Série "Doctor Who"

Le poscast de David Tennant continue à régulièrement nous offrir ses rencontres magiques et chaleureuses. Après Neil Gaiman, il reçoit cette fois celle que tous les Whovians attendaient depuis le lancement du Podcast, Rose Tyler, Un joyaux moment de complicité avec sa partenaire de la saison 2, la saison du bonheur.

https://pod.link/tennant

Quoi ? Au pays de Dickens, on ne célèbre plus Noël ! Tout fout le camp !

Etonnant de spoiler sa propre série, mais bon. En tout cas les deux partants étaient sympathiques mais clairement pas les Compagnons modernes les plus marquants. ET puis honnêtement cette formule à quatre n'a jamais réellement fonctionné. J'espère que l'on va rester en duo, émotionnellement la formule la plus forte. A moins que le Captain ne décide de s'attarder, bien sûr.

https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18695004.html

Pour rappel, l’épisode spécial de Noël intitulé “Revolution of the Daleks” sera diffusé le 1er janvier 2021 sur la BBC.

Rien que cette phrase c'est du pur Dr. Who, en fait.

Beau projet pour Big Finish : à l'occasion du cinquantenaire du Maître (le meilleur méchant des séries télé est apparu dans Terror of the Autons, le 02 janvier 1971), un drama audio va réunir huit Incarnations de la Némésis préférée du Docteur.

The Master's finally done it. He's won. He summons his other selves to a celebration of his ultimate victory. And they come – from across time and dimensions. But he's forgotten to invite someone. And Missy's not happy.

Has the Master really conquered the universe? Or has something more awful been unleashed? Something that even all the Masters cannot stop?

Missy is determined to reveal the truth. Because one fact about the Master's existence never changes.  

No-one can trust the Master. Not even the Master.

Un méchant bon teint ! Dommage que la Hammer ne lui ait confié que des seconds rôles : il aurait été un antagoniste de choix !

Par ailleurs, Jodie Whittaker pourrait quitter la série :

http://braindamaged.fr/05/01/2021/doctor-who-saison-13-derniere-saison-pour-jodie-whitaker-la-bbc-reste-muette/

Alors oui, de nombreuses choses ne fonctionnent pas dans Revolution of the Daleks. Toute la partie prison se résume à un recyclage SF très bateau des clichés du genre (les bandits s'en prenant au flic emprisonné à son tour après les avoir coffré, les promenades, la bouffe...). Ce n'est même pas Prison Break dans l'Espaaace, puisque le Doc demeure tristement apathique, jusqu'à l'arrivée du sauveur providentiel tellement pratique. On ne comprend ni pourquoi il n'arrive pas à s'en sortir cette fois-ci (le Maître s'en sortirait mais fingers in the nose malgré ses cinquante balais), ni même pourquoi au juste il a été embastillé, Chibnall se contentant de botter en touche avec une pirouette en contradiction avec la nature des Judoons. Tout ceci s'avère d'autant plus triste que la série a su par le passé imaginer une  vraie prison à la démesure du Docteur, avec Heaven Sent.

En fait Chibnall confirme avoir bien du mal avec la dimension épique (voire quasi divine) de son personnage. Au moins il essaie, contrairement à la saison 11, mais cela demeure laborieux. Il faut vraiment attendre le tout dernier quart du récit pour vraiment à passer à &l vitesse supérieure et que le Docteur s'affirme ainsi, après une interminable mise en place. Le constat est assez terrible pour lui : le gambit de l'appel aux vrais Daleks s'avère astucieux, mais loin des mécaniques infernales de Moffat et le départ des deux Compagnons suscite plus d'émotion que prévu, même absurdement éventé par la BBC, mais on est loin des moments déchirants mis en place par RTD. Chibnall ne parvient pas à s'extraire d'un entre-deux assez stérile entre ses deux prédécesseurs si différents et ne s'impose jamais face à eux. Son talent ne trouve guère à s'épanouir à l'ombre du TARDIS.

Comme près d'un tiers (!) de l'épisode a été perdu avec le cul-de-sac narratif de la prison, il faut ensuite accélérer les péripéties jusqu'à les rendre schématiques, avec un recours une nouvelle fois trop massif au ouï-dire, voire au flou. On ne comprend pas l'intérêt de simplement adopter la forme d'un Dalek pour créer ce qui reste des mini chars et la parabole autour de la pulsion sécuritaire actuelle reste caricaturale tant elle est narrée à la va vite, là aussi on est loin de Years and Years. J'ai trouvé aussi décevant de n'avoir aucune réaction du Doc à la menton de Rose (la saison 2, la saison du bonheur) ou de le voir sacrifier sans ciller un TARDIS, qui n'est pas une machine mais un être semi vivant. Et puis encore et toujours l'absence de UNIT, qui, moi, me gave. Etc. etc.

Et pourtant j'ai plutôt passé un bon moment avec ce Special. Visuellement il demeure une tuerie, avec des décors somptueux  et filmés avec sens de l'effet : le pont, le TARDIS encore développé, le vaisseau des Daleks, le centre de clonage... Une prime pour l'horreur tentaculaire des Dalaks, très lovecraftienne, du jamais vu jusqu'ici dans la série. Pour le coup on est  bien au dessus de l'ère Tennant, avec Dek Sec. J'ai aussi bien aimé le retour de Robertson  L'ami Chris se montre toujours parfait, le côté fripouille et hâbleur du type m'a diverti. J’espère qu'on le reverra une troisième fois (si l'acteur n'est pas capté pas le retour de SatC, parce que, oui, je veux du Carrie et du Big, je suis une groupie transie).

Mais le principal argument et la vraie star de l'opus demeure bien entendu Captain Jack. On pourra certes opposer qu'il demeure surtout au service d'autres personnages, comme Deux Ex Machina pour l'évasion du Doc ou pour servir de confident à Yaz, mais j'ai pris un pied massif et intégral, Le fan service est là, mais pas seulement  A  53 ans, Barrowman à toujours une pêche d'Enfer, un vrai ouragan, et les dialogues de jack constituent la meilleure griffe de Chibnall. On s'amuse bien, mais avec moins de salacité, signe de l'époque, hélas. L'émotion est aussi là, avec les retrouvailles et l'évocation du passé : le courant passe merveilleusement bien avec Jodie, un régal. Idem avec les considérations sur la nature et le destin des Compagnons avec Yaz, qui sonnaient très justes. C'est tellement Captain Jack que d'estimer que le jeu en vaut la chandelle, malgré tout toute la souffrance à venir. En tout cas Torchwood put revenir quand la BBC le voudra, c'est la bonne nouvelle de l'épisode, avec Gwen, bien sûr. Eve Myles et son charmant accent gallois nous manquent tellement.

Une bonne surprise aura été le départ finalement assez réussi de Ryan et Graham. Certes, ce succès se voit impacté par le fait qu'ils demeurent sans doute les Compagnons les plus oubliables de la série moderne, qui a souvent fait mieux à ce sujet que la classique, à mon avis. Mais après sa course folle, l'histoire pend enfin le temps d'instaurer un vrai serrement de cœur, caractéristiquement davantage quand les deux se retrouvent qu'en corrélation avec le Docteur. On reste loin des tsunamis émotionnels de RTD avec Rose ou Donna (voire Martha), là où le penchant immodéré de Moffat pour la complexité et les twists rocambolesques venaient parasiter le pur sentiment. Mais le moment existe, et c'est déjà beaucoup. Je suis d'accord avec nos amies les Mary Sue, j'aurais préféré laisser sa chance au binôme Yaz / Thirteen, pour l'aspect féminin, mais aussi et surtout pour renouer avec la force des duos. J'espère que la prochaine saison leur laissera au moins une aventure vécue ainsi. (J'ai pensé mettre **, mais finalement ce sera ***, because I'm the Captain's bitch).

Whoopi Goldberg lorgne sur le TARDIS :

http://braindamaged.fr/11/01/2021/doctor-who-whoopi-goldberg-veut-etre-la-premiere-docteur-americaine/

Pourquoi pas, elle a déjà joué dans une grande série SF, en étant la barwoman de la cafet de l'Enterprise, dans Star Trek Next Generation. Dans la grande tradition, elle servait de confidents aux protagonistes du show et leur donnait de judicieux conseils (hormis pour Q, qu'elle n'a jamais pu encadrer). En plus ces dernières années, notamment sous Moffat, BBC America a à peu près tout tenté pour percer encore davantage aux USA, hormis effectivement recruter un acteur des colonies. Cela finira bien par arriver.