Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
The Savages
3.40, Part 3
Titre proposé : Survivors of the Wild
Malgré ses qualités, Doctor Who classic n'est pas La Quatrième Dimension. Assez logiquement, Ian Stuart Black cesse sa réflexion typique de la SF sur le monde qu'il a crée et en revient à l'action pure, déjà le point fort des deux précédents opus. The Savages, part 3 remplit excellemment son office de ce côté, tout en redorant un peu le blason de Steven.
Ainsi la traque de Steven et Dodo se montre-t-elle palpitante, entre ennemi surarmé, survivants pleutres et voies sans issues. Malgré l'absence de vidéo (mis à part un bref clip), on se prend complètement au jeu de ce cache-cache mortel, entre bande-son évocatrice et ténèbres des chemins. Sur la touche depuis la petite explication avec le Toymaker, ça fait plaisir de revoir Steven enfin faire preuve d'astuce via un fusil de Tchékhov adroitement préparé. On retrouve l'homme d'action qu'on aime après ses dommageables réflexions à l'encontre de Dodo. Son retour au premier plan aurait pu mécaniquement disqualifier Dodo, mais la jeune demoiselle ne se prive pas d'agir elle aussi, notamment avec Chal, puis en reniflant le piège final. Décidément, c'est une constante dans Doctor Who première mouture d'avoir des Compagnes d'abord un peu pâlotes, avant de se révéler de véritables héroïnes. Un schéma qui mine de rien, sera celui réutilisé par Davies pour relancer la série en 2005, Rose passant de femme ordinaire à la remorque du Voyageur à atout indispensable. En passant, le traître lâche dans le camp des opprimés est devenu un cliché de la série, mais cela reste un moyen efficace de nuancer les survivants et de les rendre plus intéressants. Contrairement par exemple aux Thals de Skaro, tous vaillants contre les salières à roulettes nazies.
La seconde partie convainc moins, se résumant à un stationnement prolongé dans un tronçon de couloir. Mais cela permet à Black d'abattre côté First un toniturant twist pas dépourvu d'humour. On songe a posteriori au démentiel twist au début de Journey's End, en réalité préparé ici ! RTD aura décidément bien appris sa leçon. Les cartes sont bien rebattues, débouchant sur un cliffhanger pour une fois mâtiné de pure psychologie (que va faire Jano ?). Une très appliquée relance, lançant sur les rails le final de l'arc. (****)
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Re: Série "Doctor Who"
Mais la grande idée de l’auteur reste bien de dynamiser son récit avec une large place laissée à l’action. On apprécie particulièrement le retour de flammes de Steven, si éteint ces derniers temps, car cela lui donne l’occasion d’un baroud d’honneur en bonne et due forme, avant son prochain départ. Toujours réussir sa sortie. Derechef le récit se montre habile, parvenant à mettre Steven en exergue sans mettre Dodo en retrait pour autant, il s’en faut de beaucoup. Évidemment, à ce jeu le Docteur se voit totalement sacrifié, mais l’on comprend bien qu’il s’agit de l’un de ces épisodes permettant à Hartnell de prendre du repos au sein de tournages devenu exténuants pour son état de santé. Le suspense du duel entre le garde et Steven ne voit pas son intensité être gravement minoré par le manque de support visuel, au contraire le talent des comédiens et la suggestive musique d’ambiance rendent comme un hommage au pouvoir d’évocation des dramatiques radio.
L’absence du film se montre plus dommageable pour le second volet de l’histoire car nous privant d’une bonne partie de l’amusement suscité par l’authentique imitation de William Hartnell réussie par Frederick Jaeger (valeur sûre des vilains de l’époque), à l’occasion du transfert partiel de l’anima du Docteur. La voix laisse entrevoir un bel effort, nous frustrant de la gestuelle. En soi le procédé se montre agréablement typique des séries d’aventures Sixties. Il permet aussi de rendre bien goutteuse la félonie du Fourbe Numéro Un, prêt à toute les manipulations pour s’adjuger la meilleure « Vapeur ». Tout comme sa charmante alter ego du Docteur Sleep de Stephen King, c’est d’ailleurs cette avidité infatuée qui cause sa perte. La séquence présente également l’intérêt de, bien avant l’évocation de Gallifrey, déjà instituer une différence radicale entre le Seigneur du Temps et les Terriens. Dans des circonstances similaires, Donna en fera bien plus tard la douloureuse expérience avec Ten : l’être humain ressemble au Docteur comme une bougie ressemble au Soleil.
Tout n’est pas parfait dans cette Partie 3, on y discerne quelques naïvetés elles aussi très Sixties, comme le Patriarche laminé par les prélèvements accumulés de Vapeur, jusqu’à justifier un maquillage cacochyme, mais qui ne cesse de galoper d’un bout à l’autre de l’action. Ou mon amie Nanina, laissée exsangue et quasi catatonique, mais qui si peu de temps ensuite à retrouvé toute sa vitalité, privilège de la resplendissante jeunesse, sans doute (oui, la tenue de Sauvageonne est toujours là). L’espèce de coup de foudre avec le garde est également téléphoné, à croire qu’alors que la caméra détourne chastement le regard, il va s’en passer de belles dans ces grottes (jurisprudence Jon Snow / Ygrid). Mais le plus dommageable demeure sans doute le cliffhanger, car il n’est jamais bon d’installer une résolution évidente, le suspense en pâtit. Or il est ici clair comme de l’eau de roche que c’est le Docteur en son Vaisseau qui va sauver la situation. Mais tel quel, l’opus reste le plus stimulant que l’on ait vu depuis un moment (****).
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Re: Série "Doctor Who"
3.41, Part 4
Titre proposé : Steven's Gambit
On pourra ergoter que The Savages, part 4 clôt l'arc d'une manière assez prévisible mais le rythme fulgurant impulsé par Ian Stuart Black balaye les objections tout en jouant parfaitement de chaque personnage principal du serial, chacun ayant sa part décisive dans un climax brillamment huilé. Bien entendu, le rituel toujours particulier qu'est le départ d'un compagnon, Steven en l'occurrence, est une autre attraction de l'épisode.
Pour son dernier épisode en tant que compagnon, il était attendu que Steven se taille la part du lion. Assez logiquement, Dodo demeure en arrière-plan, malgré tout ce qu'elle a apporté à l'arc. Ayant ainsi toute latitude pour son dernier numéro, Peter Purves donne tout, notamment au cours de la dangereuse traque dans les sous-bois où les fusils de lumière se déchaînent. La BO et la voix passionnée des acteurs compensent largement l'absence de vidéo durant cette résistance désespérée d'un seul homme. Leader de l'action, il se voit parfaitement secondé par une belle suite de duos. Le duo Exorse-Nanina s'ajoute à la machine bien huilée en faisant de la rétention d'Exorse un élément-clé de la décision ultime. Le duo Senta-Edal, l'intellectuel dévoyé et la brute, jouent une étincelante partition d'opposants pourvoyeurs d'un suspense permanent. Et bien entendu, il y a l'inattendu duo First-Jano.
D'une manière amusante, le revirement de Jano trouvera un écho 34 ans plus tard dans le finale de la saison 6 de Buffy. Alors que Giles laisse Dark Willow aspirer sa puissance en même temps que sa conscience pour porter un coup fatal à l'armure de fureur construite par la sorcière, de même Jano absorbe-t-il la conscience du Docteur. Mine de rien, l'évènement montre à quel point First, misanthrope rude au début de la série, est devenu un défenseur passionné des opprimés, son identité suprême pour les Whovians. L'intensité de Jano à réparer son erreur ouvre mine de rien sur un First désormais moins préoccupé de sa sécurité et de ses Compagnons (de toute façon d'un réjouissant volontarisme) que de rendre justice. La large place accordée à un garde, Edal, dans les épisodes précédents prend tout son sens. Il s'est montré plus violent et vindicatif que son chef et succède donc naturellement en tant que chef de l'opposition, préservant la tension de l'arc. C'est rudement bien joué, rien à dire. Toute la résolution dans le laboratoire entre coups de bluff, appels à la révolution et cathartique destruction (là on regrette vraiment le manque de vidéo) se montre exaltante à souhait, sans doute l'une des plus jubilatoires résolutions d'arc de Doctor Who. Mais le talentueux scénariste ne s'arrête pas là et sous nos yeux ébahis anticipe carrément sur la résolution de l'apartheid sud-africain. En ayant l'idée de ce qui sera ni plus ni moins que le mouvement Vérité et Réconciliation de Nelson Mandela, Ian Stuart Black évite un triomphalisme hors sujet en prenant en compte les pertes et tortures de la guerre. Mais de plus, il met en exergue l'humanisme débordant de la série (quitte à verser quelque peu dans l'emphase) où la paix ne se fait qu'après de durs compromis et une volonté de pardon sincère, sans occulter ses difficultés. La fin de la dystopie se montre étonnamment simple et optimiste dans un genre qui refuse d'habitude ce genre de final, mais telle est la magie de Doctor Who.
Pour être honnête, je trouve les adieux de Steven, le clou de l'épisode, en demi-teinte. L'arc étant plein à craquer côté action, Ian Stuart Black n'a jamais pris le temps de nous faire voir Steven comme ayant des velléités de médiateur. Dans une situation similaire, le départ de Susan frappait davantage, Nation avait alors établi son attirance pour David. Le choix de Steven de rester sur la planète tombe comme un cheveu sur la soupe. Plus grave encore, le Docteur semble se désintéresser bien vite de son ancien Compagnon, laissant à Dodo le soin d'être l'avatar du spectateur lors d'adieux sonnant plus juste. Je veux bien croire que le Docteur ait une certaine réserve, mais après 45 épisodes, on aurait attendu de First un peu plus d'émotion. On est toutefois gré à l'auteur de renoncer au traditionnel cliffhanger pour nous laisser sur ce départ. Merci à Steven pour sa participation, il aura imprimé une boussole morale parfois manquante à un Docteur se cherchant encore, tout en assurant le pourcentage d'octane requis (****).
The Savages (****) : Malgré le départ en demi-teinte de Steven (et la disparition des titres d'épisodes), The Savages est un excellent serial bourré d'action où la team TARDIS passe en surmultipliée pour imposer son humanisme combattif et lumineux à une originale dystopie SF basée sur l'exploitation littérale de la force vitale des faibles. Le soin minutieux de Ian Stuart Black accordé à chaque personnage dynamise la profondeur émotionnelle de cet arc bien huilé.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
https://www.rollingstone.co.uk/tv/features/matt-smith-house-of-the-dragon-doctor-who-interview-20919/
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Re: Série "Doctor Who"
C’est d’autant plus dommageable que, du fait du maigre temps désormais disponible, Ian Stuart Black n’a pas d’autre choix que de galoper pour narrer les autres péripéties. Cela passe par les facilités usuelles de l’époque mais rudement sollicitées ici, comme un déplacement quasi immédiat des grottes à la cité, à croire que Sauvages et Aînés étaient en fait voisins de palier. Les pastilles revigorantes du vieillissant Docteur sont également de retour et il est dommage que l’épisode soit en noir et blanc, car si ces cachous si pleins d‘énergie étaient de la bonne couleur, on aurait pu rigoler un peu... D’ailleurs on remarque que tous les mâles y ont droit, mais pas Nanina. « Something blue », dira bien plus tard Amy Pond.
Le plus dommageable reste que cette schématisation de l’intrigue accentue encore l’impression d’une marche forcée vers un improbable happy ending. Ian Stuart Black semble moins assumer la noirceur de sa dystopie que Terry Nation dans le très politique Dalek’s Master Plan (pour le happy end, on y repassera). Même si c’est déjà une pratique bien établie qu’après avoir résolu une crise, le Docteur laisse les locaux se dépatouiller pour reconstruire (Cf. The Keys of Marinus), on reste dubitatif devant l’immédiateté et l’aisance de cette résolution en forme de réconciliation générale. On atteint comme un sommet quand on s’aperçoit que, du début à la fin de l’arc, absolument personne ne meurt, ce qui fera sans doute plaisir à Nine, mais demeure rarissime depuis les débuts de la série, pour ne pas dire quasi unique.
Ceci-dit, si le propos de The Savages devient, disons, très positif sur le tard, Doctor Who fait preuve des mêmes limitations que Star Trek TOS à la même époque. Progressiste et en avance sur les questions politiques et sociales, Doctor Who demeure très daté sur les questions de genre. Ainsi personne ne songe à Dodo pour devenir le nouveau taulier en chef et Steven demande son avis sur le sujet au désastre humain qu’est Tor, mais nullement à Nanina. Or celle-ci a pourtant autrement plus contribué que ce dernier à la résolution de la crise, y compris lance à la main ! Dans Doctor Who, le Pouvoir demeure alors un domaine exclusivement masculin, comme dans la passerelle de l’Enterprise. Par ailleurs Dodo devient l’unique Compagnon du Docteur, c’est-à-dire que celui-ci reste seul à bord du TARDIS avec une femme, pour la toute première fois (hormis le cas particulier de Susan), une situation apparemment considérée comme suffisamment choquante pour que la BBC y mette fin au plus vite. Les temps ont bien changé.
Au sein de son tempo très tonique, on mettra au crédit de l’opus n’avoir néanmoins pris le temps d’accorder une sortie de scène en bonne et due forme au valeureux Steven. La justification apparaît bien trouvée, notre ami poursuivant sa mission de Compagnon et après tout, il y a pire destin que de devenir le suzerain de tout un monde et son bastion contre l’emprise du Chaos. Bon, Nanina a déjà trouvé son homme, mais l’avenir est une page blanche. Si, contrairement à ce que laisse entrevoir First, Steven ne réapparaîtra quasiment plus dans l’univers étendu, la séparation ne va pas sans une certaine émotion, même si le hug entre Steven et Dodo semble avoir sauté dans la scène préservée. On apprécie l’aveu du Docteur quand celui-ci murmure à Dodo qu’il ne faut pas se retourner. First souhaite rasséréner la jeune femme, là où Vicky avait agit de même envers lui lors de sa douloureuse sidération devant le départ de Ian et Barbara, mais la souffrance est bien là. Au revoir également à Nanina, mais fort heureusement Clare Jenkins n’en a pas fini avec la série ! (***)
The Savages ne brille sans doute pas par l’originalité de son postulat, déjà maintes fois éprouvé au fil de la série, mais bien par sa qualité d’écriture. Tout en trouvant un judicieux équilibre entre action et discours, Ian Stuart Black parvient aussi habilement à caractériser ses personnages qu’à construire son monde. On regrettera néanmoins un rush final vers une conclusion trop belle pour être totalement convaincante. A défaut de figurer parmi les plus mémorables de la série, le départ du sympathique Steven tient la route et assure l’essentiel. Tout en demeurant assez daté, avec l’admirable Nanina, l’arc nous gratifie d’une de ces belles rencontres féminines dont Doctor Who a le secret. (***)
Merci à Peter Purves pour avoir campé un solide et attachant Compagnon en la personne de Steven. Il sera présent à la convention Pandorica 2022.
https://www.fantomevents.co.uk/pandorica-2022/
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Re: Série "Doctor Who"
Doctor Who, Serial 27 (3.42-3.45) : The War Machines (4 episodes)
Part 1
Titre proposé : Brainhack
The War Machines, part 1 présente un intéressant jeu de résonances avec le serial précédent, Ian Stuart Black rempilant à l'écriture. Malheureusement, la comparaison joue clairement en défaveur de ce nouvel arc, du moins pour le moment.
Ce premier épisode se voit ainsi délivré à une mise en place laborieuse des différents concepts. L'amateur des Avengers pensera bien sûr à The Big Thinker pour cet ordinateur géant au centre des attentions, quoique cette fois, il sera la star du serial et non un simple McGuffin. Pourtant, le bât blesse déjà. Si l'introduction de Wotan se fait dans les règles de l'art, elle se voit minorée par certains relents sexistes déjà perceptibles dans l'autrement bon The Savages. Ainsi, les femmes sont réduites littéralement aux rôles de secrétaires s'amusant en boîte tandis qu'entre mecs on parle science. Toute la scène à l'Inferno se montre archétypale au possible. On pressent une badasserie chez Polly, d'autant que le jeu incisif d'Anneke Hills semble pousser dans cette direction. Mais à part jouer la bonne copine de Dodo, la dame ne brille pas du tout, un bug étonnant. C'est bien entendu un mec qui va les débarrasser du fâcheux dragueur, comme si elles ne pouvaient se défendre seules, alors que même la douce Dodo a dans le passé montré une personnalité affirmée. Bien sûr, le retour dans le Londres contemporain, une première depuis le retour de Ian et Barbara, permet de croquer quelques instantanés de l'époque (comme l'édification de la BT Tower, encore en chantier au moment du pilote de la série), mais point parmi les plus intéressants. La boîte yéyé et sa musique si datée a dû parler aux spectateurs de l'époque, plus trop aujourd'hui.
Le coeur du récit ne se voit pas non plus relevé. Black passe pudiquement sous silence comment le Docteur a pu entrer dans le dernier étage secret défense de la Tour et être chaleureusement accueilli comme un confrère. Le papier psychique n'a en effet pas encore été introduit dans la série. La machine a une intelligence parfaite plutôt imparfaite, elle connaît le TARDIS mais ignore le nom du Docteur, quoique cela nous vaut une assez rare mention de "Doctor Who" au premier degré du terme dans le show même. Surtout, l'épisode ne propose rien de plus que le squelette d'une aventure Avengerienne période Emma Peel, soit une succession de victimes de l'impitoyable machine mécaniquement enchaînées (le cliffhanger est à l'avenant de cette méthode : peu imaginatif). Quant au Docteur lui-même, il se contente de regarder autour de lui d'un air pensif.
Le seul intérêt de cet épisode est sa relative modernité sur le sujet des IA, pas complètement nouvelle car typique de la New Wave SF, mais tout de même encore relativement fraîche. Wotan apparaît ainsi un précurseur du célèbre HAL9000, Skynet et autres IA si accueillantes et débonnaires envers l'humanité. Kit Pedler, auteur de l'idée originale, rôde déjà les Cybermen, autre exemple d'intelligence futuriste - sous forme de robot - dénuée de toute humanité. On remarque que First, toutefois, pressent le danger d'une machine intelligente. Certes, c'est le cas du TARDIS, mais les humains ne sont pas des Timelords et ladys, et First doit sûrement penser que les humains ne sont pas préparés à gérer ces Intelligences. Que dirait-il en voyant nos essais contemporains ? (*)
Dernière édition par Dearesttara le Jeu 18 Aoû 2022 - 1:21, édité 2 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Car l’événement est une ici une totale nouveauté : jamais le Docteur n'avait eu un unique Compagnon féminin sans lien familial et jamais un arc ne s'était jusqu'ici totalement déroulé dans l'Angleterre contemporaine, hormis le cas très particulier de Land of Giants (malgré son apparence, le Londres de The Dalek Invasion Of Earth se situait au XXIIe siècle). Il me semble bien que l'arc voit d'ailleurs Hartnell tourner pour la première et dernière fois en extérieur à Londres. Outre son intérêt d'archive, la scène pétille véritablement, la complicité est bien là entre First et Dodo, personnage décidément révélé sur le tard.
Trop tardivement en réalité, car on comprend déjà que ce retour à son époque signifie un départ prochain, car ce qui sous-tend toute ce premier volet et lui apporte son intérêt c'est la soif de nouveauté. Outre l'ouverture sur le réel du spectateur et sur l'allant du Swinging London, Ben et Polly arrivent déjà. On apprécie le contact établit entre Polly et Dodo, qui annonce un passage de relais en bonne et due forme, mais l’événement majeur demeure bien le sentiment de l'entrée en scène d'une nouvelle génération. Par leur vocabulaire plus cru, leur relation plus ouvertement axée vers leur flirt, la tenue de la jeune femme (même le Docteur a retrouvé ses atours très 60's du pilote de la série) et son travail au sein de l’emblématique BT Tower, Ben et Polly sont sans équivalents parmi les Compagnons rencontrés jusqu'ici.
Évidemment cela ne garantit pas le succès, le duo apparaît ainsi assez déséquilibré entre la malicieuse Polly (Anneke Willis aussi pétillante dans le Balles Costumées des Avengers) et un Ben plus brut de décoffrage, mais les nouveaux responsables de Doctor Who vont jusqu'au bout, autant qu'il leur est possible, de leur démarche de renouveau. Ils ne se contentent pas d'évoquer les Sixties, ils en épousent l'esprit, c'est assez fort. Après on peut discuter de leurs motivations, cette authentique création d'une toute nouvelle famille de récits au sein de Doctor Who, appelée à connaître un durable succès par la suite, étant aussi là pour pallier à la dommageable disparition prochaine des Historicals classiques : déjà sur les rails à l'arrivée du nouveau duo, The Smugglers et The Highlanders vont être les derniers de ce type pendant bien longtemps. Mais la performance demeure : ce premier volet constitue bien une inflexion majeure de Doctor Who.
Malheureusement cette quête de nouveauté ne se retrouve que partiellement dans le sujet du jour. L’Ordinateur diabolique n'est pas vraiment une nouveauté, sans même parler de la littérature, où il présent depuis des décennies, on en a déjà vu dans des séries télé, même si le plus souvent dans un contexte futuriste, comme chez Star Trek. Mais l'épisode From Agnes With Love, de TZ, mettait déjà en scène un tel ordinateur dans le quotidien d'alors. L'auteur tente bien d'innover en dépeignant une vision moderniste de l'IA lors de la conférence de presse, là où toutes ces machines demeurent très humaines, tout en installant une magnifique prémonition de l'Internet avec ces ordinateurs interconnectés mondialement (même si la DARPA existe dès 1958).
Mais le cliffhanger dotant WOTAN d'un bonne voix de félon des familles vient nous indiquer qu'en réalité ce sera business as usual,, même si on s'amuse bien. Et puis tout le déroulement des événements (asservir les humains travaillant sur soi pour œuvrer à la domination mondiale) résulte très classique en réalité. En substituant un Alien végétal à WOTAN, on retrouve trait pour trait le modus operandi de La Mangeuse d'hommes du Surrey chez Chapeau Melon, c'est à dire celui des séries B paranos des années 50 (Le Cerveau infernal, 1957). D'ailleurs utiliser l'onde directe ou le téléphone fait un peu petit bras, utiliser la télévision comme convertisseur de masse aurait été plus moderne, mais la propre BBC n'était peut-être pas prête pour cela ! Nous sommes encore loin de The Idiot's Lantern.
On note aussi quelques défauts de finition. Tout comme chez les Sauvages, Ian Stuart Black demeure adepte des zappings et des accélérations de narration : le Doc et Polly semblent ainsi se téléporter au sommet de la BT Tower (quelle justification à leur présence?), puis Polly et Dido à l'Inferno. On comprend qu'il soit pressé par le temps, mais le procédé apparaît passablement brusque. Si, concernant Polly secrétaire de scientifiques exclusivement masculins, l'épisode peut se retrancher derrière le fait qu'en définitive il ne fait que retranscrire la réalité sociale de son temps, on reste singulièrement déçu quand First procède de même envers Dodo, on est en droit d'espérer mieux du Docteur. Les extérieurs demeurent trop rares, même si les décors de l'Inferno et de WOTAN apparaissent réussis. On remarque que la technique des tubes à vides du Grand Penseur de Chapeau Melon est désormais obsolète, tandis que la communication par imprimante que l'on retrouvera dans Meurtre au programme est par contre bien installée. REMAK et WOTAN, même combat ? (***)
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Re: Série "Doctor Who"
3.43, Part 2
Titre proposé : Death in Metal
(non, j'ai pas osé Death Metal)
The War Machines, part 2 s'accompagne d'un retour à l'action, soit le forte de Ian Stuart Black, et de fait, l'arc gagne en nervosité. Malheureusement ce bel effort se fait au prix d'une accélération de l'action confinant à l'absurde.
Ainsi on a du mal à avaler que l'épisode se déroule sur une douzaine d'heures. Je veux bien croire que Wotan ait recruté à tour de bras et a employé d'excellents éléments, mais construire une machine de guerre futuriste en une seule nuit étire déjà loin notre incrédulité. Pour que le Docteur puisse commencer à rattraper l'action, il lui faut déjà être vite au courant d'où la fatale mésaventure du clochard. Pourquoi pas ? Mais il faut nous dire que des Timelords et ladys travaillent pour les journaux londoniens, car je ne vois pas comment les feuilles de chou du matin peuvent relater un évènement datant de la nuit dernière. Enfin, les serviteurs du superordinateur sont assez intelligents pour s'enfermer dans un entrepôt secret mais oublient quand même d'en fermer la porte, laissant Ben s'y promener tout seul comme un grand (le cliffhanger est visible à des kilomètres). Doctor Who paie aussi son worldbuilding encore flou concernant son héros. On ne sait absolument pas si le Doc' pratique une hypnose normale sur Dodo, ce qui paraît facile, ou bien s'il utilise une de ses facultés de Timelord.
Bref, les ficelles sont des câbles à ce niveau. Surtout, problème de design ? Tout transpire l'imitation pâlotte des Daleks. Les machines à roulettes avec petits bras donnant la mort et lumières clignotantes font vraiment version Leader Price des terreurs de Skaro. La voix métallique des professeurs hypnotisés ont également une parenté étonnante avec les créations de Terry Nation. Mais aussi inquiétants que peuvent être ces machines, elles ne peuvent rivaliser avec la dinguerie destructrice des Daleks. D'autant que la voix ridicule du Mastermind Wotan ne contribue pas à le rendre éclatant.
Malgré tout, l'épisode n'est pas dénué d'intérêt. Polly continue de nous charmer par son enthousiasme volontaire. Je remarque qu'elle rencarde Ben et propose carrément de lui offrir le dîner, ce qui en 2022 demeure une rareté mais en dit long mine de rien sur son indépendance. On regrette que pour donner du temps d'écran à Polly et Ben, Black se sent obligé de mettre Dodo sur la touche, j'espère vraiment qu'elle va revenir dans l'action à temps, ce serait dommage qu'elle bâclât sa sortie là où Steven avait eu droit à un finish en beauté. Surtout, le Docteur parvient à soutenir le rythme plus trépidant de l'action et sa réalisation progressive de la situation juste après l'attaque de Wotan lance idéalement la suite de l'arc. D'autant que Black nous laisse sur un fil qui fonctionne toujours : le héros réalisant un danger mais n'ayant aucune idée de comment le parer ni avec quoi. Le suspense commence à prendre. (**)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Mais les Avengers gèrent mieux la chronologie des événements, en faisant intervenir Steed et Mrs Peel suffisamment en amont pour que la menace se soit concrétisée sans trop solliciter la suspension d'incrédulité du spectateur. Ici, par souci de sensationnalisme, mais aussi parce que le zapping temporel lui importe aussi peu que le géographique, Ian Scott Thomas choisit de précipiter les événements en faisant naître quasi immédiatement les Machines de l'Effroi, sans se préoccuper le moins du monde de justification. On l'avait connu plus soucieux du détail chez les Sauvages.
Quelques autres sorties de route dénotent également. Le récit choisit ainsi de s'orienter vers le robot maléfique, un thème déjà rebattu à l'époque, tournant ainsi le dos à l'intéressante anticipation de l'Internet évoquée précédemment. La mise à mort du SDF a de l'impact, mais sa narration dans le journal relève d'une rapidité digne du Printer's Devil de TZ, voire quasiment de Early Edition. La porte laissée négligemment ouverte passerait mal même chez le Saint, c'est dire. La voix de WOTAN continue à se montrer caricaturale jusqu'au grotesque, alors qu'il n'y aucune raison qu'une IA manifeste des sentiments humains. On peut aussi se demander pour quoi sir Charles continue à tout révéler à un parfait inconnu, comme s'il s'agissait de Sherlock Holmes en personne.
Le plus triste demeure toutefois le sort réservé à Dodo, à qui échoit l'une des sorties de scène les plus pitoyables de l'histoire des Compagnons. Non seulement elle se voit cantonnée au rôle de félonne mais en plus s'y montre à peu près nulle, avant d'être évacuée pour... prendre du repos à la campagne. Est-ce qu'un Compagnon masculin aurait été traité avec une telle désinvolture, on se le demande (ou pas). Au moins la séquence permet-elle de constituer à instituer une différence fondamentale ente les Terriens et le Docteur, nanti de pouvoirs psychiques. Peu à peu le Seigneur du Temps sort de l'ombre. Espérons que Dodo ait au moins droit à une scène d'adieux digne de ce nom !
On apprécie par contre de nouveau la juvénile énergie et l'entrain de Polly et Ben, que l'épisode achève de nous faire aimer, c'est l'un de ses points forts. On trouve par contre un peu chaud que le Doc envoie Ben au feu sans lui avoir réellement expliqué la situation, alors qu'il n'a même pas encore été promu Compagnon. Mais, bon, Dodo est partie partie en villégiature à la campagne et Polly papillonner à la Tower, on est entre hommes, c'est le moment de parler de choses sérieuses. La séquence de Ben autorise néanmoins un extérieur, alors que ceux-ci demeurent très rares. A l'issue de leur saison 4, les Avengers ont déjà réalisé leur révolution à cet égard, de même qu'avec la pellicule ils en ont fini avec les épisodes disparus. Le TARDIS est à la traîne !
Un autre atout de l'opus réside dans la robotique, malgré l'économie de moyens, le Terminator local est une vraie réussite. La mise en scène se montre menaçante à souhait, tandis que la Machine démoniaque bénéficie d'un anxiogène look de char d'assaut, on croirait l'une des pimpantes créations d'Asphodel l'Héritier. Sans que cela soit sans doute une totale coïncidence, on songe aussi aux Daleks, d'ailleurs Ben découvrant l'Abomination est filmé exactement comme Barbara l'avait été dans The Dead Planet. Mais l'authentique horreur que parvient à insuffler l'épisode provient en définitive d'Humains réduits en rouages indifférenciés et sacrifiables d'une froide mécanique, évoquant aussi bien les chaînes de production capitalistes que le Stakhanovisme soviétique. Avec cette glaçante fusion ente homme et machine, pour sa première fructueuse participation à Doctor Who, Kit Pedler, auteur de l'histoire originelle, préfigure déjà avec succès ses futurs Cybermen. (***)
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Re: Série "Doctor Who"
https://www.doctorwho.tv/news-and-features/season-2-announced-as-the-next-instalment-in-the-collection-bluray-range
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
3.44, Part 3
Titre proposé : The Fires of Wotan
Rarement un scénariste de Doctor Who n'aura autant misé sur l'action que Ian Stuart Black. L'auteur sort pour The War Machines, Part 3 l'artillerie lourde au sens propre comme au sens figuré mais ce déferlement de feu s'appuie sur une base trop fragile : histoire insuffisamment solide, personnages silhouettes et contraintes techniques empêchent le climax de l'épisode d'être tout à fait performant, malgré les efforts de Michael Ferguson que l'on croirait presque voir suer sang et eau.
La première moitié de l'épisode alterne le bon et le mauvais. La résolution élégante du cliffhanger rattrape la prévisibilité qu'avait été ce dernier mais ensuite Black joue bien trop la corde facile avec l'évasion bien commode de Ben, tandis que rien ne vient expliquer le comportement de Polly. On note en passant que dans ce duel de force qu'est la bagarre Ben-Polly qu'on en arrive à un match nul. Doctor Who représentant une femme aussi forte qu'un homme dans les années 60 ? Diable, on croirait presque voir la main de Sydney Newman, qui nous avait déjà offert Cathy Gale. Pendant ce temps, Dodo prend des vacances et le chemin de la sortie la plus désolante pour un compagnon. A moins d'une participation miraculeuse à l'action dans le final, c'est autant une injustice pour le personnage que pour sa vivace interprète. Aussi triste est le Docteur mis à son tour sur la touche, se contentant d'attendre en silence les évènements après les avoir pourtant devinés, jusqu'à voir le commandement des opérations passé à Summer, dont on se contrefout royalement. Pourtant, on doit je pense la scène la plus intéressante de l'épisode à First et Summer, lors de leur dispute sur la jeunesse. Alors que Summer incarne un vieux réac méprisant les jeunes, First, fort de ses voyages avec Compagnons jeunes connaît leur apport et leur qualité. Je ne m'attendais pas à une lutte de générations dans Doctor Who, mais ça fait plaisir de voir First avoir foi en l'avenir du monde. Que de changements depuis 100000 BC !
La substance narrative étant trop maigre, Black rivalise de fumées au sens propre et figuré. Après avoir avalé que la fuite d'un espion n'était pas assez importante pour que les esclaves de la Machine foutent le camp en bonne et due forme (à croire qu'ils aient envie de se faire capturer), nous nous retrouvons face à un duel archétypal homme vs. Machine. On est gré à Black et Ferguson de ne pas avoir lésiné sur les fumées (les explosifs coûtent cher) pour nous offrir cette trépidante bataille mais le budget minimal neutralise une grande partie de son efficacité. Au moins, dans The Planet of Decision, Terry Nation n'avait pas étiré au-delà du raisonnable la bagarre finale, autorisant ainsi une mise en scène plus serrée. Cela dit, avec cette armée se lançant toute seule au contact de la démoniaque machine tueuse, on a comme l'impression qu'UNIT se dessine en coulisses. La coda se montre toutefois plus enthousiasmante, avec First avançant enfin vers le danger, seul, brave, comme on a toujours aimé notre Doc' (**).
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Re: Série "Doctor Who"
Vu le temps qu'il a fallu pour construire la Machine dans Person of Interest, c'est sûr que Docteur Who bat un record de rapidité !
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Re: Série "Doctor Who"
Bon, je pense que WOTAN a mis autant de temps à être construit que la Machine. Par contre, une bête machine à tuer, même si ça prend moins de temps, je suis en effet sceptique que ça se fasse en une seule nuit.
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Re: Série "Doctor Who"
La grande bataille entre l'armée et la Machine constitue le moment fort de l'opus. Si on peut reprocher à l'auteur de n'avoir pas assez soigné les détails de son histoire, on doit lui reconnaître de l'avoir bien pourvue en action, aucun volet n'a signifié de véritable trou d'air sur ce volet. On apprécie particulièrement de disposer cette fois d'un arc complet, après que les Sauvages aient été privés de leur bataille finale. La mise en scène parie avec succès sur l'énergie et la férocité du combat, filmé avec ce réalisme à tout crin dont la série depuis ses tous débuts, on distingue même des affrontements à la baïonnette, ambiance. Évidemment l'effet aura encore accentué pouir le public des années 60, sans nos effets spéciaux contemporains. Outre ses premiers vrais démêles avec les autorités terriennes, le Docteur connaît ici sa première alliance avec des militaires, annonçant de manière amusante la collaboration entre le Troisième et UNIT.
D'ailleurs WOTAN lui-même participe à cette convergence : entre mégalomanie, Maître Plan bien cramé et pouvoir hypnotique assujettissant les Humains, il n'est pas sans quelque peu évoquer - mezzo voce - le Maître, l’iconique Big Bad de cette période. Les amateurs des Avengers s'amuseront de voir son séide robotisé occire un quidam en lui brisant la nuque, tel un Cybernaute (décidément la BBC a suivi la saison 4 à la loupe). L'ambiance demeure sinistre à souhait avec le cadavre roulé au sol, une belle réussite. Les Compagnons ne sont pas en reste, avec un Ben énergique ayant déjà foi en le Docteur et une Polly astucieuse. Permettre au lien existant entre ces deux-là de prendre le dessus sur le conditionnement par WOTAN est une jolie manière d'en établir la force (Mulder et Scully feront de même face au Pousseur). On s'étonne par contre que personne ne semble se soucier du sort de Polly, dont l'absence est encore celée. Si le Docteur passe beaucoup de temps à commenter les événements avec l'impayable sir Charles, l'ultime scène lui vaut un moment totalement badass, de quoi mettre idéalement en orbite l'affrontement final à venir. (****)
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Re: Série "Doctor Who"
3.45, Part 4
Titre proposé : Forced shutdown
Le serial aura jusqu'au bout perpétué la tradition d'expérimentation de cette saison. Malheureusement The War Machines, part 4 clôt la saison 3 sur un épisode en demi-teinte. D'excellents atouts se voient constamment sabotés par d'autres idées désastreuses, sans compter un triste aléa de production.
Malgré une résolution décevante du cliffhanger (Ian Stuart Black se sera montré singulièrement en-dessous de cette tradition Whovienne), l'épisode séduit par plusieurs côtés. D'abord parce que le Doc' confirme la reprise en main des opérations. On apprécie beaucoup la justice poétique de battre la machine par la machine, d'autant que le procédé semble anticiper sur le Cyberpunk : Le Doc' ne fait finalement pas autre chose qu'un hack pour détruire la matrice, comme Mulder et Scully le feront avec le virus Clic Mortel (j'ai hésité à appeler l'épisode "Kill Switch" ou "shutdown-r" en hommage à Mr. Robot). On remarque que First use de son intelligence surhumaine pour le bien de la narration, quelque chose que les premières saisons, tout à leur mise en avant des Compagnons, n'ont pas tant exploité que ça. On salue l'initiative. On apprécie aussi son courage, le Timelord se mettant plusieurs fois en danger physiquement pour stopper le diabolique plan. L'ambiguïté du Docteur, toujours en apprentissage de l'empathie humaine, apparaît dans son absence d'émotion devant les morts humaines possibles. Même en temps de guerre, les Docteurs modernes ont toujours privilégié la vie humaine, mais ce souci n'est pas encore celui de First, qui ne se permet l'émotion qu'au départ de ces Compagnons. L'évolution entre First et les incarnations suivantes se montre rétrospectivement passionnante.
Bien entendu, Ben a droit à son quart d'heure de gloire quand il se précipite dans l'antre du lion, rééquilibrant la balance avec Polly. Cela ne va pas sans un problème car seuls les mecs s'activent, Dodo se reposant au loin et Polly réduite à l'impuissance par Wotan. Ce biais sexiste, déjà perceptible dans The Savages, aura décidément minoré le talent du scénariste. De plus, pressé par le temps et le budget, ce dernier se voit obligé de bâcler le duel final, à la limite du hors-champ et nous ravissant du climax attendu... comme The Savages en fait. Ici, on perçoit un peu trop que le scénariste n'avait pas prévu d'écrire l'arc (attribué originellement à Pat Dunlop) et a dû le faire précipitamment, régurgitant les qualités de l'aventure précédente mais en en accentuant bien plus les défauts.
Pire encore, Black ne peut rien faire quand le contrat de Jackie Lane prend fin au beau milieu de la production de l'arc, l'interdisant de jouer dans les deux derniers épisodes. Le passage de témoin avec Ben et Polly résulte donc irrespectueux pour la précédente taulière. Les craintes sont confirmées, Dodo subit bel et bien la pire sortie de Compagnon de la série, étant privée d'une scène d'adieux en bonne et due forme. Une criante injustice. Au moins William Hartnell exprime avec brio la colère du Docteur. S'il y a une constante dans Doctor Who, c'est que le départ des Compagnons demeure un crève-coeur(s) pour le Voyageur. On souhaite la bienvenue à Ben et Polly, qui après Steven s'introduisent sans prévenir dans le TARDIS. On attend l'explication de gravures. (**)
The War Machines (**) : Ian Stuart Black pousse tous les leviers de l'action à un degré rarement atteint dans Doctor Who, tout en introduisant efficacement les nouveaux Compagnons et se montrant au fait des modes SF de son temps et à venir. Malheureusement, l'histoire n'est jamais assez développée pour soutenir l'action et Wotan ne fera aucune ombre aux grandes IA de la fiction à venir. Le départ prématuré et pathétique de Dodo Chaplet avive bien des regrets. A l'approche de son départ, William Hartnell fait briller First encore davantage, tenant l'arc à bout de bras.
Fin de la saison 3
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Re: Série "Doctor Who"
Mais le pire travers de l’opus demeure son atomisation systématique de l’Opposition, élément essentiel des séries d’aventures. Destructrice et inexorable dans l’épisode précédent, la Machine devient ici pathétiquement défectueuse (bonjour la résolution du cliffhanger !), de même que sa sœur. WOTAN s’avère donc incapable de produire une seule bécane qui tourne, mais aussi de veiller le moins du monde sur son propre sanctuaire. Tout le monde y entre comme bon lui semble, sans la moindre difficulté. C’est journée portées ouvertes chez le Dieu-Machine, on rigole ferme dans les Mondes-Forges ultra sécurisés de l’Adeptus Mechanicus.
En fait WOTAN demeure bel et bien totalement absent du final de l’arc l’ayant campé en quasi déité cybernétique, c’est… original, on va dire. Avec quelques éléments ridicules en sus, comme Polly avouant sa trahison et donc logiquement embauchée de suite dans le saint des saints, ou la Machine parvenant au dernier étage de la BT, on se demande bien comment. Équipée de roues, elle est incapable monter des marches et trop grande pour monter dans un ascenseur. On pourra qualifier d’astucieuse l’idée docteur d’opposer WOTAN et Machine, moi je dirais surtout que la BBC a décidément bien « observé » les Cybernautes, Steed et Mrs Peel procédant exactement de la sorte.
Mais l’on accordera à cette conclusion la bonne idée d’une victoire du Docteur jouant des faiblesses inhérentes au système robotique, en cela cet ultime volet participe à cette préfiguration des Cybermen participant à l’intérêt de cette histoire de Kit Pedler. Il en va de même des aventures du Troisième, le Docteur occupant déjà ici la fonction de conseiller scientifique de ce qui deviendra ultérieurement UNIT. On s’amusera aussi de le voir déjà accomplir des miracles avec un tournevis ! Le côté séries B SF des années 50 se voit lui-aussi poursuivi, avec ses archétypales annonces journalistiques devant un public sous le choc (le pub anglais se substituant ici au diner américain). De plus, l’épisode multiplie enfin les extérieurs, il devient sans doute le plus riche dans ce domaine depuis l’invasion des Daleks. On apprécie le miraculeux (et totalement inexpliqué) pouvoir de la Machine empêcher toute explosion, témoignage de toute l’abnégation dont doit faire preuve un auteur télévisuel pour faire concorder sa vision aux nécessités budgétaires et de tournage en studio.
Le Docteur manifeste une belle énergie, portée par un Hartnell en grande forme et professionnel jusqu’à demeurer dans le rôle malgré un assez violent choc de la tête sur un élément de décor. First tient son rang, à la différence de WOTAN-en-emporte-le-vent. Ben achève de faire ses classes d’homme d’action de l’équipage. Futuriste sur bien des points, l’arc aura néanmoins peu accompli sur le front du machisme : Polly demeure une damoiselle en détresse, ce qui d’ailleurs émeut modérément le Docteur (inimaginable bien avant d’en arriver à l’ère moderne) et Dodo s’avère encore plus absente de l’opus que WOTAN lui-même, un comble. Quelle tristesse d’avoir refusé le petit cachet qu’auraient nécessité des adieux en bonne et due forme à la vaillante Dodo, on comprend sans mal que le producteur Innes Lloyd se soit ensuite fendu d’une lettre d’excuses à Jackie Lane. (**)
De manière amusante, The War Machines aura préfiguré l’avenir de la série, notamment les futures aventures du Troisième Docteur durant les 70’s, tout en recréant avec succès l’ambiance des Séries B SF des 50’s. Un chevauchement d’époques digne de Doctor Who ! Toutefois ses idées novatrices concernant les réseaux informatiques et la robotique achoppent sur une conclusion décevante. Pour Kit Pedler, il ne s’agit encore que d’une première étape sur la voie menant aux Cybermen. Au moins l’opus aura-t-il réussi l’intégration de Ben et Polly, tout en ouvrant enfin Doctor Who sur sa propre époque, une idée appelée à un bel avenir. Avec une pensée pour Jackie Lane, disparue voici un peu plus d’un an et indignement traitée par la BBC. Les artistes sont-ils eux-aussi des objets animés ? (***)
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Part 1
(serial audio)
Titre proposé : Outlaws of the sea
Départ Allegro non troppo ma con brio pour cette saison 4 avec The Smugglers, part 1. Si l'épisode souffre d'une certaine lenteur ainsi que d'un audio médiocre, il prend en fin de course une entraînante accélération très prometteuse pour la suite de l'arc.
Le rituel traditionnel des Compagnons découvrant le TARDIS est bien entendu là, avec la particularité d'une incrédulité plus prolongée de Ben, amusante alors que le pauvre garçon s'ingénie à nier l'évidence. De son côté, la plus volontariste Polly s'ouvre bien entendu davantage au merveilleux qui change sa vie à jamais. Un moyen tout simple mais prodigieusement efficace pour signifier la différence entre les deux compagnons. Bien sûr, on sent bien que le moule créé par Ian & Barbara, poursuivi par Steven-Vicki et Steven-Dodo, va demeurer : Ben devrait se taper l'action et Polly le courage réfléchi. Mais les auteurs parviennent à renouveler avec talent cet élément, donnant à chaque couple humain sa propre identité. Plus étonnant encore, l'on apprécie de découvrir First grapiller par petites touches les côtés plus juvéniles et excités des Docteurs suivants. Ainsi, il admet à demi-mot son plaisir de ne plus être seul, trait qu'on retrouvera désormais à chaque incarnation. First semble aussi tout ravi à l'idée de se plonger dans de nouveaux ennuis (on jurerait entendre Ten) tout en conservant ce côté doctoral et paternel envers cette jeunesse qu'il aime tant, et dont il avait pris la défense dans The War Machines. Décidément, les scénaristes et l'acteur se plient en quatre pour préparer la sortie du taulier tutélaire, William Hartnell a beau être épuisé par les ennuis de santé et son grand âge, son visage malicieux et ses airs gais assurent un finish en beauté.
Un autre intérêt de cet historical est d'enfin exploiter l'une des figures les plus aventureuses de notre Histoire : les pirates. Avant ceux de l'Espace ou de l'équipage particulier de The Curse of The Black Spot (qui fera aussi mention du trésor d'Avery), cela fait plaisir de voir que Brian Hayles n'édulcore en rien l'image de ces ruffians des mers même pour son jeune public. Ici on tue, on menace, on kidnappe, on fait pas dans la dentelle. Même le débonnaire Longfoot sourd une certaine inquiétude. Riche idée d'en faire la première aventure des Compagnons, on arrive directement dans un danger immédiat et mortel. Hayles a également l'idée de mener l'épisode d'abord lentement, la bascule voyant l'irruption des pirates n'en est que plus foudroyante, d'autant que l'arrivée du châtelain autorise un magistral double cliffhanger dans la meilleure tradition de Doctor Who. La série réussit son abordage de la saison 4 ! (****)
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Re: Série "Doctor Who"
C’est d’autant plus le cas que ce retard vient ici malheureusement impacter une autre continuité, cette foi positive : l’ouverture croissante aux tournages extérieurs, déjà notable lors du final de WOTAN. Pour la première fois un épisode se voit largement tourné loin des studios londoniens, avec une production sur site en Cornouailles. Tout cet apport visuel, sites et costumes, se voit inévitablement battu en brèche ici, même si sa plus-value narrative perdure. En effet l’action se voit libérée de ces quelques plateaux de studio où elle était comme enchâssée, lestant nombre d’épisodes de vas-et-viens répétitifs, comme pour The Time Meddler. L’imagination se voit libérée, on passe ainsi du TARDIS à l’église, puis à l’auberge et au navire pirate, sans pénible retour en arrière. Quel vent nouveau ! Évidemment, l’ambition de tourner en extérieurs ne peut passer que par un interprète principal en raisonnable bonne santé...
La série continue également à expérimenter son aptitude quasi unique à passer d’un genre à l’autre, inaugurant ici ses histoires de pirates, qu’elle retrouvera de temps à autres (jusqu’à encore récemment, avec le médiocre Legend of the Sea Devils). Il s’agit aussi d’un des ultimes Historicals classiques (The Highlanders va vite survenir) et on peut analyser ce recours aux Pirates comme une tentative de sauver ce type d’épisode pédagogique désormais jugé ennuyeux, tout comme cela aura été le cas avec le Western et Tombstone. Mais ici aussi, on sent bien que la dimension historique n’est plus le cœur du sujet : pour - presque - la première fois un Historical ne contient aucune rencontre avec un évènement ou une figure historique pimentant l’intrigue. Clio n’est plus, hélas, que le véhicule d’un récit de genre. Comme précédent dans la série, je ne vois que les Aztèques, et encore le devenir ultime de cette société nous valait-il un enjeu historique, lors des échanges entre First et Barbara.
En tant que tel ce récit de pirates demeure fort bien mené. On y retrouve nombres d’éléments incontournables, comme la chasse au trésor ou le crochet iconique On pourra parler de clichés, mais c’est aussi comme cela que l’on instaure une ambiance, d’autant que les évènements se succèdent avec un rythme et entrain. Les excellents acteurs y sont pour beaucoup, avec des cabotinages réjouissants se passant finalement assez bien du visuel, mais aussi le recours à une violence brute ne faisant pas semblant, tout comme à OK Corral (Dieu merci, on coupe à la narration par chant de marin). La formule s’avère efficace, même si pour l’instant le Docteur, toujours porté par un Hartnell dynamisé par son rôle, semble principalement subir les évènements.
Mais nous n’en sommes qu’au début et on comprend que la narration mette davantage l’accent sur les Compagnon, avec l’énergie portée vers l’action de Ben et la capacité d’observation et d’enthousiasme de Polly, une approche certes genrée, mais efficace et où chacun des deux a ses scènes. First pour lui sa scène de colère initiale, à la fois amusante et touchante, car on perçoit bien à quel point son ressenti à en réalité évolué depuis les précédents autrement plus tumultueux avec Ian. Pas de menace de débarquement ici ! Le Docteur a bien intégré à quel point la solitude lui pèserait sans ses Compagnons, là encore il demeure captivant de découvrir le futur Seigneur du Temps émerger par touches progressives. Quelques amusements annexes : la présence d’un capitaine Pike divertira bien entendu les Trekkies, tandis que prendre Polly (et Anneke Willis) pour un garçon, je sais bien que nous sommes dans de la SF hautement spéculative, voire quasi magique, mais tout de même, il y a des limites ! (****)
Dernière édition par Estuaire44 le Mar 23 Aoû 2022 - 17:43, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Evidemment l'autre possibilité est que dans ce coin de Cornouailles, on soit plus habitué aux expressions de genre fluides. Doctor Who était woke avant les wokes !
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Estuaire44 a écrit:Affiche un rien morbide !
Mais non ! Elle vient juste de lire le scénario du dernier épisode !
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Doctor Who"
Dearesttara- Roi (Reine)
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