Série "Supernatural"

Un espoir pour une autre saison ?

On verra après la longue coupure des Fêtes, si l'audience se maintient quand la série aura repris...  Peut-être, avec beaucoup de chance. La tendance reste baissière, il n'est plus vraiment prévu de fictions sur The CW à l'avenir. A la place des auteurs je ne conclurais pas  la saison sur un cliffhanger.

Reflections (1-07, ***)

Roxy a évacué sa radio et a capturé Samuel Campbell. Elle propose au Monster Club de l’échanger contre la Boite. Ada et Millie découvrent dans les notes d’Henry Winchester que la Boite est en réalité l’Ostium, artefact pouvant bannir des monstres venus d’autres plans d‘existence. Expulser leur Reine ferait mourir tous les Akridas présents sur Terre. Le groupe invoque l’esprit du défunt Henry (Cf. SPN), qui révèle comment fonctionne la Boite tout en faisant ses adieux à Millie et John. L’assaut est donné au nouveau repaire de Roxy, qui est bannie. Mais les Akridas présents survivent : elle n’était pas leur Reine. Libéré, Samuel les expulse avec l’Ostium tandis que John et Mary, pensant mourir au combat, se sont embrassés pour la première fois. L’essence des Monstres a pu être transférée à la véritable Reine, qui, renforcée, s’apprête à faire son apparition.

Avec un final de mi-saison, The Winchesters renoue avec une grande tradition de Supernatural, série s’étant souvent mise en pause pour laisser place aux programmes de fin d’année sur The CW. Le quasi défunt Arrowverse a lui-aussi souvent connu cet aléas, devenu un sujet de méta plaisanterie récurrente de plus chez ces Legends qui nous manquent tant (espérons qu’un coffret sortira, Sara et les siens le  valent bien). En l’occurrence, sans absolument figurer parmi les opus de ce genre les plus marquants, comme le très barré A Very Supernatural Christmas, Appointment In Samarra ou encore Death's Door, Relections remplie fort correctement son cahier des charges. Il achève plusieurs sous-intrigues (Roxy, la quête des deux pères, la cristallisation entre John et Mary), tout en en ouvrant d’autres (la Reine, en mode réactivation telle Drusilla dans What's My Line?, la relation Samuel et Mary, l’avenir en pointillés du Monster Club).

Il y aura clairement un avant et un après Reflections, ce que l’on était en droit d’attendre d’une mi-saison. Bénéficiant des liens émotivement forts tissés jusqu’ici, ces différents évènements se montrent réellement touchants. La série ne vire cependant pas à la fleur bleue, conformément à son exposition sans concession aucune des traumas des jeunes chasseurs et à sa vision parfois étonnement sinistre de la Chasse. Tout sacrifier à l’esprit de Noël aurait clairement formé un contre-sens, ici rien ne relève d’une félicité sans nuages. La production a un peu plus lâché la caillasse qu’à l’ordinaire, mais rien de mirobolant. Fort heureusement Richard Speight Jr. débarque avec son savoir-faire acquis chez Supernatural et, je pense, des membres de la remarquable équipe des cascades. Cela nous vaut un épisode rythmé et un combat final typique de l’humour vachard de l’ami Richard, qu’on adore depuis des années.

Par contre l’épisode souffre du syndrome du trop plein, avec quelques actes trop vites expédiés. C’est le cas des adieux à Henry ou de ce qui aurait dû représenter l’ultime bataille de Roxy, mais qui s’avère une énième scène dialoguée avec Mary. Si on aura aimé la délicieuse perversité de Roxy, The Winchesters aura jusqu’au bout négligé le potentiel en scènes d’action de Bridget Regan, c’est dommage. L’intriguer se montre également un tantinet prévisible dans ses péripéties, cela demeure un schéma classique depuis la Slayer de Sunnydale. Mais au bout de son premier tronçon, The Winchesters aura su poser ses jalons, éveiller notre intérêt pour ses formidables personnages (on les aime d'amour, c'est accompli) et se distinguer de sa série mère. De quoi lui souhaiter une longue vie, même si cela relèverait du miracle de Noël.




Quand le Monster Club discute de comment vaincre l’Akrida, on entend Can't Find My Way Home, de Blind Faith (1969). Cette chanson a été entendue à plusieurs reprises durant Supernatural, sa reprise par Eric Clapton et Yvonne Elliman en 1976 est devenue un classique des 70’s.

Le titre de l’épisode reprend celui d’un album de Diana Ross & the Supremes (1968), lors l’un des groupes phares de la Motown.

Ada est surnommée « Samantha Stevens » par Carlos. Au moment où l’action prend place, Bewitched vient tout juste de conclure son parcours de huit saisons, le dernier épisode a été diffusé le 25 mars 1972. Endora et Samantha sont immensément plus puissantes que les Sorcières de l’univers de Supernatural, hormis peut-être une certaine rouquine délurée que Sam et Dean rencontreront dans plusieurs années.

« And by the time we get through all this, Tricky Dick will be in his second term » déclare Carlos. Il s’agit du surnom donné par la presse à Richard Nixon depuis l’élection sénatoriale californienne de 1950. Il y triompha après une campagne au vitriol contre sa rivale démocrate Helen Douglas, qu’il surnommait « The Pink Lady ». Nixon fut effectivement réélu à la Présidence le 07 novembre 1972, mais dû démissionner en 1974, suite au Scandale du Watergate.

La boite à musique offerte à John par son père Henry joue As Time Goes By, le thème musical du film Casablanca, en 1942. Cette boite sera évoquée par Henry Winchester lui-même quand il rencontrera Sam et Dean après avoir voyagé dans le temps, lors de l’épisode de Supernatural portant le même titre (8-12).

L’épisode voit le premier baiser échangé entre John et Mary mais aussi l’arrivée du père de celle-ci, Samuel Campbell, incarné par le flamboyant Tom Welling. Il le fut par Mitch Pileggi durant les saisons 4 et (surtout) 6 de SPN. De ce fait, la toujours abondante chevelure du Samuel des 70’s apparaît quelque peu en contradiction avec son alopécie généralisée des année 2000. Sans doute l’effet d’un sortilège vicieux.

Gil McKinney reprend le rôle d’Henry Winchester, qu’il avait tenu en saison 9 de Supernatural. Après Jensens Ackles pour Dean lors du pilote, il devient il deuxième comédien des Winchesters à retrouver son personnage de SPN.

Richard Speight Jr. effectue ici sa première réalisation pour The Winchesters. L’interprète de Gabriel / Loki / le Trickster aura en tout tourné 11 épisodes de Supernatural.

Diffusé le 06 décembre 2022, Reflections est un final de mi-saison. Tout comme Supernatural, la série connaît effectivement un hiatus durant les Fêtes de fin d’année. L’épisode suivant sera diffusé le 24 janvier 2023, le titre n’a pas encore été indiqué.

Comment peut-on négliger le potentiel de Bridget Regan à assurer des scènes d'action ? Elle a dû oublier d'envoyer son CV.

A chaque épisode Dean Winchester aura prononcé une accroche, assez comme Rod Serling pour TZ (sort of).

La sagesse selon Dean Winchester :

1-01)
March 23, 1972. The day Dad came home from the war. And, the day he met Mom. Now, I know this story might sound familiar, but I'm gonna put the pieces together in a way that just might surprise you. And in order to do that, I have to start all the way at the beginning.

What they didn't know was that the Akrida weren't just a threat to Earth, but to all of existence. Now, like I told you, there's gonna be some surprises. Hell, I'm still trying to find all the puzzle pieces myself. But I'll explain everything. And, until then, I'll keep picking the music.


1-02)
The ties that bind a family together can be complicated. Parents raise you, teach you what's right and wrong. And in some instances, how to kill monsters. But no matter who you are there comes a time you have to break from them and make your own way. And if you're not careful, things can get pretty ugly.

1-03) There's no map to being a Hunter. No playbook. You gotta follow your gut. But that can only take you so far. Truth is, you can't do it all on your own. You need other people to help guide the way... Your friends, your family. Otherwise you just end up lost.

1-04)
Fighting the battle between Good and Evil is never easy. Especially when the first monster you have to face is the one inside yourself.

1-05)
Spending a lifetime of Hunting monsters takes its toll. There comes the time when you gotta let out that pain inside you. If you don't, it'll eat you alive.

1-06)
Hunting has a way of changing a person. After a while, right, wrong, Good, Evil, they all start to look the same. And then it makes you start to wonder, "Who's really the monster here - them or me ?"

1-07)
Comes a time in every Hunt when the fightin' starts. And the difference between winning and losing isn't whether you have the holy water, the wooden stake, or the silver bullet. It's whether you've got the grit to get the job done.

Estuaire44 a écrit:

Sa scène de l'épisode la plus développée :

Je constate avec effroi que le coiffeur de la Reine dans Once upon a time sévit toujours ! Mais c'est pas possible de saloper pareillement une coiffure !! Aux lions (ou à toute autre bestiole carnivore ; Supernatural a un bestiaire riche donc on devrait trouver ). Je crois que je vais en faire des cauchemars pendant longtemps.

Si vous lisez qu'un coiffeur a disparu sur le tournage, vous aurez à cause de qui...

Désolé, mais, 70' ou pas, ça passe pas.

Estuaire44 a écrit:

C'est vrai que le rendu était différent dans The Rookie, fin octobre (5-06).

Voilà ! Là, je l'aime ! Et en rousse, là, je me sens tout chose...

Hang on to Your Life (1-08, ****)

Le Monster Club doit faire face au retour de Samuel et à l'apparition de Loki / le Trickster. Celui-ci cible Carlos en l'attirant dans le milieu musical de son passé d'avant la Chasse. L'épreuve permettra à Carlos d'apprécier de nouveau la vie de Chasseur et sa famille d'adoption. Après  que  Loki ait été piégé dans son propre miroir incassable, Samuel et Ada partent à la recherche de la magie éventuellement capable d'arrêter l'Akrida, tandis que Mary accepte sa relation avec John,  malgré toutes les incertitudes et les périls de leur futur. Parmi les photos de Samuel, John reconnaît l'homme qui lui a donné la lettre d'Henry : Dean Winchester. WTF ???

The Winchesters frappe un grand coup pour sa reprise, avec un épisode rempli ras la gueule au point que l'on éprouve du mal à avoir par où commencer. A tout Seigneur tout honneur : le retour du Trickster tient toutes ses promesses. Un pari crucial remporté pour la série, car il s'agissaitt du tout premier personnage marquant de Supernatural à y être importé, ce succès en appelle bien entendu d'autres dans l'avenir, si avenir il y a, of course. Richard Speight retrouve son rôle avec un plaisir et un entrain au combien communicatifs, apportant derechef son humour bien connu. Les différentes facettes du Trickster se voient dûment incorporées à l'intrigue, sa fantaisie létale, sa toute puissance, ses arnaques, ses fausses morts et surtout ses leçons morales délivrées à travers l'épreuve du jour, tout à fait comme à la Q. Ce n'est toutefois pas son épisode le plus spectaculaire, loin de là, mais ici aussi le manque de budget impacte véritablement la série.

On apprécie qu'il redonne à Carlos l'appétence pour la Chasse, son action positive et les liens forts qu'elle suscite (parfois), cela complète le portrait particulièrement sombre qu'en avait dressé la première partie de saison. Évidemment le Monster Club ne perçoivt de Loki que son aspect de Divinité païenne létale, fort logiquement puisqu'ils ignorent sa véritable nature et qu'au passage il procède malgré à la combustion « spontanée » de plusieurs musiciens pour attirer Carlos dans son ordalie. Certes, comme souvent avec lui, il ne s'agit pas vraiment d'innocents, puisque ces artistes avaient signé un pacte pour percer, mais il n'y va toujours pas avec le dos de la cuillère, notre Trickster, on l'aime aussi pour ça. Certes dans le lointain on entend déjà glapir les chacals à propos de fan service et de totale prévisibilité, mais, outre deux doigts levés bien haut, on répondra qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien et que The Winchesters a plutôt eu la main légère là-dessus jusqu'ici.

L'exploit de l'opus consiste à traiter comme il convient ce visiteur de marque, ainsi que l'aspect de quasi épisode musical qu'ils suscite (toujours pas d'électro-pop à la noix ici, ou de Barry Manilow), sans renoncer le moins du monde aux fils rouges de la saison. La traque de la Reine se poursuit et la relation entre les jeunes amoureux continue à joliment s'édifier. L'arrivée de Samuel n'est pas traité à la légère et nous vaut quelques scènes fortes. Si celles avec John et Mary étaient attendues, on apprécie particulièrement celle avec Millie. Il est bon que les membres de cette génération puisent interagir entre eux sans être considérés uniquement à travers leur descendance.

Samuel apparaît nettement plus sensible et sympathique que dans Supernatural, se peut parce que cela convient mieux à la personnalité de Tom Welling qui, en définitive ne s'en sort pas si mal. Certes cela génère une discontinuité de plus avec SPN (encore que l'on puisse changer en 25 ans), mais bien moins que la photo choc de Dean. Un cliffhanger de folie annonçant sans doute la résolution tant promise de ces ruptures de temporalité contrariant encore aujourd'hui une partie du Fandom Show devant. Un épisode décidément épatant, on espère un retour rapide du Trickster que ce miroir ne va sans doute pas retenir bien longtemps. Une nouvelle Visitation, en quelque sorte.


L'introduction de l'épisode par Dean : Being a Hunter means living a life of sacrifice. Not a lot of room for dreams. But if you open your heart, and get a little lucky ? You'll find you gain more than you lose.

Le titre de l'épisode reprend celui d'un tube du groupe de rock canadien The Guess Who (1970).

Le bar-concerts où jouent les différents musiciens se nomme le Knave of Hearts, une référence à Alice au Pays des Merveilles.

Parmi les chansons entendues durant l'épisode, on trouve : Hard Times Come Again No More, de Stephen Collins Foster (interprétée au bar par Jericho puis Carlos), Rebel, de John Moran (quand Carlos et Lata arrivent à Kansas City), Thousand Watt Work-Out, de John Moran (quand Lata trouve les sigils) et Saturday Night's Alright for Fighting, d'Elton John (durant le combat final contre Loki). Rien que du bon son estampillé SPN.

La scène où Carlos brise la guitare du Trickster est une réminiscence de celle de Moriah (14.20), où Dean procédait de même avec celle de Chuck.

La mystérieuse révélation de Dean dans la photographie constitue sa deuxième apparition physique dans la série, après celle du pilote. AAAH CE N'EST PAS CANON : jamais Dean n'a voyagé dans le Temps en 1972, ni donné la lettre de Henry à John. L'événement a électrisé le Fandom et relancé la théorie comme quoi toute la série dérivée se déroulerait en réalité dans l'un des Univers-Miroirs créés par Chuck.

La formation accompagnant les chanteurs sur scène est celle de Rob Benedict, les Louden Swain.  Il est à la fois le chanteur et le guitariste de ce groupe participant rituellement à l'animation des conventions Supernatural, en incorporant de temps à autres des membres du cast. Si on a entendu plusieurs de leurs titres dans SPN, les Louden Swain n'y sont toutefois jamais apparus. Cela aurait dû être le cas lors de la chanson concluant le mythique Don't Call Me Shurley (11.20), mais il fut finalement décidé que Rob interpréterait en solo Fare Thee Well. Rob est bien le guitariste ici, mais grimé de manière méconnaissable (pas question que l'on puisse croire à une intervention divine !), avec perruque et fausse barbe à la clef, merci aux 70's pour leur pilosité débridée.

Plus fort que les vampires, les loups-garous, Lucifer et même la Mort, la rentabilité ! Peut-être le seul adversaire que les Winchester ne vaincront pas !

La Rentabilité est une ennemie retorse, elle a déjà failli abattre même Mulder et Scully dans Requiem, le dernier épisode de la saison 7. Ils ont dû batailler contre un auditeur comptable particulièrement mesquin pour justifier les (conséquentes) notes de frais du service des Affaires non classées, pour des résultats... à débattre. Une méta écriture habile de Chris Carter pour évoquer les difficultés de renouvellement que connaissait alors la série.    

Tout à fait, mais j'ai bien aimé Lunar Eclipse malgré ses limitations. Un final classique, même davantage travaillé, aurait été bien terne pour une série aussi audacieuse et imaginative. Et puis le titre est parfait.