Série "Alias"
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CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
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Re: Série "Alias"
denis a écrit:Bravo Patricks pour avoir bouclé une série de cinq saisons malgré un désintérêt dès la seconde. J'ai lu toutes les critiques et je partage ton avis. Je me suis arrêté vers le 30ème épisode sur 105 car continuer aurait eu le même effet pour moi qu'une cuillère d'huile de ricin quotidienne.
Invité- Invité
Re: Série "Alias"
Très honnêtement, je pense que Patricks aurait dû s'arrêter quand il s'est rendu compte que ça n'était pas sa tasse de thé, ou que le jeu des acteurs lui était insupportable (mais il faut voir la fausseté d'interprétation dans de vieilles séries TV ou de vieux films, ça fait parfois peur également). Et puis il ne faut pas confondre "jeu fade" et "jeu faux". On n'est pas dans du 'récité' façon Godard quand même.
C'est vrai qu'Alias - comme toutes les productions Abrams (d'ailleurs je dois avouer que je n'apprécie pas vraiment "Lost")- est un univers difficile à appréhender, un patchwork et mélange de genres saupoudrés de mythologie, qui irrite ou bien fascine, c'est ce qui en fait sa faiblesse en même temps que sa richesse. Mais au moins, on est prévenu.
Alias ne se revendique pas une série réaliste, ni d'être parfaite (les saisons sont inégales, et JJAbrams n'a pas eu la mainmise sur toute ses années d'existence), mais, quand on regarde une fiction, plus encore lorsque celle-ci est empreint d'un esprit fantastique, d'un côté "bd" , il faut laisser agir la part de suspension d'incrédulité, ne pas tout analyser, sinon à ce rythme, chaque fiction est bonne à jeter à la poubelle (vous avez vu les incohérences scénaristiques ponctuant "Skyfall", qui pourtant évolue dans un contexte "réaliste" ?.. Ou bien encore notre série chérie, où même mon épisode favori - Return of the cybernauts - est un festival de 'couacs'), et on entre alors dans la banalité du quotidien... Le cinéma, c'est aussi cette part de rêve, de naïveté, et cet effort d'indulgence.
C'est vrai qu'Alias - comme toutes les productions Abrams (d'ailleurs je dois avouer que je n'apprécie pas vraiment "Lost")- est un univers difficile à appréhender, un patchwork et mélange de genres saupoudrés de mythologie, qui irrite ou bien fascine, c'est ce qui en fait sa faiblesse en même temps que sa richesse. Mais au moins, on est prévenu.
Alias ne se revendique pas une série réaliste, ni d'être parfaite (les saisons sont inégales, et JJAbrams n'a pas eu la mainmise sur toute ses années d'existence), mais, quand on regarde une fiction, plus encore lorsque celle-ci est empreint d'un esprit fantastique, d'un côté "bd" , il faut laisser agir la part de suspension d'incrédulité, ne pas tout analyser, sinon à ce rythme, chaque fiction est bonne à jeter à la poubelle (vous avez vu les incohérences scénaristiques ponctuant "Skyfall", qui pourtant évolue dans un contexte "réaliste" ?.. Ou bien encore notre série chérie, où même mon épisode favori - Return of the cybernauts - est un festival de 'couacs'), et on entre alors dans la banalité du quotidien... Le cinéma, c'est aussi cette part de rêve, de naïveté, et cet effort d'indulgence.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Alias"
Patricks a eu le courage de continuer plutôt. Le Hors-série ne doit pas toujours être une suite d’ébahissement devant les séries. Patricks a commencé en trouvant la série intéressante, puis il a orienté ses commentaires en fonction de l’évolution de la série. C’est particulièrement intéressant car rare, même unique dans les chroniques.
Ce que tu remets en cause dans le fond, Séribibi, c’est l’analyse d’une série, mais c’est là toute la difficulté des personnes qui se sont lancées dans des écrits pour le site. Je t’encourage à en choisir une pour en écrire les chroniques ; tu pourras alors mesurer la difficulté de la tâche.
Ce que tu remets en cause dans le fond, Séribibi, c’est l’analyse d’une série, mais c’est là toute la difficulté des personnes qui se sont lancées dans des écrits pour le site. Je t’encourage à en choisir une pour en écrire les chroniques ; tu pourras alors mesurer la difficulté de la tâche.
Invité- Invité
Re: Série "Alias"
J'en ai bien conscience Denis. Je sais que ça doit être extrêmement compliqué et prendre énormément de temps (c'est pour ça que je ne m'y suis pas encore mis, et en plus à l'heure actuelle j'en serai bien incapable), et j'en félicite d'autant plus Patricks, surtout qu'il s'attaque parrallèlement à plusieurs séries (comme Estuaire ou Dear), il n'en a que plus de mérite. J'imagine aussi combien ça doit être quelque part usant de critiquer une série qui déçoit.
J'aurai beaucoup aimé m'attaquer à "Au-delà du réel" par exemple, ou au "Sixième sens", j'espère un jour avoir la force de le faire, je préfère attendre et être sûr, car je ne veux pas proposer pour m'arrêter en cours.
J'aurai beaucoup aimé m'attaquer à "Au-delà du réel" par exemple, ou au "Sixième sens", j'espère un jour avoir la force de le faire, je préfère attendre et être sûr, car je ne veux pas proposer pour m'arrêter en cours.
séribibi- Roi (Reine)
- Age : 58
Localisation : Mont de Marsan
Date d'inscription : 13/12/2007
Re: Série "Alias"
Le sixième sens, bonne idée, il n'y a que 25 épisodes. C'est vrai que ce n'est pas toujours passionnant 'd'arriver au bout'. Je suis en train de chroniquer la cinquième saison des Rues de San Francisco (8 sur 24 pour l'instant) et il y a plus de pommes gâtées que de Pink Lady !
Invité- Invité
1. Agent double (pilote)
Bon, je me jette à l'eau. Qu'il soit entendu que mes critiques n'ont pas vocation à "mépriser" le travail de Patricks, mais simplement de proposer un point de vue alternatif : celui du fan convaincu qui accepte de s'immerger dans l'univers fantasmagorique d'Alias. A nous deux, Patricks et moi défendons ainsi les deux points de vue possibles sur la série.
Taille des critiques : une page. Sauf pour les deux premiers épisodes, plus longues.
Réalisation : J.J.Abrams
Pour sa deuxième grande série, J.J.Abrams, qui sait bien qu’il faut scotcher le public à son écran dès les premières secondes, n’y va pas de main morte et débute in medias res par une scène où une jeune femme de choc se fait bastonner sévère par des gardes chinois pas vraiment sympathiques. La scène s’enchaîne aussitôt à… la fin d’un examen scolaire où la même jeune femme se dépêche de rendre sa copie ! Il faut avouer que comme début, difficile de trouver plus accrocheur !
Felicity, première expérience de série de J.J.Abrams, raconte le bouleversement de vie d’une jeune étudiante quand elle tombe amoureuse. Pour demeurer proche de l’élu de son cœur, et en attente de le séduire, elle modifie ses plans d’avenir, et le suit. Un changement de vie brutal, sur un coup de tête. Pour Alias, J.J.Abrams fait subir à son héroïne une expérience analogue, mais en beaucoup plus douloureux.
Alias est une série très riche, et Abrams a à cœur de nous présenter tous ses nombreux atouts dès le début. Mais cela implique de présenter une multitude de personnages, un nombre incroyable d’enjeux différents, et décrire dans le même temps l’énorme changement de vie que subit son héroïne, du choc initial à l’acceptation en passant par le déni et le chagrin. De plus, il raconte parallèlement une intrigue d’espionnage. Du coup, ce pilote tombe dans une certaine confusion, avec ruptures de ton trop contrastées, qui entâche sa réussite.
Cependant, Abrams est un réalisateur suffisamment adroit pour nous présenter rapidement et clairement tout ça. L’épisode alterne scènes d’espionnage (les plus intéressantes) avec les scènes « quotidiennes ». Le tout avec un montage brillant allant sans cesse de l’un à l’autre, donnant un grand dynamisme. Cette situation de double vie - qui durera jusqu’à la fin de la saison 2 - fait tout le charme de cette première ère d’Alias, de loin la plus réussie. On comprend immédiatement à qui on a affaire : la double personnalité d’une héroïne étudiante le jour/espionne de choc la nuit, un père glacial et peu sympathique, un chef impitoyable et machiavélique, un fiancé benêt (promptement évacué), une bonne copine, un bon copain secrètement attiré par l’héroïne, un inventeur génial mais assez concon, un dentiste qui arrache les dents sans vous faire payer, et surtout sans votre autorisation… bref, une galerie de portraits dont les clichés initiaux sont dépassés par leur originalité et leur mystère.
Rien à dire sur les scènes d’espionnage : on est immédiatement pris dans la tornade. Les infiltrations à la Mission : Impossible, les gadgets à la James Bond (homologue de Q inclus), les bastons chorégraphiées avec une vigueur trépidante, les rebondissements massifs (toutes les cartes de la situation initiale sont redistribuées non pas une mais carrément trois fois), le suspense et une musique agitée qui en baignent chaque moment. On trouve ce qui sera la marque de fabrique numéro 1 de la série : des rebondissements et de l’action au kilomètre. Là, on est pas déçus, ça oui ! Dans le rôle principal, Jennifer Garner est d’une solidité et d’une fougue implacables, et rend crédible ce personnage de femme fatale qui joue sur deux - bientôt trois - fronts différents qui ne doivent jamais se rencontrer. Une espionne idéale. Et sa beauté - voir sa tenue de soirée - est une plus-value non négligeable.
Carl Lumbly joue un partenaire de mission convaincant, tandis que Ron Rifkin esquisse avec réussite son personnage de salaud intégral, à ce jour un des méchants les plus mémorables que nous a offert la télévision. Kevin Weisman divise déjà : en inventeur de gadgets talentueux mais bêta, et aux digressions comiques interminables, il pourra autant irriter qu’amuser. Dans tous les cas, il cabotine avec délice dans ce rôle décalé. Une suite logique puisqu’il jouait déjà un crétin hors catégorie dans l’hilarant Je Souhaite des X-Files. Michael Vartan n’a pas grand-chose à jouer mais il paraît déjà bien fade. Victor Garber impressionne déjà par son jeu monolithique et cassant (le voir massacrer au téléphone le fiancé de sa fille est un grand moment d’humour) mais laisse voir dans le dernier tiers des fêlures insoupçonnées qui contredisent l’apparente absence d’amour envers Sydney.
Au niveau acteurs invités, Ric Young glace la moelle des os de chaque spectateur en dentiste sadique et sans émotions. Tandis qu’Edward Atterton joue très bien le fiancé bébête mais responsable (aux capacités de chant toutefois joyeusement atroces).
Côté vie publique, les personnages ne sont encore qu’ébauchés. Bradley Cooper et Merrin Dungey sont transparents (pour la deuxième ce sera malheureusement toujours le cas, malgré le talent indéniable de la comédienne). Et les scènes estudiantines sont loin d’être intéressantes. Bien sûr, il faut montrer ce pan de vie-là, mais elles sentent trop le Dawson (la justesse psychologique en moins) pour qu’on les supporte plus d’une minute. De plus, toute la partie « deuil » de Sydney est beaucoup trop longue, et s’enlise dans la guimauve. Dans l’ensemble, les ruptures de ton et de tempo sont encore maladroites mais seront améliorées par la suite.
Et puis, comme il y’a deux Sydney, il y’a deux Jennifer Garner : l’une idéale dans la partie « action », l’autre beaucoup plus limitée dans la partie « émotion ». Car hélas, Garner est une comédienne restreinte, qui sortie de l’habit d’espionne, peut se montrer décevante. Sa réaction devant le cadavre de Danny est par exemple surjouée. Bon, elle n’est pas mauvaise, loin de là, mais on pouvait attendre bien mieux.
Le plus gros défaut de ce pilote est une véritable pollution sonore : des chansons envahissantes (où s’ajoutent quelques tics de caméra franchement tape-à-l’œil) vraiment gonflantes. Tare dont la série ne se débarrassera jamais vraiment. Elles ont au moins le mérite de mettre en valeur la qualité des musiques originales de Michael Giacchino, très inspiré pour cette série.
En bref, Truth be told est un très bon pilote, porté par un scénario à l’architecture admirable, aux nombreux rebondissements, une réalisation fastueuse, et un casting très investi. Mais trop ambitieux dans son déroulement, il sombre parfois dans la surcharge - y compris musicale. Mais maintenant que l’exposition est terminée, la série va enfin démarrer, et ne va plus vous lâcher une seule seconde. Alors prenez votre respiration, et embarquez-vous dans la folle aventure d’Alias !
Taille des critiques : une page. Sauf pour les deux premiers épisodes, plus longues.
1.01 Agent double (Truth be told) :
Scénario : J.J.AbramsRéalisation : J.J.Abrams
Pour sa deuxième grande série, J.J.Abrams, qui sait bien qu’il faut scotcher le public à son écran dès les premières secondes, n’y va pas de main morte et débute in medias res par une scène où une jeune femme de choc se fait bastonner sévère par des gardes chinois pas vraiment sympathiques. La scène s’enchaîne aussitôt à… la fin d’un examen scolaire où la même jeune femme se dépêche de rendre sa copie ! Il faut avouer que comme début, difficile de trouver plus accrocheur !
Felicity, première expérience de série de J.J.Abrams, raconte le bouleversement de vie d’une jeune étudiante quand elle tombe amoureuse. Pour demeurer proche de l’élu de son cœur, et en attente de le séduire, elle modifie ses plans d’avenir, et le suit. Un changement de vie brutal, sur un coup de tête. Pour Alias, J.J.Abrams fait subir à son héroïne une expérience analogue, mais en beaucoup plus douloureux.
Alias est une série très riche, et Abrams a à cœur de nous présenter tous ses nombreux atouts dès le début. Mais cela implique de présenter une multitude de personnages, un nombre incroyable d’enjeux différents, et décrire dans le même temps l’énorme changement de vie que subit son héroïne, du choc initial à l’acceptation en passant par le déni et le chagrin. De plus, il raconte parallèlement une intrigue d’espionnage. Du coup, ce pilote tombe dans une certaine confusion, avec ruptures de ton trop contrastées, qui entâche sa réussite.
Cependant, Abrams est un réalisateur suffisamment adroit pour nous présenter rapidement et clairement tout ça. L’épisode alterne scènes d’espionnage (les plus intéressantes) avec les scènes « quotidiennes ». Le tout avec un montage brillant allant sans cesse de l’un à l’autre, donnant un grand dynamisme. Cette situation de double vie - qui durera jusqu’à la fin de la saison 2 - fait tout le charme de cette première ère d’Alias, de loin la plus réussie. On comprend immédiatement à qui on a affaire : la double personnalité d’une héroïne étudiante le jour/espionne de choc la nuit, un père glacial et peu sympathique, un chef impitoyable et machiavélique, un fiancé benêt (promptement évacué), une bonne copine, un bon copain secrètement attiré par l’héroïne, un inventeur génial mais assez concon, un dentiste qui arrache les dents sans vous faire payer, et surtout sans votre autorisation… bref, une galerie de portraits dont les clichés initiaux sont dépassés par leur originalité et leur mystère.
Rien à dire sur les scènes d’espionnage : on est immédiatement pris dans la tornade. Les infiltrations à la Mission : Impossible, les gadgets à la James Bond (homologue de Q inclus), les bastons chorégraphiées avec une vigueur trépidante, les rebondissements massifs (toutes les cartes de la situation initiale sont redistribuées non pas une mais carrément trois fois), le suspense et une musique agitée qui en baignent chaque moment. On trouve ce qui sera la marque de fabrique numéro 1 de la série : des rebondissements et de l’action au kilomètre. Là, on est pas déçus, ça oui ! Dans le rôle principal, Jennifer Garner est d’une solidité et d’une fougue implacables, et rend crédible ce personnage de femme fatale qui joue sur deux - bientôt trois - fronts différents qui ne doivent jamais se rencontrer. Une espionne idéale. Et sa beauté - voir sa tenue de soirée - est une plus-value non négligeable.
Carl Lumbly joue un partenaire de mission convaincant, tandis que Ron Rifkin esquisse avec réussite son personnage de salaud intégral, à ce jour un des méchants les plus mémorables que nous a offert la télévision. Kevin Weisman divise déjà : en inventeur de gadgets talentueux mais bêta, et aux digressions comiques interminables, il pourra autant irriter qu’amuser. Dans tous les cas, il cabotine avec délice dans ce rôle décalé. Une suite logique puisqu’il jouait déjà un crétin hors catégorie dans l’hilarant Je Souhaite des X-Files. Michael Vartan n’a pas grand-chose à jouer mais il paraît déjà bien fade. Victor Garber impressionne déjà par son jeu monolithique et cassant (le voir massacrer au téléphone le fiancé de sa fille est un grand moment d’humour) mais laisse voir dans le dernier tiers des fêlures insoupçonnées qui contredisent l’apparente absence d’amour envers Sydney.
Au niveau acteurs invités, Ric Young glace la moelle des os de chaque spectateur en dentiste sadique et sans émotions. Tandis qu’Edward Atterton joue très bien le fiancé bébête mais responsable (aux capacités de chant toutefois joyeusement atroces).
Côté vie publique, les personnages ne sont encore qu’ébauchés. Bradley Cooper et Merrin Dungey sont transparents (pour la deuxième ce sera malheureusement toujours le cas, malgré le talent indéniable de la comédienne). Et les scènes estudiantines sont loin d’être intéressantes. Bien sûr, il faut montrer ce pan de vie-là, mais elles sentent trop le Dawson (la justesse psychologique en moins) pour qu’on les supporte plus d’une minute. De plus, toute la partie « deuil » de Sydney est beaucoup trop longue, et s’enlise dans la guimauve. Dans l’ensemble, les ruptures de ton et de tempo sont encore maladroites mais seront améliorées par la suite.
Et puis, comme il y’a deux Sydney, il y’a deux Jennifer Garner : l’une idéale dans la partie « action », l’autre beaucoup plus limitée dans la partie « émotion ». Car hélas, Garner est une comédienne restreinte, qui sortie de l’habit d’espionne, peut se montrer décevante. Sa réaction devant le cadavre de Danny est par exemple surjouée. Bon, elle n’est pas mauvaise, loin de là, mais on pouvait attendre bien mieux.
Le plus gros défaut de ce pilote est une véritable pollution sonore : des chansons envahissantes (où s’ajoutent quelques tics de caméra franchement tape-à-l’œil) vraiment gonflantes. Tare dont la série ne se débarrassera jamais vraiment. Elles ont au moins le mérite de mettre en valeur la qualité des musiques originales de Michael Giacchino, très inspiré pour cette série.
En bref, Truth be told est un très bon pilote, porté par un scénario à l’architecture admirable, aux nombreux rebondissements, une réalisation fastueuse, et un casting très investi. Mais trop ambitieux dans son déroulement, il sombre parfois dans la surcharge - y compris musicale. Mais maintenant que l’exposition est terminée, la série va enfin démarrer, et ne va plus vous lâcher une seule seconde. Alors prenez votre respiration, et embarquez-vous dans la folle aventure d’Alias !
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Alias"
Très bonne critique Dear !
J'ai aime bien que le côté bigger than life des aventures de Syd soit impulsé dès le pilote et que celui-ci arrive à placer plein d'informations sans trop de casse (je crois que la Sphère de Rambaldi est déjà évoquée, même si pas encore citée, où je me trompe ?). Le pilote est bon par son introduction littérale de l'univers d'Alias, mais par ce qu'il indique déjà en arrière fond sur les qualités (Syd, l'action à fond les manettes, le complotisme délirant (la série a de très bonnes critiques dans le Lone Gunman), méchants first class, un fil rouge mêlant espionnite et fantastique) et ses défauts (des seconds rôles sans épaisseur, n'existant que dans leur rapport à l'héroïne, contrairement au gang de Buffy, une fascination pour le high tech qui sature l'écran, et le pendant "normal" de la vie de Syd faisant très série sentimentale au premier degré, contrairement à la Tueuse de Sunnydale, là aussi). Un excellent pilote, très révélateur.
Estuaire44- Empereur
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Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "Alias"
Je suis d'accord avec toi, E44 : tous les qualités et les défauts de la série sont présents dans le pilote. Pour le conspirationnisme aigu, et la parano ambiante, je trouve que J.J.Abrams s'est sacrément inspiré d'X-Files (au point de faire plus tard son X-Files à lui : Fringe), d'autant que Julian Sark, dans sa manie de tromper ses employés, me fait beaucoup penser à Alex Krycek, et que Rambaldi sert de Mythologie.
Oui, la sphère de Rambaldi est évoquée quand Sydney vole un prototype de l'appareil qui contient la sphère rouge. J.J.Abrams lui-même a dit qu'il avait déjà la Mythologie en tête lors du pilote.
Oui, la sphère de Rambaldi est évoquée quand Sydney vole un prototype de l'appareil qui contient la sphère rouge. J.J.Abrams lui-même a dit qu'il avait déjà la Mythologie en tête lors du pilote.
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
2. Opération tonnerre six
1.02 Opération tonnerre six (So, it begins…) :
Scénario : J.J.Abrams
Réalisation : Ken Olin
Résumé (par Patricks) : Durant la guerre froide, les soviétiques ont caché une bombe nucléaire dans un cimetière en Virginie. En mission à Paris, puis à Moscou, Sydney Bristow doit empêcher l’achat de cette bombe dont la localisation se trouve sur deux disquettes par le soudanais Ineni Hassan. Marcus Dixon prend l’identité d’Hassan pour empêcher la transaction. Tout en livrant l’information à la vraie CIA, Sydney permet au SD6 de récupérer la bombe, mais cette organisation la vend à Hassan au Caire. En voulant la récupérer, elle désamorce l’engin mais se retrouve avec un révolver sur la tempe.
La série commence véritablement à partir de cet épisode. Nous sommes immergés dans les premiers jours de Sydney au sein de sa nouvelle vie d’agent double. Autant dire que c’est le baptême du feu ! Cependant, Abrams doit encore se fendre d’un quart d’heure de mise au point des nouveaux enjeux de l’héroïne : loi du silence encore plus exigeante, collaboration avec un paternel froid et autoritaire, danger multiplié par deux, véritable entrée en scène de Michael Vaughn… D’où un rythme d’abord assez lent qui dès le deuxième tiers, s’accélère brutalement. On sent qu’Abrams est vraiment impatient de démarrer la machine. Et une fois ce prélude fini, on peut se dire : Donc, ça commence ! (titre original de l’épisode, et également titre d’un épisode de Lost. Chez Bad Robot, le hasard n’existe pas !).
Ce grand prologue est par ailleurs précédé d’une introduction trépidante où Sydney se prend pour James Bond : en trois minutes, elle vole des documents, court à toute vitesse, bastonne trois-quatre méchants, dégaine ses gadgets, glisse le long d’un câble d’ascenseur… le tout sans une égratignure.
Cette portion de mission soulève déjà beaucoup de choses : en particulier, un parti pris anti-réaliste résolument assumé. Si les péripéties sont crédibles, leur accumulation, et le tempo effréné, nous donnent déjà une clé de lecture de la série : Alias est une série fantasmagorique. Une série où les codes de l’espionnage se voient poussés au-delà de toute limite, la rendant presque irréelle. C’est une immersion dans un univers dangereux, paranoïaque, sans pitié… mais tellement plus palpitant et excitant que le quotidien. Le spectateur subissant la routine journalière vivant par procuration le frisson de l’aventure, Abrams donne ainsi corps à la raison d’être du Divertissement : une fuite d’un réel banal, représenté métaphoriquement ici par les meilleurs amis de Sydney, à la vie routinière.
La mission à Moscou s’inscrit dans un registre analogue : gadgets à rendre un Q jaloux, l’espionne femme fatale - la robe bleu électrique de Sydney est certainement son costume le plus spectaculaire - échange de documents en deux minutes chrono, violence des bagarres… on admire aussi les engrenages implacables déclenchés par Sydney qui se retrouve bientôt à genoux sur une arme nucléaire active ! Vous n’y croyez pas ? Welcome in Alias, la série prête à tout pour vous surprendre et vous ficher la frousse ! Cela est d’autant plus remarquable que tous les sujets de missions ne sont que des McGuffin : le spectateur se fout de la récupération d’une disquette, d’une arme, d’un document, etc. du moment que nos héros doivent plonger dans la mélasse et essayer de s’en extirper tous seuls. Sur ce point, la série ne décevra jamais, et surtout pas dans ce premier vrai épisode énergique et au suspense omniprésent.
La grandeur immense de l’ennemi à abattre : un SD6 tentaculaire que même Sydney n’imaginait pas, renforce cette idée de croisade plus ou moins solitaire de héros luttant contre un ennemi sans nombre. L’aventure est au rendez-vous !
Alias confirme une promesse du pilote : des méchants d’anthologie, souvent même plus intéressants que nos héros. Ineni Hassan (effrayant Aharon Ipalé) marque les esprits en une minute par sa gâchette facile et ses colères froides, et le duo de russes cerveau décontracté/flingueur beaucoup moins décontracté, a de l’impact.
Les personnages deviennent plus intéressants : Will Tippin et son charme de jeune premier, fait montre d’une solide fidélité à son amie. Par contre, il est étonnant de le voir refuser les avances de Jenny (Sarah Shahi), sa jolie collaboratrice. En début de carrière, et déjà bourreau des cœurs, notre Bradley ! Marshall montre qu’il est autre chose qu’un amuseur en donnant un sérieux coup de main à Sydney. Mais le mystère demeure autour d’Arvin Sloane, couvant encore son machiavélisme débordant, et des lourds secrets qu’on devine sous le saisissant monolithisme de Jack Bristow.
RAS en revanche du côté de la transparente Francie et son petit ami Charlie, qui a déjà en poche son billet pour Mandyville. Jennifer Garner s’affirme comme interprète intelligent d’un agent double efficace et batailleur - sa première scène avec Vaughn est riche en interruptions et répliques claquantes - mais reste toujours limitée dans l’émotion (heureusement, ça passe vite). Michael Vartan est d’une fadeur innommable, mais patientons, il s’améliorera (un peu) par la suite.
L’épisode se finit par un cliffhanger, marque de fabrique pour presque tous les épisodes de cette saison. Une efficacité énorme dont on regrettera la disparition progrssive dans les saisons suivantes. Bref, un excellent épisode post-pilote, scénarisé avec adresse, et que Ken Olin, le réalisateur le plus prolifique de la série, s’approprie totalement par une caméra sans cesse en mouvement. Action !!!!!!
N.B : J.J.Abrams accomplit dans cet épisode son unique « apparition » au sein de la série. Il est la voix qui, au téléphone, dit à Sydney « Joey’s pizza ? ».
Dearesttara- Roi (Reine)
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Date d'inscription : 08/02/2010
3. Meilleures ennemies
1.03 Meilleures ennemies (Parity) :
Scénario : Alex Kurtzman, Roberto Orci, et J.J.Abrams (non crédité)Réalisation : Mikael Salomon
Résumé (par Patricks) : Ayant réchappé de sa mission au Caire, Sydney Bristow doit récupérer à Madrid le code numérique d’un savant visionnaire, Milo Rambaldi, (1444-1496). Mais un agent russe, Anna Espinosa, que Sydney a jadis affrontée, est aussi sur l’affaire. Michael Vaughn digère mal de ne plus s’occuper de Sydney au sein de la CIA. Pendant ce temps, Will Tippin continue l’enquête sur l’assassinat de Danny et pense avoir trouvé une piste avec les radars qui pourraient avoir filmé le meurtrier.
Episode fondamental pour le fan. Parity met en place la « Mythologie » de la série. Prenant exemple sur les X-Files et le complot extraterrestre, J.J.Abrams ébauche ce fil rouge qui durera jusqu’à l’ultime épisode. A l’espionnage, il ajoute à Alias son domaine de prédilection : la SF/Fantastique. Et il faut avouer que la quête des artefacts de Rambaldi, inventeur prophète du XVe siècle, qui avait des siècles d’avance sur son temps, se révelera hautement passionnante.
L’épisode introduit également une des meilleures (mais trop rare) méchantes de la série : Anna Espinosa, interprétée par la sculpturale Gina Torres. Son charme cubain, sa stature imposante, ses airs effrontés, son regard mielleux… tout contribue à rendre cette Bad Girl une adversaire taillée sur mesure pour Sydney Bristow. Les multiples pistes du pilote sont chacune creusées finement, et le cliffhanger est un modèle du genre. Si vous avez envie de pousser un cri de rage à la fin, c’est compréhensible !
On a souvent reproché au duo Orci-Kurtzman d’avoir écrit pour le cinéma des scénarios sans subtilité, dépourvus de psychologie. Sans doute retient-on trop d’eux leur funeste collaboration avec le bourrin Michael Bay (The Island, et Transformers I et II) et oublie-t-on leur sens du rythme. Ce duo sait enchaîner l’action avec justesse et énergie. Dans une série comme Alias qui ne s’embarrasse pas de réalisme, leurs qualités ont donc tout à s’exprimer, et ils signeront souvent de brillants épisodes.
Ils le montrent dans cet épisode. On est tout de suite fasciné par Milo Rambaldi, précurseur entre autres du transistor, du téléphone portable, du langage informatique…(!) A cette teinte SF, répond une mission bien terrestre, mais dont l’intérêt est décuplé par la présence de ce formidable adversaire qu’est Anna Espinosa. Il faut la voir adresser un clin d’œil glaçant à Sydney avant leur duel, et ses airs souriants dont la fausseté donne le frisson. La course à mille à l’heure entre les deux rivales pour le contrôle de la mallette convoitée est vraiment haletante.
Orci et Kurtzman ne négligent aucun des multiples mystères de la série alors qu’ils ne disposent que de 42 minutes. Une prouesse de concision - la plus haute qualité pour un scénariste comme disait Pierre Bost - à saluer. L’affaire de la mort de la mère de Sydney pue la machination à plein nez. Jack se montre dur, repoussant chaque fois sa fille lorsqu’elle lui pose des questions. Victor Garber impressionne en père indigne (parait-il). Will commence à fouiller la m erde sur l’affaire Danny, bon courage ! Côté sentimental, Ken Olin, le réalisateur n°1 de la série, a avoué qu’au début de la série, l’équipe ne savait pas vers qui devait se tourner Sydney : Vaughn ou Tippin ? Aussi ne sera-t-on pas étonné que Sydney et Will aient un « moment d’égarement ».
A la différence de Bradley Cooper, Michael Vartan est inintéressant : personnage trop transparent et à affection envers sa protégée un peu trop appuyée. Mais ce n’est rien à côté d’Eric Weiss, rôle crée uniquement pour donner du travail à Greg Grunberg, un des meilleurs amis d’Abrams. Il n’aura jamais une quelconque utilité. Pour le coup, on aurait presque aimé que le remplaçant temporaire de Vaughn restât, c’est dire !
Les scènes de « calme » avec Sydney et ses amis rayonnent de bonne humeur et d’euphorie entre deux dangers mortels. Dans les deux cas, la réalisation de Mikael Salomon, et la musique de Michael Giacchino sont au diapason. Jennifer Garner est désormais de plain-pied dans son personnage, qu’elle mène avec panache !
La scène finale voit Anna et Sydney contraintes de faire équipe. Les diaboliques scénaristes imaginent ainsi un cliffhanger absolument génial qui termine l’épisode en pleine tension.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
4. Coeur brisé
1.04 Cœur brisé (A broken heart) :
Scénario : Vanessa TaylorRéalisation : Harry Winer
Résumé (par Patricks) : Sydney essaie de se rapprocher de son père et l’invite à dîner, tandis que Francie accuse son petit ami Charlie de la tromper. Trois destinations pour l’agent Sydney dans cet épisode : dans une église espagnole à Malaga, pour récupérer un artefact de 500 ans, au Maroc pour contrer un terroriste franco-libanais, et à Sao Paulo pour sauver un prix Edgar de la paix.
Pour une de ses premières expériences d’auteur, Vanessa Taylor - qui ne fait pas partie de la « bande à Abrams » - montre sa capacité à s’intégrer à n’importe quelle série. Après l’espionnage, elle fera autant merveille dans la « psycho-sexualité » (la brillante mais trop méconnue Tell me you love me) et dans la fantasy épique (Game of Thrones). Son esprit caméléon se montre apte à assurer tous les côtés de la série. Elle est bien soutenue par la mise en scène calculée d’Harry Winer.
La série est désormais lancée, chacun a son rôle : Sydney et Dixon sont les agents de terrain, Will est le lien entre les deux vies de Sydney car s’intéressant sans le savoir à la vie « cachée » de son amie, Sloane est l’effacé chef des opérations (il n’a pas encore l’importance qu’il aura par la suite), Vaughn est le supérieur qui commence à dépasser la stricte relation professionnelle, Marshall est la caution comique, Fran la bonne copine, et Jack le parent antipathique au passé qu’on devine bien chargé. La Mythologie Rambaldi commence à être exploitée, mais l’âme de la série demeure dans ses missions loners qui s’y déroulent en parallèle. La série n’hésitera pas à faire de longues pauses sur Rambaldi avant de le reprendre plus loin.
Côté missions, rien à dire, on apprécie le peps de l’héroïne aux multiples déguisements qui court à droite à gauche, se fait repérer par un colosse brutal, rampe dans les conduits… L’ingénieuse Taylor se sert des figures obligées de l’espionnage autant de moyen (scotcher le spectateur sur l’écran) que de but : elles contribuent une à une à provoquer un burn out chez Sydney en fin d’épisode. La mission en Egypte avec une écoute secrète qui tourne au vinaigre a son lot de suspense, de corps-à-corps, et de tragédie. Sa relation déjà plus trouble avec son supérieur, alors qu’elle ne connait pas ses sentiments pour son ami journaliste la stressent davantage. La « trahison affective » du père qui laisse seule sa fifille, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : elle craque devant Vaughn dont on sent la gène à être plus proche qu’il le croyait d’une femme dont on sent son attirance. Légère amélioration du jeu des deux acteurs à cette occasion, même si Garner n’a pas le talent d’une Gillian Anderson. Sa fougue continue à nous enthousiasmer.
Et cette fougue est particulièrement visible dans les combats. Celui l’opposant à cette chère Anna - dans une église ! - vaut son pesant d’or. La victoire qu’elle remporte fait certes plaisir, mais le sourire moqueur d’Anna montre que cette dernière n’a pas dit son dernier mot ! On en tremble déjà.
Côté comédie, Marshall et surtout Will ici assurent, notamment en obligeant Jenny à accepter un rencard avec son informateur pour qu’il ait une info ! Bradley Cooper a une présence fantastique, et la comparaison avec un Michael Vartan encore engoncé dans le rôle du supérieur beau gosse est terrible pour ce dernier.
Côté soap, Merrin Dungey limite les clichés par un étonnant jeu plein de conviction. Les dialogues sonnent juste et compensent l’intrigue éculée sur son couple.
Le problème majeur de cet épisode est une trop grande place donnée à la « vie publique de son héroïne », tellement moins palpitante que quand elle travaille.
Pour le spectaculaire, c’est le plan machiavélique d’un méchant qui s’en charge, ce dernier kidnappant un délégué de paix pour lui implanter 150 kg de TNT dans le corps ! Cependant, c’est bien là le seul point intéressant de cette mission qui pour le moment ne « décolle » pas ; d’ailleurs, le cliffhanger se montre considérablement moins relevé que le précédent. Un bon épisode dans l’ensemble, mais moins tonique.
IS : Laura Bristow, la mère de Sydney, apparaît pour la première fois dans cet épisode quand Jack se souvient d’elle lors du test psychologique. Comme les auteurs ignoraient encore qu’elle prendrait davantage d’importance par la suite, ils n’accordèrent pas d’attention à son interprète. Il n’est donc pas étonnant que Laura ait eu 4 visages différents. Elle a ici les traits d’Arabella Holzbog, comme dans les épisodes Véritable identité, Jeux dangereux - 1re partie, et Questions-réponses (sous forme de médaillon et de photographie). Elle sera plus tard incarnée par Natacha Pavlovich dans Face cachée sur la vidéo de mauvaise qualité détenue par la CIA, puis par April Webster - en ombre chinoise - dans Danger immédiat. Ce n’est qu’à partir de la saison 2 qu’elle trouvera son interprète définitive en la personne de Lena Olin.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dernière édition par Dearesttara le Mer 2 Oct 2013 - 22:28, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Alias"
Ce genre de truc c'est quand même totalement incohérent : utiliser 4 figures différentes pour un seul personnage, et tout ça dans la même saison, avant de recruter à nouveau une autre actrice (régulière cette fois-ci) dans la saison suivante.
séribibi- Roi (Reine)
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Re: Série "Alias"
Méthode Abrams : on improvise épisode par épisode. Je pense qu'à l'époque, la mère de Sydney devait vraiment rester six pieds sous terre (façon de parler), donc on a pris la première figurante venue pour les photos. Q and A est l'épisode à partir duquel la série annonce qu'elle est toujours vivante. Comme Arabella Holzbog donnait ses traits à une Irina jeune (20 ans avant le début de la série), elle ne pouvait pas incarner l'Irina d'aujourd'hui, tout comme Natacha Pavlovich, qui joue une Irina datant de 1981. Abrams a donc cherché une nouvelle actrice, mais au moment d'Almost thirty years, ils n'avaient trouvé personne. Du coup, le temps de trouver, Abrams a demandé à sa directrice de casting, April Webster - dont c'est le seul "rôle", de faire l'ombre chinoise des derniers plans. Ensuite, Lena Olin est arrivée.
En fait, qu'Irina ait eu quatre visages différents, est finalement tout à fait crédible !
En fait, qu'Irina ait eu quatre visages différents, est finalement tout à fait crédible !
Dearesttara- Roi (Reine)
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5. Copie conforme
1.05 Copie conforme (Doppelgänger) :
Scénario : Daniel Arkin
Réalisation : Ken Olin
Résumé (par Patricks) : Sydney Bristow et Dixon réussissent à ôter lors d’une fuite en ambulance l’explosif inséré dans le corps du prix Edgar de la paix. Et à envoyer la bombe sur ceux qui l’y ont mise. Puis, le SD6 confie une nouvelle mission : faire échapper de Berlin un savant du nom de Schiller. Ce dernier connait le lieu où se trouve une usine ultra-secrète avec un virus qu’il a créé. Mais le vrai Schiller se retrouve avec Michael Vaughn à la CIA, tandis qu’un agent de cette organisation leurre Sloane. Sydney réalise aussi que l’enquête que mène Will Tippin sur la mort de Danny le met en danger. Francie est également, pour d’autres raisons, contre cette enquête qui ne ramènera pas le fiancé de son amie. Alvin Sloane suite à la mission de Berlin commence à avoir des soupçons sur Sydney. Dixon la prévient.
Le tempo de la série était déjà bien enlevé, mais là, le métronome monte encore de plusieurs crans ! Tant le scénario au rythme fulgurant de Daniel Arkin que la mise en scène ad hoc de Ken Olin et le montage vif de Mary Jo Markey font des merveilles.
Les premières minutes de l’épisode sont une dynamite de suspense urgent. Il y’a d’abord une bataille contre le colosse de l’épisode précédent. Mais la suite repose sur un moteur d’action trépidant qui sera repris (en étant inversé) par Luc Besson et Robert Marc Kamen dans Le Transporteur 3. Sydney conduit à toute vitesse une ambulance pendant que Dixon tente d’extraire la bombe. Mais si la voiture des poursuivants se rapproche trop : Boum, plus d’ambulance !
Pas le temps de respirer, on passe à la mission suivante : exfiltration d’un scientifique allemand prêt à collaborer avec le SD6. Là où ça se complique, c’est que Sydney doit échanger la cible avec un agent de la CIA pour duper le SD6 avec Dixon dans les parages. Autant dire que c’est une nouvelle mission à haut risque pour Sydney et ses gadgets - l’ingéniosité de Marshall semble sans limites. Jennifer Garner confirme son aisance dans ce rôle très physique. Arkin de plus nous leurre en nous faisant croire que tout se passe bien, la contre-mission de Sydney se déroule sans aucun accroc. Sauf que nous sommes à peine dans un sentiment de sécurité qu’éclate un rebondissement terrible. Dans Alias, les auteurs ont le sens de la surprise foudroyante ! Voilà donc notre faux scientifique et Sydney elle-même en danger mortel ! Un suspense s’achève à peine qu’un autre prend le relais : ça, c’est le made in Alias.
Les clichés de l’exfiltration et de l’agent double menacé sont revisités par le fait que les sauveurs de la situation soient… un autre agent double et un « gentil » pas pressé de collaborer, ce qui donne un piquant tout particulier ! Sloane prend plus d’ampleur par son intelligence et ses soupçons ; Ron Rifkin respire la menace par tous les pores. Le plan très malin de Vaughn, visant à la destruction du SD6, semble marcher, mais toute médaille a son revers, et nos héros l’apprendront dès l’épisode suivant !
Ce qui fait aussi la réussite de cet épisode est la moindre importance consacrée à Fran. Elle louvoie un peu avant d’être convaincue par Will de donner une nouvelle chance à Charlie. La fête d’Halloween permet de contempler Jennifer Garner en princesse de conte de fées, tenue qui contraste avec les nouvelles qu’elle apprend ! Un nouveau mystère s’ajoute à la cohorte déjà bien bourrée : la loyauté de Jack Bristow mise en doute ; il aurait été espionné par le FBI ! Tant de mystères, peu de réponses, on se croirait déjà dans Lost ! Jack est au centre d’une scène prenante où on le voit en « déliateur de langues », activité dans laquelle il semble être un expert ! Brrr…
Élargissement du front Tippin. Alors que nous savons que Kate Jones est un alias (sans jeu de mots) de Sydney, nous apprenons qu’il existe réellement une Kate Jones qui connaissait intimement Danny !!! Cet imbroglio monstrueux plonge le spectateur déjà bien secoué dans un mystère de plus. Le jeu énigmatique de la belle Lori Heuring - armée d’une solide bombe lacrymogène, la scène la plus drôle de l’épisode - est à noter, tout comme la révélation stupéfiante de Will pendant leur rendez-vous. Par accentuer la tension, Arkin ne cesse d’alterner cette rencontre à la 3e mission de Sydney ; tout cela provoque un torrent d’adrénaline chez le spectateur électrisé. Doppelgänger est l’essence d’un épisode parfait d’Alias : un tourbillon d’action, de mystères, de suspense, d’histoires qui s’emmêlent dans un tempo infernal !
Ah, n’oublions pas le cliffhanger. Arkin ose décidément tout, y compris une chute finale 100% tragique, que rien ne laissait présager. Ce coup du destin est le premier vrai échec de Sydney, même si elle n’a sincèrement rien à se reprocher. Le plan final sur ses yeux horrifiés conclut en feu d’artifice ce magistral épisode.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dernière édition par Dearesttara le Mer 2 Oct 2013 - 22:27, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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6. Véritable identité
1.06 Véritable identité (Reckoning) :
Scénario : Jesse AlexanderRéalisation : Daniel Attias
Résumé (par Patricks) : Bouleversée par la mort des quatre agents de la CIA dans l’usine, Sydney Bristow voudrait avouer la vérité à Dixon. Vaughn l’en dissuade. Sydney découvre une nouvelle thèse sur le décès de sa mère. Sa mère serait morte parce que le FBI surveillait son père. Les choses s’arrangent entre Francie et Charlie : son secret est qu’il veut devenir chanteur ! Le SD6 découvre qu’il a été piraté. Pour trouver qui en est à l’origine, Sydney doit se faire interner dans une clinique psychiatrique en Roumanie.
Reckoning est une réponse plus calme au déferlement du précédent épisode. Culpabilité de Sydney, résolution inattendue de la crise Fran-Charlie, mur du silence de Jack, Vaughn se souvenant de la mort de son père… sont au menu. L’action est donc moins de rigueur. Mais là où le scénario de Jesse Alexander pêche, c’est qu’il la remplace par une tension somme toute assez faible, qui attend la 30e minute pour passer à la puissance 100. L’épisode reprend alors des couleurs grâce à une menace mortelle qui plane soudainement sur la tête de notre chère Sydney, et une mission qui s’annonce déjà comme une des plus mémorables de la saison.
L’épisode se penche sur les pensées intérieures de Sydney. Ce manque d’action n’est pas compensé par une recherche psychologique approfondie du personnage. Les dialogues s’engoncent dans le conventionnel, et ne donnent qu’une idée lâche de sa confusion. Le jeu encore trop faux de Michael Vartan rend la scène du golf tout à fait inintéressante, mais petit à petit les auteurs sèment quelques graines qui pousseront en temps voulu - Will Vaughn sera le sujet d’un bref arc dans la saison 4. Regain d’énergie quand Sydney se déguise en starlette bling-bling pour récupérer un McGuffin très sophistiqué : un décrypteur de codes secrets basés non sur un algorithme mathématique mais sur un ADN de personne - morte de surcroît ! Garner est mémorable, mais Lumbly en amateur d’art condescendant vaut aussi le détour. On apprécie une scène très Hitchcockienne où un garde met un temps infini à déverrouiller une porte alors que Sydney est juchée… sur des tuyaux brûlants !
Le volet Fran gagne en intérêt. Son fiancé a été surpris en compagnie d’une autre femme. En fait, la réalité est beaucoup moins scabreuse. On s’amuse de l’inversion de sa situation par rapport à Sydney qui elle, cache sous des dehors respectables une activité pas innocente ; tout comme le fait que dans Alias, tout le monde décidément cache quelque chose ! La scène du bar - avec une Merrin Dungey incroyablement sexy - est un moment de pur bonheur, rarissime dans l’ambiance tourmentée de la série. Evan Dexter Parke (Charlie) est convaincant dans cette séquence.
Alors que l’enquête semblait avancer piano ma sano, Alexander stoppe net l’enthousiasme de Will qui commence à se heurter à des murs invisibles. Insensible aux charmes de la languissante Jenny (quel crime !), il doit faire face à un événement inattendu concernant Kate Jones. Bradley Cooper étincelle toujours, on aurait souhaité que son rôle soit agrandi. Le silence oppressant de Jack qui refuse de parler de la mère de Sydney à cette dernière, provoquant une flambée de colère, est une autre bonne idée : entre ces deux-là, l’orage va mettre longtemps à se dissiper.
C’est la fin de l’épisode qui est la plus réussie : d’une manière inattendue, la belle idée de Vaughn se transforme en piège pour les Bristow : Sloane sait désormais qu’il y’a une taupe. Le talent de Ron Rifkin est saisissant dans cette scène, on tremble vraiment pour nos héros lors de son coup de fil plein de menaces et de haine.
L’immersion criante de réalisme dans un asile de fous où se trouve un patient que Sydney doit contacter est le clou de l’épisode. La photographie mortuaire de Michael Bonvillain, alliée à des décors étouffants produisent un effet anxiogène tenace. La composition de folle de Jennifer Garner est certainement une de ses meilleures prestations. Mais les autres dégénérés ne sont pas mal non plus, Shepard en tête ; on se croirait parfois dans Vol au-dessus d’un nid de coucou.
Comme à l’habitude, l’infiltration tourne au vinaigre, l’hôpital devenant un repaire d’ennemis en une minute. Dire que Sydney est dans la m erde serait encore en-dessous de la vérité. Le cliffhanger est plein d’effet avec Sydney désormais seule contre tous, enfermée dans un local clos. La suite du voyage promet d’être agitée. Vous avez bien accroché vos ceintures ?
IS : Changement de séquence introductive. 1re apparition de Diane Dixon.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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7. Ciel jaune
1.07 Ciel jaune (Color blind) :
Scénario : Roberto Orci et Alex Kurtzman
Réalisation : Jack Bender
Résumé (par Patricks) : Prisonnière du KD russe en Roumanie dans un asile de fous, Sydney doit gagner la confiance de Michael Sheppard et le faire parler. Pendant ce temps, Eloise Kurtz est retrouvée morte. Will Tippin perd la principale informatrice de son enquête. Sheppard est l’homme qui a tué (en étant « télécommandé ») le fiancé de Sydney. Elle cache au SD6 qu’il a survécu. A Oxford, Sydney doit récupérer un artefact de Rambaldi. Une voix annonce à Sloane qu'il y a plusieurs taupes chez lui.
23 minutes de suspense, 7 minutes de tension, 12 minutes de decrescendo : le duo Orci-Kurtzman joue et gagne sur les trois tableaux. L’épisode remplit son contrat de présenter une des missions les plus périlleuses de Sydney, à suspense et danger maxima, bénéficiant par ailleurs d’une guest star absolument incroyable, son meilleur atout. La fenêtre ouverte sur les pratiques inhumaines du SD6 remplit d’effroi et ajoute de l’ampleur à un ennemi déjà gratiné. Color blind, même dans son dernier tiers, trouble l’apaisement final grâce à un Sloane plus vautour que jamais. La construction en trois actes de l’épisode est une brillante architecture.
Si Sydney nous a déjà convaincu de ses qualités d’espionne, on ne l’avait pas encore vue confrontée à un danger tel qu’elle devait mobiliser toutes ses ressources autre que ses muscles. Bon, il y’a bien quelques bagarres comme celle qui démarre l’épisode sur les chapeaux de roues, mais on retient surtout sa vivacité d’esprit quand elle arrache un sursis à ses ennemis entre deux tortures. Sydney use de tous ses talents de déduction et de diplomatie afin de convaincre Shepard de l’aider. Shepard fascine par son état d’épave humaine, tellement anéanti qu’il se raccroche à des récifs illusoires, à un semblant de tranquillité que lui donne l’asile. Un homme brisé qui n’a pas la moindre envie de faire échapper Sydney à un destin funeste, et qui fuit un passé trop douloureux pour qu’il lui fasse face. Au passage, une énigme est posée, accentuant encore l’intensité dramatique : Shepard se rappelle de Sydney mais elle non. Comment cela se fait-il ? John Hannah est ébouriffant entre folie et lucidité.
Les gros plans à répétition de Jack Bender permettent d’être au plus près des tourments des personnages. Garner subjugue en bête piégée, même si dans la scène de révélation, elle retombe quelque peu dans le surjeu larmoyant. Le suspense quand elle essaye vainement de le convaincre, est à mettre les nerfs à vif ! La grande scène de la cabane où les voiles de l’oubli se déchirent pour laisser place à une vérité douloureuse, est un summum d’ironie. Transparaît alors un trait de caractère guère exploité chez Sydney : l’humanité et la compassion. Elle apparaît ainsi plus proche du spectateur et montre qu’elle est digne de son admiration. Plus légèrement, elle montre que sa beauté n’est point ombragée par une camisole de force et un visage sale.
L’enquête de Tippin étant au point mort, on s’intéressera plutôt aux tentatives de séduction de Jenny - y compris un baiser arraché - foirant toutes impitoyablement. Heureusement qu’il ne lui a pas parlé du baiser de Parity, car on imagine sans peine où la dinde de Thanksgiving aurait fini. Ah oui, Thanksgiving, une fête primordiale dans la culture populaire américaine. Toutes les séries américaines parlent au moins une fois de cette fête, Alias ne fait pas exception.
Fran et Charlie sont sur un petit nuage, et contribuent à détendre cette fin d’épisode, nécessaire pour décompresser après une demi-heure de haute tension.
Jack avait passé au laminoir le pauvre Danny dans le pilote, c’est cette fois Vaughn qui passe à la moulinette. Vaughn étant un jeune loup fougueux et irréfléchi, on a pas à se plaindre cette fois de la fadeur de Vartan, ici justifiée par le manque de maturité du personnage. Jack - encore impeccable Victor Garber - lui administre une belle leçon pas déméritée, un pur massacre. L’épisode pour une fois ne se finit pas sur un cliffhanger. Le spectateur peut donc respirer, mais attention, ça va repartir aussi sec !
Le plus grand apport de cet épisode est peut-être l’ébauche d’une autre personnalité de Sloane : il aime Sydney comme sa propre fille, et voudrait avoir un lien plus personnel avec elle. Cet espèce d’amour paternel inavoué est d’autant plus repoussant que Sloane sera pour Sydney (et pour le public) et pour toujours l’homme à abattre n° 1. C’est lui le Big Bad de la série. Ron Rifkin est un immense comédien, qui rend crédible cette trace d’humanité, il survole aisément le reste de la distribution.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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8. Sale temps
1.08 Sale temps (Time will tell) :
Scénario : Jeff Pinkner
Réalisation : Perry Lang
Résumé (par Patricks) : Sydney récupère à Oxford au nez de sa concurrente Anna Espinosa une horloge conçue par un collaborateur de Milo Rambaldi, Donato. Will Tippin est sur la liste noire des témoins trop gênants de Sloane. La mission de Sydney est de faire réparer la pendule de Donato. Sloane a des doutes sur la loyauté de Sydney et de son père. Sydney s’entraîne avec Vaughn pour tromper le détecteur de mensonges du SD6. Tippin renonce à son enquête par égard pour Sydney. En Argentine, grâce à l’horloge et l’artefact trouvé en Espagne, Sydney trouve dans une grotte le journal de Rambaldi.
Selon toute apparence, la tranquillité du spectateur constitue la dernière des priorités pour les scénaristes d’Alias. Ayant pu respirer à la fin de l’épisode précédent, le voilà vite confronté au scénario cinglant de Jeff Pinkner, qui démarrant modérément se transforme bien vite en suite d’intrigues en crescendo progressif. Le tout culmine dans une furieuse coda et un cliffhanger absolument dévastateur !
Deux missions, une courte, une longue, encadrent une forêt d’intrigues composée d’une épée de Damoclès qui tourne insidieusement au-dessus de la tête de Sydney, un tout petit objet qui fait rebasculer le destin de Will, et un passé terrifiant qui refait surface. Le sentier sylvestre, dominé par Rambaldi, passe en son milieu par une clairière aux reflets Fantastiques. Une exploration passionnante et sans temps mort !
On retrouve avec plaisir la pulpeuse (et puncheuse) Anna Espinosa, toujours la première à mettre des bâtons dans les roues de Sydney. Leur affrontement à Oxford permet d’apprécier les capacités physiques (aux deux sens du terme) de Gina Torres, et la rapidité de Jennifer Garner. Force vs vitesse, feu contre glace, voilà un beau duel de jolies dames qui tient ses promesses.
La Mythologie est toujours au centre des préoccupations, et l’excursion en Argentine de Syd chez un horloger descendant d’un collaborateur de Rambaldi est un faux moment de calme. Leur discussion est très intéressante lorsque soudain, un simple lapsus ouvre à nos yeux ébahis une touche saisissante de Fantastique. Pinkner ne se repose pas sur ses lauriers et enchaîne avec une fugace course-poursuite - descente en rappel en prime - entre Sydney et… Anna bien sûr ! Dans les épisodes les plus roboratifs d’Alias, le spectateur ne respire que pendant les génériques !
Apparemment, mener une triple vie (Université-SD6-CIA) est jugé encore insuffisant pour Pinkner qui plonge notre héroïne dans une atmosphère de peur et d’attente. Elle doit passer sur un détecteur de mensonges très performant, difficile à tromper. Mais il y’a encore plus effrayant : Dreyer, le poseur de questions, joué ici par le premier d’une longue liste de guests star : Mr. Tobin Bell ! Bell n’a beau apparaître qu’une quarantaine de secondes, un seul plan, un seul regard de lui suffit à vous liquéfier le sang, preuve que son talent de comédien n’est plus à montrer. En plus, il semble bien que Sydney n’ait pas réussi à le tromper, et est donc démasquée. Déjà qu’elle risque sa vie dans les missions, si en plus, elle est découverte, on se demande ce que les auteurs vont encore inventer pour lui trouver une porte de sortie ! Ajoutez à cela qu’elle découvre des messages du KGB datant d’il y’a 20 ans écrits à l’encre invisible sur des livres appartenant à son père, prouvant que ce dernier était bien un agent de l’Est à cet époque. Là, on se demande légitimement si Sydney Bristow n’est pas la preuve vivante de la véracité de la loi de l’emmerdement maximal.
Tippin abandonne l’affaire pour ne pas « faire de mal à son amie », mais le destin est là pour le rappeler à l’ordre. Adonc, le voilà tombant sur un gadget dernier cri ayant appartenu à Eloise Kurtz, et commence enfin à comprendre qu’il est en train de ferrer non un poisson, non un requin, mais bien une baleine au bout de sa canne. Jack Bristow s’humanise doucement en prétendant à Sloane qu’il tuera lui-même Tippin s’il fouine trop loin, mais quelques mimiques sur son visage font comprendre qu’il est plutôt mal à l’aise, et que ce n’est que du bluff. Un bluff fragile. En passant, Will a décidément de la chance d’avoir une supérieure (la belle Elaine Kagan) à la patience d’ange, qui lui pardonne - en grinçant des dents - ses incessants revirements.
Non, ne cherchez pas, Pinkner ne laisse rien de côté, et fait avancer ce gros paquet d’intrigues à bonne vitesse, tout en synthétisant déjà les artefacts de Rambaldi : le disque d’or d'A Broken heart ayant ici son importance.
Le final dans la grotte du mont Aconcagua est une dynamite d’action urgente avec Anna qui revient foutre le b ordel. Ironie du sort : Sydney a gagné toutes ses batailles contre elle, mais perd la guerre au bout du compte après un duel frénétique sur une échelle. Le tout finit sur un monumental cliffhanger qui met le spectateur KO debout.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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9. Mea culpa
1.09 Mea culpa (Mea culpa) :
Scénario : Debra J. Fisher et Erica Messer
Réalisation : Ken Olin
Résumé (par Patricks) : Sydney se retrouve avec Dixon grièvement blessé en Argentine. Dreyer révèle à Sloane que Sydney est la taupe et a triché à ses tests trop parfaits. Le chef du SD6 décide de la faire exécuter en Toscane. Will Tippin reprend son enquête sur la mort de Danny et progresse. Jack intervient pour sauver sa fille.
Un épisode d’Alias sans bagarre, c’est possible ? Le duo Fisher-Messer nous le démontrent avec brio dans cet épisode moins physique, mais pas moins flamboyant. Mea culpa s’applique à martyriser son héroïne avec une insistance sadique, et dont le cinglant cliffhanger est une juste conclusion. Il permet aussi de faire décoller deux aspects importants de la série jusque-là mis en veilleuse : l’intelligence de stratège d’Arvin Sloane, et l’enquête de Will qui s’ouvre sur de nouveaux horizons troubles.
Deux petites scènes avec Sloane, cela suffit à Tobin Bell pour donner à Karl Dreyer une aura d’effroi. Que J.J.Abrams n’ait plus fait appel à lui par la suite demeure une énigme encore non résolue. Prise en tenailles entre son supérieur cruel et ce « questionneur » d’une ébouriffante perspicacité, qui démasque son double jeu avec un raisonnement tordu mais logique, la pauvre Sydney est dans le collimateur.
Pour l’éliminer, Sloane imagine un plan machiavélique dont les tenants et aboutissants sont masqués par une séquence trompe-l’œil qui maintient tout de même dans l’angoisse le public, qui voit son héroïne aller à l’abattoir.
De plus, l’ambiguïté du personnage éclate dans toute sa splendeur lorsqu’il révèle à Sydney tous ses sentiments paternels à son égard et sa fierté d’avoir à son service un être aussi doué. Comme Sydney et le spectateur l’ont deviné, cela ressemble fort à un discours d’adieux. Le plus horrible est que Sloane pense certainement ce qu’il dit, mais il le dit d’une telle manière que Sydney ait encore plus les chocottes. C’est gai.
En Argentine, la mission est une berezina, et Sydney doit appeler la vraie CIA… devant un Dixon seulement semi-inconscient. Comme si elle n’était pas suffisamment en danger, voilà que c’est son partenaire qui risque de découvrir le pot aux roses s’il a le malheur de se souvenir du détail qui tue à son réveil. Et ce n'est ni la mise en scène agitée de Ken Olin, ni la musique stressante de Michael Giacchino qui vont calmer le jeu. La deuxième mission a pour origine un de ses fameux coups du destin que la série affectionne tant : Le SD6 veut se venger d’Ineni Hassan qui leur a joué un sale tour… parce qu’il a cru que la mission suicide de Sydney pour voler le noyau nucléaire à la fin d'Opération Tonnerre six était un coup du SD6 ! Quand on sait que le SD6 se fait passer pour une annexe de la CIA, l’ironie ne manque pas de mordant.
Sinon, on se demande vraiment où Marshall pioche toutes ses inventions. On sait bien qu’il a une équipe, mais tous ces gadgets ultra high-tech, c’est quelque chose !
Côté Will, les nuages s’amoncellent. Le gadget d’Eloise Kurtz finit par révéler un secret inattendu ! Voilà donc notre journaliste aux prises avec des forces obscures qui le surveillent et se manifestent d’une manière… mystérieuse. Ben oui, vous vous attendiez à quoi dans une série signée Abrams ? Will a donc la possibilité de remonter toute l’affaire, et malgré son appréhension, est prêt à se lancer dans la bataille. On admire son courage et surtout l’ingéniosité des scénaristes qui brouillent de plus en plus les cartes à chaque épisode jusqu’à ce qu’on en ait le tournis. La guerre psychologique fait partie de l’arsenal d’Alias, qui l’utilise encore et encore. La preuve avec le terrible piège de Sloane dans lequel la CIA est prête à s’engouffrer. La minute de vérité semble durer une éternité, une vraie guerre de nerfs, et on en redemande !
Et c’est au moment où l’on croit Sydney hors de danger, faisant tranquillement une mission en Suisse - scène Hitchcockienne de la clôture difficile du coffre à ne pas manquer -… qu’elle se trahit ! (Ah, Marshall, pourquoi es-tu aussi vigilant ?!!) Elle est donc promptement capturée par le SD-6 pour haute trahison. Le cliffhanger est tranchant, net, sans bavure. Ça ne peut pas aller pire pour Syd (en fait si…).
IS : Le film préféré de Will est La dame du vendredi (1940) d’Howard Hawks, film qui a décidé de sa vocation de journaliste. Ce film, représentatif de la screwball comedy (grosso modo, un couple conflictuel à la tension sexuelle pétillante est entraîné dans une farandole d’aventures loufoques et de dialogues-mitrailette qui claquent), est connu pour le débit frénétique de ses dialogues, le plus élevé de l’histoire du cinéma. C’est un classique de la comédie américaine, et une satire imparable du journalisme.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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10. In extremis
1.10 In extremis (Spirit) :
Scénario : J.J.Abrams et Vanessa Taylor
Réalisation : Jack Bender
Résumé (par Patricks) : Au moment où elle va être torturée et exécutée, Sloane change son fusil d’épaule et accuse Russek (Miguel Sandoval) d’avoir trahi et envoyé une transmission à la CIA depuis Genève. Michael Vaughn commence à essayer de séduire Sydney en lui offrant un cadeau, un cadre pour photos où elle en mettra une de sa mère. Le SD6 recherche toujours Ineni Hassan. Sloane envoie Sydney sur une île au large du Kenya sur sa piste. Will Tippin découvre l’existence du SD6. A Cuba, où il veut piéger Hassan, Jack Bristow tombe dans un piège dont il ne pourra sortir…qu’en tuant sa fille prisonnière.
La principale qualité de cet épisode est sa maîtrise chorale. Chaque acteur important du drame a une partition riche dans cet épisode, ce qui n’est pas souvent le cas dans cette série aux multiples personnages. Cette série a un pivot, son héroïne, et n’a pas vocation à équilibrer l’importance des personnages.
Le créateur de la série, accompagné de la caméléon Vanessa Taylor, compose un scénario qui encore une fois fait la part belle à la guerre psychologique plutôt qu’à la guerre des poings. Pour faire parler Sydney, Sloane s’appuie sur son humanité pour la mener à sa perte : il prétend vouloir tuer Russek, son partenaire dans la mission en Suisse, si elle ne parle pas. Ensuite, on revient à la bonne vieille méthode de la torture physique, mais Sydney échappe à ce funeste destin par un incroyable coup d’audace de son père. Dans le monde des espions, le culot est l’arme la plus redoutable.
L’absence d’émotions aussi car c’est là qu’on se rend compte de la différence entre le vétéran Jack Bristow et les « bleus » Sydney et Vaughn : il n’a aucun scrupule à sacrifier un « innocent » pour sauver les intérêts de sa fille comme le montre sa confrontation avec Vaughn, brillamment dialoguée. Vaughn lui reproche une décision aussi tranchante, sur quoi Jack désintégre à nouveau ce pauvre Michael avec entrain ! C’est divertissant. Un progrès cependant depuis Color blind : Vaughn mystifie Jack par un coup de bluff qui le déconcentre momentanément. Le personnage a peut-être plus de ressources qu’on le croit mais on attendra quand même un peu avant de chanter comme dans Ally McBeal, There’s a new man in town !
D’abord révoltée, Sydney réalise que sept ans après son entrée au SD-6, il n’y a aucune règle, aucune morale chez les espions. Le savoir est une chose, en faire l’expérience en est une autre. Elle est si perturbée qu’elle commence à un peu trop l’ouvrir sur la portée de son « travail à la banque » au point d’éveiller les soupçons de Will. Ce double jeu, on le sent, devient de plus en plus lourd à porter. Dans cet épisode, Alias devient plus noir, plus dur. Le résultat est excellent.
But the show must go on : Sydney part aussitôt pour le Kenya rechercher la nouvelle identité d’Ineni Hassan. Là, quand même, on est surpris que Sloane avale aussi facilement le pardon de Sydney ; bon mettons ça sur le compte de son affection pour elle. Car Sloane est plus que jamais plein de bonté envers celle qu’il considère comme sa propre fille. Monstre horriblement humain, Arvin Sloane est fascinant et repoussant à la fois. Il a d’ailleurs l’occasion de faire une magnifique aria où il parle de l’ivresse exaltante de ses premiers triomphes, bien que fêlée par des pressentiments qui se révélèrent prémonitoires : cancer de sa femme et « trahison de la CIA » à son encontre. Ron Rifkin est écrasant de talent.
Au Kenya, Sydney arbore une des tenues les plus sexy de la série : bikini et perruque blonde, séduit une cible, casse la gueule à un garde du corps… la routine quoi. Mais on ne s’en lasse pas tellement suspense, charme, et action se conjuguent efficacement dans cette série. La fougue de Jennifer Garner n’y est pas pour rien.
Apparemment très stressé, Will décompresse en cédant aux tendres assauts de Jenny. La persévérance paye on dirait ! On espère que Will en profite bien car pour la première fois, il entend parler du SD-6 par son informateur. Oulala, ça commence à sentir le roussi, et on est presque soulagés quand cette nouvelle porte - ou ici, un combiné de téléphone - lui claque brusquement au nez. C’est original de forcer le spectateur à espérer qu’un héros échouera dans sa quête !
Le final à la Havane avec Ineni Hassan parlant à un Jack Bristow ligoté et bien « maquillé » nous fait revenir à l’espionnage pur. Le marché de dupes que Jack cherche à vendre à Hassan permet un suspense du tonnerre. L’intensité s’amplifie soudainement lorsque le trafiquant force Jack à passer une terrible épreuve de loyauté, objet d’un redoutable cliffhanger laissant le spectateur en haleine…
(c) 2013 par Clément Diaz
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11. Zones d'ombres
1.11 Zones d’ombres (The confession) :
Scénario : J.J.Abrams et Daniel Arkin
Réalisation : Harry Winer
Résumé (par Patricks) : Après qu’Hassan ait voulu obliger Jack Bristow de tuer sa fille, l’homme renverse la situation et kidnappe le terroriste. Il est livré à la CIA et laissé pour mort vis-à-vis du SD6. Minos Sakkoulos, le successeur de Hassan va entraîner Sydney sur une mission à Athènes… Vaughn révèle à Sydney que le livre qu’elle lui a confié prouve que son père était un exécuteur du KGB. Hassan avoue que son stock d’armes est caché en Crète.
Depuis quelques épisodes, Alias a légèrement ralenti le tempo de l’action pour éprouver le spectateur autrement que par l’adrénaline des missions aux quatre coins du monde, et miser davantage sur la psychologie. The Confession va jusqu’à la limite possible du rallentendo en misant davantage sur des scènes de dilemme moral, qui prennent une place plus importante même que l’action. Cette perspective est nécessaire pour creuser davantage l’évolution des personnages et ainsi donner un minimum de crédibilité aux péripéties suivantes avant de relancer la machine. Cela dit, l’épisode ne renonce pas pour autant ni aux bagarres, ni aux missions/contre-missions, et encore moins aux cliffhangers, celui de cet épisode étant particulièrement stupéfiant, et va être le point de départ d’une nouvelle distribution de cartes dans le jeu des intrigues de la série.
Au centre de l’épisode, la nouvelle ordalie de Sydney qui découvre que les messages codés dans les anciens livres de son père étaient des ordres d’assassinat d’agents de la CIA par le KGB. De la même manière qu’Ann Talbot (Jessica Lange) à la fin du splendide Music box de Costa-Gavras (et écrit par l’excellent Joe Ezsterhas), Sydney doit choisir entre servir la nation en dénonçant son père, ou se dérober pour le sauver.
Ce dilemme tombe au plus mauvais moment, Jack ayant pris conscience d’avoir été trop distant avec sa fille et cherchant à se rapprocher d’elle, lui qui avait repoussé auparavant ses tentatives à elle. Cette valse-hésitation, d’habitude réservée à des couples destinés à tomber amoureux, marche pourtant tout à fait, surtout grâce aux compositions tout en nuances de Victor Garber et de Jennifer Garner, ici plus à l’aise qu’à l’accoutumée. Il y’a aussi le fait que Sydney, devenue mature trop tôt (mère morte, père lointain), et frustrée d’amour, n’est jamais vraiment passée par la phase de l’idéalisation du père, repère obligatoire pour l’enfant. Alors, lorsqu’à la Havane, elle a l’occasion d’observer son père en pleine action, agissant presque comme un super-héros, elle trouve une sorte d’ersatz d’idéalisation qui la fait davantage l’aimer et le retrouver. Perdre ce nouveau lien serait trop dur pour elle, ce que Vaughn, dans un rôle inhabituellement plus dur, devine. Le processus psychologique est bien trouvé mais Michael Vartan est trop fade pour nous faire croire à son personnage animé soudain par la vengeance et la haine, et qui pousse Sydney à trahir son père.
Ces scènes se multiplient et nuisent au déroulement de l’action. L’idée est bonne, mais le traitement donne des scènes verbeuses et longuettes. Les intermèdes avec la guerre d’usure entre Vaughn et Ineni Hassan sont hélas du même acabit. Heureusement, l’énergique résolution de l’affaire cubaine, suivie de la mission d’Athenes permettent d’insuffler un peu de nerf au script. A la trente-deuxième minute, JJ Abrams et Daniel Arkin reviennent à l’action efficace avec Sydney s’introduisant dans la base d’armes d’Hassan sous les directives de celui-ci… et qui se trouve bientôt dans un piège diabolique que le trafiquant avait soigneusement calculé ! La tension monte de vingt crans lorsque Vaughn sort son flingue pour menacer Hassan et que ce dernier joue un culotté coup de poker mortel. Le spectateur retient son souffle devant ce suspense admirable.
Malgré qu’il soit secoué, le spectateur tente d’anticiper la coda de l’épisode, où Jack va devoir s’expliquer sur les messages d’assassinat. Mais peine perdue, les scénaristes ont prévu une révélation fulgurante qui le prend totalement à contrepied. Le cliffhanger ainsi produit se révèle particulièrement tonitruant !
N.B : En plus du pilote et du deuxième épisode, on remarquera que J.J.Abrams a écrit deux épisodes à la suite, événement rarissime en ce qui le concerne. Abrams en effet se considère davantage comme un « concepteur » et un réalisateur plutôt qu’un scénariste, laissant son équipe développer ses univers.
(c) 2013 par Clément Diaz
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12. Jeux dangereux, 1re partie ; 13. Jeux dangereux, 2e partie
1.12 Jeux dangereux - 1re partie (The Box - part 1) :
Scénario : Jesse Alexander et John Eisendrath
Réalisation : Jack Bender
Résumé (par Patricks) : Sydney décide de quitter le SD6 après avoir appris que sa mère était un agent russe. C’est alors qu’une prise d’otages à lieu aux locaux du crédit dauphine, QG du SD6. Un ex-agent, Mc Kenas Cole (Quentin Tarentino), qui travaille pour « Le Monsieur », veut faire ouvrir le coffre fort personnel de Sloane.
Alias a les moyens de faire parler d’elle. Ce double épisode invite en effet rien moins qu’une guest star de classe exceptionnelle : Mr.Quentin Tarantino himself ! Ce scénariste-réalisateur surdoué n’a pas dédaigné en effet de travailler pour la télévision, soit en dirigeant des épisodes (comme un épisode d’Urgences), soit en écrivant un scénario haletant pour clore une saison de série (celui de la saison 5 des Experts). Et on oublie qu’il était originellement un acteur. Si on a pu le voir dans quelques séries inédites en France, c’est dans Alias qu’il donne le mieux ce qu’il est capable de faire en tant qu’interprète.
Toutefois, cet épisode ne mise pas que sur cette arrivée en fanfare, elle soigne son intrigue principale avec une incroyable invasion du SD6 par un groupe terroriste, intensité dramatique paroxystique à la clef. La réussite de cet épisode se voit cependant minorée par le louvoiement répétitif de Will qui ne songe qu’à arrêter son enquête, lui qui était si déterminé dans les épisodes précédents.
L’épisode introduit par ailleurs le personnage récurrent de la charmante Judy Barnett, psychiatre de la CIA, jouée par Patricia Wettig, ainsi que le fameux « The Man » (« Le Monsieur » en VF), ennemi principal de la CIA et du SD-6 au visage inconnu.
Les quatre premières minutes, pendant lesquels Vaughn et Sydney doivent faire face à la terrible révélation du père de cette dernière, ne constituent qu’un prélude. On retient cependant qu’après toutes les timides tentatives de Vaughn pour se rapprocher de Sydney, voir cette dernière le draguer crânement constitue un moment des plus inattendus. Le visage ahuri de Vaughn apporte d’ailleurs la seule touche de comique franc de cet épisode sérieux - avec le gag du syndrome de Stockholm de l’inénarrable Marshall - L’épisode démarre véritablement lorsque les envahisseurs, avec un soin méthodique, prennent contrôle du SD-6. Rien ne manque : destructions de caméra, gros lasers, gaz pour faire dodo… un plan parfaitement minuté.
Il est visible que le rôle de McKenas Cole a été écrit sur mesure pour Tarantino. Son humour à froid, ses airs décontractés, ses répliques ironiques à la limite du déphasage, ses brusques accès de rage… Alias introduit juste ce qu’il faut de Tarantino’s touch tout en conservant son identité : le comique et l’hémoglobine coulant à flots y sont soigneusement absents. La guest star est régalante en chef vengeur, qui aime les effets d’épate, assurer le show. Plus qu’un coup marketing, c’est aussi un bon casting. Ses tirades à l’adresse de Sloane, qu’il lui sert avant de commencer à le torturer, rappellent également la règle d’or des grands méchants de séries du passé : avant de tirer, torturer, on cause ; règle que le génial cinéaste a repris avec succès dans ses films (comme la mémorable première scène d’Inglorious Basterds). Sur ce point, Jesse Alexander et John Eisendrath maîtrisent leur sujet, les répliques faisant presque autant de mal que le contenu de la mystérieuse boîte de Cole.
Par un sommet d’ironie, Jack et Sydney, piégés dans l’immeuble, n’ont d’autre choix que de sauver le SD-6 s’ils ne veulent pas que ça explose dans tous les sens ! Le spectateur comprend par la même occasion que Cole ignore qu’il va tout faire sauter, et que Sloane est prêt à mourir plutôt que de laisser Cole s’emparer du contenu du coffre. Suspense : qu’y’a-t-il donc de si important dans ce coffre pour que Sloane soit prêt à tout sacrifier ? Ron Rifkin est presque muet dans l’épisode, mais la puissance de son regard, sa stature digne et ferme, le rendent très impressionnant.
Sydney et Jack, alliant vivacité d’esprit à une concentration continue, disputent cette partie d’échecs avec brio. La scène de la « caméra en morse » est une brillante trouvaille, tout comme leur façon d’anticiper les événements.
On regrettera par conséquent les coups d’arrêt de l’action concernant les états d’âme de Vaughn, piégé entre professionnalisme et sentiments croissants pour la belle agent double. Même si l’apparition de la psy relève quelque peu le niveau, la différence d’intérêt saute aux yeux. De plus, toute la partie avec Will qui ne cesse de se dérober avant d’amorcer un laborieux rétropédalage sent fort le remplissage. On sent que les auteurs ne sont pas à l’aise avec cet arc, dont l’avancée forcément lente entraîne logiquement quelques moments d’immobilité.
Le cliffhanger est évidemment à vous dresser les cheveux sur la tête, avec Sydney sans défense dans la tuyauterie et entendant quelqu’un s’approcher d’elle. Ouaïe.
1.13 Jeux dangereux - 2e partie (The Box - part 2) :
Scénario : Jesse Alexander et John Eisendrath
Réalisation : Jack Bender
Résumé (par Patricks) : Sydney doit désamorcer la charge explosive qui va détruire le bâtiment du SD6. La CIA doit intervenir de façon discrète afin de sauver les Bristow père et fille et de savoir et de récupérer ce qui se cache dans le coffre de Sloane.
La deuxième partie de The Box se caractérise par une plus grande importance donnée à l’action principale. Conséquence, l’intrigue de Will s’efface pour mettre au centre l’invasion du SD-6, plus naturelle à exciter les nerfs du spectateur. La mayonnaise prend mieux. Alexander et Eisendrath font monter la sauce grâce à un suspense explosif, un Cole de plus en plus dément, et surtout un Sloane plus téméraire et héroïque que jamais. Le spectateur sort secoué de cette aventure trépidante, et ne boudera pas l’absence de cliffhanger !
Jack hors jeu, Sydney est désormais toute seule pour désamorcer les trois charges d’explosifs. Cette croisade solitaire et désespérée, portée à bout de bras par Jennifer Garner, toute en muscles et en jambes, est scénarisée de façon à ce que le danger s’accroît au fur et à mesure que le compte à rebours s’écoule.
Pendant que Will patauge dans ses incertitudes, on a droit à un bon vieux cliché d’espionnage : la CIA, unique recours du SD-6, quand elle reçoit le message de Dixon, refuse d’intervenir par manque de preuves. Dans un rôle particulièrement ingrat que l’on sentait déjà dans l’épisode précédent, Joey Slotnick est parfait dans la figure de l’agent irritant, énervant, et crétin à la fois, qui manque de tout capoter. Heureusement, superagent Vaughn se rend lui-même au SD-6, dégommant une sentinelle en passant. On sent que le personnage est un poil énervé là !
Pour la première fois, nos deux compères agissent ensemble sur le terrain. C’est une réussite, car la scène du premier explosif est très crédible et leur travail d’équipe soutenu. Le duo, efficient, fait plaisir à voir, complice et professionnel à la fois. Bien entendu, il y’a des gardes qui paradent sur le terrain, obligeant notre championne de kick-boxing à se fendre de quelques scènes d’action aussi concises que puissantes. Suspense et action ultra concentrés, réhaussés par la photographie clair/obscur de Michael Bonvillain. Et comme nous sommes au pays des trahisons, il y’a bien entendu un agent double qui vient participer à la petite fête. En comptant Jack et Sydney, ça fait trois doubles jeux dans le même lieu, mais vous savez dans Alias, on ne recule pas devant les coïncidences de la mort qui tue.
Cole continue son fielleux numéro, où dans la grande tradition de son interprète, il instaure un décalage entre le ton badin de ses déclarations glaçantes et sa torture méthodique d’un Sloane au bord du point de rupture. Par un procédé très simple, il force Sydney à se rendre, laissant Vaughn égaré dans les souterrains. Sa scène avec Sydney où il évoque cinq ans plus tôt les avances qu’il lui avait faites est un superbe moment dramatique que son vernis d’autodérision recouvre à peine. Il y’a une tension pas possible qui pardonne les quelques temps morts dont souffre occasionnellement l’épisode. Cole est d’autant plus effrayant qu’il est en réalité ce que pourrait devenir Sydney si comme lui elle se laissait consumer par sa haine envers Sloane : une espionne sadique et sans morale. On retrouve là encore un thème cher à Tarantino, qui dans Kill Bill, rappellera combien il est facile de se perdre dans une spirale de vengeance qui vous dénaturerait. Les scénaristes ont eu une brillante idée de décrire ainsi le personnage.
Mais le héros de l’épisode se révèle in fine être le chef du SD-6. On retient notamment quand, au seuil maximum de la douleur, au lieu de supplier son bourreau d’arrêter, il le provoque carrément sur son emprisonnement en Russie. Il le ridiculise, le tourne en dérision, jusqu’à une spectaculaire crise de nerfs. Le combat près du coffre est haletant. Le suspense mis en place par le compte à rebours se finissant est à vous faire transpirer. Sloane montre une détermination inouïe par une mutilation ahurissante. S'il a peu de pitié envers ses semblables, il n’hésite pas à payer de sa personne quand les circonstances l’exigent. Un grand homme, aussi diabolique que fascinant. Ron Rifkin est hallucinant dans ce rôle, il y met une force pas possible.
La coda du parking où Sydney prend sa revanche sur Cole, puis laissant place à un happy end total arraché dans la douleur (notez le moment d’affection entre Jack et Sydney, c'est plutôt rare !), clôt ce magistral épisode.
IS = Will déclare que, déguisé pour échapper aux filatures, il ressemble à Gabe Kaplan. Kaplan est un joueur de poker américain, qui après une modeste carrière d’acteur est aujourd’hui considéré comme un des plus grands maîtres de ce jeu.
(c) 2013 par Clément Diaz
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14. Poker menteur
1.14 Poker menteur (The Coup) :
Scénario : Alex Kurtzman et Roberto Orci
Réalisation : Tom Wright
Résumé (par Patricks) : Sydney et Dixon sont envoyés à Las Vegas dans un casino sur la piste d’un agent du KD. Sydney se trouve face à son amie Francie et à son boy friend Charlie dont elle a découvert l’infidélité. Elle parviendra à écarter l’homme volage de son amie. Puis c’est sa première confrontation, en Russie, avec le mystérieux Sark.
Épisode indispensable pour le fan, The coup introduit un nouveau personnage récurrent, présent jusqu’à la fin de la série, en même temps qu’il confirme la dette de la série envers les X-Files. Après l’élaboration d’une Mythologie, voici maintenant l’entrée en scène de l’électron libre qui va semer une pagaille homérique dans tous les camps en présence, le Alex Krycek version Alias : j’ai nommé, Mr. Julian Sark ! Que le flamboyant David Anders nimbe immédiatement d’une présence brillante. Tuant tout ce qui bouge sans lever un cil, amateur d’humour pince-sans-rire, diplômé ès bluff… et plus tard punching-ball occasionnel des bons comme des méchants, il ressemble énormément à son prédécesseur, gueule d’ange inclus. Cependant, il a une personnalité propre, plus cynique, plus flegmatique, davantage animé par ses intérêts personnels plutôt que par la vengeance (contrairement au personnage de Nicholas Lea), ce qui en fait un personnage redoutable et mémorable.
En plus de cette entrée en fanfare, l’épisode intéresse sur un autre point. Sydney Bristow parvenait jusque-là à séparer ses deux vies. Kurtzman et Orci, sachant quelles possibilités (et nouveaux embêtements massifs pour l’héroïne) découleraient d’une collusion, décident donc de faire intervenir les amis de l’agent double en pleine mission pour un résultat diaboliquement efficace. Le duo s’amuse également de mettre en parallèle la double vie de Sydney avec celle de Charlie, à la clé humour noir et situations grinçantes. De plus, la fin de l’épisode est une charge formidable de suspense, s’achevant sur un des cliffhangers les plus spectaculaires de la série. Malheureusement, l’épisode chute brusquement de rythme pendant une dizaine de minutes, accumulant longueurs, et flirtant avec la mièvrerie.
La connaissance du véritable visage de sa mère a pour Sydney des répercussions inattendues. Ses longues études et sa carrière souhaitée dans le professorat, n’étaient-elles pas nées d’un « hommage » qu’elle voulait rendre à une mère idéalisée ? Sydney envisage donc d’abandonner ses études. Cependant, son dilemme intérieur sera à peine effleuré et résolu de manière expéditive. Une mini-intrigue pour rien donc.
Francie et Charlie vont bientôt se marier. Dans le quatuor d’amis, c’est donc l’effervescence. Dans leur scène commune, les dialogues filent à vive allure ; pour le coup, on se croirait dans Gilmore Girls ou Bunheads, les séries adolescentes au débit effréné d’Amy Sherman-Palladino. Si cette première scène sonne juste, ses conséquences seront plus discutables. Sinon, d’un regard, on comprend que Sydney est toujours attirée par le beau Will, signe que les auteurs n’ont pas encore tranché la question de ce sujet. La révélation de la double vie de Charlie fait son effet.
Prochaine mission de Sydney : Las Vegas où elle trafique le système de sécurité d’un casino (Marshall semble inépuisable !) pour permettre à Dixon d’espionner un homme en affaires avec « Le Monsieur ». La routine donc… jusqu’à ce qu’elle croise Fran et Charlie en vacances, et qui en plus décident de se marier dans la chapelle de ce même casino !! Cette « double mission » est fantastiquement racontée, avec un suspense du tonnerre - d’ailleurs le thème du générique est ici réorchestré à la 007, on s’y croirait - et un numéro tordant de Carl Lumbly en amateur de poker décontracté (et excellent bluffeur) et bling-bling. Pendant ce temps, Will s’improvise parfait petit agent secret en téléchargeant sans se faire voir un document secret. Très amusant !
Après cette montée d’adrénaline, les scénaristes se posent en douceur, mais la pause s’étire en longueur (en langueur même) avec d’abord la soudaine rupture Fran-Sydney, trop forcée pour être honnête. Malgré les circonstances, c’est presque de la telenovela, et seule l’interprétation confondante de Merrin Dungey est à sauver. La scène du manège semble là uniquement pour permettre à Jack d’être présent, sa tirade sur leur passé familial virant dans le médiocre mélo. Quand c’est au tour des états d’âme de Vaughn (Vartan empèse un jeu déjà bien lourd) qui aimerait sortir avec Sydney, on a une furieuse envie de presser le bouton avance rapide.
Heureusement, la coda voit l’entrée en scène du régalant Sark, et c’est peu dire qu’on est conquis. Ses marques de fabrique : flinguage facile - y compris du chef d’une organisation terroriste internationale - et surtout un humour à froid bien sadique sont déjà bien présents. Le personnage est plein de promesses et constitue un deuxième méchant d’anthologie pour la série. Anders peut paraître jeune (il a alors 20 ans !) mais sa prestation étonnante gomme immédiatement ses réserves. Le cliffhanger est haletant, avec une Sydney suspendue et prise entre deux feux. Wouf !
(c) 2013 par Clément Diaz
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15. Page 47
1.15 Page 47 (Page 47) :
Scénario : J.J.Abrams et Jeff Pinkner
Réalisation : Ken Olin
Résumé (par Patricks) : Sloane fait part à Jack Bristow de son intention de tuer Tippin. Sydney est envoyée à Tunisie pour récupérer un manuscrit de Rambaldi dont la 47e page recèle un secret important.
Page 47 a un scénario certes bien découpé, mais grévé par quelques scènes longuettes et des dialogues de remplissage qui immobilisent l’action au lieu de la relancer. Elle comporte néanmoins un morceau de bravoure avec une des missions les plus suicidaires de Sydney, où aucun garde, aucune bagarre, aucune arme n’est pourtant en jeu, ce qui n’empêche pas le suspense. Les dernières secondes achèvent de faire définitivement basculer la série dans les lisières mystérieuses du Fantastique.
Will subit en premier ce coup de faiblesse. Dès lors que l’on sait que Jack prend l’affaire en main pour « persuader » le journaliste d’arrêter les frais, il est impossible de s’inquiéter pour lui car Jack n’a pas le moindre envie de rétrécir le cercle social déjà restreint de sa fille. Ainsi, la scène de l’enlèvement puis de la « persuasion », en plus d’être assez cliché, n’a rien d’effrayant en soi. Plus intéressante est quand dans la scène de prison, Will sans le savoir mise sa vie sur un simple mot, et que Jack est impuissant à le protéger s’il fait le mauvais choix. Là, il y’a vraiment une incertitude.
Mais ce qui est le plus amusant est finalement son histoire avec Jenny. Se rendant compte qu’il s’agissait d’un « second choix » (il a toujours été attiré par Sydney), il la largue, mais la belle ne perd pas de temps pour le « larguer » dans un autre sens du terme, donnant une touche de comédie plutôt rare dans la série ! Bradley Cooper et Sarah Shahi - un peu plus torride que d’habitude - sont impeccables.
Le dîner chez les Sloane est le clou de l’épisode. Il permet de découvrir la sympathique Emily (Amy Irving, très bien), épouse innocente du monstre. L’ironie aiguë qui voit Will serrer la main du chef du SD-6 ainsi que le père de Sydney qui lui a fait passer un sale quart d’heure est très bien trouvé. Les répliques volontairement anodines accentuent l’effet des gros plans de Ken Olin sur les trois espions attablés. Une autre facette de Sloane se fait jour, car le terroriste sanguinaire - dans l’épisode, il demande négligemment d’exécuter un prisonnier - montre une grande affection envers sa femme, et une générosité envers ses invités. A force de pointer ses côtés humains, on éprouve vraiment un malaise à sa vue. Ron Rifkin joue en virtuose toutes les facettes de son personnage. Suspense frénétique car Sloane peut quitter la table et surprendre Syd à tout moment, synonyme d’exécution immédiate. Frayeur du spectateur quand il apparaît soudain dans le cadre de la porte…
Quelques scènes gâchent cet épisode : celle où Sydney et Francie choisissent de retirer leurs alliances prend trop de temps et sent à plein nez le soap estudiantin. Même son de cloche lorsque Sydney est en mission en Tunisie pour récupérer le manuscrit de Rambaldi. Soyons honnêtes, Jennifer Garner est magnifique en tenue de plage, mais son infiltration dans le bateau ne provoque pas la moindre étincelle : Sydney tue tout suspense en neutralisant simplement tous les gardes avec son spray anesthésiant, et prive la mission de toute pointe d’adrénaline.
Plus dommageable est sa naïveté toujours plus creusée. Cette fois, elle répugne de « manipuler » l’épouse de Sloane. On comprend que J.J.Abrams tient à nous montrer son idéalisme ; mais pour un agent secret professionnel, on flirte avec le non-professionnalisme.
La fin désarçonnera tous les fans du show, la révélation de la page 47 étant particulièrement théâtrale. Par ce cliffhanger renversant, Alias développe sa dimension Fantastique, laissant le spectateur devant une foule de questions…
Will subit en premier ce coup de faiblesse. Dès lors que l’on sait que Jack prend l’affaire en main pour « persuader » le journaliste d’arrêter les frais, il est impossible de s’inquiéter pour lui car Jack n’a pas le moindre envie de rétrécir le cercle social déjà restreint de sa fille. Ainsi, la scène de l’enlèvement puis de la « persuasion », en plus d’être assez cliché, n’a rien d’effrayant en soi. Plus intéressante est quand dans la scène de prison, Will sans le savoir mise sa vie sur un simple mot, et que Jack est impuissant à le protéger s’il fait le mauvais choix. Là, il y’a vraiment une incertitude.
Mais ce qui est le plus amusant est finalement son histoire avec Jenny. Se rendant compte qu’il s’agissait d’un « second choix » (il a toujours été attiré par Sydney), il la largue, mais la belle ne perd pas de temps pour le « larguer » dans un autre sens du terme, donnant une touche de comédie plutôt rare dans la série ! Bradley Cooper et Sarah Shahi - un peu plus torride que d’habitude - sont impeccables.
Le dîner chez les Sloane est le clou de l’épisode. Il permet de découvrir la sympathique Emily (Amy Irving, très bien), épouse innocente du monstre. L’ironie aiguë qui voit Will serrer la main du chef du SD-6 ainsi que le père de Sydney qui lui a fait passer un sale quart d’heure est très bien trouvé. Les répliques volontairement anodines accentuent l’effet des gros plans de Ken Olin sur les trois espions attablés. Une autre facette de Sloane se fait jour, car le terroriste sanguinaire - dans l’épisode, il demande négligemment d’exécuter un prisonnier - montre une grande affection envers sa femme, et une générosité envers ses invités. A force de pointer ses côtés humains, on éprouve vraiment un malaise à sa vue. Ron Rifkin joue en virtuose toutes les facettes de son personnage. Suspense frénétique car Sloane peut quitter la table et surprendre Syd à tout moment, synonyme d’exécution immédiate. Frayeur du spectateur quand il apparaît soudain dans le cadre de la porte…
Quelques scènes gâchent cet épisode : celle où Sydney et Francie choisissent de retirer leurs alliances prend trop de temps et sent à plein nez le soap estudiantin. Même son de cloche lorsque Sydney est en mission en Tunisie pour récupérer le manuscrit de Rambaldi. Soyons honnêtes, Jennifer Garner est magnifique en tenue de plage, mais son infiltration dans le bateau ne provoque pas la moindre étincelle : Sydney tue tout suspense en neutralisant simplement tous les gardes avec son spray anesthésiant, et prive la mission de toute pointe d’adrénaline.
Plus dommageable est sa naïveté toujours plus creusée. Cette fois, elle répugne de « manipuler » l’épouse de Sloane. On comprend que J.J.Abrams tient à nous montrer son idéalisme ; mais pour un agent secret professionnel, on flirte avec le non-professionnalisme.
La fin désarçonnera tous les fans du show, la révélation de la page 47 étant particulièrement théâtrale. Par ce cliffhanger renversant, Alias développe sa dimension Fantastique, laissant le spectateur devant une foule de questions…
(c) 2013 par Clément Diaz
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- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
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16. La prophétie
1.16 La prophétie (The prophecy) :
Scénario : John EisendrathRéalisation : Davis Guggenheim
Résumé (par Patricks) : Sydney se retrouve quasiment en état d’arrestation par le DRS (département des recherches spéciales), branche de la NSA chargée des phénomènes surnaturels, qui veut lui faire passer des tests médicaux suite à une mystérieuse prophétie. Sloane pense avoir identifié « Le Monsieur » en la personne du russe Alexander Khasinau. Il demande comme un service personnel à Sydney de voir sa femme condamnée par le cancer. Edward Poole (Roger Moore), membre anglais de l’alliance des douze, pousse Sloane à soupçonner un ami de trahison. Sydney et Vaughn doivent mener une mission au Vatican à la recherche d’un secret de Rambaldi.
The Prophecy constitue sans nul doute le premier coup de faiblesse de la série. La foudroyante révélation du précédent épisode, d’un effet cinglant, a malheureusement un redoutable revers : elle contraint en effet John Eisendrath à faire un virage en tête-à-queue à propos de la conception d’Alias : la série d’espionnage teintée de Fantastique devient subitement dans cet épisode une série Fantastique avec un prétexte « espionnite ». Un renversement trop brutal pour être convaincant. Sur ce point, on préferera la tentative du duo Glen Morgan-James Wong quand ces derniers redistribuèrent - tout aussi hâtivement - les cartes de la série MillenniuM en un seul épisode au début de la deuxième saison. Mais contrairement au duo expert en SF/Fantastique, Eisendrath se perd dans un bourbier mystique grandiloquent, et abuse un peu trop de la liberté prise avec le réalisme de la série : voir une instance aussi rationnelle que la CIA soutenir la DRS, homologue du Bureau des Affaires Non Classés du FBI dans X-Files, est assez dure à avaler.
Le pompier de l’épisode s’appelle Ron Rifkin, au centre d’une passionnante intrigue secondaire. Il est soutenu par l’arrivée claironnante d’une immense guest star : Sir Roger Moore !! C’est un plaisir de retrouver ce grand acteur dans un rôle bien trouble ; et c’est par ce duo excellent que l’épisode évite le crash complet. Le tout est porté par la musique vaporeuse et maléfique de Michael Giacchino.
A l’exception de quelques inserts montrant Sydney au Brésil faisant tout pour éviter de servir de quatre heures à quelques chiens de garde, l’épisode baigne dans un immobilisme total, Sydney répondant mécaniquement à une série de questions, pendant que Vaughn et Haladki répètent respectivement leurs numéros du gars-inquiet-pour-sa-protégée et de l’agent-qu’on-a-fouchtrement-envie-de-baffer. Guggenheim tente bien d’animer le tout avec un montage rapide et des gros plans, peine perdue, le rythme semble toujours désespérément lent. Les revirements du sénateur sceptique, convaincu en une seule lecture, ou celui de Sydney à propos de l’examen médical, ne sont pas crédibles un seul instant.
De fait, l’épisode se résume surtout à du brassage de vent autour d’un faux suspense : Sydney est-elle le sujet de la prophétie de Rambaldi ? On se doute de la réponse, et les états d’âme de l’héroïne et de son père se succèdent sans fin, et ce n’est pas la mission-éclair au Vatican, expédiée en deux temps trois mouvements qui va relever le niveau. Les accès romantiques de Vaughn envers Sydney (le restaurant italien) produisent toutefois un petit décalage avec la situation. Faute de grives… L’auteur meuble par ailleurs avec une scène inutile voyant Sydney au chevet d’Emily. Certes, Amy Irving accomplit une très belle prestation en femme hésitant entre colère et résignation devant sa mort prochaine, mais ce n’est que du remplissage. Le cliffhanger se montre particulièrement faiblard, le contenu de la prophétie est d’une pomposité ridicule et sans subtilité aucune. A peine immergée dans le Fantastique qu’Alias commence déjà à se caricaturer, mauvais signe…
On s’intéresse davantage à la petite intrigue voyant Sloane confronté à la possibilité d’une trahison d’un de ses amis au service du « Monsieur » (Alexander Khasinau). Même un monstre a sa part d’humanité, et Sloane répugne particulièrement d’en venir à des situations extrêmes, malgré les preuves de Poole (Roger Moore, distillant joyeusement le malaise). La scène dans le jardin public est remarquable de suspense et de drame latent. Le twist final se révèle cruel et pour un peu, on aurait pitié de Sloane ! Tandis que nous découvrons l’Alliance, une assemblée d’hommes froids et méthodiques, qui n’est pas sans rappeler le Consortium X-Filesien ! La performance de Rifkin est telle que chaque réplique de son personnage exhale un frisson glacial dans le dos du spectateur ; il rachète en partie l’échec de cet épisode.
(c) 2013 par Clément Diaz
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17. Questions-réponses
1.17 Questions-réponses (Q and A) :
Scénario : J.J.Abrams
Réalisation : Ken Olin
Résumé (par Patricks) : Arrêtée par le FBI, Sydney qui risque de rester enfermée à vie au secret est interrogée par un trio dont l’assistant directeur Kendall. Cela risque de compromettre sa couverture au SD6. Vaughn et Jack Bristow vont donc tenter de la faire évader. Dans le même temps, l’interrogatoire est le prétexte à connaître tout ce qui s’est passé depuis le premier contact en 1994 entre l’agent et le SD6.
Un épisode de série américaine, ça coûte cher. Pour amortir les coûts, il existe deux possibilités : le « bottle épisode » (épisode à l’action confinée dans un local clos, décors a minima, seulement des comédiens et un texte) et le clip-show, soit un épisode dont l’intrigue est prétexte à projeter des extraits des épisodes précédents, l’épisode se réduisant alors à un simple travail de montage. Ce procédé inventé par Chapeau melon et bottes de cuir dans Homicide and old lace (saison 6) est le choix qu’exécute J.J.Abrams pour Q and A. Mais si de par sa nature, cet épisode ne peut être très bon, il réserve toutefois quelques bonnes surprises.
Le prétexte ? Sydney est interrogée par le FBI - entre les X-Files et Alias, on remarque que l’institution n’est décidément pas traitée sous un jour ensoleillé - et chacune de ses réponses est décrite en images par un montage de flash-backs, un point c’est tout. Mais les dix premières minutes sont quelque peu différentes car Sydney raconte plus précisément comment elle en est arrivée à intégrer le SD-6. Les phases par lesquelles elle est passée - observation, transition, confirmation - sont très intéressantes à suivre et sont décrites par des images spécialement filmées pour l’épisode. Abrams imagine une histoire convaincante étant donné le peu de temps qu’il lui est imparti - le clip-show bouffant 75% du temps - et peut se reposer sur une admirable guest star : Terry O’Quinn, qui interprète l’agent spécial Kendall.
Terry O’Quinn est un fantastique acteur : il joue un agent cordial et réfléchi, mais en fait dénué de sentiments et d’un stoïcisme froid. Les fans de MillenniuM s’amuseront de voir Peter Watts, ex-agent du FBI en agent du FBI ! Il s’approprie totalement le rôle et aura d’ailleurs en saison 2 l’occasion de briller encore davantage dans ce registre. Son professionnalisme, son absence de compassion, et son ironie à peine voilée, en font un « interrogateur » éprouvant pour une Sydney ballottée de toutes parts. Ken Olin joue très bien du champ/contrechamp pour alterner les gros plans sur O’Quinn et sur une Garner cachant difficilement son malaise. Il n’est pas étonnant que J.J.Abrams se souviendra de lui dans Lost en lui offrant son rôle le plus mémorable à ce jour : celui de John Locke.
Abrams ayant conscience que tout spectateur rêve d’éclater la gueule à l’irritant Haladki (Joey Slotnick est parfait dans le rôle, une bonne sale tête), charge Jack Bristow de lui faire une petite correction une fois que Vaughn apprend ses secrets. Une fenêtre est ouverte sur le réel jeu d’Haladki : n’est-il qu’une veule crapule ou bien cache-t-il quelque chose d’encore plus innommable ? Vaughn et Jack se mobilisent pour tenter de trouver la cachette où est retenue Sydney car si elle ne réapparaît pas, le SD-6 aura des soupçons et sa couverture volera en éclats. Ainsi, pendant que le clip-show défile, les spectateurs attendent avec impatience la résolution de cette situation critique. Sur le clip-show en lui-même, le montage est très trépidant, le rendant moins pénible à regarder.
Ce sont toutefois les dernières minutes qui nous collent le plus à l’écran, avec le FBI faisant sa chasse-au-Sydney lors d’une course-poursuite en voiture. On sourira en voyant Will et Fran assister au spectacle sans se douter de qui est la proie ! L’échappatoire spectaculaire de Sydney est un vrai coup de génie du créateur de la série, qui par là-même trouve un moyen crédible et original d’amener un cliffhanger final subjuguant et ouvrant de nouveaux horizons à la série. On en frémit…
IS :
- Syd déclare au début de l’interrogatoire Je n’ai rien à cacher, ce qui est rappelons-nous, la politique officielle du FBI dans les X-Files (tu parles…) comme le rappelle Skinner dans l’épisode X-Cops !
- Dans la maison secrète du FBI, on aperçoit un panneau Authorized personnal only. Inscription qui aura une grande importance dans les deux dernières saisons.
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18. Point faible
1.18 Point faible (Masquerade) :
Scénario : Roberto Orci et Alex KurtzmanRéalisation : Craig Zisk
Résumé (par Patricks) : La mère de Sydney serait vivante. Notre héroïne en mission retrouve un de ses ex, Noah Hicks. Sloane promet à Sydney de l’aider à retrouver sa mère. Khasinau aurait été le supérieur de Laura Bristow au KGB. Bien commode, puisque Khasinau est la cible du SD6. Sloane envoie Sydney en mission à Vienne.
Masquerade ouvre un nouvel arc dans la Mythologie déjà bien remplie d’Alias. Le « cherche Maman désespérément » version Abrams fonctionne plutôt bien : la quête de la mère disparue donne d’excellents affrontements et conflits d’intérêts, tout en assurant de beaux numéros d’acteurs. L’introduction d’un ex de Sydney n’a pour but que de rafraîchir la valse-hésitation de l’héroïne entre Will et Vaughn, mais le tout est empaqueté dans une intéressante intrigue d’espionnage. Le duo Orci-Kurtzman traite à merveille ces deux pans de l’histoire pour nous offrir un nouvel épisode captivant : aussi ne se formalisera-t-on pas de l’absence de cliffhanger.
L’épisode voit se confronter les protagonistes du drame face à la confirmation de la survie de Laura. Sydney est face à ses démons : elle a viscéralement besoin de la retrouver, mais que peut-elle attendre d’une telle rencontre ? Ne sont-ce pas chagrin et déception qui l’attendent au tournant ? Ce conflit la tenaille durant tout cet épisode, et cela la rend émouvante aux yeux du spectateur, sans compter que Jennifer Garner élargit quelque peu sa palette pour être plus crédible dans les scènes d’émotion.
Jack Bristow, soudainement en présence d’un maléfique fantôme qui ne lui laisse plus du repos, est pourtant encore plus à plaindre. Momentanément abattu, ses subits accès de colère envers Sydney et Sloane, inédits chez le personnage, représentent sa confusion mentale. Cherchant refuge dans l’alcool, sa capacité à supporter sa double vie commence à vaciller, et il redevient plus irritable envers son obstinée fille. Cette dernière doit donc user d’expédients retors (remarquable scène du bar) pour tenter de le remettre sur les rails. La scène la plus forte de l’épisode est peut-être la discussion entre Jack et Judy Barnett (psychologue de la CIA), remarquable dialogue de sourds désespéré et manipulateur à la fois, où malgré toutes ses capacités de dissimulation et de mensonges, Jack n’arrive point à leurrer son interlocutrice. Patricia Wettig rayonne de fermeté et de charité, elle est un magnifique rôle récurrent.
Sloane, toujours très attaché à Sydney, continue de troubler encore plus son image de Big Bad en devenant son allié n°1 dans sa quête. Dans toutes ses scènes, on sent combien Sloane souhaite être comme un père pour Sydney, lui-même remplaçait d’ailleurs Jack dans ce rôle quand elle était petite. Ce côté humain de sa personnalité est adroitement décrit par le toujours génial Ron Rifkin. La recherche de Khasinau tombe à point nommé car il était le supérieur de Laura. Cette fusion de deux intrigues permet au tourbillon d’arcs de se simplifier quelque peu sans perdre de son efficacité.
La puce électronique et le disque dur de Khasinau sont l’objet de deux investigations rondement menées par Sydney et un blast from the past : son ancien petit-ami se révélant être son contact à Vienne. Morceau de bravoure : un découpage « artisanal » d’un cadavre congelé ! La bagarre sur une valse viennoise rappelle, elle, quelque peu celle de L’Homme aux deux ombres des Avengers ! Noah Hicks est joué par Peter Berg, plutôt convaincant. Il a l’air très sympathique et efficace, mais le fan sent bien qu’il ne fera pas de vieux os. Quant à Marshall, il continue à nous étourdir avec cette fois un appareil photo au flash à l’effet disons… idéal contre les insomnies ! La scène dans le laboratoire souterrain a une tension palpable, surtout lorsque Sydney est sur le point de voir sa tête transformée en glace dans une pièce à - 150°C !
Entre deux scènes, Will - relégué au rang de figurant depuis qu’il a cessé son enquête - et Fran, ont des sérieux soupçons sur notre amie après qu’elle ait laissé traîner un billet compromettant. Ça chauffe décidément dans tous les coins pour Sydney ! Finalement, comme s’ils avaient pitié, Orci et Kurtzman relâchent la bride en terminant l’épisode sur une étreinte charnelle entre elle et Noah. Allons, qu’elle soit heureuse le temps de quelques heures, avant de repartir dans sa spirale infernale… Un épisode dense et rythmé, malgré des chansons une nouvelle fois parasitaires.
IS : Pas de cold open, le générique commence l’épisode après l’introduction. Seulement visible dans le pilote et finale de la saison 1.
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19. Face cachée
1.19 Face cachée (Snowman) :
Scénario : Jesse Alexander et Jeff PinknerRéalisation : Barnet Kellman
Résumé (par Patricks) : Alors qu’ils font l’amour, Sydney et Noah Hicks manquent être tués par les hommes de Khasinau. Ils rapportent une vidéo montrant la mère de Sydney, Irina Derevko/Laura Bristow. Noah offre à Sydney l’occasion de fuir le SD6 avec elle. Au cours d’une enquête aux quatre coins de la planète, d’Afrique du sud en Australie, Sydney va affronter un adversaire inattendu.
Presto con fuoco ! A un tempo de missile atomique, Jesse Alexander et Jeff Pinkner bâtissent un diabolique scénario carburant à l’énergie pure. Les mini-intrigues à tiroir se bousculent si vite qu’on a pas le temps de respirer. Surtout lors des missions de Sydney, d’une excitante angoisse. L’ombre de Laura Bristow (Irina Derevko désormais) s’étend sur tout l’épisode grâce à l’ébauche de son véritable caractère. Menaces et rebondissements s’enchaînent avec une vitesse incroyable, pour s’achever dans une terrible révélation finale, une des plus horriblement méchantes de la série.
L’introduction (suite de l’épisode précédent) avec l’exfiltration théâtrale de Sydney et Noah promet une suite vigoureuse, et c’est bien le cas. Les scénaristes se saisissent de toutes les intrigues de la série et les jètent à la tête du spectateur, les coupant, les reprenant, les alternant, le tout dans un mélange explosif. Si on voulait donner un coup d’accélérateur, c’est gagné. Nous assistons donc à la découverte d’une ancienne vidéo montrant la mère de Sydney décrire méthodiquement à ses supérieurs les buts et les moyens utilisés de sa mission d’infiltration dans la vie de Jack Bristow. Son comportement hautain et condescendant est bien interprété par Natasha Pavlovich.
La vision de cette vidéo fait chanceler la solidité de Jack qui se voit contraint à accepter l’aide du Dr.Barnett. Quel retournement après l’épisode précédent !
L’épisode se concentre sur Noah. Ce dernier, toujours amoureux de Sydney, cache donc au SD-6 qu’il a détourné de l’argent de la mafia, et veut l’utiliser pour fuir un monde trop chaotique, fuir vers une île déserte avec celle qu’il souhaite pour compagne. La proposition est alléchante, et Sydney est tentée : qu’a-t-elle à gagner dans cette vie trop lourde et frustrante ? Partir loin de tout… c’est-ce genre de choix qui touche tout homme : faut-il batailler dans ce monde alors même que nous savons que ce combat est perdu d’avance ? Ou bien tout lâcher, et passer sa vie loin de la civilisation, au risque d’être « lâche ». C’est un dilemme éternel, et Sydney hésite tout le long. Pendant ce temps, les cachotteries de Noah sont soupçonnées par Sloane qui décide de « l’interroger », synonyme dans Alias d’antichambre de la mort. Sale temps.
Alias multiplie les adversaires. Quoi de plus naturel dans un monde tentaculaire où chacun veut sa part du gâteau. Donc, un tueur maniaque « l’iceberg » (le Snowman du titre) est également sur la piste de Colder, la seule piste menant à Khasinau, ce qui fait rien de moins qu’une embrouille de plus. Pendant ce temps, Syd fait de l’acrobatie mortelle pour infiltrer un serveur, et Noah jette toutes ses forces jusqu’à se faire péter un bras, le tout accompagné par une chanson que pour une fois on trouvera appropriée (Ready, steady, go de Paul Oakenfold). La recherche de Colder, objet d’un rebondissement central, est haletante, interrompue que pour des moments de tension sur un autre front : Sydney confronté à son billet compromettant et devant trouver une bonne excuse en toute hâte. On se demande quand elle a le temps de se reposer. L’unique moment de calme de l’épisode est la rencontre au coucher du soleil entre Sydney et Noah, qui jurent de tout quitter dès qu’ils auront retrouvé Irina Derevko. Et encore, on a l’intuition tenace que tout est trop beau pour ne pas finir mal.
Le récit se termine par la baston cynégétique entre Sydney et l’iceberg, une des meilleures de la série, brillamment filmée par Barnet Kellman, mais le finish foudroiera le spectateur sur place. La mission est pour Sydney est un échec total, et la tragédie finale, vraiment dure. Un épisode vraiment addictif.
IS : Irina mentionne lors de la vidéo la phase 1 pour une espionne du KGB : ressembler à une américaine. Ce principe sera repris avec un résultat massivement surprenant dans l’épisode du même nom Phase Un (saison 2).
(c) 2013 par Clément Diaz
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20. Mauvaise posture
A partir de maintenant, les critiques de Patricks diffèrent relativement des miennes. Faites vos choix, camarades !
1.20 Mauvaise posture (The solution) :
Réalisation : Daniel Attias
Résumé (par Patricks) : Très malade, Emily Sloane fait des révélations à Sydney qui sont enregistrées, et Arvin devra convaincre l’alliance qu'elle n'est pas un danger pour éviter que l’on tue (prématurément) sa femme. Sydney et Vaughn sont envoyés en Algérie. Will Tippin a identifié le père de Sydney, Jack Bristow, comme l’homme qui l’a menacé pour arrêter son enquête. L’alliance prévient Sloane qu’ils vont exécuter Emily.
Le finale de la saison approchant à grands pas, les scénaristes doivent certainement se doper à toutes les substances énergiques possibles, car les scripts ne cessent d’aller crescendo dans l’intensité, la vitesse, le suspense, et l’action. Le cocktail déjà détonnant d’Alias devient de plus en plus frénétique, jusqu’à clouer le spectateur dans son fauteuil. John Eisendrath fait monter la sauce en abattant toutes les cartes maîtresses dont dispose la série : Emily en danger fatal et semble-t-il inéluctable, poursuite du jeu de cache-cache mortel avec Khasinau avec Rambaldi qui mène la danse, soudain retour de l’enquête de Will qui commence enfin à entrevoir la Vérité qu’il cherchait, et une terrible collusion entre la CIA et le SD-6 débouchant sur un cliffhanger fulgurant, un des plus stressants qu’on puisse imaginer.
Pour la première fois de la série, Francie est enfin bonne à quelque chose : elle inspire sans le savoir Sydney qui bâtit en deux temps trois mouvements un plan stratégique très malin pour retrouver la trace de Khasinau. L’exécution de ce plan en trois étapes est le prix de ce brillant scénario qui ne cesse de secouer le spectateur tout le long. Il est basé sur le leurre qu’on agite pour déloger la proie de sa tanière : Sydney va faire croire qu’une seconde fiole identique à celle de The Box va être vendue aux enchères ; or, c’est un des artefacts qui manque à la collection de Khasinau, qui ne peut donc rester immobile. Cela nous vaut une nouvelle superbe mission où Sydney dégaine toute sa panoplie pour piéger tout un système de sécurité. Evidemment, les choses manquent de tourner mal, et le suspense prend immédiatement.
Pendant ce temps, Will, harcelé par sa source qui lui a révélé que son enlèvement était du bluff, doit se mesurer… à Jack Bristow. Cet affrontement inégal à couteaux tirés fait l’objet d’un très bon récit. Jack doit lui révéler certains points pour le convaincre totalement de changer de camp et d’au contraire de traquer la source. Voir Will toucher la Vérité du doigt fait vibrer le générateur d’intensité de la série. Les moments de calme sont savamment dosés, comme avec Sydney constatant que seule l’idée de la vengeance la guide, et qu’elle ait peur de se transformer en une personne inhumaine, dénuée de morale, comme McKenas Cole dans The Box.
Emily sait que son mari est du SD-6 et le dit à Sydney… dans une pièce truffée de caméras et de magnétophones. Du coup, Emily doit subir le même sort que Danny Hecht selon la loi de l’Alliance ! Voir Sloane en danger de subir la même épreuve que Sydney dans le pilote ne manque pas d’ironie. Il en devient presque émouvant quand il doit affronter ce pénible rebondissement. Amy Irving et Ron Rifkin rendent crédibles ce couple soudé, attachant, et qui souffre de ne s’être jamais dit la Vérité. On tremble pour l’innocente Emily et donc par ricochet pour le méchant Sloane, ce qui est un maître coup de la part du scénariste. Faisons confiance à Sloane pour trouver une échappatoire à ce coup du sort !
Marshall rejoue une fois de plus les involontaires empêcheurs de danser en rond : son talent va ajouter un grain de sable terrible dans le beau mécanisme imaginé par Sydney : le marché entre la CIA - sous la couverture d’un groupe terroriste - et Khasinau va être royalement perturbé par le SD-6 qui a intercepté les messages fixant le rendez-vous ! Le final est dantesque avec le retour gagnant de ce fieffé gredin de Julian Sark, porté par un David Anders toujours aussi ardent et flegmatique. Le combat au Latajang est un concentré d’action étourdissant, mais que dire de l’arrivée au plus mauvais moment de Dixon, qui devient le maître du jeu, et est sur le point de reconnaître Sydney traitant avec l’ennemi. Le suspense est insoutenable, et bien évidemment, le cliffhanger interrompt net l’action. De plus en plus fort !! Cette dernière partie est totalement sous tension, et on veut juste dévorer la suite, viiiite !
(c) 2013 par Clément Diaz
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21. Rendez-vous
1.21 Rendez-vous (Rendezvous) :
Scénario : Erica Messer et Debra J. FisherRéalisation : Ken Olin
Résumé (par Patricks) : L’Alliance confirme à Sloane que Poole a trahi au profit de Khasinau. Le SD6 s’est emparé de Sark. Sloane doit trouver Kasinauh. Will Tippins fait une alliance avec le père de Sydney pour trouver l’informateur du SD6 sur le meurtre de Danny.
Avec une précision parfaite, Rendezvous emboîte les lignes directrices en cours dans une remarquable fusion. Le duo Messer-Fisher se repose surtout sur son atout maître : Will apprenant la Vérité sur Sydney et le SD-6. Cette séquence-clé est si réussie qu’elle justifie les nombreuses scènes de dialogues. Si on perd en vitesse, on gagne en suspense car désormais tous les protagonistes se prennent les pieds dans les diaboliques fils de leurs destins. Le vrai spectacle, c'est de les voir se débattre dans tous les sens, jusqu’au cliffhanger final aussi brutal qu’un coup de fouet !
La conclusion de l’affaire précédente est aussi fougueuse qu’on pouvait l’imaginer, Sydney passant très près de la catastrophe. Passé ce prélude, les scénaristes préparent le terrain pour la grande scène centrale en ne négligeant aucun suspense. Will se rapproche de plus en plus son informateur, dont l’identité nous tient en haleine depuis le début de la saison. Totalement suicidaire, Will brûle tous ses vaisseaux et joue à quitte au double ; on a peur pour lui et ce n’est pas l’aide éloignée de Jack, qui sous son stoïcisme cache une peur réelle, qui va nous rassurer.
Sark, prisonnier du SD-6, nous régale d’une composition royalement ambiguë : sans cesse entre veulerie, opportunisme, et double jeu. Sa confrontation avec Sloane est de haut vol : Sloane propose (enfin, exige), et Sark accepte sans broncher de duper son employeur. Voir les deux ennemis jurés échanger comme deux gentlemen deux verres d’un vin au millésime prestigieux donne une petite touche de noblesse dans un univers qui en est dépourvu. David Anders et Ron Rifkin jouent brillamment les bluffeurs. Reste à savoir qui est le meilleur. En tous cas, impossible de savoir à qui Sark est fidèle ; peut-être seulement à lui-même.
Caprice des Parques, les fils du Destin se rejoignent tous dans un cabaret parisien. Il est permis d’admirer le numéro musical de Sydney, en pépée fardée et maquillée de partout - un de ses déguisements les plus clinquants ! La voix de Jenny Garner, impeccable en aguicheuse tape-à-l’œil, mérite des applaudissements encourageants. Les gadgets de Marshall sont toujours aussi fous, et la collision avec Will est d’un effet titanesque : les deux vies de Sydney se télescopent de plein fouet. A peine le choc passé que nous apprenons l’identité de l’informateur de Will, un véritable coup de massue machiavélique ! D’autant que l’épisode précédent nous avait lancé sur une fausse piste - qui se révelera être dans l’épisode suivant une fausse fausse piste d’ailleurs. Dans un déchaînement de bruits et de fureur, la destruction du cabaret semble coïncider avec celle de la double vie de Sydney.
Après cette décharge d’adrénaline, le suspense atteint des sommets à rendre baba. On retient le coup de Jarnac de Sloane qui a trouvé un moyen très fin de suivre Sark à la trace. Encore mieux, c’est précisément au moment au notre héroïne a une overdose d’emmerdes, que Dixon commence à se souvenir de la gaffe de Sydney en Argentine. Du coup, Dixon commence fortement à la soupçonner. Nouvelle surprise avec Sloane éprouvant des remords tardifs sur Danny, voyant que son épouse va connaître une sortie similaire après un rebondissement qui ordinairement aurait dû être une bonne nouvelle, mais qui devient ici désastreux ! Pauvre Sloane, on a parfois envie de le plaindre. Le public est submergé par ce flot de rebondissements mais il en redemande tant la maxime Hitchcockienne est exacte : il aime être manipulé, secoué, agressé… un programme qu’Alias et ses scénaristes défoncés appliquent à la lettre !
Le pardon de Will envers Sydney est très touchant, mais ce calme instable est vite contredit par Fisher et Messer qui achèvent le spectateur en lui flanquant à la figure un cliffhanger sauvage ! Tout le monde est chauffé à blanc dans cette histoire, le terrain est désormais prêt pour le grand grand finale.
(c) 2013 par Clément Diaz
Dearesttara- Roi (Reine)
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Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Série "Alias"
Dearesttara a écrit:[center]A partir de maintenant, les critiques de Patricks diffèrent relativement des miennes. Faites vos choix, camarades ![b]
[
A part Séribibi, je ne sais si tu vas convaincre grand monde. Alias ne supporte pas une seconde vision. Les incohérences du scénario, la surenchère permanente, le trop plein d'infos que le pauvre téléspectateur doit ingurgiter en quarante minutes, donne le tournis. Cela donne une série indigeste. Alias a inventé un nouveau genre : la série kleenex, jetable après emploi.
Invité- Invité
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