Série "La Quatrième Dimension"
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Rendez-vous à mi-chemin (Meet in the Middle, ***) comme la saison 1, celle-ci débute plutôt bien, avec le thème classique de la télépathie mais fonctionnant dans les deux sens, contrairement au Earshot de Buffy. Cela permet la mise en place d’une efficace mécanique de thriller, en parfait accord avec interprétation et mise en scène, anxiogènes à souhait. Deux bémols, une chute trop prévisible et le fait que le phénomène survienne à deux personnalités très particulières, là où l’esprit de l’anthologie voudrait plutôt que cela survienne à de parfaits quidams.
L'interruption (Downtime, **) ** pour la présence toujours au combien précieuse de Morena Baccarin, en tout objectivité, hein. Elle reste le grand atout de cet opus écrit avec les pieds, se cantonnant dans un flou constant beaucoup trop facile quant à l’univers décrit. Plusieurs faiblesses viennent encore aggraver le manque de consistance du scénario : des galopades assez vaines histoire de montrer le magnifique décor d’un authentique palace (on perd du temps alors même que l’épisode est le plus bref de la saison), présence d’un effet spécial massif afin de dissimuler les lacunes scénaristiques,happy ending forcé au prix d’un énième changement soudain de mood de la protagoniste. Pas bon du tout (mais avec Morena Baccarin).
Qui est qui ? (The Who of You, ***) Episode plaisamment sarcastique autour d’un acteur s’appropriant ses personnages d'une manière très TZ, avec une caricature joyeusement féroce de l’ego caractérisant parfois le métier. Malheureusement le récit achoppe sur le format long, le phénomène devenant répétitif à force d’itérations. L’espèce de vaudeville en résultant manque un peu de consistance. La chute reste néanmoins bien amenée.
Ovation (Ovation, *) Parabole évidente sur la vanité du showbizz et de la course à la gloire. Le tout est ultra prévisible de bout en bout et a tellement du mal à tenir la distance que le scénario se met carrément en pause durant un long moment. Certains effets sont tellement faciles qu’ils en deviennent outrés. Bonne interprétation, mais vrai flop.
Populaire (Among the Untrodden, *) Teen drama sans réel intérêt à force d’accumuler les clichés. Le récit et sa chute rappellent beaucoup A World of His Own, mais en substituant lourdeur et lacrymal à ce qui était pétillant et ludique. On regrette aussi une interprétation assez moyenne pour une fois, de même que l’importance des écrans, comme trop souvent cette saison. On peut aimer Black Mirror et avoir envie de voir du TZ quand on est devant TZ.
8 (8, *) Un récit d’horreur peu prenant et ultra sentencieux. Le huis clos ne fonctionne guère et s’appuie sur des effets horrifiques type jump scares assez basiques, ou des effets spéciaux numériques n’apportant pas grand-chose. On aurait pu tenter un parallèle avec Lovecraft et le Mythe de Cthulhu, mais non. On reste loin du Ice des X-Files et globalement l’opus m’a semblé HS dans le cadre de l’anthologie.
Un visage humain (A Human Face, *) Lénifiant, verbeux, compassé et à la chute anti climatique au possible, sans doute l’épisode le plus ennuyeux de sa saison, mais on a le plaisir de retrouver quelques visages connu, comme Jenna Elfman, la Dharma de cette sitcom particulièrement divertissante que fut Dharma & Greg, bien plus drôle que Friends.
Miniville (A Small Town, ***) Une jolie fable, à la chute un peu lourde, mais sans que cela démolisse son charme de Conte de Noël, une thématique qui aurait d’ailleurs pu être insérée sans souci aucun. Le thème à la Micromégas n’est pas tout fait original, mais l’épisode sait suffisamment se distinguer du The Little People de l’époque Serling pour que l’on n’ait pas du tout l’impression d‘une redite.
En boucle (Try, Try, **) une simple variation sur le thème désormais ultra rebattu de la boucle temporelle à la Un Jour sans Fin, ce qui est en soit décevant pour TZ, d’autant que l’on n’a que 10 épisodes. Par ailleurs l’histoire se voit marquée par un féminisme misandre à peu près aussi caricatural que lors du tonitruant Not All Men de la saison passée. La progression du récit distille habilement ses twists et l’interprétation reste épatante, mais tant d’autres séries ont fait tellement mieux sur ce sujet.
Autre suggestion (You Might Also Like, ****) On peut estimer que les Kanamits de To Serve Man soient un peu là pour être là et surtout regretter un changement d’opinion trop soudain chez la protagoniste afin de justifier la chute (un peu comme dans Downtime), mais, vraiment, Peele nous aura réservé son meilleur épisode pour le Season Finale. La savante déconstruction du récit, une mise en scène absolument virtuose entre onirisme et gore, la férocité de la satire alliée à un vrai suspense, un habile contre-pied permanent, la prestation parfaite de Gretchen Mol ou encore la présence de guests tels Gil Bellows ou,George Takei m’auront comblé. J’ai enfin pleinement retrouvé TZ dans ce pamphlet imaginatif et cruel du matérialisme humain.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
1-01) Shatterday (**)
Un homme compose par erreur son propre numéro de téléphone... et a la surprise de s'entendre répondre. Au fil des plusieurs conversations, il découvre qu'il s'agit d'une autre version de lui-même, ayant vécu une vie plus heureuse.
Si, en narrateur, Serling se voit remplacé par une voix hors champ assez terne, on y retrouve comme une plaisante composante d'épisodes de la saison 1 de son TZ : Walking Distance, pour la nostalgie et l'amertume d'une vie décevante, et Mirror Image, pour la rencontre avec son alter ego. Si la présence de Harlan Ellison à l'écriture rassure quant au retour de grandes plumes de la SF au sein de l'anthologie, cette intrigue n'est sa meilleure. Elle ne développe de confrontation que bien tardivement et ne demeure vécue que par une seule des deux parties.
L'alter ego du protagoniste demeure en retrait et apparaît peu cohérent : alors que le récit indique qu'il a vécu une meilleure parce qu'il a été un homme plus attentionné envers autrui, ici il apparaît assez sinistre et sans guère d'empathie. Le final s'avère très prévisible, tandis que la mise en scène de Wes Craven se montre sobrement élégante, sans plus. Ce premier épisode de la mouture 80's de TZ doit heureusement beaucoup à la composition intense de Bruce Willis, dans un double rôle aux antipodes du David Addison qu'il s'apprête à devenir. L'acteur s'inspire clairement de la Méthode, ce qui laisse songeur quant à la suite nettement plus commerciale de sa carrière ultérieure. De quoi éprouver des regrets pour le passé ?
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une mère de famille totalement débordée découvre un collier ayant le pouvoir de figer le temps à la demande. Elle en profite pour se faciliter la vie et bien s'amuser. Mais une forte tension entre l'URSS et les États-Unis semble mener à une guerre atomique.
Diffusés conjointement, les deux premiers opus de TZ 80's se montrent cohérents en retrouvant Wes Craven à la mise en scène et Harlan Ellison à l'écriture. Alors que le sujet du premier volet ne semblait pas l'inspirer particulièrement, Craven se montre beaucoup plus alerte (et chez lui) dans ce qui demeure longtemps une satire acidulée de l'American Way of Life. Cette succession de tranches de vie apporte à l'épisode une saveur de documentaire sur les désormais lointaines Années 80, de manière sans doute moins magnifiée, disons-le, que dans Stranger Things. On croirait les Saintes Chéries pour nos Années 60. Craven sait aussi rendre réellement troublantes les scènes où les acteurs se figent, sans aucun effet spécial.
Si on avouera moins connaître Melinda Dillon que Bruce Willis, elle délivre une belle composition, dont l'humour se montre suffisamment sensible pour ne pas dissimuler la vie épuisante vécue par la protagoniste auparavant. Le soulagement qu'apporte l'artefact se montre très éloquent sur le sujet. La sympathie que l'on éprouve pur elle rend émotionnellement très forte la cruelle conclusion de l'opus, même si on la voit venir dès lors qu'il est question d'apocalypse nucléaire. Au totale une variation fort réussie sur le thème de A Kind of a Stopwatch, installant une empathie supplémentaire avec une protagoniste choisissant un semblable destin au lieu de le subir.
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Estuaire44- Empereur
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Merci de participer à mon édification culturelle personnelle !
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Un commercial en matériel médical voit sa vie basculer quand il s'aperçoit que tout le monde, hormis lui, se met à utiliser toujours plus de mots à la place d'autres. Le phénomène s'étend à l'écrit et, très vite, il devient quasiment impossible pour lui de communiquer, y compris avec sa famille.
Avec cet épisode durant à peine un quart d'heure, l'anthologie aborde un format ultra court inédit jusque-là dans la Zone Crépusculaire, se rapprochant ainsi de la Night Gallery de Rod Serling (qui s'était même aventurée jusqu'à des sketchs de deux minutes). Le procédé fonctionne ici idéalement, évitant ce que cette variation du thème classique du quidam pris dans un univers en folie pourrait présenter de lassant à force d'itérations vocales. Le thème d'une discordance sonore évoque d'ailleurs quelque peu le Sounds and Silences de TZ. L'effet choc d'un phénomène aussi manifeste ne nécessite pas de mise en place à rallonge, et surtout pas de tentative d'explication. Par ailleurs le cauchemar vécu par le sympathique protagoniste (excellent Robert Klein) éveille d'autant plus d'empathie qu'il correspond à un trouble bien réel et documenté, l'aphasie.
Le phénomène demeure ici exacerbé par la brièveté de sa prolifération, d'où un authentique sentiment d'effondrement. Toutefois l'opus évite la facilité qu'aurait signifié une issue paroxystique. Bien au contraire la chute retenue nous vaut une émouvante évocation des capacités d'adaptation et de résilience de l'esprit humain, et de la force de l'amour familial. On apprécie quelques atouts supplémentaires, comme la bonne idée de dialogues initialement incompréhensibles... pour le spectateur, car gorgés de termes techniques médicaux ou la présence de l'iconique Annie Potts des Ghostbusters. A une conclusion en voix off assez terne, on aurait néanmoins préféré un vocabulaire incompréhensible pour le spectateur, un joli effet miroir et Dada.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une jeune femme et sa famille pique-niquent joyeusement dans une superbe campagne. Mais elle s’effraie quand la réalité semble dérailler, avec de évènement et dialogues se reproduisant sans raison. Le phénomène ne cesse de s’amplifier. Que se passe-t-il réellement ?
L’épisode ne dure qu’une poignée de minutes et n’est visiblement présent que pour compléter la case horaire occupée par le programme, un schéma bien connu des amateurs de Night Gallery. Malheureusement ce court laps de temps suffit à l’épisode pour faire ressortir l’âge de l’anthologie, vec une approche Cyberpunk désormais très datée, mais parfaitement dans le vent en 1985. Avec une certaine grandiloquence, et un final aussi prévisible que fleur bleue, plusieurs thèmes de ce mouvement se voient ici exposés. Mais d’une manière si fatalement superficielle que cela enlève tout réel intérêt à e qui aurait pu se présenter comme un manifeste.
On songe aussi aux univers truqués de Dick, l’opus se présentant comme un pitch ultra abrégé de Total Recall. Mais ces constructions complexes exigent un format raisonnablement long pour s’installer l’anthologie Electric Dreams l’avait parfaitement compris avec ses épisodes de 50 minutes, ici on se cantonne vraiment à la surface des choses. Reste la présence toujours bienvenue de Meg Foster, bien avant qu’elle ne devienne Héra chez la Princesse Guerrière, mais la forme humoristique convient sans doute davantage à ces brèves vignettes, comme l’avait déjà compris Rod Serling en son temps.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
La navette Discovery est revenue d’une mission dans l’espace. Un technicien de la NASA vérifiant on matériel est soudainement désintégré puis réapparaît brusquement. Il reste en quarantaine tandis qu’un groupe de scientifiques tente de déterminer si ce qui est revenu est bien un être humain.
Sa relative brièveté, une vingtaine de minutes, participe à ce que l’épisode parvienne sans souci à maintenir l’intérêt de son huis-clos. Il a la bonne idée de laisser tomber assez vite le dilemme initial quant à la nature de l’intrus, le suspense n’était en effet guère de mise puisque la solution humaine aurait fatalement été anti-climatique. Le récit choisit donc la voie d’une succession de chocs permis par les pouvoirs de l’entité, aussi bien psychologiques qu’effectif, notamment quand elle se transforme en bombe atomique sur le point d’exploser ! Des effets en définitive bien plus convenus que le sujet initial ne le laissait supposer. Néanmoins efficaces, ils se voient relayés par une découverte progressive de la nature de l’entité, qui ne cesse de gagner en dimension, jusqu’à un final astucieux qui parlera aux amateurs de pure SF.
Tout ceci aurait sans doute encore gagné en intensité via une confrontation d‘individu à individu mai le groupe de scientifiques présente au moins le mérite de nous faire retrouver quelques visages connus. A commencer par un Terry O’Quinn encore jeune… et chevelu ! Outre son excellente prestation, la scène où il fixe du regard le compte à rebours de la bombe évoquera de souvenirs aux amateurs du Film X-Files - Fight the Future. L’épisode a d’ailleurs comme une tonalité du souvent sous-évalué épisode Space des X-Files. Si Wes Craven s’évertue courageusement pour animer un huis-clos en soi très statique, on se souviendra surtout de la séquence initiale nous proposant plusieurs superbes séquences de Challenger. Avec bien entendu une émotion particulière aujourd’hui, la diffusion de l’épisode, le 04 octobre 1985, précédant de peu le désastre du 28 janvier 1986. Je m’en souviens comme si c’était hier.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Un cambrioleur met la main sur une pierre amérindienne au fabuleux pouvoir de guérison. Lui et un complice qu'il a sauvé d'un infarctus deviennent télévangélistes et font monnayer leurs miracles. Un chamane natif vient un jour leur réclamer la pierre, ce qu'ils refusent.
Les Années 80 voient l'émergence d'une première vague New Age (on se souvient de la "convergence harmonique" de 1987), mais il n'est pas tant question ici de lithothérapie ou de voyage astral que de morale très traditionnelle. En effet nous suivons ici les tiraillements d'une âme entre les tentations matérielles, argent et gloire, et le désir altruiste d'aider ses semblables. Un élément de suspense aurait pu se développer quant à l'issue de ce combat, mais le complice symbolisant l'attraction du Côté obscur s'avère si cynique et bassement cupide qu'il ne fait guère d'ombre à la sereine sagacité du chamane. Mais l'épisode a la bonne idée de tirer partie de sa propre naïveté très 80's pour prendre une authentique valeur de fable, favorisée par l'interprétation sensible d'Eric Bogosian, figure du théâtre américain.
Il ne s'agit pas du récit à chute auquel on associe généralement la Quatrième Dimension, mais cette tradition de fable optimiste existait bel et bien au sein de l'anthologie au temps de Serling (The Hunt). Si sa brièveté rend l'opus parfois schématique (le personnage du Chamane reste très providentiel et les propriétés de la Pierre évoluent toujours à point nommé pour le scénario), mais l'on ne saurait nier la force émotionnelle de ce récit d'une rédemption. Pour l'amateur des séries de l'Imaginaire, il préfigure également de manière amusante d'autres charges contre l'imposture des Télévangélistes guérisseurs, comme le Miracle Man des X-Files ou le Faith de Supernatural.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une petite fille reçoit une invitation au Zoo des Enfants et ses exécrables parents doivent l'y accompagner. Ils sont bien surpris quand ils découvrent qui sont les pensionnaires de l'établissement.
D'une durée dehuit minutes, Children's Zoo se montre aussi bref que le précédent Dreams for Sale. Les deux épisodes partagent d'ailleurs la même absence d'introduction et de conclusion, inédite vis-à-vis de La Quatrième Dimension version Rod Serling. Toutefois cet épisode se montre meilleur, car renonçant à un récit explicatif, qu'il n'a pas les moyens de correctement développer, au profit d'un humour surréaliste à la Night Gallery. En quelques minutes il parvient à instiller une véritable étrangeté, via le mutisme jamais interrompu de la petite fille, les inquiétants gros plans sur ses poupées, l'absurdité de la situation et jusqu'au décor du Zoo, à la fois concentrationnaire et joliment enfantin. Très inspiré, le réalisateur Robert Downey Sr. (le père d'Iron Man) y renoue également avec la verve satirique et volontiers cruelle de ses films très Contre- culture des Années 70 (Greaser's Palace). Wes Craven effectue un caméo parmi les invités du Zoo. Un surprenant format court, qui peut aussi se lire comme une intéressante variation du People Are Alike All Over de Serling.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Juste après avoir provoqué un accident de la route, un alcoolique trouve refuge dans un bar isolé, le Kentucky Rye. L’alcool y coule à flot et l’ambiance est festive, même si certains clients le considèrent avec hostilité. Le patron propose de lui vendre l’établissement pour une somme modeste.
L’épisode souffre d’une faiblesse pour l’heure assez récurrente dans l’anthologie 80’s : des chutes me semble-t-il davantage prévisibles qu’à l’époque de Serling. De fait, dès que l’on voit le Kentucky Rye on comprend de quoi il en retourne, d’autant que la brièveté du récit (moins d’un quart d’heure) le force à se montrer nettement plus direct que A Nice Place to Visit, opus auquel on se réfère forcément ici. Caractéristiquement, alors même que leur épisode se conclue identiquement sur leur éclat de rire, le pourtant savoureux patron du bar imprime nettement moins que l’inoubliable Pip. Sans totalement contrer cette difficulté, l’épisode a néanmoins l’habileté d’en jouer, puisque le protagoniste, du fait de son ivresse, demeure bien le seul à ne se douter de rien jusqu’à la conclusion.
Cela finit par le rendre pathétique (excellent Jeffrey DeMunn, totalement dans son emploi), ce qui accentue encore la charge de cette percutante dénonciation des conséquences de l’alcoolisme. Le tout se lit comme en avance sur son temps, dans ces années 80 où l’on picolait - et clopait -de manière bien plus décomplexée qu’aujourd’hui, comme peut en témoigner le public du Droit de réponse du matois Michel Polac. Comme c’est loin tout ça. De plus, même anticipée, la chute conserve une bonne part de son impact cruel grâce à une efficace mise en scène. Je trouve que la révélation s’effectue de manière assez similaire à ce que montrait ce grand classique que constitue Carnival of Souls (1962), que je recommande... sans modération.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une jeune photographe se voit proposer une superbe promotion, mais qui la ferait travailler à l’étranger, ce que refuse son fiancé. Alors qu’elle hésite entre mener sa carrière ou fonder une famille, un jeune garçon ne cesse de lui apparaître, puis de disparaître.
On reconnaîtra à l’épisode une valeur sociologique, puisque les Années 80 demeurent la décennie où des opportunités nouvelles de carrière professionnelle s’ouvrent concrètement au femmes, même s’il ne s’agit encore que d’un début d‘ouverture aux postes à responsabilités. Là où la Twilight Zone de Serling, en idoine miroir de son époque, ne mettait quasiment en scène que des femmes au foyer et des mères de familles (et une poignée de secrétaires), Little Boy Lost saisit ce moment, tout comme le fera trois ans plus tard l’emblématique film Working Girl. Mais, a contrario de Mike Nichols, il le fait d’une manière particulièrement malaisante pour le public de 2022, tant il fait porter une responsabilité morale sur la jeune protagoniste (et nullement sur son fiancé). Par moments on ne se situe guère loin des actuelles campagnes de communication parfaitement dégueulasses de prétendus « Pro Life » aux USA.
Évidemment, on comprend d’emblée qui est le jeune garçon et, en dehors de toute considération morale, cela rend le récit particulièrement ennuyeux puisqu’il se contente ensuite de réitérer ses apparitions, jusqu’à une fin en faisant qu’en rajouter une couche sur la moralisation douteuse. La mièvrerie de la mise en scène rejoint celle de la musique omniprésente : c’était bien la peine de confier la caméra à Tommy Lee Wallace, spécialiste du film d’horreur et complice au long cours de Carpenter, pour en arriver à un résultat aussi fade. Contrairement à ce que pourrait laisser entrevoir son titre, l’épisode n’a rien à voir avec le Little Girl Lost de TZ. Mais alors vraiment rien à voir.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Alors qu'elle visite une brocante avec une amie, une femme tombe par hasard sur une authentique, Lampe à Génie. Quand elle la frotte, elle se trouve transportée face à un guichet administratif, où on lui offre trois souhaits. Mais encore faut-il disposer de tous les formulaires...
Avec cette version Twilight Zone de la fameuse Maison des Fous chère aux fans d'Astérix, cet épisode nous propose un joyeux interlude utilisant le mythe du Génie de la Lampe pour mieux se moquer de l'absurdité administrative. C'est très amusant, même si, en seulement huit minutes, soit à peine davantage qu'un sketch du SNL, le récit ne peut que demeurer quelque peu superficiel. Le savoir-faire de Michael Cassutt, petit maître de la nouvelle à chute dans le domaine de l'Imaginaire, lui permet d'éviter tout alourdissement contre-productif, au profit de la bonne humeur.
D'ailleurs, malgré une conclusion dans un premier temps vacharde, l'héroïne s'en sort plutôt bien, mieux que bien d'autres visiteurs malgré eux de la Zone Crépusculaire en tout cas (notamment ceux ayant eu affaire à des Génies !). On peut regretter que l'anthologie n'ait jamais fait appel (sauf erreur) au maître incontesté du genre qu'est Fredric Brown, mais le sketch du jour apparaît bien troussé. Il bénéficie aussi d'un casting de haut vol, avec Dee Wallace-Stone et Julie Carmen, alors pleinement dans le vent après E.T. et Gloria.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Durant une nuit d’orage, les propriétaires et clients d’un restaurant isolé sont rejoints par un vétéran du Vietnam. Hanté par ses souvenirs ce dernier a aussi le pouvoir de matérialiser ses cauchemars. Quand il est assommé par le shérif, la situation échappe à tout contrôle et la guerre déferle sur le restaurant.
Nightcrawlers compose à juste titre l’un des épisodes les plus célébrés et remémorés de la Twilight Zone version 80’s, dont on peut d’ailleurs percevoir comme un clair écho dans l’épisode Unrequited des X-Files. A cette occasion, l’anthologie met les petits plats dans l’écran sinon dans les grands, en mobilisant la grande plume de l’épouvante qu’est Robert R. McCammon au pi de sa popularité durant les Années 80 (avec une nouvelle adaptée par le showrunner Philip DeGuere) et le talentueux metteur en scène William Friedkin (L’Exorciste). l‘opus constitue une éloquente dénonciation des horreurs de la guerre et des traumatismes qu’elle cause chez les survivants. Un sujet également présent chez Serling, même si ici le Vietnam se substitue au Pacifique. Mais on avouera avoir été en particulier sensible à l’intensité du spectacle proposé.
Le scénario en huis clos développe en effet un ressenti de pur cauchemar, d’autant que la révélation des différents tenants et aboutissants de la situation s’avère aussi savamment progressive qu’anxiogène. Portée par un Friedkin au sommet de son art (quel contraste avec le décevant Tommy Lee Wallace de Little Boy Lost !) et par un budget manifestement au dessus du quotidien de la série, toute la séquence du déferlement final se découvre comme digne du cinéma. Pyrotechnie, photographie, marche inexorable des spectres… Le tout s’avère réellement saisissant. L’opus bascule alors totalement dans le registre de l’horreur, de même qu’il se démarque du récit à chute caractéristique de l’anthologie. Le seul vrai suspense demeure de savoir comment les civils épouvantés vont bien pouvoir survivre, ce qui s’effectue avec une astuce et une touche d’humanité bienvenues. Un grand épisode, où il n’y a que la Guerre.
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Re: Série "La Quatrième Dimension"
Alors que sa fille est dans un coma sans retour, un père se voit hanté par le fantôme d’une autre enfant. Celle-ci lui apparaît sur le toit d’un orphelinat récemment fermé et l’incite à emporter chez lui le lit qu’elle occupait. Le père finit par y coucher sa fille sur le point de mourir.
On apprécie que le récit sache se montrer ambivalent jusqu’au bout oscillant entre récit d’épouvante et contre de fées un tantinet macabre, entre possession et métempsychose, ou encore entre parasitisme et symbiose. Toutes les options sont possibles, d'autant que les amateurs de Supernatural reconnaîtront bon des caractéristiques des Esprits vengeurs installés de longue date par cette série, que cela soit leur mode de manifestation ou bien l’objet intime leur servant d’ancrage dans notre plan d’existence. Après tout le fantôme de la petite fille pourrit tout aussi bien être l’innocence incarnée (ou désincarnée) qu’un esprit se servant de la faiblesse psychologique du père pour se ménager une porte de retour.
Le procédé rend la chute réellement troublante mais ne va pas sans une certaine facilité consistant à ne jamais rien expliquer. On ne sait pas ce qu’il se passes, ni quelles sont les vraie motivations du père (à laquelle des deux enfants accorde-t-il une seconde chance, en réalité?), ni sur ce qui va se passer après l’évènement. L’angle religieux représenté par le personnage de la Nonne n’est pas non plus exploité au-delà de quelques clichés. Cela rajoute encore à la dimension frustrante de cet épisode, intéressant mais pas totalement abouti, bénéficiant heureusement d’une excellente distribution. Avec Sam et Dean, au moins la conclusion aurait été plus claire, d’ailleurs le lit est en bois.
Estuaire44- Empereur
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