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Message  Estuaire44 Dim 30 Mai 2010 - 15:44

Rien à craindre (Nothing in The Dark, 3-15, **)
Date de diffusion : 5 janvier 1962
Auteur : George Clayton Johnson
Réalisateur : Lamont Johnson

Résumé
Une vieille dame vit claquemurée chez elle depuis des années, par peur panique de laisser entrer la Mort en personne. Un jour un policier blessé la supplie de lui porter assistance…

Les Guests
Gladys Cooper (1888-1971) fut une modèle réputée et une figure du théâtre britannique, avant que franchir l’Atlantique dans les années 40 pour connaître également une belle carrière au cinéma (Rebecca, 1940 ; My fair Lady 1964…). Toujours active au soir de sa vie, elle participe également à plusieurs séries des années 60, son ultime rôle étant celui de la Duchesse Ozerov dans Amicalement vôtre.

Robert Redford (1936) se situe ici à l’orée de sa carrière, encore très télévisuelle (Maverick, Les Incorruptibles…), avant de devenir l’une des plus grandes stars d’Hollywood : Butch Cassidy et le Kid (1969), Les trois Jours du Condor (1975), Out of Africa (1985), Et au milieu coule une rivière (1992)…

Commentaire
L’épisode apparaît comme une reprise d’un précédent, une de plus cette saison, en l’occurrence le pétillant Pour les Anges (saison 1). Mais la comparaison s’interrompt bien vite. Là où son modèle introduisant une fantaisie décapante et bienvenue, n’altérant en rien la substance de son propos, celui-ci tire péniblement à la ligne, avec un climat volontiers misérabiliste et larmoyant au possible. Le parallèle établi entre la Mort et l’entrepreneur apparaît passablement souligné, tandis que le récit, se fige dès le début, tant il demeure prévisible, y compris dans sa chute proche du poncif. Les dialogues ressortent parfaitement lénifiants, sans craindre l’emploi de quelques grosses ficelles.

Enchâssée dans un huis clos qu’elle ne parvient pas à animer, la mise en scène de Lamont Johnson, que l’on a connu plus inspiré, ne parvient pas à extraire cet épisode particulièrement bavard des travers du théâtre filmé. Robert Redford s’inscrit dans la tonalité d’ensemble de l’épisode en campant un Mister Death singulièrement lisse, et glamour mais dépourvu de réelle dimension. Redford bénéficie déjà d’une belle prestance mais doit encore visiblement faire de ses classes de comédiens. À l’opposé la formidable Gladys Cooper sauve Nothing in The Dark de l’insignifiance grâce à son jeu expressif et convaincant. Cette ancienne du West End semblant parfaitement à son affaire dans cette atmosphère particulièrement théâtrale, jusqu’au quasi respect de la triple unité d’action, de temps et de lieu.

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Message  Estuaire44 Mer 2 Juin 2010 - 18:57

L’Excentrique M. Radin (One More Pallbearer, 3-16, ***)
Date de diffusion : 29 décembre 1961
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Lamont Johnson

Résumé
Monsieur Tatin, multimilliardaire, a toujours été un tricheur et homme à la moralité douteuse. Trois personnes l'ont révélé sous son vrai jour au cours de sa vie (une institutrice, un pasteur et un officier), l'humiliant publiquement. Il décide de les attirer dans un abri anti-atomique puis de leur faire croire que l'apocalypse est survenue...

Le Guest
Joseph Wiseman (1918-2009) reste célèbre pour avoir incarné le Dr. No, premier adversaire de James bond au cinéma (1962). Il apparut également dans de plusieurs séries : Les Incorruptibles, Les Rues de San Francisco, Law & Order…

Commentaire

C'est à une farce mordante et sinistre que nous convie ici Rod Serling. Renonçant, pratiquement, à tout élément surnaturel, il va dresser une vue en coupe subtile et finalement très littéraire de Radin. Sûr de lui et dominateur, volontiers plastronnant, il apparaît au début convaincu que ses trois contempteurs vont abdiquer toute dignité pour demeurer en vie, assurant son triomphe final. Les dialogues, superbement écrits, montrent bien la dualité existant entre son apparence fringante et sa réalité nettement plus mesquine. La suite va se révéler un implacable renversement du piège. Les trois vertueux personnages, campés avec morgue (le scénario évite le manichéisme), demeurant insensibles à ²la tentation. Radin, va peu à peu perdre de sa superbe et révéler progressivement un effarement virant plus à la panique qu'à la colère. Ce dégradé impitoyable, magnifiquement exprimé par le talentueux Joseph Wiseman, fait tout le prix d'un épisode de plus porté par un excellent décor et une mise en scène judicieuse de la part de Lamont Johnson. Tout juste regrettera-t-on une chute pas tout à fait imprévisible et quelque peu superfétatoire à l'issue de ce huis clos psychologique.

One More Pallbearer titillera agréablement les amateurs de James Bond. Dans ses attitudes de la première partie, Wiseman évoque nettement le Dr. No, raffiné, à l'humour mordant et cynique. Son antre très design et bourré de gadgets presse-bouton rappelle également beaucoup les repaires archétypaux des grands méchants des années 60, particulièrement ceux de 007. Une scène frappe fortement, celle des trois « invités » arrivant dans le bunker et se voyant accueillis par un Radin invisible, s'exprimant par un haut-parleur. On se croirait devant Dent venu au rapport et avant de recevoir la fameuse araignée ! C’est à se demander si cet épisode n’a pas influé sur son choix comme interprète du maléfique docteur. Un plaisir décalé mais bien réel à apporter à au crédit de cet épisode très réussi.

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Message  Estuaire44 Mar 15 Juin 2010 - 21:25

Les chaussures diaboliques (Dead Man's Shoes, 3-18, *)
Date de diffusion : 19 janvier 1962
Auteur : Charles Beaumont
Réalisateur : Montgomery Pittman

Résumé
Un clochard récupère des chaussures. Mais celle-ci ont appartenu à un gangster ayant été abattu par des rivaux. L'esprit de celui-ci va s'emparer du corps du malheureux afin d'exercer sa vengeance...

Le Guest
Warren Stevens (1919), acteurs aux multiples seconds rôles, a participé à de très nombreuses séries américaines : Les Incorruptibles, Laramie, Perry Mason, Gunsmioke, Bonanza,I Spy, Mission Impossible, The Time Tunnel, Police Woman, Cannon, Wonder Woman, Urgences...

Commentaire
Épisode vraiment minimaliste que celui-ci. Alors que La Quatrième Dimension doit sa juste renommée à son modernisme et à sa capacité d’imagination, ici elle se contente d’exploiter l’un des éléments plus fondamentaux du Fantastique, en le mixant simplement avec le film noir, un genre jetant ses derniers feux en cette orée des années 60. En effet la possession, immédiate ou progressive, d’un individu par le précédent propriétaire d’un objet ou d’un endroit en sa possession reste un grand classique du surnaturel d’un Lovecraft ou d’un Howard. L’écran en a d’ailleurs expérimenté une forme quelque peu nouvelle avec les organes ou les diverses parties du corps humain : cœur, yeux ou mains. Ainsi le chef d’œuvre français que constitue Les Mains d’Orlac (publié en 1921) vient-il d’être à l’affiche en 1961 ! C’est dire combien l’anthologie innove.

Au-delà du choix du thème de l’épisode, c’est davantage son traitement qui contrarie. D’Habitude on apprécie vivement la réécriture moderne et pertinente des Anciens par Beaumont. Mais avec cet épisode, tout en demeurant fidèle à son thème central, la Mort, il commet une grande erreur d’appréciation en ne se situant plus que marginalement dans le Fantastique, pour au contraire privilégier le roman noir ou de gangsters. La dimension surnaturelle devient une spécificité mineure du récit, non pas son axe principal. Certes les amateurs des Incorruptibles et autres œuvres similaires pourront trouver leur compte dans cette histoire si conforme aux canons du genre, au point parfois d’en figurer une caricature parfois schématique. Dagget et ses sbires composent des gangsters archétypaux et Wilma campe l’éternelle femme fatale (en Français ans le texte), tandis que l’on retrouve une rivalité sanglante des plus classiques. Prenez un scénario archi rebattu, substituez simplement la survie miraculeuse de rigueur du héros par un gadget paranormal et vous obtiendrez Les chaussures diaboliques.

Or, il y a un temps pour tout, quand on regarde The Twilight Zone, c’est pour découvrir de passionnantes et ébouriffantes histoires relevant du Fantastique ou de la Science-Fiction, pas pour s’égarer en d’autres contrées où cet aspect se limiterait à un alibi. Cette inversion des priorités narratives ne peut que laisser un goût d’inachevé. Certes certains éléments viendront relativiser ce fait, comme la solide prestation de Warren Stevens ou l’efficacité de la mise en scène de Montgomery Pittman. Mais la frustration prédomine tout de même, d’autant que la chute, habituellement un atout pour l’anthologie, se révèle un nouveau cliché. Le moment le plus Quatrième Dimension demeure certainement de voir Rod Serling faire l’apologie du tabac (à consommer sans modération) pour son sponsor, lors de la présentation de l’opus suivant !

L’épisode fera l’objet d’un remake au cours de la première saison de La Cinquième Dimension (1985), aussi peu concluant malgré une superbe composition de la grande Helen Mirren.
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Message  Dearesttara Jeu 17 Juin 2010 - 11:45

Estuaire, je voudrais te poser une question. Tu dis que c'est Bernard Herrmann qui a composé la musique de La Quatrième dimension. Or, j'ai une réduction piano de la musique du générique et il est dit que le compositeur n'est pas Herrmann mais un certain Marius Constant. Alors, où est la vérité ? Herrmann a-t-il été remplacé ou bien ce fut toujours Constant le compositeur ? Série "La Quatrième Dimension" - Page 7 Confused
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Message  Estuaire44 Jeu 17 Juin 2010 - 12:02

Constant est l'auteur de la musique intervenant à partir de la saison 2, c'est à dire celle restant le plus dans les mémoires. Je l'évoque dans le premier épisode de cette saison 2 (King 9 sans retour)

King Neuf sans retour se caractérise également par la toute première présentation en personne de Rod Serling, suite au succès de son apparition dans Un monde à soi, mais aussi par l’entrée en scène de Marius Constant. Ce compositeur français (1925-2004), l’un des fondateurs et premiers directeurs de la radio France Musique, collaborateur au long cours de Maurice Béjart, est l’auteur du nouvel indicatif de la série, repris ultérieurement par La Cinquième Dimension.
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Message  Dearesttara Jeu 17 Juin 2010 - 14:41

Ok merci. Série "La Quatrième Dimension" - Page 7 Icon_biggrin

Parce que j'essaye de la jouer sur mon piano, mysteriously et ça fait un effet lugubre et angoissant. J'ai hâte d'écouter cette musique orchestrée. Série "La Quatrième Dimension" - Page 7 Icon_cheers
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Message  Estuaire44 Jeu 17 Juin 2010 - 17:46

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Message  klokloh Lun 21 Juin 2010 - 20:15

J'ai hâte de lire ta critique de Comment servir les hommes... Série "La Quatrième Dimension" - Page 7 Icon_lol Je trouve le dernier passage dans la soucoupe volante en trop : la chute aurait été superbe lorsque la collègue annonce – trop tard – au héros le sujet enfin traduit du livre oublié par l'extraterrestre... Rire grinçant de circonstance, un peu mal à l'aise... Série "La Quatrième Dimension" - Page 7 Icon_razz
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Message  Estuaire44 Lun 21 Juin 2010 - 21:16

Oui, un épisode très réussi dans son genre. Il va falloir attendre un peu pour la suite de TZ, je m'absente deux semaines après la réunion de samedi. Mais après on reprend et on conclue la saison 3, promis !
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Message  Estuaire44 Sam 26 Juin 2010 - 22:39

L'épisode de TZ avec Macnee (évoqué durant la réunion)
http://theavengers.fr/supplement/hors/laquatrieme_saison1.htm#10
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Message  Estuaire44 Mer 7 Juil 2010 - 17:42

La Chasse au Paradis (The Hunt, 3-19, 2)
Date de diffusion : 26 janvier 1962
Auteur : Earl Hamner Jr.
Réalisateur : Harold Schuster

Résumé
Hyder Simpson, un chasseur vétéran vivant dans l'Amérique rurale, se noie dans une rivière en portant secours à son chien. Leurs esprits rencontrent un homme se présentant comme Saint-Pierre. Celui-ci déclare à Hyder qu'il peut entrer au Paradis, mais à condition d'abandonner son chien...

Les Guests
Arthur Hunnicutt (1910-1979) se spécialisa dans les Westerns. Son personnage fétiche fut celui de l'homme de la campagne, bougon mais avisé. Il participa ainsi à de nombreux films des années 50 et 60 (El Dorado, 1967), mais aussi à de nombreuses séries du genre. En 1975, pour l'un de ses derniers rôles, il incarna Oncle Jesse dans Moonrunners, le film dont la série dérivée fut Shérif, fais moi peur (1979-1985).

Commentaire
The Hunt, où quand La Quatrième Dimension prend ses quartiers à Walnut Grove. Depuis son commencement l’anthologie oppose souvent les vertus d’une Amérique éternelle, idéalisée et volontiers rurale, aux déséquilibres et aux aliénations véhiculés par le monde moderne. Cette idée, que l’on retrouve dans des épisodes comme Walking Distance ou A Stop à Willoughby, se manifeste ici avec plus de force encore qu’à l’accoutumée. Si cet attachement à cette société (ou plutôt à l’image qu’il s’en est forgé) manifesté par Earl Hamner Jr paraît sincère, il n’en ressort malheureusement guère d’élément passionnant pour le spectateur. L’entrée en matière prend beaucoup trop de place dans l’intrigue, de même que la période de latence, où le héros ne comprend pas ce qui lui arrive, s’étend également démesurément. De plus elles ne servent pratiquement qu’à instiller platement les clichés inhérents à ce petit monde, vus et revus dans La Petite Maison dans la Prairie ou nombre de Western de l’âge d’or.

On s’ennuie durant cette histoire prévisible et démonstrative au possible, quand le scénario semble enfin démarrer avec les rencontres se déroulant dans l’au-delà. On retrouve alors la saveur de nombreux contes et légendes de nos terroirs, mais aussi du folklore américain. L’on ne peut que regretter que cet aspect ne se voit pas développé davantage, se limitant à quelques dialogues aussi naïfs que plaisants. La conclusion survient dès lors bien rapidement, avec une chute tombant tout à fait à plat tellement elle avait été anticipée. Elle poursuit jusqu’à son terme l’aspect country de cette fable finalement très classique par ailleurs. On y retrouve de plus la patine rétro participant au plaisir suscité par La Quatrième Dimension, car, à notre époque de forte sensibilité écologique, ce Paradis où l’on organise régulièrement des chasses ferait se froncer plus d’un sourcil !

Au crédit de The Hunt, l’on pourra également porter la composition étonnante de naturel d’un Arthur Hunnicutt jouant sur du velours, tant ce personnage s’inscrit au cœur de son répertoire. Mais son métier et son registre si calibré empêchent justement l’épisode de s’orienter vers un second degré fantaisiste où cette histoire d’au-delà en chemises à carreaux aurait pu s’épanouir. . Si Harold Schuster tire un joli parti des décors naturels puis de réalisations en studios fort réussies, il se contente par ailleurs de filmer platement l’action en cours (ou ce qui en tient lieu). D’abord agréables, les ritournelles country deviennent vite larmoyantes et appuyées, on sature très vite. L’épisode demeure cependant une vibrante déclaration d’affection au meilleur ami de l’homme et devrait trouver un écho favorable parmi les amateurs de séries animalières. Au total, pour la première de ses huit participations à l’anthologie, ce chantre de l’Amérique rurale qu’est l’écrivain Earl Hamner (The Waltons) installe son univers mais sans réellement convaincre.


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Message  klokloh Dim 11 Juil 2010 - 22:36

J'ai achevé hier de visionner la 3e saison : le dernier épisode (La relève de la garde) est certes touchant par le jeu de l'acteur, mais j'avais un peu l'impression d'assister à une version écourtée du Cercle des poètes disparus version N&B...

Par contre La marionnette (3-33) : glacial, à en avoir des frissons d'inquiétude : le héros est fou ? il hallucine ? de plus l'expressivité donnée au visage de la marionnette est en elle-même perturbante ; bien joué ! Pire que le fameux Neuvième étage (1-34) qui, lui, bénéficiait d'une happy end, ce qui n'est vraiment pas le cas ici ! Atmosphère sombre garantie !

La fée électrique : Mary Poppins (1964) avant l'heure, gentillet...
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Message  Estuaire44 Lun 26 Juil 2010 - 9:20

Règlements de compte pour Rance McGrew (Showdown with Rance McGraw, 3-20, **)
Date de diffusion : 02 février 1962
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Christian Nyby

Résumé
Rance Mc Grew, vedette d'une série télé de Western, se montre particulièrement infatué et tire sans cesse la couverture à lui durant les tournages, jusqu'à rendre l'action invraissemblable. Un beau jour l'esprit de Jesse James se manifeste et le fait pénétrer dans cet Ouest mythique que l'acteur traitait jusque là avec mépris.

Les Guests
Larry Blyden (1925-1975) réalisa quelques apparitions à l’écran mais demeure surtout connu pour sa carrière aux nombreux succès sur les scènes de Broadway. A partir de 1967 il devient très populaire comme animateur de jeux télévisés ou d’émissions de variété. Il décède des suites d’un accident de voiture survenu durant des vacances au Maroc. Il participe également à l'épisode Enfer ou Paradis.

Robert O. Cornthwaite (1917-2006) est une référence de la Science-Fiction au cinéma. Il participe en effet a plusieurs films majeurs du genre : The Thing from Another World (1951), The War of the Worlds (1953), Colossus (1970). S'il joue également dans nombre de séries télé, il demeure néanmoins avant un acteur de théâtre, réputé notamment pour ses adaptations de classiques français à Broadway.

Commentaire
L’exercice de style du film dans le film produit toujours un effet stimulant et nous a valu nombre de réussites, de La Nuit Américaine au Hollywood des X-Files, sans bien entendu oublier le Caméra Meurtre de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Dans un premier temps l’épisode divertit grâce à un recours réussi à cette méthode, mêlant l’humour bon enfant caractéristique des années 60 à un micro documentaire intéressant sur les tournages des séries de Western. Ce genre très codifié (Gunsmoke, Maverick…) demeure encore très populaire mais sa forme classique a connu son apogée durant les années 50 (à l’instar du grand écran) et le début des années 60 voit son étoile commencer à pâlir. L’épisode en reconstitue les tournages avec une savoureuse ironie, avec à la clef un joli catalogue des divers procédés utilisés lors des passages archétypaux, que ne démentirait certainement pas Z.Z. Von Schnek ! Les gags se montent volontiers divertissants, même si Blyden agace vite tant son personnage se montre irritant. On apprécie vivement la composition de Cornthwaite en réalisateur au bord de la crise de nerfs !

Malheureusement, après ce prologue plutôt réussi, l’épisode va opérer un consternant contre-sens dès lors qu’il pénètre au cœur de son récit. En effet le fantôme de Jesse James (tout comme le commentaire un rien sentencieux de Serling) reproche à Rance Mc Grew de trahir la vérité du Far West par sa série ridicule mais la vision qui en est donnée apparaît tout aussi caricaturale et contraire à la réalité historique de cette époque. James vit dans un Western aussi primaire et manichéen que celui de Rance ce qui enlève beaucoup de sa pertinence à la démonstration. Caractéristiquement les décors et les attitudes demeurent semblables. On peut difficilement en vouloir à un acteur de ne pas correspondre aux rôles qu’il interprète…l’épisode passe ainsi à côté de son sujet et de plusieurs scènes hilarantes. Par ailleurs l’intrigue demeure particulièrement simpliste et se concluant par une vraie ellipse, évacuant le problème de l’accueil que connaîtra une série dont le héros perd à chaque épisode. La mise en scène de Nyby, grand spécialiste du Western en série, demeure agréable mais les seconds rôles se révèlent aussi rudimentaires que de coutume dans ce genre de série.

Si La Quatrième Dimension sait saisir une nouvelle fois l’air du temps, au moment où le Western télévisé traditionnel commence doucement mais sûrement à se ringardiser, on pourra également trouver un peu inélégant de s’en prendre ainsi à la maison d’en face, alors qu’une histoire du môme type, sur un ton plus corrosif, aurait pu s’envisager autour de la Science-Fiction de l’époque (celle véhiculée par The Outer Limits). Galaxy Quest (1999) concrétisera avec humour et audace cette idée, sans oublier d’égratigner au passage les fans, grands absents de Showdown with Rance McGraw.
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Message  Estuaire44 Lun 26 Juil 2010 - 9:21

Jeux d’enfants (Kick the Can, 3-21, **)
Date de diffusion : 09 février 1962
Auteur : George Clayton Johnson
Réalisateur : Lamont Johnson

Résumé
Charles Whitley, vivant dans une résidence pour personnes agées, regrette ses vertes années. Il décide de jouer au ballon avec des enfants, perdudé qu'ainsi il pourra rajeunir. Ses amis demeurent totalement sceptiques.

Le Guest
Ernest Truex (1889-1973) fut un enfant prodige du théâtre, déclamant Shakespeare dans tous les États-Unis à l’âge de neuf ans. Il connut par la suite une très belle carrière à Broadway, comme acteur, mais aussi metteur en scène. Après quelques essais au temps du muet, il se tint néanmoins éloigné des écrans, hormis les adaptations de pièces de théâtre qui fleurirent au début des productions télévisuelles. Sur le tard, il apparut régulièrement dans les anthologies de la fin des années 50. Il participe également à l’épisode Je sais ce qu’il vous faut.

Commentaire
Kick the Can illustre à la perfection les difficultés de renouvellement qu’affronte l’anthologie, alors que l’on approche à grands pas du centième épisode. En effet il demeure difficile de ne pas y discerner un remake particulièrement transparent de Parasites, de plus sur un mode bien mineur. Là où son modèle parvenait à susciter une atmosphère étrange et émouvante tout en développant un véritable scénario, Jeux d’enfants se contente d’un récit particulièrement schématique et al agencé. Passée l’exposition du postulat follement original selon lequel garder à l’esprit la magie de l’enfance (mais aussi la capacité de rébellion) conserve la vraie jeunesse, matinée d’un soupçon de fantastique désarmant de naïveté, La progression dramatique se résume à un immobilisme verbeux. On débouche ensuite sur une conclusion brusquement accélérée et laissant subsister de trop grandes zones d’ombres quant au devenir des personnages. Sur ce point l’auteur amendera d’ailleurs son récit ultérieurement, comme le reprendra le film de 1983, qui, assez inexplicablement, retiendra cet épisode parmi sa sélection. .
.

La malice de George Clayton Johnson se dilue ici dans une certaine facilité, alors que l’on ne trouvera pas davantage d’intérêt dans les dialogues convenus de personnages se résumant à des clichés ou dans la mise en scène sans imagination de Lamont Johnson. Fort heureusement Ernest Truex manifeste le même talent que lors de Je sais ce qu’il vous faut. Sa vivacité et son allant confère une vraie crédibilité à son personnage entreprenant et refusant la résignation. On lui doit les moments les plus entrainants de cet épisode très anodin par ailleurs. Les seconds rôles se montrent pareillement excellents. Comme souvent dans La Quatrième Dimension le demi-siècle écoulé depuis le tournage apporte une saveur documentaire au spectacle, avec cette vision d’une maison retraite de la classe moyenne du début des années 60 et une découverte de ce jeu de plein air essentiellement américain que demeure encore aujourd’hui le "Kick the can ".
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Message  Estuaire44 Lun 26 Juil 2010 - 9:22

Un piano dans la maison (A Piano in the House, 3-22, ***)
Date de diffusion : 16 février 1962
Auteur : Earl Hammer Jr.
Réalisateur : David Greene

Résumé
Fitzgérald Fortune, brillant mais impitoyable critique de théâtre, fait l'acquisition d'un étrange piano. Sous l'influence de sa musique, les auditeurs révèlent leur personnalité profonde et leurs secrets. Fortune va dès lors se moquer cruellement de son entourage.

Le Guest
Barry Morse (1918-2008) constitue une figure importante de l'histoire des séries télé, grâce, notamment, à ses rôles récurrents dans Le Fugitif, Cosmos 1999 (inoubliable Pr. Victor Bergman) ou encore L'Aventurier. Il connut également une longue et active carrière à la radio, au théâtre et au cinéma, tout en restant remémoré pour sa grande implication dans de nombreuses oeuvres de charité

Commentaire
Tout au long de A Piano in the House, l’on ressent comme une véritable atmosphère à la Oscar Wilde, avec cette description au scalpel d’une haute société bâtie sur l’hypocrisie et le refoulement. L’apparente courtoisie dissimule une authentique cruauté, alors même que les victimes se révèlent finalement aussi peu charitables que leur bourreau. Le Fantastique subtil, et finalement très victorien, véhiculé par le fatidique piano révèle les soubassements de nos pensées. L’effet en ressort bien plus troublant que l’apparition d’un monstre onque ou des extraterrestres de carton pâte peuplant la Science-fiction de l’époque, tant le véritable effroi réside tant l’esprit humain. D’un point de vue plus trivial mais néanmoins savoureux, l’instrument nous apporte également de fort jolies mélodies aussi agréables que variées, convenant idéalement à leur destinataire. On apprécie le savant dégradé de l’intrigue, partant d’une situation humoristique pour progresser dans un drame psychologique toujours plus poignant. Enfin la mise en scène de Greene se montre particulièrement vive et imaginative, mettant fort efficacement en valeur l’époustouflante démonstration de Barry Morse.

En effet, à côté d’excellents seconds rôles (notamment Joan Hackett), l’épisode demeure dominé par l’époustouflante prestation du regretté Barry Morse. Alors que tant de comédiens de l’époque se sont spécialisés dans un emploi, celui-ci a toujours manifesté le même talent à travers les rôles les plus variés que l’on puisse imaginer. Ici également il stupéfie par l’intensité de son jeu et le charisme quasi démoniaque qu’il apporte à son personnage, avant de restituer à merveille son effondrement personnel concomitant à la chute sociale, jusqu’à conférer une dimension psychanalytique à l’épisode. On pourrait s’interroger sur l’impact d’un héros aussi néfaste qu’imposant et considérer qu’il fait de l’ombre au piano lui même. Ce dernier paraîtrait plus étrange et fascinant encore sans maître et en pivot unique de l’histoire, mais la prestation de Morse paraît si époustouflante qu’elle balaie cette opposition. On regrette par contre que le récit ne soit pas allé assez loin dans la noirceur des victimes.

Enfin l’on remarque que l’épisode jette un regard particulièrement acide sur la profession de critique, ce dernier se percevant comme une intelligence impitoyable mais vide, reposant sur une personnalité aussi immature que trouble. Sur ce point l’auteur a du essuyer quelques douloureuses réceptions par le passé…
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Message  Estuaire44 Mar 27 Juil 2010 - 9:34

Les Funérailles de Jeff Myrtlebank (The Last Rites of Jeff Myrtlebank, 3-21, ***)
Date de diffusion : 23 février 1962
Auteur : Montgomery Pittman
Réalisateur : Montgomery Pittman

Résumé
Dans une petite ville de l'Amérique rurale, Jeff Myrtlebank ressuscite au beau milieu de ses funérailles. Il devient dès lors un homme différent, bien meilleur que précédemment. Mais ses concitoyens se demandent rapidement s'il n'est pas possédé par le démon...

Le Guest
James Best (1926) est un spécialiste des seconds rôles de rôles de Western, genre dans lequel il apparut près de 300 fois au grand comme au petit écran. Il reste néanmoins remémoré pour son rôle de shérif abruti dans Shérif, fais-moi peur (1978-1985). Il participe à deux autres épisodes de l'anthologie, Vengeance d’Outre-Tombe et Jesse-Belle. James Best a publié ses mémoires en 2009.

Commentaire
Après The Hunt, nous revoici replongés dans l’Amérique country, un sujet décidément évoqué avec régularité tout au long de l’anthologie. Toutefois ces deux épisodes expriment des tonalités tout à fait distinctes. Earl Hamner Jr, écrivain plaçant l’exaltation de la ruralité au cœur de son œuvre, décrivait une société bon enfant et fondamentalement positive, dont la gentillesse des habitants pouvait à force résulter quelque peu mièvre. Il en va différemment ici, l’écrivain volontiers caustique que demeure Montgomery Pittman jetant un regard bien plus sarcastique sur ce petit monde si différent de Walnut Grove. Le bon docteur devient un escroc imbu de lui même et n’hésitant pas à mentir comme un arracheur de dents pour sauvegarder son prestige, tandis que les citoyens s’avèrent superstitieux et bornés. Le rapport à la violence se voit également joliment croqué, avec un fier à bras plastronnant dans l’assentiment général sur ses peu reluisants exploits, ou un groupe se montrant agressif car se sentant dominant, puis couard quand le rapport de force s’inverse. Les femmes ne sont guère épargnées non plus, entre oie blanche et amatrices de ragots. La farce demeure bien entendu légère et humoristique, mais laisse clairement entrevoir une société assez rude.

Les acteurs participent avec entrain à cette charge, avec des accents joyeusement caricaturaux. Il faut vraiment écouter l’épisode en version originale pour percevoir comment ils y vont tous franchement, jusqu’à devenir vraiment hilarants. Le cabotinage réjouissant de l’excellent James Best donne d’ailleurs envie de découvrir de la sorte quelques épisodes de Shérif, fais moi peur ! Que le fils de "Jeff" devienne ultérieurement Sénateur parachève la réussite de cette satire acidulée. En tant que réalisateur, Montgomery Pittman donne de l’allant à son récit, tandis que son Fantastique pétillant et amoral accompagne idéalement ces truculents portraits, jusqu’à aboutir à une conclusion aussi désarçonnante que bien amenée. On se situe loin de l’au-delà enfantin de The Hunt. L’audace de ces deux aspects de l’intrigue apporte une authentique drôlerie à cet épisode tonique, au happy end des plus singuliers. La Quatrième Dimension se montre volontiers inégale quand elle s’aventure dans la comédie, mais cet opus s’impose comme une authentique réussite.
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Message  Estuaire44 Mar 27 Juil 2010 - 15:12

Comment servir l'Homme (To Serve Man, 3-22, ****)
Date de diffusion : 02 Mars 1962
Auteur : Rod Serling, d'après une nouvelle de Damon Knight
Réalisateur : Richard L. Bare

Résumé
A l'intérieur d'un vaisseau spatial extra-terrestre, un homme se remémore l'arrivée de ces visiteurs très particuliers. Les Kanamits se montrent particulièrement sympathiques, n'affichant qu'une seule ambition : servir l'Homme.

Le Guest
Richard Kiel (1939) reste bien entendu l'interprète du redoutable Requin, adversaire de 007 dans L'espion qui m'aimait puis dans Moonraker. Atteint d'acromégalie, son physique imposant faillit lui valoir le rôle de Hulk, qui finalement échut à Lou Ferrigno. Il participa également à de nombreuses séries B ainsi qu'aux Mystères de l'Ouest, où il incarna Voltaire, le géant au service de l'infâme Dr Loveless.

Commentaire
Avec Damon Knight (1922-2002) La Quatrième Dimension accueille l'une des plumes les plus prestigieuses de la Science-Fiction. Ce célèbre auteur, spécialisé dans la nouvelle, développa une littérature particulièrement imaginative et élégante, tout en tenant un grand rôle d'éditeur et de découvreur de talents. Il reste également remémoré comme le premier grand critique du genre, souvent incisif. In search of Wonder, recueil de ses différents billets, demeure encore aujourd'hui un ouvrage de référence sur la période dite de l'âge d'or. Et c'est bien cette veine décapante qui va s'exprimer ici avec un brio particulier.

En effet To Serve Man constitue une relecture joyeusement iconoclaste d'un des classiques absolus de la période : l'arrivée d'extra-terrestres hostiles, cherchant à détruire ou à asservir l'Humanité. Tous les poncifs du genre s'y voient détournés, comme fonctionnant à l'envers : les Kanamits se montrent amicaux et les militaires se montrent préoccupés de ne pas se retrouver au chômage. Les figures tutélaires du héros et de sa blonde assistante s'inverse également, puisque c'est cette dernière qui résout l'énigme et que le champion demeure totalement impuissant. Parue en 1950, en pleine prédominance de la Science-Fiction classique, ce récit démontre une renversante originalité par sa conclusion pessimiste. Cette chute stupéfiante brille également par son humour noir, constituant le point d'orgue de cette farce cruelle et audacieuse. Elle constitue l'archétype du style narratif propre à The Twilight Zone, dont elle représente l'un des moments les plus célèbres. Rod Serling réalise en effet un excellent travail de réécriture au format télévisuel. Il choisit et adapte fort judicieusement ce texte alors même que son anthologie se conçoit comme une rupture avec ce type de Science-Fiction, à l'orée de la nouvelle vague des années 60 dont elle constitue l'un des flambeaux.

Mais l'intérêt de To Serve Man ne se cantonne pas au brio de cet exercice de style, l'épisode comportant de nombreuses pépites faisant de lui un spectacle divertissant au plus haut point. Il comporte ainsi de magnifiques inserts du New-York et de l'ONU des Sixties, lui conférant une saveur documentaire fort agréable. On retrouve également la paranoïa propre à la Guerre froide, les nations se retranchant derrière des protections alors même que l'idée de guerre devient absurde On ne peut que recommander la vision de l'épisode en version originale, le délégué français de l'ONU nous valant un anglais à l'accent tricolore hilarant, qui ne sera pas sans évoquer quelques souvenirs aux amateurs des Avengers. Ceux-ci découvriront un procédé proche de la Mangeuse d'Hommes du Surrey, relecture pour le coup franchement décalée de ce type d'histoire. La mise en scène de Bare fourmille d'excellentes idées, comme l'apparition filmée en ombre chinoise du Kanamit (soulignée par une apparition de Rod Serling plus tardive que de coutume), les traductions écrites comme un télégramme, l'emploi judicieux de décors une nouvelle fois récupérés sur ceux de Planète Interdite, ou le héros s'adressant directement au public. Quoique muette, l'imposante apparition de l'inoubliable Richard Kiel, grimé de manière incroyable selon les pires canons de l'époque, achève de rendre l'épisode particulièrement succulent.

Malgré quelques petites invraisemblances sans réelle conséquence (l'oubli du livre ou un mot katamit présentant exactement le même double sens qu'en Anglais), le succès de l'épisode fut considérable, le propulsant comme l'un des plus célébrés de La Quatrième Dimension. Son impact sur la pop culture demeure toujours vivace et des références y sont faites dans de nombreuses oeuvres : Buffy et Angel, Les Simpson et Futurama, le MillenniuM de Chris Carter, Warcraft etc.
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Message  Estuaire44 Mer 28 Juil 2010 - 9:14

Le Fugitif (The Fugitive, 3-23, *)
Date de diffusion : 9 mars 1962
Auteur : Charles Beaumont
Réalisateur : Richard L. Bare

Résumé
Le Vieux Ben est la coqueluche des enfants d'un quartier paisible d'une petite ville américaine. Il est particulièrement apprécié par Jenny, petite fille souffrant d'un handicap à lajambe. Un jour deux policers apparaisent, recherchant le Vieux Ben...

Le Guest
J. Pat O'Malley (1904-1985) connut une carrière de chanteur à succès dans la Grande-Bretagne d'avant-guerre. Arrivé à Hollywood il appararut régulièremnt au grand et au petit écran, où il fut l'un des figures des toutes premières séries télé, principalement à destination de la jeunesse (Spin and Marty, 1955-1957 ; The Adventures of Kit Carson, 1951-1955). Il réalisa également de nombreuses voix pour les dessins-animés de Walt Disney.

Commentaire
Mais quelle mouche a bien pu piquer Charles Beaumont ? L’écrivain, si habile dans la modernisation des figures classiques du Fantastique et les thématiques sombres aux confins de l’épouvante, décide visiblement de changer totalement de registre. Malheureusement cela le conduit à nous présenter un récit confondant de mièvrerie, accumulant les maladresses : pathos facile de la petite fille handicapée, dialogues lénifiants, extra-terrestre ridicule, happy-end de rigueur et dépourvu de toute chute marquante etc. Les quelques efforts d’un valeureux Bare pour dynamiser cette intrigue buttent sur le manque de moyens et une musique pompière rapidement insupportable à force de souligner au centuple la moindre péripétie. Au total, au lieu d’un épisode de The Twilight Zone, on se retrouve face à une histoire destinée à la jeunesse, avec cette naïveté édifiante propre aux productions similaires de l’époque.

Certes on perçoit bien ce que Beaumont a voulu écrire. D’une part il critique le rationalisme adulte incapable de s’ouvrir au merveilleux, mais le personnage choisi pour cela, Madame Gann, verse trop dans la caricature pour demeurer pertinent. On peut y demeurer hermétique sans être pour autant une caractérielle bornée. Mais la grande idée de l’épisode se voit explicitée lors de sa présentation par Serling. Cette double définition en constitue d’ailleurs de loin le moment le plus intéressant (It’s been said that Science Fiction and Fantasy are two different things, Science Fiction the improbable made possible and Fantasy, the impossible made probable. What would you have if you put the two different things together ?). Mêler ces deux genres a effectivement été mené avec succès, mais cela nécessite un cadre autrement plus vaste que les courts récits de l’anthologie. Leur brièveté force à la simplification, d’où cette histoire d’extraterrestres magiciens assez affligeante.

L’échec prévisible de The Fugitive, malgré les excellents comédiens, ne pouvait que se vérifier du fait de cette contradiction initiale. Il reste d’ailleurs caractéristique que Serling ait du apparaître une seconde fois, évènement rarissime, pour pouvoir boucler l’histoire !
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Message  Estuaire44 Mer 28 Juil 2010 - 13:48

La petite fille perdue (Little Girl Lost, 3-26, ***)
Date de diffusion : 16 Mars 1962
Auteur : Richard Matheson
Réalisateur : Paul Stewart

Résumé
Chris et Ruth sont réveillés en pleine nuit par les pleurs de leur petite fille, Tina. Or, si les plaintes de celle-ci se font entendre dans sa chambre, elle demeure invisible. La vérité s'impose : Tina a glissé dans un univers parallèle et ne parvient pas à revenir...
Le Guest

Charles Aidman (1925-1993) apparaît également dans l’épisode Les Trois Fantômes. Il est surtout remémoré pour avoir incarné Jeremy Pike, partenaire temporaire de James West dans Les Mystères de l’Ouest, tandis que Ross Martin se remettait d’une blessure. Il fut également l’un des narrateurs de La Cinquième Dimension.

Commentaire
Little Girl Lost renoue avec le talent si particulier de Richard Matheson pour plonger des quidams dans des situations absurdes au sein d'un quotidien banal. L'anthologie lui doit nombre de ses meilleurs moments, dont celui-ci. L'étrangeté de la situation sait immédiatement le spectateur, tandis qu'un vrai suspens s'instaure. On pourrait certes objecter que le thème des failles dimensionnelles a déjà été passablement traité dans la littérature classique et que Mathe son se montre moins original que de coutume. Mais cette insertion dans un foyer américain moyen en fait tout le prix, de même que la personnalité des protagonsites, en rien des aventuriers ou des explorateurs. On s'identifie de la sorte beaucoup étroitement à l'angoisse des parents et à l'effarement du physicien. Le décor s'avère une vraie réussite de ce point de vue.

On s'aperçoit de nouveau de l'efficacité du format court d'épisodes limités à 25 min, car cette intrigue montrant des adultes à l'écoute d'une enfant pourrait vite virer à l'immobilisme. Tout juste ressent-on un léger ralentissement en milieu d'épisode. La caméra de Paul Stewart, excellent comédien de genre s'adonnant avec talent à la réalisation, parvient à donner vie au récit en multipliant les angles de vues et en suivant avec acuité les tourments des parents, interprétés. Ceux-ci sont par contre interprétés avec une certaine emphase, particulièrement la mère. Stewart. Avec la moyens du bord, Stewart parvient également à créer un univers parallèle onirique et fascinant, particulièrement suggestif. On note qu'après The Hunt, cet épisode rend une nouvelle fois hommage au meilleur ami de l'homme, dévoué et intrépide !

La seule vraie faiblesse de La petit fille perdue réside dans le fait que son héroïne soit justement une petite fille. Notre époque et ses représentations télévisuelles sont devenues bien plus rudes et explicites que durant les années 60 mais la mort d'un enfant survenant dans une série demeure un phénomène rare et marquant les esprits. Autant dire que, malgré les excellents de suspens mis en place par l'histoire, l'on ne croit jamais à une issue malheureuse. L'incertitude dynamisant souvent les récits de Matheson se ressent donc bien moins vivement dans cet opus. Le public français s'amusera par contre de l'emploi de l'expression « quatrième, dimension » tout au long de l'épisode, ajoutant un sel particulier à ce dernier.


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Message  séribibi Mer 28 Juil 2010 - 15:10

Excellent épisode que cette Petite Fille Perdue.
On remarquera d'ailleurs les étonnantes similitudes du 1er "Polstergeist" avec cet épisode...
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Message  Estuaire44 Mer 28 Juil 2010 - 15:46

Oui, de même V s'assimile beaucoup à Pour servir l'Homme.
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Message  Dearesttara Mer 28 Juil 2010 - 16:27

La mort d'un enfant est en effet extrêmement rare dans le septième art. Je me demande même si une série a déjà eu une telle audace. Pour ma part je ne connais que deux films mettant en scène la mort d'un enfant : M le maudit de Fritz Lang et surtout Sabotage d'Alfred Hitchcock où la mort de l'enfant est amenée par un terrible suspense d'environ dix minutes.

L'enfant, par son extrême jeunesse, incarne l'innocence encore non pervertie par la vie. Sans doute évite-t-on d'en faire mourir dans les films pour éviter une trop grande émotion. Hitchcock lui-même a regretté cette scène pourtant fort réussie.
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Message  Estuaire44 Mer 28 Juil 2010 - 17:01

C'est rare mais cela existe. L'épisode Les Calusari des X-Files (saison 2) débute par la mise à mort d'un petit garçon de deux ans, assassiné par une entité maléfique. Cependant la caméra se détourne un instant, au moment de l'acte lui même. A noter que l'épisode connut la pire audience de sa saison. 24 à également montré des enfants devenir victimes d'attentats. La série débute par l'explosion d'un avion en contenant plusieurs, explicitement mis en avant pour souligner l'horreur de la chose. Mais là encore, on ne voit de l'acte lui même qu'une boule de feu, filmée de l'extérieur.

Les scènes les plus dures et crues en ce domaine se retrouvent certainement dans le Children of Earth de la série britannique Torchwood. Des enfants sont livrés à des extraterrestres par le gouvernement et connaissent un destin horrible, utilisés entant que glandes portatives. Mais surtout le héros lui même, pour vaincre les aliens grâce à cette relation symbiotique, n'hésite pas à utiliser son neveu âgé de 7 ou 8 ans comme une arme, en sachant pertinemment que l'enfant périra grillé par un influx « électrique ». La scène est cette fois tournée in extenso, sans aucun faux fuyant.
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Juil 2010 - 11:18

Personne inconnue (Person or Person Unknown, 3-27, ****)
Date de diffusion : 23 Mars 1962
Auteur : Charles Beaumont
Réalisateur : John Brahm

Résumé
David Gurney semble vivre un vrai cauchemar : plus personne ne le connaît, ni ses collègues, ni sa famille. On pense au contraire qu'il souffre de maladie mentale !

Le Guest
Richard Long (1927-1974) reste principalement remémoré pour son rôle récurrent de Jarrod Barkley dans La Grande Vallée (1965-1969). Il joue également dans Bonanza, Maverick, Alfred Hitchcock Présente, Nanny and the Professor etc. Richard Long décède prématurément d'un infarctus.

Commentaire
Après la tentative peu concluante de The Fugitive, Beaumont continue à s'affranchir de ses thématiques coutumières, cette fois en adoptant un style très proche de celui de son confère Richard Matheson (l'épisode ressemble d'ailleurs passablement à Un Monde Différent, du même Matheson). On retrouve donc un citoyen lambda, confronté à un dérèglement absurde et inexplicable de la réalité et l'élève rivalise avec le maître tant Beaumont maîtrise visiblement son sujet. Cette histoire ressemble réellement à un cauchemar éveillé et déstabilise totalement le spectateur, confronté au même manque de repères que le malheureux héros. Beaumont s'offre même le luxe d'une chute aussi stupéfiante et terrifiante que celles élaborées par Matheson. Son récit s'inscrit avec bonheur dans un autre courant de l'anthologie, celui de l'effroi amplifié par la solitude et l'incommunicabilité qu'affontent le protagoniste. Et rarement un personnage aura tant ressenti ces sentiments que Gurney, pourtant ironiquement entouré par ses proches !

Mais Beaumont ne contente pas d'installer un concept, il développe également une analyse psychologique très fine au tour de Gurney, dont on suit avec clarté l'évolution : agacement suivi colère devant ce qu'il estime constituer une blague puis un complot, angoisse quand le phénomène s'amplifie jusqu'à échapper à toute explication logique, volonté de lutte puis effondrement devant le triomphe de l'irrationnel. Sur l'ensemble de cet implacable récit s'étend l'ombre de la folie gagnat le héros,d'ailleurs évoquée en contrepoint par cet asile d'aliénés assez glaçant. Cette écriture subtile s'appuie sur l'excellente composition de Richard Long qui apporte un naturel confondant à son personnage. Ses réactions successives pourraient fort bien être les notres, y compris son terrible silence final. il en va d'ailleurs de même pour les seconds rôles, tous très crédibles. Hormis un saut à travers une vitre inutilement spectaculaire, la mise en scène de John Brahm refuse intelligemment l'accentuation. Elle s'insère ainsi parfaitement dans l'effrayante véracité faisant le charme de et épisode particulièrement abouti, représentant la quintessence du style Twilight Zone.


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Message  séribibi Jeu 29 Juil 2010 - 11:23

puisqu'on en est dans la petite parenthése de la mort d'un enfant dans le monde du Septième, on peut aussi citer l'une des plus tristement célèbre : l'assassinat à sang froid de la petite fille dans la version intégrale d'Assaut, de John Carpenter, mais je crois que cette scène avait été supprimée au ciné à sa sortie salle et, en tous cas, de la sortie VHS, en même temps que le film était tronqué de-ci de-là. La dernière version DVD sortie il y a quelques années, en présentant l'intégralité du métrage, à réitéré cette scène.

Pour en revenir à "personne inconnue" : c'est tout bonnement un de mes épisodes préférés ! La situation trés hitchockienne de l'individu plongé dans un environnement et une situation qui le dépasse est ici poussée à son paroxysme, avec ajout d'un pitch fantastique.
Le final concluant l'épisode renvoit un peu celui de "Peine capitale".


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Message  séribibi Jeu 29 Juil 2010 - 11:27

J'ai édité mon précédent message.
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Juil 2010 - 11:34

C'est vrai que l'on se croirait par moments dans La Mort aux trousses, où tout le monde pense que le héros est quelqu'un d'autre !
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Message  Estuaire44 Jeu 29 Juil 2010 - 16:17

Le Petit Peuple (The Little People, 3-28, ***)
Date de diffusion : 30 Mars 1962
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : William Claxton

Résumé
Fletcher et Craig, deux astronautes en mission d'exploration, atterrissent sur un monde peuplé d'humanoïdes minuscules. Craig s'en déclare souverain et établit une dictature religieuse sur les autochtones, tandis qu'il force Fletcher à s'enfuir.

Les Guests
Joe Maross (1923-2009) a participé à un nombre considérable de séries américaines, des années 50 aux 80 : Le Fugitif, Les Envahisseurs, Mission Impossible, Drôles de Dames, Mannix, Cannon, Dallas, Arabesques...

Claude Akins (1926-1994) se spécialisa dans les personnages durs et à forte personnalité. Il apparut dans de très nombreux westerns, au cinéma (Rio Bravo, 1953) comme à la télévision (La Grande Vallée, Bonanza, Gunsmoke, The Riffle Man...). Il fut également une figure familière des séries policières (Les Incorruptibles, Perry Mason, Alfred Hitchcock présente...). Il participe également à l'épisode Les Monstres de Mapple Street.

Commentaire
On peut certes reprocher plusieurs faiblesses à l'épisode. L'argument ressort réellement minimaliste, forçant l'auteur a tirer à la ligne à travers toute une première partie verbeuse et statique, afin de donner de la matière au récit. Les personnages relèvent du cliché, avec en particulier un mauvais dosage chez Craig. Il aurait été bien plus intéressant de décrire comment le vertige de la toute puissance peut conduire un individu quelconque au délire criminel, mais introduire ainsi un psychopathe pervers enlève de la profondeur au récit et induit une certaine artificialité (de plus Joe Maross cabotine à l'excès). Tout ceci s'emboîte trop bien. Il en va d'ailleurs pareillement pour la chute traditionnelle, certes spectaculaire, mais quelque peu prévisible et téléphonée. L'on ressent un peu explicitement que tout a été fabriqué pour y parvenir.

Et pourtant l'on peut prendre du plaisir avec The Little People. Tout d'abord cet exercice de style, mêlant le ton Twilight Zone à la Science-Fiction de l'âge d'or la plus archétypale qui soit, nous faitb replonger dans cet univers coloré où des vaisseaux franchissent l'univers à des vitesses folles, peuvent se rendre à « des milliers d'années lumières de la terre » sans aucun souci temporel, où les mécaniciens réparent la main dans le cambouis des moteurs fabuleux, en bref où absolument aucune contrainte physique, même la plus triviale (l'épisode empile les énormités) ne vient réfréner l'élan de l'imagination. Pour peut que l'on reste sensible au merveilleux et à l'exaltation de la nouvelle frontière véhiculée par ces innombrables histoires d'exploration spatiale, on peut se laisser séduire.

Le Petit Peuple demeure aussi un un exemple particulièrement divertissant de l'art de la débrouille. Réaliser un space opera avec les moyens ultra limités de l'anthologie n'est certes pas choses facile. William Xlaxon multiplie donc les artifices pour y parvenir : décor troqué de la fusée, énième reprise des pistolets de La Planète Interdite, spot représentant un double soleil, inserts évidents, photos aériennes et maquettes évidentes pour reconstituer l'univers miniatures, trucages à la Méliès, récupération de chutes du tournage dans la Vallée de la Mort de La Flèche dans le Ciel (épisode très similaire, de nouveau) etc. Ce festival apparaît fort sympathique et force l'admiration par sa créativité perpétuelle.

Au total The Little People s'adressera à un public particulier, amateur d'une Science-Fiction aussi chamarrée qu'obsolète mais aussi de ce cinéma bis fauché comme le blé mais dont l'enthousiasme et l'inventivité peuvent parfois contrebalancer le ridicule. Il existe des amusements coupables mais si jouissifs...
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Message  Nicolas Jeu 29 Juil 2010 - 18:46

Retour au HS sur les enfants flingués (rares,malgré la célèbre théorie de W.C Fields):il me semble que le "méchant" Henry Fonda bute un mouflet campagnard au début de "Il était une fois dans l'Ouest".J'avoue que l'envie de l'imiter me tenaille parfois quand j'entends brailler aigu les gamines du voisinage...
Des gamins devenus zombis ou extra-terrestres sont liquidés sans grand remords dans "Dawn of the Dead" (le 2ème Romero) et dans la dernière version de "L'invasion des profanateurs" (de Ferrara je crois,à vérifier!) mais bon,il y a des excuses,c'étaient des sauvageons.
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Message  Dearesttara Jeu 29 Juil 2010 - 19:04

Je crois qu'il y a aussi le fameux Freddy Krueger, mais lui, c'est plus les adolescents que les enfants...

N'empêche qu'un tel meurtre reste rare...
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Message  Estuaire44 Ven 30 Juil 2010 - 14:10

L'Ėchange (The trade-Ins, 3-31, ***)
Date de diffusion : 02 Mars 1962
Auteur : Rod Serling
Réalisateur : Eliott Silverstein

Résumé
Dans le futur les personnes âgées peuvent échanger leurs vieux corps contre des jeunes, créés pour l'occasion. Un couple de retraités ne dispose d'assez d'argent que pour financer un seul de ces transferts...

Le Guest
Joseph Schildkraut (1896-1964), d'origine autrichienne, fut une figure du Hollywood d'avant guerre. Ayant débuté à l'époque du muet, il se spécialisa dans les rôles d'Européens, principalement dans les films en costumes (Marie-Antoinette, 1938). Il participe également à l'épisode Le Musée des Morts.

Commentaire
Bien avant Avatar, Rod Serling imaginait le transfert de personnalités au sein de corps synthétiques. L'épreuve vécue par le couple nous entraîne cependant loin des Westerns futuristes pour au contraire nous immerger dans un récit des plus sensibles, à la fois amer et profondément romantique. Cette histoire d'un couple confronté à la douloureuse déchéance de la grande vieillesse et à la perspective de mort, puis voyant son unique espoir s'évanouir après avoir été si proche suscite en effet une émotion à fleur de peau réellement intense. Les dialogues dénués d'emphase y contribuent mais on applaudit surtout la très belle performance des comédiens (on sait par ailleurs que l'épouse de Schildkraut décéda en plein tournage).

The trade-Ins compose également un superbe spectacle télévisuel. En effet, par ses jeux d'ombres et de lumières ainsi que par son sens des perspectives, le talentueux Eliott Silverstein met parfaitement en valeur le singulier décor de la New Life Corp. Ses lignes très design, ainsi que plusieurs indications judicieusement disposées indique l'époque future avec élégance, sans clinquant. Par contraste on peut par contre s'amuser en constatant que les différents corps exposés font terriblement Sixties ! Et il est vrai que l'épisode comporte quelques faiblesse, comme ce tripot absurdement contemporain. On peut également s'étonner que le couple ne connaisse absolument rien à l'entreprise où il se rend (cela sent la ficelle d'exposition) ou qu'une société disposant d'une technologie aussi avancée ne puisse soulager les douleurs physiques.

Qu'importe ces détails, The trade-Ins demeure une fable étonnamment éloquente. Rod Serling y dénonce avec acuité les travers du capitalisme, au moment où la société de consommation se déploie en Amérique. Des merveilles s'offrent à vous, savamment présentées et si alléchantes, mais pour peu que l'on ne puisse payer la porte claque irrémédiablement. Cette vision de la rudesse de rapports sociaux derrière une apparence radieuse s'avère aussi désenchantée que pertinente. La chute traditionnelle ne se montre pas cette fois stupéfiante ou terrifiante, mais représente l'un des moments les plus émouvants de l'anthologie.

(deux épisodes sautés en raison de problèmes techniques, je vais essayer de les récupérer)
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