentrera à Caracas en 1802, après son mariage avec María Teresa. Malheureusement celle-ci décédera dès l’année suivante, à 21 ans, d’un accès de fièvre jaune. Le Libertador tiendra sa promesse de ne jamais se remarier avec une autre.
La Patrouille du Temps aura de nouveau affaire à Bolivar dans l’épisode Refugiados por el Tiempo (3.10), Elle devra le préserver d’une tentative d’attentat ourdie par l’Ange Exterminateur.
Nous découvrons ici que l’organisation s’opposant au Ministère se nomme l’Ange Exterminateur. L’expression désigne Abaddon dans l’Apocalypse selon Saint-Jean, mais aussi une société secrète qui aurait réellement existé au XIXe siècle. Elle aurait eu pour but de rétablir un absolutisme royal lié à l’Inquisition et de s’opposer aux mouvements libéraux se développant alors dans la société espagnole, mais son existence réelle fait débat chez les historiens.
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Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Tiempo de esplendor (3-05, ***)
Date de diffusion : 29 juin 2017
Epoque visitée : 1605, le Traité de Londres
Résumé :
En juin 1605, le Roi Felipe III tient sa cour à Valladolid, où il reçoit une délégation anglaise venue parachever la signature du Traité de Londres. Convenue l’année précédente et immédiatement paraphée par le souverain anglais Jacques Ier, cette paix ne cesse d’être retardée par Felipe III, notamment sous l’influence de son favori, le Duc de Lerma. Venue s’assurer de bonne conclusion du traité, la Patrouille découvre que l’Ange exterminateur est à l’œuvre. Amelia retrouve avec plaisir Cervantes et son cher Lope de Vega, alors en pleine rivalité, tandis que Shakespeare accompagne incognito les ambassadeurs anglais.
Critique :
Tiempo de esplendor nous replonge dans le Siècle d’Or, décidément une époque privilégiée par El Ministerio del Tiempo. On comprend aisément l’attrait que suscite cette époque de prestige et puissance nationaux pour le public espagnol, d’autant que les Arts et Lettres y atteignirent également des cimes. Après tout, l’on ne se lasse pas non plus en France de Versailles et du Grand Siècle ! Toutefois une impression de déjà-vu s’installe, d’autant que l’épisode n’évite pas certaines maladresses, comme encore une fois une scène de taverne associée à cette époque, un vrai fil rouge.
Nous retrouvons certes avec plaisir les deux compères Cervantes et Lope de Vega, même si là aussi on se situe dans l’attendu. Sans doute leur rivalité est-elle trop traite en mode de comédie légère, vis-à-vis de l’importance qu’elle a revêtue dans l’Histoire de la littérature espagnole, mais l’on éprouve de la difficulté à réellement s’en émouvoir, tant les deux comédiens, Pere Ponce et Victor Clavijo s’avèrent savoureux. Dans la même veine, le roman de Lope et d’Amelia, toujours plus similaire à celui de Madame de Pompadour et du Dixième Docteur (La Cheminée des temps, Doctor Who) se montre toujours aussi plaisant à suivre.
On reste davantage circonspect à propos de la présence Shakespeare. En effet le Le Barde ne fait que passer à travers l’épisode, et ce au prix de quelques approximations historiques, comme sa propre présence à Valladolid ou l’inspiration qu’aurait été le Duc de Lerma pour Macbeth, alors même que la pèce trouve ses racines dans l’Histoire écossaise. En ait on ressent une tentative supplémentaire d’acclimater la série au public anglo-saxon, se peut sous l’influence des capitaux de Netflix, comme l’importance encre accrue ici accordée au guerres d’agents secrets, ou aux armes à feu. Les personnages anglais égrènent également les poncifs culturels particulièrement identifiables.
On peut également regretter que la partie du récit autour d’Irène et Ernesto ne développe pas assez de liens avec le segment principal, et l’on avouera une certaine frustration à voir nos deux agents temporels se rendre dans les années 80 que pour y demeurer essentiellement confinés dans l’enceinte du Ministère. Nonobstant, l’opus se suit avec un vrai plaisir, du fait de la qualité de la reconstitution d’époque et de la magnificence d’une mise en scène au nombreux extérieurs en costumes et aux superbes décors. Le meilleur réside dans les portraits bien croqués du couple royal, Felipe III et Marguerite d’Autriche, mais aussi de l’avide et impérieux et avide Duc de Lerma.
Les dialogues ne laissent d’ailleurs pas passer l’occasion d’un amusant clin d’œil à une certaine persistance de la corruption au seuil de l’Histoire du pays, même si l’Espagne n’en eut certes pas le monopole. A travers les diverses figures féminines rencontrées l’épisode fustige éloquemment le penchant qu’a eu la société à toutes époques de vouloir circonscrire les femmes à leurs tâches traditionnelles. On regrette par contre que son pendant, la critique de l’orgueil masculin, s’étende jusqu’à Alonso. L’un des nombreux intérêts du personnage aura été son évolution au fil des épisodes, or ici on le ramène d’un coup brutal à ses conceptions arriérées d’Espagnol du XVIe siècle, sans nuance aucune. Alonso n’a pas mérité cela.
Anecdotes :
L’épisode est largement tourné à l’Hospital de Tavera, à Tolède. Celui-ci fut construit de 1541 à 1603 par le Cardinal Tavera, important mécène de l’époque, pour abriter ses collections. Très inspiré par la Renaissance, l’édifice contient un superbe musée et sert régulièrement de décor aux séries historiques de TVE, mais aussi au cinéma : Viridiana (1961), Tristana (1970), La conjura de El Escorial (2008)…
Francisco Martínez Motiño, le cuisinier royal, veut écrire un livre de ses recettes, une pratique alors bien moins courante qu’aujourd’hui. Il exerça sa charge durant plus de trente ans, de Felipe II à Felipe IV. En 1611, il parvint finalement à faire publier son Arte de Cozina, Pasteleria, Vizcocheria y Conserveria. Contenant plus de 500 recettes et de multiples conseils, l’ouvrage demeure l’un des principaux témoignages sur la cuisine du Siècle d’Or.
Le Traité de Londres de 1604 mit fin à la longue guerre entre Angleterre et Espagne débutée en 1585. Inauguré par des succès anglais (raid de Drake sur Cadix en 1587, échec de l’Invincible Armada), le conflit fut ensuite marqué par une progressive montée en puissance espagnole. L’Espagne ouvrait son commerce et renonçait à instaurer une monarchie catholique à Londres, l’Angleterre cessait la piraterie dans l’Atlantique et abandonnait ses alliés hollandais. Cet accord, finalement favorable au Roi catholique, fait que la Paix de Londres est souvent considérée comme l’apogée diplomatique du Siècle d’Or. À l’orée du XVIIe Siècle, l’Espagne pose en première puissance européenne, mais la France va rapidement entreprendre de lui ravir ce titre, lors de la Guerre de trente ans (1618-1648).
L’émissaire anglais que l’Ange exterminateur s’efforce d’assassiner est Charles Howard, comte de Nottingham (1536-1624). Il fut le Grand Amiral de l’Angleterre durant tout le conflit. Ce proche de la Reine Vierge, dont il était cousin, remplit de nombreuses missions, aussi bien diplomatiques qu’à l’intérieur du royaume (procès de Marie Stuart en 1584 et de la Conspiration des Poudres en 1605). Montré comme un jeune homme dans l’épisode, il avait pourtant près de 70 ans en 1604 !
De 1599 à 1618, le Duc de Lerma fut l’un des Validos les plus remémorés, ces favoris exerçant la charge officieuse de chef de gouvernement chez les successeurs de Felipe II. De 1601 à 1606, il fit déplacer la Cour à Valladolid, afin d’éloigner Felipe III de la Reine (son ennemie de longue date), demeurée à Madrid, mais aussi afin de réaliser une immense spéculation foncière. Le système généralisé de corruption qu’il mit en place lui valut sa disgrâce, mais il fut remplacé par son propre fils, tandis que l’acquisition du chapeau de Cardinal le mettait à l’abri de toute poursuite.
Date de diffusion : 29 juin 2017
Epoque visitée : 1605, le Traité de Londres
Résumé :
En juin 1605, le Roi Felipe III tient sa cour à Valladolid, où il reçoit une délégation anglaise venue parachever la signature du Traité de Londres. Convenue l’année précédente et immédiatement paraphée par le souverain anglais Jacques Ier, cette paix ne cesse d’être retardée par Felipe III, notamment sous l’influence de son favori, le Duc de Lerma. Venue s’assurer de bonne conclusion du traité, la Patrouille découvre que l’Ange exterminateur est à l’œuvre. Amelia retrouve avec plaisir Cervantes et son cher Lope de Vega, alors en pleine rivalité, tandis que Shakespeare accompagne incognito les ambassadeurs anglais.
Critique :
Tiempo de esplendor nous replonge dans le Siècle d’Or, décidément une époque privilégiée par El Ministerio del Tiempo. On comprend aisément l’attrait que suscite cette époque de prestige et puissance nationaux pour le public espagnol, d’autant que les Arts et Lettres y atteignirent également des cimes. Après tout, l’on ne se lasse pas non plus en France de Versailles et du Grand Siècle ! Toutefois une impression de déjà-vu s’installe, d’autant que l’épisode n’évite pas certaines maladresses, comme encore une fois une scène de taverne associée à cette époque, un vrai fil rouge.
Nous retrouvons certes avec plaisir les deux compères Cervantes et Lope de Vega, même si là aussi on se situe dans l’attendu. Sans doute leur rivalité est-elle trop traite en mode de comédie légère, vis-à-vis de l’importance qu’elle a revêtue dans l’Histoire de la littérature espagnole, mais l’on éprouve de la difficulté à réellement s’en émouvoir, tant les deux comédiens, Pere Ponce et Victor Clavijo s’avèrent savoureux. Dans la même veine, le roman de Lope et d’Amelia, toujours plus similaire à celui de Madame de Pompadour et du Dixième Docteur (La Cheminée des temps, Doctor Who) se montre toujours aussi plaisant à suivre.
On reste davantage circonspect à propos de la présence Shakespeare. En effet le Le Barde ne fait que passer à travers l’épisode, et ce au prix de quelques approximations historiques, comme sa propre présence à Valladolid ou l’inspiration qu’aurait été le Duc de Lerma pour Macbeth, alors même que la pèce trouve ses racines dans l’Histoire écossaise. En ait on ressent une tentative supplémentaire d’acclimater la série au public anglo-saxon, se peut sous l’influence des capitaux de Netflix, comme l’importance encre accrue ici accordée au guerres d’agents secrets, ou aux armes à feu. Les personnages anglais égrènent également les poncifs culturels particulièrement identifiables.
On peut également regretter que la partie du récit autour d’Irène et Ernesto ne développe pas assez de liens avec le segment principal, et l’on avouera une certaine frustration à voir nos deux agents temporels se rendre dans les années 80 que pour y demeurer essentiellement confinés dans l’enceinte du Ministère. Nonobstant, l’opus se suit avec un vrai plaisir, du fait de la qualité de la reconstitution d’époque et de la magnificence d’une mise en scène au nombreux extérieurs en costumes et aux superbes décors. Le meilleur réside dans les portraits bien croqués du couple royal, Felipe III et Marguerite d’Autriche, mais aussi de l’avide et impérieux et avide Duc de Lerma.
Les dialogues ne laissent d’ailleurs pas passer l’occasion d’un amusant clin d’œil à une certaine persistance de la corruption au seuil de l’Histoire du pays, même si l’Espagne n’en eut certes pas le monopole. A travers les diverses figures féminines rencontrées l’épisode fustige éloquemment le penchant qu’a eu la société à toutes époques de vouloir circonscrire les femmes à leurs tâches traditionnelles. On regrette par contre que son pendant, la critique de l’orgueil masculin, s’étende jusqu’à Alonso. L’un des nombreux intérêts du personnage aura été son évolution au fil des épisodes, or ici on le ramène d’un coup brutal à ses conceptions arriérées d’Espagnol du XVIe siècle, sans nuance aucune. Alonso n’a pas mérité cela.
Anecdotes :
L’épisode est largement tourné à l’Hospital de Tavera, à Tolède. Celui-ci fut construit de 1541 à 1603 par le Cardinal Tavera, important mécène de l’époque, pour abriter ses collections. Très inspiré par la Renaissance, l’édifice contient un superbe musée et sert régulièrement de décor aux séries historiques de TVE, mais aussi au cinéma : Viridiana (1961), Tristana (1970), La conjura de El Escorial (2008)…
Francisco Martínez Motiño, le cuisinier royal, veut écrire un livre de ses recettes, une pratique alors bien moins courante qu’aujourd’hui. Il exerça sa charge durant plus de trente ans, de Felipe II à Felipe IV. En 1611, il parvint finalement à faire publier son Arte de Cozina, Pasteleria, Vizcocheria y Conserveria. Contenant plus de 500 recettes et de multiples conseils, l’ouvrage demeure l’un des principaux témoignages sur la cuisine du Siècle d’Or.
Le Traité de Londres de 1604 mit fin à la longue guerre entre Angleterre et Espagne débutée en 1585. Inauguré par des succès anglais (raid de Drake sur Cadix en 1587, échec de l’Invincible Armada), le conflit fut ensuite marqué par une progressive montée en puissance espagnole. L’Espagne ouvrait son commerce et renonçait à instaurer une monarchie catholique à Londres, l’Angleterre cessait la piraterie dans l’Atlantique et abandonnait ses alliés hollandais. Cet accord, finalement favorable au Roi catholique, fait que la Paix de Londres est souvent considérée comme l’apogée diplomatique du Siècle d’Or. À l’orée du XVIIe Siècle, l’Espagne pose en première puissance européenne, mais la France va rapidement entreprendre de lui ravir ce titre, lors de la Guerre de trente ans (1618-1648).
L’émissaire anglais que l’Ange exterminateur s’efforce d’assassiner est Charles Howard, comte de Nottingham (1536-1624). Il fut le Grand Amiral de l’Angleterre durant tout le conflit. Ce proche de la Reine Vierge, dont il était cousin, remplit de nombreuses missions, aussi bien diplomatiques qu’à l’intérieur du royaume (procès de Marie Stuart en 1584 et de la Conspiration des Poudres en 1605). Montré comme un jeune homme dans l’épisode, il avait pourtant près de 70 ans en 1604 !
De 1599 à 1618, le Duc de Lerma fut l’un des Validos les plus remémorés, ces favoris exerçant la charge officieuse de chef de gouvernement chez les successeurs de Felipe II. De 1601 à 1606, il fit déplacer la Cour à Valladolid, afin d’éloigner Felipe III de la Reine (son ennemie de longue date), demeurée à Madrid, mais aussi afin de réaliser une immense spéculation foncière. Le système généralisé de corruption qu’il mit en place lui valut sa disgrâce, mais il fut remplacé par son propre fils, tandis que l’acquisition du chapeau de Cardinal le mettait à l’abri de toute poursuite.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "El Ministerio del Tiempo"
Tiempo de esclavos (3-06, ***)
Date de diffusion : 06 juillet 2017
Epoque visitée : 1881, Alfonso XII à Comillas
Résumé :
En août 1881, Alfonso XII séjourne chez le Marquis de Comillas, dans cete ville de Cantabrie. Le Roi est grièvement blessé lors d’un attentat perpétré par un esclave noir du Marquis, ce qui menace toute la succession dynastique espagnole. Savador n’hésite à pour une fois demander la modification d’un évènement (à Cuba, en 1851), pour que les circonstances de l’attentat n’existe plus. La Patrouille met également à jour à jour un étonnant complot anti-monarchiste de la part des Enfants de Padilla, organisation temporelle aux buts opposés à eux de l’Ange exterminateur, mais employant les mêmes méthodes violentes. La famille d’Amelia est cruellement touchée, ce qui l’amène à quitter le Ministère du Temps, afin d’aider les siens.
Critique :
On reprochera à Tiempo de esclavos d’apparaître comme l’un des épisodes du Ministère du Temps ayant traité le plus superficiellement son sujet historique. En effet Alphonse XII ne ne voit guère évoqué au-delà de l’attentat, qui lui-même ne constitue qu’une sorte de MacGuffin pour l’intrigue du jour. On le regrette d’autant plus que le règne de ce souverain frme une intéressante parenthèse au sein d’un XIXe Siècle particulièrement troublé pour l’Espagne (failles sociales, guerres carlistes…). Il a également jeté les bases d’un bipartisme allant scander la vie politique du pays durant des décennies, avant de se retrouver au cœur d la démocratie post franquiste du moins jusqu’à ces dernières années), un thème réellement à peine survolé par l’opus.
Toutefois l’intérêt historique de l’épisode n’en résulte pas nul pour autant car il sait évoquer l’importance prise par la bourgeoisie d’affaires, commerciale ou industrielle, au sein de la direction du pays. Surtout, il évoque avec sensibilité le drame de l’esclavage, notamment à travers un excursion très parlante dans le Cuba encore colonial, l’approche de la guerre hispano-américaine. Après le fanatisme religieux ou la corruption (entre autres), la série sait décidément pointer du doigt les zones d’ombre de l’Histoire d’Espagne, sans pour autant sombrer dans un pensum moralisateur permanent à la Timeless.
Par ailleurs la moindre part accordée à la chronique du royaume se doit à des raisons d’intérêt inégal. L’introduction des enfants de Parilla comme nouvelle organisation temporelle antagoniste, autant d’extrême gauche que l’Ange exterminateur est d’extrême droite (pour parler en termes politiques) ne manque certes pas d’intérêt. Elle évoque astucieusement les attentats anarchistes ayant effectivement visé le Roi. Surtout, elle rend plus subtil le discours moraliste de l’épisode, au-delà de l’évidente et nécessaire dénonciation de l’esclavage, vec une condamnation de la violence, qu’elle qu’en soit la cause.
Par contre la multiplication des organisations auxquelles se confrontent le minière, plus le cas toujours particulier de Marta, finit par donner réellement au programme des allures d séried ‘espionage un modèle cher au public américain, ce qui lui fait perdre une part de sa spécificité. Quelles qu’en soient les raisons, on regrette également que le Ministère s’autorise désormais à modifier l’Histoire, même légèrement. Décidément cette saison 3 entraîne la série sur de nouvelles voies, s’éloignent des aventures historiques auxquelles nous étions attachés. Le financement par Netflix continue par contre à autoriser de superbes extérieurs, le Palais de Sobrellano se voyant superbement mis en valeur.
L meilleure justification de l’épisode reste toutefois le grand soin apporté aux protagonistes, avec un beau portrait de Salvador et de Lola, et particulièrement les adieux d’Amelia. L’évènement est trait avec émotion et astuce, laissant entrevoir que les manipulations opérées par le Ministère ne vont pas sans un prix à payer, dans la meilleure tradition d’Un coup de tonnerre, de Ray Bradbury. Pour son départ Aura Garrido nous délivre un magnifique récital d’émotions. Ce merveilleux et particulièrement riche personnage que représentait Amelia occupait une place centrale au sein de la série, au moins autant que Julián. même si Lola se profile en talentueuse remplaçante ce départ d’un deuxième memre de la Patrouille plonge la série dans une vraie incertitude !
Anecdotes :
Tiempo de esclavos est le dernier épisode auquel participe Aura Garrido, partie pour d’autres projets contractés durant la très longue intersaison. Amelia sera désormais remplacée par la jeune Lola, Pacino devenant le nouveau chef de la Patrouille. L’évènement correspond également à une fin de mi-saison, la diffusion de la série s’interrompant durant l’été 2017.
Antonio López, Marquis de Comillas (1817-1883), naquit dans une humble famille de Comillas, en Cantabrie. Il s’installa très jeune à Cuba, encore possession espagnole, et y établit une immense fortune. Également philanthrope, il soutint financièrement la création par les Jésuites de l’Université pontificale de Comillas, toujours considérée comme l’une des meilleures du pays. Alphonse XII l’anoblit en 1881 et fut effectivement son hôte durant cet été, ainsi qu’en 1882. Mais la figure López est très contestée durant les années 2010, une bonne part de sa fortune reposant sur l’esclavage.
Alphonse XII régna de 1874 à 1885, mourant prématurément à 27 ans, de tuberculose. Son règne suivit la première expérience de République en Espagne (1873-1874), après le pronunciamiento monarchiste du général Arsenio Martínez-Campos. Toutefois le Roi établit une monarchie constitutionnelle libérale permettant l’alternance politique, à travers l’instauration du bipartisme. Il tenta de renforcer les institutions dans une Espagne du XIXe siècle chroniquement instable. En 1878 et 1879, il sort indemne d’attentats menés par des anarchistes.
L’épisode est en grande partie tourné dans le Palais de Sobrellano, à Comillas. Achevé en 1888, il fut édifié par le richissime Marquis de Comillas. Il fit appel à de grands artistes pour sa décoration, dont Gaudí. Il est le premier bâtiment d’Espagne a être éclairé à l’électricité. Alphonse XII n’y séjourna pas en réalité, l’édifice étant encore en construction, et il résida à la Casa Ocejo, autre grande demeure du Marquis, située à proximité.
Le nom de l’organisation terroriste temporelle des Fils de Padilla fait allusion à Juan de Padilla (1490-1521). Il fut l’une des figures du soulèvement castillan des Comuneros (1520-1521). Celui-ci protestait comme l’avènement d’un jeune Charles Quint perçu comme étranger et comme désireux de rétablir l’ordre médiéval face aux libertés désormais acquises par les villes. Le Roi fit quelques concessions qui apaisèrent les Comuneros modérés, mais Padilla prit la direction des extrémistes, qui furent écrasés militairement. Il fut décapité, mais son épouse María Pacheco, entrée dans la culture populaire espagnole, anima une ultime résistance à Tolède, n’hésitant pas à réquisitionner les biens de l’église.
Como Subsecretario, esa explicación que os debo, os la voy a dar (comme Sous-secrétaire, cette explication que je vous dois, je vais vous la donner) déclare Salvador Martí. Il paraphrase une célèbre réplique dilatoire du film espagnol Bienvenue Mr Marshall (1953). Cette féroce comédie musicale ironise aussi bien sur les États-Unis que sur l’Espagne arriérée des années 50, à l’occasion des espérances que le Plan Marshall suscite dans un petit village castillan.
Date de diffusion : 06 juillet 2017
Epoque visitée : 1881, Alfonso XII à Comillas
Résumé :
En août 1881, Alfonso XII séjourne chez le Marquis de Comillas, dans cete ville de Cantabrie. Le Roi est grièvement blessé lors d’un attentat perpétré par un esclave noir du Marquis, ce qui menace toute la succession dynastique espagnole. Savador n’hésite à pour une fois demander la modification d’un évènement (à Cuba, en 1851), pour que les circonstances de l’attentat n’existe plus. La Patrouille met également à jour à jour un étonnant complot anti-monarchiste de la part des Enfants de Padilla, organisation temporelle aux buts opposés à eux de l’Ange exterminateur, mais employant les mêmes méthodes violentes. La famille d’Amelia est cruellement touchée, ce qui l’amène à quitter le Ministère du Temps, afin d’aider les siens.
Critique :
On reprochera à Tiempo de esclavos d’apparaître comme l’un des épisodes du Ministère du Temps ayant traité le plus superficiellement son sujet historique. En effet Alphonse XII ne ne voit guère évoqué au-delà de l’attentat, qui lui-même ne constitue qu’une sorte de MacGuffin pour l’intrigue du jour. On le regrette d’autant plus que le règne de ce souverain frme une intéressante parenthèse au sein d’un XIXe Siècle particulièrement troublé pour l’Espagne (failles sociales, guerres carlistes…). Il a également jeté les bases d’un bipartisme allant scander la vie politique du pays durant des décennies, avant de se retrouver au cœur d la démocratie post franquiste du moins jusqu’à ces dernières années), un thème réellement à peine survolé par l’opus.
Toutefois l’intérêt historique de l’épisode n’en résulte pas nul pour autant car il sait évoquer l’importance prise par la bourgeoisie d’affaires, commerciale ou industrielle, au sein de la direction du pays. Surtout, il évoque avec sensibilité le drame de l’esclavage, notamment à travers un excursion très parlante dans le Cuba encore colonial, l’approche de la guerre hispano-américaine. Après le fanatisme religieux ou la corruption (entre autres), la série sait décidément pointer du doigt les zones d’ombre de l’Histoire d’Espagne, sans pour autant sombrer dans un pensum moralisateur permanent à la Timeless.
Par ailleurs la moindre part accordée à la chronique du royaume se doit à des raisons d’intérêt inégal. L’introduction des enfants de Parilla comme nouvelle organisation temporelle antagoniste, autant d’extrême gauche que l’Ange exterminateur est d’extrême droite (pour parler en termes politiques) ne manque certes pas d’intérêt. Elle évoque astucieusement les attentats anarchistes ayant effectivement visé le Roi. Surtout, elle rend plus subtil le discours moraliste de l’épisode, au-delà de l’évidente et nécessaire dénonciation de l’esclavage, vec une condamnation de la violence, qu’elle qu’en soit la cause.
Par contre la multiplication des organisations auxquelles se confrontent le minière, plus le cas toujours particulier de Marta, finit par donner réellement au programme des allures d séried ‘espionage un modèle cher au public américain, ce qui lui fait perdre une part de sa spécificité. Quelles qu’en soient les raisons, on regrette également que le Ministère s’autorise désormais à modifier l’Histoire, même légèrement. Décidément cette saison 3 entraîne la série sur de nouvelles voies, s’éloignent des aventures historiques auxquelles nous étions attachés. Le financement par Netflix continue par contre à autoriser de superbes extérieurs, le Palais de Sobrellano se voyant superbement mis en valeur.
L meilleure justification de l’épisode reste toutefois le grand soin apporté aux protagonistes, avec un beau portrait de Salvador et de Lola, et particulièrement les adieux d’Amelia. L’évènement est trait avec émotion et astuce, laissant entrevoir que les manipulations opérées par le Ministère ne vont pas sans un prix à payer, dans la meilleure tradition d’Un coup de tonnerre, de Ray Bradbury. Pour son départ Aura Garrido nous délivre un magnifique récital d’émotions. Ce merveilleux et particulièrement riche personnage que représentait Amelia occupait une place centrale au sein de la série, au moins autant que Julián. même si Lola se profile en talentueuse remplaçante ce départ d’un deuxième memre de la Patrouille plonge la série dans une vraie incertitude !
Anecdotes :
Tiempo de esclavos est le dernier épisode auquel participe Aura Garrido, partie pour d’autres projets contractés durant la très longue intersaison. Amelia sera désormais remplacée par la jeune Lola, Pacino devenant le nouveau chef de la Patrouille. L’évènement correspond également à une fin de mi-saison, la diffusion de la série s’interrompant durant l’été 2017.
Antonio López, Marquis de Comillas (1817-1883), naquit dans une humble famille de Comillas, en Cantabrie. Il s’installa très jeune à Cuba, encore possession espagnole, et y établit une immense fortune. Également philanthrope, il soutint financièrement la création par les Jésuites de l’Université pontificale de Comillas, toujours considérée comme l’une des meilleures du pays. Alphonse XII l’anoblit en 1881 et fut effectivement son hôte durant cet été, ainsi qu’en 1882. Mais la figure López est très contestée durant les années 2010, une bonne part de sa fortune reposant sur l’esclavage.
Alphonse XII régna de 1874 à 1885, mourant prématurément à 27 ans, de tuberculose. Son règne suivit la première expérience de République en Espagne (1873-1874), après le pronunciamiento monarchiste du général Arsenio Martínez-Campos. Toutefois le Roi établit une monarchie constitutionnelle libérale permettant l’alternance politique, à travers l’instauration du bipartisme. Il tenta de renforcer les institutions dans une Espagne du XIXe siècle chroniquement instable. En 1878 et 1879, il sort indemne d’attentats menés par des anarchistes.
L’épisode est en grande partie tourné dans le Palais de Sobrellano, à Comillas. Achevé en 1888, il fut édifié par le richissime Marquis de Comillas. Il fit appel à de grands artistes pour sa décoration, dont Gaudí. Il est le premier bâtiment d’Espagne a être éclairé à l’électricité. Alphonse XII n’y séjourna pas en réalité, l’édifice étant encore en construction, et il résida à la Casa Ocejo, autre grande demeure du Marquis, située à proximité.
Le nom de l’organisation terroriste temporelle des Fils de Padilla fait allusion à Juan de Padilla (1490-1521). Il fut l’une des figures du soulèvement castillan des Comuneros (1520-1521). Celui-ci protestait comme l’avènement d’un jeune Charles Quint perçu comme étranger et comme désireux de rétablir l’ordre médiéval face aux libertés désormais acquises par les villes. Le Roi fit quelques concessions qui apaisèrent les Comuneros modérés, mais Padilla prit la direction des extrémistes, qui furent écrasés militairement. Il fut décapité, mais son épouse María Pacheco, entrée dans la culture populaire espagnole, anima une ultime résistance à Tolède, n’hésitant pas à réquisitionner les biens de l’église.
Como Subsecretario, esa explicación que os debo, os la voy a dar (comme Sous-secrétaire, cette explication que je vous dois, je vais vous la donner) déclare Salvador Martí. Il paraphrase une célèbre réplique dilatoire du film espagnol Bienvenue Mr Marshall (1953). Cette féroce comédie musicale ironise aussi bien sur les États-Unis que sur l’Espagne arriérée des années 50, à l’occasion des espérances que le Plan Marshall suscite dans un petit village castillan.
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